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I. Définition
D (cm2s-1) D (cm2s-1)
Elément dopant dans la silice dans le silicium
-15
B ~ 10 ~ 2x10-13
-14
P ~ 10 ~ 10-12
As ~ 5x10-15 ~ 2x10-14
Sb ~ 9x10-17 ~ 4x10-14
Tableau 3.1 : Coefficient de diffusion de dopants dans le silicium et dans l’oxyde de silicium à
1100°C
Il existe deux techniques pour obtenir une couche oxyde, soit par oxydation directe
(oxydation thermique), soit par le dépôt d’une couche d’oxyde (CVD), ou le dépôt à basse
pression ou assisté par plasma, low pressure CVD ou plasma-assisted CVD.
II.1 Oxydation thermique
L’oxydation thermique est obtenue dans un four chauffé dans lequel les plaquettes de
silicium, maintenues debout dans un tube de quartz, sont portées à des températures de 900 à
1200 °C.
Un gaz responsable de l’oxydation est envoyé dans le four. Ce gaz peut être de l’oxygène et
c'est l’oxydation sèche, ou de la vapeur d’eau et c’est l’oxydation humide. La figure 3.1
montre le schéma d’une installation d’oxydation thermique.
Le système d’oxydation est contrôlé par un ordinateur qui règle le débit du gaz, l’introduction
et le retrait automatique des plaquettes de silicium, l’augmentation et la diminution de la
température à 1 °C près. Ces précautions sont nécessaires pour éviter que les plaquettes ne
subissent des chocs thermiques.
L'opération d'oxydation consiste donc à oxyder le Silicium depuis la surface du substrat. Les
réactions principales sont les suivantes :
Les couches d'oxyde de silicium déposées ont l'avantage de donner un plus grand taux de
croissance que l'oxydation thermique. Elles servent à isoler les contacts multi-niveaux les uns
des autres, à constituer un écran dans l'implantation ionique ou à augmenter l'épaisseur d'une
couche obtenue par oxydation thermique.
On utilise, pour obtenir ces couches, la méthode de croissance chimique en phase vapeur,
CVD ou des méthodes qui en sont dérivées. L'installation de principe pour la déposition des
couches par CVD ressemble au schéma de la figure 3.1.
Par la méthode CVD, on peut déposer à des températures basses (350 °C) des couches
épaisses qu'on appelle Silox et qui sont amorphes et poreuses. Aux basses températures,
l'oxyde est obtenu par décomposition du silane suivant la réaction :
Cette réaction peut avoir lieu par CVD à la pression atmosphérique ou à basse pression
(LPCVD). La température de déposition est basse et ne provoque pas de dégâts en cas de
dépôt de couche d'oxyde sur les contacts en aluminium.
Ce type de couche est souvent utilisé pour couvrir des grilles en polysilicium, il forme une
couche homogène avec une bonne couverture des marches.
III Modélisation de l'oxydation
Le modèle de base de l'oxydation est représenté sur la figure Fig. 3.3 qui distingue les deux
domaines dans lesquels il faut considérer des mécanismes différents : l'atmosphère ambiante
contenant l'élément oxydant (soit de l'oxygène soit de la vapeur d'eau soit une combinaison de
ces deux éléments,
- l'oxyde qui est traversé par l'élément oxydant par phénomène de diffusion.
Notons que cette diffusion est négligeable à température ambiante mais
fortement activée thermiquement,
Le calcul est basé sur l'analyse des flux de l'espèce oxydante dans les différentes zones. Si on
raisonne en régime stationnaire, les deux flux sont égaux :
Soit F1 le flux de l'agent oxydant à travers la surface extérieure de l'oxyde et F2 son flux à
travers la surface du semi-conducteur (Fig. 3.3). La concentration Co des molécules de cet
agent à la surface de l'oxyde est proportionnelle à sa pression partielle à la température
d'oxydation. Soit Cs leur concentration à la surface du semi-conducteur. Le flux F1 peut être
écrit :
(3.5)
F2 = k Cs (3.6)
(3.8)
Cette équation différentielle peut être résolue moyennant la condition initiale x(0) = do, où do
représente l'épaisseur initiale (ou l'épaisseur due à une oxydation précédente). Pour une
première oxydation, l’épaisseur do est très faible pour une oxydation humide et de l’ordre de
25nm pour une oxydation sèche. La solution donne la relation suivante :
(3.9)
Dans cette équation τ représente un décalage dans le temps qui correspond à l'épaisseur de la
couche initiale do. τ est donné par :
(3.10)
(3.11)
(3.12)
(3.13)
x2 + Ax = B(t + τ) (3.14)
où A = 2D/k, B = 2DCo/C1 et B/A = kCo/C1. Les équations 3.11, 3.12 et 3.13 deviennent alors
𝐴 4𝐵(𝑡+𝜏)
𝑥 = 2 [√1 + − 1] (3.15)
𝐴2
(3.16)
x2 = B(t + τ) (3.17)
et
où k est la constante de Boltzmann (8.617 10-5 eV/K) et T la température absolue. K1, K2, E1
et E2 sont donnés dans le tableau 3.2.
Tableau 3.2 : Valeurs numériques des paramètres servant au calcul de la couche d'oxyde
Tableau 3.3 Valeurs numériques des paramètres A et B pour le silicium orienté (111)
Entre 1000 et 1200°C Les données sont aussi valables pour l’orientation (100)
L'oxydation thermique du silicium sous diverse conditions est montrée par les figures 3.4
et 3.5. La figure 3.4 montre l'épaisseur de l'oxyde en fonction du temps que dure l'oxydation
et de la température sous condition sèche alors que la figure 3.5 montre la même chose sous
condition humide. La prévision des épaisseurs d'oxyde dans la fabrication des circuits intégrés
peut se faire en utilisant ces figures comme abaques.
Fig. 3.4 : Epaisseur de l'oxyde de silicium en condition sèche pour l'orientation (111) et pour
diverses températures.
Fig. 3.5 : Epaisseur de l'oxyde de silicium en condition humide pour l'orientation (111) et
pour diverses températures.
Lors de l'oxydation de couches dopées, cette opération s'effectuant à haute température, les
dopants se redistribuent dans le substrat. De plus, étant donné la consommation de Silicium
lors de l'oxydation, une partie des atomes dopants se retrouvent dans l'oxyde. Mais les
coefficients de diffusion des atomes dopants, à une température donnée, dans le Silicium et
dans l'oxyde sont en général différents. Il se crée alors une discontinuité de concentration de
dopant à l'interface Si/SiO2.
Lors de l'oxydation, les impuretés dopantes peuvent ou bien être repoussées par l'oxyde et
voir leur concentration augmenter dans le silicium, ou bien être attirées par l'oxygène et
causer une déplétion dans la région adjacente à la couche d'oxyde. Cela dépend de chaque
espèce. La figure 3.6 montre la concentration du phosphore (a) et du bore (b) dans la couche
d'oxyde et dans le silicium. Le phosphore est plutôt repoussé par l'oxydation tandis que le
bore semble avoir une meilleure solubilité dans l'oxyde de silicium, sa concentration diminue
dans le voisinage de la couche d'oxyde
Figure 3.6 : Redistribution des dopants dans une couche de silicium en cours d'oxydation.
L'interface du coté Silicium s'enrichit en Phosphore ou s'appauvrit en Bore
Exercices
3.1/ En quelle matière sont fabriqués les tubes dans les fours d'oxydation?
3.3/ Dans l'oxydation du silicium où est-ce que l'oxydation a lieu (entre l'oxyde et le semi-
conducteur) ?
3.4/ Quelles sont les propriétés des couches d'oxydes déposées par CVD ?
3.5/ On oxyde une plaquette de silicium (111) à 1200 °C en oxydation humide. Calculer
l’épaisseur de l’oxyde
a) après 6 mn,
b) après 48 mn.
3.6/ On place une plaquette d'orientation (100) dans un réacteur d'oxydation sèche pour faire
croître une couche d'oxyde de 6000 Å à 1050 °C.
16 -3
3.7/ On oxyde une plaquette de silicium de type p dopée à 5.10 cm . L'oxydation a lieu à
1000°C en milieu humide pendant 20 mn.