Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
L’APPRENTISSAGE
Objectifs
Objectif général
Ce cours vise à amener l’apprenant à connaître les théories, les lois, les facteurs
de l’apprentissage et leurs applications pédagogiques
Objectifs spécifiques
Ce cours vise à rendre l’apprenant capable :
- d’analyser les théories et lois de l’apprentissage
- de décrire les facteurs de l’apprentissage
- d’appliquer les principes théoriques et les lois de l’apprentissage à la
pédagogie
- d’appliquer les facteurs de l’apprentissage à la pédagogie.
Contenu
1
- Gaonac’h, D. et Golder, C. (1995). Manuel de psychologie pour
l’enseignement, Hachette. Paris.
- Lieury,A. (1996). Manuel de Psychologie de l’éducation et de la formation,
Paris, Dunod.
- Crahay,M. et Lafontaine, D. (1986). L’art et la science de l’enseignement,
Bruxelles, Labor.
- Racle, G. (1983). La pédagogie interactive au croisement de la psychologie et
de la pédagogie. Paris, Retz.
- Roulin, J. L. et col. (1998). Psychologie cognitive, Bréal, Rome.
LA PSYCHOLOGIE DE
L’APPRENTISSAGE ET SES APPLICATIONS
PEDAGOGIQUES
Définition de l’apprentissage
3
Première étape (avant le conditionnement)
SN Aucune réponse
SI RI (réponse naturelle, non apprise)
Deuxième étape (étape pendant laquelle s’opère le conditionnement classique)
SN + SI RI
SN + SI RI On répète l’association SN et SI
SN + SI RI plusieurs fois.
S R C
Stimulus Réponse ou Conséquence
4
SR Stimulus renforçateur
SP Stimulus punitif
( Dimunition de la réponse R)
5
stimuli d’où le nom de conditionnement répondant proposé par Skinner pour ce
type de Conditionnement. Le conditionnement opérant s’intéresse à un tout autre
type de comportement humains : les comportements volontaires (soit des
comportements suivis de conséquences offertes par l’environnement,
conséquences qui influenceront la probabilité d’apparition de ces comportements
dans l’avenir.
1-3 Apprentissage par imitation
6
Les autres facteurs sont la proximité, les personnes proches par rapport aux
personnes lointaines. Mais avec la télé on peut considérer certains personnages
comme proche. Le statut du modèle est aussi important : on imite plus les
personnes prestigieuses, célèbres, que les personnes inférieures, vils sans
importance.
L’influence ou la puissance qu’une personne a sur un individu est aussi
importante. L’influence se définit comme un changement dans l’attitude ou le
comportement du sujet causé par une autre personne ou par un groupe. Deux types
distincts d’influence ont été identifiés : l’influence indépendante, produisant un
changement parce que le message en soi est convaincant, et l’influence
dépendante, entraînant un changement en raison des caractéristiques sociales d’un
modèle ou d’un groupe. La puissance correspond à une influence potentielle. Le
statut d’un modèle est largement affecté par l’influence et la puissance qu’un
observateur perçoit chez ce modèle.
Dans les processus précédents, ou bien le sujet est conditionné par un stimulus
pour produire une réaction soudaine ou bien il exécute de sa propre initiative une
série de mouvements au hasard jusqu’à ce que l’un atteigne au hasard le but. Mais
pour les théories cognitives, le sujet marque un temps de pause pour trouver la
réponse. Le processus en œuvre est soit l’intuition (insight) ou la pensée.
7
L’apprentissage par intuition permet d’éviter le tâtonnement ; après un temps plus
ou moins long de contemplation, la situation s’éclaire d’une façon intuitive. Dans
les expériences, les situations d’apprentissage sont bien choisies de manière que
l’animal ait une vision globale de la situation et pour qu’il puisse saisir la structure
et le rapport entre les différents éléments par la simple perception afin de
découvrir immédiatement ou soudainement la réponse.
8
Cette phase est centrale. Elle est la phase essentielle du processus d’apprentissage.
L’homme envisage mentalement plusieurs solutions. D’abord, les formes de
comportements qui ont été couronnées de succès dans les situations précédentes
parviennent à l’esprit ; puis on essaie de trouver de nouvelles voies en modifiant
la combinaison des vieux éléments et on saute d’une solution à une autre.
4- Le développement logique des conséquences des premières tentatives
9
L’hémisphère droit procède par images, impressions, produit les réactions
spontanées, permet la perception spatiale et la compréhension non verbale. Le
cerveau droit traite des données spatiales, voit globalement les formes non les
détails, procède par association d’idées, se guide par intuition…
Les individus ont une dominance cérébrale (ou préférence cérébrale) mais il est
possible de développer les compétences de l’hémisphère non dominant. Malgré
cette dominance, les deux hémisphères sont utilisés en fonction de la situation
rencontrée. Plus un individu est latéralisé, plus il recourt à l’hémisphère spécifique
de la tâche à accomplir. Si un individu n’est que faiblement latéralisé, la tâche à
accomplir risque davantage de se réaliser en recourant aux deux hémisphères.
Il n’y a pas que la spécialisation hémisphérique corticale ; le cerveau inclut le
cerveau limbique situé sous le cortex, à la base de chaque hémisphère.
Le système limbique intervient pour ce qui concerne les relations
interindividuelles, les émotions (perception et expression des émotions) : peur,
colère, plaisir, croyances, motivations, enregistrement des succès et des échecs. «
Le système limbique joue un rôle sélectif : parmi le flot continu d’informations
qui atteignent le cerveau, il détecte celles qui sont intéressantes, qui peuvent créer
un état agréable ou celles qui sont nouvelles… »
10
SYSTEME CORTICAL
(La pensée)
« Chacun a des façons de prendre la vie variable suivant qu’il utilise plutôt le
cortex droit ou gauche, le limbique droit ou gauche »
II- Les lois de l’apprentissage
Il ne s’agit pas d’une liste exhaustive mais de quelques lois les plus connues parce
qu’en psychologie de l’apprentissage on peut formuler autant de lois qu’il y a de
facteurs de l’apprentissage.
2- La loi de l’activité
Un apprenant actif apprend mieux que celui qui est passif. Ainsi pour J. Dewey,
on n’apprend que lorsqu’on est soi-même impliqué dans le processus, quand on
est aux prises avec les problèmes rencontrés, on devient artisan de la connaissance
et on en fait sienne.
11
3-La loi de la fréquence (énoncée par Thorndike)
La répétition, l’exercice permet de consolider ou de maîtriser le comportement
appris et partant augmente la résistance à l’oubli.
Chapitre II
La psychologie de l’apprentissage appliquée à la
pédagogie
12
cela revient à associer une série de mots à une série d’images ; ce phénomène de
contiguïté étendu à l’apprentissage montre que :
a- La connexion entre deux situations, faits, idées grandit en fonction du nombre
de répétition associant S et R (association de l’image et du mot correspondant).
b- La répétition des associations n’assure pas seule l’apprentissage. En réalité, elle
ne favorise l’apprentissage que par l’intermédiaire de ses propres conséquences,
c’est-à-dire, grâce à l’enregistrement d’un succès, d’un échec ou d’un
renforcement positif ou négatif. Ainsi, si l’apprentissage du langage est facilité
par l’association d’une série de mots à une série d’images répétée, l’apprentissage
est renforcé par la récompense ou les appréciations du maître. Si un élève donne
une bonne réponse à une question et le maître le récompense, l’élève réconforté
saura que cette réponse, il faut l’utiliser dans telle situation (instrument) et aura
tendance à répondre à d’autres questions.
14
3-2 -Apprentissage par la pensée
Pour J. Dewey, pour que l’enseignement soit fécond, ses étapes doivent
correspondre à celles du processus de la pensée. Ce qui veut dire clairement que
les étapes de l’enseignement doivent correspondre aux cinq étapes du processus
de la pensée qui est un processus intellectuel de connaissances médiates résultant
du raisonnement. Autrement dit, les étapes du processus didactique doivent
correspondre à celles du processus de la pensée pour que l’enseignement soit
fécond.
15
e- Mise à l’épreuve de la solution choisie
C’est la mise à l’épreuve qui montrera la justesse de la solution choisie. Cette
phase correspond dans l’enseignement à l’expérience pratique, à la phase de
l’application.
Tout enseignement doit se terminer par une phase pratique où l’élève fait lui-
même l’expérience de l’échec ou de la réussite de la solution choisie. C’est
seulement dans cette condition qu’il fera sienne la nouvelle connaissance ou qu’un
nouvel apprentissage sera plus fécond en cas d’échec, autrement dit, c’est dans
cette condition que l’élève comprend mieux ce qu’il fait.
4-Applications de la théorie biologique (neurophysiologie)
La motivation si importante en apprentissage n’est rien d’autre qu’une stimulation
limbique qui fait aller vers un événement, un objet, un apprentissage parce qu’il
est perçu comme bon, désirable, agréable, de nature à satisfaire des besoins de
l’individu. Il est bien accepté que l’émotionnel agit sur l’intellectuel : en
pédagogie, il revient à l’enseignant de motiver l’élève en rendant son
enseignement attractif.
Le système limbique accepte ou refuse l’information en fonction des conditions
dans lesquelles elle est proposée. Il est donc absolument important de dépasser la
pratique pédagogique traditionnelle qui recourt aux présentations et procédés
sollicitant essentiellement l’hémisphère cortical gauche (messages uniquement
verbaux, approche analytique, raisonnement…). L’apprentissage est facilité par
l’harmonisation des processus d’enseignement à des mécanismes cérébraux de
réaction et d’action de l’apprenant.
L’action et la réaction de l’apprenant sont tributaires de sa motivation,
l’apprentissage est plus efficace et plus stable quand le sujet est motivé. La
sollicitation du cerveau limbique permet d’atteindre cet objectif.
En effet, si la perception émotionnelle de l’enseignant par l’apprenant est positive,
favorable, l’énergie est orientée vers la perception du message (attention,
motivation) si non elle s’y oppose. Ainsi donc, les attitudes positives de
l’enseignant sont requises pour un apprentissage efficient : taire tous les
commentaires dévalorisants et destructeurs (moqueries, dévalorisation de l’élève
faite en situation groupale) ; il faut prodiguer encouragements et montrer que vous
êtes soucieux de la réussite de l’enfant en étant tolérant.
L’action de l’enseignant
Pour que l’action de l’enseignant rencontre le fonctionnement cérébral complet
de l’apprenant, cerveaux limbiques et cortex des deux hémisphères (indispensable
à un bon enseignement et un apprentissage efficients), il faut selon Chalvin D.
utiliser toutes les spécialisations des quatre zones du cerveau.
- Pour le cerveau limbique (ou émotionnel), une préférence « droite » tire la
meilleure partie des relations entre les apprenants, de l’ambiance positive, de
16
l’écoute active du maître et des élèves entre eux, du recours aux événements à
l’actualité. Une préférence « gauche » est obtenue avec la mise en place de
données faisant bien voir les étapes de l’apprentissage et ses utilisations ou
applications, la création d’un climat de confiance notamment grâce à la méthode
et à la compétence de l’enseignant.
- Pour l’hémisphère cortical droit, les activités individuelles, les situations vécues,
les schémas, les plans, les images, les exemples concrets, les pistes nouvelles, les
approches interdisciplinaires, les synthèses,… seront les plus profitables.
- L’hémisphère cortical gauche (le plus sollicité par les méthodes traditionnelles)
apprécie les discours, les discussions, les données quantifiées, le raisonnement,
l’analyse des données…
II- Les facteurs de l’apprentissage et leurs applications pédagogiques
18
La technique du milieu : il s’agit d’utiliser les ressources du milieu pour amener
les élèves à concrétiser les apprentissages (avec les réalités du milieu).
2- La maturité du sujet
Ce facteur est lié à l’élève mais l’enseignant doit en tenir compte.
Un enfant ne peut se sentir motivé face à une matière enseignée que s’il possède
la maturité nécessaire pour l’apprendre. La psychologie de l’enfant nous enseigne
qu’on peut subdiviser le développement de l’enfant en périodes ou stades ayant
chacun ses caractéristiques propres (physiques, intellectuelles, affectives,
sociales). Ainsi, on ne peut apprendre n’importe quoi à n’importe quel âge. Il est
important de tenir compte du niveau de maturité des élèves avant d’introduire une
notion.
En règle générale, si commencer trop tôt un enseignement peut entraîner des
troubles de l’apprentissage, commencer trop tard aussi peut être néfaste car,
l’enseignement ne répond plus aux besoins et intérêts du sujet.
19
numériquement important, il est difficile de suivre le rythme de chacun.
Généralement, c’est le rythme des plus forts ou d’une certaine majorité qui est
suivi ; or chacun doit pouvoir tirer profit de l’enseignement donné
Certaines stratégies peuvent permettre à chaque apprenant de tirer un profit de
l’enseignement en fonction de sa personnalité :
- Fonctionner avec des objectifs d’apprentissage précis et suffisamment expliqués
aux élèves puis suggérer des activités d’apprentissage personnel pour chaque
objectif.
- Imprimer et distribuer des notes ou de support cours afin que chaque élève puisse
les revoir à son rythme et à son gré (peut être pas très adaptée au cours primaire
où les élèves doivent apprendre à résumer les enseignements)
- Recevoir individuellement les élèves afin de leur apporter une aide spécifique
ou leur indiquer des personnes à cet effet.
- Recommander des sources et activités d’apprentissage pouvant répondre à des
besoins personnels.
- Suggérer aux parents la répétition, ou des exercices complémentaires.
- Organiser des travaux en petits groupes qui permettent des échanges fructueux
et à chacun de participer et de tirer profit de l’enseignement.
- Interroger souvent le maximum d’élèves, s’intéresser au travail de chacun pour
déceler les difficultés de chacun (cela est difficile dans les classes pléthoriques
mais l’enseignant doit faire un effort dans ce sens).
- Organiser des cours de rattrapage ou des cours de soutien.
5-L’attention
C’est un facteur important pour observer un modèle ou pour suivre et comprendre
un enseignement. Un élève non attentif ne peut réussir un apprentissage. Ce
facteur dépend de la motivation ou de l’intérêt de l’élève pour la matière
enseignée. Mais l’enseignant peut attirer l’attention des élèves ou s’assurer qu’ils
sont attentifs. La participation physique et mentale exigée par l’enseignant force
l’attention de l’élève.
Les facteurs qui vont maintenant suivre relèvent presque exclusivement de
l’enseignant.
6- Le renforcement
Il est défini comme l’action ou le moyen d’améliorer, ou de faire progresser
l’apprentissage ou de consolider les acquisitions. En psychologie, il existe deux
catégories de renforçateurs : les renforçateurs primaires et les renforçateurs
secondaires ou renforçateurs conditionnés.
Le renforçateur primaire est un stimulus qui possède une valeur de renforcement
ou une capacité de renforcer un ou des comportements indépendamment de tout
apprentissage antérieur. Ces renforçateurs primaires répondent aux besoins
physiologiques de l’organisme par exemple le besoin de nourriture, le besoin de
20
sommeil, le besoin de chaleur, le besoin d’affection. Les renforçateurs primaires
ne sont pas appelés à jouer un rôle important en milieu scolaire, à moins que les
enseignants n’entreprennent d’affamer leurs élèves ou de les priver de sommeil…
Le reste des renforçateurs se classe dans la catégorie des renforçateurs
conditionnés et dont la valeur de renforcement a été « apprise » ou conditionnée.
On peut répertorier les renforçateurs utilisés à l’école sous cinq catégories : les
renforçateurs matériels (par exemple les petits prix offerts aux élèves du primaire,
les livres offerts en récompense aux élèves du secondaire), les renforçateurs par
privilège ou activité (par exemple, le privilège d’effacer le tableau pour un jeune
élève, une période d’activités libres pour des élèves plus âgés), les renforçateurs
symboliques (par exemple, les certificats de mérite, les noms inscrits au tableau
d’honneur de l’école), les renforçateurs sociaux (par exemple, le renforçateur
verbal, un signe non verbal d’approbation) et les renforçateurs informationnels
(par exemple, un graphique qui illustre les progrès, un commentaire qui décrit les
améliorations d’un élève dans un travail)
Tous ces renforçateurs sont évidemment de nature extrinsèque ; cependant,
certains d’entre eux se rapprochent davantage de la motivation intrinsèque. Par
exemple le renforçateur informationnel que reçoit un élève ne fait que mettre en
lumière les progrès qu’il a réalisés et l’amène à s’auto- renforcer. : « Wow ! c’est
vrai que je m’améliore, je suis vraiment fier de mes progrès ! ». Ainsi, certains
auteurs (comme Forness, 1973) ont établi une hiérarchie des renforçateurs. Le
schéma ci-dessous propose une hiérarchie de ce genre qui situe les cinq catégories
de renforçateurs sur un continuum, allant des renforçateurs les plus extrinsèques
(les renforçateurs matériels) aux renforçateurs se rapprochant le plus de la
motivation intrinsèque (les renforçateurs informationnels).
Quelques observations pratiques à retenir
▪ En général, la louange est meilleure que le blâme. Elle a une influence positive
sur le niveau des aspirations et la force de la motivation.
▪ Louer individuellement les élèves en présence de la classe s’avère très efficace
car, à l’effet positif de la louange s’ajoute le sentiment qu’éprouvent les intéressés
de se distinguer du groupe. Mais il ne faut pas abuser de ce stimulant ; il peut
perdre toute sa vertu (orgueil, vanité, sentiment de suffisance et même le
sentiment de la non nécessité de s’appliquer).
▪ Les récompenses produisent le même effet que la louange à condition qu’elles
correspondent aux efforts fournis par l’élève. Elles perdent de leur efficacité si
elles ne sont pas augmentées continuellement ou lorsqu’elles ne varient pas.
▪ Le blâme a un effet négatif, tout particulièrement lorsqu’il est adressé en public.
Il peut avoir un effet positif lorsqu’il est adressé en privé, sous forme de conseil
et qu’il est parfaitement proportionné à l’enfant qu’il vise. C’est-à-dire qu’il ne
doit pas être sévère au point de lui enlever tout désir de reprendre son travail pour
l’améliorer, de le décourager complètement.
21
▪ L’indifférence est pire que le blâme. Les apprenants attendent toujours qu’on
apprécie leur travail. Les enfants sont particulièrement sensibles à l’intérêt que
vous leur porter et à leur travail. Les ignorer est néfaste. L’enseignant doit dans la
journée s’adresser au moins une fois à chaque tout petit enfant, s’approcher de lui,
s’intéresser à ce qu’il écrit, etc…
Le sarcasme (moquerie mordante, raillerie) a un effet toujours négatif.
L’enseignant doit particulièrement faire attention sur ce point. Le sarcasme
désarme l’enfant en lui enlevant le peu d’estime qu’il a de lui-même alors qu’on
sait en psychologie qu’il est important que l’enfant se sente valorisé pour avoir le
sentiment de sa propre valeur, ferment de la réussite. L’enseignant et les élèves
doivent éviter les railleries, les sobriquets dégradants, de ridiculiser un autre élève.
▪ L’émulation (situation créée qui pousse les élèves à se surpasser) est un
instrument qu’il faut manier avec prudence. Les affichages publiques des rangs et
leurs proclamations en public, les affichages des notes confirment les meilleurs
dans leur réussite mais blessent profondément ceux qui ont échoué ; ce qui
affaiblit considérablement leur motivation. Certains procédés sont actuellement
utilisés en Europe : classer les élèves par groupe en fonction de leur rendement
(ceux qui font beaucoup d’efforts, les moyens, ceux qui doivent faire des efforts.
On peut aussi faire rivaliser l’élève avec lui-même : on lui montre les progrès qu’il
a fait ou non et au besoin lui donner des conseils et lui apporter de l’aide et du
soutien.
▪ Les punitions corporelles (coups de bâton, gifles, les pompes, se mettre à
genoux) et les punitions arbitraires (qui n’obéissent à aucune règle, par exemple
puiser de l’eau, sarcler la cour de l’école, etc.) ont un effet négatif surtout parce
qu’ils ne font pas progresser l’apprentissage. Les punitions symboliques
consistant à demander à l’élève des exercices complémentaires, de réapprendre sa
leçon, de recopier ses leçons (le nombre ne doit pas être exagéré) ont un caractère
pédagogique parce qu’elles améliorent l’apprentissage (elles lui sont directement
liées).
7- La répétition
Les exercices, les révisions permettent de maîtriser les acquisitions et d’éviter
l’oubli (ennemi de l’apprentissage). L’enseignant doit faire des exercices avec les
élèves à la fin d’un cours et recommander des exercices complémentaires à la
maison.
L’élève doit aussi de son côté faire des efforts pour réviser ses leçons et faire les
exercices demandés avec l’aide des parents.
En général, l’activité répétitive doit se faire dans de nouvelles situations pour le
transfert des connaissances et pour éviter l’ennui. Il faut aussi éviter le sur-
apprentissage et l’apprentissage massé qui entraînent le phénomène de saturation
(loi de la fréquence).
22
8- La participation physique et mentale de l’apprenant
Ce facteur doit être recherché par l’enseignant. En règle générale, plus l’apprenant
est actif et engagé dans le processus de l’apprentissage, mieux il apprend les
connaissances et comportements car il a participé à leur élaboration.
Pour amener les élèves à participer aux cours, l’enseignant peut utiliser les
moyens suivants :
▪ interroger régulièrement le maximum d’élèves pendant le cours.
▪ utiliser la méthode de la découverte ou la méthode active de J. Dewey (confère
apprentissage par la pensée)
▪ amener les élèves à manipuler, à poser des questions, à simuler (jeux de rôle,
laboratoires, etc.), à expérimenter.
▪ organiser régulièrement des travaux en petits groupes (3 ou 4 personnes) cela
permet à chacun de participer à l’activité d’apprentissage. Ce travail se fait sous
la surveillance attentive du maître.
▪ recherche sur le terrain (enquête, recherches personnelles et documentaires).
9- L’organisation du contenu
Plus les éléments d’un cours sont bien organisés, c’est-à-dire reliés de manière
cohérente entre eux, la schématisation des éléments avec leurs liens, l’utilisation
de tableaux synoptiques (où sont repris les grandes idées et leurs liens), les dessins
etc., plus cela permet aux élèves d’avoir une connaissance intuitive de ce qu’on
veut leur enseigner et donc suivent mieux et comprennent mieux l’enseignement
donné. Il est important que l’enseignant montre à chaque fois les liens entre les
éléments d’un cours, leur progression pour faciliter l’apprentissage et la rétention.
10- L’application des connaissances acquises
L’application des connaissances à des problèmes concrets ou à des situations
réelles facilite l’apprentissage car ce procédé permet de consolider les
apprentissages en permettant les transferts nécessaires.
Il ne faut pas oublier que c’est l’observateur qui accorde le statut au modèle.
Chaque observateur peut évaluer différemment le statut selon les qualités qu’il
juge importantes.
12- La connaissance des résultats
La connaissance de ses résultats, de ses performances par l’apprenant le renforce
et favorise ainsi l’apprentissage. Il est fondamental dans tout apprentissage de
chercher à communiquer à l’apprenant le résultat de son travail en mettant en
place des procédures d’évaluation formative. On peut faire référence à bon
nombre de situations dans lesquelles on applique ce facteur : exercices
d’applications fréquents et correction ; en sport évaluation de la performance
après chaque essai… (Confère. Loi de l’effet, le renforcement).
24
Chapitre III : Mémoire et apprentissage
Introduction : Apprendre n’a de sens que lorsque ce qui est appris demeure
effectivement dans l’apprenant en vue de sa réutilisation.
C’est un fait que beaucoup de gens oublient partiellement ou totalement ce qu’ils
ont appris. En dehors des aptitudes individuelles à retenir, les psychopédagogues
ont étudié un certain nombre de facteurs responsables de l’oubli et comment les
éviter.
25
liens entre ses différents éléments. Utiliser les images, les schémas, les tableaux
synoptiques.
5- La méthode d’évaluation : les études sur la mémoire ont montré qu’il est plus
facile de reconnaître (recognition ou reconnaissance) ce que l’on a appris que de
l’évoquer librement. Ainsi, lorsqu’on propose au sujet de choisir la ou les
réponses correctes parmi un ensemble de réponses qui lui sont présentées
(QCM=Question à choix multiple), les résultats sont meilleurs que lorsqu’il doit
se rappeler et évoquer simplement ce qu’il a appris.
Cette méthode, si elle donne de meilleurs résultats, n’est cependant pas adaptée à
tous les apprentissages. Par exemple, l’apprentissage de la langue nécessite que le
sujet sache s’exprimer et évoquer oralement ce qu’il a appris. Pour une
dissertation, l’on ne peut utiliser les QCM car c’est un travail qui fait appel à
l’imagination et à la composition d’un texte.
En mathématiques, il est parfois important de savoir calculer, développer une
formule, etc.
La méthode de reconnaissance, beaucoup utilisée aux Etats-Unis et dans les
facultés de médecine en France, peut être utilisée dans notre système scolaire
surtout pour certaines disciplines. Mais attention, il est important que dans un
même pays les méthodes soient harmonisées.
6- L’absence d’intérêt pour ce qu’on a appris : la qualité de la rétention dépend
du degré de motivation avec laquelle on apprend quelque chose. L’enseignant doit
savoir motiver les élèves au début et pendant le cours (confer motivation et
apprentissage) pour qu’ils se mettent à apprendre avec beaucoup d’ardeur afin de
ne pas oublier.
7- La non prise en compte de la spécificité de l’apprenant : la capacité de retenir
varie selon les sujets. On ne peut donc pas théoriquement appliquer la même
mesure pour tous les sujets. Cette capacité varie aussi en fonction de l’âge.
Comme l’intelligence, les capacités de rétention se développent et sont grandes à
l’adolescence et chez le jeune adulte puis régressent avec l’âge.
8- La mauvaise organisation des apprentissages et réapprentissages : si un sujet
apprend quelque chose puis, avant de l’évoquer, apprend encore autre chose, il
peut oublier ce qu’il avait appris en premier (inhibition rétroactive). L’homme
retient d’autant mieux une chose qu’il est passif, après l’avoir apprise. Pour
oublier le moins possible, il faut faire suivre tout apprentissage d’une période de
passivité absolue (repos, sommeil, activité récréative). L’enfant, après un
apprentissage important, doit se reposer ou avoir une activité moins contraignante
ou simplement relaxante ou récréative avant de recommencer un autre
apprentissage. Il faut éviter l’apprentissage massé. L’inhibition rétroactive est
plus forte lorsque les matières apprises successivement ont les mêmes exigences
26
de mémoire (deux poèmes, l’histoire et la géographie ou les sciences naturelles,
etc.) ceci est valable pour l’élaboration des emplois du temps.
9- L’inhibition proactive : l’oubli se produit lorsqu’une personne se rappelle avoir
oublié ce qu’elle avait appris en premier lieu
Conclusion
Nous n’avons pas la prétention d’avoir épuisé les facteurs psychologiques de
l’apprentissage, un domaine très vaste. En outre, les facteurs sociologiques et de
pédagogie pure n’ont qu’été effleurés.
Cependant, ce travail est un effort de synthèse pouvant permettre à tout enseignant
ou éducateurs de pouvoir facilement s’imprégner des processus psychologiques
de l’apprentissage. Nous donnons, en conséquence, quelques références
bibliographiques pour ceux qui désirent approfondir leurs connaissances dans ce
domaine.
27