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Examen du 1er Semestre

Epreuve : Droit de la Communication

Nom : Moussa
Prénom : Mahamat Tahir
Matricule : 190052

Sujet : La poursuite des infractions de presse


INTRODUCTION

L’exercice de l’information à travers les médias constitue une liberté et une


responsabilité et tout déséquilibre entre les deux principes mettrait en péril le bon
fonctionnement de la presse et la stabilité institutionnelle d’un pays. Aujourd’hui, nul ne peut
nier que des déséquilibres de la presse se sont produits lorsque les médias se sont liés à des
engagements vis-à-vis du pouvoir, lesquels ne font pas partie de leur mission. Ainsi la liberté
des médias signifie de ne pas se soumettre à l’emprise du pouvoir, encore moins aux tutelles
et aux groupes de pression. Les infractions de presse sont des délits instantanés et non
continus. D’où notre sujet s’articule<la poursuite des infractions de presse>. Notre réflexion
sera porté sur la notion d’infraction de presse et la procédure pénale. L'infraction est définie
comme un comportement ou une action condamnée et sanctionnée par la loi quant à la presse
est l'ensemble des publications périodiques (journaux, hebdomadaires) et des
organismes qui s'y rattachent. De ce fait la question qui se pose est celle de savoir quelles
sont les règles de poursuite en matière d’infraction de presse ? L'étude de ce sujet revêt d’un
intérêt pratique dans la mesure où il permet de mieux cerner les procédures et les sanctions
dans une infraction de presse. Dans un souci d'éclaircissement, l’analyse de ce présent sujet
portera sur la notion de poursuite des infractions de presse (I) puis sur la phase du jugement
pénal (II).
I - LA NOTION DE POURSUITE DES INFRACTIONS DE PRESSE
A - la mise en œuvre des règles de la poursuite pénale
Sans se soucier du caractère personnel de l’infraction inhérente au délit de presse, plus
spécialement la diffamation et l’injure puisqu’il s’agit d’atteinte à l’honneur et à la
considération des personnes, le ministère public met en œuvre l’action publique d’une façon
spontanée.
Dans beaucoup de procès, le directeur de publication et le journaliste sont poursuivis
conjointement par le parquet et à son initiative propre les journalistes subissent cette
procédure sans qu’ils aient la possibilité de connaître la victime supposée de leur écrit.
L’indifférence de l’autorité de poursuite vis-à-vis de la victime supposée de l’écrit
diffamatoire n’est pas neutre. À cet égard, le ministère public agit, volontairement, au lieu et à
la place de la personnalité ou de l’autorité de l’administration publique, ainsi dispensée de
s’impliquer dans des actes de procédure qui exigent pour leur recevabilité une plainte
suffisamment motivée et une présence à tout au moins lors du débat de la phrase de jugement.
Il convient de préciser ici que les poursuites engagées contre les journalistes sur initiative
personnelle du ministère public qualifient de délit, d’outrage à corps constitué, l’écrit
confondant un ministre, une personnalité politique ou l’un de ses proches et même une
expression outrageante ou diffamatoire.
Sur le plan de la procédure de poursuite, le ministère public préfère recourir à
l’enquête préliminaire pour faire auditionner les journalistes par la police judiciaire sur leurs
écrits. Durant la phase de l’information judiciaire, le ministère reste maître de la poursuite. Il
peut interjeter appel de l’ordonnance de non-lieu devant la chambre d’accusation qui, dans la
plupart des cas, renvoie le dossier au même juge d’instruction pour procéder à l’inculpation
du journaliste.
En droit Français le juge d’instruction reste très vigilant et soucieux quant à la
régularité de l’acte de poursuite et aux exigences du formalisme de la plainte.
B -l’extinction de la poursuite pénale
Les abus de la liberté d’expression, c’est-à-dire les écrits à caractère injurieux ou
diffamatoire publiés dans des magazines, livres ou sites internet sont régis par un texte spécial
: la loi du 29 juillet 1881. Par ce texte, le législateur a voulu favoriser la liberté d’expression
au détriment des personnes mises en cause dans des écrits. La victime d’une atteinte à son
honneur ou à sa considération devra se plier au régime très particulier de cette loi pour
demander réparation devant les tribunaux.
Il lui faudra d’abord agir vite, puisque la prescription en matière de presse n’est que de
trois mois. Ce délai court à compter du premier acte de publication, peu important le temps
que dure celle-ci. Ensuite, celui qui engage la procédure a l’obligation de déterminer la nature
de l’infraction.
II- LA PHASE DU JUGEMENT PÉNAL
A- La procédure de la phase du jugement
La procédure de la phase de jugement, lors du renvoi du journaliste devant le tribunal
correctionnel, est semblable à celle du délit du droit commun. La partie civile n’est pas tenue
d’y assister aux yeux du code de procédure pénale, alors que sa présence est nécessaire pour
indiquer et éclairer le tribunal sur les termes et les expressions à caractère diffamatoire et
apporter la preuve de l’atteinte à son honneur et à sa considération. Cette présence qui a cessé
de réclamer les journalistes devant les tribunaux pour défendre leurs écrits et prouver leur
bonne foi reste confrontée au refus du juge dès lors que le plaignant est un haut fonctionnaire
de l’État.
Le juge gagnerait à comprendre l’intérêt de cette revendication tant la présence de la
partie civile est à même de lui permettre de saisir le sens juridique et la signification que cette
dernière donne aux allégations et imputations qui lui sont attribuées par l’article incriminé.
Compte tenu du caractère ordinaire du délit de presse, la compétence territoriale du tribunal
est fixée conformément aux dispositions prévues par le code de procédure pénale14 ; celui du
lieu de l’infraction, de la résidence du prévenu ou du lieu de détention de ce dernier. Les
juridictions devant lesquelles a été soulevée cette exception d’incompétence ont fait une
application stricte de cette disposition en retenant le lieu du siège social des publications
poursuivies pour délit de presse.
B- la compétence territoriale du tribunal
À travers l’institution de ce délit, on vise généralement à préserver la paix et l’ordre
public. Ce qui est, du reste, tout à fait naturel dans toute société. La divulgation d’un secret de
défense peut être de nature à anéantir l’effet de surprise qui constitue le fondement de la
stratégie de l’État. À ce titre, la diffusion de toute information ou de tout document
comportant un secret de défense nationale reste un délit grave, quand bien même,
l’information non rendue publique aura été publiée sans intention de trahison ou
d’espionnage. Le délit se forme lorsque la divulgation est manifestement de nature à nuire à la
défense nationale.
Cela traduit le souci du législateur de soustraire totalement au journaliste
l’investigation sur toute information dite sensible que constitue l’information relative au
dispositif de la défense nationale. Ceci pose le délicat problème de la qualification de
l’information erronée. Le journaliste chargé de recueillir l’interview d’une personnalité
politique, dans laquelle celle-ci mettait en cause l’indépendance de l’appareil judiciaire, peut
être poursuivie pour délit de fausse nouvelle. Quand bien même en l’espèce, il n’y eut en
réalité qu’une simple reproduction de propos de celui -ci.

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