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SOMMAIRE

Introduction :..........................................................................................................................................5
CADRE THEORIQUE...........................................................................................................................8
Chapitre1 : les approches théoriques..............................................................................................9
Section 1 : revue théorique...........................................................................................................9
Section 2 : approches empiriques..............................................................................................15
CHAPITREII : Méthodologie de rechercher et les données utilisées.......................................18
Section 1 : la démarche méthodologique de la recherche........................................................18
Section 2 : les données utilisées et l’échantillonnage................................................................20
CADRE EMPIRIQUE..........................................................................................................................23
CHAPITRE I : LE LIEN FONCTIONNEL ENTRE LE CADRE FISCAL ET
L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES AU MALI...................................................................24
SECTION 1 : Les impôts et taxes liées au fonctionnement de l’entreprise............................24
SECTION 2 : LE FINANCEMENT DE L’ENTREPRENEURIAT.......................................30
CHAPITRE II : LES RESULTATS, DISCUSSIONS ET CONCLUSION................................34
Section 1 : les caractéristiques de l’entrepreneuriat des jeunes..............................................34
Section 2 : les indicateurs du cadre fiscal au Mali....................................................................38
DEDICACE

Je dédie ce mémoire
et ce travail à toute la
famille OULD mais
précisément à Mr
SIDI LAMINE
OULD SID’AHMED
REMERCIEMENT

Je tiens à remercier dans un premier temps toute l'équipe pédagogique de


l'université africaine de management de sciences appliquées et
télécommunication et les intervenants professionnels responsables de la
formation LICENCE 3 en finance comptabilité pour avoir assuré la partie
théorique de mon mémoire ; je tiens à remercier profondément mon
directeur de mémoire Mr LAMINE TRAORE pour m'avoir ouvert les yeux
sur l'utilité de l’entrepreneuriat au Mali.

Je tiens aussi à remercier les membres de ma famille et plus


particulièrement mes deux papas et ma chère mère qui ont été présents à
mes côtés durant toute cette période et bien plus encore, qui ont été d'un
soutien énorme, sans oublie Ould Baba SAMI en me remontant le moral à
chaque fois que je flanchais et pour cela le merci est infini. Je ne saurai
oublier également mon bien aimé OULD SIDI LAMINE (METHODE) que je
remercie pour son soutien.

Pour terminer, j'adresse mes remerciements à mes collègues de l'université


qui ont été d'une très grande amabilité, avec lesquels l'expérience fut belle
et enrichissante, sans oublier ceux qui ont contribué à ce mémoire de près
ou de loin.
AVANT-- PROPOS

Ce mémoire est pour moi une première expérience, qui m'a permis de
d'avoir d'immenses connaissance sur le plan de l’entrepreneuriat du Mali

Avant de le commencer j'avais beaucoup d'interrogations personnelles


concernant la situation entrepreneuriale de l’Afrique précisément le Mali.
Malgré toutes ces questions subjectives, j'ai entamé ce mémoire avec un
œil extérieur afin de traiter mon sujet avec objectivité. Mon implication
directe s'est faite inconsciemment car je pense faire partie de cette
jeunesse Malienne, qui est la future relève du pays. C'est pour cela que
vous remarquerez à certains passages « un parti pris » et je compte sur
votre compréhension.
THEME : l’effet du cadre fiscal sur l’entrepreneuriat des jeunes au Mali.

Introduction :

Branche du droit public, la fiscalité est l’ensemble des règles juridiques concernant les impôts.
Elle organise la participation des sujets de droit, aussi bien des personnes physiques que
morales à la vie financière de l’Etat.

En outre, la fiscalité constitue aussi pour l’Etat un outil important de politique économique et
sociale. A cet effet, plusieurs réformes fiscales se sont succédées favorable à l’incitation
fiscale dans les processus de l’entreprenariat des jeunes, telles que exonérations ; la
simplification des taxes ainsi que les droits de douanes. Face à cette situation incitative, bon
nombre de pays de l’OCDE ont engagé au cours des dernières décennies des réformes visant à
alléger le poids des structures fiscales qui grevaient la croissance économique. Ces réformes
ont généralement pour but de créer un environnement fiscal encourageant l’épargne et
l’investissement dans l’entrepreneuriat (OCDE 2009). Dans cette perspective, la fiscalité
malienne se caractérise par une multitude d’exceptions et de régimes particuliers dérogeant
aux règles de droit commun.

La fiscalité apparaît d’une part comme étant une pratique utilisée par l’Etat (ou une
collectivité) pour percevoir des revenus et autres ressources obligatoires et d’autre part
comme une politique affectant la décision d’investissement portent essentiellement sur le taux
d’imposition, la base imposable, la déduction des amortissements, les reports déficitaires, les
incitations fiscales et éventuellement les réformes fiscales (Avouvi-Dovi et al (1987) ».
Suite à l’établissement du multipartisme intégral après la révolution démocratique de 1991, le
Mali s’est embarqué dans un processus dynamique de réformes institutionnelles. Plusieurs
programmes de développement sectoriel (sante, éducation, justice, genre, développement
rural) ont été mis en œuvre conformément aux objectifs du cadre stratégique pour la
croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP 2012-2017). C’est récemment que les
chercheurs ont commencé à étudier les caractéristiques de l’entrepreneuriat en Afrique,
particulièrement au Mali. Ce regain d’intérêt pour l’entrepreneuriat est né à travers le sillage
du renforcement du débat consécutif à la croissance des secteurs privés et publics. Qui avait
entre autres pour mission de promouvoir le secteur privé, spécialement l’entrepreneuriat. De
ce fait l’entrepreneuriat est devenu un objectif clé de la politique du développement en
Afrique depuis le lancement au milieu des années 1980 du programme d’ajustement structurel
(commission africaine ; 2009 ; PNUD ; 2004).

En effet l’entreprenariat joue un rôle essentiel dans la croissance économique et le


développement, car la création des entreprises est source de la valeur ajoutée ; des recettes
fiscales, créatrice des emplois et d’innovations. Il constitue également un ingrédient essentiel
du développement à travers des petites et moyennes entreprises. Il peut aussi contribuer à la
fixation des objectifs précis pour le développement durable, tels que l’emploi des femmes, des
jeunes, et /ou des personnes défavorisées. Le développement de l’entrepreneuriat peut aussi
contribuer à la transformation structurelle et à la création de nouvelles industries via les
investissements notamment l’essor des activités économiques et écologiques.

De plus, pour donner des cours à l’entrepreneuriat, il faut mettre en place un cadre qui
permette aux jeunes entrepreneurs de créer, d’exploiter, de gérer les ressources propres. Pour
se faire, le cadre règlementaire devrait inciter les jeunes de créer leurs propres entreprises,
mettre à l’essai des nouvelles idées commerciales et à prendre des risques, tout en limitant les
contraintes administratives.

Aussi, le développement de l’entrepreneuriat passe par l’adoption de règles et de règlement


qui visent à garantir le respect des normes que les sociétés dans leurs ensembles jugent
nécessaire. Ces normes ont trait à la santé, à la sécurité, à l’environnement, à l’emploi et à tout
autre élément que la société juge nécessaire pour garantir un développement équitable et
durable.

Comme tous les processus du développement, l’entrepreneuriat est tout simplement l’histoire
collective de l’homme sur un territoire, avec ses forces et ses faiblesses, ses pulsions et ses
désirs, ses apprentissages et ses réseaux proches lointains, pour faire reconnaitre son œuvre
dans un système de production et d’échange (Janssen. 2014).

Toute personne ayant l’intention d’entreprendre a comme soucis principaux, les difficultés
financières. Et l’élément le plus important qui constitue ces difficultés est la fiscalité. De ce
fait, il est primordial pour tout entrepreneur de prendre conscience de la réglementation
fiscale ainsi que tous les changements qui l’affecte. A cet effet, maitriser et intégrer toutes les
informations fiscales permettra à la fois de bien gérer la situation comptable et d’anticiper
d’éventuels risques de redressements fiscaux pouvant impacter négativement la performance
financière des entrepreneurs. C’est dans ces contextes que cette recherche se pose comme
problématique.

Question de recherche principale :


Quel est l’effet du cadre fiscal sur l’entrepreneuriat des jeunes au Mali ?
Spécifiquement
Quelles sont les caractéristiques de l’entrepreneuriat des jeunes au Mali ?
Quels sont les indicateurs du cadre fiscal au Mali ?
Quels sont les canaux fiscaux qui influencent l’entreprenariat des jeunes au Mali ?

L’objectif général de cette recherche est d’analyser à travers le contexte économique du Mali
l’effet du cadre fiscal sur l’entrepreneuriat de jeunes au Mali.
De façons spécifiques, il s’agit de:
Analyser les caractéristiques de l’entrepreneuriat des jeunes au Mali.
Analyser les indicateurs du cadre fiscal au Mali.
Analyser le lien entre le cadre fiscal et l’entrepreneuriat des jeunes au Mali
Hypothèse
L’entrepreneuriat des jeunes au Mali est caractérisé par le domaine d’activité.
Les taux d’impôt sur les bénéfices et sur les taxes sont les principaux indicateurs du cadre
fiscal au Mali
Les incitations fiscales et les exonérations sont les canaux fiscaux qui influencent
positivement l’entreprenariat des jeunes au Mali.
CADRE THEORIQUE
Chapitre1 : les approches théoriques
Section 1 : revue théorique
1.1- L’impact des mécanismes fiscaux sur L’Entrepreneuriat/Investissement
Parmi les différentes catégories de décisions que prennent les entrepreneurs, celles qui
concernent l'investissement sont d'une importance économique particulière, puisqu'elles
conditionnent dans une large mesure des demandes de facteurs de production et l'offre future
des produits.

La fiscalité, qui intervient à différents niveaux dans les comptes des entreprises, a sur ces
décisions des effets qui dépendent de la manière dont elle affecte les paramètres du calcul
économique conduisant au choix des entrepreneurs, particulièrement les jeunes. De ce fait
l'une des difficultés majeures liées à l'évaluation d'impact de la fiscalité sur l'investissement
des entreprises. Celles-ci font intervenir des facteurs explicatifs différents, qui sont eux-
mêmes diversement affectés par la fiscalité. En d’autres termes la fiscalité offre une panoplie
de mesures susceptibles de procurer à l’entreprise qui les sollicite un avantage temporaire ou
définitif (Penglaou, 1982). Les mesures fiscales affectant la décision d’investissement portent
essentiellement sur le taux d’imposition, la base imposable, la déduction des amortissements,
les reports déficitaires, les incitations fiscales et éventuellement les réformes fiscales (Avouvi-
Dovi et al.1987).

1.2- Le système fiscal malien

Les recettes fiscales représentaient 15,37% du PIB en 2013 en légère augmentation par
rapport à celles de 2012 (14,87%). Cette pression fiscale reste en-deçà du taux de 17%, critère
de convergence de l’UEMOA. Cette hausse s’explique principalement par une amélioration
de l’impôt sur les sociétés (IS), de la TVA et des droits de douanes, qui a notamment
compensé la baisse de recettes du secteur minier assises sur le chiffre d’affaires (CA) résultant
d’une baisse du cours de l’or. La TVA est la principale source de recettes fiscales (31,5% des
recettes) et demeure majoritairement collectée à la frontière. L’IS, dont le taux a été réduit de
35% à 30% en 2011 en application de la directive N° 08/2008/CM/UEMOA a bénéficié de la
performance du secteur minier, qui est analysé en détail dans le rapport relatif à la fiscalité
minière et pétrolière.
La structure des recettes n’a guère évolué depuis la dernière mission de diagnostic général
menée en 2011 et l’analyse alors établie demeure pertinente. Depuis 2002, la pression fiscale
au Mali a fluctué entre 14% et 15% du PIB ; un saut à 15,5% fut réalisé en 2004– 05, mais
une chute à 13,3% a été observée en 2008.
L’évolution de la structure des recettes au Mali est similaire à celle des autres pays à faible
revenu, surtout en Afrique: des recettes douanières qui déclinent une TVA stagnante et d’un
rendement relativement faible mais des taux élevés, d’une fiscalité directe qui ne joue pas
pleinement son rôle dans la mobilisation des recettes. Les recettes du secteur minier ont
partiellement bénéficié de la récente envolée du cours de l’or (2010-2012) qui depuis s’est
estompé.
Le rendement des impôts directs sur les individus et les sociétés, des taxes sur la propriété et
d’autres taxe et droit assimilé, demeurent faible. Enfin, les dépenses fiscales, dont une analyse
est menée depuis 2011 et dont l’estimation est jointe à la loi de finance depuis 2012, semblent
en constante progression et représentent au moins 4% du PIB (estimation de la mission).
Il parait donc difficile d’augmenter la pression fiscale sans une réforme de la fiscalité
qu’accompagneront les projets d’assistance techniques financés par les fonds fiduciaires
dédiés et relatifs à la politique fiscale et à la fiscalité du secteur industriel extractif.
1.3- La fiscalité directe
1.3.1- L’impôt sur les sociétés et sur les bénéfices industriels et commerciaux
Situation actuelle
L’impôt sur les sociétés et sur les bénéfices industriels et commerciaux (IS-BIC) du Mali
respecte les directives d’harmonisation de l’UEMOA.
L’approche adoptée par l’UEMOA, dans la décision N°16/2006/CM/UEMOA, consiste en
particulier à rapprocher les bases imposables définies dans les législations nationales.
L’UEMOA a produit trois directives concernant l’imposition des bénéfices
(N°07/2001/CM/UEMOA, N°01/2008/CM/UEMOA, N°08/2008/CM/UEMOA).
De façon générale, l’IS du Mali respecte les directives de l’UEMOA. Son assiette et son taux
s’y conforment. Les pertes d’un exercice peuvent être reportées sur les trois exercices
subséquents comme autorisé par l’UEMOA.
Le taux d’IS-BIC est de 30%. La directive N° 08/2008/CM/UEMOA, Art. 2 spécifie que
«pour l’imposition des bénéfices industriels et commerciaux, les États membres fixent un taux
compris entre 25 % et 30% ». La réduction du taux de l’IS de 35% à 30% en 2011 assure la
conformité de l’IS du Mali avec cette directive.
Un impôt minimum forfaitaire (IMF) égal à 1% du chiffre d’affaires (CA) est appliqué
(Art. 86 du CGI). L’IMF est conforme à la directive N°01/2008/CM/UEMOA, Art. 2, qui
stipulent que les États membres ont la faculté d’établir un IMF exigible des entreprises
assujetties au BIC (sans toutefois indiquer une fourchette de taux).
Un régime simplifié d’imposition du bénéfice réel s’applique aux assujettis lorsque leur CA
est compris entre 50 et 250 M FCFA. L’IS-IBIC donne lieu au versement de trois acomptes
payables au plus tard le 31 mars, le 31 juillet et le 30 novembre de chaque année (Art.276 du
Livre de procédures fiscales).

Les acomptes sont basés sur les résultats de l’année précédente pour les entreprises assujetties
au régime réel simplifié et sur la base de l’impôt payé l’année précédente pour les entreprises
assujetties au régime réel normal. La DGE a mentionné à la mission que de nombreux
contribuables admissibles au régime réel simplifié optent pour le système du bénéfice réel
normal tel que permis sous le code général des impôts (CGI).

Les amortissements sont linéaires, dégressifs ou accélérés. Le mode d’amortissement par


défaut est celui linéaire (Art. 51-A du CGI). Les amortissements accélérés concernent les
matériels et outillages utilisés pour des opérations industrielles de fabrication, de manutention
et de transport dont la durée de vie est supérieure à 5 ans et qui sont utilisés exclusivement
pour les opérations industrielles de fabrication, de manutention, d’hôtellerie, de téléphonie,
de transport ou d’exploitation agricole.
Pour ces matériels et outillages, le montant de la première annuité d’amortissement est doublé
en conformité avec la directive UEMOA. Les entreprises imposées sous le régime du bénéfice
réel peuvent amortir leurs matériels et outillages neufs sous le régime dégressif. Le taux
dégressif est obtenu par l’affectation aux taux d’amortissement linéaire d’un coefficient fixé
selon la durée de vie du bien. Ces coefficients sont harmonisés avec ceux de la Directive
N°01/2008/CM/UEMOA, c’est-à-dire : 1,5 pour des immobilisations ayant une durée de vie
de 3 ou 4 ans, 2 pour celles de 5 ou 6 ans et 2,5 pour celles de 7 ans et plus. Les experts
comptables du secteur privé rencontrés ont confirmé que l’amortissement dégressif était peu
pratiqué au Mali. Les amortissements peuvent être différés indéfiniment lorsque l’entreprise
réalise une perte.
Selon le code d’impôt de (Art. 99 – 120 du CGI), L’IBA prévoit une exonération du BIC de
cinq ans pour les nouvelles entreprises agricoles. Le bénéfice agricole peut être taxé au taux
de 10% lorsque le contribuable relève du régime réel d’imposition. Toutefois, les bénéfices
agricoles devraient être normalement déterminés suivant le régime forfaitaire basé sur des
taux de rendements forfaitaires par superficie cultivée. Cependant, aucun impôt n’est prélevé
sur ce secteur d’activité car le décret d’application de l’IBA n’a jamais été promulgué etc.
Les entreprises du secteur agricole ne sont pas assujetties à l’IS-BIC mais plutôt à,
l’impôt sur les bénéfices agricoles (IBA).
 Les intérêts sur les contributions des associés en excès de leur part de capital sont
déductibles.
Conformément à la Directive N° 01/2008/CM/UEMOA, le CGI (Art. 51), la déduction des
intérêts versés aux associés sur les prêts consentis par ces derniers à la société en sus de leur
contribution de capital, à condition que le taux d’intérêt ne dépasse pas de plus de trois points
du taux d’escompte de la BCEAO.
Une retenue de 15% au compte du BIC (Retenue BIC) est perçue sur les prestations des
services par des personnes n’ayant pas au Mali d’installation professionnelle
permanente. Le taux de 15% est déterminé à partir de celui de l’IS (30%) diminué de moitié
en reconnaissance des charges supportées pour la prestation de ces services. Cette retenue est
appliqué aux prestations de services, à l’usage ou la concession du droit d’usage d’un droit
d’auteur, d’un brevet, d’une formule, d’un procédé, à la location d’équipement et toute
prestation fournies ou utilisées au Mali telles que les prestations d’études, d’assistance
technique, financière ou comptable et de prospection.
1.3.2- La fiscalité foncière
La fiscalité foncière regroupe la fiscalité des revenus foncier et celle liée à la propriété
foncière. La seconde pourrait faire l’objet d’une mission spécifique dans le cadre du
programme d’assistance technique financée par le fonds fiduciaire de politique fiscale.
L’impôt sur les revenus fonciers (IRF) (CGI, Art. 14-22) est dû sur les revenus des
immeubles bâtis perçus par les personnes physiques et celles morales lorsque les
bâtiments ne sont pas inscrits à l'actif de leur bilan.
Sont exonérés de l’IRF les immeubles non loués occupés par le propriétaire et/ou les
membres de la famille de celui-ci à condition qu'ils soient légalement à sa charge ; les
immeubles occupés par les employés du propriétaire à la condition qu'ils assurent au niveau
desdits immeubles un service de gardiennage ou de sécurité ; les immeubles inscrits à l'actif
du bilan d'une société passible de l’IS ; les voies ferrées publiques. La base de calcul de
l'impôt est le montant brut des loyers et des gains accessoires à la propriété foncière perçus au
cours de l'année quelle que soit la période à laquelle ils se rapportent augmenté des dépenses
et charges incombant normalement au propriétaire mais supportées par le locataire, et diminué
de celles supportées par le propriétaire.
Les taux de l’IRF sont de 12% pour les immeubles en dur et semi dur et 8% pour les
immeubles en banco (terre crue).
L’absence de cadastre bien établi en milieu rural et urbain rend très difficile
l’application de toute TF
Les autorités et certains des experts comptables du secteur privé rencontrés par la mission ont
souligné cette difficulté comme la source principale du très faible rendement de ces taxes. Ces
difficultés font en sorte que les transferts aux collectivités locales n’ont que peu ou pas de lien
avec les montants de taxes foncières perçues. Un cadastre est en cours d’élaboration avec
l’aide de bailleurs. À la demande des autorités, une mission d’assistance technique pourra être
menée pour étudier en détail la fiscalité de la propriété foncière.
Les plus-values réalisées sur les propriétés foncières par les personnes physiques sont
imposées au titre de la taxe sur les plus-values de cession réalisée par des particuliers
depuis 2001, mais appliqué selon la DGI en 2011 seulement :
Cet impôt est collecté par les notaires pour le compte de la Direction Nationale des Domaines
et du Cadastre (DNDC). La révision de la fiscalité foncière peut intégrer les plus-values
réalisées par les particuliers comme un revenu foncier assujetti à l’impôt sur les revenus
fonciers aux taux de 15% ou de 10% selon la nature du bien cédés. Cette révision sera l’objet
d’une mission d’assistance technique ultérieure.
1.4- Le code des investissements
Les contribuables agréés au titre du CI bénéficient d'une gamme d'exonérations des
différents impôts.
II existe 4 régimes au CI : le Régime A pour les investissements dont la valeur se situe entre
12,5 et 250 M FCFA; le Régime B pour les investissements dont la valeur se situe entre 250
M et 1 Mds FCFA ; le régime C pour les investissements de plus de 1 Mds de FCFA ; le
régime D pour les investissements de plus de 12,5 million de FCFA limité aux entreprises
dont au moins 80% de la production est destinée à l’exportation. Il existe également un
régime distinct pour les investissements dans les zones économiques spéciales déterminées
par Décret pris en Conseil des Ministres.
1.4.1- Clause de stabilité
Les investisseurs agrées sous le CI continueront de bénéficier ces avantages du CI nonobstant
tout changement à la loi ou à la règlementation visant à supprimer ces avantages. Cette clause
de stabilité s’applique à l’ensemble des mesures contenues dans la loi ou de la réglementation
jugée plus avantageuse.
1.4.2- Procédure d’agrément
Un comité est chargé d’étudier les dossiers de demande d’agréments. En cas d’acceptation du
projet d’investissement, l’agrément est accordé par le
Ministre chargé de la Promotion des investissements dans un délai de vingt jours ouvrables à
compter de la date de réception du dossier. L’absence de réponse signifie que l’agrément est
réputé accordé.
1.4.3- Conditions d’agrément
La valeur ajoutée directe est la condition essentielle à l’octroi d’un agrément. Elle est définie
comme la somme des frais de personnel, des impôts et taxes, des amortissements, des frais
financiers et des bénéfices bruts d’exploitation. Les entreprises agréées sous le CI doivent
avoir une valeur ajoutée représentant au moins 35% du CA. Sont aussi pris en considération
les avantages que l’investissement est susceptible d’apporter à l’État, aux entrepreneurs
nationaux et aux consommateurs, ainsi que l’apport en financement extérieur et les effets sur
l’environnement.
Le décret d’application du CI prévoit une commission regroupant divers intervenants des
ministères et organismes publics concernés, dont l’Agence pour la Promotion des
Investissements au Mali (API-MALI), la DGI, et la DGD. Le Ministre chargé de la Promotion
des Investissements et le Ministre des Finances fixent les attributions et les règles de
fonctionnement de la Commission.
1.5- La fiscalité indirecte
Au Mali, la fiscalité indirecte représente plus de la moitié des recettes fiscales totales (56,4%
en 2013) et près de 10% du PIB (8,9% en 2013). L’essentiel des recettes de fiscalité indirecte
provient de la TVA (plus de 50%).
En dehors de la TVA, des taxes sont prélevées sur certains biens (impôt spécial sur certains
produits, ISCP, et Taxe intérieure sur les produits pétroliers, TIPP) ou activités spécifiques :
Taxe sur les activités financières (TAF), Taxe sur l’accès au réseau des télécommunications
ouvert au public (TARTOP).
Plusieurs mesures ont été adoptées depuis 2010 en matière de fiscalité indirecte, sur la base
des recommandations des deux précédentes missions d’assistance technique du FMI.
Elles concernent principalement la TVA, dont le système a significativement évolué. En
revanche, les recommandations relatives à l’ISCP n’ont pas été suivies en dehors de celle
concernant les produits pétroliers. Le mécanisme de détermination des prix, et de taxation
(TIPP) et de subvention de ces produits, a été revu. Une nouvelle structure des prix des
produits pétroliers devrait être appliquée prochainement. La présente section ne traitera donc
pas de la
TIPP.

Section 2 : approches empiriques


2.1. Les faits empiriques du cadre fiscal et l’entrepreneuriat des jeunes
De nos jours, l’entrepreneuriat dépasse le simple phénomène de mode. Au-delà de la seule
observation des pratiques de gestion individuelle d’unités de petite taille, force est de
constater l’émergence d’une société et d’une économie « entrepreneuriales », suscitant
l’attention des politiques, en termes notamment de dispositions législatives destinées à
accompagner, puis à encourager la création d’entreprises.
Au Mali, les pouvoirs publics mettent de plus en plus l’accent sur la création d’entreprises à
travers la création de l’Agence pour la Promotion des Investissements au sein de laquelle il a
été créé un point d’entrée unique pour les opérateurs de tous les secteurs d’activités au Mali
(agricoles, artisanales, commerciales, industrielles et de services).
En outre, L’analyse du fonctionnement du marché entrepreneurial sur la base des résultats du
recensement industriel, nous a permis de constater la présence d’un grand nombre
d’entreprises individuelles (85%) qui emploient moins de 50 personnes. Les entreprises qui
emploient un grand nombre de salariés sont par contre peu nombreuses. Cela confirme la
faiblesse du tissu industriel, d’où son incapacité à faire face à un nombre important de
candidats à l’embauche. Le recensement industriel a montré que les cadres supérieurs et
moyens et les techniciens supérieurs représentent 22,43% de postes permanents et qui sont
censés détenir des diplômes d’enseignement supérieur. Cela sous-entend la faiblesse en
matière de recrutement de diplômés du supérieur. En l’absence d’informations statistiques
fiables sur le marché relatif aux entreprises commerciales, nous nous sommes intéressés à
l’étude du secteur informel afin d’avoir un aperçu sur le fonctionnement de ces entreprises. En
ce sens où le secteur informel constitue le secteur de prédilection pour les activités
commerciales. Dans cette optique, vouloir développer un dispositif d’insertion des diplômés à
leur propre compte, c’est vouloir développer leur intervention dans le secteur informel
puisque dans la plupart des cas ils exerceront des activités commerciales. La vision large de
l’entrepreneuriat qui nous intéresse est plus en relation avec les attitudes et in fine, le savoir
être. On distingue habituellement trois grands champs éducatifs : le savoir, le savoir-faire et le
savoir être. Le savoir correspond aux connaissances intellectuelles, le savoir-faire à des
compétences pratiques issues de l’expérience dans une activité donnée et le savoir être
correspond à la capacité de produire et maîtriser des actions et réactions adaptées à
l’environnement par le biais d’attitudes et de comportements. Les recherches en éducation
relatives au savoir être ont pour objectif de trouver des moyens pédagogiques qui permettent
aux apprenants d’acquérir au mieux cette maîtrise à travers l’élaboration et la mise en œuvre
de projets innovants. Plus de projets de jeunes, moins de projets innovants. L’entrepreneur,
n’est pas seulement le créateur d’entreprise (Schumpeter 1935). Il faudra une politique visant
la création de projets de type entrepreneurial.
De plus, le cœur de l’entrepreneuriat entraîne des actions de « réalisation » (Weick, 1979). On
peut également citer (Sarasvathy, 2001) qui a introduit les deux concepts de « réalisation de
soi » et de « causalité ». Elle utilise pour éclairer ces propos la métaphore de la cuisine : dans
le principe de « causalité », on suit la recette de cuisine à la lettre alors que dans le principe de
« réalisation de soi », on tente de réaliser un plat à partir de ce qu’on a sous la main. Selon
nous, l’enseignement de l’entrepreneuriat devrait s’inscrire dans ce principe de « réalisation
de soi » pour développer le côté savoir être des apprenants, en développant le fameux «
Learning by doing » (Versalain et Stömmer, 1998 ; Carrier, 1998). Dans ces conditions, la
culture entrepreneuriale peut être inculquée à la condition d’utiliser des méthodes
pédagogiques particulières. En ce sens, la vision de Gibb (Gibb, 1992) du modèle
entrepreneurial d’apprentissage est toujours d’actualité avec : l’apprentissage réciproque des
uns par les autres (et pas seulement de l’enseignant), l’apprentissage en faisant (Learning by
doing), l’apprentissage par les échanges interpersonnels et le débat/discussion, l’apprentissage
par la découverte guidée, l’apprentissage sous la pression lié à la nécessité d’atteindre des
objectifs, l’apprentissage par essais/erreurs,1
A cela s’ajoute la difficulté à l’accès au financement source des motivations des jeunes, Les
raisons de la difficulté d’accès au financement sont diversement présentées dans la littérature.
L’étude de l’USAID (2006) donne une des premières raisons de la difficulté d’accès des
jeunes au financement : la méconnaissance de ce groupe très hétérogène, rappelant que « les
jeunes sont supposés à haut risque parce que nous avons moins de connaissances sur la façon
de les servir ». Shah et al (2010) énumèrent d’autres facteurs discriminants : la question de
compétences, le faible niveau d’expérience, le peu de responsabilités notamment familiale,
leur instabilité due à leur forte mobilité, le peu de garanties disponibles ; à cela s’ajoutent leur
degré de motivation et la faiblesse des marges générées par les IMF lorsqu’elles servent les
jeunes. Au Mali, les raisons soulevées par les institutions financières au Mali reposent pour
l’essentiel sur la non rentabilité des activités des jeunes (Soumano, 2013).
D’autres raisons évoquées sont l’inadéquation entre le profil du jeune et le projet d’activité,
l’inexpérience du jeune, l’absence de garanties significatives, le taux élevé d’impayés chez les
1
Source : revue Malienne de Science et de Technologie – ISSN 1987-1031
jeunes. Pour Dougnon et al (2013), s’il est vrai que les obstacles à l’accès des jeunes au crédit
persistent au Mali, les jeunes affichent eux-aussi une faible demande de crédit, en partie à
cause de la crainte de se voir refuser un prêt. Pour une majorité, le financement des activités
se fait à partir de fonds propres ou de l’aide des parents et des proches. Les raisons de faible
productivité ou de motivation sont discutables. Sur le plan productif, aucune étude ne s’est
véritablement intéressée à la question, alors que pour la motivation, les jeunes sont motivés à
l’idée même d’entreprendre des activités à leur propre compte (Ahawireng-obeng, 2003). Au
Mali, parmi les diverses raisons qui les motivent, accumuler de la richesse ressort pour 51%
des jeunes sondés comme le principal objectif (Dougnon et al, 2013). Dans le cas de l’Afrique
du Sud, Ahawireng-obeng (2003) identifie quatre facteurs motivants: le désir de gagner de
l’argent, d’apporter des idées nouvelles ou produire des innovations, le désir d’adopter leur
propre approche de travail, le désir de devenir leur propre patron.
En outre le profil des jeunes en l’entrepreneuriat peut être considère comme un facteur clés,
selon les données suivantes, Les données de l’étude proviennent d’enquête réalisée par
l’INSTAT et l’ODHD du Mali. Cette enquête a été menée entre décembre 2007 et janvier
2008 auprès des bénéficiaires des services de microfinance au Mali et a donné lieu à la
publication d’un rapport en 2008 sur le développement humain durable et la microfinance au
Mali (ODHD, 2008)
2.2. Les effets fiscaux et l’entreprenariat des jeunes au Mali
Selon avouyi dovi (1987), les incitations fiscales affectent directement le comportement
d’investissement de l’entrepreneur par leur impact sur le coût du capital (ou sur le coût relatif
au capital-travail), et indirectement, par leur conséquence sur les ressources
d’autofinancement.
A ces deux influences s’ajoute, lorsque les incitations fiscales ont un caractère temporaire, un
effet de décalage dans la réalisation des plans d’investissement.

L’impact le plus durable est celui qui affecte le coût du capital, puisqu’il traduit l’influence
des incitations fiscales sur la valeur actualisée des profits attendus de l’investissement. Dans
le même ordre d’idée, la prise en compte de la fiscalité sur l’investissement a deux
conséquences:

D’une part, elle modifie le taux d’actualisation, puisque le rendement net d’impôt d’un
placement financier devient r(1-t) pour l’actionnaire ou r(1-β) si et seulement si les fonds sont
conservés par l’entreprise (t étant le taux de pression fiscale marginal des actionnaires, β le
taux d’impôt sur les bénéfices) ;
D’autre part, elle allège ou accroît le coût de l’investissement d’un montant F, qui dépend des
différentes déductions fiscales et de l’effet de l’actualisation sur l’économie d’impôt résultant
de l’amortissement fiscal.

CHAPITREII : Méthodologie de rechercher et les données utilisées


Etant donné que la présente recherche se fixe comme idée principale d’analyser l’effet du
cadre fiscal sur l’entrepreneuriat des jeunes au Mali. A cet égard, nous avons structuré la
méthodologie de cette recherche en deux grandes parties afin de mener à bien les objectifs
spécifiquement fixés. En effet, dans ladite première partie, nous analyserons le lien entre le
cadre fiscal et l’entreprenariat des jeunes au Mali. En deuxième partie, nous menons une
analyse qualitative à travers une description statistique sur les données collecte d’une base
d’enquête réalisée par l’INSTAT_MALI en 2015.
Section 1 : la démarche méthodologique de la recherche
La démarche obtenue dans cette méthodologie s’inspire de la même méthode empruntée par
l’instat_mali (2015). Pour atteindre les objectifs fixés dans cette étude, nous avons combiné
deux méthodes de recherche (qualitative et quantitative).
1.1- La spécification des individus concernés par cette étude
La population concernée de cette étude est définie par des jeunes gens, âgés de 18 à 35 ans.
Cette tranche d’âge a été sélectionnée au hasard à travers une enquête menée auprès des
ménages. En conséquent, si l’on retient les jeunes comme l’unité d’analyse, les principaux
résultats relatifs à l’effet du cadre fiscal sur l’entrepreneuriat des jeunes se réfèrent à l’âge
d’emploi. A cet effet, selon le BIT, l’âge minimum d’entrer en activité est fixé à 15 ans. De ce
fait, est considéré comme actif ou chômeur dans la présente recherche, toutes personnes âgées
de 15 à 35 ans.
1.2- Les faiblesses des différentes méthodes
1.2.1- Quelques faiblesses de la méthode quantitative
Dans la présente recherche, quelques faiblesses ont été senties à cause des difficultés liées à la
modicité des ressources. A cet effet, les lecteurs doivent être conscients que les résultats ne
sont pas représentatifs de toute la jeunesse malienne car seulement quatre sites ont été pris en
compte. En outre, la taille de l’échantillon de chaque site est trop réduite pour qu’on soit sûr
que les résultats de chaque site soient totalement représentatifs.
1.2.2- Quelques faiblesses de la méthode qualitative
Les faiblesses de la méthode qualitative sont semblables à celles de la méthode quantitative:
les interviews détaillées dans le temps n’ont pas permis d’approfondir certains points. La plus
grande difficulté de la méthode qualitative se trouve dans la réticence des informateurs de
répondre à certaine série de questions. Par exemple, les femmes étaient réticentes à répondre
aux questions relatives au nombre de ménage dans une concession (INSTAT.2015). Elles
suspectent les enquêteurs de vouloir connaître les détails sur la nature et la quantité de ce
qu’ils mangent. Et enfin dans les zones sélectionnées, les gens sont simplement saturés par les
enquêtes pendant ces dix dernières années et sont par conséquent, réticents à répondre aux
questions récurrentes.
Une autre grosse difficulté méthodologique rencontrée, à la fois, dans la méthode quantitative
et qualitative était comment catégoriser les occupations et les activités génératrices de revenus
des jeunes. Comme on l’a noté plus haut les concepts d’emploi, de chômage, d’entreprise,
d’entrepreneurs sont très difficiles à définir pour des jeunes engagés dans des types de travaux
qui sont souvent informels, irréguliers et non sécurités.
Pour mieux appréhender les données de l’enquête nous avons mis l’accent sur les différentes
les définitions données par l’OIT. Certains répondants ne percevaient pas leurs propres
activités génératrices de revenus comme une propriété privée. Par contre, dans les études
qualitatives nous avons mis l’accent sur une approche plus ouverte permettant de cerner les
termes propres et perception utilisées par les répondants. A titre illustratif, lorsqu’un
répondant parle ‘d’entreprise’ ou ‘entrepreneur’ il semblait se référer à des organisations
formelles.
1.3- Le choix des caractères
Le choix des variables entrant dans la procédure de ladite analyse est crucial, ainsi, l’analyse
est portée sur les indicateurs présentés dans le tableau ci-dessous.
Tableau 1: des indicateurs sélectionnés

Caractères expliqués Caractères explicatifs

- Domaine d’activité

Entrepreneuriat des
jeunes

- Impôt sur les sociétés


- Les exonérations
- Les incitations fiscales
Source : auteur à partir des données
Section 2 : les données utilisées et l’échantillonnage
2.1- les données utilisées
Les données utilisées sont issues d’une enquête menée auprès des ménages réalisée par
l’INSTAT en 2015.

A travers la méthode dite de génération nous avons choisi, au hasard, une personne pour
l’enquêter. La définition utilisée pour identifier un ménage est la suivante : « les gens qui ont
mangé ensemble un repas à la veille de l’enquête ».

S’il n’y a aucun jeune dans le ménage sélectionné, le ménage suivant été alors retenu à sa
place. Si le jeune homme était absent de la famille, trois appels étaient faits avant qu’il ne soit
remplacé par un autre jeune. Un questionnaire pilote a été d’abord testé à Bamako
(Zékénékorobougou) et à Konobougou (Dougouba I et SidoSonikoura).

2.2 La zone d’enquête

L’enquête a été réalisée sur deux grands sites (Bamako et Ségou) et quelques annexes. Les
localités ont été choisies sur la base de leur potentialité géographique et surtout leur
développement socioéconomique.
A titre illustratif, Bamako est la capitale où fleurissent les différents types de business comme
le commerce et les services et Ségou est la plus grande capitale régionale.
Tandis que, Konobougou est une zone rurale dont l’économie dépend des pluies. Il contraste
avec Niono, qui est une zone rurale où domine le système irrigué de l’Office du Niger.
L’Office du Niger est la plus grande entreprise agroindustrielle sur laquelle repose, en grande
partie, la politique de croissance économique du Mali (riz, maraîchage, l’élevage, pêche et
culture sèche) et qui attire les capitaux de l’agrobusiness et de la main-d’œuvre rurale).

2.2.2 Description de la zone


- A Bamako, l’enquête est concentrée sur la Commune I pour la simple raison qu’elle
renferme, à la fois, l’un des quartiers les plus pauvres et les plus peuplés et un des
quartiers les plus riches de Bamako. C’est pourquoi, Banconi a été choisi pour représenter
le premier cas et Korofina pour servir d’exemple au deuxième cas. Compte tenu de la
densité démographique de Banconi, il a été décidé de choisir deux quartiers pour faciliter
l’échantillonnage. Les quartiers de Sarambougou et Zékénékorobougou ont été alors
choisis.
- Ségou a été choisi comme une ville intérieure en dehors de Bamako et aussi par le fait
qu’il est la première grande capitale régionale du Mali. A ségou, Dar Salam au centre-ville
et un quartier périphérique (Sido-Sonikoura), ont été retenus. Les chefs de ces deux
quartiers ont été approchés pour avoir les permissions de recherche.
- Konobougou a été choisi comme un exemple de ville moyenne située en zone rurale sèche
(dont les activités agricoles dépendent de la pluie). La ville de Konobougou est située sur
la route Bamako-Ségou. Elle est entourée de nombreux villages (petits et gros villages).
Vu la faible densité de population, surtout les jeunes âgés entre 18 et 35 ans dans la zone
de Konobougou, les agents ont décidé d’étudier quatre zones contre trois dans les autres
milieux. A cet effet, ils ont choisi Dougouba I qui est un quartier central de la ville de
Konobougou et trois autres villages environnants qui sont: Doumanakébougou, situé à 18
km de Konobougou; Sigidolo-Wèrè, situé à 5 km de Konobougou et Dansénibougou, situé
à 15 Km de Konobougou. Ces villages font habituellement une production agricole
importante. Par contre, dans la ville de Konobougou la population s’adonne beaucoup plus
au commerce qu’à l’agriculture.
- Niono a été choisi pour servir d’exemple de zone rurale inondée (agriculture irriguée
grâce au barrage de Markala). Dans cette ville, c’est le Quartier B et deux autres villages
(Koyan-NGolobala) aux alentours de Niono qui a été choisi. 100 questionnaires a été
administré par zone afin d’avoir une connaissance approfondi de chaque site et pouvoir
comparer les données.
2.2.2 Echantillonnage

L’enquête est menée sur un échantillon de 412 jeunes stratifiée en quatre zones. Le choix des
zones a été fait en collaboration avec les autorités locales.

Une entrevue avec le Maire et le chef de quartier a été organisée afin de déterminer et de
sélectionner les quartiers d’enquête et, en même temps, obtenir leur permission pour mener à
bien les dites enquêtes.

Dans chaque zone, l’échantillonnage s’est fait à l’aide d’un tirage au hasard de ménages où au
moins 1/5 de ménages ont été inclus dans l’étude. Avant d’entrer dans un ménage, il a eu lieu
de faire la liste des jeunes âgés entre 18 et 35 ans.
Tableau 2: Taille de l’échantillon et des localités sélectionnées dans chaque site
Zones enquêtées Jeunes entrepreneurs Fréquences (%)
Salembougou 33 8,0
Zékénékorobougou 49 11,9
Bamako
Korofina Nord 33 8,0
Total 115 27,9
Dar Salam 49 11,9
Ségou Sido-Sonikoura 49 11,9
Total 98 23,18
Dougouba 1 33 8,0
Doumanakébougou 22 5,3
Konobougou Sigidolo-Wèrè 22 5,3
Dansénibougou 22 5,3
Total 99 23,9
Quartier B 50 12,1
Koyan-N-Golobala 25 6,1
Niono
Fobougo 25 6,1
Total 100 24,3
Total 412 100
Source : auteur à partir des données
CADRE EMPIRIQUE
CHAPITRE I : LE LIEN FONCTIONNEL ENTRE LE CADRE FISCAL ET
L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES AU MALI
SECTION 1 : Les impôts et taxes liées au fonctionnement de l’entreprise
1.1- Les indicateurs du cadre fiscal
1.1.1- Impôt sur les sociétés (IS)

L’impôt sur les sociétés s’applique obligatoirement aux revenus et profits des sociétés, des
établissements publics et autres personnes morales qui réalisent des opérations lucratives, et
sur option irrévocable aux sociétés de personnes.

Pour un jeune à l’ambition d’entreprenariat, a le choix d’opter pour une société à


responsabilité limitée (SARL) ou une société anonyme (SA). Généralement, les jeunes
entrepreneurs optent pour la Sarl du fait qu’elle n’exige aucun capital minimum
(contrairement à la Société Anonyme qui exige dix millions).

1.1.2- Base imposable :


Le résultat imposable est égal à l’excédent des produits d’exploitation (profits et gains) sur les
charges d’exploitation. Les sociétés sont tenues de verser l’impôt dû au bureau du receveur de
l’administration fiscale et/ou par télépaiement lorsque le montant à payer est supérieur au
seuil (Généralisation en 2017).

1.1.3- Taxe sur la valeur ajoutée

La TVA repose sur le principe que chaque entreprise a le droit, tout au long de son processus,
de déduire de la TVA collectée en aval sur ses ventes, la TVA supportée en amont sur ses
achats de biens et services.

Seul le solde sera versé au Trésor si la TVA collectée en aval est supérieure à la TVA payée
au fournisseur en amont. Dans le cas contraire, il constituera un crédit vis-à-vis du Trésor,
pouvant être remboursé dans certains cas.

La TVA obéit donc au principe de paiement fractionné en ce sens que chaque contribuable
n’est sensé verser que la TVA relative à sa propre valeur ajoutée et ne constitue nullement une
taxe cumulative.

En ce qui concerne les taux de la TVA, il existe 2 taux de TVA qui se différencient d’après la
nature de la prestation de service ou la marchandise livrée. Ces taux sont : 18% et 5%
1.2. L’ENTREPRENEURIAT AU MALI :
1.2.1- UN APERÇU SUR L’ENTREPRENEURIAT AU MALI
Au Mali, On peut constater que malgré les efforts déployés par un grand nombre d’acteurs
publics, associatifs et privés autour de l’entrepreneuriat, on n’assiste pas encore à des « succès
stories ».
Malgré l'importance des entreprenariat et de l'esprit d'entreprise, peu de stratégies de
développement du secteur privé offrent les moyens de découvrir et développer les
entrepreneurs potentiels ou de stimuler de nouvelles sources d'entreprises. Ces entrepreneurs
se trouvent confronter à des obstacles qui entravent toute promotion de l'entreprenariat. Trois
principales barrières à la conduite de la promotion d’entreprenariat sont la concurrence
déloyale exercée par le secteur informel, la corruption et le manque de ressources humaines.
1.2.1.1 Secteur informel
Les chefs d’entreprises maliens (soit 47,3%) interrogés estiment qu’ils doivent rivaliser avec
le marché informel qui représente une part très importante de la croissance au Mali. Ce
secteur concerne plus particulièrement les jeunes et les femmes en zones rurales où il
constitue la seule alternative pour trouver un emploi. Les rapports indiquent également que les
petites entreprises se tournent plus facilement vers le secteur informel afin d’esquiver des
procédures bureaucratiques contraignantes et le paiement des taxes.
1.2.1.2 - taux de corruption
La corruption est le deuxième obstacle majeur auquel doivent faire face les entreprises au
Mali. 18,2% des chefs d’entreprises affirment que l’obtention d’une licence d’importation
nécessite le versement informel d’argent ou de cadeaux. C’est une caractéristique
profondément ancrée dans la société malienne, plus que dans n’importe quel autre pays de la
région étudiée. Toutefois le coût de la corruption (0,2% du chiffre d’affaires) est relativement
faible comparé aux autres pays.
1.2.1.3- Manque de ressources humaines
Le troisième obstacle au développement des entreprises maliennes est le manque de
qualification de la main d’œuvre. L’enseignement supérieur ne permet pas aux étudiants
d’acquérir les compétences nécessaires pour travailler dans le secteur privé.
Enfin, selon les recherches, les petites entreprises ne souffrent pas des mêmes maux que les
grandes entreprises en dehors de la corruption, une barrière commune aux grandes et petites
entreprises, les petites entreprises sont davantage touchées par des problèmes liés à l’accès au
foncier et à l’électricité tandis que, les grandes doivent faire face à des contraintes de
financement. Les grandes entreprises manifestent un besoin de financement important et la
demande d’un crédit financier auprès des banques exige d’importantes garanties de la part des
entreprises.
1.2.2 ENTREPRENEURIAT DES JEUNES AU MALI
S’étendre à définir d’une manière universelle qui n’est pas une chose aisée du fait que tout
dirigeant ou chef d’entreprise est capable de définir une entreprise. Une formulation
excellente a été réalisée par un professeur de la prestigieuse havard school qui a dit : «
L’entreprenariat est la poursuite d’opportunités sans égard pour les ressources existantes ».

Ce qui explique la perception de l’opportunité en dépit du manque de ressource et la présence


des acteurs avec des logiques différentes, c’est-à-dire, la manière dont les fondateurs gèrent
leurs entreprises par opposition aux administrateurs. Ils tendent à mettre l’accent sur
l’opportunité qui est leurs seules ressources.

L’économie entrepreneuriale est le ferment de la croissance future de la productivité intensive


et surtout le principal facteur d’explication des écarts de taux de croissance entre pays. Le
Mali a besoin de relancer sa croissance et de créer des emplois marchands pour faire face à
ses charges futures et réduire le chômage. En effet, l’Entreprenariat peut être considéré
comme une sorte de force motrice contribuant à la régénération du revenu et au
développement d’un pays.

L’entrepreneur à une importance capitale dans la réussite de son projet, néanmoins, il est
amené dans son parcours à affronter certains écueils pouvant constituer de sérieuses barrières
à la fois lors du lancement et de l’épanouissement de son affaire. En effet, l’un des principaux
obstacles de l’entreprenariat est le coût financier, et dans notre communication on va se
référer plus particulièrement au coût fiscal.

Pour pouvoir favoriser et encourager l’entreprenariat au Mali, la fiscalité est appelée à


intégrer une optique visant à influencer positivement sur les décisions des entrepreneurs en
matière de création d’entreprise, de création d’emploi, d’innovation et de développement
d’esprit d’entreprendre dans les entreprises et les organisations afin de libérer et valoriser le
potentiel des jeunes ou encore d’atténuer les inégalités spatiales.
1.2.2.1 Les formes d’entreprenariat
Plusieurs initiatives de création d’entreprises ne sont que la conséquence de la croissance
démographique d’une région ou d’un pays, alors que d’autres créations sont plus
indépendantes et autonomes de cette évolution et donc le fruit de la capacité particulière des
entrepreneurs et du milieu à trouver et à concrétiser des opportunités d’affaires pour pouvoir
accélérer le changement technologique et économique.

Eventuellement, En premier cas, dans toute économie, une croissance importante de la


population implique la création de garages de réparation mécanique, de boulangeries, de
snacks, de salons de coiffure… subséquemment leur nombre n’évolue qu’en fonction de la
croissance démographique.

Et en deuxième cas, d’autres cas d’entrepreneurs sont plus affranchis de ce phénomène,


disposent de dispositifs bien particuliers les incitant à aller de l’avant. Cela peut revenir grâce
à leur création dans des marchés plus dynamiques en évolution rapide et sont souvent la base
de l’industrialisation des régions ou de transformation de leur tissu industriel.

Suivant une source adaptée de Davidson (2001), Une typologie de l’entreprenariat individuel
comprenant 4 types se référant à 2 paramètres à savoir le marché et la firme.
Tableau 3: Typologie de l’entreprenariat individuel :
Marché
Ancien Nouveau
Nouvelle entreprise Nouvelle entreprise très innovatrice
nouvelle reproduisant ou imitant
Firme ce qui se fait ailleurs
Entreprise reprise avec Entreprise élargissant son marché, soit
Ancienne des changements dans la même région ou pays, soit sur
mineurs ou majeurs le plan international
Source : Davidson, 2008

Par ailleurs, comme on le voit dans le sud du mali que le fait de reprendre une entreprise en
ne changeant que sa structure juridique n’est pas faire preuve de l’entrepreneuriat mais plutôt
considéré comme un investissement c’est le cas notamment de la reprise d’une franchise
contrôlée par une grande chaine.

En effet, l’entreprenariat peut prendre la forme d’une entreprise existante mais à condition
d’opter pour des changements touchant ses activités ou pratiques, c’est-à-dire transformer son
organisation, changer ses orientations, concevoir de nouveaux produits/projets ou de
nouvelles activités ou développer des activités actuelles. On peut l’appeler aussi
d’entreprenariat d’après (Carrier.2008).
1.2.2.2 L’entrepreneuriat féminin :
La promotion de l’égalité hommes-femmes est un choix économique judicieux, une bonne
pratique de gestion pour les entreprises et doit être au cœur des politiques de développement.
Lorsque les femmes ont les mêmes chances que les hommes de prendre leur destin en main,
de contribuer à l’économie de leur foyer, de leurs communautés et de leurs pays, la
productivité, les résultats de développement et la performance des entreprises et des
institutions ne s’en portent que mieux.
Les dirigeants et de nombreuses autres parties prenantes en Afrique reconnaissent de plus en
plus que les femmes entrepreneures sont déjà un levier de croissance, mais qu’elles pourraient
l’être davantage. Les décideurs doivent agir pour offrir davantage d’opportunités aux femmes
et leur permettre de devenir des actrices de la croissance créatrice d’emploi. Cela est d’autant
plus important face à une population africaine qui est aujourd’hui très jeune et pleine
d’attentes en matière d’emplois de qualité. A cet effet, l’entrepreneuriat renvoie à trois notions
: l’entrepreneur, l’entreprise et l’esprit d’entreprenariat.
L’entrepreneur est un chef d’entreprise formelle ou informelle qui crée et fait fonctionner
l’entreprise.
L’esprit d’entreprise aboutit à l’émergence d’idées ou de projets d’entreprises ou encore à
l’innovation dans des entreprises existantes. Ce vaste champ d’activités où se mêlent à la fois
aux opportunités, au sens des affaires, à la prise de risques, à l’innovation, à la créativité, à la
persévérance, au sens de l’organisation pour aboutir à la création de richesses. La création et
le développement des entreprises sont deux réponses essentielles aux enjeux sur lesquelles
sont confrontées les entreprises. Bien qu’il existe plusieurs définitions liées à l’entreprenariat,
nous pouvons le définir comme l’action de créer la richesse et/ou l’emploi par la création ou
la reprise d’une entreprise. Selon Adebayo et al (2014), l’entreprenariat féminin est un moteur
économique majeur, qui permet de lutter contre la pauvreté et de mieux répartir la richesse
tant dans les pays développés que dans ceux en développement. Dans la plupart des pays en
développement, particulièrement au Mali, la femme occupe une place de choix dans la
réalisation des objectifs de développement. Longtemps restée sous la pesanteur socioculturelle
et religieuse du pays et au niveau de faible d’instruction, la femme malienne tend de nos jours
à être de plus en plus prise en considération dans la mise en œuvre des mécanismes de
croissance du pays. La dynamique entrepreneuriale représente l’évolution et le changement
que peut connaître l’activité économique d’un pays. Cette dynamique passe par la création de
nouvelles organisations, le développement d’organisations existantes, et n’exclut pas leur
liquidation, ce qui peut expliquer le renouvellement du système productif. Les femmes sont
plus dans une situation de sous-emploi que les hommes. La dominance de l'emploi informel
se traduit par la part importante des entreprises privées informelles dans la répartition
institutionnelle de l'emploi. Selon les résultats du tableau ci-dessus le secteur institutionnel
montre qu’entre 2013 et 2019 au moins 71% des emplois du secteur privé informel sont
occupés par des femmes (CPS.2019). Elles sont pour la plupart concentrées dans les emplois
précaires, notamment parmi les travailleurs à leur propre compte (indépendant) et les aides
familiales, comme l’indique le tableau ci-dessous, l’emploi par sexe (rapport CPS de 2013-
2019).
Etant donné que, les femmes représentent un réel potentiel entrepreneurial qui est loin d'être
négligeable, mais encore largement sous-exploité, l'état et ses partenaires au développement,
conscients de l'importance de leurs apports dans la privatisation, se sont plus orientés vers
elles. C’est pourquoi les gouvernements donnent une importance capitale à l’activité
entrepreneuriale et tentent de mettre en place des politiques de stimulation, d’aide et
d’accompagnement destinées aux entrepreneurs et aux porteurs de projets.
Tableau 4 : Emploi par sexe
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
H F H F H F H F H F H F H F
professionnelles
Catégorie

Salariés 12 5,2 12,6 4,7 13,7 4,8 14,6 5,5 15,3 6,3 14 8,1 11,8 7,7
Patron,
travailleur 44, 55, 65 72,
41,2 53,5 62 55,9 61 68,8 58,6 63,6 61,7 59,1
indépendan 9 3 7
socioéconomique

t
Apprenti,
49, 39, 22,
aide 46,8 33,9 21,3 23,4 38,5 23,8 24,9 27,4 28,2 26,6 33,2
9 9 5
familiale
Source : selon la CPS de 2013-2019
La CSP fait une distinction entre emploi rémunéré et emploi à titre indépendant, à savoir:
- Emploi rémunéré : emploi pour lequel il existe un contrat, qui précise une rémunération
indépendamment du revenu de l’unité émettrice de ce contrat ;
- Emploi à titre indépendant : emploi dont la rémunération est directement dépendante du
bénéfice réalisé par l’unité émettrice du contrat, qui est alors une entreprise individuelle.
Ce type d’emploi est exercé par un individu qui est soi patron (il est alors responsable de
la bonne tenue de l’entreprise), soit membre non salarié du même ménage que le patron.
1.2.3 L’ÉVOLUTION DE L’ENTREPRENEURIAT :
Le cycle d’une petite entreprise fraichement créée peut être assimilé à celui d’une plante. Par
exemple quand une graine est plantée, elle commence de plus en plus à germer, par la suite,
les feuilles apparaissent et la plante s’enracine plus en devenant adulte (Maturité). Et après
une période plus ou moins longue sans une condition favorable, elle commence à faner et finit
par mourir. Juste après la création d’entreprise et son développement, les sorts diffèrent d’une
entreprise à l’autre.
Certaines disparaissent peu de temps après leurs créations, d’autres vivent dans leurs
croissances lentes et de manière réactive. D’autres encore atteignent rapidement une taille
considérable et parfois même une extension vers l’international.
Quelques-unes sont transmises aux héritiers, tandis que d’autres sont reprises par des preneurs
hors du cercle familial.
Si on continue sur le même angle d’idée concernant le sort, les aspects de l’évolution des
activités entrepreneuriales diffèrent selon les cas. Dans un premier cas, il sera question
d’identifier un type d’affaires créant une valeur ajoutée plus que les autres organisations car
elle possède des exceptions en matière d’innovation et de développement et donc une forte
croissance. Ce type d’entreprise s’intéresse les pouvoirs publics ainsi que les bailleurs de
fonds. Dans un second cas, il existe des entrepreneurs qui optent pour l’internationalisme,
c’est-à-dire, une entrée sur des marchés où les règles, les attentes peuvent varier
substantiellement. Cette option peut être due à l’existence de belles opportunités que
représentent les marchés étrangers et à l’évaluation des risques qui peuvent accompagner ce
développement ainsi qu’à des avantages concurrentiels. Le troisième cas concerne la
transmission d’entreprises. En effet, les chances de survie des entreprises transmises seraient
plus importantes que celles des créations pures que ce soit pour les employés ou l’économie.
Donc en recherchant à dénicher un preneur fiable, ceci permettra d’injecter de nouveaux
fonds propres contribuant au développement de stratégies ainsi qu’instaurer une culture plus
ouverte.

SECTION 2 : LE FINANCEMENT DE L’ENTREPRENEURIAT


2.1. LE GRAND POINT VULNERABLE (LE FINANCEMENT)
Le problème de financement constitue la principale source de vulnérabilité, la contrainte
essentielle du développement et un élément important de blocage de l’entrepreneuriat au Mali.
Le rôle du système bancaire est très faible et par conséquent, il y a de plus en plus recours aux
fonds propres et au secteur financier informel.
Cette réticence des bailleurs de fonds revient à deux contraintes essentielles : la première
contrainte est externe c’est-à-dire que les établissements de crédit évitent de prendre des
risques excessifs en matière de distribution de fonds autrement dit ces bailleurs de fonds
adoptent les mêmes conditions que les PME et les Grandes entreprises surtout en termes de
garantie. Quant à la deuxième contrainte (qui est d’ordre interne), elle est relative à la
structure financière des très petites entreprises nouvellement créées et à leur organisation
interne (Manque de transparence, un faible encadrement, une structure financière
déséquilibrée…).
2.2- Soutien de l’ordre public à l’entrepreneuriat
Un fonds de soutien aux jeunes diplômés désirant s’installer leur propre compte a été créée,
65% de ce fonds est assuré par l’Etat, 25% par les banques et 10% représente l’apport
personnel des promoteurs âgé de 21 à 40 ans et disposant soit d’un diplôme de l’enseignement
supérieur, soit d’un diplôme de la formation professionnelle, soit d’une qualification ou d’une
expérience. A peine 4 452 dossiers ont été agrées et 18 530 emplois ont été créés, cette
modicité est expliquée par plusieurs facteurs tels que la lenteur et la complexité des crédits,
les réticences manifestées par les banques, les difficultés de faire d’un diplômé un créateur
d’entreprise.
Tenant compte de l’échec de cette expérience, l’Etat doit mettre en place une nouvelle
stratégie de promotion et d’accompagnement des entrepreneurs. Il s’agit du programme
entrepreneuriat des jeunes visant à lutter contre le chômage des diplômés à travers l’auto
emploi et la création de milliers d’Entreprises
Enfin pour éviter l’échec aux projets d’accompagnement des jeunes à la création des
entreprises, il est primordial de revoir les trois principales contraintes ayant causé la faiblesse
des résultats de nombreux programmes des pays d’Afrique de l’ouest à savoir la lourdeur des
procédures et des démarches, le très faible financement ainsi que le manque d’expérience des
porteurs de projet.

2.3- Analyser l’effet du cadre fiscal sur l’entrepreneuriat des jeunes au Mali :

En effet, disons tout d’abord que l’activité entrepreneuriale des jeunes est influencée par les
attitudes sociales et culturelles. D’une part, les valeurs culturelles peuvent encourager ou
décourager l’entreprenariat des jeunes. En effet, certaines sociétés détestent le risque et les
situations incertaines. Dans ces sociétés, la faillite d’une entreprise étant mal perçue, on n’ose
pas entreprendre une activité qui pourrait nous mettre à risque d’échouer, alors que dans
d’autres sociétés, l’échec est considéré comme normal, car il constitue l’un des résultats du
processus d’apprentissage.

Les sociétés individuelles seraient également plus entreprenantes que d’autres. De plus,
l’entreprenariat des jeunes est aussi influencé par la perception qu’on en a le deuxième
obstacle à l’entreprenariat des jeunes est le manque d’éducation entrepreneuriale. En effet, les
facteurs sociaux sont souvent renforcés par un système éducatif dont le modèle consiste
parfois à privilégier l’emploi salarié au détriment du travail autonome ou de la création
d’entreprise. Ainsi, dans plusieurs pays, les jeunes ne reçoivent aucune formation
entrepreneuriale durant leurs études. Dans ces conditions, ils n’ont pas la bonne attitude
envers l’entrepreneuriat et ils manquent de compétences dans ce domaine. L’éducation
entrepreneuriale permet aux jeunes d’acquérir des compétences entrepreneuriales, de
comprendre ce qu’est l’entrepreneuriat et de l’envisager comme un choix de carrière.

L’éducation entrepreneuriale permet donc d’améliorer la propension des jeunes à créer leur
propre entreprise (Brixiová, Ncube et Bicaba, 2014). En effet, dans certaines communautés,
l’entreprenariat a mauvaise réputation et n’est pas facilement accepté, car les entrepreneurs
sont vus comme malhonnêtes, cupides et prêts à tout pour réussir. L’entourage du jeune
entrepreneur joue également un rôle important. Le fait d’avoir un parent entrepreneur ou qui
travaille à son propre compte constitue souvent un facteur de motivation à l’entreprenariat
(Blanchflower et Oswald, 2007). Autre obstacle à l’entreprenariat des jeunes : le difficile
accès aux sources de financement. En effet, les jeunes ne disposent pas de ressources
financières suffisantes pour se lancer en affaires. D’une part, ils n’ont pas assez d’épargne et
manquent de capital physique. D’autre part, ils ont beaucoup de mal à obtenir du financement,
notamment auprès des banques, car, pour accorder des crédits, celles-ci se fondent notamment
sur l’historique de crédit du demandeur et sur les hypothèques. Or, les jeunes n’ont aucune
expérience de crédit et ne disposent pas souvent des garanties que l’on doit offrir à la banque.

Enfin, autre obstacle important à l’entrepreneuriat des jeunes : le cadre administratif et


réglementaire. En effet, les jeunes entrepreneurs font face à la complexité et au coût très élevé
des procédures administratives et de la réglementation. Dans beaucoup des pays, surtout au
chapitre du développement, les procédures d’enregistrement sont longues, le cadre
administratif et réglementaire manque de transparence et le système fiscal n’est pas très
encourageant. Ces barrières administratives et réglementaires découragent souvent les jeunes
à entreprendre ou les contraints à évoluer dans le secteur informel de l’économie.
En d’autres termes, miser sur une administration publique moderne et composer avec un
environnement marqué par des turbulences et des incertitudes requièrent plus que jamais des
ressources humaines compétentes et motivées. La DGI doit donc mettre en place les
conditions de réussite à une gestion stratégique de qualité des ressources humaines tenant
compte de l’approche EFH. Des améliorations sont donc souhaitables pour relever le défi.
L’absence de gestion prévisionnelle des ressources est une défaillance importante et il faut
s’attarder également à la motivation des agents dans l’accomplissement de leur tâche, mais
aussi à développer une culture organisationnelle bien sentie. Le plan de carrière actuel doit
être évalué, compte tenu des obstacles qu’il pose au processus de recrutement en termes de
profil. Le plan de carrière est plutôt limitatif et ne répond pas totalement aux besoins de la
DGI. La relève n’est pas suffisamment prise en compte au sein de l’organisation. Les agents
en début de carrière doivent être plus intégrés dans un processus formel pour s’assurer
notamment d’un transfert de compétence. Des mesures d’accompagnement, comme des
activités de mentorat devraient être davantage valorisées et mises de l’avant par la structure
responsable. Il est important de conjuguer les efforts pour offrir à la DGI des outils de gestion
qui répondent aux besoins des agents, mais également pour assurer un développement soutenu
de l’organisation. Il sera également important de préserver un environnement propice à la
formation, au perfectionnement et au développement du potentiel des agents.

Les efforts déployés par la DGI pour améliorer ses performances doivent se traduire par une
plus grande efficacité et efficience de ses processus de travail (fonctions d’affaires). Enjeu
d’envergure, l’orientation stratégique qui y est déclinée doit aboutir à une plus grande
mobilisation des recettes et à une modernisation accrue de l’administration fiscale. Les actions
prioritaires doivent se décliner dans un souci de responsabilisation et d’imputabilité, de
l’importance de planifier pour mieux atteindre les résultats, ainsi que d’une bonne gestion et
d’une stricte application des procédures. Il s’agit également de mieux maitriser les outils de
communication et de gestion axée sur les résultats. Quant aux services aux usagers, ces
derniers doivent être de qualité et constamment adaptés à l’environnement technologique et
aux besoins qui évoluent constamment, tels que l’indice de fardeau fiscal. Cet indice a pour
but de représenter le fardeau fiscal supporté par les contribuables maliens, soit les personnes
physiques et morales. Idéalement, lorsqu’un gouvernement apporte des changements à sa
législation fiscale, afin d’éviter que les contribuables soient tentés par l’évasion fiscale, il ne
faut pas créer d’augmentation draconiennes de leur fardeau. Pour évaluer cet indice, avant et
après la réforme, deux situations ont été analysées, soit celle d’une société et celle d’un
particulier. Comme le démontrent les deux tableaux suivants, le gouvernement malien semble
ne pas avoir créé de hausse draconienne du fardeau fiscal pour ses contribuables. Au
contraire, à la suite de la réforme fiscale leur fardeau a diminué.

CHAPITRE II : LES RESULTATS, DISCUSSIONS ET CONCLUSION


Dans cette section, il est question de faire un aperçu analytique du dispositif incitatif du
système fiscal et des statistiques sur les domaine d’activité des jeunes et en fin ressortir à
travers les indicateurs le lien entre le cadre fiscal et l’entrepreneuriat des jeunes au Mali.
Section 1 : les caractéristiques de l’entrepreneuriat des jeunes
Dans cette section, nous présentons d’abord les types d’activité des jeunes et les dimensions
socioculturelles de l’entrepreneuriat des jeunes. Nos enquêtes sur les raisons ou les
motivations qui fondent le choix des jeunes pour un emploi salarié ou l’auto-emploi
permettent dégager par voie hiérarchique les activités suivantes: (i) la fonction publique ; (ii)
le business (iii) l’agriculture ; (iv) la migration.

1.1- Le statut d’emploi des jeunes

L’auto-emploi comme un gagne-pain est l’activité la plus pratiquée par les jeunes. Les
données quantitatives révèlent que 31% des jeunes sont des entrepreneurs, 27% sont des
chômeurs, 23% sont des étudiants qui ne travaillent pas et 19% sont des employés (voir figure
1).
En comparant les quatre sites on peut voir que Konobougou a le plus grand pourcentage de
répondants chômeurs (42%), Ségou a moins d’entrepreneurs que les autres (21%) et plus
d’étudiants sans activité (42%), et Niono a, à la fois, le plus grand nombre d’entrepreneurs
(40%) et d’employés (31%) (voir figure 2)
Figure 1: Les activités des répondants au questionnaire dans les quatre sites2

2
L’ENTREPRENEURIAT JEUNE AU MALI - ETUDES DE CAS: BAMAKO, SEGOU, KONOBOUGOU ET NIONO
Entreprenariat
Sans Emploi
31%
27%

Etudie Sans Travail


23%
Travail Salarié
19%

Figure 2: Le statut d’occupation des jeunes dans les quatre sites3

BAMAKO NIONO

Entreprenariat
Entreprenariat 18%
Travailleur
Salarié 29%
36% Travailleur
Salarié 40%
Etudiant Sans
Travail
11%
Etudiant Sans
Sans Emploi Travail

22%
13% Etudiant Sans
Travail 31%

3
L’ENTREPRENEURIAT JEUNE AU MALI - ETUDES DE CAS: BAMAKO, SEGOU, KONOBOUGOU ET NIONO
Entreprenariat
Ségou KONOBOUGOU
Travailleur Entreprenariat
Salarié

Etudiant Sans
Travail Travailleur
Salarié
Sans Emploi 25%
21% 42%
42% Etudiant Sans
Travail

20% Sans Emploi 13%


17%
20%

Les données montrent une différence de sexe en matière d’emploi. En terme de chômage, il y
a plus de femmes qui chôment (41%) contre (12%) d’hommes. 33% des hommes interrogés
étaient des travailleurs salariés comparés à seulement 7% de femmes. Il y avait plus de
proportion de femmes entrepreneures (34%) que d’hommes (27%).

1.2- Entreprenariat des jeunes

Le pourcentage de jeunes entrepreneurs dans l’échantillonnage était de 31%, ce qui fait un


total de 126 répondants. La section qui suit décrit les activités de ces 126 entrepreneurs.
Le commerce est la principale activité des jeunes qui s’auto-emploient avec 42%
d’entrepreneurs. En outre, la vente des repas et les activités maraîchères sont fréquentes
(11%). La principale activité à Bamako est le commerce, la vente des repas et la couture
(respectivement : 51%, 12% et 12%).
A Konobougou les activités les plus fréquentes sont : le commerce (56%), la couture (12%) et
la vente des repas (12%). A Ségou, le commerce (50%) et divers services (15%) étaient les
activités les plus pratiquées.
La ville de Niono diffère des autres car 35% de ses entrepreneurs sont des maraîchers. Les
autres activités les plus pratiquées à Niono sont le commerce (25%), la vente des repas (13%),
les salons de beauté et de coiffure (13%).
En termes de poly-activité, 27% des entrepreneurs sont engagés dans plusieurs affaires à la
fois. Parmi les différents sites, Niono avait le taux le plus élevé de poly-activité avec 43%
d’entrepreneurs qui sont engagés dans plusieurs activités, la ville de Ségou avait 30%,
Bamako 22% ; par contre Konobougou n’avait seulement que 8% d’entrepreneurs qui
faisaient, à la fois, plusieurs activités.
Dans l’ensemble, 69% des entrepreneurs disent que l’entreprise qu’ils gèrent actuellement est
leur toute première entreprise. Seulement 31% avaient auparavant possédé des affaires.
Les raisons principales de la fermeture de la première entreprise sont : (i) qu’elle n’était pas
rentable (39%), le manque d’intérêt (16%), (iii) un changement défavorable dans
l’environnement économique (13%) et (iv) un changement dans la situation familiale (10%).
Avant de commencer leur propre business, 69% des entrepreneurs avaient des expériences
antérieures dans les mêmes types d’affaires. La majorité des entrepreneurs a acquis des
expériences en aidant un membre de la famille (61%). En plus, (20%) ont acquis des
expériences à travers des activités antérieures telles que le commerce ou le travail dans les
ateliers d’apprentissage professionnel (13%).
En termes d’appui extérieur dans la gestion des affaires, seulement 36% des entrepreneurs ont
reçu de la part des autres de l’aide pour gérer leurs affaires. Pour 78% de ces cas l’aide venait
des membres de la famille, 12% ont des apprentis, 8% ont des travailleurs permanents. Le
nombre maximum de gens qui aident dans la gestion des affaires était de 8 et ils sont tous les
membres d’une même famille. Le nombre moyen de gens qui aide d’autres à gérer leur affaire
était cependant de 1.8 personne, ce qui indique que la majorité des affaires est gérée
exclusivement par le propriétaire.
Il y a des raisons complexes et multiples qui expliquent pourquoi les jeunes décident de
commencer leur business. Lorsque nous leur demandons les raisons principales d’être
entrepreneur, 51% reconnaissent que c’est pour accumuler de la richesse, 19% disent
compléter le revenu de la famille, 17% disent pouvoir être indépendants, 8% disent que c’est
par manque d’emploi, 4% disent profiter d’une opportunité et 2% disent avoir hérités.
Lorsque nous comparons les quatre différents sites, on peut voir que Bamako a le plus fort
pourcentage de répondants qui disent : « par manque d’emploi », soit 18,5% et à Niono le plus
grand nombre de répondants qui disent « être indépendant » soit 25%. A Ségou, il y a plus
d’entrepreneurs qui ont répondu ; pour « profiter des avantages qu’offrait une opportunité »
soit 20% ou pour compléter le revenu de la famille » soit 35%.
Aux questions relatives à la croissance/prospérité des affaires dans la courte et longue durée,
73% des entrepreneurs disent que présentement le gain est supérieur ou quelque peu supérieur
comparé à leur début. 14% ont répondu que leur croissance est quelque inférieure comparée à
celle du début, 13% disent que c’est pratiquement la même croissance. Ces résultats indiquent
que la majorité des propriétaires d’entreprise voient leur affaire progresser.
En totalité, seulement 25% des entrepreneurs avaient légalement enregistré leur business. Ce
nombre était nettement plus bas à Bamako et à Konobougou. Dans ces villes, il est proche de
12% tandis qu’à Niono presque la moitié des affaires était enregistrée. La raison la plus
évoquée pour expliquer le non enregistrement des affaires était qu’ils en avaient pas besoin
(57,9%). 23,2% ne voulaient pas enregistrer leurs affaires et 8,4% n’avaient simplement pas
les moyens de le faire. Seulement, 2,1% trouvent que c’est trop compliquer. A Bamako,
Konobougou et Ségou, la raison principale d’enregistrement des affaires était que les
entrepreneurs pensaient que c’était leur devoir de le faire. Cependant, à Niono (42%) ne
voulaient, tout simplement pas enregistrer leurs affaires et un grand nombre d’entrepreneurs le
trouvaient trop compliqué (19%).

A la question relative au financement des activités, 35% des entrepreneurs disent que la
source principale de leur capital était leur propre épargne, 24% disent que le capital provenait
des parents, 16% disent qu’ils ont reçu de l’aide de la part de personnes proches de leur
famille et 13% disaient que c’était leur époux/épouse qui leur en donnait. Seulement 3
entrepreneurs avaient reçu des crédits bancaires ou de la part des institutions de la
microfinance. Ces résultats montrent le recours très limité que font les jeunes entrepreneurs
aux banques et aux institutions de la micro-finance pour soutenir leurs entreprises.

Les entrepreneurs qui ont épargné en vue de constituer leur capital de démarrage ont, soit fait
des travaux temporaires (37%), ou mené des affaires dans le passé (36%). 18% ont obtenu ces
fonds en faisant des travaux informels. Cependant, lorsqu’on regarde dans les différents sites,
on voit que c’est seulement à Bamako et à Niono que les entrepreneurs ont pu constituer leur
fonds de départ grâce à des activités antérieures (59% et 69% respectivement). A
Konobougou et à Ségou, aucun entrepreneur n’a constitué son fonds à partir d’activités
antérieures. Ils l’ont fait à partir d’emplois temporaires (80% et 86% respectivement). 28%
des entrepreneurs ont cherché des fonds pour financer leurs affaires après le démarrage.
Konougou a le plus fort pourcentage d’entrepreneurs qui ont cherché des financements pour
leurs affaires (44%) tandis qu’à Bamako seulement 18% l’ont fait.
Les entrepreneurs qui ont cherché des financements avant le démarrage de leurs affaires l’ont
eu soit auprès des membres de leur famille ou de proches parents (32% et 25%
respectivement). En outre, 18% des hommes d’affaire ont eu recours à leur époux/épouse.
Moins de 4% ont eu recours aux coopératives, à des amis ou à des micro-finances. 74% de
ceux qui ont cherché les fonds avant le démarrage de leurs affaires avaient réussi à le faire.
Bamako a le taux le plus bas d’entrepreneurs qui ont réussi à trouver des fonds avec 43% de
succès. A Niono, 83% ont réussi à le faire et à Ségou tous ceux qui ont tenté ont réussi. Ces
résultats montrent que la majorité des entrepreneurs ne cherchent plus de fonds après le
démarrage de leur business et très peu le cherchent auprès des institutions financières.
Section 2 : les indicateurs du cadre fiscal au Mali
2.1- Etat des lieux du cadre incitatif du système fiscal du Mali
Après avoir minutieusement parcouru le Code Générale des Impôts (CGI) et de la loi N°2012-
016/Du 27 février 2012. Cette dernière précise les modalités de mise en œuvre des avantages
fiscaux, il en ressort que le cadre incitatif du système fiscal comporte principalement des
avantages fiscaux en faveur des entrepreneurs réalisant des investissements à valeur ajoutée
dans des secteurs spécifiques ou prioritaires (industriel, touristique, artisanal, élevage, etc.).
Ces avantages sont organisés en incitations communes et spécifiques ; les quels sont accordés
à l’investisseur pendant les phases d’installation et d’exploitation. Les incitations consignées
dans le CGI, quant à elles peuvent directement ou indirectement inciter à l’entrepreneuriat.
Elles ne sont pas toutes des mesures fiscales d’accompagnement à l’implantation des
entreprises nouvelles mais elles peuvent inciter à la création d’entreprise dans les secteurs
prédéfinis par les pouvoirs publics.
2.2- Les incitations communes :
Ces incitations portant aussi bien sur la phase de démarrage du financement de l’entreprise
que pendant son l’exploitation.
2.2.1- Les incitations de la phase d’installation
Les entreprises nouvelles agréées au régime des incitations communes de la loi fixant les
incitations à l’investissement privé en République bénéficient des avantages fiscaux ci-après,
pendant la phase d’installation :
Tableau5 : avantages fiscaux concédés dans la phase d’installation des entreprises
Avantages fiscaux concédés Impôts concernés
2 Au niveau de la fiscalité interne
- exonération des droits d’enregistrement des baux d’immeubles à droits
usage exclusivement professionnel faisant partie intégrante du d’enregistrement
programme d’investissement ;
- exonération des droits de mutation sur l’acquisition des immeubles,
terrains et bâtiments indispensables à la réalisation du programme
d’investissement ;
- exonération des droits d’enregistrement des contrats de fourniture
des équipements et de la construction des immeubles et installations
nécessaires à la réalisation de leur programme d’investissement ;
- exonération des droits d’enregistrement des contrats de concession
- exonération des droits d’enregistrement des actes de création ou
d’augmentation du capital
- exonération de la TVA sur les prestations de services liées à la mise Taxe sur la valeur
en place du projet et provenant de l’étranger ; ajoutée (TVA)
- exonération de la TVA due à l’importation des équipements et
matériels liés au programme d’investissement.
Exonération de la patente pendant la durée de la phase d’installation. Contribution des
patentes
(fiscalité locale)
Contribution des patentes (fiscalité locale)
exonération des taxes et droits de douane sur tous les équipements et Droits de douane
matériels liés au programme d’investissement ;
- enlèvement direct des équipements et matériels liés au programme
d’investissement lors des opérations de dédouanement.
Source : la loi N°2012-016/Du 27 février 2012
2.2.2- Les incitations de la phase d’exploitation
Les entreprises nouvelles et existantes agréées bénéficient pendant la phase d’exploitation des
avantages fiscaux en fonction des critères ci-après :
 Avantages consentis
Les entreprises nouvelles doivent remplir les conditions d’éligibilité ci- dessus pour prétendre
au bénéfice des avantages fiscaux ou aux réductions d’impôts suivants :
Tableau6: avantages fiscaux en faveur des entreprises existantes
Avantages fiscaux et Entreprises nouvelles Entreprises
douaniers Catégorie A Catégorie B Catégorie C existantes
Réduction/ Réduction/ Réduction/
durée durée durée
d’exonération d’exonérations d’exonérations
s
Au niveau de la //////////////////////////////////// ///////////////
fiscalité interne :
- l’impôt sur les sociétés Réduction de Réduction de Réduction de Réduction
ou de l’impôt sur 50 % pendant 50 % pendant 75 % pendant sur la base de
les bénéfices industriels 05 ans 05 ans et de 05 ans et de 50% du montant
et commerciaux; 25 % de la 50 % de la des
sixième à sixième à investissements
dixième année dixième année
- exonération des droits Pendant cinq Pendant cinq Pendant dix X
d’enregistrement (05) ans (05) ans (10)
relatifs aux prêts, ans
emprunts, avances en
compte courant et
cautionnements;
- enregistrement gratis Pendant cinq Pendant dix Pendant dix X
sans perception des (05) ans (10) (10)
droits de timbre gradué ans ans
sur les actes relatifs
à l’augmentation, à la
réduction, au
remboursement et à la
liquidation du capital
social
- droits Réduction de Réduction de Réduction de
d’enregistrement sur les 50 % pendant 50 % 50% pendant
actes de (05) ans pendant (05) (05) ans
transfert de propriété, ans
ou de jouissance
immobilière et de baux /////////////
- de l’impôt sur le Réduction de Réduction de Réduction de
revenu des capitaux 50 % pendant 50 % 50
mobiliers (IRCM) à 05 ans pendant 05 % pendant 05
l’occasion de la ans et de 25 %
distribution de revenus de la sixième à ans et de 25 %
dixième année de la sixième
à
dixième année
- report des déficits Jusqu’au jusqu’au jusqu’au
cinquième cinquième cinquième
exercice exercice exercice
suivant celui suivant celui suivant
de leur de leur celui de leur
survenance survenance survenance
Au niveau de la ////////////////////////////////// ///////////////////
fiscalité de porte
Droit de douane à
l’importation
d’équipements, d’outils,
de pièces de
rechange, de produits Taux réduit Taux réduit de Taux réduit de Taux réduit de
intermédiaires, de de 5% 5% 5%
fournitures et de 5 %
consommables n’ayant
pas
de similaires fabriqués
localement, à
l’exception des droits,
taxes et autres
charges de nature non-
fiscale ayant le
caractère d’une
rémunération de service
Exonération de la TVA //////////////////////////////////////// X
sur l'importation
des équipements et
matériels industriels,
tels qu'annexés à l'avis
conforme du
ministre en charge des
finances
SOURCE : la loi N°2012-016/Du 27 février 2012 en république du Mali

N.B : Ne peuvent bénéficier des avantages fiscaux et douaniers prévus dans le présent arrêté
au titre d’entreprises nouvelles, les entreprises existantes ayant changé de forme juridique ou
de dénomination, même lorsqu’elles justifient d’une nouvelle immatriculation auprès du
registre de commerce et du crédit mobilier.
Au terme de la période d’exonération, l’investisseur est reversé d’office au droit commun.
 Critères d’éligibilité :
 Pour les entreprises nouvelles :
Toute entreprise qui s’engage à réaliser sur une période de cinq (05) ans au plus, des
investissements d’un montant inférieur ou égal à un (01) milliard de francs CFA (catégorie A)
et à satisfaire au moins à l’un des critères ci-après :
- créer pendant la phase d’exploitation au moins un (01) emploi par tranche de vingt
(20) millions d’investissement dans les secteurs industriel, touristique, artisanal, agricole, de
l’élevage et de la pêche.
La catégorie B reprends tous les secteurs de la catégorie A et ajoute le secteur de l’habitat
social, culturel, sportif, sanitaire et éducatifs. La catégorie C quant à elle reprend la catégorie
B et ajoute les secteurs énergétique, de l’habitat social et du transport urbain ;
- générer une activité dont les exportations annuelles représentent au moins 25 % (catégorie A
et B) et 20 % (catégorie C) du chiffre d’affaires hors taxes au cours des cinq premiers
exercices de production dans les secteurs d’activité ci-dessus ;
- utiliser les ressources naturelles nationales à concurrence d’au moins 20 % (catégorie
A) et 25 % (catégorie B et C) de la valeur des intrants dans les secteurs d’activité ci-dessus, à
l’exclusion de la main-d’œuvre, de l’eau, de l’électricité et des télécommunications ;
- générer une augmentation de la valeur ajoutée d’au moins 30 % et de 25 % (catégorie
B et C) dans les secteurs d’activité ci-dessus.
 Pour les entreprises existantes
Les entreprises existantes agréées au régime des incitations communes de la loi fixant les
incitations à l’investissement privé en République du Mali qui procèdent à des
investissements4 dans le cadre de l’extension de leurs capacités de production, du
renouvellement de leur outil de production ou de la transformation de leurs activités,
bénéficient des avantages fiscaux et douaniers lorsque leurs investissements nouveaux visent :
- soit une augmentation de la production des biens ou des services à concurrence d’au
moins 20 % par rapport à la production de l’exercice précédent ;
- soit un accroissement du personnel camerounais à concurrence d’au moins 20 % des
effectifs employés avant la mise en place du projet.
2.2.3- Les incitations spécifiques :
Les entreprises nouvelles et existantes visées précédemment bénéficient d’un crédit d’impôt
sur le revenu pour des opérations réalisées, lorsqu’elles satisfont au moins à l’un des critères
ci-après :
- financement d’infrastructures sportives, culturelles ou sociales ;
- financement d’activités d’intérêt public en zone rurale ;
- recrutement d’au moins cinq (05) jeunes diplômés de l’enseignement supérieur par an ;
Le montant du crédit d’impôt visé précédemment est équivalant :
- à 25 % de l’impôt correspondant au montant des investissements réalisés, pour le
financement d’infrastructures sportives, culturelles ou sociales et d’activités d’intérêt public
en zone rurale ou de lutte contre la pollution ;
- au montant des charges patronales versées par l’entreprise au cours de l’exercice, pour les
diplômés de l’enseignement supérieur embauchés.
En sus des incitations communes ci-dessus, les investissements dans les secteurs prioritaires
ci-après bénéficient également d’allègements fiscaux et douaniers spécifiques : agriculture,
pêche/élevage, agro-industrie, tourisme, loisirs et artisanat, habitat et du logement social,
industries manufacturières, industrie lourde de fabrication de matériaux de constructions et de
la sidérurgie, industrie pharmaceutique ; énergie et de l’eau.
Les investissements dans ces secteurs par les entreprises visées précédemment dans les
dispositions communes bénéficient des avantages fiscaux et douaniers spécifiques ci-après
pendant la durée de la phase d’installation qui ne peut excéder cinq (05) ans :
- exonération de TVA sur les intérêts sur les emprunts locaux ou extérieurs relatifs au
programme d’investissement.
- exonération de la taxe foncière sur les immeubles bâtis ou non, faisant partie du site dédié à
l’unité de transformation et de tous prolongements immobiliers par destination ;
4
Les investissements nouveaux doivent être réalisés sur une période de cinq (05) ans dans les secteurs
industriel, touristique, artisanal, culturel, sportif, sanitaire, éducatif, énergétique, agricole, de l'élevage et de la
pêche, de l'habitat social et du transport urbain
- enlèvement direct à la demande de l’investisseur des équipements et matériels destinés à la
réalisation de l’investissement spécifique à l’objectif prioritaire.
2.2.4- Les incitations du CGI avec effet indirect sur l’entrepreneuriat
Il s’agit des allègements fiscaux dont jouit l’entrepreneur à l’installation et pendant le
fonctionnement de son entreprise. Ces avantages sont susceptibles de motiver l’entrepreneur
dans sa décision de création d’entreprise ou une entreprise existante à diversifier son
portefeuille d’activité. Il s’agit que l'Etat s'engage à instaurer et à maintenir un environnement
favorable aux investisseurs dont les projets sont agréés au présent code.
Les investisseurs jouissant des avantages prévus par la présente loi bénéficieront de toute
nouvelle mesure législative ou réglementaire plus avantageuse qui serait adoptée
postérieurement à la publication de la présente loi. Toutefois, l'option pour toute mesure
nouvelle vaut pour l'ensemble des dispositions objet de la loi ou de la réglementation qui
contient la mesure nouvelle jugée plus avantageuse.
2.2.5- Des mesures relatives à l’entreprenariat des jeunes
Selon l’article 18 de la Loi N° 2012-016 / Du 27 Fev 2012, L’entrepreneur peut bénéficier de
la souplesse fiscale (exonération des charges fiscales et patronales sur les salaires versés à des
jeunes, à l’exception des charges sociales) s’il recrute dans le cadre de la nouvelle entreprise
les jeunes diplômés de moins de 35 ans. L’entrepreneur lié à une création d'activité nouvelle
ou au développement d'activité existante dont le régime A (12 500 000 à 250 000 000fcfa), il
bénéficie automatiquement des avantages suivants:
- Exonération, pendant la durée de la réalisation (phase d'investissement) du programme
agréé fixée à trois (3) ans, des droits et taxes…
- Exonération, pendant la durée de la phase d'investissement du programme agréé fixée à
trois (3) ans, de la retenue IBIC (Impôt sur les Bénéfices Industriels et Commerciaux) et de la
retenue TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) sur toutes prestations d'assistance technique et de
consultance.
- Réduction du taux de l'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux et de l'impôt sur
les sociétés (IBIC -IS) à 25% sur sept (7) ans non renouvelables.
2.2.5.1- Les Mesures relatives à la promotion du secteur agricole

Les entreprises ayant pour activités de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, bénéficient


des avantages fiscaux ci-après :
- exonération des charges fiscales et patronales sur les salaires versés aux ouvriers agricoles
saisonniers par les exploitants individuels ;
- exonération de la TVA sur l’achat des pesticides, des engrais et des intrants utilisés par les
producteurs, ainsi que des équipements et matériels de l’agriculture, de l’élevage et de la
pêche figurant à l’annexe du présent titre ;
- exonération des droits d’enregistrement des mutations de terrains affectés à l’agriculture, à
l’élevage et à la pêche ;
- exonération des droits d’enregistrement des conventions de prêts destinées au financement
des activités agricoles, de l’élevage et à la pêche ;

2.2.5.2- Des mesures relatives à la promotion du secteur boursier

Les sociétés qui procèdent à l’admission de leurs actions ordinaires à la cote de la bourse du
Mali bénéficient pendant 3 ans de l’application des taux réduits d’impôt sur les Sociétés de 20
% ; 25 ; 28% au lieu de 33 % en fonction du type d’opérations boursières.
En outre, les sociétés qui émettent des titres sur le marché obligataire de la bourse du Mali
bénéficient de l’application d’un taux réduit d’impôt sur les sociétés de 30 % pendant trois (3)
ans, à compter de l’année d’émission.
Tableau7 : Évaluation du fardeau fiscal pour une société (en F CFA et en pourcentage)5

Calcul de l’impôt Avant la réforme Après la réforme


Salaire annuel 2 400 000 2 400 000
IGR 358 585
ITS 306 315
Impôt sur le revenu 358 585 306 315
Revenu disponible 2 014 415 2 093 685
TVA-TPS (15%) 153 106
TVA (18%) 188 432
Taxe à la consommation 153 106 188 432
Revenu disponible après 1 888 309 1 905 253
taxation du revenu et de la
consommation
Écart 16 944
Source : PAMORI, Vue d’ensemble sur la fiscalité et l’économie maliennes actuelles,

Tel qu’il a été mentionné dans l’étude Analyse législative et administrative de la réforme
fiscale au Mali, à la suite de la réforme, l’IGR a été remplacé par l’impôt sur les traitements et
5
Source : Analyse financière des réformes fiscales au Mali
salaires alors que l’application de la TVA a été élargie et son taux a été majoré. Ce
changement semble amoindrir le fardeau fiscal d’un particulier, puisque, dans cet exemple, le
contribuable paie 52 271 F CFA en moins à l’impôt sur le revenu, mais paie 32 326 F CFA en
plus à la TVA, pour une réduction de son fardeau fiscal global de 16 944 F CFA.

Et enfin, la fiscalité malienne offre une dépendance aux grandes entreprises qui s’annoncent
comme suite. La dépendance d’un gouvernement relativement à la rentabilité d’un nombre
restreint d’entreprises, puisqu’il n’est pas souhaitable que les recettes de l’État fluctuent en
fonction des performances financières de celles-ci. L’indice démontre le niveau de
vulnérabilité du gouvernement par rapport à ces dernières. Pour déterminer cet indice, il faut
additionner l’impôt des sociétés et l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux payés
par les dix plus grandes entreprises (en termes de recettes).

Ensuite, il suffit d’observer quel est le pourcentage du total des recettes générées par
l’IS/IBIC qui a été acquitté par ces grandes entreprises.

2.2.6- LE Mali EST-IL VRAIMENT ENTREPRENEURIAL ?


Le taux de l’activité entrepreneuriale au Mali est de 3,44% (14,6% ayant une économie
similaire) chose qui confirme que le Mali a un grand retard à rattraper en matière de création
d’entreprise. Cette situation reluisante s’explique par le fait qu’avec un potentiel important
d’entreprendre qui est 30% de la population active, il y a un très faible nombre
d’entrepreneurs actifs et cela revient à une raison d’ordre culturel et comportemental vis-à-vis
l’entrepreneuriat.
La même étude, ressort que les chefs d’entreprises maliens sont très peu nombreux à inscrire
leurs sociétés dans une stratégie d’innovation orientée produit et/ou marché. D’autant plus
qu’ils se démarquent par une faible propension à s’ouvrir sur le marché international et à créer
des emplois.
Comme le goût du risque et l’esprit d’entreprendre sont indissociables, l’appréhension de
l’échec ne laisse pas de marge de manœuvre à l’expérimentation, à l’initiative, aux essais et
aux erreurs de parcours, ainsi, l’étude montre que 41% des maliens ont peur de s’engager
dans une aventure entrepreneuriale.
2.2.7- Conclusion

Cette étude montre que selon les enquêtes mènent et la recherche personnelle que l’effet du
cadre fiscal peut ne pas être un frein à l’entrepreneuriat des jeunes au Mali.
A l’instar d’une appréhension purement utilitariste ou déontologique qui se justifie aussi, la
faiblesse relative du taux d’accès et de montant global des crédits des jeunes pose une
question éthique. Cette différence peut créer des sentiments d’injustice chez les jeunes, surtout
lorsque ces derniers ont une volonté de faire quelque chose. L’accès au microcrédit, par la
valeur qu’il génère, peut amener les jeunes à mieux s’intégrer dans la société en se lançant
dans des activités luttant ainsi contre l’exclusion et certains problèmes de société.

A l’instar d’une volonté indéniable affichée par les jeunes pour entreprendre, l’amélioration
de leurs conditions d’accès aux sources de financement s’impose afin de valoriser le potentiel
productif qui participerait à la sortie de la crise que connait le Mali.

En d’autres termes, la présente étude illustre bien une amélioration appréciable de la situation
financière globale du pays. D’une part, les recettes fiscales, la pression fiscale ainsi que la
mobilisation des recettes de sources intérieures ont augmenté. D’autre part, le ratio
d’endettement et la dépendance aux bailleurs de fonds ont diminué. Aussi, il semble que les
réformes fiscales ont permis d’améliorer l’efficience du système fiscal malien, car tous les
indicateurs fiscaux analysés ont évolué positivement. À cet égard, l’augmentation des recettes
fiscales ne découle pas d’une dépendance accrue auprès des grandes entreprises, mais d’un
élargissement du nombre de contribuables.

En outre, les résultats d’une telle recherche à attendre en termes de politiques sont, d’une part,
l’identification des domaines d’activités dans lesquelles les jeunes seraient aussi bien sinon
plus performants que les adultes, et d’autre part, la nécessité d’un ciblage approprié et la mise
en œuvre de politique d’emploi permettant de pérenniser la performance globale de ces
activités via le développement par exemple de modules de formations en gestion, des
opportunités en matière stage de formation/perfectionnement dans les entreprises
performantes, des mesures d’accompagnement des jeunes notamment dans le secteur agricole,
où ils apparaissent d’emblée moins performants.

Tout cela a un coût et nécessite dans le cadre des politiques de l’emploi une forte implication
des pouvoirs publics et des partenaires techniques. Sans pour autant être un véritable
handicap, une des limites du papier est la simplicité de l’analyse par rapport à un problème
qui reste complexe. L’analyse doit être complétée en s’intéressant à l’identification des
facteurs (socioéconomiques, démographiques, et politiques, ...) qui pourraient influencer à la
fois l’effet du cadre fiscal et l’entrepreneuriat des jeunes au Mali.
Introduction
CADRE THEORIQUE
Chapitre1 : les approches théoriques
Section 1 : revue théorique
1.1- L’impact des mécanismes fiscaux sur L’Entrepreneuriat/Investissement
1.2- Le système fiscal malien
1.3- La fiscalité directe
1.3.1- L’impôt sur les sociétés et sur les bénéfices industriels et commerciaux
1.3.2- La fiscalité foncière
1.4- Le code des investissements
1.4.1- Clause de stabilité
1.4.2- Procédure d’agrément
1.4.3- Conditions d’agrément
1.5- La fiscalité indirecte
Section 2 : approches empirique
2.1. les faits empiriques du cadre fiscal et l’entrepreneuriat des jeunes
2.2. Les effets fiscaux et l’entreprenariat des jeunes au Mali
CHAPITREII : Méthodologie de rechercher et les données utilisées
Section 1 : la démarche méthodologique de la recherche
1.1- La spécification des individus concernés par cette étude
1.2- Les faiblesses des différentes méthodes
1.2.1- Quelques faiblesses de la méthode quantitative
1.2.2- Quelques faiblesses de la méthode qualitative
1.3- Le choix des caractères
Section 2 : les données utilisées et l’échantillonnage
2.1- les données utilisées
2.2 La zone d’enquête
2.2.2 Description de la zone
2.2.2 Echantillonnage
CADRE EMPIRIQUE
CHAPITRE I : LE LIEN FONCTIONNEL ENTRE LE CADRE FISCAL ET
L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES AU MALI
SECTION 1 : Les impôts et taxes lies au fonctionnement de l’entreprise
1.1- Les indicateurs du cadre fiscal
1.1.1- Impôt sur les sociétés (IS)
1.1.2- Base imposable :
1.1.3- Taxe sur la valeur ajoutée
1.2. L’ENTREPRENEURIAT AU MALI :
1.2.1- UN APERÇU SUR L’ENTREPRENEURIAT AU MALI
1.2.2 ENTREPRENEURIAT DES JEUNES AU MALI
1.2.3 L’ÉVOLUTION DE L’ENTREPRENEURIAT :
SECTION 2 : LE FINANCEMENT DE L’ENTREPRENEURIAT
2.1. LE GRAND POINT VULNERABLE (LE FINANCEMENT)
2.2- Soutien de l’ordre public à l’entrepreneuriat
2.3- Analyser l’effet du cadre fiscal sur l’entrepreneuriat des jeunes au Mali :
CHAPITRE II : LES RESULTATS, DISCUSSIONS ET CONCLUSION
Section 1 : les caractéristiques de l’entrepreneuriat des jeunes
1.1- Le statut d’emploi des jeunes
1.2- Entreprenariat des jeunes
Section 2 : les indicateurs du cadre fiscal au Mali
2.1- Etat des lieux du cadre incitatif du système fiscal du Mali
2.2- Les incitations communes :
2.2.1- Les incitations de la phase d’installation
2.2.2- Les incitations de la phase d’exploitation
2.2.3- Les incitations spécifiques :
2.2.4- Les incitations du CGI avec effet indirect sur l’entrepreneuriat
2.2.5- Des mesures relatives à l’entreprenariat des jeunes
2.2.6- LE Mali EST-IL VRAIMENT ENTREPRENEURIAL ?
2.2.7- Conclusion
SIGLES ET ABREVIATIONS

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

CSRP : Cadre Stratégique pour la Croissant et la Reduction de la Pauvreté

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

CEDEAO : Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest

UMEOA : Union Monétaire Economique Ouest Africaine

PDSL : Pays en Développement Sans Littoral

INSTAT : Institut National de la Statistique

MNT : Mesures Non Tarifaires

IDH : Indice du Développement Humain

CGI : Code Général des Impôts

FMI : Fonds Monétaire International

BM : Banque Mondiale

PPTE : Pays Pauvres Très Endettes

USAID: United States Agency for International Development

API : Agence de Promotion d’Investissement

IMF : Impôt Minimum Forfaitaire

APEJ : Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes

ANPE : Agence National Pour l’Emploi

DREFP : Direction Régionale de l’Emploi et la Formation Professionnelle

DGI : Direction General des Impôts

GAR : Gestion Axée sur le Résultat

CSREDD : Cadre Stratégique pour la Relance Economique et le Développement Durable

SA : Sociétés Anonyme

SARL : Sociétés A Responsabilité Limitée

PROCEJ : Projet de développement de Compétences et Emplois des Jeunes

BTP : Bâtiment Travaux Pratiques

CNPM : Conseil National du Patronat du Mali

REAO : Réseau de l’Entreprise en Afrique de l’Ouest


FEJE : Forum Economique des Jeunes Entrepreneurs

EPEC : Environnement Propice pour l’Entrepreneuriat de Croissance

PME /PMI : Petite et Moyenne Entreprises / Petite et Moyenne Industries

PIB : Produit Intérieur Brut

IS : Impôts sur les Sociétés

TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée

CA : Chiffre d’Affaires
BIBLIOGRAPHIE

Blanchflower, David G. and Oswald, Andrew J., Hypertension and Happiness Across Nations
(February 2007). IZA Discussion Paper No. 2633, Available at SSRN:

Avouyi Dovi Revue d'économie industrielle (1 publication en 1987)

Dougnon, I. (2011) “Child Traffiking or Labor Migration? An historical perspective from Dogon
Country”, Humanity: An International Journal of Human Rights, humanitarianism, and Development,
Volume 2, Number 1, pp: 85-105

GIBB A.A ‘’ the enterprise culture and education. Understanding Enterprise Education and its links with
Small Business, international small business journal mars 1992 p. 20-23
LISTES DES TABLEAUX
TABLEAU1 : Indicateurs sélectionnés

TABLEAU2 : Taille de l’échantillon et des localités sélectionnés dans chaque site

TABLEAU3 : Typologie de l’entrepreneuriat

TABLEAU4 : Emploi par sexe

TABLEAU5 : Avantagés fiscaux concédés dans la phase d’installation des entreprises

TABLEAU6 : Avantagés fiscaux en faveur des entreprises existantes

TABLEAU7 : Evaluation du fardeau fiscal pour une société (en F CFA et en pourcentage)
LISTES DES FIGURES
FIGURE1 : Les activités des répondants au questionnaire dans les quatre sites

FIGURE2 : Les statuts d’occupations dans les quatre sites

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