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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

UNIVERSITE DE NGAOUNDERE

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

DEPARTEMENT : COMPTABILITE ET FINANCE

PARCOURS : L1 CF-MCV-BF

SUPPORT DE COURS DE

COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES


ETATS FINANCIERS II

ENSEIGNANTE : DR TCHAPGA CHRISTEL EPOUSE NJOFANG 1


COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

PLAN DU COURS

Introduction

Chapitre I. L’inventaire extracomptable des éléments de l’entreprise

Chapitre II. Dépréciation des éléments de l’actif immobilisé

Chapitre III. Acquisition et sortie des éléments de l’actif immobilisé

Chapitre IV. Provisions et charges provisionnées

Chapitre V. La régularisation des charges et produits

Chapitre VI. Le traitement comptable des opérations en devise

Chapitre VII. L’élaboration des documents de synthèse et l’affectation des


résultats

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BIBLIOGRAPHIE

1. NZAKOU André, Système comptable OHADA par l’exemple, Tome 1,


5ème édition, Aout 2001.
2. Christel CARTALADE et Sylvie LOT, Comptabilité financière et
comptabilité de gestion, 2ème édition, AENGDE, Paris 1998, pp.174.
3. Emmanuel VETAU, V. RAFFY et Y. DIALLO, Gestion comptable,
Edition FOURCHER, Paris 1997.
4. Béatrice et Francis GRANDGUILLOT, Comptabilité générale : principes
généraux, opérations courantes, opérations de fin d’exercice, 7 ème Edition,
Février 2004.
5. Francis LEFEBVRE, Formation et techniques comptables, nouvelle édition
Maxima, Revue Paris, 1996.
6. Marcel DOBILL, Comptabilité OHADA, Tome 1, AECC-KARTHALA,
2008.
7. Marcel DOBILL, Comptabilité OHADA, Tome 2, AECC-KARTHALA,
2008.
8. Traité d’Organisation pour l’harmonisation en Afrique des droits des
affaires ou l’acte uniforme portant organisation et harmonisation des droits
des affaires.

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INTRODUCTION GENERALE

La comptabilité consiste à enregistrer toutes les opérations qui affectent le


patrimoine de l’entreprise. C’est un outil d’aide à la gestion et à la compétitivité de l’entreprise.
Dans la mesure où elle est régulièrement tenue, la comptabilité permet de réduire les sources
d’asymétrie d’information et de donner une image fidèle de l’entreprise à ses partenaires. Ainsi,
la comptabilité apparaît comme un système d’information et de contrôle de l’entreprise.

Cependant, toute entreprise, qu’elle soit publique ou privée, à but lucratif ou économique, doit
mettre en place une comptabilité destinée à informer ses partenaires sur l’état de leur droit et
obligations d’une part et d’autre part à informer l’entreprise elle-même sur sa gestion et sur ses
propres performances. De ce fait, la comptabilité qui est un système d’information réglementé
et normalisé produit des informations destinées à être rendues publiques.

Pour répondre à cette obligation d’information, la comptabilité générale enregistre


chronologiquement les opérations courantes de l’entreprise et prévoit parallèlement la
présentation annuelle des états comptables de synthèse. Ces différents états de synthèse
s’effectuent à travers la réalisation des opérations comptables et extra-comptables, effectuée
dans un ordre logique et conventionnel au cours des travaux dits de « fin d’exercice ».

La comptabilité générale répond donc à trois objectifs fondamentaux, à savoir :

 Assurer un suivi comptable, fiable et continu des opérations traitées avec les tiers ou
relatives à l’exploitation de l’entreprise et entraînant des mouvements de valeurs ;
 Satisfaire aux obligations légales par la tenue des livres et documents obligatoires ;
 Présenter les états financiers de synthèse.

L’objet des travaux de fin d’exercice


L’exercice comptable peut se définir comme la période s’écoulant entre deux
inventaires annuels. L’exercice correspond donc à douze mois d’activité. Au terme de l’article
9 du Code de Commerce, le commerçant est tenu de faire un inventaire annuel des éléments
actifs et passifs composants le patrimoine de son entreprise. Cet inventaire doit être recopié
dans un livre d’inventaire coté et paraphé.

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Les travaux de fin d’exercice ont pour objet de présenter un état exact de la
situation de l’entreprise à l’issu d’un exercice comptable et de déterminer avec exactitude les
résultats comptables et financiers de l’entreprise. De ce fait, la comptabilité générale constitue :
 Un instrument fiable de mesure des droits et des obligations de l’entreprise et de ses
partenaires ;
 Un moyen de preuve ;
 Un outil pertinent d’information.
D’une façon générale et pour répondre à des préoccupations d’ordre fiscal, statistique
ou économique, l’établissement des états financiers de synthèse est une obligation légale pour
les entreprises.
Les différents états de synthèse

Opérations
Inventaire
de
Balance extra Balance Ecritures de Balance
régularisati
comptable regroupement
avant on après d’inventaire
inventaire inventaire

*Etat de *Compte Comptes de l’exercice Compte de


rapprochement banque + résultat

*Etat de caisse *Compte Comptes


caisse d’inventaires
*Etat des stocks Bilan
*Stocks
*Etat des créances
*Créances
*Etat des VMP
TAFIRE Bilan
*Immobs
*Etat des amorts et d’ouverture
provis *VMP

*Etat des immobs *Etc

*etc Annexes

Livre
d’inventaire

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CHAPITRE I. L’INVENTAIRE EXTRA COMPTABLE DES ELEMENTS DE


L’ENTREPRISE

La comptabilité générale a pour objectif de déterminer le résultat que l’entreprise a


réalisé au cours de l’exercice comptable. La question qui se pose est celle de savoir si le résultat
déterminé par le comptable reflète le plus fidèlement possible le résultat réel de l’entreprise. En
effet, on peut se demander par exemple si la valeur théorique qui apparaît sur la fiche de stock
et qui joue un rôle déterminant lors du calcul du résultat correspond exactement à la valeur
existante en stocks.

Ainsi, dans l’optique de respecter l’objectif de l’image fidèle, le principe


d’indépendance ou de spécialisation des exercices, un certain nombre de vérification doivent
être faites sur les comptes de l’entreprise et les ajustements nécessaires opérés avant
l’établissement des états financiers de synthèse.

I. DEFINITION
On définit l’inventaire comme un relevé de tous les éléments d’actif et de passif au
regard desquels sont mentionnés la quantité et la valeur de chacun d’eux à la date d’inventaire.
L’exigence de la loi en matière de tenue d’un inventaire annuel des éléments du patrimoine de
l’entreprise par le commerçant rend obligatoire la pratique de l’inventaire extracomptable. Cet
inventaire physique consiste à identifier et à valoriser tous les éléments constitutifs du
patrimoine de l’entreprise à la date d’inventaire (généralement l’inventaire est effectué à la date
de clôture de l’exercice qui correspond dans notre contexte à la fin d’année). A ce sujet,
l’article 42 de l’Acte Uniforme relatif au droit comptable dispose que « à la clôture de
l’exercice, l’entreprise doit procéder au recensement et à l’évaluation de ses biens, créances et
dettes à leurs valeurs effectives du moment c.-à-d. à leurs valeurs actuelles ».
L’article 43 quant à lui précise que « la valeur d’inventaire est la valeur actuelle à la
date de clôture de l’exercice. Cette valeur d’inventaire doit être comparée à la valeur d’entrée
figurant au bilan. Si cette valeur d’inventaire est supérieure à la valeur d’entrée, cette dernière
est maintenue dans les comptes (Valeur Bilan). Sauf cas expressément prévu par la législation.
Si la valeur d’inventaire est inférieure à la valeur du bilan, la dépréciation est constatée de façon

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distincte sous la forme d’amortissement ou de provision. Le principe d’inventaire est très simple
:
 Si VI › VB, on retient la VB dans l’élaboration des états financiers
 Si VI ‹ VB, on constate la dépréciation sous forme d’amortissement ou de provision
selon le cas.

II. L’EVALUATION DES ELEMENTS DU PATRIMOINE DE


L’ENTREPRISE LORS D’UN INVENTAIRE EXTRA COMPTABLE

II.1. L’INVENTAIRE DES IMMOBILISATIONS

En vertu de l’article 42 de l’acte uniforme portant droit comptable, les


immobilisations corporelles et titres de participation au bilan de l’entreprise à la clôture de l’exercice
doivent être évaluées à leur valeur actuelle. Cette valeur s’apprécie en fonction du marché et de l’utilité
du bien pour l’entreprise.

Lors d’un inventaire extracomptable, toutes les catégories d’immobilisation sont


répertoriées sur un état avec leurs coûts, leurs dates d’acquisition, les différents amortissements
pratiqués au cours des exercices antérieurs. L’état des immobilisations doit aussi mentionner le montant
des amortissements à effectuer pour le compte de l’exercice en cours. Par ailleurs, les immobilisations
financières doivent être évaluées à leurs montants contractuels.

II.2. L’INVENTAIRE DES STOCKS

L’inventaire des stocks est le travail le plus délicat et le plus fastidieux en matière d’inventaire
extracomptable. En effet, la détermination du résultat comptable de l’entreprise est tributaire de la
détermination de la variation des stocks au cours de l’exercice.
L’inventaire consiste donc dans un premier temps en la quantification des éléments présents
en stock à la date de clôture des comptes sociaux et dans un deuxième temps en leur valorisation. Il est
ici important de souligner que de nombreuses entreprises, pour des raisons de contrôle de gestion
évidentes, suivent leurs stocks très régulièrement grâce à leur comptabilité analytique. S’agissant des
quantités, l’inventaire des marchandises, des matières et fournitures, produits finis, produits
intermédiaires, encours de production et emballages commerciaux se fait catégorie par catégorie. Les
références et les quantités étant portées sur les états de stock.
L’évaluation des stocks n’a pas pour principal objectif la présentation du bilan et du compte
de résultat ; elle fait fondamentalement partie d‘un schéma d’analyse et de gestion.

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N.B. : seuls les stocks qui sont la propriété de l’entreprise doivent être évalués.

II.2.1. REGLE D’EVALUATION DES STOCKS


En matière d’évaluation des stocks, le système comptable OHADA retient comme principe
d’évaluation la valorisation à la valeur actuelle. Il existe de nombreuses méthodes d’évaluation de
stock.
N.B. : on doit se rappeler qu’à la suite de l’évaluation des stocks, si Valeur actuelle ‹ au coût
d’achat, des provisions adéquates doivent être constituées. Ces provisions doivent être considérées
comme des charges décaissables et ne doivent pas figurer parmi les dotations mais parmi les charges
provisionnées d’exploitation (6593) au débit par le crédit du compte 39

6593

39

II.2.2. LA COMPTABILISATION DES STOCKS

A la clôture de l’exercice, le compte stock initial doit être viré par le débit du compte 603 (variation de
stock de marchandises). Le stock final doit être constaté au débit du compte 31 par le crédit du 603.
Autrement dit :

 Annulation du stock initial


Le stock initial de l’exercice N est le stock final de l’exercice N-1. Les comptes de stocks
n’ayant pas été mouvementés en cours d’exercice, présentent donc des soldes débiteurs du
montant des stocks N-1. Pour annuler ces stocks, il faut solder ces comptes en les créditant (31,
32, 36…..). La contrepartie de cette écriture est le débit des comptes 603 « variation de stocks »
ce qui revient à prendre en charges, dans le compte de résultat, ces éléments, qui évidemment
ont été consommés au cours de l’exercice.
 Création du stock final
Le stock final de l’exercice N représente les m’ses ou approvisionnements qui ont été achetés,
mais non encore vendus ou consommés. Il doit donc être présenté au bilan et figurer au débit du
compte de stocks qui vient d’être soldé (31, 32, 36……) ; Les charges enregistrées lors de ces
achats constituent en quelque sorte des « charges constatées d’avance », puisque la
consommation ou la vente interviendra au cours de l’exercice suivant. Il convient donc
d’annuler ces charges du compte de résultat en créditant le compte 603 « variation des stocks ».
Le solde du compte 603 représente la variation de stocks ; celle signifie :
- Un déstockage s’il est débiteur (SI › SF) ;

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- Un stockage s’il est créditeur (SF › SI). Dans ce cas, la ∆S sera présentée dans les charges
d’exploitation du compte de résultat avec un signe négatif. (en effet, il s’agit d’une charge
négative et non d’un produit)

∆ S = SI – SF

R.Q. : l’annulation du SI et la création du SF permettent d’ajuster la marge réalisée au cours de


l’exercice.

S’agissant des marchandises, le but de l’inventaire des stocks est la détermination de la valeur
des existants en stock à la fin de l’exercice et de la valeur de la variation de stock (inventaire intermittent)
apportée au compte de résultat. L’inventaire permet également de déterminer les pertes éventuelles sur
stock à la clôture de l’exercice.

Annulation Stock initial Constatation du Stock final


603 31

31 603

S’agissant des produits finis, la détermination des stocks se fait de la même formule (∆ S = SF
– SI). Le stock initial est connu puisqu’il figure dans le bilan d’ouverture et le stock final est obtenu par
le recensement des existants physiques en stock. La régularisation se fait de la même manière que celle
des m’ses, c’est-à-dire :

Annulation Stock initial Constatation du Stock final


736 36

36 736

II.3. L’INVENTAIRE DES COMPTES DE TIERS

Il s’agit ici de recenser les différents éléments (dettes et créances) enregistrés dans la classe 4.
L’inventaire des créances se fait grâce à un relevé nominatif des clients, fournisseurs, débiteurs et
créditeurs divers. Après le travail d’inventaire, l’entreprise doit déterminer le montant des créances
douteuses et litigieuses, évaluer les pertes probables sur créances et constituer des provisions. Elle doit
également dresser un état de créances irrécouvrables ou perdues.
N.B. : l’inventaire des dettes se fait de la même manière.
Créances douteuses : créance à laquelle l’entreprise hésite ou doute de la solvabilité des
clients ;
Créances litigieuses : celles qui font l’objet d’un conflit entre l’entreprise et ses clients.

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II.4. L’INVENTAIRE DES COMPTES DE TRESORERIE

II.4.1. L’inventaire des titres de placement


Un état des titres de placement doit être dressé avec indication de leurs quantités, prix d’achat,
la valeur de marché, le cours moyen du dernier mois ainsi que la valeur probable de négociation. Cet
état doit faire mention pour chaque titre de placement le montant des provisions constituées
antérieurement et le montant des provisions au titre de l’exercice courant.

II.4.2. L’inventaire de la caisse

Comme les autres éléments du patrimoine de l’entreprise, un contrôle de la caisse doit être
effectué à la clôture de l’exercice et un état d’inventaire de la caisse dressé. Un tel état peut se dresser
de la manière suivante :
Situation de la caisse au 31.12.N.
Situation de la caisse au 31.12.N.

Pièces Billets

Valeurs Nombre Montant Valeur Nombre Montant

500 10 000

100 5 000

50 2 000

25 1 000

10 5 00

Total Total

Total théorique*
Ecart
Justificatifs
Nom et signature du contrôle Nom et signature du trésorier

* Si Total théorique ‹ total réel (+), →profit d’exploitation ;


Si total théorique › total réel (−), → déficit

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II.4.3. L’inventaire extracomptable de la banque

Les décalages des dates d’enregistrements, des erreurs de montants ou des omissions obligent
l’entreprise à vérifier régulièrement son compte banque ou postal avec les relevés de compte fournis par
les organismes financiers, afin de contrôler et de s’assurer de la réciprocité et de la simultanéité des
enregistrements effectués dans la comptabilité de l’entreprise et dans celle de la banque.
En principe, les opérations et soldes figurant sur les documents doivent être identiques et
mouvementés en sens inverse. Afin de respecter l’image fidèle de l’entreprise, il est obligatoire de
dresser un état de rapprochement au moins tous les mois et à la clôture de l’exercice. Il existe deux
méthodes d’inventaire : la méthode de pointage et la méthode de rapprochement.
Exemple : soit le cas suivant des Ets MEKA (relevé)
Les informations qui figurent sur ce relevé n’ont pas été comptabilisées par l’entreprise :
- Commissions bancaires diverses 25 000
- Règlement d’effets domiciliés 500 000
- Virement du client MAYER 275 000
- Agios sur remise à l’escompte 10 500 dont 7500 d’intérêt
Passez les écritures de régularisation dans le journal de l’entreprise MEKA.
Solution :
521 275000 4021 500 000
411 275 000 6312 25 000

Pour solde 6745 7 500

6318 3000

521 535 500

Pour solde

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CHAPITRE II. DEPRECIATION DES ELEMENTS DE L’ACTIF


IMMOBILISE

L’utilisation des actifs immobilisés au fil du temps se matérialise à travers une baisse de leur
valeur constatée à l’aide des amortissements. A la fin de chaque exercice comptable, l’entreprise est
tenue de procéder à l’inventaire de ses biens. Au cours d’un exercice comptable, les éléments de l’actif
peuvent subir des dépréciations du fait de l’usure, du temps ou des changements technologiques. La
constatation comptable de cette perte de valeur s’effectue au moyen d’un amortissement (pour les
immobilisations amortissables) et d’une provision (pour les immobilisations non amortissables).
Plusieurs approches existent pour apprécier cette usure.

I. L’AMORTISSEMENT DES IMMOBILISATIONS


A. LA NOTION D’AMORTISSEMENT
1. Définition de l’amortissement
Selon le système comptable OHADA, l’amortissement est la constatation comptable d’un
amoindrissement de la valeur d’une immobilisation, qui se déprécie d’une façon certaine et irréversible
avec le temps, l’usage ou en raison du changement de techniques, de l’évolution des marchés ou de toute
autre cause.
Amortir, c’est répartir le coût du bien sur la durée probable d’utilisation.
A la suite de cette définition, on peut déduire deux causes principales de la dépréciation des
immobilisations corporelles :
 L’usure : elle est inévitable lorsque l’immobilisation participe au processus de
production ;
 L’obsolescence : il est dû au progrès technologique qui permet de mettre sur le marché
des équipements plus performants.
N.B : seules les causes de dépréciation irréversible donnent lieu à des amortissements. En
conséquence, parmi les immobilisations corporelles, seules celles qui s’usent normalement au cours du
temps doivent être amorties.

2. Le rôle des amortissements


Toute entreprise doit dans le respect du principe de prudence constater à chaque inventaire la
dépréciation irréversible de ses immobilisations afin de présenter une image fidèle de son patrimoine.
De ce fait, le rôle de l’amortissement repose sur un triple plan :

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 Sur le plan comptable, l’amortissement permet de constater une perte irréversible de valeur
subie par une immobilisation ;
 Sur le plan économique, l’amortissement consiste à répartir le coût du bien sur sa durée
probable d’utilisation ; car il constitue une charge normale d’exploitation qui doit être
enregistrée bien qu’elle ne corresponde pas à une sortie réelle de fonds.
 Sur le plan financier, l’amortissement représente une ressource interne ; une source importante
de l’autofinancement de l’entreprise destinée à renouveler ses investissements (acquisition des
immobilisations nouvelles ou de remplacement).

3. Calcul de l’amortissement
Dans chaque pays, l’administration fiscale communique pour les différents biens amortissables,
les taux et les méthodes d’amortissement à pratiquer. Le taux et la durée d’amortissement devrait être
fixés en fonction des conditions d’utilisation du marché. Par exemple, au Cameroun, seule la méthode
d’amortissement linéaire est admise par l’administration fiscale.

4. Durée d’utilisation
Sont amortissables les biens pour lesquels il est possible de déterminer une durée d’utilisation.
De ce fait, l’administration propose une liste d’immobilisations amortissables et leurs taux usuels
d’amortissements de leurs durées de vie :
Eléments amortissables Durée (100/t) Taux (100/n)

Immobilisations incorporelles (brevets, licences, etc) Durée de 20 %


protection
juridique
Constructions à usage industriel 20 ans 5%

Constructions à usage commercial 25 ans 4%

Matériel et outillage 5 ans 20 %

Aménagements et installations 10 ans 10 %

Mobilier de bureau 10 ans 10 %

Matériel de bureau et matériel informatique 5 à 10 ans 20 à 10 %

Matériel de transport 4 à 5 ans 25 à 20 %

Bateaux et navires de pêche 6 à 8 ans 16,67 à 12,5 %

Avions et aéronefs 16 ans 6,25 %

Frais d’établissements 2 à 5 ans 50 à 20 %

Etc. Etc. Etc.

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5. Taux d’amortissement

Si la durée de vie exprimée en années est égale à 5, on peut appliquer le taux qui est
appliqué chaque année pour calculer l’amortissement annuel, soit :

𝟏𝟎𝟎
𝐭𝐚𝐮𝐱 𝐝′𝐚𝐦𝐨𝐫𝐭𝐢𝐬𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 =
𝐧

Exemple : Déterminer le taux d’amortissement de la voiture acquise pour l’entreprise MEKA


sachant que la durée de vie probable n = 5 ans.

Solution :

- détermination du Taux d’amortissement annuel :


100
t= = 20 %
5

6. Valeur Comptable nette


Selon le système de calcul des amortissements annuels, toutes les annuités d’amortissements
sont égales entre elles i.e. qu’elles constantes. Ce procédé de calcul d’amortissement est appelé
amortissement constant ou linéaire.

𝐕𝐚𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐧𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐭𝐚𝐛𝐥𝐞 à 𝐮𝐧𝐞 𝐝𝐚𝐭𝐞 𝐝𝐨𝐧𝐧é𝐞


= 𝐕𝐚𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐝′ 𝐞𝐧𝐭𝐫é𝐞 – 𝐒𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐦𝐨𝐫𝐭𝐢𝐬𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐩𝐫𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮é𝐬 𝐣𝐮𝐬𝐪𝐮′ à 𝐜𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐝𝐚𝐭𝐞 (𝐂𝐮𝐦𝐮𝐥 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐦𝐨𝐫𝐭𝐬.

B. METHODES DE CALCUL DE L’AMORTISSEMENT


Plusieurs méthodes existent pour calculer l’amortissement d’un actif immobilisé. Il s’agit de :
- L’amortissement linéaire ou constant
- L’amortissement dégressif
- L’amortissement déterminé par expertise
- L’amortissement proportionnel à l’utilisation
- L’amortissement croissant
- L’amortissement décroissant
- Les amortissements spéciaux

1. Amortissement linéaire ou constant


On parle d’amortissement linéaire ou constant lorsque la valeur de la dépréciation est constante
chaque année. Elle est calculée sur la base de la valeur d’acquisition du bien.

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a) Base de calcul
L’amortissement constant est calculé sur la base :
- Du coût réel d’achat (valeur d’acquisition plus frais d’acquisition)
- Du coût de production du bien

b) Taux d’amortissement
Si la durée de vie est exprimée en années, on peut appliquer le taux qui est appliqué chaque
année pour calculer l’amortissement annuel, soit :

𝟏𝟎𝟎
𝐭𝐚𝐮𝐱 𝐝′𝐚𝐦𝐨𝐫𝐭𝐢𝐬𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 =
𝐧

c) Annuité d’amortissement
L’annuité représente l’amortissement annuel à appliquer. Elle se calcule au prorata temporis
(proportionnel au temps de service dans l’année). La date de départ du calcul de l’amortissement linéaire
est la date de mise en service (et à défaut, la date d’acquisition).
Chaque année, la somme portée en amortissement est égale à :

𝐕𝐚𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐝′𝐞𝐧𝐭𝐫é𝐞
𝐀𝐧𝐧𝐮𝐢𝐭é 𝐨𝐮 𝐀𝐦𝐨𝐫𝐭𝐢𝐬𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐚𝐧𝐧𝐮𝐞𝐥 =
𝐃𝐮𝐫é𝐞 𝐝𝐞 𝐯𝐢𝐞

Annuité ou amortissement annuel = Valeur d’entrée × taux d’amortissement

Exemple : Déterminons les caractéristiques de l’amortissement pratiqué par l’entreprise MEKA


sur la voiture Toyota acquise le 1er janvier 2020 pour un prix d’achat de 15 000 000 FCFA et une durée
de vie de 5 ans.

Solution :

 Détermination de l’amortissement annuel (ou annuité d’amortissement = a)


15 000 000
a= = 𝟑 𝟎𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎 𝑭𝑪𝑭𝑨
5

a = 15.000.000 * 20% = 3.000.000 FCFA

d) Plan d’amortissement ou tableau d’amortissement

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Pour chaque bien faisant partie du patrimoine de l’entreprise, on établit un plan d’amortissement
qui se présente sous forme de tableau. Cependant, il convient de préciser que, pour un bien acquis en
début d’exercice, le nombre de lignes du plan d’amortissement est égal à la durée de vie du bien.
Exemple : reprenons l’exemple de la voiture Toyota. Le plan d’amortissement est le suivant :

PLAN D’AMORTISSEMENT

Nature de l’immobilisation : Voiture TOYOTA Date de mise en service : 01/01/2020

Valeur d’entrée : 15 000 000

Date d’acquisition : 01/01/2020 Durée de vie : 5ans

Année Taux Base à amortir Amortissements Cumul des amortissements Valeur nette comptable

2020 20 % 15 000 000 3 000 000 3 000 000 12 000 000

2021 20 % 15 000 000 3 000 000 6 000 000 9 000 000

2022 20% 15 000 000 3 000 000 9 000 000 6 000 000

2023 20 % 15 000 000 3 000 000 12 000 000 3 000 000

2024 20 % 15 000 000 3 000 000 15 000 000 0

e) Cas particulier des immobilisations acquises en cours d’exercice


Lorsqu’une immobilisation est acquise au cours de l’exercice, la première annuité
d’amortissement se calcule au prorata temporis, i.e. proportionnellement au temps écoulé entre la date
de la mise en service de l’immobilisation et la date de clôture de l’exercice.
Exemple : Le cabinet NKEMSS a acquis le 7 mars 2002 une machine de bureau pour une valeur
de 12 000 000 FCFA, avec une durée d’utilisation de 8 ans. Dresser le plan d’amortissement de cette
machine.
Année Taux Base à amortir Amortissements Cumul des amortissements Valeur nette comptable
2002 (9 m) 12,5 % 12 000 000 1 125 000 1 125 000 10 875 000
2003 12,5 % 12 000 000 1 500 000 2 625 000 9 375 000
2004 12,5 % 12 000 000 1 500 000 4 125 000 7 875 000
2005 12,5 % 12 000 000 1 500 000 5 625 000 6 375 000
2006 12,5 % 12 000 000 1 500 000 7 125 000 4 875 000
2007 12,5 % 12 000 000 1 500 000 8 625 000 3 375 000
2008 12,5 % 12 000 000 1 500 000 10 125 000 1 875 000
2009 12,5 % 12 000 000 1 500 000 11 625 000 375 000
2010 (3m) 12,5 % 12 000 000 375 000 12 000 000 0
 Taux d’amortissement : 100/8= 12,5 %
 Annuité d’amortissement normale : 12 000 000 × 12,5 % = 1 500 000

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

 Entre la date d’acquisition et la date de clôture de l’exercice, il s’est écoulé 9 mois. La


première annuité d’amortissement doit donc être proportionnelle à cette durée
07 Mars → 31.12.2002 = 9 mois
9
1ère annuité : 12 000 000 × 12,5 % ×12 = 1 125 000

3
 Dernière annuité : 12 000 000 × 12,5 % ×12 = 375 000

La 1ère annuité n’ayant pas été complète, il a été nécessaire de calculer une annuité
supplémentaire en fin de durée de vie du bien, pour que le montant total des amortissements amène la
valeur nette comptable à zéro. Un bien acquis en vous d’exercice a un plan d’amortissement qui
comprend une ligne de plus au tableau que sa durée de vie normale.

2. Amortissement dégressif
Les marchés des biens montrent que la dépréciation est plus forte en début qu’en fin de vie des
biens. L’amortissement de dépréciation devrait donc être dégressif. Cette méthode consiste à amortir le
bien le plus rapidement qu’en amortissement linéaire. C’est ainsi que le bien est plus fortement amorti
les premières années que les dernières.

a) Principe
 L’amortissement est calculé comme dans le système constant sur la base de la
durée de vie probable du bien ;
 L’annuité est calculée non plus sur la base de la valeur d’origine (valeur
d’acquisition) mais plutôt sur la valeur nette comptable en début d’année. La précision se fait au
« mois », c’est-à-dire que le mois d’acquisition est totalement pris en compte quel que soit le jour effectif
de cette acquisition ;
 Lorsque l’immobilisation est acquise au cours de l’exercice, la première annuité
est calculée au prorata temporis, i.e. proportionnellement au nombre de mois entier à courir depuis le
début du mois au cours duquel le bien a été acquis, jusqu’à la fin d’exercice (à ce niveau, il est important
de relever une différence entre le S.C et le S.D : s’agissant du S.C, le point de départ pour le calcul de
l’amortissement est la date de mise en service ou la date d’utilisation du bien, par contre pour le S.D,
on prend en considération la date d’acquisition du bien)
 Lorsque l’annuité dégressive devient inférieure à l’annuité constante, calculée sur la valeur
comptable nette en fonction du nombre d’années d’amortissement restant à courir, l’entreprise pratique
un amortissement égale à cette annuité constante.

Seules peuvent bénéficier de l’amortissement Dégressif :


 Les immobilisations dont la durée de vie est ≥ 3 ans ;

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

 Les biens d’équipement et bâtiments industriels à l’exclusion des voitures de tourisme, les
machines à écrire, les bâtiments administratifs ou commerciaux ;
 Ces équipements doivent être neufs, ce qui exclut les biens d’occasion.

b) Taux d’amortissement dégressif


Le taux d’amortissement à appliquer est obtenu en appliquant au taux d’amortissement constant
un coefficient ainsi qu’il suit :
Durée de vie 3 à 4 ans 5 à 6 ans + de 6 ans

coefficient 1,5 2 2,5

Exemple 1 : Quel est le taux dégressif d’u matériel dont la durée de vie est de 5 ans ?

c) Plan d’amortissement dégressif


Plusieurs techniques existent pour établir le plan d’amortissement dégressif.
Exemples d’application :
 Immobilisations acquises au début de l’exercice :
La société SIBECO a acheté pour ses besoins d’exploitation le 1er janvier 2011 une voiture de transport
d’une valeur de 4 000 000 FCFA ayant une durée de vie de 5 ans. Sachant qu’il pratique le système
d’amortissement dégressif, il vous est demandé d’établir le plan d’amortissement dudit véhicule.
Solution :
100
V.O = 4 000 000 ; n = 5 ans ; T.L.= = 20 % → T.D = T.L. × c.f. → T.D = 20 × 2 = 40 %.
5

Valeur nette
Annuités Cumul comptable
Périodes T.D T.L Base à amortir
(a) Amort. (B.A – a)

2011 40 % 20 % 4 000 000 1 600 000 1 600 000 2 400 000

2012 40 % 25 % 2 400 000 960 000 2 560 000 1 440 000

2013 40 % 33,33 1 440 000 576 000 3 136 000 864 000

2014 40 % 50 % 864 000 432 000 3 568 000 432 000

2015 40 % 100 % 432 000 432 000 4 000 000 0

 Immobilisations acquises au cours de l’exercice

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

Reprendre l’exemple ci-dessus en supposant que la voiture a été acquise le 1er juillet 2011 à une
valeur de 4 000 000
Solution :
V.O = 4 000 000 ; n = 5 ans ; 1er juillet 2011 au 31 décembre 2011 : 6 mois
Valeur nette
Cumul comptable
Périodes T.D T.L Base à amortir Annuités
Amort. (B.A – a)

2011(6m) 40 % 20 % 4 000 000 800.000 800 000 3.200.000

2012 40 % 25 % 3.200.000 1 280 000 2 080 000 1 920 000

2013 40 % 33,33 1 920 000 768 000 2 848 000 1 152 000

2014 40 % 50 % 1 152 000 576 000 3 424 000 576 000

2015 40 % 100 % 576 000 576 000 4 000 000 0

d) Modèle de tableau d’amortissement dégressif (Quelques formules de calcul)


Soit le tableau d’amortissement dégressif ci-après avec :
Vo = valeur d’origine
taux dégressif
i=
100

Valeur nette comptable


Années Base à amortir Annuités (Valeur en fin de période)

1ère Vo Vo. i Vo – Vo. I = Vo (1− i)

2ème Vo (1− i) Vo (1− i)i Vo (1− i) − Vo (1− i)i


Vo (1− i) (1− i)
Vo (1− i)²

3ème Vo (1− i)² Vo (1− i)²i Vo (1− i)² − Vo (1− i)²i


Vo (1− i)² (1− i)
Vo (1− i)³

…… ……….. ……….. ………..

Nème Vo (1− i)ⁿ−¹ Vo (1− i)ⁿ−¹.i Vo (1− i)ⁿ

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

Le tableau précédent permet de déduire deux équations dans le système dégressif :


 Les annuités d’amortissement successives forment une progression géométrique
décroissante de raison (1−i). De ce fait, on peut déterminer une annuité d’amortissement quelconque à
partir d’une autre lors que le taux d’amortissement est connu.
1ère annuité = A1
2ème annuité = A2= A1(1− i)
3ème annuité = A3 = A2 (1− i) = A1 (1− i)²
4ème annuité = A4 = A3(1− i) = A2(1− i)² = A1(1− i)³

Ainsi, nème annuité = An = An-1(1− i) = A1(1− i)ⁿ−¹.

 De même, les valeurs comptables nettes forment une progression géométrique


décroissante de raison (1−i). A ce titre, nous aurons :
1ère année = VNC1 = Vo (1− i)
2ème année = VNC2= VNC1(1− i) = Vo (1− i)²
3ème année = VNC3 = VNC2 (1− i) = VNC1 (1− i)² = Vo (1− i)³

4ème année = VNC4 = VNC3(1− i) = VNC2(1− i)³ = VNC1(1− i)4

Ainsi, nème année = VNCn = VNCn-1(1− i) = VNC1(1− i)ⁿ−¹= Vo (1− i)ⁿ


.
3. Amortissements déterminés par expertise
Dans ce cas, la valeur actuelle est déterminée par expertise. Par conséquent, la dépréciation est
obtenue par la différence entre la valeur comptable et la valeur déterminée par expertise.

4. Amortissements proportionnels à l’utilisation


Cette technique est utilisée lorsque la cause principale de la dépréciation du bien est l’usure et
non l’obsolescence.
Exemple : Un camion ayant couté 60.000.000 F doit parcourir selon l’industriel 100.000 km.
Les prévisions d’utilisation sont les suivantes : 1ere année (35.000 km), 2eme année (10.000 km), 3eme
année (15.000 km), 4ème année (20.000 km), 5eme année (20.000 km). Il vous est demandé de présenter
le plan d’amortissement de cette immobilisation.
Solution :

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

- Détermination du temps d’usage en km : 35.000 km + 10.000 km + 15.000 km + 20.000 km


+ 20.000 km = 100.000 km
- Déterminons l’usure au km : 60.000.000 / 100.000 = 600
- Plan d’amortissement proportionnel
Années Valeur Amortissements Cumul des Valeur nette
d’origine amortissements comptable
= V0-Cumul A

1 60.000.000 35.000*600 =

2 60.000.000 10.000*600=

3 60.000.000 15.000*600=

4 60.000.000 20.000*600=

5 60.000.000 20.000*600=

5. Amortissements croissants
Dans ce cas, la dépréciation est d’autant plus importante que l’immobilisation est ancienne. A
cet effet, les annuités sont calculées à partir des taux croissants déterminés par expérience et appliqués
sur la valeur d’acquisition.
Exemple : Soit une immobilisation acquise à 100.000.000 F et amorti selon les taux croissants
suivants : 15%, 20%, 30% et 35%. Il vous est demandé de présenter le plan d’amortissement.
Solution :

Valeur Cumul des Valeur nette comptable


Années Taux Amortissements = V0-Cumul A
d’origine amort.

1 100.000.000 15%

2 100.000.000 20%

3 100.000.000 30%

4 100.000.000 35%

6. Amortissements décroissants
L’amortissement décroissant peut se faire soit avec un taux constant, soit avec un taux
décroissant. Lorsque l’amortissement décroissant s’effectue avec un taux décroissant, la base des
calculs est inchangée (comme c’est le cas pour l’amortissement croissant) et correspond à la valeur

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

d’acquisition. Par contre, l’amortissement décroissant avec taux constant correspond au système
d’amortissement dégressif que nous avons abordé plus haut.
Exemple : Soit une machine acquise à 100.000 F amortissable en 4 ans par application de la
méthode d’amortissement décroissant (35%, 30%, 20%, 15%). Etablir le tableau d’amortissement y
afférent.

7. Amortissements spéciaux
L’amortissement linéaire représente l’amortissement minimum exigé par le fisc. En effet, si le
fisc peut parfois autoriser à dépasser l’amortissement linéaire, il ne tolère pas qu’on soit en dessous de
ce dernier, raison pour laquelle à la fin de chaque année, le cumul des amortissements comptabilisés
doit toujours être supérieur au cumul des amortissements linéaires. En matière d’amortissement
spéciaux, on fait référence aux amortissements dérogatoires et aux amortissements différés.

a) L’amortissement dérogatoire
Il résulte d’une mesure d’encouragement fiscal et ne correspond pas à une dépréciation. A cet
effet, l’amortissement dérogatoire représente le surplus de l’amortissement fiscal sur l’amortissement
comptable. Il est comptabilisé au crédit du compte 152 afin de ne pas fausser les valeurs fictives du
bilan.
Exemple : Soit un matériel acheté à 1.000.000 et de durée de vie de 5 ans. Par mesure
d’encouragement, le fisc autorise exceptionnellement pour ce matériel un taux d’amortissement de 50%.
Il vous est demandé de déterminer et d’enregistrer au journal la première annuité d’amortissement.
Solution :
- Amortissement comptable : 1.000.000 * 20% = 200.000
- Amortissement fiscal : 1.000.000 * 50% = 500.000
- Amortissement dérogatoire : AD =Amort. Fiscal – Amort. Comptable = 300.000

b) Les amortissements différés


Un amortissement différé est un amortissement non comptabilisé en violation du principe de
l’amortissement minimum à enregistrer (irrégulièrement différé) soit par omission volontaire
(régulièrement différé).
Lorsque le cumul des amortissements réellement pratiqués est inférieur au cumul des
amortissements linéaires théoriques à la clôture de l’exercice concerné, l’amortissement est dit
« irrégulièrement différé » et ne pourra être déduit sur le plan fiscal ou reporté à l’exercice ultérieur. Par
exemple, considérons que le cumul des amortissements dégressifs en 2021 est de 4.000 alors que pour
la même période, le cumul des amortissements linéaires théoriques est de 5.000. Au terme de l’exercice
2020, les amortissements cumulés constants sont de 20.000. Du fait de la violation de l’amortissement

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

en 2021 (violation de l’article 49 OHADA), il est constaté un amortissement irrégulièrement différé de


4.000.
Par contre, les amortissements régulièrement différés sont ceux que l’entreprise n’a pas
enregistré de manière involontaire à la clôture des comptes pour autant que le cumul des amortissements
antérieurs réellement pratiqués soit supérieur ou « gal au cumul des amortissements linéaires théoriques.

II. COMPTABILISATION DES AMORTISSEMENTS


La comptabilisation des amortissements consiste à traduire en termes comptables la dépréciation
subie par les éléments de l’actif immobilisé. Une dotation aux amortissements est constatée à la fin de
l’exercice comptable.
La constatation comptable de l’amortissement comptable normal se fait par une écriture
comptable qui consiste à débiter un compte de charge non décaissée (dotation) et à créditer un compte
d’amortissement (actif immobilisé). L’amortissement comptable qu’il soit linéaire ou dégressif est
enregistré au débit du compte 68. Pour ce faire, on débitera le compte “681 Dotation aux
amortissements d’exploitation” lorsqu’il s’agit d’immobilisation corporelle ou incorporelle destinée à
l’activité courante compte « 687 Dotations aux amortissements financiers ». On créditera les comptes
« 28 Amortissements » s’il s’agit des immobilisations corporelles ou incorporelles.
Le compte enregistre les charges calculées de la période.

1. TRAITEMENT COMPTABLE DE LA DOTATION LINEAIRE DES


IMMOBILISATIONS INCORPORELLES
 Dotations récurrentes (A.O.):
On passe l’écriture suivante :

6811 Dotation aux amortissements des immobilisations incorporelles

2811 Amortissement des frais de développement

2812 Amortissements des brevets, licences…

2813 Amortissement des logiciels et sites internet

Constatation de la dotation de l’exercice

Exemple : Le 5 septembre N, M. TIKO crée une société dénommée TIK’S et Fils. Pour la
constitution de cette société, les frais suivants ont été engagés :
- Frais de développement 300 000 FCFA ;
- Frais de publicité et de lancement 500 000 FCFA.
Passez les écritures d’inventaire au 31/12/N ; taux d’amortissement : 25 %

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

Solution :
- Calcul de l’amortissement des frais de développement au 31.12.N :
05.09. N → 31.12.N = 4 mois
Amort. = 300 000 × 25 % × 4/12 = 25000
- Calcul de l’amortissement des frais de publicité et de lancement au 31.12.N :
Amort. = 500 000 × 25 % × 4/12 = 41666,666666666666666666666666667
- Ecritures d’amortissements :

6811 Dotation aux amortissements des immobilisations incorporelles 66.666,6

2811 Amortissement des frais de développement 25.000

2813 Amortissement des logiciels et sites internet 41.666,6

Constatation de la dotation de l’exercice

2. TRAITEMENT COMPTABLE DE LA DOTATION LINEAIRE OU


DEGRESSIVE DES IMMOBILISATIONS CORPORELLES
 Dotations récurrentes (A.O.):
On passe l’écriture suivante :

6813 Dotation aux amortissements des immobilisations corporelles

283 Amortissements des bâtiments, installations et agen.

284 Amortissement du matériel

Constatation de la dotation de l’exercice

Exemple : le 01.01.N, la société TIKO a acheté un camion de 3 000 000 FCA par chèque dont
le taux d’amortissement pratiqué est de 20 % et un bâtiment industriel pour une valeur de 20 000 000
FCFA avec une durée de vie de 20 ans. Passez les écritures d’inventaire au 31.12.N

Solution :
- Amortissement annuel du camion :
A = 3 000 000 × 20 % = 60 000
- Amortissement annuel du bâtiment industriel :
A = 20 000 000 × 1/20 = 1 000 000
- Ecritures d’amortissement :

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

6813 Dotation aux amortissements des immobilisations 1.060.000


corporelles

2831 Amortissements des bâtiments, installations et 1.000.000


agen.

2845 Amortissement du matériel de transport 60.000

Constatation de la dotation de l’exercice

 Dotations non récurrentes (HAO) :


C’est le cas d’une dotation résultant d’un évènement imprévisible affectant l’immobilisation
(destruction accidentelle, incendie, vol ou d’une restructuration de l’entreprise). Dans ce cas, on passe
l’écriture suivante :

852 Dotation aux amortissements des immobilisations corporelles

283 Amortissements des bâtiments, installations et agen.

284 Amortissement du matériel

Constatation de la dotation de l’exercice

3. TRAITEMENT COMPTABLE DE L’AMORTISSEMENT


DEROGATOIRE
Prenons l’exemple d’un matériel de transport pour lequel on doit appliquer l’amortissement
dégressif de 25.000 mais pour lequel on a appliqué un amortissement linéaire de 20.000 seul considéré
comme économiquement justifié. Les écritures comptables à passer sont :

6813 Dotation aux amortissements des immobilisations 20.000


corporelles

2845 Amortissement du matériel de transport 20.000

Constatation de la dotation de l’exercice

851 Dotation aux provisions réglementées 5.000

151 Amortissement dérogatoires 5.000

Constatation de l’amortissement dérogatoire

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

CAS PRATIQUES
CAS 1
L’entreprise CF3 a acquis un outillage (machine B) au prix de 648.000 F le 15 Janvier 2011.
Cette machine a été amortie selon le système d’amortissement dégressif. Le 31 décembre 2012, la valeur
nette comptable du matériel et outillage figurant sur les états financiers est de 285.120. Ce poste
correspond aux machines A et B. la machine A a été acquise en janvier 2009 pour 400.000. Elle
amortissable selon le système dégressif au même taux que B.
Travail à faire :
1. Déterminer le taux d’amortissement des immobilisations
2. En déduire la durée normale d’utilisation
3. Déterminer les dotations aux amortissements de l’exercice 2013 et passer les écritures y
afférentes au journal.

CAS 2
Une voiture acquise le 02/02/2012 au prix de 12.000.000 F a été mise en service le 01/04 de la
même année et sera utilisée pendant 5 ans selon le système d’amortissement dégressif.
Travail à faire :
1. Présenter le plan d’amortissement de cette immobilisation
2. Comptabiliser l’amortissement y relative le 31/12/2013
3. En fin novembre 2014, cette voiture est devenue inutilisable à cause d’une destruction
accidentelle. Calculer l’amortissement HAO et passer les écritures y relatives.

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

Chapitre III. ACQUISITION ET SORTIE DES ELEMENTS DE L’ACTIF


IMMOBILISE

Les opérations d’acquisitions/cessions des immobilisations entrainent soit un appauvrissement


(charge), soit un enrichissement (produit) de l’entreprise. Par conséquent, l’entreprise est confrontée à
une augmentation de son patrimoine en cas d’acquisition ou encore à une diminution de son patrimoine
en cas de cession ou sortie d’immobilisation de son patrimoine.

I. ACQUISITION DES ELEMENTS DE L’ACTIF IMMOBILISE


Les immobilisations figurent à l’actif du bilan et sont comptabilisées au débit des comptes de la
classe 2 pour leur montant hors taxe. En vertu du principe du coût historique, leur entrée dans le
patrimoine s’effectue à la valeur d’acquisition pour les immobilisations acquises et à la valeur de
production pour les immobilisations fabriquées par l’entreprise.
Coût d’acquisition = Prix d’achat + Frais accessoires d’achat (frais de transport, frais de
manutention, frais d’installation)
Coût de production = Coût d’acquisition des matériaux et fournitures consommés + charges
directes de production + charges indirectes de production
Dans le cas des immobilisations acquises, la TVA déductible s’enregistre dans le compte « 4451
TVA récupérable sur immobilisation » à condition qu’elle soit récupérable. Lorsque la TVA n’est pas
récupérable, elle est incluse dans le cout d’acquisition du bien. Les frais à caractère juridique ou fiscal
liés à l’acquisition du bien (honoraires, du notaire, droit d’enregistrement…) s’enregistrent dans les
comptes de charges appropriés.
En cas d’acquisition à crédit, la constatation de la dette y afférente s’enregistre au crédit du
compte « 481 fournisseurs d’investissement ».

I.1. ACQUISITION D’IMMOBILISATIONS INCORPORELLES


Il s’agit des éléments du compte 21 (brevets, licences, concessions, logiciels et internet,
marques, fonds commercial, fonds de développement, droit au bail, etc.). Le schéma d’enregistrement
comptable est le suivant :

21 Immobilisations corporelles

10 Capital

4. Comptes de tiers

5. Compte de trésorerie

72 Production immobilisée

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

I.2. ACQUISITION D’IMMOBILISATION CORPORELLES


I.2.1. Acquisition à titre gratuit de l’immobilisation corporelle
Les immobilisations corporelles obtenues sous la forme d’un don ou d’aide sont enregistrées
dans le compte « 14 Subvention d’investissement ». Le schéma d’écriture comptable est le suivant :

4494 Etat subvention d’équipement à recevoir

14 Subvention d’équipement

Constatation de l’accord

52 Banque

4494 Etat, subvention d’équipement

Mise à disposition des fonds.

22/23/24 Immobilisation corporelle

52 Banque

Acquisition d’une immobilisation corporelle

L’enregistrement comptable de la dotation aux amortissements des immobilisations acquises


par subvention est le suivant :

6813 Dotation aux amortissements des immobilisations corporelles

282 Amortissement des terrains

283 Amortissements des bâtiments, installations et agen.

284 Amortissement du matériel

Constatation de la dotation de l’exercice

14 Subvention d’investissement

865 Reprise de subvention d’investissement

Exemple :
L’Etat a accordé une subvention d’équipement de 300.000 pour l’achat d’un matériel d’une
valeur de 300.000 à l’entreprise CF. La durée de vie du matériel est de 5 ans. Il vous est demandé de
passer les écritures d’acquisition et d’inventaire y relatives.

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

I.2.2. Acquisition de l’immobilisation corporelle


Dans ce cas, le schéma d’écriture comptable est le suivant :

22/23/24 Immobilisations corporelles

632 Rémunérations d’intermédiaires (honoraires + commission)

646 Droits d’enregistrement (droit de mutation)

17 Dette de crédit-bail

4. Comptes de tiers

5. Comptes de trésorerie

Acquisition d’immobilisations

Exemple : L’entreprise CF1 a acquis le 1er mars 2022 les immobilisations suivantes : Terrains
(45.000.000 F), Bâtiment (218.000.000 F). Cette acquisition a engendré les frais supplémentaires
suivants : Honoraires du notaire (3.120.000 F HT), Droit de mutation (39.450.000 F), Commissions
(2.500.000 F HT). Il vous est demandé de passer les écritures d’acquisition y relatives sachant que la
TVA y afférente est récupérable.

I.2.3 Immobilisations produites par l’entreprise


Les immobilisations produites par l’entreprise elle-même n’entraîne pas une sortie monétaire
mais un enrichissement de l’entreprise enregistré dans le compte « 72 Production immobilisée ». Cette
opération est enregistrée en achat/vente. Pour ce faire, l’entreprise doit collecter la TVA sur le montant
porté dans le compte 72 et déduire la TVA récupérable sur le montant porté dans le compte
d’immobilisation. Le schéma d’écriture comptable est le suivant :

229/239/249 Immobilisations corporelles en cours

722 Production immobilisée

Immobilisation corporelle en cours

22/23/24 Immobilisations corporelles

4451 Etat TVA déductible

229/239/249 Immobilisations en cours

4434 TVA collectée

Entrée de l’immobilisation dans le patrimoine

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

Exemple : En 2020, l’entreprise CF a commencé la construction d’un magasin. Les charges


engagées se sont élevées à 39.500.000 F. En 2021, le magasin est terminé et les charges engagées sont
de 15.000.000 F. Il vous est demandé de passer les écritures comptables au 31.12.2020 et au 31.12.2021.
Solution :

31.12.2020

239 Bâtiment en cours 39.500.000

722 Production immobilisée 39.500.000

Immobilisation corporelle en cours

31.12.2021

239 Bâtiment en cours 15.000.000

722 Production immobilisée 15.000.000

Immobilisation corporelle en cours

23 Bâtiment 44.500.000

4451 Etat TVA déductible 8.566.250

239 Bâtiment en cours 44.500.000

4434 TVA collectée 8.566.250

Entrée de l’immobilisation dans le patrimoine

Pour les immobilisations financières, l’écriture comptable mobilise au débit deux comptes
distincts : « 26 titres de participation » et « 274 titres immobilisés » par le crédit d’un compte de tiers
ou d’un compte de trésorerie. L’acquisition des titres n’est pas soumise à la TVA. Cependant, les frais
prélevés par les intermédiaires sont comptabilisés dans le compte « 6311 Frais sur titre ». Elles
assujetties à la TVA récupérable sur services extérieures et autres charges (4454).

II. SORTIE DES ELEMENTS D’ACTIF IMMOBILISE DU PATRIMOINE


En fin d’exercice, les immobilisations complètement amorties demeurent inscrites au bilan aussi
longtemps qu’elles existent dans l’entreprise. Par ailleurs, les immobilisations cédées, disparues ou

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

détruites ne doivent plus figurer au bilan. Il est alors important de procéder à une régularisation des
différentes sorties d’immobilisation effectuées en cours d’exercice.

II.1. CESSION D’IMMOBILISATION


Elle consiste à vendre un bien de durée de vie supérieur à un an, bien amortissable ou non. Le
concept de cession est utilisé à la place de vente car l’entreprise n’existe pas pour vendre ses actifs
immobilisés.

II.1.1. Cession d’immobilisation non amortissable


Il s’agit des éléments tels que le terrain (excepté les carrières et les mines), les titres de
participation ou tout autre immobilisation non amortissable. L’enregistrement de la cession
d’immobilisations non amortissables s’effectue en deux phases :
- La constatation de la sortie de l’immobilisation du patrimoine de l’entreprise
654/81 Valeur Nette Comptable AO/HAO VO
Classe 2 … VO
Sortie de l’immobilisation du patrimoine

- La constatation de la cession de l’immobilisation non amortissable


 Schéma d’écriture pour la cession d’immobilisation corporelle

414/485 Créances sur cession d’immob. AO/HAO (cession à PCTTC


crédit)
5. Comptes de trésorerie (cession au comptant)
4431 Etat TVA collectée sur ventes TVA
754/82 Produit sur cession d’immob. AO/HAO PCHT
Cession d’immobilisation non amortissable

II.1.2. Cession des immobilisations financières (titres)


La cession des titres s’analyse en une opération de sortie des dits titre du patrimoine par leur
annulation et en une opération de vente. Le schéma d’écriture comptable est le suivant :

296 Dépréciation des titres de participation


796 Reprise des provisions pour dépréciation des
titres
Reprise de provisions
816 VNC Immobilisations financières VO
26 Immobilisations financières VO
Sortie de l’immobilisation dans le patrimoine
4. /5. Compte de tiers / Comptes de trésorerie PC
826 Produit de cession d’immob. financières PC
Cession d’immobilisations financières

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

II.1.3. Cession d’immobilisation corporelle amortissable


Cette opération comptable s’enregistre en quatre (04) étapes :
- 1ère étape : Dotation de l’amortissement complémentaire
Lorsque la cession a lieu en cours d’un exercice comptable et que le dernier amortissement a été
pratiqué à la fin de l’exercice précédent, on doit d’abord constater la dépréciation de l’exercice en cours
en considérant la période où le bien a été cédé.

68 Dotation aux amortissements AC


28 Amortissement immobilisation AC
Dotation amortissement complémentaire

- 2ème étape : Annulation des amortissements antérieurs pratiqués


On annule tous les amortissements appliqués sur l’immobilisation en question, depuis la date
d’acquisition ou de mise en service jusqu’à la date de cession (Amortissement antérieur +
Amortissement complémentaire).

28 Amortissement sur immobilisation AA + AC


654/81 Valeur comptable des cessions AO/HAO AA+AC
Annulation amortissements pratiqués

- 3ème étape : Sortie des immobilisations du patrimoine

654/81 Valeur comptable des cessions AO/HAO VO


Classe 2. Immobilisation corporelle VO
Sortie de l’immobilisation corporelle du patrimoine

- 4ème étape : Constatation de la cession proprement dite

414/4851 Créances sur cession d’Immobilisations corporelles


5. Comptes de trésorerie PCTTC
754/822 Produit sur cession d’immob. corporelle PCHT
4431 Etat TVA collectée sur vente TVA
Cession d’immobilisation
754/82 Produit sur cession d’immob. corporelle
5. Comptes de trésorerie
Frais sur cession d’immobilisation

Exemple : Le 1er janvier 2018, l’entreprise CF a acquis un matériel d’une valeur de 2.000.000
F pour une durée de vie de 5 ans. Le 1er octobre 2021, elle décide de vendre ce matériel au prix HT de
1.000.000 F. Passez les écritures de régularisation sachant que ce matériel est soumis au système
d’amortissement constant.

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

II.1.4. Cession d’immobilisation incorporelle provisionnée


Le schéma d’écriture est le suivant :

291 Provision pour dépréciation d’immob. incorporelle


7913 Reprise sur provision pour dépréciation…
Reprise provision éventuelle
811 Valeur comptable de cession d’immob. Incorpo.
215 Fonds de commerce
216 Droit au bail
Sortie de l’immobilisation dans le patrimoine
5. Comptes de trésorerie
821 Produit de cession d’immob. incorporelle
Cession de fonds de commerce au comptant

II.2. ECHANGE DES IMMOBILISATIONS


On parle « d’échange d’immobilisation » en cas de cession de l’immobilisation ancienne à
l’entreprise auprès de laquelle on acquiert une nouvelle. Sur le plan comptable, cette opération nécessite
un double enregistrement. Il convient premièrement de comptabiliser la cession de l’ancienne
immobilisation ; puis deuxièmement, comptabiliser l’acquisition de la nouvelle immobilisation. Ces
opérations tiennent évidemment compte de la TVA tant pour la cession que pour l’acquisition.
Dans la mesure où l’acquisition et la cession sont faites par la même personne, il est important
de déterminer la soulte qui représente la différence entre le prix d’acquisition de la nouvelle
immobilisation et le prix de reprise (vente) de l’ancienne immobilisation :
Soulte = Prix TTC d’acquisition de la nouvelle immobilisation – Prix TTC de vente de
l’ancienne immobilisation
A cet effet, deux situations sont possibles :
- Soit la soulte est versée par l’entreprise (prix de vente est inférieur au prix d’acquisition)
- Soit la soulte est versée à l’entreprise (prix de vente supérieur au prix d’acquisition)

II.2.1. Echange d’immobilisation sans soulte


68 Dotation amortissement Immob. AC
28 Amortissement AC
Dotation amortissement complémentaire
28 Amortissements AA+AC
654/81 Valeur comptable de cession d’immob. AA+AC
Annulation des amortissements pratiqués
654/81 Valeur comptable de cession d’immob. VO
2. Compte d’Immobilisation VO
Sortie de l’ancienne immobilisation
2. Compte d’Immobilisations
754/82 Produit de cession d’immob. AO/HAO
Entrée du bien échangé

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

II.2.2. Echange d’immobilisation avec soulte à payer par l’entreprise (décaissement)


68 Dotation amortissement Immob. AC
28 Amortissement AC
Dotation amortissement complémentaire
28 Amortissements AA+AC
654/81 Valeur comptable de cession d’immob. AA+AC
Annulation des amortissements pratiqués
654/81 Valeur comptable de cession d’immob. VO
2. Compte d’Immobilisation VO
Sortie de l’ancienne immobilisation
414/485 Créances sur cession d’immob. AO/HAO
5. Comptes de trésorerie PCTTC
4431 Etat TVA collectée sur vente TVA
754/82 Produit de cession d’immob. AO/HAO PCHT
Constatation de la cession du bien échangé
2. Compte d’Immobilisations VO HT
445 TVA récupérable sur achat
414/485 Créances sur cession. AO/HAO TTC
5. Compte de trésorerie Soulte
Entrée du bien échangé

II.2.3 Echange d’immobilisation avec soulte à verser à l’entreprise (encaissement)


68 Dotation amortissement Immob. AC
28 Amortissement AC
Dotation amortissement complémentaire
28 Amortissements AA+AC
654/81 Valeur comptable de cession d’immob. AA+AC
Annulation des amortissements pratiqués
654/81 Valeur comptable de cession d’immob. VO
2. Compte d’Immobilisation VO
Sortie de l’ancienne immobilisation
414/485 Créances sur cession d’immob. AO/HAO
5. Comptes de trésorerie PCTTC
4431 Etat TVA collectée sur vente TVA
754/82 Produit de cession d’immob. AO/HAO PCHT
Constatation de la cession du bien échangé
2. Compte d’Immobilisations VO HT
445 TVA récupérable sur achat TVA
5. Compte de trésorerie Soulte
414/485 Créances sur cession. AO/HAO TTC
Entrée du bien échangé

II.3. MISE AU REBUT D’IMMOBILISATION


On parle de « mise au rebut » lorsque l’immobilisation sort du patrimoine de l’entreprise parce
qu’elle et soit complètement amortie soit obsolète.

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

II.3.1 Mise au rebut d’une immobilisation complètement amortie


Lorsqu’une immobilisation est complètement amortie, le cumul des amortissements est égal à
la valeur d’origine (VNC =0). Il est important de solder le compte d’immobilisation concerné en
annulant la somme des amortissements pratiqués. Le schéma d’écriture comptable est le suivant :

28 Amortissements ∑ amort

2. Compte d’immob. ∑ amort

Annulation des amortissements pratiqués

II.3.2. Mise au rebut d’une immobilisation obsolète


Lorsqu’une immobilisation est obsolète, elle sort du patrimoine sans avoir été complètement
amortie car elle ne répond plus aux besoins de l’entreprise à cause de l’évolution de la technologie.
Dans ce cas, avant de sortir le bien, on constate l’amortissement complémentaire et
l’amortissement exceptionnel. L’amortissement complémentaire va de la date du dernier inventaire
jusqu’à la date de la mise au rebut alors que l’amortissement exceptionnel va de la date de mise au rebut
jusqu’à la fin de la durée de vie (c’est la VNC de l’immobilisation).
Le schéma d’écriture comptable est le suivant :

68 Dotation amortissement Immob. AC


852 Dotation aux amortissements HAO VNC
28 Amortissement AC+VNC
Dotation amortissement complémentaire et
exceptionnel
28 Amortissements VO
2. Compte d’immob. VO
Sortie de l’immobilisation du patrimoine

Exemple : Une entreprise a acheté au courant de l’année 2010 un matériel à 4.000.000 f d’une
durée de vie de 5 ans et amortissable dégressivement. En début de l’année 2012, la base de calcul
d’amortissement de ce matériel était de 504.000 F. Le 30/06/2012, ce matériel ne répondait plus au
besoin de l’entreprise at a été mise au rebut ce jour même. Il vous est demandé de :
- Déterminer la date d’acquisition de ce matériel
- Présenter le plan d’amortissement
- Déterminer les amortissements antérieurs, complémentaires et exceptionnels
- Passer les écritures comptables de mise au rebut

II.4. DESTRUCTION ACCIDENTELLE D’IMMOBILISATION


La destruction accidentelle d’une immobilisation peut se faire avec ou sans récupération de
pièces. Cependant, l’écriture comptable diffère selon que l’entreprises est ou non assurée.

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

II.4.1. Destruction d’immobilisation sans indemnisation ni récupération des pièces


En cas de destruction d’immobilisation sans indemnisation ni récupération de pièces, l’écriture
comptable est similaire à une mise au rebut d’une immobilisation obsolète (détermination et
enregistrement des amortissements complémentaires et exceptionnels, constatation de la sortie de
l’immobilisation du patrimoine).

II.4.2 Destruction d’immobilisation sans indemnisation avec récupération des pièces


Dans ce cas, la valeur des pièces récupérées est considérée comme prix de cession de
l’immobilisation et doit s’enregistrer comme telle. Cependant, deux cas de figure peuvent se présenter :

- 1er cas : les pièces récupérées sont vendues sans être mises en stock
Dans ce cas, le schéma d’écriture comptable est le suivant :

68 Dotation amortissement Immob. AC


852 Dotation aux amortissements HAO VNC
28 Amortissement AC+VNC
Dotation amort. complémentaire et exceptionnel
28 Amortissements VO
2. Compte d’immobilisation VO
Sortie de l’immobilisation du patrimoine
485 Créances sur cession d’immob. HAO PCTTC
4431 Etat TVA collectée sur vente TVA
82 Produit de cession d’immob. HAO PCHT
Constatation de la cession du bien détruit

- 2ème cas : les pièces récupérées sont vendues après avoir été mises au préalable en stock
Dans ce cas, le schéma d’écriture comptable est le suivant :

68 Dotation amortissement Immob. AC


852 Dotation aux amortissements HAO VNC
28 Amortissement AC+VNC
Dotation amort. complémentaire et exceptionnel
28 Amortissements VO
2. Compte d’immobilisation VO
Sortie de l’immobilisation du patrimoine
485 Créances sur cession d’immob. HAO PCTTC
4431 Etat TVA collectée sur vente TVA
82 Produit de cession d’immob. HAO PCHT
Constatation de la cession du bien détruit
388 Stock provenant d’immob. Mise au rebut
6033 Variation de stock d’autres approvisio.
Entrée en stock des pièces récupérées
6033 Variation de stock d’autres approvisionnements
388 Stock provenant d’immob. Mise au rebut
Sortie des pièces récupérées pour la vente

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

II.4.3. Destruction d’immobilisation avec indemnisation


En cas de destruction avec indemnisation, le montant de l’indemnisation reçu est considéré
comme prix de cession de l’immobilisation. Le schéma d’écriture comptable est le suivant :
68 Dotation amortissement Immob. AC

852 Dotation aux amortissements HAO VNC

28 Amortissement AC+VNC

Dotation amort. complémentaire et


exceptionnel

28 Amortissements VO

2. Compte d’immobilisation VO

Sortie de l’immobilisation du patrimoine

485 Créances sur cession d’immob. HAO Indemnisation

442 Etat, autres impôts et taxes TVA

82 Produit de cession d’immob. HAO IndemnisationTTC

Constatation de la réception de
l’indemnisation

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

CHAPITRE IV. PROVISIONS ET CHARGES PROVISIONNEES

Dans le cadre de sa gestion, l’entreprise est appelée à constituer des provisions pour risques et
charges dans le but de faire face à des imprévus de long terme et constater des dépréciations et des
risques provisionnés pour des éléments d’actifs cycliques en vue de matérialiser leur perte. A cet effet,
le respect du principe de prudence trouve sa justification dans ce chapitre. Les provisions et les charges
provisionnées concernent généralement la constatation comptable de la dépréciation probable mais non
irréversible du patrimoine de l’entreprise. Ainsi, à la clôture de chaque exercice comptable, on compare
la valeur d’origine et la valeur d’inventaire des différents éléments de l’actif non amortissable.
Lorsqu’un élément a subi ou est susceptible de subir une perte de valeur, la différence entre les deux
valeurs est appelée « moins value » et fait l’objet d’une provision. Par contre, si cet élément augmente
de valeur ou est susceptible d’augmenter de valeur, la différence entre la valeur d’origine et la valeur
d’inventaire est appelée « plus-value » et ne peut faire l’objet d’une écriture comptable.
On distingue trois catégories de provisions :
- Les provisions pour dépréciation d’éléments d’actifs : elles sont créées pour constater une
perte de valeur probable des éléments de l’actif non amortissable (il s’agit entre autre des
stocks, des créances et des titres) ;
- Les provisions financières pour risque et charges : elles ont pour objet d’anticiper des
charges ou des pertes probables issues des risques liées à l’activité de l’entreprise
- Les provisions réglementées : elles sont généralement d’origine fiscale.

I. LES PROVISIONS POUR DEPRECIATION DES ELEMENTS


D’ACTIFS
Les éléments d’actifs qui peuvent nécessiter la constitution de provision sont :
- Les immobilisations non amortissables (terrain, titres, fonds de commerce…)
- Les stocks
- Les créances
- Les valeurs mobilières de placement

Les provisions se constatent généralement sur le plan comptable par une dotation qui diminue
le compte de résultat et corrélativement le compte d’actif correspondant.
Les charges provisionnées sont généralement des dépréciations qui concernent les éléments de
l’actif circulant à savoir les stocks, les créances et la trésorerie.

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

Le schéma d’écriture comptable repose sur deux étapes :


- La dotation des provisions de l’année N : le compte 659 constate la dépréciation de la
valeur des comptes des éléments de l’actif circulant ; tandis que la perte de valeur des
éléments du haut du bilan est constatée au débit du compte 69 hormis les provisions H.A.O.
- La reprise des provisions de l’année N-1 : la provision constituée à la fin de l’exercice N-
1 sera systématique reprise à la fin de l’exercice N du même montant et entraînera la création
d’une nouvelle provision.

I.1. COMPTES D’ACTIF IMMOBILISE


691/853 Dotation aux provisions AO/HAO

29 Provision pour dépréciation des immob.

Constatation provision N

29 Provision pour dépréciation des immob.

79/863 Reprise de provisions AO/HAO.

Reprise des provisions N-1

I.2. COMPTES D’ACTIF CIRCULANT


I.2.1. Dépréciation des stocks
A la fin de chaque exercice, on procède à l’inventaire des stocks, puis à leur évaluation. Les
stocks sont évalués lors des écritures d’inventaire à leur valeur d’origine :
 Au coût d’achat unitaire pour les marchandises, matières premières et autres
approvisionnements ;
 Au coût de production pour les produits finis et encours de production.
Cependant, si l’on constate lors de l’inventaire que le prix de vente sur le marché des
marchandises en stock est inférieur à leur coût d’achat, on pratique une provision égale à la différence
entre les deux valeurs.
Provision = Coût des stocks – Prix de vente au jour de l’inventaire
(ou Cout de production) (ou valeur réelle)

Valeur réelle = Prix de vente au cours du jour – Décote forfaitaire représentant les frais
de Distribution et de bénéfice

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

Le schéma d’écriture comptable est le suivant :


6593/853 Charges provisionnées sur stock AO/HAO

39 Provision pour dépréciation des stocks

Constatation provision N

39 Provision pour dépréciation des stocks

7593/849 Reprise de provisions sur stock AO/HAO.

Reprise des provisions N-1

Exemples :
Cas 1.
La société MEKA présente la situation suivante à l’inventaire de ses deux derniers exercices.
Au 31.12.N+1, la valeur du stock de marchandises figurant au bilan est de 780 000 FCFA. Les
frais de distribution et la marge bénéficiaire représentent respectivement 12 et 10 % du prix de vente.
Le prix de vente de ces marchandises au jour de l’inventaire est de 900 000 FCFA. Déterminez le
montant de la provision à constituer et passez les écritures nécessaires.
Solution :
- Valeur réelle des marchandises au 31.12.N+1 :
Valeur réelle = PV – FD° - B = 900 000 – (900 000 × 12 %) – (900 000 × 10 %) = 702 000
- Calcul de la provision sur stock
Provision = Coût d’Achat – Valeur réelle = 780 000 – 702 000 = 78 000
- Ecritures

6593……….78 000
39………..78 000
Constatation de la provision de N+1

Cas 2.
Au 31.12.N, la valeur du stock de marchandises s’élevait à 200 000 FCFA et la valeur du stock
de produits finis à 172 000 FCFA. Il avait été constitué une provision de 20 % sur l’ensemble des stocks
de l’entreprise. A l’inventaire de l’exercice N+1, la valeur du Stock final des marchandises est estimée
à 300 000 FCFA et le stock de produits finis étant épuisé. L’inventaire extracomptable relève que les
marchandises stockées par l’entreprise sont susceptibles de perdre 10 % de leur valeur d’ici le 1er janvier
N+2. Passez les écritures de régularisation nécessaire.
Solution :
- Provisions au 31.12.N

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

M’ses : 200 000 × 20 % = 40 000


PF : 172 000 × 20 % = 34 400
74 400
- Provisions au 31.12.N+1
M’ses : 300 000 × 10 % = 30 000
- Ecritures
____________ 31.12.N____________
6593……74 400
391……….40 000
396……….34 400
Pour dotation prov. N
___________31.12.N+1_____________
391……….40 000
396……….34 400
7593…………74 400
Reprise prov. N
____________ d° ______________
6593……30 000
391……….30 000
Pour dotation prov. N+1
__________ _______________

I.2.2. Dépréciation des comptes tiers


Dans ce cas, la dépréciation correspond à la partie des créances que l’on risque de ne pas
recouvrer lorsqu’un client a des difficultés de règlement. Les provisions sont dans ce cas calculées sur
les créances hors TVA (i.e. sur le montant de la créance HT). Si une créance est totalement impayée,
l’entreprise a le droit de récupérer auprès de l’administration fiscale la TVA qui avait été collectée à cet
effet.
Les créances douteuses sont celles sur lesquelles pèsent des risques de non-recouvrement, en
raison des difficultés financières du débiteur.
Les créances litigieuses sont celles pour lesquelles des litiges, portant sur l’existence ou sur le
montant de la créance, opposent l’entreprise débitrice à un client.

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

Le principe de comptabilisation est le suivant :

416 Créances litigieuses ou douteuses


411 Client X
Constatation d’une créance douteuse
6594/853 Charges provisionnées sur créances AO/HAO
49 Provision pour dépréciation des comptes tiers
Constatation provision N
49 Provision pour dépréciation des créances
7594/849 Reprise de provisions sur créances AO/HAO.
Reprise des provisions N-1
4431 Etat, TVA collectée sur ventes
651 Perte sur créances
416 Créances douteuses
Constatation de la perte

Exemples d’application :
Cas 1.
Les ETS MEKA possèdent une créance de 3 577 500 FCFA TTC sur le client NZIE, qui se
trouve en cessation de paiement au 31.12.N. le client NZIE informe les ETS MEKA qu’il risque de ne
pas pouvoir payer 50 % de sa dette. Le montant de la créance HT est de 3 000 000 FCFA.
Vu les difficultés financières de NZIE, les ETS MEKA décident de porter sa provision à 70 %
à l’année N+1. Au 31.12.N+2, le client NZIE est en faillite et a cessé toute activité.
Passez les écritures de régularisation nécessaires.

Solution :
- Calculs préliminaires au 31.12.N
Provision N : 3 000 000 × 50 % = 1 500 000
- Calculs préliminaires au 31.12.N+1
Provision N+1 : 3 000 000 × 70 % = 2 100 000
Annulation prov. antérieure de N. = 1 500 000
- Ecritures de régularisation
________________31.12.N________________
416…………3 577 500
411…………3 577 500
Constatation créances douteuses
________________ d° _________________
6594……..1 500 000
491………1 500 000
Dotation aux provisions N
_______________31.12.N+1_______________
491………….1500000

ENSEIGNANTE : DR TCHAPGA CHRISTEL EPOUSE NJOFANG 42


COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

7591…………1500000
Reprise provisions N
_______________ d°_________________
6594……..2 100 000
491………2 100 000
Dotation aux provisions N+1
_____________31.12.N+2________________
491………….2 100 000
7591…………2 100 000
Reprise provisions N+1
_____________ d° _________________
4431…………..577 500
6511……….3 000 000
416………….3 577 500
Constatation de la perte sur créances
_____________ ___________________

Cas 2.
Durant les travaux de fin d’exercice de la SA CF au 31.12.2020, on vous confie le dossier des
dépréciations des créances suivant :
Nom du Provision au Observations à
Créances HT Règlement HT
Client 31.12.2019 l’inventaire
A 1.200.000 35% 800.000 Porter la provision à 60%
solde
B 879.000 400.000 - Définitivement
irrécouvrable
C 5.452.000 1.524.800 1.000.000 Espoir de recouvrer 55%
solde
D 3.415.000 700.000 2.400.000 Ramener provision à 40%
solde
E 9.200.000 50% 3.854.000 Ramener provision à 35%
F 683.000 - Parti sans aucune trace
Présenter l’état des créances douteuses au 31.12.2020 et passer les écritures d’inventaire au journal.
I.2.3. Dépréciation des comptes de trésorerie
Pour les titres à court terme ou valeurs mobilières de placement, le traitement comptable est le
suivant :
679/839 Charges pour dépréciation et provision pour risques
financiers AO/HAO
59 Provision pour risque à court terme
Constatation provision N
59 Provision pour risque à court terme
779/849 Reprise de provisions AO/HAO.
Reprise des provisions N-1

Exemple : A la clôture de l’exercice, les renseignent ci-après ressortent les opérations d’inventaire
relatives aux titres de placement de l’entreprise MCV :
Titres Valeur d’achat Valeur d’inventaire 2021 Provisions 2020
A 150.000 175.000 65.000
B 250.000 180.000
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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

Il vous est demandé de passer les écritures d’inventaire y relatives.

II. LES PROVISIONS FINANCIERES POUR RISQUES ET CHARGES


Les provisions financières pour risques et charges correspondent généralement à des charges ou
des pertes prévisibles à la clôture de l’exercice. Elles sont précises quant à leur nature et leur objet, mais
incertaines quant à leur montant ou à leur réalisation prévisible à plus d’un an. Il s’agit entre autres des
provisions prévisibles pour grosses réparation, des provisions destinées à couvrir des risques inhérents
à l’activité de l’entreprise (litige avec un tiers, amendes et pénalités, garanties donnés aux clients, perte
liées fluctuation des cours).
Elles sont comptabilisées selon l’échéance du dénouement du risque ou de la charge (moins
d’un an ou plus d’un an). Lors de la constatation des provisions pour risques et charges, on passe
l’écriture comptable suivante à la fin de l’exercice N pour le montant des provisions :
 Risques à moins d’un an
6591…charges provisionnées d’expl. pr risques à CT
6791…charges provisionnées financières sur risques financiers
839…..charges provisionnées HAO
4991…risques provisionnés sur opération d’expl.
4998…risques provisionnées sur opération HAO
Constatation de la provision de l’exercice N

4991…risques provisionnés sur opération d’expl.


4998…risques provisionnées sur opération HAO
7591…charges provisionnées d’expl. pr risques à CT
7791…charges provisionnées financières sur risques financiers
864…..charges provisionnées HAO
Reprise provision N-1

 Risques à plus d’un an


6911…dotations aux prov. d’expl. pour risques et charges
6912…dotations aux prov. d’expl. pour grosses réparations
6971…dotations aux prov. financières pour risques et charges
854….dotations aux prov. pour risques et charges H.AO
191 à 198…………..(détailler)
Constatation de la provision de l’exercice N
191 à 198 …….
79/864 Reprise provisions pour risque et charges AO/HAO
Reprise de provision de l’exercice N-1
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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

A la fin de l’exercice N+1, les situations suivantes peuvent se produire :


- La réparation n’a pas lieu : dans ce cas, on comptabilise la reprise de provisions
- La réparation a lieu, le montant de la facture est inférieur au montant de la provision
- La réparation a lieu, le montant de la facture est égal au montant de la provision

Exemples d’application :
CAS 1 : Considérons que l’entreprise MCV envisage de réparer la toiture de l’entrepôt dans 3 ans,
montant de devis 21.000. Au début de la quatrième année, les hypothèses suivantes sont envisagées :
- La réparation n’a pas eu lieu
- La réparation a eu lieu, le montant de la facture est égal à celui du devis
- La réparation a eu lieu, le montant de la facture est supérieur à celui du devis, soit 22.500
- La réparation a eu lieu, le montant de la facture est inférieur à celui du devis, soit 19.000

Solution :

1. Dotation des provisions au cours des 3 premiers exercices


6912 Dotation aux provisions pour grosse réparation 7.000

198 Provision pour risque et charge 7.000

Constatation provision N

6912 Dotation aux provisions pour grosse réparation 7.000

198 Provision pour risque et charge 7.000

Constatation provision N +1

6912 Dotation aux provisions pour grosse réparation 7.000

198 Provision pour risque et charge 7.000

Constatation provision N+2

2. La réparation n’a pas eu lieu


198 Provision pour risque et charge 21.000

7911 Reprise provision pour risque et charge 21.000

Reprise provision N , N+1,N+2

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3. La réparation a eu lieu, le montant de la facture est égal à celui du devis (21.000)


4454 Etat, TVA récupérable sur services extérieurs 4042.5

6241 Entretien et réparation 21.000

52 Banque 25042.5

Constatation de la perte

198 Provision pour risque et charge 21.000

7911 Reprise provision pour risque et charge 21.000

Reprise provision N , N+1,N+2

4. La réparation a eu lieu, le montant de la facture est supérieur à celui du devis, soit 22.500
4454 Etat, TVA récupérable sur services extérieurs 4331.25
6241 Entretien et réparation 22.500
52 Banque 26831.25
Constatation de la perte
198 Provision pour risque et charge 21.000
7911 Reprise provision pour risque et charge 21.000
Reprise provision N , N+1,N+2

5. La réparation a eu lieu, le montant de la facture est inférieur à celui du devis, soit 19.000
4454 Etat, TVA récupérable sur services extérieurs 3657.5
6241 Entretien et réparation 19.000
52 Banque 22657.5
Constatation de la perte
198 Provision pour risque et charge 21.000
7911 Reprise provision pour risque et charge 21.000
Reprise provision N , N+1,N+2

CAS 2 : A la suite d’un litige, l’entreprise BF a constitué une provision de 650.000 à la clôture
de l’exercice 2019. En 2020, il a été admis que la provision devait être réajustée à la hausse. Elle est
passée à 800.000. En 2021, le litige est réglé, la perte réelle supportée par l’entreprise n’est finalement
que de 600.000. Passez les écritures nécessaires.

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

CHAPITRE V. REGULARISATION DES CHARGES ET DES PRODUITS

Les opérations de l’entreprise sont enregistrées et les états financiers arrêtés dans une hypothèse
de continuité de l’exploitation. Le principe de spécialisation ou d’indépendance des exercices nécessite
que pour chaque exercice comptable, les charges et les produits soient imputés à la période à laquelle
ils ont pris naissance (autrement dit, il s’agit de rattacher à chaque exercice les charges et les produits
les concernant). La mise en application de ce principe conduit en fin d’exercice à des réajustements des
charges et des produits avant la détermination du résultat de l’exercice.

I. REGULARISATION DES CHARGES


La régularisation des charges concerne généralement les charges à payer, les charges constatées
d’avance, les intérêts à payer ou alors les rabais-remises-ristournes à accorder aux clients.

I.1. CHARGES CONSTATEES D’AVANCE OU CHARGES PAYEES

Il s’agit des charges enregistrées au cours de l’exercice mais qui correspondent à des
consommations ou à des prestations qui interviennent ultérieurement. Elles représentent une créance en
nature vis-à-vis des tiers au titre des exercices suivants.
Les charges constatées d’avance sont rattachées au bilan au poste « autres créances ». La
régularisation des charges se fait sur une base hors TVA.
La régularisation se fait en diminuant le compte de charge de l’exercice du montant rapportant
à la période suivante, en créditant les comptes de charges concernés par le débit du compte 476
« Charges payées ou constatées d’avance ».
Exemple : A la clôture de l’exercice le 31 décembre 2003, on constate que :
- La prime d’assurance de la voiture de direction payée pour 240 000FCFA concerne la
période du 1er novembre 2003 au 31 Octobre 2004 ;
- Le loyer de 1 800 000FCFA payé au début du mois d’octobre 2003 concerne la période
d’octobre 2003 à Mars 2004.
Solution ;
- Déterminons le montant de la prime d’assurance payé d’avance :
1er janvier 2004 au 31 octobre 2004 = 10 mois
PACA = 240 000 × 10/12 (1er Nov. Au 31 oct. = 12 mois) = 200 000
- Déterminons le montant du loyer payé d’avance :
1er janvier 2004 au 31 Mars 2004 = 3 mois

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LCA = 1 800 000 × 3/6 ( Octobre .- Mars = 6 mois) = 900 000


- Ecritures de régularisation :

476 CCA---------------1 100 000


625 PA--------------------200 000
622 L------------------900 000

I.2. CHARGES A PAYER

Elles correspondent à des charges de l’exercice dont les pièces justificatives ne sont pas
parvenues à l’entreprise à la date d’inventaire. Les enregistrer consisterait à augmenter les charges de
l’exercice en débitant les comptes de charge concernés par le crédit d’un compte spécifique de bilan
taxe comprise :
-408 « Fournisseurs, factures non parvenues » ;
-428 « Personnel, charges à payer »
-438 « Organismes sociaux, charges à payer » ;
-448 « Etat, charges à payer »
La TVA récupérable est enregistrée dans le compte 4455 « Etat TVA sur factures non
parvenues ».

Exemple : La facture d’eau de la CDE du dernier trimestre et celle relative à un achat de


marchandises d’une entreprise commerciale estimées respectivement à 65 000FCFA et
4 770 000FCFATTC ne sont pas encore parvenues à la clôture de l’exercice. La TVA est récupérable.

Solution :

601 Achat marchandises-----------------------------4 000 000

6051 Fournitures non stockables, eau-------------------65 000

4455 Etat TVA sur Fact. Non parvenue--------------770 000

408 Fournisseurs factures non parvenues---------------------4 835 000

I.3. RRR A ACCORDER

Les rabais, remises, et surtout ristournes accordés aux clients en fin d’exercice sur le chiffre
d’affaire annuel, souvent par accord contractuel, doivent être enregistrés même si l’avoir n’est pas établi.
Dans l’entreprise, on débite le sous- compte 70 intéressé (701, 702, 703, 704) par le crédit du compte
4198 RRR pour le montant hors taxe.

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Exemple : La boulangerie Baguette d’or a réalisé un chiffre d’affaires de 3 000 000FCFA avec
le client Ebodé. Une ristourne de 2 % doit lui être accordée mais l’avoir n’est pas encore établi.
Solution :
- Calcul de la ristourne : 3 000 000 × 2% = 60 000
- Ecritures de régularisation :
702 Vte de PF-------------------------60 000
4198 -----------------------------------60 000

I.4. LES INTERÊTS A PAYER SUR EMPRUNTS ET DETTES FINANCIERES


Les intérêts des emprunts et dettes étant généralement payables à terme échu, on les régularise
à l’inventaire. Ils sont calculés sur le capital non remboursé pour la période allant du dernier
remboursement à la date de l’inventaire.
La charge est enregistrée au débit du compte 67 par le crédit du compte :
- 166, s’il s’agit d’un emprunt ou d’une dette assimilé :
- 176, s’il s’agit de crédit-bail ;
- 183, s’il s’agit de dettes liées à des participations ;
- 4086, s’il s’agit de dettes de fournisseurs ;
- 462, s’il s’agit pour les intérêts des comptes courants des associés ;
- 506, s’il s’agit des intérêts dur titre de placement ;
- 566, s’il s’agit des intérêts sur découverts bancaires.
Exemple : Le 1er Juillet 2020, l’entreprise Nanga a contracté un emprunt de 20 000 000FCFA
à 17 % l’an. Intérêts payables le 30 Juin de chaque année. Il vous est demandé de passer les écritures
nécessaires au 31 décembre 2020.
Solution :

- Calcul de l’intérêt à payer :


20 000 000 × 17/100 × 6/12 (1er Juillet au 31 Décembre = 6 mois) = 1 700 000
- Ecritures de régularisation

671------------------------1 700 000


166--------------------------1 700 000

II. REGULARISATION DES PRODUITS


Elle concerne les produits à recevoir, les produits comptabilisés d’avance, les RRR à obtenir et
les intérêts à recevoir.

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

II.1. LES PRODUITS A RECEVOIR

Ce sont des produits de toute nature ayant leur origine dans l’exercice qui s’achève mais dont
les pièces justificatives ne sont pas parvenues à l’entreprise au moment de l’inventaire. Pour les
régulariser, on augmente les comptes de produits concernés de l’exercice en les créditant des sommes
considérées, par le débit du compte spécifique du bilan, à savoir :
- 418 Clients produits à recevoir
- 428 Personnel, charges à payer et produits à recevoir
- 438 Organismes sociaux, charges à payer et produits à recevoir
- 448 Etat charges à payer et produits à recevoir
- 475 Créances sur travaux non encore facturables.
Si la TVA est facturable, il faut en tenir compte à travers le compte «4435 TVA sur factures à
établir ».
Exemple : L’entreprise Nana a livré des marchandises au client Edimo le 20 Novembre 2020
pour un montant de 3 000 000FCFA HT. A la date de l’inventaire, la facture n’a pas encore été établie
et le comptable se doit d’arrêter les comptes. Enregistrez cette facture dans l’entreprise Nana.
Solution :
4181-------------------------- 3 577 500
701----------------------------------3 000 000
4435-----------------------------------577 500

II.2. LES PRODUITS PERCUS OU CONSTATES D’AVANCE

Il s’agit de produits comptabilisés avant que les prestations et fournitures les justifiant aient été
effectuées ou fournies. Du fait de la perception de ces produits, l’entreprise se trouve dans l’obligation
de s’acquitter de la dette vis-à-vis du tiers. Ce sont des produits imputés à l’exercice, mais dont une
partie au moins incombe à l’exercice suivant. Il convient donc de diminuer les sommes portées dans les
comptes de produits en les débitant des montants relatifs à l’exercice suivant, par le crédit du compte
477 « Produits constatés d’avance ».
Les produits constatés d’avance sont rattachés au bilan au poste « Autres dettes ».
N.B. : la régularisation des produits se fait sur une base hors TVA. Le schéma d’écriture
comptable est le suivant :
7.-------------------
477 Produits constatés d’avance

Exemple : L’entreprise Nana a envoyé au client Edouard une facture pour vente de
marchandises d’un montant de 300 000FCFA. Cependant, le client Edouard a réglé la facture mais n’a

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

pas encore reçu les marchandises jusqu’à la date de l’inventaire alors que la facture est déjà
comptabilisée chez Nana. Passez les écritures de régularisations nécessaires.

Solution :
701 Vente de marchandises------------------300 000
477 Produits constatés d’avance-----------300 000

II.3. RRR A OBTENIR


Les fournisseurs peuvent devoir à l’entreprise des RRR dont les avoirs ne sont pas parvenus à
la date de l’inventaire. De ce fait, ces RRR à obtenir sont à enregistrer :
- Au crédit d’un compte d’achat concerné (601, 602, 604, 605, 608) ;
- Au débit du compte 409 « Fournisseurs débiteurs » ou plus précisément 4098 « RRR et
autres avoir à obtenir ».
Il convient de noter que cette écriture tient compte de la TVA.
Exemple : Ristourne HT à obtenir du fournisseur VILAD d’un montant de 98 000. TVA sur
ristourne 19,25 %.
Solution :
4098 RRR à obtenir……….. 116 865
601 Achat de m’ses……….98 000
4455 TVA sur achat……… 18 865

II.4. INTERETS A RECEVOIR

Les intérêts sur les prêts et les créances sont généralement payables à terme échu. De ce fait, il
convient à l’inventaire de calculer les intérêts sur capital prêté non remboursé pour la période. Cette
période va du dernier encaissement des intérêts jusqu’à la date de l’inventaire. Ces intérêts sont
comptabilisés au :
- Crédit du compte 77 « Revenus financiers et produits assimilés » ;
- Débit des comptes :
 276 Intérêts courus résultant des prêts et créances non cciaux, des créances sur l’Etat,
des créances sur le personnel, des titres immobilisés, des dépôts et cautionnement
versés, des créances rattachées à des participations, des immobilisations financières
diverses ;
 418 Intérêts résultant des clients, produits à recevoir
 506 Intérêts courus résultants des VMP
 526 Intérêts courus provenant des banques
 536 Intérêts courus des établissements financiers
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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

N.B. : Au début de l’exercice suivant celui des régularisations, les écritures qui ont été passées
font l’objet d’une contrepassation et on enregistre normalement les charges à payer et les produits à
recevoir dûment justifiés.

L’entreprise a la possibilité de ne solder les comptes de charges à payer et de produits à recevoir


qu’à la réception ou à l’établissement de la facture avec les ajustements éventuels, si le montant de la
facture est différent de celui qui a été évalué en fin d’année.

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

CHAPITRE VI. LES OPERATIONS LIBELLES EN MONNAIES ETRANGERES

Une entreprise camerounaise peut importer ou exporter des marchandises, matières premières
et produits finis. Les transactions monétaires qu’entraînent ces opérations d’achat ou de vente peuvent
se faire en devises. Le système comptable OHADA oblige les entreprises à tenir leur comptabilité en
Francs CFA. De ce fait, il s’avère nécessaire de convertir les devises en Franc CFA.
Selon l’article 51 « les biens acquis en devises sont comptabilisés dans l’unité monétaire légale
du pays par convention de leur coût en devises, sur la base du cours de change du jour de l’acquisition.
Cette valeur est maintenue au bilan jusqu’à la date de consommation, de cession ou de disparition des
biens ».
L’article 52 quant à lui stipule que « les créances et les dettes libellées en monnaie étrangères
sont converties dans l’unité monétaire légale du pays, sur la base du cours de change à la date de
formalisation de l’accord des parties sur l’opération, quand il s’agit de transactions commerciales, ou à
la date de mise à disposition des devises, quand il s’agit d’opérations financières.

I. LE TRAITEMENT COMPTABLE DES ACQUISITIONS EN COURS


D’EXERCICE

I.1. ENREGISTREMENT DE L’ACHAT ET DE LA VENTE

Les biens faisant l’objet des transactions peuvent être des immobilisations, des stocks ou des
titres. Le traitement comptable est le suivant :
 S’agissant des immobilisations, ils sont comptabilisés au cours du jour de l’acquisition
par rapport au franc CFA ;
 Concernant les titres, le traitement comptable est le même que celui des
immobilisations. Cependant, la partie non libérée constitue une dette libellée en devise ;
 Quant aux stocks, ils sont valorisés en fonction du lieu de détention ou d’acquisition.
Exemple : enregistrez au journal les opérations suivantes :
- 02.01.2020 : Achat à crédit de MP à R América pour 28 900$, le $ valait 6,20FCFA.
- 07.01.2020 : Vente à crédit à EINRICH Deustch des m’ses pour 23 000€, l’€ valait 2,18
FCFA ;
- 09.01.2020 : vente à PABLO Italie des PF à crédit d’un montant de 2 500 000 Lires. La lire
valait 0,072 FCFA.

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Solution :
02.01.2020
602 Achat MP 179 180
401 F’sseur R América 179 180
Achat MP à crédit
07.01.2020
411.01 Client EINRICH Deutsch 50 140
701 Vente de m’ses 50 140
Vente m’ses à crédit
09.01.2020
411.02 Client PABLO Italia 180 000
702 Vente de PF 180 000
Vente de PF à crédit

Les biens importés ou exportés ne sont pas assujetties à la TVA parce qu’ils supportent les frais
de douane.

I.2. LE REGLEMENT ET L’ENCAISSEMENT


Le cours des monnaies variant tous les jours sur les différentes places financières, l’entreprise
lors du règlement ou de l’encaissement réalisera une perte ou un gain de change. Les gains de change
sont enregistrés dans les produits financiers (compte 776). Les pertes de change sont enregistrées dans
les charges financières (compte 676).
Exemple : A la suite de l’exemple précédent, enregistrez les opérations suivantes :
- 18.02.2005 : Règlement du fournisseur R par chèque. Le dollar valait 5,93FCFA ;
- 20.02.2005 : Règlement du client EINRICH par chèque. L’euro valait 2,25 FCFA ;
- 27.02.2005 : PABLO nous règle la moitié de sa dette par chèque. La lire valait 0,060 FCFA
Solution :
18.02.2020
401 F’sseur R América 179 180
521 Banque 171 377
776 Gain de change 7 803
Règlement R par chèque
20.02.2020
521 Banque 51 750
411.01 Client EINRICH Deutsch 50 140
776 Gain de change , 1 610
Règlement du client EINRICH
09.01.2020
521 Banque 75 000
676 Perte de change 15 000
411.02 Client PABLO Italia 90 000
Règlement de moitié de PABLO

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

II. REAJUSTEMENT DES DETTES ET CREANCES LIBELLES EN DEVISES


Généralement, les dettes et créances libellées en monnaie étrangère sont converties et
comptabilisées en Franc CFA sur la base du cours de change à la date de formalisation de l’accord des
parties sur l’opération, selon qu’il s’agit de leur entrée dans le patrimoine, de leur règlement ou
encaissement ainsi que des réajustements nécessaires pour les travaux d’inventaire.

II.1. TRAITEMENT COMPTABLE A L’INVENTAIRE


A l’inventaire, elles sont converties sur la base du dernier cours de change à la date de clôture
des comptes. Les différences de conversion constatées par rapport aux valeurs d’origine sont inscrites
dans les subdivisions des créances et des dettes concernées qui figurent au bilan pour leur valeur du
moment.
En contrepartie de cet ajustement de créances et de dettes, sont ouverts deux comptes d‘écart de
conversion, à savoir :
- 478 « écarts de conversion actif » qui regroupe les pertes probables i.e. une augmentation
de la dette ou une diminution des créances ;
- 479 « écarts de conversion passif » qui regroupe les gains probables i.e. une diminution des
dettes et une augmentation des créances.
Exemple : A la clôture des comptes au 31.12.2020, le cours de la livre était de 0,078 FCFA.
Passer les écritures de régularisation nécessaires
 Cas où la lire = 0,078 (0,078 › 0,072 ) → Gain →écart conversion passif
_______________________ 31.12.2020 ___________________________
411.02 Client PABLO--------------------- [2 500 000 × ½ × (0,078-0,072)]= 7 500
4791 Ecart de conversion passif (aug° de créances) ---------------------------------7 500
Régularisation de la créance sur PABLO
________________________ ____________________________

 Cas où la lire = 0,070 (0,070 ‹ 0,072) →Perte→ écart de conversion actif

_______________________ 31.12.2005 ___________________________


4781 Ecart de conversion actif (diminution de créances) ------------------------------2 500
411.02 Client PABLO--------------------- [2 500 000 × ½ × (0,072-0,070)]= 2 500
Régularisation de la créance sur PABLO
_______________________ d° _____________________________
697 Dotation aux provisions financières-----------------------------------------2 500
194 Provisions pour perte de change------------------------------------------------ 2 500
Dotation aux provisions en cas de perte probable

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COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

___________________________________________________________________
Par contre, s’il s’agit d’une dette fournisseur, le traitement est le suivant :
- Si Cours d’achat › cours Inventaire → gain de change → écart conversion passif
D 401/ C 4792
- Si Cours d’achat ‹ cours Inventaire → perte de change → écart conversion actif →
dotation aux provisions sur perte de change.

II.2. REGLEMENT ET ENCAISSEMENT APRES INVENTAIRE

Lors du règlement du client ou lorsqu’on règlera le fournisseur, on constatera la perte ou le gain


de change et on soldera le compte de provision pour perte de change.
Exemple : Le 04.01.2021, on encaisse le solde de la créance sur le client PABLO par chèque.
La lire valait 0,08 FCFA.
- Cas où à l’inventaire il n’y a pas eu de dotation aux provisions
_______________________ 04.01.2021 ___________________________
4791 Ecart de conversion passif (aug° de créances) ---------------------------------7 500
411.02 Client PABLO--------------------- [2 500 000 × ½ × (0,078-0,072)]= 7 500
Pour solde
_______________________ 04.01.2021 ______________________________
521 Banque--------------------------------------------------- 100 000
411.02 Client PABLO-------------------------------------90 000
776 Gain de change------------------------------------10 000
Règlement du client PABLO
__________________________________________________________________

- Considérons le cas où l’entreprise avait doté au préalable une provision sur perte de change.
_______________________ 04.01.2021 _________________________________
194 Provisions pour perte de change---------------------- 2 500
797 Reprise de provisions---------------------------------------2 500
Pour annulation de la provision sur perte de change
_________________________ d° ____________________________________
521 Banque -------------------------------------------- 100 000
4781 Ecart conversion actif (diminution de créances) ---------- 2 500
411.02 Client PABLO (90 000 – 2 500) --------------------- 87 500
776 Gain de change [2 500 000 × ½ × (0,08 – 0,072)] = 10 000
Règlement de PABLO
____________________________________________________________________________
ENSEIGNANTE : DR TCHAPGA CHRISTEL EPOUSE NJOFANG 56
COMPTABILITE GENERALE ET ANALYSE DES ETATS FINANCIERS II

Ou

______________________________________________________________
411.02 Client PABLO (90 000 – 2 500) ----------------------2 500
4781 Ecart conversion actif (diminution de créances)---------- 2 500
Pour solde
____________________ d° ______________________________________
521 Banque -------------------------------------------- 100 000
411.02 Client PABLO (90 000 – 2 500) --------------------- 90 000
776 Gain de change [2 500 000 × ½ × (0,08 – 0,072)] = 10 000
Règlement de PABLO

III. TRAITEMENT COMPTABLE DES DISPONIBILITES EN DEVISE


Selon l’article 58 de L’AU, les disponibilités en devise de l’entreprise sont converties en unité
monétaire légale du pays sur la base du dernier cours de change connu à la date de clôture de l’exercice,
et les écarts constatés sont inscrits directement dans les produits et les charges de l’exercice comme
gains de change ou pertes de change.
Le schéma d’écriture comptable est le suivant :
 En cas de gain
571
776

 En cas de perte
676
571

ENSEIGNANTE : DR TCHAPGA CHRISTEL EPOUSE NJOFANG 57

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