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Nouvelle

pratique
des
comptes
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consolidés
A jour du règlement CRC 99-02
relatif aux comptes consolidés
(arrêté du 22 juin 1999
publié au JO du 31 juillet 1999)
Eric Ropert,
diplômé d’expertise comptable, est Associé chez KPMG Audit.
Intervenant externe à l’ESCP et à l’Université de Paris Dauphine,
ce praticien a une forte expérience, notamment des problèmes de
consolidation et de restructuration au sein de groupes internationaux.

Gilbert Gélard,

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HEC, Expert-comptable, Commissaire aux Comptes est Membre du Board
de l’IASC et Membre du Conseil National de la Comptabilité.

Jean-Yves Eglem,
Docteur ès sciences économiques et diplômé d’expertise comptable, est
Professeur à l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris (groupe ESCP-EAP).
Nouvelle
pratique
des
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comptes
consolidés
A jour du règlement CRC 99-02
relatif aux comptes consolidés
(arrêté du 22 juin 1999
publié au JO du 31 juillet 1999)

Éric Ropert
avec la participation de Gilbert Gélard et Jean-Yves Eglem

Préface de Georges Barthès de Ruyter

Collection
Dans la même collection

• Les mécanismes comptables de l’entreprise – 3e édition


(C. Bonnier, P. Delvaille, J.-Y. Eglem, C. Hébert, R. Maeder, A. Mikol,
G. Sauvageot, C. Simon, H. Stolowy, V. Taupin)

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• Guide technique et théorique du plan comptable général 1999
(J.-L. Navarro)
• Pratique du Droit du Travail – 9e édition (G. Guéry)
• Droit des Affaires – 8e édition (G. Guéry)
• Droit européen de la concurrence (A. Tercinet)

Ce pictogramme est destiné à alerter le lecteur sur la menace que représente pour
l’avenir de l’écrit, particulièrement dans le domaine de l’édition technique et
universitaire, le développement massif du photocopillage.
Le Code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992 interdit en effet
expressément la photocopie à usage collectif sans autorisation des
ayants droit. Or, cette pratique s’est généralisée dans les établissements
d’enseignement supérieur, provoquant une baisse brutale des achats de
livres et de revues, au point que la possibilité même pour les auteurs de
créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujour-
d’hui menacée.
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procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur, de son éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie
(CFC, 3 rue Hautefeuille, 75006 Paris) est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du
Code pénal.

© Gualino éditeur, Paris – 2000


ISBN 2 - 84200 - 300 - 4
Préface

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Engagée depuis trois ans, la réforme des institutions françaises en matière de norma-
lisation comptable a permis à un nouveau dispositif de voir le jour pour ce qui
concerne les comptes consolidés des entreprises. Cela doit certes beaucoup à la
volonté des pouvoirs publics, mais n’aurait pas été possible sans le dévouement des
parties représentées au Conseil National de la Comptabilité (professionnels comp-
tables, entreprises, syndicats, universitaires, pouvoirs publics, magistrats) à la cause
commune d’une meilleure information financière.
Dès lors, la tâche du Comité de la Réglementation Comptable, dont c’étaient les
grands débuts, s’est trouvée facilitée : le règlement 99.02 pouvait paraître.
Ce règlement doit beaucoup à l’ouverture depuis plus de vingt ans de la normalisa-
tion française aux courants internationaux ; nos comptes consolidés se sont ainsi
rapprochés des normes de l’IASC et des normes américaines. Une communication
entre ces langages est désormais possible et souhaitable. Pour autant, des spécifici-
tés françaises sont conservées, voire développées, telle « la méthode dérogatoire
d’acquisition » du déjà fameux paragraphe 215, et les textes français gardent leur
ancrage européen.
Bien qu’autonomes par rapport au Plan Comptable Général révisé, les comptes
consolidés en sont néanmoins tributaires et l’unité de la matière comptable est ainsi
préservée dans sa diversité. Des évolutions ultérieures sont à prévoir dans une écono-
mie qui change de nature et d’échelle et à laquelle la comptabilité doit s’adapter sans
cesse.
De nouveaux ouvrages, à l’occasion de ce nouveau texte, étaient donc souhaitables,
au rang desquels celui qui vous est ici proposé. Il conjugue théorie, pratique et péda-
gogie. M. Eric Ropert est un grand praticien des comptes consolidés au sein d’un
cabinet et il a eu la sagesse de soumettre son ouvrage au feu de la critique d’un péda-
gogue et d’un normalisateur dont la compétence est reconnue. Je ne peux que vous
encourager à vous imprégner de la substance de cet ouvrage, inséparable de sa forme
très accessible à tous.

G. Barthès de Ruyter
Président du Conseil National de la Comptabilité
6 Nouvelle pratique des comptes consolidés •

Principales abréviations
B Bilan
CR Compte de résultat

France

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Art. Article
Bull. Bulletin
CNC Conseil National de la Comptabilité
CNCC Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes
COB Commission des Opérations de Bourse
CRC Comité de la Réglementation Comptable
D. Article du décret du 23 mars 1967
L. Article de la loi du 24 juillet 1966
OEC Ordre des Experts-Comptables
PCG Plan Comptable Général
PIDR Provision pour Indemnités de Départ en Retraite

International
IAS International Accounting Standards
IASC International Accounting Standards Committee
IAS (en français OICV) International Organisation of
Securities Commissions
SIC Standing Interpretations Committee

Etats-Unis
AICPA American Institute of Certified Public Accountants
APB Accounting Principles Board
ARB Accounting Research Bulletin
EITF Emerging Issues Task Force
FAS Financial Accounting Standards
FASB Financial Accounting Standards Board
SEC Securities and Exchange Commission
SOP Statement of Position
(US) GAAP Generally Accepted Accounting Principles
Sommaire
(Une table des matières détaillée figure en fin de livre)

Préface de Georges Barthès de Ruyter 5

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CHAPITRE 1 Introduction 9
1. Nécessité et objectifs de la consolidation 9
2. Normalisation comptable 12
3. Notion de groupe 17
4. Sociétés face à l’obligation de consolidation 21
CHAPITRE 2 Périmètre de consolidation 23
1. Périmètre et notion de contrôle 23
2. Exclusion du périmètre de consolidation 26
3. Cas pratique 27
CHAPITRE 3 Pourcentage d’intérêt et de contrôle 29
1. Distinction entre pourcentage d’intérêt et pourcentage de contrôle 29
2. Mode de calcul des pourcentages de contrôle et d’intérêt 30
3. Problèmes complexes 33
4. Cas pratiques 36
CHAPITRE 4 Méthodes de consolidation 41
1. Choix de la méthode 41
2. Principe de chaque méthode 42
3. Méthodologie d’application 43
4. Exemple d’application : approche comparative 45
5. Consolidation directe ou par paliers 49
CHAPITRE 5 Homogénéisation et retraitements 59
1. Homogénéisation des comptes consolidés 59
2. Retraitements de consolidation 61
3. Mise en œuvre des retraitements 61
4. Principaux retraitements 62
5. Exemples d’application 67
CHAPITRE 6 Eliminations intragroupe 77
1. Principes et objectifs des éliminations 77
2. Eliminations n’affectant pas le résultat consolidé 77
3. Eliminations affectant le résultat consolidé 78
CHAPITRE 7 Traitements spécifiques de consolidation 87
1. Impôts différés 87
2. Intégration fiscale 105
3. Difficultés liées au crédit-bail 111
8 Nouvelle pratique des comptes consolidés •

CHAPITRE 8 Ecarts d’acquisition 125


1. Terminologie 125
2. Points d’audit critiques 130
3. Traitement du mali de fusion en social : différence avec l’écart d’acquisition 161
CHAPITRE 9 Conversion de comptes libellés en devises étrangères 163
1. Critères de choix d’une méthode de conversion 163
2. Référentiels normatifs internationaux 166

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3. Difficultés d’appréciation de certains critères 167
4. Exemple d’application 169
CHAPITRE 10 Variation des capitaux propres consolidés 173
1. Présentation générale 173
2. Augmentation de capital de la société consolidante 173
3. Distribution de dividendes de la société mère et de ses filiales 176
4. Résultat consolidé part du groupe 181
5. Changement de pourcentage d’intérêt 183
6. Réévaluation 202
7. Changements de méthode comptable 207
CHAPITRE 11 Nécessité de l’annexe consolidée, partie intégrante
des états financiers 211
1. Principes généraux 211
2. Les évolutions de l’annexe consolidée 216
3. Nécessité et objectifs du tableau de flux de trésorerie 217
4. Spécificité du tableau de flux de trésorerie consolidé 221
CHAPITRE 12 Audit de la consolidation 229
1. Compréhension générale des activités du groupe et
élaboration du programme de travail 229
2. Contrôles lors de la phase finale 232
3. Tableaux de bouclage 244
4. Cas de synthèse 248
CHAPITRE 13 Mise en place d’une consolidation 255
1. Organisation spécifique 255
2. Elaboration d’un manuel de consolidation 261
3. Obtention de données harmonisées 262

ANNEXES
1. Texte intégral du Règlement CRC n° 99-02 relatif aux comptes consolidés 266
2. Avis n° 99-B du 8 décembre 1999 du Comité d’urgence sur l’interprétation
des dispositions du paragraphe 215 311

Table des matières 315


Index 325
Chapitre 1

Introduction

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1. Nécessité et objectifs de la consolidation
Le développement des entreprises peut passer par une diversification des productions
comme des implantations. Pour investir un marché, il est parfois souhaitable d’avoir
une existence juridique dans le pays concerné.
Deux moyens principaux s’offrent aux dirigeants : la croissance interne, par créa-
tion d’entités spécialisées (à structure juridique indépendante ou non), et la crois-
sance externe par rachat d’entreprises, par prise de contrôle ou par établissement de
liens avec d’autres entreprises. Cette expansion par prise de participation capitalis-
tique a favorisé la naissance de groupes de sociétés.
En France, le groupe n’est pas à proprement parler reconnu au plan juridique.
C. Champaud, dans « Le pouvoir de concentration de la société par actions »1, le
définit ainsi : « le groupe peut être considéré comme un ensemble de sociétés appa-
remment autonomes mais soumises à une direction économique unitaire, assumée
par une ou plusieurs d’entre elles ».
Si l’éclatement des sociétés par activité ou lieu d’implantation contribue à une
gestion plus efficace au niveau de chaque activité ou pays, elle masque en partie la
réalité économique du groupe ainsi formé.
Par exemple, la société mère peut avoir intérêt à acheter une entreprise déficitaire dont
la gestion et l’organisation administrative sont déficientes, mais qui possède un
potentiel de production intéressant dans une perspective à long terme. Vis-à-vis des
banquiers, examinée de façon indépendante, cette entreprise présente un risque impor-
tant alors qu’une vision d’ensemble donnerait une image plus attractive et plus juste
de sa situation réelle.
Pour pallier cette difficulté d’appréciation de la situation financière et de la solidité
des entreprises d’un groupe par les tiers, les sociétés ont été conduites à présenter des
comptes consolidés parfois établis selon des règles hétérogènes. Le législateur a donc
été amené à élaborer des règles communes afin de rendre comparable la lecture des
états financiers de grands groupes internationaux se référant aux mêmes normes de
consolidation. Il a non seulement normalisé les méthodes d’élaboration et la présen-
tation des comptes consolidés, mais a aussi obligé les groupes à publier leurs états
financiers afin d’informer correctement les tiers (actionnaires, banquiers, fournis-
seurs, clients, salariés, …).

1. Sirey, 1962.
10 Nouvelle pratique des comptes consolidés

L’objectif de la consolidation est de présenter le patrimoine, la situation finan-


cière et le résultat des entreprises comprises dans la consolidation comme s’il ne
s’agissait que d’une seule entité.
Toutes les opérations intervenues au sein du groupe sont éliminées et les seuls résul-
tats pris en compte sont ceux qui proviennent des transactions avec les tiers.
Les informations financières et comptables consolidées sont complémentaires
des comptes individuels (ou sociaux) et c’est l’ensemble de cette information qui

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permet d’analyser la structure financière et la rentabilité du groupe.
Dans un contexte économique très concurrentiel, où la recherche de création de
valeur pour l’actionnaire est devenue, avant le début du 3ème millénaire, le principal
vecteur de communication des groupes internationaux cotés, la consolidation est un
outil essentiel de gestion et de contrôle :
– un outil de gestion
Pour les associés, c’est la possibilité de mesurer l’opportunité et l’efficacité de la
stratégie de développement adoptée par la société dominante, ce qui n’est possible
que si les informations disponibles sont « lisibles». Tout cela suppose une certaine
uniformisation des données, une certaine stabilité du langage.
Par ailleurs, les entreprises souhaitent mettre en œuvre une stratégie globale et ne
peuvent mesurer les étapes de leur réussite qu’à l’aide d’états comptables et finan-
ciers appropriés, permettant l’anticipation et une mesure fiable de sa mise en place ;
– un outil de contrôle
■ pour les créanciers, les comptes consolidés permettent d’apprécier la solvabilité et
l’endettement des sociétés du groupe dans leur ensemble ;
■ pour les banquiers, les comptes consolidés permettent de vérifier que la poli-
tique mise en oeuvre au niveau du groupe est efficace et que les opérations
financées par la banque sont viables en dépit – le cas échéant – de la situation
individuelle préoccupante d’une société fille ;
■ pour les associés minoritaires, les comptes consolidés sont l’unique moyen de
savoir comment sont gérés leurs intérêts.
Il est cependant essentiel de souligner que la présentation des comptes consolidés ne
fournit aucune information sur les flux entre les diverses sociétés du groupe. Or, la
connaissance des flux internes peut être utile pour comprendre la stratégie et l’orga-
nisation des groupes.
Les exemples suivants montrent l’intérêt d’avoir des comptes consolidés.

1.1 Exemple pratique


Soit deux sociétés A et B ayant opté pour deux stratégies de développement diffé-
rentes. La société A a décidé de filialiser ses activités industrielles et commerciales
dans la société C, tandis que la société B a créé des départements distincts au sein de
la même entité juridique.
Chapitre 1 • Introduction 11

Société A
Actif N Passif N
Titres C 100 Capital 100
Total 100 Total 100
Société C
Actif N Passif N

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Usine 2 000 Capital 100
Dettes 1 900
Total 2 000 Total 2 000

Société B
Actif N Passif N
Usine 2 000 Capital 100
Dettes 1 900
Total 2 000 Total 2 000
Le tiers qui aurait entre les mains le bilan de A ne pourrait se forger une opinion
satisfaisante de cette société. Dans le cas présent, il suffirait de joindre le bilan de C
pour émettre un jugement circonstancié de la situation financière du groupe.
On pressent néanmoins qu’il en serait tout autrement si la société A avait non pas une
mais cinq cents filiales implantées à travers le monde entier ! ! !
Un document de synthèse deviendrait alors nécessaire pour avoir une appréciation
globale et satisfaisante du poids économique de ce groupe de sociétés réalisant des
opérations sous l’influence ou la direction de la société holding A.
C’est l’objet des comptes consolidés.
Dans le cas de la société B, une lecture « directe » de son bilan nous permet immé-
diatement de nous forger notre opinion sur sa santé financière.
1. 2 Exemple de comparatif de compte de résultat et de bilan de
la société holding avec le bilan et le compte de résultat du groupe
consolidé
(En MF.) Vicat Lafarge Ciments Français Danone Carrefour

31 décembre 1998 Société Ensemble Société Ensemble Société Ensemble Société Ensemble Société Ensemble
Compte de résultat mère consolidé mère consolidé mère consolidé mère consolidé mère consolidé

Chiffre d’affaires 1 989 5 367 .. 64 294 15 13 684 .. 84 848 .. 179 789


Résultat
d’exploitation 536 928 (542) 9 304 (27) 2 693 (714) 8 483 (255) 6 760
Résultat financier (1) (28) 996 (1 890) 313 (331) 1 567 (959) 496 (315)
Bénéfice
de l’exercice 323 508 1 274 5 308 465 962 1 588 4 558 611 4 926
12 Nouvelle pratique des comptes consolidés

(En MF.) Vicat Lafarge Ciments Français Danone Carrefour

31 décembre 1998 Société Ensemble Société Ensemble Société Ensemble Société Ensemble Société Ensemble
Bilan mère consolidé mère consolidé mère consolidé mère consolidé mère consolidé

{ } { }
Immo. Incorporelles 30 1 127 22 695 .. 5 185 88 35 234 348 22 977
(1)
Immo. Corporelles 850 3 518 27 684 43 420 9 10 584 24 634 22 46 844
(1)

Immo. Financières 2 778 210 10 437 18 559 2 175 37 306 10 050 39 868 9 864
Valeurs

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d’exploitation 994 2 240 26 900 5 698 1 040 5 384 7 450 28 753 3 972 34 338
Total actif 4 652 7 095 54 584 82 250 19 608 23 328 44 844 98 671 44 210 114 023

Capitaux propres 2 890 3 794 26 465 29 521 13 136 8 208 29 086 42 727 9 981 26 899
Intérêts minoritaires .. 200 .. 9 668 .. 1 519 .. 5 137 .. 4 961
Provisions
pour R&C 85 621 402 7 274 464 1 590 426 4 930 483 4 468
Dettes 1 677 2 480 27 717 35 787 6 008 12 011 15 333 45 877 33 746 77 695
Total Passif 4 652 7 095 54 584 82 250 19 608 23 328 44 844 98 671 44 210 114 023

(1) Pas de détail par poste des immobilisations.

Commentaires
■ Compte de résultat
Par définition, les holding cotés ont comme revenus propres essentiellement les divi-
dendes perçus de leurs filiales ou des « management fees » qui sont assimilés à des
« autres produits». Seules quelques rares sociétés cotées, comme Vicat, ont conservé
en plus de leur activité de holding une activité d’exploitation ce qui explique l’exis-
tence d’un chiffre d’affaires dans les comptes sociaux de cette société.
■ Bilan
L’importance du poste immobilisations financières dans les comptes sociaux s’ex-
plique par les titres de participation des filiales détenus par la mère et qui sont élimi-
nés en consolidation.

2. Normalisation comptable
Un des problèmes régulièrement posés à propos de l’information financière est de
savoir si les règles comptables consolidées utilisées par certains groupes donnent
toujours une image fidèle de l’entreprise car certaines sociétés ont tendance à utili-
ser les référentiels comptables d’une façon orientée dans le but de donner l’image la
plus favorable possible.
La juxtaposition de normes de consolidation différentes pour l’établissement des
états financiers consolidés des groupes soumis à cette obligation ne contribue guère
à clarifier la situation car des règles reconnues par certains référentiels ne le sont pas
forcément par les autres. Une chose est certaine, ce maelström comptable soulève de
nombreux problèmes de transparence, de crédibilité et d’harmonisation.
Pour lutter contre ce « vagabondage comptable », les organismes normalisateurs ont,
lors de leur revue de jeux de normes, inclus une obligation pour les groupes d’utili-
ser intégralement leur corps de règles. A défaut, ces groupes ne pourront se prévaloir
Chapitre 1 • Introduction 13

de ce référentiel s’il n’est pas appliqué dans sa totalité, avec toutes les conséquences
que cela peut entraîner.
Avant d’aborder les choix des sociétés du CAC 40 sur la base des comptes clos au
31 décembre 1998 en matière de référentiel de consolidation, il convient de faire un
bref rappel de certaines orientations des référentiels français, IAS et US GAAP.

2.1 La situation actuelle

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2.1.1 Une forte évolution de la réglementation française depuis 1998
La réglementation applicable en France aux comptes consolidés est récente.
La chronologie des textes en vigueur s’établit comme suit :
– 3 janvier 1983 : loi instituant pour les sociétés cotées l’obligation d’annexer un
bilan et un compte de résultat consolidés.
– 13 juin 1983 : 7ème Directive Européenne sur les comptes consolidés.
– 3 janvier 1985 : loi instituant l’obligation d’établir des comptes consolidés, prise
en application de la 7ème Directive.
– 17 février 1986 : décret d’application de la loi du 3 janvier 1985, généralisant
l’obligation de publier des comptes consolidés.
– Arrêté du 9 décembre 1986 : introduction dans le PCG de l’ancienne méthodolo-
gie relative aux comptes consolidés.
– 17 janvier 1990 : décret fixant les seuils d’exemption d’établissement de comptes
consolidés.
– 6 avril 1998 : loi sur la réglementation comptable ; les sociétés dont les titres sont
négociés sur des marchés réglementés sont autorisées à appliquer les règles interna-
tionales qui seront adoptées par le CRC (Comité de la Réglementation Comptable).
– 17 décembre 1998 : avis adopté par le Comité National de la Comptabilité (CNC)
sur une nouvelle méthodologie des comptes consolidés ayant vocation à se substi-
tuer à la méthodologie du PCG approuvée par l’arrêté du 9 décembre 1986.
– 29 avril 1999 : adoption par le CRC de l’avis précité en le transformant en règle-
ment n° 99.02 du CRC.
– 22 juin 1999 : homologation par arrêté du règlement 99.02 (JO du 31 juillet 1999,
p. 11.475s).
Ce règlement 99.02 qui constitue une évolution de la méthodologie vers les normes
internationales est applicable pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2000
avec possibilité d’application anticipée dès le 1er janvier 1999.
Même si l’avis précise qu’il s’applique aux entreprises relevant du Comité de la
Réglementation Bancaire et Financière, aux entreprises régies par le code des assu-
rances, aux organismes régis par le code de la mutualité et aux institutions de
prévoyance régies par le code de la sécurité sociale, des méthodes spécifiques à ces
entreprises doivent s’appliquer. Pour cela, des groupes de travail sous l’égide du
CNC entreprennent de déterminer les règles à appliquer.
14 Nouvelle pratique des comptes consolidés

Schéma de construction d’une norme de consolidation en France


Depuis la réforme instaurée par la loi 98.261 du 6 avril 1998, le CRC est la seule
instance autorisée à approuver des textes réglementaires qui doivent être respectés
par toute société devant établir des documents comptables.
Le CRC adopte ses règlements à partir d’avis proposés et préparés par le CNC mais
aussi par d’autres organismes, à condition de prendre l’avis du CNC.
Les règlements du CRC doivent être homologués par arrêté ministériel, ce qui leur

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donne force obligatoire. Ils ne pourront toutefois pas modifier les éléments inclus
dans les lois et les décrets qui ont une autorité supérieure aux règlements.
France
Directives
européennes
Code de Lois
Commerce

PCG Décrets

OEC CNCC
Re

ns
tio
co
Av man

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co vis
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A
ns

Re

CNC

Publication d’avis et de
documents complétant le PCG

Comité d’urgence
du CNC COB

Avis sur points d’interprétation Avis et recommandations


pour les sociétés cotées

CRC
Président : Ministre
chargé de l’Economie

Vote du CRC à la majorité des membres présents

Homologation des règlements


par arrêté interministériel

Publication au Journal Officiel

PCG : Plan Comptable Général


CNCC : Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes
CNC : Conseil National de la Comptabilité
CRC : Comité de la Réglementation Comptable
OEC : Ordre des Experts Comptables
COB : Commission des Opérations de Bourse
Chapitre 1 • Introduction 15

2.1.2 « La montée en puissance » des normes IAS


Créé en 1973, l’IASC (International Accounting Standard Committee) a recherché
dès sa constitution le consensus « démocratique » pour l’élaboration de ses normes.
Mais cette démarche a eu pour conséquence d’offrir des options trop larges qui
permettaient aux sociétés de comptabiliser différemment une même opération tout en
étant en conformité avec le corps des règles de l’IASC.
En 1993, l’IASC, après réexamen de ses premières normes émises, a publié dix nouvelles

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normes révisées, réduisant le champ des options possibles. Cette nouvelle approche a
permis de clarifier les choix qui pouvaient s’exercer entre les diverses méthodes recon-
nues comme valables et d’interdire les méthodes jugées non satisfaisantes.
La troisième étape importante des normes IAS fut l’accord conclu en juillet 1995
avec l’OICV (Organisation Internationale des Commissions de Valeurs mobilières)
qui prévoit la mise en place d’un dispositif complet de normes fondamentales de
l’IASC pour l’an 2000. Cette avancée doit permettre à terme une reconnaissance
internationale de ce référentiel, ce qui permettrait à certaines sociétés de publier un
seul jeu de comptes consolidés en normes IAS1.
Schéma de construction d’une norme de consolidation IASC
IASC

Création d’un
« Stering Committee » ou
groupe de travail

Elaboration de propositions pour chaque


question technique inscrite à l’ordre
du jour du Conseil de l’IASC

Publication d’un
« Draft Statement of Principles » DSOP
par le groupe de travail

Période de consultation interne aux membres : 3 mois

Etablissement d’un
« Statement of Principales »
définitif par le groupe de travail

Approbation par 2/3 des membres du Conseil de l’IASC


Quelquefois (ie : les représentants d’organisations professsionnelles
une seule comptables de différents pays) et d’autres organisations
étape

Publication d’un ED
« Exposure Draft »

Période de consultation worldwide : 6 à 9 mois

Projet de norme
comptable internationale

Approbation par 3/4 des membres du Conseil de l’IASC

Publications de la Norme IAS

1. L’OICV, le 17 mai 2000, a déjà adopté une résolution recommandant à ses membres d’autoriser les groupes
multinationaux à appliquer 30 normes IAS.
16 Nouvelle pratique des comptes consolidés

2.1.3 La position très ferme des US GAAP


La puissance économique des marchés financiers aux Etats-Unis et les enseignements
qu’ils ont su tirer en terme de qualité de l’information financière de la crise de 1929 ont
conduit les américains à réglementer dès les années 1930 cette information financière.
Cette réglementation fut confiée, non pas aux législateurs, mais aux professionnels
de la comptabilité.
Aujourd’hui, trois organismes contribuent à développer directement ou indirec-

www.scholarvox.com:ENCG Settat:531909928:10068138:196.217.194.224:1575561801
tement les principes comptables généralement admis aux Etats-Unis :
– la SEC (Securities and Exchange Commission) ;
– l’AICPA (American Institute of Chartered Public Accountants) ;
– le FASB (Financial Accounting Standard Board).
La particularité des américains, contrairement aux européens, est leur souci de
couvrir dans leurs normes comptables l’intégralité des cas et situations qui peuvent
se présenter pour les entreprises. Alors que les européens émettront un corps de
règles simplifié pour ériger des principes généraux et rechercher une solution aux cas
particuliers par des raisonnements analogiques, les américains préféreront un corps
de règles extrêmement dense et complexe.
C’est la raison pour laquelle la probabilité de trouver une solution adaptée à un
problème particulier est très élevée dans cette multitude de textes touffus et précis.
Le cadre conceptuel américain privilégie le principe de la prééminence de la réalité
sur l’apparence.
Schéma de construction d’une norme de consolidation FAS
US GGAP

Financial Accounting
Foundation

Nomination et financement
Financial Accouning Conseil Conseil sur EITF (« Emerging issues
FASB
Standard Advisory Task Forces ») « EITF
Etude préliminaire problèmes
Council abstracts
d’actualité

Elaboration d’un
« Exposure Draft »

Débats publics (« hearings »)

Elaboration de la
Version définitive

tés
socié
ar les SEC
Vote du FASB n o rme p s états
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sur l’établissement de la norme pect
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Contr dans l’éta
es
coté
ciers
finan
Norme US

USGAAP : United States Generally Accepted Accounting Principles


SEC : Securities and Exchange Commission (Commission des Opérations de bourse américaine).
Chapitre 1 • Introduction 17

2.2 La pratique des sociétés du CAC 40


Le tableau ci-dessous est un constat effectué à partir des comptes consolidés pour les
années 1996, 1997 et 1998.
Normes de consolidation appliquées par les sociétés du CAC 40
31 décembre 31 décembre 31 décembre
1998 1997 1996

www.scholarvox.com:ENCG Settat:531909928:10068138:196.217.194.224:1575561801
1 Sociétés industrielles 34 100 % 34 100 % 32 100 %
et commerciales
Dispositions françaises uniquement 15 44 % 14 41 % 14 44 %
Double référentiel 19 56 % 20 59 % 18 56 %
dont
Français + IAS 9 47 % 11 55 % 10 56 %
Français +US GAAP 8 42 % 7 35 % 6 33 %
Français + pratiques internationales 2 11 % 2 10 % 2 11 %
2 Banques et établissements 4 100 % 4 100 % 6 100 %
financiers
Principes du règlement 91602 du
CRB* (aucun référentiel étranger
ou international n’est mentionné)
3 Assurances 2 100 % 2 100 % 2 100 %
PCG et code des Assurances
*CRB : Commission de la Réglementation 40 40 40
Bancaire

Malgré la modification de l’article L 35781 de la loi du 24 juillet 1966, qui permet


désormais aux sociétés cotées répondant à certains critères, d’appliquer les règles inter-
nationales au lieu des règles françaises « de droit commun » comme référentiel, il n’y
a pas d’évolution significative, sur les trois dates d’exercice retenues quant au choix de
norme de consolidation appliquée par les principaux groupes de la Bourse de Paris.
Sur les comptes 1998, il s’avère que la comparabilité des comptes, pour les sociétés
industrielles et commerciales, demeure encore difficile car :
– sur 9 sociétés qui font référence aux normes IAS, 8 sociétés indiquent ne pas
appliquer le jeu de normes complet ;
– sur 8 sociétés qui font référence aux normes US GAAP, 3 sociétés indiquent ne pas
appliquer le jeu de normes complet ;
– 2 sociétés font référence aux « principes comptables généralement admis au plan
international ».

3. Notion de groupe
La notion de groupe n’existe pas en droit des sociétés français. Ce dernier ne recon-
naît que la société entité juridique prise séparément. Ainsi, le groupe de sociétés n’a
pas la personnalité morale. La distribution de dividendes qui est décidée par une
18 Nouvelle pratique des comptes consolidés

Assemblée Générale ne peut être effectuée que sur une situation nette sociale et non
pas consolidée. Les comptes consolidés ne sont pas approuvés par une Assemblée
Générale contrairement aux comptes sociaux.
Cependant, un « droit implicite » du groupe existe. En effet, le droit fiscal, le droit du
travail et le droit des procédures collectives définissent, au moins implicitement, la
notion de groupe.

www.scholarvox.com:ENCG Settat:531909928:10068138:196.217.194.224:1575561801
3.1 La notion de groupe en droit fiscal
Le pragmatisme du droit fiscal est à l’origine de la reconnaissance de la notion de
groupe, soit par des mesures incitatives à la formation et au fonctionnement des
groupes, soit par des mesures de défense face à l’évasion fiscale pratiquée par ces
groupes.

3.1.1 Mesures incitatives


Ces mesures concernent principalement le régime du bénéfice consolidé, le régime
d’intégration fiscale, et le régime mère-fille.

A – RÉGIME DU BÉNÉFICE CONSOLIDÉ


Le régime du bénéfice consolidé est codifié sous l’article 209 quinquies du Code
Général des Impôts. Ce régime est le premier en droit français à avoir dégagé les
notions d’« Ensemble de sociétés » et de « Bénéfice consolidé ».
Il permet aux sociétés mères concernées d’asseoir leur impôt sur le bénéfice sur la
part de résultat qui leur revient dans l’ensemble des exploitations directes et indi-
rectes françaises et étrangères détenues à plus de 50 %.
Il s’agit d’un régime dérogatoire au droit fiscal des sociétés de capitaux dans la
mesure où il déroge au principe de la territorialité de l’impôt sur les sociétés.
Ce régime est optionnel et octroyé sur agrément du Ministère de l’Economie et des
Finances.
Il a été institué « sur mesure » pour faciliter le développement international des plus
grands groupes français.

B – RÉGIME D’INTÉGRATION FISCALE


Le régime d’intégration fiscale donne la possibilité à une société française passible
de l’impôt sur les sociétés de se constituer seule redevable de l’impôt sur les socié-
tés dû sur l’ensemble des résultats du groupe formé par elle-même et les sociétés
françaises passibles de l’impôt société au taux normal dont elle détient 95 % au
moins du capital, directement ou indirectement.
Ce régime a été profondément remanié par la loi de finances pour 1988, et modifié
depuis dans les lois de finances successives.
Il est optionnel, et n’est pas, contrairement au régime du bénéfice mondial, subor-
donné à l’octroi d’un agrément ministériel.
Chapitre 1 • Introduction 19

C – RÉGIME MÈRE-FILLE
Le régime mère-fille a été créé à l’origine pour faciliter les flux de dividendes au
sein des groupes. En effet, le taux élevé de l’IS entraînait un « frottement » fiscal lors
de la remontée de dividendes sur plusieurs niveaux de sous-filiales, malgré l’impu-
tation de l’avoir fiscal attaché. La baisse du taux d’IS à 33 1/3 % avec le maintien d’un
avoir fiscal attaché aux sommes distribuées avait supprimé toute double imposition
lors de telles remontées de dividendes grâce à ce régime.

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Aujourd’hui, ce régime optionnel qui conserve certains attraits (dividendes perçus
sous le régime mère-fille exclus de la base du bénéfice fiscal, optimisation des défi-
cits reportables sans perte de l’avoir fiscal) est, de nouveau, soumis à l’impôt société
et aux taxes additionnelles sur une quote-part de frais et charges à réintégrer dans le
résultat fiscal.
Ce régime est ouvert, pour l’essentiel, aux participations détenues à plus de 10 %, ou
dont la valeur d’acquisition est supérieure à 150 MF avec obligation de conservation
des titres pendant deux ans.

3.1.2 Mesures prises contre l’évasion fiscale


L’Administration a mis en place de nombreuses armes lui permettant de lutter contre
l’« optimisation » fiscale des groupes ; ainsi, l’article 57 du Code Général des
Impôts réprime la manipulation des prix de transferts intragroupe avec des
sociétés étrangères. Cet article prévoit que « pour l’établissement de l’impôt sur le
revenu dû par les entreprises qui sont sous la dépendance ou qui possèdent le
contrôle d’entreprises situées hors de France, les bénéfices indirectement transférés
à ces dernières soit par voie de majoration ou de diminution des prix d’achat ou de
vente, soit par tout autre moyen, devront être incorporés aux résultats accusés par les
comptabilités ».
La notion d’acte anormal de gestion a été élaborée par l’Administration, et confir-
mée par la jurisprudence. Cette notion permet à l’Administration de rejeter la déduc-
tibilité de charges assumées par une société contrairement à son intérêt propre. La
notion de groupe est dès lors totalement ignorée, rejoignant l’analyse classique du
droit des sociétés.

3.2 La notion de groupe en droit du travail


Les principales notions élaborées par le droit du travail concernent les comités de
groupe, et la prise en compte des filiales et participations en matière de consultation
du comité d’entreprise.
Constitue un groupe, au sens de ces dispositions, l’ensemble formé par une société
dominante (terme préféré à celui, économiquement moins exact de société mère) et
les filiales directes ou indirectes de celle-ci – c’est-à-dire toutes les sociétés dans
lesquelles la société dominante détient directement ou indirectement plus de la
moitié du capital – dont le siège social est situé sur le territoire français (art. L. 439-1
al. 1C. trav.).
20 Nouvelle pratique des comptes consolidés

« Font également partie du groupe, les sociétés définies à l’article 355 de la loi du
24 juillet 1966 précitée dont le comité d’entreprise a demandé et obtenu l’inclusion
dans ledit groupe à l’exclusion de tout autre. La demande est transmise par l’inter-
médiaire du chef d’entreprise concerné au chef de l’entreprise dominante qui, dans
un délai de trois mois, fait connaître sa décision motivée. Lorsque du fait, notam-
ment, de l’existence d’administrateurs communs, de l’établissement de comptes
consolidés, du niveau de la participation financière, de l’existence d’un accord

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conclu en application de l’article L. 4266, deuxième alinéa, du présent code ou de
l’ampleur des échanges économiques et techniques, les relations entre les deux socié-
tés présentent un caractère de permanence et d’importance qui établit l’existence
d’un contrôle effectif par la société dominante de l’autre société et de l’appartenance
de l’une et de l’autre à un même ensemble économique, le chef de l’entreprise domi-
nante ne peut rejeter la demande dont il est saisi. » (art. L. 4391 du Code du Travail,
2e alinéa).
Les comités de groupe ont été institués par la loi du 28 octobre 1982.
Ce comité, qui ne se substitue pas aux comités d’entreprise pouvant exister dans
chacune des sociétés du groupe, a pour mission d’assurer aux représentants du
personnel une information à un niveau supérieur à celui de la société dans laquelle
ces derniers exercent leurs fonctions.
Les concepts de filiales et de participations en matière de consultation du comité
d’entreprise :
– le comité d’entreprise doit être consulté en cas d’acquisition ou de cession de
filiales (art. L. 4321, alinéa 4 du Code du Travail). Il s’agit donc des sociétés déte-
nues à plus de 50 % ;
– le comité doit également être consulté en cas de prise de participation pour créer
des liens durables. Le texte ne prévoit aucun seuil.

3.3 La notion de groupe en droit des procédures collectives


Le Droit pénal a dégagé la notion de groupe à l’occasion d’une procédure collective,
dans un arrêt de la Cour de cassation du 4 février 1985 (Chambre criminelle),
l’arrêt Rozenblum.
Monsieur Rozenblum détenait des participations majoritaires dans plusieurs sociétés.
Ces sociétés ayant des activités totalement différentes, aucune synergie entre elles
n’était envisageable. Cependant, à l’occasion des difficultés de l’une d’entre elles,
des efforts financiers importants avaient été consentis par les autres sociétés. Lors de
la procédure collective, Monsieur Rozenblum espérait protéger son patrimoine grâce
à l’écran de la personnalité morale de chacune des sociétés. La Cour de cassation en
a décidé autrement, étendant la procédure collective aux autres sociétés du « groupe
Rozenblum ».
A cette occasion, la Cour a énoncé les règles suivantes :
– les sociétés d’un même groupe sont celles qui sont liées par un intérêt économique,
social et financier commun ;
Chapitre 1 • Introduction 21

– cet intérêt s’apprécie au regard d’une politique élaborée pour l’ensemble du


groupe ;
– les sacrifices demandés à l’une des sociétés doivent être réalisés dans l’intérêt du
groupe ;
– ces sacrifices doivent avoir une contrepartie et être compatibles avec les possibili-
tés de la société qui les consent.

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4. Sociétés face à l’obligation de consolidation
4.1 Sociétés concernées
– Toutes les sociétés commerciales visées à l’article L. 357-1 inséré dans la loi du
26 juillet 1966 :
• sociétés anonymes (SA) ;
• sociétés à responsabilité limitée (SARL) ;
• sociétés en commandite simple (SCS) ;
• sociétés en commandite par actions (SCA) ;
• sociétés en nom collectif (SNC).
Sont seulement exclues les sociétés commerciales en raison de leur objet, c’est-à-dire
les sociétés exerçant une activité commerciale mais dont la forme juridique est diffé-
rente de celles qui sont énumérées ci-dessus. Ce sont par exemple les sociétés civiles
ou les sociétés en participation.
– Les établissements publics de l’Etat définis par l’article 30 du 1er mars 1984.
– Les sociétés commerciales émettant :
• des valeurs mobilières inscrites à la côte officielle des bourses de valeurs ;
• des billets de trésorerie ;
• des actions ou autres titres donnant accès au capital admis à la côte du second
marché ;
sont soumises à l’obligation d’établir et de publier chaque année des comptes conso-
lidés depuis la loi du 3 janvier 1985 en vertu des articles L. 3571 à L. 35711 qui
constituent des modifications de la loi du 24 juillet 1966.

4.2 Les exemptions


Les seuils limitant l’obligation d’établir des comptes consolidés ont été fixés par le
décret du 17 janvier 1990 (2° de l’article 257-2).
Les sociétés mères de petits groupes, à l’exception des sociétés faisant appel
public à l’épargne, sont dispensées d’établir des comptes consolidés lorsque l’en-
semble constitué par une société et les entreprises qu’elle contrôle de façon exclu-
sive ou conjointe ne dépasse pas, pendant deux exercices successifs, sur la base des
derniers comptes annuels arrêtés, deux des trois critères suivants :
– total du bilan : 100 millions de francs ;
22 Nouvelle pratique des comptes consolidés

– montant net du CA : 200 millions de francs ;


– nombre moyen de salariés permanents : 500.
S’agissant du contrôle conjoint, les critères sont calculés au niveau de la société
contrôlée au prorata des intérêts de la société dominante.
Les sociétés mères de sous-groupes sont exemptées d’établir des comptes consolidés
lorsqu’elles sont elles-mêmes sous le contrôle d’une personne morale qui les inclut
dans ses comptes consolidés (L. 357-2-1°) et à la condition expresse que ces comptes

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consolidés remplissent les conditions suivantes :
– publiés en France : c’est-à-dire déposés en deux exemplaires au greffe du tribunal
de commerce, accompagnés de deux exemplaires du rapport de gestion du groupe
et du rapport du commissaire aux comptes ; ce dépôt doit faire l’objet d’une mention
au Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales – B.O.D.A.C.C. – mais cet
avis incombe au greffier du tribunal de commerce ;
– établis en conformité avec les mesures prises pour l’application de la septième
directive ou de façon équivalente ;
– mis à la disposition des actionnaires ou des associés de la société exemptée dans
un délai minimum de 15 jours avant l’assemblée générale, tel que prévu aux
articles D.138 et 139 ;
– complétés par diverses informations s’ils sont établis par une entreprise qui a
son siège en dehors de l’Union européenne. Ils doivent notamment comporter des
informations sur la situation patrimoniale et financière ainsi que le résultat de l’en-
semble constitué par la société exemptée, ses filiales et ses participations (montant
de l’actif immobilisé, montant net du chiffre d’affaires, résultat de l’exercice,
montant des capitaux propres, effectif moyen de l’exercice) ;
– accompagnés de leur traduction en langue française lorsqu’ils sont rédigés dans
une langue autre.
La société concernée doit justifier, dans l’annexe de ses comptes sociaux, de l’appli-
cation de l’exemption.
Cette exemption ne s’applique toutefois que si un ou plusieurs associés représentant
au moins le dixième du capital de la société concernée ne s’y oppose pas.
Chapitre 2

Périmètre de consolidation

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Définir le périmètre de consolidation, c’est déterminer quelles sociétés vont être rete-
nues dans l’ensemble consolidé. Pour savoir si une entreprise fait partie d’un groupe
et doit être consolidée, il faut déterminer le degré d’influence qu’exerce la mère sur
cette entité. La législation française définit trois types de degré d’influence : contrôle
exclusif, contrôle conjoint, influence notable.

1. Périmètre et notion de contrôle


1.1 Définition
Si le groupe n’existe pas juridiquement, comme nous l’avons déjà remarqué, il existe
cependant par l’intermédiaire de la notion de contrôle dans la mesure où il implique
nécessairement une relation de dépendance. En effet, le principe même des groupes
de sociétés est de soumettre un ensemble d’entreprises à une unité de décision ou de
direction.
Le contrôle s’analyse en terme de droits de vote. Le pourcentage de contrôle détenu
par une société mère sur une participation est égal au rapport entre le nombre de
droits de vote dont la mère dispose dans la participation et le nombre de droits de
vote total en assemblée générale, attachés au capital de cette participation.
La définition du périmètre de consolidation est donnée par l’article 357-1 de la loi du
24 juillet 1966 : « les sociétés commerciales établissent et publient chaque année …
des comptes consolidés ainsi qu’un rapport sur la gestion du groupe, dès lors
qu’elles contrôlent de manière exclusive ou conjointe une ou plusieurs entreprises ou
qu’elles exercent une influence notable sur celles-ci ».
Le périmètre comprend donc, outre l’entreprise consolidante (société mère), les
entreprises sous contrôle exclusif ou conjoint et les entreprises sous influence
notable.

1.2 Notion de contrôle


1.2.1 Le contrôle exclusif
Le règlement 99.02 du CRC définit le contrôle exclusif comme le pouvoir de diriger
les politiques financières et opérationnelles d’une entreprise afin de tirer avantage de
ses activités (§ 1002).
24 Nouvelle pratique des comptes consolidés

Selon la loi du 24 juillet 1966 (art. 357-1), le contrôle exclusif par une société peut
être un contrôle de droit, de fait, contractuel ou statutaire :
– le contrôle de droit résulte de la détention directe ou indirecte de la majorité des
droits de vote dans une entreprise ;
– le contrôle de fait provient de la désignation pendant deux exercices successifs de
la majorité des membres des organes de la direction, d’administration ou de
surveillance d’une autre entreprise. La société consolidante est présumée avoir

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effectué cette désignation lorsqu’elle a disposé au cours de cette période, direc-
tement ou indirectement, d’une fraction supérieure à 40 % des droits de vote, et
qu’aucun autre associé ou actionnaire ne détenait, directement ou indirectement
une fraction supérieure à la sienne ;
– le contrôle contractuel ou statutaire découle de l’influence dominante exercée sur
une entreprise en vertu d’un contrat ou de clauses statutaires (concession d’exploi-
tation, franchise …), lorsque le droit applicable le permet, et que la société domi-
nante est actionnaire ou associé de cette entreprise.

A B C

75 % 10 % 15 % A exerce
un contrôle exclusif
sur D
D

1.2.2 Le contrôle conjoint


Le contrôle conjoint est défini comme étant le partage du contrôle d’une entreprise
exploitée en commun par un nombre limité d’associés ou d’actionnaires, de sorte que
les politiques financières et opérationnelles résultent de leur accord. Deux éléments
sont essentiels pour que le contrôle conjoint soit retenu :
– le contrôle doit être partagé par un nombre limité d’associés ou d’actionnaires, ce
qui suppose qu’aucun d’entre eux ne puisse à lui seul exercer un contrôle exclusif
en imposant ses décisions ;
– un accord contractuel doit prévoir que le contrôle sur l’activité économique et les
décisions relatives à la réalisation des objectifs nécessitent l’accord de tous les
associés ou actionnaires.
Chapitre 2 • Périmètre de consolidation 25

A B C

1/3 % 1/3 % 1/3 % A exerce


un contrôle conjoint
sur D avec B et C
D

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1.2.3 L’influence notable
L’influence notable est définie comme étant le pouvoir de participer aux politiques
financière et opérationnelle d’une entreprise sans en détenir le contrôle.
L’influence notable est présumée lorsque l’entreprise consolidante détient direc-
tement ou indirectement une fraction au moins égale à 20 % des droits de vote.

A B C

60 % 20 % 20 % A exerce un contrôle exclusif


B et C exercent une influence
notable sur D
D

1.2.4 Traitements particuliers : entités ad hoc et opérations


de portage
A – LES ENTITÉS AD HOC
Une entité ad hoc est selon le § 10052 du « règlement 99.02 » du CNC « une struc-
ture juridique distincte créée spécifiquement pour gérer une opération ou un groupe
d’opérations similaires pour le compte d’une entreprise (…) par mise à disposition
d’actifs ou fourniture de biens, de services ou de capitaux ». Ces entités ad hoc
doivent être désormais incluses dans le périmètre de consolidation dès lors qu’une ou
plusieurs entreprises contrôlées ont en vertu de contrats, d’accords, de clauses statu-
taires, le contrôle de l’entité et en sont actionnaires ou associées, aussi minime soit
ce lien capitalistique.
Il convient de noter que dans les normes IAS, l’interprétation SIC 12 impose la
consolidation des entités contrôlées même en l’absence de détention d’un titre.
B – LES OPÉRATIONS DE PORTAGE
Le portage ferme se définit comme un « ensemble d’opérations par lesquelles une
entreprise a l’obligation d’acheter des titres à un porteur au terme d’une période et à
un prix déterminé à l’avance, ce porteur ayant l’obligation de les lui vendre ».
26 Nouvelle pratique des comptes consolidés

Le calcul de la fraction des droits de vote détenus (déterminant pour qualifier le


mode de contrôle : exclusif ou influence notable) intègre désormais les titres faisant
l’objet d’engagements ou de portages fermes détenus pour le compte de l’entité
consolidante, si les conditions de l’engagement ou du contrat de portage rendent
l’entité consolidante titulaire des prérogatives essentielles attachées à ces titres.

2. Exclusion du périmètre de consolidation

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2.1 Cas d’exclusion obligatoire
Une entreprise sous contrôle exclusif, conjoint ou sous influence notable, doit être
comprise dans l’ensemble consolidé dès l’instant où elle présente un caractère signi-
ficatif par rapport aux comptes consolidés de l’ensemble des entreprises incluses
dans le périmètre de consolidation.
Le caractère significatif n’est pas précisé dans le nouveau règlement relatif aux
comptes consolidés mais en tout état de cause les critères retenus par le groupe pour
définir son périmètre de consolidation doivent être indiqués dans l’annexe consoli-
dée.
Deux cas d’exclusion du périmètre de consolidation sont rendus obligatoires et
sont définis de manière très stricte :
– une entreprise doit être exclue du périmètre de consolidation si les titres sont
acquis avec l’intention d’être cédés ultérieurement. Cette intention doit être
connue dès l’acquisition. En cas d’intention de cession partielle, l’entreprise doit
être consolidée par référence à la fraction destinée à être durablement possédée ;
– une entreprise doit être exclue du périmètre de consolidation lorsque le contrôle ou
l’influence sur cette entreprise, ou les possibilités de transfert de trésorerie avec
les autres entreprises incluses dans le périmètre de consolidation sont remis en
cause par des restrictions sévères et durables.

2.2 Exemples de situations ne justifiant pas l’exclusion


Ne constituent pas des obstacles à la consolidation les situations suivantes :
– exercice par cette filiale ou cette participation d’une activité différente de celle du
groupe (cas des filiales bancaires et assurances par exemple). Le règlement précise
d’ailleurs que les entreprises sous contrôle exclusif doivent être consolidées par la
méthode de l’intégration globale et qu’une dérogation consistant à mettre en équi-
valence ces entreprises ne peut être utilisée que si l’entreprise peut prouver que
cela donne une image plus fidèle ;
– instabilité monétaire : méthode spécifique ;
– délais ou coûts excessifs pour obtenir les informations comptables (rappel : cette
exclusion était prévue dans les textes précédents mais a été infirmée par les travaux
du CNC) ;
– clôture de l’exercice de la filiale ou de la participation à une date autre que celle de
la société mère. Les comptes incorporés dans les comptes consolidés sont clôturés
Chapitre 2 • Périmètre de consolidation 27

à la même date que ces derniers et couvrent la même période. Le cas échéant, et
sous réserve d’une justification dans l’annexe des comptes consolidés, la consoli-
dation peut être effectuée à la date de clôture retenue par la plupart des entreprises
ou à la date de clôture de l’entreprise consolidante sur la base des comptes intéri-
maires pour celles qui ne clôturent pas à la date retenue.
Il est cependant précisé que l’établissement des comptes intérimaires peut être évité
à condition que la date de clôture de l’entreprise ne soit pas antérieure de plus de

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trois mois à la date de clôture de l’exercice de consolidation et qu’il soit tenu
compte des opérations significatives survenues entre les deux dates.

3. Cas pratique
Enoncé
La société A, fondée par Monsieur Pierre, fabrique des machines outils destinées à
l’épandage agricole. Elle détient les participations suivantes en décembre N :
■ 30 % du capital d’une société anonyme B qui commercialise ses produits
dans l’Est de la France. Le reste du capital de B est détenu par une société
néerlandaise spécialisée dans la fabrication d’engrais azotés. Les actions de la
société B donnent toutes droit à un droit de vote simple ;
■ 98 % de la société C, société de droit Allemand qui commercialise en exclusi-
vité les produits fabriqués par A en Europe de l’Est ;
■ 50 % de la société D à parité avec la société E. La société D fabrique des
clôtures et divers accessoires de jardin. Le Conseil d’Administration de la
société D comprend 3 administrateurs. En vertu d’un contrat liant les sociétés A
et E, chacune d’entre elles nomme un administrateur et le président du CA est
alternativement nommé pour 3 ans par l’une d’entre elles. Le président en exer-
cice depuis N1 a été nommé par la société E ;
■ 20 % de la société F, société cotée dont 10 % des titres sont détenus par un
investisseur institutionnel. Le reste des actions est dans le public sans qu’aucun
actionnaire ne détienne plus de 5 % des titres. Depuis 5 ans, le président du
directoire est Monsieur Jean, gendre de Monsieur Pierre, et le directeur général
est l’ancien directeur financier de A ;
■ 60 % du capital de la société G, établissement financier accordant des prêts
aux agriculteurs ;
■ 55 % du capital de la société H créée en juin N-3 par Z. Les titres ont été
acquis le 10 décembre N-1 auprès de la société Z qui détient les 45 % du capi-
tal restant. En vertu d’une clause statutaire, les actions détenues depuis plus de
2 ans ont un droit de vote double ;
■ 80 % d’une société sud-américaine I spécialisée dans la culture de plantes
tropicales. L’instauration d’une dictature militaire depuis 2 ans fait peser sur la
société le risque d’une nationalisation prochaine. Depuis 1 an, la société I ne
peut plus verser de dividendes à A, l’exportation de capitaux étant interdite.
28 Nouvelle pratique des comptes consolidés

Définir pour chacune des sociétés du groupe A la nature du contrôle exercé par A
et indiquer si elles doivent être retenues dans le périmètre de consolidation.

Solution
Société B : influence notable ; intégration dans le périmètre.
Société C : contrôle exclusif ; intégration dans le périmètre.

www.scholarvox.com:ENCG Settat:531909928:10068138:196.217.194.224:1575561801
Société D : contrôle conjoint ; intégration dans le périmètre.
Société F : contrôle exclusif ; intégration dans le périmètre.
Société G : contrôle exclusif ; intégration dans le périmètre.
Société H : influence notable ; intégration dans le périmètre.
(à noter : à partir du 10 décembre N+1, les actions de H détenues par
A auront un droit de vote double ce qui permettra à A de détenir un
contrôle exclusif sur H)
Société I : contrôle exclusif remis en cause ; exclusion du périmètre.
Chapitre 3

Pourcentage d’intérêt et de contrôle

www.scholarvox.com:ENCG Settat:531909928:10068138:196.217.194.224:1575561801
1. Distinction entre pourcentage d’intérêt et
pourcentage de contrôle
1.1 Définition
1.1.1 Pourcentage de contrôle
Le pourcentage de contrôle traduit le lien de dépendance, directe ou indirecte, entre
la société mère et une autre société. Il est exprimé en pourcentage des droits de vote déte-
nus par la société mère dans la société concernée.
Si ce pourcentage est supérieur à 50 %, la société mère possède alors le contrôle exclusif
des droits dans la société.
Le pourcentage de contrôle permet de déterminer la méthode de consolidation à
appliquer.

1.1.2 Pourcentage d’intérêt


Le pourcentage d’intérêt exprime la part de capital détenu par la société mère, directe-
ment ou indirectement, dans chaque société consolidée.
C’est une notion financière qui sert de base au calcul de la part de la société mère
dans le capital et le résultat de chaque société de l’ensemble consolidé.

1.2 Difficultés liées à l’appréciation des droits de vote


1.2.1 Décompte des droits de vote
La détention d’une fraction des droits de vote ne se confond pas avec la détention
d’une fraction du capital. En effet, il peut exister des décalages entre participation au
capital et droits de vote liés à l’existence de différentes catégories d’actions. En France,
les cas les plus fréquemment rencontrés concernent les actions à droits de vote double,
les actions sans droits de vote et les actions propres.
A titre d’exemple, pour le calcul des droits de vote, il ne sera pas tenu compte :
– des actions prioritaires sans droits de vote ;
– des propres actions souscrites, acquises ou prises en gage par la société elle-même ;
– des actions non libérées des versements exigibles trente jours après la mise en
demeure ;
– des certificats d’investissements ;
30 Nouvelle pratique des comptes consolidés

– des obligations convertibles ;


– des droits que l’entreprise possède sur elle-même.
En revanche, le calcul des droits de vote devra inclure les actions à droit de vote double,
les certificats de droit de vote créés lors de l’émission de certificats d’investissement et
les droits de vote attachés aux titres faisant l’objet d’engagements ou de portages fermes
détenus pour le compte de l’entreprise consolidante.

www.scholarvox.com:ENCG Settat:531909928:10068138:196.217.194.224:1575561801
1.2.2 Exemple de calcul
La société M détient 40 % du capital de F mais ses actions sont les seules à avoir un droit
de vote double.
M détient donc : [80 / (80 + 60) ] × 100 = 57 % des droits de vote.
Son pourcentage de contrôle est donc de 57 % alors que la détention du capital est de
40 %.

2. Mode de calcul des pourcentages de contrôle


et d’intérêt
2.1 Principe de calcul
2.1.1 Pourcentage de contrôle
Pour déterminer le pourcentage de contrôle, on additionne le pourcentage de contrôle
détenu en direct par l’entreprise consolidante et les pourcentages de contrôle détenus par
toutes les entreprises que l’entreprise consolidante contrôle de manière exclusive.
Les pourcentages de contrôle détenus par les entreprises contrôlées conjointement ou
sous influence notable ne doivent pas être retenus.

2.1.2 Pourcentage d’intérêt


Pour chaque chaîne de filiation, on multiplie les pourcentages de détention (capital
détenu) de chaque société constituant la chaîne et on additionne les pourcentages trouvés
pour chaque chaîne de filiation.

2.2 Participation directe


Pourcentage de contrôle : il est égal au pourcentage des droits de vote de la société mère
dans sa filiale.
Pourcentage d’intérêt : il est égal à la part de capital détenu par la société mère dans sa
filiale.

2.3 Participation indirecte


2.3.1 Par chaîne unique
Pourcentage de contrôle : le pourcentage est déterminé palier par palier. Il est présumé
rompu dès qu’une entreprise est contrôlée conjointement ou placée sous influence
notable.
Chapitre 3 • Pourcentage d’intérêt et de contrôle 31

Pourcentage d’intérêt : on multiplie les pourcentages de détention (capital détenu) de


chaque société constituant la chaîne.
Exemple

80 %

www.scholarvox.com:ENCG Settat:531909928:10068138:196.217.194.224:1575561801
F

60 %

M détient 80 % de la société F qui détient ellemême 60 % de la société G.


La société F est filiale de M.
La société G est sous-filiale de M.
Dans ce cas, nous constatons que :
– M contrôle F à 80 % ;
– F contrôle G à 60 %.
M contrôle G avec le même pourcentage que F, soit 60 %.
Pourcentage d’intérêt de M :
– dans F = 80 % ;
– dans G = 48 % (80 % × 60 %).

2.3.2 Par plusieurs chaînes


Pourcentage de contrôle : on additionne les pourcentages de contrôle détenus directe-
ment et indirectement (attention aux ruptures de contrôle) par chacune des sociétés précé-
dant la filiale dans les chaînes.
Pourcentage d’intérêt : pour chaque chaîne de filiation, on multiplie les pourcentages de
détention (capital détenu) de chaque société constituant la chaîne et on additionne les
pourcentages trouvés pour chaque chaîne de filiation.
32 Nouvelle pratique des comptes consolidés

Exemple 1

80 %

F 20 %

www.scholarvox.com:ENCG Settat:531909928:10068138:196.217.194.224:1575561801
60 %

La société M détient 80 % de F et 20 % de G. La société F détient 60 % de G. Par hypo-


thèse, à une action est attaché un droit de vote.
Le pourcentage de contrôle de G par M est donc :
– directement 20 %
– indirectement 60 %
Total 80 %
La société M a donc le contrôle de G à 80 %.
Le pourcentage d’intérêt de M dans G est de :
– directement 20 %
– indirectement 48 % (80 % × 60 %)
Total 68 %
Exemple 2

M X

20 % 50 %
50 %

40 %
F H

20 %
40 %

La société mère M détient directement 40 % dans G. Par hypothèse, à une action est
attaché un droit de vote.
Elle détient 20 % de F lui conférant une influence notable. Ce lien n’est donc pas retenu.
Elle détient 50 % de H et exerce vraisemblablement un contrôle conjoint sur sa filiale
avec l’entreprise tierce X. Ce lien n’est donc pas retenu.
Le pourcentage de contrôle de M dans G est donc de 40 %.
Le pourcentage d’intérêt de M dans G est de :
Chapitre 3 • Pourcentage d’intérêt et de contrôle 33

– directement : 40 % ;
– par F : 4 % (20 % x 20 %) ;
– par H : 20 % (50 % x 40 %).
Soit un pourcentage global de 64 %.

3. Problèmes complexes

www.scholarvox.com:ENCG Settat:531909928:10068138:196.217.194.224:1575561801
Ils sont de trois natures :
– les liaisons réciproques ;
– les liaisons circulaires ;
– les liaisons croisées.

3.1 Les liaisons réciproques


Celles-ci sont réglementées par les articles suivants de la loi du 24 juillet 1966 :
Article 358
« Une société par actions ne peut posséder d’actions d’une autre société si celle-ci
détient une fraction de son capital supérieure à 10 % ».
Al. 2 abrogé par L. n° 85-705 du 12 juillet 1985
A défaut d’accord entre les sociétés intéressées pour régulariser la situation, celle qui
détient la fraction la plus faible du capital de l’autre doit aliéner son investissement.
Si les investissements réciproques sont de la même importance, chacune des sociétés doit
réduire le sien, de telle sorte qu’il n’excède pas 10 % du capital de l’autre.
Lorsqu’une société est tenue d’aliéner les actions d’une autre société, l’aliénation est
effectuée dans le délai fixé par décret (L. n° 85-705 du 12 juillet 1985) « La société ne
peut exercer les droits de vote attachés à ces actions. »
Article 359
« Si une société autre qu’une société par actions compte parmi ses associés une société
par actions détenant une fraction de son capital supérieure à 10 %, elle ne peut détenir
d’actions émises par cette dernière ».
Loi N° 85-705 du 12 juillet 1985
« Lorsque des actions d’une société ayant son siège sur le territoire de la République
Française sont possédées par une ou plusieurs sociétés dont elle détient directement ou
indirectement le contrôle, il ne peut être tenu compte des droits de vote attachés à ces
actions dans les assemblées de la société qu’à concurrence de 10 % des voix dont dis-
posent les actionnaires présents ou représentés ».
Les liaisons réciproques sont admises par la législation française lorsque l’une des socié-
tés a son siège hors de France.
Si les deux sociétés ont leur siège social en France, il faut distinguer plusieurs situations :
– si aucune des deux sociétés n’est une société par actions, la liaison réciproque est
admise ;
– si une des deux sociétés est une société par actions, les articles L.358 et L.359 de la loi
sur les sociétés prévoient deux types de restrictions à la participation réciproque :
34 Nouvelle pratique des comptes consolidés

• si la société A détient plus de 10 % du capital de la société B, dans ce cas la société B


ne peut posséder aucune action de la société A :

> 10 % 1%

www.scholarvox.com:ENCG Settat:531909928:10068138:196.217.194.224:1575561801
B

Cas interdit
• si la société A détient une fraction égale ou inférieure à 10 % du capital de la société B,
en ce cas B ne peut posséder une fraction supérieure à 10 % des actions de A :
A

≤ 10 % < 10 %

Cas permis

Calcul du pourcentage d’intérêt


Actionnaires de A

1–b

a b

B
Cas permis
Calcul du pourcentage d’intérêt total des actionnaires de A dans B
Pour calculer le pourcentage d’intérêt, on applique un raisonnement itératif : il s’agit
d’additionner successivement tous les pourcentages d’intérêt détenus, soit directement,
Chapitre 3 • Pourcentage d’intérêt et de contrôle 35

soit indirectement, en faisant boucler la participation. Cette méthode permet d’aboutir


aux formules suivantes :
(1 – b) (1)
– Pourcentage d’intérêt des actionnaires de A (sauf B) dans A =
1 – (a × b)
(1 – b)
– Pourcentage d’intérêt des actionnaires de A dans B = × a(2)
1 – (a × b)

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3.2 Les liaisons circulaires
Une liaison circulaire peut être schématisée comme suit :
M

(1 – c)

a c

B C
b

M détient (1 – c) % de A
A détient a % de B
B détient b % de C
C détient c % de A
Formules de calcul du % d’intérêt
Les pourcentages d’intérêt de M dans ses filiales sont les suivants :
– dans A : [(1 – c) / (1 – (a × b × c)](3)
– dans B : [(1 – c) × a / (1 – (a × b × c)](4)
– dans C : [(1 – c) × a × b / (1 – (a × b × c)](5)

3.3 Les liaisons croisées


Le raisonnement étant plus complexe, il devient nécessaire de recourir au calcul matri-
ciel et à la théorie des graphes pour déterminer les pourcentages d’intérêt.

1. Limite d’une suite géométrique de raison ab et de premier terme (1 – b).


2. Limite d’une suite géométrique de raison ab et de premier terme (1 – b) × a.
3. Limite d’une suite géométrique de raison abc et de premier terme (1 – c).
4. Limite d’une suite géométrique de raison abc et de premier terme a (1 – c).
5. Limite d’une suite géométrique de raison abc et de premier terme ab (1 – c).
36 Nouvelle pratique des comptes consolidés

4. Cas pratiques
Cas 1

Enoncé
Le groupe M est composé de la façon suivante (les pourcentages de participation au capi-

www.scholarvox.com:ENCG Settat:531909928:10068138:196.217.194.224:1575561801
tal indiqués correspondent également aux droits de vote) :
M
70 % 35 %

A B C
25 % 65 %

Déterminer le pourcentage de contrôle et d’intérêt de M dans chacune de ses


filiales et sous-filiales.

Solution
Pourcentage de contrôle de M dans A : 70 %
Pourcentage d’intérêt de M dans A : 70 %

Pourcentage de contrôle de M dans B


{ direct
indirect
total
:
:
:
35 %
25 % (par A)
60 %

Pourcentage d’intérêt de M dans B


{ direct
indirect
total
:
:
:
35 %
17,5 % (70 % × 25 %)
52,5 %
Pourcentage de contrôle de M dans C indirect : 65 % (par B)
Pourcentage d’intérêt de M dans C indirect : 34,125 % (52,5 % × 65 %)

Cas 2

Enoncé
Le groupe M est composé de la façon suivante :

M
40 % 35 %

A B C
25 % 65 %

Déterminer le pourcentage de contrôle et d’intérêt de M dans chacune de ses


filiales et sous-filiales.
Chapitre 3 • Pourcentage d’intérêt et de contrôle 37

Solution
Pourcentage de contrôle de M dans A : 40 %
(M ne contrôle pas A au sens strict car < 50 %, il y a seulement une influence notable).
Pourcentage d’intérêt de M dans A : 40 %
Pourcentage de contrôle de M dans B : 35 % (influence notable)
Pourcentage d’intérêt de M dans B direct : 35 %
{ indirect : 10 % (par A : 40 % × 25 %)

www.scholarvox.com:ENCG Settat:531909928:10068138:196.217.194.224:1575561801
total : 45 %
Pourcentage de contrôle de M dans C : influence notable (rupture de
chaîne au
niveau de B)
Pourcentage d’intérêt de M dans C indirect : 29,25 % (45 % × 65 %)

Cas 3

Enoncé
Le groupe M est composé de la façon suivante :
M
70 % 35 %

A B C
25 % 65 %

50 % 50 %
D

Déterminer le pourcentage de contrôle et d’intérêt du groupe sur M et ses filiales


et sous-filiales.
Solution
Dans ce cas, une partie du capital de la société mère M est détenue par une autre société.
Les intérêts du groupe dans M ne sont plus de 100 % mais doivent tenir compte des inté-
rêts extérieurs au groupe.
Pourcentage de contrôle du groupe dans M : 65 % (100–35 % détenus par B)
Pourcentage d’intérêt du groupe dans M calculé :
de la façon suivante :
100 % – 35 %
: 69,241 %
100 % – (70 % × 25 % × 35 %)
Pourcentage de contrôle du groupe dans A : 70 %
Pourcentage d’intérêt du groupe dans A : 100 %–35 % × 70 %
100% – 70% × 25% × 35%
= 48,469 %
38 Nouvelle pratique des comptes consolidés

Pourcentage de contrôle du groupe dans B : 25 % (influence notable)


Pourcentage d’intérêt du groupe dans B : 12,117 % (69,24 % × 70 % × 25 %)
Pourcentage de contrôle du groupe dans C : influence notable (chaîne inter-
rompue au niveau B)
Pourcentage d’intérêt du groupe dans C : 7,876 % (12,117 % × 65 %)
Pourcentage de contrôle du groupe dans D : 50 % (pas de contrôle via B)

www.scholarvox.com:ENCG Settat:531909928:10068138:196.217.194.224:1575561801
Pourcentage d’intérêt du groupe dans D :
– indirect (par A) : 24,234 % (48,469 % × 50 %)
– indirect (par B) : 6,058 % (12,117 % × 50 %)
– total : 30,292 %

Cas 4

Enoncé
Le groupe A est composé de la façon suivante :
A

70 % 80 %

B 30 % D
35 % 20 % 60 %

C E

25 % 40 %

Déterminer le pourcentage de contrôle et d’intérêt du groupe A dans F.

Solution
Pourcentage de contrôle de A dans B : 70 %
Pourcentage d’intérêt de A dans B : 70 %
Pourcentage de contrôle de A dans C : 65 % (35 % + 30 %)
Pourcentage d’intérêt de A dans C : 54,5 % (70 % × 35 % + 30 %)
Pourcentage de contrôle de A dans D : 80 %
Chapitre 3 • Pourcentage d’intérêt et de contrôle 39

Pourcentage d’intérêt de A dans D : 80 %


Pourcentage de contrôle de A dans E : 60 %
Pourcentage d’intérêt de A dans E : 48 % (80 % × 60 %)
Pourcentage de contrôle de A dans F : 85 % (25 % + 20 % + 40 %)
Pourcentage d’intérêt de A dans F : 52,82 % (54,5% × 25% + 20% + 48% × 40%)

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Chapitre 4

Méthodes de consolidation

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Dans un rapport de 1978, le Conseil National de la Comptabilité explique : « conso-
lider, c’est substituer au montant des titres de participation qui figurent au
bilan d’une société, après retraitements éventuels, la part de la situation nette
de la société émettrice, y compris le résultat de l’exercice, qui correspond à ces
titres ».
Ce principe s’applique cependant de façon différente selon le contrôle exercé. La
réglementation connaît trois modes de consolidation :
– intégration globale.
– intégration proportionnelle.
– mise en équivalence.
Au-delà de la définition générale, chaque méthode présente des spécificités dont
l’objectif est de donner une image plus juste du groupe en tenant compte du degré de
dépendance des sociétés filiales par rapport à la mère. Ce degré de dépendance cor-
respond au pourcentage de contrôle (défini de façon précise en Partie 3).
La méthode applicable étant déterminée, il reste, pour réaliser la consolidation, à rete-
nir soit le principe de consolidation directe, soit le principe de consolidation par paliers.

1. Choix de la méthode
Le tableau ci dessous résume la réglementation en vigueur au regard des trois normes :

Approche comparée réglementation française, IAS et US GAAP


Normes françaises IASC US GAAP
« Règlement 99.02» IAS 27, IAS 28 et IAS 31 ARB 51, APB 16, FAS 79,
du CRC § 110 FAS 94
Contrôle ➞ Intégration Contrôle ➞ Intégration Contrôle ➞ Purchase
exclusif globale exclusif globale exclusif Method
(filiales) (détention (intégra-
directe ou tion
indirecte de globale)
plus de la
moitié des
droits de
vote)
42 Nouvelle pratique des comptes consolidés

Contrôle ➞ Intégration Contrôle ➞ Intégration Contrôle ➞ Purchase


conjoint proportion- conjoint proportion- conjoint Method
nelle (co-entre- nelle/ou (intégra-
prises) mise en tion
équivalence globale)
Influence ➞ Mise en Influence ➞ Mise en Influence ➞ Equity
notable équi- notable équivalence notable Method

www.scholarvox.com:ENCG Settat:531909928:10068138:196.217.194.224:1575561801
valence (sociétés (mise en
associées) équiva-
lence)
Les exclusions doivent Les exclusions doivent Les exclusions doivent
être justifiées dans être justifiées dans les être justifiées dans les
l’annexe consolidée. notes annexes (disclo- notes annexes (disclo-
sures). sures).
Toutes les entreprises sous contrôle exclusif doivent être consolidées par la méthode
de l’intégration globale et cela même si elles appartiennent à des secteurs d’activité
différents de ceux des autres entreprises incluses dans le périmètre de consolidation
(cas des filiales bancaires et assurances). Une information sectorielle appropriée doit
cependant être donnée dans l’annexe aux comptes consolidés.
Une dérogation à ce principe qui consisterait à mettre en équivalence des entreprises
sous contrôle exclusif n’est possible que dans les cas extrêmes où l’intégration glo-
bale ne donne pas une image fidèle des comptes consolidés doit rester exception-
nelle. Une information doit alors être donnée dans l’annexe aux comptes consolidés.

2. Principe de chaque méthode


2.1 Intégration globale
La méthode de l’intégration globale est applicable en cas de contrôle exclusif de la
mère sur la fille.
Le bilan consolidé reprend les éléments du patrimoine de la société consolidante, à
l’exception des titres des sociétés consolidées.
A la valeur comptable de ces titres est substitué l’ensemble des éléments actifs et pas-
sifs constitutifs de la situation nette des sociétés consolidées déterminés d’après les
règles de consolidation.
➞ Cumul des bilans et mise en évidence des intérêts minoritaires dans les capitaux
propres.
Le résultat de la consolidation est comparable à une absorption fictive de la société
fille par la société mère.

2.2 Intégration proportionnelle


La méthode de l’intégration proportionnelle est applicable en cas de contrôle
conjoint de la mère sur la fille.
Chapitre 4 • Méthodes de consolidation 43

Dans le bilan de la société mère, la valeur comptable des titres des sociétés consoli-
dées est remplacée par la fraction des éléments actifs et passifs des bilans des socié-
tés consolidées pour la part correspondant aux intérêts de la société consolidante.
➞ Cumul du bilan de la mère et des éléments actifs et passifs de la fille pour la pro-
portion correspondant aux titres détenus par la mère (aucun intérêt minoritaire n’ap-
paraît).

www.scholarvox.com:ENCG Settat:531909928:10068138:196.217.194.224:1575561801
2.3 Mise en équivalence
La méthode de la mise en équivalence est applicable en cas d’exercice d’une
influence notable de la société consolidante sur la société consolidée.
Dans le bilan de la société mère, est substituée à la valeur comptable des titres, la part
des capitaux propres (résultat compris) à laquelle ils équivalent dans la société émettrice.
La différence entre cette quote-part de capitaux propres et le coût d’acquisition est
portée dans les réserves et le résultat consolidé.
➞ Evaluation dans le bilan de la société mère des titres de participation de la filiale,
à leur valeur nette comptable : simple réévaluation de portefeuille.
3. Méthodologie d’application
3.1 Bilan
Intégration Globale Intégration Proportionnelle Mise en Equivalence
Homogénéisation et re- Homogénéisation et retrai- Homogénéisation et retrai-
traitements des comptes tements des comptes indi- tements des comptes indivi-
individuels viduels duels
• Sommation des postes • Sommation des postes
des bilans de la société du bilan de la société
consolidante et de la so- consolidante et de la
ciété consolidée. fraction des postes du
bilan de la société
consolidée pour la part
correspondant aux
intérêts de la société
consolidante.
• Elimination des comptes • Elimination des comptes • Elimination des résul-
réciproques entre socié- réciproques entre socié- tats internes.
tés consolidées et des tés consolidées et des
résultats internes. résultats internes.
• Répartition des capi-
taux propres entre les
intérêts de la société
consolidante et les inté-
rêts des autres action-
naires de la société
consolidée (« intérêts
minoritaires »).
44 Nouvelle pratique des comptes consolidés

• Elimination de l’actif • Elimination de l’actif • Substitution dans le


des titres de la société consolidé des titres de bilan de la société mère
consolidée détenus par la société consolidée au coût d’acquisition des
la société consolidante. détenus par la société titres, de la quote-part de
consolidante. capitaux propres retrai-
tés (résultat compris) à
laquelle ils équivalent
dans la société émettrice.

www.scholarvox.com:ENCG Settat:531909928:10068138:196.217.194.224:1575561801
• La différence entre
cette quote-part de capi-
taux propres retraités et
le coût d’acquisition est
portée dans les
réserves, le résultat
consolidé ou en écarts
d’acquisition le cas
échéant.
• Détermination des ré- • Détermination des ré-
serves consolidées et serves consolidées et
du résultat consolidé. du résultat consolidé.
• Etablissement du bilan • Etablissement du bilan • Etablissement du bilan
consolidé. consolidé. consolidé.

3.2 Compte de résultat


Intégration Globale Intégration Proportionnelle Mise en Equivalence
• Sommation des postes • Sommation des comptes • Enregistrement dans le
des comptes de résultat de résultat de la société compte de résultat, au
des sociétés consolidées. consolidante et de sa poste « quote-part dans
quote-part dans le résul- les résultats des sociétés
tat de la société consoli- mises en équivalence » de
dée. la part de la société conso-
lidante dans le résultat de
la société consolidée.
• Elimination des opé- • Elimination des opéra-
rations réciproques entre tions réciproques entre
sociétés de l’ensemble les sociétés consolidées.
consolidé.
• Répartition du résultat
global entre les intérêts
des associés de la
société mère et les inté-
rêts des autres associés
(intérêts minoritaires).
• Etablissement du compte • Etablissement du compte • Etablissement du compte
de résultat consolidé. de résultat consolidé. de résultat consolidé.
Chapitre 4 • Méthodes de consolidation 45

4. Exemple d’application : approche comparative des


trois méthodes de consolidation

Enoncé
Considérons deux sociétés commerciales A et B.
A = Société mère

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B = Société fille
Le capital de A est de 1 000 KF (10 000 actions de 100 F).
Le capital de B est de 300 KF (300 actions de 1 000 F).
A détient 100 titres de B, c’est-à-dire 100/300 = 1/3 du capital de B.
Les bilans individuels simplifiés au 31 décembre N des deux sociétés se présentent
comme suit :

Société mère
Immobilisations 700 Capital 1 000
Participations1 100 Réserves 500
Stock 600 Résultat 50
Clients 450 Capitaux propres 1 550
Banque 200 Fournisseurs 400
Créditeurs divers 1 000
Total 2 050 2 050

1. Hypothèse : valeur nominale des titres de la filiale = valeur d’acquisition.

Société filiale
Immobilisations 75 Capital 300
Stock 210 Réserves 30
Clients 150 Résultat 66
Débiteurs divers 36 Capitaux propres 396
Banques 180 Fournisseurs 195
Créditeurs divers 60
Total 651 651

Présenter le bilan consolidé au 31 décembre N :


a) selon la méthode de l’Intégration Globale,
b) selon la méthode de l’Intégration Proportionnelle,
c) selon la méthode de la Mise en Equivalence.
Remarque :
Ces mêmes bilans serviront de base à l’application des trois méthodes, afin de pou-
voir établir une comparaison entre les différents bilans consolidés obtenus à partir de
méthodes différentes.
46 Nouvelle pratique des comptes consolidés

Il est bien entendu que la règle destinée à déterminer la méthode de consolidation à


adopter en fonction du degré de contrôle exercé par la société mère sur la fille ne sera
pas appliquée.

Solution
A – DÉTERMINATION DU BILAN CONSOLIDÉ SELON LA MÉTHODE DE

www.scholarvox.com:ENCG Settat:531909928:10068138:196.217.194.224:1575561801
L’INTÉGRATION GLOBALE

1) Cumul des bilans


Immobilisations (700 + 75) 775 Capital (1 000 + 300) 1 300
Participations (100) 100 Réserves (500 + 30) 530
Résultat (50 + 66) 116
Stock (600 + 210) 810 Capitaux propres 1 946
Clients (450 + 150) 600 Fournisseurs (400 + 195) 595
Débiteurs divers (0 + 36) 36 Créditeurs divers (100 + 60) 160
Banques (200 + 180) 380
Total 2 701 Total 2 701

2) Elimination des opérations réciproques


Dans ce cas, il n’y a pas d’opérations réciproques.
3) Elimination des titres de participation
– Les titres de participation détenus par la société mère sont annulés.
– Les droits des tiers, « Intérêts hors groupe », sont mis en évidence au passif du
bilan : Intérêts minoritaires = (2/3 de la situation nette puisque A détient 1/3 de B).
Calcul de la situation nette de B
Capital de B : 300
Réserves de B : 30
Résultat de B : 66

Total : 396
La part de la situation nette de la filiale revenant au groupe est de 1/3.
La part de la situation nette affectée aux réserves est :
1/3 × Situation Nette (hors résultat) – Titres = 1/3 (300 + 30) – 100 = 10 (*)
La part affectée au résultat du groupe est :
Résultat de B × taux de détention = 1/3 × 66 = 22 (**)
La part de la situation nette revenant aux intérêts minoritaires est de :
2/3 × 396 = 264 (***)
Chapitre 4 • Méthodes de consolidation 47

4) Bilan consolidé

Immobilisations (700 + 75) 775 Capital (1 000) 1 000


Participations (100 – 100) 0 Réserves (500 + 10*) 510
Résultat (50 + 22**) 72
Stock (600 + 210) 810
Clients (450 + 150) 600 Capitaux propres 1582

www.scholarvox.com:ENCG Settat:531909928:10068138:196.217.194.224:1575561801
Débiteurs divers (0 + 36) 36
Banques (200 + 180) 380 Intérêts minoritaires (***) 264
Fournisseurs (400 + 195) 595
Créditeurs divers (100 + 60) 160
Total 2 601 2 601

B – DÉTERMINATION DU BILAN CONSOLIDÉ SELON LA MÉTHODE DE


L’INTÉGRATION PROPORTIONNELLE

1) Bilan de la société B décomposé en 1/3, 2/3

1/3 2/3 Total 1/3 2/3 Total

Immobilisations 25 50 75 Capital 100 200 300


Réserves 10 20 30
Stock 70 140 210 Résultat 22 44 66
Clients 50 100 150
Débiteurs divers 12 24 36 Capitaux propres 132 264 396
Banques 60 120 180
Fournisseurs 65 130 195
Créditeurs divers 20 40 60
Total 651 651

2) Bilan consolidé

Immobilisations (700 + 25) 725 Capital (1 000) 1 000


Participations (100 – 100) 0 Réserves (500 + 10)1 510
Résultat (50 + 22) 72
Stock (600 + 70) 670
Clients (450 + 50) 500 Capitaux propres 1582
Débiteurs divers (0 + 12) 12
Banques (200 + 60) 260 Fournisseurs (400 + 65) 465
Créditeurs divers (100 + 20) 120
Total 2 167 2 167
1. Le calcul des réserves consolidées est le suivant :
Réserves de la mère + [(Quote-part du capital et des réserves de B) – Valeur des titres] = Réserves consolidées
soit 500 + [(100 + 10) – 100] = 510.
48 Nouvelle pratique des comptes consolidés

La société mère possède un tiers des titres de sa filiale, elle reçoit donc le tiers de
chacun des postes du bilan.
Dans ce cas, la part du résultat et des réserves ne revenant pas à la société mère n’ap-
paraît plus au bilan.
Le calcul de la part de la situation nette revenant à la société mère, et l’élimination
des titres sont effectués de manière identique à l’intégration globale.

www.scholarvox.com:ENCG Settat:531909928:10068138:196.217.194.224:1575561801
C – DÉTERMINATION DU BILAN CONSOLIDÉ SELON LA MÉTHODE DE MISE EN
ÉQUIVALENCE
La mise en équivalence des titres est effectuée par la méthode de substitution : au
poste « Titres de participation » est substitué le poste « Titres mis en équivalence »
égal à la quote-part de la société mère dans les capitaux propres retraités de sa filiale.
La différence entre cette quote-part et le montant du poste « Titres de participation »
peut provenir :
– du résultat consolidé de la période ;
– des réserves consolidées ;
– des écarts d’acquisition (qui seront traités ultérieurement).

Bilan consolidé

Immobilisations 700 Capital 1 000


Titres mis en équivalence1 132 Réserves de consolidation2 510
Stock 600 Résultat3 72

Clients 450 Capitaux propres 1582


Banques 200
Fournisseurs 400
Créditeurs divers 100
Total 2 082 2 082
1. Titres mis en équivalence : 1/3 (300 + 30 + 66) = 132.
= pourcentage de la situation nette de la fille
2. Réserves de consolidation : 500 + 1/3 (300 + 30) – 100 = 510.
3. Quote–part de résultat : 1/3 × 66 = 22
Résultat de la mère 50 + 22 = 72 (résultat de la mère + quote-part de la fille).

Conclusion
On constate que, quelle que soit la méthode de consolidation utilisée, les capitaux
propres consolidés sont identiques.
Chapitre 4 • Méthodes de consolidation 49

5. Consolidation directe ou par paliers


5.1 Méthode
Lorsque les entreprises à consolider sont nombreuses, il est indispensable de déter-
miner un ordre de traitement des sociétés filles.
La consolidation directe globale consiste à consolider directement dans la société

www.scholarvox.com:ENCG Settat:531909928:10068138:196.217.194.224:1575561801
mère toutes les sociétés retenues dans le périmètre de consolidation, que la société
mère en détienne les titres directement ou indirectement par l’intermédiaire d’autres
sociétés du groupe.
Avantages de la méthode Inconvénients de la méthode
• Elle fournit directement l’information • Elle rend difficile les analyses à l’inté-
financière au niveau du groupe. rieur du groupe, analyses utiles aux
• Elle permet donc un gain de temps et besoins de gestion ou d’information
de coût par rapport à la consolidation (segmentation par activités, zones
par paliers. géographiques …).
• La contrainte est de déterminer préala-
blement le pourcentage des intérêts
détenus par la société mère dans
chaque société.

La consolidation par paliers consiste à consolider successivement chaque société


dans la société détentrice de ses titres. Une consolidation est réalisée à chaque niveau
d’intégration verticale. Les comptes consolidés intermédiaires obtenus au niveau 1 sont
intégrés dans la consolidation au niveau 2 et ainsi de suite jusqu’au palier « top conso ».

Avantages de la méthode Inconvénients de la méthode


• Elle permet une segmentation de l’in- • Elle nécessite un travail plus important
formation financière à l’intérieur du que la consolidation directe globale,
groupe. d’où un délai et un coût plus élevés.
• Elle est difficile à utiliser lorsque les
liaisons financières entre sociétés sont
complexes.

Les deux méthodes permettent, bien entendu, quelle que soit la démarche choisie
d’obtenir in fine des états financiers consolidés identiques.

5.2 Exemple d’application

Enoncé
Considérons l’organigramme du groupe suivant composé de 4 sociétés.
M possède 60 % des parts de F1 qui possède 60 % des parts de F2 qui possède
60 % des parts de F3.
50 Nouvelle pratique des comptes consolidés

Les bilans simplifiés des sociétés au 31 décembre N sont les suivants :


Bilan société M
Titres F1 270 Capital 1 000
Immobilisations corporelles 500 Réserves 80
Stocks 430 Résultat 100
Dettes 20
Total actif 1 200 Total passif 1200

www.scholarvox.com:ENCG Settat:531909928:10068138:196.217.194.224:1575561801
Bilan société F1
Titres F2 120 Capital 450
Immobilisations corporelles 400 Réserves 50
Stocks 100 Résultat 100
Dettes 20
Total actif 620 Total passif 620

Bilan société F2
Titres F3 180 Capital 200
Immobilisations corporelles 160 Réserves 50
Stocks 80 Résultat 150
Dettes 20
Total actif 420 Total passif 420

Bilan société F3
Immobilisations corporelles 350 Réserves 300
Stocks 100 Réserves 100
Résultat 50
Total actif 450 Total passif 450

Présenter le bilan consolidé au 31 décembre N. Les filiales F1, F2 et F3 seront


consolidées par intégration globale.
a) Effectuer la consolidation du groupe M par paliers successifs :
– F3 avec F2 ;
– F2 (sous-groupe consolidé) avec F1 ;
– F1 (sous-groupe consolidé) avec M.
b) Effectuer une consolidation directe.
c) Conclure.

Solution
Il existe deux méthodes pour réaliser la consolidation :
– la consolidation par « paliers » ;
– la consolidation « directe ».

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