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Savoirs Kinesither Rev 2007;(65):35-9

Mise au point
Évaluation et approches rééducatives de la spasticité
chez les hémiplégiques adultes
A H M A D R I FA I I S A R R A J

La spasticité constitue un symptôme parfois très gênant MOTS CLÉS


résultant d’une atteinte du système pyramidal et peut s’associer
à des douleurs, des co-contractions, une perte de dextérité et AVC
souvent une fatigabilité. Évaluation
Spasticité
Rééducation

RÉSUMÉ S U M MARY

La spasticité est connue principalement depuis Charcot en Spasticity is defined mainly by Charcot in 1863. Pain, co-
1863. Les douleurs, les co-contractions, la perte de dextérité, contractions, dexterity loss, fatigability and other signs are
la fatigabilité et autres sont souvent associées à la spasticité mostly associated with spasticity in stroke and can contribute
et peuvent contribuer largement à l’invalidité. largely to the invalidity.
L’évaluation doit être qualitative et/ou quantitative en utilisant Evaluation must be qualitative and/or quantitative using seve-
plusieurs échelles. Les approches rééducatives sont très di- ral scales. Rehabilitation approaches are various and some-
verses et parfois contradictoires, se basant sur le concept de times inconsistent, based either on the neutralization concept
sa neutralisation ou de son inhibition. or on the inhibition one.
Cet article présente l’évaluation méthodologique de la spasti- This paper present the methodological evaluation of the spas-
cité ainsi que les principales approches rééducatives utilisées ticity and the principal rehabilitation approaches commonly
essentiellement chez les hémiplégiques adultes. used in stroke patients.

Evaluation of spasticity in adult hemiplegics and


rehabilitation approaches. A HMAD R IFAII S ARRAJ . Kinesither Rev
2007;(65):35-9.

Introduction James Lance a proposé en 1980 une définition de la spas-


ticité dans laquelle la dépendance de la réaction muscu-
La spasticité constitue un symptôme parfois très gênant laire à la vitesse de l’étirement devient le critère central
résultant d’une atteinte du système pyramidal et peut [1]. Il l’a définie comme « un trouble moteur caractérisé
s’associer à des douleurs, des co-contractions, une perte par une exagération du réflexe d’étirement, dépendante
de dextérité et souvent une fatigabilité. de la vitesse de l’étirement, associé à une exagération des
La dépendance à la vitesse de l’étirement dans la spasti- réflexes ostéo-tendineux » [2].
cité est connue principalement depuis Charcot en 1863. Cette définition clinique subjective fait l’objet de plu-
Plus précisément, Winthrop Phelps et de nombreux phy- sieurs critiques notamment concernant l’exagération des
siologistes ont rapporté également cette notion à la spas- réflexes ostéo-tendineux [1].
ticité pyramidale. En effet, Lance, Tardieu et d’autres auteurs ont montré
Tardieu en 1954 a proposé une méthode de quantifica- que le réflexe d’étirement est le principal circuit nerveux
tion de la contracture pyramidale et fut le premier à de base qui contribue à l’installation de la spasticité [3].
écrire des articles concernant l’augmentation du tonus Parmi les éléments de l’arc réflexe, le motoneurone al-
chez des patients neurologiques. pha transmet une bouffée de signaux différents compre-
nant : une inhibition présynaptique initiée par des fibres
Directeur de centre de physiothérapie de l’Hôpital Rahmeh de descendantes, une inhibition post-synaptique exercée
réhabilitation, Tripoli, Liban par les interneurones des muscles antagonistes et un po-
e-mail : ahmadrifai@optl.org tentiel postsynaptique excitateur par les fuseaux neuro-
Article reçu le 19.09.05 musculaires afférents du groupe Ia et II. Donc, il est pos-
Accepté le 15.02.07 sible que les mécanismes neurophysiologiques

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contribuant à la spasticité, soient favorisés par une E N C A D R É 1 . C O T A T I O N S D E L’ E C H E L L E


augmentation de l’excitabilité motoneuronale ou par D E TA R D I E U .
amplification du seuil du déclenchement du réflexe
d’étirement [4]. Échelle de Tardieu
À la lumière des connaissances neurophysiologiques
récentes, l’hypothèse d’une exagération du réflexe Pour chaque groupe musculaire, l’examinateur choisit pour vi-
myotatique, dont le gain ne serait plus ou mal régulé tesse rapide soit V2 soit V3, et conserve ce choix lors des
par les centres supérieurs, associée dans certains cas à examens suivants. La cotation comporte 2 paramètres : le
une absence de contrôle par les boucles transcorti- type de réaction musculaire et l’angle correspondant.
cales, a longtemps dominé [5]. 0 : pas de résistance tout le long du mouvement passif ;
La diminution de l’inhibition présynaptique exercée 1 : faible résistance pendant le mouvement passif sans arrêt
sur les fibres Ia et la diminution de l’inhibition auto- net à un angle précis ;
génétique Ib exercée sur le motoneurone, entraînant 2 : ressaut franc interrompant le mouvement passif à un angle
une hyperexcitabilité du motoneurone et une hyper- précis, suivi d’un relâchement ;
activité des fibres du groupe II musculaire, sont les 3 : clonus épuisable (moins de 10 secondes lorsque l’on
mécanismes principaux mis en jeu lors de l’explora- maintient l’étirement) survenant à un angle précis ;
tion neurophysiologique des muscles spastiques [5]. 4 : clonus inépuisable (plus de 10 secondes lorsque l’on
Le but de cet article est d’aborder les moyens d’éva- maintient l’étirement) apparaissant à un angle précis.
luation de la spasticité proposés dans la littérature afin
d’affiner le diagnostic kinésithérapique concernant ces
troubles. En deuxième partie, les principales ap-
proches de la rééducation seront présentées.
pas confondre une contraction préalable à l’étirement
et la contraction réflexe en réaction à un étirement
« À la lumière des connaissances neurophysiologiques phasique que l’examinateur souhaite évaluer.
récentes, l’hypothèse d’une exagération du réflexe L’angle articulaire auquel survient une résistance arrê-
myotatique a longtemps dominé » tant le mouvement doit être noté. Cet angle est consi-
déré par Tardieu comme étant une valeur quantitative
et objective.
Évaluation de la spasticité Les articulations proximales aux muscles testés doivent
être maintenues dans des positions constantes pour ne
L’évaluation de la spasticité doit précéder tout protocole pas modifier l’angle d’apparition de la spasticité.
de traitement notamment lorsque cette hypertonie in- La notion de la vitesse d’étirement doit être respectée
terfère avec une fonction essentielle. Cette évaluation au cours de la réalisation du test.
est qualitative, quantitative et toujours fonctionnelle Held et Pierrot-Deseilligny ont repris l’échelle de Tar-
dans les formes chroniques. dieu en insistant sur la nécessité de répéter le test dans
Plusieurs échelles ont été proposées dans la littérature. des circonstances identiques pour une meilleure repro-
Celles de Tardieu et d’Ashworth sont les plus utilisées ductibilité, notamment la période de la journée, la po-
malgré les modifications apportées par d’autre auteurs sition du corps, présence ou absence d’appui et la tem-
[6, 7]. Le pendulum test avec l’utilisation d’un gonio- pérature ambiante [1].
mètre électronique [8], l’électromyographie, et l’isoci- Ces auteurs ont proposé également une troisième vi-
nétisme, sont encore décrits dans la littérature. tesse, nommée V3, qui correspond à la vitesse la plus
rapide. V2 correspondant à celle de la chute passive du
Echelle de Tardieu (encadré 1) segment de membre sous l’influence de la pesanteur et
En 1954, Tardieu a proposé un nouveau concept de la V1 étant la vitesse la plus lente en dessous du seuil de
spasticité basé sur le principe de l’exagération du ré- déclenchement du réflexe myotatique [9].
flexe d’étirement dépendante de la vitesse [1]. Selon ce Le test se fait normalement en 3 répétitions, séparées
principe, une échelle a été conçue par Tardieu et sert à chacune par 30 secondes de repos, et précédé souvent
évaluer l’angle et la vitesse dans lesquelles une résis- par un certain nombre de mouvements passifs de l’ar-
tance ou un ressaut apparaît au cours de la mobilisa- ticulation concernée.
tion du segment du membre spastique [7].
L’auteur a proposé cette évaluation en insistant sur Echelle d’Ashworth (encadré 2)
quatre principes essentiels souvent négligés par les ré- Décrite par Ashworth en 1964, et modifiée par Bohan-
éducateurs : non et Smith en 1986, cette échelle est largement uti-
– La mobilisation passive au cours de l’évaluation doit lisée pour mesurer la spasticité dans la plupart des
être faite sur un muscle totalement relâché pour ne centres de rééducation.

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E N C A D R É 2 . C O T A T I O N S D E L’ E C H E L L E Pour que ce test soit plus objectif et quantitatif, des


D ’A S H WO R T H M O D I F I É E . chercheurs ont apporté des modifications importantes
concernant les paramètres étudiés au cours de sa réali-
Échelle d’Asworth modifiée sation [10].
Le tableau I décrit les différents tests d’évaluation de la
0 : pas d’augmentation du tonus musculaire ; spasticité.
1 : augmentation discrète du tonus musculaire, se manifes-
tant par un ressaut suivi d’un relâchement ou par une ré-
sistance minime a la fin du mouvement ; Traitement de la spasticité
1 + : augmentation discrète du tonus musculaire se manifes-
tant par un ressaut suivi d’une résistance minime per- En rééducation neurologique, la spasticité constitue un
çue sur moins de la moitié de l’amplitude articulaire ; problème significatif surtout lorsqu’elle interfère avec
2 : augmentation plus marquée du tonus musculaire touchant le mouvement actif et/ou la fonction.
la majeure partie de l’amplitude articulaire, l’articulation Le rééducateur possède plusieurs outils permettant
pouvant être mobilisée facilement ; d’inhiber ou de neutraliser la spasticité.
3 : augmentation importante du tonus musculaire rendant la Les approches neuro-motrices et cognitives sont les plus
mobilisation passive difficile ; utilisées [11] dans ce domaine et seront discutées. Le
4 : l’articulation concernée est fixée en flexion ou en exten- traitement médicamenteux, l’injection de toxine botu-
sion (abduction ou adduction). lique, la cryothérapie, l’électrothérapie et les autres
concepts [12, 13] ne sont pas détaillés dans cet article
et ont fait l’objet d’un article déjà publié dans cette re-
vue [13].
En revanche, la reproductibilité de cette échelle a été
discutée puisque la résistance ressentie à l’étirement ne « Il est important de noter qu’Ashworth n’a pas
peut pas être liée exclusivement à des changements des mentionné la notion de vitesse de l’étirement alors que
réflexes associés à la spasticité ou à des propriétés in- Bohannon et Smith ont affirmé que l’étirement passif
trinsèques des muscles étirés [6]. allant par exemple de la flexion maximale jusqu’à
Les tests consistent à évaluer la résistance apparue à l’extension maximale doit durer à peu près une
l’étirement passif des muscles du segment concerné. seconde »
En 1987, Bohannon et Smith ont publié un article dé-
crivant l’« Echelle d’Ashworth modifiée », destinée à
augmenter la sensibilité de l’échelle d’origine en ajou- L’approche neuro-motrice
tant la cotation 1 + qui diffère de la cotation 1 par la Les concepts de Bobath et de Brunnstrom ont consti-
résistance minimale sentie sur moins de la moitié de tué les deux écoles principales de l’approche neuro-mo-
l’amplitude articulaire. trice. Ces deux approches ont été développées suite aux
L’échelle d’Asthworth modifiée, constituée donc de 6 limites de l’approche conventionnelle en rééducation
cotations, est plus utilisée actuellement, montrant une neurologique basée sur les exercices d’entraînement et
reproductibilité inter- et intra-examinateur assez bonne de renforcement musculaire [14].
(encadré 2) [6]. Bien que les deux auteurs aient considéré la spasticité
Il est important de noter qu’Ashworth n’a pas men- comme un problème de schèmes moteurs et non pas
tionné la notion de vitesse de l’étirement alors que Bo- d’un muscle isolé, ils ont recommandé un traitement
hannon et Smith ont affirmé que l’étirement passif al- complètement différent et parfois contradictoire.
lant par exemple de la flexion maximale jusqu’à Les principes de l’approche Bobath sont basés sur une
l’extension maximale doit durer à peu près une se- vue particulière du contrôle moteur et du mouvement.
conde. Spasticité, irradiation, réactions associées, réflexes pri-
mitifs sont des problèmes qui doivent être contrôlés
Le pendulum test dans le cas d’une lésion cérébrale dont les réflexes to-
Ce test, évaluant la résistance à la chute passive du seg- niques sont désinhibés, et doivent être dominés, chaque
ment d’un membre, nécessite l’utilisation d’un accélé- schème correspondant à la coordination de la posture
romètre angulaire électronique. Il est initialement pro- et du mouvement.
posé par Wartenberg pour la mesure de l’hypertonie au Dans ce cadre, Bobath a énoncé les conséquences né-
niveau de l’articulation du genou. Le patient doit se fastes du renforcement musculaire et de l’entraînement
mettre couché sur le dos, jambes pendantes en dehors excessif chez les patients hémiplégiques. Ces actes in-
de la table. L’examinateur tient la jambe du patient pas- adaptés peuvent renforcer les réflexes toniques et par
sivement à l’horizontale et la lâche pour osciller libre- la suite augmenter la spasticité et les réactions associées
ment. [15].

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Tableau I. Synthèse décrivant les différents tests d’évaluation de la spasticité.

Tardieu Held Ashworth Ashworth modifié Pendulum

Particularité Notion Notion Évaluation de Évaluation de Mesure instrumentale


du test de vitesse de vitesse la résistance apparue la résistance apparue (par goniomètre
d’étirement d’étirement à l’étirement passif à l’étirement passif ou accéléromètre
des muscles du des muscles du électronique) de l’angle
segment concerné segment concerné de la résistance à une
oscillation passive
provoquée d’un segment

Cotations Intensité Intensité Type de réaction Cotation 1 + Amplitude articulaire


de réaction musculaire de réaction musculaire musculaire (de 0 à 4) ajoutée pour
Angle articulaire Angle articulaire augmenter
correspondant correspondant la sensibilité
de l’échelle.

Commentaires Muscle totalement Répéter le test Pas de notion L’étirement pendant Peut être associer
Précautions relâché au début dans des conditions de vitesse le test doit durer à une analyse
Mesure de l’angle identiques (période de l’étirement a peu près électromyographique
articulaire de la journée, pendant le test une seconde Nécessite
correspondant température ambiante, le relâchement complet
Articulations proximales position du corps…) du patient
en positions constantes Définition d’une
Vitesse maintenue troisième vitesse
tout au long
du test

Tableau II. Synthèse des deux approches de rééducation de la spasticité.

Approche neuro-motrice Approche cognitive

Bobath Brunnstrom Perfetti

Principes Normalisation du tonus Synergies primitives encouragées Tache perceptive sollicitées


Acquisition des schèmes moteurs et utilisées dans la rééducation pour contrôler l’hypertonie
normaux sans spasticité

Commentaires Étirement excessif et renforcement Pas de normalisation Sollicitation de l’attention


musculaire fortement déconseillés de la spasticité. de la motivation, de l’image
motrice, des informations
somesthésiques…

En effet, toutes les techniques dites de normalisation du L’utilisation des réflexes doit permettre donc au malade,
tonus doivent respecter ce point de vue, évitant la sol- dès la phase initiale du traitement, d’exploiter ses pos-
licitation des schèmes anormaux de la motricité. sibilités sensitivo-motrices afin de dominer le problème
En conséquence, la procédure technique de cette nor- de l’hypertonie dans un stade plus avancé.
malisation du tonus commence dès J0, pendant la Il faut noter, en revanche, que l’approche de Brunns-
phase d’hospitalisation en adaptant un bon positionne- trom a recommandé quelques techniques visant à in-
ment, et se poursuit pendant la phase de rééducation hiber la spasticité. L’attention selon la méthode doit être
fonctionnelle [15]. portée sur la posture du patient hémiplégique dans son
L’acquisition des schèmes moteurs normaux, non gênés lit ainsi que sur la position de ses membres atteints [16].
par l’hypertonie, va permettre aux patients de mieux La flexion de la hanche est une position recommandée
réaliser certains mouvements volontaires et de les inté- par Brunnstrom. L’inhibition des muscles extenseurs du
grer dans des fonctions plus performantes. genou et de la cheville, par exemple, permet de neu-
En contrepartie, la méthode de Brunnstrom repose sur traliser le développement d’une tension excessive au
des principes différents. La normalisation de la spasti- sein de ces muscles. Cette tension va gêner la marche
cité n’existe pas dans l’arsenal thérapeutique de cette et la fonction du patient hémiplégique.
approche [14]. Il est évident que les deux approches diffèrent dans les
Brunnstom a parlé d’une phase intermédiaire au cours techniques mais la spasticité constitue certainement pour
de laquelle les synergies primitives doivent être encou- les deux un problème qu’il faut dominer pour permettre
ragées afin d’obtenir la récupération motrice. une meilleure récupération motrice post-lésionnelle.

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L’approche cognitive RÉFÉRENCES


La cognition est définie comme l’ensemble des fonc-
tions avec lesquelles le cerveau entre en relation avec [1] Gracies J.-M. Évaluation de la spasticité, Apport de l’échelle
son environnement [17]. de tardieu. Motricité cérébrale 2001; 22:1-16.
Carlo Perfetti, vers les années quatre vingt, fut le pre- [2] Lance J.W. Symposium synopsis. In : Feldman RG, Young RR,
mier à proposer une méthode de rééducation cognitive Koella WP, editors. Spasticity : Disordered Motor Control.
destinée principalement à traiter des hémiplégiques Chicago: Yearbook Medical 1980; pp 485-94.
adultes. [3] Katz R, Rymer Z. Spastic hypertonia: Mechanisms and
La spasticité selon Perfetti se définit comme étant une measurement. Arch Phys Med Rehabil 1989;70:144–55.
accentuation anormale de la réaction d’étirement d’un [4] Charcot J.M. Leçons sur les maladies du système nerveux
muscle ou d’un groupe musculaire [17]. faites à La Salpétrière. Recueillies et publiées par
En effet, cette approche cognitive a mis l’accent sur la Bourneville, Tome II, Paris, Delahaye Édit, 1863, 276-9.
capacité des centres supérieurs à contrôler, faciliter, in- [5] Lindsley DB., Schreiner LH., Magoun HW. An electro-
hiber et modifier qualitativement les phénomènes ré- myographic study of spasticity. J Neurophys 1949;12:197-
flexes de niveau segmentaire. 205.
Placé dans une situation d’exercice thérapeutique co- [6] Pandyan A, Johnson G, Price C, Curless R, Barnes M,
gnitif, l’hémiplégique, les yeux fermés, va porter son at- Rodgers H. A review of the properties and limitations of the
tention au déplacement d’un de ses segments lors d’une Ashworth and modified Ashworth Scales as measures of
mobilisation passive ou même active et peut contrôler spasticity. Clin Rehabil. 1999;13:373–83.
ou même inhiber l’hypertonie qui pouvait gêner la [7] Morris S. Ashworth and Tardieu scales: Their clinical
prise des informations somesthésiques. relevance for measuring spasticity in adult and paediatric
Donc le but est de stimuler la tache perceptive chez des neurological populations. Physical Therapy Reviews
patients hémiplégiques spastiques par des exercices thé- 2002;7:53–62.
rapeutiques spécifiques. L’inhibition d’ordre supra-seg- [8] Lin C-C, Ju M-S, Lin C-W. The pendulum test for evaluating
mentaire, qui résulte de ce type d’exercices, est d’au- spasticity of the elbow joint. Arch Phys Med Rehabil
tant plus efficace que le patient comprend les consignes 2003;84:69-74.
et les intègre dans ses mouvements volontaires. [9] Mackey AH, Walt SE, Lobb G, Stott NS. Intraobserver
Le tableau II reprend les deux approches de rééducation reliability of the modified Tardieu scale in the upper limb of
de la spasticité. children with hemiplegia. Developmental Medicine & Child
Neurology 2004, 46:267-72.
[10] Le Cavorzin P, Hernot X, Bartier O, et al. Évaluation de la
« Carlo Perfetti, vers les années quatre-vingt, fut le mesure de la spasticité par le pendulum test. Evaluation of
premier à proposer une méthode de rééducation pendulum testing of spasticity. Ann Réadapt Med Phys
cognitive destinée principalement à traiter des 2002;45:510–6.
hémiplégiques adultes » [11] Richardson D. Physical therapy in spasticity. Europ J Neurol
2002; 9:17–22.
Conclusion [12] Kiefer C, Rémy-Néris O, Denys P, et al. Traitement de la
spasticité. Encycl Méd Chir, Neurologie, 17-046-U-15, 2000,
La spasticité en tant que symptôme faisant partie du 5 p.
syndrome pyramidal, peut constituer, dans des cas sé- [13] Chauviere C. La spasticité : Mécanismes et traitements
vères, un vrai problème handicapant que le rééduca- masso–kinésithérapiques, Kinésithérapie, les cahiers N° 2-3,
teur doit prendre en charge. Février-mars 2002, 66-71.
L’hypertonie sévère non contrôlée peut modifier le [14] Lettinga AT. Diversity in Neurological Physiotherapy: A
comportement moteur : accrochage du pied, marche en Content Analysis of the Brunnstrom / Bobath Controversy.
équin, préhension perturbée par des co-contractions, Adv Physiother 2002;4:23-36.
rétractions musculaires… [15] Bobath B. Hémiplégie de l’adulte, Bilans et traitement. Paris
L’évaluation doit être méthodique et bien guidée pour : Masson, 2e édition. 1984.
être plus objective. Malgré la difficulté de respecter tous [16] Sultana R. La méthode de Brunnstrom, Bilans et techniques
les principes, il faut essayer d’être plus précis sans dans la rééducation des hémiplégiques et des traumatisé
perdre les points forts du test utilisé. crâniens. Paris : Masson, 1994.
Les approches rééducatives sont très diverses et par- [17] Perfetti C et al. L’exercice thérapeutique cognitif pour la
fois contradictoires. En tout cas, le rééducateur doit rééducation du patient hémiplégique. Le point en
choisir une stratégie initiale de normalisation du to- rééducation. Paris : Masson ; 2001.
nus permettant au patient et de nouveau un mouve-
ment sans parasite et autant que possible sans spasti-
cité.

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