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But du cours : mettre en lumière les grands aspects juridiques de l’information / communication.
Partiel = 6 questions de cours.
Introduction
● Premier élément fondateur de la liberté d’expression : la déclaration des droits de l’homme (1789) dont
l’article 11 pose le principe de la liberté d’expression et du citoyen. Cette déclaration fait partie du « bloc de
constitutionnalité ».
La déclaration des droits de l’homme est un ensemble de règles basiques qui règlent le fonctionnement de l’Etat
en définissant le qui fait quoi.
La constitution ne traite pas des libertés fondamentales. Ainsi le conseil constitutionnel ne pouvait jamais dire
« ce n’est pas contraire à la constitution ». Or en 1971, le conseil constitutionnel va se référer à la constitution et
à tous les textes à caractère constitutionnel ►l’ensemble constitue le Bloc de Constitutionnalité.
● Deuxième fondement national : la loi du 29 Juillet 1883. Elle invente le délit de diffamation : « l’imprimerie
et la librairie sont libres ». Ce texte fonde la liberté de la presse.
● Troisième fondement : la loi du 30 septembre 1986. Elle stipule que la communication audiovisuelle est
libre (télévision et radio). C’est la loi qui met fin au monopole d’état en télévision.
→ Pour changer la constitution, et ainsi faire passer des lois anticonstitutionnelles, il faut un référendum. Mais
malgré tout, cela reste contraire à certains traités internationaux, avec par exemple :
- 10 décembre 1948 : la déclaration universelle des droits de l’homme est adoptées par l’assemblé générale de
l’ONU.
- Le pacte international aux droits civils et politiques (1946)
- La convention européenne des droits de l’homme (4 Novembre 1930)
- La convention européenne du conseil de l’Europe sur la télévision sans frontière (5 mai 1989)
- La directive « télévision sans frontière » (3 octobre 1989)
Selon le média auquel on s’intéresse, la manière de régler les conflits n’est pas la même : en matière de presse
écrite, tous les conflits qui peuvent naître sont de la compétence des tribunaux. Ex : le traitement des problèmes
de droit de la presse se fait exclusivement par le juge. En matière d’audiovisuel, les contentieux (atteinte aux
libertés, abus ; etc.) sont régulés par des instances régulées comme le CSA.
I. Le droit à l’information
Cette protection se fait en protégeant l’information elle-même, ou celui qui la transporte, par différents
principes ; le pluralisme et l’honnêteté de l’information.
111. Pluralisme : C’est permettre un égal accès au média audiovisuel des différentes tendances de l’opinion.
Le premier pluralisme qu’on a essayé d’assurer et le pluralisme politique, avec la règle des 3 tiers → « Le
temps de parole doit être également partagé entre gouvernement (Président, ministres, premier ministre) /
majorité (élus qui soutiennent le gouvernement) / opposition (élus opposés au gouvernement) ». Pour contrôler
cette répartition le CSA dispose d’agents qui chronomètrent le temps de parole de chaque pôle.
> C’est ainsi qu’aujourd’hui le Fn, qui n’est pas représenté au gouvernement, ne dispose d’aucun temps de
parole.
112. Pluralisme syndical et professionnel. Il se fait par le biais d’émissions d’expression directes sur les
chaînes publiques, réservées aux organisations syndicales et/ou professionnelles représentatives à l’échelle
nationale.
113. Pluralisme commun. Il se fait en général par droit de réponse.
En matière de presse, toute personne physique ou morale nommée est bénéficiaire d’un droit de réponse :
Le concerné peut demander au journal, dans l’année de parution, à passer dans le même emplacement avec les
mêmes caractères. S’opposer à ce droit de réponse, c’est risquer une amende de 5ème classe (1500€ au max).
En matière de télévision, le droit de réponse est ouvert à toute personne physique ou morale. Il faut pour
cela que l’image diffusée ait porté atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne, et demander le
droit de réponse dans les 30 jours pour passer dans la même émission dans les 30 jours. S’y opposer c’est
risquer une amende de 5ème classe.
131. 1ère limite : le respect aux personnes, cadré par des délits identifiés.
► Le délit de diffamation
Il comprend 4 conditions :
- La négation ou l’imputation d’un fait précis et déterminé
- Un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la diffamation
- Une victime identifiable
- L’intention coupable : la volonté de diffamer
Pour éviter d’être condamné pour diffamation, il faut amener la preuve qu’un seul des quatre éléments n’existe
pas. Toutefois, si la diffamation est vérifiée, la peine encourue peut s’élever de 30 jusqu’à 12000€ d’amende et
6 mois de prison.
► L’injure.
C’est une allégation ou une imputation qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération sans porter sur
des faits précis. Pour éviter la condamnation il faut invoquer l’excuse de provocation, et il faut pour cela que
l’injure proférée ait été une réponse à la provocation d’un autre. Sanction : 30 à 12000€ d’amende et jusqu’à 2
mois de prison.
212. Limites
● Protection de la jeunesse et de la presse de jeunesse.
Pour ces publications on a un contrôle des statuts. Seules formes admises : les associations et sociétés
commerciales, obligatoirement dirigées par un comité directeur de 3 personnes, dont l’identité est connue
dans chaque numéro. Ne peuvent être membres de ce comité que des gens intègres (casier judiciaire vierge).
Ces publications sont soumises à un contrôle administratif renforcé, en fournissant au préalable des exemplaires
au ministère de la justice.
Elles ne peuvent pas traiter de tout ce qui peut démoraliser les enfants : banditisme, paresse, lâcheté… La peine
encourue est d’1 an de prison et 3750€ d’amende, et de 2 ans de prison et 6000€ d’amende en cas de récidive.
> Toute publication qui présente un danger pour les minots est interdit à la vente ou à la publicité. En vendre
c’est s’exposer à 1 an d’emprisonnement et 3000€ d’amende.
On ne peut pas gérer une entreprise de presse / radio / TV sans s’intéresser à la publicité. La publicité concourt
au principe de la liberté de communication.
31. Les limites au principe de liberté de la publicité
Le message :
Le message ne doit contenir que des informations objectives et vérifiables. Ex : le degré d’alcool, la
provenance, la manière de fabriquer, la manière de boire l’alcool.
La sanction est très lourde : 75000 € d’amende. Possibilité de porter l’amende jusqu’à 50% du coût de la
campagne.
►Pour le tabac : Interdiction de principe. Pas de publicité quelque soit le support.
Sauf les enseignes des débits de tabac & les affichettes à l’intérieur du débit de tabac (ne doivent pas être
visibles de l’extérieur)
Même sanction que pour l’alcool.
312. La protection du consommateur
> Interdiction de la publicité mensongère
> Réglementation de la publicité comparative
● L’interdiction de la publicité mensongère
Définie dans le Code de la Consommation : publicité de nature à induire volontairement en erreur le
consommateur.
Même sanction que pour le tabac et l’alcool.
● La réglementation de la publicité comparative
La publicité comparative est permise seulement en se comparant sur la base d’éléments objectifs vérifiables.
Avant de diffuser la publicité, il faut informer celui à qui on se compare. Celui qui est comparé peut ainsi réagir.
Même sanction.
IV. Le CSA
Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Il est créé en 1989 mais succédait à la CNCL (Commission Nationale pour
la Communication et les Libertés créée en 1986, qui elle-même succédait à la HACA (Haute autorisation de la
Communication Audiovisuelle de 1982).
En 81, La Gauche libéralise TV et Radio, elle a besoin d’un gardien pour gérer. La droite critique le système, à
son retour en 86 elle change le système.
La Gauche, en 88, remet en place une autre Institution moins proche de l’Etat en place (donc meilleure
impartialité).
41. La nature juridique du CSA, c'est une autorité administrative indépendante (AAI)
La communication c'est un domaine sensible et il y avait un risque de confier ce domaine à l'administration,
puisque celle-ci est soumis à un supérieur hiérarchique, c'est donc le risque que le politique s'en mêle et c'est
une atteinte à la liberté de l'information.
On a donc crée un organe hybride qui a les pouvoirs de l'administratif sans être soumis au pouvoir hiérarchique
du ministre, il n'y a personne au dessus d'elle.
Exemple : le CSA, La CNIL (commission nationale informative et liberté), ou encore la COB (commission des
opérations en bourse).
· Un pouvoir de nomination (c’est le CSA qui nomme 4 personnes dont le président au conseil d'administration
de France 2 et France 3).
· Un pouvoir d'autorisation (autorisation d'occuper une fréquence pour les chaînes de télévision mais aussi pour
les radios)
· Le pouvoir de fixer des règles ( notamment pendant les campagnes électorales)
· Le pouvoir de faire des recommandations ( notamment pour expliquer comment mieux respecter le principe du
pluralisme) Ces recommandations sont faites dans un rapport annuel qui est transmis à tous les acteurs de la
communication plus au parlementaire.
· Le pouvoir de rendre un avis (ex : négociation internationale qui concerne les télécommunications).
· Le pouvoir de contrôle
· Le pouvoir de sanctionner
Quelles sont les sanctions que le CSA peut prendre ?
- La suspension de l'autorisation d'émettre ou bien de l'autorisation d'émettre d'un programme pendant un mois.
- Réduction de la durée de l'autorisation (au maximum d'une année)
- Sanction pécuniaire avec un plafond de 3 % du chiffre d'affaire et 5 % en cas de récidive
- Possibilité de retirer l'autorisation (en cas de modification substantielle de la nature des programmes).
- Le CSA peut obliger à l'insertion d'un communiqué sur l'antenne
- Le CSA a la possibilité de sanction pénal en saisissant un tribunal
Le CSA ne peut pas condamner directement il doit suivre une procédure qui passe par une mise en demeure.
Le CSA prononce une sanction contre la chaîne qui peut faire appel et passe devant le conseil d'état.
V. Droit de la télévision