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PSYCHOLOGIE DES GROUPES ET

INTERGROUPES

Université d’Abomey-Calavi (UAC)


Faculté des Sciences Humaines et Sociales (FASHS)
PSYCHOLOGIE DU TRAVAIL ET DES ORGANISATIONS
Juillet 2021

Fidèle Marc HOUNNOUVI


Psychologue Clinicien,
Expert en Sante Communautaire

1
DESCRIPTION DU COURS
• Identification
• 1.1 Université d’Abomey-Calavi
• 1.2 Année académique: 2018-2019
• 1.3 Etablissement : FASHS
• 1.4 Domaine : 5 (Science de l’homme et de la
société)
• 1.5 Mention : PSYCHOLOGIE
• 1.6 Spécialité : PTO
• 1.7 Grade (Lice nce, Master, PhD) : Licence
DESCRIPTION DU COURS
Année Masse horaire Nombre de Semestre Jour/horaire Local/Amphi
d’études crédit
(Nombre A
d’heures) communiquer
2ère année 1 S2 En ligne
chaque
 CM : 15 semaine
 TP-TP : 5
 TPE : 5
Enseignante responsable

Charge du cours
Professeure Sylvie de CHACUS. Nom et prénoms : Fidèle Marc
Vcice Doenne FASH/ Coordonnatrice Filiere PTO HOUNNOUVI
Grade :Enseignant Professionnel
Email : fmhounnouvi@gmail.com
Tel : +22967674666
PRESENTATION GENERALE DU COURS
• 1- Pré requis :
• Pour mieux comprendre le présent cours, il faut se rappeler
les notions en techniques d’ intervention sur le groupe, les
theories en psychologie sociale.

2- Objectif général du cours :


Ce cours vise à rendre l’étudiant capable d’appréhender des
réalités de base au sein des groupes ou d’équipes et de les
analyser au moyen de modèles diagnostiques ou d’intervention.
Ces réalités seront principalement abordées dans le contexte du
monde du travail et des organisations.
PRESENTATION GENERALE DU COURS
4- Compétences à développer :
• Au terme de ce cours, les étudiants devraient avoir acquis les
compétences nécessaires pour :
– Distinguer et reconnaître différents types de groupes
– Décrire les conduites et les rôles individuels adoptés dans les groupes
– Diagnostiquer des phénomènes de groupe négatifs (conflits, pensée
de groupe, etc.)
– Reconnaître et résoudre collectivement des problèmes
– S’ajuster et exploiter les différences individuelles dans le travail en
équipe
– Tirer parti ou susciter des dynamiques positives dans les groupes
– Mieux gerer les relations entre differents groupes.
PRESENTATION GENERALE DU COURS
5- Description du cours :

• Le groupe et ses caractéristiques

• Les conduites et rôles individuels dans les groupes

• Interactions en groupe

• Les Relations intergroupes


PRESENTATION GENERALE DU COURS
5- Description du cours :
• Chapitre 1er : Le groupe et ses caractéristiques
– La notion de groupe
– Les types de groupe en psychologie Sociale
– La dynamique des groupes
– La structure des groupes
• Chapitre 2 : Les conduites et rôles individuels dans les groupes
– Les différences individuelles dans les groupes
– Les participants et leurs rôles
– Les normes
PRESENTATION GENERALE DU COURS
5- Description du cours :
• Chapitre 3: Interactions en groupe
– La gestion des conflits
– La prise de décision en groupe
– L’efficacité des équipes de travail
– Le leadership ou comment mobiliser une équipe?
• Chapitre 4: Les Relations intergroupes
– L'endogroupe et l'exogroupe
– L'explication intrapersonnelle
– L'explication au niveau intergroupe
– Le préjugé et la discrimination

PRESENTATION GENERALE DU COURS

5- Méthodes d’enseignement et activités


d’apprentissage :

Ce cours mise sur plusieurs méthodes pédagogiques :


exposés magistraux, ateliers et travaux de groupe,
questionnaires et exercices de réflexion individuelle,
étude de cas. L’objectif est de favoriser l’apprentissage
par l’expérience concrète (EC), l’observation de situation
(O), la conceptualisation abstraite (CA), et
l’expérimentation active (EA).
PRESENTATION GENERALE DU COURS
6- Modalités d’évaluation : Il y aura deux types
d’évaluation : Une évaluation des exposés et travaux
individuels qui sera couplée avec un examen écrit pour
juger des acquisitions de l’étudiant.

• 6.1 Moyens : Les copies de travaux de groupe ou


individuels
• 6.2 Pondération : Travaux individuels et Travaux de
groupe : 40%, Examen écrit : 60%
PSYCHOLOGIE DES GROUPES ET
INTERGROUPES

CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE

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CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE

• A. DEFINITIONS

• Pour D. Delignères et P.Duret. in «Lexique thématique en


STAPS», VIGOT, Paris, 1995,
• “forme de classification opérée par les individus eux-
mêmes et qui ne peut se confondre avec une forme
institutionnelle particulière. Le groupe à l’inverse de la
catégorie socio-professionnelle où les personnes
peuvent très bien ne pas se rencontrer, repose sur la
mise en présence”.les membres du groupe doivent
exister, être présents physiquement.
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE

• A. DEFINITIONS
• Lewin.K in «Frontiers in group dynamics », Human
relations 1947, défini le groupe comme «ensemble des
individus qui partagent un destin commun».  les
membres du groupe doivent avoir un objectif commun,
un but à atteindre
• Sherif.M., in «Intergroup relations and leadership»,
1962, le définit comme un «ensemble d’individus
amenés à réaliser un but commun par leurs activités
interdépendantes(..) Structure sociale implicite ou
formelle».
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE

• A. DEFINITIONS
• Rey.J.P , in Le groupe», Edition EPS «Pour l’action», 2000,
«Un groupe n’est pas un simple rassemblement d’individus.
C’est un espace social dans lequel les membres interagissent,
communiquent, forment des sous groupes en fonction des
affects qu’ils ressentent les uns vis à vis des autres.»  les
membres du groupe doivent éprouver des affects (sentiments
par exemple) les uns vis à vis des autres.
• Ce qui apparaît donc comme fondamental c’est la notion de
but à atteindre, la mise en présence et la notion
d’interdépendance. Par conséquent, on trouve 5
caractéristiques du groupe.
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• A. DEFINITIONS
• Identité collective (Traits de caractéristiques commun aux
membres du groupe, reconnaissables)
• Sentiment d’intention commune ou objectifs communs. (But à
atteindre)
• Modalités structurées de communication (Échange de
l’information au sein du groupe pour faciliter l’atteinte du but)
• Interdépendance au niveau de personnes ou de la tâche
(Interagir pour réaliser la tâche, par exemple se répartir les
taches, travailler ensemble, mettre au point une stratégie)
• Attirance interpersonnelle (Relations courtoises ou au mieux
affinités, qui facilitent l’échange d’information et le travail en
commun).
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• On recense plusieurs types de groupes en psychologie
sociale, selon les auteurs mais seulement certains
correspondent à la définition précédente du groupe.
Lorenzi-Cioldi. Fin «individus dominants et groupe
dominés», PUG, Grenoble, 1988, identifient:

• Le groupe agrégat: ensemble d’individus relativement


indifférenciés les uns des autres, sans véritable relation
ou liens entre eux, caractéristiques interchangeables.
Souvent un groupe dominé. Par exemple, individus dans
une file d’attente de caisse.
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• Les individus poursuivent un objectif commun (passer à la
caisse ou obtenir leur UE dans leur option), sont en présence
physiquement (dans la file ou dans le cours) mais n’ont pas
forcément d’interdépendance entre eux (ne se connaissent pas
donc ne s’aident pas à mettre les courses sur le tapis ou ne
s’entraident pas dans le cours sauf sur requête de l’enseignant).
• Par contre des relations peuvent apparaître sur la durée de
mise en présence de ces individus, notamment dans se second
cas (semaines de travail en commun et obligation
d’interactions). Dans ce cas le groupe peut devenir fonctionnel.
Dans le cas de la file d’attente, les auteurs pensent que seuls
des évènements fâcheux ou conflictuels pourraient amener les
individus à interagir(prise d’otage par exemple,…)
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• groupe collection:
• Ensemble d’individus ayant leur propre spécificité, et qui
conservent leur singularité. C’est généralement un groupe
dominant. Chaque membre est autonome et responsable.
Comme pour le groupe agrégat, l’interdépendance n’est pas
immédiate si les individus ne se connaissent pas.
• Par contre, la spécificité de chacun des individus, la singularité
peut amener les interrelations plus rapidement car les conflits
risquent d’apparaître beaucoup rapidement (divergences de
pensées, d’idées ou d’action). Si chacun des individus est capable
de remplir des taches différentes (exemple différents postes en
option sport collectifs, les interactions vont se mettre en place
d’elles mêmes comme les stratégies ou répartition des rôles).
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• groupe minoritaire:
• ensemble d’individus qui éprouvent le besoin de se rendre
visible pour faire reconnaître leurs opinions: ce sont des
«originaux». Ils pratiquent en général des activités
minoritaires (roller, skate, etc..). rentrent en conflit avec les
valeurs traditionnelles. Refusent la conformité aux
comportements, opinions et valeurs communément admises.
Son influence depend de sa visibilité sociale.
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• groupe déviant:
• comme le groupe minoritaire à la différence de sa conduite
sociale déviante(hooligans).
• Ainsi, le conflit d’opinion semble être un des facteurs de sa
constitution alors que l’on aurait tendance à penser le
contraire (se mettre en groupe parce que l’on pense la même
chose).
• C’est comme si la divergence d’opinion favorisait
l’émergence des groupes. Cette divergence peut être
interne au groupe (émergence des rôles) ou externe (les
groupes se constituent par opposition à d’autres groupes
déjà existants).
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• groupe déviant:
• Pour D.Oberlé in «Vivre ensemble», revue Sciences Humaines
H.S n°94, 1999, «c’est dans l’interdépendance de ses membres
qu’un groupe se forge». Ce qui fait donc la différence entre les
collections, agrégat et un véritable groupe ce sont les liaisons
qui existent entre les membres:
• lien imaginaire (désirs et rêves des membres du groupe)  lien
fonctionnel (techniques ou savoir faire partagés)  lien normatif
(adhésion à un système de valeurs, de normes)
• Aussi, il apparaît que le groupe existe en tant que tel, si les
membres du groupe ont décidé d’être ensemble(à la différence
d’une classe par exemple), c’est l’un des facteurs essentiels à la
dynamique de groupe.
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• B. DYNAMIQUE DE GROUPE
• Les liens qu’entretiennent les membres, l’interdépendance
constituent la dynamique de groupe. L’action des uns, entraine une
réaction des autres, amenant ainsi l’équilibre au sein du groupe.
• Une dynamique au premier sens du terme doit être comprise
comme une energie, une force supplémentaire qui permet à une
structure de fonctionner. En psychologie sociale, on parle de
dynamique de groupe pour designer le fait qu’un groupe est une
structure qui évolue dans le temps.
• « L’interdépendance de ses membres et la présence d’un objectif
commun génèrent des forces à l’origine des évolutions et des
changements à l’intérieur d’un groupe, visant à assurer son
équilibre.
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• B. DYNAMIQUE DE GROUPE
• REY.J.P (op cit). Ce sont donc les «les régulations, les corrections
adaptatives dans la structure du groupe» qui assurent l’équilibre.
Par exemple, dans une équipe sportive, un joueur va avoir besoin
de soutien psychologique (baisse de son estime de soi par
exemple), un autre va avoir besoin d’un soutien technique (baisse
de son efficacité), un autre aura besoin d’explications plus
approfondies sur le déroulement du match par exemple (soutien
cognitif).
• Ces «besoins» seront source de déséquilibre pour l’ensemble du
groupe et la dynamique se mettra en place lorsque l’action des uns
(entraineur leader y compris) apportera des solutions aux
problèmes des autres (chaque membre est régulé mais aussi
régulateur).
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• B. DYNAMIQUE DE GROUPE
• Pour l’ensemble des auteurs, l’efficacité de la dynamique dépend:de
la taille du groupe, de l’acceptation sociale au sein du groupe, mais
surtoutde l’existence d’un projet d’intérêt collectif (Monteil, 1989).
• Taille du groupe:
• Les «petits groupes» sont plus propices à la mise en place de
dynamique car les conflits sont proportionnels aux nombre des
membres du groupe. Groupe de base: 4/5 personnes, Groupe
restreint: 8 à 12 personnes
• Groupe secondaire: groupe classe dont les rapports sont régis à
partir de règles préétablies, ce qui le rend peu fonctionnel et peu
dynamique selon Vayer(1993). Les psychologues pensent même que
le format 25/30 (type classe) est producteur d’angoisse (menace
pour l’identité personnelle).
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• B. DYNAMIQUE DE GROUPE
• Acceptation sociale
• L’acceptation sociale renvoie au degré d’appartenance d’un
individu à un groupe. Plus cette acceptation est grande plus
l’individu sera à même de créer et gérer une dynamique. De
même que dans un groupe existent des attractions et répulsions
entre les membres (relations interpersonnelles). La dynamique
existe lorsque les répulsions sont minimes.
• Test sociométrique de Moreno J.L. in «psychothérapie des
groupes et psychodrame», PUF, 1965. On demande aux sujets de
choisir 2 partenaires pour:
• visionner une vidéo et faire des statistiques du match
• organiser un échauffement
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• B. DYNAMIQUE DE GROUPE
• Acceptation sociale
•  organiser une soirée après Ainsi, on a 3 dimensions d’indices:
• l’indice d’acceptation sociale(nombre de fois où l’on a été choisi en
général, ex 15 fois)
• indice de réceptivité sociale(nombre de fois où l’on a été choisi par le
même participant)
• indice de d’expansion affective(choisi pour l’ensemble des activités) On
mesure les scores en divisant l’indice d’acceptation sociale le plus élevé
(15 fois par exemple) par 4: 0-3, 4-7, 8-11 et 11-15. En traçant ensuite les
flèches de relations on trace le portrait dynamique du groupe.
• Ainsi apparaissent les isolés, les cliques (plus de 2 joueurs qui se
choisissent réciproquement), les paires et les chaînes. (Ce sera l’objet du
TD n°1) On peut donc voir apparaître les relations interpersonnelles
(attractions et répulsions).
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• B. DYNAMIQUE DE GROUPE
• Projet d’intérêt collectif:
• Il renvoie à ce que les auteurs appellent (voir partie
définition) le but ou le destin commun. Les groupes ne
peuvent fonctionner que s’ils ont des taches à remplir,
quelque chose à faire, à atteindre (tache collective et non pas
individuelle). Selon la nature du groupe ou tout du moins les
raisons qui poussent les individus à être ensemble, les projets
sont de nature différente. Pour les groupes sportifs, le projet
repose souvent sur le gain d’un match, classement sur une
saison, etc… mais les projets peuvent aussi dépasser la
principale activité comme organiser des soirées pour collecter
des fonds, vente de tee shirts, etc…
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• B. DYNAMIQUE DE GROUPE
• Projet d’intérêt collectif:
• Même les groupe «d’amis» ont forcément des projets comme
partir en vacances, manger au restaurant, etc.. et la
dynamique se met en place pour connaître le lieu des
vacances, du restaurant, l’heure, le jour, etc… Qui décide? Qui
est d’accord? Qui préfère tel ou tel endroit? Se mettent alors
en place les compromis, concessions, les votes à majorité,
unanimité, etc… donc les régulations et surtout la répartition
des rôles dans le groupe (construction de la structure du
groupe).
• La dynamique, les forces impliquées n’existent donc que si le
groupe a un projet.
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• C. LA STRUCTURE DU GROUPE :
• On trouve dans le groupe, une organisation en
rôles, une hiérarchie de pouvoir et de statuts (par
exemple l’équipe). Cette organisation dépend des
interactions entre ses membres, la façon dont ils se
perçoivent, ajoutées à cela, leurs attentes
personnelles et collectives. Pour qu’un groupe
forme une équipe efficace, 2 caractéristiques
importantes:
– Les rôles attribués aux membres
– Les normes définies au sein du groupe
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• C. LA STRUCTURE DU GROUPE :
• Rôle: Ensemble des comportements souhaités ou requis
de la part d’une personne qui occupe une position donnée
au sein d’un groupe comportement lié au statut. Aspect
dynamique du statut (attitudes et comportements).
Exemple: leader de l’équipe

• Statut: position des individus les uns par rapport aux


autres. Exemple: Capitaine de l’équipe
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• C. LA STRUCTURE DU GROUPE :
• Le statut dépend parfois du comportement et du rôle de
l’individu dans le groupe. Par exemple le capitaine (statut)
est souvent celui qui régule et prend des décisions,
dynamise l’équipe, communique avec tous les membres, est
le plus performant au regard de l’atteinte du but
(comportement) , c’est donc le leader (rôle). Pour Bales.R.
in «Interaction process analysis», Chicago, 1950, il y a 3
dimensions pour différencier les rôles
– L’activité(membres plus ou moinsactifs)
– Type de sociabilité(positive)
– Investissement dans la tâche(atteinte des buts du groupe)
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• C. LA STRUCTURE DU GROUPE :
• On distingue également 2 sortes de rôles:
• Les rôles sociaux:
– renvoient aux statut et positions au sein d’un groupe. Par exemple, le leader/capitaine
pour les raisons citées précédemment.
• Les rôles sociétaux:
– renvoient aux statuts et positions au sein de la société. Par exemple, un leader qui
aurait les qualités précédentes mais qui aurait en plus un âge plus élevé que les autres
membres du groupe (respect de la position des «anciens» dans la société, patriarche) et
un statut plus élevé (chef d’entreprise ou métiers hiérarchiquement reconnus par
exemple).

– Ces 2 types de rôles existent indépendamment l’un et l’autre et la confusion entre ces
rôles sociaux et sociétaux n’a pas lieu d’être dans une équipe sportive, mais on y a
parfois recours pensant résoudre les conflits de décisions (exemple de désaccord sur le
choix du capitaine à compétences de leader égales). La décision issue de la confusion
des rôles peut devenir nouvelle source de conflit, notamment s’il existe des rôles non
officiels au sein du groupe;
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• C. LA STRUCTURE DU GROUPE :
• Rôles Officiels (entraîneur, capitaine d’équipe). Ces rôles sont définis par
la structure et correspondent à des attentes spécifiques pour le reste du
groupe.
• Rôles Non officiels,
• par ex pouvoir et structure sociale au sein d’une bande. Ces rôles peuvent
évoluer. On parle alors du leadership non officiel (c’est à dire non reconnu
des instances qui définissent les rôles). Ce phénomène est souvent
observable dans les classes scolaires difficiles. Le leader officiel (reconnu
par l’enseignant et l’administration) possède le statut de délégué de classe
mais ne joue peut être pas forcément son «rôle» de leader au sein de la
classe. Souvent la norme à laquelle il adhère (la norme scolaire basée sur
le travail, le progrès, etc..) est différente de celle de la classe (norme «anti-
scolaire» basée sur le chahut…) et donne lieu à la reconnaissance d’un
autre leader mais non officiel («le perturbateur de la classe»)
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• C. LA STRUCTURE DU GROUPE :
• Tout comme la confusion entre les rôles sociaux et
socétaux, la présence de rôles officiels et non officiel au
sein d’un groupe nécessite une forte gestion de la part des
membres et se pose souvent comme source de conflit.
• On voit donc à travers ces rôles l’importance du LEADER
ou LEADERSHIP. Leadership: à la fois un processus
(influence) et une propriété (qualité et capacité de
l’individu). Pour BARROW, 1977, le leadership est «un
processus de comportement qui pousse les individus et les
groupes à atteindre les objectifs fixés».
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• C. LA STRUCTURE DU GROUPE
• NORMES DES GROUPES ET CONFORMISME.
Norme:
ce qui est désirable et fait valeur de quasi description. Une
«norme» est un niveau de rendement, un modèle de
comportement ou de croyance. On peut fixer les normes de
façon officielle ou non officielle. Par exemple, norme de
productivité comme le nombre d’heures d’entraînement par
semaine (fixé par le club et que le joueur peut augmenter à
son gré).
Dans un groupe, les normes sont créées progressivement,
«par tâtonnements successifs puis par influence mutuelle»
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• C. LA STRUCTURE DU GROUPE
• NORMES DES GROUPES ET CONFORMISME.
Norme:
selon Oberlé.D (op.cit), c’est la «normalisation» à l’inverse du
conformisme (intervient lorsque les normes existentdéjà dansle
groupe). Par exemple, l’heure du début de l’entrainement est
18h (norme officielle) et les joueurs ont pris l’habitude d’arriver
sur les lieux environ une demi-heure à l’avance (norme non
officielle) pour se préparer et commencer à l’heure. Un nouvel
élément aura le choix de se fixer sur la norme officielle ou non
officielle, sachant que pour la dynamique il aura tendance à se
calquer sur la norme non officielle.
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• C. LA STRUCTURE DU GROUPE
• NORMES DES GROUPES ET CONFORMISME.
Norme:
En psychologie sociale, on parle de normes sociales, reconnues
ou non par le droit (institutionnel), partagés à des degrés divers
par les différents groupes sociaux qui composent une société à
un moment donné de son histoire (L.Mucchielli, in «La
découverte du social,…», 1998). Ainsi certaines normes
apparaissent comme contraignantes, c’est à dire celles qui
entraine une sanction juridique ou physique (les normes
familiales, normes officielles) et d’autres moins mais qui
régissent notre vie quotidienne (façon de s’habiller, de parler, de
se comporter, etc…).
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• C. LA STRUCTURE DU GROUPE
• NORMES DES GROUPES ET CONFORMISME.
Norme:
Les normes peuvent être énoncées de manière claire
(règlement intérieur par exemple) mais souvent, elles
apparaissent comme implicites: «ce qui se fait et ce qui ne se
fait pas»!!!. Dans tous les cas, une norme, quelle qu’elle soit,
se respecte (conformisme) ou dans le cas contraire on parle de
«déviance».
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• C. LA STRUCTURE DU GROUPE :

L’efficacité du groupe provient de la


compréhension et de l’acceptation des rôles. La
confusion des rôles nuit au rendement du
groupe.
CHAPITRE PREMIER: LE GROUPE
• C. LA STRUCTURE DU GROUPE :

Exposes sur
- Les facteurs qui affectent les comportements
et les résultats intergroupes.
- Niveaux et sources de conflits.
- Différents types de conflits.
- Les méthodes de gestion des conflits.
PSYCHOLOGIE DES GROUPES ET
INTERGROUPES

CHAPITRE 2: : LE LEADERSHIP

41
Le Leadership

Une forme de pouvoir


qui influence les autres
Le Leadership

Le pouvoir d’exercer une influence sur


d’autres individus pour atteindre un objectif
spécifique, dans une situation donnée.
3. La différence entre un manager et un leader

Quelle est la différence entre


un manager et un leader?
« Gestion » # « leadership »

Un gestionnaire a des
Un leader dispose d’un
compétences en matière
pouvoir d’influence
de planification,
sur les autres.
d’organisation,de contrôle,etc.

On peut trouver des gestionnaires qui ne disposent pas


de toutes les qualités d’un leader et des leaders qui
.n’ont pas les compétences d’un gestionnaire
Les caractéristiques d’un manager et d’un Leader

Un manager Un leader
 Administratif  Innove
 Est « une copie »  Est un « original »
 Assure le maintien de l’organisation  Fait progresser l’organisation
 S’intéresse surtout aux systèmes et aux  S’intéresse surtout aux gens
structures
 Se fie au contrôle
 Inspire la confiance
 Envisage les choses à court terme
 Envisage les choses à long terme
 Se demande quand et comment
 Se demande quoi et pourquoi
 Fixe son attention sur le bénéfice net
 Fixe son attention sur l’horizon
 Imite
 Crée
 Accepte le statu quo
 Remet en cause le statu quo
 Se comporte en bon petit soldat
 Prend ses propres décisions
 Fait bien les choses
 Prend les bonnes initiatives
Comment développer son leadership ?
Pour pouvoir être leader
n’est pas une chose
facile
4.Développer son leadership
4.1. Six Règles de conduite d’un leader

1. Toujours éviter le laisser faire, et exercer le pourvoir que l’on a;


2. Encadrer, mais ne pas enfermer, faire confiance mais être
ferme;
3. Être constant dans l’effort;
4. Être vigilant dans l’application de normes et de règles
raisonnables,
5. Être participatif;
6. Adopter un style de direction en harmonie avec son caractère.
4.Développer son leadership
4.2. Devenir leader

 Veiller sur les intérêts des autres


 Inspirer confiance,
 Savoir poser les bonnes questions,
 Prendre les initiatives appropriées
 S’intéresser aux résultats.
 Se montrer capable d’amener ses
subordonnés à accomplir leur tâches.
 Parvenir souvent à atteindre ses objectifs,
4.Développer son leadership
4.3. Les 5 forces du leader

1.Capter l’attention de l’entourage:

 Par l’engagement dont le leader fait preuve et non


pas avec les idées qu’il véhicule
4.Développer son leadership
4.3. Les 5 forces du leader

2.Communiquer l’essentiel de la situation :

Savoir partager sa vision avec les membres de


l’équipe.

Ces derniers ont besoin de savoir le « qui »


Le « quoi », le « quand » du projet et non pas
seulement le « comment »
4.Développer son leadership
4.3. Les 5 forces du leader

3.Garder la confiance des personnes:

 Inspirer confiance non pas en recherchant un


consensus, mais en se montrant clair et constant
dans ses orientations majeures.
4.Développer son leadership
4.3. Les 5 forces du leader

4.Se maîtriser :

 Connaître ses propres forces et faiblesses.


 Percevoir tout ce qui ne va pas comme une source
d’apprentissage et une leçon à tirer.
 Ne pas avoir peur des critiques mais s’en servir
pour améliorer son style de leadership.
 Faire continuellement son examen de conscience.
4.Développer son leadership
4.3. Les 5 forces du leader

5.Savoir déléguer:

 S’entourer de personnes compétentes.


 Savoir mobiliser l’intelligence de ses subalternes.
 Déléguer est de faire en sorte que les autres
fassent et maîtrisent .
 Faire une cession courageuse aux subordonnés
des pouvoirs de décisions.
4.Développer son leadership

Etre leader, c’est savoir servir:

• Signaler l’avenir
• Engager les personnes et les faire grandir
• Réinventer sans cesse
• Valoriser les résultats et les relations
• Incarner les valeurs
• Réfléchir toujours
LES SOURCES DE POUVOIR DU LEADER
Deux sources:
• L’ORGANISATION (lois et règlements du
groupe)
– Le pouvoir issu de la légitimité
– Le pouvoir de récompenser
– Le pouvoir de coercition
• LA PERSONNE DU LEADER
– Le pouvoir de la personnalité
– Le pouvoir de la compétence
LES CONDITIONS D’UN LEADERSHIP EFFICACE

Etre visionnaire
Une communication
signifiante

Leadership efficace
SUCCES

Savoir se comprendre
Savoir déléguer ses
soi-même
pouvoirs
LES STYLES DE LEADERSHIP
PSYCHOLOGIE DES GROUPES ET
INTERGROUPES

CHAPITRE 3 : Quelques théories explicatives du


fonctionnement d’un groupe

60
Quelques théories explicatives du
fonctionnement d’un groupe
• La théorie du bouc émissaire ou théorie de la frustration
de Dollard, Miller, Mowrer et Sears (1939)
• représente le rapport frustration / agression selon lequel
toutes frustration entraîne des réactions agressives.
• Ces réactions agressives sont dirigées vers la ou les
personnes responsable de la frustration.
• Lorsque les frustrations s'accumulent et que l'agression ne
peut être renvoyée à la personne responsable de la
frustration, alors un bouc émissaire peut être désigné et
peut devenir la cible de préjugés, d'agressions, ou de
discriminations.
Quelques théories explicatives du
fonctionnement d’un groupe
• La théorie de la brebis galeuse de Marques, Yzerbyt et
Leyens (1988)
• permet de rendre compte de la façon dont les
individus perçoivent et évaluent une personne-cible
qui se conduit, soit de façon conforme (normative), soit
de façon contraire (déviante) à leurs attentes.
• Que cette personne-cible appartienne au même groupe
(endogroupe) ou à un autre groupe (exogroupe).
• L'effet brebis galeuse correspond à un comportement
de groupe.
Quelques théories explicatives du
fonctionnement d’un groupe
• La théorie des conflits réels développe par Sherif (1966)
• démontre que c'est la compétition pour l'acquisition et
le contrôle des ressources naturelles et
(ou) économiques qui serait à l'origine des conflits
intergroupes.
• Dans le cas de relations compétitives entre les groupes,
les caractéristiques génératrices de comportements
conflictuels sont attribuées à l'autre groupe.
• Dans le cas de relations coopératives la concurrence
intergroupe serait à la base des stéréotypes, des
préjugés et de discriminations.
Quelques théories explicatives du
fonctionnement d’un groupe
• La théorie de l'identité sociale de Tajfel est complémentaire à la
théorie des conflits réels.
• Selon cette théorie, la catégorisation sociale permet à l'individu
de se définir comme membre de groupes particuliers (auto-
catégorisation) et entraîne un besoin de maintenir ou d'atteindre
une identité sociale positive.

• Cette théorie permet l'étude des conflits intergroupes en


postulant que la seule catégorisation en deux groupes distincts
entraine un phénomène de discrimination à l'encontre de l'autre
groupe (l'exogroupe) uniquement dans le but de se différencier et
d'obtenir une identité collective propre à son groupe
d'appartenance (l'endogroupe).
Quelques théories explicatives du
fonctionnement d’un groupe
• La théorie de la dominance sociale proposée par
Sidanius et Pratto (1999)
• indique que dans toute société organisée, on retrouve
l'idée d'une hiérarchie entre les groupes sociaux.
• Cette hiérarchie sociale, fondée sur l'appartenance à des
groupes distincts serait à l'origine des conflits
intergroupes et de toutes formes d'oppressions sociales.
• Les groupes dominant développeraient des idéologies
afin de légitimer les inégalités et de maintenir leur
statut.
Quelques théories explicatives du
fonctionnement d’un groupe
• La théorie de la privation relative de Berkowitz (1972), Crosby
(1976), Guimond et Tougas (1994)
• se définit comme le sentiment d'insatisfaction qui découle de
comparaisons négativement perçues.

• Selon cette théorie, les individus tendent à réagir aux


comparaisons injustes, où ils estiment avoir le droit de
posséder les mêmes attributs que ceux à qui ils se comparent.

• La privation relative est un sentiment de mécontentement qui


apparaît dans des situations de comparaison sociale et qui
prédispose les individus à la révolte.
Quelques théories explicatives du
fonctionnement d’un groupe
• La théorie de la justification du système de Jost
et Banaji (1994).
• L'idée centrale de cette théorie est que le
système sociale maintient et se perpétue grâce
aux stéréotypes sociaux.
• Les stéréotypes apparaissent comme un moyen
d'emprise des groupes dominants sur les groupes
dominés, ils visent à maintenir le statuquo entre
les groupes, en dépits des inégalités.
Quelques théories explicatives du
fonctionnement d’un groupe
• La théorie de la dissonance cognitive de Léon Festinger
(1957)
• permet de comprendre certains processus de
changement d'un individu au sein d'un groupe par
exemple. Festinger considère que, dès qu'une cognition
(une connaissance, une opinion ou une croyance sur soi
ou sur autre chose) est mise en contradiction avec
l'apparition d'une autre cognition (en contradiction avec
celle assimilée par un individu) alors apparaît une
inconsistance induisant un état de tension que l'on
appelle dissonance.
Quelques théories explicatives du
fonctionnement d’un groupe
• La théorie de la dissonance cognitive de Léon Festinger (1957)
• La voie de réduction ou d'assimilation d'une nouvelle cognition
passe par le changement d'attitude appelé rationalisation
cognitive qui consiste à modifier ses croyances, attitudes et
connaissances pour les accorder avec cette dernière. (En situation
de soumission forcée, le processus de réduction de la dissonance
s'assimile à la rationalisation du comportement de soumission).
• Cependant deux cognitions inconsistantes ne suffisent pas à
induire un état de dissonance. Il faut pour cela qu'une des
deux cognitions soit une cognition comportementale ou l'individu
accepte le processus de l'acte problématique et y soit engagé
personnellement.
PSYCHOLOGIE DES GROUPES ET
INTERGROUPES

CHAPITRE 3: Relations intergroupes

70
Relations intergroupes
• La définition de Relations integroupes
• Les relations intergroupes désignent l'ensemble des
perceptions et des comportements de groupe définis en
termes de nous et eux pour autant qu'ils sont le produit
d'un des processus cognitifs les plus fondamentaux de
l'être humain: la catégorisation.
• On parle de relations intergroupes quand l'interaction
sociale est influencée par l'appartenance à différents
groupes sociaux.
Relations intergroupes
• 1. Catégorisation sociale

Tout comme nous avons tendance à structurer le monde physique en


regroupant les objets en différentes catégories, nous avons tendance à
structurer notre environnement social en regroupant les individus en
catégories sociales.
La catégorisation est le processus qui consiste à regrouper les objets en
catégories. La catégorisation sociale est le regroupement d'objets sociaux
(individus).
Nous avons tendance à classer les individus selon un même système de
catégorisation hiérarchisée.
Il existe quelques catégories de base qui sont les catégories dans lesquelles
on classe immédiatement un individu.


Relations intergroupes
• 1. Catégorisation sociale

Généralement, ce sont l'âge, le sexe et l'ethnie. Ensuite, il existe


des sous-catégories.
Nous catégorisons les objets sociaux et non sociaux par besoin de
simplifier notre environnement.
Ce processus n'est pas sans conséquence sur notre perception des
individus : il nous amène à exagérer les ressemblances
intracatégorielles et les différences extracatégorielles. L'effet
d'homogénéisation est renforcé lorsqu'il s'agit d'un exogroupe
(groupe auquel on n'appartient pas).
Relations intergroupes
• 2. Stéréotypes et perception sociale

a) Qu'est-ce qu'un stéréotype ?

Stéréotype = croyance socialement partagée concernant les


caractéristiques communes attribuées à un groupe social.
Cette croyance ne correspond pas forcément à la réalité. Les
stéréotypes ne concernent ni un individu particulier ni un objet non
social, mais un groupe social.

• Ex : "Les français font bien la cuisine"


"Les italiens sont de bons amants"
"Les femmes sont bavardes."
Relations intergroupes
• 2. Stéréotypes et perception sociale

a) Qu'est-ce qu'un stéréotype ?

Stéréotype = croyance socialement partagée concernant les


caractéristiques communes attribuées à un groupe social.
Cette croyance ne correspond pas forcément à la réalité. Les
stéréotypes ne concernent ni un individu particulier ni un objet non
social, mais un groupe social.

• Ex : "Les français font bien la cuisine"


"Les italiens sont de bons amants"
"Les femmes sont bavardes."
Relations intergroupes
• 2. Stéréotypes et perception sociale

b) Le rôle des stéréotypes dans la perception sociale

• Ils nous permettent de générer des attentes vis-à-vis d'un individu, avant même
de le connaître, au niveau de ses caractéristiques, sur la simple base de son
appartenance à un groupe social.
Les stéréotypes influencent la manière dont nous traitons les information
sociales.
Ils orientent :
- L'attention : on néglige des informations. "Nous voyons ce que nous
voulons voir".
- L'interprétation : "Nous comprenons ce que nous voulons comprendre".
- La mémorisation : Nous retenons seulement les informations conformes au
stéréotype. "Nous retenons ce que nous savons déjà".
Relations intergroupes
• L'endogroupe et l'exogroupe

À l'aide de la catégorisation, nous découpons, classifions et


ordonnons notre environnement social, nous permettant ainsi
d'agir plus efficacement en termes de temps et d'effort.
L'endogroupe (ou intragroupe) est composé des individus
qu'une personne a catégorisés comme membres de son propre
groupe d'appartenance et avec qui elle a tendance à s'identifier.
L'exogroupe (ou hors-groupe) est composé de tous les individus
qu'une personne a catégorisés comme membres d'un groupe
d'appartenance autre que le sien et avec qui elle n'a pas
tendance à s'identifier.
Relations intergroupes
• Le préjugé et la discrimination
• Le préjugé
Selon Gordon Allport, est une attitude négative ou une
prédisposition à adopter un comportement négatif envers les
membres d'un exogroupe, qui repose sur une généralisation
erronée et rigide. Les préjugés imposent des généralisations
défavorables envers chacun des individus qui sont membres
d'un exogroupe sans égard pour les différences individuelles
existant à l'intérieur de chaque groupe. On peut avoir des
préjugés à l'endroit des membres de n'importe quelle catégorie
sociale qui est autre que la sienne et envers laquelle on éprouve
des sentiments défavorables.
Relations intergroupes
• Le préjugé et la discrimination
• Le préjugé
Les psychologues sociaux se sont surtout intéressés aux
préjugés basés sur les catégories sociales fondées sur le
sexe, l'âge, le handicap physique ou mental, la race,
l'appartenance religieuse, ethnique ou linguistique. Les
individus membres de ces catégories peuvent difficilement
nier qu'ils sont membres de ces groupes et ne veulent pas
ou ne peuvent pas facilement changer d'appartenance.
Relations intergroupes
• Le préjugé et la discrimination
• La discrimination est un comportement négatif envers des
individus membres d'un exogroupe envers lequel nous
entretenons des préjugés. De nombreuses recherches
démontrent que nous avons tendance à nous comporter plus
favorablement envers les individus membres de l'endogroupe que
ceux de l'exogroupe. La discrimination envers les membres d'un
exogroupe peut se manifester dans le travail, le logement locatif,
les services sociaux, dans les commerces et dans l'ensemble des
relations interpersonnelles. Aussi, des études ont démontré que
les individus victimes de discrimination se sentaient plus stressés
et plus agressifs que ceux qui n'ont pas subi de discrimination.
Relations intergroupes
• Le préjugé et la discrimination
Par contre, l'effet néfaste de la discrimination sur l'estime de soi peut
être contré lorsque cette discrimination est attribuée au
comportement discriminatoire de l'exogroupe plutôt qu'à des
défaillances personnelles de la victime. Ces recherches démontrent,
qu'en général, la discrimination constitue une menace contre l'identité
sociale des victimes, ce qui entraîne une identification plus forte à
l'endogroupe et des comportement qui revalorisent l'identité sociale
des victimes.
Par ailleurs, deux niveaux d'analyse complémentaires sont nécessaires
pour expliquer les causes du préjugé et de la discrimination:
– Des explications intrapersonnelles.
– Des explications qui s'articulent au niveau intergroupe.
Relations intergroupes
• L'explication intrapersonnelle

La personnalité autoritaire et le rôle des boucs émissaires


constituent les éléments classiques de l'explication intrapersonnelle
du préjugé et de la discrimination. Suite à une vaste enquête aux
États-Unis, Theodor Adorno a avancé l'hypothèse que les préjugés et
la discrimination ne sont pas des phénomènes isolés mais
généralisés, découlant de caractéristiques fondamentales de la
personnalité. L'étude démontra qu'un encadrement familial très
strict et compétitif engendre la personnalité autoritaire qui se
caractérise par une valorisation du pouvoir et de la fermeté et dont
la pensée est organisée en fonction de catégories sociales
rigides nous/eux.
Relations intergroupes
• L'explication intrapersonnelle

L'hostilité réprimée lors de l'enfance dans de telles familles est projetée


sur des exogroupes faibles jugés indésirables (groupe bouc émissaire).
C'est ainsi que l'agression autoritaire contre les
minorités indésirablespeut servir de soupape à des sentiments de
frustration longtemps réprimés dans le contexte familial. De plus, la
recherche révéla que les relations des individus autoritaires avec les
membres d'exogroupes se caractérisaient par l'ethnocentrisme.
L'ethnocentrisme se manifeste chez un individu par:
• Des attitudes positives à l'endroit de l'endogroupe.
• Des attitudes négatives à l'égard des exogroupes.
• La conviction que les exogroupes sont inférieurs à l'endogroupe.
Relations intergroupes
• L'explication au niveau intergroupe

L'explication du préjugé et de la discrimination s'incarne au


niveau intergroupe grâce aux recherches de Muzafer Sherif qui
aboutissent à la théorie des conflits réels (TCR). En Europe,
Henri Tajfel propose la théorie de l'identité sociale (TIS) qui fait
appel à des facteurs motivationnels et cognitifs pour expliquer
la discrimination. Enfin, les notions d'équité et de privation
relativeamènent les chercheurs à se pencher sur la mobilisation
sociale des groupes défavorisés qui tentent d'améliorer leur
sort au sein de la structure sociale. ( Cf chap theories)
Relations intergroupes
• La théorie des conflits réels
La théorie des conflits réels (TCR) propose que la concurrence
entre les groupes pour des ressources limitées est une des
causes fondamentales des préjugés, de la discrimination et des
hostilités intergroupes. La coopération engendre des perceptions
et des comportements intergroupes positifs, alors que la
compétition entraîne des attitudes et des comportements
défavorables envers l'exogroupe. La TCR propose que plus il y a
de compétition pour des ressources limitées, plus les préjugés et
la discrimination seront intenses entre les groupes.
Relations intergroupes
• La théorie des conflits réels
Les résultats des études de terrain de Shérif démontrent
clairement l'impact de la compétition et de la coopération
intergroupes sur la formation des préjugés et les comportements
discriminatoires. Ces études ont également démontré que la
compétition intergroupe peut mener à des comportements
agressifs envers l'exogroupe. Plusieurs recherches ont corroboré
les études de Sherif en démontrant que la compétition
intergroupe pouvait susciter une augmentation de la cohésion et
de la solidarité intragroupes chez les membres du groupe
gagnant, alors que la cohésion et la solidarité diminuent chez les
perdants.
Relations intergroupes
• La théorie de l'identité sociale
En analysant les études de Sherif, on remarqua que les perceptions
négatives de l'exogroupe étaient apparues avant même
l'introduction, par les chercheurs, de la compétition entre les
groupes. La question s'est alors posée de savoir quelles étaient les
conditions minimales pouvant déclencher la discrimination
intergroupe. Tajfel et ses collègues établirent le paradigme des
groupes minimaux (PGM) qui visait à éliminer tous les facteurs
habituellement reconnus comme étant la cause de la discrimination
entre groupes. Dans la situation du PGM, les deux groupes ad hoc
sont créés aléatoirement pour une durée d'environ une heure.
Relations intergroupes
• La théorie de l'identité sociale

Il n'y a aucune rivalité entre les deux groupes, l'anonymat complet


des individus est préservé, aucune interaction sociale n'est permise à
l'intérieur des groupes ou entre les groupes, et les individus ne
distribuent jamais de ressources à eux-mêmes. Dans de telles
circonstances, on s'attendait à ce que peu d'individus trouvent leur
compte à se comporter de façon discriminatoire. Pourtant, les
recherches démontrent que, dans cette situation presque absurde,
les répondants se comportent de façon discriminatoire en donnant
plus de ressources aux membres de leur endogroupe qu'aux
membres de l'exogroupe.
Relations intergroupes
• La théorie de l'identité sociale
Selon la théorie de l'identité sociale (TIS), la catégorisation
sociale eux/nous est l'ancrage cognitif qui permet aux
individus de s'identifier à leur endogroupe. Cette
identification pousse les individus à vouloir s'assurer d'une
identité sociale positive, ce qui peut contribuer à améliorer
l'estime de soi. Pour arriver à une identité sociale positive, le
groupe d'appartenance doit apparaître différent des autres
groupes sur des dimensions jugées positives et importantes
par les membres de l'endogroupe. C'est par la comparaison
sociale favorable à l'endogroupe qu'une identité sociale
positive peut être établie.
Relations intergroupes
• La théorie de l'identité sociale
Plus les membres d'un groupe se comparent favorablement
par rapport à l'exogroupe, plus ils bénéficient d'une identité
sociale positive. Dans le contexte du PGM, c'est le biais
favorisant l'endogroupe dans la distribution des ressources qui
permet aux individus de se comparer favorablement à
l'exogroupe et, par conséquent, de se forger une identité
sociale positive. Les recherches du PGM démontrent que, plus
les individus s'identifient à leur endogroupe, plus ils ont
tendance à se comporter de façon discriminatoire. La TIS pose
que ce désir de différenciation positive vis-à-vis de l'exogroupe
est à l'origine du préjugé et de la discrimination.
Relations intergroupes
• L'inégalité des groupes
• Les théories du conflit réel (TCR) et de l'identité sociale (TIS) doivent
mieux rendre compte d'une réalité fondamentale qui est que la plupart
des relations intergroupes se vivent entre groupes sociaux dont le pouvoir,
le statut et le poids numérique sont inégaux. Souvent ce type de relation
intergroupe est perçu comme étant plus ou moins stable et légitime. Si on
perçoit que la relation intergroupe est instable et/ou illégitime, la
comparaison sociale entre l'endogroupe et l'exogroupe est rendue plus
saillante et, de ce fait, insécurise l'identité sociale des groupes.
C'est dans ce type de relation que la discrimination est d'autant plus apte
à contribuer à l'identité sociale des groupes. Des études PGM démontrent
que la discrimination est d'autant plus virulente que la relation entre les
groupes dominants versus dominés, ou de haut versus bas statut, est
perçue comme étant illégitime et/ou instable.
Relations intergroupes
• L'inégalité des groupes
• Ces études démontrent qu'aussi bien dans des situations
intergroupes stable et instable, les femmes autant que les
hommes préfèrent être membres du groupe dominant plutôt que
du groupe dominé. Sans vouloir s'approprier le pouvoir absolu,
autant les femmes que les hommes préféreraient que leur
endogroupe bénéficie de deux fois plus de pouvoir que
l'exogroupe, que ce dernier soit constitué uniquement de femmes
ou d'hommes. De plus, ces études démontrent que, quelle que
soit leur position dans la structure du pouvoir, les individus
discriminent plus en faveur de leur endogroupe dans la
distribution du pouvoir que dans la distribution des ressources
pécuniaires.
Relations intergroupes
• L'inégalité des groupes
• Il semblerait que l'avantage du pouvoir soit l'outil par excellence
permettant aux groupes dominants de s'assurer d'un certain contrôle sur
les ressources qu'ils convoitent. Ainsi, l'appartenance à un groupe
dominant donne la liberté de choisir d'être soit discriminatoire, paritaire
ou égalitaire envers l'exogroupe dans la distribution de ressources. D'où
le désir des individus d'être membres d'un groupe dominant plutôt que
dominé.
Les inégalités de pouvoir et de statut entre les groupes sociaux entraînent
inévitablement des inégalités dans la distribution des ressources
matérielles et symboliques. Ces inégalités évoquent les questions de
l'équité, de la privation relative et de l'action collective dont le but est
justement une redistribution plus équitable du pouvoir, des ressources et
du statut entre les groupes minoritaires et le groupe majoritaire.
Relations intergroupes
• La théorie de l'équité
• La théorie de l'équité a pour prémisse que la perception d'une
injustice sociale provoque un malaise psychologique qui nous porte
à vouloir rétablir l'équité. La justice sociale peut se rétablir de façon
matérielle ou de façon psychologique. Dans un contexte
intergroupe, l'inequité pourrait se compenser grâce à un ajustement
matériel qui changerait systématiquement les rapports entre les
résultats et les contributions de l'endogroupe et de l'exogroupe.
L'autre type d'ajustement consiste à restaurer l'équité de façon
psychologique. L'ajustement psychologique de l'équité peut se faire
par le biais d'une déformation cognitive de la réalité, à travers
laquelle les rapports contribution/résultat de l'endogroupe et de
l'exogroupe sont rendus équivalents.
Relations intergroupes
• La théorie de l'équité
• Ces déformations cognitives permettent de rétablir la perception de
justice sociale, sans toutefois changer la situation objective des groupes
en présence. Pour des raisons pécuniaires évidentes, on constate qu'en
général les groupes avantagés préfèrent recourir à des ajustements
psychologiques plutôt que matériels pour rétablir l'équité, alors que les
groupes désavantagés privilégient les ajustements matériels.
Les groupes défavorisés sont souvent dépourvus du pouvoir nécessaire
qui leur permettrait d'obtenir les compensations matérielles requises
pour la restauration de l'équité. Cette situation peut amener les groupes
défavorisés à accepter les déformations cognitives véhiculées par les
membres du groupe dominant, ce qui permet à ces derniers de légitimer
l'injustice sociale dont les groupes désavantagés sont victimes.
Relations intergroupes
• La théorie de l'équité
• Cette acceptation des déformations cognitives amène les groupes
défavorisés à minimiser l'ampleur des contributions de leur
endogroupe (par exemple, « nous manquons de compétence ») et à
exagérer celles du groupe avantagé (par exemple, « ils sont plus
éduqués que nous »). Par conséquent, les membres du groupe
désavantagé peuvent finir par croire que leur situation désavantageuse
est méritée et que la relation intergroupe est, en fait, équitable et
légitime. Ce type d'autodépréciation peut avoir un impact négatif sur
l'identité sociale des groupes défavorisés. L'adoption de telles
déformations cognitives est souvent encouragée par le groupe
dominant qui a tout intérêt à blâmer les victimes de l'injustice sociale.
Relations intergroupes
• La théorie de l'équité
• Il est notoire que bon nombre de stéréotypes entretenus par les groupes
dominants laissent entendre que les minorités sont désavantagées parce
qu'elles sont composées de gens paresseux ou mal formés. C'est souvent
en invoquant ce genre de stéréotypes que les groupes dominants
parviennent à légitimer leur comportement discriminatoire envers les
groupes désavantagés. Par conséquent, les groupes défavorisés ont intérêt
à combattre non seulement la discrimination, mais également les préjugés
et stéréotypes qui légitiment ces comportements discriminatoires.
La théorie de l'équité permet de comprendre comment les mécanismes de
déformation cognitive peuvent amener les membres de groupes
défavorisés à considérer leur situation comme étant équitable et légitime.
Cette légitimation de la situation diminue le désir des groupes défavorisés
d'entreprendre les actions collectives nécessaires à l'amélioration de leur
sort.
Relations intergroupes
• La théorie de l'équité
• Il est notoire que bon nombre de stéréotypes entretenus par les groupes
dominants laissent entendre que les minorités sont désavantagées parce
qu'elles sont composées de gens paresseux ou mal formés. C'est souvent
en invoquant ce genre de stéréotypes que les groupes dominants
parviennent à légitimer leur comportement discriminatoire envers les
groupes désavantagés. Par conséquent, les groupes défavorisés ont intérêt
à combattre non seulement la discrimination, mais également les préjugés
et stéréotypes qui légitiment ces comportements discriminatoires.
La théorie de l'équité permet de comprendre comment les mécanismes de
déformation cognitive peuvent amener les membres de groupes
défavorisés à considérer leur situation comme étant équitable et légitime.
Cette légitimation de la situation diminue le désir des groupes défavorisés
d'entreprendre les actions collectives nécessaires à l'amélioration de leur
sort.
Relations intergroupes
• La théorie de la privation relative
• Lorsque les tentatives psychologiques de restauration de l'équité ne
fonctionnent pas, et que le groupe dominant est fermé aux tentatives
de restauration matérielle, c'est la théorie de la privation relative (TPR)
qui explique le mieux le comportement des groupes désavantagés. La
privation relative intergroupe est ressentie lorsque les membres d'un
groupe défavorisé perçoivent une contradiction entre le sort actuel de
l'endogroupe et celui auquel ils pensent avoir droit collectivement.
Les mouvements collectifs de revendication sont le résultat du
sentiment de privation relative ressentie au niveau intergroupe plutôt
qu'au niveau intra ou interpersonnel. Les recherches démontrent que
l'intensité du sentiment de privation relative relève plus du sentiment
subjectif de privation que de la réalité objective.
Relations intergroupes
• La complémentarité des théories évoquées
• La théorie de la privation relative rejoint et complète la théorie de
l'équité. Les deux théories soulignent l'importance des processus
de déformation cognitive nous permettant de mieux saisir
pourquoi des groupes désavantagés ne se mobilisent pas
nécessairement pour améliorer leur sort. De plus, ces deux
théories illustrent les processus nécessaires pour que les individus
en viennent à percevoir qu'une relation intergroupe est injuste,
illégitime et susceptible d'être modifiée. C'est ainsi que ces deux
théories complètent la théorie de l'identité sociale, puisque cette
dernière ne précise pas clairement le processus par lequel les
individus en viennent à percevoir qu'une relation intergroupe est
illégitime et instable.
Relations intergroupes
• La complémentarité des théories évoquées

• De plus, alors que la théorie de l'identité sociale semble bien


expliquer les causes du préjugé et de la discrimination, la théorie de
la privation relative fournit des explications pour des
comportements intergroupes plus extrêmes, tels que les
manifestations ou la violence contre les institutions et certains
exogroupes. La violence intergroupe est parfois utilisée pour forcer
un groupe avantagé à partager les ressources d'une façon plus
équitable avec les groupes défavorisés.
La théorie des conflits réels démontre que les relations intergroupes
ne peuvent pas toujours être harmonieuses, étant donné la
quantité limitée de ressources à partager entre les groupes sociaux.
Relations intergroupes
• La complémentarité des théories évoquées

• La théorie de l'identité sociale soutient que les individus préfèrent être


membres d'un groupe qui se compare favorablement plutôt que
défavorablement aux exogroupes saillants du contexte social. Cette forme
de compétition sociale, qui débouche souvent sur le préjugé et la
discrimination, s'ajoute à la compétition objective (théorie des conflits
réels) pour l'obtention de ressources limitées et augmente le potentiel
chronique des rivalités intergroupes. De plus, les déformations cognitives
concernant l'équité du partage des ressources rendent plus difficile la
résolution des conflits réels entre les groupes sociaux. Étant donné que le
partage inégal des ressources entre les groupes sociaux est la règle plutôt
que l'exception, il faut admettre que le conflit social est une composante
inhérente des relations intergroupes.
PSYCHOLOGIE DES GROUPES ET
INTERGROUPES

CHAPITRE 4: Dynamiques identitaires et


relations intergroupes au travail.

103
Un retour aux fondements théoriques :
discrimination et biais pro-endogroupe
• Le paradigme du groupe minimal (PGM) de
Tajfel & al. (1971):

• La répartition d’individus en 2 groupes sur une


base tout à fait arbitraire est-elle suffisante
pour susciter préjugé et discrimination?
Un retour aux fondements théoriques :
discrimination et biais pro-endogroupe
• Aucun conflit préexistant entre les participants à l’expérience.
• Tous les facteurs économiques,
• sociologiques et historiques reconnus comme causes de
discrimination sont éliminés.
• Les participants doivent seulement indiquer leur préférence
entre des diapositives de Kandinsky et de Klee.
• On les informe individuellement qu’ils font partie du groupe
ayant préféré Kandinsky
• puis on leur demande de distribuer de l’argent entre les 2
groupes à partir de plusieurs stratégies (matrices de Flament).
Le biais pro-endogroupe est confirmé dans
toutes les situations expérimentales

• Les participants préfèrent gagner moins en


privilégiant leur groupe que de gagner plus en
adoptant une règle d’égalité entre les groupes.
• La simple distinction entre « nous » et « eux »
suffit à activer un phénomène de favoritisme
en faveur de son propre groupe.
• Quelle est l’origine d’un tel phénomène?
La Théorie de l’Identité Sociale (TIS) via le
processus d’auto-catégorisation (Tajfel &
Turner (1986).
• Une explication cognitive et
motivationnelle:

1) Les individus, dans un contexte


social donné, se définissent
comme membres d’un groupe
social relié au sexe, à l’âge, à
l’ethnicité, à la classe sociale ou à
la profession,
2) Les individus sont motivés à
maintenir et à promouvoir la
positivité distinctive de leur
identité sociale,
La Théorie de l’Identité Sociale (TIS) via le
processus d’auto-catégorisation (Tajfel &
Turner (1986).
• Une explication cognitive et
motivationnelle:

3) Pour arriver àune identité sociale


positive, le groupe d’appartenance
doit apparaître différent des autres
groupes sur des dimensions jugées
positives et importantes,

4) Dans certains cas le biais pro endo-


groupe peut constituer une stratégie
possible pour maintenir une identité
sociale positive.
Qu’est-ce que le soi? Qu’est-ce qu’une
catégorie? (1/2)
• Le soi est l’ensemble des éléments qui nous
définissent.
• Trois composantes du soi:
1) Le concept de soi,
2) L’estime de soi,
3) L’autoprésentation.
• Une catégorie est une construction mentale
constituée d’un ensemble d’éléments possédant des
propriétés perçues comme semblables ou «allant bien
ensemble » (théories naïves).
Qu’est-ce que le soi? Qu’est-ce qu’une
catégorie? (2/2)
• La catégorisation consiste à associer un individu à
une catégorie.
• Le prototype est la personne qui présente le plus
d’attributs de sa catégorie et le moins d’attributs
d’une autre catégorie.
• L’auto-catégorisation correspond ainsi à
l’implication du soi (self concept) dans le processus
de catégorisation.
• Le contexte social est déterminant dans
l’identification à une catégorie.
Les trois niveaux d’abstraction des auto- catégories.

• Le niveau supra ordonné: l’individu s’identifie à


l’espèce humaine avec ses caractéristiques
universelles, opposées par ex. à l’espèce animale.
• Le niveau intermédiaire ou intergroupe: l’individu
s’identifie comme membre d’un groupe donné par
opposition à un autre groupe différent du sien.
• Le niveau subordonné ou interpersonnel: l’individu
se considère comme une personne possédant des
caractéristiques non assimilables à celles des
autres.
Quel continuum entre les différents niveaux d’abstraction?
Le processus de désindividuation

• Pour passer du niveau subordonné au niveau


intermédiaire (niveau le plus étudié en psychologie des
organisations):
1) les individus se catégorisent et se définissent comme
membres d'une catégorie, ils s'assignent ainsi une identité
sociale,
2) ils apprennent les normes stéréotypiques de cette
catégorie,
3) ils s'assignent ces normes, s'auto stéréotypent, leur
comportement devient alors plus normatif au fur et à
mesure que leur adhésion à ce groupe devient plus forte.
Qui suis-je ?
• Les déplacements vers le niveau intermédiaire
entraînent une dépersonnalisation du soi et du
comportement, c’est-à-dire la stéréotypie du soi:

1) augmentation d’une similarité perçue entre le soi et


les membres de son groupe,

2) accroissement d’une différence perçue avec les


membres de l’autre groupe sur les dimensions
pertinentes.
Les conséquences sociales et organisationnelles
du processus d’autocatégorisation.

• L’effet négatif de la comparaison sociale avec des membres


d’exogroupes plus avantagés peut contribuer à une identité
sociale négative entraînant une baisse de l’estime de soi
personnelle.
• La TIS prévoit différentes stratégies, individuelles ou
collectives, lorsque l’identité sociale des individus est
menacée.
• L’adoption de l’une ou l’autre de ces stratégies dépend:
1) du degré d’identification à l’endogroupe,
2) de la légitimité et de la stabilité perçue des frontières
intergroupes,
3) de la perméabilité des frontières intergroupes.
Quelques stratégies validées par la TIS
• Dans le cas de comparaisons défavorables et d’identité
sociale menacée:
1) lorsque les frontières entre les groupes sont perçues
comme légitimes et perméables, les stratégies
individuelles de mobilité sont préférées (assimilation
des caractéristiques de l’exo groupe, apprentissages),

2) lorsque les frontières entre les groupes sont perçues


comme illégitimes et non perméables, plusieurs
stratégies peuvent être mises en place dépendant du
degré (élevé vs faible) d’identification au groupe:
Quelques stratégies validées par la TIS
 des stratégies collectives peuvent être choisies
(révoltes, grèves, mouvements de créativité sociale),
 des stratégies individuelles de comparaison avec des
membres plus désavantagés de l’endogroupe, des
stratégies de différenciation négative (délinquance,
marginalité, déviances);
• Les stratégies individuelles de mobilité
correspondent à un faible degré d’identification au
groupe, contrairement aux stratégies collectives.
• Elles ne remettent pas en cause le statut quo entre
groupes dominants et groupe dominés.
Originalité sociale et incomparabilité
• Lorsque certains groupes sociaux sont placés dans un
contexte concurrentiel et se sentent infériorisés, ils
cherchent à éviter la comparaison en inventant de
nouveaux critères d’évaluation.

• Expérience des « cabanes » de Lemaine (1979).


• Le mouvement communautaire Hyppie des années
70.
• Black is beautifull,
• Indian Native.
L’identité sociale au travail

• La T.I.S. montre comment nous construisons notre identité


sociale en référence à un groupe ou à une catégorie
d’appartenance.
• Sous l’effet conjugué de l’assimilation (des caractéristiques
de l’endogroupe) et du contraste (avec les membre des exo
groupes), la T.IS. prévoit différentes stratégies:
• Discrimination.
• Conflit.
• Créativité.
• Mobilité sociale
L’identité sociale au travail

• Les fonctions de l’identité au travail


• Mon métier, la manière dont il est perçu à
l’extérieur, la qualité des relations avec les
collègues et l’encadrement, la reconnaissance
dont je bénéficie au travail, constituent autant
d’éléments qui servent à me définir
positivement.
• Ces éléments identitaires sont à la base de
l’estime de soi organisationnelle
Concurrence, compétition et dynamiques identitaires

• Dans un univers dominé par la compétition


entre les organisations (Google /facebook) et
souvent entre les services d’une même
organisation (les commerciaux / les
gestionnaires), les individus sont amenés
spontanément ou sous l’effet des politiques
internes de l’entreprise à s’identifier à leur
service qui devient alors un véritable
endogroupe.
Concurrence, compétition et dynamiques identitaires

• Lorsque cette identification est forte, les


comportements des membres des groupes
professionnels peuvent devenir plus
discriminatoires vis-à-vis des autres groupes.
Plus la compétition est forte, plus les
comportements sont également susceptibles
de devenir polarisés (Brown & al.,1986).
CONCLUSION

• La dynamique de groupe se particularise différemment selon les types


de groupe: la famille (H. Touzard, Y. Castellan), la classe scolaire (M A.
Bany et L.V. Johnson), la bande de délinquants (A. Aichhorn; F. Redl), les
groupes Balint pour la Formation psychologique des médecins
généralistes (A. Missenard), etc. Elle ne se limite pas non plus à la
méthode et à la théorie de Lewin. La sociométrie de J. L. Moreno
mesure la distribution des affinités au sein des groupes et leur
incidence sur la cohésion et le moral de ceux-ci.
• Les douze catégories de R. Bales permettent l’observation qualitative et
quantitative des interactions dans les réunions de discussions. C.
Flament a appliqué la théorie mathématique des graphes à l’étude des
réseaux de communications. S. Moscovici a insisté sur le rôle souvent
décisif des minorités actives dans les groupes .
CONCLUSION

• Si intéressantes soient-elles, ces expériences ne sont pas faciles à


interpréter. D’une part parce que certaines variables essentielles, comme
la discussion, la décision, la perception des opinions d’autrui n’ont pas été
isolées expérimentalement et que cette insuffisance du plan de recherche
nuit à la profondeur de l’interprétation; d’autre part parce que Lewin
n’explique en rien pourquoi les groupes de discussion accueillirent
favorablement ces tentatives d’influence.
• Il reste toutefois des réponses à apporter aux deux questions
fondamentales: quels types de changement peuvent être acceptés et par
quels types de groupes? Quelle différence y a-t-il, pour l’exercice de
l’influence, entre un groupe éphémère, composé d’individus réunis pour
une session et se séparant ensuite, et un groupe durable, où les relations
sont intimes, c’est-à-dire, en fait, quelle différence y a-t-il entre un
groupe expérimental et un véritable groupe primaire? On est ainsi
amené à prendre conscience des limites inhérentes aux recherches
expérimentales sur les petits groupes et à mesurer l’importance des
études consacrées aux groupes primaires dans leur situation naturelle.

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