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RT : Halima M. Adam M. RL : Clément B.

Pr Bodeau, Pr Guillon – 20/03/2022 15h15


MEDECINE DU TRAVAIL
Cours n°2 : Les maladies professionnelles
PLAN DU COURS
Introduction
I. Le concept de maladie professionnelle (MP)
1) Définition
2) Notion médico-légale
3) Arguments d’imputabilité
II. Tableaux des maladies professionnelles
1) Définition

2) Un Numéro unique

3) Un titre

4) Date de création et date de dernière mise à jour

III. Principes de lecture des tableaux de maladie professionnelle


1) Colonne de gauche : Désignation des maladies

2) Colonne de droite : liste limitative ou indicative des travaux exposants susceptibles de


provoquer ces maladies
3) Colonne du milieu : durée de prise en charge et durée d’exposition

A) Durée d’exposition
B) Délai de prise en charge
IV. Système complémentaire

1) Défaut de conditions administratives


2) Défaut de conditions médicales
V. Déclaration de la maladie professionnelle
1) Cas n°1 : Mme VR – Hématologiste Refus de vaccination
2) Cas n°2 : Mr G - Boulanger
3) Cas n°3 : Mr L : Ponceur de parquet

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Introduction
Distinction Maladie professionnelle // Accident du travail

• Accident du travail : Un événement brutal et soudain. C’est l’employeur qui fait la


déclaration accompagnée d'un certificat médical initial.

• Maladie professionnelle : Exposition plus ou moins longue qui provoque la


maladie. C’est le salarié qui va déclarer. Le rôle du médecin est primordial
par l’information du salarié sur ses droits et en lui remettant un certificat
médical initial. Il y a une sous-déclaration due à la méconnaissance des
médecins.

I. Le concept de maladie professionnelle (MP)


1. Définition
Elle est la conséquence directe de l’exposition d’un salarié à des nuisances ou des
conditions de son activité professionnelle.

Elle est le résultat de l’exposition plus ou moins prolongée au cours de l’exercice habituel
de ses fonctions.

(Différence avec l’accident du travail= fait soudain)

2. Notion médico-légale

Rien ne distingue une maladie professionnelle d’une maladie non professionnelle sauf un
contexte particulier.

Ex : le cancer broncho-pulmonaire tabagique n’a aucune différence avec le concert


broncho-pulmonaire (asbestose) dû à l’amiante.

Si on respecte le nombre de conditions prédéfinies on va décrire le caractère professionnel


de la maladie. La reconnaissance d’une MP résulte d’une décision politique, d’un texte
législatif mais qui est basé sur des données scientifiques et va permettre l’ouverture d’un
certain nombre de droits.

3. Arguments d’imputabilité
Il y a un cadre médico-légal bien défini qui limite les règles d’accès à la qualification de MP.

On peut accéder à cette qualification par différents moyens:

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- Par la physiopathologie :

Ex => la fibrose pulmonaire peut être provoquée par une inhalation de poussière de silice
cristalline On peut décrire ce mécanisme lésionnel en laboratoire en faisant en sorte que
les poussières arrivent dans la trachée. C’est par ces connaissances de mécanisme
physiopathologique, cette possibilité de le reproduire de manière systématique qu’on
peut décrire une maladie caractéristique qui est la silicose qui figure dans un des tableaux
de MP (Tableau 25).

- Par l’épidémiologie :

Ex => Les tumeurs des sinus ou de la face avec les poussières de bois :

Ce sont des cancers très rares, de bon pronostic s’ils sont dépistés suffisamment tôt.

Le mécanisme physiopathologique est inconnu, on ne sait pas pourquoi ni comment les


menuisiers et les personnes qui travaillent au contact des poussières de bois ont un sur-
risque considérable de développer des cancers des sinus et de la face. Mais on sait que
dans cette population il y a un sur risque de développer un cancer de l’ethmoïde. C’est
pourquoi le cancer de l’ethmoïde figure dans un des tableaux de MP (Tableau 47).

- Par lien univoque :

Ex => Cas particulier des tumeurs pleurales et l’amiante :

Tumeur rare mais très violente. Il y a très peu d’autres situations connues pour être à
l’origine de cette tumeur pleurale. On considère que le lien entre une tumeur pleurale et
l’exposition à l’amiante est univoque, chose qui permet de dire que le mésothéliome
pleural est une maladie professionnelle. (Tableau 30 paragraphe D). Dans les cas de
mésothéliome pleural, en général après l’interrogatoire on réussit toujours à trouver une
exposition à l’amiante.

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II. Tableaux des maladies professionnelles
1. Définition

On a déterminé préalablement des arguments qui vont permettre de définir ce caractère


de lien direct entre une maladie et une exposition professionnelle au cours de l’exercice
habituel. Cela résulte d’une expertise scientifique collective et sociale qui va aboutir à la
création de tableaux de maladies professionnelles. Ces tableaux font l’objet de textes
promulgués par le pouvoir exécutif au JO.

• On retrouve l’intégralité des tableaux sur le site de l’INRS (Elle nous invite à
utiliser dans le futur ces tableaux avec nos patients car les maladies
professionnelles concernent tous les appareils, le lien juste ici 👉
https://www.inrs.fr/publications/bdd/mp.html )

Les maladies professionnelles sont définies dans des tableaux de maladies


professionnelles. Ils vont définir a priori les critères qui vont permettre de
reconnaître
l’origine professionnelle d’une maladie. Permet une bonne rédaction du certificat médical
initial et information du malade.

Il faut bien comprendre ces tableaux car si on les interprète mal on peut faire des
erreurs et ainsi entraîner un refus ou compliquer le dossier.

Ces tableaux sont annexés à l’article L461–1 alinéa 5 du code de la sécurité sociale.

Quelques exemples de tableaux de MP :

Tableau 1 : Le plomb (créé en 1919)

Tableau 100 : infection respiratoire aiguë lié à une infection au SARS-CoV-2 créé en 2020

Tableau 101 : Cancer rénal primitif lié à l’utilisation du trichloréthylène créé en 2022

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2. Un Numéro unique
Les tableaux ont chacun un numéro qui n’est pas ré-attribué (Bis si modifications). Ils se
réfèrent chacun à un des régimes de la sécurité sociale (général, agricole, spéciaux).

Nous nous intéressons seulement au régime général. Il n’y a que le régime agricole qui a
un système de tableau équivalent très similaire même s'il y a quelques spécificités liées au
milieu agricole. En général les régimes spéciaux se réfèrent au régime général.

3. Un titre
Le titre est en général assez explicite soit il fait référence à une nuisance soit à une
maladie soit une combinaison des deux.

Exemples :

Tableau 1 : Le plomb (nuisance)

Tableau 66 : Asthme professionnel (maladie)

Tableau 30 : affection consécutive à l’inhalation de poussière d’amiante


(nuisance/maladie)

4. Date de création et date de dernière mise à jour


Aujourd’hui on ne peut pas raisonner de la même manière qu’avant, par exemple avec le
tableau 1 créé en 1919 (plomb). En effet l’exposition au plomb était beaucoup plus
importante qu’aujourd’hui (peinture au plomb…).

III. Principes de lecture des tableaux de maladie professionnelle


1. Colonne de Gauche
Face à une maladie :
● Ma première étape est : est ce qu’elle figure dans le tableau des maladies
professionnelles ?
● Ensuite on se demande si elle satisfait la désignation de ma maladie les
différentes colonnes du tableau et qu’est-ce qu’il manque comme examen qui
soit indispensable pour ma demande ?

Désignation de la maladie : La maladie doit satisfaire exactement les critères de désignation


d’une maladie ou d’un syndrome tel qu'ils sont définis dans le tableau de maladie
professionnelle.

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Exemple avec le Cancer Broncho Pulmonaire Primitif :
● On demande de fournir une preuve matérielle du caractère primitif de la maladie
(sous-entendu compte rendu d’anatomopathologie)

Ensuite : Asthme : objectivé par des Explorations Fonctionnelles Respiratoire


● D’abord un diagnostic clinique objectivé par des EFR qui montrera un TVO
réversible.

Il faut interpréter ce qu’il y a écrit entre les lignes !!

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2) Colonne de droite : liste limitative ou indicative des travaux
exposants susceptibles de provoquer ces maladies
La deuxième étape c’est le diagnostic étiologique qu’on va voir dans la colonne de droite.

Le tableau va définir le cadre qui va permettre de faire ce lien étiologique entre la maladie
et l’exposition.

C’est une liste de situations professionnelles qui sont considérées comme habituellement
exposant aux risques.

On cherche à savoir si le malade/le salarié travaille dans les conditions présentes dans la
liste indicative ou limitative (limitative= précision dans la description des tâches, des
postes ou des nuisances qui sont décrits dans cette liste).

Cette liste peut être assez large ou très précise.


3) Colonne du milieu : durée de prise en charge et durée d’exposition

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A) Durée d’exposition
C’est la durée minimale au cours de laquelle la personne a été exposée aux risques en une
ou plusieurs fois, et cumulée.
● Ex : J’ai été brancardier pendant 1 an, agent de sécurité pendant 5 ans,
déménageur pendant 2 ans=> exposition à la manutention de charge = 3 ans.
Le tableau qui permet la prise en charge les affections du rachis lombaire provoqué par la
manutention de charge lourde dit qu’il faut une durée minimale d’exposition qui est de 5
ans. Donc 3 ans ne fonctionne pas.
C’est compliqué quand on recherche une maladie qui survient longtemps après la cessation
d’exposition de risque.

B) Délai de prise en charge


= délai maximal à ne pas dépasser qui sépare la dernière fois où la personne a été exposée
aux risques de la première constatation de la maladie (= la première fois où on a une
suspicion d’éléments de preuve médicale en lien avec la maladie, ce n’est pas
nécessairement le moment du diagnostic).

Exemple : Un patient venu consulter pour une demande de reconnaissance de maladie


professionnelle pour un cancer broncho-pulmonaire : Durant ses vacances au ski il a une
douleur costale persistante et va consulter sur place. On lui donne un traitement local et il va
mieux. Quelques mois après, il consulte pour douleur. Par la suite il fait une radio où on
constate une anomalie puis s’en suivent plusieurs examens complémentaires, et après
plusieurs semaines le diagnostic de cancer broncho-pulmonaire primitif est posé. La
première constatation de la maladie ce n’est pas le jour où il a eu le résultat
Anatomopathologique mais le jour où il est allé consulter pour cette douleur costale pendant
ces vacances et où son médecin lui avait prescrit un traitement.

Question : Y’a-t-il une limite de temps ? Réponse : Très long comme très court.

C’est un critère qui nous permet de dire qu’il est plausible que la maladie soit en rapport
avec l’exposition.
Une maladie est considérée comme professionnelle si elle entre dans le tableau des
maladies professionnelles et satisfait les 3 colonnes.
Il ne faut pas confondre ces 2 notions avec le temps de latence : c’est le temps qui sépare le
début de l’exposition aux risques de la manifestation de la maladie :
Dans les tableaux de MP il n’y a pas de notion de temps de latence cependant on a besoin du
délai de prise en charge et de la durée de l’exposition car on peut avoir des maladies qui
surviennent avec très peu de temps d’exposition et d’autres qui nécessitent une longue
durée d’exposition (ex du mésothéliome qui ne nécessite pas de temps d’exposition) alors
que dans le temps de latence cette durée de temps d’exposition n’y figure pas.

Le plus important c’est de comprendre le fonctionnement de ces tableaux, on rendra service


aux malades.

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IV. Système complémentaire
• Instauré par la Loi du 27 janvier 1993
• Objectif : permettre la reconnaissance des MP qui ne satisfont pas à certaines
conditions du tableau
• Plus de présomption d’imputabilité (on va tenir compte du tabagisme, de la
sédentarité, des consommations alcooliques et de tous les antécédents)
• Avis du CRRMP (comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles)

Ainsi tout dossier qui ne satisfait pas les conditions du tableau sera transmis par la caisse
primaire d’assurance maladie à ce comité CRRMP.

Il s’applique dans 2 cas de figure : Défaut de conditions administratives et Défaut de


conditions médicales

1. Défaut de conditions administratives


Dans ce cas l’affection figure au tableau. Mais :

• Durée d’exposition insuffisante


• Délai de prise en charge dépassé
• Travail exposant absent de la liste limitative

Si l’une ou les trois de ces conditions ne sont pas remplies, le dossier est transmis, (Article
L461-1, alinéa 6 du Code de la SS) au Comité Régional de reconnaissance des maladies
professionnelles (CRRMP) qui va se prononcer par la preuve du lien direct entre la
maladie et l’exposition professionnelle

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2. Défaut de conditions médicales
Dans ce cas l’affection ne figure pas dans le tableau correspondant au risque. Par exemple:
- L’IP (incapacité permanente)
- Décès

=> Le dossier est transmis Article L461-1, alinéa 7(CSS) au CRRMP qui va se prononcer sur
la preuve d’un lien direct et essentiel.

=> Prise en compte de tous les antécédents, hygiène de vie, tabagisme...

V. Déclaration de la maladie professionnelle


● La VICTIME (Maladie professionnelle) déclare la maladie à sa CPAM, en
l’accompagnant d’un certificat médical initial et tous les examens complémentaires
exigés nécessaires.
● L’EMPLOYEUR est informé par la CPAM de la déclaration. Il fournit à la caisse :
○ Des renseignements sur les conditions de travail exposant au risque
○ Une attestation de salaire pour le calcul des indemnités journalières
éventuelles

Rôle du médecin important :


● Rédaction du certificat médical initial
● Informer le malade d’envoyer son certificat médical et dossier à la sécurité social
La sécurité sociale de son côté va mener une enquête administrative où elle vérifie
● Si la maladie figure dans le tableau
● Si elle satisfait les conditions nécessaires pour être dans le tableau
● Si la personne a été exposé, dans quelles circonstances ?

Le médecin-conseil vérifie durée de prise en charge et précise s’il est d’accord avec le
diagnostic. Ils se concertent pour décider de la transmission du dossier au CRRMP, dont l’avis
s’impose à la caisse. La plupart du temps cette transmission se fait, exceptionnel que non, et
elle doit le notifier, pour pouvoir le contester.

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1) Cas n°1 : Mme VR – Hématologiste Refus de vaccination

- Vendredi midi : Blessure profonde par trocard souillé de sang lors d’une biopsie
médullaire.
- Statut sérologique du patient inconnu. Recherche sérologique (VIH, VHB, VHC)
- Dimanche midi : hépatite fulminante B, coma
- Lundi midi : transplantation hépatique
- 20 ans plus tard : 2 transplantations hépatiques, traitement immunosuppresseur
permanent
C’est un accident du travail, un fait soudain survenu lors du travail dont la reconnaissance
ne peut pas être refusée au motif que Mme VR n’est pas vaccinée. (c’est à l’employeur de
vérifier le statut vaccinal de ses employés et si nécessaire d’interdire d’exercer)

Mais sur le coup cela n’a pas été fait. Donc on a été amené à se poser la question de la
possibilité de la reconnaissance de maladie professionnelle plus tard.

On peut voir au niveau de la capsule de Glisson qu’elle n’est plus lisse mais ridée, car le
volume du foie a diminué brutalement. Ceci est dû à la destruction d’un grand nombre de
cellule hépatocytaire par le virus. Ainsi le volume du foie diminue brutalement ce qui est
très grave.

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A) Comment peut-on prendre en charge cette hépatite ?
La première attitude à avoir est de vérifier si la maladie contractée en question est
répertoriée dans les tableaux de maladies professionnelles, et si elle satisfait les
conditions énoncées dans le tableau. (Elle montre comment on cherche, dans le moteur
de recherche du site cité plus haut. Il y a bien l’hépatite fulminante dans le régime
général, il n’y a pas de délai minimal d’exposition).

• Il y a un délai de prise charge qui est de 40 jours


• Dans la colonne de droite sont listées toutes les activités considérées comme à
risque de contracter l’hépatite
• le refus de vaccination n’est pas une raison pour refuser la prise en charge, qui
peut se faire :
- Soit En accident du travail en cas de déclaration par l’employeur
- Soit En maladie professionnelle par le tableau 45

Le fait qu’elle aurait dû être vaccinée n’implique pas qu’elle ne puisse pas être prise en
charge. En revanche l’employeur aurait dû lui interdire d’exercer.

B) Risques en cas d’évolution chronique (si elle n’avait pas eu l’hépatite


fulminante, juste contaminée par le virus) ?
=> tous figurent dans le tableau des MP
● Hépatite chronique active ou non (délai prise en charge 2 ans)
● Cirrhose (délai prise en charge 20 ans)
● Carcinome hépato-cellulaire (délai prise en charge 30ans)
=> Qqun qui aurait quitté sa profession d’hépatologiste depuis 29 ans pour faire vendeur de
cacahouètes et ferait un carcinome hépatocellulaire, pourrait donc être pris en charge au titre
de MP.

C’est un foie cicatriciel avec des zones de cicatrices fibreuses non fonctionnelles mais il
reste du tissu fonctionnel. C’est d’origine virale.

Ex : Tumeur développée à partir des hépatocytes, dans la coupe on voit ce qui caractérise
la tumeur : le coté polychrome de la tumeur. Car il y a des zones verdâtres et d’autres
hémorragiques, et des nodules avec fréquemment des embolies et des thromboses.

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C) Recherches étiologiques à mener
Dans le tableau de MP, on trouve aussi des indications sur les examens utiles à mener. Par
exemple pour l’hépatite B on va avoir comme condition sine qua non d’avoir une sérologie
positive pour l’hépatite B.
On va rechercher aussi d’autres sérologies (chez le patient contaminateur, non pas pcq on
s’intéresse à l’identité de la personne qui a pu contaminer mais pour être au fait de toutes les
maladies que la victime d’accident ou de maladie professionnelle pourrait potentiellement
avoir contracté. Cela fait partie des conditions considérées à risque de provoquer chez les
personnes exposées telle ou telle maladie)
- Sérologie
● Hépatite B
● Hépatite C
- Anticorps, antigène

Cette photo permet juste de nous montrer qu’en microscopie optique on voit le virus.

D) Travaux considérés comme à risque de provoquer l’hépatite B ou C

(=> qui ouvrent le droit à la reconnaissance de maladie professionnelle)

• Voie parentérale
• Produits biologiques
• Laboratoire
• Transfusion sanguine
• Services médicaux et chirurgicaux
• Services de secours
• Ramassage des ordures
• Soins funéraires
De même, pour la tuberculose, le tableau de MP indique que le personnel en contact en
contact avec des produits contaminés ou avec des patients contaminés, est considéré
comme à risque de la contracter et potentiellement d’être reconnu comme atteint de
maladie professionnelle. Un employé de métro qui travaille donc au contact de SDF
potentiellement atteints de tuberculose peut être considéré comme exposé au risque de
contracter la maladie et donc le cas échéant obtenir la reconnaissance de MP.

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E) Moyens de Prévention :
• Vaccination
• Protection contre les piqûres et les coupures
• Conception des outils
• Organisation du travail
• Traitement d’urgence
2) Cas n°2 : Mr G : Boulanger

Contexte : Vous voyez en consultation M.G 27 ans, boulanger depuis l’âge de 16 ans. Il
souffre d’une toux rebelle accompagnée d’une gêne respiratoire avec sibilances majorée en
fin de semaine, s’accompagnant de crises d’éternuement avec rhinorrhée lors des activités
de fleurage. Il existe un TVO (trouble ventilatoire obstructif) avec HRB (hyperréactivité
bronchique)

A. Quels diagnostics évoquez-vous et sur quels arguments ?

Réponse : Asthme et rhinite à la farine chez un boulanger


● Symptomatologie clinique
● Exposition à la farine (facteur de risque d’asthme professionnel) lors des
activités de fleurage

B. Comment déclarer en MP ?

Réponse :
● Rhinite
● Asthme objectivé par épreuves fonctionnelles (EFR)
● Récidivant en cas de nouvelle exposition ou confirmés par test (dans ce cas
c’est avec de la farine)
● Délai de prise en charge : 7 jours

Lors du Certificat Médical Initial (CMI), il faut obligatoirement joindre 2 examens complémentaires
sinon ça ne sera pas traité car considéré incomplet. Donc dans ce cas-là, joindre les tests cutanés
(prick-test) et les résultats des EFR (conditions obligatoires).

En résumé, il nous faut le tableau clinique de l’asthme, un aspect fonctionnelle objective, une
récidive des symptômes lorsque l’individu est exposé et/ou des tests positifs (pas nécessaire d’avoir
les 2), et le délai de prise en charge ne doit pas être dépassé.

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3) Cas N°3 : Mr L : Ponceur de Parquet

Contexte : M.L est salarié d’une entreprise de parquets qu’il ponce. Pendant les vacances, il est gêné
par une obstruction nasale unilatérale. Son médecin étant absent, il se contente des « gouttes » dont
il a habitude ; Il s’en plaint lors de la visite périodique de médecine du travail en septembre.

A. Que redoute le médecin du travail ?

Réponse : Étant un travailleur du bois, le médecin fait l’hypothèse d’un cancer de l’'éthmoïde

B. Que va faire le médecin du travail ?

Réponse :
● Ne pas perdre de temps à une rhinoscopie antérieure inutile (peut être faux négatif)
● Adresser à l’ORL pour :
- Radio de la face
-IRM
-Rhinoscopie postérieure
-Biopsie

C. Peut-on déclarer en maladie professionnelle ?

Réponse : Oui par le tableau 47

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● Le médecin fait le CMI, et le patient fait la déclaration.

D. Quels sont les autres risques de maladies professionnelles ?


Réponse :
● Posture à genoux ou accroupie :
● - Lésions dégénératives du ménisque (tableau 79)
● - Hygromas des genoux (57D)
● Mouvements répétés des membres supérieurs (57ABC)

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