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3/ LA THEORIE DE LA DISSONANCE
INTRODUCTION
Connaître les autres, c’est décrypter leurs identités respectives dans le cadre des
relations sociales que nous entretenons mutuellement.
Accéder à l’identité de l’autre est souvent difficile car nous ne disposons pas de
toutes les informations nécessaires pour nous faire une image juste et de plus, pour
des raisons légitimes, l’autre ne souhaite pas se livrer totalement et entend présenter
seulement certaines facettes de sa personne, selon le contexte dans lequel il évolue.
Connaître est donc un phénomène complexe, tant sur le plan psychologique que sur
le plan social.
Nous les percevons d’abord partiellement par nos sens. Puis, se met en route une
perception sélective par le biais de nos croyances, de nos motivations, de nos
émotions.
Ainsi la façon de s’habiller, l’emploi occupé ou le lieu de la rencontre influencent
notre ressenti. Notre perception entraîne une activité d’interprétation et d’évaluation
des autres et de leurs comportements.
M. BOSRAMIER Formateur/ Consultant MKG, MGT, CCHG
Exemple : Supposons que vous attendiez à un arrêt de bus. Une personne vous
bouscule assez brutalement. Vous vous retournez pour savoir qui vous a bousculé et
trouvez une explication à cet incident.
Si c’est une personne qui porte des lunettes noires et tient une canne blanche dans
sa main, vous en conclurez qu’elle est aveugle et sans doute l’aiderez-vous à se
remettre sur le bon chemin en lui signifiant verbalement que ce n’est pas grave.
S’il s’agit d’un individu un peu arrogant qui ne présente pas ses excuses, vous lui
ferez sans doute la remarque. Mais s’il apparaît violent, peut-être préférerez-vous
ignorer l’incident, par peur ou par sagesse, afin d’éviter que la situation ne dégénère.
Dans l'exemple ci-dessus, vous avez attribué à la personne qui vous a bousculé des
motifs différents à partir d'indices et vous avez réagi très différemment en fonction
de ces attributions. En fait, on dit que l'on infère des motivations à partir
d'indices.
En partant d'un postulat (les aveugles portent des lunettes noires et une canne
blanche) on en déduit que la personne est aveugle et donc qu'elle n'a pas agi
volontairement.
En fait, nous recherchons dans nos expériences afin de situer l'incident dans notre
cadre de référence et de donner une signification à la situation.
Cet exemple est sans ambiguïté alors que dans la plupart des situations de la vie, il
est moins facile de déterminer les raisons des comportements d'autrui.
Le processus d'attribution est très important parce qu'il détermine nos sentiments et
nos comportements à l'égard d'autrui.
Cette erreur est appelée par Lee Ross (1977), l'erreur fondamentale d'attribution.
On privilégie une causalité interne en attribuant à une personne la responsabilité
de ses actes plutôt qu'une causalité externe qui en attribuerait l'origine à la
situation.
a) Définition du préjugé
Exemple : Un mari qui évite de laisser sa femme conduire la voiture familiale parce
qu’il pense que les femmes conduisent mal. Le préjugé existe, comme toute attitude,
se nourrit de croyances.
Préjugé négatif : penser que les femmes conduisent mal, parce que ce sont des
femmes
Préjugé positif : penser qu’un homme en costume - cravate est une personne
sérieuse
Ils servent à exprimer ce que nous sommes et à nous défendre contre l’anxiété
rattachée à l’insécurité ou à un conflit intérieur. Ils font ainsi fonction de défenseurs
de l’estime de soi.
Un préjugé peut devenir une norme sociale et bien des gens l’adoptent par
conformisme. Ils suivront la règle, la norme, la mode. Les préjugés servent à attirer
l’acceptation sociale des personnes partageant les mêmes préjugés.
Exemple : « Vous m’accusez de vol, mais vous savez très bien que des gitans se
sont installés hier dans notre village et vous savez de quoi ils sont capables ! »
M. BOSRAMIER Formateur/ Consultant MKG, MGT, CCHG
c) La catégorisation
Dans le cas précédent on catégorise les femmes comme classe de personne ayant
pour attribut « mauvaise conductrice ». Le fait d’inclure à partir de certains indices
une personne dans une catégorie (féministe, fêtarde, intellectuelle ou sportive…)
permet de prédire son comportement par rapport à une situation donnée.
Exemple : « Jean organise une grande soirée pour fêter la fin des examens, fêtarde
comme elle est Lisa risque fort d’y aller et de partir en dernier ! ». Dans ce cas de
figure on ne sait même pas si Lisa a prévu de s’y rendre et quand bien même aura-t-
elle l’envie de quitter le lieu très tard. Il s’agit de suppositions.
Comme nous l'avons vu, dans toute situation communication interpersonnelle, chacun
cherche à se situer et à situer l'autre.
M. BOSRAMIER Formateur/ Consultant MKG, MGT, CCHG
Si la catégorisation peut s'avérer utile, elle peut aussi devenir caricaturale, notamment
avec des stéréotypes excessifs : « De nos jours, les jeunes sont tous impolis,
beaucoup de chômeurs ne veulent pas travailler... » Ces stéréotypes teintent le
jugement que l'on peut avoir sur une personne et influent sur la relation que l'on
établit avec elle.
Exemple : Lors d’une soirée chez des amis, on vous présente un inconnu. En réalité,
chacun des interlocuteurs est embarrassé ne sachant à qui il a affaire. Très
rapidement, chacun recherche des indices (vestimentaires, registre verbal…), pose
des questions pour connaître l’autre (sa profession, sa ville de résidence). Cette
recherche d’informations a pour but de pouvoir classer, catégoriser l’inconnu le plus
rapidement possible afin de se rassurer sur l’attitude que l’on peut adopter, surtout si
des sujets délicats sont abordés (politique, moraux, religieux).
d) Les stéréotypes
Les stéréotypes : idées que nous nous faisons d’un groupe et qui influencent la
manière dont on en perçoit un membre particulier (exemple : les femmes sont
émotives, les jeunes sont irresponsables).
Nous pouvons ainsi entretenir des stéréotypes sur l’âge, le sexe, la profession, la
nationalité, la religion.
Si certains stéréotypes sont inoffensifs, d’autres présentent des risques majeurs pour
les relations humaines.
Il est impératif d’être critique à l’égard des perceptions prématurées, globalisantes,
voire déformantes.
Il est par ailleurs souhaitable de ne pas croire possible de lire dans les pensées de
l’autre.
M. BOSRAMIER Formateur/ Consultant MKG, MGT, CCHG
1 / LE CONCEPT DE SOI
C’est dans l’interaction avec autrui que se constituent notre conscience de soi et la
perception de notre identité. Pour le sociologue américain G. Mead, le soi (la
conscience de soi) est le résultat des relations avec autrui dans un contexte donné et
des normes sociales : il naît de l’expérience sociale. D’où le rôle important de la
communication dans la construction identitaire.
L’individu perçoit les réactions qu’il engendre chez les autres. Il apprend également à
imiter, puis à intérioriser les rôles de ceux-ci. Ainsi, les jeunes enfants jouent au
papa, à la maman, au médecin… L’enfant se socialise et construit son identité dans
les interactions. Il apprend des stéréotypes comme : « les garçons ne pleurent pas,
les filles aident leur mère à la cuisine… ».
Nous avons tendance à attribuer nos erreurs à la situation et à nous octroyer le crédit
de nos succès, à nous percevoir en général comme « supérieurs à la moyenne », à
protéger et à rehausser l’image de soi par différents moyens : c’est ce que l’on
appelle le « biais auto-avantageux ».
Exemple : L’élève qui dit : « J’ai échoué à cause du prof de maths », « J’ai réussi
grâce à mon travail ».
Pour Bateson et Dilts, l’homme est un système auto-organisé qui assure par lui-
même son développement et sa cohérence. Il est intéressant selon eux de
schématiser le fonctionnement de l’être humain de la manière suivante :
Les 7 niveaux logiques de Dilts, en partant du bas vers le haut, passent des aspects les plus concrets
vers les aspects plus intérieurs (jusqu'à l'identité). Dilts les schématise dans une pyramide qui est
traversée par les objectifs (qui apportent la motivation, le sens: qu'est-ce que je veux?) et les
émotions (porteuses ou négatives: qu'est-ce que je ressens?).
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a) Le contexte de l’environnement
Ce sont toutes les réactions, perceptions, réflexes de l’individu face aux conditions
extérieures qu’il peut vivre, à un moment donné, dans un lieu donné, selon des
circonstances données. C’est le contexte dans lequel l'individu se trouve plongé. Les
personnes de l'entourage, le cadre géographique, social, économique. Les
contraintes temporelles qui s'imposent.
Le deuxième niveau comprend les gestes, les conduites élémentaires, les paroles,
les déplacements, les mimiques, le paralangage, les émotions, les ressentis
physiques qui sont associés à l’expression de l’individu. Cela comprend les actions
que l'individu effectue dans son environnement. C'est le seul aspect qu'on puisse
objectivement connaître de quelqu'un sans savoir ce qui se passe dans sa tête, les
comportements étant observables.
Exemple : Une personne ayant pris conscience du contexte de l’environnement et
du comportement de son interlocuteur modifiera le ton de sa voix, utilisera un autre
vocabulaire.
Une attitude est un état de l'esprit, une façon de se positionner par rapport à quelque
chose, à quelqu'un, à une idée... Nous n'avons pas directement accès aux pensées
des autres. Une attitude est inférée à partir des comportements d'une personne (un
parent gronde un enfant qui fait du bruit) ou des propos qu'elle tient (« je pense que...
je trouve que cette voiture n'est pas très belle»).
Une valeur est un principe de référence qui permet de définir ce qui est considéré
comme bien ou comme mal. Elle est le fondement d’une conduite reconnue comme
idéale. Elle guide nos comportements.
Une valeur partagée par un ensemble d’individus est appelée valeur sociale.
L’ensemble des valeurs d’un groupe ou d’une société constitue un « système de
valeurs » morales ou religieuses.
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Une croyance est ce que l’on croit être vrai, ce que l’on considère comme vrai par
rapport à une idée, une chose, une personne. Donc une croyance a pour critère la
vérité.
e) L’identité
3 / LA THEORIE DE LA DISSONANCE
Les individus ont besoin de consonance dans leurs croyances, valeurs et attitudes.
Toutes dissonances motivent la personne à réduire celle-ci pour rétablir la
consonance. Il existe cependant de nombreuses situations qui sont sources de
dissonances (on aime s’exposer au soleil mais on pense que c’est mauvais pour la
peau avec risque de cancer. On fume alors que l’on pense que c’est dangereux pour
la santé.)
Une autre réponse possible à la tension est de changer ses croyances ou modifier
son comportement mais nous devons alors faire face à une résistance du
changement. Le changement demande un travail sur soi important.
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Si nos valeurs, croyances et attitudes se construisent dans les relations avec les
autres, le fait de ne pas partager celles-ci avec un interlocuteur pose des problèmes
de communication.
Ces dissonances donnent lieu à des tensions nécessitant la mise en œuvre de
stratégie personnelles, voire d’un travail sur soi.
Elles requièrent des qualités d’écoute, de compréhension de l’autre et de soi mais
aussi demandent de savoir « méta-communiquer » pour mieux comprendre la
situation et l’objectiver (faire preuve de lucidité et de bonne foi).
Enfin, elles peuvent amener à argumenter et chercher à convaincre l’autre de
changer de comportement, d’attitude, voire de croyance ou de valeur.
Exemple : Dans l’activité quotidienne d’un dirigeant, le registre instinctif gère son
énergie physique et psychique, son tonus, son métabolisme, sa vigilance, sa
réactivité, sa hargne, sa volonté d’aboutir et surtout son stress. Chez son
collaborateur, ce registre gère sa volonté d’aboutir ou son attentisme, son besoin de
sécurité et de garantie, son aptitude à changer ou ses résistances au changement.
C’est celui de l’expression de nos désirs et de nos besoins. Il gère l’écoute, l’aide, la
générosité, et plus généralement toutes les formes de coopération ou de conflits.
Le registre émotionnel est particulièrement mobilisé pour créer un climat de
reconnaissance et de confiance entre deux individus.
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C’est celui de la réflexion et du mental. Il est mobilisé quand l’individu veut savoir,
comprendre, connaître et disposer d’informations et de données. Il analyse
logiquement la situation. Il valorise l’objectivité.