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Les opérations hostiles sont le plus souvent caractérisées par un fort effet de levier,
c’est-à-dire par un recours extensif à l’endettement au détriment du financement par
actions ou par de la trésorerie disponible. Les grandes OPA hostiles des années 1980
ont souvent été des opérations à très fort effet de levier, appelées Leverage Buy-Out
(LBO).
4
à coup de LBO et de recentrages massifs. Or, durant cette période, sur le marché
5649
américain et pour les seules grandes sociétés cotées en Bourse, on ne dénombre que
14 % d’opérations hostiles (Andrade, Mitchell et Stafford, 2001). Ce phénomène ne
6714
doit cependant pas être sous-estimé car ses effets ne se font pas sentir uniquement en
cas de réalisation. La seule menace d’une opération hostile peut suffire à provoquer de
10:1
profonds changements dans la gestion et le management des entreprises concernées.
Ainsi, si seulement 14 % des entreprises américaines ont réellement fait l’objet d’une
opération hostile, près de 50 % d’entre elles ont été directement ou indirectement 35.2
menacées par une OPA hostile (Mitchell et Mulherin, 1996).
43.2
41.1
Plusieurs études se sont penchées sur les caractéristiques des cibles d’opérations
7199
hostiles1. Les résultats obtenus montrent notamment que les cibles d’acquisitions
hostiles sont souvent plus anciennes que la moyenne des sociétés, qu’elles semblent
:888
les opérations de croissance externe permettent d’exercer un contrôle sur les équipes
dirigeantes en place et de les remplacer, si leur comportement et leur performance
nc
sont contraires aux intérêts des actionnaires. Dans cet esprit, on constate une rela-
Aiva
tion entre le taux de rotation des dirigeants et la probabilité de faire l’objet d’une
OPA hostile. Plus le taux de rotation des dirigeants est élevé et plus la probabilité
com:
rvox.
placement. Plus la valeur Q est élevée, et plus la création de valeur pour l’actionnaire est importante.
scho
univ.
41
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
de faire l’objet d’une OPA hostile diminue1. Les opérations hostiles sont ainsi souvent
déterminées par une vision de discipline par le marché, visant à sanctionner des
équipes dirigeantes non performantes et peu déterminées par une vision stratégique.
Par ailleurs, on peut noter que les cibles d’opérations hostiles possèdent aussi, en
moyenne, des caractéristiques spécifiques qui les rendent intéressantes en tant que cible.
Elles sont en générales :
––en bonne santé financière ;
––faiblement endettées ;
––avec une forte capacité de remboursement.
Ces caractéristiques sont assez bien adaptées à une opération à fort effet de levier,
caractérisée par une augmentation soudaine de l’endettement et la mise sous pression de
l’entreprise en vue de rembourser le nouvel endettement. Ces éléments sont cohérents
avec la théorie du free cash flow. Selon cette théorie (Jensen, 1983), les entreprises qui
4
évoluent dans des secteurs matures peuvent disposer de flux de trésorerie qui dépassent
5649
leurs opportunités d’investissements rentables. Dans ce cas de figure, les dirigeants
peuvent être enclins à utiliser cet excédent de trésorerie soit pour réaliser des dépenses
6714
discrétionnaires à caractère somptuaire (construction de sièges sociaux importants…),
soit pour se lancer dans des programmes de fusions-acquisitions non fondés sur une
10:1
pertinence économique, au regard de leur activité de base. Dans cette hypothèse, une
des solutions préconisées par Jensen est de mettre l’entreprise sous pression financière.
35.2
Pour ce faire, il est possible d’utiliser les fonds en excès pour racheter des actions.
En rachetant ses propres actions, l’entreprise redistribue massivement les fonds en excès
43.2
à ses actionnaires. Le choix rachat d’actions/versement de dividendes renvoie à des
considérations fiscales. Il donne également des signaux aux marchés financiers sur les
41.1
liers. Selon Jensen (1993), les opérations hostiles des années 1980, financées par LBO,
ont été particulièrement utiles à l’industrie américaine, en réalisant une substitution du
capital par de la dette, en supprimant le free cash flow et en imposant à des conglomérats
:888
Parmi les différentes typologies existantes pour qualifier des opérations de croissance
ity:21
externe, la typologie dominante est celle qui distingue les opérations de croissance
externe horizontale, verticale, concentrique et conglomérale2. L’analyse de l’évolution
du type d’opérations de croissance externe montre une prédominance très nette des
nc
opérations de croissance externe de type horizontal qui représentent entre 40 % et 70 %
Aiva
selon les périodes. Les opérations de croissance externe horizontale augmentent nette-
ment au cours des dernières années pour représenter près des deux tiers des opérations
com:
rvox.
1. Il faut noter que ces résultats ont été obtenu dans un contexte particulier, concernant les grandes entreprises
cotées. Il faut naturellement l’interpréter avec prudence en tant que résultat statistique. Il faut souligner que d’un
point de vue qualitatif, la notion de stabilité organisationnelle est aussi associée à la création de valeur.
la
2. Cf. chapitre 5 pour le détail des stratégies associées à ces différentes opérations de croissance externe.
scho
univ.
42
Performance et typologie des fusions-acquisitions ■ Chapitre 3
4
Désengagement 9 %
5649
Source : Derhy (1995)
6714
Le tableau précédent permet par ailleurs de mettre en évidence un deuxième constat,
10:1
corollaire du premier, à savoir la politique de recentrage des groupes. Cette p olitique
se traduit par une forte augmentation des opérations de croissance externe horizontale
35.2
et par l’augmentation fulgurante du nombre d’opérations de désengagement. Au cours
de la période récente 1990-2000, cette tendance est c onfirmée, avec une prédominance
43.2
des opérations de type horizontal.
41.1
La nature du financement des opérations de croissance externe est une question récur-
rente. Elle constitue un choix important d’une politique financière aux implications
multiples, portant à la fois sur la performance globale de l’opération et sur la répartition
:888
ment par actions et les financements mixtes (incluant toutes sortes de combinaisons,
du fait notamment de l’utilisation de produits dérivés dans le montage de l’opération).
ity:21
Le choix du paiement par liquidité impose un choix de second ordre sur l’origine des
fonds mobilisés qui peuvent provenir de l’autofinancement, d’une augmentation de
l’endettement ou d’une émission nouvelle d’actions préalablement à l’opération. Dans
nc
la taille relative de la cible, la part de capital détenu par l’équipe dirigeante de l’acquéreur.
rvox.
1. A.R. Salami et P.S. Sudarsanam, « Determinants of the choice of payment method in United Kingdom merg-
la
43
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
4
Plus la cible est grande, plus le financement par trésorerie est difficile. Par consé-
5649
quent, la taille relative de la cible est souvent corrélée positivement avec le fait de
financer l’opération par des actions.
6714
La part de capital détenu par l’équipe dirigeante de l’acquéreur
10:1
Le financement d’une opération de croissance externe par des actions implique
une dilution du pouvoir des actionnaires initiaux de l’acquéreur. Plus l’équipe diri-
geante possède des actions de l’acquéreur, et plus une opération financée par des 35.2
actions remet en cause la stabilité de leur pouvoir. Dans cette configuration, l’équipe
43.2
rations a beaucoup évolué au profit du financement par actions. Ce constat est surtout
7199
valable pour la dernière décennie, où les opérations financées par échange d’actions
se sont multipliées.
:888
44
Performance et typologie des fusions-acquisitions ■ Chapitre 3
4
5649
Nombre d'opérations dans le monde
6714
30 000
10:1
25 000
20 000 35.2
43.2
15 000
41.15:
10 000
7199
5 000
:888
0
1046
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
1064
une société cotée au cours de la période 1999-2017 et portant uniquement sur des
Aiva
contrôle. Ces dernières fluctuent entre 20 % et 30 %, autour d’une moyenne à 25 %. Si
la p remière décennie du xxie siècle a été marqué par un haut historique à plus de 30 %,
la
scho
univ.
45
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
la tendance actuelle est plutôt à un reflux des primes de contrôle autour de 20 %
(figure 3.1b).
94
5%
64
7145
0%
2002 Q4
2003 Q3
2004 Q2
2005 Q1
2005 Q4
2006 Q3
2007 Q2
2008 Q1
2008 Q4
2009 Q3
2010 Q2
2011 Q1
2011 Q4
2012 Q3
2013 Q2
2014 Q1
:16Q4
2015 Q3
2016 Q2
2017 Q1
2017 Q4
2018 Q3
102014
Figure 3.1b – Évolution de la prime de contrôle moyenne dans le monde
35.2
43.2
Source : Bloomberg
7199
que les cinq dernières vagues sur ce marché (figure 3.2). À partir des années 1999,
les c aractéristiques des opérations de fusions-acquisitions aux États-Unis ont assez
1064
46
Performance et typologie des fusions-acquisitions ■ Chapitre 3
20 000
18 000
Nombre d'opérations
16 000
4
14 000
5649
12 000
6714
10 000
8 000
10:1
6 000
4 000
2 000 35.2
.2
0
.143
1962
1964
1966
1968
1970
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
412004
2006
2008
2010
2012
2014
2016
2018
5:
7199
À partir du début des années 2000, l’activité du marché des fusions-acquisitions aux
1064
USA a été marquée par un très fort rebond, puis par une très forte baisse au cours de
la période 2008-2011. Cette baisse correspond naturellement aux effets de la crise
ity:21
financière internationale. L’évolution est encore plus marquée en valeur, le montant des
opérations dans le monde passant de 1 248 milliards $ au quatrième trimestre de 2007 à
nc
moins de 265 milliards $ au second semestre 2009. La période récente est marquée par
Aiva
rations réalisées au cours de quatre dernières années après une forte hausse autour
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univ.
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Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
et surtout après la crise boursière de 2008. Nous pouvons noter aussi la quasi-disparition
des opérations hostiles. Le marché mondial reste dominé par les petites opérations :
93,6 % des opérations concernent des sociétés cibles de moins de 500 millions de
dollars, les opérations supérieures à 1 milliard $ représentant moins de 4 % du total.
Les figures 3.3a et 3.3b montrent la répartition sectorielle et géographique des
opérations dans le monde en 2018. L’Amérique du Nord reste loin devant le premier
marché mondial en matière de fusions-acquisitions avec plus de 50 % des opérations
réalisées dans cet espace économique. La zone Asie-Pacifique devient le deuxième
espace économique en matière fusions-acquisitions avec près 25 % des opérations,
l’Europe se plaçant à la troisième place avec 18,8 % des opérations. Le profil des
acquéreurs est dominé par le secteur de la finance. Les principaux secteurs industriels
concernés par les opérations de fusions-acquisitions sont les biens non-cycliques,
l’énergie et la communication.
4
5649
Amérique du Nord 52,3 %
6714
Amérique latine et Caraïbes 1,7 %
10:1
Moyen-Orient et Afrique 2,4 %
35.2
Europe de l'Ouest 18,8 %
43.2
Europe de l'Est 0,7 %
Asie/Pacifique 24,2 %
41.1
0% 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 %
5:
Source : Bloomberg
:888
1046
Services collectifs
Technologie
1064
Industrie
Finance
ity:21
Énergie
Diversifié
nc
Biens cycliques
Communications
com:
Matières premières
0% 5% 10 % 15 % 20 % 25 % 30 % 35 %
rvox.
Figure 3.3b – Répartition des principaux secteurs acquéreurs dans le monde en 2018
la
scho
Source : Bloomberg
univ.
48
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Free Cash Flow 26,8 30,9 32,9 21,0 16,5 22,0 21,2 19,0 23,8 29,0 34,6 28,0 31,5 33,6
Résultat net 22,5 24,0 23,4 17,8 16,7 19,7 19,8 16,1 18,9 22,9 23,7 23,4 25,4 25,7
EBIT 14,7 15,8 16,6 12,7 11,8 13,0 13,6 11,5 13,7 15,5 16,6 17,0 18,3 18,8
Cap. Boursière 1,3 1,3 1,3 1,2 1,4 1,4 1,3 1,2 1,3 1,3 1,3 1,3 1,2 1,2
Acquisitions transfrontalières 40,1% 41,7% 54,1% 43,5% 38,5% 48,0% 46,0% 49,5% 44,9% 44,2% 39,0% 41,4% 44,9% 44,0%
Types de paiement
Numéraire (cash) 57,9% 66,4% 74,8% 70,3% 53,1% 62,0% 68,2% 74,8% 68,7% 69,4% 0,5349 0,5445 0,6415 0,6612
Actions 15,5% 17,1% 8,1% 16,9% 20,1% 19,4% 13,7% 9,6% 7,6% 7,4% 14,9% 16,4% 10,4% 11,8%
Numéraire et actions 16,2% 9,3% 10,8% 6,7% 16,3% 9,9% 11,2% 9,0% 9,7% 17,6% 22,1% 17,5% 15,2% 8,0%
Autres 10,5% 7,3% 6,4% 6,1% 10,6% 8,6% 6,9% 6,7% 14,0% 5,6% 9,5% 11,7% 10,2% 14,0%
49
3
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
Nombre d'opérations
1 200
1 000
4
800
5649
600
6714
400
10:1
35.2
200
43.2
0
41.15:
une société cotée au cours de la période 1999-2017 et portant uniquement sur des
opérations effectivement réalisées.
1046
Source : Bloomberg
1064
offensives dans des secteurs en forte croissance (accès à des marchés porteurs généra-
lement liés aux nouvelles technologies). Les opérations réalisées sont principalement
com:
de type horizontal (environ 80 % des opérations) et les principaux secteurs concernés
sont la banque et l’assurance, la distribution, les services et la chimie-pharmacie.
rvox.
50
Performance et typologie des fusions-acquisitions ■ Chapitre 3
Les
Section
2 fusions-acquisitions :
des opérations à haut risque
4
5649
La mesure de performance des opérations de croissance externe est une donnée
6714
importante puisqu’elle doit permettre de justifier le fait d’entreprendre ou non ce type
d’opérations. Plusieurs questions se posent immédiatement. Qu’est-ce que la perfor-
10:1
mance et comment la mesure-t-on ? Au regard des critères retenus, les opérations de
croissance externe sont-elles performantes ? Existe-t-il des types d’opérations plus
35.2
performants que d’autres ? De très nombreuses études empiriques ont été réalisées
sur le sujet. Le premier constat que l’on puisse en tirer est la très grande diversité des
43.2
résultats obtenus. Sur chacun des points abordés, il est presque toujours possible de
trouver deux études différentes qui aboutissent aux conclusions inverses.
41.1
––la diversité des échantillons utilisés tant en termes de lieux, de périodes, de types
7199
après sont d’autant plus valables que l’on se situe dans un contexte proche de celui
des études empiriques réalisées. A contrario, ils doivent être fortement relativisés, dès
que l’on aborde une opération menée dans un secteur spécifique. À cet égard, il est
nc
important de noter que dans la grande majorité des cas, les études effectuées l’ont été
Aiva
dans un contexte anglo-saxon, marqué par une plus forte prédominance des marchés
com:
financiers dans le fonctionnement de l’économie que dans le cas des pays européens
ou asiatiques. En outre, la plupart des résultats obtenus concernent les grandes sociétés
cotées en Bourse, caractérisées par une plus ou moins grande dissociation entre les
rvox.
51
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
4
externe à celle d’entreprises équivalentes n’ayant pas opté pour la croissance externe
5649
durant la période analysée. Dans ce domaine, les résultats obtenus montrent le plus
souvent que les opérations de croissance externe ne sont pas performantes.
6714
La seconde école de pensée, représentée par les chercheurs en management et plus
10:1
particulièrement en finance d’entreprise ou en économie financière, privilégie la mesure
de la performance au travers de l’impact de l’opération de croissance externe sur
35.2
l’évolution du cours boursier des actions de la cible et de l’acquéreur. Cette approche
est fondée sur l’hypothèse d’efficience des marchés. Selon cette école, le marché anti-
43.2
cipe immédiatement les effets de l’opération de croissance externe dès l’annonce de
l’opération et incorpore dans le prix des actions les effets attendus en terme de création
41.1
de valeur pour l’actionnaire. Les études réalisées dans ce domaine constituent un test
joint de l’hypothèse d’efficience des marchés et de la performance des opérations de
5:
La technique la plus fréquemment utilisée est celle du pairage qui consiste à comparer
les résultats des entreprises ayant réalisé une opération de croissance externe avec ceux
d’un échantillon de firmes comparables (en termes de secteurs d’activité, de taille…)
1064
n’ayant pas opté pour ce choix. L’objet de ces études est d’identifier si, en moyenne,
les opérations de croissance externe améliorent ou non les résultats de l’acquéreur.
ity:21
performance. Parmi les indicateurs les plus utilisés, on retrouve le taux de rentabilité
Aiva
externe sont considérées comme des échecs. En moyenne, on constate une baisse de la
performance économique après la réalisation d’opérations de croissance externe1 ou au
rvox.
52
Performance et typologie des fusions-acquisitions ■ Chapitre 3
Suite aux opérations de croissance externe, les entreprises ont tendance à perdre des
parts de marché. Cette tendance est d’autant plus vraie lorsque l’on parle de croissance
externe conglomérale. Elle est moins nette lorsqu’il s’agit d’opérations de type horizon-
tal (Mueller, 1985 ; Baldwin et Gorecki, 1990). Par ailleurs, d’autres études montrent
que la croissance interne s’avère plus rentable sur le long terme que la croissance externe
(Diskerson et al., 1997). Ces résultats ont été obtenus en analysant l’évolution de la
performance avant et après une opération de croissance externe. Il faut noter que Healy,
Palepu et Ruback (1992) obtiennent des résultats différents, en comparant l’évolution de
la performance des entreprises ayant mené une croissance externe à l’évolution moyenne
mesurée à partir d’un benchmark constitué d’un échantillon de firmes appartenant à des
secteurs d’activités similaires. Leur étude concerne les 50 plus grandes fusions réalisées
aux États-Unis durant les années 1980 et montre une amélioration des résultats.
4
5649
L’utilisation de mesures comptables ou économiques a été critiquée par de nombreux
auteurs principalement pour deux raisons. La première est liée à la non-prise en compte
6714
explicite du risque dans ce type de mesure, alors que les opérations de croissance
externe modifient profondément le profil de risque de l’acquéreur. On peut tout à fait
10:1
concevoir des baisses de rentabilité compensées par des baisses du niveau de risque.
Dans ce cas, il est difficile de trancher en terme de performance, sauf à faire référence
à une modélisation explicite du niveau de risque, comme c’est le cas dans les approches 35.2
fondées sur la notion de création de valeur.
43.2
La seconde catégorie d’arguments, qui milite contre les études de ce type, concerne
41.1
l’utilisation de données comptables, dont le périmètre peut être assez fortement modi-
fié par des changements de politique comptable liée directement ou non à l’opération
5:
de croissance externe (Stanton, 1987). Parmi les distorsions possibles, on trouve les
7199
trésorerie qui évite les biais spécifiques liés à la comptabilisation du goodwill ou aux
changements de politique d’amortissement.
ity:21
Les principales études réalisées dans ce domaine reposent sur la méthodologie appe-
lée étude d’événement. On distingue deux approches selon que l’on cherche à étudier
com:
l’impact à court terme ou à moyen terme. À court terme (ex-ante), la méthode repose
sur le calcul d’un taux de rentabilité anormal, défini comme la différence entre un taux
rvox.
le taux de rentabilité qui aurait été attendu si l’opération n’avait pas été annoncée).
scho
univ.
53
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
4
Mitchell et Stafford, 2001). La création de valeur globale est néanmoins très faible et
5649
les résultats obtenus ne sont pas toujours statistiquement significatifs. Dans une étude
réalisée sur plusieurs périodes de temps entre 1973 et 1998 sur le marché américain,
6714
Andrade, Mitchell et Stafford évaluent la création de valeur globale à court terme
entre 1,5 % et 2,5 % environ.
10:1
Tableau 3.5 – Taux de rentabilité anormaux moyens sur le marché américain
35.2
1973-79 1980-89 1990-98
43.2
À plus long terme, les résultats obtenus sont encore plus négatifs (Rau et Vermae-
1046
len, 1998). On note par ailleurs l’influence du mode de paiement sur l’accentua-
tion de la performance négative, les opérations financées par actions présentant des
1064
faisante, faible à court terme et négative à long terme. Il faut cependant nuancer ces
résultats en notant qu’il s’agit de performance moyenne, ce qui a tendance d’une part
à occulter les performances individuelles qui peuvent être conséquentes, et d’autre
nc
1. Il s’agit d’un ratio définissant le rapport entre la valeur comptable d’une entreprise et sa valeur de marché.
Plus la valeur de ce ratio est faible, plus la valeur de marché de l’entreprise est importante comparativement à sa
valeur comptable ; ceci pouvant être le signe de la présence d’opportunités de croissance importantes au sein de
la
l’entreprise.
scho
univ.
54
Performance et typologie des fusions-acquisitions ■ Chapitre 3
nn Fusion ou acquisition
La performance des opérations de croissance externe est sensiblement différente
selon qu’il s’agisse de fusion ou d’acquisition. Les résultats obtenus par Jensen
et Ruback (1983), Agrarval et al. (1992) montrent que dans le cas d’une fusion,
les performances sont moins bonnes que dans le cas d’une acquisition.
4
nn Degré de proximité entre la cible et l’acquéreur
5649
Le degré de proximité semble influer de manière positive sur les performances des
6714
fusions-acquisitions. Plus les activités sont proches et plus l’opération a de chances
d’être créatrice de valeur. Ces résultats sont identiques dans le cas des acquisitions et
10:1
des fusions. Dans le cas des fusions, plus la fusion est de type horizontale, et plus la
performance de l’opération a des chances d’être élevée (Ravenscraft et Scherer 1988).
35.2
nn Le rachat d’actions ou l’échange d’actions
43.2
La plupart des études mettent en exergue le fait que les opérations financées par des
41.1
liquidités sont plus performantes que celles financées par des actions.
5:
Il faut noter que ces résultats ont été principalement obtenus dans un contexte
7199
nord-américain. Or, le rôle des marchés financiers y est plus marqué qu’en Europe,
où l’intermédiation bancaire reste un moyen important de financement des grandes
:888
entreprises. L’écart de performances entre les opérations financées par des liquidités
et celles financées par des actions peut s’analyser comme la combinaison de deux
1046
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Nature du financement
Actions Cash
com:
55
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
4
important qu’il s’agit d’une opération de fusion et non d’acquisition.
5649
Tableau 3.7 – Taux de rentabilité anormaux moyen
6714
Acquisition Fusion
10:1
Glamour firms 4 % − 17 %
taux de rentabilité anormaux de − 37 % sur trois ans (Kohers et Kohers, 2001).
Les facteurs mis en évidence précédemment viennent renforcer l’impact négatif lié au
1064
caractère high-tech des cibles. Ainsi, lorsqu’un acquéreur de type « glamour firm »
achète une cible high-tech, les résultats obtenus en moyenne sont encore plus négatifs
ity:21
cée par échange d’actions, les performances négatives sont accentuées (on passe en
Aiva
56
Performance et typologie des fusions-acquisitions ■ Chapitre 3
4
Tableau 3.8 – Rentabilités anormales de l’acquéreur en fonction de la taille relative de la cible
5649
Répartition des résultats en fonction du mode de finan-
6714
Taille de la
Rentabilités cement de l’opération
cible en % de
anormales
la taille de l’ac-
10:1
moyennes Paiement en Paiement en Paiement
quéreur
numéraire actions mixte
35.2
Résultats obtenus sur l’ensemble du panel 43.2
Moins de 5 % 1,04 % (*) 0,84 % (*) 1,31% (*) 1,26% (**)
Moins de 5 % 1,03 % (*) 0,76% (**) 1,26% (**) 1,32% (**)
nc
Aiva
10% à 19,9 % 2,69 % (*) 3,07% (*) 4,34% (*) 1,7% (**)
com:
Plus de 20 % 5,75 % (*) 3,96% (*) 11,72% (*) 5,39% (*)
rvox.
(*) Statistiquement significatif au seuil de 1 % pour une fenêtre d’événement de -2j à +2j.
(**) Statistiquement significatif au seuil de 5 % pour une fenêtre d’événement de -2j à +2j.
la
scho
57
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
4
moyenne destructrice de valeur pour les actionnaires de l’acquéreur, tandis que les
5649
opérations impliquant une société cible non cotée créent en moyenne de la valeur.
6714
Tableau 3.9 – Répartition des rentabilités anormales de l’acquéreur par type de cible
10:1
Répartition des résultats en fonction du mode de
Rentabilités financement de l’opération
35.2
anormales
moyennes Paiement en Paiement en Paiement
43.2
numéraire actions mixte
l’échantillon
5:
Sociétés cotées
filiales de groupe
1064
(*) Statistiquement significatif au seuil de 1 % pour une fenêtre d’événement de -2j à +2j.
(**) Statistiquement significatif au seuil de 5 % pour une fenêtre d’événement de -2j à +2j.
ity:21
Les résultats obtenus par Fuller, Netter et Stegemoller (2002) sont encore plus
Aiva
créatrices de valeur, en tout cas sur la période 1990-2000. À l’inverse, les opérations
impliquant des cibles cotées de grande taille et rémunérées en actions comptent parmi
rvox.
les plus destructrices de valeur (tableau 3.9). Les opérations impliquant des cibles
de grande taille relative non cotées et rémunérées en actions sont quant à elles les
la
58
Performance et typologie des fusions-acquisitions ■ Chapitre 3
4
1973-79 1980-89 1990-98
5649
Cible 16 % * 16 % * 15,9 % *
6714
Acquéreur − 0,3 % − 0,4 % − 1,0 %
10:1
* Statistiquement significatif au seuil de 1 %.
35.2
Source : Andrade, Mitchell et Stafford (2001)
43.2
Ce résultat est confirmé par presque toutes les études. Si l’on approfondit l’étude
41.1
1064
Acquisition Fusion
59
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
4
5649
au cours de 87 opérations représentant 2,1 % des opérations de cette période (sur
4 136 opérations réalisées aux USA) contre 43,4 % des pertes soit un montant total
de 397 milliards de dollars de perte.
6714
Ces résultats exceptionnels pourraient s’expliquer par les très fortes valorisations
10:1
boursières de cette période (Jensen, 2003). Cette hypothèse semble d’ailleurs cor-
roborée par les résultats de Dong et al. (2006) qui montrent que les entreprises qui
35.2
enregistrent les pertes les plus considérables possèdent des ratios Q de Tobin plus
élevés que les autres entreprises réalisant sur la même période des opérations d’acqui-
43.2
sitions-fusions.
41.1
expliquer les rentabilités anormales négatives observées. Les résultats obtenus sur un
échantillon de 327 opérations montrent que les motivations managériales liées à la
1046
les moins bonnes performances sont aussi ceux dont les acquisitions génèrent les
moins bons résultats.
ity:21
Datta et al. (2001) ont été plus loin, en étudiant sur la période 1993-1998 l’impact
des contrats d’intéressement des dirigeants sur leurs décisions en matière de fusions-
acquisitions. Les résultats obtenus semblent montrer que plus les dirigeants sont
nc
rentables. Le tableau 3.12 montre ainsi la prime d’acquisition payée par les diri-
geants de l’échantillon en fonction du plus ou moins fort pourcentage de contrats de
com:
60
Performance et typologie des fusions-acquisitions ■ Chapitre 3
4
5649
L’impact de ces opérations sur les autres parties prenantes
La majorité des études empiriques réalisées sur la performance des fusions-acqui-
6714
sitions s’est concentrée sur la création de valeur pour l’actionnaire. Comme le notent
Charreaux et Débrières (1998), ce parti pris correspond à la « prédominance du
10:1
modèle anglo-saxon et à un parti pris idéologique ». De manière à introduire d’autres
dimensions, de nouvelles études se sont penchées sur la nature (provenance) de la
création de valeur pour l’actionnaire. Ainsi, Shleifer et Summer (1988) introduisent 35.2
l’hypothèse de transfert de valeur au détriment des autres parties prenantes (managers,
43.2
L’essentiel
:888
sont devenues des manœuvres incontournables dans les stratégies des grands
groupes et des entreprises de tailles plus modestes. Les résultats obtenus sont
1064
☞
Aiva
com:
rvox.
la
scho
univ.
61
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
Acquisition
4
croissance)
5649
Value firm (forte rentabilité)
6714
Nature du secteur de la cible Secteurs traditionnels
Secteurs high-tech
10:1
Taille relative de la cible Importante par rapport à celle
de l’acquéreur
ì en moyenne une opération avec cette modalité crée plus de valeur que la moyenne
(*)
des opérations observées.
î en moyenne une opération avec cette modalité crée moins de valeur que la moyenne
5:
62
Chapitre
Formes juridiques
41 et montages
financiers
4
5649
6714
10:1
35.2
SOMMAIRE
43.2
Section 1 Les acquisitions par achat d’actions
Section 2 Les acquisitions par échange d’actions
41.1
L’
5:
7199
:888
Section
1 Les acquisitions par achat d’actions
com:
rvox.
Il est proposé de décrire ici les principes généraux d’une opération d’acquisition par
achat d’actions et de mettre en exergue les points clés à prendre en compte. Le détail
la
4
5649
un décaissement, au comptant ou à terme, qui correspond à une sortie réelle de fonds.
On parle d’acquisition ou de prise de participation majoritaire, lorsque le nombre de
6714
titres acquis permet d’obtenir le contrôle de la société cible, et de prise de participation
minoritaire dans les autres cas. Cette distinction n’est cependant pas aussi nette. La notion
10:1
de contrôle peut en effet être définie selon différents angles de vue. Au plan juridique,
le contrôle implique la possession de plus de 50 % des droits de vote. Dans la réalité, le
35.2
contrôle dépend de la géographie du capital. Si le capital est composé d’un actionnariat
très dispersé, il n’est pas nécessaire de disposer de plus de 50 % des droits de vote pour
43.2
contrôler de fait la société. En outre, on distingue aussi le contrôle lors des assemblées
ordinaires (majorité simple) qui permet de contrôler le management de l’entreprise,
41.1
du contrôle aux assemblées extraordinaires (majorité des deux tiers) qui permet de
contrôler les statuts de l’entreprise et donc la plupart des opérations de restructuration.
5:
7199
Société A
:888
Actif Passif
Actionnaires de la société B
1046
La décision de réaliser une opération d’acquisition d’une société cible par achat d’actions
relève de la compétence unique du management1 (PDG, Directoire, ou gérants).
rvox.
1. Il faut noter que cette situation n’est pas forcément vraie dans tous les pays, où la décision de réaliser une
la
opération d’acquisition peut aussi être soumise au vote des assemblées d’actionnaires.
scho
univ.
64
Formes juridiques et montages financiers ■ Chapitre 4
Dans un certain sens, cela revient à réaliser un investissement financier traditionnel. Les
principales différences résident dans les montants en jeu qui peuvent nécessiter la mise en
place de financements spécifiques et dans la création d’une relation de type société mère/
société filiale, avec tout ce que cela implique d’engagements pour l’acquéreur.
La fixation du prix des actions proposées à l’achat aux actionnaires de la cible joue
un rôle primordial dans les opérations d’acquisition. Pour convaincre les actionnaires
de la cible de participer à l’opération et d’apporter leurs titres à l’acquéreur, ce dernier
est souvent contraint de proposer un prix supérieur à la valeur de marché. La différence
entre le prix proposé et la valeur de marché de la cible avant l’opération est appelée prime
d’acquisition. Cette prime constitue une estimation de la valeur attribuée par le mana-
gement de l’acquéreur pour obtenir le contrôle de la cible. Elle doit être suffisamment
attractive pour amener les actionnaires de la cible à accepter de vendre leurs actions.
Elle doit être suffisamment réaliste sur le plan économique pour que l’entreprise initia-
trice puisse rentabiliser cet investissement. La fixation d’une prime d’acquisition trop
4
élevée explique de nombreux échecs en matière d’acquisition (voir chapitres 6 et 8).
5649
En fonction du prix fixé pour prendre le contrôle de la cible, les montants engagés dans
des opérations d’acquisition peuvent être très importants et impliquer des décaissements
6714
non négligeables pour l’acquéreur. Ces décaissements lui imposent souvent de redéfinir sa
politique financière, d’une part pour mobiliser les fonds nécessaires à l’achat des actions,
10:1
et d’autre part pour tenir compte de l’évolution de son périmètre d’action (suite à l’achat
de la cible devenue filiale du nouvel ensemble). Les fonds mobilisés pour rémunérer les
35.2
actionnaires de la cible peuvent provenir de plusieurs sources, et principalement de :
––l’autofinancement si l’entreprise a accumulé des réserves de trésorerie ;
43.2
de contrôle de la cible.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
1064
Parmi les points clés associés aux acquisitions, la question du traitement des surva-
leurs (le goodwill) est souvent au cœur des préoccupations des acteurs. Le goodwill
nc
est défini comme la différence constatée entre le prix payé lors d’une acquisition et
Aiva
l’actif net corrigé de la cible (ANC), c’est-à-dire comme la différence entre la valeur
de marché de la cible et sa valeur comptable.
com:
rvox.
1. Ce point est à nuancer dans le cas des grands groupes cotés qui font généralement voter par l’assemblée
générale des actionnaires une délégation donnée au conseil d’administration pour procéder en cours d’année à
la
65
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
Au-delà des considérations conceptuelles sur la nature des survaleurs, leur mise en
exergue lors des opérations d’acquisition implique qu’elles soient traitées sur le plan
comptable pour rétablir l’équilibre entre le prix d’achat de la cible et sa valeur comptable.
Pour comprendre le mécanisme du traitement comptable des survaleurs, il faut rappe-
ler que réaliser une acquisition revient à acheter des titres qui amènent la société acquise
à devenir une filiale de la société initiatrice. Par conséquent, le constat de la survaleur
est réalisé dans le cadre de la relation société mère/société filiale et entre donc dans la
logique des comptes consolidés. Si l’on considère les deux sociétés, l’acquéreur et la
cible, dans leur unicité, la question comptable de la survaleur n’existe pas.
La survaleur apparaît en effet uniquement dans les comptes consolidés de la société
mère.
Depuis 2005, les nouvelles normes comptables internationales dites normes IAS-IFRS
s’appliquent en France pour l’établissement des comptes consolidés des sociétés cotées.
Par ailleurs, tous les groupes français de sociétés non cotées peuvent aussi faire le choix
4
5649
des normes comptables internationales pour l’établissement de leurs comptes consolidés.
La survaleur, ou goodwill, correspond à la différence entre le prix d’acquisition des
6714
titres de la cible et la valeur nette comptable de la quote-part des capitaux propres cor-
respondants. La comptabilisation d’une survaleur s’explique par la nécessité d’équi-
10:1
librer le bilan consolidé du groupe. Techniquement, deux options sont possibles. Soit
l’on impute la différence positive sur les capitaux propres consolidés (en soustraction
35.2
des réserves), soit l’on comptabilise la différence positive à l’actif du bilan consolidé.
L’exemple suivant présente les deux options (en Me).
43.2
41.15:
7199
:888
1046
1064
ity:21
nc
Aiva
com:
rvox.
la
scho
univ.
66
Formes juridiques et montages financiers ■ Chapitre 4
L’étude des deux options met clairement en évidence que dans le cas de l’impu-
tation de la survaleur sur les capitaux propres consolidés, ces derniers sont dimi-
nués de manière artificielle. En effet, l’entreprise X, dont les capitaux sont de
300 Me, a utilisé une partie de ses disponibilités pour acquérir 80 % des actions
de la société Y. En partant de l’hypothèse que le prix d’acquisition est un juste prix,
la société X ne détruit pas de valeur en réalisant l’acquisition, il n’y a donc aucune
raison pour que les capitaux propres du groupe diminuent. Dans le cas où l’on
comptabilise à l’actif la survaleur, on peut noter que les « capitaux propres part du
groupe » sont égaux aux capitaux propres de la société mère avant l’opération. Ces
capitaux correspondent aux capitaux apportés par les actionnaires à la société X.
Ces capitaux ont ensuite permis à la fois d’acquérir des actifs (pour 300 Me),
des titres de participation (80 % des actions de la filiale Y pour 80 Me), tout en
maintenant un niveau de trésorerie de 20 Me (soit un actif total de 400 Me). Les
actifs réellement contrôlés par le groupe sont égaux à 400 Me (300 Me + 100 Me),
la trésorerie à disposition est de 20 Me tandis que le surplus de valeur liée au poten-
4
5649
tiel de création de valeur de la filiale est de 40 Me, soit un actif consolidé total
de 460 Me. Ces actifs consolidés sont financés à hauteur de 300 Me en capitaux
6714
propres part du groupe (il s’agit de la part qui revient aux actionnaires de la société
mère), de 10 Me en capitaux propres revenant aux actionnaires minoritaire de la
10:1
filiale, de 150 Me en dettes financières (dont 100 Me au niveau de la société mère
et 50 Me au niveau de la filiale).
35.2
nn Le traitement des survaleurs selon les normes internationales (IAS-IFRS)
43.2
Selon les normes IAS-IFRS, seule une partie de la différence entre le prix payé et
41.1
En effet, une fraction de cette différence doit être enregistrée sous la forme d’une part,
7199
d’une réévaluation des actifs et passifs de la cible, et d’autre part d’une valorisation
des actifs incorporels de la cible non comptabilisés avant l’opération (marques, bre-
:888
table de la cible est négative, cette dernière est enregistrée en une seule fois dans le
compte de résultat où elle prend la forme d’un profit non récurrent.
1064
une perte de valeur de la filiale telle que la valeur « réelle » de l’écart d’acquisition
Aiva
devient inférieure à sa valeur comptable, alors le groupe doit passer une provision
pour dépréciation. Si cette provision ne modifie pas le flux de trésorerie disponible
com:
du groupe, elle traduit néanmoins une véritable perte de valeur pour les actionnaires
du fait d’une dévalorisation de la filiale considérée.
rvox.
la
scho
univ.
67
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
c Repère
La révision du calcul du goodwill
(la norme IFRS 3 Révisé)
L’IASB a modifié les normes relatives aux regroupements d’entreprises (IFRS 3) et aux
états financiers consolidés et individuels (IAS 27). Cette réforme a un impact sur la
manière dont les groupes vont pouvoir comptabiliser les goodwill. Les premiers comptes
consolidés concernés (pour la plupart d’entre eux) sont ceux des comptes clos au
31 décembre 2010.
Selon cette nouvelle version de la norme, les groupes ont désormais la possibilité de
comptabiliser leur goodwill selon deux options :
– l’approche « traditionnelle » consistant à valoriser le goodwill sur la seule base du
4
pourcentage de participation acquis (option 1) ;
5649
– l’approche « globale » consistant à valoriser le goodwill en prenant comme base
la totalité de la valeur de la société acquise (indépendamment du pourcentage réel
6714
acquis) (option 2).
Naturellement, le choix de l’option 2 permet d’avoir une vision plus « juste » de la
10:1
valeur économique globale du nouvel ensemble. Elle amène cependant à augmenter
mécaniquement la valeur du goodwill et la valeur des intérêts minoritaires. Par ailleurs,
le fait qu’il s’agisse d’une option et que les groupes puissent modifier leur choix à 35.2
43.2
chaque opération risque de rendre un peu plus complexe encore la lecture des comptes
consolidés !
41.1
Selon l’option 1, la valeur du goodwill, après réévaluation de l’actif net, peut s’écrire de
manière simplifiée comme suit :
5:
Prix d’acquisition
Goodwill (option2) = ( – Actif Net Réévalué)
1046
% de participation acquis
On constate que dans l’option 2, le goodwill est systématiquement supérieur à celui de
1064
% de participation acquis
Afin d’illustrer ces différences, on prendra l’exemple simplifié suivant. Soit une société
A (acquéreur) qui envisage de faire l’acquisition de la société B (cible). La société A
nc
présente un bilan (ci-après) d’un montant total de 470 millions € (370 millions €
Aiva
marché total de B est estimée à 120 millions €/ 75 %, soit 160 millions €. Les actifs
nets réévalués (assimilés par simplification aux capitaux propres) de B sont estimés à
rvox.
80 millions €.
☞
la
scho
univ.
68
Formes juridiques et montages financiers ■ Chapitre 4
☞
Selon la version IFRS 3 (avant révision), le montant du goodwill (option 1) est égal à
120 millions (prix d’acquisition) – 75 % x 80 millions (quote-part de l’actif net acquis),
soit 60 millions €. Les intérêts minoritaires sont égaux à 25 % de l’actif net acquis soit
25 % x 80 millions € = 20 millions.
Selon la version IFRS 3R (après révision), le montant du goodwill (option 2) est égal à
160 millions € (valeur de marché total) – 80 millions € (valeur de l’actif net total), soit
80 millions € (ou de manière équivalente, 60 millions €/ 75 %, soit goodwill (option1) /
% de participation acquis). Les intérêts minoritaires sont égaux à 25 % x 160 millions €,
soit une estimation à leur valeur de marché de 40 millions €.
% d’acquisition 75 % Version IFRS 3 (avant révision) Version IFRS 3 R (après révision sur option)
Prix d’acquisition 120
Valeur de marché totale 160 Calcul Goodwill Calcul du Goodwill
Actif net comptable total 80 60 80
4
5649
Actifs 350 Goodwill 60 Goodwill 80
Trésorerie 120 Actifs 475 Actifs 475
Total actif 470 Trésorerie 0 Trésorerie 0
6714
Capitaux Propres 370 Total actif 535 Total actif 555
Dettes 100 CP part du groupe 370 CP part du groupe 370
Total passif 470 Intérêtes minoritaires 20 Intérêtes minoritaires 40
10:1
Dettes 145 Dettes 145
Cible Total passif 535 Total passif 555
35.2
Actifs 125
Trésorerie 0
Total actif 125
43.2
Capitaux Propres 80
Dettes 45
41.1
Changement de terminologie !
5:
7199
Attention, dans le cadre des nouvelles normes, on ne parle plus d’intérêts minoritaires
mais d’intérêts non contrôlés (non controling interest – NCI – en anglais).
:888
1046
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Pour les groupes non cotés composés de sociétés de droit français, les règles fran-
ity:21
––les écarts d’évaluation, correspondant aux différences constatées après les rééva-
com:
69
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
4
5649
résultats sont souvent exceptionnels et marquent les esprits par les montants en jeu.
Il ne faut cependant pas se tromper dans l’interprétation de certaines pertes abyssales.
6714
Les pertes comptables enregistrées dans les comptes consolidés correspondent à une
diminution de la valeur de certaines filiales (et donc du groupe) mais pas forcément
10:1
à des pertes d’exploitation.
Les opérations d’acquisition doivent être traitées avec la plus grande prudence
41.1
lorsque la cible est cotée en Bourse. Elles doivent impérativement suivre un forma-
lisme important qui encadre fortement ces pratiques. Le cadre réglementaire qui s’ap-
5:
plique est celui des offres publiques. Dans le cas d’acquisitions par achat d’actions,
7199
on parle alors d’offres publiques d’achat. Il existe sur le principe d’autres manières
d’acquérir une entreprise cible cotée en Bourse :
:888
70
Formes juridiques et montages financiers ■ Chapitre 4
4
5649
La préparation de l’offre publique est réalisée en partie par un prestataire de s ervices
d’investissement qui dépose un projet d’offre publique auprès de l’Autorité des mar-
6714
chés financiers. Notons que le dépôt du projet auprès de l’AMF entraîne l’irrévoca-
bilité de l’offre. Le projet comprend une lettre adressée à l’AMF et un projet de note
10:1
d’information établi par l’initiateur conjointement ou non avec la société cible (en
cas d’offre amicale). La lettre adressée à l’AMF doit obligatoirement comprendre les
35.2
mentions suivantes :
––les objectifs et intentions de l’initiateur ;
43.2
––le nombre et la nature des titres de la société visée qu’il détient déjà seul ou de
41.1
concert ou peut détenir à sa seule initiative, ainsi que la date et les conditions
auxquelles leur acquisition a été réalisée ;
5:
––le prix d’échange auxquels l’initiateur offre d’acquérir les titres, les éléments qu’il
7199
suspensive liée à l’obtention d’une décision positive suite à une demande d’autori-
sation formulée auprès des autorités en charge du contrôle des concentrations.
1064
Dès le dépôt de l’offre, l’AMF rend public le projet d’offre. Elle peut alors deman-
der à l’entreprise de marché assurant le fonctionnement du marché réglementé de
ity:21
1. En 2003, la loi sur la sécurité financière a créé l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), en fusionnant la
Commission des opérations de Bourse (COB), le Conseil des marchés financiers (CMF) et le Conseil de discipline
de la gestion financière (CDGF).
com:
2. Homologué par arrêté du 12 novembre 2004, Journal officiel du 24 novembre 2004.
3. Cette possibilité est désormais complétée par l’article 231-10 du règlement général de l’AMF qui stipule que
rvox.
« lorsqu’un même initiateur dépose des projets d’offre sur des sociétés distinctes, il peut prévoir de ne donner une
suite positive à l’une des offres, si le seuil stipulé, en application de l’article 231-9, est atteint, qu’à condition que
ce seuil soit également atteint dans l’autre ou les autres offres. Pendant la durée des offres, l’initiateur peut renoncer
la
à cette condition de seuil, notamment en cas d’offres concurrentes et de surenchères sur l’une des sociétés visées ».
scho
univ.
71
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
4
5649
––une précision de ses intentions concernant la cible sur les 12 mois à venir ;
––la teneur de son offre (le prix proposé, le nombre de titres qu’il souhaite acquérir,
6714
le nombre de titres qu’il détient déjà, seul ou de concert, les conditions de finan-
cement de l’opération et leurs implications) ;
10:1
––les accords relatifs à l’offre ;
––l’avis motivé de l’organe compétent de l’initiateur (conseil d’administration,
35.2
conseil de surveillance ou autre) sur l’intérêt de l’offre ou sur ses conséquences
43.2
pour l’initiateur ainsi que sur les conditions de vote dans lesquelles cet avis a été
obtenu.
41.1
––la nature, les caractéristiques, les cotations ou le marché des titres proposés en
échange ;
1046
motivée qui emporte visa de la note d’information, soit déclarer le projet d’offre
Aiva
non conforme. À noter que le délai de 10 jours peut être suspendu dans l’hypothèse
où l’AMF demande à obtenir des informations complémentaires. La société visée
com:
1. www.amf-france.org
scho
univ.
72
Formes juridiques et montages financiers ■ Chapitre 4
4
être déposée 5 jours avant la clôture de l’offre antérieure. L’AMF doit se prononcer
5649
sur la recevabilité de l’offre concurrente. L’initiateur de l’offre initiale peut alors
réagir dans un délai de cinq jours, soit en renonçant à son projet d’offre publique,
6714
soit en modifiant les conditions de son offre initiale (surenchère). Il est à noter que,
désormais, l’AMF peut fixer une date limite pour le dépôt d’une dernière surenchère
10:1
par les différents acteurs en compétition sur une cible, afin d’éviter que ne durent des
batailles boursières pendant plusieurs mois.
35.2
nn Les certificats de valeur garanties (CVG)
43.2
Le certificat de valeur garantie est un instrument de gestion des offres publiques qui
41.1
vise soit à favoriser l’acceptation d’une offre publique d’échange par les actionnaires
(CGV offensif), soit à ne pas inciter tous les actionnaires à répondre à l’OPA (CVG
5:
majorité d’une cible mais ne pas en détenir 100 % des droits de vote. Le couplage
d’une OPA avec des CVG permet de limiter le nombre de titres apportés à l’offre
:888
sont définies dans les articles L2312-42 et suivant du Code du travail. La convocation
doit avoir lieu immédiatement après le dépôt de l’offre publique. Le caractère sollicité,
nc
amical ou hostile doit être précisé. Le CSE peut procéder à l’audition de l’acquéreur et
Aiva
d’information doit être transmise au CSE. À noter que l’auteur de l’offre doit obliga-
toirement se rendre à la réunion du CSE de la société cible à laquelle il est convié dans
rvox.
les conditions prévues aux articles L 2312-42 et L2312-46. À défaut, il ne peut exercer
les droits de votes aux titres de la société faisant l’objet de l’offre ainsi qu’à ces filiales
la
73
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
4
d’une opération d’acquisition, la cible détient une filiale, à plus de 30 % et elle-même
5649
cotée, et que cette filiale constitue une part essentielle de ses actifs.
Une offre publique est aussi obligatoire si un actionnaire détenant plus de 30 % et
6714
moins de 50 % augmente sa position de plus de 1 % en moins de 12 mois.
10:1
Depuis la loi Florange, si l’acquéreur, à l’issue de l’OPA obligatoire, ne détient pas
50 % ou plus des actions ou des droits de vote, son pourcentage de contrôle lors des
35.2
assemblées générales est limité à sa position de départ plus 1 %, et ce jusqu’à ce qu’il
dépasse le seuil de 50 % à la suite d’une nouvelle opération.
43.2
L’article 234-9 du règlement général de l’AMF précise plusieurs motifs permettant
d’obtenir une dérogation1 à l’obligation de mise en œuvre d’un projet d’offre publique :
41.1
sés par une personne morale au prorata des droits des associés.
7199
1. Voir aussi l’article 234-7 traitant du cas particulier du franchissement de seuil par une ou plusieurs personnes
qui viennent à déclarer agir de concert.
univ.
74
Formes juridiques et montages financiers ■ Chapitre 4
c Repère
L’action de concert
Selon l’article L. 233-10 du Code de com- 5° Entre le fiduciaire et le bénéficiaire d’un
merce, « sont considérées comme agissant contrat de fiducie, si ce bénéficiaire est le
de concert les personnes qui ont conclu un constituant.
accord en vue d’acquérir ou de céder des Les personnes agissant de concert sont
droits de vote ou en vue d’exercer les droits tenues solidairement aux obligations qui
de vote, pour mettre en œuvre une poli- leur sont faites par les lois et règlements. »
tique vis-à-vis de la société. Un tel accord
À noter que l’article L. 233-10 précise
est présumé exister :
qu’« en cas d’offre publique d’acquisi-
4
1° Entre une société, le président de son tion, sont considérées comme agissant de
5649
conseil d’administration et ses directeurs concert les personnes qui ont conclu un
généraux ou les membres de son directoire accord avec l’auteur d’une offre publique
6714
ou ses gérants ; visant à obtenir le contrôle de la société
2° Entre une société et les sociétés qu’elle qui fait l’objet de l’offre. Sont également
10:1
contrôle au sens de l’article L. 233-3 ; considérées comme agissant de concert les
3° Entre des sociétés contrôlées par là personnes qui ont conclu un accord avec
35.2
même ou les mêmes personnes ; la société qui fait l’objet de l’offre afin de
faire échouer cette offre ».
43.2
4° Entre les associés d’une société par
actions simplifiées à l’égard des sociétés
41.1
Section
2 Les acquisitions par Échange d’actions
:888
1046
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Les opérations d’acquisition financées par des actions ont connu un fort dévelop-
pement ces dernières années, notamment dans le secteur des entreprises à forte crois-
1064
valeur de marché. Il est proposé ci-après de décrire les mécanismes de ces opérations
en soulignant les points clés sur le plan technique.
nc
Aiva
Les acquisitions par échange d’actions sont proches à la fois des opérations d’acqui-
rvox.
explique pourquoi ces opérations sont souvent répertoriées comme des opérations
scho
univ.
75
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
4
5649
titres et propose l’échange de ces nouvelles actions contre des actions de la cible.
Une fois l’opération terminée, les actionnaires de la cible qui ont accepté l’échange
deviennent actionnaires de la société initiatrice, tandis que la société cible devient
6714
une filiale de l’initiatrice. Dans la pratique, les opérations d’acquisition par échange
d’actions peuvent être un préalable à la réalisation d’une véritable fusion. Dans
10:1
cette optique, si la société cible est cotée, on procède préalablement à une opé-
ration de retrait de la cote (offre publique de retrait suivie d’une procédure de
retrait obligatoire) et seulement ensuite met-on en œuvre la procédure de fusion 35.2
proprement dite.
43.2
41.1
Société B
La société B devient filiale
1046
Actif Passif
de la société A
1064
1. Les opérations d’acquisition par échange d’actions peuvent bénéficier de l’application du régime spécial des
la
fusions si l’offre d’échange porte sur au moins 75 % du capital et si les sociétés concernées sont des sociétés de
scho
76
Formes juridiques et montages financiers ■ Chapitre 4
4
l’offre.
5649
6714
La parité d’échange indique,
pour un actionnaire de la société cible,
combien d’actions de la société Parité = Pcible / Pacquéreur
10:1
acquéreur il peut obtenir en échange
d’une action de la société cible. avec Pcible la valeur économique
35.2
proposée pour une action de la cible
et Pacquéreur la valeur économique
d’une action de l’acquéreur.
43.2
La parité d’échange permet aussi de
déterminer :
41.1
Les opérations d’acquisition par échange d’actions ne sont cependant pas exemptes
d’inconvénients. En particulier, le principe même du paiement par actions implique
une modification de la géographie du capital, puisque les actionnaires de la cible
nc
de l’initiateur, avec le pouvoir de contrôle qui est détenu par l’ensemble des action-
naires de la société initiatrice après l’opération (y compris les anciens actionnaires
rvox.
de la cible).
la
scho
univ.
77
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
4
5649
par rapport à un financement par dette (sous réserve de la prise en compte des risques
de faillite – voir chapitre 5).
6714
En outre, la prime payée pour acquérir la cible (qui s’exprime par un rapport d’échange
avantageux) impose de dégager une rentabilité économique globale importante pour
10:1
compenser l’effet de dilution. En cas de non réalisation des résultats, les actionnaires
risquent alors de sanctionner l’opération, sanctions qui peuvent se traduire par une baisse
significative de la valeur du nouvel ensemble. 35.2
43.2
survaleurs est strictement identique à celui présenté pour le cas des acquisitions par
achat d’actions, à savoir :
:888
d’actions, le montant des capitaux propres de la société mère est augmenté mécani-
quement du fait de l’augmentation de capital qui précède l’échange d’actions.
nc
Dans le cas où les règles françaises s’appliquent, on peut noter que la société mère
Aiva
––la méthode dite de « mise en commun » (pooling of interest) qui permet d’intégrer
la société acquise dans les comptes consolidés du groupe sur la base de la valeur
la
78
Formes juridiques et montages financiers ■ Chapitre 4
4
aucun amortissement (ni aucune dépréciation) de survaleurs n’est comptabilisé.
5649
De plus, la comptabilisation de la cible, à partir de la valeur comptable de ses éléments
de passif et d’actif et non à partir de sa valeur de marché, réduit mécaniquement les
6714
capitaux propres consolidés. Cet artifice comptable amène par conséquent à augmen-
ter de manière très importante la rentabilité des groupes, calculée sur la base de leurs
10:1
comptes consolidés.
On peut donc constater que si la méthode du pooling of interest présente de nom-
breux avantages d’affichage, elle n’en demeure pas moins une méthode qui nuit à la 35.2
43.2
transparence des comptes consolidés et à la compréhension réelle des mécanismes
de création de valeur des groupes concernés. Cette méthode est aussi à la source
41.1
reste avant tout une acquisition. Or, le pooling, par son mode de comptabilisation
7199
c Repère
1046
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
1064
française et anglo-saxonne
Acquisition
nc
79
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
c Repère
4
5649
6714
Calcul de la prime d’acquisition
10:1
pour une OPE
35.2
La société A lance une OPE sur la société B et propose une parité de 1,8.
La prime offerte aux actionnaires de B se calcule comme suit :
43.2
En matière d’OPE, il faut noter le rôle particulier joué par les certificats de valeur
Aiva
garantie de type offensifs. Ces derniers ne s’utilisent en effet que dans le cas d’OPE
com:
(ou d’OPA mixte incluant une partie d’échange d’actions). Lorsqu’une OPE est assor-
tie de CVG offensifs, l’objectif visé est clairement d’inciter les actionnaires de la cible
à accepter l’offre publique d’échange.
rvox.
Le choix entre réaliser une acquisition par achat d’actions (OPA) ou par échange
la
80
Formes juridiques et montages financiers ■ Chapitre 4
répartition de pouvoir. Les conséquences d’un choix entre OPA ou OPE sont cepen-
dant multiples et de nombreux facteurs peuvent entrer en ligne de compte. Tout
d’abord en termes de signal donné au marché : l’OPA renvoie un signal positif,
tandis que l’OPE peut constituer une indication selon laquelle les dirigeants de
l’acquéreur considèrent que leurs actions sont sur-évaluées et qu’il est par consé-
quent préférable de procéder par OPE que par OPA. Sur le plan de la communication
de l’opération, l’OPE peut être présentée comme une opération « entre égaux »,
généralement associée à une opération amicale (ce qui n’est pas toujours le cas)
avec la possibilité d’une comptabilisation de type « mise en commun » (pooling)
qui renforce l’idée d’une fusion.
Quant aux effets économiques, les conséquences du choix entre OPA ou OPE
peuvent aussi être importantes. L’OPE a ainsi tendance à renforcer la structure finan-
cière du groupe du fait de l’émission d’actions nouvelles qui diminue m écaniquement
le levier financier. À l’inverse, une OPA financée par une augmentation de l’endet-
4
5649
tement aura tendance à fragiliser la structure financière de l’acquéreur. Le choix
entre OPA ou OPE est par conséquent un problème complexe qui n’a pas de solution
6714
unique a priori. Une telle décision ne peut être prise convenablement qu’après la prise
en compte du contexte politique et financier de l’opération envisagée.
10:1
4 Le cas particulier des offres mixtes et des offres alternatives
35.2
43.2
On parle d’offre mixte lorsque l’offre de l’initiateur comprend une partie en numé-
raire et une partie en échange d’actions. L’avantage de l’offre mixte est de permettre
41.1
ensemble tout en évitant de donner une trop grand part du contrôle aux actionnaires
de la cible.
1046
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
mixte. Notons que le prix proposé pour chacune des modalités n’est pas forcément
identique. Cette liberté offerte aux actionnaires de la cible permet d’optimiser les
ity:21
sieurs offres subsidiaires. Il s’agit dans ce cas d’offrir aux actionnaires de la cible
Aiva
être acquises aux conditions des offres subsidiaires. Cette pratique vise à offrir une
liberté supplémentaire aux actionnaires de la cible, tout en se garantissant d’un mon-
rvox.
81
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
c Repère
L’information pro forma
La recommandation AMF n° 2013-08 d’affaires, le total actif et le résultat net.
synthétise les règles applicables en D’autres indicateurs peuvent être retenus
matière d’information financière pro dans l’hypothèse où ces derniers ne
forma à fournir en cas d’acquisition, de seraient pas pertinents. Il faut noter que
désinvestissement (cessions, spin-off, l’appréciation du critère de 25 % n’est pas
carve-out) ou de fusion. L’information pro toujours simple. Dans le cas où l’entité
forma est requise lorsque ces opérations principale effectue plusieurs opérations,
modifient de manière significative les états seules les opérations significatives
financiers des entités. Il s’agit de fournir
4
devront (c’est une obligation) faire l’objet
5649
des informations financières « théoriques » d’une information pro forma et non
telles qu’elles auraient été observées si l’ensemble des opérations prises comme
6714
l’opération avait eu lieu précédemment. un tout. L’AMF recommande cependant,
Les informations pro forma permettent dans le cas où un ensemble d’opérations
de « reconstituer » des « historiques » de non significatives est mené, de publier des
10:1
l’entité principale en intégrant de manière informations pro forma si l’effet global
rétroactive l’opération d’acquisition ou
35.2
amène à modifier significativement la taille
de cession dans ses comptes financiers. de l’entité principale (le critère de 25 %
43.2
Les questions de la production et de la s’applique dans ce cas à l’ensemble des
diffusion des informations pro forma font opérations).
41.1
☞
univ.
82
Formes juridiques et montages financiers ■ Chapitre 4
☞
pro forma à la suite d’une opération privés sur la cible, l’entreprise initiatrice
d’acquisition ou de cession sans y être peut manquer d’éléments pour produire
contraintes. Dans ce cas, les entreprises les informations pro forma requises.
se doivent aussi de respecter l’ensemble L’AMF recommande dès lors de publier
des exigences réglementaires relatives les informations pro forma en utilisant les
aux informations pro forma. Enfin, dans informations publiques et de fournir les
le cas d’opération hostile, caractérisée notes explicatives nécessaires pour exposer
par l’absence d’accès à des informations le contexte et la méthodologie suivie.
4
Les opérations de fusions
5649
Section
6714
Les opérations de fusions au sens strict impliquent la confusion des patrimoines
et la mise en commun au sein d’une même personnalité morale de l’ensemble
10:1
de l’actif et du passif des deux sociétés concernées. Il est à noter qu’une même
opération de fusion peut concerner deux ou plusieurs autres sociétés sans qu’il
n’existe de limite sur le plan juridique. Dans la majorité des cas, les opérations 35.2
de fusion concernent deux sociétés qui décident de s’unir pour n’en former plus
43.2
qu’une seule1.
41.1
Le choix de la fusion (au sens strict) est sans aucun doute le plus impliquant
pour les différentes parties prenantes, puisqu’il s’agit véritablement d’une mise
5:
des deux sociétés concernées (dissolution). Si une seule des deux sociétés dispa-
raît, on parle de fusion-absorption. En revanche, si les deux sociétés disparaissent,
1046
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
on parle de fusion par création d’une société nouvelle. Cette distinction implique
des conséquences juridiques différentes, notamment pour les parties prenantes
1064
de la société initiatrice. Dans la pratique, les opérations les plus fréquentes sont
les fusions-absorptions. Ces deux opérations possèdent néanmoins de nombreuses
ity:21
caractéristiques communes et relèvent toutes les deux, sur le plan fiscal, du régime
spécial des fusions.
nc
Aiva
1 La fusion-absorption
com:
paraît tandis que son patrimoine est transmis dans sa totalité à la société absorbante
la
1. Les éléments présentés ci-dessous concernent principalement les sociétés de nationalité française.
scho
univ.
83
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
Société A
4
capital de A
5649
Actif Passif
Après la fusion Les actionnaires
6714
Société B de B deviennent
actionnaires de A
Actif Passif
10:1
Transfert de l’actif et
du passif de B vers A
Dissolution de B 35.2
43.2
Les effets de la fusion par absorption sont multiples et touchent pratiquement toutes
5:
pouvoir de contrôle.
1064
• L’analyse de l’équilibre des pouvoirs après la fusion est un point important, notam-
ment lorsque l’on fusionne deux sociétés à la géographie du capital très différente.
ity:21
Ainsi, une société au capital dispersé qui fusionne avec une société de taille moindre
en valeur mais au capital plus concentré peut voir les actionnaires de l’absorbée
devenir les actionnaires de référence de l’ensemble.
nc
Aiva
plus les postes clés du management. La discussion de la répartition de ces postes est
par conséquent un enjeu central et un préalable à toute opération de fusion.
rvox.
84
Formes juridiques et montages financiers ■ Chapitre 4
4
5649
et procède d’une mauvaise compréhension du mécanisme de fusion. En effet, le pou-
voir n’appartient pas à l’entreprise absorbante mais aux actionnaires de référence
6714
du nouvel ensemble.
Le choix effectif du sens de la fusion n’influe donc pas sur la répartition du pou-
10:1
voir. En revanche, ce choix est d’une importance considérable sur le plan comptable
et fiscal1 :
• Sur le plan comptable, le sens de la fusion importe du fait de la réévaluation de 35.2
43.2
l’actif et du passif de la société absorbée. Par conséquent, il peut être jugé intéres-
sant de retenir comme entreprise absorbée l’entreprise qui possède le plus de plus-
41.1
values latentes, afin de faire ressortir une situation nette comptable de l’ensemble
plus importante.
5:
7199
• Sur le plan fiscal, le sens de la fusion joue sur plusieurs dimensions: d’une part,
en modifiant la base fiscale de l’actif réévalué et d’autre part, en permettant d’inté-
:888
grer dans le résultat fiscal du nouvel ensemble les reports de déficits de l’absorbée2.
1046
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
1. La fusion est sans conséquence sur les déficits de l’absorbante. En revanche, sauf agrément ministériel,
rvox.
85
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
––des actifs intangibles associés à l’existence des personnes morales : certains acquis
des sociétés concernées sont liés à l’existence même des personnes morales
comme le fait d’être référencé chez certains clients importants ou au contraire
d’avoir des conditions avantageuses chez certains fournisseurs. La dissolution
de la société absorbée peut mettre fin à ces contrats, explicites ou implicites.
Le choix du sens de la fusion est par conséquent un choix qui doit être réalisé sur des
bases rationnelles, qu’elles soient économiques, comptables ou fiscales. Ce choix est
en revanche sans conséquence sur la répartition du pouvoir au sein du nouvel ensemble.
La répartition du pouvoir s’exprime au travers de la parité d’échange qui définit le rapport
de valeur entre les actions de la société absorbée et les actions de la société absorbante.
4
5649
Valeur d’une action de la société B : PB = 150
6714
Cas n°2 : B absorbe A
Parité = PA / PB
= 400 / 150 = 2,666
10:1
Interprétations :
35.2
Une action de la société A vaut 2,666 actions de la société B.
Une action de la société B vaut 0,375 actions de la société A.
Naturellement, on a 2,666 = 1 / 0,375.
43.2
parties, sur la base de critères indicatifs de la valeur économique relative des deux
sociétés concernées. Il est d’usage d’estimer la parité à partir d’une approche mul-
:888
ticritères. Les critères recommandés pour estimer la valeur économique relative des
sociétés absorbantes et absorbée sont les mêmes que pour l’estimation de la parité
1046
de la société absorbée reçoivent alors en échange de leurs titres une quantité d’actions
donnée plus un complément en liquide.
rvox.
1. Au-delà de 10 %, le versement d’une soulte pose des problèmes fiscaux. Pour éviter cette difficulté, il est
la
souvent procédé à des split d’actions préalablement à l’opération de fusion proprement dite.
scho
univ.
86
Formes juridiques et montages financiers ■ Chapitre 4
4
5649
La fixation de la parité définit la valeur économique relative des deux sociétés.
Elle va permettre par conséquent de calculer le nombre d’actions que va devoir
6714
émettre la société absorbante en contrepartie de la valeur des actions de la société
absorbée. En fonction du sens de la fusion (A absorbe B ou B absorbe A), le nombre
10:1
d’actions à émettre ne sera pas le même. En revanche, le rapport de force entre les
actionnaires de A et les actionnaires de B au sein du nouvel ensemble sera lui com-
35.2
plètement indépendant du sens de la fusion. Que ce soit A qui absorbe B ou B qui
absorbe A, les pourcentages détenus respectivement par les anciens actionnaires de
43.2
A et de B seront identiques.
41.1
ANA = PB / PA x NB ANB = PA / PB x NA
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Interprétation : Interprétation :
Puisque une action de B vaut 0,375 actions Puisque une action de A vaut 2,666 actions
ity:21
87
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
4
ment réévalués comptabilisés chez l’absorbée, mais aussi certains actifs et passifs
5649
non comptabilisés comme les marques. Enfin, le bilan de l’absorbante pourra être
augmenté d’un éventuel écart de fusion ou goodwill lié à l’opération, lié à la différence
6714
de valorisation entre sa valeur comptable réévaluée et son prix de marché, tel qu’il a
été retenu pour la détermination de la parité d’échange.
10:1
L’augmentation de capital décidée en rémunération des apports est nécessairement
réalisée au nominal. Ce point est important pour la détermination de la prime de fusion.
Techniquement, la prime de fusion se définit comme la différence entre la situation nette 35.2
comptable réévaluée de l’absorbée (les apports nets) et le montant de l’augmentation de
43.2
capital réalisée au nominal. La prime de fusion peut servir à consolider la réserve légale
41.1
du nouvel ensemble ou d’autres postes de réserves ou de provisions, elle peut aussi être
utilisée pour procéder à des distributions exceptionnelles de dividendes.
c Repère
5:
7199
:888
1046
Les fusions (au sens strict) transfrontalières immatriculées en France, les sociétés à
ont toujours été entravées par de multiples responsabilité limitée et les sociétés par
ity:21
part de ces obstacles a minima entre sociétés 1 de l’article 2 de la directive 2005/56/CE
Aiva
☞
univ.
88
Formes juridiques et montages financiers ■ Chapitre 4
☞
Les principaux points à noter des disposi- ––Selon l’Art. L. 236-31. – La fusion
tions retenues sont les suivants : transfrontalière prend effet : « 1° En
––La possibilité de verser une soulte cas de création d’une société nouvelle,
supérieure à 10 % si la législation d’au conformément à l’article L. 236-4 ;
moins un des États membres de la 2° En cas de transmission à une société
Communauté européenne concernés par existante, selon les prévisions du contrat,
la fusion le permet. sans toutefois pouvoir être antérieure au
Les associés qui décident la fusion contrôle de légalité, ni postérieure à la
peuvent subordonner la réalisation de date de clôture de l’exercice en cours
celle-ci à leur approbation des modalités de la société bénéficiaire pendant lequel
décidées pour la participation des a été réalisé ce contrôle ».
salariés dans la société issue de la fusion ––La nullité d’une fusion transfrontalière
transfrontalière. ne peut pas être prononcée après la prise
––Le greffier du tribunal dans le ressort d’effet de l’opération.
4
5649
duquel la société participant à l’opération ––Selon l’Art. L. 236-32. – « Lorsque l’une
est immatriculée délivre, après avoir des sociétés participant à l’opération
procédé à la vérification prévue à l’article mentionnée à l’article L. 236-25 est
6714
L. 236-6, une attestation de conformité soumise à un régime de participation des
des actes et des formalités préalables salariés, et que tel est également le cas de
10:1
à la fusion (ce certificat précise si une la société issue de la fusion, cette dernière
procédure d’analyse et de modification adopte une forme juridique permettant
35.2
du rapport d’échange des titres ou l’exercice de cette participation. »
d’indemnisation des associés minoritaires
43.2
est en cours).
41.15:
La fusion par création de société nouvelle est une opération au cours de laquelle
les deux sociétés initiales disparaissent au profit d’une troisième nouvellement créée.
1046
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
nouvelle société (formalités de création d’une société – même si ces dernières sont
fortement assouplies lorsque la création s’inscrit dans le cadre d’une fusion) et la
dissolution des deux autres sociétés.
ity:21
On ne parle plus ici de société absorbante puisque les deux sociétés concernées sont
absorbées (techniquement, l’absorbant est la société nouvellement créée).
nc
Aiva
com:
rvox.
la
scho
univ.
89
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
Société A Société B
Nombre d’actions avant la fusion 10 000 20 000
Nominal des actions 100 € 50 €
Situation nette comptable avant la fusion 2 Millions € 1 Million €
Situation nette comptable après la fusion 2,5 Millions € 2 Millions €
4
5649
(II) = 2 millions € (II) = 2,5 millions €
6714
(II) – (I) = 1,25 million € (II) – (I) = 1,166700 million €
10:1
Figure 4.8 – Calcul de la prime de fusion (au sens comptable du terme)
35.2
43.2
De même que pour la fusion-absorption, la mise en œuvre d’une opération de fusion
par création de société nouvelle implique la réalisation « simultanée » de plusieurs
41.1
opérations :
––la création d’une nouvelle société ;
5:
––l’échange des actions de la société A contre des actions de la nouvelle société C ;
––une seconde augmentation de capital réalisée par la société nouvellement créée ;
:888
––l’échange des actions de la société B contre des actions de la nouvelle société C ;
1046
Société A
Société C
du passif de A vers C Création de C
Double
Actif Passif augmentation de
nc
capital de C
Aiva
deviennent
Transfert de l’actif et actionnaires de C
du passif de B vers C
rvox.
Dissolution de A et B
90
Formes juridiques et montages financiers ■ Chapitre 4
Techniquement, les opérations sont proches, les deux sociétés initiales A et B subis-
sant le même traitement que la société absorbée dans le cas d’une fusion-absorption.
Il faut néanmoins souligner les différences de traitement des salariés. Dans le cas
d’une fusion-absorption, seuls les salariés de l’absorbée pouvaient changer de statuts,
de conventions collectives et d’organes de représentation du personnel. Dans le cas
de la fusion par création de société nouvelle, tous les salariés sont concernés ; il est
alors obligatoire de recréer des organes de représentation du personnel pour le nouvel
ensemble, de redéfinir le statut et les conventions qui s’appliquent… L’impact social
d’une fusion par création d’une nouvelle société est donc beaucoup plus important
que dans le cas d’une fusion-absorption.
De même, les réévaluations comptables et les incidences fiscales s’effectuent pour
les deux sociétés qui fusionnent, induisant une augmentation importante des démar-
ches et des travaux à conduire. Ceci explique en partie la raison pour laquelle la
fusion par création de société nouvelle est beaucoup moins répandue que la fusion-
4
absorption. À l’inverse, la fusion par création d’une société nouvelle peut se justifier
5649
lorsque les différences sociales entre les deux entités sont trop grandes pour pou-
voir naturellement imposer un des deux systèmes préexistants au nouvel ensemble.
6714
La fusion par création d’une société nouvelle permet en effet de définir une nouvelle
logique organisationnelle qui tient compte de la stratégie du nouvel ensemble, en évi-
10:1
tant certaines inerties inhérentes à la survie de l’une ou l’autre des deux sociétés.
35.2
3 Les étapes clés du processus juridique d’une fusion
43.2
41.1
Compte tenu des nombreuses implications aux plans administratif et légal qu’elles
impliquent, les opérations de fusions sont fortement encadrées par un ensemble de
5:
largement le processus de fusion. Quel que soit le mode de fusion retenu – fusion-absorp-
tion ou fusion par création d’une société nouvelle – le processus administratif et légal est
:888
assez proche. Par conséquent, nous nous attacherons plus particulièrement au processus
de fusion-absorption. On distingue 4 grandes phases dans un processus de fusion :
1046
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
sociétés ;
––la phase de « formalisation du projet » qui se matérialise par la rédaction du projet
ity:21
rales extraordinaires ;
––la phase « d’information » qui comprend tout un ensemble de démarches d’infor-
rvox.
mations légales des publics concernés. Cette phase est entièrement formalisée
et revêt une importance cruciale dans la fin du processus de fusion car elle peut
la
scho
univ.
91
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
Phase 2 Phase 4
Phase 1 Phase 3
Formalisation Information
Négociation Décision
du projet des tiers
4
3.1 La négociation
5649
La phase de négociation est naturellement la phase la plus secrète et la moins
6714
formalisée du processus de fusion. Si la clause de secret s’applique pour presque
toutes les opérations (et configurations stratégiques), elle est d’autant plus impor-
tante lorsqu’au moins l’une des deux entreprises est cotée1. La phase de négo-
10:1
ciation comprend une étape de rapprochement et de présentation générale d’un
35.2
projet de fusion. Cette première étape est souvent difficile à réaliser car elle oblige
à un certain tâtonnement dicté par un principe de précaution allié à une forme de 43.2
détermination pour lever rapidement l’option de la fusion. Cette étape est indis-
pensable et ne peut être contournée, une opération de fusion étant par nature
41.1
du nouvel ensemble.
7199
l’intérêt de fusionner).
Enfin, la dernière étape vise à définir les éléments clés de l’opération de fusion
ity:21
avant de la présenter aux conseils d’administration concernés. Les éléments clés sur
lesquels une attention toute particulière doit être apportée sont :
nc
Aiva
1. Lorsque la conservation du secret apparaît impossible, il est d’usage d’annoncer que telle société envisage de
la
92
Formes juridiques et montages financiers ■ Chapitre 4
––la parité d’échange : implique de déterminer le rapport de force futur entre les
anciens actionnaires des sociétés absorbante et absorbée ;
––la structure future : implique de définir les grands principes d’organisation de la
future société, le nouvel organigramme ainsi que la répartition des postes clés
entre les deux anciennes équipes.
La phase de négociation se termine souvent par la rédaction d’un pré-projet de
fusion qui sera présenté aux conseils d’administration concernés et par la convocation
effective de ces organes sur ce sujet.
4
ou gérant les cas échéants). Ce projet de fusion contient l’ensemble des éléments clés
5649
de l’opération de fusion et doit a minima contenir les rubriques définies par la loi à
savoir :
6714
––la forme, la dénomination et le siège social de toutes les sociétés participantes ;
10:1
––les motifs, buts et conditions de la fusion ;
––la désignation et l’évaluation de l’actif et du passif dont la transmission à la société
absorbante est prévue ; 35.2
43.2
––les modalités de remise des actions et la date à partir de laquelle ces actions
donnent droit aux bénéfices, toute modalité particulière relative à ce droit, et la
41.1
apports ;
––les dates auxquelles ont été arrêtés les comptes des sociétés intéressées utilisés
:888
autres que des actions ainsi que, le cas échéant, tous les avantages particuliers.
ity:21
rapport mis à la disposition des actionnaires ainsi que les résolutions proposées aux
Aiva
assemblées.
com:
93
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
Par ailleurs, le projet doit être mis à disposition des actionnaires. Il est présenté
aux comités d’entreprises des sociétés concernées avant l’adoption de la fusion par
les assemblées générales extraordinaires. Enfin, le projet doit être soumis à l’avis
d’un commissaire à la fusion. Le commissaire à la fusion est nommé par le Président
du tribunal de commerce lors de toute opération de fusion entre deux sociétés de
capitaux (ou SARL). Dans ce cas, il fait aussi office de commissaire aux apports.
En revanche, dans l’hypothèse où seule la société absorbante est une société de capi-
taux, il est désigné un commissaire aux apports. Le commissaire à la fusion a pour
rôle de vérifier que l’actif net apporté est au moins égal à l’augmentation du capital de
la société absorbante, que les apports sont réels (reprise du rôle du commissaire aux
apports) et que certains engagements spécifiques ont bien été pris en compte (impôts
différés notamment). Le commissaire à la fusion s’assure en outre de la pertinence
des méthodes d’évaluation retenues. Il est à noter que deux commissaires à la fusion
doivent normalement être désignés (un par société), mais que l’absorbée et l’absor-
bante peuvent demander à avoir le même commissaire pour l’opération.
4
5649
6714
3.3 La décision effective de fusionner
La décision effective de fusionner revient aux assemblées générales extraordinaires
10:1
qui doivent statuer sur le projet de fusion à la majorité des 2/3 pour les SA et des 3/4
pour les SARL. La décision est par ailleurs soumise à la ratification des assemblées
35.2
spéciales des autres catégories d’actionnaires (détenteurs d’actions à dividende prio-
ritaire ou de certificats d’investissement), à la présentation du projet aux assemblées
43.2
de fusion.
7199
:888
Une fois ces démarches réalisées, la fusion est effective, indépendamment des
problèmes de gestion post-intégration et d’harmonisation opérationnelle des deux
rvox.
sociétés. Sur le plan juridique, il n’existe plus qu’une seule personnalité juridique
que constitue le nouvel ensemble fusionné.
la
scho
univ.
94
Formes juridiques et montages financiers ■ Chapitre 4
c Repère
Propriété intellectuelle et fusions-scissions
Maître Guillemain Il est difficile d’identifier des critères :
Maître de conférences en droit privé au l’appréciation se fait au cas par cas par les
département GEA de l’IUT de Sénart, juges en cas de contentieux. En droit d’au-
Laboratoire Marchés, Institutions, Libertés teur par exemple, qui protège une œuvre
La question. Fusion et scission orga- de l’esprit reflet de la personnalité de
nisent une transmission universelle du l’auteur, la personnalité de l’exploitant est
patrimoine de la société absorbée à la susceptible d’avoir des conséquences sur
société absorbante. Ce patrimoine peut les modalités d’exploitation de l’œuvre.
La doctrine est plus réservée quant au
4
comprendre des droits de propriété
5649
intellectuelle (droits d’auteur, brevets ou caractère intuitu personae des droits et
marques). La question, stratégique, est de contrats portant sur une marque ou sur un
6714
déterminer le régime juridique applicable brevet. Pourtant, la personnalité morale de
au sort de ces droits (propriété d’un logi- la société à qui une autre société consent
le droit d’autoriser sa marque n’est pas
10:1
ciel, d’une marque ou d’un brevet, etc.)
et des contrats d’exploitation portant sur indifférente pour la stratégie de communi-
cation externe de l’entreprise. En droit des
35.2
ces droits (contrat d’édition ou de produc-
tion audiovisuelle, contrat de licence de brevets, en revanche, où le droit moral est
43.2
marque ou de brevet, etc.) : le patrimoine réduit au droit à la paternité, la personne
immatériel de la société qui disparaît est-il du licencié pour un brevet, par exemple
41.1
droit des sociétés. Le principe est la trans- d’assurer la prévisibilité et la sécurité des
mission des droits et des contrats. Mais effets de l’opération de fusion ou de scis-
1064
ce principe est limité par une exception sion. Deux types de clauses peuvent être
résidant dans le caractère intuitu personae insérées dans le projet de fusion ou dans
le contrat de propriété intellectuelle. Le
ity:21
caractériser les opérations dans lesquelles le transfert des droits ou des contrats. Le
Aiva
la personnalité de l’une des parties est second type de clauses consiste en des
tenue pour essentielle […] en raison de clauses d’agrément par lesquelles le titu-
com:
95
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
4
5649
permet à un commerçant de matérialiser la valeur créée par son activité commerciale :
fidélisation de la clientèle et articulation/ordonnancement de ressources matérielles
6714
et immatérielles visant à optimiser l’exploitation commerciale de son activité (aména-
gements intérieurs, matériels professionnels, stocks, protections juridiques diverses…).
10:1
D’un point de vue juridique, le fonds de commerce1 est constitué de biens corpo-
rels (matériels servant à l’exploitation du fonds, marchandises et matières premières
35.2
destinées à la vente ou à leur transformation en vue de leur vente) et de biens incorpo-
rels (la clientèle, le droit au bail, le nom commercial, les droits de propriété intellec-
43.2
tuelle et les autorisations administratives d’exploitation d’activités réglementées…).
Le droit au bail est souvent un élément essentiel du fonds de commerce. Un bail
41.1
droit au bail et la reprise de l’ensemble des contrats de travail ainsi que le transfert des
contrats d’assurance. L’acquéreur du fonds de commerce reprend non seulement les
nc
contrats de travail mais aussi l’ensemble des dettes salariales associées à ces contrats.
Aiva
Cette obligation vaut quel que soit le mode de reprise (achat de fonds de commerce,
location-gérance de fonds de commerce ou achat de parts sociales ou d’actions).
com:
96
Formes juridiques et montages financiers ■ Chapitre 4
4
5649
6714
1.2 La location-gérance d’un fonds de commerce
Un commerçant qui souhaite arrêter son activité peut soit liquider son exploita-
10:1
tion, soit la céder, soit louer son fonds de commerce. La location du fonds de com-
merce peut être complète ou partielle (mise en location d’une partie de la surface
commerciale par exemple). La location d’un fonds de commerce s’effectue dans un 35.2
cadre juridique spécifique appelé location-gérance. Au terme d’un contrat de loca-
43.2
97
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
4
5649
D’un point de vue plus pragmatique, la location-gérance peut être utilisée comme
une période transitoire visant à faciliter la transmission définitive d’un fonds de com-
6714
merce. En effet, le gérant peut ainsi tester la valeur réelle du fonds de commerce avant
de l’acheter. De même, le bailleur peut s’assurer que le repreneur possède bien les
10:1
capacités nécessaires pour continuer l’activité.
Pour les personnes morales, la location-gérance est un instrument utile dans la
35.2
gestion fiscale d’un groupe de société en présence d’une filiale déficitaire. En effet,
alors que la cession ou la fusion de la filiale entraîne la disparition des déficits fiscaux
43.2
La vente d’une entreprise individuelle est une réalité économique mais n’a pas
1046
d’existence juridique. En effet, du point de vue juridique, une telle cession « en bloc »
n’existe pas. Le repreneur doit acheter chaque actif séparément.
1064
Dans la pratique, les actifs et contrats spécifiques repris sont listés un par un et font
com:
latentes et donc augmenter son résultat imposable. D’un point de vue pratique,
scho
univ.
98
Formes juridiques et montages financiers ■ Chapitre 4
4
l’entreprise individuelle.
5649
6714
3 L’acquisition des parts sociales ou d’actions
10:1
La cession de parts sociales ou d’actions concerne l’acquisition de sociétés établies
en tant que personnes morales. Parmi les principales sociétés, on distingue notamment
35.2
les sociétés anonymes, les sociétés par actions simplifiées, les sociétés à responsabilité
43.2
limitée et les sociétés en commandite par action. Les sociétés de personnes sont aussi
des personnes morales au sens juridique. Les plus courantes sont la société en nom
41.1
D’un point de vue fiscal, il convient de distinguer les sociétés qui sont soumises à
7199
l’impôt sur les sociétés de celles qui sont soumises à l’impôt sur le revenu. Certaines
sociétés sont obligatoirement soumises à un régime particulier (ex : les sociétés ano-
:888
nymes sont obligatoirement soumises à l’impôt sur les sociétés), d’autres peuvent
opter pour l’un ou l’autre des régimes fiscaux. En matière de transmission/cession,
1046
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
l’option fiscale retenue a des conséquences importantes sur le régime de taxation des
plus-values réalisées par le cédant.
1064
La reprise d’une société de capitaux passe par l’achat pur et simple des actions
émises par cette société. L’acte d’acquisition peut être réalisé sous seing privé ou par
nc
acte authentique (devant notaire). Aucun formalisme n’est requis à part les conditions
Aiva
Le paiement est le plus souvent réalisé en cash. L’acheteur obtient les titres de la
société cible en échange d’un moyen de paiement en numéraire. Le paiement peut
rvox.
être réalisé au comptant, le plus souvent par l’intermédiaire d’un chèque de banque,
ou avec un différé (crédit-vendeur). La situation la plus courante est celle d’un
la
99
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
4
5649
qui nommera les nouveaux administrateurs, puis à l’issue du conseil d’administration
qui nommera son président et éventuellement un directeur général en cas de sépara-
tion des fonctions. Durant la période intermédiaire, l’acquéreur peut se faire nommer
6714
comme administrateur en remplacement d’administrateurs démissionnaires et prendre
le contrôle de l’entreprise avant la tenue formelle de l’assemblée générale. L’ensemble
10:1
de ces dispositions peuvent être prévues dans le cadre du protocole d’accord.
35.2
La reprise d’une société dont le capital est constitué de parts sociales (SARL,
sociétés civiles) est plus complexe. Elle nécessite sur le plan juridique de respec-
43.2
ter un formalisme plus lourd et d’obtenir l’agrément préalable des autres associés.
En outre, en fonction du régime matrimonial de l’acquéreur et du cédant, des
41.1
morales à mi-chemin entre des sociétés de capitaux pures et des sociétés de personnes.
Les associés sont liés entre eux par des liens qui dépassent la simple participation
financière. Dans cette perspective, la loi a prévu l’obtention de l’agrément des asso-
:888
ciés au moment de la cession de parts de capital. À titre d’exemple, dans une SARL,
1046
Concernant le cédant, en cas de refus d’agréer un repreneur, les autres associés ont
Aiva
l’obligation de racheter les parts du cédant, soit eux-mêmes, soit par un tiers, soit par
la société elle-même (la société procédant ensuite à une réduction de son capital).
com:
rvox.
la
scho
univ.
100
Formes juridiques et montages financiers ■ Chapitre 4
4
5649
(ensemble d’actifs et de passifs). Du point de vue de la société mère, il s’agit de céder
à des tiers extérieurs au groupe des actifs ou des titres de participation. À l’issue de
6714
l’opération, la société mère obtient en contrepartie de la cession des liquidités ou des
actions d’une société détenue par l’acquéreur.
10:1
35.2
1.1 Les motifs stratégiques d’une opération de cession
Plusieurs motifs peuvent être avancés pour justifier une opération de cession au sein
43.2
naire, cette décision doit être prise lorsque la valeur actuelle nette du projet
de cession devient positive.
1064
L’évaluation d’une opération de cession sur les résultats du groupe est souvent diffi-
cile à réaliser du fait de l’existence d’interdépendances entre les activités cédées et les
com:
autres activités du groupe. Ces interdépendances sont appelées synergies dans le cas
d’une acquisition. En cas de cession, on détruit potentiellement les synergies qui ont
rvox.
pu être créées. Ainsi, l’évaluation de l’opération doit prendre en compte non seulement
les paramètres propres de l’activité cédée, mais aussi les paramètres liés à la destruc-
la
tion des synergies existantes. À l’inverse, la cession peut être l’occasion d’éliminer des
scho
univ.
101
Partie 1 ■ Enjeux et caractéristiques des fusions-acquisitions
synergies négatives, c’est-à-dire des coûts qui n’existent que du fait du rapprochement
entre le cédant et l’entité cédée (coûts de coordination, sous-investissement…).
4
5649
L’objectif est alors de proposer au marché financier des entités non diversifiées.
Une autre motivation consiste à se séparer d’une filiale pour favoriser son dévelop-
pement. En effet, certains secteurs, notamment ceux des hautes technologies, néces-
6714
sitent une adaptation permanente et rapide des structures et des stratégies. En phase
de fort développement, l’appartenance à un grand groupe hiérarchisé, aux procé-
10:1
dures très structurées, peut devenir un facteur limitant l’agilité stratégique nécessaire.
La scission est alors un moyen pour redonner des marges de manœuvre à une filiale
prometteuse. Plusieurs modalités existent pour réaliser une scission. On distingue 35.2
43.2
notamment les opérations de split-up, spin-off et split-off.
41.1
Dans le cadre d’une opération de split-up, la société mère disparaît par dissolution au
profit d’au moins deux entités regroupant tous les actifs et passifs de l’ancien groupe.
Les actionnaires du groupe deviennent actionnaires des entités nouvellement créées.
:888
À l’issue de l’opération de split-up, les actionnaires des entités séparées sont exac-
1046
tement les mêmes que ceux du groupe initial. La décision de split-up doit être prise
par l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires. Elle implique l’affectation
de l’ensemble des passifs et actifs aux entités nouvellement créées.
1064
En France, les opérations de split-up sont le plus souvent réalisées sous le régime
ity:21
pour les fusions). L’application de ce principe amène les nouvelles entités créées à
Aiva
révéler comptablement des plus-values latentes. Ces plus-values sont a priori taxables
immédiatement. Sous certaines conditions, cette taxation peut cependant être reportée.
com:
Pour les actionnaires individuels, la fiscalité est identique à celle subie lors d’une opé-
ration d’acquisition par échange d’actions. Les plus-values éventuelles sont taxables
rvox.
102