Vous êtes sur la page 1sur 6

Les antalgiques

I. Définitions
Antalgique = diminue la perception des sensations douloureuses
-> Antalgique périphérique : action symptomatique au niveau de la lésion
-> Antalgique central : action sur les mécanismes de contrôle de l’information
douloureuse

Analgésique : abolie la perception des sensations douloureuses

II. Antalgiques de palier 1


EVA < 4
Antalgiques non morphiniques périphériques

1. Paracétamol
DOLIPRANE – DAFALGAN – PERFALGAN (inj.) – EFFERALGAN

a. Propriétés pharmacologiques
Antalgique
Antipyrétique

b. Voies d’administration
Per os
IV
Suppo
è Toujours privilégier la voie orale car elle a la même efficacité que les autres
voies mais est moins onéreuse.
è IV si voie orale impossible ou en cas d’urgence

c. Effets indésirables
Allergies rares
Bonne tolérance
Hépatotoxique si > 10g

d. Contre-indication
Allergie
Insuffisance hépatique
Peut être utilisé tout le long de la grossesse

2. Aspirine et dérivés salicylés


ASPEGIC – ASPIRINE

  1  
a. Propriétés pharmacologiques
Antalgique
Antipyrétique
Anti-inflammatoire
Antiagrégant plaquettaire

b. Effets indésirables
- gastro-intestinaux : douleurs, ulcère gastrique, hémorragie digestive
- SNC : céphalées, vertiges, bourdonnements d’oreille
- Hématologie : gingivorragie, épitaxis1, purpura
- Syndrome de Reye2
- Urticaire, réactions cutanées, œdème de Quincke

c. Contre indications
Allergie
Ulcère gastroduodénal en évolution
Risque hémorragique
Insuffisance rénale ou hépatique sévère
Troisième trimestre de grossesse

3. Nefopam
ACUPAN

a. Propriété pharmacologique
Analgésique central non morphinique

b. Voies d’administration
Intraveineuse lente
Intramusculaire profonde

c. Effets indésirables
Sueurs, somnolence, malaise, sécheresse buccale, nausées, vomissements, tachycardie,
convulsions

d. Contre-indications
Hypersensibilité
Enfant < 15 ans
Convulsions / ATCD de troubles convulsifs
Risque de rétention urinaire
Risque de glaucome
Grossesse

                                                                                                               
1  Hémorragie extériorisée par les fosses nasales  
2
Maladie aiguë et très grave qui peut toucher tous les principaux organes, mais surtout le cerveau et le
foie.

  2  
III. Antalgiques de palier 2
Antalgiques morphiniques faibles utilisés seuls ou en association avec des antalgiques
non morphiniques pour traiter des douleurs persistantes, intenses et rebelles aux
antalgiques de palier 1.
4 < EVA < 7

1. Codéine et dihydrocodéine
Agoniste morphinique pur
CODENFAN – DAFALGAN CODEINE – DICODIN LP

a. Propriétés pharmacologiques
Analgésique
Antitussive (dépresseur respiratoire)

b. Effets indésirables
Constipation, nausées, vomissements
Dépression respiratoire (faible)
Eviter l’utilisation prolongée à forte dose

c. Intoxication
Myosis
Euphorie
Convulsions
Arrêt respiratoire
Somnolence

d. Contre-indications
Asthme
Insuffisance respiratoire
Allaitement

2. Tradamol
TOPALGIC – CONTRAMAL – ZAMUDOL – IXPRIM – ZALDIAR

a. Propriétés pharmacologiques
Agonistes récepteurs morphiniques
Inhibition de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline

b. Voies d’administration
Per os (libération immédiate / prolongée)
Intraveineuse

  3  
c. Effets indésirables
Nausées, vomissements
Vertiges, confusions, somnolence, céphalées
Allergie
Convulsions chez les patients épileptiques

d. Contre indication
Grossesse

IV. Antalgiques de palier 3


Antalgiques morphiniques forts utilisés seuls ou en association pour traiter des
douleurs intenses ou rebelles aux antibiotiques de palier 2.

1. Classification
è Agoniste
Reproduisent les effets de la morphine
Morphine : ACTISKENAN – NOSCONTIN – SKENAN – SEVREDOL
Hydromorphine : SOPHIDONE
Oxycodone : OXYCONTIN – OXYNORM
Fentanyl : DUROGESIC – EFFENTORA – INSTANYL
Phéthidine

è Antagoniste
S’opposent à tous les effets de la morphine par compétition au niveau des récepteurs
pour lesquels ils ont une affinité
Ce sont la naloxone et la nalorphine. Ce sont des antidotes morphinomimétiques

è Agoniste-antagoniste
S’ils sont utilisés seuls ils ont les même propriétés qu’un agoniste.
S’ils sont utilisés après un agoniste ils antagonisent les effets par blocage compétitif
des récepteurs.
Ce sont la buprophénide (TEMGESIC) et la nalbuphine (NUBAIN)
Effet plafond : il n’est pas utile d’augmenter les doses pour avoir un effet analgésique
supérieur car seuls les effets indésirables s’en trouveraient majorés.

2. Effets indésirables
Constipation : prescription de laxatifs e parallèle + hygiène diététique
Nausées, vomissements : prescription d’antiémétiques
Détresse respiratoire dose dépendante
Confusion mentale, hallucinations, vertiges, euphorie
Rétention urinaire
Myosis
Existence d’une dépendance physique donc il faut respecter une période de sevrage en
cas d’arrêt du traitement.

  4  
3. Morphine
a. Per os à libération immédiate
ATISKENAN (gel)
SEVREDOL (comprimé)
ORAMORPH (solution buvable)

b. Per os à libération prolongée


MOSCONTIN LP (comprimé)
SKENAN LP (gélule)
KEPANOL

c. Injection (SC, IM, IV, péridurale, intrathécale)


Chlorhydrate de morphine
Sulfate de morphine

d. Indications
- Douleur chronique
- Crise hyperalgique (colique hépatique, colique néphrétique, embolie pulmonaire,
infarctus du myocarde, douleur post-opératoire…)

e. Contre indications
Insuffisance respiratoire décompensée
Insuffisance hépatocellulaire sévère
Epilepsie non contrôlée
Allaitement
Il n’existe pas de dose maximale tant que les effets indésirables sont maitrisés
La relation dose / efficacité est très patient-dépendant

4. Buprénorphine (TEMEGESIC)
Voie sublinguale

5. Fentanyl (DUROGESIC – EFFENTORA)


Effet agoniste morphinique cent fois plus puissant que la morphine
Dispositif transdermique (patch)

6. Conseil au patient
L’effet antalgique peut au début être accompagné d’un effet sédatif donc ne pas
conduire sous traitement.
Arrêt de l’alcool car cela augmente l’effet sédatif
Risque de constipation donc avoir une hygiène alimentaire adaptée
Se lever lentement car risque d’hypotension orthostatique

  5  
V. Règle de prescription d’un traitement antalgique
Toute douleur doit être soulagée
Tenir compte du palier de douleur
Administration à heure fixe
Evaluer l’efficacité du traitement
Jamais associer un agoniste pur avec un antagoniste

Résumé :

Antalgiques  

Non   Morphiniques   Morphiniques  


morphiniques   faibles   forts  

Paracétamol   Morphine  
Codéine  
Aspirine   Buprenorphine  
Tradamol  
Nefopam   Fentanyl    

  6  

Vous aimerez peut-être aussi