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COURS MAGISTRAL

Elément « Droit des Affaires & Entrepreneuriat »

Professeur Fatima Zahra OUASSOU – PH

Droit Privé

Module 5 « Entreprises et Environnement Juridique »

Semestre 2

Filière Diplôme Universitaire de Technologie (DUT)

Génie Civil

Année Universitaire : 2021-2022

‫ العيون ـ المغرب‬، ‫ مارس‬25 ‫ تجزئة‬3007 ، ‫ب‬.‫ص‬ ‫العيون‬ - ‫المدرسة العليا للتكنولوجيا‬

Ecole supérieure de technologie - Laâyoune, Quartier 25 Mars BP. 3007, Laâyoune - Maroc,
www.estl.ac.ma
‫ العيون ـ المغرب‬، ‫ مارس‬25 ‫ تجزئة‬3007 ، ‫ب‬.‫ص‬ ‫العيون‬ - ‫المدرسة العليا للتكنولوجيا‬

Ecole supérieure de technologie - Laâyoune, Quartier 25 Mars BP. 3007, Laâyoune - Maroc,
www.estl.ac.ma
DROIT DES AFFAIRES
FILIERE DUT GENIE CIVIL - S 2 – Année Universitaire: 2021-2022 - ESTL
Pr. Fatima Zahra OUASSOU

DROIT DES AFFAIRES


Introduction
Le droit des affaires est une discipline qui régit à la fois les activités de distribution (commerce
habituel) et les activités de production (industries). Il a un domaine plus vaste que le droit
commercial considéré comme le droit privé du commerce. En effet, il englobe des aspects
relevant du droit public (intervention de l’Etat dans l’économie), du droit fiscal, du droit du
travail (notamment la place des salariés dans les entreprises).

Le droit des affaires s’incruste dans plusieurs disciplines juridiques dont le droit civil et le droit
de la consommation. Il s’applique outre aux commerçants au sens classique du terme, aux
agriculteurs, aux artisans et même à certains membres des professions libérales.

Il s’ensuit que le droit des affaires est pluridisciplinaire par rapport au droit commercial et au
droit des entreprises, dans la mesure où il s’étend à plusieurs activités au regard de leur nature
et du champ d’interaction des agents économiques y impliqués (droit bancaire, droit des
assurances, droit boursier, droit de la concurrence, droit maritime, droit des transports, droit
des contrats …).

Le droit des affaires régit, en somme, la plupart des activités de production, de distribution et
de services, abstraction faite de leurs auteurs (personnes morales ou physiques, de droit privé
ou de droit public, mixtes).

Utilité
Il s’agit d’un droit concret orienté vers la satisfaction des intérêts et besoins matériels, il
réglemente les fortunes non stagnantes (droit patrimonial ou approche civiliste de la fortune).
Exemple : salarié et consommateur sont régis par des dispositions de disciplines juridiques
spéciales mais les fluctuations de l’économie impactent leur situation juridique d’une manière
directe ou indirecte.

Le droit des affaires est un droit existentialiste : son existence précède son essence car il y a un
désaccord doctrinal sur son contenu (définition / terminologie) mais la pratique a donné lieu à
ses règles régissant les opérations commerciales (les 3 activités confondues) et les
commerçants (conception subjective du droit commercial).

Au Maroc, le droit des affaires repose sur les dispositions du droit civil notamment en matière
des obligations et des contrats. Ses techniques, quant à elles, sont basées sur une connaissance
des principales disciplines du droit civil (droit des contrats, droit de la responsabilité…).

Les règles du droit des affaires au Maroc sont contenues dans plusieurs textes de lois, à
l’instar du :

- Le code de commerce régissant les commerçants et les actes de commerce, dont le


premier datait de 1913, avant la réforme de 1995 puis récemment en 2019 ;
- le dahir formant code de commerce maritime (DCCM) datant de 1919 régissant la
navigation maritime, les hypothèques et saisies portant sur les navires et les différentes
voies d’exécution des créances y afférentes ;
- le code des assurances régissant le contrat d’assurance et les conditions de prestation
de service par les compagnies des assurances ;
- la loi relative aux établissements de crédit, c’est-à-dire aux banques et aux institutions
financières habilitées à recevoir des fonds de l’épargne publique et d’accorder des prêts
aux consommateurs, sous le contrôle du gendarme Bank Al Maghrib ;
- la loi relative à la liberté des prix et de la concurrence introduite dans un seul code en
2000 et révisé substantiellement en 2014. Elle porte sur la détermination des pratiques
considérées sur le marché comme contraires aux règles de la bonne concurrence, à leurs
éléments constitutifs, aux attributions du procureur du roi et des juridictions
compétentes pour prononcer les sanctions prévues par la loi ;
- la loi sur la protection du consommateur imposant les obligations incombant aux
commerçants et aux professionnels, fixant les pratiques commerciales interdites et
différents règles de protection du consommateur profane (non avisé, non professionnel)
;
- la réglementation du marché boursier constitué de plusieurs lois afférentes à la Bourse
des Valeurs de Casablanca, à la charte de déontologie, à l’autorité marocaine du marché
des capitaux (AMMC), au dépositaire central des titres et valeurs mobilières
(Maroclear), à la titrisation des instruments financiers, ….
- la loi sur la propriété industrielle et commerciale (les marques, les brevets d’invention,
les dessins et modèles industriels…), la loi sur les droits d’auteur et droits voisins
(logiciels, collections, ouvrages, films cinématographiques…) ;

Le contentieux issu des affaires entre des professionnels et, d’une manière générale entre des
personnes (physiques ou morales) qualifiées de commerçantes est de la compétence des
juridictions de commerce, créées depuis 1997.

Sources du droit des affaires


Les sources du droit des affaires qui façonnent l’édiction de ses règles sont diverses et ont trait
à des sources dites communes, car elles sont similaires à celles des deux grandes catégories du
droit objectif (droit privé, droit public). Elles sont également spéciales dans la mesure où elles
sont réservées au monde des affaires et au droit commercial (telles les circulaires, les coutumes
et les pratiques des commerçants).

Sources Communes

La loi
Une loi est une norme destinée à régir la vie et les rapports des particuliers dans une société.
Dans un sens plus restreint, elle désigne la hiérarchie des textes de lois dont les conventions
internationales ratifiées, la Constitution, les principes fondamentaux ou généraux du droit
comme le principe de la liberté du commerce et d’industrie.

La loi réfère aussi aux actes normatifs votés par le parlement (le pouvoir législatif). Des textes
de loi appliqués au monde des affaires sont afférents aux différentes disciplines juridiques telles
le droit commercial, le droit bancaire, le droit financier, le droit du travail, le droit des sociétés.
Ce n’est qu’en cas de silence de ces lois spécifiques que les règles du droit commun (le droit
civil) sont applicables telles que les règles de conclusion et d’exécution des obligations
contractuelles…
En matière commerciale, la loi régit le statut du commerçant, le fonds de commerce, les litiges
entre associés à l’occasion de leur société, les effets de commerce (le chèque, la lettre de
change, le billet à ordre), les contrats commerciaux, le traitement judiciaire des difficultés de
l’entreprise.

Les règles du droit commercial s’appliquent également aux commerçants personnes morales,
notamment aux sociétés de personnes (la société en non collectif SNC, la société en
commandite simple et la société en participation) où les associés sont solidairement et
indéfiniment responsables des dettes sociales. Elles sont applicables aux sociétés de capitaux
(la société anonyme S.A, la société à responsabilité limitée SARL (société hybride) et la société
en commandite par actions).

La doctrine
La doctrine est l’ensemble des opinions des professionnels du droit tels les praticiens (avocats,
juristes, magistrats), les académiciens et les enseignants. Elle est constituée de systématisations
et de positions sur un problème de droit et est contenue dans des ouvrages, des traités de droit
(généraux ou spéciaux), des billets publiés sur la toile ou des articles parusdans des revues de
droit nationales ou internationales.

Elle a un effet aussi bien sur le juge que sur le législateur puisqu’elle tend à démontrer les
limites et les faiblesses de dispositions légales, telle la position d’une partie de la doctrine
marocaine sur la nécessité de supprimer la nature pénale du chèque.

La jurisprudence
Elle désigne l’ensemble des décisions rendues par les juridictions nationales dont la Cour de
Cassation ayant pour mission l’unification de l’interprétation des règles de droit.

Certaines décisions judiciaires constituent un revirement jurisprudentiel en ce sens qu’elles


interprètent une règle de droit d’une manière singulière, en admettant une solution pertinente
et courageuse telle une décision de la Cour de Cassation (autrefois Cour Suprême datant de la
fin des années 50 du 20ème siècle) admettant la concubine d’un marocain décédé à recevoir une
partie de la succession dans le cadre d’un testament (wassiya).

Sources Spéciales
Ce sont les sources adaptées au droit des affaires et à la rapidité du milieu commercial.

Les usages / Coutumes


Un usage ou une coutume est toute pratique prolongée dans le temps et acceptée par une
communauté, formant une règle de conduite à effet sur ladite communauté.

Certaines règles incorporées dans des codes sont issues de pratiques admises entre des
professionnels. Il y a lieu de fournir l’exemple des parères qui sont des attestations attribuées
par les chambres de commerce et d’artisanat aux adhérents attestant de leur qualité de
commerçant.

Un autre exemple est celui de la pratique des avaries communes dans le contrat de transport
maritime de marchandises, où il faut admis que le jet d’une partie de la cargaison dans l’eau
pour sauver le navire ne soumet pas le capitaine à l’obligation d’indemniser le destinataire de
ladite cargaison.
En droit international, les usages permettent l’unification des pratiques d’une manière plus
efficace que par le biais de conventions internationales.

Parfois, des pratiques d’une même profession créent un ordre juridique spontané telles les
délais de livraison d’un type de marchandises, le paiement.

Sources administratives ou réglementaires


Il est question des réponses ministérielles, des arrêtés et des décisions émanant des
administrations en guise d’éclaircissement d’une disposition légale ou d’un règlement (texte
émanant du pouvoir exécutif).

L’exemple le plus courant est celui des réponses ministérielles sur l’exonération de certaines
opérations (notamment financières) de l’imposition (fiscale) ou leur soumission à un régime
fiscal spécial.

LES CONTRATS SPECIAUX


Ce sont les contrats dont les règles sont réglementées d’une manière expresse tels les contrat
de vente, le contrat de mandat, le contrat de bail, le contrat de louage d’ouvrage (construction
ou d’entreprise)…

Ils peuvent être dénommés les contrats nommés, c’est-à-dire les contrats ayant des règles
spéciales qui leur sont intrinsèques, à titre impératif (puisqu’elles sont obligatoires) ou supplétif
(elles complètent la loi). Certains contrats nommés ont pris une autonomie qui les écarte du
droit commun des contrats comme c’est le cas du contrat de vente VEFA (réglementé par une
loi spéciale), alors même que le contrat de vente est régie par le dahir desobligations et des
contrats (DOC ou code civil marocain).

D’autres exemples ont été classés dans d’autres disciplines juridiques comme les contrats
passés par une personne morale de droit public (administration, département ministériel,
collectivité locale) qui font partie des contrats dits administratifs. C’est également le cas du
contrat de société régi au départ le DOC avant de prévoir ses règles spéciales dans les deux lois
afférentes aux sociétés.

Le droit de la construction (Définition)


Le droit de la construction est la branche du droit privé régissant les opérations de construction
d’ouvrages immobiliers : contrats et responsabilités des constructeurs. Il se distingue du droit
de la promotion immobilière dans la mesure où il ne porte pas sur la commercialisation des
immeubles. Mais ces matières partagent le même terrain puisque des contrats portent aussi bien
sur l’acte de construire que celui de commercialiser (vente d’immeuble à construire, contrat de
promotion immobilière).

En droit de la construction et de la promotion immobilière, l’acquéreur qui accède à la propriété


par le contrat d’achat est considéré comme un consommateur ayant besoin d’une protection
légale (obligation d’information, assurance et garantie en cas de défauts ou désordres dans le
bien immeuble).
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Pr. Fatima Zahra OUASSOU

Le droit de la construction

DEFINITION
C’est une branche du droit privé, qui fixe les règles relatives aux rapports entre les concepteurs
d’ouvrages immobiliers (architectes, promoteurs, bureaux d’études), les maîtres d’œuvre
(maçons, menuisiers, couvreurs, électriciens…) et les maîtres de l’ouvrage (ceux pour lesquels
l’ouvrage est réalisé.

Le droit de la construction est régi par plusieurs textes de lois dont le dahir formant code des
obligations et des contrats (DOC du 12 août 1913). Le contentieux y afférent relève de la
compétence des juridictions de droit commun (civiles), sauf lorsqu’il s’agit d’un maître
d’ouvrage représentant l’Etat ou ses démembrements.

NOTIONS VOISINES
A distinguer du droit de l’urbanisme qui fait partie du droit public concernant les règles
juridiques applicables à l’urbanisme des communes (loi 12-90), à l’implantation et à la
réalisation d’ouvrages publics et privés dans un cadre d’intérêt public (général). Il est régi par
le code de l’urbanisme et les normes à portée générale prises par le Ministre, les gouverneurs
et autres représentants des autorités administratives. Le contentieux y afférent relève des
juridictions administratives.

Le droit immobilier est un terme d’acception large, ne désignant pas une discipline juridique
proprement dite, couvrant le droit de la construction, de l’urbanisme, le régime des
hypothèques, des servitudes (1), de la mitoyenneté, de la copropriété(2), de toute forme
d’association foncière.

La Promotion immobilière réfère à la commercialisation et la vente des immeubles (parfois,


modèles de contrats dont l’objet est la construction, la vente telle la vente d’immeuble à
construire (VEFA) et le contrat de promotion immobilière).

(1) Une servitude : un droit réel principal attaché au fonds auquel elle profite. C’est une
charge imposée à un immeuble (bâti ou pas) (fonds servant) au profit d’un autre
immeuble appartenant à un propriétaire distinct (le fonds dominant).
(2) La copropriété (loi 18-00) est une modalité du droit de propriété constitué d’une
pluralité de titulaires du droit sur la chose (immeuble). Le copropriétaire dispose
librement d’une quote part de la copropriété (sur laquelle il a un droit de propriété),
mais les parties indivises sont soumises à la gestion collective (syndic des
copropriétaires).

FORMATION

L’acte de construite ou l’entreprise de construction est défini comme un contrat de louage


portant sur un ouvrage ou une bâtisse à achever selon des conditions spécifiées dans un contrat
écrit (notamment un cahier de charges).

La construction s’est étendue par le recours à d’autres moyens tels l’accession à la propriété
collective (l’indivision) ou le développement du régime de la copropriété.
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Aussi, il est fait recours à un mécanisme plus complexe par le montage de sociétés civiles
immobilières (SCI) soit par : création de la société par des personnes désirant accéder à la
propriété en construisant l’immeuble, en le répartissant en lots avec jouissance avant de
dissoudre la société = on devient propriétaire par accession (loi 51-00 (art 2 La location-
accession est un contrat de vente par lequel un vendeur s'engage envers un accédant à lui
transférer, après une période de jouissance à titre onéreux, la propriété de tout ou partie d'un
immeuble moyennant le versement d'une redevance, telle qu'indiquée à l'article 8 de la
présente loi, jusqu'à la date de la levée de l'option).

Soit par : levée de fonds par une société de promoteurs à laquelle accèdent des investisseurs
privés puis cession de toutes les parts sociales à ces derniers (après dissolution, ils deviennent
propriétaires exclusifs).

LES ACTEURS DE L’ACTE DE CONSTRUIRE

Maitre d’ouvrage : l’initiateur du projet ou le donneur d’ordre (celui en faveur de qui le


projet sera réalisé).

Dans l’opération de Construction d’une maison individuelle : Il est à la fois Maître d’ouvrage
et maître d’œuvre.

Obligations :
- Choix de la localisation et l’implantation du projet
- Donner les informations utiles permettant au maître d’œuvre de mettre en œuvre
le projet conformément aux attentes
- Etablir le cahier des charges des travaux+ fixer l’enveloppe budgétaire et les
travaux
- Payer les différents travaux de construction
- Prendre acte de réception des travaux
- Obligation de souscrire une assurance Garantie dite « dommages-ouvrage »

Maitre d’œuvre : la partie chargée de l’exécution et de la bonne réalisation des travaux sur un
chantier. Il s’agit de la mise en œuvre technique du projet requis par le maître d’ouvrage
(artisan, bureau d’étude, cabinet d’architectes).

Mission principale : exécution en veillant à ce que le chantier respecte les délais et le budget
alloué (compétences en architecture, en artisanat, en gestion de chantiers).
Obligations :
- Conception des plans de l’ouvrage
- Exécution technique des exigences du maître d’ouvrage (pilotage)
- Elaborer le calendrier de livraison des travaux
- Si c’est un marché public : rédiger l’appel d’offres (prestation de travaux,
fournitures ou services)
- Coordination entre les différents intervenants
- Assistance dans les démarches administratives
- Assistance technique lors de la réception des travaux
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Le Contrat de louage d’ouvrages (art 759-780 DOC)


(Ou Contrat de construction immobilière)

Art 761 = locateur doit fournir les instruments nécessaires (matériaux)


Art 762 = Résolution (mise à terme) du contrat par le commettant même après commencement
des travaux, mais à condition de payer la valeur des matériaux préparés et le manque à gagner
(gain manqué) s’il avait achevé l’ouvrage.
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Les garanties du Contrat de la construction


Louage d’Ouvrage

Est considéré une entreprise de construction tout contrat liant le MO au locateur d’ouvrage et
les autres contrats dans lesquels l’ouvrier ou l’artisan fournissent la matière, pour les besoins
de construction.

Art 761 = locateur doit fournir instruments nécessaires


Art 762 = Résolution du contrat par le commettant même après commencement des travaux,
mais à condition de payer la valeur des matériaux préparés et le manque à gagner (gain manqué)
s’il avait achevé

LA RC DECENNALE (10 ans)

La Responsabilité Civile Décennale est un contrat d’assurance intervenant dans le cadre de la


réalisation des travaux de construction.

Elle est destinée aux constructeurs et d’une manière générale aux professionnels de la
construction.

Elle vise à couvrir le risque d’effondrement ou de menace d’effondrement (écroulement),


partiel ou total, lorsque dans les 10 ans suivants la date de réception, l’ouvrage s’écroule ou
menace de s’écrouler par :
VICE DE MATERIAUX - VICE DE CONSTRUCTION - VICE DE SOL

La garantie de la RC Décennale couvre les parties ayant pris part à l’acte de construction
(architecte, ingénieur, entrepreneur chargés directement par la maître d’ouvrage) contre le coût
des réparations de tous Dommages résultant de l’effondrement ou menace d’effondrement.
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ETENDUE DE LA RC DECENNALE

Les garanties (G) de la RC Décennale sont fixées par l’article 769 du DOC et la loi 059-13
(complétant et modifiant le code des assurances).

Les G sont subordonnées au Contrôle des travaux effectués par un organisme de contrôle agréé.
Ce contrôle devrait contribuer à la prévention des différents aléas techniques susceptibles
d’affecter la conception de l’ouvrage.

CAS COUVERTS PAR LA G DECENNALE

Solidité du bâtiment
Problème d’étanchéité
Désordres fragilisant un équipement inséparable de la construction (ex. fissure de carrelage)

Art 767 : locateur d’ouvrage est tenu de garantir les vices et défauts de son ouvrage
(application des art 549-553-556 sont applicables)

Art 549 : Le vendeur garantit les vices de la chose qui en diminuent sensiblement la valeur, ou
la rendent impropre à l'usage84 auquel elle est destinée d'après sa nature ou d'après le contrat.
Les défauts qui diminuent légèrement la valeur ou la jouissance, et ceux tolérés par l'usage, ne
donnent pas ouverture à garantie.
Le vendeur garantit également l'existence des qualités par lui déclarées, ou qui ont été stipulées
par l'acheteur.

Art 553 : Lorsqu'il s'agit de choses mobilières, autres que les animaux, l'acheteur doit examiner
l'état de la chose vendue aussitôt après l'avoir reçue et notifier immédiatement au vendeur tout
défaut dont celui-ci doit répondre, dans les sept jours qui suivent la réception.

A défaut, la chose est censée acceptée, à moins qu'il ne s'agisse de vices non reconnaissables
par un examen ordinaire, ou que l'acheteur n'ait été empêché, pour une cause indépendante de
sa volonté, d'examiner l'état de la chose vendue. Dans ce cas, les vices de la chose doivent être
notifiés au vendeur aussitôt après leur découverte; à défaut, la chose est censée acceptée. Le
vendeur de mauvaise foi ne peut se prévaloir de cette dernière réserve.

Art 556 : Lorsqu'il y a lieu à rédhibition, soit pour cause de vices, soit à raison de l'absence de
certaines qualités, l'acheteur peut poursuivre la résolution de la vente et la restitution du prix.
S'il préfère garder la chose, il n'a droit à aucune diminution de prix.
Il a droit aux dommages :
a- Lorsque le vendeur connaissait les vices de la chose ou l'absence des qualités par lui
promises et n'a pas déclaré qu'il vendait sans garantie: cette connaissance est toujours
présumée lorsque le vendeur est un marchand ou un artisan qui vend les produits de l'art qu'il
exerce;
b- Lorsque le vendeur a déclaré que les vices n'existaient pas, à moins qu'il ne s'agisse de vices
qui ne se sont révélés qu'après la vente, ou que le vendeur pouvait ignorer de bonne foi;
c- Lorsque les qualités dont l'absence est constatée avaient été expressément stipulées ou
étaient requises par l'usage87 du commerce.
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Art 768 : Dans le cas prévu à l'article ci-dessus, le commettant peut refuser de recevoir
l'ouvrage, ou le restituer, s'il a été livré, dans la semaine qui suit la livraison, en fixant à
l'ouvrier un délai raisonnable afin de corriger, s'il est possible, le vice ou le défaut de qualités.

Passé ce délai, et faute par le locateur d'ouvrage de remplir son obligation, le commettant peut
à son choix :

1. Faire corriger lui-même l'ouvrage aux frais du locateur, si là correction en est encore
possible;
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2. Demander une diminution du prix;


3. Ou enfin poursuivre la résolution du contrat et laisser la chose pour le compte de celui qui
l'a faite.

Le tout, sans préjudice des dommages, s'il y a lieu.


Lorsque le commettant a fourni des matières premières pour l'exécution du travail, il a le droit
d'en répéter la valeur. Les règles des articles 560, 561, 562 s'appliquent aux cas prévus aux
numéros 2 et 3 ci-dessus.

Art 769 : L'architecte ou ingénieur, et l'entrepreneur chargés directement par le maître sont
responsables, lorsque, dans les cinq années à partir de l'achèvement de l'édifice ou autre
ouvrage dont ils ont dirigé ou exécuté les travaux, l'ouvrage s'écroule, en tout ou en partie, ou
présente un danger évident de s'écrouler, par défaut des matériaux, par le vice de la
construction ou par le vice du sol.

L'architecte qui n'a pas dirigé les travaux ne répond que des défauts de son plan.

Le délai de dix ans commence à courir du jour de la réception des travaux. L'action doit être
intentée dans les trente jours à partir du jour où s'est vérifié le fait qui donne lieu à la garantie;
elle n'est pas recevable après ce délai.

Art 770 (Exonération de responsabilité) :


La garantie dont il est parlé aux articles 766 à 768 n'a pas lieu, lorsque les défauts de l'ouvrage
sont causés par les instructions formelles du commettant, et malgré l'avis contraire de
l'entrepreneur ou locateur d'ouvrage.

Art 771 : Lorsque le commettant reçoit un ouvrage défectueux ou manquant des qualités
requises, et dont il connaît les défauts, et qu'il ne le restitue pas ou ne réserve pas ses droits
ainsi qu'il est dit à l'article 768, il y a lieu d'appliquer l'article 553 relatif aux défauts des
choses mobilières vendues et livrées à l'acheteur.
On applique les dispositions de l'article 573 en ce qui concerne délai dans lequel il peut exercer
son recours, s'il n'est pas établi qu'il avait connaissance des défauts de la chose.

Art 553 : Toute action résultant des vices rédhibitoires, ou du défaut des qualités promises,
doit être intentée, à peine de déchéance :
-Pour les choses immobilières dans les 365 jours après la délivrance;(…)
Ces délais peuvent être prolongés ou réduits d'un commun accord par les
parties.
Art 772 : Est nulle toute clause ayant pour objet de limiter ou d’écarter la garantie du locateur
d'ouvrage pour les défauts de son œuvre, surtout lorsqu’il a sciemment dissimulé ces défauts,
ou lorsqu'ils proviennent de sa négligence grave.
Art 773 : Dans tous les cas où l'ouvrier fournit la matière, si l'ouvrage vient à périr, en tout ou
partie, par cas fortuit ou force majeure, avant sa réception, et sans que le maître soit en
demeure de le recevoir, le locateur d'ouvrage ne répond pas de la perte, mais il ne peut répéter
le prix.
Art 774 : Le commettant est tenu de recevoir l'œuvre, lorsqu'elle est conforme au contrat, et de
la transporter à ses frais, si elle est susceptible d'être transportée.
Lorsque le commettant est en demeure de recevoir la chose et lorsqu'il n'y a pas faute de
l'ouvrier, la perte ou la détérioration de la chose est à ses risques, à partir de la demeure
dûment constatée par une sommation à lui faite.
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ASSURANCE DOMMAGES OUVRAGE

C’est une assurance obligatoire souscrite par le propriétaire (en l’occurrence le Maître
d’Ouvrage – MO).

L’assurance décennale est souscrite par les constructeurs.

Les deux couvrent les dommages survenant pendant une période de 10 ans à compter de la
date de réception des travaux (ouvrage).

Différence : Ass Dommages Ouvrage garantit un remboursement rapide des réparations, en cas
de désordres (sinistre), sans chercher la partie réellement responsable.

Quant à la G décennale, elle est due par les constructeurs à l’égard du MO (donneur d’ordre)
et couvre la réparation de certains dommages pouvant affecter l’ouvrage (responsabilité
obligatoirement garantie par la souscription d’une assurance de RC Décennale).

La G décennale porte sur la réparation des dommages dont le degré de gravité menace
l’intégrité du bâtiment.

L’assurance Dommages ouvrage couvre : mêmes risques que l’assurance décennale

Avantages : elle permet de préfinancer rapidement le MO et exerce ses recours contre la G


Décennale.

SI LA CONSTRUCTION EST VENDUE : droits et obligations liés à l’assurance sont


transférés à l’acquéreur.
N.B : le MO (propriétaire initial) et les propriétaires successifs restent redevables de la G
Dommages Ouvrage à titre personnel si non souscription de la G Dommages Ouvrage.

GARANTIE D’ACHEVEMENT (dite encore Garantie de Parfait Achèvement)

Dans les VEFA (Vente en Etat Futur d’Achèvement)


Quoi = G financière d’achèvement = garantir à l’acquéreur le financement de l’achèvement
de l’immeuble en cas de défaillance du promoteur

G RESTITUTION DES ECHEANCES


Engagement par lequel la banque ou l’assureur s’engage, en cas de manquement du vendeur à
ses engagements au titre de l’exécution du contrat conclu, à restituer à l’acquéreur les montants
versés au vendeur.

Mise en œuvre lorsque : résiliation pour motif de non achèvement des travaux ou du non
respect des délais fixés pour la livraison.

N.B ces G sont constituées lors de la conclusion du contrat de vente préliminaire (compromis
de vente ou promesse de vente) et ne prennent effet qu’à partir de la date de sa signature.
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Le contrat de Vente en Etat Futur d’Achèvement (VEFA)

Le contrat de vente est un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes portant sur le
transfert de propriété et le transfert des risques, emportant consentement des parties sur les
éléments essentiels tels le prix, la chose, et leurs obligations réciproques.

Il est régi par les dispositions du Dahir des Obligations et des Contrats (DOC).

Les parties au Contrat sont le vendeur qui doit livrer la chose vendue dans le lieu convenu et
le délai déterminé.

L’acheteur a pour principale obligation de payer le prix au vendeur, conformément aux


modalités fixées dans le contrat.

Le contrat de vente peut porter sur une chose mobilière (bien meuble) ou une chose
immobilière (bien immeuble) tel un terrain, un bâtiment.

Le contrat VEFA (Vente en état futur d’achèvement)

La vente d’immeuble à construire est un contrat original du droit civil ayant les effets de la
vente (transfert de la propriété du sol) et du contrat d’entreprise (obligation de construire
l’immeuble). L’autre obligation essentielle consiste à payer le prix.

La vente du terrain contre des locaux à construire n’est pas une vente d’immeuble à construire
mais un contrat sui generis. L’obligation de construire est caractéristique de la vente
d’immeuble à construire.

La construction peut porter sur un bâtiment à construire, un sous-sol à approfondir ou tout autre
ouvrage immobilier. Si l’obligation de construire fait défaut, le contrat est assimilée à une vente
immobilière tout court, et non à une vente d’immeuble à construire.

D’autres contrats peuvent prêter à confusion avec ce type de vente tels la vente « clefs en mains
», la vente d’immeuble inachevé où l’acheteur s’occupe des travaux d’achèvement. Le délai
déterminé de la construction (calendrier d’exécution des travaux) est une autre caractéristique
du contrat de vente d’immeuble à construire.

Dans la législation marocaine, la vente où le contrat est conclu avant l’achèvement de la


construction est régie par les dispositions de la loi n° 44-00 telle que modifiée et complétée par
la loi n° 107-02, où elle est appelée contrat de vente en l’état futur d’achèvement (VEFA).

Elle y est définie comme étant toute convention par laquelle le vendeur s’oblige à édifier un
immeuble dans un délai déterminé et l’acquéreur s’engage à en payer le prix au fur et à mesure
de l’avancement des travaux.

Son champ d’application porte sur la vente d’immeubles à usage d’habitation, professionnel,
commercial, industriel, artisanal pour les personnes de droit privé ou de droit public.
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Pr. Fatima Zahra OUASSOU

A DISTINGUER DE NOTIONS VOISINES

Ex 1 VENTE « PRET A FINIR »


Le Contrat de Vente Prêt à Finir emporte l’obligation pour le vendeur de livrer le bien
immobilier sans finition, restant à la charge de l’acheteur.

Ce type de vente est utilisé dans certains cas comme la Vente de logements économiques, ou
encore la vente d’immeubles haut standard (luxe) où l’acquéreur se charge d’accomplir les
finitions selon son propre goût et budget.

Ex 2 VENTE « CLEFS EN MAIN »


Le Contrat de Vente Clefs en Main est un contrat où la livraison se fait après achèvement des
travaux et dont le paiement s’effectue également après achèvement des travaux.

A. Formation

La vente en l’état futur d’achèvement (VEFA) est toujours établie en acte solennel (forme
exigée par la loi sous peine de nullité du contrat). Le prix y est payé au fur et à mesure de
l’avancée des travaux, ce qui permet d’associer l’acheteur au financement de la construction.

B. Effets

Dans la Vente en l’état futur d’achèvement, le vendeur transfère immédiatement à l’acquéreur


ses droits sur le sol et la propriété des constructions existantes. Les ouvrages à venir sont en la
propriété de l’acquéreur au fur et à mesure de leur exécution, tandis que l’acquéreur est tenu
d’en payer le prix à mesure de l’avancement des travaux.

1) Transfert de propriété : La conclusion de la VEFA transfère immédiatement à l’acquéreur


la propriété du sol, ou le droit de construire, et celle des constructions s’y trouvant.

Le contrat doit prendre une forme authentique et peut faire l’objet d’une publicité foncière.
La propriété des constructions est transférée au fur et à mesure des travaux, conformément à la
règle de l’accession.

Le transfert des risques ne suit pas le transfert de propriété : jusqu’à la livraison, les risques
pèsent sur le vendeur. Res perit debitori l’emporte sur res perit domino.

2) Paiement du prix : il s’opère en fonction de l’acquisition de la propriété et a lieu au fur et à


mesure de l’avancée de la construction. Le versement est acquitté à la conclusion de la vente,
sous réserve de l’existence de conditions suspensives (prêt, permis de construire...).

« (…) dans le secteur protégé, le droit d’exiger un premier versement dès la conclusion de la
VEFA est subordonné à la constitution d’une garantie extrinsèque (d’achèvement ou de
remboursement des sommes versées en cas d’inachèvement) ».

Le prix est ensuite versé par fraction au fur à mesure de la construction selon un calendrier
impérativement réglementé pour les ventes du secteur protégé. Dans le secteur libre, les parties
choisissent la fréquence des échéances et leur montant. L’échelonnement du prix est un élément
essentiel de la VEFA.
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LE CONTRAT DE RESERVATION
La loi VEFA n° 44-00 telle que modifiée et complétée par la loi n° 107-02 prévoit que le contrat
de réservation ne peut être établi qu’après obtention du permis de construire.

Il doit couvrir des mentions obligatoires et, l’acheteur dispose d’un délai de rétractation d’un
mois à partir de la conclusion du contrat de vente.

LE CONTRAT DE VENTE PRELIMINAIRE


Le contrat de vente préliminaire est à établir après l’obtention de l’autorisation du permis de
construire et non après l’achèvement des travaux des fondations du rez de chaussée.

Ce contrat doit être établi par acte authentique ou acte ayant date certaine dressée par un
professionnel dûment autorisé à le faire (juriste…).

Il doit comporter l’identité des parties contractantes, l’élection de domicile avec obligation
d’information de toute modification, le numéro du titre mère de la propriété de l’immeuble
immatriculé indiquant les droits réels, les charges et servitudes, les références du permis de
construire, le lieu de situation de l’immeuble objet de la vente, le prix de vente définitif du
mètre carré et les modalités de paiement, le délai de livraison, les références de la caution de
récupération des échéances payées en cas d’inexécution du contrat et la garantied’achèvement
des travaux.

La résiliation du Contrat de réservation et du Contrat de vente préliminaire est prévue par les
dispositions légales.

La partie lésée de la résiliation a droit à une indemnité déterminée selon les modalités suivantes
:

- 15% des montants payés jusqu’à l’achèvement des travaux de gros œuvres de
l’ensemble
- 20% des montants payés jusqu’à l’achèvement des travaux de finition et l’obtention
du permis d’habiter ou du certificat de conformité.
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L’ENTREPRISE
Aperçu sur les différentes formes juridiques

INTRODUCTION

Une activité professionnelle, à caractère commercial, industriel ou artisanal peut être exercée
par un individu (personne physique), inscrite au Répertoire des auto-entrepreneurs ou au
Registre du commerce (RC). L’entité ou structure d’exploitation de l’activité détermine le
régime de la responsabilité au passif et, le type d’engagement de l’entrepreneur pouvant couvrir
ses biens propres (patrimoine personnel).

Il devient propriétaire d’un fonds de commerce constitutif de son patrimoine. L’activité peut
être exercée dans le cadre d’une entreprise ou une société (personne morale de droit privé ayant
un objet commercial ou civil) mettant en rapport deux ou plusieurs personnes par un contrat
dénommé « statuts » (par écrit).

Le choix et le montage de ces structures d’exploitation implique la disposition de moyens et


compétences tout en limitant les risques financiers afférents à la gestion et aux dettes sociales.
Les entreprises sociétaires sont des entités abstraites (fiction de droit) dotées de la capacité
juridique puisqu’elles sont représentées par leurs gérants, il s’agit de la personnalité juridique
des personnes morales qui s’acquiert par l’immatriculation au Registre du commerce (RC).

- STATUT D’AUTO-ENTREPRENEUR

Le régime de l’auto-entreprenariat fait référence au statut d’entrepreneur individuel qui se lance


dans cette aventure socio-économique pour exploiter une activité, ou exercer un métier à
caractère commercial et/ou artisanal. C’est un régime attractif tendant à lutter contre le secteur
informel et à créer des opportunités d’emplois.

L’attrait pour ce statut se justifie par le fait, entre autres, que les activités exercées dans
l’illégalité impactent d’une manière négative les personnes y impliquées car ils ont des
difficultés à accéder aux crédits bancaires ou à recouvrer les créances détenues à l’encontre des
clients insolvables.

De plus, dans des secteurs tels les Bâtiments et Travaux Publics (BTP), les entreprises de
travaux et d’ouvrages préfèrent conclure des contrats avec les artisans et sous traitants
immatriculés au RC et habilités à émettre des factures...

L’auto-entrepreneur est « toute personne physique qui exerce, en son nom personnel, à titre
individuel, une activité indépendante, basée sur sa propre force de travail, ses compétences,
ou son savoir-faire pour générer un revenu et qui exerce une activité commerciale,
industrielle, artisanale ou une prestation de service, dont le chiffre annuel est inférieur ou
égal à 500.000 dirhams, pour les activités commerciales, industrielles et artisanales et
200.000 dirhams, pour les prestations de services » art 1er loi n° 114-13.
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Il s’ensuit que les conditions nécessaires pour bénéficier du statut d’auto entrepreneur se
résument dans l’exercice de l’activité au nom de la personne, de manière indépendante et à titre
principal. La fixation des seuils en chiffres d’affaires tend à réserver le statut de l’auto
entreprenariat aux PME (petites et moyennes entreprises). Le législateur a exclu du bénéfice
de ce statut certaines catégories telles les personnes au statut de salariés, celles exerçant des
professions réglementées (ex. architectes, avocats, notaires…), les fonctionnaires publics.

Le législateur a également prévu l’obligation de s’inscrire sur le registre des auto-


entrepreneurs. La procédure d’inscription se fait sur présentation de la Carte d’Identité
Nationale Electronique (CNIE), en contrepartie de la remise d’un identifiant attestant de
l’inscription au Registre des Auto-entrepreneurs (RAE). Il est à noter que cette inscription
exempte l’auto-entrepreneur de l’immatriculation au RC.

La loi n° 114-13 traite aussi de la procédure et des cas de radiation du Registre national d’auto-
entrepreneur. Le premier cas est spontané puisque la radiation a lieu sur simple demande. La
radiation peut avoir lieu en cas de non déclaration du chiffre d'affaires ou de déclaration d’un
chiffre d'affaires nul pendant une année civile, la transformation en statut de société abstraction
faite de la forme juridique adoptée, le non versement de l’impôt et des cotisations sociales,
l'encaissement d'un chiffre d'affaires annuel pendant deux années consécutives supérieur aux
seuils prévus par la loi, ou suite à une décision judiciaire.

Sur le régime fiscal auquel est imposé l’auto-entrepreneur, il est soumis au taux simplifié
calculé sur la base du chiffre d'affaires mensuel ou trimestriel.

Le taux est de 1% pour les activités industrielles commerciales ou artisanales lorsque le CAne
dépasse pas 500000 dhs, et de 2% pour les activités de services lorsque le CA dépasse pas
200000 dhs.

L’activité de l’auto-entrepreneur bénéficie de l’exonération de la TVA (Taxe sur la Valeur


Ajoutée). Mais elle est sujette à la taxe professionnelle (autrefois Patente), après épuisement
de 5 ans d’activité.

- LES SOCIETES COMMERCIALES

L’entreprise sociétaire est une personne morale de droit privé ayant une forme juridique donnée
qui va déterminer le régime de la responsabilité des associés (ou actionnaires) aux dettes
sociales, la cession (vente) des parts sociales (ou actions), la nature des apports et bien
évidemment la catégorie à laquelle elle appartient (sociétés de personnes, de capitaux, hybride).
Mais il est question ici des sociétés dites commerciales (dont l’objet est présumé un acte de
commerce) contrairement aux sociétés civiles (dont l’objet est purement civil telles la Société
Civile Immobilière, la Société Civile Professionnelle).

Il y a différents types de sociétés commerciales au Maroc :


– les sociétés de personnes : la société en nom collectif, la société en commandite simple, la
société en participation.

Ces sociétés se caractérisent par l’aspect prédominant du facteur personnel « intuitu personae».
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– les sociétés de capitaux : la société anonyme (SA), la société à responsabilité limitée (SARL)
et la société en commandite par actions.

– les sociétés à réglementation particulière : les sociétés d’investissement, les sociétés


coopératives d’achat, les sociétés coopératives de consommation, les sociétés mutualistes.

Après acquisition de la personnalité morale, l’entreprise sociétaire est individualisée par


l’obtention d’un nom, d’un domicile, d’un patrimoine, objet social …
Ces éléments sont protégés et susceptibles de faire l’objet d’actions en justice contre tout acte
constitutif de concurrence déloyale.
Les personnes morales, dont les sociétés font partie, sont traitées sur un pied égalitaire avec les
personnes physiques notamment au regard de l’application des règles de la responsabilité
pénale.

1. Le nom
Le nom identifiant la société correspond à la raison sociale ou à la dénomination sociale. Il
est stipulé dans les statuts déterminant l’appellation de la société.
La raison sociale
La raison sociale est composée du nom de tous les associés ou de certains d’entre eux, suivis
des mots « et associés » et « compagnie » et « fils » ...
La dénomination sociale
Il s’agit d’un nom de fantaisie qui facilite l’identification des sociétés commerciales, afin de
les distinguer du nom de leurs associés.
Les sociétés commerciales ont également la possibilité de disposer et d’utiliser un nom
commercial distinct faisant partie des éléments incorporels du fonds de commerce.
2. Le siège social
Le siège social est librement choisi par les associés et est stipulé dans les statuts. Il est le lieu
de concentration des activités de gestion et de direction, et le centre des intérêts légitimes de
la société.
3. L’objet social
C’est l’activité que la société entend développer pour réaliser la cause du contrat de société
(réaliser des bénéfices et par la même occasion supporter les pertes résultant de l’exécution de
l’objet social). Il doit être fixé dans les statuts.
N.B : Dans les sociétés civiles et les sociétés en nom collectif, il faut prêter un grand soin à la
clause afférente à l’objet social car le gérant ne peut engager la société que dans la limite de
cet objet. Tout acte accompli au-delà de cette limite est susceptible d’annulation par voie de
justice.
4. Le patrimoine social
Au fur et à mesure de son activité, la société acquiert un patrimoine social distinct du patrimoine
de ses associés qui ne sauraient l’utiliser à des fins personnelles pour honorer leurs propres
engagements.
En revanche, le patrimoine social constitue le gage des créanciers de la société qui peuvent,
concernant les SA, SAS et les SARL, en prendre connaissance en consultant au greffe du
tribunal de commerce les comptes annuels de la société.

La Société à Responsabilité Limitée (SARL)


C’est une société commerciale qui constitue un type intermédiaire entre les sociétés de
personnes et de capitaux. L’acquisition de la personnalité morale est conditionnée par
l’immatriculation au registre de commerce (RC).
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Une seule personne ou -associée unique- peut constituer la SARL (la SARL à Associé Unique).
Le nombre maximum d’associés ne peut dépasser 50.

Le montant du capital social (CS) est librement fixé par les associés et doit être libéré d’au
moins le quart et déposé obligatoirement dans un compte bancaire bloqué. Le retrait des fonds
constitutifs du CS est possible après immatriculation au RC.
Les parts sociales détenues sont transmissibles par voie de succession et cessibles entre
conjoints et parents. Ils ne peuvent être cédés à des tiers qu’après consentement de la majorité
des associés.

La loi n° 21-19 entrée en vigueur le 29 Avril 2019 modifiant la loi n°5-96 relative aux sociétés
à responsabilité limitée et autres formes de sociétés a introduit dans son article 75 al3 que
toute cession de plus de 50% des actifs de la société, pendant une période de 12 mois, nécessite
la réunion d’une AGE et un vote des associés détenant au minimum ¾ du capital.

Les apports peuvent être en nature. Ils sont évalués par un commissaire aux comptes si leur
valeur dépasse la moitié du capital en numéraire.
La gestion d’une SARL est déférée à une ou plusieurs personnes physiques qui seront
individuellement ou solidairement responsables vis à vis des tiers.
Le contrôle de la gestion d’une SARL est confié à un ou plusieurs commissaires aux comptes
si le chiffre d’affaire dépasse 50 millions de dirhams.

La Société en nom collectif (SNC)


La société en nom collectif est une société dont les associés ont tous la qualité de
commerçants et répondent indéfiniment et solidairement du passif social.

La société en nom collectif est désignée par une dénomination sociale, à laquelle peut être
incorporé le nom d’un ou plusieurs associés, et qui doit être précédée ou suivie de la mention
« Société en nom collectif ».

Tous les associés sont gérants, sauf stipulation contraire notamment en y désigner un ou
plusieurs gérants associés, soit dans les statuts soit dans un acte ultérieur.

Les SNC dont le chiffre d’affaires à la clôture de l’exercice social dépasse le montant de 50
millions dhs doivent nommer au minimum un commissaire aux comptes (CAC). Les parts
sociales sont nominatives et susceptibles de la cession avec le consentement de tous les
associés.

La révocation des gérants est subordonnée à l’accord à l’unanimité des associés. Elle déclenche
la dissolution de la société, à moins que sa continuation ne soit prévue par les statuts.

Aussi, la société prend fin par le décès de l’un des associés sauf stipulation contraire des
statuts.

La Société en Commandite Simple (SCS)


Elle est constituée d’associés commandités et d’associés commanditaires. La dénomination
sociale de la SCS peut comporter le nom d’un ou plusieurs associés commandités et être
précédée ou suivie immédiatement de la mention « Société en commandite simple ».
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Les dispositions relatives aux sociétés en nom collectif sont applicables aux sociétés en
commandite simple, excepté les règles chapitre 1er de la loi sur les sociétés en commandite
simple.

Les associés commandités s’engagent au passif (dettes) social indéfiniment et solidairement.


Les associés commanditaires s’y engagent à concurrence de leurs apports qui ne peut en
aucun cas être un apport en industrie. Ils ne sont pas admis à accomplir des actes de gestion à
l’égard des tiers, il s’agit d’une interdiction absolue (en dépit d’un mandat par exemple). Le
décès de l’un des commanditaires n’a aucune incidence sur la continuité de la société.

La Société en Commandite par Actions (SCA)


C’est une société où le capital social est divisé en actions entre un ou plusieurs commandités,
ayant la qualité de commerçants et engagés indéfiniment et solidairement aux dettes sociales.
Les commanditaires sont des actionnaires ne supportant les pertes qu’à concurrence de leurs
apports. La même règle sur la dénomination dans la SCS est applicable à la SCA.

Les commanditaires (associés) : leur nombre ne peut être inférieur à trois (3).
L’assemblée générale ordinaire (AGO) des actionnaires nomme un conseil de surveillance, (3
actionnaires au minimum).

Les commandités ne sont pas habilités à être des membres dudit conseil ni à désigner ses
membres. Le conseil de surveillance est chargé du contrôle de la gestion sociale et détient des
attributions assez similaires à celles des commissaires aux comptes. Un ou plusieurs
commissaires aux comptes (CAC) peuvent être désignés par l’AGO.

La transformation de la SCA en société anonyme ou en société à responsabilité limitée est


décidée par l’assemblée générale extraordinaire (AGE) des actionnaires, avec l’accord des
deux tiers des associés commandités, sauf autre quorum statutaire.

La Société en Participation
La société en participation (SEP) est une forme de société n’ayant pas de personnalité morale
et n’existant, en principe, que dans les rapports entre associés (les tiers ne connaissent pas son
existence).

Il s’ensuit qu’elle n’est sujette ni à l’obligation d’immatriculation, ni aux formalités de


publicité.

Les éléments cruciaux de la société tel l’objet social, les droits et obligations des associés, les
règles de fonctionnement et de la gérance sont librement convenus entre les associés.

Il faut tout de même souligner que la SEP qui a un objet commercial est réglementée par les
dispositions applicables aux SNC.

Les associés agissent en leur nom personnel à l’égard des tiers, même si le nom de l’un ou de
tous les associés est divulgué sans leur autorisation.
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Etapes fondamentales de la création


Raisons du choix de la forme sociale

Le choix de la forme juridique de l’exercice d’une activité commerciale et industrielle dépend


d’aspects liés à la responsabilité de l’entrepreneur, au régime fiscal et social. La décision est
également affectée par l’activité exercée (libérale, commerciale ou artisanale), et l’utilité de
réaliser des investissements conséquents.
Il y a plusieurs formes sociales d’entreprises : la société pluripersonnelle
(SAS, SA, SARL, SNC etc…) et la société unipersonnelle (SAS, SARLAU).
La forme juridique de l’entreprise individuelle (cabinet d’une personne physique par exemple)
est une structure aisée à gérer. Elle est adoptée pour les activités à faible ou moyenne rentabilité.
L'autre solution, qui vous offre plus de possibilités, est alors d'exercer votre activité sous la
forme juridique d’une société. En tous cas, deux (2) autres critères façonnent le choix de la
structure d’exploitation dont le régime d’imposition fiscale et les cotisations salariales.
Sur le plan fiscal, il y a l’impôt sur les sociétés (IS) ou sur les bénéfices ayant pour assiette la
totalité du revenu fiscal acquis par la société et personnes morales assimilées. Cet impôt est
calculé à un taux progressif sur le bénéfice fiscal. L’IS est un impôt calculé à la fin de l’exercice
social et liquidé systématiquement par la personne morale assujettie.
Ainsi, le taux d’imposition est de 10% lorsque le montant du bénéfice net imposable est
inférieur ou égal à 300000.00) dhs. Il est de 17.5% lorsque ce bénéfice est de 300001.00 à
1000000.00 dhs et de 31% lorsqu’il est de 1000000.00 à 5000000.00 dhs.
Le taux d’imposition est de 37% pour les établissements de crédit et les compagnies
d’assurance.
Quant au régime de la cotisation minimale, elle correspond à un montant minimal à payer au
titre de l’impôt quel que soit le résultat fiscal de la société.
La fiscalité n’est donc pas neutre pour la société et diffère selon la forme juridique adoptée.
Des impôts sont dus à raison du secteur de l’activité exercée abstraction faite de la forme
juridique de la société. D’autres impôts le sont en fonction de la forme choisie.
Aussi, il y a lieu d’évoquer le statut fiscal et social du dirigeant qui pourrait affecter largement
le choix de la structure, notamment en vérifiant s’il sera assimilé à un salarié ou pas.
Le dirigeant assimilé à un salarié bénéficie de la protection sociale malgré le coût qu’il cause
à la société. C’est le cas par exemple d’un gérant non associé, minoritaire ou égalitaire d’une
SARL.
Le travailleur non salarié est, souvent, un gérant majoritaire d’une SARL par exemple ou le
chef d’une entreprise individuelle.
Outre le régime de l’IS, il y a également celui de l’impôt sur le revenu (IR) applicable aux
entreprises individuelles et aux personnes morales ayant opté pour le régime de l’IR.
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Il s’agit d’un impôt direct, annuel et déclaratif couvrant tous les revenus des personnes
physiques dont le domicile fisc.la est situé au Maroc, indépendamment de leur nature ou des
activités génératrices de revenus.
L’IR est un impôt progressif avec un barème où le taux d’imposition s’élève au fur et à mesure
de l’accroissement des revenus.
Lorsqu’une société opte pour le régime de l’IS, ceci est qualifié de transparence fiscale de la
société.
Remarque : les sociétés soumises à l’impôt sur le revenu (ou transparente) peuvent opter pour
l’impôt sur les sociétés. Cette option peut être intéressante si les revenus des associés
composant la société soumise à l’IR sont imposés dans des tranches élevées.

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