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L'accord Sykes-Picot (1916)


et l'accord de San Remo (1920

Accord de Sykes-Picot

Dans le but d'éviter les conflits


des intérêts français et
britanniques, la France et la
Grande-Bretagne ont conclu en
1916 un accord confidentiel et
ultrasecret sur la répartition des
zones d'influence britannique et
française.

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La zone bleue de la France
englobait le Liban et la partie
sud-est de la Turquie actuelle,
ainsi que la Syrie et la partie nord
de l'Irak. La zone rouge couvrait
la partie sud de l'Irak et le
Koweït, ainsi que la Jordanie, la
partie nord de l'Arabie Saoudite
et la partie occidentale de l'Irak. Il
y avait aussi une petite zone
brune couvrant la Palestine que
les plénipotentiaires ont mis sous
une administration internationale.

1) Une zone rouge anglaise, d'administration directe (Koweït et Mésopotamie);


2) Une zone rouge d'influence anglaise, (Syrie du Sud, Jordanie et
3

Palestine);
3) Une zone bleue française d'influence française (Syrie du Nord et vilayet
de Mossoul);
4) Une zone bleue française d'administration directe (Liban et Cicilie);
5) Une zone brune d'administration internationale comprenant Saint-Jean-
d'Acre, Haiffa et Jérusalem;
6) La zone jaune sous contrôle russe (Arménie et nord-est de la Turquie) ne
faisait pas partie de l'entente.

Accord de San
Remo

En avril 1920,
la conférence
de San
Remo (Italie),
réunissant des
représentants
britanniques,
français,
italiens, grecs,
japonais et
belges, allait
fixer le sort des
vilayets ou
provinces
arabes de
l’Empire
ottoman. Lors
de cette
conférence, les
États-Unis,
retournés à leur
politique
isolationniste,
et la Russie, en
pleine guerre
civile, étaient
absents.

Mandat
britannique
4

En effet, le 24
avril de cette
année-là, un
accord entre les
représentants
plaçait la
Palestine, de la
Transjordanie
et la
Mésopotamie
(Irak) sous
Mandat
britannique (1),
agrandi de
Kirkouk cédé
par les Français
en échange
d'une
participation
aux bénéfices
pétroliers de la
région; les
Français
disposeront
d’un quart des
parts
(ultérieurement
23,75 %) au
sein du
consortium
chargé
d’exploiter ce
pétrole.

Mandat
français

La France, pour
sa part, reçut le
Mandat du
Liban et de la
Syrie (2).
5

Mandat russe

Quant à la
Russie, elle eut
le Mandat de
l'Arménie (3),
qui ne dura pas,
car il fut
absorbé par les
troupes turques
de Mustafa
Kemal.

La Palestine mandataire devint une «zone internationale» (4). Lors des


pourparlers, la frontière palestinienne fut déplacée de quelques kilomètres vers le
nord; la Transjordanie fut reliée à la Palestine et à l’Irak, ce qui permettait de créer
un corridor assurant dans l’immédiat le passage des lignes aériennes vers l’Inde.
Finalement, l'accord de San Remo se trouvait à entériner et à officialisé les accords
Sykes-Picot avec en prime un mandat en bonne et due forme de la part de la Société
des Nations.

Le découpage territorial entre Britanniques et Français fut imposé par la force aux
Ottomans et aux Arabes. Mais les événements de 1920 allaient ensuite être
ressentis comme une trahison des engagements promis par les belligérants parce
qu'ils dépossédèrent les élites locales de leur pouvoir. Par exemple, la Palestine ne
fut pas rendue aux Juifs et les Kurdes n'obtinrent pas leur indépendance. Lorsque le
nationalisme reviendra en force chez les Arabes, ceux-ci ne reconnaîtront pas la
légitimité de ce découpage. L'Irak, la Syrie, le Koweït, le Liban et la Palestine
seront frappés d’illégitimité et durablement fragilisés. Plus tard, la constitution du
«Foyer national juif» entraînera la région dans un cycle de conflits entre Arabes et
Juifs palestiniens, dont les revendications nationalistes respectives n'ont pu être
conciliées par les Britanniques. En conséquence, le Mandat eut pour résultat de
créer le Royaume hachémite de Transjordanie (1946) et l’État d'Israël (1948), sans
oublier le double échec de la mise en place d'un État arabe palestinien indépendant,
après la grande révolte de 1936-1939 et la guerre de 1948.

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