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L'antiquité classique

Jan Maarten Bremer, Hamartia. Tragic Error in the Poetics of


Aristotle and in Greek Tragedy
Edouard des Places

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des Places Edouard. Jan Maarten Bremer, Hamartia. Tragic Error in the Poetics of Aristotle and in Greek Tragedy. In:
L'antiquité classique, Tome 38, fasc. 2, 1969. pp. 548-549;

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publique, X, 597 c 4^5, p. 113 ; Cratyle, 383 sv., pp. 135-136). Les
en -f??? forment une classe expressive (pp. 143-153) ; on pouvait
insister sur les nuances qui séparent s?µf??? et s???e??? (pp. 149-
150). Le chapitre consacré aux «concepts voisins» (pp. 156-228)
compare f?s?? aux termes apparentés ou parfois opposés ???es?? (pp.
158-164), ??s?a (pp. 164-175), ?d?a, e?d??, ?????, µ??f? (pp. 175-
191), d??aµ?? (pp. 191-196), ????s?? (pp. 196-205), a?t?a (pp. 205-207),
t???? (pp. 207-215), ??µ?? (pp. 215-219 ; ces quatre pages n'épuisent
pas un problème qui revient constamment depuis un quart de siècle !),
t??f? (pp. 219-228). Pour récapituler les «aspects» si variés de la
et chaque section se terminait déjà par un résumé, un schéma
ingénieux groupe autour de la racine ses principaux développements
et voisinages (p. 238). ha. synopsis finale reprend l'histoire de la notion
avant Platon (pp. 285-291) et chez Platon (pp. 291-305).
Edouard des Places.
Jan Maarten Bremer, Hamartia. Tragic Error in the Poetics of
Aristotle and in Greek Tragedy. Amsterdam, Hakkert, 1969. 1 vol.
16,5 ? 24 cm, xx-214 pp.
J. M. Bremer a voulu consacrer un ouvrage d'ensemble à ces trois
questions: 1) quel est le sens exact de la formule d?' ?µa?t?a? t???
chez Aristote, Poétique, 1453 a 10 ? 2) comment a-t-elle été comprise
au cours des âges ? 3) l'idée qu'elle implique se vérifie -t-elle dans la
tragédie grecque? (cf. p. 195) ; pour y répondre, il discute le ch. 13
de la Poétique et un certain nombre de tragédies. Disons tout de suite
qu'il a parfaitement atteint son but. Il met de la clarté dans un sujet
assez embrouillé et montre que Vhamartia de la définition
suppose toujours la présence de Vatè, « cet esprit d'imprudence
et d'erreur» qui frappe tant de héros tragiques ; par suite, quelques
pièces seulement répondent en plénitude à la définition. Après une
brève introduction (I, pp. 1-3), le ch. II (pp. 4-64) examine
a) le contexte du passage sur Vhamartia (pp. 4-12) ; b) le texte
de ce passage (pp. 13-24) : le mot est synonyme du sphalma que suppose
?esfa?µ???? de Platon, République, III, 396 d 3 (p. 16 ; analyse d'Éth,
Nicom. III 1 et V 8 pp. 16-20) ; c) la sémantique cYhamartia et des mots
apparentés (pp. 24-60 ; classement des cas, à l'époque archaïque, puis
au ve et au rve siècle) ; cette enquête complète celles qui l'ont précér
dée, en particulier les articles de O. Hey au t. 83 du Philologus (1928),
mais ignore un travail semblable de J. Dumortier dans les Mélanges
de science religieuse (XVI, 1959, pp. 5-20 ; XVII, 1960, pp. 5-39); d)
conclusions : hamartia est « erreur tragique», et non faiblesse morale ou
défaut de caractère, ni non plus « faute », comme l'ont comprise la
plupart des critiques, du xvue siècle français jusqu'à nos jours (ch.
III, pp. 65-98) ; mais la Renaissance italienne avait entrevu la vraie
notion (p. 71). Le ch. IV (Atè et hamartia, pp. 99-134) part du lien
entre Vhamartia d'Aristote (« mauvaise action commise- par ignorance*
qui entraîne une suite. d'événements jusqu'au désastre final ») et Vatè
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homérique (p. 99) : on trouve l'une et l'autre chez Patrocle (p. 103),
Hector (pp. 104-105), Agamemnon (pp. 105-109), Achille (pp. 109-
110) ; elles aboutissent au même résultat par des voies différentes ; mais
Aristote ne s'occupera plus des dieux (p. 111 ; la note 12 de la p. 102,
sur ??s??, ne fait pas état du Lexicon des «frühgriechischen Epos, c. 9-12).
Le théâtre d'Eschyle (pp. 118-134) ne se prête guère à la définition
d'Aristote ; c'est Vatè qui le domine, surtout dans les Perses (pp. 118-
123) et YOrestie (pp. 123-130). Au contraire Sophocle (ch. V, pp.
135-172) fournit les meilleurs exemples a'hamartia ; dans les Trachi-
niennes, la notion s'applique à l'action de Déjanire, mais reste
liée à l'intervention trompeuse des dieux (pp. 145-153) ; dipe,
doublement sujet à Vhamartia, par son obstination à rechercher le
meurtrier comme par ses erreurs anciennes, parricide et inceste,
l'est plus encore à Vatè (pp.. 153-165) ; dans Antigone, c'est Vatè de Créon
qui amène sa chute, et l'héroïne n'est que la victime de. cette atè, sans
aucune hamartia personnelle (pp. 139-145) ; dans Ajax (pp. 135-139),
Vhamartia n'a de sens qu'intégrée à Vatè ; Electre et Philoçtète n'ont pas
plus cY hamartia au sens strict que d'até concomitante. Chez Euripide
(VI, pp. 173-194), trois personnages surtout sont atteints des deux
maux : Hippolyte (pp. 175-179), Héraclès (pp. 179-183), le Penthée des
Bacchantes (pp. 183-186). Leur dénouement heureux met à part les
pièces à reconnaissance : Electre, Iphigénie en Tauride, Ion, Hélène (pp.
186-192) ; un appendice examine rapidement les tragédies perdues (pp.
198-204).
En somme (conclusion du ch. VI, pp. 192-194), la définition de
la tragédie chez Aristote s'applique à certains caractères de V Iliade,
au Xerxès des Perses ; chez Sophocle, à Ajax, Déjanire et dipe;
chez Euripide, à Hippolyte (et Thésée), Héraclès, Penthée ; elle ne se
justifie pleinement qu'à condition de faire sa part à Vatè.
Edouard des Places.
L. J. Potts, Aristotle on the Art of Fiction. An English
of Aristotle's Poetics with an introductory Essay and
Notes. Cambridge, University Press, 1968. 1 brochure
12 ? -1-9 cm, 94 pp. (GAM. 551,) Prix : 7s.

Ce petit livre est la réimpression, sous forme de «paperback», d'une


traduction de la Poétique d'Aristote due à L. J. Potts et parue pour
la première fois en 1953, puis rééditée en 1959. Le traducteur veut
donner au lecteur anglais qui s'intéresse aux théories littéraires, mais
ne sait pas le grec, une représentation aussi fidèle que possible du
traité. Dans une brève introduction, il s'attache d'abord à
l'influence que la Poétique a exercée sur la littérature anglaise,
puis il souligne l'importance des concepts d'imitation et de mythe dans
la conception aristotélicienne de la composition littéraire. Il n'hésite
pas à prendre position dans les problèmes de critique textuelle: «a
translator must believe m tile text he is translating». Malheureuse-

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