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Évaluation et approches rééducatives de la spasticité
chez les hémiplégiques adultes
A H M A D R I FA I I S A R R A J
RÉSUMÉ S U M MARY
La spasticité est connue principalement depuis Charcot en Spasticity is defined mainly by Charcot in 1863. Pain, co-
1863. Les douleurs, les co-contractions, la perte de dextérité, contractions, dexterity loss, fatigability and other signs are
la fatigabilité et autres sont souvent associées à la spasticité mostly associated with spasticity in stroke and can contribute
et peuvent contribuer largement à l’invalidité. largely to the invalidity.
L’évaluation doit être qualitative et/ou quantitative en utilisant Evaluation must be qualitative and/or quantitative using seve-
plusieurs échelles. Les approches rééducatives sont très di- ral scales. Rehabilitation approaches are various and some-
verses et parfois contradictoires, se basant sur le concept de times inconsistent, based either on the neutralization concept
sa neutralisation ou de son inhibition. or on the inhibition one.
Cet article présente l’évaluation méthodologique de la spasti- This paper present the methodological evaluation of the spas-
cité ainsi que les principales approches rééducatives utilisées ticity and the principal rehabilitation approaches commonly
essentiellement chez les hémiplégiques adultes. used in stroke patients.
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Commentaires Muscle totalement Répéter le test Pas de notion L’étirement pendant Peut être associer
Précautions relâché au début dans des conditions de vitesse le test doit durer à une analyse
Mesure de l’angle identiques (période de l’étirement a peu près électromyographique
articulaire de la journée, pendant le test une seconde Nécessite
correspondant température ambiante, le relâchement complet
Articulations proximales position du corps…) du patient
en positions constantes Définition d’une
Vitesse maintenue troisième vitesse
tout au long
du test
En effet, toutes les techniques dites de normalisation du L’utilisation des réflexes doit permettre donc au malade,
tonus doivent respecter ce point de vue, évitant la sol- dès la phase initiale du traitement, d’exploiter ses pos-
licitation des schèmes anormaux de la motricité. sibilités sensitivo-motrices afin de dominer le problème
En conséquence, la procédure technique de cette nor- de l’hypertonie dans un stade plus avancé.
malisation du tonus commence dès J0, pendant la Il faut noter, en revanche, que l’approche de Brunns-
phase d’hospitalisation en adaptant un bon positionne- trom a recommandé quelques techniques visant à in-
ment, et se poursuit pendant la phase de rééducation hiber la spasticité. L’attention selon la méthode doit être
fonctionnelle [15]. portée sur la posture du patient hémiplégique dans son
L’acquisition des schèmes moteurs normaux, non gênés lit ainsi que sur la position de ses membres atteints [16].
par l’hypertonie, va permettre aux patients de mieux La flexion de la hanche est une position recommandée
réaliser certains mouvements volontaires et de les inté- par Brunnstrom. L’inhibition des muscles extenseurs du
grer dans des fonctions plus performantes. genou et de la cheville, par exemple, permet de neu-
En contrepartie, la méthode de Brunnstrom repose sur traliser le développement d’une tension excessive au
des principes différents. La normalisation de la spasti- sein de ces muscles. Cette tension va gêner la marche
cité n’existe pas dans l’arsenal thérapeutique de cette et la fonction du patient hémiplégique.
approche [14]. Il est évident que les deux approches diffèrent dans les
Brunnstom a parlé d’une phase intermédiaire au cours techniques mais la spasticité constitue certainement pour
de laquelle les synergies primitives doivent être encou- les deux un problème qu’il faut dominer pour permettre
ragées afin d’obtenir la récupération motrice. une meilleure récupération motrice post-lésionnelle.
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