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A.

INFARCTUS CAROTIDIEN – Territoire profond : syndrome thalamique (voir infra)

 Carotide : syndrome optico-pyramidal avec cécité monoculaire homolatérale  Thalamique (territoire profond)
à l’occlusion (artère ophtalmique) et hémiplégie controlatérale. – Trouble sensitifs à tous les modes de l’hémicorps controlatéral avec parfois hy-
perpathie (syndrome de Déjerine-Rousseau).
 Sylvien superficiel (convexité frontale et pariétale ascendante) – Signes cérébelleux dans le même territoire
– Hémiplégie controlatérale à prédominance brachio-faciale + troubles sensitifs – Syndrome de Claude Bernard-Horner
dans le territoire paralysé
– Hémianopsie latérale homonyme (HLH) souvent incomplète
 Atteinte bilatérale
– Si hémisphère majeur ou dominant (gauche) : aphasie motrice de Broca si at- – Cécité corticale (réflexe photomoteur conservé)
teinte frontale (infarctus antérieur) ; aphasie de compréhension de Wernicke si – Troubles mnésiques, syndrome de Korsakoff (atteinte bilatérale de la face in-
infarctus postérieur (atteinte temporale). Apraxie (atteinte pariétale) ; syndrome terne des lobes temporaux). Prosopagnosie (méconnaissance des visages).
de Gerstmann (atteinte pariétale postérieure) associant acalculie, agraphie, agno-
NB : atteinte du noyau sous-thalamique (cors de Luys)  hémiballisme controla-
sie des doigts et non distinction gauche droite.
téral.
– Si hémisphère mineur  syndrome d’Anton-Babinski : anosognosie (ne recon-
naît pas son trouble) ; hémiasomatognosie (ne reconnaît pas son hémicorps para-  Tronc cérébral (syndromes alternes)
lysé) ; indifférence (anosodiaphorie) 1- Bulbaire : Syndrome de Wallenberg
– C’est un trouble alterne sensitif du TC (sans hémiplégie) par infarctus de la
 Sylvien profond (capsule interne)
partie latérale du bulbe rétro-olivaire irriguée par l’artère de la fossette latérale du
– Hémiplégie massive proportionnelle
bulbe
– Hémianesthésie inconstante ; pas d’HLH
– Apparition brutale d’un grand vertige avec troubles de l’équilibre + céphalées
 Sylvien total postérieures + vomissement
– Hémiplégie proportionnelle + hémianesthésie massive + HLH (aphasie globale – du côté de la lésion : paralysie des nerfs IX et X (troubles de la phonation et de
si hémisphère dominant) la déglutition) ; hémisyndrome cérébelleux ; syndrome vestibulaire avec nystag-
– Déviation conjuguée de la tête et des yeux vers la lésion (atteinte de l’aire ocu - mus rotatoire ; atteinte du V (anesthésié thermo-algique de la l’hémiface) ; syn-
lo-céphalogyre frontal)  drome de Claude Bernard-Horner
– du côté opposé : anesthésie thermo-algique de l’hémicorps avec respect de la
NB : si infarctus sylvien bilatéral  syndrome pseudobulbaire
sensibilité profonde.
 Cérébrale antérieure 2- Pédoncules (mésencéphale) Syndrome de Weber
– Hémiplégie à prédominance crurale controlatérale « monoplégie crurale » (at- Paralysie du III homolatérale + hémiplégie controlatérale
teinte du lobule paracentral) 3- Protubérance : Syndrome de Millard-Gübler
– Troubles sensitifs de l’hémicorps controlatéral prédominant au membre infé- Paralysie du VII homolatérale + hémiplégie de l’hémicorps controlatéral
rieur
– Apraxie idéomotrice NB : Locked-in syndrome
– Syndrome frontal (grasping reflex) – Infarctus bilatéral du pied de la protubérance
– Si bilatéral et complet : mutisme akinétique. – Quadriplégie + diplégie faciale. Les seuls mouvements possibles sont la verti-
calité des yeux et mouvements des paupières (le seul geste strictement pédoncu -
 Choroïdienne antérieur
laire  mouvement des paupière par le III).
Hémiplégie massive et proportionnelle (bras postérieur de la capsule interne)
avec hémianesthésie inconstante ; HLH inconstante ; sans aphasie.

ACCIDENT ISCHÉMIQUE TRANSITOIRE (AIT)


B. INFARCTUS VERTÉBRO-BASILAIRE
Perte focale de la fonction cérébrale ou rétinienne durant moins de 24
 Cérébral postérieur
heures.
– Territoire superficiel : HLH souvent isolé avec ou sans alexie ou agnosie vi-
suelle (hémisphère majeur) ou prosopagnosie (HS mineur).
 AIT carotidien : ils peuvent donner 4 type de déficits : – Hémiparésie + ataxie : atteinte pyramidale et de la voie corticocérébel-
– Cécité monoculaire transitoire (amaurose fugace) traduit une ischémie leuse soit par une lacune de la couronne rayonnante (substance blanche
dans le territoire de l’artère ophtalmique, branche de la carotide interne. hémisphérique) ou une lacune protubérantielle.
– Aphasie en cas d’atteinte de l’hémisphère dominant L’état lacunaire (lacunes multiples) est responsable d’un syndrome pseu-
– Déficit moteur (le déficit brachio-faciale est très évocateur d’une atteinte do-bulbaire associant ; trouble de la phonation et de la déglutition + rires
carotidienne) et/ouTroubles sensitifs et pleurs spasmodiques. Signes souvent présents : syndrome pyramidal
NB : le syndrome optico-pyramidal est pathognomonique d’une atteinte bilatéral + marche à petit pas ; troubles sphinctériens ; démence vascu-
carotidienne et associe : une cécité monoculaire homolatérale et une hé- laire.
miplégie controlatérale.
 AIT vertébro-basilaires : drops-attacks ; déficit sensitivo-moteur bilaté- AVC PAR THROMBOSE VEINEUSE
ral (+++) ou à bascule ; troubles de l’équilibre (ataxie cérébelleuse) ; – Surtout thrombose du sinus longitudinal supérieur (otite, sinusite, sta-
troubles visuels (HLH si ischémie occipitale unilatérale ; cécité corticale si phylococcie maligne de la face)
ischémie bilatérale). Autres (diplopie, vertige, dysarthrie, lipothymie). – Tableau d’HIC : céphalée + vomissements + œdème papillaire et
troubles de la conscience
Remarque – Signes focaux : infarctus cérébral ne correspondant pas à un territoire
– Dextro systématique devant tout signe neurologique brutal artériel, fréquemment hémorragique, unilatéral ou bilatéral ; hémiplégie à
– Le scanner cérébral est systématique (diagnostic différentiel : tumeurs bascule (très évocatrice)
cérébrales) – Crises comitiales

LACUNES CÉRÉBRALES TRAITEMENT


Quatre tableaux neurologiques sont évocateurs de lacunes : – Aspirine à la phase aiguë : 100 à 1000 mg/j en IV. Effet bénéfique sur la
– Hémiplégie motrice pure (capsule interne) mortalité et l’handicap ; réduit les risques de récidives.
– Paresthésie ou hypoesthésie d’un hémicorps ou à prédominance cheiro- – Anticoagulants : après avoir éliminer une hémorragie (scanner systé-
orale : lacune thalamique matique). Héparine (300 à 500 UI/kg/j) ou HBPM 2 injections sc/j.
– Dysarthrie + main malhabile (pied de la protubérance)  Indications : AIT à répétition (syndrome de menace), cardiopathie

emboligène, dissection des artères cérébrales ; thrombophlébite céré-


brale.
CI : AVC massif ; troubles de la conscience ; personne très âgée ; HTA
 Les deux systèmes communiquent par les artères communicantes posté-
mal contrôlée rieures. L’artère communicante antérieure assure la communication entre
 Les AVK au long cours sont indiqués en cas de cardiopathie emboli- les systèmes carotides droits et gauche.
gène ou de thrombophlébite cérébrale.
– Thrombolyse : rt-PA (Actilyse) en IV pour les AVC ischémiques de Physiologie : le débit sanguin cérébral est en moyenne de 50 mL/min/
moins de 3 heures 100g de cerveau. Le débit est régulé grâce aux capacités de vasodilatation
– La TA artérielle s’élève fréquemment au stade initiale de l’AVC. En cas et de vasoconstriction des artères cérébrales constituant une véritable ré-
de TA très élevée (systolique > 220 ou diastolique > 120) et/ou de retentis- serve sanguine cérébrale. L’extraction d’oxygène du sang par le cerveau
sement cardiaque ou rénale  baisse progressive de la TA peut augmenter si nécessité.
– Kinésithérapie précoce

Rappel anatomique
La vascularisation de l’encéphale est assurée par 4 artères : 2 carotides in-
terne et 2 artères vertébrales. C’est une circulation protégée car les 4 ar-
tères viennent s’unir pour former un cercle anastomotique (polygone de
Willis). L’occlusion de l’une de ces artères peut théoriquement n’avoir au-
cune conséquence pour le cerveau.
Les artères vertébrales s’unissent pour former le tronc basilaire et ir-
riguent le tronc cérébral, le cervelet et les lobes occipito-temporaux. Les
branches de division du système vertébro-basilaire sont : les artères spi-
nales antérieures, les artères cérébelleuses et les artères cérébrales posté-
rieures.
Le système carotide à pour principales branches de division : l’artère cho-
roïdienne antérieure, l’artère ophtalmique, l’artère cérébrale antérieure,
l’artère cérébrale moyenne.

AVC HÉMORRAGIQUE

A. Tableaux cliniques – Le pronostic fonctionnel est en générale meilleur que celui des AVC is-
 Hémorragie capsulo-lenticulaire (hématome profond des NGC) chémiques
– Début brutal avec céphalées et rapidement des troubles de la – Le risque de comitialité secondaire est plus élevé
conscience ; Hémiplégie + déviation conjuguée de la tête et des yeux vers
la lésion D. Traitement
– Une inondation ventriculaire peut survenir caractérisée par : hyperto- – Contrôle de la tension artérielle sans la faire chuter brutalement car
nie généralisée, crises convulsives, signes de décérébration risque d’aggravation : nicardipine (1 à 5 mg/heure)
– Un tableau plus progressif et moins grave peut se voir avec : obnubila- – Mesures antioedémateuses : position ½-assise, restriction hydrique, hy-
tion transitoire, hémiplégie capsulaire, hémianesthésie et HLH. pocapnie en cas de ventilation artificielle, les corticoïdes sont sans intérêt,
– Une atteinte thalamique est suspectée devant : la prédominance des le mannitol à 20% avec relais par le glycérol.
troubles sensitifs, un CBH homolatéral et une skew déviation (déviation – Traitement anti-comitial : si crises convulsives  benzodiazépine
des yeux vers le bas et en dedans). – Traitement chirurgical : déviation externe du LCR en cas d’hydrocépha-
lie aiguë ; évacuation d’un hématome cérébelleux compressif ; traitement
 Hémorragie du carrefour curatif d’une malformation vasculaire.
– Hémiplégie et troubles sensitifs + HLH + aphasie de type Wernicke (si
hémisphère dominant) ou anosognosie et négligence (si hémisphère mi-
neur)
– Evolution caractéristique en 3 temps : déficit + céphalées installés bruta-
lement  régression des troubles en quelques heures (ou jours !)  ag-
gravation secondaire par HIC (œdème autour de l’hématome).

 Hémorragie du cervelet
– Début brutal par un grand vertige avec impossibilité de tenir debout ;
céphalées postérieures et vomissements
– Syndrome cérébelleux ; nystagmus ; atteintes des nerfs crâniens (VI, VII
surtout).
– Risque : de compression du TC ; de blocage de l’aqueduc de Sylvius 
hydrocéphalie aiguë ; engagement des amygdales cérébelleuses par le
trou occipital.

B. Etiologies
– HTA : la cause la plus fréquente
– Etiologie malformative : doit être suspectée si sujet < 50 ans, non hyper-
tendu, siège inhabituel de l’hémorragie (lobaire, superficiel) ; prise de
contraste précoce et intense ;  une IRM et éventuellement une artério-
graphie sont indiquées.

C. Pronostic
– La mortalité est plus élevée que dans l’AVC ischémique

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