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C’est le cas par exemple des emplois qui concourent à l’activité scolaire, ou à des activités
saisonnières.
Ainsi l’intervention des agents n’est pas requise selon la même intensité et la même fréquence
en fonction des périodes de l’année. Des phases d’inactivité peuvent également intervenir.
Pour ajuster leur emploi du temps au plus près des besoins de terrain, la règlementation
permet que leur temps de travail soit annualisé.
Une durée hebdomadaire lissée est ainsi établie en faisant la moyenne annuelle des périodes
hautes et des périodes basses, ce qui permet à l’agent de percevoir une rémunération
constante sur toute l’année.
Face au silence des textes, les modalités de calcul de l’annualisation relèvent des employeurs
territoriaux. Des guides et recommandations sont venus éclairer les pratiques, désormais bien
établies, pour calculer le temps de travail moyen, le nombre de jours travaillés, le nombre de
jours de congés annuels, et pour établir le planning annuel.
Pour autant un sujet demeure source de difficultés et parfois, de tensions sociales dans la
gestion du temps de travail annualisé : celui des conséquences des arrêts maladie sur le
décompte du temps de travail effectif des agents.
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En termes de compétence décisionnelle, ce décret renvoie à l’organe délibérant, après
avis du comité technique (prochainement Comité social territorial – CST), le soin de définir
les modalités propres à l’employeur territorial.
S’agissant du cadre légal dans lequel ces décisions doivent s’inscrire, le décret n°2001-623
renvoie aux dispositions établies pour la fonction publique d’Etat par le décret n°2000-815 du
25 août 2000.
Ainsi, l’organe délibérant doit déterminer, après avis du CT, les conditions de mise en place
des cycles de travail au sein de la collectivité ou de l’établissement.
Les cycles de travail sont des périodes de référence récurrentes, au sein desquelles les
horaires de travail sont définis.
L’employeur territorial définit la durée de ces périodes de référence : le cycle de travail peut
ainsi varier entre le cycle hebdomadaire et le cycle annuel, dès lors que la durée annuelle
de travail effectif demeure de 1 607 heures pour un agent à temps complet et à temps plein
(c’est-à-dire qui ne bénéficie pas d’un temps partiel).
Précisons que le cycle annuel, quel que soit l’emploi de l’agent auquel il s’applique, se définit
sur l’année civile, et non sur l’année scolaire.
Outre la durée des cycles, l’employeur fixe également les bornes horaires quotidiennes et
hebdomadaires, les modalités de repos et de pause.
Les cycles peuvent être définis par service, établissement ou par nature de fonctions.
Le Conseil d’Etat (CE, 21/06/2021, n°737768), validant et complétant les positions de la Cour
administrative d’appel de Lyon (CAA Lyon, 18/11/2019, n°17LY03522) est venu préciser les
obligations et souplesses dont dispose l’employeur territorial dans la définition des modalités
afférentes au cycle de travail annuel.
Ainsi :
Autrement dit, des agents appartenant à un même service, voire exerçant les mêmes
fonctions au sein d’un même service, n’ont pas des temps de travail (horaires,
planning) nécessairement identiques. L’employeur dispose de latitude pour adapter les
obligations des agents aux nécessités du service public.
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Rien n’impose que soient définies au sein du cycle annuel des périodes d'activité
d'une durée infra-annuelle, ni une programmation annuelle de telles périodes ou une
quotité d'heures travaillées pour chacune d'elles.
L’employeur peut donc, au fil de l’eau et au sein des bornes définies pour le cycle
annuel, ajuster les plannings et horaires des agents en fonction des nécessités de
service, qui peuvent varier. Il doit simplement respecter un délai de prévenance
raisonnable pour laisser aux agents le temps d’organiser leur vie personnelle en
conséquence. Pour la fonction publique territoriale, les textes ne définissent pas ce
délai de prévenance, à l’inverse de la fonction hospitalière pour laquelle il est établi à
15 jours minimum. Ce point doit donc être défini dans la délibération de l’organe
délibérant fixant les modalités relatives au cycle de travail.
Pour chaque agent, l’organisation du travail n’a pas à être structurée autour de
plannings se répétant à l'identique d'une période à l'autre.
En pratique au sein d’un cycle de travail annuel, l’agent est amené à travailler selon une
alternance (pour un agent à temps complet et à temps plein) :
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2. L’impact des jours d’arrêt maladie sur l’appréciation du temps de
travail effectif des agents annualisés
Tout d’abord, il convient de rappeler que les jours de congés pour raison de santé doivent
être considérés comme des journées de travail effectif : on ne rattrape pas ses absences
pour maladie.
Les congés pour raison de santé sont ainsi considérés, pour l’acquisition des droits à congé
annuel, comme service accompli (art. 1 du décret n n°85-1250 du 26 novembre 1985 relatif
aux congés annuels des fonctionnaires territoriaux).
Mais en cas de cycle de travail annuel, dans la mesure où les obligations de service ne sont
pas identiques d’une période à l’autre, les arrêts maladie doivent-ils emporter des
conséquences différenciées s’agissant du décompte du temps de travail annuel effectif de
l’agent ?
Aucune disposition légale expresse ne venant traiter le sujet, c’est à l’organe délibérant,
après avis du CT, qu’il revient de fixer les modalités applicables au sein de la collectivité ou de
l’établissement.
Dans un récent arrêt (CE, 04/11/2020, n°426093), le Conseil d’Etat établit ainsi que
l’employeur est « compétent pour déterminer les conséquences des congés de maladie
des agents qui y sont soumis pour le calcul de leur temps de travail annuel effectif. »
Attention, dans l’un comme dans l’autre, il s’agit bien de définir les conséquences des arrêts
maladie sur la mesure du temps de travail des agents, et non sur leur rémunération : ce volet
est régi exclusivement par les dispositions statutaires sur les droits au maintien de salaire.
2.1 Prise en compte de l’arrêt maladie sur la base de l’horaire journalier moyen
a. Détails de la méthode
Le mécanisme consiste à retenir toute journée d’absence au titre d’un arrêt maladie comme
une journée de travail effectif pour une durée forfaitaire, quelle que soit la période sur laquelle
elle intervient.
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En procédant ainsi :
˃ Si l’arrêt maladie intervient en période haute, l’agent sera considéré comme ayant
travaillé 7 heures, soit en deçà de son obligation de travail ; il devra donc le delta
d’heures à son employeur ;
˃ Si l’arrêt maladie intervient en période basse, ou sur un jour non travaillé du fait de
l’annualisation, il sera également considéré comme ayant travaillé 7 heures, donc son
employeur lui devra les heures de delta.
Le Conseil d’Etat, dans l’arrêt précité (n°426093), a consacré la licéité d’un tel mécanisme :
« lorsque le cycle de travail repose sur l'alternance de journées de travail effectif tantôt
inférieures à sept heures, tantôt supérieures à sept heures, correspondant, sur l'année, à un
nombre total d'heures de travail effectif de 1 607 heures, il [l’employeur] peut légalement
retenir que l'agent en congé de maladie doit être regardé comme ayant effectué sept
heures de travail effectives, quand bien même, selon la période du cycle de travail en
cause, la journée de travail pour laquelle l'agent est en congé de maladie devait normalement
comporter un nombre d'heures de travail effectives supérieur ou inférieur à sept heures. »
Dans le détail, le Conseil d’Etat a validé le dispositif dans lequel « en cas de congé de maladie
(…) survenant pendant une période du cycle annuel où la durée hebdomadaire de travail
excède trente-cinq heures, le temps de travail excédant la durée forfaitaire de sept heures par
jour, non réalisé du fait du congé de maladie, est imputé sur le temps de travail effectif que
doit réaliser [l’] agent au-delà de la durée quotidienne de travail en période du cycle annuel
où cette durée est en principe inférieure à sept heures par jour, afin que [l’employeur]
puisse établir précisément, au terme de chaque année, le temps de travail réellement
effectué par les agents en cycle annuel de travail. »
b. Précisions
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inférieur à la durée hebdomadaire de travail est laissée, sous réserve d'une
appréciation souveraine du juge, à la libre appréciation de l'employeur
territorial. »
Or ce dispositif est jugé dans son ensemble, et pas uniquement en ce qu’il prévoit un
débit possible sur période haute.
- d’une part, pour des raisons d’équité entre l’employeur et l’agent et de justesse
du procédé : on en peut pas imaginer de retenir le « forfait jour » qu’en période
haute, sauf à lui faire perdre l’essence même de son caractère forfaitaire. Ce forfait
correspond à la durée quotidienne moyenne sur l’année ; le calcul de cette durée
reposant par principe sur un lissage des périodes hautes et basses, la validité de
cette référence ne s’entend que sur l’année complète.
- D’autre part, parce que pour des arrêts maladie intervenant en période basse avec
des journées retenues pour 7 heures effectives, si le système ne prévoit pas de
récupération du delta avec le nombre d’heures normalement prévues au planning,
le total annuel de l’agent sera supérieur à 1 607 heures.
Donc selon notre analyse, l’utilisation de la durée forfaitaire moyenne de travail pour le
décompte du temps de travail effectif correspondant aux journées d’arrêt
maladie implique nécessairement un mécanisme de débit-crédit, et pas
uniquement de débit d’heures pour les arrêts en période haute.
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Modalités de prise en compte des arrêts maladie sur le décompte du temps de travail des agents
exerçant dans les collèges du département d’Indre-et-Loire, adopté par délibération en 2014.
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Cela ne signifie pas que le mécanisme du débit d’heures en période haute peut être
utilisé sans son pendant de crédit en période basse. Le Conseil d’Etat valide bien la
licéité du dispositif dans son ensemble : l’employeur « peut légalement retenir que
l'agent en congé de maladie doit être regardé comme ayant effectué sept heures
de travail effectives, quand bien même, selon la période du cycle de travail en cause,
la journée de travail pour laquelle l'agent est en congé de maladie devait normalement
comporter un nombre d'heures de travail effectives supérieur ou inférieur à sept
heures ».
˃ Le sujet est propice à la confusion à raison des termes souvent employés pour qualifier
le volume horaire réduit en période basse. Dans l’arrêt du Conseil d’Etat précité, on
voit que la collectivité dont le dispositif a fait l‘objet du recours évoque un « droit à
RTT », et des « jours de repos lié au dépassement de la durée légale ».
c. Clarifications nécessaires
Au sein d’un cycle de travail annuel, le fait de programmer sur les périodes basses des
journées inférieures à 7 heures et/ou des journées non travaillées relève, non pas d’un
mécanisme de réduction du temps de travail mais d’un système de vases
communicants avec les périodes hautes. Ce mécanisme s’organise à solde nul,
puisque les agents comptabilisent 1 607 heures à la fin du cycle annuel (valeurs
pour un agent à temps complet et à temps plein).
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Pour les agents annualisés, les jours non travaillés, ou travaillés en deçà de 7 heures
(périodes basses) ne sauraient donc constituer des RTT.
De même, les jours travaillés en période haute ne « génèrent » pas de « RTT » car
cette durée hebdomadaire supérieure à 35 heures n’est pas fixée toute l’année et se
trouve compensée par les périodes basses.
Donc le fait d’être en arrêt maladie sur un jour de période haute ne « réduit » pas
le droit de l’agent à avoir une durée de travail inférieure en période basse.
L’application de la décote des jours de RTT selon le quotient de réduction n’est pas
applicable puisque les agents ne disposent pas d’un volant initial de RTT attribué à
raison d’une durée hebdomadaire fixée à plus de 35 heures sur l’année entière : le
calcul du quotient de réduction est impossible.
Disposent de jours de RTT les seuls agents dont le volume hebdomadaire est
fixé, toute l’année, au-delà de 35 heures. Ainsi, des jours de RTT doivent être
accordés pour qu’au total la durée de travail annuelle reste de 1 607 heures.
Pour ces agents, l’article 115 s’applique et prévoit qu’en cas d’arrêt maladie, les
journées d’absence ne génèrent pas de RTT : en effet, les jours d’arrêt maladie ne
viennent pas alimenter le dépassement de la durée légale du travail, qui justifie
l’attribution d’un volant de RTT.
Ainsi en période haute, les heures au-delà de 35 heures ne constituent pas des
heures « supplémentaires » dès lors qu’elles s’inscrivent dans le temps de travail
journalier prévu au planning.
Dès lors, un agent qui est supposé travailler 9 heures par jours en période haute ne
réalise aucune heure supplémentaire s’il ne dépasse pas ce volume.
Et en période basse, les jours non travaillés ou les jours à durée réduite ne
constituent pas des jours de repos compensateur, puisqu’il n’y a pas d’heures
supplémentaires à compenser : cela exprime simplement le système de vases
communicants sur lequel repose le cycle annuel.
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En conclusion, le système de comptabilisation des journées d’arrêt maladie à hauteur de la
durée de travail quotidienne moyenne de l’agent annualisé (forfait journalier) est licite, à
condition :
Certains lui préfèrent un mécanisme « au réel », selon lequel par principe, l’agent annualisé
placé en congé pour raison de santé est réputé avoir accompli les heures de travail
prévues sur son planning.
Il s’agit d’appliquer sans modalité particulière spécifique le principe selon lequel les congés
pour raison de santé sont considérés comme service accompli.
3. Conseils du CDG 71
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Cela évite à l’employeur de tenir une comptabilité possiblement fastidieuse des heures de
débit et de crédit constatées selon la période durant laquelle surviennent les congés pour
raisons de santé.
Il peut également être complexe, pour l’employeur, de planifier sur les jours normalement
travaillés les heures qu’il doit permettre à l’agent de récupérer si celui-ci a été malade durant
une période basse.
Ainsi pourquoi traiter ces agents différemment des agents non annualisés dont
la durée hebdomadaire n’excède pas la durée légale ?
Rappelons que pour tout agent, quel que soit son cycle de travail, les
absences pour maladie aboutissent à ce qu’en fin d’année, la durée du
travail effectivement accompli soit réduite.
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alors également, pour une journée d’arrêt maladie tombant sur le jour
hebdomadaire non travaillé, décompter 7 heures de travail et permettre à
l’agent de les récupérer.
˃ Dans les faits, cette pratique « déséquilibrée » est parfois constatée pour ce qui
concerne les agents annualisés en fonction du calendrier scolaire, tels que les
ATSEM.
Ils peuvent occuper des emplois à temps non complet, alors que la
jurisprudence de référence s’appuie sur un cas d’espèce relatif à
des agents à temps complet ;
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Par exemple, pour un agent occupant un emploi à temps non
complet à 0.81 ETP (28h20 hebdo) annualisé, dont le planning
prévoit 16 semaines non travaillées (vacances scolaires) et 36
semaines à 36 h pendant les périodes d’école, à hauteur de 8
heures par jours le lundi, mardi, jeudi et vendredi et de 4h le
mercredi, cela revient à :
Le tableau ci-dessous donne le détail de cet exemple, incluant une comparaison avec
2 références (agent à temps complet, agent à temps non complet 0.81 ETP en cycle
hebdomadaire) :
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A notre sens, une juste application du décompte forfaitaire doit plutôt
conduire :
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Par ailleurs, dans la mesure où, durant les 36 semaines de périodes
scolaires, le nombre de journées « hautes » est 4 fois plus important
que le nombre de journées basses, la probabilité que l’agent se
retrouve en situation de débit d’heures à rattraper durant les
semaines de vacances scolaires, est nettement plus haute que la
probabilité que la collectivité soit en débit vis-à-vis de lui.
Rappelons par ailleurs que pour toute journée de maladie tombant sur un jour de congé
annuel, l’employeur doit re-créditer le jour de congé annuel dans le solde de l’agent et lui
substituer un jour de maladie décompté forfaitairement, dans notre exemple, à 5.67 h (comme
le prévoit à juste titre le Conseil départemental d’Indre et Loire).
En conclusion :
Même s’il est loisible (sous la réserve d’être appliqué correctement), le dispositif de
décompte forfaitaire des journées d’arrêt maladie nous semble facteur de complexité, de
lourdeur de gestion et d’incompréhension.
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