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Fiche pratique Février 2011

Le temps de travail des cadres

Il existe trois catégories de cadres : dirigeants, intégrés et autonomes. Le régime du temps de travail
diffère sensiblement selon ces catégories et n’est pas strictement le même que celui auquel sont
soumis les salariés non cadres. En tout état de cause, plus le salarié cadre est autonome dans son
travail, plus son temps de travail est flexible.

Sommaire

Le temps de travail des cadres dirigeants

Le temps de travail des cadres intégrés

Le temps de travail des cadres autonomes

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Fiche pratique Février 2011

► Le temps de travail des cadres dirigeants


Les cadres dirigeants sont exclus de la réglementation relative au travail à temps partiel, au travail de
nuit, aux heures supplémentaires, au repos compensateur, aux durées maximales de travail, aux
dispositions légales relatives au repos quotidien, au repos hebdomadaire de 35 heures et à la
réglementation afférente aux jours fériés.

Ainsi, il est possible de conclure, avec les cadres dirigeants, des conventions de forfait de salaire sans
référence à un horaire de travail déterminé.

En revanche, les cadres dirigeants sont soumis, comme tous les autres salariés, aux dispositions
relatives aux congés payés annuels, aux congés non rémunérés et pour événements familiaux, au
repos obligatoire des femmes en couches, au compte épargne-temps, aux dispositions relatives à
l’hygiène, à la sécurité et aux conditions de travail et à la médecine du travail.

► Le temps de travail des cadres intégrés


Puisque ces cadres sont intégrés à une collectivité de travail dont ils suivent l’horaire collectif,
l’ensemble des règles relatives au temps de travail leur est applicable, comme pour n’importe quel
salarié.

Toutefois, il est possible de forfaitiser leur rémunération et leur temps de travail en concluant une
convention de forfait en heures sur l’année, le mois ou la semaine.

En revanche, il n’est pas possible de conclure une convention de forfait en jours (sur l’année, le mois
ou la semaine), convention réservée aux seuls cadres autonomes.

Forfait en heures sur l’année

Nécessité d’un accord collectif

La conclusion d’un tel forfait n’est possible que si une convention ou un accord collectif étendu, ou un
accord collectif d’entreprise ou d’établissement l’autorise expressément et précise ses modalités de
mise en œuvre :

- catégories de cadres pouvant bénéficier de ces conventions de forfait ;


- modalités d’application et caractéristiques principales des conventions de forfait
susceptibles d’être conclues ;
- durée annuelle de travail sur la base de laquelle le forfait de salaire est établi.

Par ailleurs, sous réserve de respecter le droit aux repos quotidien et hebdomadaire, cet accord peut
fixer, pour ces salariés, des limites journalières et hebdomadaires de travail excédant les durées
maximales quotidienne et hebdomadaire prévues par la loi.

Toutefois, cette dérogation n’est permise que si l’accord collectif prévoit les modalités de contrôle de
l’application de ces nouvelles limites conventionnelles à la durée du travail, les conditions de suivi de
l’organisation et de la charge de travail des cadres concernés et qu’il ne fasse pas l’objet d’une
opposition de la part des organisations syndicales non signataires. À défaut, les cadres restent soumis
aux durées maximales de travail.

Nécessité d’un accord du salarié cadre

Outre l’accord collectif, la clause de forfait ne pourra être imposée au cadre sans son accord : la
clause doit être conforme à l’accord collectif et préciser :

- la durée annuelle moyenne du travail que le cadre doit effectuer dans la limite de la durée
légale de 35 heures par semaine (ou de la durée conventionnelle inférieure), ainsi que le

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nombre d’heures supplémentaires (incluses dans le forfait) que le cadre doit accomplir, au
cours de l’année ;

- le montant de la rémunération due à ce salarié, en faisant apparaître distinctement la


majoration afférente à ces heures supplémentaires de la rémunération mensuelle des
heures normales de travail qu’il doit effectuer dans la limite de la durée annuelle moyenne
de 35 heures par semaine (ou de la durée conventionnelle inférieure). Le montant de la
rémunération doit être au moins égal à la rémunération que le cadre recevrait, compte
tenu du salaire minimal conventionnel applicable dans l’entreprise, des majorations et des
bonifications pour heures supplémentaires.

Comptabilisation du temps de travail

Pendant 1 an, l’employeur doit conserver tous les documents qui lui ont permis de comptabiliser le
nombre d’heures travaillées par les cadres avec lesquels il a conclu l’un de ces forfaits de salaire
annualisés.

Forfait en heures sur le mois ou la semaine

L’insertion d’un forfait de salaire hebdomadaire ou mensuel en heures dans le contrat de travail n’est
pas subordonnée à l’existence préalable d’une convention ou d’un accord collectif.

Pour conclure ce type de forfait de salaire hebdomadaire ou mensuel en heures, il suffit que le cadre
en accepte le contenu dans le contrat de travail. L’employeur ne saurait imposer ce type de forfait aux
cadres concernés, sans avoir obtenu leur accord préalable.

Dans le cas de ce type de forfait, les cadres demeurent soumis aux durées maximales quotidienne et
hebdomadaire du travail ainsi qu’aux repos quotidien et hebdomadaire.

► Le temps de travail des cadres autonomes


Comme tout salarié, le cadre autonome peut se voir soumis à un horaire collectif ; dans ce cas,
l’ensemble des règles relatives au temps de travail lui est applicable.

Toutefois, il est possible de forfaitiser sa rémunération et son temps de travail en concluant une
convention de forfait en heures (hebdomadaire, mensuel ou annuel – cf. ci-dessus) ou en jours
(hebdomadaire, mensuel ou annuel).

Convention de forfait en jours sur l’année

Nécessité d’un accord collectif

La conclusion d’un forfait annuel de salaire n’est possible que si une convention ou un accord collectif
étendu, un accord collectif d’entreprise ou d’établissement l’autorise expressément et précise ses
modalités de mise en œuvre. Cet accord doit :

- définir les catégories de cadres concernées et fixer le nombre de jours travaillés dans
l’année (maximum 218 jours, journée de solidarité comprise), faute de quoi ces mêmes
salariés devraient bénéficier, au cours des 3 premiers mois de l’année suivante, d’un
nombre de jours de repos égal à ce dépassement (les jours ainsi reportés devant alors
être déduits du plafond de 218 jours de l’année suivante) ;

- fixer les modalités pratiques de décompte des journées et demi-journées travaillées et de


prise des journées ou demi-journées de repos ;

- prévoir les modalités de suivi de l’organisation du travail des cadres concernés, de


l’amplitude de leurs journées d’activité et de la charge de travail qui en résulte pour eux ;

- déterminer les conditions de contrôle de son application.

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Attention : Lorsque l’accord collectif n’est pas suffisamment précis sur les modalités concrètes
d’application du forfait, l’employeur ne peut pas pallier unilatéralement ces insuffisances. Dans cette
hypothèse, le salarié pourrait demander l’annulation du forfait en jours et réclamer des rappels
d’heures supplémentaires.

Nécessité d’un accord écrit du salarié cadre

La clause de forfait ne peut pas être imposée au cadre sans son accord préalable. La clause de forfait
devra être concise, conforme à la convention collective et préciser :

- le nombre de jours ou de demi-journées de travail que le salarié cadre doit effectuer dans
l’année, dans la limite de 218 jours (ou du nombre de jours conventionnels inférieurs). À
cet égard, l’employeur doit établir pour chaque salarié cadre concerné, en annexe de son
contrat de travail, un état récapitulatif du nombre de journées ou de demi-journées de
travail et de repos ;

- le montant de la rémunération mensuelle de ces jours ou demi-journées de travail qu’il


doit effectuer dans la limite de 218 jours par an (ou du nombre de jours conventionnels
inférieurs).

Le salarié cadre qui n’a pas signé de convention de forfait annuel en jours peut obtenir le bénéfice des
majorations pour les heures supplémentaires effectuées, même s’il a perçu un salaire de cadre en
forfait jours.

Conséquences

Pendant 3 ans, l’employeur doit conserver et être en mesure de présenter à l’inspecteur du travail tous
les documents qui lui ont permis de comptabiliser le nombre d’heures ou de jours travaillés par les
cadres avec lesquels il a conclu l’un de ces forfaits de salaire annualisés.

Ici, les cadres ne sont pas soumis à la nouvelle durée légale de travail de 35 heures par semaine, ni
aux durées maximales de travail de 10 heures par jour, de 48 heures par semaine et de 44 heures sur
12 semaines consécutives.

Lorsqu’ils ont signé une convention de forfait jours, ces salariés sont exclus de la réglementation sur
les heures supplémentaires et la contrepartie en repos obligatoire, compte tenu du décompte annuel
de leur forfait qui exclut, par conséquent, toute référence à un horaire déterminé.

En revanche, ils doivent bénéficier des dispositions légales relatives au repos quotidien ainsi que de
celles concernant le repos hebdomadaire. Les modalités d’application de ces dernières dispositions
doivent être déterminées par la convention ou l’accord collectif autorisant l’insertion de ce forfait de
salaire dans le contrat de travail des cadres autonomes concernés.

Forfait en jours sur le mois ou la semaine

Bien que non prévue par la loi, la possibilité de mettre en œuvre ce type de forfait ne semble pas
exclue. Trois conditions doivent être réunies :

- une convention ou un accord collectif doit l’autoriser expressément. On peut considérer


que la clause du contrat de travail visant ce type de forfait doit contenir les mêmes
mentions obligatoires et facultatives que celles prévues pour les conventions de forfait
décomptées en jours sur l’année ;

- l’accord du cadre est requis. La clause de forfait devra avoir le même contenu que celle
conclue dans le cadre d’un forfait en jours sur l’année ;

- l’accord collectif ne peut s’appliquer que s’il n’a pas fait l’objet d’une opposition de la part
des organisations syndicales non signataires.

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Les conséquences sont identiques pour les cadres ayant conclu une convention de forfait en jours sur
l’année. Le nombre de jours travaillés chaque semaine ou chaque mois ne doit pas avoir pour effet
d’excéder le plafond annuel de 218 jours.

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