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La théorie des parties prenantes est un concept en gestion et en éthique des affaires qui suggère que

les entreprises ne sont pas seulement responsables envers leurs actionnaires, mais aussi envers un
large éventail de parties prenantes, telles que les employés, les clients, les fournisseurs, la
communauté locale, et d'autres. Cette théorie met l'accent sur la nécessité pour les entreprises de
prendre en compte les intérêts et les besoins de toutes ces parties prenantes dans leur prise de
décision, au lieu de se concentrer uniquement sur la maximisation des profits pour les actionnaires.
Elle vise à promouvoir une gestion plus éthique et responsable des entreprises

La théorie de la valeur est un concept marxiste d'analyse économique. Karl Marx reprend
partiellement l'idée de la valeur-travail développée par David Ricardo, mais la complète par une
critique radicale (en utilisant la notion de travail abstrait) : la valeur d'un bien dépend de la quantité
de travail direct et indirect nécessaire à sa fabrication. Marx utilisera le terme de « quantité de travail
socialement nécessaire », la quantité de travail moyenne, changeante au fil du temps et qui explique
les fluctuations des prix, une distinction fondamentale avec les théories de la valeur précédentes.
Mais alors que Ricardo considère le travail comme une marchandise ordinaire[1], Marx juge impropre
l'expression « valeur du travail », puisque le travail est à l'origine de toute valeur d'échange. Pour
autant, Marx précise que « Le travail n'est pas la source de toute richesse. La nature est tout autant la
source des valeurs d'usage (qui sont bien, tout de même, la richesse réelle !) que le travail, qui n'est
lui-même que l'expression d'une force naturelle, la force de travail de l'homme »[2].

Pour Marx, les salaires ne représentent pas la valeur du travail mais la location de la force de travail
du salarié (Arbeitskraft). Il propose d'expliquer l'origine du profit de la façon suivante : de la valeur
nouvellement créée, le salaire du travailleur ne représente que la part nécessaire à sa propre survie,
le reste constituant la plus-value qui est empochée par les capitalistes.

La théorie actionnariale de la gouvernance : Sécurisation de l’investissement financier

Constituant l’approche financière de la gouvernance, la théorie actionnariale est axée sur les conflits
d’intérêts entre les actionnaires d’un côté et les dirigeants de l’autre. D’un point de vue conceptuel, la
théorie actionnariale de la gouvernance repose sur la branche normative de la théorie de l’agence –
le courant dit « principal-agent » ou « actionnaires/dirigeants » qui s’adosse aux postulats du modèle
du comportement humain présentés par Jensen et Meckling (1994) dans « The nature of man » à
travers le modèle REMM (Resourceful, Evaluative, Maximizing, Model). Ainsi, l’objectif du dispositif
de gouvernance est de mettre en place un certain nombre de mécanismes permettant de discipliner
le dirigeant et de réduire son espace discrétionnaire afin de sécuriser l’investissement financier des
actionnaires. La création du maximum de valeur passe exclusivement par la discipline du dirigeant.

Cette théorie inspirée du fonctionnement de la firme managériale anglo-saxonne présente de


nombreuses limites. Pour Charreaux (2004) : « elle ne permet pas d’expliquer le fonctionnement des
systèmes non anglo-saxons », notamment les économies des pays non anglo-saxons où l’Etat et les
banques ont un rôle important dans le financement des entreprises. De plus, à son avis, le réalisme
de cette théorie est remis en question par le rôle de plus en plus marginal joué par les actionnaires
dans le financement des entreprises. Par ailleurs, tenant compte du fait que les actionnaires ne
constituent pas les seuls créanciers résiduels de l’entreprise et du lien peu probable, qualifié d’ambigu
par Charreaux (2004), entre les mécanismes disciplinaires et la création de valeur actionnariale, les
travaux et la réflexion sur la gouvernance ont été étendus à l’ensemble des parties prenantes de
l’entreprise.
La théorie partenariale de la gouvernance : prise en compte des intérêts de l’ensemble des
apporteurs de ressources

La théorie partenariale de la gouvernance permet de prendre en compte l’apport de l’ensemble des


parties prenantes de l’entreprise dans le processus de création et de répartition de la valeur. Dans
cette approche, la firme est considérée comme une équipe de facteurs de

production dont les synergies sont à l’origine de la création de valeur. La valeur est ainsi créée par
convention des efforts de l’ensemble des parties prenantes : c’est une valeur partenariale.
Contrairement à l’approche précédente, les actionnaires ne sont pas les seuls concernés par la
création et la répartition de la valeur. Mais, comme dans l’approche actionnariale, la création et
surtout la répartition de la valeur passent principalement par la discipline du dirigeant. De plus, les
hypothèses conceptuelles sous-tendant cette approche sont identiques à celles retenues dans la
théorie actionnariale, notamment celles liées à l’opportunisme des dirigeants. Ainsi, bien qu’elle
possède une meilleure valeur explicative et une vision plus large de la notion d’efficience, l’approche
partenariale n’explore pas le processus de création de valeur à travers l’apprentissage et l’innovation.

.1. Une remise en question du modèle actionnarial

6Il est possible de définir le modèle actionnarial de gouvernance à deux niveaux. À un premier
niveau, il s’entend comme une représentation de la firme dans laquelle les dirigeants sont au service
des seuls actionnaires. La société, comme personne morale regroupant les actionnaires, domine alors
l’entreprise comme entité constituée de capital humain et non humain. Cette représentation
s’incarne dans un mode d’organisation des pouvoirs dans la firme, c’est-à-dire dans un mode de
gouvernance d’entreprise. Puisque la responsabilité des dirigeants et des organes sociaux doit être
engagée envers les seuls actionnaires, il convient alors d’allouer la totalité des droits de contrôle sur
le conseil d’administration (dans une structure monopartite) ou sur le conseil de surveillance (dans
une structure bipartite) aux apporteurs de fonds propres. À un second niveau, le modèle actionnarial
désigne un objectif ou un indicateur de gestion : la maximisation de la valeur créée pour les
actionnaires (la valeur actionnariale) mesurée le plus souvent grâce à l’Economic Value Added (EVA),
qui se définit comme la différence entre le résultat courant après impôt et la rémunération attendue
des fonds propres, telle que mesurée par le MEDAF.

7Les pratiques de type RSE sont le plus souvent présentées et interprétées comme une remise en
question de ce modèle moniste au profit d’un modèle plural, partenarial de gouvernance de la firme
au motif d’une prise en compte de la montée de l’incomplétude contractuelle, certains éléments
décisifs de la relation liant par exemple les salariés à la firme pouvant de plus en plus difficilement
être contractés au départ, laissant donc au moment de l’engagement de cette relation une forme
d’indétermination, d’incertitude. Les actionnaires n’étant plus ainsi les seuls créanciers résiduels de la
firme, la maximisation de la valeur actionnariale ne conduirait plus à une maximisation du surplus
social, soit du bien-être pour l’ensemble de la société. En conséquence, la RSE comme modèle
partenarial de gouvernance de la firme viserait à réallouer les droits de contrôle dans la firme et à
substituer à l’objectif de maximisation de la valeur actionnariale, un objectif de maximisation d’une
valeur partenariale. La RSE participerait donc d’une dynamique institutionnelle visant à respecter le
principe de base de gestion des externalités selon lequel la capacité à affecter le revenu moyen issu
d’un actif doit être allouée à la personne qui perçoit ce revenu. Les pratiques de type RSE étant
censées ramener le contrôle dans les mains des différents preneurs de risque (actionnaires, salariés,
fournisseurs, clients, etc.), elles devraient permettre de se rapprocher de l’optimum social.

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