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Culture RH

Repos compensateur : calcul et utilisation en 2023

Le repos compensateur

Qu’est-ce que le repos compensateur ?

o Le repos compensateur de remplacement, c’est quoi ? Définition !

o Comment mettre en place le repos compensateur de remplacement ?


o Qu’en est-il des salariés à temps partiel ?
o Comment calculer le repos compensateur de remplacement ?
o Qu’est-ce que la contrepartie obligatoire en repos ?
 Comment traiter le repos compensateur en paie ?

o Quel impact sur le bulletin de salaire ?


o Quels sont les modalités de paiement du repos compensateur ?
 Quelques questions sur le repos compensateur

o Tous les salariés sont-ils concernés par le repos compensateur ?

o Les salariés qui effectuent des heures de nuit ont-ils droit à un repos
compensateur ?
o Que se passe-t-il pour un repos compensateur non pris par le salarié ?

Qu’est-ce que le repos compensateur ?

Le repos compensateur de remplacement, c’est quoi ? Définition !


Les heures supplémentaires effectuées par les salariés ne sont pas obligatoirement payées. Le
paiement peut être remplacé, y compris la majoration, par l’attribution d’un repos
compensateur de remplacement (Article L.3121-28 du Code du travail).

Dans le cas où l’attribution du repos compensateur de remplacement se substitue en


totalité au paiement de l’heure supplémentaire, c’est-à-dire paiement de l’heure et de la
majoration, celle-ci n’est pas comptabilisée dans le contingent annuel d’heures
supplémentaires (en absence de convention ou accord collectif, le contingent annuel d’heures
supplémentaires est de 220h par an et par salarié).

Comment mettre en place le repos compensateur de remplacement ?


En accord avec l’alinéa 1 de l’article L.3121-24 du Code du travail “l‘employeur peut
recourir au repos compensateur de remplacement en application d’une convention ou d’un
accord collectif d’entreprise ou d’établissement ou, à défaut, d’une convention ou d’un
accord de branche“.

Si l’entreprise est dépourvue de délégué syndical, le repos compensateur de remplacement


peut être mis en place par l’employeur à condition de que le Comité Social et Économique
(s’il a été mis en place dans l’entreprise), ne s’y oppose pas (Article L3121-37 du Code du
travail

Qu’en est-il des salariés à temps partiel ?


Seules les heures supplémentaires sont concernées, c’est-à-dire celles effectuées au-delà de la
durée légale hebdomadaire ou de la durée considérée comme équivalente.

Les heures complémentaires des salariés à temps partiel ne sont donc pas concernées par le
repos compensateur de remplacement et doivent être obligatoirement payées.

Comment calculer le repos compensateur de remplacement ?


Le repos compensateur de remplacement peut compenser la totalité de l’heure
supplémentaire, y compris la majoration. L’employeur a également la possibilité de payer la
majoration et d’octroyer un repos compensateur pour l’heure effectuée (ou inversement).

Exemple :

Un salarié effectue 8 heures supplémentaires majorées à 25% et 8 heures supplémentaires


majorées à 50 % sur le mois.

1er cas : L’accord collectif précise que l’heure supplémentaire est compensée intégralement, y
compris la majoration, par un repos compensateur.

Le salarié aura le droit à un repos compensateur de remplacement de 22h (8X1.25 + 8X1.5)

2ème cas : L’accord collectif précise que l’heure supplémentaire est compensée par un repos
compensateur et la majoration payée.

Le salarié aura le droit à un repos compensateur de remplacement de 16h et il lui sera payé 8
heures de majoration à 25% et 8 heures de majoration à 50%.

3ème cas : L’accord collectif précise que l’heure supplémentaire est payée et seule la
majoration est compensée par un repos compensateur.

Le salarié aura le droit à un repos compensateur de remplacement de 6h (8X0.25 + 8X0.5) et


il lui sera payé 16 heures supplémentaires non majorées.

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Qu’est-ce que la contrepartie obligatoire en repos ?


Les heures effectuées au-delà du contingent annuel d’heures supplémentaires ouvrent droit à
une contrepartie obligatoire en repos (article L. 3121-30 du Code du travail)

À défaut d’accord, la contrepartie obligatoire sous forme de repos est fixée à :

 50% pour les entreprises de vingt salariés au plus.


 100% pour les entreprises de plus de vingt salariés.

Exemple :
Un salarié a fait 4 heures supplémentaire au-delà du contingent.

Son entreprise à au plus 20 salariés : son repos est de 2 heures.

Son entreprise à plus de 20 salariés : son repos est de 4 heures.

Comment traiter le repos compensateur en paie ?

Quel impact sur le bulletin de salaire ?


Sauf dispositions conventionnelles contraires, l’employeur doit informer le salarié du nombre
d’heures de repos compensateur par un document annexé au bulletin de salaire. Dès que le
nombre d’heures de repos compensateur atteint 7 heures, ce document doit mentionner
l’ouverture du droit à repos et l’obligation de le prendre dans un délai de deux mois (Article
D.3171-11 du Code du travail).

Dans la pratique, le compteur de repos compensateur est souvent mentionné en fin de bulletin
avec les compteurs de congés payés.

Lors de la prise du repos compensateur, la rémunération du salarié est maintenue comme si le


salarié avait travaillé.

L’absence pour repos compensateur est considérée comme du temps de travail effectif pour le
décompte des majorations pour heures supplémentaires, pour le calcul de l’ancienneté et pour
l’acquisition des congés payés et des jours de RTT.

Quels sont les modalités de paiement du repos compensateur ?


En cas de solde de tout compte, le compteur de repos compensateur peut être payé sous forme
d’indemnité compensatrice de repos compensateur.

L’indemnité compensatrice de repos compensateur entre dans la base de calcul de l’indemnité


de congés payés.

Exemple de calcul :

Un salarié sort de l’entreprise et a un salaire de 2 000 euros brut. Son compteur de repos
compensateur de remplacement est de 20h.

Son indemnité compensatrice de repos compensateur se calculera comme suit : 20 X


(2000/151.67) = 263.73 euros.
Quelques questions sur le repos compensateur

Les
salariés qui travaillent de nuit ont-ils droit à un repos compensateur ?

Tous les salariés sont-ils concernés par le repos compensateur ?


Les salariés en convention de forfait (jours ou heures) et les cadres dirigeant ne bénéficient
pas de repos compensateur.

Les salariés qui effectuent des heures de nuit ont-ils droit à un repos compensateur ?
Si elle n’est pas définie par convention, accord d’entreprise ou par l’employeur sur
autorisation de l’inspection du travail, la période de travail de nuit s’étend de 21h à 6h du
matin sauf secteurs particuliers (Article L.3122-20 du Code du travail).

Le travail de nuit doit être exceptionnel et justifié par la nécessité d’assurer la continuité de
l’activité économique ou des services d’utilité sociale. (Article L.3122-1 du Code du travail).

Le travail de nuit au sens du Code du travail doit obligatoirement être compensé par du
repos (article L.3122-8 du Code du travail).

La loi ne précise pas les modalités de calcul du repos compensateur pour travail de nuit. Il
appartient alors à l’accord collectif (ou à l’employeur si le travail de nuit a été mis en place
avec autorisation de l’inspection du travail) de fixer le mode de calcul ainsi que les modalités
de prise et de paiement de ce repos.

Que se passe-t-il pour un repos compensateur non pris par le salarié ?


Le repos compensateur de remplacement a vocation à être pris dans les deux mois suivant
l’ouverture du droit, c’est-à-dire dès qu’il a atteint les 7 heures. Il peut être pris par journée ou
par demi-journée. La demande de repos doit être formulée au moins 1 semaine à l’avance.

Si le salarié ne prend pas ses jours de repos dans le délai imparti, ils ne sont pas perdus,
l’employeur lui demande de prendre effectivement ses repos dans un délai maximum d’un
an. (Article D.3121-17 du Code du travail).

Une convention ou un accord collectif d’entreprise ou d’établissement ou, à défaut, une


convention ou un accord de branche peut adapter les conditions et les modalités d’attribution
et de prise.

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