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Exposants :
Ce sujet soumis à notre étude pouvait avoir une dimension très large, si nous prenions en compte le
degré de juridiction que le ministère public détient au sein de la hierarchie judiciare, mais pour mieux
appréhender notre sujet, nous allons le cerner autour de la place du ministère public en tant que
partie principale au procès chargée de la défense de l’intérêt général.
Notre sujet relève d’un intérêt capital qui se situe dans l’examen du rôle du Ministère Public dans
l’audience pénale, aux fins de proposer certaines pistes de solutions quant à sa concrétisation
effective pour le maintien de l’ordre public dont il assure la stabilité. De plus, l’intérêt de cette étude
est à la fois théorique et pratique. Théorique car elle nous offre un avantage quant à la connaissance
du ministère public à travers ses fonctions et dans son rôle au sein de la société, pratique dans la
mesure de son inhérance à la procédure pénale d’une maniére transversale.
Ce qui nous amène à nous poser la question de savoir quelle est la place du Ministère Public dans le
procès pénal ?
Répondre à cette question reviendrait en amont à établir la position dans toute la procédure pénale,
du ministère public à travers ses différentes prérogatives dans la mesure où cela servirait à une
meilleure comprehension de son importance dans le procès pénal, et en aval faire une analyse
critique transversale de son fonctionnement complexe dans certains cas dans le procès pénal.
De ce fait pour appréhender notre sujet, il conviendra de voir premièrement le ministère public
comme acteur indispensable dans le procès pénal (I) et deuxièmement le ministère public comme
acteur limité dans son exercice dans certaines hypothèses (II).
En effet dans son activité d’enquête, la police juddiciaire est placée sous le contrôle du ministère
public pendant la phase d’enquête. Compétent pour réaliser ou faire réaliser tous les actes
nécessaires à la recherche et à la poursuite des infractions à la loi pénale, le ministère public,
particulièrement le procureur de la république dirige l’activité des officiers et des agents de la police
judiciaire dans le ressort de son tribunal. Le parquet a du coup le pouvoir d’enquêter, d’effectuer des
devoirs d’enquête. Ceux-ci peuvent être par exemple, l’audition d’un suspect, la réalisation d’une
enquête de voisinage… De plus les membres de la police judiciaire ont l’obligation de lui rendre
compte des dossiers sur lesquels ils enquêtent. Ainsi les officiers de police judiciaire sont tenus de
d’informer le procureur de la république, sans délai, des infractions dont ils ont connaissance. En
effet le parquet contrôle la police judiciaire par rapport à ses activités. Ce contrôle peut toucher
plusieurs côtés ; il peut consister à initier et diriger l’action, mais il peut également se traduire par
l’examen de la conformité de l’action au regard des règles qui l’encadrent aussi le contrôle peut se
faire en donnant des instructions et en fixant des objectifs. Etant l’autorité de défense de l’intérêt
général, le ministère public représente l’organe chargé de la police judiciaire dans le procès pénal
dans la mesure où il est l’autorité déclencheur de l’action publique pour assurer la protection de la
société et de l’ordre public.
En effet, on peut noter que le rôle du ministère public comme partie principale consiste à la défense
d’intérêts divers et louables. En tant qu’autorité de poursuites, le ministère public dirige la police
judiciaire selon l’article 12 du code de procédure pénale qui dispose : « la police judiciaire est
exercée, sous la direction du procureur de la République, par les officiers, fonctionnaires et agents
désignés au présent titre ». A l’autre extrémité, il doit assurer l’exécution des décisions de justice. En
tant que chargé d’exécution de l’action publique, il doit être représenté devant toute juridiction
répressive. Le ministère public est également chargé d’assurer le maintien de l’État de droit et de
défendre l’intérêt général. À cet effet, il s’efforce d’avoir, à l’égard de chaque fait punissable, une
réaction judiciaire proportionnelle et socialement pertinente, qui tient en outre de l’intérêt des
victimes. Son intervention vise la défense de l’ordre public et des justiciables auxquels la loi offre une
protection supplémentaire en raison de leur situation de vulnérabilité. Conformément à sa
compétence consultative le ministère public fournit les informations nécessaires afin que le juge et
les autorités ou instances compétentes puissent prendre une décision adéquate. Le ministère public
entend combattre et réduire la criminalité de manière proactive et répressive et continuer ainsi à
assurer une société vivable et sûre. En ce sens, il cherche à fonctionner dans le respect de la chaîne
pénale tout en menant une politique réparatrice. À l’égard des justiciables, le ministère public veut
être garant d’un service de qualité orienté vers la communauté et lutter contre l’arriéré judiciaire.
Enfin, dans l’exercice de ses missions d’intérêt général, le ministère public se doit d’agir dans le
respect de la loi et des libertés fondamentaux et ce, de manière intégre, objective, impartiale et
indépendante.
II- Le ministère public, un acteur limité dans la liberté de son exercice dans
certaines hypothèses
Il conviendra dans cette partie d’analyser premièrement la liberté d’agissement limité du ministère
public dans certains cas (A) et deuxièmement la remise en cause de son impartialité (B).
Pour toutes ces raisons, il est et il restera indéfiniment impossible que les procureurs, investis de
prérogatives d’État, agissent en totale autonomie, selon leur conception personnelle de l’action
pénale.
Par voie de conséquence les procureurs ne pourraient être considérés comme des professionnels
totalement indépendants. Puisqu’il restera toujours une parcelle de dépendance du fait de la
nécessité de consignes et dès lors de leur soumission à une hiérarchisation, les procureurs ne
pourraient se voir reconnaître l’indépendance qui est celle des juges qui, eux, ne reçoivent pas la
moindre consigne de quiconque en principe. Vouloir en même temps, d’une part la définition
nationale d’une politique pénale imposant et comprenant des consignes données aux procureurs, et
d’autre part une indépendance totale de ces derniers, c’est essayer, en vain, de mélanger deux
notions définitivement inconciliables.
Le ministère public à un rôle inhérent à la procédure pénale de par ses prérogatives exercèes tout au
long du procès pénal. Il est tenu par les textes de veiller à la défense de l’ordre public et à prôner
une impartialité sans précédent. Cependant des défauts d’impartialitès peuvent-être observés dans
certaines hypothèses. En amont du procès, il arrive fréquemment qu’un procureur, representant du
ministère public, prenne position sur le fond de l’affaire. Dans les dossiers qui passent entre les
mains du juge d’instruction, et notamment des dossiers criminels. C’est par écrit qu’il transmet son
point de vue développé et argumenté sur la nécessité de la détention provisoire, ou sur l’opportunité
de faire un nouvel acte d’instruction et, surtout, c’est dans son réquisitoire définitif en fin
d’instruction que le procureur énonce sa position personnelle sur la culpabilité du mis en examen.
Ce qui fait que si, par exemple, entre la fin de l’instruction et l’audiencement de l’affaire, le procureur
était nommé juge, il lui serait interdit de faire partie de la juridiction de jugement. Pour le seul motif
que son impartialité ne serait pas suffisamment garantie.
Il ne peut donc pas être considéré que le procureur qui ai intervenu avant le procès et a déjà exprimé
son point de vue sur le fond de l’affaire soit totalement impartial à l’audience de jugement. Si cela ne
l’empêchait pas de conserver une totale impartialité, alors il en serait de même par exemple du juge
d’instruction qui devrait être autorisé à faire partie de la formation de jugement. Ce qui évidemment
paraitrait aussitôt insupportable à la personne poursuivie, et probablement à tous les citoyens au vu
des éléments auxquels ils sont confrontés.