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Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 28 (2009) 345–351

Club de l’Anarlf
Rôle délétère de l’hyperthermie en neuroréanimation§
Deleterious role of hyperthermia in neurocritical care
G. Audibert *, A. Baumann, C. Charpentier, P.-M. Mertes
Service d’anesthésie-réanimation, hôpital Central, CHU de Nancy, 29, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, 54000 Nancy, France

Disponible sur Internet le 18 mars 2009

Résumé
La fièvre est une agression cérébrale secondaire d’origine systémique, susceptible d’aggraver le pronostic des patients de neuroréanimation. En
réponse à une agression immunologique, la fièvre associe plusieurs réponses physiologiques, dont la plus facilement mesurable est l’hyperthermie.
La définition de celle-ci est variable, mais le seuil le plus fréquemment utilisé est 37,5 8C. Chez l’animal, l’hyperthermie, appliquée avant, au
moment ou après une ischémie cérébrale, augmente le volume des lésions. Le mécanisme de cet effet serait lié à une augmentation de perméabilité
de la barrière hématoencéphalique, à une libération accrue d’acides aminés excitateurs et à une majoration de la production de radicaux libres. En
clinique, l’hyperthermie est très fréquente, touchant entre 20 et 30 % des patients au cours des 72 premières heures d’hospitalisation, ce chiffre
atteignant 40 à 50 % en cas d’accident vasculaire cérébral (AVC) hémorragique. Cette hyperthermie est rattachée à une infection dans la moitié des
cas, mais dans plus de 25 % des cas elle serait d’origine centrale. Au cours de l’AVC ischémique, une hyperthermie au cours des 72 premières
heures est associée à une augmentation de la taille de l’infarctus, une augmentation de la morbidité et de la mortalité. Cette aggravation du
pronostic est également retrouvée au cours de l’hémorragie sous-arachnoı̈dienne. Après traumatisme crânien grave, la fièvre ne semble pas
influencer la mortalité, mais est associée à une augmentation de morbidité. Bien qu’aucune relation causale entre fièvre et aggravation du pronostic
ne soit établie, il paraı̂t raisonnable de traiter l’hyperthermie. Chez le patient cérébrolésé, les antipyrétiques sont faiblement efficaces. En cas
d’échec, ils doivent être remplacés par des techniques de refroidissement physique.
# 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Fièvre ; Ischémie cérébrale ; Pronostic ; Accident vasculaire cérébral ; Hémorragie sous-arachnoı̈dienne ; Traumatisme crânien grave

Abstract
Fever is a secondary brain injury and may worsen neurological prognosis of neurological intensive care unit (NICU) patients. In response to an
immunological threat, fever associates various physiological reactions, including hyperthermia. Its definition may vary but the most commonly
used threshold is 37.5 8C. In animal studies, hyperthermia applied before, during or after cerebral ischemia may increase the volume of ischemic
lesions. The mechanism of this effect may include increase in blood brain barrier permeability, increase in excitatory amino acid release and
increase in free radical production. In NICU patients, fever is frequent, occurring in up to 20–30% of patients. Moreover, after haemorrhagic stroke,
fever has been reported in 40–50% of patients. In half of the patients, fever may be related to an infectious cause but in more than 25% of patients,
hyperthermia may be of central origin. After ischemic stroke, hyperthermia during the first 72 hours is associated with an increase in infarct size
and increase in morbidity and mortality. This holds true also after subarachnoid haemorrhage. After traumatic brain injury, fever is not related to
mortality but may increase morbidity. Whereas no causal link has been established between fever and unfavourable outcome, it seems reasonable to
treat hyperthermia in patients suffering from brain injuries. In such patients, antipyretics have a moderate efficacy. In case of failure, they should be
replaced by physical cooling techniques.
# 2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Keywords: Fever; Cerebral ischemia; Prognosis; Stroke; Subarachnoid haemorrhage; Traumatic brain injury

§
Travail présenté à la journée du Club de l’Association de neuroanesthésie-réanimation de langue française (Anarlf), Congrès de la Sfar, 2008.
* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : g.audibert@chu-nancy.fr (G. Audibert).

0750-7658/$ – see front matter # 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.annfar.2009.02.017
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1. Introduction de données provient des modèles d’ischémie, qu’elle soit


globale ou focale.
La fièvre appartient à la longue liste des agressions Les premiers travaux sur ce sujet remontent à une vingtaine
cérébrales secondaires en neuroréanimation. L’attention des d’années. Dans un modèle d’ischémie globale chez le rat,
cliniciens à ce problème n’est pourtant pas très ancienne, l’élévation de la température cérébrale à 39 8C au moment de
puisqu’il y a une quinzaine d’années un traitement anti- l’ischémie entraı̂nait une majoration du volume des zones
pyrétique n’était administré qu’à moins de 15 % des patients de ischémiées, avec une aggravation particulière des lésions au
neuroréanimation [1]. Dans cette discipline, aujourd’hui, la niveau de l’hippocampe et des noyaux gris centraux [19,20].
lutte contre la fièvre est devenue habituelle, probablement en L’hyperthermie était notamment capable de transformer la zone
raison de la modicité des risques de cette stratégie. Néanmoins, de pénombre en zone d’infarctus massif. La mortalité des
la raréfaction des ressources en réanimation oblige à animaux augmentait dans le groupe « hyperthermie ». En faisant
s’interroger sur le bien-fondé d’une approche qui, pour être varier la durée d’ischémie, il était montré qu’une élévation de la
efficace, demeure assez coûteuse. température cérébrale majorait la quantité de territoire ischémié
La fièvre est une réponse adaptative de l’organisme à une d’une manière équivalente à la prolongation de la durée
variété de stimuli infectieux ou inflammatoire. Elle combine des d’ischémie [21]. La majoration des lésions ischémiques était
réponses endocrines, autonomes et comportementales coordon- également mise en évidence chez le chien. Après une ischémie
nées par l’hypothalamus. Parmi les nombreuses modifications globale de 12,5 minutes, les animaux normothermes récupé-
physiologiques ainsi induites, la plus facilement mesurable est raient un comportement normal alors que les animaux maintenus
l’hyperthermie ou élévation de la température corporelle [2]. à 39 8C restaient comateux ou mourraient [22]. En cas
Bien qu’elle entraı̂ne un inconfort certain pour le patient, elle est d’ischémie focale, une majoration de la taille de l’infarctus
plutôt considérée comme « bénéfique » pour l’organisme dont était également mise en évidence. Dans une étude chez le rat
elle constitue un mécanisme de défense. Ainsi, dans un groupe de (modèle d’occlusion de l’artère cérébrale moyenne), l’élévation
patients de réanimation, le traitement systématique de l’hyper- de la température cérébrale à 39,9 8C produisait une augmenta-
thermie par refroidissement externe n’a eu aucune influence sur tion de 50 à 60 % du volume de l’infarctus par rapport à des
leur évolution [3]. Cependant, en réanimation neurologique, animaux maintenus à 37 8C [23]. Cette aggravation des lésions
l’hyperthermie n’est pas toujours synonyme de fièvre, mais peut était observée aussi bien lorsque l’hyperthermie était contem-
être la conséquence d’une lésion hypothalamique directe poraine de l’ischémie, que lorsque l’hyperthermie était appliquée
(traumatisme ou hémorragie). Elle peut alors être associée à une heure après l’ischémie, situation évidemment plus proche du
la survenue de complications : hypertension intracrânienne [4], contexte clinique. Des équipes ont cherché à se rapprocher
allongement de la durée de séjour [5], etc., qui sont susceptibles encore plus du contexte clinique en allongeant le délai entre
d’aggraver le pronostic [6–9]. Par conséquent, bien qu’un lien de l’ischémie et l’application de l’hyperthermie. Dans un modèle
causalité entre hyperthermie et complication ne soit pas d’ischémie globale transitoire chez le rat, une hyperthermie à
complètement établi, le maintien d’une normothermie chez les 39 8C était provoquée à la 24e heure pendant trois heures. Huit
patients cérébrolésés est recommandé par les experts [10]. jours plus tard, le nombre de cellules ischémiées au niveau de
La définition de l’hyperthermie n’est pas établie et varie d’une l’hippocampe était multiplié par deux fois et demi dans le groupe
publication à l’autre. Si le seuil choisi est le plus souvent 37,5 8C d’animaux soumis à une hyperthermie retardée [24]. Un résultat
[6,10,11], il est parfois plus bas à 37 8C [12,13], mais il est identique était trouvé dans un modèle d’ischémie focale. Pour
paradoxalement parfois fixé à des valeurs hautes, 38 8C [1], l’obtenir, il fallait néanmoins élever la température des animaux à
38,3 8C [8,14], voire 38,5 8C [15,16]. En réanimation poly- 40 8C, une hyperthermie à 39 8C n’étant pas suffisante pour
valente, un seuil de 38,3 8C a été proposé pour déclencher un aggraver significativement les lésions [25].
bilan d’infection [17]. De manière plus pragmatique, pour les
patients neurologiques, il a été proposé de distinguer trois classes 2.2. Effets cellulaires de l’hyperthermie
d’hyperthermie selon une gravité faible (37,5 8C – 38,4 8C),
moyenne (38,4 8C – 39 8C) ou haute (> 39 8C) [5]. Il convient La privation d’oxygène (qu’elle soit de nature hypoxique ou
de souligner que ces définitions sont toutes aussi arbitraires et ont ischémique) est à l’origine de lésions neuronales qui persistent
été proposées par leurs auteurs sans aucune validation. Enfin, le après l’agression. La réduction de la disponibilité en oxygène
seuil de définition de l’hyperthermie pourrait être modulé en bloque la production mitochondriale d’ATP, ce qui aboutit à
fonction de l’âge, puisque la température centrale des sujets âgés une baisse importante de la concentration intracellulaire en
est plus basse que celle des jeunes adultes [18]. ATP. Ce déficit réduit l’activité de la pompe Na/K responsable
des équilibres ioniques cellulaires. La modification des
2. Effets de l’hyperthermie sur l’agression cérébrale : concentrations ioniques entraı̂ne une dépolarisation du neurone
données expérimentales qui va être à l’origine d’une intrusion sodique et calcique,
responsable des lésions cellulaires à long terme [26]. Une
2.1. Effets de l’hyperthermie sur la taille des lésions hyperthermie à 40 8C sensibilise le neurone à l’hypoxie.
L’hyperthermie est responsable d’une déplétion en ATP et en
Dans la plupart des études expérimentales, l’élévation de la potassium intracellulaire ainsi que d’une élévation de la
température cérébrale altère le pronostic. Le plus grand nombre concentration en sodium [27].
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2.3. Autres conséquences de l’hyperthermie gradient ne semble malheureusement pas constant ; il serait
moindre en hypo- et normothermie et augmenterait propor-
Une hyperthermie à 38 8C appliquée sur cerveau sain est tionnellement à la température centrale [4]. Dans certaines
susceptible de provoquer une augmentation de perméabilité de études, la différence moyenne entre les températures cérébrale
la barrière hématoencéphalique, par surexpression de la nitric et rectale est même nulle, masquant des différences signifi-
oxyde synthase, dans sa forme constitutive [28]. Ce phénomène catives dans les deux sens chez le même patient [43].
pourrait contribuer à l’œdème vasogénique après traumatisme D’une manière générale, toutes étiologies confondues, on
crânien [29]. L’hyperthermie majore la libération d’acides peut estimer entre 20 et 30 % la fréquence de l’hyperthermie au
aminés excitateurs, en particulier du glutamate, au cours de cours des 72 premières heures de séjour. Lorsque le motif
l’ischémie [30,31]. De plus, une hyperthermie à 39 8C est d’admission est une hémorragie cérébrale (intraparenchyma-
capable d’annuler les effets protecteurs cérébraux d’antago- teuse ou sous-arachnoı̈dienne), cette fréquence atteint 40 à
nistes du récepteur NMDA administrés après une ischémie 50 %. Cette forte incidence est également retrouvée après
focale chez le rat [32]. Enfin, après ischémie, la production de traumatisme crânien grave (TCG). Plus la durée de séjour
radicaux libres est largement majorée par une hyperthermie à s’allonge, plus l’incidence de l’hyperthermie augmente, pour
39 8C [33]. atteindre plus de 90 % au bout de 14 jours [15]. Il ne s’agit pas
d’élévations isolées, mais souvent de périodes de quelques
3. Épidémiologie de l’hyperthermie en jours. Dans un collectif de traumatisés crâniens graves,
neuroréanimation l’hyperthermie durait plus de six jours chez 24 % des patients
fébriles [35].
La littérature rapporte une fréquence élevée de l’hyper- Cette forte incidence appelle un commentaire et une
thermie en réanimation. Les différentes études réalisées dans le question. Le commentaire est lié à l’efficacité des traitements
contexte de la neuroréanimation rapportent des fréquences de antipyrétiques. Malgré la connaissance du rôle délétère de
l’hyperthermie variant de 5 à 73 % (Tableau 1). Cette disparité l’hyperthermie chez ce type de patients, les traitements
s’explique par la multiplicité des critères de définition. Outre le paraissent relativement inefficaces. De fait, dans la plupart
choix du seuil de température correspondant à une hyper- des travaux, les patients bénéficiaient d’un protocole de prise en
thermie (cf. supra), la restriction à certaines pathologies charge de l’hyperthermie basé sur l’utilisation de paracétamol
neurologiques et le choix du délai par rapport à l’admission et parfois de moyens de refroidissement externe. La question
modifient largement la fréquence observée. Enfin, une dernière est sur la cause de l’hyperthermie. L’apparition de celle-ci
source de discordance entre les études réside probablement implique la mise en œuvre d’un bilan à la recherche d’une
dans la méthode de mesure de la température. Si le site choisi infection. Ainsi, celle-ci explique 87 % des fièvres dans une
est parfois axillaire [11,34,35] ou oral [36], la température est le population homogène de patients traumatisés crâniens [35].
plus souvent mesurée par voie rectale [15,34,35,37,38] et Dans une population moins sélectionnée de patients de
surtout tympanique [8,12,14,39–42]. Pour des raisons pratiques neuroréanimation, une infection est encore retrouvée dans
évidentes, aucune étude épidémiologique n’a fait appel à la 52 % des cas [14]. Elle est, en revanche, formellement éliminée
mesure de la température cérébrale dont on sait qu’elle excède chez 28 % des patients fébriles (soit 7 % du total de l’étude)
la température centrale, avec des différences oscillant entre pour lesquels un diagnostic de fièvre dite « centrale » est
0,2 8C [4] et 1 8C [37]. Cette dernière valeur est souvent finalement retenu. Celle-ci est particulièrement favorisée par la
considérée comme la règle. Pourtant, lors de l’hypothermie présence d’une hémorragie intraventriculaire, comme cela avait
(spontanée ou thérapeutique), la température cérébrale devient été suggéré par deux études précédentes [8,34]. D’ailleurs,
inférieure à la température centrale [38]. Par ailleurs, le expérimentalement l’injection de sang dans les ventricules

Tableau 1
Incidence de la fièvre en neuroréanimation.
Auteur Année Diagnostic Patients (n) Définition de Incidence
l’hyperthermie (8C)
Reith et al. [6] 1996 AVC (sauf HSA) 390 > 37,5 25 % à l’admission
Castillo et al. [11] 1998 AVCI 260 > 37,5 61 % dans les 72 premières heures
Boysen et al. [38] 2001 AVC (sauf HSA) 725 > 37,5 5 % à l’admission
12 % dans les 48 premières heures
Kammersgaard et al.[12] 2002 AVC (sauf HSA) 390 > 37 54 %
Oliveira-Filho et al. [8] 2001 HSA 92 > 38,3 41 % au cours du séjour
Commichauet al. [14] 2003 RN 387 > 38,3 23 % au cours du séjour
Diringer et al. [5] 2004 RN 4295 > 37,5 70 % au cours du séjour
> 38,5 33 % au cours du séjour
Kilpatrick et al. [15] 2000 RN 428 > 38,5 47 % au cours du séjour
Geffroy et al. [16] 2004 TCG 101 > 38,5 44 % dans les 48 premières heures
Stocchetti et al. [34] 2002 TCG 110 > 38,4 73 % dans les 8 premiers jours
AVC : accident vasculaire cérébral (I : ischémique) ; HSA : hémorragie sous-arachnoı̈dienne ; RN : réanimation neurochirurgicale ; TCG : traumatisme crânien grave.
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cérébraux entraı̂ne une élévation de la température centrale [47]. Ces différents résultats étaient mis en perspective dans une
[44]. Les mécanismes invoqués seraient une toxicité directe du méta-analyse de neuf études ayant inclus 3790 patients. Celle-
sang sur les centres thermorégulateurs de la région préoptique ci concluait que l’hyperthermie au cours des 72 premières
ou une augmentation de production de prostaglandines qui heures d’un AVC augmentait la mortalité et aggravait le
modifieraient la température de consigne hypothalamique. La pronostic neurologique des patients. Ce résultat était établi pour
même équipe suggérait une association entre fièvre centrale et des périodes d’observation variant d’un à 12 mois [7]. Cette
hémorragie sous-arachnoı̈dienne (HSA). L’apparition d’une conclusion était remise en cause par une étude prospective de
hyperthermie quatre à six jours après une HSA est associée 725 patients avec AVC ischémique ou hémorragique au cours
depuis longtemps au développement d’un vasospasme [45]. de laquelle la température était mesurée de manière séquen-
Cette association a été confirmée par une autre étude [46]. En tielle à l’admission puis toutes les deux heures au cours des
dehors du vasospasme, les patients souffrant d’HSA pourraient premières 24 heures. La température était le plus souvent
avoir une perturbation globale de la thermorégulation liée à la normale à l’admission. Lorsqu’elle était élevée, elle
présence de caillots épais dans la citerne suprasellaire [14]. Au n’influençait pas le pronostic. Une élévation de température
cours du traumatisme crânien, l’hyperthermie est plus rarement se produisait entre la quatrième et la sixième heure pour être
d’origine centrale. Elle pourrait dans ce cas être la conséquence maximale à la 12e heure chez les patients les plus gravement
d’une lésion directe de l’hypothalamus [29]. La séméiologie de atteints. Ce n’était qu’à la 12e heure que l’hyperthermie était
cette hyperthermie pourrait différer de celle d’une fièvre reliée à un mauvais pronostic [39]. Cette absence d’influence de
provoquée par une infection. La fièvre d’origine centrale serait la température initiale était confirmée dans une série de 251
plutôt accompagnée d’une bradycardie, sans sueurs, sans AVC hémorragiques où seule la durée de l’hyperthermie au
variations diurnes et résistante aux antipyrétiques, sauf peut- cours des 72 premières heures avait une influence négative sur
être à l’indométhacine [29]. La fièvre « centrale » est la morbidité et la mortalité à la sortie de l’hôpital [34]. D’une
susceptible d’apparaı̂tre plus précocement dans le séjour (48 manière synthétique, on peut conclure qu’une hyperthermie
premières heures) et l’apparition d’une fièvre au cours des 72 précoce (entre la 24e et la 72e heure) augmente la morbidité et la
premières heures de séjour avait une valeur prédictive négative mortalité après un AVC qu’il soit de nature ischémique ou
d’infection [46]. hémorragique.
En analyse multivariée, les facteurs favorisant l’apparition
d’une fièvre étaient la durée de séjour, le coma, l’intubation 4.2. Hémorragie sous-arachnoı̈dienne
trachéale et le diagnostic d’HSA [14]. Parmi 353 patients
atteints d’HSA, c’est la gravité clinique et la présence d’une Des études anciennes avaient démontré une association entre
hémorragie ventriculaire qui étaient les facteurs les plus survenue d’un vasospasme après HSA et hyperthermie [45,48].
significatifs d’apparition d’une hyperthermie (analyse multi- Dans un collectif de 92 patients avec HSA, 28 (30 %) avaient
variée) [42]. une température supérieure à 38,3 8C plus de deux jours de
suite. Les facteurs prédictifs d’hyperthermie étaient la présence
4. Effets de l’hyperthermie sur l’agression cérébrale : d’une dérivation ventriculaire externe, la survenue d’un
données cliniques vasospasme et l’âge. La fièvre était isolée comme facteur de
mauvaise évolution (score de Rankin > 2) à la sortie de
Les données cliniques concernant l’effet délétère de l’hôpital, même après ajustement sur la gravité de l’HSA [8].
l’hyperthermie ont été obtenues principalement chez des Ce résultat était confirmé dans l’étude d’une cohorte de 580
patients souffrant d’accidents vasculaires cérébraux ou d’HSA. patients avec HSA dans laquelle étaient recherchés les facteurs
médicaux de mauvaise évolution à trois mois (score de
4.1. Accident vasculaire cérébral (AVC) Rankin > 3). Dans ce travail, 54 % des patients avaient au
moins un épisode de température supérieure à 38,3 8C pendant
Dans ce domaine, l’étude princeps date de 1996. Dans une le séjour. Après ajustement sur l’âge, la sévérité de l’HSA, la
étude de 390 patients (avec AVC ischémique ou hémorragique), taille de l’anévrisme et la survenue d’un vasospasme, la fièvre
une hyperthermie était notée chez 25 % des patients au cours apparaissait comme la complication médicale qui grevait le
des six premières heures. Elle était corrélée un mauvais plus le pronostic (prédiction de mauvaise évolution : odds ratio
pronostic, avec augmentation de mortalité et des séquelles 2,0 (IC 95 % : 1,1–3,4 ; p = 0,02) [49]. La même équipe
neurologiques. L’hyperthermie augmentait la taille de l’infarc- confirmait ce résultat avec, en plus, une influence négative de la
tus. Chaque degré supplémentaire de température multipliait fièvre sur la perte d’indépendance et l’altération des fonctions
par deux le risque de mauvaise évolution à la sortie [6]. Ce cognitives [42].
résultat était confirmé par une autre étude démontrant que seule
une augmentation de température dans les 24 premières heures 4.3. Traumatisme crânien grave
altérait le pronostic [11]. Cette influence négative de
l’hyperthermie sur le pronostic s’exerce même à long terme Les premières données convaincantes sur le rôle aggravant
puisqu’elle était mise en évidence à un an [47], puis à cinq ans de la fièvre après TCG proviennent d’une étude datant de 1994.
[12]. A contrario, une hypothermie spontanée (température Dans une série prospective de 71 patients avec TCG était menée
centrale < 36,5 8C) était associée à une baisse de la mortalité une analyse multivariée concernant l’impact des agressions
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cérébrales secondaires sur le devenir à un an des patients. La degré Celsius de température au-dessus de 37 8C, le risque
fièvre était le second prédicteur de mortalité (après l’hypoten- d’évolution neurologique favorable était multiplié par deux
sion artérielle), mais n’influençait pas le pronostic global des [40].
patients mesuré par la Glasgow Outcome Scale [50]. Cet impact
partiel s’explique peut-être par l’effectif limité de l’étude car 5. Résistance de l’hyperthermie aux antipyrétiques
dans une série de 846 patients atteints de la même pathologie, la
fièvre était retrouvée comme facteur de mauvaise évolution à un La forte incidence de l’hyperthermie chez les patients de
an [13]. Quelques études se sont spécialement intéressées à réanimation souffrant de lésions cérébrales variées suggère une
l’impact de la fièvre sur le devenir de ces patients. Dans une résistance de celle-ci aux traitements antipyrétiques. Les
série de 110 patients, la survenue d’une fièvre supérieure à techniques de refroidissement physique seront traitées par
38,4 8C au cours des sept premiers jours augmentait nettement ailleurs.
la durée de séjour des patients, qui passait de huit à 14 jours Il existe deux essais randomisés contre placebo qui ont
( p = 0,0001), mais n’avait aucune influence sur le pronostic évalué le paracétamol après AVC. Au cours de ces études (39 et
neurologique à six mois [35]. Cette absence d’effet sur le 75 patients), l’administration quotidienne de 4 à 6 g de
pronostic est peut-être liée au délai de prise en compte des paracétamol a permis une faible réduction de température
épisodes fébriles. Lorsque seules les 48 premières heures du (entre 0,2 et 0,4 8C) qui a été considérée comme cliniquement
séjour sont prises en compte pour la recherche d’un épisode non significative [53,54]. Aucun de ces essais n’était
d’hyperthermie supérieure à 38,5 8C, la survenue d’une fièvre dimensionné pour étudier un effet sur le pronostic des patients.
précoce obère le pronostic neurologique à six mois sans effet Dans une étude rétrospective chez des patients avec TCG, la
décelable sur la mortalité [16]. Un effet délétère d’une prescription de paracétamol (qui était laissée à la discrétion du
hyperthermie supérieure à 38,5 8C au cours des 24 premières clinicien) avait une valeur prédictive négative pour la survenue
heures a été également rapporté chez l’enfant. Cette fièvre était de fièvre [16]. Dans un autre travail de même nature, ce sont les
mesurée chez 30 % des patients d’une série prospective de 110 anti-inflammatoires qui étaient utilisés face à une hyperthermie.
enfants avec traumatisme crânien de gravité variable. Elle était Leur prescription abaissait la température de 0,58  0,7 8C, ce
responsable d’un allongement de la durée de séjour en qui était considéré comme non cliniquement significatif par les
réanimation et d’une altération de l’état neurologique à la auteurs [35]. Enfin, une équipe a proposé la prescription de
sortie de réanimation mesuré par le score de Glasgow [51]. diclofénac en perfusion continue chez les patients de
Existe-t-il une relation entre température et pression neuroréanimation, mais les résultats apparaissent encore
intracrânienne (PIC) ? Les données permettant de répondre à préliminaires [55,56]. Globalement, les effets des antipyréti-
cette question sont peu nombreuses et proviennent majoritai- ques paraissent assez limités, mais des données solides font
rement de patients avec TCG. Dans un petit groupe de 20 défaut.
patients cérébrolésés, une augmentation de température Au total, cette revue de la littérature fait apparaı̂tre assez
cérébrale faisait passer la PIC de 14,9  7,9 mmHg à nettement une association entre la survenue d’une hyperthermie
22  10,2 mmHg ( p < 0,05) alors que les valeurs absolues précoce (dans les 24 à 72 premières heures) et une mauvaise
de PIC et de température n’étaient pas corrélées [4]. Cette évolution neurologique chez les patients présentant une lésion
élévation était attribuée à une augmentation du métabolisme cérébrale aiguë. Cette association vient d’être encore renforcée
cérébral responsable d’une augmentation du débit sanguin par une méta-analyse récente [57]. En revanche, l’établisse-
cérébral [4]. Cependant, dans une série de 110 patients avec ment d’un lien de causalité demeure spéculatif [10].
TCG, la relation entre variation de température et variation de Néanmoins, dans le doute, la plupart des experts recommandent
PIC était moins claire ; en particulier, chez les patients les plus une prise en charge agressive de l’hyperthermie chez ces
graves avec compression des citernes de la base, la fièvre patients, en particulier lors de la phase aiguë de leur séjour en
n’avait aucune influence sur la PIC [35]. Dans une étude récente réanimation.
de 40 patients cérébrolésés, aucune corrélation entre valeurs de
température et de PIC n’était détectée y compris en recherchant Références
un décalage dans le temps des deux variables [52]. Le débat
reste donc ouvert. [1] Albrecht 2nd RF, Wass CT, Lanier WL. Occurrence of potentially detri-
mental temperature alterations in hospitalized patients at risk for brain
4.4. Arrêt cardiaque injury. Mayo Clin Proc 1998;73:629–35.
[2] Saper CB, Breder CD. The neurologic basis of fever. N Engl J Med
1994;330:1880–6.
L’arrêt cardiaque réanimé constitue un modèle d’ischémie [3] Gozzoli V, Schottker P, Suter PM, Ricou B. Is it worth treating fever in
cérébrale globale et la recherche d’une influence de la fièvre sur intensive care unit patients? Preliminary results from a randomized trial of
le pronostic était donc naturelle. Dans une étude de 151 patients the effect of external cooling. Arch Intern Med 2001;161:121–3.
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