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ACCÈS AU MARCHÉ,

TRANSPARENCE ET ÉQUITÉ
DANS LE COMMERCE MONDIAL
DES EXPORTATIONS POUR UN
DÉVELOPPEMENT DURABLE 2010
© Centre du commerce international 2009

Le Centre du commerce international (ITC) est


l’agence conjointe de l’Organisation mondiale du
commerce et des Nations Unies.

Siège : ITC
54-56, rue de Montbrillant
1202 Genève, Suisse

Adresse postale : ITC


Palais des Nations
1211 Genève 10, Suisse

Téléphone : +41-22 730 0111

Fax : +41-22 733 4439

E-mail : itcreg@intracen.org

Internet : http://www.intracen.org
ACCÈS AU MARCHÉ,
TRANSPARENCE ET ÉQUITÉ
DANS LE COMMERCE MONDIAL
DES EXPORTATIONS POUR UN
DÉVELOPPEMENT DURABLE 2010

Genève 2010
ii

RÉSUMÉ À L’INTENTION DES SERVICES D’INFORMATION COMMERCIALE

2010 F-03.02
MAR lf

Centre du commerce international (ITC)


Accès au marché, transparence et équité dans le commerce mondial : des exportations pour un développement
durable 2010
Genève : ITC, 2010. xiii, 154 p.

Première d’une série annuelle consacrée aux questions relatives à l’accès au marché, se focalisant sur la réduction de
la pauvreté par l’amélioration de l’accès au marché pour les pays en développement et sur l’équité dans le commerce –
traite de la transparence et de l’équité dans le commerce mondial; met en exergue les questions clés pour les pays en
développement en matière d’accès au marché telles les tarifs douaniers, les mesures non tarifaires et l’utilisation des
préférences; étudie le lien entre le développement des exportations et la réduction de la pauvreté, et donne un aperçu
des implications en termes de politiques des pays en développement ainsi que de mesures internationales destinées
à améliorer les marchés; présente une analyse des résultats et de l’impact des normes volontaires du « Commerce
équitable » sur les producteurs et les exportateurs des pays en développement; contient des données statistiques
ainsi qu’une bibliographie (pp. 145–153).

Descripteurs : Réduction de la pauvreté, Accès au marché, Barrières non-tarifaires, Tarifs préférentiels,


Commerce équitable, Normes.

Anglais, français, espagnol (éditions séparées)

ITC, Palais des Nations, 1211 Genève 10, Suisse (www.intracen.org)

/HVDSSHOODWLRQV HPSOR\pHVGDQVODSUpVHQWHSXEOLFDWLRQHWODSUpVHQWDWLRQGHVGRQQpHVTXL\ÀJXUHQW
n’impliquent de la part du Centre du commerce international aucune prise de position quant au statut
juridique des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou
limites.

Image numérique sur la couverture : © Yuki Sakai

© Centre du commerce international 2010

Tous droits réservés : aucune partie de la présente publication ne peut être reproduite, enregistrée dans une base de
données ou transmise sous quelque forme que ce soit ou par tout moyen électronique, électrostatique, magnétique,
mécanique, ou autre, ou sous forme de photocopie, sans autorisation écrite préalable du Centre du commerce
international.

P242.F/DMD/OD/10-X ISBN 978-92-9137-390-1


No. de vente des Nations Unies F.11.III.T.1
iii

AVANT-PROPOS
Le Centre du commerce international cherche à promouvoir les exportations pour un développement durable – un
SRVWXODW QRUPDWLI TXL UHFRQQDvW TXH OH IDLW G·H[SRUWHU Q·HVW HQ VRL SDV VXIÀVDQW (Q DSSX\DQW HW HQ IDFLOLWDQW OH
développement des exportations des pays en développement, nous nous efforçons de contribuer à accroître la
valeur ajoutée et le bien-être des pays en développement ainsi qu’à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le
développement (OMD).

L’amélioration de l’accès au marché et de l’entrée sur les marchés pour les pays en développement permettra
d’accroître l’équité dans le commerce mondial car elle contribuera à réduire la pauvreté à travers le monde. Pour
doper leur croissance, réduire la pauvreté et créer des occasions de produire des richesses sur leurs marchés
nationaux généralement modestes, les pays en développement doivent exporter davantage. Qui plus est, les pays
en développement vont devoir consacrer une part importante de leur croissance à l’investissement dans les
LQIUDVWUXFWXUHVPDWpULHOOHVHWLPPDWpULHOOHVHWFHDÀQGHFRQVROLGHUOHXUVDYDQWDJHVFRPSpWLWLIV'HFHIDLWjFRXUWHW
moyen terme, les pays en développement n’enregistrent généralement qu’une croissance lente de la consommation
intérieure – mais le développement des exportations peut doper les perspectives de croissance. Pour réduire de
PRLWLpODSDXYUHWpHWUpDOLVHUG·DXWUHV20'VXUIRQGGHFULVHÀQDQFLqUHPRQGLDOHLOIDXGUDGRQFLPSpUDWLYHPHQW
améliorer l’accès au marché et l’entrée sur des marchés vastes et dynamiques.

Des mesures devront être prises non seulement au plan international mais aussi aux plans régional, national et
bilatéral. Le Cycle de Doha devra être conclu et des engagements irréversibles en matière d’amélioration de l’accès
au marché devront être contractés. Le présent rapport de l’ITC intitulé Accès au marché, transparence et équité
dans le commerce mondial : Des exportations pour un développement durable 2010, le premier d’une série annuelle
sur les questions relatives à l’accès au marché, démontre incontestablement que « l’accès au marché commence
chez soi ». Il préconise aussi l’abaissement des obstacles au commerce entre les pays en développement comme
condition sine qua non pour progresser.

Les préférences non réciproques accordées à certains groupes de pays, en particulier aux pays les moins avancés
(PMA), doivent être maintenues et élargies. Mais l’amélioration de l’accès au marché passera avant tout et surtout
par des interventions axées sur le renforcement des capacités de production à l’exportation. Les biens et services
offerts par les exportateurs des pays en développement doivent correspondre aux produits et services demandés
SDUOHVFRQVRPPDWHXUVHWOHVHQWUHSULVHVHWOHXUSUL[GRLWSHUPHWWUHGHGpJDJHUXQSURÀWUDLVRQQDEOHHWIDYRULVHUOH
travail décent dans les pays producteurs.

Si notre compréhension du fonctionnement des marchés s’est considérablement améliorée ces trente dernières
années, notre connaissance pratique des facteurs de réussite sur les marchés d’exportation reste médiocre. Les
échanges commerciaux des pays en développement restent entravés par le manque d’intelligence commerciale.
C’est la raison pour laquelle le présent rapport préconise une amélioration de la transparence commerciale. Il s’agit,
entre autres, de limiter le pouvoir de réglementation discrétionnaire en matière de mesures tarifaires et non tarifaires,
d’améliorer la participation à l’élaboration des normes, de mieux analyser l’incidence et l’impact des obstacles non
tarifaires, et d’améliorer l’information sur les accords préférentiels et les accords commerciaux régionaux, lesquels
se chevauchent souvent en toute incohérence.

Le présent rapport regorge de bases factuelles qui attestent du fait que :

‡ La réduction de la pauvreté exige le développement des exportations;


‡ Les droits acquittés sur les importations en provenance de pays en développement restent élevés – plus de
(8PLOOLDUGVHQXQHVRPPHVXSpULHXUHDXPRQWDQWWRWDOGHO·DLGHSRXUOHFRPPHUFHOHVQLYHDX[HW
structures tarifaires restent un redoutable obstacle au commerce dans de nombreux secteurs, alors que les
mesures non tarifaires prolifèrent;
iv

‡ L’amélioration de la transparence commerciale, notamment concernant les mesures non tarifaires et les normes
privées, constituera un progrès considérable sur la voie d’une plus grande équité dans le commerce mondial.

Cette nouvelle série de l’ITC suscite en moi un très grand enthousiasme, notamment car l’accent y est mis sur le
développement des exportations, l’accès au marché et toutes les questions connexes. Je souhaite remercier très
chaleureusement l’ensemble des auteurs et analystes de l’ITC qui ont contribué à la rédaction de la présente
publication, en particulier notre Économiste principal, Willem van der Geest, ainsi que les auteurs d’instituts
XQLYHUVLWDLUHVHWGHUHFKHUFKHVXUODSROLWLTXHJpQpUDOHTXLRQWDSSRUWpOHXUSLHUUHjO·pGLÀFH

Patricia Francis
Directrice exécutive
Centre du commerce international
v

REMERCIEMENTS
Le présent rapport a été préparé sous la direction de Willem van der Geest, Économiste principal de l’ITC. Des
collaborateurs de la section Analyses et recherches sur les marchés ont également contribué à sa rédaction,
travaillant en étroite collaboration avec des auteurs invités d’instituts de recherche et universitaires.

Le Chapitre I porte sur les concepts clés de la transparence commerciale et de l’équité dans le commerce mondial.
/HSULQFLSDODXWHXUGHFHFKDSLWUHHVWOH3URIHVVHXU)UDQFLV6Q\GHU&96WDUU3URIHVVHXUGHGURLW3HNLQJ8QLYHUVLW\
6FKRRORI7UDQVQDWLRQDO/DZ6KHQ]KHQ&KLQHHW3URIHVVHXULQYLWp/RQGRQ6FKRRORI(FRQRPLFV

Le Chapitre II, consacré aux mesures non tarifaires et à l’utilisation des préférences, a été préparé par une équipe
d’analystes de marché de l’ITC, notamment Kerfalla Conte, Yvan Decreux, Takako Ikezuki, Brian Jackson, Olga
Skorobogatova et Xavier Pichot. Jorge Núñez Ferrer, Centre d’études politiques européennes de Bruxelles, a
contribué à l’analyse des crêtes tarifaires et de la progressivité des droits.

Le Chapitre III, consacré au développement des exportations et à la réduction de la pauvreté, a été préparé par le
3URIHVVHXU0DVVRXG.DUVKHQDV6FKRRORI2ULHQWDODQG$IULFDQ6WXGLHV8QLYHUVLWpGH/RQGUHVjSDUWLUQRWDPPHQW
de contributions de Willem van der Geest et Brian Jackson de l’ITC.

/H&KDSLWUH,9FRQVDFUpDX[QRUPHVYRORQWDLUHVDpWpSUpSDUpSDU2OLYHUYRQ+DJHQ([SHUWDVVRFLpGHO·,7&HQ
étroite collaboration avec ses collègues du programme Le commerce au service du développement durable de
l’ITC.

L’Annexe statistique, inspirée des bases de données publiquement disponibles de l’ITC, a été préparée par Kerfalla
&RQWH%ULDQ-DFNVRQHW;DYLHU3LFKRW/H3URIHVVHXU%HUQDGHWWH$QGUHRVVR2·&DOODJKDQ8QLYHUVLW\RI/LPHULFND
rédigé le Chapitre V sur la vulnérabilité commerciale.

Plusieurs experts ont prodigué de généreux conseils et formulé des observations détaillées sur les premières
moutures du texte, notamment des membres du personnel de l’Organisation mondiale du commerce. Nous
remercions tout particulièrement Harsha Vardhana Singh et Valentine Rugwabiza, Directeurs généraux adjoints de
l’OMC, qui ont contribué au processus d’examen par les pairs et l’ont facilité. Michael Hindley, ancien Membre du
Parlement européen, Mondher Mimouni, Helen Lassen, Amrit Bhatia, Friedrich von Kirchbach et Joe Wozniak de
O·,7&RQWJUDQGHPHQWFRQWULEXpDX[GLYHUVHVUpXQLRQVGHUpÁH[LRQHWG·H[DPHQWHFKQLTXH

Nick Parsons a révisé l’ouvrage de main de maître, tant au plan du style que de la cohérence et du message. La
SUpSDUDWLRQ ÀQDOH SRXU LPSUHVVLRQ D pWp UpDOLVpH SDU 3HWHU +XOP 0LFDHOD 'DQLHO 'DQLHOOH &DUSHQWHU 6SUXQJOL
1DWDOLH'RPHLVHQHW/XLVD&DVVDURVHVRQWRFFXSpHVGHODSXEOLFDWLRQDYHFXQHJUDQGHHIÀFDFLWp$QWRQLD:LENH
+HLGHOPDQQ,VDEHO'URVWHHW/DXUpQD$UULEDWVHVRQWFKDUJpHVGHODPLVHHQSDJHHWGHODSUpVHQWDWLRQGpÀQLWLYHV
GHO·RXYUDJH7RXWDXORQJGHODSUpSDUDWLRQGXUDSSRUW0DULD'R\OHV·HVWWUqVHIÀFDFHPHQWFKDUJpHGHVTXHVWLRQV
administratives y relatives.

/D WUDGXFWLRQ YHUV OH IUDQoDLV D pWp HIIHFWXpH SDU 9DOpULH &RXWDUHO /D PLVH HQ IRUPH GpÀQLWLYH HW OD SXEOLFDWLRQ
DVVLVWpHSDURUGLQDWHXURQWpWpUpDOLVpHVSDU&DUPHOLWD(QGD\D
vii

TABLE DES MATIÈRES


AVANT-PROPOS iii
REMERCIEMENTS v
NOTES & ABRÉVIATIONS xiii

GÉNÉRALITÉS 1 CHAPITRE II 23

DÉVELOPPEMENT DES EXPORTATIONS ET ACCÈS AU MARCHÉ ET PÉNÉTRATION


RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ DANS LE MONDE 2
DES MARCHÉS POUR LES PAYS EN
SUR L’ÉCHIQUIER MONDIAL,
DÉVELOPPEMENT
LA REPRISE EST INCERTAINE 2
PROBLÈMES TARIFAIRES STRUCTURES TARIFAIRES 25
« CLASSIQUES » RESTANT À RÉGLER 4
Crêtes tarifaires, progressivité des droits et
ÉTUDES MENÉES AUPRÈS DES ENTREPRISES SUR caractéristiques des exportations des pays en
LES MESURES NON TARIFAIRES 5 développement 25
CONSTATATIONS ET RECOMMANDATIONS 5 Crêtes tarifaires 26
Équité et transparence dans le commerce 5 Progressivité des droits 28
Possibilités de réduire la pauvreté 6 Contingents tarifaires 32
Résilience face aux chocs commerciaux 6 Accès en franchise de droits et sans contingents
pour les pays les moins avancés 33
Distribution responsable 6
Le cycle de doha et les réductions tarifaires
Coûts et avantages du commerce équitable 7
dans le secteur agricole 33
Améliorer le commerce équitable 8
Conséquences des crêtes tarifaires et de
la progressivité des droits sur les pays en
développement 34
CHAPITRE I 11
Une croissance perpétuellement lente 35

VERS L’ÉQUITÉ ET LA TRANSPARENCE Vulnérabilité et dégradations accrues 36


DANS LE COMMERCE MONDIAL ANALYSE PRÉLIMINAIRE DES TARIFS
DOUANIERS ET DES FLUX COMMERCIAUX 36
TRANSPARENCE COMMERCIALE ET ÉQUITÉ DANS
Évolution des tarifs douaniers dans le temps 36
LE COMMERCE MONDIAL 12
eYROXWLRQGHVÁX[FRPPHUFLDX[GDQVOHWHPSV 37
Transparence des échanges commerciaux 12
MESURES NON TARIFAIRES 40
L’équité en droit commercial international 13
Comment mesurer les MNT? 41
Transparence et équité 14
Savoir comment les entreprises perçoivent
LE MOUVEMENT EN FAVEUR DU COMMERCE
les MNT 41
ÉQUITABLE ET LE DROIT COMMERCIAL 15
Mesures non tarifaires versus obstacles
NORMES PRIVÉES : UN DÉFI À L’ÉQUITÉ? 16
non tarifaires 41
ÉMERGENCE D’UN CADRE DE NORMES PRIVÉES 17
Principales constatations de l’étude 43
LA LÉGISLATION ANTIDUMPING : UN DÉFI
Entreprises affectées 43
À L’ÉQUITÉ DANS LE COMMERCE 18
Les petites entreprises sont-elles
ENCOURAGER LES APPROCHES FONDÉES SUR
systématiquement victimes? 43
LES RÈGLES POUR ASSURER L’ÉQUITÉ ET LA
TRANSPARENCE DANS LE COMMERCE 18 Types de MNT et incidence 43
viii

Produits exportés les plus fréquemment


QRWLÀpVFRPPHpWDQWVRXPLVjGHV017 44
CHAPITRE IV 85

Pays partenaires appliquant des MNT 46 NORMES VOLONTAIRES : BIENFAIT


Obstacles internes au commerce 47 OU REVERS POUR LES PAYS EN
Pays sans littoral 48 DÉVELOPPEMENT?
PRÉFÉRENCES ACCORDÉES AUX PAYS LES MOINS
PRODUCTEUR ET EXPORTATEUR : DÉBOUCHÉS
AVANCÉS 49
ET RISQUES 87
Portée des préférences 49
DANS L’OPTIQUE DU PRODUCTEUR : LES NORMES
Importance des préférences accordées aux PMA VOLONTAIRES FACILITENT-ELLES L’ACCÈS AU
dans des pays choisis 53 MARCHÉ OU CONSTITUENT-ELLES UN OBSTACLE
À L’ACCÈS AU MARCHÉ? 87
Volume des échanges affectés 53
NORMES VOLONTAIRES ET RENTABILITÉ 88
eFKDQJHVFRPPHUFLDX[EpQpÀFLDQW
de préférences 53 NORMES VOLONTAIRES ET CAPACITÉS
D’EXPORTATION 89
Droits économisés sur les exportations
de pays moins avancés 55 NORMES VOLONTAIRES ET EFFETS DISTRIBUTIFS 89
Taux d’utilisation versus marges tarifaires IMPACT SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL DES
pondérées 58 NORMES VOLONTAIRES 90
Crédibilité des normes volontaires 91
Rôle des pouvoirs publics en matière de normes
CHAPITRE III 61
volontaires 92

DÉVELOPPEMENT DES EXPORTATIONS LES NORMES VOLONTAIRES À L’ŒUVRE 92


ET RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ ANALYSE COMPARATIVE DES NORMES
VOLONTAIRES 94
EXPORTATIONS, CROISSANCE ET RÉDUCTION DE
LA PAUVRETÉ 62
Trois propositions et une conclusion 62
CHAPITRE V 99
EXPORTATIONS ET PAUVRETÉ 63
0RGLÀDQWOHVGRQQpHVGHODSDXYUHWpGH VULNÉRABILITÉ COMMERCIALE
la Banque mondiale 63 DES PAYS ÉMERGENTS ET EN
Approche novatrice des exportations 64 DÉVELOPPEMENT
LIENS ENTRE PAUVRETÉ, CROISSANCE ET
INDICATEURS DE VULNÉRABILITÉ TRADITIONNELS :
DISTRIBUTION DU REVENU 65
DIVERSIFICATION DES EXPORTATIONS ET
Pourquoi l’élasticité pauvreté de la croissance INSTABILITÉ DES PRIX 101
du PIB est-elle si faible? 71
AUTRES INDICATEURS DE VULNÉRABILITÉ : PIB
EXPORTER ET ÉCHAPPER À LA PAUVRETÉ MOINS CONSOMMATION PRIVÉE ET INDICE DE
DE MASSE 72 GRUBEL-LLOYD 102
Échanges commerciaux, distribution
des revenus et croissance 75
EFFETS DES IMPORTATIONS SUR LA PAUVRETÉ 79
ANNEXE STATISTIQUE 105

Méthodologie du PII 82 NOTES TECHNIQUES 106


Conclusions relatives au PII 82 3URÀOGHGLYHUVLÀFDWLRQjO·H[SRUWDWLRQ 106
CONSÉQUENCES SUR LES MESURES DE MÉTHODE 106
POLITIQUE GÉNÉRALE 83
,QGLFHGH+HUÀQGKDO +, 106
ix

LIMITES 107 EXPORTATIONS DE PRODUITS TRANSFORMÉS 116


Sources des données 107 INDICE DES ÉCHANGES INTRA-BRANCHE 122
ÉCHANGES INTRA-BRANCHE 107 TARIFS DOUANIERS MOYENS APPLIQUÉS
PAR PAYS 128
Méthode 107
EXPORTATIONS POUVANT BÉNÉFICIER DE
Interprétation 107
PRÉFÉRENCES 133
Sources des données 108
INSTABILITÉ DES PRIX DANS LE COMMERCE 135
INSTABILITÉ DES PRIX DANS LE COMMERCE 108
Méthode 108
Interprétation 109 NOTES FINALES, BIBLIOGRAPHIE
DIVERSIFICATION DES PRODUITS ET DES ET RÉFÉRENCES CITÉES 139
MARCHÉS 110

ENCADRÉS
Encadré 1 : Commerce équitable, dans tous Encadré 4 : Méthode d’étude des mesures
les sens du terme 7 non tarifaires 42
Encadré 2 : Le mouvement en faveur du commerce (QFDGUp&ODVVLÀFDWLRQGHVPHVXUHVQRQ
équitable dans la politique et tarifaires applicables au commerce
la législation de l’UE 16 des marchandises 50
Encadré 3 : Le concept du commerce équitable Encadré 6 : Étude de l’oit sur le commerce
tel qu’invoqué par les groupes spéciaux et l’emploi 80
et l’Organe d’appel de l’OMC 20

TABLEAUX
7DEOHDX5pVXOWDWVjO·H[SRUWDWLRQGHSD\VFKRLVLV Tableau 8 : Incidence des MNT en fonction de
avec leurs principaux partenaires 3 la taille de l’entreprise exportatrice
en 2010 43
Tableau 2 : Valeur d’exportation et taux de
croissance en volume, produits choisis 4 Tableau 9 : Part moyenne des MNT rapportées 44
7DEOHDX&UrWHVWDULIDLUHV 13)!  Tableau 10 : Part des MNT rapportées, par pays
pourcentage de lignes tarifaires étudié 44
DXQLYHDXjFKLIIUHVGX6+  
Tableau 11 : Groupes de produits les plus affectés
pays de l’OCDE 28
par les MNT 45
7DEOHDX&UrWHVWDULIDLUHV 13)! 
Tableau 12 : Partenaires appliquant des MNT les
pourcentage de lignes tarifaires
plus fréquemment cités 46
DXQLYHDXjFKLIIUHVGX6+  
pays en développement 28 Tableau 13 : Partenaire appliquant des MNT le
plus cité, pondéré des échanges 47
7DEOHDX'URLWV13)DSSOLTXpVPR\HQVÀQDOV
QLYHDXjFKLIIUHGX6+  31 Tableau 14 : Programmes de préférences
accordés par des pays de l’OCDE
7DEOHDX'URLWV13)DSSOLTXpVPR\HQVÀQDOV
jGHV30$ 52
&*&( 32
Tableau 15 : Exportations des PMA jGHVWLQDWLRQ

de l’Australie, du Canada, de l’UE,


Tableau 7 : Conséquences des produits sensibles
des États-Unis en 2008 55
sur les droit appliqués sur les produits
agricoles 35 Tableau 17 : Droits estimatifs acquittés 57
x

Tableau 18 : Indicateur PII pour les personnes Tableau 27 : Indices GL par groupe de pays :
vivant avec moins de $E.-U. 2/jour 81 économies émergentes, PMA et
autres pays en développement 102
Tableau 19 : Indicateur PII pour les personnes
vivant avec moins de $E.-U. 2/jour – Tableau 28 : Échanges intra-branche pour les
jO·H[FOXVLRQGHVSULQFLSDX[ industries de haute technologie 103
exportateurs de combustibles 81
Tableau 29 : Classement mondial de la
Tableau 20 : Indicateur PII pour les personnes GLYHUVLÀFDWLRQGHVSURGXLWVHW
vivant avec moins de $E.-U. 2/jour – GHVPDUFKpV  110
PMA 82
Tableau 30 : Augmentation de la part des
Tableau 21 : Représentativité de l’échantillon de exportations de produits transformés 116
pays en développement choisis 82
Tableau 31 : Indice des échanges intra-branche 122
Tableau 22 : Analyse comparative des normes
Tableau 32 : Tarifs douaniers pondérés de la
volontaires 94
FRQÀJXUDWLRQGHVpFKDQJHV
Tableau 23 : Ratio balance commerciale/PIB 100 du groupe de référence 128
7DEOHDX'LYHUVLÀFDWLRQGHVH[SRUWDWLRQVSDU 7DEOHDX([SRUWDWLRQVSRXYDQWEpQpÀFLHUGH
groupe de pays : économies préférences et marges tarifaires de
émergentes, PMA et autres pays l’Australie, du Canada, de l’UE et
en développement 101 des États-Unis 133
Tableau 25 : Instabilité des prix dans le Tableau 34 : Instabilité des prix dans le commerce 135
commerce, pays émergents, PMA
et autres pays en développement 101
Tableau 26 : PIB – consommation privée par
groupe de pays : économies
émergentes, PMA
et autres pays en développement 102

FIGURES

Figure 1 : Droits de douane moyens imposés par Figure 8 : Décomposition de la croissance


les économies de pays développés aux des exportations de 99 pays
produits agricoles, aux textiles et aux en développement 32
vêtements 24 Figure 9 : Évolution de la progressivité des droits
Figure 2 : Caractéristiques des exportations des sur les produits agricoles en provenance
pays en développement, BRICS et PMA 27 de pays en développement, 1996 et 2008 37
Figure 3 : Caractéristiques des exportations de Figure 10 : Évolution de la progressivité des droits
42 PMA choisis, par principales sur les produits alimentaires et
catégories de produits 27 les boissons des PMA, 1996 et 2008 37
Figure 4 : Progressivité des droits dans des pays Figure 11 : Évolution de la progressivité des droits
développés choisis, 2009 29 sur les produits industriels en
provenance des pays en développement,
Figure 5 : Progressivité des droits dans des pays
1996 et 2008 38
choisis, produits agricoles 30
Figure 12 : Évolution de la progressivité des droits
Figure 6 : Progressivité des droits dans des pays
sur les produits industriels en
choisis, textiles et vêtements 30
provenance des PMA, 1996 et 2008 38
Figure 7 : Progressivité des droits dans des pays
Figure 13 : Part des exportations de produits
choisis, produits non agricoles 30 agricoles transformés versus produits
primaires 39
xi

)LJXUH5pVXOWDWVjO·H[SRUWDWLRQSDUJURXSHV Figure 28 : Pourcentage de la population vivant


de pays 39 avec moins de $E.-U. 2/jour 68
Figure 15 : Augmentation en pourcentage de Figure 29 : Tendances en matière d’incidence de
la valeur des produits agricoles la pauvreté dans des PMA d’Afrique
transformés 39 et d’Asie, selon différentes hypothèses
de distribution 69
Figure 16 : Augmentation en pourcentage en
valeur des produits non agricoles Figure 30 : Élasticité de la croissance de la
transformés 40 réduction de la pauvreté 70
Figure 17 : Types de mesures rapportées, par pays Figure 31 : Élasticité de la croissance de la
de l’OCDE et en développement réduction de la pauvreté 72
appliquant des MNT 48
Figure 32 : Élasticité de la croissance de la
)LJXUH6WUXFWXUHGHODFODVVLÀFDWLRQGHV017 50 réduction de la pauvreté 72
Figure 19 : Part des exportations des PMA entre Figure 33 : Évolution de l’indice de pauvreté,
2002 et 2009 54 groupe des pays qui ont réussi versus
FHX[TXLVRQWjODWUDvQH 73
Figure 20 : Taux d’utilisation des préférences de
l’Australie versus marges tarifaires Figure 34 : Pourcentage de l’ensemble de la
pondérées 58 population et pourcentage de
personnes vivant avec moins de
Figure 21 : Taux d’utilisation des préférences
$E.-U. 2 par jour, groupe de pays qui
du Canada versus marges tarifaires
RQWUpXVVLYHUVXVJURXSHjODWUDvQH 74
pondérées 58
Figure 35 : Lien entre la croissance des
Figure 22 : Taux d’utilisation des préférences de
exportations et l’évolution des taux
l’UE27 versus marges tarifaires
de pauvreté 74
pondérées 59
Figure 36 : Évolution des exportations par habitant
Figure 23 : Taux d’utilisation des préférences des
dans les pays qui ont réussi et dans
États-Unis versus marges tarifaires
OHVSD\VjODWUDvQH 75
pondérées 59
)LJXUH*URXSH,,²3DUWGHVSD\VjODWUDvQH
Figure 24 : Indice de pauvreté et PIB par habitant 64
dans la pauvreté mondiale 76
Figure 25 : Indice de pauvreté et exportations
Figure 38 : Indice de pauvreté selon les trajectoires
réelles par habitant 65
minimale et maximale 77
Figure 26 : Indice de pauvreté et exportations
Figure 39 : Croissance du PIB versus croissance
réelles par habitant – premier modèle
des exportations réelles 79
de la différence 1990-2005 66
Figure 40 : Instabilité des prix dans le commerce
Figure 27 : Indice de pauvreté et exportations
réelles par habitant – données
pour les grands négociants 109
regroupées 1990 et 2005 66
xiii

NOTES & ABRÉVIATIONS


6DXILQGLFDWLRQFRQWUDLUHOHWHUPHGROODUV  V·HQWHQGGDQVWRXVOHVFDVGHGROODUVGHVeWDWV8QLVHWOHWHUPHWRQQHVGH
tonnes métriques. Les abréviations suivantes ont été utilisées :

$&3 $IULTXH&DUDwEHV3DFLÀTXH ,6($/ DVVRFLDWLRQPRQGLDOHSRXUOHVQRUPHV


$(/( $VVRFLDWLRQHXURSpHQQHGHOLEUHpFKDQJH sociales et environnementales
AGCS Accord général sur le commerce des ITC Centre du commerce international
services MAcMap Market Access Map
AGOA Loi sur la croissance et les possibilités 0(5&2685 0DUFKpFRPPXQGX6XG
économiques en Afrique MNT mesure non tarifaire
ALADI Association latino-américaine d’intégration 1(:6 1HWZRUNRI(XURSHDQ:RUNVKRSV
ALÉNA Accord de libre-échange nord-américain NPF nation la plus favorisée
AMNA accès aux marchés pour les produits 2&'( 2UJDQLVDWLRQGHFRRSpUDWLRQHW
non agricoles de développement économiques
AMP Accord sur les marchés publics ONG organisation non gouvernementale
$1$6( $VVRFLDWLRQGHVQDWLRQVGHO·$VLHGX6XG(VW ONT obstacle non tarifaire
ATLC Assistance technique liée au commerce OTC obstacles techniques au commerce
ATPA Loi relative aux préférences commerciales OIC Organisation internationale du café
en faveur des pays andins OIT Organisation internationale du travail
BRICS économies émergentes du Brésil, de la OMC Organisation mondiale du commerce
Fédération de Russie, d’Inde, de Chine et 218', 2UJDQLVDWLRQGHV1DWLRQV8QLHVSRXU
d’Afrique du Sud le développement industriel
&$( &RPPXQDXWpG·$IULTXHGHO·(VW PDSL Pays en développement sans littoral
CBI Initiative du Bassin des Caraïbes 3( 3DUOHPHQWHXURSpHQ
&( &RPPXQDXWpHXURSpHQQH 3(' SD\VHQGpYHORSSHPHQW
&('($2 &RPPXQDXWppFRQRPLTXHGHVeWDWVGH PMA pays moins avancé
l’Afrique de l’Ouest PPA parité de pouvoir d’achat
&*&( &ODVVLÀFDWLRQSDUJUDQGHVFDWpJRULHV RASFF Système d’alerte rapide pour les denrées
économiques alimentaires et les aliments pour animaux
CIRAD Centre de coopération internationale RO règles d’origine
en recherche agronomique pour SGP système généralisé de préférences
le développement 6+ 6\VWqPHKDUPRQLVpGHFODVVLÀFDWLRQ
&18&(' &RQIpUHQFHGHV1DWLRQV8QLHVVXU des marchandises pour le commerce
le commerce et le développement international
($236 1RUPHVGHVSURGXLWVELRORJLTXHV SPS mesures sanitaires et phytosanitaires
 GHO·$IULTXHGHO·(VW 7&0&6 6\VWqPHGHFRGDJHGHOD&18&('UHODWLI
($9 pTXLYDOHQWDGYDORUHP aux mesures de réglementation commerciale
FANDC Fonds pour l’application des normes et 73( WDX[GHSURWHFWLRQHIIHFWLI
le développement du commerce TSA Tous sauf les armes
)$2 2UJDQLVDWLRQGHV1DWLRQV8QLHVSRXU TSD Traitement spécial et différencié
l’alimentation et l’agriculture 8( 8QLRQHXURSpHQQH
)'64 (QIUDQFKLVHGHGURLWHWVDQVFRQWLQJHQW WFTO World Fair Trade Organization (Organisation
),1( $VVRFLDWLRQIDvWLqUHG·RUJDQLVDWLRQV internationale de commerce équitable)
de commerce équitable
FLO Fairtrade Labelling Organizations
International
FSC Forest Stewardship Council
FMI Fond monétaire international
GATT Accord général sur les tarifs douaniers et
le commerce
GLOBALG.A.P. Global Good Agricultural Practices (Bonnes
pratiques agricoles sur le marché mondial)
GTAP Global Trade Analysis Project (Base de
données du projet d’analyse des échanges
mondiaux)
++, ,QGLFHGH+HUÀQGDKO+LUVFKPDQ
,(' ,QYHVWLVVHPHQWpWUDQJHUGLUHFW
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GÉNÉRALITÉS
CHAPTER I

TOWARDS FAIRNESS
AND TRANSPARENCY IN
GLOBAL TRADE

DÉVELOPPEMENT DES EXPORTATIONS ET RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ DANS LE MONDE 2


SUR L’ÉCHIQUIER MONDIAL, LA REPRISE EST INCERTAINE 2
PROBLÈMES TARIFAIRES « CLASSIQUES » RESTANT À RÉGLER 4
ÉTUDES MENÉES AUPRÈS DES ENTREPRISES SUR LES MESURES NON TARIFAIRES 5
CONSTATATIONS ET RECOMMANDATIONS 5
2 GÉNÉRALITÉS

GÉNÉRALITÉS

DÉVELOPPEMENT DES développement et pays moins avancés (PMA) pendant la


première moitié de 2010. Néanmoins, le risque de pressions
EXPORTATIONS ET RÉDUCTION baissières sur certains prix, notamment ceux des minerais,
DE LA PAUVRETÉ DANS LE persiste. Dans le même temps, d’autres produits de base, en
particulier des denrées alimentaires, ont enregistré de fortes
MONDE variations de prix et une grande volatilité, alors que la
tendance était plutôt à une croissance mondiale lente.
L’avenir de l’économie mondiale reste aujourd’hui
Dans le cadre de son étude des moyens d’améliorer l’accès
particulièrement incertain.
au marché, la transparence et l’équité dans le commerce
mondial, l’ITC a recouru à une nouvelle méthode produisant
des estimations plus précises de la répartition de la (QOHVH[SRUWDWLRQVPRQGLDOHVRQWHQUHJLVWUpXQUHFXO
pauvreté dans le monde et des effets de la croissance des GHHQYDOHXU(QGpSLWG·LQGpQLDEOHVVLJQHVGHUHSULVH
exportations sur la pauvreté. ÀQ  OHV H[SRUWDWLRQV PRQGLDOHV Q·DYDLHQW SDV UHWURXYp
en valeur, leur niveau de 2007. D’une manière générale,
Ces nouvelles estimations de l’ITC nous permettent de O·LPSDFWGHODFULVHÀQDQFLqUHPRQGLDOHVXUOHVH[SRUWDWLRQV
brosser un tableau objectif de la situation et indiquent que la mondiales a été le plus marqué dans les pays développés –
réduction de la pauvreté découle d’une meilleure intégration DYHFXQHEDLVVHGHHQWUHHW/HVSD\VHQ
dans l’économie mondiale. Dans le même temps, elles développement s’en sont un peu mieux sortis, n’enregistrant
permettent d’éviter de surestimer les avantages de la qu’une perte de 4%. Parmi ces pays, les économies
mondialisation, ce qui est le cas lorsque l’on tient émergentes du Brésil, de la Fédération de Russie, d’Inde, de
uniquement compte de la croissance du PIB par habitant, Chine et d’Afrique du Sud (BRICS) ainsi que les PMA ont
plutôt que du revenu et de la consommation des ménages. DIÀFKpGHVUpVXOWDWVVXSpULHXUVjODPR\HQQH'HVHPEODEOHV
observations peuvent être formulées si l’on prend les
Nos principales constatations attestent de l’existence d’un exportations mondiales, pétrole brut excepté. L’OMC indique
lien solide entre le développement des exportations et la que le volume mondial des exportations de marchandises a
réduction de la pauvreté. Les pays pauvres ne peuvent se GLPLQXpGHHQVRLWXQHEDLVVHGXSUL[XQLWDLUH
développer et réduire la pauvreté sans exporter, d’où PRQGLDOGHFRPSDUpj1.
l’importance vitale de l’accès au marché et de la pénétration
des marchés. Le fait qu’aucune mesure protectionniste n’ait été adoptée
SHQGDQWODFULVHÀQDQFLqUHPRQGLDOHPRQWUHTXHOHV\VWqPH
L’absence d’accès au marché et de pénétration des commercial international fondé sur des règles s’est avéré
marchés, questions charnières du présent rapport, VXIÀVDPPHQW VROLGH SRXU UpVLVWHU DX[ SUHVVLRQV SROLWLTXHV
empêche un grand nombre de pays parmi les plus pauvres internes en faveur de ce type d’initiative. Le système
d’échapper à la pauvreté de masse. commercial international fondé sur des règles semble avoir
passé avec succès un « test de résistance » sévère2. Des
préoccupations persistent toutefois quant aux effets de
SUR L’ÉCHIQUIER MONDIAL, distorsion des échanges possibles des trains de mesure de
relance adoptés par les pays3. Les décideurs politiques n’ont
LA REPRISE EST INCERTAINE FHVVpG·DIÀUPHUOHXUSUpIpUHQFHSRXUOHVPHVXUHVIDYRULVDQW
la création d’emplois au plan national plutôt les mesures de
Les données commerciales les plus récentes révèlent une soutien aux entreprises qui sous-traitent leurs opérations.
reprise continue des échanges commerciaux, en valeur et en Ces préférences risquent malheureusement de se
volume, pour les pays BRICS (Brésil, Fédération de Russie, transformer en mesures ayant des effets de distorsion des
Inde, Chine et Afrique du Sud), pour d’autres pays en échanges, ne serait-ce qu’indirectement.

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GÉNÉRALITÉS 3

Les performances commerciales mondiales du premier La Chine était le plus gros fournisseur avec une part de
VHPHVWUHFRQÀUPHQWXQHVROLGHUHSULVHGHVpFKDQJHV marché mondial (à l’exclusion du pétrole) de 11,5%, suivie de
FRPPHUFLDX[/HVLPSRUWDWLRQVGHO·2&'(GHVGHO·8( SUqV SDU O·$OOHPDJQH DYHF  SXLV SDU OHV eWDWV8QLV
des pays BRICS plus quelques autres pays à revenu DYHFXQHSDUWGH/D&KLQHDUHERQGLSOXVSUHVWHPHQW
intermédiaire à croissance rapide, ont considérablement que l’Allemagne, enregistrant une reprise de 25,5% en valeur,
UHERQGL DSUqV XQH IRUWH EDLVVH DX SUHPLHU VHPHVWUH  contre 17% pour l’Allemagne au premier semestre 2010. Le
(QWUHMDQYLHUHWMXLQOHVLPSRUWDWLRQVRQWDXJPHQWpGH Japon, la République de Corée et le Mexique (pays de
23,1% en valeur et de 24% en volume par rapport à la même O·2&'( RQWFKDFXQHQUHJLVWUpXQHKDXVVHG·HQYLURQGH
période de l’année précédente (à l’exclusion du pétrole brut). leurs recettes à l’exportation, un chiffre beaucoup plus élevé
Si les importations autres que de pétrole brut des pays visés que dans la plupart des pays européens. Les recettes à
RQW GLPLQXp SRXU DWWHLQGUH (8 WULOOLRQV VXU OHV VL[ l’exportation de l’Inde et de la Malaisie ont néanmoins rebondi
SUHPLHUVPRLVGHVXUODPrPHSpULRGHHQHOOHV plus rapidement encore, leur valeur ayant augmenté
RQWDXJPHQWpSRXUDWWHLQGUH(8WULOOLRQV/DFURLVVDQFH UHVSHFWLYHPHQWGHHWVXUODPrPHSpULRGHHQ
des exportations enregistrée au premier semestre 2010 les
UDPqQH DX QLYHDX GH ÀQ  HW YD GDQV OH VHQV GHV Pour la première moitié de 2010 (toujours à l’exception du
prévisions de l’OMC qui annonce une croissance de 13,5% pétrole brut), le rebond enregistré concordait avec une
en volume pour 20104. progression unitaire globale de 1% des importations autres

Tableau 1 : Résultats à l’exportation de pays choisis avec leurs principaux partenaires (en milliards de $E.-U.)

Valeur des exportations Croissance en valeur Taux de croissance

Pétrole brut inclu

2007     ²   ² 

PMA 116.57   50.23  0.32   0.14%

BRICS 2 057.20   356.62  -67.37 17.34% -17.57% -1.65%

(QGpYHORSSHPHQW  6 571.00 5 052.31   -440.43  -23.11% 

Développés 7 265.50     -1 061.54  -23.05% 

Monde  14 733.22 11 330.55  -3 402.67 -1 505.37  -23.10% -6.05%

Pétrole brut exclu

2007     ²   ² 

PMA    10.62 -5.43    4.76%

BRICS  2 260.34      -16.76% -1.76%

(QGpYHORSSHPHQW    665.56   14.42%  -3.62%

Développés     -1 777.64 -1 036.77 10.41% -22.62% -7.57%

Monde       12.07% -21.11% 
Source : Trade Map ITC.

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4 GÉNÉRALITÉS

Tableau 2 : Valeur d’exportation et taux de croissance en volume, produits choisis (en milliards de $E.-U.) – 2009-2010
(premier semestre)

9DOHXU Valeur, 2010 Croissance Croissance


Groupes de produits
T1-T2 T1-T2 valeur T1-T2 volume T1-T2

Tous produits de base  4 774 23.1 24.0

Équipements électriques, électroniques 543   41.7

Machines, chaudières, etc. 520   26.0

Combustibles minéraux, huiles, produits de la distillation, etc. 310   

Véhicules autres que trains, tramways    34.7

Produits pharmaceutiques 163   11.7

Plastiques et ouvrages en plastique 135  32.4 

Appareils optiques, photo, techniques, médicaux, etc. 142 175  34.7

Produits chimiques organiques 127 160  26.1

Fer et acier  127 41.5 

Autres produits de base 1 556   16.7

Source : Trade Map ITC.

que de pétrole de ces principaux importateurs. Si les prix concessions commerciales particulières accordées aux
unitaires de certains groupes de produits de base ont connu PMA au travers de la levée non réciproque des droits de
une augmentation substantielle – comme dans le cas des douane ont entraîné une augmentation d’environ 5% de la
minerais de cuivre et de fer – la catégorie de produits part des exportations de produits transformés. La moitié
importés – équipement électriques et électroniques – la plus des exportations en provenance de pays en développement
importante a enregistré un recul de 10,2% de sa valeur proviennent du groupe des BRICS et des PMA, ne
XQLWDLUHHQFRPSDUDLVRQGHODPrPHSpULRGHHQ%LHQ représentent que 1,2% de la valeur des exportations du
que cette baisse s’explique en partie par un changement de groupe des pays en développement. Les PMA qui exportent
la composition des produits de cette catégorie, la baisse des principalement des produits agricoles n’enregistrent pas de
prix unitaires de ces mêmes produits n’y était pas non plus croissance supérieure de leurs échanges par rapport aux
étrangère. Le prix unitaire des vêtements a enregistré une autres pays en développement, et ce en dépit de la
baisse annuelle d’environ 4,6%, alors que pour les OLEpUDOLVDWLRQGHVWDULIVGRXDQLHUVGRQWFHJURXSHDEpQpÀFLp
chaussures le repli s’élevait à 2,5% environ. ces dernières années.

Bien que les obstacles tarifaires aient été considérablement


PROBLÈMES TARIFAIRES abaissés, le rapport démontre que les « questions
classiques » des crêtes tarifaires et de la progressivité des
« CLASSIQUES » RESTANT À GURLWV QH VRQW SDV HQFRUH UpJOpHV (Q  OHV GURLWV
RÉGLER prélevés sur les importations en provenance de PMA
V·pOHYDLHQW j (8 PLOOLDUGV HQ WHUPHV G·DFFqV DX
marché des pays les plus riches, presque autant que les
Le présent rapport analyse le lien entre la structure tarifaire TXHOTXH(8PLOOLDUGVGHGURLWVpSDUJQpVJUkFHDX[
et les résultats à l’exportation – passant en revue les préférences non réciproques spéciales accordées aux
questions des crêtes tarifaires et de la progressivité des PMA.
droits. Ces thématiques ont certes été abordées au titre
du programme de libéralisation des échanges, mais L’ITC a calculé le montant des droits de douane prélevés en
d’importantes questions restent à régler. Le rapport se  VXU OHV LPSRUWDWLRQV HQ SURYHQDQFH GH SD\V HQ
penche sur les changements et effets enregistrés, et ce sur développement et à destination de quatre des principaux
ODEDVHGHVGRQQpHVFRQFHUQDQWOHVDQQpHVHW PDUFKpV PRQGLDX[ ² O·8( OHV eWDWV8QLV &DQDGD HW
L’évolution de la part des exportations de produits agricoles $XVWUDOLH&HX[FLV·pOHYDLHQWj(8PLOOLDUGV&HVRQW
de base et transformés est représentée sous forme de les importations en provenance de Chine qui ont donné lieu
graphique. L’accès aux principaux pays importateurs aux paiements de droits les plus élevés, la Chine étant le
semble s’être amélioré pour les pays en développement, à plus gros pays en développement exportateur. La somme
tout le moins du point de vue des droits de douane. Cette HVWHVWLPpHj(8PLOOLDUGV/HVGURLWVDFTXLWWpVVXU
amélioration s’est-elle traduite par une augmentation des les importations en provenance d’Inde et du Brésil
ÁX[ G·pFKDQJHV" 1RV FRPSDUDLVRQV UpYqOHQW TXH OHV DYRLVLQDLHQWSRXUFKDFXQOHV(8PLOOLDUGV

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GÉNÉRALITÉS 5

Qui plus est, des données indiquent que les mesures non 2. L’amélioration de la compétitivité des entreprises à
tarifaires (MNT) constituent un problème de taille pour les l’exportation passe impérativement par la création
exportateurs des pays en développement, de même que d’un environnement d’affaires propice aux échanges
les crêtes tarifaires et la progressivité des droits pratiquées commerciaux.
des pays en développement comme des pays développés.

ÉTUDES MENÉES AUPRÈS CONSTATATIONS ET


DES ENTREPRISES SUR LES RECOMMANDATIONS
MESURES NON TARIFAIRES Plusieurs constatations importantes du rapport sont
résumées ci-après, les recommandations en matière de
Après un premier entretien téléphonique de sélection, l’ITC SROLWLTXHJpQpUDOHÀJXUDQWHQJUDV
a rencontré des entreprises dans douze pays en
GpYHORSSHPHQW DÀQ GH GHPDQGHU GLUHFWHPHQW DX[
exportateurs quelles mesures non tarifaires (MNT), de plus
en plus importantes dans le commerce, étaient considérées
ÉQUITÉ ET TRANSPARENCE DANS LE
comme les plus lourdes par les entreprises et constituaient
COMMERCE
des obstacles non tarifaires (ONT). Cette étude se poursuit
‡ Les dispositions juridiques et autres règles, y compris de
dans quinze autres pays.
O·20& GH O·8( DLQVL TXH OHV OpJLVODWLRQV QDWLRQDOHV
Les résultats de l’étude laissent à penser qu’une grande visent à rendre le commerce plus équitable au plan de la
partie des entreprises – et de loin pas uniquement des procédure. Il n’existe cependant pas encore de cadre
petites entreprises – est affectée par les MNT. Leur impact juridique international, régional ou national susceptible
se fait le plus sentir sur les entreprises exportatrices de pays de garantir une juste répartition de l’équité dans le
HQ GpYHORSSHPHQW VDQV OLWWRUDO /HV GLIÀFXOWpV OLpHV DX[ commerce.
MNT imposées par des partenaires de leur région de même
‡ L’amélioration de la compétitivité des entreprises à
que les obstacles intérieurs sont les plus fréquemment mis
l’exportation passe impérativement par la création d’un
en avant. Ces MNT vont des obstacles de procédure aux
environnement d’affaires propice aux échanges
JRXORWV G·pWUDQJOHPHQW OLpV j O·LQVXIÀVDQFH GHV VHUYLFHV
commerciaux. Cette compétitivité se traduit alors par
d’appui à l’exportation et à un environnement défavorable
une amélioration des résultats nationaux à l’exportation.
aux entreprises.
L’accent est aussi mis sur le fait que « l’accès au marché
commence chez soi» : les possibilités de réformes
De manière assez inattendue, parmi les marchés
internes et d’amélioration des institutions et politiques
G·LPSRUWDWLRQ VLJQDOpV FRPPH pWDQW OHV SOXV GLIÀFLOHV
sont nombreuses.
ÀJXUDLHQW XQ FHUWDLQ QRPEUH GH SD\V HQ GpYHORSSHPHQW
Fait frappant, la plupart de ces pays partenaires en ‡ Les programmes de préférences destinés aux pays en
développement se situent dans la même région et sont GpYHORSSHPHQWVRQWJpQpUDOHPHQWWUqVSULVpV(Q
partie aux mêmes accords commerciaux que le pays OHWDX[G·XWLOLVDWLRQGHSUpIpUHQFHVDWWHLJQDLWVXUOH
interrogé dans le cadre de l’étude. Si l’on prend l’incidence PDUFKpGHVeWDWV8QLVVXUFHOXLGX&DQDGD
des MNT pondérée de la valeur des exportations bilatérales, VXU FHOXL GH O·$XVWUDOLH HW  VXU FHOXL GH O·8(
OHV eWDWV8QLV HW O·8( QH VRQW SDV OHV SDUWHQDLUHV OHV SOXV &HSHQGDQWFHUWDLQVEpQpÀFLDLUHVWLUHQWGDYDQWDJHSDUWL
GLIÀFLOHV des préférences que d’autres. À titre d’exemple, la valeur
globale des préférences accordées aux PMA, en d’autres
Les études réalisées laissent à penser que les exportations
termes les droits de douane n’ayant pas été versés,
à destination de pays d’Afrique, d’Amérique latine et des
V·pOHYDLW j (8 PLOOLDUGV HQ  VRLW  GH
Caraïbes font davantage l’objet d’inspections, exigent
l’ensemble des exportations. Dans le même temps, on
davantage de formalités et sont soumises à plus de
HVWLPHjHQYLURQ(8PLOOLDUGVOHPRQWDQWDFTXLWWp
prélèvements, alors que les exportations à destination
sous forme de droits de douane sur les importations en
d’autres régions – notamment de pays développés – font
provenance de PMA, nonobstant les systèmes d’accès
l’objet de mesures techniques axées sur les caractéristiques
au marché préférentiel en franchise de droits et sans
du produit ou du procédé de production visé.
contingents.
Les études portant sur les MNT ont débouché sur deux
conclusions importantes : ‡ La suppression des droits et contingents sur tous les
produits et les prescriptions moins strictes en matière
1. Les possibilités de réforme interne et d’amélioration des
de conformité (telles les règles d’origine, RO)
institutions et des politiques sont nombreuses : l’accès
pourraient constituer des programmes de préférences
au marché commence chez soi.
SOXVHIÀFDFHV

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6 GÉNÉRALITÉS

‡ Les mesures non tarifaires (MNT) prolifèrent – liées au %DQJODGHVKRQWUpXVVLDYHFOHWHPSVjGLYHUVLÀHUOHXUV


degré de sophistication toujours plus élevé des marchés exportations, ce qui les a rendus moins vulnérables face
ainsi qu’aux exigences des consommateurs. Certains aux chocs économiques.
obstacles non tarifaires (ONT) sont la conséquence de
‡ 6XU OD SpULRGH j O·H[DPHQ   OHV pFRQRPLHV
MNT, alors que d’autres sont sans aucun rapport avec
pPHUJHQWHVRQWEpQpÀFLpG·XQHSOXVJUDQGHVWDELOLWpGHV
les MNT.
prix à l’exportation, ce qui les a rendus moins vulnérable.
‡ Dans ce contexte, faciliter les échanges exigera ‡ 3RXU ÀQLU OHV pFKDQJHV LQWUDEUDQFKH VRQW UHODWLYHPHQW
davantage de transparence dans les MNT, d’abaisser élevés (et en augmentation) pour les économies
le coût de la mise en conformité, et de soutenir le émergentes, alors qu’ils sont faibles et en baisse pour les
renforcement des capacités destiné à faire face à ces deux autres groupes de pays, ce qui indique une relative
mesures. vulnérabilité. Mais même dans les économies
émergentes, certains pays enregistrent aussi des
pFKDQJHV LQWUDEUDQFKH IDLEOHV HW XQH GLYHUVLÀFDWLRQ j
l’exportation limitée (Fédération de Russie, par exemple).
POSSIBILITÉS DE RÉDUIRE LA PAUVRETÉ
‡ Si l’on adopte une vision plus large de la vulnérabilité, on
‡ L’expérience de la Chine a montré que le développement constate que les taux d’épargne montrent que l’écart
des exportations et la réduction de la pauvreté peuvent entre l’épargne des économies émergentes d’une part,
aller de pair. Mais hormis dans le cas de la Chine et de et celle des PMA et des autres pays en développement
quelques autres pays, les importations des pays en de l’autre ne cesse de se creuser. Les économies
GpYHORSSHPHQW RQW HQUHJLVWUp XQ UHFXO VLJQLÀFDWLI /HV émergentes sont ainsi davantage en mesure d’utiliser
ménages pauvres des PMA en particulier, ne perçoivent OHXUV UpVHUYHV ÀQDQFLqUHV HQ SpULRGH GH UpFHVVLRQ
TX·XQH SDUW LQÀPH GHV UHFHWWHV WLUpHV GX FRPPHUFH économique ou de crise.
mondial, et dans la plupart des cas cette part est restée
‡ La croissance ne peut être durable si l’augmentation
LQFKDQJpHYRLUHDGLPLQXpGHSXLV
de la valeur ajoutée des exportations ne l’est pas. La
‡ Les mesures qui entravent l’accès des exportateurs de réussite repose sur l’adoption de mesures internatio-
pays pauvres aux marchés internationaux menacent la nales, notamment :
croissance de ces pays ou, à tout le moins, entraînent
– L’Aide pour le commerce, en particulier pour les PMA
une augmentation du coût de la croissance en termes de
d’Afrique sub-saharienne, non seulement pour
consommation perdue, et sont à l’origine d’une
renforcer les capacités de la croissance à l’exportation,
augmentation de la pauvreté. Le rapport analyse un
mais aussi pour favoriser une croissance inclusive (la
pFKDQWLOORQ GH  SD\V SRXU OHVTXHOV LO D pWp SRVVLEOH
ÀQDQFHHWOHVDYRLUIDLUHSRXUEkWLUGHVLQIUDVWUXFWXUHV
d’estimer l’incidence de la pauvreté à long terme à partir
la mobilité des facteurs de production et des produits,
de données tirées des études menées sur le revenu. Ces
l’information et l’intelligence commerciale, etc.).
estimations s’alignaient sur les résultats enregistrés en
matière de croissance et à l’exportation. – L’amélioration de l’accès aux principaux marchés, en
particulier pour les pays les plus pauvres.
‡ Les pays dans lesquels la pauvreté est très présente
n’ont d’autre solution que d’adopter une stratégie de ‡ Quant à la vulnérabilité des pays émergents et en
croissance axée sur les exportations pour réduire la développement, il ressort de notre analyse que des
pauvreté. Les politiques de redistribution des richesses mesures devraient être prises dans plusieurs domaines
destinées à réduire plus encore la pauvreté ne sont différents y compris, mais pas uniquement, en matière
envisageables que pour les pays ayant déjà réussi à GH SROLWLTXH FRPPHUFLDOH /D GLYHUVLÀFDWLRQ GHV
UpGXLUH O·LQFLGHQFH GH OD SDXYUHWp HW DIÀFKDQW GHV exportations, l’augmentation des échanges intra-
revenus par habitant plus élevés. sectoriels et l’obtention de ressources supplémentaires
pour se prémunir contre les effets extérieurs délétères
impliquent l’adoption d’autres mesures dans des
domaines tels que la politique industrielle et
RÉSILIENCE FACE AUX CHOCS WHFKQRORJLTXHODSROLWLTXHÀQDQFLqUHHWpGXFDWLYH
COMMERCIAUX
‡ La vulnérabilité au plan commercial est un élément
important pour les pays en développement. La
DISTRIBUTION RESPONSABLE
GLYHUVLÀFDWLRQGHVH[SRUWDWLRQVODVWDELOLWpGHVSUL[HWOHV
‡ Les organisations non gouvernementales (ONG), les
échanges intra-branche sont trois indicateurs essentiels
consommateurs et les médias exercent davantage de
de résilience face aux chocs extérieurs.
SUHVVLRQVVXUOHVIDEULFDQWVGHSURGXLWVGHPDUTXHDÀQ
‡ Les exportations des économies émergentes sont TX·LOVDJLVVHQWGHPDQLqUHSOXVUHVSRQVDEOH(WSRXUWDQW
JpQpUDOHPHQW SOXV GLYHUVLÀpHV TXH FHOOHV GHV 30$ HW la capacité des exportateurs de pays en développement
d’autres pays en développement. Certains PMA, tels le de prendre part à ces programmes et d’en tirer parti reste

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GÉNÉRALITÉS 7

incertaine. D’une manière générale, nul ne sait avec ‡ L’attrait du commerce équitable est indéniable : les
FHUWLWXGH GDQV TXHOOHV FLUFRQVWDQFHV OD FHUWLÀFDWLRQ marchés des produits issus du commerce équitable et
UHSUpVHQWHXQLQVWUXPHQWHIÀFDFHHWHIIHFWLIVXVFHSWLEOH de l’agriculture biologique ne cessent de progresser,
de favoriser le développement durable et d’améliorer les leurs taux de croissance étant deux ou trois fois plus
moyens de subsistance des populations. élevés que ceux des marchés conventionnels, et ce
pour de nombreux produits. Les prescriptions non
‡ Une meilleure compréhension de la manière dont les
réglementaires du commerce équitable se généralisent –
QRUPHV YRORQWDLUHV LQÁXHQFHQW OHV H[SRUWDWLRQV GHV
couvrant au moins 76% des ventes de fruits et de
pays en développement, ainsi que des débouchés et
OpJXPHV IUDLV HQ (XURSH HW GH  j  GHV
des risques qu’elles impliquent, est essentielle à
importations de produits frais en provenance d’Afrique.
l’heure d’élaborer les politiques et les mécanismes de
soutien qui permettront aux producteurs et aux ‡ Mais la prolifération des normes privées soulève des
exportateurs de faire face à ce nouveau paradigme du questions : sur le renchérissement du coût de la mise en
commerce pour rendre l’équité dans le commerce conformité lié aux exigences qui dépassent les prescr-
PRQGLDOSOXVGXUDEOHHWIDLUHHQVRUWHTX·HOOHEpQpÀFLH iptions réglementaires, au comportement potentie-
à tous. OOHPHQWDQWLFRQFXUUHQWLHOGHVHQWUHSULVHVFKHIVGHÀOHHW
aux normes privées constituant des obstacles au
commerce de facto, en particulier pour les petits
COÛTS ET AVANTAGES DU COMMERCE producteurs de pays en développement. Le coût de la
ÉQUITABLE FHUWLÀFDWLRQSHXWUHSUpVHQWHUMXVTX·jXQWLHUVGXUHYHQX
annuel des petits agriculteurs, même lorsque les
H[SRUWDWHXUV HW OHV GRQDWHXUV ÀQDQFHQW OHV DXGLWV OD
‡ Les travaux de recherche économique récemment
FHUWLÀFDWLRQH[WpULHXUHODIRUPDWLRQHWO·DQDO\VHGHVVROV
menés remettent en question le point de vue classique
selon lequel le mouvement du commerce équitable est ‡ On a estimé que seules 6 des 37 études portant sur les
en contradiction avec les concepts d’action rationnelle et UHWRPEpHVGHODFHUWLÀFDWLRQFRQÀUPDLHQWOHVDYDQWDJHV
G·DIIHFWDWLRQ HIÀFDFH GHV UHVVRXUFHV 'DQV VD socioéconomiques ou environnementaux offerts aux
description du comportement du marché, la sociologie producteurs. Huit de ces études n’ont pas révélé de
économique permet l’altruisme et l’équité. retombées probantes. Il convient de noter qu’excepté

(1CADRÉ 1 : &200(5&(e48,7$%/('$167286/(66(16'87(50(

Les chercheurs utilisent différentes expressions quasiment organisations sont liées à un organisme faîtier du nom de
identiques pour parler d’équité dans le commerce, mais bien ),1(
souvent leurs travaux portent uniquement sur un aspect de
l’équité dans le commerce. Le label « issu du commerce équitable » renvoie aux pratiques
d’une communauté internationale d’organisations qui
Dans le cadre des négociations internationales, le commerce respectent des principes similaires au nom du commerce
équitable s’entend généralement des échanges commerciaux équitable et qui appartiennent à la Fairtrade Labelling
réalisés dans le respect de règles transparentes qui Organizations International (FLO).
n’avantagent ni ne désavantagent un exportateur par rapport
à un autre – le principe clé de la non discrimination. Le mouvement en faveur du commerce équitable vise à
assurer une répartition équitable des avantages tirés du
Le commerce équitable renvoie aussi au mouvement qui FRPPHUFH PDLV VD WkFKH HVW ORLQ G·rWUH VLPSOH /HV
s’efforce de distribuer aux producteurs de pays en producteurs continuent dans certains cas de ne percevoir
GpYHORSSHPHQWXQHSDUWSOXVLPSRUWDQWHGHVEpQpÀFHVWLUpV qu’une part minime du prix de détail des marchandises. Les
du commerce des produits qu’ils exportent. L’accès aux petits agriculteurs sont parfois tenus de réaliser des
circuits de commercialisation mis en place par le mouvement investissements de taille et risqués pour satisfaire aux normes
du commerce équitable est souvent assorti de conditions du commerce équitable. Ils continuent de produire
comme exiger des producteurs qu’ils dépensent une partie essentiellement des produits primaires à faible valeur ajoutée.
GHV EpQpÀFHV HQFDLVVpV GDQV GHV DFWLRQV VRFLDOHV /H Seule une fraction des produits qu’ils produisent peut
« commerce équitable » est un label de commercialisation, un prétendre être vendue à des prix « commerce équitable ». Les
circuit de distribution et un système permettant d’investir les détaillants peuvent réaliser une marge importante sur les
recettes tirées de l’exportation dans le développement, ainsi produits issus du commerce équitable. Les consommateurs
TX·XQPR\HQG·RIIULUGLUHFWHPHQWDX[SURGXFWHXUVXQEpQpÀFH pensent souvent à tort que les producteurs encaissent un
plus important sur le fruit de leur travail. La plupart des EpQpÀFHLPSRUWDQW

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8 GÉNÉRALITÉS

dans le cas du commerce équitable, les normes phytosanitaires de l’OMC a déjà passé en revue
volontaires ne garantissent pas l’obtention d’un prix plus l’expérience des pays en matière de normes privées, et
élevé, mais les études révèlent néanmoins que des prix ce suite aux préoccupations exprimées par les pays en
plus élevés sont parfois payés pour satisfaire aussi à développement.
d’autres normes.
‡ Les organismes de normalisation ont entrepris de
‡ 8QH pWXGH SRUWDQW VXU OH FDIp LVVX GX FRPPHUFH conclure des accords de reconnaissance mutuelle et
équitable au Nicaragua a révélé que les consommateurs d’équivalence pour favoriser l’harmonisation des
européens payaient 34% plus cher mais que les normes. D’autres mesures devront toutefois être prises,
producteurs ne gagnaient que 4% de plus. Les prix FRPPHIDLUHHQVRUWHTXHOHVRUJDQLVPHVGHFHUWLÀFDWLRQ
perçus par les producteurs de bananes issues du SURSRVHQWXQHFHUWLÀFDWLRQVHORQSOXVLHXUVQRUPHVDÀQ
commerce équitable ou de l’agriculture biologique sont G·DEDLVVHUOHVFR€WVGHVFHUWLÀFDWLRQVPXOWLSOHVHWGHOHV
de 15% à 50% plus élevés, alors que les détaillants VLPSOLÀHU
facturent entre 50% et 100% plus cher. Au Kenya, nombre
‡ Les institutions d’appui aux producteurs doivent
G·DJULFXOWHXUV RQW UHQRQFp j OD FHUWLÀFDWLRQ VHORQ OHV
redoubler d’efforts pour soutenir les producteurs et les
ERQQHVSUDWLTXHVDJULFROHVHQGXIDLWGHVGLIÀFXOWpV
exportateurs qui optent pour des normes volontaires
et des coûts de la mise en conformité.
étant donné que la capacité des exportateurs de
‡ Même lorsque les normes éthiques peuvent garantir satisfaire aux exigences des normes volontaires dépend
une amélioration des termes de l’échange, rien ne fortement du renforcement des capacités des
JDUDQWLWTXHOHVSURGXLWVFHUWLÀpVYRQWVHYHQGUH/HV exploitations agricoles. Pour cela, des formations aux
producteurs peuvent se retrouver à investir dans des bonnes pratiques en matière de production, à la gestion
UpIRUPHV HW j HQJDJHU GHV IUDLV SRXU OD FHUWLÀFDWLRQ HIÀFDFHHWSURGXFWLYHGHVH[SORLWDWLRQVjO·DPpOLRUDWLRQ
SRXU ÀQDOHPHQW GHYRLU YHQGUH O·HVVHQWLHO GH OHXU de la qualité et sur les entreprises et les affaires en
production sur les circuits conventionnels. général sont nécessaires.
‡ La dépendance vis-à-vis des donateurs extérieurs ‡ Les organisations régionales et nationales de producteurs
fragilise le système et fait qu’il n’est pas viable à moyen GHYUDLHQWDXVVLEpQpÀFLHUG·XQVRXWLHQLQVWLWXWLRQQHOSRXU
et long terme. favoriser le partage des connaissances, l’organisation du
transport, le regroupement des volumes, l’amélioration
des infrastructures, y compris des installations de
AMÉLIORER LE COMMERCE ÉQUITABLE stockage, et pour consolider la prise de décisions
stratégiques en fournissant des informations essentielles
Nos investigations nous ont permis de parvenir à différentes sur le marché.
conclusions qui devraient nous permettre d’améliorer
‡ Les gouvernements interviennent de plus en plus en tant
O·HIÀFDFLWpGXV\VWqPH
TX·DFKHWHXUV GH SURGXLWV FHUWLÀpV GXUDEOHV 8QH
meilleure compréhension de la manière dont les normes
‡ Les institutions internationales devraient encourager les
YRORQWDLUHV LQÁXHQFHQW OHV H[SRUWDWLRQV GHV SD\V HQ
organismes de normalisation privés à se doter d’un
développement, ainsi que des débouchés et des risques
FDGUHWUDQVSDUHQWSRXUO·pODERUDWLRQHWO·LGHQWLÀFDWLRQGHV
qu’elles impliquent, est essentielle à l’heure d’élaborer
normes du commerce équitable.
les politiques et les mécanismes de soutien qui
‡ 8QFDGUHMXULGLTXHGHYUDLWDXVVLrWUHpWDEOLSRXUUpJLUOHV permettront aux producteurs et aux exportateurs de faire
normes privées. Le Comité des mesures sanitaires et face à ce nouveau commerce.

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CAPÍTULO I
CHAPITRE

VERS L’ÉQUITÉ
HACIA LA EQUIDAD
ET LAY
LA TRANSPARENCIA
TRANSPARENCE
EN EL LE
DANS COMERCIO
COMMERCE
MUNDIAL
MONDIAL
TRANSPARENCE COMMERCIALE ET ÉQUITÉ DANS LE COMMERCE MONDIAL 12
LE MOUVEMENT EN FAVEUR DU COMMERCE ÉQUITABLE ET LE DROIT COMMERCIAL 15
NORMES PRIVÉES : UN DÉFI À L’ÉQUITÉ? 16
ÉMERGENCE D’UN CADRE DE NORMES PRIVÉES 17
LA LÉGISLATION ANTIDUMPING : UN DÉFI À L’ÉQUITÉ DANS LE COMMERCE 18
ENCOURAGER LES APPROCHES FONDÉES SUR LES RÈGLES POUR ASSURER L’ÉQUITÉ
ET LA TRANSPARENCE DANS LE COMMERCE 18
12 9(56/·e48,7e(7/$75$163$5(1&('$16/(&200(5&(021',$/

VERS L’ÉQUITÉ ET LA
TRANSPARENCE DANS LE
COMMERCE MONDIAL

Notre analyse se fonde sur deux postulats : premièrement,


les institutions et l’élaboration de règles sont essentiels à
TRANSPARENCE
l’équité et à la transparence dans le commerce international, COMMERCIALE ET ÉQUITÉ
et deuxièmement, la coopération institutionnelle peut
améliorer les débats et les processus décisionnels. Pour DANS LE COMMERCE MONDIAL
accroître l’équité dans le commerce international il est
nécessaire de consolider les relations entre l’OMC et Pour déterminer le sens des termes « transparence com-
d’autres institutions internationales, améliorer la coopération merciale » et « équité dans le commerce », commençons
interinstitutions pour l’élaboration de normes, accorder le par replacer les termes dans un contexte juridique, car leur
statut d’observateur à l’OMC à un plus grand nombre emploi dans des instruments juridiques a un sens plus pré-
d’institutions et invoquer plus fréquemment les normes cis que dans le discours politique ou philosophique7. Nous
autres que de l’OMC dans les procédures de règlement des partons du principe que les termes « transparence com-
différends de l’OMC5. L’équité dans le commerce peut merciale » s’entendent de la transparence de la législation
aussi passer par une plus grande insistance sur la solidarité qui régit le commerce international. La transparence est dé-
sociale, laquelle englobe les valeurs de développement, le
ÀQLHFRPPHOH©FDUDFWqUHGHFHTXLHVWWUDQVSDUHQWª©TXL
respect de l’environnement et la justice sociale.
se laisse traverser par la lumière et permet donc de voir les
objets situés en arrière » ou encore « qui saute aux yeux ou
Ces propositions impliquent l’adoption d’une stratégie
est évident ».
institutionnelle axée sur les relations entre l’OMC et d’autres
institutions internationales, plutôt que sur les seules
structures internes de l’OMC (institutions, normes, et
SURFpGXUHVGHUqJOHPHQWGHVGLIIpUHQGV 8QHFRRUGLQDWLRQ TRANSPARENCE DES ÉCHANGES
plus étroite entre les « centres de gouvernance », y compris COMMERCIAUX
l’OMC, est nécessaire si l’objectif est d’accroître la solidarité
sociale et de réellement améliorer l’équité dans le Les termes « transparence des échanges commerciaux »
commerce. Il ne s’agit pas là qu’une quête de justice idéale, peuvent avoir trois acceptions. Ils renvoient premièrement à
mais plutôt, plus modestement, d’un appel à l’élimination la connaissance des instruments juridiques qui régissent le
des arrangements injustes. Pour reprendre Amartya Sen : commerce international, au degré de compréhension et de
clarté qu’en ont les parties. Ce qui nous intéresse ici c’est
non seulement la clarté du libellé du texte à proprement
Lorsque, de par le monde, les populations
parler, mais aussi certaines conditions préalables qui
s’agitent pour obtenir davantage de justice permettent aux parties de connaître et de comprendre le
mondiale – et j’insiste ici sur le terme « davan- WH[WH3DUPLOHVFRQGLWLRQVOHVSOXVLPSRUWDQWHVÀJXUHQW
tage » – elles ne réclament pas un « minimum
d’humanitarisme ». Elles n’exigent pas non ‡ La publication des documents;
plus une société mondiale « parfaitement ‡ /HGURLWGHVHYRLUQRWLÀHUOHWH[WHRXOHVFKDQJHPHQWVTXL
juste », mais simplement l’élimination de y sont apportés ou qui ont une incidence sur sa mise en
certains arrangements d’une injustice intolé- œuvre;
UDEOHDÀQG·DFFURvWUHODMXVWLFHPRQGLDOH ‡ Le droit et la capacité de prendre part au processus
comme l’avaient fait Adam Smith, Condorcet décisionnel;
ou Mary Wollstonecraft en leur temps, et qui ‡ Le droit d’accéder aux documents pertinents, de poser
peuvent déboucher sur des accords au terme des questions à leur sujet et de lire les documents dans
d’une discussion publique, en dépit de diver- sa propre langue.
gences persistantes sur d’autres questions6.

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Ces conditions, et d’autres semblables, peuvent être compris de se conduire de manière transparente; viii) de
décrites comme des principes de base du droit administratif. préparer des documents; ix) de soumettre des rapports et,
pourrions-nous ajouter, x) de se soumettre aux procédures
de règlement des différends. Les obligations énoncées
Ces termes renvoient aussi à la manière dont les objectifs et
dans les Accords de l’OMC sont juridiquement
l’objet du traité (tels qu’exprimés dans son préambule, par
contraignantes pour tous les Membres, alors que les
H[HPSOH VRQWUHÁpWpVGDQVOHWH[WH&HTXLLPSRUWHLFLF·HVW
obligations énoncées dans les accords plurilatéraux, tels
le lien entre les objectifs généraux et les dispositions
que l’Accord sur les marchés publics (AMP), ne sont
précises, et de quelle manière des concepts vastes et
contraignantes que pour les signataires de l’accord en
souvent vagues sont traduits en obligations juridiques
question et tel que prévu dans l’accord. L’Accord sur les
VSpFLÀTXHVSUpFLVHVHWH[pFXWRLUHV
obstacles techniques au commerce (Accord OTC) contient
de nombreuses dispositions établissant des obligations de
La troisième acception de ces termes renvoie à la question
transparence dans les échanges commerciaux. La plupart,
de savoir dans quelle mesure les buts et objets du traité
voire la totalité, des autres Accords de l’OMC contiennent
VRQW UHVSHFWpV HW VXIÀVDPPHQW UpDOLVpV GDQV VRQ
des dispositions similaires10. Le Mécanisme d’examen de la
application et sa mise en œuvre. Cette acception diffère
politique commerciale, qui vise à permettre une
des deux précédentes car elle ne s’attache pas uniquement
« transparence accrue et une meilleure compréhension des
DXOLEHOOpGHO·LQVWUXPHQWMXULGLTXH(OOHUHQYRLHDXVVLjVHV
politiques et pratiques commerciales des Membres », est
effets pratiques, aux processus sociaux ayant pour but de
un des instruments clés de la transparence dans les
s’assurer que le droit est effectif (ou non) et de voir comment
échanges commerciaux. Il permet « d’apprécier et d’évaluer
expliquer le fossé entre le droit dans les textes et le droit
collectivement, d’une manière régulière, toute la gamme
dans la pratique . Il ne s’agit plus là uniquement qu’une

des politiques et pratiques commerciales des divers
question de compétence du droit, mais aussi de
Membres et leur incidence sur le fonctionnement du
considérations économiques, sociales et politiques.
système commercial multilatéral » (OMC, Annexe 3, art. Ai)).
Bien que l’article X du GATT ne contienne pas le terme
Ces trois acceptions, bien que différentes, sont
« transparence », il visait à réaliser cet objectif pour
interdépendantes. À titre d’exemple, le fait qu’un instrument
l’administration de la réglementation commerciale.
juridique soit plus ou moins connu, clair et compréhensible
pour les parties a une réelle incidence sur la manière dont
VHVREMHFWLIVGHEDVHVRQWUHÁpWpVGDQVOHWH[WHGXWUDLWpDX
terme de négociations sur le détail des dispositions, par
exemple, ainsi que sur le degré de réalisation de ces
L’ÉQUITÉ EN DROIT COMMERCIAL
objectifs dans la pratique. À l’inverse, la manière dont les
INTERNATIONAL
REMHFWLIVVRQWUHÁpWpVGDQVOHWH[WHGXWUDLWpHWOHXUGHJUpGH
4X·HQWHQGRQSDUpTXLWpGDQVOHVpFKDQJHVFRPPHUFLDX["
réalisation conditionnent sa connaissance, sa clarté et sa
Les publications consacrées à la transparence aborde la
compréhension.
question sous des angles divers : droit, politique publique,
économie et études sur le développement. Ces différentes
La « transparence des échanges commerciaux » fait l’objet
approches sont aujourd’hui souvent exprimées directement
de nombreuses dispositions les Accords de l’OMC. Ces
RX LQGLUHFWHPHQW HQ GURLW FRPPHUFLDO LQWHUQDWLRQDO (OOHV
dispositions établissent plusieurs types d’obligations
révèlent des tensions entre les différentes conceptions de
conçues pour améliorer et garantir la transparence des
l’équité dans les échanges commerciaux. La conception de
pFKDQJHVFRPPHUFLDX[(OOHVFRPSUHQQHQWGHVREOLJDWLRQV
l’équité la plus largement acceptée aujourd’hui en droit
de i) publier; ii) fournir des informations; iii) d’aviser le public
LQWHUQDWLRQDOHVWFHOOHGH7KRPDV)UDQFN  
RXGHQRWLÀHULY GHFRQVXOWHUY GHGHYHQLU0HPEUHRXGH
participer; vi) de donner l’occasion d’entrer en concurrence;
vii) de garantir, d’instaurer ou d’améliorer la transparence, y

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14 9(56/·e48,7e(7/$75$163$5(1&('$16/(&200(5&(021',$/

… l’équité est la conjugaison de deux questions conformément aux normes sous-jacentes semble
variables indépendantes : la légitimité et la déjà avoir porté ses fruits ».11
justice distributive. Le débat sur l’équité
La théorie de Thomas Franck se réfère au droit international
s’entend du processus par lequel le droit, et
SXEOLF HQ JpQpUDO (OOH VH UHWURXYH WRXWHIRLV DXVVL HQ GURLW
ceux qui font le droit, s’attachent à intégrer FRPPHUFLDO LQWHUQDWLRQDO %URZQ HW 6WHUQ DIÀUPHQW TXH
ces variables, reconnaissant les tensions entre « l’équité dans le système commercial international peut être
le désir d’ordre (légitimité) et de changement évaluée à l’aune de deux critères : l’égalité de chances et
(justice) de la communauté, ainsi que les l’équité distributive. » À leurs yeux :
tensions entre différentes visions de ce qui
constitue concrètement le bon ordre et le bon
Il y a réellement égalité de chances
changement.
lorsqu’il y a réciprocité entre les pays pour
l’abaissement des obstacles tarifaires,
Les études réalisées sur ce sujet par Narlikar (2006), Brown lorsqu’ils adhèrent au principe du traitement
HW6WHUQ  HW.DSVWHLQ  ELHQTXHSDUWLDOHVVRQW NPF (nation la plus favorisée), lorsque les
utiles. Appliquant la vision de Franck au discours des conditions de départ sont les mêmes pour
organisations internationales, Narlikar fait valoir que la
tous, lorsque les règles d’accès au marché ne
plupart des organisations internationales s’intéressent à la
justice mais n’accordent pas toutes la même importance à sont pas uniquement considérées comme
la légitimité ou à l’équité; le degré d’importance accordé est équivalentes mais qu’elles sont aussi compa-
fonction du pouvoir et des conséquences en termes de tibles avec les préférences nationales et que
UpSDUWLWLRQ.DSVWHLQ  FRQFOXWTXH©OHVeWDWV la justice procédurale est respectée dans les
opérant dans un environnement anarchique et incertain, procédures de règlement des différends et le
intègrent parfois des considérations d’équité dans leurs recours à des mesures correctives commercia-
contacts stratégiques », en particulier car « les accords
perçus comme injustes n’ont guère de chances de durer. »
les. L’égalité de chances doit, toutefois, être
&RPPHOHGLW(OLQRU2VWURP  ©O·pTXLWpHVWXQ adaptée dans une certaine mesure pour
attribut fondamental…des systèmes les plus robustes ». permettre l’équité distributive – à savoir la
Nul ne précise, bien entendu, pour quelle forme d’équité promotion du développement. Dans ces
optent les institutions, et pourquoi. conditions, l’équité ne se mesure pas unique-
PHQWjO·DXQHGXFULWqUHGHO·HIÀFDFLWpPDLV
L’OMC semble mettre davantage l’accent sur l’ordre et la
celui-ci prend son importance à l’heure de
légitimité plutôt que sur la justice distributive, les premiers
couvrant l’équité dans les procédures, la non-discrimination faire un choix entre les différents modes de
et la réciprocité, et nous pouvons ajouter la transparence à réalisation de l’équité.
cette liste. Pour Narlikar cette priorité remonte à l’origine
même de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le
commerce (GATT). Les processus décisionnels du GATT, Deux grandes positions s’opposent quant au sens de
tout d’abord fondés sur la diplomatie puis sur un vote régi l’équité en droit commercial international. L’une met l’accent
par le principe du consensus, ont conforté la priorité sur l’égalité de chances, l’autre sur l’équité distributive.
accordée à l’équité au plan de la procédure plutôt qu’à Archer et Fritsch (2010) se font l’écho de cette dichotomie
l’équité de résultat. Les principes de base de l’OMC que de base, selon lesquels les deux conceptions sont
sont la réciprocité et la non-discrimination sapaient les largement employées en économie internationale. Bhagwati
revendications de traitement spécial des pays en     pWDEOLW XQ OLHQ GH FDXVH j HIIHW HQWUH O·pTXLWp
développement. procédurale, ou l’équité dans l’accès, et les valeurs
américaines d’une part, et l’équité dans la justice et les
De l’avis de Narlikar, les facteurs les plus importants qui valeurs européennes de l’autre. Pour lui, ce lien s’explique
permettent de choisir son type d’équité (ordre et légitimité, ou SDU OHV FRQWH[WHV VRFLDX[ GLIIpUHQWV DX[ eWDWV8QLV HW HQ
équité distributive) et de réaliser ses objectifs sont, tout (XURSH
d’abord, les caractéristiques des institutions qui l’appliquent
et, deuxièmement, les coalitions auxquelles appartiennent
les pays. Ces deux facteurs participent de l’apprentissage et
de l’adaptation des pays en développement et de leur
TRANSPARENCE ET ÉQUITÉ
réussite potentielle à l’heure de contester le discours
dominant de l’institution. Le changement reste néanmoins Trois avis s’opposent quant au lien qui existe entre la
possible. Narlikar relève que « la stratégie qui consiste à transparence et l’équité dans le commerce. D’aucuns font
contester l’institution comme on l’entend en énonçant les valoir que l’équité dans le commerce et la transparence

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dans le commerce sont équivalentes, alors que d’autres i) nombre de pays développés ne respectent pas les règles
considèrent que la transparence dans le commerce est un et ii) nombre de pays en développement ne sont pas en
élément de l’équité dans le commerce. Les troisièmes mesure de participer de manière effective au système
estiment que la transparence dans le commerce et le FRPPHUFLDO LQWHUQDWLRQDO YRLU 6WLJOLW]    6WLJOLW] HW
commerce équitable ne sont pas nécessairement liés mais &KDUOWRQ   'DQV OH PrPH RUGUH G·LGpHV HQ 
que la transparence dans le commerce pourrait peut-être Robert Howse et Michael J. Trebilcock ont rejeté les
contribuer à réaliser l’équité dans le commerce. DIÀUPDWLRQV VHORQ OHVTXHOOHV UHJURXSHU FRPPHUFH
environnement et droits du travail était du protectionnisme.
Pour nous l’expression « transparence dans les échanges Ils faisaient valoir que le droit commercial international et les
FRPPHUFLDX[ªVLJQLÀHWUDQVSDUHQFHGHVORLVTXLUpJLVVHQW institutions devraient s’efforcer de trouver un juste équilibre
le commerce international. Reste posée la question de basé sur la coopération, un argument sur lequel repose
savoir ce que l’on entend par équité dans le commerce, et aujourd’hui l’ensemble du mouvement en faveur du
son lien avec la transparence. Andrew G. Brown et Robert commerce équitable.
M. Stern (2007) avancent que « l’équité dans le système
commercial international peut être évaluée à l’aune de deux
critères : l’égalité de chances et l’équité distributive. »
LE MOUVEMENT EN FAVEUR DU
(QYLVDJpH DX VHQV ODUJH O·pTXLWp GDQV OHV pFKDQJHV
FRPPHUFLDX[ VLJQLÀH TXH OD WUDQVSDUHQFH HVW XQ pOpPHQW
COMMERCE ÉQUITABLE ET LE
FRQVWLWXWLIGXFRPPHUFHpTXLWDEOH(OOHIDLWSDUWLHGHO·pTXLWp DROIT COMMERCIAL
procédurale, et pourrait contribuer à l’instauration d’un
système fondé sur des règles dans lequel les pays les plus Le mouvement en faveur du commerce équitable se veut un
faibles ne seraient pas les simples pions de la diplomatie du DQWLGRWHDXFRPPHUFHLQWHUQDWLRQDOSDUGpÀQLWLRQ©LQMXVWHª
pouvoir. même s’il lui est impossible de contrôler l’origine de toutes
les matières premières utilisées et de s’assurer qu’elles sont
Suivant la théorie économique classique, les règles de toutes achetées à des conditions équitables13. Le
l’Organisation mondiale du commerce (OMC) insistent sur mouvement insiste sur i) une distribution plus équilibrée des
O·RUGUH HW OD OpJLWLPLWp SOXW{W TXH VXU OD GLVWULEXWLYLWp (OOHV revenus, l’égalité entre hommes et femmes et la protection
contiennent donc des procédures équitables, garantissent de l’environnement14; ii) une meilleure relation entre le
la non-discrimination et la réciprocité. Nous ajouterons travail, la protection de l’environnement et la justice
aussi la transparence à cette liste. Tout cela est au diapason sociale15; iii) le commerce comme moyen d’améliorer la
de l’histoire de l’OMC et de l’Accord général sur les tarifs qualité des exportations de produits agricoles, en
douaniers et le commerce qui l’a précédé. provenance de Chine, par exemple16; ou encore iv) le
commerce comme moyen de garantir un « prix équitable »
Cependant, pour de nombreux pays en développement, tenant compte non seulement des coûts de production
YRLUHSRXUFKDFXQG·HQWUHHX[O·pTXLWpSURFpGXUDOHQHVXIÀW mais aussi de la justice sociale et de la protection de
pas. Ils font valoir que l’équité distributive est également l’environnement17.
nécessaire. Les règles de l’OMC prévoient l’octroi d’un
traitement spécial et différencié (TSD) dans des conditions L’utilisation accrue des normes, de l’étiquetage et de la
très précises mais du fait en partie des restrictions FHUWLÀFDWLRQIDLWTXHOHPRXYHPHQWHQIDYHXUGXFRPPHUFH
imposées, son application est restée à ce jour limitée. Les équitable relève aujourd’hui du droit commercial
mesures de TSD sont conçues pour compenser les international. Le recours à ce dispositif normatif particulier
asymétries structurelles qui existent entre les pays en TX·HVW OD FHUWLÀFDWLRQ D SHUPLV G·pWHQGUH OHV QRUPHV GX
développement et les pays développés (accès limité à la mouvement en faveur du commerce équitable à tous les
WHFKQRORJLH HW DX[ ÀQDQFHPHQWV LQVXIÀVDQFHV GHV SURGXLWV RX j WRXWHV OHV PDUTXHV (OOHV QH VRQW SOXV QRQ
ressources humaines et des infrastructures, par exemple), plus uniquement suivies par les petits producteurs mais par
mais des critiques ont estimé que le TSD manquait de les unités de production de plus grande envergure (telles
contenu12. C’est ainsi que les ONG du mouvement en faveur les plantations, ainsi que par d’autres intervenants sur le
d’un commerce équitable ont essayé de combler le fossé marché, telles les multinationales.
de l’équité distributive en employant d’autres procédures
(normalisation, contrats, primes payées aux producteurs, L’importance croissance des normes volontaires soulève
etc.) et en resserrant les liens entre les consommateurs et d’autres questions telles que celle de savoir dans quelle
les producteurs du Nord et du Sud. mesure elles représentent une chance ou un risque pour les
producteurs des pays en développement. L’examen des
Au sein du mouvement pour le commerce équitable, le Prix travaux de recherche en cours peut livrer quelques
Nobel d’économie, le Professeur Joseph Stiglitz, estime, et informations sur nombre de questions actuellement posées
il n’est pas le seul, que si la libéralisation des échanges au sujet des normes volontaires. Le Chapitre IV contient un
commerciaux devrait améliorer le bien-être mondial, le examen détaillé de la question.
système commercial reste de facto discriminatoire car

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16 9(56/·e48,7e(7/$75$163$5(1&('$16/(&200(5&(021',$/

(1&$'5e /(0289(0(17(1)$9(85'8&200(5&(e48,7$%/('$16/$32/,7,48(
(7/$/e*,6/$7,21'(/·8(

/·8(DWRXMRXUVVRXWHQXOHPRXYHPHQWHQIDYHXUGXFRPPHUFH La deuxième préoccupation exprimée par la Commission


pTXLWDEOH WDQW ÀQDQFLqUHPHQW TX·DX WUDYHUV GH VD SROLWLTXH FRQFHUQDLWOHVQRPEUHXVHVGpÀQLWLRQVGRQQpHVGXFRPPHUFH
JpQpUDOH (Q  OH ©0pPRUDQGXP VXU OH FRPPHUFH équitable et des labels apposés sur les produits issus du
alternatif » de la Commission européenne soutenait le FRPPHUFH pTXLWDEOH (OOH UHOHYDLW ©O·DEVHQFH GH GpÀQLWLRQ
mouvement et demandait l’établissement d’un groupe de juridique (du commerce équitable, lacune qui peut frayer la
travail sur le commerce équitable. Le Parlement européen YRLHjGHVDEXV8QHGpÀQLWLRQDpWpDFFHSWpHXQLTXHPHQWSDU
a par la suite adopté une résolution à l’appui du commerce ),1(DXPLOLHXGHO·DQQpH­QRWHUHQRXWUHTX·LOQ·H[LVWH
pTXLWDEOH 3DUOHPHQWHXURSpHQ  SDVGHODEHORXGHORJRXQLTXHSRXUO·LGHQWLÀFDWLRQGHVSURGXLWV
UHVVRUWLVVDQW DX FRPPHUFH pTXLWDEOHª (Q G·DXWUHV WHUPHV
$SUqV O·DGRSWLRQ HQ  G·XQH 5pVROXWLRQ GX 3DUOHPHQW le marché des produits issus du commerce équitable n’était
européen soutenant le commerce équitable, la Commission a SDVUqJOHPHQWpGHPDQLqUHWUqVFRKpUHQWH(QFRQFOXVLRQOD
préparé sa première Communication sur le commerce équitable &RPPLVVLRQDYDLWGpFODUpTXHGDQVVHVUpÁH[LRQVFRQFHUQDQW
HQ &RPPLVVLRQGHV&RPPXQDXWpVHXURSpHQQHV  sa politique ultérieure quant à l’encouragement du commerce
La Commission a commencé par déclarer que le commerce équitable ou aux actions à réaliser dans ce domaine, qu’elle
équitable était un exemple de développement induit par le tiendrait compte des obligations qui lui incombent dans le
commerce et qu’il était compatible avec l’article 177 du Traité cadre de l’OMC.
instituant la Communauté européenne. Il était indiqué que
OHVFULWqUHV GH FHUWLÀFDWLRQ DYDLHQW pWpKDUPRQLVpV j O·pFKHOOH 3OXV UpFHPPHQW O·8( D VRXWHQX OH PRXYHPHQW HQ IDYHXU
internationale et qu’ils reposaient en partie sur les Conventions du commerce équitable dans de nombreux instruments
de l’OIT et sur les recommandations du programme Action 21 de politique générale et même dans un acte juridiquement
GHV 1DWLRQV 8QLHV 3DUPL OHV PHVXUHV GH SROLWLTXH JpQpUDOH contraignant.
IDYRUDEOHVDXFRPPHUFHpTXLWDEOHDGRSWpHVSDUO·8(ÀJXUDLHQW
OH 6\VWqPH GH SUpIpUHQFHV JpQpUDOLVpHV 63*  GH O·8( /D /D&RPPXQLFDWLRQGHPDLGHOD&RPPLVVLRQHXURSpHQQH
Commission avait également commandé une étude à la New GpÀQLVVDLWSOXVFODLUHPHQWOHFRQFHSWGXFRPPHUFHpTXLWDEOH
(FRQRPLFV)RXQGDWLRQVXUO·XWLOLVDWLRQGHVODEHOVVRFLDX[GDQV HPSOR\pDXVHLQGHO·8(DX[ÀQVGHODUpJOHPHQWDWLRQpQXPpUDLW
le commerce éthique, laquelle permit d’appuyer les initiatives les organismes représentatifs ou les interlocuteurs des
SULVHVSDUODVXLWHSDUO·8(\FRPSULVO·pODERUDWLRQGHFRGHV autorités publiques, relevait certaines sources institutionnelles
de conduite non contraignants. D’un point de vue juridique, de critères et de normes du commerce équitable, et énonçait la
les principales préoccupations exprimées étaient doubles. SRVLWLRQGHO·8(HQPDWLqUHGHFRPPHUFHpTXLWDEOH&HSULQFLSH
Premièrement, les initiatives de commerce équitable devraient semble puiser, plus ou moins directement, dans les discussions
rWUH FRPSDWLEOHV DYHF OHV REOLJDWLRQV GH O·8( GpFRXODQW actuellement en cours à l’OMC sur le fonctionnement des
des règles de l’OMC, en particulier pour le fonctionnement organismes internationaux de normalisation et l’élaboration
transparent et non-discriminatoire de ces dispositifs. Ce des normes, en particulier par des organismes privés.
qui revenait à dire que le commerce équitable devrait rester
volontaire et privé.

NORMES PRIVÉES : UN DÉFI À plus de rigueur en ce qui concerne les règlements


techniques. De la même manière, les normes
L’ÉQUITÉ? gouvernementales de l’OMC sont davantage réglementées
que les normes privées. À titre d’exemple, au titre de
l’Accord OTC, les organismes de normalisation du
/·pODERUDWLRQGHQRUPHVSULYpHVFRQVWLWXHXQGpÀSDUWLFXOLHU
gouvernement central sont tenus d’accepter le Code de
pour qui souhaite améliorer l’équité dans le commerce,
pratique pour l’élaboration, l’adoption et l’application des
notamment au plan de la procédure. Ces normes viennent
normes. Les Membres de l’OMC sont aussi tenus, en vertu
compléter, voire remplacer dans certains cas les règlements
de l’article 4 de l’Accord OTC, de prendre toutes mesures
techniques ou les normes gouvernementales. Les
raisonnables en leur pouvoir pour faire en sorte que les
producteurs des pays en développement se heurtent
institutions publiques locales et organismes non
VRXYHQW j GHV GLIÀFXOWpV j O·KHXUH GH VH FRQIRUPHU j FHV
gouvernementaux à activité normative acceptent le Code.
normes privées et donc d’accéder au marché. L’Accord sur
Le contrôle des normes privées reste néanmoins
les obstacles techniques au commerce (OTC) considère
problématique. Le Code de pratique de l’OMC ne s’applique
que les règlements techniques sont juridiquement
pas automatiquement aux organismes à activité normative
contraignants, contrairement aux normes. Les règles de
privés, lesquels sont libres de l’accepter ou pas. Il ne couvre
l’OMC sont donc beaucoup plus strictes et appliquées avec
pas les organisations internationales de normalisation,

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même si les organismes gouvernementaux ou non Le système d’information sur les normes et le système de
gouvernementaux (dont un ou plusieurs membres peuvent code relatif au stade d’élaboration de la norme font partie
aussi être Membres de l’OMC) peuvent accepter le Code. Il des dispositions relatives à la transparence du commerce
semblerait qu’aucune détermination faisant n’autorité n’ait, de l’Accord OTC, mais ils ne s’appliquent pas encore à
à ce jour, été rendue quant au statut des normes privées au toutes les organisations internationales et/ou privées de
titre de l’Accord de l’OMC sur l’application des mesures normalisation. L’acceptation de ces principes de base
sanitaires et phytosanitaires (SPS), ou de l’Accord OTC. pourrait considérablement améliorer la transparence et
l’équité dans le commerce, et ce en garantissant la prise en
Aucun lien institutionnel n’existe actuellement entre l’OMC compte des intérêts de toutes les parties prenantes, y
et les organismes privés élaborant des normes volontaires. compris ceux des pays en développement et des
Ces organismes peuvent prendre indirectement part aux organismes élaborant des normes concurrentes. Les
débats de l’OMC par le biais des organisations institutions internationales devraient encourager les
gouvernementales nationales, mais l’OMC n’est pas en organismes de normalisation privés à adopter ces principes
UHODWLRQVRIÀFLHOOHVDYHFFHVRUJDQLVDWLRQV ainsi que le cadre normatif naissant.

8QFDGUHMXULGLTXHGHYUDLWDXVVLrWUHpWDEOLSRXUOHVQRUPHV
ÉMERGENCE D’UN CADRE privées. À titre d’exemple, GLOBALG.A.P. (anciennement
(XUHS*$3 HVWXQRUJDQLVPHSULYpTXLpODERUHGHVQRUPHV
DE NORMES PRIVÉES YRORQWDLUHVSRXUODFHUWLÀFDWLRQGHVSURGXLWVDJULFROHVVHORQ
les bonnes pratiques agricoles. Ses normes portent sur un
certain nombre de questions telles la santé et la sécurité
Au jour d’aujourd’hui, ni les organisations de normalisation
des travailleurs, ainsi que la gestion des déchets et de la
internationales ni les organismes à activité normative privés
pollution. Ces dernières années, les pays en développement
ne sont tenus de respecter le cadre normatif naissant pour
n’ont eu de cesse de soulever la question des normes
la gouvernance de l’activité normative. Ce cadre naissant
privées, telles celles de GLOBALG.A.P. au sein du Comité
se divise en trois parties :
GHO·20&VXUOHVPHVXUHVVDQLWDLUHVHWSK\WRVDQLWDLUHV(Q
GpFHPEUH  OH &RPLWp 636 DYDLW GLIIXVp XQ
‡ Des principes relatifs à l’élaboration des normes
questionnaire sur l’expérience des normes du secteur privé.
internationales;
Les réponses à ce questionnaire ont été rassemblées dans
‡ 8QV\VWqPHG·LQIRUPDWLRQVXUOHVQRUPHV XQUHFXHLO8QJURXSHGHWUDYDLODGKRFDpWpFRQVWLWXp)LQ
VHSWHPEUH  OHV GpOpJDWLRQV GX 0(5&2685
‡ 8QFRGHSUpFLVDQWOHVWDGHG·pODERUDWLRQGHODQRUPH
$UJHQWLQH%UpVLO3DUDJXD\HW8UXJXD\ RQWSUpVHQWpXQH
proposition de cadre juridique pour les normes privées,
Parmi les principes relatifs à l’élaboration des normes
lequel fait encore l’objet de discussions. Le Comité OTC
ÀJXUHQW OD WUDQVSDUHQFH O·RXYHUWXUH O·LPSDUWLDOLWp HW OH
pourrait être encouragé à étudier lui aussi la question.
FRQVHQVXV O·HIÀFDFLWp HW OD SHUWLQHQFH OD FRKpUHQFH HW OD
dimension du développement; ils s’inspirent dans une
De la même manière, le cadre plurilatéral de l’Accord sur les
JUDQGH PHVXUH GX GURLW DGPLQLVWUDWLI GHV eWDWV8QLV /H
marchés publics (AMP) devrait s’interroger sur la pertinence,
système d’information sur les normes permet d’indiquer
l’impact et la gouvernance des normes privées dans les
l’objet de la norme et, pour chaque norme en cours
PDUFKpVSXEOLFV8QWHOFDGUHQRUPDWLISRXUUDLWIDLUHO·REMHW
d’élaboration, le lien avec les normes internationales. Il fait
d’une large promotion, être révisé si nécessaire, pour être
partie intégrante du Code de pratique pour l’élaboration,
DGRSWpDÀQG·HQFRXUDJHUODWUDQVSDUHQFHHWO·pTXLWpGDQVOH
l’adoption et l’application des normes de l’Accord OTC.
commerce. Il pourrait prendre la forme de mesures
juridiquement contraignantes ou de dispositions juridiques
Le Code pratique de l’Accord OTC contient aussi un code
non contraignantes, d’instruments quasi juridiques non
relatif au stade d’élaboration de la norme, lequel se divise
obligatoires ou moins contraignants qu’une loi classique,
en cinq stades :
mais le choix de la forme et du contenu des règles exige
une analyse approfondie de la question.
‡ La décision d’adopter une norme est prise mais le travail
technique n’a pas encore débuté;
Les travaux sur le cadre réglementaire ne devraient toutefois
‡ Le travail technique a débuté mais la période prévue pas se limiter à l’OMC. Ils devraient tenir compte des règles
pour la présentation des observations n’a pas encore et pratiques nationales naissantes ainsi que celles des
commencé; RUJDQLVDWLRQV UpJLRQDOHV WHOOHV O·8QLRQ HXURSpHQQH 8( 
l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA),
‡ La période prévue pour la présentation des observations
O·$VVRFLDWLRQGHVQDWLRQVGHO·$VLHGX6XG(VW $1$6( RX
a commencé mais ne s’est pas encore achevée;
OH0DUFKpFRPPXQGX6XG 0(5&2685 %LHQTX·HOOHVQH
‡ La période prévue pour la présentation des observations relèvent pas, stricto sensu, du droit commercial
s’est achevée mais la norme n’a pas encore été adoptée; LQWHUQDWLRQDOHOOHVO·LQÁXHQFHQWVRXYHQWGLUHFWHPHQWHWLOHVW
absolument essentiel de tenir compte de la multiplicité des
‡ La norme a été adoptée.

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18 9(56/·e48,7e(7/$75$163$5(1&('$16/(&200(5&(021',$/

V\VWqPHVQRUPDWLIVTXLVRQWOHUHÁHWGXSOXUDOLVPHMXULGLTXH
caractéristique de la mondialisation d’aujourd’hui.
ENCOURAGER LES
APPROCHES FONDÉES SUR
LES RÈGLES POUR ASSURER
LA LÉGISLATION L’ÉQUITÉ ET LA TRANSPARENCE
ANTIDUMPING : UN DÉFI À DANS LE COMMERCE
L’ÉQUITÉ DANS LE COMMERCE
L’établissement de l’OMC et l’éventail relativement large
d’accords couverts ont contribué à faire du régime
La législation antidumping est au cœur du débat sur le sens
commercial international jadis fondé sur le pouvoir et la
de l’équité dans le commerce et sur la concurrence
diplomatie, un système fondé sur les règles. Le principe de
équitable, non seulement parce que les pays et les
l’engagement unique, la règle du consensus négatif et la
producteurs en concurrence directe ont des conceptions
création de l’Organe d’appel de l’OMC ont constitué des
différentes de l’équité lorsqu’il s’agit d’adopter des mesures
éléments essentiels de ce processus. Ces changements
antidumping ou de s’y opposer, mais aussi du fait des
ont contribué à accroître l’équité dans le commerce au plan
retombées des mesures antidumping sur les utilisateurs en
de la procédure. Pour reprendre la Déclaration de l’OMC
aval, sur les importateurs et sur les consommateurs, par
sur la contribution de l’Organisation mondiale du commerce
exemple. Les règles antidumping et antisubventions de
à une plus grande cohérence dans l’élaboration des
l’OMC sont souvent considérées comme des moyens de
politiques économiques au niveau mondial :
garantir l’équité dans le commerce, de préserver la
concurrence, de limiter l’importation de marchandises
étrangères vendues à des prix injustement bas et de Le succès du Cycle d’Uruguay contribue
protéger les branches de production nationales d’une pour beaucoup à assurer une plus grande
concurrence injuste, par exemple. Cependant, ces règles cohérence et une plus grande complémentari-
peuvent aussi être invoquées par les Membres de l’OMC
té des politiques économiques internationales.
pour protéger leurs parts de marché, ce qui a un effet
néfaste sur la concurrence et équivaut à du protectionnisme. Ses résultats assurent l’expansion de l’accès
DX[PDUFKpVDXEpQpÀFHGHWRXVOHVSD\VHW
Les premiers critiques tels Wang Shichuan (2004) et Xie la mise en place d’un cadre de disciplines
Haixie (2004) ont fustigé les pays développés qui ont multilatérales renforcées pour le commerce.
adopté ces pratiques, mais les tendances récemment Ils garantissent aussi que la politique com-
enregistrées en matière de recours aux mesures
merciale sera menée d’une manière plus
antidumping indiquent clairement que de grands pays en
développement utilisent ces mesures au moins aussi
transparente et avec une meilleure idée des
VRXYHQWTXHOHVSD\VGpYHORSSpV'HSXLVSUqVGHV avantages qui découlent d’un environnement
deux tiers de toutes les mesures antidumping adoptées commercial ouvert pour la compétitivité
l’ont été par des pays en développement, la plupart d’entre- nationale. Le système commercial multilatéral
elles frappant les exportations d’autres pays en renforcé se dégageant du Cycle d’Uruguay a
développement. Insistant sur l’importance du respect des la capacité d’offrir un cadre amélioré pour la
règles du commerce international pour garantir l’égalité de
FKDQFHV HW XQH DGpTXDWH UpSDUWLWLRQ GHV EpQpÀFHV 1LH
libéralisation, de contribuer à une surveillan-
<XDQ]KHQ  HVWDOOpMXVTX·jDIÀUPHUTXHO·pTXLWpGDQV FHSOXVHIÀFDFHHWGHIDLUHHQVRUWHTXHOHV
OH FRPPHUFH H[LJHDLW XQH MXVWH GLVWULEXWLRQ GHV EpQpÀFHV règles et disciplines convenues au plan
pFRQRPLTXHV SURÀWV TXLHQGpFRXOHQW(QG·DXWUHVWHUPHV multilatéral soient strictement observées. Ces
l’équité dans le commerce peut renvoyer non seulement à DPpOLRUDWLRQVVLJQLÀHQWTXHODSROLWLTXH
la concurrence équitable entre producteurs et négociants, commerciale peut dorénavant jouer un rôle
laquelle est régie par la législation antidumping et anti-
plus substantiel pour ce qui est d’assurer la
subventions, mais aussi aux relations fondées sur les règles
TXL SHUPHWWHQW XQH MXVWH GLVWULEXWLRQ GHV EpQpÀFHV HQWUH cohérence dans l’élaboration des politiques
acheteurs et vendeurs, le long d’une chaîne mondiale économiques au niveau mondial.
d’approvisionnement en produits de base, par exemple, la
législation internationale et interne n’étant dans ce cas là /·2UJDQH G·DSSHO GH O·20& D GpÀQL OD WUDQVSDUHQFH HW
pas adaptée. l’équité en ces termes :

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/HTXDOLÀFDWLI©IDLUª pTXLWDEOH VLJQLÀHUDLW De nombreuses dispositions des Accords de l’OMC sont


mise en œuvre d’une manière « just, unbia- consacrées à la transparence dans le commerce, lesquelles
sed, equitable, impartial… » (juste, objective, établissent plusieurs types d’obligations conçues pour
accroître et garantir la transparence. Comparée à la
équitable, impartiale…). Comme « transpa-
transparence dans le commerce, l’équité dans le commerce
rency » (la transparence) désigne « the quality est beaucoup moins présente dans les accords, lesquels
or condition of being transparent » (la qualité reposent essentiellement sur l’équité procédurale.
ou l’état de ce qui est transparent), une appli-
cation « transparente » serait « easily discer- Comme nous l’avons relevé, le mouvement en faveur du
ned; evident; … open » (aisément discernée; commerce équitable s’est à ce jour essentiellement attaché à
l’équité distributive dans le commerce. Il se trouve cependant
évidente; … ouverte), aussi bien qu’« extrapo-
limité par des règles juridiques et autres, y compris celles de
lated from every occurrence of the phenome- O·20& GH O·8( HW OHV OpJLVODWLRQV QDWLRQDOHV &HV UqJOHV
non; to which there are no exceptions » orientent aussi le mouvement vers l’équité procédurale.
(extrapolée à partir de toutes les occurrences
du phénomène; à laquelle il n’y a pas Le Chapitre IV du présent rapport analyse l’impact et les effets
d’exceptions), « not subject to … more than des normes volontaires sur les producteurs et les exportateurs
one interpretation » (qui ne se prête pas à … des pays en développement. Il relève que les normes
volontaires peuvent potentiellement doper les exportations en
plus d’une interprétation). Une application provenance des pays en développement et favoriser
des règlements manquant d’« uniformité » l’amélioration du bien-être. Mais les normes volontaires
serait de manière générale injuste, subjective, peuvent aussi être une charge pour les exportateurs et leur
inéquitable, partiale et opaque – en d’autres fermer des portes à l’exportation. Dans ce domaine aussi le
termes, inique et non transparente. Partant, présent rapport demande davantage de transparence.
l’uniformité est l’un des éléments d’une appli-
cation transparente et empreinte d’équité, ou
de l’équité au plan de la procédure, et la
constatation de l’Organe d’appel évoquée
ci-dessus serait pertinente pour interpréter
l’uniformité prescrite par l’article X :3 a) du
GATT.

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20 9(56/·e48,7e(7/$75$163$5(1&('$16/(&200(5&(021',$/

(1&$'5e /(&21&(37'8&200(5&(e48,7$%/(7(/48·,19248e3$5/(6
*5283(663e&,$8;(7/·25*$1('·$33(/'(/·20&

Le présent encadré analyse le concept de l’équité tel clientèle au moyen d’avantages indus » (p. 131, para.
qu’invoqué par les groupes spéciaux et l’Organe d’appel  
de l’OMC dans le cadre de procédures de règlement des
différends. Dans plusieurs différends, le terme « équité » a 'DQVO·DIIDLUHeWDWV8QLV²'5$0HQSURYHQDQFHGH&RUpH
pWp GpÀQL FRPPH ©FRPSDWLEOH DYHF OHV UqJOHV GX GURLW le « commerce déloyal » était interprété comme un
FRPPHUFLDOLQWHUQDWLRQDOª'DQVO·DIIDLUHeWDWV8QLV²9LQ FRPPHUFH EpQpÀFLDQW GH ©VXEYHQWLRQV GpOR\DOHVª
et produits du raisin, la question était de savoir si le vin (p. ' SDUD   HQ G·DXWUHV WHUPHV GH VXEYHQWLRQV
était considéré comme un produit primaire, pour que les contraires à l’Accord de l’OMC sur les subventions et les
producteurs de raisin et les producteurs de vin puissent PHVXUHV FRPSHQVDWRLUHV (W HQÀQ GDQV O·DIIDLUH eWDWV
être classés dans la même branche de production 8QLV ² -HX[ HW SDULV OHV eWDWV8QLV RQW UHMHWp O·DIÀUPDWLRQ
QDWLRQDOHDX[ÀQVGHODOpJLVODWLRQGHVeWDWV8QLVVXUOHV d’Antigua-et-Barbuda selon laquelle son statut de pays en
GURLWV FRPSHQVDWHXUV /HV eWDWV8QLV HW OD &RPPXQDXWp développement devait la dispenser d’avoir à fournir des
européenne sont convenus du fait qu’accorder une éléments prima facie, déclarant (au para. 3.122) qu’ils
subvention à un produit primaire était « équitable » mais doutaient « que les principes les plus élémentaires de
qu’accorder une subvention à un produit non primaire régularité de la procédure permettent d’ajuster à la hausse
constituait une pratique commerciale « déloyale ». L’ ou à la baisse les obligations d’un Membre en matière de
©pTXLWpª VLJQLÀDLW LFL FRQIRUPLWp DYHF OH &RGH VXU OHV preuve en fonction du niveau de développement de ce
subventions du GATT. Membre ».

'DQVO·DIIDLUHeWDWV8QLV²%RLVGHFRQVWUXFWLRQUpVLQHX[HQ Dans les affaires d’antidumping les parties parlent souvent


provenance du Canada, le Canada a noté que la Sous- dans leurs allégations de « commerce équitable ». À titre
6HFUpWDLUH DGMRLQWH DX FRPPHUFH GHV eWDWV8QLV DYDLW d’exemple, dans l’affaire Thaïlande – Poutres en H, la
déclaré que le « Mémorandum d’accord [sur le commerce Thaïlande faisait valoir que la pratique d’un exportateur en
de bois de construction résineux] avait permis de neutraliser matière de prix équivalait à un commerce déloyal (p. 317,
l’effet des subventions qui faussaient le commerce para. 17). La Thaïlande insistait ici sur les règles juridiques.
pTXLWDEOHGXERLVGHFRQVWUXFWLRQHQWUHOHVeWDWV8QLVHWOH
Canada » (p. 37, para. 132). Le « commerce équitable » 'DQVO·DIIDLUHeWDWV8QLV²%RLVGHFRQVWUXFWLRQUpVLQHX[HQ
VLJQLÀDLW LFL XQ FRPPHUFH H[HPSW GH VXEYHQWLRQV provenance du Canada – Recours à l’article 21.5 du
gouvernementales. Mémorandum d’accord sur le règlement des différends, le
&DQDGDHVWLPDLWTXH©IDLUª pTXLWDEOH GHYDLWVLJQLÀHU©IUHH
Dans l’affaire Japon – Pellicules et papiers photographiques, of prejudice » (exempt de préjugé), « just » (juste),
OHV eWDWV8QLV RQW FRQWHVWp OHV QRPEUHXVHV PHVXUHV « equitable » (conforme à l’équité) ou « having the qualities
prévues dans la législation japonaise dont ils considéraient of impartiality and honesty » (possédant les qualités
qu’elles constituaient des « pratiques commerciales d’impartialité et d’honnêteté) (p. B-3, para. 10). Selon la
déloyales » au titre de la Loi antimonopole du Japon. Ces &(©/·pTXLWpGDQVOHFRQWH[WHG·XQHFRPSDUDLVRQHQWUH
mesures comprenaient un système de ristournes accordées ventes intérieures et ventes à l’exportation, exige que, dans
par les vendeurs aux acheteurs au titre des Lignes des circonstances normales, le même traitement soit
directrices concernant la rationalisation des conditions appliqué à la fois aux ventes intérieures et aux ventes à
générales de vente des pellicules photographiques du l’exportation, c’est-à-dire que ces ventes soient traitées de
Ministère du commerce international et de l’industrie du PDQLqUH V\PpWULTXH &HOD VLJQLÀH TX·LO IDXW DGRSWHU SRXU
Japon (p. 11, para. 2.17) lorsqu’elles étaient utilisées de établir la valeur des ventes la même méthode que celle qui
manière excessive pour contrôler la distribution (p. 12-13, VHUDXWLOLVpHSRXUOHVFDOFXOVª S%SDUD
SDUD   O·LQWHUSUpWDWLRQ TXH IDLVDLW OH -DSRQ GH OD /RL
antimonopole comme autorisant l’application de conditions Les groupes spéciaux de l’OMC ou son Organe d’appel ont
générales de vente dérogeant aux conditions uniformes du GpÀQLOH©FRPPHUFHpTXLWDEOHªGDQVOHFDGUHGHSOXVLHXUV
VHFWHXU SSDUD GHVOLPLWHVjOD©FRQFXUUHQFH affaires. Dans l’affaire Thaïlande – Poutres en H, le groupe
loyale et libre » liées au fait que la Loi sur les grandes spécial avait conclu que « le refus répété de la Pologne de
surfaces prévoyait des restrictions concernant l’heure de reconnaître la bonne foi de la Thaïlande et le refus de la
fermeture du magasin, le nombre de jours de fermeture et Pologne d’agir elle-même de bonne foi sont des actes
d’autres aspects de l’activité du magasin (p. 125, para. inconvenants, peu diplomatiques et injustes, et n’ont pas
5.365); et « les déclarations mensongères et les primes leur place dans le cadre du règlement d’un différend au sein
excessives » utilisées soit comme des « incitations de l’OMC ». (p. 322, para. 23). Il insistait sur le respect des
mensongères à la clientèle soit en tant qu’incitations à la règles juridiques, des procédures convenues et des

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concepts du droit international et du droit des contrats tels produits agricoles étaient compatibles avec les obligations
la bonne foi. du Chili au titre des Accords de l’OMC. Le groupe spécial
avait noté les objectifs de l’Accord de l’OMC sur l’agriculture,
'DQV OHV DIIDLUHV $UJHQWLQH ² &KDXVVXUHV &(  HW eWDWV tel que décrits dans son préambule : « établir un système de
8QLV ² $JQHDX O·2UJDQH G·DSSHO D FLWp OH ©GXPSLQJ XQH commerce des produits agricoles qui soit équitable et axé
fraude ou une pratique destinée à induire en erreur quant à sur le marché ». Cet objectif devait être atteint par le biais de
l’origine » comme exemples de « pratiques commerciales réductions de la protection, fondées sur des « engagements
GpOR\DOHVª UHVSHFWLYHPHQWSSDUDHWS$ FRQWUDLJQDQWV HW VSpFLÀTXHVª HQWUH DXWUHV GDQV OH
para. 37). L’affaire Canada – Produits laitiers portait sur les GRPDLQH GH O·DFFqV DX[ PDUFKpV S  SDUD   /H
subventions à l’exportation de produits laitiers du Canada Groupe spécial avait aussi noté que le Groupe spécial initial
ainsi que sur l’administration d’un système de contingents avait dans le cadre de la procédure évoqué l’importance du
tarifaires pour le lait liquide et la crème. Le groupe spécial respect du texte juridique de l’Accord sur l’agriculture qui
insistait sur l’importance de l’Accord sur l’agriculture, SRVDLW OH ©IRQGHPHQW MXULGLTXHª GH OD WDULÀFDWLRQ GX
notamment ses objectifs, ses engagements contraignants commerce des produits agricoles (p. D-5, para. 17).
en matière de concurrence à l’exportation, ainsi que sur les
UHVWULFWLRQVHQPDWLqUHGHVXEYHQWLRQVjO·H[SRUWDWLRQ S D’une manière générale, les groupes spéciaux, l’Organe
para. 4.271) : en d’autres termes, le cadre normatif convenu d’appel et l’Organe de règlement des différends de l‘OMC
du droit commercial international. considèrent que le « commerce équitable » s’entend du
respect et de la mise en œuvre des règles juridiques.
La question du sens du « commerce équitable » a aussi été
soulevée dans l’affaire Chili – Système de fourchettes de (Les lecteurs pourront se reporter aux références GATT/
SUL[,OV·DJLVVDLWGHVDYRLUVLOHVPRGLÀFDWLRQVDSSRUWpHVSDU 20& Gonnées Gans la ELElLoJrapKLe j la Àn Gu présent
le Chili à son système de fourchettes de prix pour certains rapport.)

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CHAPTER
CAPÍTULOIII
CHAPITRE

TOWARDS
ACCESO
ACCÈS ALFAIRNESS
AU MARCHÉ
MERCADO
AND
Y
ET TRANSPARENCY
ENTRADA
PÉNÉTRATION DESIN
EN LOS
GLOBAL TRADE
MERCADOS
MARCHÉS POUR
PARALES
LOSPAYS
PAÍSES
EN DÉVELOPPEMENT
EN
DESARROLLO
STRUCTURES TARIFAIRES 25
ANALYSE PRÉLIMINAIRE DES TARIFS DOUANIERS ET DES FLUX COMMERCIAUX 36
MESURES NON TARIFAIRES 40
PRÉFÉRENCES ACCORDÉES AUX PAYS LES MOINS AVANCÉS 49
24 $&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17

ACCÈS AU MARCHÉ ET
PÉNÉTRATION DES MARCHÉS
POUR LES PAYS EN
DÉVELOPPEMENT
Le présent chapitre se penche sur trois des principaux VLJQLÀFDWLYHHWV\VWpPDWLTXHHQWUHHW,OV·DJLWOj
problèmes d’accès au marché pour les pays en d’une amélioration plus que bienvenue qui atteste de
développement : les droits de douane, les mesures non l’engagement des économies développées à offrir un accès
tarifaires et l’utilisation des préférences. Des progrès à leurs marchés et à libéraliser les échanges commerciaux.
considérables ont été réalisés dans le domaine de l’accès Il n’en demeure pas moins que les droits de douane et les
au marché pour les pays en développement, que ce soit obstacles non tarifaires, de même que les préférences,
GDQVOHFDGUHGX&\FOHG·8UXJXD\RXSDUODVXLWH/DÀJXUH devront rester en bonne place sur l’ordre du jour des
montre très clairement que les droits de douane négociations multilatérales et bilatérales sur l’accès au
effectivement prélevés sur les importations en provenance marché.
de pays en développement ont été abaissés en manière

Figure 1 : Droits de douane moyens imposés par les économies de pays développés aux produits agricoles,
aux textiles et aux vêtements

14.0%

12.0%

10.0%

8.0%

6.0%

4.0%

2.0%

0.0%
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

Économies de marché en développement – NPF Économies de marché en développement – Préférentiels


PMA – NPF PMA – Préférentiels

Source : ITC – www.mdg-trade.org.

Le présent rapport relève que le prix de l’accès au marché à plus forte valeur ajoutée. Les exigences de limitation des
FRQWLQXH GH GpSDVVHU OHV (8 PLOOLDUGV GH GURLWV abaissements tarifaires sur ce que l’on appelle les « produits
acquittés rien que pour accéder aux économies sensibles » dans le secteur agricole laissent craindre que
GpYHORSSpHV GH O·8( GHV eWDWV8QLV GH O·$XVWUDOLH HW GX les droits de douane réellement appliqués sur les produits
Canada – et il s’agit d’une estimation prudente. Plus agricoles, notamment en combinaison avec des contingents
important encore, les structures tarifaires, notamment la non tarifaires, resteront dans les années à venir des
progressivité des droits, contribuent à saper les possibilités REVWDFOHVVLJQLÀFDWLIVDX[H[SRUWDWLRQVHQSURYHQDQFHGHV
offertes aux pays en développement d’améliorer leur pays en développement.
FDSDFLWpGHSURGXFWLRQDÀQG·DYRLUGHVSURGXLWVWUDQVIRUPpV

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$&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17 25

Les mesures non tarifaires (MNT) prolifèrent – motivées par VSpFLÀTXHV pOHYpV FRQWLQXHQW G·rWUH SUpOHYpV VXU GHV
la sophistication croissante des marchés ainsi que par les produits de base clés, tout comme persistent de nombreux
exigences des consommateurs. Certains obstacles non cas de progressivité des droits, ces droits augmentant à
tarifaires (ONT) ont été érigés du fait de MNT, alors que mesure qu’augmente le niveau de transformation du
d’autres sont sans aucun lien avec elles. Faciliter les produit. Les droits de douane élevés et la progressivité des
échanges dans ce contexte exigera une plus grande droits sont inscrits à l’ordre du jour des négociations au titre
transparence des MNT, et des efforts devront être déployés GX 3URJUDPPH GH 'RKD HW VRQW DX F±XU GHV GLIÀFXOWpV
pour abaisser le coût de la mise en conformité et renforcer rencontrées pour conclure un nouvel accord commercial.
les capacités de respecter ces mesures. Le présent rapport Le traitement de l’accès au marché et les réductions
contient les résultats récents des travaux de recherche tarifaires dans l’agriculture en particulier sont à l’origine de
menés sur l’expérience des entreprises affectées par des vifs désaccords. Dans le secteur agricole le niveau de
MNT. protection reste élevé, et les pays se sont montrés réticents
à l’idée d’accepter les réductions tarifaires qui diminueraient
Si les préférences ne sont pas la panacée pour améliorer UpHOOHPHQWODSURWHFWLRQGRQWLOVEpQpÀFLHQWVXUOHVSURGXLWV
l’accès au marché, elles sont à n’en pas douter un élément considérés comme « sensibles ».
de la solution. Le présent rapport donne des estimations sur
O·XWLOLVDWLRQGHVSUpIpUHQFHVHWPRQWUHTXHOHV30$RQW Pendant le dernier cycle de négociations du GATT, le Cycle
EpQpÀFLp GH O·DEDLVVHPHQW GHV GURLWV j O·LPSRUWDWLRQ j G·8UXJXD\ ²  O·DJULFXOWXUH D pWp DMRXWpH DX
KDXWHXUGH(8PLOOLDUGVSRXUO·DQQpH3OXVLHXUV programme des négociations. Mais cette inclusion tardive
dispositifs préférentiels non réciproques et progressifs, tels n’est qu’une des raisons pour lesquelles des niveaux de
O·LQLWLDWLYH 7RXW VDXI OHV DUPHV GH O·8( HW OD /RL VXU OD protection substantiellement différents persistent entre les
croissance et les possibilités économiques en Afrique secteurs couverts par les lignes tarifaires relatives à l’accès
$*2$  GHV eWDWV8QLV RQW HIIHFWLYHPHQW HQFRXUDJp OH aux marchés pour les produits non agricoles (AMNA)21 et
développement des exportations. Mais le rapport constate ceux couverts par l’Accord sur l’agriculture.
DXVVLTXHOHVOLPLWHVLQKpUHQWHVjFHVGLVSRVLWLIVVLJQLÀHQW
que quatre PMA doivent encore acquitter des droits Des années durant les négociations se sont concentrées
V·pOHYDQW j (8 PLOOLDUGV SRXU DFFpGHU DX[ JUDQGHV sur les réductions tarifaires. Malheureusement, la méthode
économies développées, en particulier pour l’importation GHUpGXFWLRQWDULIDLUHHPSOR\pHSHQGDQWOH&\FOHG·8UXJXD\
de textiles et de vêtements, des produits à forte intensité de n’a, de facto, débouché que sur une réduction effective très
main-d’œuvre. limitée dans le secteur agricole. Premièrement, parce que
les droits consolidés22 sur lesquels portaient les réductions,
étaient considérablement plus élevés que les droits
STRUCTURES TARIFAIRES appliqués (d’où un « excédent de consolidation »).
Deuxièmement, les réductions étant opérées en moyenne
(réduction de 36% des droits) et pas par produit, les
CRÊTES TARIFAIRES, PROGRESSIVITÉ réductions pouvaient être sélectives et les pays n’avaient
ainsi plus besoin d’appliquer des droits inférieurs sur
DES DROITS ET CARACTÉRISTIQUES certains produits de base.
DES EXPORTATIONS DES PAYS EN
DÉVELOPPEMENT Le présent rapport analyse les crêtes tarifaires et les cas de
progressivité des droits encore en vigueur. Les crêtes
(Q GpSLW GH O·DEDLVVHPHQW GHV GURLWV GH GRXDQH HW GH tarifaires s’entendent des tarifs douaniers supérieurs à
l’introduction de disciplines tarifaires par le biais des huit ²VHORQODGpÀQLWLRQGHO·2&'(23. Dans la pratique, les
accords du GATT20 GHSXLV  GHV GURLWV GH GRXDQH tarifs douaniers dépassent les 200% sur certains produits

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26 $&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17

dans 33 pays, voire les 1000% dans certains pays l’AMNA, en d’autres termes les lignes tarifaires non
GpYHORSSpV FRPPH OD 1RUYqJH RX OD 6XLVVH 3URÀOV couvertes par l’Accord sur l’agriculture. Les crêtes tarifaires
WDULIDLUHV GDQV OH PRQGH  24. Toutefois, on peut dire sont plus répandues dans le secteur de l’agriculture et
sans exagérer qu’une des principales réalisations des touchent de nombreux produits qui présentent une
cycles de négociations du GATT aura été l’introduction de importance vitale pour les exportations des pays en
disciplines sur les droits de douane, lesquelles ont développement. Dans les pays à revenu élevé25, les crêtes
considérablement amélioré la transparence tarifaire et tarifaires (droits NPF ad valorem supérieurs à 15%) touchent
facilité le recensement des crêtes tarifaires sur de nombreux DX WRWDO  GHV OLJQHV WDULIDLUHV 3URÀOV WDULIDLUHV GDQV OH
produits. PRQGH /HFDOFXOVHIRQGHVXUODVRPPHGHVGURLWV
élevés des lignes tarifaires NPF.
Les niveaux de droits restent importants aujourd’hui et
imposent de lourdes restrictions au commerce des pays en Les crêtes tarifaires ne sont toutefois pas l’apanage des
développement. Ils affectent non seulement les échanges pays développés, certains pays en développement les
entre pays en développement et pays développés, mais pratiquent également à grande échelle. Dans un grand
aussi entre pays en développement. Les crêtes tarifaires sur nombre de cas ces droits ne visent pas tant à protéger la
les produits de base essentiels, notamment agricoles, et la production nationale qu’à accroître les recettes de l’État.
progressivité des droits, entraînent les conséquences
suivantes pour les pays en développement : Les crêtes tarifaires peuvent avoir des répercussions
considérables sur les pays en développement, en particulier
‡ (OOHVHQWUDvQHQWXQUHFXOGXFRPPHUFHGHFHVSURGXLWV sur les produits agricoles, les textiles et les vêtements, qui
de base essentiels; sont au nombre des principaux produits d’exportation. La
ÀJXUH  montre que la part des exportations de produits
‡ La progressivité des droits fait que les exportations des
agricoles des pays en développement et des PMA se situe
pays en développement se concentrent davantage sur
entre 10% et 22%, soit à un niveau beaucoup plus élevé que
les produits ou les marchés dont les droits sont moins
pour les BRICS (6%). Le pétrole et les minéraux ont été
pOHYpVFHTXLOLPLWHOHXUVSRVVLELOLWpVGHGLYHUVLÀFDWLRQ
H[FOXV FDU LOV FRQFHUQHQW GHV SD\V VSpFLÀTXHV HW RQW XQ
‡ La progressivité des droits réduit la capacité des pays en LPSDFW VXU OHV FKLIIUHV JOREDX[ 'DQV OD ÀJXUH  QRXV
développement d’élargir leurs exportations et de passer FRQVWDWRQV TXH OHV %5,&6 LQÁXHQW VXU OD SDUW GHV
des matières premières aux marchandises transformées exportations de produits agricoles des pays en
à plus forte valeur ajoutée; développement. Pour nombre de PMA, l’agriculture revêt
une importance fondamentale à l’exportation. Il importe de
‡ Conjuguées aux contingents tarifaires, les crêtes tarifaires
noter que les textiles et les vêtements représentent une part
limitent de facto les importations à des niveaux contrôlés
importante des exportations des PMA, mais qu’ils
par le pays imposant le contingent.
concernent uniquement quelques pays. La ÀJXUHexclut
quatre PMA exportateurs de pétrole ainsi que des PMA gros
(QUpVXPpOHVFUrWHVWDULIDLUHVHWODSURJUHVVLYLWpGHVGURLWV
exportateurs de textiles et de vêtements (Bangladesh,
SHXYHQW OLPLWHU OD GLYHUVLÀFDWLRQ GHV H[SRUWDWLRQV HW DLQVL
&DPERGJHHW0DGDJDVFDU /DÀJXUHPRQWUHTXHSRXU
réduire le potentiel de croissance des pays, tout en les
GHV30$UHVWDQWVOHVH[SRUWDWLRQVGHSURGXLWVDJULFROHV
rendant plus vulnérables face aux chocs endogènes ou
représentent plus de 50% de toutes leurs exportations.
exogènes.
Le tableau 3 présente la part des lignes tarifaires assorties
Bien entendu, d’autres restrictions viennent encore aggraver
de crêtes tarifaires pour des groupes de produits
ces phénomènes, telles les règles d’origine (RO) et autres
VSpFLÀTXHV1RXVFRQVWDWRQVTXHFHUWDLQVSD\VGHO·2&'(
ONT, de même que les régimes de subvention internes.
appliquent des droits supérieurs à 15% sur plusieurs
Cette section du présent chapitre porte sur les mécanismes
centaines de lignes tarifaires agricoles. Là encore, les pays
tarifaires, à commencer par un commentaire sur les crêtes
développés appliquent des droits de douane parmi les plus
tarifaires et la progressivité des droits. Nous aborderons
élevés.
leur interaction avec le SGP et d’autres concessions
préférentielles non réciproques, et analyserons les
Les droits NPF appliqués les plus élevés au Japon
tendances du commerce au sein de différents groupes de
(supérieurs à 500%) couvrent des produits animaliers et des
SD\VSRXUGLIIpUHQWHVFDWpJRULHVGHSURGXLWVDÀQGHGpÀQLU
SURGXLWV ODLWLHUV VSpFLÀTXHV OHV FpUpDOHV HW OHV SURGXLWV j
les liens entre les tarifs douaniers et les résultats
EDVHGHFXLU(Q6XLVVHOHVSURGXLWVDQLPDOLHUVHWODLWLHUVVH
commerciaux des pays en développement.
YRLHQWDSSOLTXHUGHVGURLWV13)VXSpULHXUVj(QUqJOH
JpQpUDOH DX VHLQ GH O·2&'( FH VRQW HVVHQWLHOOHPHQW OHV
Crêtes tarifaires produits laitiers, la viande et les légumes qui sont protégés.
/HV GURLWV DSSOLTXpV SDU OHV eWDWV8QLV HW O·8( VRQW HQ
Par le biais des différents accords du GATT, les taux de PR\HQQHLQIpULHXUVjFHX[SUDWLTXpVSDUOHVSD\VGHO·$(/(
droits moyens ont été considérablement abaissés et sont
aujourd’hui relativement bas. Il n’en demeure pas moins Il n’en demeure pas moins que si les crêtes tarifaires sont
que les réductions tarifaires ont essentiellement concerné importantes dans les pays développés, elles sont très

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$&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17 27

Figure 2 : Caractéristiques des exportations des pays en développement, BRICS et PMA


(à l’exclusion du pétrole et des minéraux)

Agriculture Non-agriculture

LDCs

BRICS

DCs excl.
excl BRICS

DCs

0 0 2
0.2 0 4
0.4 06
0.6 0.8
08 1

Figure 3 : Caractéristiques des exportations de 42 PMA choisis, par principales catégories de produits

Produits agricoles
Agriculture and food
et alimentaires

Fuels
Carburants

TexƟles
dĞdžƟůĞƐ

Vêtements

Autres produits
manufacturés

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%

Source : Base de données MAcMap ITC.

répandues dans les pays en développement et dans les Il convient de préciser ici que les droits de douane jouent
SD\VjUHYHQXLQWHUPpGLDLUH(OOHVQHVRQWSDVXQLTXHPHQW un rôle différent dans les pays en développement. Dans
un problème de commerce nord-sud, mais aussi un gros les pays développés, les recettes tarifaires ne sont
problème pour les échanges commerciaux entre les pays SDV VLJQLÀFDWLYHV OHXU IRQFWLRQ pWDQW HVVHQWLHOOHPHQW
en développement. protectionniste. Pour de nombreux pays en développement
les droits de douane constituent une source de recettes
Le tableau 4 contient la part des crêtes tarifaires de certains importantes pour l’État. La position des pays développés et
groupes de produits pour différents pays en développement. des pays en développement est donc très différente dans
Les crêtes tarifaires sont très fréquentes dans les pays en les négociations tarifaires (voir Kowalski, 2005). Cependant,
développement, limitant les échanges commerciaux entre même si les tarifs douaniers peuvent constituer une source
ces pays. Les crêtes tarifaires évoquées dans le tableau de recettes publiques importantes, ils peuvent aussi saper
sont assez importantes, les produits non agricoles et en le potentiel de développement des pays en développement,
particulier les textiles étant très lourdement taxés, bien plus notamment en causant la perte de débouchés pour le
TXHGDQVOHVSD\VGHO·2&'(pQXPpUpVDXWDEOHDX commerce intrarégional.

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28 $&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17

Tableau 3 : Crêtes tarifaires (NPF >15%), pourcentage de lignes tarifaires au niveau à 6 chiffres du SH (2009), pays de
l’OCDE

Nombre de
Nombre de lignes
lignes tarifaires
tarifaires de produits Produits non
Tous produits Produits agricoles de produits non
agricoles visées par agricoles
agricoles visées par
des droits NPF
des droits NPF
8( 4.4% 26.7% 2 724 1.1% 

eWDWV8QLV  5.4%  2.6% 

Japon 3.6% 22.4% 1 707 0.7% 7 361

Canada 6.6%  1 370 6.7% 

Australie 4.1% 0.5%  4.7% 5 254

Suisse  30.5%   

Norvège   1 351 0.0% 

Islande 4.0% 30.1%  0.0% 

Mexique 25.5%   22.7% 

6RXUFH%DVHGHGRQQpHV,7&3URÀOVWDULIDLUHVGDQVOHPRQGH

Tableau 4 : Crêtes tarifaires (NPF >15%), pourcentage de lignes tarifaires au niveau à 6 chiffres du SH (2009), pays en
développement

Nombre de lignes Nombre de


tarifaires de lignes tarifaires
Produits non
Tous produits Produits agricoles produits agricoles de produits non
agricoles
visées par des agricoles visées
droits NPF par des droits NPF
Brésil  15.1%   
Fédération de Russie  12.3%  17.6% 
Inde 17.1%  1 431 7.3% 
Chine 14.6% 35.0%  11.6% 
Afrique du Sud 20.7% 23.7%  20.3% 
Argentine 36.1% 15.7%   
Maroc  75.3%  33.5% 15 427
Nigéria  60.4%  35.0% 
Pakistan     
Thaïlande    17.4% 
6RXUFH0DUNHW$FFHVV0DSGHO·,7&3URÀOVWDULIDLUHVGDQVOHPRQGH

L’existence des crêtes tarifaires est étroitement liée à marchandise. Il s’agit clairement d’une mesure ayant un
d’autres mesures de distorsion des échanges fondées sur effet de distorsion des échanges qui érige par ailleurs des
les droits de douane, telles la progressivité des droits et REVWDFOHV VXSSOpPHQWDLUHV j O·DFFqV DX PDUFKp (Q IDLW
l’accès au marché par le biais de contingents tarifaires. appliquer des droits plus élevés sur les produits transformés
empêche les exportateurs de développer leurs produits plus
avant, de monter le long de la chaîne de valeur, cela
Progressivité des droits GpFRXUDJHODGLYHUVLÀFDWLRQYHUWLFDOHGDQVGHVH[SRUWDWLRQV
j SOXV IRUWH YDOHXU DMRXWpH /H SD\V LPSRUWDWHXU EpQpÀFLH
Si elle a fait l’objet de recherches moins poussées, la TXDQWjOXLG·LQWUDQWVjPRLQGUHFR€WJUkFHjFHVLPSRUWDWLRQV
progressivité des droits n’en est pas moins un problème meilleur marché, tout en préservant la valeur ajoutée des
important. Il y a progressivité des droits lorsque les droits de SURGXLWVD\DQWVXELXQHSOXVJUDQGHWUDQVIRUPDWLRQJUkFHj
douane augmentent avec le niveau de transformation de la ces obstacles tarifaires.

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$&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17 29

À la ÀJXUH  sont donnés les taux de droits ad-valorem le maintien de droits élevés et la progressivité des droits sur
PR\HQVGHO·8(GHVeWDWV8QLVGX&DQDGDGX-DSRQHWGH des produits agricoles clés. Il est également encore possible
O·$XVWUDOLHSRXUOHVSURGXLWVEUXWVVHPLÀQLVHWÀQLVGDQVOHV GHÀ[HUOHVGURLWVVXUXQHEDVHSOXVGpWDLOOpHTXHOHQLYHDXj
secteurs de l’agriculture, des textiles et des vêtements, et 6 chiffres du SH, soit au niveau de la ligne tarifaire (modalités
pour les produits industriels. GH O·20&  &HFL VLJQLÀH PDOKHXUHXVHPHQW TX·LO IDXW
s’attendre à ce que la progressivité des droits survive à la
La tendance est indéniablement à la progressivité des droits, conclusion du Cycle de Doha.
mais elle varie dans sa forme selon les partenaires
commerciaux et les produits. Les droits les plus élevés et les Le tableau 5 contient les cas de droits progressifs appliqués
exemples les plus probants de progressivité des droits pour certains produits présentant un intérêt pour les pays en
concernent les produits agricoles, les textiles et les GpYHORSSHPHQW ,O UHSRVH VXU XQH VpOHFWLRQ GH (ODPLQ HW
vêtements, alors que les autres droits appliqués sur les Khaira (2003). Les droits pratiqués ne sont cependant pas
produits non agricoles ne sont pas progressifs. Ce les mêmes, et ce sont les droits appliqués et non consolidés
phénomène renforce la compétitivité de ces secteurs dans TXLRQWpWpXWLOLVpVDX[ÀQVGHFHFDOFXO26. Cette approche fait
les pays développés. La progressivité des droits varie entre WRXWHODGLIIpUHQFHHQSDUWLFXOLHUGDQVOHFDVGXVXFUH(Q
OHVSURGXLWVEUXWVVHPLÀQLVHWÀQLVHWGpSHQGGHVEHVRLQV outre, nous trouvons des droits élevés dans des catégories
GHV WUDQVIRUPDWHXUV QDWLRQDX[ 8QH IRLV HQFRUH OD de produits plus vastes. Il semble que lorsqu’aucun droit
progressivité des droits n’est pas propre aux pays n’est appliqué c’est soit qu’il n’existe pas de production
développés. On la retrouve dans des pays tant en interne, soit que la demande est considérablement
développement qu’émergents, comme le montre les ÀJXUHV supérieure à l’offre. Le tableau 5 montre l’ampleur des
5, 6 et 7. obstacles tarifaires sur des produits de base clés. Selon la
structure de la branche de production nationale, des droits
Il existe de toute évidence une corrélation entre les crêtes plus élevés sont appliqués sur les produits primaires ou
WDULIDLUHVHWODSURJUHVVLYLWpGHVGURLWV(QIDLWHQV·RSSRVDQW transformés.
aux crêtes tarifaires, le cycle de Doha actuellement en cours
vise à limiter la capacité des partenaires commerciaux de 8QH pWXGH PHQpH SDU YDQ %HUNXP   GpFULW HQ TXRL
maintenir un écart tarifaire important entre les produits bruts production intérieure et progressivité des droits sont liés.
et les produits hautement transformés. Les différentes S’agissant du café et du cacao, les pays visés par l’étude ne
formules proposées dans le cadre des négociations sont pas producteurs, mais certains d’entre eux sont de gros
exigeront une réduction plus importante des droits élevés WUDQVIRUPDWHXUVGHFHVSURGXLWV(QFHTXLFRQFHUQHO·8(
que des droits moins élevés. Si les mécanismes et les taux l’industrie de transformation du café et du chocolat est
n’ont pas encore fait l’objet d’un accord, ce principe a été importante, de même que les marchés d’exportation du
accepté. Il n’en demeure pas moins que les dernières chocolat à forte valeur ajoutée et des produits à base de
modalités en date autorisent encore un certain nombre café. Il n’est donc guère surprenant que les droits pratiqués
d’exceptions pour les produits sensibles et permettent donc VXUOHFKRFRODWVRLHQWpOHYpV$X[eWDWV8QLVOHVGURLWVVRQW

Figure 4 : Progressivité des droits dans des pays développés choisis, 2009

Produits bruts WƌŽĚƵŝƚƐƐĞŵŝͲĮŶŝƐ


Raw Semi Finished WƌŽĚƵŝƚƐĮŶŝƐ

35.0%
30.0%
25.0%
20.0%
15.0%
10.0%
10 0%
5.0%
0.0%
Ca is

Ca is

Ca is

e
UE

da

Au on
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e
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Ét UE
da

Au n

da

Au n

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ali
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na

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Ja
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str
Ja

Ja
at

at

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Ét

Ét

Produits agricoles dĞdžƟůĞƐĞƚǀġƚĞŵĞŶƚƐ Produits non agricoles


6RXUFH,7&DQQpH

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30 $&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17

Figure 5 : Progressivité des droits dans des pays choisis, produits agricoles

Produits bruts Raw Semi Finished


WƌŽĚƵŝƚƐƐĞŵŝͲĮŶŝƐ WƌŽĚƵŝƚƐĮŶŝƐ

70.0%
60.0%
50.0%
40.0%
30.0%
20.0%
10.0%
0.0%

te
il

oc
ŶĞ

sie

ue

d
e
és

in

Su

yp
ar
ŶƟ

iq

Br

Ch

Ég
M
ex

du
ŐĞ

do

M

ue
In

riq
Af
Figure 6 : Progressivité des droits dans des pays choisis, textiles et vêtements

40.00%
35.00%
30.00%
25.00%
Produits
20.00% bruts
Raw
Produits
15.00% ƐĞŵŝͲĮŶŝƐ
Semi
10.00%
Produits
5.00% ĮŶŝƐ

0.00%
ue

oc

te
d
ŶĞ

il

sie
és

Su
in

ar
iq

yp
ŶƟ


Ch
Br

ex

du

Ég
ŐĞ

do

ue

In

riq
Af

Figure 7 : Progressivité des droits dans des pays choisis, produits non agricoles

Produits bruts Raw Semi Finished


ProduitsƐĞŵŝͲĮŶŝƐ ProduitsĮŶŝƐ
16.00%
14.00%
12.00%
10.00%
8.00%
6.00%
4 00%
4.00%
2.00%
0.00%
ue

te
il
ŶĞ

oc
sie

d
e
és

iq

Su
in

yp
ar
ŶƟ

ex
Br

Ch

Ég
M

du
ŐĞ

do

M

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In

riq
Af

6RXUFHÀJXUHVHW'RQQpHV,7&

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$&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17 31

7DEOHDX'URLWV13)DSSOLTXpVPR\HQVÀQDOV QLYHDXjFKLIIUHGX6+ 

Produits primaires/
Produit eWDWV8QLV 8( Japon* Canada
transformés
Cacao Fèves 0 0 0 0

Chocolat  32.3 30 

Café Vert 0 0 0 0

7RUUpÀp 0  12 0

Oranges Fraîches  5.4 24 0

Jus  31.6 25.5 0

Ananas Frais   12.1 0

Jus 5.4 22.4 24.4 0

Cuirs et peaux Bruts 1.6 0 3.1 0

Tannés 2.6 3.2  2.6

Sucre Brut 41.5 54 25.2 

5DIÀQp 47.7 65.4 33.5 

Source : Market Access Map, ITC.

/HVGRQQpHVFRQFHUQDQWOH-DSRQFRXYUHQWO·DQQpH

inférieurs parce que l’industrie de transformation du chocolat 73( PLVDXSRLQWSDU&RUGHQ  SXLVXWLOLVpSDU'LKHOHW
\ HVW PRLQV LPSRUWDQWH (Q UHYDQFKH DX &DQDGD OD 'HH   SRXU O·2&'( RX SDU &KHYDVVXV/R]]D HW
transformation du chocolat est une activité importante, le *DOOH]RW  SRXUO·8(&HWWHPHVXUHWLHQWFRPSWHGHOD
SD\VpWDQWXQJURVH[SRUWDWHXUjGHVWLQDWLRQGHVeWDWV8QLV part de la valeur ajoutée liée à l’effet sur le prix du produit
KDXWHPHQWWUDQVIRUPp/HFDOFXOGX73(YDWRXWHIRLVDXGHOj
/·8( HVW XQ H[SRUWDWHXU QHW GH GHQUpHV DOLPHQWDLUHV de la portée du présent rapport. Les exemples du cacao et
transformées. Il n’est donc pas surprenant que les droits y du café donnés au tableau 5 laissent à penser que les
soient progressifs sur de nombreux produits agricoles. PDUJHVEpQpÀFLDLUHVGHODEUDQFKHGHSURGXFWLRQQDWLRQDOH
Lorsqu’un produit primaire est produit dans le pays, les augmentent avec l’utilisation d’intrants meilleur marché,
droits sont néanmoins élevés à tous les stades de la alors que le droit prélevé sur les produits transformés reste
transformation, comme par exemple dans le cas du sucre plus élevé. Les pays en développement éprouveront des
DXVHLQGHO·8(HWDX-DSRQ GLIÀFXOWpVjLQYHVWLUGDQVODWUDQVIRUPDWLRQOHFDSLWDOKXPDLQ
et les actifs d’immobilisation nécessaires si leurs principaux
Le tableau 6 contient d’autres exemples d’obstacles marchés limitent les importations de produits transformés.
tarifaires élevés et de progressivité des droits pour certains
groupes de produits de base. Les droits appliqués, fondés Pour les pays en développement, la progressivité des droits
VXU OD &ODVVLÀFDWLRQ SDU JUDQGHV FDWpJRULHV pFRQRPLTXHV peut avoir des effets de distorsion des échanges
&*&(  PRQWUHQW FRPPHQW LOV V·DSSOLTXHQW j SOXVLHXUV SUREOpPDWLTXHV D\DQW XQH LQFLGHQFH VXU OD GLYHUVLÀFDWLRQ
catégories de produits importantes. YHUWLFDOH GHV H[SRUWDWLRQV &·HVW FH TXH VHPEOH FRQÀUPHU
une étude de Brenton et Newfarmer (2007), qui indique que
Dans le secteur agricole, la progressivité des droits a été pour les pays en développement accroître les exportations
attribuée à la forte intégration verticale et horizontale des de produits existants sur les marchés existants (aussi
industries de transformation et des secteurs de la vente de appelée « croissance de la marge intensive ») contribue
détail, ce qui permet aux nouvelles grandes entreprises davantage à la croissance de leurs exportations que la
G·LQÁXHQFHUGHPDQLqUHVLJQLÀFDWLYHOHSUL[GHVSURGXLWVGH GLYHUVLÀFDWLRQ YHUV GH QRXYHDX[ SURGXLWV HW GH QRXYHDX[
base. La progressivité des droits aide ces entreprises à marchés (« croissance de la marge extensive »). Ils relèvent
GpJDJHU GHV PDUJHV DUWLÀFLHOOHPHQW pOHYpHV VXU OD YDOHXU aussi que si le commerce des produits alimentaires
ajoutée. Plus l’écart est grand entre le droit appliqué sur la transformés a connu une augmentation rapide, la part du
PDWLqUHSUHPLqUHHWOHGURLWDSSOLTXpVXUOHSURGXLWÀQLSOXV commerce mondial de produits transformés des pays en
« l’ajout de valeur » est simple, le droit permettant de développement a chuté.
SUDWLTXHUXQSUL[LQWpULHXUJRQÁp&HWWHYDOHXUDMRXWpHSHXW
être estimée par la mesure du taux de protection effectif

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7DEOHDX'URLWV13)DSSOLTXpVPR\HQVÀQDOV &*&(

Produit &ODVVLÀFDWLRQpFRQRPLTXH 8( eWDWV8QLV Japon Canada

Produits Consommation des ménages (primaires) 50.7% 22.3%  231.2%


laitiers
Consommation des ménages (transformés) 53.4% 24.0%  253.2%
Consommation industrielle (transformés) 72.7% 20.4%  
Fruits et Consommation des ménages (primaires)  4.3% 17.6% 2.7%
légumes
Consommation des ménages (transformés) 22.7%  13.1% 6.3%
Consommation industrielle (primaires)  2.5%  2.4%
Consommation industrielle (transformés) 10.2% 4.2% 15.1% 4.4%
Céréales Consommation des ménages (primaires) 0.6%   52.4%
Consommation des ménages (transformés)  14.4% 62.5% 14.3%
Consommation industrielle (primaires) 1.0% 15.1% 147.6% 16.7%
Consommation industrielle (transformés) 3.7% 25.5% 42.1% 31.7%
6RXUFH%DVHGHGRQQpHV0$F0DSGHO·,7&PR\HQQHVWDULIDLUHVSRXUPDLVSRXUV·DJLVVDQWGX-DSRQ

Figure 8 : Décomposition de la croissance des exportations de 99 pays en développement


120%
Intensive
Marge intensive
margin Extensive
Marge extensive
margin

100%

80%

60%

40%

20%

0%

-20%
Découverte
-40%
Augmentation des Recul des Disparition des Nouvelles Nouvelles Nouvelles
exportations de exportations de exportations de exportations de exportations exportations
produits existants produits existants produits existants produits existants de nouveaux de nouveaux
vers des marchés vers des marchés vers des marchés vers de nouveaux produits vers produits vers de
existants existants existants marchés des marchés nouveaux marchés
existants

Source : Brenton, Paul; Richard Newfarmer. Breaking into New Markets – Watching More than the Discovery
&KDQQHOWR'LYHUVLI\([SRUWV%DQTXHPRQGLDOHS

Les contingents tarifaires restent néanmoins répandus.


CONTINGENTS TARIFAIRES 'DQV O·8( GHV FRQWLQJHQWV WDULIDLUHV VRQW DSSOLTXpV HQ
moyenne sur 15,1% des lignes tarifaires de produits
/DQpFHVVLWpSRXUOHVSD\VHQGpYHORSSHPHQWGHEpQpÀFLHU agricoles, et 23% des lignes font l’objet de sauvegardes
de conditions commerciales particulières facilitant leur spéciales. La Suisse appliquait des contingents tarifaires
accès aux marchés des pays développés a d’emblée été sur 24,7% des lignes, et des sauvegardes sur 37,2%. À
reconnu dans les accords du GATT (actuelle OMC). Les O·LQYHUVHDX[eWDWV8QLVFHVFKLIIUHVVRQWFRQVLGpUDEOHPHQW
SD\V HQ GpYHORSSHPHQW EpQpÀFLHQW DLQVL G·XQ DFFqV LQIpULHXUV DYHF  HW  UHVSHFWLYHPHQW 3URÀOV
SUpIpUHQWLHO DX[ PDUFKpV GpYHORSSpV JUkFH DX 6*3 WDULIDLUHVGDQVOHPRQGH (QFRQWLQJHQWV
(Système généralisé de préférences) qui les exempte WDULIDLUHV GH  SD\V RQW pWp QRWLÀpV j O·2UJDQLVDWLRQ
d’appliquer la règle de la NPF en matière de droits de mondiale du commerce (OMC, 2006).
douane. Les pays en développement se sont ainsi vus offrir
un traitement spécial et différencié (TSD) sous la forme de Les crêtes tarifaires ont, elles aussi, toujours été associées
droits de douane inférieurs, de droits peu élevés ou d’un à des concessions tarifaires par le biais du SGP. Les
accès au marché en franchise de droits et sans contingents concessions sont normalement accordées par le biais
pour un certain nombre de marchandises.

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d’une combinaison de droits moindres, de droits peu élevés


ou de contingents en franchise de droits pour des produits ACCÈS EN FRANCHISE DE DROITS ET
VSpFLÀTXHVjGHVJURXSHVGHSD\VHQGpYHORSSHPHQW/HV SANS CONTINGENTS POUR LES PAYS LES
contingents en franchise de droits sont généralement MOINS AVANCÉS
conjugués à des crêtes tarifaires prohibitives pour tous les
échanges hors contingent, ce qui limite de facto les Pendant la Conférence ministérielle de l’OMC qui s’est tenue
importations au niveau du contingent ou à un niveau à Hong Kong (Chine) en décembre 2005, il a été convenu
inférieur27. Les pays ont utilisé les contingents en franchise que les pays développés devraient accorder un accès en
de droits pour contrôler les importations et s’assurer que les franchise de droits et sans contingents aux PMA à partir de
importations des produits de base clés se fondaient sur les RXDXSOXVWDUGjFRPSWHUGXGpEXWGHODSpULRGHGH
ÁX[FRPPHUFLDX[KLVWRULTXHVFHTXLUHYHQDLWJpQpUDOHPHQW mise en œuvre (de l’accord de Doha, lequel n’a pas encore
à favoriser les anciennes colonies et bien souvent à pWp FRQFOX  SRXU DX PRLQV  GH OHXUV SURGXLWV 'H
préserver le statu quo dans les échanges plutôt qu’à les nombreux pays développés et en développement, tel l’Inde,
DFFURvWUH/HVDFFRUGVLVVXVGX&\FOHG·8UXJXD\RQWSHUPLV ont accordé un accès en franchise de droits pour la plupart
d’élargir les contingents tarifaires, mais leur principale des lignes tarifaires des PMA, et ce sans attendre la
réalisation aura été l’élimination des concessions sélectives. conclusion du Cycle de Doha. Il convient d’insister ici sur
­WLWUHG·H[HPSOHO·8(RIIUDLWGHYDVWHVFRQFHVVLRQVFLEOpHV l’importance de la mise en œuvre intégrale et dans les plus
à ses anciennes colonies (les pays ACP). Avec la conclusion brefs délais de la décision d’accorder un accès en franchise
GHV DFFRUGV GX &\FOH G·8UXJXD\ FHV FRQFHVVLRQV de droits et sans contingents prise lors de la Conférence
sélectives ont dû être progressivement éliminées. Parmi les ministérielle de Hong Kong.
pays en développement, certains sont sortis gagnants,
d’autres sont sortis perdants, mais l’opération aura au Les retombées de l’accès en franchise de droits et sans
moins eu le mérite d’éliminer la concurrence commerciale contingents doivent cependant être évaluées avec soin. Les
déloyale entre ces pays. importations en provenance des PMA et à destination des
pays développés ne représentent qu’une toute petite
8QHFRQFHVVLRQQRQUpFLSURTXHLPSRUWDQWHDpWpLQWURGXLWH portion des exportations des pays en développement
HQ  SDU O·8( j VDYRLU O·LQLWLDWLYH 7RXW VDXI OHV DUPHV PRLQVGHGXWRWDOHQ 4XLSOXVHVWGXIDLWGH
(TSA). Il s’agit d’un programme d’envergure qui vise à restrictions administratives et d’obstacles tels les règles
totalement libéraliser les échanges commerciaux avec les d’origine, des droits NPF sont encore toujours prélevés sur
PMA sans imposer de contingents, si ce n’est sur le certaines exportations en provenance des PMA. Cette
commerce des munitions. Les dispositions transitoires question est abordée dans la section relative à l’utilisation
DSSOLFDEOHVDX[SURGXLWVGHEDVHFOpVRQWpWpRIÀFLHOOHPHQW des préférences plus bas.
pOLPLQpHV HQ  &HSHQGDQW GHV UqJOHV G·RULJLQH
s’appliquent encore, de même que des dispositions L’initiative TSA a fait des émules. Par ailleurs, de nombreux
permettant d’ériger de nouveaux obstacles aux échanges SURGXLWVDJULFROHVpWDLHQWH[FOXVGX6*3GHO·8(PDLVSDV
en cas de brusque augmentation des importations GH O·LQLWLDWLYH 76$ /·DFFqV DX PDUFKp GH O·8( UHVWH
dépassant un seuil donné. néanmoins subordonné au respect de mesures non
tarifaires telles des mesures SPS, des OTC et des règles
/·8( D DMRXWp  OLJQHV WDULIDLUHV j VD OLVWH GHV SURGXLWV d’origine. Il s’agit dans certains cas d’obstacles de taille au
EpQpÀFLDQW G·XQ DFFqV HQ IUDQFKLVH GH GURLWV ODTXHOOH commerce. Le durcissement des règles SPS pour le
comprend des produits sensibles tels que le bœuf et poisson et les produits animaux pourrait bien avoir des
d’autres viandes; les produits laitiers; les fruits et légumes, y conséquences de taille, comme le montrent les études de
compris les fruits et légumes transformés; le maïs et cas sur le Bangladesh (Núñez Ferrer, 2006; Bhattacharya et
d’autres céréales; les fécules; les huiles; les produits al., 2004). La question de savoir de quelle manière les
transformés à base de sucre; les produits à base de cacao; mesures non tarifaires affectent les entreprises exportatrices
OHVSkWHVHWOHVERLVVRQVDOFRROLTXHV sera examinée plus bas.

/H PDUFKp GH O·8( HVW GH FH IDLW HQWLqUHPHQW RXYHUW DX[
produits hautement transformés en provenance des PMA, LE CYCLE DE DOHA ET LES RÉDUCTIONS
OHVTXHOV EpQpÀFLHQW G·XQ DFFqV HQ IUDQFKLVH GH GURLWV TARIFAIRES DANS LE SECTEUR AGRICOLE
Cette libéralisation n’a cependant pas encore totalement
porté ses fruits. Étant donné la taille des marchés des PMA 8QFHUWDLQQRPEUHGHIRUPXOHVGHUpGXFWLRQGHVGURLWVGH
pour les produits transformés, d’aucuns pourront faire valoir douane applicables aux produits agricoles ont été
TXH OD UqJOH GH OD UpFLSURFLWp EpQpÀFLH HQ IDLW DX[ proposées depuis le début des négociations. L’idée est
WUDQVIRUPDWHXUVGHO·8((OOHOHXUGRQQHDFFqVjGHVLQWUDQWV d’imposer des réductions tarifaires plus importantes pour
bon marché, sans risque d’être confrontés à la concurrence les droits les plus élevés, de manière à réellement abaisser
des produits transformés nationaux. Les pays en les droits appliqués. Plusieurs formules ont été envisagées.
GpYHORSSHPHQW FRQFXUUHQWV GH O·8( QH VH WURXYHQW Les réductions les plus radicales étaient celles proposées
généralement pas parmi les PMA. GDQVODIRUPXOHVXLVVH8QFHUWDLQQRPEUHGHYDULDQWHVSOXV
PRGpUpHVRQWGHSXLVORUVYXOHMRXU(QUqJOHJpQpUDOHOHV

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réductions proposées diminueraient grandement la des produits agricoles des pays développés concernés, et
progressivité des droits, même si les abaissements seraient GRQWOHVLPSRUWDWLRQVVHVLWXHQWHQYDOHXUHQWUH(8
inférieurs pour les pays en développement et que des PLOOLDUGV SRXU O·8(  HW VHXOHPHQW (8 PLOOLRQV
H[FHSWLRQV VLJQLÀFDWLYHV V·DSSOLTXHUDLHQW j FH TXH O·RQ (Islande). 15 pays en développement supplémentaires qui
appelle les « produits sensibles ». importent des produits agricoles dont la valeur s’échelonne
HQWUH (8 HW (8 PLOOLDUGV VRQW pJDOHPHQW
/H ©3URMHW UpYLVp GH PRGDOLWpVª GH  LQGLTXH O·pWDW couverts.
d’avancement des négociations sur les abaissements
tarifaires à l’OMC au moment de la préparation du rapport. Il Le calcul des abaissements tarifaires tient compte de tous
contient une formule « étagée » requérant des abaissements les éléments mentionnés dans les modalités de décembre
de 50% à 73% selon les niveaux de droits ad valorem.  SURGXLWV WURSLFDX[ SURJUHVVLYLWp GHV GURLWV HW
L’abaissement moyen minimal des tarifs consolidés des exemptions pour certains pays). S’agissant du traitement
pays développés serait de 54%. Pour garantir une réduction réservé aux produits sensibles, l’on est parti du principe que
effective de la progressivité des droits, un abaissement les pays industrialisés abaisseraient leurs tarifs d’un tiers de
supplémentaire des droits consolidés s’appliquerait aux la réduction requise avec la formule étagée précédemment
produits transformés. Les tarifs applicables aux produits proposée, et qu’ils seraient habilités à exempter un
transformés ne devraient toutefois pas être inférieurs à ceux pourcentage du nombre total de lignes tarifaires agricoles.
qui s’appliquent aux produits primaires. (Q FH TXL FRQFHUQH FH SRXUFHQWDJH O·,7& D IDLW SUHXYH
d’une grande prudence dans ses calculs. Pour les pays
Le projet de modalités contient des exceptions pour les industrialisés ordinaires ce pourcentage serait de 4% et de
produits sensibles, à savoir que 4% des lignes tarifaires de SRXUOHVSD\VGHO·$(/(pWDQWGRQQpOHXUQRPEUHpOHYp
l’agriculture pourront dépasser 100%, mais les dispositions de produits dans la fourchette supérieure, alors que la
FRQWLHQQHQWGHVÁH[LELOLWpVVXSSOpPHQWDLUHVORUVTXHSOXVGH GHPDQGH GX -DSRQ HW GX &DQDGD GH EpQpÀFLHU G·XQ
30% des lignes tarifaires du pays visé se voient appliquer QRPEUHSOXVJUDQGGHOLJQHVHWUHVSHFWLYHPHQWD
les niveaux de réductions les plus élevés. Le projet de été acceptée pour le Canada, et qu’un compromis à 7% a
modalités contient une disposition qui permet aux pays été trouvé pour le Japon.
tributaires des produits de base de recenser les cas de
progressivité des droits et de demander à les négocier avec La colonne suivante offre la même formule, si ce n’est
le pays concerné. Aucune obligation contraignante n’est que les produits sensibles des pays industrialisés et les
cependant imposée aux pays en développement qui produits spéciaux des pays en développement ont été
appliquent ces tarifs de les réduire, l’obligation faite aux écartés du calcul. Les réductions tarifaires s’en trouvent
pays développement restant, quant à elle, à préciser. considérablement augmentées. Pour les gros importateurs
de produits agricoles parmi les pays développés, éliminer la
Les conséquences des exclusions maintenues pour les ÁH[LELOLWp DFFRUGpH VXU OD OLVWH GHV SURGXLWV VHQVLEOHV
SURGXLWVVHQVLEOHVV·DYqUHQWVLJQLÀFDWLYHV-HDQHWDO   VLJQLÀHUDLW XQH UpGXFWLRQ GHV WDULIV DSSOLTXpV VXU OHV
ont élaboré à partir de la base de données GTAP un modèle produits agricoles de 50% supplémentaires dans la plupart
d’impact de ces exceptions sur l’abaissement des tarifs des cas (voir tableau 7).
appliqués. Le modèle utilise différents scénarios de
réductions étagées des tarifs, y compris la proposition Si un certain nombre de postulats particuliers affectent
Harbinson, une variante parmi diverses formules étagées indubitablement ces résultats, comme les postulats relatifs
de l’OMC. L’étude relève que l’essentiel du commerce des à la formule exacte pour les réductions étagées ou la
produits agricoles se concentre sur un pourcentage composition des produits sensibles, l’impact des
restreint de lignes tarifaires, et qu’une part importante de la exemptions pour les produits sensibles sur les produits
libéralisation du commerce se perd en cas d’exemption de agricoles restera considérable du fait du poids de ces
ne serait-ce que 2% pour les produits sensibles. Pour les produits dans le total des échanges commerciaux.
pays développés, 4 catégories seulement du SH 2
représentent 52% des abaissements tarifaires visés par
FHWWHIRUPXOHpWDJpHRXGHODEDLVVHGHODGLPLQXWLRQ CONSÉQUENCES DES CRÊTES
de la protection en cas d’exemption de 2% pour les produits
VHQVLEOHV (Q VXSSRVDQW TXH OHV SD\V FKRLVLURQW OHV
TARIFAIRES ET DE LA PROGRESSIVITÉ
produits sensibles à exempter en fonction des préférences DES DROITS SUR LES PAYS EN
annoncées par le passé, les auteurs en concluent que les DÉVELOPPEMENT
réductions moyennes des tarifs appliqués diminueraient
FRQVLGpUDEOHPHQW GX IDLW GH OD ÁH[LELOLWp RIIHUWH SDU OHV Les crêtes tarifaires et la progressivité des droits
propositions. contraignent les pays en développement à se concentrer
sur les produits « avalisés », autrement dit, indirectement
Dans le cadre du présent rapport, l’ITC a actualisé les approuvés par les pays importateurs. Les concessions
calculs précédemment effectués, sur la base des résultats FRPPHUFLDOHVVpOHFWLYHVDFFRUGpHVSDUO·8(DX[SD\V$&3
GXSURMHWGHPRGDOLWpVGHGpFHPEUH tableau 7). La (par exemple), ont maintenu certains pays dans une forte
première colonne décrit les droits NPF 2004 à l’importation dépendance par rapport à certains produits d’exportation.

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Tableau 7 : Conséquences des produits sensibles sur les droit appliqués sur les produits agricoles

NPF suite aux NPF sur la base des


Total importations
Tarif NPF 2004 propositions mêmes formules, mais
Pays agricoles
(%) GpFHPEUH VDQVÁH[LELOLWpV
HQPLOOLRQVGH(8
(%) (%)
8QLRQHXURSpHQQH  15.3 7.1 67 323
eWDWV8QLV 7.7 5.3 2.6 52 166
Japon   14.1 
Développés

Canada  14.2 6.6 


Suisse 66.4 47.2  6 436
Australie 2.6 2.2 1.6 
Norvège 40.2 31.4  2 557
Nouvelle-Zélande 7.0 5.4 3.6 1 500
Islande 56.5 45.3 14.5 244
Chine 20.1  17.2 
Mexique 31.5 31.5  
République de Corée 105.1 104.4 61.5 
Hong Kong (Chine) 0.0 0.0 0.0 7 631
Taipei chinois  17.7 15.2 6 444
Indonésie   6.5 
(QGpYHORSSHPHQW

Inde   54.1 


Malaisie 20.0  11.3 4 735
Singapour 1.1 1.1 1.1 
Émirats arabes unis    4 261
Turquie 15.0  14.1 4 206
Égypte   12.4 
Brésil 10.6 10.6 10.5 
Thaïlande 21.7 20.6 16.0 3 447
Philippines 10.4 10.4  3 340

Source : Calculs ITC.

Note : Les tarifs NPF 2004 sont une moyenne pondérée des échanges commerciaux des tarifs NPF MAcMap-SH 6 pour les produits agricoles.
Les autres colonnes contiennent la moyenne pondérée des échanges commerciaux des tarifs après application intégrale des modalités de
GpFHPEUHRXG·XQHYDULDQWHGpFULWHSOXVEDV/HVPRGDOLWpVGHGpFHPEUHRQWpWpFDOFXOpHVjO·DLGHGHODPpWKRGHSUpVHQWpHGDQV
OHGpWDLOGDQVXQUDSSRUWGLVSRQLEOHjO·DGUHVVHZZZ\GHFUHX[IUHHIU5DSSRUW'RKD'*73(SGI

&HIXWWRXWSDUWLFXOLqUHPHQWOHFDVSRXUODÀOLqUHVXFULqUHGRQW associé à la détérioration des termes de l’échange et à la


OD SURGXFWLRQ pWDLW LPSRUWpH SDU O·8( DX WLWUH GH O·DLGH DX volatilité des revenus. Il s’agit d’un risque connu de tous, tout
GpYHORSSHPHQW/·8(FRQIURQWpHjXQHSURGXFWLRQLQWpULHXUH G·DERUG GpFULW LQGpSHQGDPPHQW SDU 3UHELVFK   HW
excédentaire, avait alors besoin d’exporter à grand renfort de 6LQJHU   /H SKpQRPqQH D pJDOHPHQW pWp SUpVHQWp
subventions, plus qu’elle n’importait de ces pays ACP. comme la principale cause de pauvreté dans les pays en
GpYHORSSHPHQWSDU(ODPLQHW.KDLUD  TXLDIÀUPHQWTXH
Cette dépendance s’observe aussi sur d’autres marchés, la concentration sur des produits à faible valeur ajoutée ne
tels ceux du cacao, du café ou de certains fruits, ce qui a, peut être un facteur de développement économique solide.
tout naturellement, limité le développement des pays
concernés, mais les conséquences ne sont pas uniquement Des études économétriques ont révélé que la concentration
économiques. des exportations est statistiquement associée à une
croissance lente, en particulier pour les produits primaires
*\OIDVRQ  'H )HUUDQWL HW DO   /D GLYHUVLÀFDWLRQ
Une croissance perpétuellement lente semble être une condition sine qua non de la croissance,
tout comme la conception de produits à plus forte valeur
Le fait de se concentrer sur un nombre limité de produits, DMRXWpH /D GLYHUVLÀFDWLRQ Q·HVW HQ VRL WRXWHIRLV SDV OD
notamment des produits primaires, a été recensé comme seule réponse au sous-développement, d’autres facteurs
facteur de sous-développement et de croissance lente. Il est doivent être pris en considération. Brenton et Newfarmer

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(2007) ont examiné la situation des pays en développement progressivité des droits sur l’évolution des échanges
et ils ont constaté que les pays à croissance rapide avaient FRPPHUFLDX[VRQWGLIÀFLOHPHQWPHVXUDEOHVHQO·DEVHQFHGH
GLYHUVLÀp OHXU SURGXFWLRQ DPpOLRUp OHXU SURGXFWLYLWp HW OD simulations contrefactuelles. Comment auraient évolué les
qualité des produits existants, de même qu’ils avaient exportations d’un pays ou de groupes de pays en l’absence
amélioré leur pénétration des marchés traditionnels. des restrictions commerciales imposées par les pays
3HQGDQWOHVDQQpHVVXUOHVTXHOOHVDSRUWpOHXUpWXGH  SDUWHQDLUHV"3RXUUpSRQGUHjFHWWHTXHVWLRQXQHDQDO\VHGH
² ODGLYHUVLÀFDWLRQGDQVGHQRXYHDX[SURGXLWVQ·DSDV modélisation contrefactuelle serait nécessaire, analyse dont
FRQWULEXpjODFURLVVDQFHGHPDQLqUHVLJQLÀFDWLYH la portée dépasse le cadre du présent rapport mais qui
restera inscrire au programme de travail de l’ITC pour l’avenir.
Le document de Brenton et Newfarmer ne couvre pas la
question de savoir pourquoi les pays en développement qui Nous pouvons cependant étudier l’évolution des tarifs
réussissent ont enregistré une expansion uniquement de leurs douaniers dans le temps et voir si elle a eu des
produits d’exportation existants. Nul ne sait réellement si cela conséquences sur le commerce. La question peut être
est dû aux restrictions imposées sur les marchés partenaires. examinée sous trois angles. On peut tout d’abord évaluer
Ils mettent toutefois en garde contre le fait que le les changements et leurs effets depuis le milieu des années
GpYHORSSHPHQW HW OD GLYHUVLÀFDWLRQ GHV SURGXLWV VRQW RXOHGpEXWGHODPLVHHQ±XYUHGX&\FOHG·8UXJXD\2Q
JpQpUDOHPHQW HQWUDYpV SDU GHV LQVXIÀVDQFHV GX PDUFKp peut ensuite se demander si la progressivité des droits a
intérieur qui pourraient être corrigées. Les études des mesures DXJPHQWp RX GLPLQXp (W HQÀQ V·DJLVVDQW GHV ÁX[
non tarifaires évoquées plus bas indiquent que les obstacles FRPPHUFLDX[GHVVLJQHVGHGLYHUVLÀFDWLRQHWG·H[SDQVLRQ
intérieurs ont réellement des conséquences négatives. des échanges commerciaux pourraient apparaître dans les
PMA et pas dans d’autres pays en développement, et ce du
Les crêtes tarifaires limitent les débouchés à l’exportation fait des concessions commerciales accordées aux PMA par
de marchandises que les pays pourraient produire, en OHVSD\VGHO·2&'(
particulier des produits primaires, alors que la progressivité
GHVGURLWVOLPLWHODFDSDFLWpGHVHGLYHUVLÀHUSRXUVHODQFHU
dans des produits transformés à plus forte valeur ajoutée. ÉVOLUTION DES TARIFS DOUANIERS
DANS LE TEMPS
Vulnérabilité et dégradations accrues La ÀJXUH représente les changements survenus dans les
droits appliqués aux produits agricoles primaires et
Limiter les exportations à quelques produits accroît la
transformés en provenance des pays en développement
vulnérabilité des pays en développement en cas de
(PMA compris) destinés à l’industrie (IND) ou à la
ÁXFWXDWLRQV GH SUL[ VXU OH PDUFKp PRQGLDO HQ SOXV G·DYRLU
consommation des ménages (CM).
aussi un effet sur le climat. Le fait que de nombreux pays en
développement dépendent d’un nombre limité de produits
Ces mêmes tarifs douaniers appliqués aux PMA sont
SULPDLUHVDFFURvWOHXUYXOQpUDELOLWpHQFDVGHÁXFWXDWLRQGHV
donnés en ÀJXUH,OUHVVRUWWUqVFODLUHPHQWGHFHWWHÀJXUH
prix, ce qui peut avoir de graves répercussions sur leur
que les tarifs appliqués aux pays en développement et aux
économie intérieure. Les prix ne sont toutefois pas le seul
PMA ont considérablement reculé, les PMA ayant
facteur entrant en ligne de compte. Les conditions
LQGpQLDEOHPHQWEpQpÀFLpGHFRQGLWLRQVG·DFFqVDXPDUFKp
météorologiques ou les parasites peuvent aisément causer
SOXV IDYRUDEOHV HQ  /HV GURLWV DSSOLTXpV VXU OHV
une diminution du rendement de certaines cultures. Pour les
produits transformés et les produits primaires ont chuté, de
pays en développement qui n’offrent à la vente que quelques
même que l’écart absolu entre les droits. Les droits
produits primaires, les inondations, sècheresses ou
appliqués ne sont pas équivalents à zéro, même avec les
infestations parasitaires peuvent entraîner d’importants
initiatives telles « Tout sauf les armes », certains tarifs n’ayant
GRPPDJHV pFRQRPLTXHV /·2&'(   D IDLW YDORLU
SDVpWpHQWLqUHPHQWpOLPLQpVHQ­WLWUHG·H[HPSOHFH
l’existent d’un lien entre la progressivité des droits et les
Q·HVWTX·HQTXHOHVXFUHHWOHUL]RQWpWpH[HPSWpVGH
dommages causés à l’environnement dans le pays
GURLWV DX VHLQ GH O·8( /HV GURLWV DSSOLTXpV SDU OHV eWDWV
exportateur. La concentration sur un nombre de ressources
8QLV pWDLHQW G·XQH PDQLqUH JpQpUDOH FRQVLGpUDEOHPHQW
limitées, notamment des produits agricoles ou des minerais,
inférieurs à ceux des trois autres pays et de la région ayant
peut entraîner une dégradation importante de l’environnement.
SUpVHQWpXQUDSSRUWHWLOVRQWHQFRUHGLPLQXpHQ

/D FRPSDUDLVRQ HQWUH  HW  QH SHUPHW SDV GH
ANALYSE PRÉLIMINAIRE DES GpWHUPLQHU OD WHQGDQFH GHSXLV  PDLV OHV GRQQpHV
TARIFS DOUANIERS ET DES FRQÀUPHQW XQH EDLVVH UHODWLYHPHQW OLQpDLUH GHV GURLWV
DSSOLTXpVDX[SD\VHQGpYHORSSHPHQW(QFHTXLFRQFHUQH
FLUX COMMERCIAUX les PMA, l’introduction d’initiatives en franchise de droits et
sans contingents a entraîné une chute claire, marquée et
Il serait souhaitable que le lien entre les tarifs douaniers et les abrupte des tarifs douaniers à partir de 2001, en particulier
UpVXOWDWVjO·H[SRUWDWLRQSXLVVHVHUHÁpWHUGDQVGHVGRQQpHV SRXU OHV SURGXLWV DJULFROHV FRPSDUHU OD ÀJXUH  HW OD
commerciales. Cependant, les conséquences de la ÀJXUHSRXU 

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$&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17 37

Figure 9 : Évolution de la progressivité des droits sur les produits agricoles en provenance de pays en
développement, 1996 et 2008

Primary HH
Primaires CM Primary IND
Primaires IND Processed HHCM Processed
Transformés INDIND
Transformés
30.0%
1996 2008
25.0%

20.0%
20 0%

15.0%

10.0%
10 0%

5.0%

0 0%
0.0%
EU
UE United
États-Unis Japon
Japan Canada UE
EU United
États-Unis Japon
Japan Canada
States States

6RXUFH'RQQpHV,7&EDVpVXUOD&*&( SURGXLWVDOLPHQWDLUHVHWERLVVRQV 

Figure 10 : Évolution de la progressivité des droits sur les produits alimentaires et les boissons des
PMA, 1996 et 2008

Primary HH
Primaires CM Primary IND
Primaires IND Processed HHCM Transformés
Transformés Processed IND
IND
25.0%
1996 2008
20.0%

15.0%

10.0%

5.0%

0.0%
UE États-Unis Japon Canada UE États-Unis Japon Canada

6RXUFH'RQQpHV,7&EDVpVXUOD&*&( SURGXLWVDOLPHQWDLUHVHWERLVVRQV 

Cette analyse des tarifs douaniers laisse à penser que une baisse marquée de la part des produits transformés en
l’accès des PMA aux marchés des principaux pays SDUWLFXOLHUGDQVOHVSD\VHQGpYHORSSHPHQWHQWUHHW
importateurs s’est amélioré, à tout le moins au plan des 2001. Ce n’est qu’en 2001 que la part des exportations de
obstacles tarifaires. C’est l’accès des PMA qui s’est le plus produits transformés en provenance des pays en
amélioré. Cette amélioration s’est-elle traduite par une GpYHORSSHPHQWDUHWURXYpVRQQLYHDXGH/DSDUWGHV
DXJPHQWDWLRQ GHV ÁX[ FRPPHUFLDX[ HQ SURYHQDQFH GHV exportations de produits transformés en provenance de
SD\VHQGpYHORSSHPHQWHWQRWDPPHQWGHV30$" PMA a évolué de manière plus favorable, mais elle était
initialement très basse. Les concessions commerciales
accordées aux PMA, par la levée non réciproque des tarifs
ÉVOLUTION DES FLUX COMMERCIAUX douaniers, ont permis une augmentation d’environ 5% des
exportations de produits agricoles transformés sur la même
DANS LE TEMPS période, en particulier depuis 2001 (ÀJXUH).

Représenter sous forme de graphique la part des 'HSXLV  OD YDOHXU GHV H[SRUWDWLRQV GH O·2&'( D pWp
exportations de produits agricoles transformés versus de multipliée par deux, soit une augmentation plus importante
SURGXLWVSULPDLUHVVXUODSpULRGHjIDLWDSSDUDvWUH que celle enregistrée par tous les pays en développement

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38 $&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17

Figure 11 : Évolution de la progressivité des droits sur les produits industriels en provenance des pays en
développement, 1996 et 2008

Primaires
Primary Processed
Transformés
8.00%
1996 2008
7.00%
6.00%
5.00%
4.00%
3.00%
2.00%
1.00%
0.00%
UE États-Unis Japon Canada UE États-Unis Japon Canada

6RXUFH'RQQpHV,7&EDVpVXUOD&*&(HW DSSURYLVLRQQHPHQWVLQGXVWULHOV 

Figure 12 : Évolution de la progressivité des droits sur les produits industriels en provenance des PMA,
1996 et 2008

Primaires
Primary Processed
Transformés
6.00%
1996 2008
5.00%

4.00%

3.00%

2.00%

1.00%

0.00%
UE États-Unis Japon Canada UE États-Unis Japon Canada

6RXUFH'RQQpHV,7&EDVpVXUOD&*&(HW DSSURYLVLRQQHPHQWVLQGXVWULHOV 

considérée conjointement. Il importe de noter que la moitié développement autres que PMA constituent un obstacle de
des exportations des pays en développement provient des taille à la croissance. Il convient néanmoins de noter que les
BRICS et que les PMA ne représentent encore que 1,2% obstacles tarifaires ont été abaissés d’une manière
des exportations du groupe des pays en développement générale, ce qui contribue à l’augmentation des exportations
(ÀJXUH). La part des PMA reste très modeste en termes des pays en développement.
absolus et relatifs.
Il convient aussi de relever que les obstacles tarifaires et la
Depuis 2000, ce sont essentiellement les BRICS (ÀJXUHV progressivité des droits sont plus importants dans le secteur
15 et 16) qui ont vu leurs exportations progresser. agricole et que les BRICS exportent essentiellement des
L’augmentation des exportations de pays en développement produits non agricoles. Les PMA qui exportent
autres que les BRICS n’a pas été aussi vigoureuse que SULQFLSDOHPHQW GHV SURGXLWV DJULFROHV DIÀFKHQW XQH
SRXU OHV SD\V GH O·2&'( /HV 30$ RQW HQUHJLVWUp XQH croissance de leurs exportations qui n’est pas supérieure à
augmentation de leurs exportations semblable à celle du celle d’autres pays en développement, et ce en dépit de la
groupe des pays en développement, mais inférieure à celle OLEpUDOLVDWLRQ WDULIDLUH GRQW RQW EpQpÀFLp FHV SD\V FHV
des BRICS. La différence entre la croissance des dernières années.
exportations des PMA et celle des pays en développement
autres que les BRICS pourrait en partie s’expliquer par les 5LHQ Q·LQGLTXH TXH OHV 30$ GLYHUVLÀHQW GDYDQWDJH OHXUV
préférences commerciales accordées, ce qui permet de exportations en privilégiant les produits agricoles
penser que les tarifs plus élevés imposés aux pays en transformés comparés à d’autres pays en développement.

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$&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17 39

Figure 13 : Part des exportations de produits agricoles transformés versus produits primaires
DCs BRICS
Pays en développement BRICSLDCs PMA OECD OCDE

70.0%

60.0%

50.0%

40.0%

30.0%
30 0%

20.0%

10.0%

0.0%
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

6RXUFH'RQQpHV,7&EDVpVXUOD&*&( DSSURYLVLRQQHPHQWVLQGXVWULHOV 

Figure 14 : Résultats à l’exportation par groupes de pays (minerais et pétrole exceptés), en milliards
de $E.-U.

DCs
Pays en développement DCs - BRICS
Pays BRICS
en développement - BRICS LDCs
BRICS OECD
PMA OCDE

9000
8000
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

6RXUFH%DVHGHGRQQpHV,7&/HVÁX[FRPPHUFLDX[VRQWGRQQpVHQGROODUVHWHQYDOHXUQRPLQDOH

Figure 15 : Augmentation en pourcentage de la valeur des produits agricoles transformés

DCs
Pays en développementLDCs PMAOECD OCDE

400

350

300

250

200

150

100

50

0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

6RXUFH%DVHGHGRQQpHV,7&/HVÁX[FRPPHUFLDX[VRQWGRQQpVHQGROODUVHWHQYDOHXUQRPLQDOH

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40 $&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17

Figure 16 : Augmentation en pourcentage en valeur des produits non agricoles transformés


(pétrole et minerais exceptés)

Pays en développement Pays en développement - BRICS BRICS PMA OCDE


400

350

300

250

200

150

100

50

0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

6RXUFH%DVHGHGRQQpHV,7&/HVÁX[FRPPHUFLDX[VRQWGRQQpVHQGROODUVHWHQYDOHXUQRPLQDOH

Pour les PMA, l’augmentation de la valeur des produits jeu, notamment les exportations de textiles, compensant
agricoles transformés n’a pas été plus marquée que pour ainsi certains effets négatifs sur le commerce. La chute des
O·HQVHPEOHGHVSD\VHQGpYHORSSHPHQW ÀJXUH  exportations liée à la baisse de la demande n’en demeure
pas moins très marquée pour nombre de pays en
6·DJLVVDQW GHV SURGXLWV QRQ DJULFROHV ÀJXUH   GpYHORSSHPHQW /HV PDUFKpV GH O·2&'( pWDQW WUqV
l’augmentation de la valeur à l’exportation des produits sensibles au prix, les tarifs douaniers restants ont eu un
transformés en provenance des PMA est semblable à celle effet plus préjudiciable encore pour les exportateurs.
enregistrée par les BRICS, soit plus de deux fois la moyenne
enregistrée par les pays en développement, BRICS exceptés.
&HTXLHVWLPSRUWDQWF·HVWTXHFHWWHGLYHUVLÀFDWLRQYHUVOHV
produits non agricoles transformés reste élevée, même en ne
MESURES NON TARIFAIRES
tenant pas compte des textiles. La croissance des Les exportations de marchandises font l’objet de mesures
exportations n’est donc pas simplement liée à l’augmentation tarifaires et non tarifaires (MNT). Les MNT s’entendent des
des exportations de textiles, même si elles ont été très mesures de politique générale (droits de douane ordinaires
importantes sur la période à l’examen. Le pétrole et les exceptés) liées à l’exportation et à l’importation et qui
PLQHUDLV RQW DXVVL pWp H[FOXV /·DQDO\VH PHQpH FRQÀUPH peuvent avoir des retombées économiques sur le com-
donc la contribution de la libéralisation des échanges merce international. Les MNT englobent un large éventail
commerciaux à la croissance des exportations des PMA. d’instruments comme les mesures sanitaires et phytosani-
taires (SPS), les obstacles techniques au commerce (OTC),
&HUWDLQV 30$ VHPEOHQW DYRLU UpDJL j OD GLYHUVLÀFDWLRQ les contingents tarifaires, les mesures anticoncurrentielles,
verticale et horizontale. À titre d’exemple, les échanges les licences à l’importation et à l’exportation, les restrictions
FRPPHUFLDX[HQWUHOD5pSXEOLTXH8QLHGH7DQ]DQLHHWO·8( jO·H[SRUWDWLRQOHVVXUWD[HVGRXDQLqUHVOHVPHVXUHVÀQDQ-
VHVRQWpODUJLVHQjOLJQHVWDULIDLUHVVXSSOpPHQWDLUHV cières, et les mesures antidumping.
au niveau à 6 chiffres du SH par rapport à 2000. Il n’en
demeure pas moins que les résultats ont été mitigés et que Les MNT sont complexes et propres au pays qui les
certains pays non PMA tels que le Kenya ont également DSSOLTXH (OOHV VRQW DXVVL PRLQV WUDQVSDUHQWHV TXH OHV
ODUJHPHQWGLYHUVLÀpOHXUVH[SRUWDWLRQVSHQGDQWODSpULRGHj mesures tarifaires, ce qui complique le calcul des coûts des
l’examen, bien qu’ils ne puissent prétendre aux préférences activités commerciales sur les marchés de destination. Par
accordées aux PMA. ailleurs, le nombre de MNT ne cesse d’augmenter et elles
sont de plus en plus complexes. Les études menées en
/DFULVHÀQDQFLqUHDPDOKHXUHXVHPHQWVDSpOHVWHQGDQFHV SDUO·,7&DXSUqVGHVHVFOLHQWVRQWUpYpOpTXHOHV017
positives de la décennie écoulée. La Fiche d’information font partie des trois principales préoccupations d’ordre
no. 3 (2010) Trade Map de l’ITC décrit l’impact de la crise commercial. Étant donné que l’information, les
ÀQDQFLqUHVXUOHFRPPHUFHGHVSD\VHQGpYHORSSHPHQW/H infrastructures techniques et les capacités nécessaires
tableau brossé est assez sombre, la valeur et le volume des pour satisfaire aux prescriptions imposées par les MNT sont
échanges commerciaux ayant dégringolé, notamment ceux plus limitées dans les pays en développement, les
du pétrole et des minerais. Il est intéressant de constater exportateurs de ces pays risquent davantage d’être affectés
que certaines exportations ont réussi à tirer leur épingle du par ces mesures.

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$&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17 41

Pour les exportateurs, le respect des MNT représente un Burkina Faso, à Hong Kong (Chine), au Maroc, au Sri Lanka,
coût supplémentaire et prend du temps, ce qui réduit la DX 3DUDJXD\ DX 3pURX HW HQ 8UXJXD\ /·REMHFWLI HVW GH
compétitivité des produits. À titre d’exemple, l’entreprise couvrir tous les pays en développement pour autant que les
peut devoir envoyer des échantillons de ses produits à un parties prenantes nationales le souhaitent.
ODERUDWRLUH G·HVVDL REWHQLU GHV FHUWLÀFDWV G·pYDOXDWLRQ GH
leur conformité, les faire traduire, et faire inspecter leurs
H[SpGLWLRQVDYDQWODOLYUDLVRQ3RXUIDLUHIDFHjFHVGLIÀFXOWpV Mesures non tarifaires versus obstacles non
rencontrées par les milieux d’affaires, l’ITC a effectué des tarifaires
UHFKHUFKHVHWPHQpGHVpWXGHVDÀQGHUHFHQVHUOHV017
les plus problématiques par produit et par marché Les termes mesure non tarifaire (MNT) et obstacle non
d’exportation, à savoir celles qui constituent pour les tarifaire (ONT) sont souvent utilisés indifféremment.
entreprises des obstacles de taille à l’exportation de leurs Cependant, dans le contexte actuel, il est très important de
marchandises. bien faire la différence entre les deux.

Les MNT sont, à priori, un concept neutre – il s’agit de


mesures pouvant avoir un effet (positif ou négatif) sur le
COMMENT MESURER LES MNT? commerce, ou pas. Nombre des MNT récemment
LQWURGXLWHV VRQW OH UHÁHW GH OD FRPSOH[LWp FURLVVDQWH GHV
'HV PHVXUHV GLUHFWHV HW GHV WHFKQLTXHV GH TXDQWLÀFDWLRQ marchés et de la demande des consommateurs. Les MNT
SHXYHQW rWUH XWLOLVpHV DÀQ G·HVWLPHU O·LPSDFW GHV 017 /H peuvent être introduites pour des raisons légitimes comme,
présent rapport présente les résultats obtenus par mesure par exemple, pour protéger la santé humaine, végétale et
directe, au travers d’études de grande portée menées animale. Il n’est ni possible ni obligatoire « d’éliminer » ces
auprès des entreprises. Les études portant sur les MNT MNT. Cependant, la transparence, l’abaissement du coût
SHUPHWWHQW DX[ HQWUHSULVHV GH UHFHQVHU HW GH QRWLÀHU OHV de la mise en conformité, et le renforcement des capacités
MNT les plus lourdes ayant une incidence sur leurs résultats dans le domaine des MNT peuvent faciliter le commerce
à l’exportation. international.

Contrairement aux MNT, les ONT ont un impact négatif sur


Savoir comment les entreprises perçoivent le commerce. Certains ONT peuvent être la corollaire de
les MNT MNT, mais d’autres, comme la distance, n’ont aucun lien
avec elles.
Travailler directement avec les entreprises de pays en
GpYHORSSHPHQWDSHUPLVGHFRQÀUPHUTXHOHXUVSULQFLSDOHV Les études sur les MNT visent à recenser les MNT les plus
préoccupations ont trait aux MNT et à l’environnement problématiques pour les entreprises, sans rendre de
d’affaires en général. L’ITC s’efforce d’aider les pays à jugement quant à leur légitimité. Par construction, les
mieux comprendre les obstacles non tarifaires au commerce résultats de l’étude couvrent uniquement les MNT que les
que rencontre leur branche de production. Les MNT sont entreprises considèrent comme des obstacles sérieux
considérées comme un élément clé de l’accès au marché ayant des conséquences négatives sur leurs exportations.
et sont au tout premier plan des négociations commerciales Ces mesures sont considérées comme des « MNT
bilatérales, régionales et multilatérales. Il est par conséquent lourdes ». Qui plus est, ces études permettent aussi de
fondamental de pleinement comprendre leur incidence sur UHFHQVHUHWGHQRWLÀHUO·RULJLQHGHVGLIÀFXOWpVFDXVpHVSDU
les exportateurs et les importateurs. les MNT.

Il est indispensable d’interroger les entreprises pour savoir Pour les entreprises, les MNT peuvent devenir lourdes pour
FRPPHQWHOOHVSHUoRLYHQWOHV017DÀQGHSRXYRLUpODERUHU diverses raisons. Premièrement, les MNT en tant que telles
les stratégies nationales susceptibles de permettre de peuvent être très strictes – à titre d’exemple, des seuils de
VXUPRQWHU OHV REVWDFOHV DX FRPPHUFH ([SRUWDWHXUV HW WROpUDQFHSRXUOHVUpVLGXVSHXYHQWrWUHÀ[pVjXQQLYHDXVL
importateurs sont confrontés aux MNT au quotidien et sont bas qu’il en sont pour ainsi dire impossibles à respecter (ou
GRQF OHV PLHX[ SODFpV SRXU GpÀQLU DYHF SUpFLVLRQ OHV à ce point coûteux que ce n’est pas rentable,
GLIÀFXOWpV HW OHV SUREOqPHV UHQFRQWUpV &RPSUHQGUH OHXUV économiquement parlant, pour l’entreprise). Deuxièmement,
préoccupations premières en la matière aide les les entreprises exportatrices ignorent parfois l’existence de
JRXYHUQHPHQWV j DIÀQHU OHV PHVXUHV j SUHQGUH DLQVL TXH certaines exigences, ou ne savent pas quels sont les
les programmes de renforcement des capacités. niveaux de résidus et d’autres substances acceptables.

Pour recueillir le point de vue des importateurs et des Troisièmement, l’entreprise peut être consciente de
exportateurs sur les MNT et autres obstacles au commerce l’existence de cette exigence, voire la respecter, mais
rencontrés et les analyser, l’ITC a conçu et lancé des études UHQFRQWUHUPDOJUpWRXWGHVGLIÀFXOWpVjO·KHXUHGHGpPRQWUHU
pilotes sur les MNT dans six pays : le Chili, l’Inde, les la conformité de ses produits. À titre d’exemple, les
Philippines, la Thaïlande, la Tunisie et l’Ouganda. Des RUJDQLVPHV GH FHUWLÀFDWLRQ RX OHV ODERUDWRLUHV G·HVVDL 
études ont été menées sur les MNT ou sont en cours au peuvent être trop coûteux, situés trop loin, ou demander

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42 $&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17

(1&$'5e 4 0e7+2'('·e78'('(60(685(61217$5,)$,5(6

Les études des MNT réalisées par l’ITC portent sur le uniquement sur les MNT très lourdes, et ce sont les
commerce des marchandises. Les entretiens menés entreprises interrogées qui jugent que les MNT représentent
reposent sur les questionnaires de recensement des MNT ou non un obstacle à leur activité.
et des obstacles au commerce particulièrement lourds et
rencontrés au cours de l’année écoulée, questionnaires Plusieurs mises en garde s’imposent à l’heure de comparer
aussi destinés à déterminer les raisons pour lesquelles les les résultats des études sur les MNT dans différents pays.
017VHWUDQVIRUPHQWHQREVWDFOHVSRXUOHVHQWUHSULVHV8Q Les données recueillies représentent le point de vue des
pFKDQWLOORQQDJH DOpDWRLUH VWUDWLÀp HVW XWLOLVp SRXU V·DVVXUHU
entreprises. Les différences culturelles, les considérations
que les résultats de l’étude soient systématiques et linguistiques et la complexité du sujet peuvent avoir
représentatifs. Chaque économie soumise à étude est LQÁXHQFp WDQW OHV SHUVRQQHV LQWHUURJpHV TXH OH SDUWHQDLUH
divisée en secteurs (strates) dont un certain nombre local (généralement une entreprise spécialisée dans les
d’entreprises sont étudiées sur un mode aléatoire (de 300 à enquêtes) chargé de réaliser les études pour le compte de
1 500 entreprises par pays). l’ITC. Dans tous les pays couverts, les enquêteurs utilisent
un questionnaire très similaire et classent les MNT évoquées
L’étude se divise en deux temps. Dans un premier temps, VHORQ OD FODVVLÀFDWLRQ HQ YLJXHXU (W SRXUWDQW FHUWDLQV
de brefs entretiens téléphoniques (environ 5 min) sont SUREOqPHVQRWLÀpVSRXUUDLHQWDYRLUpWpPDOFODVVpVHWV·rWUH
PHQpVDÀQGHWURXYHUOHVHQWUHSULVHVDIIHFWpHVSDUGHV017 vu attribuer un code MNT qui ne leur correspond pas. Qui
lourdes ou d’autres obstacles au commerce. Les résultats plus est, certains problèmes commerciaux ne sont pas
des entretiens téléphoniques permettent de déterminer la toujours connus des entreprises ni consignés dans le cadre
proportion des entreprises affectées par des obstacles au de ces études, comme par exemple les interventions axées
commerce. Dans un seconde temps, des entretiens face-à- sur la demande, telles les campagnes « achetez national ».
face (d’environ 40 min) sont menés auprès des entreprises
ayant indiqué par téléphone que leurs exportations étaient (QÀQOHVpWXGHVPHQpHVDX&KLOLHQ,QGHDX[3KLOLSSLQHV
entravées par des obstacles au commerce. en Thaïlande, en Tunisie et en Ouganda ont été réalisées
selon une méthode légèrement différente. C’est à partir des
Les entretiens face-à-face permettent de recueillir des informations obtenues et de l’expérience accumulée dans
informations détaillées sur les MNT lourdes et autres le cadre de ces études pilotes qu’un entretien téléphonique
obstacles au commerce rencontrés par produit et par pays préalable a ensuite été ajouté pour réaliser une première
partenaire. Les personnes qui mènent les entretiens utilisent VpOHFWLRQDÀQGHGpWHUPLQHUHWGHFRQVLJQHUOHVH[SpULHQFHV
XQ TXHVWLRQQDLUH SUppWDEOL DÀQ GH FRQVLJQHU O·H[SpULHQFH des entreprises, qu’elles soient neutres/positives ou
des entreprises et des MNT par « cas ». Pour chaque cas, négatives. Associés à un échantillon représentatif, les
plusieurs informations sont consignées comme le type de résultats de la sélection téléphonique nous permettent de
SURGXLWOHW\SHGH017 ODQRXYHOOHFODVVLÀFDWLRQGHV017 calculer la proportion des entreprises affectées de manière
est présentée dans l’encadré 4), le pays qui applique la négative par des problèmes liés aux MNT pour chaque
017 DLQVL TX·XQH GHVFULSWLRQ GHV GLIÀFXOWpV FRQQH[HV pays étudié (ces résultats sont donnés plus bas).
Cette méthode permet de recueillir des informations

des paiements informels. Dans ce cas là, le problème est lié exigences sont plus strictes que celles contenues dans des
à la MNT, mais elle n’en est pas la cause directe. Ces MNT semblables appliquées sur d’autres marchés
problèmes sont considérés comme des obstacles d’ordre G·LPSRUWDWLRQ 8Q H[SRUWDWHXU SKLOLSSLQ WUDYDLOODQW DYHF OH
procédural. Ils englobent une large gamme de contraintes, Japon a déclaré que « Les gombos devraient être classés
qui vont des obstacles et retards administratifs à l’attitude parmi les produits pour lesquels peuvent être utilisés
des fonctionnaires, en passant par le manque de protection certains pesticides/produits chimiques. L’absence d’une
juridique. WHOOHOLVWHGHSURGXLWVDXWRULVpVVLJQLÀHTXHOHVHQYRLVVRQW
DXWRPDWLTXHPHQW UHMHWpVª 'DQV FH FDV Oj OHV GLIÀFXOWpV
À titre d’exemple, un exportateur de poisson des Philippines auxquelles se heurte l’exportateur ne découlent pas du fait
LQWHUURJp D UHQFRQWUp GHV GLIÀFXOWpV OLpHV DX[ VHXLOV GH que les prescriptions imposées sont strictes, mais du fait
tolérance de résidus ou à la contamination par certaines qu’elles changent trop fréquemment et qu’il n’a pas accès
substances présentes dans les denrées alimentaires et aux informations les plus récentes en la matière.
O·DOLPHQWDWLRQDQLPDOHOHVQRUPHVGHO·8(pWDQWjVHV\HX[
WURS pOHYpHV 8QH HQWUHSULVH GX %XUNLQD )DVR H[SRUWDWULFH L’expression « problèmes liés aux MNT » est employée pour
de graines de sésame vers Israël et la Suisse, a fait état décrire tous les obstacles rencontrés par les entreprises, y
d’une expérience similaire. Il s’agit là d’exemples de compris les MNT les plus lourdes et les obstacles d’ordre
mesures appliquées par des pays développés dont les procédural susmentionnés, de même que les goulots

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$&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17 43

d’étranglement liés aux infrastructures d’exportation et à grande taille dès lors que le respect des MNT représente un
l’environnement d’affaires. Les entreprises peuvent FR€WÀ[H'DQVOHFDVG·HQYRLVGHSHWLWHWDLOOHOHFR€WXQLWDLUH
rencontrer des problèmes liés aux MNT dans leur pays de la conformité aux MNT s’en trouve relevé. Le nombre
d’origine, ainsi que dans les pays partenaires, de transit et d’entreprises affectées était plus élevé parmi les petites
de destination. HQWUHSULVHV LQWHUURJpHV DX 0DURF HW DX 3DUDJXD\ (Q
revanche, les études menées au Pérou et au Sri Lanka n’ont
pas révélé de différence systématique entre les petites et
les grandes entreprises, alors que les résultats pour Hong
PRINCIPALES CONSTATATIONS Kong (Chine) et le Burkina Faso n’ont pas permis de
DE L’ÉTUDE FRQÀUPHU FH ELDLV EDVp VXU OD WDLOOH &HV UpVXOWDWV WUqV
variables pourraient s’expliquer par le fait que des
Les résultats de l’étude indiquent qu’une large proportion transitaires spécialisés au Pérou et à Hong Kong (Chine)
d’entreprises est affectée par les MNT, dans la plupart des fournissent aussi leurs services aux petites entreprises,
cas des mesures techniques. Les entreprises qui exportent mais cette hypothèse mériterait d’être étudiée plus avant.
à partir de pays en développement sans littoral (PDSL) sont
plus touchées par ces mesures. Les MNT varient D’autres caractéristiques de l’entreprise, comme la
considérablement selon le produit exporté et le marché SUpVHQFH GH FDSLWDX[ pWUDQJHUV HW O·kJH GH O·HQWUHSULVH
G·LPSRUWDWLRQ8QJUDQGQRPEUHGHVGLIÀFXOWpVUDSSRUWpHV pourraient aussi avoir une incidence non négligeable sur la
sont liées aux MNT appliquées par des partenaires dans les manière dont les entreprises perçoivent les MNT, mais là
régions d’origine ainsi qu’aux obstacles internes30. aussi des analyses plus poussées s’imposent.

Entreprises affectées Types de MNT et incidence


'DQV OD SOXSDUW GHV SD\V XQ SRXUFHQWDJH VLJQLÀFDWLI Les mesures techniques, qui regroupent toutes les mesures
d’entreprises a été confronté à des MNT extrêmement sanitaires et phytosanitaires (SPS) ainsi que les obstacles
problématiques considérées comme des obstacles au techniques au commerce (OTC), font partie des plus
commerce. Parmi tous les pays étudiés, c’est au Sri Lanka fréquemment mentionnées dans tous les pays étudiés
que le pourcentage d’entreprises affectées était le plus (71,6% en moyenne, voir tableau 9 plus bas). Parmi ces
pOHYp  HWj+RQJ.RQJ &KLQH TX·LOpWDLWOHSOXVEDV PHVXUHV ÀJXUHQW OHV UqJOHPHQWV SRUWDQW VXU OHV
(23,1%). caractéristiques du produit ou sur le procédé de production.
Les plus fréquemment mentionnées sont les prescriptions en
PDWLqUH GH FHUWLÀFDWLRQ  GH WRXWHV OHV PHVXUHV
Les petites entreprises sont-elles techniques invoquées), d’étiquetage, de marquage et de
systématiquement victimes? FRQGLWLRQQHPHQW   HW GH WUDoDELOLWp   (Q FH TXL
concerne les mesures non techniques, l’inspection avant
Les études menées remettent en cause l’idée fréquemment H[SpGLWLRQ HW DXWUHV IRUPDOLWpV GRXDQLqUHV  GH WRXWHV
répandue selon laquelle les petites entreprises31 font plus les mesures invoquées), les mesures liées à l’exportation
souvent l’expérience négative des MNT que les entreprises ainsi que les impositions, taxes et autres mesures
de plus grande taille (tableau 8). Les petites entreprises paratarifaires (5,3%) sont au nombre des préoccupations les
peuvent être plus affectées que leurs homologues de plus

Tableau 8 : Incidence des MNT en fonction de la taille de l’entreprise exportatrice en 2010

Nombre d’entreprises exportatrices


Part des entreprises exportatrices affectées, %
sélectionnées par téléphone
Pays étudié
Moyennes et Moyennes et
Petites Total** Petites
grandes grandes
Burkina Faso* 60.3 70.7 63.2  41
Hong Kong (Chine)  27.1 23.1  107
Maroc* 55.3  41.0 123 457
Paraguay* 65.2    
Pérou  43.7  130 
Sri Lanka 70.2 70.0  47 347

* Résultats préliminaires, l’analyse des résultats étant toujours en cours. Basé sur les rapports des entreprises exportatrices (et transitaires).
3DUPLWRXWHVOHVHQWUHSULVHVDIIHFWpHVÀJXUHQWGHVHQWUHSULVHVGRQWODWDLOOHQ·HVWSDVFRQQXHLOQHV·DJLWSDUFRQVpTXHQWSDVG·XQHPR\HQQH
pondérée de la taille des entreprises.

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plus importantes exprimées par les entreprises interrogées, La ventilation des données par pays montre que, quel que
tant exportatrices qu’importatrices. soit le pays, les mesures techniques sont les principales
préoccupations, mais les mesures à proprement parler
Tableau 9 : Part moyenne des MNT rapportées varient, elles, considérablement. Au Burkina Faso et aux
Philippines, 47,1% et 24,4% respectivement de toutes les
Mesures non techniques  PHVXUHV WHFKQLTXHV pYRTXpHV FRQFHUQHQW OD FHUWLÀFDWLRQ
Inspection avant expédition, autres formalités DORUVTX·HQ2XJDQGDODFHUWLÀFDWLRQQ·DpWpPHQWLRQQpHTXH
douanières  dans 3,2% des cas (tableau 10FLGHVVRXV (Q2XJDQGDHQ
Mesures de contrôle des prix 1.4% Inde et au Chili, l’étiquetage, le marquage et le
conditionnement ont été plus souvent mentionnés que dans
Mesures de contrôle des quantités 2.6%
G·DXWUHVSD\V HWUHVSHFWLYHPHQW /HV
Impositions, taxes et autres mesures prescriptions en matière de traçabilité constituent un
paratarifaires 5.3%
problème relativement important en Thaïlande et en Tunisie
0HVXUHVÀQDQFLqUHV 2.7% (14% et 11,4% respectivement).
Mesures liées aux exportations 6.6%
Autres 2.5% /HVHQWUHSULVHVpSURXYHQWELHQGHVGLIÀFXOWpVjUHVSHFWHUOHV
mesures techniques. Différentes explications peuvent être
Obstacles techniques au commerce 71.6%
avancées telles la complexité de ces mesures, ainsi que le
Seuils de tolérance des résidus…*  manque de transparence (les mesures changent souvent) et
Prescriptions relatives à l’étiquetage, au marquage O·DFFqVLQVXIÀVDQWjO·LQIRUPDWLRQ OHVPHVXUHVYDULHQWGXWRXW
et au conditionnement  au tout d’un pays importateur à l’autre). Ces résultats sont en
Prescriptions relatives à la traçabilité 6.5% partie imputables à l’éventail de produits exportés par chaque
pays étudié, comme nous l’évoquerons dans la sous-section
Prescriptions relatives aux essais 5.1%
suivante.
3UHVFULSWLRQVUHODWLYHVjODFHUWLÀFDWLRQ 12.7%
Autres mesures techniques 35.1%

Note : Le présent tableau a été établi à partir des rapports (face-à-face)


Produits exportés les plus fréquemment
des exportateurs et importateurs (et transitaires) du Chili, de l’Inde, des notiÀés comme étant soumis j des MNT
Philippines, de la Thaïlande, de la Tunisie, de l’Ouganda, du Burkina
Faso, de Hong Kong (Chine), du Pérou et du Sri Lanka. /HV UpVXOWDWV GHV pWXGHV SRUWDQW VXU OHV 017 RQW FRQÀUPp
que celles-ci varient d’un secteur à l’autre. À titre d’exemple,
* Seuils de tolérance des résidus et contaminants ou restrictions
d’utilisation de certaines substances. OHV 017 QRWLÀpHV SDU OHV H[SRUWDWHXUV VRQW PRLQV

Tableau 10 : Part des MNT rapportées, par pays étudié

Mesures techniques sélectionnées (SPS et OTC)


Seuils de Inspection
Prescriptions tolérance des Impositions,
avant
relatives à résidus et taxes et Total
Prescriptions Prescriptions Prescriptions expédition
Pays étudié l’étiquetage, contaminants autres absolu de
relatives à la relatives aux relatives à la et autres
(exportateur) au marquage ou restrictions mesures cas de
traçabilité essais FHUWLÀFDWLRQ formalités
et au condi- d’utilisation paratarifaires MNT
% % % douanières
tionnement de certaines %
%
% substances
%
Burkina Faso 1.5 1.5 1.5 0.0 47.1 1.5  
Hong Kong (Chine) 4.0 7.5 4.0 0.0  10.6 7.0 
Chili  4.3 2.5 2.7 16.6 14.0 1.2 673
Inde 14.3  2.2 1.0 13.3 7.7 4.0 776
Pérou  0.0 5.2 3.7 15.7 0.7 3.7 134
Philippines  4.0 4.7 5.5 24.4 3.1 2.7 
Sri Lanka  0.4  0.0 27.3 0.4 4.1 
Thaïlande  14.0   15.3 2.3 0.2 
Tunisie  11.4  1.1 10.2 22.6 4.7 
Ouganda  5.4 11.6 0.2 3.2 23.1 7.4 

Note : Basé sur les rapports des entreprises exportatrices.

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nombreuses pour les produits agricoles. Cela semble appliquées à tous les autres groupes de produits, même
logique, étant donné que les produits agricoles englobent les agricoles, vraisemblablement parce que les fruits sont
denrées alimentaires et l’alimentation animale, et que leur périssables. La longueur des procédures liées aux MNT peut
contrôle est essentiel pour garantir la santé et le bien-être des être préjudiciable aux produits frais.
consommateurs ainsi que la protection de l’environnement.
Tous les gros marchés d’importation se sont dotés de Les exportateurs des Philippines, de la Thaïlande et de
systèmes de contrôle particuliers pour les produits destinés à l’Ouganda ont aussi indiqué que les fruits et fruits à coque
la consommation directe par des personnes et des animaux, FRPHVWLEOHVIDLVDLHQWSDUWLHGHVSURGXLWVOHVSOXVGLIÀFLOHVj
tel le Système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et H[SRUWHU XQ SHX SOXV GH  GH O·HQVHPEOH GHV UDSSRUWV
OHVDOLPHQWVSRXUDQLPDX[ 5$6)) GHO·8QLRQHXURSpHQQH32. présentés dans chacun de ces pays portaient sur les fruits et
fruits à coque comestibles). Parmi les autres produits source
Les produits les plus fréquemment soumis à des MNT se GHSUpRFFXSDWLRQSRXUOHVH[SRUWDWHXUVÀJXUHQWOHVPDFKLQHV
sont les fruits et de fruits à coque exportés. Au Burkina Faso électriques (7%) en Inde, le bois et les produits du bois
HW DX &KLOL  HW  GH WRXWHV OHV 017 QRWLÀpHV (11,5%) aux Philippines, les vêtements et les accessoires du
concernent ces produits (tableau 11). La part des MNT vêtement, non tricotés ou crochetés (13%) en Tunisie, et le
appliquées aux fruits et aux fruits à coque est FDIpOHWKpOHPDWpHWOHVpSLFHV  HQ2XJDQGD
disproportionnellement plus grande que celle des MNT

7DEOHDX*URXSHVGHSURGXLWVOHVSOXVDIIHFWpVSDUOHV017

Part du Part du Part du Nombre


1er groupe de produits le total de 2ème groupe de produits total de 3ème groupe de produits total de total de
Pays étudié
plus mentionné cas, le plus mentionné cas, le plus mentionné cas, cas de
% % % MNT
Burkina Faso Graisses et huiles 26.5 Graines oléagineuses et  Fruits et fruits à coque 14.7 
animales ou végétales et fruits oléagineux comestibles
produits de leur
dissociation; graisses
comestibles préparées;
cires animales ou
végétales
Hong Kong Machines électriques; 35.2 Matières plastiques et 10.1 Ouvrages divers 5.5 
(Chine) équipements et pièces ouvrages en ces
matières
Chili Fruits et fruits à coque 34.0 Boissons, spiritueux et 11.3 Poissons et crustacés 7.6 673
comestibles vinaigre
Inde Machines électriques; 7.0 Chaudières, machines,  Filaments synthétiques 4.0 776
équipements et pièces appareils et engins RXDUWLÀFLHOVODPHVHW
mécaniques formes similaires
Pérou Légumes et certaines 14.1 Vêtements et  Vêtements et 10.4 134
racines et tubercules accessoires du accessoires du
comestibles vêtement, tricotés ou vêtement, non tricotés
crochetés ou crochetés
Philippines Bois et articles en bois; 11.5 Meubles 11.4 Fruits et fruits à coque  
charbon de bois comestibles
Sri Lanka Café, thé, maté et épices 42.0 Vêtements et  Vêtements et 11.3 
accessoires du accessoires du
vêtement, non tricotés vêtement, tricotés ou
ou crochetés crochetés
Thaïlande Fruits et fruits à coque  Poissons et crustacés  Matériel et pièces de 5.3 
comestibles machines électriques
Tunisie Vêtements et 13.0 Vêtements et 7.7 Chaudières, machines, 6.0 
accessoires du accessoires du appareils et engins
vêtement, non tricotés vêtement, tricotés ou mécaniques
ou crochetés crochetés
Ouganda Café, thé, maté et épices  Fruits et fruits à coque  Matières plastiques et 4.2 
comestibles ouvrages en ces
matières

1RWH%DVpVXUOHVUDSSRUWVGHVHQWUHSULVHVH[SRUWDWULFHV/HVJURXSHVGHSURGXLWVVRQWGpÀQLVDXQLYHDXjGHX[FKLIIUHVGX6\VWqPH
harmonisé (SH-2).

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Pays partenaires appliquant des MNT l’Association latino-américaine d’intégration (ALADI). Pour
les exportateurs tunisiens, les deuxième et troisième
/HV pWXGHV SRUWDQW VXU OHV 017 RQW FRQÀUPp TXH OHV SD\V PDUFKpVOHVSOXVGLIÀFLOHVVRQWOD-DPDKLUL\DDUDEHOLE\HQQH
partenaires importateurs déterminent dans une grande GHWRXWHVOHV017QRWLÀpHV HWO·$OJpULH  ²HQ
mesure l’incidence des MNT. Les mesures appliquées par les dépit de leur appartenance commune à la Ligue des États
eWDWV8QLV pWDLHQW DX QRPEUH GHV SUREOqPHV OHV SOXV arabes.
fréquemment rencontrés aux Philippines et en Inde,
UHSUpVHQWDQWUHVSHFWLYHPHQWHWGHWRXVOHVFDV Ces résultats laissent à penser que les dispositions relatives
QRWLÀpV tableau 12). Pour les exportateurs interrogés au aux MNT des accords commerciaux existants sont
Burkina Faso, en Inde, en Thaïlande, en Tunisie et en LQVXIÀVDQWHVRXTX·HOOHVQHVRQWSDVSOHLQHPHQWPLVHVHQ
2XJDQGDO·8QLRQHXURSpHQQHHVWOHSDUWHQDLUHTXLDSSOLTXH œuvre. Ils peuvent aussi suggérer que les MNT sont
OHV017OHVSOXVORXUGHV3DUPLOHVSD\VGHO·8(OD)UDQFH GpWRXUQpHV GH OHXU REMHFWLI SUHPLHU HW XWLOLVpHV j GHV ÀQV
O·,WDOLHOD%HOJLTXHHWOH5R\DXPH8QLVRQWOHVPDUFKpVOHV protectionnistes, se substituant ainsi aux droits de douane.
SOXVGLIÀFLOHV/H-DSRQHWOH&DQDGDpWDLHQWDXVVLFRQVLGpUpV Lorsque les droits de douane sont peu élevés, les pays
comme appliquant des MNT lourdes. Dans le tableau 12 les importateurs sont peut-être davantage incités à introduire
pays développés importateurs sont les partenaires les plus des MNT. Cette hypothèse reste préliminaire et mérite une
souvent cités. analyse plus approfondie ainsi qu’un complément
d’informations.
De manière assez surprenante, parmi les marchés
G·LPSRUWDWLRQOHVSOXVGLIÀFLOHVÀJXUDLHQWFHX[G·XQFHUWDLQ (Q UqJOH JpQpUDOH OHV UpVXOWDWV FRQFHUQDQW OHV SD\V
nombre de pays en développement. Plus frappant encore, partenaires appliquant des MNT doivent inciter à la
la plupart de ces partenaires en développement se situent SUXGHQFHFDULOVSRXUUDLHQWSkWLUG·XQ©ELDLVG·HQGRJpQpLWpª
dans la même région et sont parties aux mêmes accords Les pays dont les échanges commerciaux sont plus
commerciaux que le pays répondant. importants concluent généralement davantage d’accords
commerciaux, et la probabilité qu’ils soient confrontés à un
Les résultats des études portant sur les MNT indiquent que nombre élevé de problèmes commerciaux tels ceux
le fait d’être partie au même accord commercial ne préserve consignés dans le cadre des études sur les MNT s’en trouve
pas les pays exportateurs des MNT. Le Burkina Faso est accrue. Dans le même temps, le nombre absolu de cas est
membre de la Communauté économique des États un bon indicateur du besoin d’assistance liée aux MNT,
G·$IULTXH GH O·RXHVW &('($2  GH PrPH TXH OD &{WH étant donné que faciliter les échanges commerciaux entre
G·,YRLUH PHQWLRQQpH GDQV  GH WRXV OHV UDSSRUWV OHV SD\V GRQW OHV ÁX[ G·pFKDQJH VRQW LPSRUWDQWV DXUD
FRPPHSD\VSDUWHQDLUHDSSOLTXDQWGHV017ORXUGHV8QH davantage d’effet sur les exportations des pays en
situation semblable a été rapportée en Ouganda qui est développement.
PHPEUH GH OD &RPPXQDXWp G·$IULTXH GH O·(VW &$(  DX[
côtés du Kenya (considéré comme le troisième partenaire le Les résultats de l’étude peuvent être présentés sous forme
plus problématique pour les exportateurs ougandais). Les GHQRPEUHGHFDVSDUPLOOLRQGH(8G·H[SRUWDWLRQVSRXU
H[SRUWDWHXUV FKLOLHQV RQW GpFODUp UHQFRQWUHU GHV GLIÀFXOWpV chaque partenaire commercial, ce qui permet de supprimer
avec le Brésil, bien que les deux pays soient membres de l’effet lié à la taille des marchés importateurs. Comme le

Tableau 12 : Partenaires appliquant des MNT les plus fréquemment cités


Part du total
Part du total Part des Part du total Part des Part des Nombre
Pays étudié 1er partenaire le plus 2ème partenaire le 3ème partenaire le des cas
des cas cités, exportations, des cas cités, exportations, exportations, absolu de
(exportateur) cités plus cité plus cité cités,
% % % % % MNT
%
Burkina Faso 8( 45.6  Côte d’Ivoire   Mali 7.4 1.2 

Hong Kong (Chine) 8( 33.2 12.5 Chine 22.1 52.2 eWDWV8QLV 17.6 11.6 

Chili eWDWV8QLV 14 14.5 Brésil 11.6 6.2 8( 10.5  673

Émirats arabes
Inde 8( 23.7 25.6 eWDWV8QLV 12.5 14.3 12.4  776
unis

Pérou 8(  23.4 eWDWV8QLV 17.2 24.3 Équateur 12.7 3.5 134

Philippines eWDWV8QLV   8(   Japon  15.6 

Sri Lanka 8(  37.3 eWDWV8QLV 13 23.5 Inde 6.7 4.7 

Thaïlande 8( 30.1 14.2 eWDWV8QLV  12.2 Japon 11.7  

8( 63.5 70.2 Jamahiriya arabe 15.6 5.5 Algérie  2.4 
Tunisie
libyenne

Ouganda 8( 27.3  Rwanda   Kenya   

Note : Basé sur les rapports des entreprises exportatrices.

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Tableau 13 : Partenaire appliquant des MNT le plus cité, pondéré des échanges
Nombre Nombre Part des Nombre Part des
Part des Nombre
Pays étudié 1er partenaire le de cas par 2ème partenaire de cas par exporta- 3ème partenaire le de cas par exporta-
exporta- absolu de
(exportateur) plus cité million de $ le plus cité million de $ tions, plus cité million de $ tions,
tions, % cas de MNT
d’exportations d’exportations % d’exportations %
Burkina Faso Canada  0.14 Mali 0.54 2.27 Côte d’Ivoire 0.51  

Hong Kong (Chine) 8( 0.0017 12.5 Australie 0.0011 1.4 eWDWV8QLV  11.6 

Chili Israël 0.16 0.1 Cuba  0.1 Argentine 0.1  673

Inde Nouvelle-Zélande 0.075 0.15 Maurice 0.035 0.2 Australie 0.026 1 776

Pérou Fédération de  0.24 Équateur 0.04 3.52 Venezuela 0.03 5.45 134
Russie (République
bolivarienne du)

Philippines Égypte 0.57 0.04 Arabie saoudite 0.54 0.1 Qatar 0.4 0.03 

Sri Lanka Mexique 0.2  Pakistan 0.2  Australie 0.1 1.2 

Thaïlande Bahreïn 0.07  Canada 0.03  Nouvelle-Zélande 0.03 0.5 

Tunisie Mali 0.7 0.05 Algérie   Chine 0.16 0.32 

Ouganda Norvège 5.47 0.52 Danemark 4.1 0.1 Égypte  0.2 

Note : Basé sur les rapports des entreprises exportatrices. Le premier pays partenaire le plus cité est choisi parmi les marchés d’importation
pour lesquels plus de 10 cas ont été rapportés (plus de 5 cas pour le Burkina Faso).

montre le tableau 13OHVeWDWV8QLVHWO·8(QHVRQWSDVOHV contaminants, ou l’utilisation restreinte de certaines


SDUWHQDLUHVOHVSOXVGLIÀFLOHVVLO·RQSRQGqUHOHV017GHOD VXEVWDQFHVHVWSOXVpOHYpHGDQVOHVSD\VGHO·2&'(TXH
valeur des exportations bilatérales. Qui plus est, parmi les dans les pays en développement. Par conséquent, les
SDUWHQDLUHVOHVSOXVGLIÀFLOHVÀJXUHQWXQFHUWDLQQRPEUHGH exportateurs des pays en développement devraient
pays en développement. Au Chili, les exportateurs ont cité vraisemblablement être plus affectés par les mesures non
 FDV GH 017 SDU PLOOLRQ GH (8 G·H[SRUWDWLRQV j techniques, telles que les inspections avant expédition et
destination de l’Argentine; aux Philippines, le partenaire le autres formalités douanières (qui représentent 10,2% de
SOXV GLIÀFLOH DX UHJDUG GH OD YDOHXU GHV H[SRUWDWLRQV HVW toutes les mesures appliquées par les pays en
O·eJ\SWH  FDV SDU PLOOLRQ GH (8 G·H[SRUWDWLRQV GpYHORSSHPHQWHWGHWRXWHVOHVPHVXUHVDSSOLTXpHV
bilatérales); en Thaïlande c’est le Bahreïn (0,1); et en Tunisie, par les pays développés), ainsi que les impositions, taxes et
l’Algérie (0,2). Il est intéressant de noter la part tout à fait autres mesures paratarifaires.
marginale des exportations des pays étudiés à destination
GHVPDUFKpVOHVSOXVGLIÀFLOHVFHOOHFLDOODQWGH SDUW Les études indiquent donc que les exportations à
des exportations des Philippines destinées à l’Égypte) à destination des pays en développement étaient plus
12,5% (part des exportations de Hong Kong (Chine) affectées par les inspections, formalités et impositions,
GHVWLQpHVjO·8QLRQHXURSpHQQH FHTXLSHUPHWG·LPDJLQHU DORUVTXHOHVH[SRUWDWLRQVYHUVO·2&'(IDLVDLHQWO·REMHWGH
l’impact potentiellement élevé de la levée des obstacles au mesures techniques axées sur les caractéristiques du
commerce. On constate au tableau 13 que les pays en produit et le procédé de production.
développement importateurs sont beaucoup moins
présents. Le tableau montre l’importance de la pondération
des échanges, le pays partenaire appliquant des MNT le Obstacles internes au commerce
plus cité n’étant alors plus un pays développé comme dans
le cas du Pérou, des Philippines, du Sri Lanka, de la Bien que la majorité des mesures soient appliquées par les
Thaïlande et de la Tunisie. pays de destination des exportations, des problèmes
surgissent aussi dans les pays d’origine. L’analyse des cas
Les études indiquent que tant l’incidence des MNT que leur rapportés donne à penser que nombre des problèmes
W\SH GpSHQGHQW GX SD\V TXL OHV DSSOLTXH 8QH YXH auxquels sont confrontées les entreprises étudiées sont
d’ensemble de la situation est donnée dans la ÀJXUH qui GXHV j O·LQVXIÀVDQFH GHV SURFpGXUHV GRXDQLqUHV HW
contient les parts de plusieurs groupes de MNT parmi les administratives ainsi qu’au manque d’installations
plus cités. Les pays qui appliquent des MNT sont répartis nécessaires à l’exportation dans leurs pays d’origine.
HQ GHX[ JURXSHV  SD\V GH O·2&'( &KLOL 0H[LTXH
République de Corée et Turquie exceptés) et pays en Les rapports des exportateurs de meubles des Philippines
développement (tous les autres pays). La part des mesures FRQÀUPHQW FHW pWDW GH IDLW /HV PHXEOHV UHSUpVHQWHQW XQ
WHFKQLTXHVQRWLÀpHVWHOOHVTXHOHVSUHVFULSWLRQVHQPDWLqUH poste d’exportation important pour les Philippines, et près
d’étiquetage, de marquage et de conditionnement, les de 60% de toutes les exportations de meubles étaient
prescriptions en matière de traçabilité, les prescriptions en GHVWLQpV DX[ eWDWV8QLV HQ  DQQpH SHQGDQW ODTXHOOH
matière d’essai, et les seuils de tolérance de résidus et de O·pWXGH D pWp UpDOLVpH DX[ 3KLOLSSLQHV  8Q JUDQG QRPEUH

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Figure 17 : Types de mesures rapportées, par pays de l’OCDE et en développement


appliquant des MNT

OECDdecountries
Pays l’OCDE Developing
Pays en développement
countries

PrescriptionsLabelling,
relatives àmarking
l’étiquetage,
and
au marquage et au conditionnement
packaging requirements

Traceability
Prescriptions relatives requirements
à la traçabilité

PrescriptionsTesting requirement
relatives aux essais

Seuils de tolérance des résidus et


Tolerance limits for residues
contaminants ou restrictions d’utilisation
and contaminants, or restricted…
de certaines substances

Prescriptions relatives à la certification

Inspection avant expédition et autres


formalités douanières

Impositions, taxes et autres


mesures paratarifaires

0 5 10 15 20

Note : Basé sur les rapports des entreprises exportatrices du Burkina Faso, du Chili, d’Inde, des Philippines,
de Thaïlande, de Tunisie et d’Ouganda. Les pourcentages représentent les parts des groupes de MNT par
rapport au nombre total de MNT tous pays confondus.

des rapports présentés dans le cadre de l’étude des entreprises de respecter les MNT varie
concernaient ce secteur d’activité (11,4%). Dans le même considérablement selon les marchés d’exportation. Les
temps, les exportateurs de meubles thaï n’ont pour ainsi résultats les plus frappants concernent le Burkina Faso où
GLUH IDLW pWDW G·DXFXQH GLIÀFXOWp GDQV OH FDGUH GH OHXUV OHV GLIÀFXOWpV LQWHUQHV VRQW FRQVLGpUpHV FRPPH OHV SOXV
pFKDQJHV DYHF OHV eWDWV8QLV ELHQ TX·j O·LQVWDU GHV gros obstacles aux échanges par les exportateurs, et ce
Philippines, la Thaïlande ait exporté une grande partie de dans la quasi totalité des secteurs étudiés.
VHVPHXEOHVYHUVOHVeWDWV8QLVHQ (8PLOOLRQV
VXU(8PLOOLRQV 
Pays sans littoral
8QH DQDO\VH SOXV SRXVVpH GHV UDSSRUWV FRQVDFUpV DX[
exportations de meubles indique que dans 50% des cas il On s’attendait à priori à ce que les exportateurs de pays en
V·DJLWGHFHUWLÀFDWVH[LJpVSDUOHVeWDWV8QLVPDLVGpOLYUpV développement sans littoral (PDSL) soient plus touchés par
par des organismes philippins. Dans ce cas précis, c’est le les MNT, la plupart de leurs exportations devant franchir
PDQTXH G·HIÀFDFLWp GHV RUJDQLVPHV SKLOLSSLQV HQ deux frontières – celle du pays de transit et celle du pays de
particulier de l’administration douanière, qui est à l’origine GHVWLQDWLRQ ÀQDOH /HV pWXGHV HQ FRXUV SRXU  OH
de ces problèmes de mise en conformité. Les exportateurs FRQÀUPHQW$X%XUNLQD)DVRHWDX3DUDJXD\HW
SKLOLSSLQVRQWpJDOHPHQWPHQWLRQQpXQQRPEUHVLJQLÀFDWLI de tous les exportateurs interrogés ont fait une expérience
de cas d’irrégularités de paiement. Ces observations vont négative des MNT (voir tableau 8). Cette proportion est bien
GDQVOHVHQVGHVFRQFOXVLRQVGX(QDEOLQJ7UDGH,QGH[ plus élevée que dans d’autres pays en développement
:RUOG (FRQRPLF )RUXP  FRQVDFUp DX[ 3KLOLSSLQHV TXL EpQpÀFLDQWG·XQDFFqVGLUHFWDXWUDQVSRUWPDULWLPH
FRQVLGqUH TXH O·HIÀFDFLWp GH O·DGPLQLVWUDWLRQ GRXDQLqUH
O·HIÀFDFLWpGHVSURFpGXUHVjO·LPSRUWDWLRQjO·H[SRUWDWLRQHW Ne pas disposer de littoral ne constitue cependant pas
la transparence de l’administration à la frontière sont automatiquement un inconvénient à l’exportation. Les pays
relativement faibles. sans littoral ayant une frontière avec des pays développés
GRQW O·HQYLURQQHPHQW G·DIIDLUHV HVW HIÀFDFH VRQW HQFRUH
Dans tous les pays étudiés, des cas semblables ont été plus ouverts au commerce que leurs voisins non enclavés.
rapportés. Nombre de MNT ne défavorisent pas les À titre d’exemple, certains pays développés sans littoral
marchandises en fonction de leur origine, mais la capacité UpXVVLVVHQWjO·H[SRUWDWLRQELHQVRXYHQWJUkFHjOHXUSHWLWH

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taille et à la proximité de marchés importants. Le ratio compétitivité des entreprises à l’exportation, et se traduit
H[SRUWDWLRQV3,%GHVSD\VVDQVOLWWRUDOGHO·2&'(VHVLWXHj par une amélioration des résultats à l’exportation.
DORUVTXHSRXUOHVSD\VGHO·2&'(QRQHQFODYpVLOHVW Ces efforts doivent s’accompagner de négociations
de 0,22. multilatérales, régionales et bilatérales visant à améliorer la
transparence et la prévisibilité des MNT et à supprimer les
Inversement, la plupart des pays en développement sans obstacles d’ordre procédural et autres obstacles au
littoral sont entourés par d’autres pays en développement commerce.
ou pays moins avancés dont l’environnement d’affaires est
LQHIÀFDFH HW OHV SURFpGXUHV j OD IURQWLqUH GLIÀFLOHV ­ WLWUH
d’exemple, l’Ouganda se situe à la 145ème SODFH VXU 
pays en termes d’échanges commerciaux transfrontières33,
PRÉFÉRENCES ACCORDÉES
et ses cinq voisins se classent plus ou moins au même AUX PAYS LES MOINS AVANCÉS
niveau, voire moins bien. Pendant l’étude sur les MNT
menée en Ouganda, nombre d’exportateurs ont fait état de Les grandes économies développées et plusieurs marchés
GLIÀFXOWpV UHQFRQWUpHV ORUV GX SDVVDJH SDU OH .HQ\D émergents accordent un éventail de préférences
jusqu’au port de Mombasa. La plupart des problèmes commerciales non réciproques à de nombreux pays en
évoqués concernaient la piètre qualité des infrastructures développement. Les traitements tarifaires préférentiels sont
ferroviaires et routières, les contrôles fréquents conjugués un des mécanismes qui permettent de doper les résultats à
DX[ SDLHPHQWV LQIRUPHOV DLQVL TXH O·LQVXIÀVDQFH GHV l’exportation des pays en développement. Depuis le
installations nécessaires à l’exportation (installations de lancement du SGP pendant les années 70, les pays qui
VWRFNDJH UpIULJpUp SDU H[HPSOH  &HV GLIÀFXOWpV accordent des préférences ont continué d’élargir la gamme
compliquent considérablement l’exportation et le respect des produits couverts et d’abaisser encore les tarifs
des MNT en plus d’en accroître le coût pour les exportateurs GRXDQLHUVDSSOLFDEOHVDX[SURGXLWVSRXYDQWEpQpÀFLHUGHFH
ougandais. WUDLWHPHQW(QIDLWVHXOVTXHOTXHVSD\VWLUHQWUpHOOHPHQWSDUWL
des programmes de préférences accordés aux PMA. La
$ÀQ G·DPpOLRUHU OD WUDQVSDUHQFH GHV 017 HW GRQF OHV présente section analyse les répercussions des programmes
conditions d’accès au marché, l’ITC a entrepris de réaliser de préférences accordés aux PMA par l’Australie, le Canada,
une étude auprès des entreprises de pays en O·8(HWOHVeWDWV8QLV34.
développement du monde entier. L’étude ne porte pas sur
la légitimité des MNT mais plutôt sur la perception qu’a
l’entreprise de l’impact des MNT sur ses résultats à
l’exportation. PORTÉE DES PRÉFÉRENCES

Les résultats des études menées dans les dix premiers Les régimes préférentiels varient d’un pays accordant les
pays ont mis au jour les variations qui existent en termes préférences à l’autre, tant en termes de pays visés, de
d’incidence et de type de MNT lourdes rencontrées par les produits visés que de prescriptions en matière de
exportateurs. Les petites entreprises et les entreprises de conformité, telles les règles d’origine (RO).
pays sans littoral sont davantage touchées par des
problèmes liés aux MNT. Les types d’obstacles prévalent 1RPEUH GH SD\V GH O·2&'( DFFRUGHQW j GHV SD\V HQ
sont fonction des produits et du marché de destination. Tant développement choisis un traitement tarifaire préférentiel au
les pays développés que les pays en développement qui titre du SGP. Outre les programmes liés aux SGP, les pays
importent sont confrontés à d’importants obstacles, alors qui accordent des préférences offrent des programmes de
qu’ils sont souvent parties aux mêmes accords préférences non réciproques supplémentaires motivés par
commerciaux. des considérations géographiques ou économiques, tels
des programmes destinés à des régions particulières
Bien que les MNT soient fonction du pays qui les appliquent, FRPPHOHV&DUDwEHVRXOHVSD\VG·$IULTXH/HVeWDWV8QLV
les raisons pour lesquelles l’entreprise exportatrice ont offert plusieurs programmes de préférences non
considère que la mesure appliquée est lourde ne sont pas réciproques à des pays en développement, y compris
nécessairement associées au pays qui applique la mesure. l’Initiative du Bassin des Caraïbes (CBI), la Loi sur les
Ces obstacles peuvent être liés au pays d’origine de préférences commerciales en faveur des pays andins
O·H[SRUWDWHXU ² HQ FDV SDU H[HPSOH G·LQVXIÀVDQFH GHV (ATPA), et la Loi sur la croissance et les possibilités
LQIUDVWUXFWXUHV OLpHV j O·H[SRUWDWLRQ HW G·LQHIÀFDFLWp GHV économiques en Afrique (AGOA).
procédures.
S’agissant des pays visés, chaque pays qui accorde des
Les deux conclusions les plus importantes de l’étude sur les SUpIpUHQFHV D VD SURSUH GpÀQLWLRQ GHV SD\V HQ
MNT sont donc : premièrement, l’accès au marché GpYHORSSHPHQW FH TXL VLJQLÀH TXH OH QRPEUH GH SD\V
commence chez soi. Il reste beaucoup à faire en termes de EpQpÀFLDLUHV SRWHQWLHOV YDULH ­ WLWUH G·H[HPSOH OHV eWDWV
réforme et d’amélioration des institutions et politiques 8QLVRQWGpVLJQp30$EpQpÀFLDLUHVGX6*3HQH[FOXDQW
internes. Deuxièmement, un environnement d’affaires VL[ 30$ FRQVLGpUpV FRPPH WHOV SDU OHV 1DWLRQV 8QLHV j
propice au commerce est indispensable pour améliorer la savoir l’Érythrée, la République démocratique populaire lao,

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(1&$'5e &/$66,),&$7,21'(60(685(61217$5,)$,5(6$33/,&$%/(6$8
&200(5&('(60$5&+$1',6(6
8QH QRXYHOOH WD[RQRPLH LQWHUQDWLRQDOH SRXU OHV 017 D pWp /DFODVVLÀFDWLRQGHV017GLYLVHOHVPHVXUHVHQFKDSLWUHV
élaborée par un groupe d’experts techniques issus de huit (représentés par des lettres de l’alphabet), composé pour
RUJDQLVDWLRQVLQWHUQDWLRQDOHV)$2)0,,7&2&'(&18&(' chacun de « sous-branches » (1 chiffre), « brindilles » (2
218', %DQTXH PRQGLDOH HW 20& &HWWH FODVVLÀFDWLRQ HVW FKLIIUHV HW©IHXLOOHVª FKLIIUHV &HWWHFODVVLÀFDWLRQUHSRVHVXU
XWLOLVpH SRXU UHFXHLOOLU FODVVLÀHU DQDO\VHU HW GLIIXVHU GHV O·DFWXHOOH PDLVREVROqWH FODVVLÀFDWLRQGHV017OH6\VWqPHGH
LQIRUPDWLRQVVXUOHV017REWHQXHVDXSUqVGHVRXUFHVRIÀFLHOOHV FRGDJHGHOD&18&('UHODWLIDX[PHVXUHVGHUpJOHPHQWDWLRQ
comme par exemple la réglementation gouvernementale, ainsi FRPPHUFLDOH 7&0&6 ,ODpWpPRGLÀpHWpWRIIpSDUO·DMRXWGH
que pour les données basées sur les perceptions, comme les GLIIpUHQWHVFDWpJRULHVGHPHVXUHVDÀQGHUHÁpWHUOHVFRQGLWLRQV
études. FRPPHUFLDOHVGXPRPHQW/DFODVVLÀFDWLRQDFWXHOOHGHV017
ÀJXUH DpWpVRXPLVHSRXUDGRSWLRQHQQRYHPEUH

)LJXUH6WUXFWXUHGHODFODVVLÀFDWLRQGHV017
Chapitre
A Mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS)
Mesures B Obstacles techniques au commerce (OTC)
techniques

C Inspection avant expédition et autres formalités


Mesures à l’importation

D Mesures de contrôle des prix


E Licences, contingents, interdictions & autres mesures de contrôle des quantités
F Impositions, taxes et autres mesures paratarifaires
Mesures G Mesures liées au financement
non
techniques H Mesures anticoncurrentielles
I Mesures concernant les investissements et liées au commerce
J Restrictions relatives à la distribution
K Restrictions relatives aux services après-vente
L Subventions (à l’exclusion des subventions à l’exportation)
M Restrictions relatives aux marchés publics
N Propriété intellectuelle
O Règles d’origine

Mesures
à l’expor- P Mesures liées à l’exportation (y compris les subventions à l’exportation)
tation

Le Chapitre A porte sur les mesures sanitaires et phytosanitaires, Le Chapitre B, sur les mesures techniques contient les
renvoie aux lois, décrets, règlements, prescriptions, normes et PHVXUHV TXL UHQYRLHQW DX[ VSpFLÀFDWLRQV WHFKQLTXHV GHV
procédures destinés à protéger la vie ou la santé humaine, produits ou aux procédés de production ainsi qu’aux dispositifs
animale ou végétale contre certains risques tels que d’évaluation de la conformité y relatifs. Il est aussi connu sous
l’établissement ou la propagation des parasites, des maladies, le nom de Chapitre OTC (obstacles techniques au commerce).
des organismes pathogènes; les risques liés aux additifs, Les mesures prenant la forme d’OTC sont essentiellement
aux contaminants, aux toxines, aux organismes pathogènes appliquées aux marchandises industrielles mais peuvent aussi
dans l’alimentation, les boissons et l’alimentation animale. Le YLVHUGHVSURGXLWVDJULFROHV8QH017DSSOLTXpHjGHVSURGXLWV
chapitre est aussi connu en tant que Chapitre SPS. agricoles est considérée comme une mesure technique si

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l’objectif de la mesure n’est pas lié à la sécurité sanitaire des Le Chapitre L porte sur les subventions et englobe les mesures
aliments. (Si l’objectif est la sécurité sanitaire des aliments, liées au soutien interne fournies par un gouvernement ou un
alors la mesure est considérée comme une mesure SPS.) organisme gouvernemental aux producteurs, en tant que
branche de production ou qu’entreprise donnée, sous la
Le Chapitre C porte sur l’inspection avant expédition et autres forme de transferts directs ou potentiels de fonds (dons, prêts,
formalités (douanières), et renvoie aux contrôles, à l’envoi, à la participations au capital, par exemple), les paiements à des
VXUYHLOODQFHHWjODYpULÀFDWLRQGHVH[SpGLWLRQVGHPDUFKDQGLVHV PpFDQLVPHV GH ÀQDQFHPHQW HW GH VRXWLHQ DX UHYHQX RX DX[
avant leur entrée ou à leur entrée dans le pays de destination. prix.
À titre d’exemple peuvent être citées les mesures d’inspection
et de quarantaine. Le Chapitre M porte sur les restrictions aux marchés publics et
renvoie aux mesures de contrôle des achats de marchandises
Le Chapitre D porte sur les mesures de contrôle des prix et par les organismes gouvernementaux, généralement en
englobe les mesures de contrôle des prix des marchandises préférant les fournisseurs nationaux.
importées destinées à : soutenir le prix intérieur de certains
produits lorsque le prix à l’importation est inférieur; établir le Le Chapitre N porte sur la propriété intellectuelle et renvoie
SUL[ LQWpULHXU GH FHUWDLQV SURGXLWV HQ FDV GH ÁXFWXDWLRQ GHV aux mesures liées aux droits de propriété intellectuelle dans
prix sur les marchés intérieurs, ou d’instabilité des prix sur un le commerce. La législation relative à la propriété intellectuelle
marché étranger; et à compenser les dommages causés par couvre les brevets, les marques de fabrique et de commerce,
des pratiques commerciales « déloyales ». OHVGHVVLQVLQGXVWULHOVOHVVFKpPDVGHFRQÀJXUDWLRQGHFLUFXLWV
intégrés, le droit d’auteur, les indications géographiques et les
/H &KDSLWUH ( SRUWH VXU OHV OLFHQFHV FRQWLQJHQWV LQWHUGLFWLRQV secrets d’affaires.
et autres mesures de contrôle quantitatives, et englobe d’une
part les mesures visant à limiter les quantités négociées (telles Le Chapitre O porte sur les règles d’origine et couvre les lois,
les contingents) et, d’autres part, les licences et interdictions réglementations et déterminations administratives d’application
d’importer non liées à des considérations SPS (les licences et générale appliqués par le gouvernement du pays importateur
interdictions liées aux mesures SPS sont classées au Chapitre A). DÀQGHGpWHUPLQHUOHSD\VG·RULJLQHGHODPDUFKDQGLVH

Le Chapitre F porte sur les impositions, taxes et autres Le Chapitre P porte sur les mesures liées à l’exportation et
mesures paratarifaires, autres que les mesures tarifaires, qui englobe toutes les mesures appliquées par les pays sur
entraînent une augmentation du coût des importations à raison OHXUV H[SRUWDWLRQV (OOHV LQFOXHQW OHV WD[HV j O·H[SRUWDWLRQ OHV
G·XQ SRXUFHQWDJH À[H RX G·XQ PRQWDQW À[H HOOHV VRQW DXVVL contingents à l’exportation ou les interdictions d’exporter,
connues sous le nom de mesures paratarifaires. entre autres. Ce chapitre doit être utilisé lorsque la mesure est
appliquée par le pays exportateur, en d’autres termes lorsque
/H&KDSLWUH*SRUWHVXUOHVPHVXUHVGHÀQDQFHPHQWGHVWLQpHV certains documents doivent être délivrés par les douanes du
à réglementer l’accès aux, et le coût des, devises étrangères pays d’origine qui ne sont pas exigés par le pays importateur.
SRXUO·LPSRUWDWLRQHWjGpÀQLUOHVPRGDOLWpVGHSDLHPHQW (Tous les autres chapitres [A à O] renvoient aux mesures
appliquées par les pays sur leurs importations.)
Le Chapitre H porte sur les mesures anticoncurrentielles et
renvoie aux mesures destinées à accorder des préférences
ou privilèges exclusifs ou spéciaux à un ou plusieurs groupes
restreints d’opérateurs économiques.

Le Chapitre I porte sur les mesures concernant les


investissements et liées au commerce et englobe les mesures
qui limitent les investissements en imposant un contenu local,
ou exigent que l’investissement soit axé sur l’exportation pour
équilibrer les importations.

Le Chapitre J porte sur les restrictions relatives à la distribution


et renvoie aux mesures restrictives liées à la distribution
intérieure de produits importés.

Le Chapitre K porte sur les restrictions relatives aux services


après-vente et renvoie aux mesures limitant la fourniture dans le
pays importateur de services après-vente par les producteurs
de marchandises exportées.

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Tableau 14 : Programmes de préférences accordés par des pays de l’OCDE à des PMA

Tarifs moyens non pondérés †


Nombre de PMA Programmes destinés aux PMA
PMA (%) Non-PMA (%)
NPF 
Australie (50) SGP*** 0.00 (45) 
Forum Island Country (FIC) (y compris préférences SGP) 0.00 (5) 
Taux NPF 6.77 (1)
SGPx x x   5.42
&DQDGD 
Traitement tarifaire accordé aux pays du Commonwealth situés dans les
… 
Caraïbes (y compris préférences SGP)
Taux NPF 
SGP ‡
  5.63
8( 
SGP+ 3.21
Accords de partenariat économique (y compris préférences SGP)   0.16
Taux NPF  
-DSRQ 
SGP†   
Taux NPF 4.43 (5)
SGP   3.14 (1)†
eWDWV8QLV  AGOA (y compris préférences SGP) 2.03 (11) 2.04
AGOA vêtements (y compris préférences SGP)   1.50 (1)†
CBI (y compris préférences SGP) 1.42 (1) 1.42

6RXUFH%DVHGHGRQQpHV0$F0DSGHO·,7&FDOFXOVGHO·,7&/HVOLVWHVWDULIDLUHVRQWpWpXWLOLVpHVSRXUO·$XVWUDOLHHWOD8(DORUVTXHOHV
OLVWHVWDULIDLUHVRQWpWpXWLOLVpHVSRXUOH&DQDGDHWOHVeWDWV8QLV

Note :
 /HQRPEUHGHSD\VSRXYDQWSUpWHQGUHEpQpÀFLHUGHVSURJUDPPHVGHVWLQpVDX[30$HVWEDVpVXUODFODVVLÀFDWLRQGHFKDTXHSD\V
qui accorde des préférences.
† /
 HVWDULIVPR\HQVLQFOXHQWOHVWDULIVKRUVFRQWLQJHQWGHVSURGXLWVYLVpVSDUGHVFRQWLQJHQWVWDULIDLUHVPrPHORUVTXHOHVFRQWLQJHQWVQHVRQW
SDVHQWLqUHPHQWXWLOLVpV6·DJLVVDQWGHVWDULIVQRQDGYDORUHPOHVpTXLYDOHQWVDGYDORUHP ($9 HVWLPDWLIVRQWpWpSULVHQFRPSWHGDQVOHV
WDULIVPR\HQV3RXUFHUWDLQHVOLJQHVWDULIDLUHV PRLQVGHGHWRXWHVOHVOLJQHV OHV($9Q·RQWWRXWHIRLVSDVpWpHVWLPpV'DQVFHFDVOj
OHVFDOFXOVRQWpWpHIIHFWXpVGHODPDQLqUHVXLYDQWH VLOHVGURLWVVRQWPL[WHVFRPPHSDUH[HPSOH©FRPSRVDQWHDJULFROH0$;
GURLWVXSSOpPHQWDLUHVXUOHVXFUHªXQGURLWDGYDORUHPSDUWLHOGHDpWpXWLOLVpRX OLJQHWDULIDLUHH[FOXHGXFDOFXO
*** Le programme SGP de l’Australie destiné aux pays en développement renvoie à la Partie 3 de la Liste 1.
xxx Le programme SGP du Canada est connu sous le nom de Tarif de préférence général.
‚ /H6pQpJDOHWO·eU\WKUpHVRQWFRQVLGpUpVFRPPHGHVEpQpÀFLDLUHVUpJXOLHUVGX6*3HWQRQFRPPHGHV30$EpQpÀFLDLUHVGX6*3


'DQVOHFDVGHO·8(OHV30$DXEpQpÀFHGXSURJUDPPH76$ODOLEpUDOLVDWLRQDXWLWUHGHO·LQLWLDWLYH76$DpWpLPPpGLDWHVDXISRXUWURLV
produits (bananes fraîches, riz et sucre), pour lesquels les droits ont été régulièrement abaissés jusqu’à zéro (en 2006 pour les bananes et
HQSRXUOHUL]HWOHVXFUH 

les Maldives, le Myanmar, le Sénégal, et le Soudan35. De préférences. Les droits moyens appliqués – calculés en
plus, certaines conditions d’éligibilité, telles les normes du SDUWDQW GX SULQFLSH TXH OH SD\V EpQpÀFLDLUH XWLOLVH OHV
travail ou la gouvernance, doivent être réunies pour programmes préférentiels disponibles pour tous les
EpQpÀFLHU GH FHUWDLQV SURJUDPPHV /·DQDO\VH FRQWHQXH produits – varient selon le programme. Les chiffres donnés
GDQV OH SUpVHQW UDSSRUW FRXYUH  SD\V  30$ SOXV OH ne sont que des moyennes non pondérées des droits
&DS9HUW  TX·LOV SXLVVHQW RX QRQ SUpWHQGUH EpQpÀFLHU GH DSSOLTXpVHQ­WLWUHG·H[HPSOHOHGURLWPR\HQ
FHVSURJUDPPHV(QWHUPHVGHSURGXLWVYLVpVOHVSD\VTXL sur l’ensemble des marchandises en provenance de pays
accordent des préférences offrent un accès en franchise de QHEpQpÀFLDQWSDVGHSUpIpUHQFHVDX&DQDGD HQG·DXWUHV
droits et sans contingents pour la quasi totalité des produits, WHUPHVOHVSD\V13) V·pOqYHj/HVEpQpÀFLDLUHV30$
à quelques exceptions près36. GX 6*3 HW OHV EpQpÀFLDLUHV QRQ 30$ GX 6*3 VH YRLHQW
appliquer des droits de 2,7% et 5,7% respectivement, en
Le tableau 14 contient un simple aperçu des programmes supposant qu’ils utilisent les taux de droits préférentiels
de préférences disponibles destinés aux PMA pouvant y disponibles. L’impact du SGP sur les PMA est plus marqué
prétendre et gérés par certains pays accordant des HQFHVHQVTX·LOVLJQLÀHXQHUpGXFWLRQGHGXWDULIPR\HQ

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$&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17 53

(de 6,7% à 2,7%). Cependant, étant donné que le Canada /D WURLVLqPH OLJQH F ([SRUWDWLRQV SRXU OHVTXHOOHV GHV
accorde un traitement tarifaire préférentiel à certains pays préférences sont demandées) montre que les exportations
GHV&DUDwEHVFHVSD\VEpQpÀFLDLUHVVHYRLHQWpJDOHPHQW GHV30$jGHVWLQDWLRQGHVeWDWV8QLVDXWLWUHGHSURJUDPPHV
appliquer des droits de 2,7%; en d’autres termes, les PMA GH SUpIpUHQFHV V·pOHYDLHQW j (8 PLOOLDUGV ELHQ SOXV
ne sont pas plus avantagés que le groupe des Caraïbes qu’avec les autres parties. Toutefois, si l’on exclue le pétrole,
non PMA. le total des exportations des PMA à destination des États-
8QLV SRXYDQW SUpWHQGUH j XQ WUDLWHPHQW SUpIpUHQWLHO DWWHLQW
Comme pour les pays et produits visés, les RO varient d’un VHXOHPHQW(8PLOOLDUGV/H&DQDGDHWO·8(LPSRVHQW
programme à l’autre. Les RO sont utilisées pour s’assurer un traitement NPF en franchise de droits sur le pétrole brut,
que les préférences sont uniquement accordées aux DORUVTXHOHVeWDWV8QLVLPSRVHQWGHVGURLWVQRQDGYDORUHP
exportateurs des pays qui remplissent les conditions sur le pétrole brut. Ainsi, si l’on exclue les exportations de
requises et elles constituent un élément clé pour déterminer SpWUROH EUXW RQ FRQVWDWH TXH O·8( DEVRUEH O·HVVHQWLHO GHV
dans quelle mesure les pays peuvent tirer parti des H[SRUWDWLRQV GHV 30$ DX EpQpÀFH GH WDX[ GH GURLWV
préférences qui leur sont offertes37. Pour certains produits, préférentiels.
HQSDUWLFXOLHUOHVLQWUDQWVGHVWLQpVjODSURGXFWLRQÀQDOHOHV
RO sont complexes, pouvant impliquer, par exemple, un /D TXDWULqPH OLJQH G ([SRUWDWLRQV FRQFHUQpHV PDLV
changement de position tarifaire, une méthode de calcul de préférence non demandées) montre les domaines dans
la valeur ajoutée dans le pays en développement, ou des OHVTXHOV OHV 30$ Q·RQW SDV GHPDQGp j EpQpÀFLHU GH
procédés de fabrication particuliers. préférences, bien que leurs produits pouvaient y prétendre.
/HVH[SRUWDWLRQVGHV30$SRXYDQWSUpWHQGUHEpQpÀFLHUGH
préférences mais pour lesquelles aucune n’a été demandée
pWDLHQW SOXV LPSRUWDQWHV VXU OH PDUFKp GH O·8( TXHOTXH
IMPORTANCE DES PRÉFÉRENCES (8 PLOOLDUGV DX WRWDO VRLW  GH WRXWHV OHV
ACCORDÉES AUX PMA DANS DES PAYS importations). Les produits pour lesquels aucune
CHOISIS préférence n’a été demandée étaient principalement des
textiles et des vêtements.
'HWRXVOHVSD\VTXLDFFRUGHQWGHVSUpIpUHQFHVO·8(HWOHV
eWDWV8QLV VRQW OHV PDUFKpV OHV SOXV LPSRUWDQWV SRXU OHV La plupart des exportations en provenance de PMA
H[SRUWDWLRQV GHV 30$ (Q  SOXV GH OD PRLWLp GHV EpQpÀFLHQWVRLWG·XQDFFqV13)HQIUDQFKLVHGHGURLWVVRLW
H[SRUWDWLRQVGHV30$pWDLHQWGHVWLQpHVDX[SD\VGHO·2&'( GHGURLWVSUpIpUHQWLHOVVXUOHVPDUFKpVGX&DQDGDHWGHO·8(
couverts dans la présente étude, et ce en dépit de PDLVSDVVXUOHPDUFKpGHVeWDWV8QLVFRPPHO·LQGLTXHOD
l’importance croissante des marchés émergents tels que la FLQTXLqPHOLJQH H (QHIIHWWRXVOHV30$QHEpQpÀFLHQWSDV
Chine. La Chine était le plus grand marché unique pour les des mêmes préférences dans les pays qui en accordent.
H[SRUWDWLRQVGHV30$HQDYHFFRQWUHSRXU 6·DJLVVDQW GX PDUFKp GHV eWDWV8QLV SUqV GH (8
O·8( ÀJXUH (QO·8(DLPSRUWpGHVSURGXLWV PLOOLDUGV GH SURGXLWV QH SRXYDLHQW EpQpÀFLHU G·DXFXQH
en provenance de PMA, juste devant la Chine avec 23,2%. préférence, soit 61% du total des exportations des PMA
&HSHQGDQW O·8( pWDLW OH SOXV JURV PDUFKp G·LPSRUWDWLRQ autres que de pétrole. Le nombre de lignes tarifaires
pour les exportations autres que de pétrole en provenance libéralisées est plus élevé en ce qui concerne les pays
de PMA (33% du total). La part des importations de la Chine G·$IULTXH DX EpQpÀFH GH O·$*2$ HQ SDUWLFXOLHU SRXU OHV
de produits autres que le pétrole en provenance de PMA a YrWHPHQWVHQFRPSDUDLVRQGHV30$G·$VLHTXLEpQpÀFLHQW
régulièrement augmenté au cours de la décennie écoulée, du SGP tels le Bangladesh, le Cambodge et le Népal. Les
DWWHLJQDQWGXWRWDOHQ exportations de ces pays d’Asie se concentrent
essentiellement sur les vêtements qui représentent plus de
GHVH[SRUWDWLRQVjGHVWLQDWLRQGHVeWDWV8QLVELHQTXH
OHV eWDWV8QLV Q·DFFRUGHQW SDV GH GURLWV SUpIpUHQWLHOV DX[
VOLUME DES ÉCHANGES AFFECTÉS YrWHPHQWV HQ SURYHQDQFH GHV SD\V QH EpQpÀFLDQW SDV GH
l’AGOA ou de la CBI.
Le tableau 15 indique le volume des échanges commerciaux
D\DQW SpQpWUp HQ  OHV TXDWUH PDUFKpV DX EpQpÀFH GH
traitements tarifaires différents. Il convient de noter que les
exportations des PMA se concentrent fortement sur le pétrole ÉCHANGES COMMERCIAUX BÉNÉFICIANT
YHUV OH &DQDGD O·8( HW OHV eWDWV8QLV /·HVVHQWLHO GHV DE PRÉFÉRENCES
H[SRUWDWLRQV GHV 30$ EpQpÀFLH GpMj G·XQ DFFqV 13) HQ
franchise de droits, comme indiqué dans la deuxième Les études réalisées par la Banque mondiale indiquent que
FRORQQH E ([SRUWDWLRQV HQ IUDQFKLVH GH GURLWV   GHV les exportations de nombreux pays en développement
exportations à destination du Canada et 62% à destination EpQpÀFLHQWVRXYHQWGHSUpIpUHQFHVjJpRPpWULHYDULDEOH/H
GHO·8(3DUDLOOHXUVOHVeWDWV8QLVQ·DEVRUEHQWTX·XQHSHWLWH tableau 16LQGLTXHODSDUWGHVH[SRUWDWLRQVD\DQWEpQpÀFLp
part des exportations des PMA NPF en franchise de droits – à de programmes de préférences par pays exportateur. Les
peine 6%. variations enregistrées sur les quatre marchés étudiés
pourraient être la résultante des facteurs suivants :

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54 $&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17

Figure 19 : Part des exportations des PMA entre 2002 et 2009 (%)

45.0
40.0
35.0
30.0
25.0 2002
20.0 2005
15.0 2008
10.0 2009
5.0
0.0
Australie Canada UE 27 Japon États-Unis Chine Autres Reste du
OCDE monde

Source : Comtrade.

1. Des préférences sont accordées à un produit sur un G·H[HPSOHSOXVGHGHVH[SRUWDWLRQVGHO·$QJRODHWGX


marché mais pas sur les autres, sur lesquels le taux NPF %pQLQ j GHVWLQDWLRQ GHV eWDWV8QLV SHXYHQW EpQpÀFLHU GH
est déjà à zéro. préférences, mais leurs marges tarifaires pondérées de
l’utilisation des préférences est minime à 0,2% et 0,1%
2. Les produits sensibles sont exclus des programmes respectivement.
de préférences. À titre d’exemple, des taux de droits
préférentiels constants sont appliqués sur les vêtements L’utilisation des préférences dépend de l’ampleur de ces
HQ SURYHQDQFH GH 30$ EpQpÀFLDLUHV SDU O·$XVWUDOLH OH dernières et de la mesure dans laquelle elles sont
&DQDGDHWO·8(DORUVTXHGHVWDX[SUpIpUHQWLHOVGLIIpUHQWV effectivement utilisées : le taux d’utilisation dépend également
VRQW DSSOLTXpV j SOXVLHXUV 30$ EpQpÀFLDLUHV SDU OHV de la marge de préférence ainsi que des règles qui en
eWDWV8QLV (Q FH TXL FRQFHUQH OH &DPERGJH SUqV GH régissent l’accès.
GHVH[SRUWDWLRQVSHXYHQWSUpWHQGUHEpQpÀFLHUGH
préférences sur les marchés de l’Australie, du Canada (QOHWDX[G·XWLOLVDWLRQPR\HQSRXUOHV30$²GpÀQL
HWGHO·8(PDLVPRLQVGHVXUOHPDUFKpGHVeWDWV comme la part des exportations pour lesquelles des
8QLVROHVH[SRUWDWLRQVGHYrWHPHQWVHQSURYHQDQFHGH préférences ont été demandées en comparaison du volume
30$ G·$VLH QH EpQpÀFLHQW SDV G·XQ WUDLWHPHQW WDULIDLUH
d’exportations pouvant prétendre à des préférences –
préférentiel au titre du SGP. YDULDLWVHORQOHVEpQpÀFLDLUHVHWOHVPDUFKpVTXLDFFRUGHQW
des préférences. Le taux d’utilisation moyen sur le marché
3. Bien que la quasi-totalité des produits puissent prétendre GHVeWDWV8QLVpWDLWGHVXLYLSDUOH&DQDGDDYHF
EpQpÀFLHUGHSUpIpUHQFHVGDQVOHVSD\VTXLHQDFFRUGHQW O·$XVWUDOLHDYHFHWO·8(DYHF
différentes réglementations telles que des RO peuvent
avoir une incidence sur les niveaux d’exportation. À Les taux d’utilisation des PMA sur les quatre marchés
titre d’exemple, les exportations du Lesotho pouvant FRXYHUWV FRQÀUPHQW GH IRUWHV YDULDWLRQV GDQV O·XWLOLVDWLRQ
EpQpÀFLHUGHSUpIpUHQFHVYDULHQWVHORQOHVPDUFKpVVXU GHV SUpIpUHQFHV VHORQ OHV EpQpÀFLDLUHV HW OH UpJLPH GH
OHVPDUFKpVGHO·$XVWUDOLHGX&DQDGDHWGHVeWDWV8QLV SUpIpUHQFHV $X[ eWDWV8QLV  30$ EpQpÀFLHQW GH
SUqV GH  GHV H[SRUWDWLRQV SHXYHQW EpQpÀFLHU GH SUpIpUHQFHVTX·LOVXWLOLVHQWjSOXVGHKXLWHQWUHHW
SUpIpUHQFHVPDLVPRLQVGHVXUOHPDUFKpGHO·8( HWPRLQVGH40. La situation est assez semblable
HQ $XVWUDOLH DX &DQDGD HW GDQV O·8( &HUWDLQV 30$
L’Annexe statistique fournit aussi des informations sur les DIÀFKHQW GHV WDX[ G·XWLOLVDWLRQ pOHYpV DYHF XQ SDUWHQDLUH
marges tarifaires pondérées pour les exportations au mais pas avec les autres. À titre d’exemple, les taux
EpQpÀFH GH SUpIpUHQFHV HQ VXSSRVDQW TXH OHV GURLWV G·XWLOLVDWLRQSDUOH0DODZLGHVSURJUDPPHVRIIHUWVSDUO·8(
préférentiels sont pleinement utilisés. Cela montre bien HWOHVeWDWV8QLVV·pOqYHQWjHWDORUVTXHVXUOHV
O·LPSRUWDQFH GHV H[SRUWDWLRQV SRXYDQW EpQpÀFLHU GH PDUFKpVGHO·$XVWUDOLHHWGX&DQDGDLOVQHVRQWTXHGH
préférences par marges tarifaires pondérées. À titre et 46%41.

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$&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17 55

Tableau 15 : Exportations des PMA‡ à destination de l’Australie, du Canada, de l’UE, des États-Unis (en millions de $E.-U.) en
2008

Australie Canada 8(† eWDWV8QLV


Total exportations Part Part Part Part
Valeur Valeur Valeur Valeur
%* %* %* %*
a. Valeur totale des exportations  100  100 36 135 100 33 210 100
E([SRUWDWLRQVHQIUDQFKLVHGHGURLWV 73 37  76 22 553 62  6
F([SRUWDWLRQVSRXUOHVTXHOOHVGHV
107 54  21  30  74
préférences sont demandées
G([SRUWDWLRQVFRQFHUQpHVPDLVSUpIpUHQFHV
  105 3    3
non demandées
H([SRUWDWLRQVQRQFRQFHUQpHVSDUGHV
0 0 0× 0 1 0  
préférences
Australie Canada 8( eWDWV8QLV
([SRUWDWLRQVjO·H[FOXVLRQGXSpWUROH Part Part Part Part
Valeur Valeur Valeur Valeur
%* %* %* %*
a. Valeur totale des exportations  100 1 123 100  100  100
E([SRUWDWLRQVHQIUDQFKLVHGHGURLWV 73 37 210   31  
F([SRUWDWLRQVSRXUOHVTXHOOHVGHV
107 54  72  55 1 653 17
préférences sont demandées
G([SRUWDWLRQVFRQFHUQpHVPDLVSUpIpUHQFHV
  105   14  3
non demandées
H([SRUWDWLRQVQRQFRQFHUQpHVSDUGHV
0 0 0× 0 1 0  61
préférences

6RXUFHV2IÀFHGHODVWDWLVWLTXHGHO·$XVWUDOLH6WDWLVWLTXH&DQDGDVLWHZHE86,7& ZZZXVLWFJRY HW(XURVWDW


1RWH/HVWDX[GHFKDQJHXWLOLVpVSRXUODFRQYHUVLRQGHV(8EDVpVVXUXQHPR\HQQHSRXUVRQWOHVVXLYDQWV$ 
&DQ HXUR 
* Parts des exportations pour chaque catégorie du total des exportations.
ð ([SRUWDWLRQVGX&DQDGDQRQFRQFHUQpHVSDUGHVSUpIpUHQFHVYDOHXUGHVH[SRUWDWLRQVLQIpULHXUHj(8
‡ Les exportations des PMA se fondent sur les données de partenaires (statistiques miroir). Les totaux des exportations des PMA pour
FKDTXHPDUFKpVRQWOHVVRPPHVGHWRXVOHVSURGXLWV 6+6+ DXQLYHDXGX6+jFKLIIUHV7RXWHIRLVGDQVOHFDVGHVeWDWV8QLVHW
GHO·8(VXUODEDVHGHVGRQQpHVGpWDLOOpHVGLVSRQLEOHVVXUOHVLWHZHE86,7&'DWDZHEHWGDQVODEDVHGHGRQQpHV(XURVWDWOHVWRWDX[
GHVLPSRUWDWLRQVGHVeWDWV8QLVHWGHO·8(VRQWODVRPPHGHWRXWHVOHVOLJQHVWDULIDLUHVDXQLYHDXGX6+jFKLIIUHVH[FOXHQWOHVOLJQHV
WDULIDLUHVFRXYHUWHVSDUGHVFRQGLWLRQVSDUWLFXOLqUHV FRPPHSDUH[HPSOHGDQVOHFDVGHVeWDWV8QLVOHVDUWLFOHVTXLDUULYHQWGDQVOHV
ÍOHV9LHUJHVDPpULFDLQHVOHVDUWLFOHVLPSRUWpVSDUOH*RXYHUQHPHQWGHVeWDWV8QLVDLQVLTXHOHVDUWLFOHVLPSRUWpVSRXUOHVSHUVRQQHV
KDQGLFDSpHVHWGDQVOHFDVGHO·8(OHVV\VWqPHVGHVXVSHQVLRQHWGHULVWRXUQHGHGURLWV 
† 6·DJLVVDQWGHVVWDWLVWLTXHVGHO·8(TXLGLIIqUHQWOpJqUHPHQWGHVDXWUHVGRQQpHVXWLOLVpHVHOOHVFRQWLHQQHQWFLQTFDWpJRULHVG·LPSRUWDWLRQV
GLIIpUHQWHVOHVLPSRUWDWLRQVDXEpQpÀFHGHGURLWV13)]pUROHVLPSRUWDWLRQVDXEpQpÀFHGHGURLWV13)DXWUHVTXH]pUROHVLPSRUWDWLRQV
DXEpQpÀFLHG·XQWUDLWHPHQWSUpIpUHQWLHO©WRXWHSUpIpUHQFHDXWUHTXH]pURª UpGXFWLRQWDULIDLUHSDUWLHOOHDXWLWUHGXUpJLPH ©WRXWH
préférence zéro » (réduction tarifaire intégrale), et importations dont le statut n’est pas connu. Dans notre calcul, la catégorie « inconnu »
VHUDFRQVLGpUpHFRPPHQHEpQpÀFLDQWSDVGHSUpIpUHQFHV

Les résultats montrent que pour la plupart des PMA, les


DROITS ÉCONOMISÉS SUR LES préférences ont un impact négligeable compte tenu de la
EXPORTATIONS DE PAYS MOINS AVANCÉS structure actuelle de leurs exportations. À titre d’exemple, en
FHTXLFRQFHUQHOHPDUFKpGHVeWDWV8QLVRQFRQVWDWHTXH
La question clé concernant les programmes de préférences nombre de pays se situent en dessous du taux d’utilisation
HVW  GDQV TXHOOH PHVXUH OHV SD\V EpQpÀFLHQWLOV GH GURLWV PR\HQHWGHVPDUJHVWDULIDLUHVSRQGpUpHVVXUSD\VGRQW
PRLQGUHV SUpOHYpV VXU OHXUV H[SRUWDWLRQV JUkFH j FHV OH WDX[ G·XWLOLVDWLRQ GHV SUpIpUHQFHV HVW VXSpULHXU j 
SURJUDPPHV"1RXVDYRQVHVWLPpODYDOHXUGHVSUpIpUHQFHV VHXOV TXDWUH RQW EpQpÀFLp GH PDUJHV WDULIDLUHV SRQGpUpHV
commerciales accordées aux pays exportateurs en utilisant supérieures à 16%. Ceci illustre aussi l’ampleur des
la quantité de marchandises exportées ayant effectivement exportations pour chaque pays et chacune des cinq
EpQpÀFLpGHSUpIpUHQFHVHWODPDUJHGHSUpIpUHQFHSRXUHQ FDWpJRULHV/H0DODZLEpQpÀFLHJUDQGHPHQWGHVSUpIpUHQFHV
déduire les droits qui auraient dû être acquittés en l’absence DFFRUGpHV SDU OHV eWDWV8QLV G·R GHV PDUJHV WDULIDLUHV
de préférences (Brenton, 2004)42. préférentielles plus élevées et un taux d’utilisation supérieur,

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56 $&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17

Tableau 16 : Ventilation des marges tarifaires pondérées (%)

Part 1RPEUHGHSD\VEpQpÀFLDLUHVVHORQOHVPDUJHVWDULIDLUHVSRQGpUpHV†
globale
PMA <1% 1-5% 5-10% >10%
(%)
3 pays :
2 pays :
Australie 6.7 33  Bangladesh (textiles & vêtements)
Samoa (machines électriques)
Cambodge (textiles & vêtements)
Myanmar (textiles & vêtements)
Lesotho (textiles & vêtements)
4 pays :
2 pays :
Bangladesh (textiles & vêtements)
Canada 3.7 40 2 Cambodge (textiles & vêtements)
Madagascar (textiles & vêtements)
République démocratique populaire lao (textiles
Népal (textiles & vêtements)
& vêtements)
Lesotho (textiles & vêtements)
10 pays :

Bangladesh (textiles & vêtements)


Cambodge (textiles & vêtements) 4 pays :
République démocratique populaire lao (textiles
& vêtements) Cap-Vert (produits de la pêche, textiles &
8( 3.4 21 15 Népal (textiles & vêtements) vêtements)
Yémen (produits de la pêche) Malawi (tabac, sucre)
Sénégal (produits de la pêche) Maldives (produits de la pêche)
5pSXEOLTXH8QLHGH7DQ]DQLH SURGXLWVGHOD Madagascar (textiles & vêtements, produits de
pêche) la pêche)
Mozambique (sucre, métaux)
Bénin (sucre)
Vanuatu (oléagineux, graisses et huiles)
4 pays :

eWDWV8QLV  33  0 pays Malawi (sucre, tabac, textiles & vêtements)


Lesotho (textiles & vêtements)
Madagascar (textiles & vêtements)
Haïti (textiles & vêtements)

6RXUFHV%XUHDXGHODVWDWLVWLTXHGHO·$XVWUDOLH6WDWLVWLTXH&DQDGDVLWHZHE86,7& ZZZXVLWFJRY HW(XURVWDW&DOFXOVGHO·,7&/D


FODVVLÀFDWLRQGHVSD\VGDQVOHWDEOHDXFRQFHUQHO·DQQpHSRXUSHUPHWWUHXQHFRUUHVSRQGDQFHDYHFOHVGRQQpHVFRPPHUFLDOHV
disponibles.

†$XVWUDOLH²SD\V H[FHSWpVSD\VQRQH[SRUWDWHXUV &DQDGD²SD\V H[FHSWpXQSD\VQRQQpJRFLDQWHWXQSD\VQRQEpQpÀFLDLUH 8(²


SD\VeWDWV8QLV²SD\V H[FHSWpTXDWUHQRQEpQpÀFLDLUHVHWXQSD\VQRQH[SRUWDWHXU 

mais en termes de valeur des marchandises exportées, les Le tableau 16 contient une estimation des paiements évités
quantités exportées par le pays sont inférieures à celles HQ  HQ SURSRUWLRQ GX WRWDO GHV H[SRUWDWLRQV YHUV OHV
G·DXWUHVEpQpÀFLDLUHVGRQWODPDUJHWDULIDLUHSUpIpUHQWLHOOHHVW TXDWUHPDUFKpVFRXYHUWVHWFODVVHOHVSD\VEpQpÀFLDLUHVHQ
faible. fonction de leurs marges tarifaires pondérées sur ces quatre
marchés. On constate que les marges tarifaires moyennes
pondérées au titre des programmes de préférences
(QWHUPHVGHSURGXLWVVLO·RQSUHQGOHVSD\VFODVVpVGDQVOH
disponibles se situent entre moins de 1% et 6,7% sur les
groupe dont la marge tarifaire pondérée est supérieure à 5%,
TXDWUHPDUFKpV&·HVWDX[eWDWV8QLVTXHOHVSUpOqYHPHQWV
c’est dans le secteur des textiles et des vêtements (tableau
pYLWpV VRQW OHV SOXV IDLEOHV j SHLQH  GX WRWDO GHV
16) que l’essentiel des droits économisés se concentrent.
importations en provenance de PMA, alors que sur les trois
Quatre pays qui exportent vers le marché canadien ont
autres marchés ils dépassent 3,4%. Si les programmes de
EpQpÀFLpGHSUpIpUHQFHVGDQVFHVVHFWHXUVH[FOXVLYHPHQWLO
préférences sont très importants pour certains pays tels que
en va de même du marché australien (Samoa excepté) et de
le Bangladesh, le Cambodge et le Lesotho, dans la plupart
FHOXLGHVeWDWV8QLV 0DODZLH[FHSWp 6XUOHPDUFKpGHO·8(
des pays les marges tarifaires pondérées ne dépassent pas
OHV SURGXLWV EpQpÀFLDQW GH SUpIpUHQFHV LQFOXDLHQW QRQ
1% sur chacun des marchés.
seulement les textiles et les vêtements mais aussi les produits
de la pêche et les produits du tabac. Le tableau 32 contient
OHV WDX[ G·XWLOLVDWLRQ SRXU FKDTXH SD\V EpQpÀFLDLUH HW OHV Si l’on prend les programmes de préférences non
marges tarifaires pondérées sur chaque marché accordant réciproques accordés aux pays autres que PMA (SGP, CBI,
des préférences. AGOA, par exemple) sur les quatre marchés, on constate

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$&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17 57

que la marge tarifaire moyenne pondérée pour les Les préférences accordées aux PMA, en d’autres termes, les
EpQpÀFLDLUHVHVWELHQPRLQVpOHYpHTXHSRXUOHJURXSHGHV GURLWV G·LPSRUWDWLRQ pFRQRPLVpV VH VRQW pOHYpHV j (
PMA, dépassant rarement un abaissement de 1% par 8 PLOOLDUGV VRLW  GH O·HQVHPEOH GHV H[SRUWDWLRQV
rapport aux taux NPF (0,1% pour l’Australie, 0,5% pour le 'DQV OH PrPH WHPSV RQ HVWLPH j (8 PLOOLDUGV OHV
&DQDGDSRXUO·8(HWSRXUOHVeWDWV8QLV &HOD droits acquittés sur les exportations en provenance de PMA,
est peut-être dû à la composition variable des exportations et ce en dépit des programmes de préférences43. Sur les
GHVEpQpÀFLDLUHVQRQ30$FRPSDUpHVDX[H[SRUWDWLRQVGHV quatre marchés importateurs, ce sont les importations en
PMA, au fait que certains secteurs sont exclus des provenance du Bangladesh sur lesquelles ont été prélevés le
programmes de préférences, ou aux marges de préférence plus de droits. Ceux-ci représentent environ 55% de tous les
inférieures. Le tableau 32 contient les taux d’utilisation pour droits acquittés sur des marchandises en provenance de
FKDTXHSD\VEpQpÀFLDLUHHWOHVPDUJHVWDULIDLUHVSRQGpUpHV PMA, bien que d’une manière générale les exportations du
sur chaque marché accordant des préférences. %DQJODGHVK DLHQW JUDQGHPHQW EpQpÀFLp GHV SURJUDPPHV
de préférences en vigueur sur trois des quatre marchés
Le tableau contient le montant des droits de douane $XVWUDOLH&DQDGDHW8( 9RLUtableau 17 ci-dessous.
pFRQRPLVpVHQYDOHXUDEVROXHJUkFHDX[SURJUDPPHVGH
préférences. Il montre que sur trois des quatre marchés (Q FRQFOXVLRQ RQ FRQVWDWH TXH O·LPSRUWDQFH GHV
importateurs, les pays d’Asie tels le Bangladesh et le programmes de préférences varie considérablement d’un
&DPERGJHRQWJUDQGHPHQWEpQpÀFLpGHVSURJUDPPHV6XU 30$ EpQpÀFLDLUH j O·DXWUH PDLV VHXO XQ JURXSH OLPLWp GH
le marché du Canada, le Bangladesh et le Cambodge sont SD\VEpQpÀFLHGDQVXQHJUDQGHPHVXUHGHFHVSURJUDPPHV
HQ IDLW OHV SULQFLSDX[ EpQpÀFLDLUHV GHV SURJUDPPHV et ce du fait de la structure actuelle des exportations de ces
UHSUpVHQWDQWGXWRWDOHVWLPDWLIGHVGURLWVpFRQRPLVpV pays. Cette situation découle principalement de marges
&HVSD\VRQWSULQFLSDOHPHQWEpQpÀFLpGHPDUJHVWDULIDLUHV tarifaires minimes ou d’un traitement NPF en franchise de
pOHYpHVSRXUOHVYrWHPHQWV$XVHLQGHO·8(F·HVWXQHIRLV droits, du fait que certains secteurs sont exclus des
encore le Bangladesh qui arrive en tête en termes de valeur préférences et de l’imposition de prescriptions
GHVSUpIpUHQFHVXWLOLVpHV  VXLYLGX&DPERGJH  /D administratives lourdes. Bien que l’impact des régimes
situation est cependant toute autre sur le marché des États- actuels sur les exportations en provenance de PMA soit
8QLV$XFXQSD\VDVLDWLTXHQHÀJXUHVXUODOLVWH&HVRQWOHV modeste, l’élimination des droits et contingents restants,
pays d’Afrique et Haïti qui sont au nombre des principaux l’imposition de prescriptions moins restrictives en matière de
EpQpÀFLDLUHV /HV WURLV SUHPLHUV SD\V +DwWL OH /HVRWKR HW conformité, telles que les RO, pourraient considérablement
Madagascar, ont été exemptés de toutes les taxes à DFFURvWUHO·HIÀFDFLWpGHVSURJUDPPHVGHSUpIpUHQFHV0DLV
l’importation prélevées sur les vêtements au titre des PrPH HQ DPpOLRUDQW OHXU HIÀFDFLWp FHV SURJUDPPHV QH
programmes de préférences existants, de l’AGOA et de la sauraient se substituer aux programmes de développement
CBI, uniquement destinés aux pays d’Afrique et des des exportations et à une assistance technique liée au
Caraïbes. Les exportations en provenance de l’Angola FRPPHUFHHIÀFDFH
concernaient essentiellement du pétrole brut, auquel sont
appliqués des droits non ad valorem au titre du régime NPF,
PDLVLOEpQpÀFLHG·XQDFFqVHQIUDQFKLVHGHGURLWVDXWLWUHGX
SGP ou de l’AGOA précédemment évoqués.

Tableau 17 : Droits estimatifs acquittés ($E.-U. millions)

Droits les plus


Droits estimatifs Droits estimatifs Part des droits
élevés acquittés
acquittés sans acquittés avec économisés dans le
Droits économisés à l’exportation (%
préférences préférences total des exportations
du total des droits
(8PLOOLRQV (8PLOOLRQV (%)
acquittés)

Australie 15 2 13 6.7 Bangladesh (32%)

Canada  17 141 3.7 Bangladesh (44%)

8( 1 650 416 1 235 3.4 %DQJODGHVK 

eWDWV8QLV 1 255  264  %DQJODGHVK 

Total 3 078 1 426 1 652 2.2 Bangladesh (55%)

1RWH/HVWDX[GHFKDQJHjXWLOLVHUSRXUODFRQYHUVLRQHQ(8 PR\HQQH VRQWOHVVXLYDQWV$ (8&DQ (8


HXUR (8

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58 $&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17

TAUX D’UTILISATION VERSUS MARGES TARIFAIRES PONDÉRÉES

Figure 20 : Taux d’utilisation des préférences de l’Australie versus marges tarifaires pondérées
Marges tarifaires pondérées (%)
20

18

Lesotho
16

14 Cambodge

12

10 Bangladesh
Samoa

Global
6
Myanmar

4 ,ĂŢƟ
Népal
Togo
2 ZĠƉƵďůŝƋƵĞĚĠŵŽĐƌĂƟƋƵĞƉŽƉƵůĂŝƌĞůĂŽ
Îles Salomon

République-Unie de Tanzanie
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Utilisation des préférences (%)

Source : Calculs ITC.

1RWH/DWDLOOHGHVEXOOHVUHÁqWHODYDOHXUGHVH[SRUWDWLRQVODTXHOOHVHGLYLVHHQJURXSHVSOXVGH(8PLOOLRQV
SD\V (8²(8PLOOLRQV SD\V (8²(8PLOOLRQV SD\V (8²(8PLOOLRQV
SD\V HWPRLQVGH(8PLOOLRQ SD\V 

Figure 21 : Taux d’utilisation des préférences du Canada versus marges tarifaires pondérées

Marges tarifaires pondérées (%)


20

18

Bangladesh
16
Cambodge République
Lesotho ĚĠŵŽĐƌĂƟƋƵĞ
14 populaire lao

12

10

Népal Madagascar
8

4 Mozambique
Global
,ĂŢƟ
2

Togo
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Utilisation des préférences (%)

Source : Calculs ITC.


1RWH/DWDLOOHGHVEXOOHVUHÁqWHODYDOHXUGHVH[SRUWDWLRQVODTXHOOHVHGLYLVHHQJURXSHVSOXVGH(8PLOOLDUG
SD\V (8PLOOLRQV²(8PLOOLDUG SD\V (8²(8PLOOLRQV SD\V (8²(8
PLOOLRQV SD\V HWPRLQVGH(8PLOOLRQ SD\V 

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$&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17 59

Figure 22 : Taux d’utilisation des préférences de l’UE27 versus marges tarifaires pondérées

Marges tarifaires pondérées (%)


20

18 Maldives

16
Malawi

14
Cap-Vert

12

Madagascar
10
Bangladesh
Cambodge
Népal
8 ZĠƉƵďůŝƋƵĞĚĠŵŽĐƌĂƟƋƵĞƉŽƉƵůĂŝƌĞůĂŽ
Sénégal Yémen
République-Unie de Tanzanie
6 Bénin
Mozambique
Vanuatu
Soudan Îles Salomon
4 DjibouƟ Gambie
Érythrée Zambie
,ĂŢƟ Éthiopie Ouganda
Global
2

0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Utilisation des préférences (%)

Source : Calculs ITC.

1RWH/DWDLOOHGHVEXOOHVUHÁqWHODYDOHXUGHVH[SRUWDWLRQVODTXHOOHVHGLYLVHHQJURXSHVSOXVGH(81 milliard
(6 pays), (8100 millions – (8PLOOLDUG SD\V (850 – (8100 millions (6 pays), (810 – (850
millions (10 pays), et moins de (8PLOOLRQV SD\V 

Figure 23 : Taux d’utilisation des préférences des États-Unis versus marges tarifaires pondérées

hƟůŝzaƟon rates of US preferences vs weŝghted tarŝī margŝŶs


Marges tarifaires pondérées (%)
36
34
Malawi
32
30
28
26
24
22
20
18 Lesotho
,ĂŢƟ
16 Madagascar

14
12
10
8
6
4
2 Global

0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Utilisation des préférences (%)

Source : ITC et Karshenas 2010a.

1RWH/DWDLOOHGHVEXOOHVUHÁqWHODYDOHXUGHVH[SRUWDWLRQVODTXHOOHVHGLYLVHHQJURXSHVSOXVGH(8PLOOLDUGV
SD\V (8²(8PLOOLDUGV SD\V (8PLOOLRQV(8PLOOLDUG SD\V (8²(8
PLOOLRQV SD\V HWPRLQVGH(8PLOOLRQV SD\V 

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CHAPTER
CAPÍTULOIIII
CHAPITRE

TOWARDS
FOMENTO DEFAIRNESS
DÉVELOPPEMENTLASDES
AND TRANSPARENCY
EXPORTACIONES
EXPORTATIONS IN
ETYRÉDUCTION
REDUCCIÓN
GLOBAL
DE TRADE
LA PAUVRETÉ
POBREZA

EXPORTATIONS, CROISSANCE ET RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ 62


EXPORTATIONS ET PAUVRETÉ 63
LIENS ENTRE PAUVRETÉ, CROISSANCE ET DISTRIBUTION DU REVENU 65
EXPORTER ET ÉCHAPPER À LA PAUVRETÉ DE MASSE 72
EFFETS DES IMPORTATIONS SUR LA PAUVRETÉ 79
CONSÉQUENCES SUR LES MESURES DE POLITIQUE GÉNÉRALE 83
62 'e9(/233(0(17'(6(;3257$7,216(75e'8&7,21'(/$3$895(7e

DÉVELOPPEMENT DES
EXPORTATIONS ET
RÉDUCTION DE LA
PAUVRETÉ
Le présent chapitre porte sur le lien entre le développement OMD. Qui plus est, en dépit de la détérioration constatée de
des exportations et la réduction de la pauvreté dans les la distribution du revenu, dans bien des cas majeure, la
pays en développement. Il détaille les conséquences en croissance permet toujours de réduire la pauvreté à long
termes de politiques des pays en développement ainsi que terme. Des taux de croissance élevés sont essentiels pour
de mesures internationales destinées à l’amélioration des réduire la pauvreté dans ces pays du fait de l’ampleur de la
marchés. pauvreté et de la faiblesse des revenus. Les exportations
sont particulièrement importantes pour ces pays, en ce
sens qu’elles sont le coup d’éperon de la croissance et la
condition de son maintien à long terme.
EXPORTATIONS, CROISSANCE
ET RÉDUCTION DE LA Troisième proposition : en dépit de ce qui précède, les
PHVXUHVVSpFLÀTXHVGHVWLQpHVDX[SDXYUHVQHFHVVHQWGH
PAUVRETÉ gagner en importance dans les pays où l’essentiel de la
population vit dans la pauvreté extrême, en d’autres termes
Les études menées sur la mondialisation et la pauvreté se dans les pays en développement relativement plus avancés
sont multipliées ces dernières années. Le lien entre le ainsi que sur les marchés émergents. Dans ces pays, les
commerce et la pauvreté reste néanmoins à démontrer à incertitudes liées aux disparités de revenu font que les
d’importants égards. Le présent chapitre met en avant une retombées de la croissance du commerce sur la pauvreté
série de propositions concernant le lien entre le commerce, sont moins directes. Le commerce et la croissance restent
la croissance et la réduction de la pauvreté, lesquelles un facteur de réduction de la pauvreté important dans ces
devront être étayées par des données empiriques. pays. Cependant, il importe plus que jamais de surveiller la
distribution des revenus et de mettre en œuvre des mesures
précises destinées aux pauvres, alors même que dans ces
pays il devient nécessaire de s’attaquer aussi à la pauvreté
TROIS PROPOSITIONS ET UNE relative, en plus de réduire le nombre de personnes vivant
CONCLUSION en dessous du seuil de pauvreté.

Première proposition : la croissance durable des Ces trois propositions nous permettent de conclure au sujet
exportations est une condition sine qua non de la croissance de la politique commerciale internationale que : les mesures
économique à long terme dans les économies en qui entravent l’accès des exportateurs de pays pauvres aux
GpYHORSSHPHQW,OGpFRXOHORJLTXHPHQWGHFHWWHDIÀUPDWLRQ marchés internationaux mettent en péril la durabilité de la
que pour rattraper les économies développées, les pays à croissance dans ces pays ou, à tout le moins, accroissent le
faible revenu devraient considérablement accroître leur part coût de la croissance en termes de consommation non
du commerce mondial. La croissance durable de leur part réalisée – ce qui accroît la pauvreté.
du commerce mondial exige quant à elle le développement
GHV H[SRUWDWLRQV j XQ U\WKPH VXIÀVDQW GH PrPH TXH Le présent chapitre commence par un résumé des écrits
l’exportation de produits plus sophistiqués situés plus en consacrés au commerce et à la pauvreté et se penche sur
haut de la chaîne de valeur, et ce en fonction des avantages OHVWHQGDQFHVFRQÀUPpHVSDUOHVGRQQpHVWUDQVQDWLRQDOHV
comparatifs des pays concernés. sur le lien entre les exportations et la pauvreté. Dans la
section suivante intitulée Liens entre pauvreté, croissance et
Deuxième proposition : dans certaines situations, distribution du revenu, nous nous penchons sur les
principalement dans les pays les plus pauvres, la croissance situations dans lesquelles la croissance économique peut
économique est indispensable à la réduction durable de la avoir un effet marqué sur la réduction de la pauvreté. Il a été
pauvreté absolue, en particulier telle qu’envisagée dans les démontré que pour un grand nombre de pays à faible

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UHYHQX FHV VLWXDWLRQV FRUUHVSRQGHQW j OD GpÀQLWLRQ échanges commerciaux a fortement favorisé la croissance
traditionnelle de la pauvreté. Nous évoquerons ensuite le et la réduction de la pauvreté, alors que Ravallion (2005) fait
rôle des exportations dans la croissance économique des valoir que les données transnationales sur le commerce et
pays à faible revenu, en insistant plus particulièrement sur la pauvreté sont, au mieux, peu concluantes. Néanmoins,
OHXUU{OHSRXUVRUWLUOHVSD\VGHODSDXYUHWpH[WUrPH ([SRUWHU comme l’indique Ravallion, les données, notamment
et échapper à la pauvreté de masse). Le chapitre s’achève économétriques, contenues dans ces écrits soulèvent de
sur un examen des effets des importations des pays nombreux problèmes qui empêchent une synthèse
industrialisés sur les pays en développement, et ce sur la concluante des constatations45.
base de l’indicateur PII (de l’acronyme des termes anglais
Poverty Intensity of Imports, en d’autres termes les effets
des importations sur la pauvreté). Il est prouvé que l’accès
au marché, évoqué dans les précédents chapitres, est un MODIFIANT LES DONNÉES DE LA
des facteurs qui contribuent le plus à empêcher de PAUVRETÉ DE LA BANQUE MONDIALE
nombreux pays situés sur les échelons les plus bas de
l’échelle de la pauvreté de sortir de la pauvreté extrême. La Le présent rapport pose un regard nouveau sur le lien entre
section consacrée aux Conséquences sur les mesures de le commerce et la réduction de la pauvreté en utilisant un
politique générale s’interroge sur les mesures nationales et nouvel ensemble de données qui contribuent à mieux
internationales devant être adoptées pour améliorer la comprendre les aspects chronologique de la relation. Pour
situation des groupes les plus pauvres dans les pays comparer la situation de la pauvreté d’un pays à l’autre, des
pauvres. données comparables entre pays et dans le temps sont
nécessaires. Les indicateurs de pauvreté absolue basés sur
les seuils de pauvreté « dollar par jour » de la Banque
mondiale sont conçus pour permettre une telle comparaison
EXPORTATIONS ET PAUVRETÉ en appliquant le même seuil de pauvreté lié au pouvoir
d’achat dans différents pays.
8QH QRXYHOOH PpWKRGH D pWp HPSOR\pH SRXU REWHQLU GHV
estimations plus précises de la répartition de la pauvreté et Dans le présent rapport, nous avons employé une version
l’accent est mis sur les exportations. PRGLÀpHGHO·LQGLFDWHXUGHSDXYUHWpGHOD%DQTXHPRQGLDOH
,OXWLOLVHOHVPrPHLQGLFDWHXUVGHSDXYUHWpGH(8HW
On a énormément écrit ces dernières décennies sur l’impact (8SDUMRXUTXHOD%DQTXHPRQGLDOHPDLVFRQMXJXH
de la mondialisation sur la pauvreté, des écrits bien souvent les informations obtenues dans le cadre d’études à celles
sujets à controverse44. La question des conséquences de la WLUpHVGHVFRPSWHVQDWLRQDX[DÀQG·REWHQLUGHVHVWLPDWLRQV
plus grande ouverture du commerce sur la pauvreté a tout un peu plus précises de la pauvreté. Nous avons mesuré la
particulièrement suscité un débat très animé. D’aucuns consommation moyenne sur la base des enquêtes menées
estiment que l’intégration plus poussée dans le commerce auprès des ménages en utilisant comme variable la
mondial a été préjudiciable aux pauvres des pays en consommation par habitant telle que consignée dans les
développement, alors que d’autres estiment que la plus comptes nationaux46. L’autre avantage de ces nouvelles
grande participation des pays en développement sur les estimations tient au fait qu’elles fournissent des informations
marchés mondiaux a considérablement contribué à réduire chronologiques sur la pauvreté qui permettent de se faire
la pauvreté dans le monde. À partir de données un idée plus précise et plus cohérente du lien entre la
transnationales sur le commerce et la pauvreté, différents pauvreté et les variables basées sur les comptes nationaux
auteurs sont parvenus à des conclusions différentes. À titre telles les exportations, la croissance du PIB, etc.
G·H[HPSOH 'ROODU HW .UDD\    DIÀUPHQW TXH OHV
données transnationales indiquent que l’augmentation des

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64 'e9(/233(0(17'(6(;3257$7,216(75e'8&7,21'(/$3$895(7e

/·XWLOLVDWLRQ GHV GRQQpHV GHV FRPSWHV QDWLRQDX[ DÀQ G·\ Il convient de noter que si les nouvelles estimations de la
voir plus clair dans les estimations de la pauvreté basées pauvreté diffèrent de celles de la Banque mondiale par pays
VXU GHV HQTXrWHV D VXVFLWp GHV SUpRFFXSDWLRQV (Q HIIHW et basées sur des enquêtes, les marges globales et la
reproduire le mouvement des comptes nationaux revient à relation entre les estimations de la pauvreté et les variables
établir une moyenne de ces indicateurs de pauvreté et des comptes nationaux ne sont pas si dissemblables.
présuppose de ce qui doit être examiné en ce qui concerne Contrairement à d’autres indicateurs de pauvreté basés sur
le lien entre la croissance et la réduction de la pauvreté (voir, les comptes nationaux, il est important de noter que les
par exemple, Deaton, 2010). Tel eut été le cas si les nouvelles estimations ne surestiment pas l’impact de la
nouveaux indicateurs de pauvreté avaient été basés sur une mondialisation sur la réduction de la pauvreté47. L’autre
moyenne des données issues des enquêtes et des comptes avantage majeur des nouvelles estimations, outre qu’elles
nationaux. La méthode utilisée dans les nouvelles réduisent l’effet des erreurs de mesure ou les imprécisions
estimations évite néanmoins cet écueil en supposant que des moyennes des enquêtes, tient au fait qu’elles
les enquêtes sont dans l’ensemble exactes et que les permettent de calculer de manière assez précise les séries
erreurs de mesure ou l’imprécision des moyennes des temporelles des mesures sur la base de moyennes
HQTXrWHV DIIHFWH OHV HVWLPDWLRQV QDWLRQDOHV /D ÀJXUH  arithmétiques d’enquêtes (voir Karshenas 2010a pour plus
compare les estimations de la Banque mondiale de la de détails). Il est important de savoir que les estimations
pauvreté par habitant et les nouvelles estimations utilisées des séries chronologiques suivent dans l’ensemble les
GDQVOHSUpVHQWUDSSRUWSRXUOHVSD\VGHO·pFKDQWLOORQHW mesures de pauvreté actuelles basées sur des enquêtes, et
pour les années pour lesquelles des données sont notamment qu’elles n’exagèrent pas l’impact de la
disponibles. Pour obtenir une relation linéaire et réduire mondialisation sur la réduction de la pauvreté. Dans le reste
O·LQVWDELOLWpGHODYDULDQFHODÀJXUHUHSUpVHQWHOHORJDULWKPH du présent chapitre, dès que cela sera possible, les
des probabilités d’être pauvre dans un pays pour l’année résultats seront malgré tout comparés aux résultats que
de l’enquête [In(h/1-h)) h représentant la pauvreté par nous aurions obtenus à l’aide des estimations de la Banque
habitant] par rapport au (logarithme) du PIB par habitant. mondiale.
Comme nous pouvons le constater, il est pour ainsi dire
impossible de distinguer les lignes ajustées entre les deux
séries, les nouvelles estimations imprimant en fait une
courbe plus plate. La courbe de la ligne ajustée des APPROCHE NOVATRICE DES
QRXYHOOHV HVWLPDWLRQV HVW GH  FRHIÀFLHQW W   HW EXPORTATIONS
s’agissant des mesures de la Banque mondiale, 1.21
FRHIÀFLHQW W   /HV UHODWLRQV UHSUpVHQWpHV GDQV OD L’analyse réalisée dans le cadre du présent rapport a ceci
ÀJXUHLQGLTXHQWOHSRXUFHQWDJHGHSHUVRQQHVYLYDQWDX d’innovant que l’accent est mis sur les exportations et la
VHXLO GH SDXYUHWp GH (8 /D WHQGDQFH HVW LGHQWLTXH réduction de la pauvreté, plutôt que sur le commerce d’une
pour d’autres mesures tels l’écart de pauvreté et d’autres manière générale. Dans de nombreux pays pauvres
LQGLFDWHXUVWHOTXHOHVHXLOGHSDXYUHWpGH(8SDU dépendants de l’aide et fortement endettés, les exportations
jour. constituent un meilleur indicateur d’intégration des structures

Figure 24 : Indice de pauvreté et PIB par habitant (seuil de pauvreté $E.-U. 2/jour)

4
la pauvreté

3
oddsderatio

2
de cote

1
headcount
of rapport

0
ogdu

-1
Logarithme

-2

-3

-4
4 5 6 7 8 9 10
PIB par habitant (en logarithmes)
Ligne ajustée Ligne ajustée Nouvelles estimations Estimations de la pauvreté
(Banque mondiale) (nouvelle) de la pauvreté de la Banque mondiale

Source : ITC et Karshenas 2010a.

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'e9(/233(0(17'(6(;3257$7,216(75e'8&7,21'(/$3$895(7e 65

Figure 25 : Indice de pauvreté et exportations réelles par habitant (seuil de pauvreté $E.-U. 2/jour)

5
de la pauvreté
ratio

4
3
odds

2
du rapport de cote
og of headcount

1
0
-1
Logarithme

-2
-3
3
-4
4 5 6 7 8 9
Exportations réelles par habitant ($E.-U. 2 000, logarithmes)

Ligne ajustée (Banque mondiale) Ligne ajustée (nouvelle)

Nouvelles estimations de la pauvreté Estimations de la pauvreté de la Banque mondiale

Source : ITC et Karshenas 2010a.

de production de ces économies dans le commerce mondial. d’estimations de la pauvreté (l’inclinaison pour les nouvelles
Comme nous le verrons plus précisément plus loin, les GRQQpHVVXUODSDXYUHWpHVWGHDYHFXQFRHIÀFLHQWWGH
retombées directes des exportations sur la pauvreté peuvent HWSRXUOHVGRQQpHVGHOD%DQTXHPRQGLDOHDYHF
venir se superposer à leur incidence positive sur la pauvreté, XQFRHIÀFLHQWWGH 
VHORQOHW\SHGHPDUFKDQGLVHVH[SRUWpHVJUkFHjOHXUHIIHW
positif sur la croissance. Globalement, les données
GLVSRQLEOHVFRQÀUPHQWVDQVO·RPEUHG·XQGRXWHO·DIÀUPDWLRQ
selon laquelle les exportations sont un facteur important de
LIENS ENTRE PAUVRETÉ,
UpGXFWLRQGHODSDXYUHWp YRLUÀJXUH /HJUDSKLTXHLQGLTXH CROISSANCE ET DISTRIBUTION
que les chiffres de la pauvreté diminuent lorsque les
exportations réelles par habitant augmentent.
DU REVENU
Sans résultats ne sont certes pas une surprise, étant donné Seule la croissance semble importer dès lors que l’analyse
que l’on s’attend logiquement à ce que dans les pays plus se concentre sur la pauvreté de masse absolue. Lorsque l’on
riches les exportations par habitant soient supérieures, mais s’écarte de la pauvreté généralisée ou de masse, la
ce qui pourrait être surprenant c’est que même en ajoutant la distribution du revenu prend une importance croissante.
YDULDEOH GX 3,% SDU KDELWDQW OH FRHIÀFLHQW GHV H[SRUWDWLRQV Cette dichotomie pourrait expliquer les points de vue
reste élevé. Ces résultats sont également valables pour le contrastés sur la mondialisation, la croissance et la pauvreté.
VHXLO GH SDXYUHWp GH (8 SDU MRXU /H SULQFLSDO Les gains potentiels de la croissance pour les pauvres
problème de ces résultats tient au fait qu’ils reposent sur les SRXUUDLHQWDLVpPHQWrWUHLQYHUVpVHQFDVGHPRGLÀFDWLRQGH
données provenant d’un groupe de pays très déséquilibré. la distribution du revenu, notamment dans les pays où la
Ainsi, les statistiques provenant de pays dont les séries croissance est léthargique.
chronologiques sont importantes comme la Chine, l’Inde et le
%UpVLO SHXYHQW IDXVVHU OHV UpVXOWDWV (Q RXWUH OH IDLW TXH
Dans la présente section nous estimons l’incidence de la
l’hétérogénéité entre les pays n’ait pas été prise en compte pauvreté dans différents pays et nous montrons que dans les
peut être à l’origine d’erreurs plus importantes. Les données pays où la pauvreté par habitant est élevée, la réduction de la
des séries chronologiques sur la pauvreté fournies par les pauvreté est largement déterminée par l’évolution du revenu,
nouvelles estimations peuvent contribuer à minimiser certains et dans une bien moins grande mesure par un changement
de ces problèmes. dans la distribution du revenu. Dès lors que l’on laisse de
côté la pauvreté de masse, le facteur « distribution » prend
/D ÀJXUH  UHSUpVHQWH OH OLHQ HQWUH OD SDXYUHWp HW OHV toute son importance, mais en cas de pauvreté généralisée
exportations sur la base du même jeu de données que dans ou de masse, un taux de croissance économique beaucoup
OD ÀJXUH  &RPPH SRXU OH 3,% SDU KDELWDQW OHV OLJQHV plus élevé sur une période plus longue est nécessaire pour
ajustées font apparaître un lien semblable entre les que les chiffres de la pauvreté baissent de manière
exportations et les niveaux de pauvreté pour les deux jeux VLJQLÀFDWLYH

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66 'e9(/233(0(17'(6(;3257$7,216(75e'8&7,21'(/$3$895(7e

Figure 26 : Indice de pauvreté et exportations réelles par habitant – premier modèle de la différence
1990-2005 (seuil de pauvreté $E.-U. 2/jour)
4

3
la pauvreté

2
oddsderatio

1
de cote
headcount

0
of rapport

-1
Logarithme du

-2

-3

-4
4 5 6 7 8 9 10
Évolution en % des exportations réelles par habitant (année 2000, en dollars des États-Unis, en logarithmes)

Source : ITC et Karshenas 2010a.

Figure 27 : Indice de pauvreté et exportations réelles par habitant – données regroupées 1990 et 2005
(seuil de pauvreté $E.-U. 2/jour)

2
du rapport
odds

1
of headcount
pauvreté

0
logarithme
ratio

-1
de cote de la
log

-2
Évolution (en %) ndu

-3

-4
-1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
Évolution en % des exportations réelles par habitant
(année 2000, en dollars des États-Unis, en logarithmes)
Source : ITC et Karshenas 2010a.

La pauvreté est un problème multidimensionnel (outre la répandu de pauvreté absolue mesuré à l’aune des seuils de
faiblesse du revenu, la pauvreté peut être liée à l’accès à la pauvreté en «dollar par jour » introduits par la Banque
santé, à l’éducation, à l’assainissement et au pouvoir mondiale. Les indicateurs de pauvreté absolue de la Banque
politique; à la marginalisation sociale et à la qualité de mondiale ont ceci d’important qu’ils se veulent comparables
l’environnement, etc.). Le lien entre la pauvreté et la d’un pays à l’autre et dans le temps, et qu’ils sont censés
croissance dépend entièrement de la nature de la pauvreté à permettre les comparaisons entre pays telles que celles
l’examen et de la dimension de la pauvreté qui est mesurée. proposées ici. La comparabilité entre pays et dans le temps
Dans le présent rapport l’accent est mis sur la pauvreté étant indispensable à l’argumentation contenue dans le
économique, et plus particulièrement sur le concept très présent rapport, nous continuerons d’utiliser notre version

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PRGLÀpH GHV HVWLPDWLRQV GH OD SDXYUHWp GH OD %DQTXH mesurée en part de la population vivant avec moins de
mondiale corrigées des erreurs idiosyncrasiques de mesure (8HW(8SDUMRXUjUDLVRQGHGHX[PD[LPDHW
des moyennes issues des enquêtes menées. deux minima hypothétiques dans chaque cas. Les grandes
tendances ont été estimées à partir d’informations existantes
8QHIRLVOHVHXLOGHSDXYUHWpPRQGLDOÀ[pHQWHUPHVDEVROXV sur la distribution des revenus dans les enquêtes disponibles
l’on pourrait s’attendre à rencontrer de nombreux cas de menées auprès des ménages. Les maxima (ou les minima)
pauvreté absolue, étant donné l’éventail de revenus par ont été estimés en partant du principe que pour l’ensemble
habitant observés dans les pays en développement. La de la période la distribution des revenus est restée à son
ÀJXUHRIIUHXQHYLVLRQSDQRUDPLTXHGHFHVGLIIpUHQFHVHQ QLYHDX OH SOXV LQpJDO RX OH SOXV pJDO  DWWHLQW GHSXLV 
 SDU UDSSRUW DX VHXLO GH SDXYUHWp GH (8 SDU MRXU alors que la consommation moyenne par habitant suivait la
GpÀQLSDUOD%DQTXHPRQGLDOHHQWDX[GHFKDQJHH[SULPpV même tendance que dans les estimations principales.
en parité de pouvoir d’achat (PPA) pour 2005.
/HV GHX[ SUHPLHUV HQFDGUpV GH OD ÀJXUH  UHSUpVHQWHQW
,OUHVVRUWGHODÀJXUHTX·HQGDQVXQJUDQGQRPEUH deux des pays les plus pauvres, le Burundi et l’Ouganda, qui
de pays la majorité de la population vivait avec moins de souffrent de pauvreté de masse selon les deux seuils de
(8SDUMRXU'DQVSD\VGRQWFHUWDLQVSDUPLOHVSOXV pauvreté mondiaux. Ces deux pays semblent également pris
peuplés tels la Chine et l’Inde, plus de 60% de la population dans un piège de pauvreté en ce sens que la pauvreté de
YLYDLW DYHF PRLQV GH (8 SDU MRXU &HV SD\V VRQW masse s’y perpétue dans le temps. Nous reviendrons à cet
considérés comme souffrant de pauvreté « de masse » ou aspect des tendances de la pauvreté dans ce groupe de
« généralisée ». L’expression renvoie à la situation dans pays lorsque nous examinerons de plus près et classerons
ODTXHOOH VH WURXYDLHQW FHV SD\V HQ  'HSXLV  les pays en fonction de leurs résultats en matière de réduction
QRPEUH GHV SD\V GpSHLQWV HQ ÀJXUH  RQW IDLW GH UpHOV de la pauvreté. À ce stade, il convient d’insister sur la nature
bonds en avant et sont sortis de la pauvreté de masse, mais du lien entre la croissance, la distribution des revenus et la
nombre d’entre eux se trouvent encore pris dans ce que l’on pauvreté au sein de ce groupe de pays caractérisés par des
appelle le piège de la pauvreté. D’autres encore sont tombés niveaux de pauvreté minima et maxima pratiquement
dans le piège de la pauvreté dans les années qui ont suivi. Le indissociables des tendances principales en matière de
phénomène de la pauvreté de masse est plus répandu que pauvreté. L’inégalité des revenus ayant considérablement
l’on pourrait s’y attendre. Selon les estimations de la Banque FKDQJp GDQV FHV GHX[ SD\V FRHIÀFLHQW GH *LQL SDVVp
PRQGLDOHHQSUqVGHGHODSRSXODWLRQG·$VLHGH G·HQYLURQjDX%XUXQGLHWYDULDQWHQWUHHW
O·HVWHWGX3DFLÀTXHSUqVGHGHODSRSXODWLRQG·$VLHGX en Ouganda), il n’est guère surprenant de constater que
sud et plus de 76% de la population d’Afrique subsaharienne dans tous les pays présentant des niveaux semblables de
YLYDLHQWDYHFPRLQVGH(8SDUMRXU revenu par habitant, l’évolution de la pauvreté par habitant
SRXUOHJURXSHYLYDQWDYHFPRLQVGH(8HW(8
La Chine, l’Inde et le Viet Nam sont des exemples marquants par jour concerne essentiellement le revenu moyen ou la
GXSUHPLHUJURXSHGHODÀJXUHIUDSSpVSDUODSDXYUHWpGH consommation, et n’est guère affectée par les changements
PDVVHDXGpEXWGHVDQQpHVLOVVHVRQWUDSLGHPHQWVRUWLV de distribution des revenus. Il en est ainsi dans tous les PMA
GHFHWWHVLWXDWLRQ(QUHYDQFKHODSOXSDUWGHVSD\VG·$IULTXH HQ FH TXL FRQFHUQH OH VHXLO GH (8 SDU MRXU GH PrPH
VXEVDKDULHQQHVLWXpVWRXWHQEDVGHO·pFKHOOHVXUFHWWHÀJXUH que pour un tiers des PMA africains au seuil de pauvreté de
se sont soit enfoncés dans la pauvreté, soit ont enregistré un (8 SDU MRXU /RUVTXH OHV SDXYUHV UHSUpVHQWHQW GH
lent progrès sur la voie de la réduction de la pauvreté. Les jGHODSRSXODWLRQLOHVWQDWXUHOTXHO·HVVHQWLHOGHV
expériences très diverses vécues par les pays frappés par la changements constatés dans la distribution des revenus
pauvreté de masse sont de la plus haute importance pour concerne les pauvres.
comprendre le problème de la persistance de la pauvreté
extrême à l’échelle mondiale. La comparaison de l’expérience /HV HQFDGUpV LLL HW LY GH OD ÀJXUH  UHSUpVHQWHQW OHV FDV
de ce groupe de pays avec celle de pays un peu moins intermédiaires de pays connaissant une pauvreté de masse,
pauvres, selon les seuils de pauvreté internationaux, peut le Bangladesh et la Thaïlande, dans lesquels il existe un lien
aussi s’avérer instructive. solide entre la pauvreté par habitant et le revenu moyen en
GHVVRXV GX VHXLO GH SDXYUHWp GH (8 SDU MRXU
La nature de la pauvreté et le lien entre la pauvreté, la L’évolution de la distribution a toutefois commencé à
distribution des revenus et la croissance dans les pays FRQVLGpUDEOHPHQW LQÁXHQFHU OD SDXYUHWp HQ GHVVRXV GX
frappés par la pauvreté de masse devraient être différents VHXLO GH (8 SDU MRXU $X UHJDUG GHV FKDQJHPHQWV
GHVFDVGHÀJXUHQRUPDX[GDQVOHVTXHOVGHjGHOD relativement importants survenus en termes d’inégalité des
SRSXODWLRQRXPRLQVYLYHQWGDQVODSDXYUHWp8QHDQDO\VHGH UHYHQXV GDQV OHV GHX[ FDV HQ 2XJDQGD OH FRHIÀFLHQW GH
l’impact de la distribution des revenus sur la pauvreté dans *LQLDYDLWÁXFWXpHQWUHHWDORUVTX·DX%DQJODGHVK
les pays à différents niveaux de revenu par habitant peut il est passé de 27,6 à 33,5) dans le cas d’une évolution plus
contribuer à faire la lumière sur certaines de ces différences. normale de la distribution des revenus l’on pourrait
/DÀJXUHFRQWLHQWGHVH[HPSOHVFODVVLTXHVG·pYROXWLRQGH s’attendre à un lien encore solide entre pauvreté et revenu
la pauvreté nationale et d’effet du changement de la moyen, même pour le seuil de pauvreté le plus bas dans les
distribution des revenus sur la pauvreté. Pour chaque pays pays situés dans cette fourchette de revenu par habitant. Si
sont indiquées les grandes tendances de la pauvreté l’on monte le long de l’échelle des revenus parmi les pays

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Figure 28 : Pourcentage de la population vivant avec moins de $E.-U. 2/jour (1990)

St. Lucia
Sainte-Lucie
Uruguay
Uruguay
Turkey
Turquie
Argentina
Argentine
Trinidad and Tobago
Trinité-et-Tobago
Venezuela
Venezuela (Bolivaria
(Rép. Rep. du)
bolivarienne of)
Paraguay
Paraguay
Georgia
Géorgie
Costa
Costa Rica
Rica
Azerbaijan
Azerbaïdjan
Mexico
Mexique
Peru
Pérou
El
ElSalvador
Salvador
Malaysia
Malaisie
Bolivia (Plurinational
Bolivie State de)
(État plurinational of)
Dominican
République Republic
dominicaine
Ecuador
Équateur
Suriname
Suriname
Jordan
Jordanie
Egypt, Arab Rep.
Égypte
Moldova,
République Rep. Of
de Moldova
Chile
Chili
Tajikistan
Tadjikistan
Iran, Islamic
Iran (République islamique Rep.
d’)
Colombia
Colombie
Tunisia
Tunisie
Brazil
Brésil
Panama
Panama
Armenia
Arménie
Thailand
Thaïlande
Indonesia
Indonésie – - total
total
Guatemala
Guatemala
Djibouti
Djibouti
Southdu
Afrique Africa
Sud
Algeria
Algérie
Honduras
Honduras
Namibia
Namibie
Côte
Côted'Ivoire
d'Ivoire
Morocco
Maroc
Sri
SriLanka
Lanka
Philippines
Philippines
Haiti
Haïti
Pakistan
Pakistan
Mongolia
Mongolia
Kyrgyzstan
Kyrgyzstan
Guyana
Guyana
Botswana
Botswana
Nicaragua
Nicaragua
Ouzbékistan
Mauritanie
Swaziland
Cameroun
Cap-Vert
Nigéria
Sénégal
Bénin
Papouasie-Nouvelle-Guinée
Yémen
Inde - total
Zambie
Kenya
Lesotho
Soudan
Tchad
Guinée
Gambie
Malí
Togo
République centrafricaine
Bangladesh
Cambodge
Rép. démocratique populaire lao
Viet Nam
République-Unie de Tanzanie
Burkina Faso
Niger
Chine - total
Népal
Rwanda
Sierra Leona
Libéria
Mozambique
Madagascar
Ouganda
République démocratique du Congo
Éthiopie
Burundi
Guinée-Bissau
Malawi

0 20 40 60 80 100

Source : ITC et Karshenas 2010a.

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'e9(/233(0(17'(6(;3257$7,216(75e'8&7,21'(/$3$895(7e 69

Figure 29 : Tendances en matière d’incidence de la pauvreté dans des PMA d’Afrique et d’Asie, selon différentes
hypothèses de distribution (1990-2007)

i - Burundi
Gini max. = 42,39 Gini min. = 33,27 ($1,25/jour) Gini max. = 42,39 Gini min. = 33,27 ($2/jour)

100 100
à $1,25/jour

below $2à a$2/jour


80 80

day
a day

60 60
below $1

%%inférieur
inférieur

40 40

20 20
%%

0 0
1985 1990 1995 2000 2005 2010 1985 1990 1995 2000 2005 2010
Estimation
Main Estimate
principale Maximum
Gini maximum
Gini Minimum
Gini minimum
Gini Année deyear
survey Main Estimate
Estimation principale Maximum
Gini maximum
Gini Minimum
Gini minimum
Gini Année deyear
survey
l’enquête l’enquête

ii - Ouganda
Uganda
Gini max. = 45,77 Gini min. = 37,13 ($1,25/jour) Gini max. = 33,46 Gini min. = 27,6 ($2/jour)

80 100
below à$1$1,25/jour

70
2àa$2/jour

80
a day

day

60
50 60
below $2

40
% inférieur
inférieur

30 40
20
20
%%

10
0 0
1985 1990 1995 2000 2005 2010 1985 1990 1995 2000 2005 2010
Maximum
Gini maximum
Gini Gini
Minimum
minimum
Gini Estimation
Main Estimate
principale Année deyear
Survey Estimation principale Maximum
Gini Gini
maximum Gini minimum Année deyear
l’enquête Main Estimate Minimum Gini Survey
l’enquête

iii - Bangladesh
Gini max. = 33,46 Gini min. = 27,6 ($1,25/jour) Gini max. = 46,22 Gini min. = 41,36 ($2/jour)

60 90
à $1,25/jour

80
$2/jour

50
70
ay
a day

y
à day

40 60
$2 a

50
below $1

30
inférieur

40
inférieur

%%below

20 30
20
%%

10
10
0 0
1985 1990 1995 2000 2005 2010 1985 1990 1995 2000 2005 2010
Maximum
Gini maximum
Gini Gini
Minimum
minimum
Gini Estimation
Main Estimate
principale Année deyear
Survey Année deyear
l’enquête Estimation principale Minimum
Main Estimate Gini minimum
Gini Gini maximum
Maximum Gini Survey
l’enquête

iv - Thaïlande
Thailand
Gini max. = 46,22 Gini min. = 41,36 ($1,25/jour) Gini max. = 45,77 Gini min. = 37,13 ($2/jour)

25 40
à $1,25/jour

35
ow $2àa$2/jour
a day

20
day

30
15 25
w $1.25

20
inférieur
% inférieur

% below

10 15
below

10
5
5
%

0 0
1985 1990 1995 2000 2005 2010 1985 1990 1995 2000 2005 2010

Estimation principale Gini maximum Gini minimum Année de Estimation principale Gini maximum Gini minimum Année de
l’enquête l’enquête

Source : ITC et Karshenas 2010a.

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70 'e9(/233(0(17'(6(;3257$7,216(75e'8&7,21'(/$3$895(7e

en développement, les variations du niveau de pauvreté se déterminée dans le cadre d’enquêtes. Cependant, étant
FDUDFWpULVHQW GH SOXV HQ SOXV SDU XQH PRGLÀFDWLRQ GH OD donné que dans les débats sur la mondialisation la pauvreté
distribution des revenus. est normalement mesurée en termes de revenu national, il
serait instructif de commencer par se pencher sur l’élasticité
'DQVOHFDVGHOD7KDwODQGHGDQVO·HQFDGUpLYGHODÀJXUH de la pauvreté mesurée en termes de croissance du PIB par
HQGpSLWG·XQHGLIIpUHQFHUHODWLYHPHQWPRLQGUHHQWUHOH habitant. Comme indiqué plus bas, une comparaison entre
Gini maximum et minimum en comparaison, par exemple, les mesures basées sur le PIB et les mesures basées sur
GH O·2XJDQGD QRXV FRQVWDWRQV XQH LQÁXHQFH ELHQ SOXV les enquêtes permet aussi de dissiper certaines idées
marquée des facteurs de distribution dans l’évolution de la fausses sur la croissance et la réduction de la pauvreté.
pauvreté. Plus l’on s’éloigne de la pauvreté généralisée ou
de la pauvreté de masse, plus le nombre de personnes Sur la base des données sur la pauvreté contenues dans
vivant dans la pauvreté absolue diminue, et plus la les encadrés évoqués dans la section précédente, les
distribution des revenus joue un rôle important dans élasticités de la pauvreté ont été estimées par rapport à la
l’évolution des taux de pauvreté. Ce phénomène est FURLVVDQFHGX3,%SDUKDELWDQWGDQVSD\VGHO·pFKDQWLOORQ
particulièrement prononcé dans les pays dont les taux de VXUODSpULRGH². Cette période a été divisée en
croissance sont léthargiques, et où les avantages découlant trois tranches de cinq ans et nous avons utilisé la différence
de la croissance peuvent aisément être réduits à néant en des logarithmes de l’incidence de la pauvreté par habitant
cas d’évolution défavorable de la distribution des revenus. et le PIB par habitant de chaque tranche pour estimer les
pODVWLFLWpVGHVGRQQpHVPLVHVHQFRPPXQjSDUWLUGH
Au plan statistique, ce phénomène peut sembler un truisme observations. La courbe de la distribution des revenus
découlant du choix du seuil de pauvreté, sans n’étant pas du tout linéaire, les élasticités seront des
conséquences majeures quant au fond. Après tout, si le fonctions non linéaires des niveaux initiaux de revenu par
VHXLO GH SDXYUHWp HVW VXIÀVDPPHQW pOHYp DORUV WRXW OH KDELWDQW RX GH OD SDXYUHWp LQLWLDOH $ÀQ GH VDLVLU FHW HIIHW
monde peut être considéré comme pauvre et la pauvreté nous avons représenté la pauvreté sous forme de fonction
par habitant n’est plus qu’une question de croissance quadratique de la pauvreté initiale.
économique. D’importantes questions de fond se posent
toutefois ici, qui peuvent contribuer à expliquer la /DÀJXUHPRQWUHOHVpODVWLFLWpVHVWLPpHVSDUUDSSRUWDX
persistance d’avis contrastés parmi les chercheurs et les niveau de pauvreté sur la base de seuils de pauvreté de
décideurs politiques sur les questions liées à la (8SDUMRXUUHVSHFWLYHPHQW/DÀJXUHPRQWUHDXVVLOHV
PRQGLDOLVDWLRQHWjODFURLVVDQFH([DPLQHUFHVTXHVWLRQV ]RQHV GH FRQÀDQFH GH  SRXU FKDTXH HVWLPDWLRQ GH
sous l’angle de ce que l’on appelle « l’élasticité croissance l’élasticité principale. La combinaison distribution des
de la pauvreté », ou élasticité de la pauvreté, permet dans revenus et revenu moyen permettant de déterminer
certains cas de mieux les comprendre. L’élasticité de la O·DPSOHXUGHODSDXYUHWpDEVROXHOHV]RQHVGHFRQÀDQFHGH
pauvreté s’entend de l’évolution en pourcentage de la GHODÀJXUHUHSUpVHQWHQWO·HIIHWGHVYDULDWLRQVGHOD
pauvreté découlant d’une évolution en pourcentage du distribution des revenus sur l’élasticité de la pauvreté. Cette
UHYHQX (OOH HVW QRUPDOHPHQW HVWLPpH HQ WHUPHV GH variation s’avère très semblable si l’on prend le seuil de
croissance de la consommation ou du revenu moyen SDXYUHWpGH(8

Figure 30 : Élasticité de la croissance de la réduction de la pauvreté (seuils de pauvreté $E.-U. 2/jour)

-0.5
Élasticité

-1
Elasticity

-1.5

-2

-2.5
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
% vivant avec moins de $E.-U. 2/jour

Élasticité Intervalle de confiance de 95%

Source : ITC et Karshenas 2010a.

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'e9(/233(0(17'(6(;3257$7,216(75e'8&7,21'(/$3$895(7e 71

/D VLWXDWLRQ pYRTXpH GDQV OD ÀJXUH  UHSUpVHQWpH DX


travers d’exemples de pays peut à présent être généralisée POURQUOI L’ÉLASTICITÉ PAUVRETÉ DE LA
à tous les pays en développement de l’échantillon. CROISSANCE DU PIB EST-ELLE SI FAIBLE?
S’agissant des pays frappés par la pauvreté de masse – à
droite sur l’échelle d’incidence de la pauvreté par habitant – Les élasticités de la pauvreté mesurées par rapport à la
OD ]RQH GH FRQÀDQFH pWURLWH LQGLTXH TXH O·pODVWLFLWp GH OD FURLVVDQFH GX 3,% HQ ÀJXUH  VRQW FRQVLGpUDEOHPHQW
SDXYUHWp HVW HQWLqUHPHQW GpÀQLH SDU OH QLYHDX LQLWLDO GH inférieures aux estimations basées sur les taux de
pauvreté ou de revenu. Si l’analyse porte sur la pauvreté de croissance moyens du revenu ou de la consommation
masse absolue, seule la croissance semble avoir de établis sur la base d’enquêtes auprès des ménages. Cela
O·LPSRUWDQFH(QUHYDQFKHGqVORUVTXHO·RQV·pFDUWHGHOD est indéniable en ce qui concerne les estimations
pauvreté de masse, bien que la pauvreté absolue reste au déterministes basées sur une distribution log-normale, mais
F±XU GH O·DQDO\VH OD ]RQH GH FRQÀDQFH V·pODUJLW aussi en ce qui concerne les estimations économétriques
rapidement, indiquant que la distribution a de plus en plus basées sur les périodes de croissance avérée du revenu ou
G·LQÁXHQFHVXUO·pYROXWLRQGHODSDXYUHWp la consommation des ménages dont l’élasticité moyenne
est estimée entre -2 et -3%. C’est pour cette raison que
nombre d’observateurs estiment que le recul de la pauvreté
Cette dichotomie explique peut-être la persistance de vues
absolue dans les pays en développement n’est pas
divergentes sur la mondialisation, la croissance et la
proportionnel à la croissance économique mondiale,
pauvreté. Ceux qui s’attachent à éradiquer la pauvreté
argument parfois avancé comme preuve de la détérioration
généralisée ou de masse se concentrent sur l’impact de la
de la distribution des revenus à l’heure de la mondialisation.
croissance sur la réduction de la pauvreté au cours des
GHUQLqUHVGpFHQQLHV(QUHYDQFKHGqVORUVTXHO·RQV·DWWDUGH
La question de savoir si la distribution des revenus s’est
sur la pauvreté absolue dans les pays en développement à
dégradée ces dernières décennies a fait l’objet d’études.
revenu supérieur, les incertitudes quant aux conséquences
Cependant, la faible élasticité de la pauvreté en dépit
de différentes politiques sur la distribution se font plus
de la croissance du PIB ne constitue pas une preuve
présentes.
convaincante de changement dans la distribution des
revenus, étant donné que tant les estimations de l’élasticité
Cet élément est malheureusement négligé dans certaines
basées sur les enquêtes que celles basées sur le PIB
publications récentes sur l’analyse de la pauvreté. La
emploient les mêmes courbes de Lorenz. C’est ce qu’il
pauvreté est projetée selon une méthode déterministe. Il est
ressort des estimations de l’élasticité de la pauvreté basées
ironique de constater que dans le cadre de ces méthodes
VXU OHV PR\HQQHV GHV HQTXrWHV HQ ÀJXUH  HW 
déterministes, la croissance prend une importance
lesquelles indiquent une élasticité bien plus élevée
grandissante aux niveaux de revenus supérieurs car
comparée aux estimations basées sur le PIB. Les élasticités
l’élasticité de la croissance de la pauvreté dans les pays plus
EDVpHVVXUOHVPR\HQQHVGHVHQTXrWHVGDQVOHVÀJXUHV
riches est bien plus élevée en comparaison des pays plus
et 32 sont en fait supérieures d’environ 1 point de
pauvres. Il s’agit de démontrer ici que ces élasticités élevées
pourcentage aux élasticités basées sur le PIB, en valeur
(également observées dans nos analyses) concernent
absolue. Si les élasticités basées sur le PIB sont inférieures,
uniquement les taux moyens. À mesure que l’on s’écarte de
cela est peut-être dû aux liens entre PIB et revenu/
la pauvreté généralisée, elles perdent de leur robustesse. De
consommation des ménages plutôt qu’à une détérioration
légers changements dans la distribution des revenus, liés
de la distribution des revenus.
aux échanges commerciaux, à la technologie ou à d’autres
chocs exogènes, peuvent avoir une incidence considérable
Plusieurs raisons peuvent expliquer que la croissance des
sur la pauvreté absolue même lorsque la croissance du
moyennes des enquêtes menées auprès des ménages est
UHYHQX SDU KDELWDQW Q·HVW SDV DIIHFWpH 7RXW FHOD VLJQLÀH
inférieure à la croissance du PIB par habitant. Pour doper
qu’au-delà des niveaux de revenu auxquels la pauvreté de
leur croissance, les pays à faible revenu consacrent parfois
masse est prévalente, garantir que la croissance permettra
une part accrue de leur PIB à l’épargne et à l’investissement.
de réduire la pauvreté exige de se pencher sur les aspects
Lorsqu’un pays se développe, une part croissante du PIB
distributifs (même en cas de pauvreté absolue).
est aussi consacrée aux services publics. Les renvois de
fonds qui ne sont pas comptabilisés dans le PIB, mais qui
8QDXWUHDVSHFWGHO·pODVWLFLWpGHODSDXYUHWpHVWSUpVHQWp
représentent une part importante du budget des ménages
HQ ÀJXUH  j VDYRLU TXH ORUVTXH O·RQ SDVVH DX[ QLYHDX[
pauvres, baissent normalement en proportion du PIB en
inférieurs de revenu par habitant, l’élasticité de la pauvreté
phase de développement. Les revenus tirés d’activités
chute également considérablement, en dépit du lien solide
informelles, généralement comptabilisés dans les enquêtes
HQWUHSDXYUHWpHWFURLVVDQFH(QG·DXWUHVWHUPHVHQFDVGH
sur le revenu ou la consommation des ménages mais moins
pauvreté généralisée ou de masse, une croissance
VRXYHQWGDQVOHVHVWLPDWLRQVRIÀFLHOOHVGX3,%SURJUHVVHQW
économique bien plus élevée sur une période bien plus
aussi moins que le PIB. Si une part importante de la
longue est nécessaire pour que les taux de pauvreté
FURLVVDQFHGX3,%HVWLQYHVWLHHOOHQHSURÀWHSDVDXUHYHQX
UpJUHVVHQWGHPDQLqUHVLJQLÀFDWLYH(QFRUHXQHUDLVRQTXL
ou à la consommation des ménages.
H[SOLTXH TXH OH FRPPHUFH H[WpULHXU HW OH ÀQDQFHPHQW
puissent grandement contribuer à réduire la pauvreté dans
les pays souffrant de pauvreté généralisée.

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72 'e9(/233(0(17'(6(;3257$7,216(75e'8&7,21'(/$3$895(7e

Figure 31 : Élasticité de la croissance de la réduction de la pauvreté (seuil $E.-U. 1,25/jour)

-0.5

-1
Élasticité
Elasticity

-1.5

-2

-2.5

-3
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
% vivant avec moins de $E.-U. 1,25/jour en 1990

Source : ITC et Karshenas 2010a.

Figure 32 : Élasticité de la croissance de la réduction de la pauvreté (seuil $E.-U. 2/jour)

-0.5

-1
Elasticity
Élasticité

-1.5

-2

-2.5

-3
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
% vivant avec moins de $E.-U. 2/jour en 1990

Source : ITC et Karshenas 2010a.

EXPORTER ET ÉCHAPPER À LA Le lien entre commerce, croissance et pauvreté est


favorisé par l’évolution de la distribution des revenus qui
PAUVRETÉ DE MASSE accompagne l’expansion du commerce et la croissance
économique. La présente section met en relief le lien
La présente section traduit l’importance des exportations solide qui existe entre la pauvreté absolue et les
en tant que facteur clé des efforts déployés pour réduire la exportations, étant donné la corrélation entre les
pauvreté, en faisant la distinction entre les pays qui ont exportations et la croissance du PIB, d’où l’effet potentiel
réussi à échapper à la pauvreté de masse et ceux qui sont des mesures d’encouragement des exportations sur la
à la traîne dans ce domaine. réduction de la pauvreté. Les conclusions de la section
précédente ont donc une incidence directe sur le lien entre
Nos travaux de recherche montrent que la plupart de ceux H[SRUWDWLRQVHWSDXYUHWp(QFRQVpTXHQFHOHVSD\VSRXU
qui vivent dans la pauvreté absolue se trouvent dans des lesquels il existe des mesures absolues de la pauvreté-
économies dynamiques dont les taux de pauvreté revenu sur la base des seuils de pauvreté « dollar par jour »
connaissent un recul rapide, et où les exportations par utilisés dans le monde sont ici classés en trois groupes :
habitant expliquent en grande partie les variations de la i) les pays à revenu intermédiaire dont les niveaux de
pauvreté. pauvreté économique sont relativement faibles ou

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'e9(/233(0(17'(6(;3257$7,216(75e'8&7,21'(/$3$895(7e 73

« normaux » sur la base des seuils de pauvreté population du groupe qui a réussi est passé de 63% à 57%
internationaux, et au sein du groupe des pays à faible HQWUHOHGpEXWGHVDQQpHVHWDORUVTXHOHXUSDUW
revenu qui subissent la pauvreté de masse; ii) les pays qui de la pauvreté mondiale a reculé de 20 points de
ont « réussi » à sortir de la pauvreté de masse; et iii) les SRXUFHQWDJHSRXUSDVVHUG·HQYLURQj$XVHLQGH
pays qui ont « échoué » et se trouvent encore dans la ce groupe de pays, tant le taux de pauvreté que le nombre
pauvreté de masse, ou qui n’ont commencé à en sortir de pauvres ont diminué sur la même période.
que très lentement.
(Q UHYDQFKH OHV SD\V j OD WUDvQH RQW SRXU OHXU SDUW
Dans le cadre du présent rapport, les pays qui souffrent de enregistré une augmentation tant du pourcentage de la
pauvreté de masse s’entendent des pays où la part de la population touchée par la pauvreté que de la proportion
SRSXODWLRQ TXL YLW DYHF PRLQV GH (8 SDU MRXU HVW GH SDXYUHV ÀJXUH   /HXU SRXUFHQWDJH HVW SDVVp
initialement supérieure à 50%. Les pays qui réussissent G·HQYLURQjGHO·HQVHPEOHGHODSRSXODWLRQHQWUH
sont ceux qui sont parvenus à réduire le nombre de OHGpEXWGHVDQQpHVHWDORUVTXHOHSRXUFHQWDJH
personnes vivant dans la pauvreté à moins de 50% à la GHODSRSXODWLRQYLYDQWDYHFPRLQVGH(8SDUMRXUHVW
date de 2007. Selon ces critères, 44 pays, soit environ la passé d’environ 16% à plus de 30%. La plupart des pays
moitié des pays en développement de notre échantillon, GH FH JURXSH RQW DIÀFKp GHV WDX[ GH SDXYUHWp HQ WUqV
connaissent la pauvreté de masse, et six remplissent les OpJqUH EDLVVH GHSXLV OH PLOLHX GHV DQQpHV  PDLV OH
FRQGLWLRQVSRXUÀJXUHUVXUODOLVWHGHVSD\VTXLRQWUpXVVL QRPEUH GH SDXYUHV YLYDQW DYHF PRLQV GH (8MRXU 
Q·D FHVVp GH FURvWUH (Q WHUPHV UHODWLIV OHV UpVXOWDWV
/D ÀJXUH  UHSUpVHQWH OHV WHQGDQFHV HQ PDWLqUH GH économiques de tous les pays appartenant à ce groupe
pauvreté au sein de ces deux groupes. Les groupes de semblent être moins bons que ceux du premier groupe.
pays qui ont réussi sont parvenus à passer d’un taux de
SDXYUHWp GH  GDQV OHV DQQpHV  j SUqV GH  HQ La population cumulée de ces deux groupes de pays
2007, alors que pour les pays à la traîne, le taux de représente environ 75% de la population totale, et le taux
pauvreté est resté bien au dessus de 70% tout au long de GHSDXYUHWpDYRLVLQHOHVGHWRXVOHVSDXYUHVVLO·RQ
la période. SUHQGOHVHXLOGHSDXYUHWpGH(8MRXUHWVLO·RQ
SUHQG OH VHXLO GH SDXYUHWp GH (8MRXU (Q FH TXL
Il est cependant rassurant de constater que la majorité des concerne les 44 pays restants de notre échantillon
personnes qui vivent dans la pauvreté absolue ont vécu et (essentiellement des pays à revenu intermédiaire dans
vivent encore dans les quelques économies dynamiques lesquels les niveaux de pauvreté sont considérablement
de la liste des pays qui ont réussi et dont les taux de inférieurs aux niveaux de pauvreté de masse) ils
pauvreté connaissent un recul rapide. représentaient environ 10% des pauvres dans le monde en
 ,O VHPEOHUDLW GRQF TX·HQ  OD PDMRULWp GHV
­ODÀJXUHHVWGRQQpHODSDUWGHODSRSXODWLRQGHVGHX[ pauvres vivait dans des pays caractérisés par une
groupes en pourcentage de la population des pays en pauvreté de masse. Comme indiqué dans la précédente
développement, de même que la part de la population VHFWLRQ FHFL GHYUDLW VLJQLÀHU XQH FRUUpODWLRQ VROLGH HQWUH
YLYDQWDYHFPRLQVGH(8SDUMRXUHQSRXUFHQWDJHGX croissance économique et réduction de la pauvreté
nombre total de pauvres50. Le pourcentage de la absolue pour ce groupe de pays. Par conséquent, au sein

Figure 33 : Évolution de l’indice de pauvreté, groupe des pays qui ont réussi versus ceux qui sont à
la traîne, 1980-2007
% vivant avec moins de $E.-U. 2/jour

90

80
% below $2 a day

70

60

50

40

30

20
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

Pays qui ont réussi Pays à la traîne

Source : ITC et Karshenas 2010a.

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74 'e9(/233(0(17'(6(;3257$7,216(75e'8&7,21'(/$3$895(7e

Figure 34 : Pourcentage de l’ensemble de la population et pourcentage de personnes vivant avec


moins de $E.-U. 2 par jour, groupe de pays qui ont réussi versus groupe à la traîne, 1980-2007
90
80
70
Pourcentage

60
Per cent

50
40
30
20
10
0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

% de pauvres (pays qui ont réussi) % de pauvres (pays à la traîne)


% population (pays qui ont réussi) % de population (pays à la traîne)

Source : ITC et Karshenas 2010a.

Figure 35 : Lien entre la croissance des exportations et l’évolution des taux de pauvreté ($E.-U. 2/jour),
1990-2007

1
0.5
pauvreté

0
hangedeinlapoverty

-0.5
-1
Évolution

-1.5
-2
-2.5
-3
-1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
y = -0.48x + 0.06
R² = 0.6123 Croissance des exportations par habitant

Source : ITC et Karshenas 2010a.

de ce groupe de pays l’on devrait aussi pouvoir observer GHO·pFKDQWLOORQJOREDOREWHQXGDQVODVHFWLRQ([SRUWDWLRQV


une relation solide entre la pauvreté absolue et les et pauvreté.
variables économiques étroitement liées à la croissance
GX3,%WHOOHODFURLVVDQFHGHVH[SRUWDWLRQV/DÀJXUH Sachant que les 44 pays initialement frappés par la pauvreté
représente le lien entre la croissance des exportations par de masse constituent un groupe de pays extrêmement
KDELWDQW HW O·pYROXWLRQ GH OD SDXYUHWp HQWUH  HW  hétérogène, il est remarquable que les variations des
pour les pays initialement caractérisés par une pauvreté exportations par habitant expliquent dans une aussi grande
de masse. L’évolution de la pauvreté est mesurée en mesure la variation des taux de pauvreté. On constatera
fonction de l’évolution du logarithme du rapport de cote de donc sans surprise que la distinction entre les pays qui
la pauvreté (log(h/(1-h)), et la croissance des exportations réussissent et ceux qui sont à la traîne établie plus haut sur
est la différence des logarithmes des exportations réelles ODEDVHGHO·pYROXWLRQGHODSDXYUHWpVHUHÁqWHLFLGDQVOHV
SDU KDELWDQW HQWUH  HW  /D GURLWH GH UpJUHVVLRQ résultats à l’exportation des deux groupes. Comme le
DMXVWpHSUpVHQWHXQFRHIÀFLHQWSDUWLFXOLqUHPHQWVLJQLÀFDWLI PRQWUHODÀJXUHOHVWHQGDQFHVHQPDWLqUHG·H[SRUWDWLRQV
GHDYHFXQ52 de 0,61 deux fois plus élevé que le R2 réelles par habitant dans les pays qui ont réussi et dans les

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'e9(/233(0(17'(6(;3257$7,216(75e'8&7,21'(/$3$895(7e 75

SD\VjODWUDvQHVHPEOHQWrWUHOHUHÁHWSDUIDLWGHO·pYROXWLRQ s’ajouter à d’autres pour limiter l’impact sur la réduction de la


du pourcentage de pauvres dans les deux groupes de pauvreté. Le lien entre la croissance économique et
pays. l’expansion des échanges commerciaux, en particulier la
croissance des exportations, a toujours été marqué et solide.
8QH FRUUpODWLRQ LQGpQLDEOH HQWUH OD FURLVVDQFH GHV
H[SRUWDWLRQVHWODUpGXFWLRQGHODSDXYUHWpQHVLJQLÀHELHQ D’une manière générale, il existe deux types d’études portant
entendu pas de lien de cause à effet direct entre les deux. sur le lien entre les échanges commerciaux et la distribution
Pour déterminer l’existence d’un lien de cause à effet, il des revenus dans les pays en développement. Le premier se
conviendrait de réaliser des études de cas détaillées de concentre sur la théorie conventionnelle du commerce et a
FKDTXH SD\V DÀQ GH GpWHUPLQHU SDU TXHOOHV YRLHV OD étudié les différences de salaire au cours des trois décennies
FURLVVDQFHGHVH[SRUWDWLRQVLQÁXHVXUODSDXYUHWp&HTXH écoulées. Dans l’ensemble, les différentes études de ce type
montre en revanche la corrélation indéniable entre la ont révélé des différences de salaire croissantes entre
croissance des exportations et la réduction de la pauvreté, WUDYDLOOHXUV TXDOLÀpV HW QRQ TXDOLÀpV :RRG  
c’est que les politiques en faveur des exportations et )HHQVWUDHW+DQVRQ5RELQV+DQVRQHW+DUULVRQ
l’intégration dans l’économie mondiale peuvent, par SDUH[HPSOH /HVHFRQGW\SHG·pWXGHV·HVWDWWDFKpj
ricochet, favoriser la réduction de la pauvreté. D’aucuns ont expliquer les variations dans la distribution des revenus
WRXWHIRLVFRQWHVWpFHWWHDIÀUPDWLRQODPRQGLDOLVDWLRQpWDQW personnels entre les pays (Lundberg et Squire, 2003,
FRQVLGpUpH FRPPH XQ IDFWHXU G·LQWHQVLÀFDWLRQ GH OD Ravaillion, 2001, Milanovic, 2004 et Dollar et Kraay, 2002, par
pauvreté du fait des conséquences néfastes qu’elle a eu sur exemple). Si certaines études laissent à penser que
la distribution des revenus. C’est pour cette raison qu’il l’ouverture du commerce ne semble pas avoir d’incidence
serait utile de distinguer les éléments de distribution des sur la distribution des revenus (Dollar et Kraay, 2002, par
revenus et de croissance dans les trois grands groupes de exemple), d’autres ont mis au jour un lien avéré entre
pays, et de s’interroger sur la portée quantitative de chacun ouverture et aggravation des inégalités (Lundberg et Squire,
des changements observés sur la réduction de la pauvreté. HW0LODQRYLFSDUH[HPSOH 3DUFHTX·LOHVWGLIÀFLOH
de dissocier les effets du commerce sur la distribution des
revenus des effets d’autres facteurs tels que le progrès
ÉCHANGES COMMERCIAUX, technologique, l’éducation, et l’intervention d’autres
politiques et institutions nationales, le débat s’est avéré peu
DISTRIBUTION DES REVENUS ET concluant. L’objectif n’est pas ici d’apporter une solution à
CROISSANCE FHV FRQWURYHUVHV PDLV SOXW{W G·HVVD\HU GH TXDQWLÀHU OH
probable impact de la distribution des revenus sur l’évolution
La présente section met en lumière le lien entre échanges GHODSDXYUHWpDEVROXHGHSXLVjO·pFKHOOHPRQGLDOH
commerciaux, distribution des revenus et évolution de la
SDXYUHWpGHSXLV Pour cela, outre les principales tendances en matière de
pauvreté précédemment évoquées, le présent chapitre
Les pays pris au piège de la pauvreté souffrent à la fois d’une évoque aussi les différentes trajectoires de réduction de la
IDLEOH GLYHUVLÀFDWLRQ GH OHXUV H[SRUWDWLRQV HW GH OD IRUWH pauvreté sur la base de différentes hypothèses de
instabilité des prix. Ces deux facteurs viennent probablement distribution. La trajectoire maximale part du principe que

Figure 36 : Évolution des exportations par habitant dans les pays qui ont réussi et dans les pays à la traîne, 1980-2007

820
720
habitant

620
520
parhead

420
$ per
$E.-U.

320
220
120
20
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

Pays qui ont réussi Pays qui sont à la traîne


Source : ITC et Karshenas 2010a.

© Centre du commerce international 2010


76 'e9(/233(0(17'(6(;3257$7,216(75e'8&7,21'(/$3$895(7e

)LJXUH*URXSH,,²3DUWGHVSD\VjODWUDvQHGDQVODSDXYUHWpPRQGLDOH

$E.-U.$1.25
1,25 G2 $2.00 G2
$E.-U. 2,00 G2

45.0%
40.0%
35.0%
30.0%
25.0%
20.0%
15.0%
10.0%
5.0%
0.0%

Source : ITC et Karshenas 2010a.


Note : Basé sur des estimations et des données réelles; voir tableau 21 pour la représentativité.

GDQVFKDFXQGHVSD\VGHQRWUHpFKDQWLOORQOHFRHIÀFLHQW 2,5 points de pourcentage inférieurs au niveau maximum de


de Gini est demeuré à son niveau le plus élevé observé entre  /D ÀJXUH  WHQGDQFHV HQ PDWLqUH GH SDXYUHWp
HWDORUVTXHOHUHYHQXPR\HQRXODFRQVRPPDWLRQ dans les pays du groupe II) va dans le même sens, si ce
augmentaient au taux observé. La trajectoire minimale part n’est que les variations par rapport à la tendance réelle sont
GX SULQFLSH TXH OH FRHIÀFLHQW GH *LQL HVW GHPHXUp j VRQ relativement plus modérées. La part de la population vivant
QLYHDX OH SOXV EDV REVHUYp HQWUH  HW 51 8QH DYHFPRLQVGH(8SDUMRXUGDQVFHJURXSHGHSD\V
comparaison entre les principales estimations et les pWDLWGHHQHQFRPSDUDLVRQG·XQPLQLPXPGH
trajectoires de croissance minimales et maximales permet de 47,5% et d’un maximum de 52,4% la même année.
mieux saisir dans quelle mesure l’évolution de la distribution L’expérience de ces deux groupes pourrait dans une
des revenus a eu une incidence sur la pauvreté au cours de FHUWDLQH PHVXUH rWUH TXDOLÀpH GH EDQDOH HQ WHUPHV GH
la période à l’examen. répartition, étant donné que le revenu réel a davantage
évolué dans le sens de la trajectoire minimale. D’autre part,
Les résultats sont présentés sous une forme globale pour dans la mesure où le revenu réel s’est écarté de son niveau
FKDFXQ GHV WURLV JURXSHV GH SD\V HQ ÀJXUH  7HO minimum, l’effet de la détérioration de la distribution des
qu’indiqué dans la précédente section, dans les pays à UHYHQXVVXUODSDXYUHWpSHXWrWUHTXDOLÀpGHQpIDVWH
faible revenu touchés par la pauvreté de masse, les
trajectoires minimale et maximale sont trop proches de la Le groupe II, à savoir les pays touchés par la pauvreté de
trajectoire principale de la pauvreté basée sur le seuil de masse et qui n’ont pas réussi à en sortir, englobe 36
SDXYUHWp GH (8 SDU MRXU 1RXV FRPPHQWHURQV GRQF économies en développement. Il s’agit principalement de
l’impact de l’évolution de la distribution des revenus sur la 30$ DIULFDLQV GH  SD\V VLWXpV HQ $IULTXH HW GH  SD\V
SDXYUHWp GDQV OH FDV GX VHXLO GH SDXYUHWp GH (8 ayant statut de PMA. Seul un pays du groupe II, la Papouasie-
SDU MRXU HQFDGUp GH JDXFKH GH OD ÀJXUH  &RPPH O·RQ Nouvelle-Guinée, ne se trouve pas en Afrique et n’est pas un
pouvait s’y attendre, dans le cas du groupe de pays I, PMA. Les exportations en provenance de ces pays se
l’évolution de la distribution des revenus semble avoir un composent essentiellement de ressources naturelles. Si l’on
effet plus marqué sur la pauvreté absolue que dans les prend le Système harmonisé à deux chiffres, les minéraux et
deux autres groupes de pays. Au total, il semble que dans les combustibles minéraux (pétrole compris) représentent
ce groupe l’évolution de la distribution ait eu un rôle négatif 54% des exportations, suivis par les textiles et les vêtements
VXUODUpGXFWLRQGHODSDXYUHWpSHQGDQWOHVDQQpHVPDLV  OHVSURGXLWVDJULFROHVWUDQVIRUPpV  HWOHVIUXLWVHW
TXHGHSXLVODÀQGHVDQQpHVODWHQGDQFHVHVRLWLQYHUVpH légumes (6%). Les principaux partenaires commerciaux des
et qu’elle ait favorisé la réduction de la pauvreté. Si la SD\VGHFHJURXSHVRQWO·8(HWOHVeWDWV8QLVDYHFHW
distribution des revenus s’était maintenue à son niveau le GHVH[SRUWDWLRQVHQVXLYLVSDUOD&KLQH  
SOXV pJDO GDQV FKDTXH SD\V j OD ÀQ GH OD SpULRGH j O·,QGH  HWOH%UpVLO  
l’examen la pauvreté aurait été de 1,1 points de pourcentage
LQIpULHXUHjVRQQLYHDXDFWXHO FRQWUHDFWXHOOHPHQW  Dans les pays qui sont à la traîne, les prix sont plus instables
Par ailleurs, les niveaux de pauvreté de 2007 étaient plus de que dans les pays du groupe III qui ont réussi. Neuf d’entre

© Centre du commerce international 2010


'e9(/233(0(17'(6(;3257$7,216(75e'8&7,21'(/$3$895(7e 77

Figure 38 : Indice de pauvreté selon les trajectoires minimale et maximale (seuils de $E.-U. 1,25 et $E.-U. 2)
1990-2007

Group I -I, middle


Groupe pays à income
revenu intermédiaire
countries Groupe
Group I -I, middle
pays à income
revenu intermédiaire
countries
18 35
$1,25/jour
a day

Per cent below $2 a day


% en dessous de $2/jour
16
14 30
$1.25

12
25
below de

10
dessous

8
20
6
cent

4 15
% en

2
Per

0 10
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

Main estimate
Estimation principale Maximum
Gini maximum
gini Minimum
Gini minimum
gini Main estimate
Estimation principale Maximum
Gini maximum
gini Minimum
Gini minimum
gini

Group II -countries
Groupe with mass
II, pays touchés par poverty,
la pauvreté Group II - countries
Groupe II, pays with mass
touchés poverty,
par la pauvreté
laggingà la traîne
de masse, delagging
masse, à la traîne
% en dessous de $1,25/jour
Per cent below $1.25 a day

% en dessous de $2/jour
60

Per cent below $2 a day


y
84
55 82
80
50 78
76
45 74
72
40 70
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

Main estimate
Estimation principale Maximum
Gini maximum
gini Minimum
Gini minimum
gini Main estimate
Estimation principale Maximum
Gini maximum
gini Minimum
Gini minimum
gini

Group III, countries


Groupe III, pays with mass
touchés parpoverty, the
la pauvreté Group III, countries
Groupe with mass
III, pays touchés parpoverty, the
la pauvreté
successful
de masse, qui ont réussi successful
de masse, qui ont réussi
$1,25/jour
a day

60
% en dessous de $2/jour

80
below $2 a day

70
50
$1.25

60
belowde

40 50
% en dessous

30 40
30
20
20
10 10
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

Estimation principale Gini maximum Gini minimum Estimation principale Gini maximum Gini minimum

Source : ITC et Karshenas 2010a.

eux présentent une instabilité des prix beaucoup plus grande la baisse ou de la stagnation de la pauvreté dans d’autres
à l’exportation par rapport aux deux pays qui ont réussi mais pays, en particulier des pays qui ont réussi, les pays du
dont les prix sont les plus instables; alors que 16 autres groupe II ont enregistré une augmentation considérable de
DIÀFKHQW XQH SOXV IRUWH LQVWDELOLWp FRPSDUpV DX[ TXDWUH leur pauvreté, laquelle est passée d’environ 21% de tous les
derniers pays qui ont réussi. Dans le même ordre d’idées, les SDXYUHVYLYDQWGDQVOHPRQGHDYHFPRLQVGH(8HQ
exportations des pays qui sont à la traîne ne sont pas très jHQYLURQHQHWG·HQYLURQGHVSDXYUHV
GLYHUVLÀpHV ² VHXO OH 1pSDO D UpXVVL j GLYHUVLÀHU VHV YLYDQWDYHFPRLQVGH(8HQjHQYLURQHQ
exportations dans les mêmes proportions que les pays qui YRLUÀJXUH /HVSD\VGXJURXSH,,pWDQWGDQVOHXUJUDQGH
RQWOHPLHX[UpXVVLDORUVTXHGHVSD\VjODWUDvQHRQW majorité des pays africains et des PMA, ces conclusions
GLYHUVLÀpOHXUVH[SRUWDWLRQVGDQVGHVSURSRUWLRQVVHPEODEOHV pourraient bien s’appliquer aussi à des groupes de pays plus
à celles des pays qui ont réussi (voir Annexe statistique). Plus larges pour lesquels nous ne disposons par pour l’heure de
VLPSOHPHQWOHVSD\VjODWUDvQHSkWLVVHQWjODIRLVG·XQHIDLEOH données relatives à la pauvreté.
GLYHUVLÀFDWLRQGHOHXUVH[SRUWDWLRQVHWG·XQHIRUWHLQVWDELOLWp
des prix, deux facteurs qui viennent s’ajouter aux autres L’expérience du troisième groupe, à savoir le groupe des
facteurs qui entravent la réduction de la pauvreté. SD\VTXLRQWUpXVVLSUpVHQWpVHQÀJXUHHVWTXHOTXHSHX
différente. Au sein de ce groupe, la sortie marquée de la
Les niveaux de pauvreté relativement stagnants des pays du pauvreté de masse qu’a permis la croissance économique
JURXSH ,, OHVTXHOV SHXYHQW rWUH GXV j XQH GLYHUVLÀFDWLRQ rapide s’est conjuguée à une détérioration de la distribution
LQVXIÀVDQWHHWjXQHYXOQpUDELOLWpIDFHDX[FKRFVUHODWLIVDX[ GHV UHYHQXV j WHOOH HQVHLJQH TXH j OD ÀQ GH OD SpULRGH j
SUL[RQWPRGLÀpODGLVWULEXWLRQGHODSDXYUHWpSDUKDELWDQWGH l’examen, le revenu réel s’est considérablement rapproché
par le monde au cours de vingt dernières années. Du fait de de la trajectoire maximale. La Chine et l’Inde se trouvent en

© Centre du commerce international 2010


78 'e9(/233(0(17'(6(;3257$7,216(75e'8&7,21'(/$3$895(7e

première ligne de ce groupe, et la croissance rapide de variables habituelles qui comptabilisent la croissance, telles
même que l’évolution défavorable de la distribution des que la croissance de la main-d’œuvre, les taux
revenus au sein de ces deux grandes économies ont été le d’investissement et le niveau initial du PIB, n’a qu’un effet
principal moteur des résultats enregistrés par le groupe. La PDUJLQDOVXUOHFRHIÀFLHQWGHODOLJQHGHUpJUHVVLRQDMXVWpH
SURSRUWLRQGHODSRSXODWLRQYLYDQWDYHFPRLQVGH(8 HQ ÀJXUH  PDLV OH OLHQ UHVWH VLJQLÀFDWLI OH FRHIÀFLHQW GH
SDUMRXUGDQVFHJURXSHHVWSDVVpHGHHQYLURQHQ FURLVVDQFHGHVH[SRUWDWLRQVFKXWHjDYHFXQFRHIÀFLHQW
jHQ&HVQLYHDX[VRQWWUqVSURFKHVGHV W GH   &HV UpVXOWDWV UHVWHQW ÀDEOHV H[FHSWLRQ IDLWH GHV
de réduction « maximale » de la pauvreté et 3,2% au-dessus observations concernant les pays du groupe III qui ont le
GH OD UpGXFWLRQ PLQLPDOH GH OD SDXYUHWp VLWXpH j  HQ mieux réussi, ou l’un ou l’autre de ceux qui appartiennent aux
2007. trois autres groupes.

(QFRPSDUDLVRQGHVWHQGDQFHVJOREDOHVjORQJWHUPHO·HIIHW (Q FRPSWDELOLWp GH OD FURLVVDQFH FRQYHQWLRQQHOOH XQ


de l’évolution de la distribution des revenus au sein des pays FRHIÀFLHQWSRVLWLIHWVLJQLÀFDWLIGHFURLVVDQFHGHVH[SRUWDWLRQV
sur la pauvreté absolue dans les pays frappés par la pauvreté est normalement considéré comme révélateur des
de masse peut sembler minime. Cela est tout particulièrement retombées des externalités associées à l’exportation ou de la
vrai pour la pauvreté mesurée à l’aune du seuil de pauvreté SOXV JUDQGH HIÀFDFLWp GHV UHVVRXUFHV XWLOLVpHV GDQV OH
GH(8SDUMRXU ÀJXUH 0rPHGDQVOHFDVGHVSD\V secteur des exportations à proprement parler (voir Fedder,
qui ont réussi et du seuil de pauvreté le plus bas de l’encadré   7RXWHIRLV GDQV OH FDV GHV SD\V FRQIURQWpV j OD
H  HQ ÀJXUH  SRXU OHVTXHOV O·pYROXWLRQ GH OD GLVWULEXWLRQ pauvreté de masse, les exportations peuvent présenter un
des revenus a clairement entraîné une augmentation de la avantage supplémentaire à savoir qu’elles peuvent permettre
pauvreté, l’écart de 3,2% entre le niveau de pauvreté réel et l’accès aux nouvelles technologies et aux biens
maximum représente environ un dixième de la baisse de la d’investissement par le biais des importations. Cela est tout
SDXYUHWp OLpH j OD FURLVVDQFH GHSXLV  &HFL QH VLJQLÀH particulièrement le cas dans les pays du groupe II dans
pas que la distribution des revenus ne joue qu’un rôle mineur lesquels, dans la plupart des cas, la production et l’emploi se
dans la réduction de la pauvreté. Pour commencer, ces concentrent dans le secteur primaire, et où le commerce
résultats concernent la pauvreté absolue mesurée sur la extérieur permet d’importer des équipements manufacturés,
EDVHGHVVHXLOVGHSDXYUHWpLQWHUQDWLRQDX[6HORQODGpÀQLWLRQ des matières premières et des produits de consommation.
donnée de la pauvreté et du bien être relatif des déciles les L’élasticité revenu de la demande de telles importations étant
plus pauvres, les résultats peuvent varier. Qui plus est, la élevée, lorsqu’il commence à se développer, le commerce
distinction entre répartition et effets sur la croissance est extérieur en part du PIB augmente inévitablement. Pour que
essentiellement intellectuelle et a toutes les chances de ne le processus soit viable, les exportations doivent croître à un
pas tenir la route dans la réalité. La plupart des mesures rythme adéquat pour répondre aux besoins à l’importation.
axées sur le changement de distribution des revenus ont &RPPHOHPRQWUHODÀJXUHDXFXQSD\VRXSUHVTXHQ·D
également un effet majeur sur la croissance (les réformes enregistré des taux de croissance positifs à long terme au
DJUDLUHVSDUH[HPSOH /HVUpVXOWDWVFLGHVVXVVLJQLÀHQWTXH cours de la période à l’examen sans enregistrer parallèlement
pour les pays qui connaissent la pauvreté de masse, la une augmentation des exportations. Ces résultats indiquent
croissance économique est nécessaire pour faire reculer la que la croissance des exportations est une condition
SDXYUHWpDEVROXH(QIDLWSOXVXQSD\VSDUYLHQWjVRUWLUGHOD indispensable de la croissance à long terme du PIB, laquelle
pauvreté de masse, moins l’élément de distribution du revenu est elle-même indispensable à la réduction de la pauvreté
a de l’importance. Les effets du commerce sur la croissance dans les pays frappés par la pauvreté de masse.
sont vraisemblablement plus importants dans les pays
caractérisés par une pauvreté de masse. Parallèlement à la croissance enregistrée dans les pays
exportateurs de produits primaires, une kyrielle de nouveaux
Les écrits consacrés aux échanges commerciaux et à la services et branches d’activité se développent pour répondre
croissance sont légions. L’effet des mesures de promotion aux besoins des secteurs de l’agriculture et des exportations
des échanges commerciaux et plus particulièrement la en plein essor. Les ateliers de réparation dans les villes et les
VSpFLÀFDWLRQHPSLULTXHGHFHVPHVXUHVHWODYpULÀFDWLRQGH villages, de même que les ateliers de fabrication qui
leurs effets sont les éléments les plus controversés de ces entretiennent des liens en amont et en aval avec le secteur
écrits (voir, par exemple, Baldwin, 2006, et Rodriguez et agricole et celui des exportations, ne manqueront pas de se
Rodrik, 2000). Dans nombre des études transnationales de développer. Tels sont les ingrédients essentiels de la
même que dans des études de cas nationales, le lien entre la croissance sans lesquels la productivité des secteurs
croissance économique et l’expansion du commerce agricole et des exportations ne pourra pas progresser de
(notamment la croissance des exportations) a cependant façon régulière. Ces branches d’activité favorisent aussi
WRXMRXUVpWpVROLGHHWVLJQLÀFDWLI&HOLHQHVWUHÁpWpHQÀJXUH l’apprentissage et la formation essentiels à la phase de
DXVXMHWGHVSD\VHQGpYHORSSHPHQWGHQRWUHpFKDQWLOORQ développement suivante, à savoir la phase d’exportation des
SRXUODSpULRGH² biens manufacturés et des services.

,OH[LVWHXQHFRUUpODWLRQSDUWLFXOLqUHPHQWVLJQLÀFDWLYHHQWUHOD La phase d’exportation de produits manufacturés donne le


croissance à long terme des exportations et le PIB, avec un départ d’une nouvelle phase de développement dans le
FRHIÀFLHQW GH FRUUpODWLRQ VXSpULHXU j  /·DMRXW GHV cadre de laquelle le commerce extérieur peut jouer un rôle

© Centre du commerce international 2010


'e9(/233(0(17'(6(;3257$7,216(75e'8&7,21'(/$3$895(7e 79

Figure 39 : Croissance du PIB versus croissance des exportations réelles

2
1990)
(GDP1990)

1
2007)-log (PIB
Log (PIBP 2007)-log

-1

-2
-1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
y = 0.38x - 0.09 Log (exportations 2007) – Log (exportations 1990)
R² = 0.6004

Source : ITC et Karshenas 2010a.

plus important encore pour la croissance économique. ou sans croissance de la productivité du travail, est un
Hormis quelques petits pays exportateurs de pétrole, rares avantage que le secteur primaire n’a pas. Les facteurs de
sont les pays qui enregistrent des revenus élevés et qui SURGXFWLRQ pWDQW À[HV OD FURLVVDQFH GH OD SURGXFWLRQ HW
prospèrent sans passer par cette phase. Les pays qui ont de la productivité du secteur primaire s’accompagnent
atteint ce stade de développement enregistrent aussi plus normalement d’une diminution de l’emploi dans ces secteurs.
fréquemment de longues périodes de croissance soutenue
et ininterrompue. La nature des activités de production de La phase d’exportation de produits manufacturés n’arrive
produits primaires explique en partie cette situation. Les toutefois pas par magie, et elle ne crée pas de cercle vertueux
H[SRUWDWLRQVGHSURGXLWVSULPDLUHVIRQWO·REMHWGHÁXFWXDWLRQV autonome sur un mode sui generis. Toutes les conditions
des prix et de la demande à court terme, en plus d’enregistrer préalables à la croissance doivent être réunies pendant la
des épisodes de détérioration des termes de l’échange à SKDVH SUpFpGHQWH 8QH PDLQG·±XYUH GLVFLSOLQpH HW GHV
moyen et long terme. Les produits de base font aussi l’objet FRPSpWHQFHV WHFKQLTXHV HW GH JHVWLRQ VXIÀVDQWHV GRLYHQW
d’une concurrence intense sur les prix, ce qui fait que les avoir été acquises pendant le développement économique
JDLQV GH SURGXFWLYLWp EpQpÀFLHQW GDYDQWDJH DX[ de la phase précédente, et ce pour pouvoir passer à la phase
consommateurs qu’aux producteurs. Certains facteurs de d’exportation. Tant en phase d’exportation de produits de
SURGXFWLRQ pWDQW À[HV WHOV OHV WHUUDLQV HW OHV UpVHUYHV base que de produits manufacturés, les échanges avec
minières, leur rendement aussi est susceptible de décroître. l’étranger peuvent grandement contribuer au transfert de
Le facteur le plus important qui distingue la phase nouvelles technologies depuis les pays plus avancés.
d’exportation des produits manufacturés de la phase L’investissement étranger direct est un autre vecteur de
« produits de base » tient néanmoins au fait que la fabrication transfert de technologie important pendant ces deux phases.
donne lieu à des économies d’échelle statiques et Toutefois, pour apprendre les nouvelles technologies, s’y
dynamiques substantielles et implique un apprentissage. Les adapter et les assimiler, le pays doit disposer des
exportations jouent là un rôle important en ce sens qu’elles infrastructures d’appui nécessaires, des capacités
permettent de réaliser ces économies dynamiques. institutionnelles et humaines, ainsi que des politiques
L’augmentation des échanges commerciaux accroît les économiques qui favorisent le transfert de technologies.
gains de productivité, ce qui renforce la compétitivité et
augmente les échanges commerciaux. Pendant cette phase,
la concurrence étrangère garantit une production plus
HIÀFDFHHWRIIUHGDYDQWDJHGHVRXSOHVVHFHTXLSHUPHWGH
EFFETS DES IMPORTATIONS
s’adapter à l’évolution de la technologie et des conditions du SUR LA PAUVRETÉ
marché. Même au début, lorsque les économies d’échelle ne
sont pas particulièrement importantes dans la production de D’une manière générale, à partir de 2005, les pauvres de
produits manufacturés destinés à l’exportation (ateliers à pays en développement percevaient une plus grande part
forte intensité de main-d’œuvre pour les textiles et les de l’argent dépensé par les pays développés à
vêtements, par exemple), le fait que l’exportation permette O·LPSRUWDWLRQSDUUDSSRUWjHWFHWRXWSDUWLFXOLqUHPHQW
une croissance continue de l’emploi et de la production, avec JUkFHDX[UHFHWWHVGHOD&KLQH/HVSDXYUHVGHV30$TXL

© Centre du commerce international 2010


80 'e9(/233(0(17'(6(;3257$7,216(75e'8&7,21'(/$3$895(7e

ont pourtant le plus besoin des recettes en provenance de Après avoir évalué les liens entre les exportations, la
l’étranger, ne perçoivent qu’une part minuscule de l’argent croissance et la pauvreté, nous allons estimer ici l’impact
dépensé par les pays développés à l’importation, et une de 10 importations importantes et dynamiques sur les
PR\HQQH QRQ SRQGpUpH GH (8 SRXU (8 exportateurs des pays en développement à l’aide de
d’importations dans ces pays développés. Dans la plupart l’indicateur PII. Le PII permet d’estimer le pourcentage des
des cas, leur part est restée inchangée, voire a diminué sommes dépensées à l’importation par un pays développé
HQWUHHW donné qui revient aux pauvres (SIP1 et SIP2, de l’acronyme

(1&$'5e e78'('(/·2,7685/(&200(5&((7/·(03/2,

La présente section du rapport traite essentiellement des l’impact sur l’égalité hommes-femmes dépend des secteurs
liens à long terme entre la croissance des exportations et la FKHIV GH ÀOH j O·H[SRUWDWLRQ GDQV OH SD\V YLVp VDQV TX·XQ
UpGXFWLRQGHODSDXYUHWpELHQTXHGXIDLWGHODFULVHÀQDQFLqUH schéma unique clair ne se dessine. À titre d’exemple, dans
mondiale la question des conséquences à court terme des les pays dans lesquels l’extraction minière et la production
chocs commerciaux ait pris une place prépondérante dans le de métaux dominent, la main-d’œuvre masculine a été plus
débat. Bien que la question ne relève pas du présent rapport, durement touchée. Le phénomène inverse a été observé dans
les récentes constatations de l’Organisation international du OHVSD\VGDQVOHVTXHOVOHVHFWHXUGXWH[WLOHHVWLPSRUWDQW(QÀQ
travail permettent de mieux comprendre l’impact des échanges les plans de relance des gouvernements destinés à doper la
commerciaux sur les perspectives d’emploi des pays en demande ont dans une grande mesure permis de lutter contre
GpYHORSSHPHQW 8QH pWXGH PHQpH SDU O·2,7 Commerce et l’impact de la crise sur l’emploi, bien que ces efforts soient
emploi face à la crise mondiale, décrit l’impact sur l’emploi PHQDFpVSDUODEDLVVHGHVUHFHWWHVSXEOLTXHVHQ MXVTX·j
GHODFULVHÀQDQFLqUHHWGHODEDLVVHGHVpFKDQJHVFRPPHUFLDX[ 5%), étant donné la diminution des revenus et de l’activité des
GHHWSURFqGHjXQHpYDOXDWLRQGpWDLOOpHGHODVLWXDWLRQ entreprises. Il s’agit là d’un facteur de poids étant donné que
GDQVVHSWSD\V8NUDLQH/LEpULD2XJDQGD,QGH$IULTXHGX O·DXJPHQWDWLRQ GHV SUL[ GHV GHQUpHV DOLPHQWDLUHV HQ 
Sud, Brésil et Égypte. Les observations par pays se fondent sur FRQMXJXpH j OD EDLVVH GHV VDODLUHV GH  RQW FRQGXLW j
GHVVWDWLVWLTXHVRIÀFLHOOHVVXUOHVeYDOXDWLRQVG·LPSDFWUDSLGHV une détérioration globale des salaires réels, la part des mal
par pays de l’OIT réalisées à la demande de gouvernements nourris dans le monde ayant augmenté pour la première fois
nationaux, et sur des modélisations économiques réalisées par GHSXLV  GDWH j ODTXHOOH GHV GRQQpHV RQW FRPPHQFp j
les auteurs. être collectées).

À partir de l’expérience de ces sept pays, plusieurs Au regard des différences enregistrées dans les principaux
observations ont été formulées qui concernent le présent secteurs d’exportation et de leurs liens divers avec l’économie
rapport. Premièrement, s’agissant de l’impact général du intérieure, l’impact sur l’emploi s’est avéré variable selon les
commerce sur l’emploi : si les exportations sont associées à pays étudiés. Au Brésil, dans le secteur du textile de l’Égypte
une destruction plus rapide des emplois, elles permettent aussi HWHQ$IULTXHGX6XGOHFKRPDJHDDXJPHQWp(Q2XJDQGD
de créer davantage d’emplois, à telle enseigne que l’emploi net et dans le secteur du tourisme de l’Égypte, les salaires ont
ne s’en trouve pas affecté en période d’activité commerciale GLPLQXp (QÀQ HQ 8NUDLQH HW DX /LEpULD WDQW OH QRPEUH
normale. Deuxièmement, en période de crise économique d’emplois, que les salaires et les conditions de travail se sont
internationale les emplois ont tendance à disparaître plus détériorés en parallèle.
rapidement, et ce du fait des liens directs et indirects avec
l’économie mondiale. À titre d’exemple peut être cité le cas de La dernière étude en date de l’OIT sur le commerce et l’emploi
O·8NUDLQH R O·LQGXVWULH PpWDOOXUJLTXH GHVWLQpH j O·H[SRUWDWLRQ HVW FRPSOpWpH SDU OHV FRQFOXVLRQV GH  FRQFHUQDQW
D pWp GXUHPHQW IUDSSpH SDU OH ÁpFKLVVHPHQW GH OD GHPDQGH l’interaction entre l’emploi informel et le commerce52 basées sur
mondiale de voitures. L’industrie nationale du minerai de fer des données empiriques disponibles pour un nombre limité de
s’en est par répercussion trouvée tout aussi touchée, bien pays d’Amérique latine. Celles-ci ont révélé que l’ouverture du
qu’elle n’exporte pas en quantité. Troisièmement, lorsque commerce débouche dans certains cas sur une augmentation
des données détaillées étaient disponibles et des analyses de l’emploi et des salaires informels, mais pas dans d’autres.
possibles, il semble que l’impact sur l’emploi indirect (secteurs L’impact variable du commerce sur l’emploi, formel ou informel,
n’exportant pas) ait été au moins aussi important que sur revêt une grande importance pour les tenants du commerce,
l’emploi direct (secteurs qui exportent). L’impact indirect peut et pourrait faire l’objet de futurs rapports de l’ITC sur les
être dû aux liens entre la chaîne d’approvisionnement et les exportations pour un développement durable.
secteurs exportateurs (comme dans le cas des industries de
OD PpWDOOXUJLH HW GH O·H[WUDFWLRQ PLQLqUH GH O·8NUDLQH  RX j OD -DQVHQ 0DULRQ HW (ULN YRQ 8H[NXOO   &RPPHUFH HW
diminution de la demande de tous les biens et services liée à la emploi face à la crise mondiale, Organisation international du
baisse des recettes des secteurs exportateurs. Quatrièmement, Travail.)

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'e9(/233(0(17'(6(;3257$7,216(75e'8&7,21'(/$3$895(7e 81

anglais « Share of Income to the Poor »)53. Pour en faciliter De la même manière, nous avons calculé l’indicateur PII
l’interprétation, les résultats ont été multipliés par 100, de en excluant les pays en développement gros exportateurs
sorte que la mesure puisse être lue comme une estimation de combustibles (et là encore, la Chine) pour voir si
de la somme en dollar qui revient aux pauvres pour l’indicateur PII des importateurs était dans une grande
FKDTXH(8GpSHQVpVjO·LPSRUWDWLRQSDUOHVSD\V mesure déterminé par le prix des combustibles ou le
développés54. commerce des combustibles minéraux qui créent moins
d’emplois. Les résultats obtenus montrent que pour les 10
Dans le premier cas, en calculant le PII pour tous les pays importateurs les combustibles jouent un rôle
partenaires pour lesquels des données sont disponibles, VLJQLÀFDWLI GDQV OH FDOFXO GH O·LQGLFDWHXU 3,, WRXV OHV
une part extrêmement faible des dépenses à l’importation importateurs ayant enregistré une augmentation entre
UHYLHQW DX[ SDXYUHV j VDYRLU HQWUH (8  HW  HW OHV FKLIIUHV GX 3,, D\DQW WRXW DX SOXV
SRXUOD6XLVVHHWMXVTX·j(8SRXUOH-DSRQ SRXU diminué d’un peu plus de 6% (Canada) sur la base de
(8GpSHQVpVjO·LPSRUWDWLRQ  YRLUWDEOHDX 6XU FHWWHH[FOXVLRQ YRLUWDEOHDX 
une note plus positive, pour tous les gros pays
importateurs sauf un, la part des dépenses à l’importation
Tableau 19 : Indicateur PII pour les personnes vivant avec
TXLUHYLHQWDX[SDXYUHVDDXJPHQWpGHSXLV6HXOHOD
moins de $E.-U. 2/jour – à l’exclusion des principaux
1RUYqJHIDLWH[FHSWLRQjODUqJOHO·DQQpHD\DQWpWp
exportateurs de combustibles
atypique au plan commercial, plusieurs pays en
développement ayant vu leur part du commerce SD\VHQ
Moins la Chine
augmenter de manière disproportionnée55. Étant donné la développement
part croissante de la Chine dans le commerce international Importateur  2005  2005
en comparaison d’autres économies importatrices, les
Australie 3.06  1.20 
calculs ont été effectués en incluant puis en excluant la
Chine pour le PII de chaque importateur. Pour certains Canada 1.24 3.34 0.55 
importateurs (Islande, République de Corée, Japon, par 8QLRQHXURSpHQQH 1.67 2.43 1.06 
exemple) l’exclusion de la Chine du calcul fait une énorme Islande 0.47 2.12 0.16 
GLIIpUHQFH DORUV TXH SRXU G·DXWUHV 6XLVVH 8( SDU
Japon 6.33  2.75 1.64
H[HPSOH  OD GLIIpUHQFH HVW PRLQV PDUTXpH (OOH UHVWH
QpDQPRLQVVLJQLÀFDWLYHSRXUWRXVOHVLPSRUWDWHXUVpWXGLpV République de Corée 1.34 6.07 1.34 1.21
 DX PRLQV GHV YDOHXUV 3,,  UHSUpVHQWHQW OHV Nouvelle-Zélande  4.65 0.65 
échanges avec la Chine pour chaque importateur étudié). Norvège  2.47 2.50 0.63
Lorsque la Chine est exclue du calcul, les signes de Suisse   0.50 
SURJUqVHQWUHHWÁpFKLVVHQWFRQVLGpUDEOHPHQW
GHVLPSRUWDWHXUVFRQFHUQpVDIÀFKDQWXQHEDLVVHGH eWDWV8QLV 4.06 7.22  
leur indicateur PII sur la période visée. Note : Neuf gros exportateurs de combustibles – dont les valeurs à
l’exportation pour l’année la plus récente disponible se composaient
Tableau 18 : Indicateur PII pour les personnes vivant avec d’au moins 50% de combustibles minéraux – ont été exclus.
moins de $E.-U. 2/jour
3RXU ÀQLU O·LQGLFDWHXU 3,, D pWp FDOFXOp SRXU OHV  SD\V
SD\VHQ
développement
Moins la Chine importateurs sur la base de leurs seuls échanges
commerciaux avec les 33 PMA pour lesquels des données
Importateur  2005  2005 sont disponibles (voir tableau 20). Les pauvres des PMA,
bien qu’étant les plus pauvres et ayant le plus besoin des
Australie   1.23  recettes de l’étranger, ne perçoivent en fait qu’une part
Canada 1.27 3.53 0.57  minuscule des sommes dépensées par les pays
développés à l’importation, et une moyenne non pondérée
8QLRQHXURSpHQQH  2.52 1.27  GH(8SRXU(8G·LPSRUWDWLRQV(QRXWUHOHV
Islande 0.47 2.13 0.16 0.40 SURJUqV UpDOLVpV HQWUH  HW  RQW pWp ELHQ PRLQV
importants pour les PMA que pour l’ensemble des pays en
Japon 6.51    développement, 6 des 10 importateurs ayant vu leur
République de indicateur PII pour les PMA décliner durant cette période.
 6.15  
Corée 3DUPLOHVGL[LPSRUWDWHXUVODSDUWGHOHXU3,,WRWDOEpQpÀFLDQW
Nouvelle-Zélande 1.51  0.67 1.20 aux PMA était inférieure à un vingtième, soit à peine 3,7
cents pour chaque dollar dépensé dans ces pays : la part
Norvège  2.47 2.51 0.63 de l’Australie était la moins élevée à raison de 0,7% (0,7
Suisse  1.21 0.52 0.50 cents revenant aux pauvres pour chaque dollar dépensé),
FHOOHGHO·8QLRQHXURSpHQQHODSOXVpOHYpHDYHF 
eWDWV8QLV 4.24  2.04 2.46 cents).

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82 'e9(/233(0(17'(6(;3257$7,216(75e'8&7,21'(/$3$895(7e

Tableau 20 : Indicateur PII pour les personnes vivant avec LPSRUWDWLRQV VXU OD SDXYUHWp pWDQW GRQQp TXH  GHV
moins de $E.-U. 2/jour – PMA pauvres du monde qui vivent en dessous du seuil de
SDXYUHWpGH(8 2/jour se trouvent dans notre échantillon
33 PMA de pays en développement. La part des importations
Importateur  2005 représentée implique l’indicateur PII maximum, en théorie,
Australie  0.05
pour cet importateur, partant du principe que la part du
revenu qui revient aux pauvres des pays en développement
Canada 0.07 0.12
exportateurs était proportionnelle aux importations (une
8QLRQHXURSpHQQH 0.27  hypothèse que d’aucuns pourraient juger optimiste).
Islande 0.02 0.12
Japon 0.21 0.21
Tableau 21 : Représentativité de l’échantillon de pays en
développement choisis
République de Corée 0.22 0.16
Nouvelle-Zélande 0.04 0.16 Mesure (Q

Norvège 2.04  Population mondiale* 75.4%

Suisse 0.07 0.06 3RXUFHQWDJHGHSDXYUHV(8 **




eWDWV8QLV 0.23 0.23 3RXUFHQWDJHGHSDXYUHV(8** 


Importations de… ***

- Australie 30.7%
- Canada 
Méthodologie du PII 8QLRQHXURSpHQQH 13.7%
Pour déterminer l’effet des importations d’un importateur - Islande 
donné sur la pauvreté, deux jeux de données sont utilisés. Le - Japon 41.0%
SUHPLHUPHVXUHODSDUWGXUHYHQXQDWLRQDOTXLEpQpÀFLHDX[
- République de Corée 
SDXYUHVYLYDQWDYHFPRLQVGH(8HWDYHFPRLQVGH
(8SDUMRXUGpVLJQpVSDUO·DFURQ\PH6,3HW6,3 SDUW - Nouvelle-Zélande 22.7%
du revenu qui revient aux pauvres). Les calculs sont effectués - Norvège 12.0%
à partir des données d’études et relatives à la distribution des
- Suisse 6.3%
revenus précédemment utilisées. Le deuxième jeu de
données nous donne la part de la valeur à l’importation des eWDWV8QLV 42.2%
 pFRQRPLHV GpYHORSSpHV SRXU FHV  SD\V O·8( pWDQW
Sources :
considérée comme un pays), en utilisant la base de données
 ,QGLFDWHXUV GH GpYHORSSHPHQW GDQV OH PRQGH  %DQTXH
DOTS (Direction of Trade Statistics) du FMI. Ces indicateurs
mondiale, chiffres 2007. Complétés par les données du Worldfact
sont ensuite multipliés et additionnés pour estimer le PII par Book 2010 de la CIA pour l’Afghanistan, l’Iraq, Nauru et Tuvalu.
importateur. ** Données relatives à la population pour 1, puis produit en croix sur
la base des taux de pauvreté moyens estimés pour 2001–2007 du
3URJUDPPH GHV 1DWLRQV 8QLHV SRXU OH GpYHORSSHPHQW ² 5DSSRUW VXU
Représentativité de l’échantillon le développement humain 2010 pour déterminer les pourcentages de la
pauvreté mondiale et pour l’échantillon.
Si des données commerciales sont disponibles pour tous les *** Fonds monétaire international – Direction des statistiques
pays, directement ou par le biais de statistiques miroirs, les FRPPHUFLDOHV
données détaillées sur la pauvreté proviennent des études
menées sur le revenu et la consommation, études dont la
qualité et la fréquence ne sont pas régulières. Les données Conclusions relatives au PII
disponibles sur la pauvreté ont été traitées pour garantir la
comparabilité entre les pays et dans le temps, mais même Les résultats des calculs de l’indicateur PII révèlent que dans
DLQVL GHV GRQQpHV VXIÀVDQWHV SRXU O·DQDO\VH QH VRQW l’ensemble, à partir de 2005 les pauvres des pays en
GLVSRQLEOHV TXH SRXU  SD\V HQ GpYHORSSHPHQW eWDQW développement ont encaissé une part plus élevée des
GRQQpTXHQRWUHpFKDQWLOORQQ·LQFOXWTXHH[SRUWDWHXUVGH sommes dépensées par les pays développés à l’importation,
pays en développement, dont le Mexique qui est devenu HQ FRPSDUDLVRQ GH  &HWWH FRQVWDWDWLRQ VRXOqYH
PHPEUHGHO·2&'(30$ VXU HWOHVLPSRUWDWHXUV d’importantes questions, non pas sur les possibilités d’utiliser
correspondants, il convient de voir dans quelle mesure ces le commerce pour lutter contre la pauvreté, mais plutôt sur la
pays sont représentatifs de la population, de la pauvreté, et mesure dans laquelle le commerce a été utilisé pour réduire
du commerce mondiaux (pour chaque importateur). la pauvreté au cours des deux dernières décennies.
L’indicateur PII fournit aux importateurs développés une idée
Les importations des 10 importateurs développés ne GH OHXU HIÀFDFLWp GDQV OD OXWWH FRQWUH OD SDXYUHWp SDU OHV
SURYLHQQHQW TX·HQ SDUWLH GHV  SD\V HQ GpYHORSSHPHQW circuits commerciaux, tant par rapport aux années
mais ajouter davantage de pays en développement n’aurait précédentes que comparé à d’autres économies
SDV G·LPSDFW VLJQLÀFDWLI VXU OD PHVXUH GH O·HIIHW GHV développées.

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'e9(/233(0(17'(6(;3257$7,216(75e'8&7,21'(/$3$895(7e 83

Quelques réserves doivent malgré tout être ici formulées en ‡ L’amélioration de l’accès au marché vers les principaux
FHTXLFRQFHUQHOHVSURJUqVUpDOLVpV/HV30$Q·RQWEpQpÀFLp marchés réduit la pauvreté, particulièrement dans les
TXH G·XQH SDUW LQÀPH GHV UHFHWWHV FRPPHUFLDOHV UHYHQDQW pays les plus pauvres, renforce les mesures en faveur
aux pauvres, et dans la plupart des cas cette part est restée des PMA et va dans le sens de l’amélioration de l’équité
inchangée ou a diminué pendant la période à l’examen. Les dans le monde. Il convient ici encore d’insister sur le fait
gains les plus substantiels ont été enregistrés par les pauvres que les mesures visant à promouvoir le commerce
de quelques pays performants, comme la Chine, mais aucun équitable doivent être compatibles avec la facilitation de
pays en développement ou PMA n’a pour l’heure réussi à l’accès au marché et ne pas l’entraver.
faire aussi bien que la Chine en termes de commerce et de
réduction de la pauvreté. Qui plus est, ces estimations
indiquent que de vastes pans de pauvres du monde n’ont
SDVEpQpÀFLpGHVDYDQWDJHVLQKpUHQWVDXFRPPHUFHGXIDLW
des problèmes d’accès au marché évoqués au Chapitre 2 du
présent rapport et dans de nombreuses autres études. Les
résultats obtenus suggèrent aussi que les pays pauvres ont
besoin de plus d’ATLC et d’Aide pour le commerce pour
pouvoir à l’avenir tirer parti de l’effet de la réduction de la
pauvreté par le commerce.

CONSÉQUENCES SUR LES


MESURES DE POLITIQUE
GÉNÉRALE
Si les économistes et les décideurs politiques s’accordent
généralement sur l’importance de la croissance durable des
exportations pour la croissance économique à long terme, tel
que précédemment décrit, les avis divergent quant aux
mesures de politique générale, notamment les politiques
commerciales, susceptibles de garantir la contribution du
commerce au développement économique. Il est peu
probable que ces désaccords puissent être résolus sur un
plan théorique. Hormis les politiques qui dictent le mode
d’intégration des économies en développement dans
l’économie mondiale, la durabilité de la croissance dépend
de toute une kyrielle d’autres politiques ainsi que de la nature
des institutions et des capacités de chaque pays. Du fait de
FHVVSpFLÀFLWpVLQVWLWXWLRQQHOOHVOHVDQDO\VHVVXVFHSWLEOHVGH
permettre l’élaboration de recommandations réalisables
doivent être essentiellement nationales. Il est cependant
indéniable que ces politiques ne pourront fonctionner que
dans la mesure où elles garantiront une croissance adéquate
et durable des exportations. La réussite dépend de l’adoption
de mesures internationales :

‡ Aide pour le commerce : Comme nous l’avons relevé, la


plupart des pays confrontés à la pauvreté de masse
appartiennent aux PMA d’Afrique sub-saharienne. L’aide
pour le commerce est nécessaire non seulement au
renforcement des capacités de croissance à l’exportation,
PDLV DXVVL j OD FURLVVDQFH LQFOXVLYH ÀQDQFHV HW VDYRLU
faire pour la construction d’infrastructures, la mobilité des
facteurs et des produits, l’information, etc.)

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CAPÍTULO IV
CHAPITRE

NORMES VOLONTAIRES
NORMAS VOLUNTARIAS::
¿INCENTIVO
BIENFAIT OU O
REVERS
REVÉSPOUR
PARA LES
LOS PAÍSES
PAYS EN DÉVELOPPEMENT?
EN DESARROLLO?

PRODUCTEUR ET EXPORTATEUR : DÉBOUCHÉS ET RISQUES 87


DANS L’OPTIQUE DU PRODUCTEUR : LES NORMES VOLONTAIRES FACILITENT-ELLES
L’ACCÈS AU MARCHÉ OU CONSTITUENT-ELLES UN OBSTACLE À L’ACCÈS AU MARCHÉ? 87
NORMES VOLONTAIRES ET RENTABILITÉ 88
NORMES VOLONTAIRES ET CAPACITÉS D’EXPORTATION 89
NORMES VOLONTAIRES ET EFFETS DISTRIBUTIFS 89
IMPACT SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL DES NORMES VOLONTAIRES 90
LES NORMES VOLONTAIRES À L’ŒUVRE 92
CAPÍTULOIV
ANALYSE COMPARATIVE DES NORMES VOLONTAIRES 94

NORMAS VOLUNTARIAS:
¿INCENTIVO O REVÉS PARA
LOS PAÍSES EN DESARROLLO?
86 1250(692/217$,5(6%,(1)$,7285(9(563285/(63$<6(1'e9(/233(0(17"

NORMES VOLONTAIRES :
BIENFAIT OU REVERS POUR
LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT?

Le présent chapitre offre une analyse détaillée et en adaptation au droit commercial international61 laissent à
profondeur des conséquences et de l’impact des normes penser qu’une analyse différente, plus convaincante, du
volontaires du « commerce équitable » sur les producteurs et mouvement en faveur du commerce équitable basée sur la
les exportateurs des pays en développement. Pour évaluer VRFLRORJLHpFRQRPLTXHSRXUUDLWrWUHHQYLVDJpH3DWHO  
l’intérêt des normes volontaires en tant qu’instrument relève que « l’être humain a acquis des comportements
d’intervention sur les marchés, il est important de comprendre complexes qui impliquent désir structurel d’altruisme et
qu’il s’agit de faire un choix entre différents pis-allers56. d’équité ainsi qu’égoïsme et avarice »62.

Le mouvement en faveur du commerce équitable s’est à ce L’introduction de normes et de systèmes d’étiquetage


jour essentiellement concentré sur les marchandises, en YRORQWDLUHV j SDUWLU GH  DYHF 0D[ +DYHODDU SXLV OD
SDUWLFXOLHUOHVSURGXLWVGHEDVH(WSRXUWDQWLO\DXQHGL]DLQH FHUWLÀFDWLRQ SDU WLHUFH SDUWLH O·LQFOXVLRQ GH SURGXLWV
d’années, Cleverdon et Kalisch étudiaient la possibilité d’un alimentaires, à commencer par le café, la professionnalisation
tourisme « équitable ». Le préambule de l’Accord général sur des magasins et des mouvements pour un commerce
le commerce des services (AGCS) de l’OMC peut être alternatif, ainsi que la création de réseaux régionaux et
interprété comme tendant vers le «commerce équitable » internationaux (l’Association européenne du commerce
dans le sens de mettre chacun sur un pied d’égalité, de pTXLWDEOH O·,)$7 GHYHQXH :)72 1(:6 ),1( 63 ont
l’équité procédurale voire même du respect des règles du FRQVLGpUDEOHPHQW PRGLÀp OD QDWXUH OD G\QDPLTXH HW OD
mouvement du commerce équitable. À première vue, il portée du mouvement64. À titre d’exemple, Fairtrade Labelling
devrait être possible d’étendre la portée du commerce Organizations International (FLO) compte aujourd’hui 24
équitable pour englober, à tout le moins, quelques services. RUJDQLVDWLRQV  LQLWLDWLYHV HQ PDWLqUH G·pWLTXHWDJH 
réseaux de producteurs et 2 membres associés)65.
Le mouvement en faveur du commerce équitable se
Au cours des vingt dernières années, un nouveau type de
distingue de « l’équité dans le commerce » par le fait qu’il « se
préoccupe des producteurs pauvres et exploités « consommateur conscient » a vu le jour et est devenu une
essentiellement situés dans les pays en développement – et force puissante notamment dans les économies à revenu
non de la protection des branches de production et des élevé, exigeant toujours plus d’informations complètes sur
entreprises nationales »57. Par ailleurs, le mouvement en les produits. Les organisations non gouvernementales
faveur du commerce équitable cible des producteurs ou des 21*  OHV FRQVRPPDWHXUV HW OHV PpGLDV RQW LQWHQVLÀp OHV
groupes de producteurs particuliers, plutôt que des pays en pressions exercées sur les fabricants et les détaillants de
développement, des groupes de pays en développement SURGXLWV GH PDUTXH DÀQ TX·LOV DGRSWHQW XQ FRPSRUWHQW
donnés, ou l’ensemble de ces pays. Il se distingue sur ce respectueux de l’environnement et socialement responsable.
point de « l’équité dans le commerce » telle qu’elle est 8QH SOpWKRUH GH ODEHOV YRORQWDLUHV66 sont apparus pour
communément employée dans le discours des organisations indiquer le respect de principes de protection des droits
internationales pour parler d’égalité des chances, ou de sociaux, de préservation de l’environnement, ou de
distribution équitable, ou des deux, en tant qu’objectifs à promotion de l’agriculture durable, entre autres. Les parts de
atteindre par le biais de négociations commerciales et d’une marché, dans un premier temps modestes, des produits
amélioration de la gestion du commerce international. commercialisés sous ces étiquettes ont connu une
croissance sans précédent, et la demande devrait selon
Par le passé, les économistes faisaient souvent valoir que le toutes vraisemblances poursuivre sa hausse. Tirer parti de
PRXYHPHQWHQIDYHXUGXFRPPHUFHpTXLWDEOH©HVWOHUHÁHW ces marchés à forte croissance constitue un débouché
d’un comportement socioéconomique différent en attrayant pour les producteurs et les exportateurs des pays
contradiction avec les concepts de rationalité et d’affectation en développement ainsi que pour les négociants et les
HIÀFDFH GHV UHVVRXUFHVª. Cependant, de récentes GpWDLOODQWV (W SRXUWDQW G·LPSRUWDQWHV TXHVWLRQV UHVWHQW
recherches économiques remettent en question les posées en ce qui concerne la capacité des producteurs des
postulats qui sous-tendent ces concepts de base. Les pays en développement de prendre part à ces programmes
études menées sur l’architecture des marchés60 et leur et d’en tirer le plus grand parti.

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1250(692/217$,5(6%,(1)$,7285(9(563285/(63$<6(1'e9(/233(0(17" 87

PRODUCTEUR ET GDQVELHQGHVFDWpJRULHVGHSURGXLWV(QWUHHWOHV
YHQWHVGHSURGXLWVFHUWLÀpVLVVXVGHO·DJULFXOWXUHELRORJLTXH
EXPORTATEUR : DÉBOUCHÉS RQWGRXEOpSRXUDWWHLQGUH(8PLOOLDUGV'·LFLFHV
ET RISQUES YHQWHV GHYUDLHQW DWWHLQGUH (8 PLOOLDUGV 6HORQ
l’Organisation internationale du café (OIC), les importations
PRQGLDOHV GH FDIp FHUWLÀp ELRORJLTXH RQW DXJPHQWp HQ
Dans quelle mesure les normes volontaires représentent-
PR\HQQH GH  SDU DQ VXU OD SpULRGH ²
elles des débouchés ou des risques pour les producteurs
alors que les importations de café conventionnel
GHVSD\VHQGpYHORSSHPHQW"'DQVO·RSWLTXHGHO·H[SRUWDWHXU
n’augmentaient que de 2,6% par an sur la même période.
les questions clés qui se posent sont notamment :
Les produits étiquetés issus du commerce équitable, en
‡ Les normes volontaires facilitent-elles l’accès au marché SDUWLFXOLHUOHVEDQDQHVOHVÁHXUVOHVXFUHHWOHFDIpRQWYX
ou représentent-elles un nouvel obstacle à l’accès à ces OHXUV YHQWHV DXJPHQWHU GH  HQWUH ²
QRXYHDX[PDUFKpV" selon la FLO. De la même manière, les zones forestières
FHUWLÀpHV SDU OH )RUHVW 6WHZDUGVKLS &RXQFLO )6&  RQW
‡ /DSDUWLFLSDWLRQDX[QRUPHVYRORQWDLUHVHVWHOOHUHQWDEOH"
progressé de 250% sur la même période.
‡ Les normes volontaires constituent-elles un moyen de
SDVVHUjO·pFKHOOH"
8QHpWXGHPHQpHSDU$UDXMRHWDO  DPRQWUpTXHOD
demande des consommateurs et la croissance du marché
D’autres questions se posent qui ne concernent pas
constituaient de fortes incitations pour les producteurs
uniquement le producteur :
EUpVLOLHQVGHSURGXLWVIRUHVWLHUVjRSWHUSRXUODFHUWLÀFDWLRQ
‡ /HVQRUPHVPRGLÀHQWHOOHVODGLVWULEXWLRQGHVUHWRPEpHV Outre le fait qu’ils se situent sur un marché en pleine
économiques, les relations de pouvoir et institutionnelles croissance, les producteurs peuvent aussi tirer parti de la
OHORQJGHODFKDvQHGHYDOHXU" possibilité qui leur est offerte de se rapprocher d’acheteurs
qui comprennent mieux leurs besoins. À titre d’exemple,
‡ Les normes volontaires ont-elles un impact social et
Fairtrade a été reconnu dans plusieurs études comme un
HQYLURQQHPHQWDOSDUWLFXOLHU"
moyen d’intégrer les petits producteurs désavantagés aux
‡ ­TXHOPRPHQWXQHQRUPHHVWHOOHFUpGLEOH" coopératives et de les relier à ces marchés en expansion
dans le cas du thé (Raynolds et Ngcwangu, 2010) et dans
‡ Les gouvernements ont-ils un rôle à jouer en matière de
celui du café (Giovannucci et Ponte, 2005). Dans l’ensemble,
QRUPHVYRORQWDLUHV"
la participation aux chaînes de valeur mondiales par le biais
des normes volontaires peut se traduire par l’instauration de
UHODWLRQV FRPPHUFLDOHV EpQpÀTXHV j ORQJ WHUPH HW GH
DANS L’OPTIQUE DU systèmes « d’acheteurs préférés » (Henson, 2006).
PRODUCTEUR : LES NORMES Mais que se passe-t-il lorsque ces marchés ne sont pas des
VOLONTAIRES FACILITENT- marchés de niche potentiels pour les producteurs mais qu’ils
ELLES L’ACCÈS AU MARCHÉ deviennent une exigence de facto pour l’exportation de cer-
WDLQVSURGXLWV"3RXUOHVSURGXLWVWHOVTXHOHVIUXLWVHWOpJXPHV
OU CONSTITUENT-ELLES UN les normes soi-disant volontaires deviennent omniprésentes
OBSTACLE À L’ACCÈS AU et incontournables pour accéder aux chaînes de valeur mon-
diales. Sur les plus grandes chaînes de vente au détail de
MARCHÉ? GHQUpHVDOLPHQWDLUHVHQ(XURSHTXLH[LJHQWGHOHXUVIRXUQLV-
seurs qu’ils satisfassent aux normes GLOBALG.A.P.67, sept
Les marchés des produits issus du commerce équitable et seulement représentent 76% des ventes de fruits et de lé-
de l’agriculture biologique ont enregistré une croissance JXPHVHWGHjGHVLPSRUWDWLRQVGHSURGXLWVIUDLVHQ
deux ou trois fois plus élevée que les marchés conventionnels SURYHQDQFHG·$IULTXH :HEEHUHW/DEDVWH 

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88 1250(692/217$,5(6%,(1)$,7285(9(563285/(63$<6(1'e9(/233(0(17"

Dans ce contexte, des questions ont été soulevées qui conclusions de 37 études portant sur les produits les plus
portaient sur : IUpTXHPPHQWFHUWLÀpV EDQDQHVFDIpSRLVVRQERLVG·±XYUH
et tourisme) et concluent que seules six études fournissent
‡ Les coûts accrus de la conformité, les exigences à ce que l’auteur appelle des données factuelles rigoureuses
respecter étant supérieures aux prescriptions SHUPHWWDQWG·pWD\HUO·K\SRWKqVHVHORQODTXHOOHODFHUWLÀFDWLRQ
réglementaires (Henson, 2006); a un impact socioéconomique ou environnemental positive à
l’échelle du producteur. Huit études ont conclu que la
‡ Le comportement potentiellement anticoncurrentiel des
FHUWLÀFDWLRQ Q·DYDLW SDV G·LPSDFW REVHUYDEOH HW OHV 
entreprises de premier plan (Casella, 2001);
UHVWDQWHVQHVRQWSDVÀDEOHVDXSODQGHODPpWKRGHVHORQOHV
‡ La gouvernance nationale et internationale, y compris le FULWqUHVÀ[pVSDUOHVDXWHXUV,OQ·HQGHPHXUHSDVPRLQVTXH
rôle de l’OMC (Henson, 2006; Nadvi et Waltring, 2003) même en tenant compte des limites existantes en termes
(voir Chapitre II). d’applicabilité des données70, un certain nombre d’études
SHUPHWWHQWGHPLHX[FRPSUHQGUHOHVIDFWHXUVTXLLQÁXHQFHQW
Certains auteurs ont critiqué les normes volontaires, les l’impact économique à l’échelle du producteur. Il convient de
considérant comme des obstacles de facto au commerce noter qu’à l’exception de Fairtrade, les normes volontaires ne
&KDQJ9HUEUXJJHQ.XLNHW%HQQLV PHQDoDQW garantissent pas l’obtention d’un prix plus élevé, mais les
la « viabilité du système de commercialisation des denrées études indiquent bel et bien que le respect d’autres normes
alimentaires instauré par les États nations; érigeant des peut aussi déboucher sur le paiement de prix plus élevés.
REVWDFOHVLQYRORQWDLUHVPDLVVLJQLÀFDWLIVDXFRPPHUFHSRXU
les petits producteurs des pays en développement, et Au-delà du prix plus élevé payé par le consommateur,
fonctionnant sans devoir rendre des comptes à aucun FHUWDLQHVpWXGHVSRUWDQWVXUOHFDIpFHUWLÀpLVVXGHO·DJULFXOWXUH
RUJDQLVPHGHFRQWU{OHª 5REHUWVS  biologique mettent en exergue le fait que d’autres facteurs
peuvent être à l’origine d’une augmentation du revenu, tels
TXHOHVUHQGHPHQWVSOXVpOHYpV %ROZLJHWDO.LOOLDQHW
NORMES VOLONTAIRES ET DO  1HPHV   /RUVTXH OD FHUWLÀFDWLRQ GpERXFKH
sur l’augmentation du revenu net du producteur, les revenus
RENTABILITÉ supplémentaires encaissés améliorent ses perspectives
économiques car ils sont investis dans les infrastructures de
D’aucuns estiment que la croissance des normes volontaires production, améliorent l’accès au crédit, permettent de
serait essentiellement due au fait qu’elles auraient des passer à la production biologique et facilitent les améliorations
retombées économiques, sociales et environnementales techniques sources de productivité accrue (Bacon, 2004;
positives tout au long de la chaîne de valeur, et en premier )RUWHW5XEHQ0XUUD\HWDO1HOVRQHW3RXQG
OLHX VXU OH SURGXFWHXU 0DLV HVWFH UpHOOHPHQW OH FDV" /HV  
avantages des normes volontaires compensent-ils le coût de
OHXULQWURGXFWLRQHWGHOHXUJHVWLRQ"8QUpFHQWUDSSRUWGHOD Le coût du respect d’une norme est une considération
$OOLDQFH ,6($/ O·DVVRFLDWLRQ PRQGLDOH SRXU OHV QRUPHV importante pour les producteurs qui envisagent la
VRFLDOHV HW HQYLURQQHPHQWDOHV DIÀUPH TXH O·HVVHQWLHO GHV FHUWLÀFDWLRQ 3OXVLHXUV pWXGHV FRQVDFUpHV DX[ FR€WV GH OD
activités d’évaluation d’impact ont été des exercices isolés et conformité à la norme mondiale GLOBALG.A.P. ont révélé
« souffrent d’un manque de données globalement TXHOHVFR€WVpWDLHQWVLJQLÀFDWLIVPDLVTX·LOVYDULDLHQWGXWRXW
FRPSDUDEOHVHWQHSHUPHWWHQWSDVVXIÀVDPPHQWGHWLUHUGHV DX WRXW VHORQ OH SURGXFWHXU HW O·H[SRUWDWHXU (OOHV RQW
conclusions sur l’impact à l’échelle du système ». Le rapport également montré que l’état de préparation des exportateurs
DIÀUPH pJDOHPHQW TX·LO Q·H[LVWH SDV DFWXHOOHPHQW GH et les économies d’échelle sont les principaux facteurs qui
consensus sur ce qui doit être mesuré et comment. permettent de maintenir les coûts à un niveau gérable pour
les agriculteurs. L’étude de 11 exportateurs kenyans a montré
À l’échelle du producteur, l’impact sur le revenu global doit TXH OH FR€W GH OD FHUWLÀFDWLRQ SRXU FKDTXH SHWLW H[SORLWDQW
prendre en considération tant l’augmentation du revenu – GpSDVVH  HQYLURQ (8    GX FR€W VRQW
JUkFHDX[SUL[SOXVpOHYpVSHUoXVjODGLPLQXWLRQGHVLQWUDQWV JpQpUDOHPHQW ÀQDQFpV SDU O·H[SORLWDQW DJULFROH  SDU
à l’augmentation du rendement, à la productivité accrue, et à O·H[SRUWDWHXU HW  SDU GHV RUJDQLVPHV H[WpULHXUV 8QH
la qualité du produit – que l’augmentation des investissements pWXGHSRUWDQWVXUSHWLWVSURGXFWHXUVGHOpJXPHVNHQ\DQV
et des coûts de la participation – y compris les frais d’audit et DFRQFOXTXHOHFR€WLQLWLDOHWUpFXUUHQWGHODFHUWLÀFDWLRQVHORQ
GH FHUWLÀFDWLRQ OD PDLQG·±XYUH VXSSOpPHQWDLUH OHV la norme GLOBALG.A.P. représentait un tiers du revenu
rendements inférieurs et l’évolution des pratiques agricoles. annuel du producteur, bien que les exportateurs et les
/HFR€WGHO·DGRSWLRQGHVQRUPHVHWOHVEpQpÀFHVOLpVjOHXU GRQDWHXUV ÀQDQFHQW OHV DXGLWV H[WHUQHV OD FHUWLÀFDWLRQ OD
adoption dépendent dans une grande mesure de la situation formation et les analyses des sols.
dans laquelle se trouve le producteur, notamment sa taille,
son expérience, ses capacités administratives et techniques '·XQH PDQLqUH JpQpUDOH RQ SHXW GLIÀFLOHPHQW JpQpUDOLVHU
ainsi que son emplacement géographique. O·LPSDFWpFRQRPLTXHGHODFHUWLÀFDWLRQSRXUOHVSURGXFWHXUV
Pour certains, la participation aux normes volontaires
Dans le cadre d’un examen des études consacrées à l’impact débouche effectivement sur une augmentation du revenu
GH OD FHUWLÀFDWLRQ %ODFNPDQ HW 5LYHUD   DQDO\VHQW OHV net, mais ce n’est pas le cas pour tous les produits, toutes les

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FHUWLÀFDWLRQV HW WRXWHV OHV UpJLRQV 3RXU ÀQLU OHV UpVXOWDWV YDOHXU" /·HVVHQWLHO GHV WUDYDX[ GH UHFKHUFKH LQLWLDOHPHQW
varient grandement et dépendent dans une grande mesure menés sur ce sujet se sont fondés sur la théorie des chaînes
des conditions locales et de la manière dont les normes sont mondiales d’approvisionnement ou de valeur qui fournit un
mises en œuvre. cadre d’analyse de la création de valeur économique et
permet de comprendre comment elle est contrôlée de bout
en bout de la chaîne. Le modèle se penche sur la dispersion
NORMES VOLONTAIRES ET spatiale des activités, la structure intrants-extrants, les
relations de pouvoir qui coordonnent les activités et les
CAPACITÉS D’EXPORTATION cadres institutionnels dans lesquels s’inscrivent les activités
de production et d’échange.
/HV QRUPHV SDU OH ELDLV GHV SUHVFULSWLRQV VSpFLÀTXHV
qu’elles imposent, encouragent ou imposent d’opérer des S’agissant de la dispersion spatiale des activités, Sexsmith et
changements organisationnels et dans les pratiques de 3RWWV  RQWDSSRUWpODSUHXYHTXHOHVQRUPHVPRGLÀHQW
production de nature à aider les producteurs à améliorer effectivement la territorialité des chaînes de valeur en
leurs compétences. Plusieurs études montrent que la mise « dirigeant les produits vers les marchés sur lesquels la
HQ±XYUHGHSUHVFULSWLRQVHQPDWLqUHGHFHUWLÀFDWLRQFRQGXLW demande est la plus forte – et qui sont disposés à payer un
les producteurs à améliorer les systèmes de gestion et de prix plus élevé – pour les biens produits dans des conditions
contrôle, à accroître la productivité, à mettre en œuvre les durables ». C’est le cas, par exemple, du marché du café des
bonnes pratiques agricoles, à améliorer la gestion des 3D\V%DV R  GX FDIp FRQVRPPp HQ  pWDLHQW
ressources et à disposer d’un meilleur accès au crédit. FHUWLÀpV RX GH FHOXL GX 5R\DXPH8QL R OHV EDQDQHV
Fairtrade se taillaient une part de marché de 27% en valeur
Il n’en demeure pas moins que l’adoption de normes exige DXSUHPLHUVHPHVWUH
des ressources et des capacités dont les petits producteurs
ne disposent souvent pas. C’est ainsi que pour la majorité La question de la structure intrants-extrants et de la
GHVQRUPHVFHVSURGXFWHXUVpSURXYHQWSOXVGHGLIÀFXOWpVj distribution de la rente économique le long de la chaîne est,
GpFURFKHU OHXU FHUWLÀFDWLRQ TXH OHV SURGXFWHXUV GH SOXV SRXUVDSDUWSOXVFRQWURYHUVpH(QFHTXLFRQFHUQHODYDOHXU
grande taille, confrontés qu’ils sont, entre autres, à des coûtsmarchande ajoutée de ces produits, certains experts de la
de production plus élevés, à un manque d’infrastructures ou branche suggèrent que « si les supermarchés souhaitaient
à la nécessité de mettre en œuvre des systèmes de contrôle maximiser les ventes de produits durables, ils accepteraient
et de gestion. une marge égale ou inférieure sur les produits étiquetés
Fairtrade » (Vorley, 2003, p.36). Les travaux de recherche
Outre la possibilité qu’elles offrent de se moderniser, disponibles à ce jour ne permettent pas de tirer de
certaines normes facilitent l’intégration dans les chaînes de FRQFOXVLRQV GpÀQLWLYHV j FH VXMHW 7RXWHIRLV OHV pWXGHV GH
valeurs mondiales, donnant la possibilité d’améliorer le cas réalisées sur le café et la banane indiquent le contraire, la
traitement après récolte, la qualité du produit et la capacité YDOHXU DMRXWpH GH OD FHUWLÀFDWLRQ UHYHQDQW GH PDQLqUH
d’approvisionnement. Il semblerait toutefois que le rôle des disproportionnée aux transformateurs et aux détaillants,
acheteurs soit ici prépondérant. Dans le cas de Fairtrade, même si l’on tient compte des frais de stockage et de
5D\QROGV   pWDEOLW XQ GLVWLQJXR HQWUH OHV DFKHWHXUV développement plus élevés pour les produits de niche.
motivés par une mission, par la qualité et par le marché, en
fonction du rôle qui leur revient dans la chaîne de valeur. Dans une étude du café Fairtrade au Nicaragua, Mendoza et
Lorsque l’acheteur est motivé par la qualité, il collabore avec %DVWLDHQVHQ  RQWFRQVWDWpTX·DORUVTXHOHSUL[ÀQDOjOD
le producteur pour parvenir à un niveau de qualité donné et FRQVRPPDWLRQ pWDLW  VXSpULHXU HQ (XURSH OH SUL[ SD\p
s’y maintenir. Cette relation se caractérise par une relation aux producteurs n’avait augmenté que de 4%. Dans le cas
commerciale plus directe et plus stable, une prévisibilité du de la banane, une étude de cas réalisée en Amérique cen-
UHYHQX HW XQ ÀQDQFHPHQW SUpDODEOH 4XDQW DX[ DFKHWHXUV trale par Kilian et al. (2005) avait relevé que les surprix payés
motivés par le marché, ils suivent des pratiques commerciales aux producteurs pour les bananes biologiques ou Faitrade
conventionnelles, promeuvent la concurrence entre les en 2004 se situaient entre 15% et 50%, alors que les prix de
SURGXFWHXUV FHUWLÀpV HW FRQVLGqUHQW HVVHQWLHOOHPHQW OD GpWDLOSD\pVSRXUFHVSURGXLWVHQ(XURSHpWDLHQWHQWUHHW
FHUWLÀFDWLRQ FRPPH XQ LQVWUXPHQW GH WUDoDELOLWp RX  SOXV pOHYpV &HWWH VLWXDWLRQ D pWp FRQÀUPpH SDU XQH
permettant de se faire une meilleure réputation. autre étude sur les bananes réalisée par le centre de re-
cherche agronomique français, le CIRAD, qui a montré que
les supermarchés empochaient l’essentiel du prix de détail,
NORMES VOLONTAIRES ET 33% pour les produits issus du commerce équitable et
jusqu’à 40% pour les produits issus de l’agriculture biolo-
EFFETS DISTRIBUTIFS gique en 2006.

Les normes volontaires soulèvent une question importante, à S’agissant de la répartition des coûts, si Fairtrade tient
savoir dans quelle mesure celles-ci ont-elles une incidence explicitement compte du surcoût de la conformité pour les
sur la répartition de la rente économique, sur les relations de acheteurs, ce n’est pas le cas de la plupart des dispositifs.
pouvoir et institutionnelles tout au long de la chaîne de Certaines normes volontaires ont été accusées d’iniquité en

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ce sens que l’essentiel des coûts de la mise en conformité et acheteurs ont souvent davantage de pouvoir de négociation
des risques sont supportés par le producteur, comparé aux car ils peuvent assez facilement passer d’un fournisseur à
acheteurs ou aux détaillants des pays développés, sans l’autre, alors que les producteurs sont en concurrence les
DXFXQHJDUDQWLHGHEpQpÀFHVÀQDQFLHUVSRXUOHVSURGXFWHXUV XQV DYHF OHV DXWUHV SRXU V·DWWLUHU OHV ERQQHV JUkFHV GH
même lorsqu’ils satisfont aux normes imposées. quelques acheteurs.

Selon la norme, les producteurs assument une proportion Les critiques soulèvent une question plus générale liée au
plus ou moins grande des coûts y relatifs. Mais dans la modèle d’activité dans le cadre duquel fonctionnent les
grande majorité des cas, le producteur et l’exportateur QRUPHVYRORQWDLUHV/HFR€WGHODFHUWLÀFDWLRQHWGHVDXGLWV
doivent supporter l’essentiel des coûts. Dans le cadre du pouvant constituer un obstacle pour les petits agriculteurs
)6& HW GH OD FHUWLÀFDWLRQ VHORQ OH 3URJUDPPH GH qui ne sont pas à la pointe de la technologie, les ONG, les
UHFRQQDLVVDQFH GHV FHUWLÀFDWLRQV IRUHVWLqUHV 3()&  organisations de développement et dans certains cas des
l’essentiel des coûts doit être assumé par le propriétaire de la organisations en aval, sont intervenues pour apporter leur
IRUrW HW OHV FR€WV GH OD FHUWLÀFDWLRQ HW GHV DXGLWV SHXYHQW DLGH VRXV OD IRUPH GH ÀQDQFHPHQWV H[WHUQHV /HV
GHYHQLUXQ©REVWDFOHÀQDQFLHUPDMHXUªSRXUOHVSURSULpWDLUHV organisations à activité normative représentent aujourd’hui
individuels (Oy, 2005). L’Institut international pour elles-mêmes une source de soutien importante pour les
O·HQYLURQQHPHQW HW OH GpYHORSSHPHQW ,,('  D UpDOLVp XQH producteurs, des organisations telles que FLO et le Marine
pWXGH VXU OD FHUWLÀFDWLRQ GLOBALG.A.P. de producteurs de Stewardship Council (MSC) dépensant respectivement 57%
légumes au Kenya et il a constaté que les producteurs HW  GH OHXU EXGJHW WRWDO VXU FHV DFWLYLWpV /HV GRQV
DVVXPDLHQWGHVFR€WVLQLWLDX[GHODFHUWLÀFDWLRQHW d’organisations caritatives, d’entités gouvernementales ou
des frais récurrents. Bien que le coût total soit réparti entre les privées représentent jusqu’à 34% du budget du FSC et
exploitations agricoles, les exportateurs et les agences MXVTX·j  GH FHOXL GX 06& &HWWH GpSHQGDQFH GHV
extérieures, un nombre considérable de producteurs sont ÀQDQFHPHQWV H[WpULHXUV HW OHV ÀQDQFHPHQWV LUUpJXOLHUV
sortis de GLOBALG.A.P. en 2006, en partie du fait de la fragilisent le système et devraient être reconnus et intégrés.
complexité de la norme mais aussi en conséquence du coût
élevé de la conformité à celle-ci.

L’analyse d’une autre dimension de la chaîne de valeur peut IMPACT SOCIAL ET


apporter une explication à cette situation : les rapports de
force le long de la chaîne. Sur les marchés conventionnels,
ENVIRONNEMENTAL DES
pour la plupart des produits de base agricoles actuellement NORMES VOLONTAIRES
FRXYHUWV SDU GHV FHUWLÀFDWV GH GXUDELOLWp O·RQ FRQVWDWH XQH
accumulation de pouvoir entre les mains des gros détaillants La plupart des normes volontaires visent explicitement ou
sur ce que l’on appelle les chaînes de valeur axées sur les implicitement à élargir l’impact du commerce des produits
DFKHWHXUV/HVQRUPHVYRORQWDLUHVVRQWGRQFLQÁXHQFpHVSDU FHUWLÀpV VHORQ FHV QRUPHV IDLUH HQ VRUWH TX·LO QH EpQpÀFLH
le dynamisme industriel général ainsi que par l’état de l’offre pas exclusivement aux producteurs mais qu’il ait des
et de la demande. Les normes volontaires peuvent retombées positives sur l’environnement et les communautés
SRWHQWLHOOHPHQW PRGLÀHU OHV UqJOHV GH SDUWLFLSDWLRQ HW OD ORFDOHV 6HORQ OH W\SH GH FHUWLÀFDWLRQ OD SRUWpH GH O·LPSDFW
répartition du pouvoir d’élaborer ces règles. À titre d’exemple, varie, mais il couvre généralement un ou plusieurs des
Fairtrade vise à transformer les règles et les pratiques éléments suivants :
commerciales en faveur des pauvres et des désavantagés,
HQ À[DQW GHV SUL[ PLQLPXPV HQ FRQFOXDQW GHV FRQWUDWV j ‡ Impact sur la communauté locale
ORQJ WHUPH HW HQ YHUVDQW GHV DYDQFHV VXU SDLHPHQW 8Q
‡ Rôle des coopératives
certain nombre d’études de cas mettent en exergue le fait
que Fairtrade permet une autonomisation grandissante des ‡ Amélioration des conditions de travail
petits producteurs désavantagés et leur offre des débouchés
‡ Protection des droits des communautés autochtones
de taille. Cependant, même lorsqu’il est possible de garantir
des conditions améliorées pour certaines normes, la quantité ‡ Amélioration de l’égalité hommes-femmes
GHSURGXLWVFHUWLÀpVYHQGXVQ·HVWSRXUVDSDUWSDVJDUDQWLH,O
‡ Garantie de la conservation de l’environnement et de la
se peut que les producteurs investissent dans des réformes
biodiversité.
HWGDQVODFHUWLÀFDWLRQSRXUDXÀQDOYHQGUHOHXUVSURGXLWVVXU
le marché conventionnel. &HUWDLQV GLVSRVLWLIV GH FHUWLÀFDWLRQ YRORQWDLUH WHO )DLUWUDGH
visent explicitement les communautés locales et stipulent
'DQVOHGRPDLQHGHODV\OYLFXOWXUHODFHUWLÀFDWLRQHVWGHSOXV qu’une partie du surprix Fairtrade devrait être investie dans
en plus considérée comme normale par les gros détaillants un « fonds communal pour les ouvriers et les agriculteurs
désireux de gérer les risques encourus et de préserver leur destiné à améliorer leurs conditions sociales, économiques
réputation. Les détaillants payent rarement des prix plus et environnementales ». Ces conditions semblent être en
élevés, étant donné qu’ils doivent rester compétitifs par vigueur dans toutes les régions et pour tous types de produits
UDSSRUW DX[ YHQGHXUV QRQ FHUWLÀpV HW XWLOLVHQW SOXW{W OHXUV de base. Par ailleurs, des études préliminaires destinées à
volumes d’achat pour tirer parti du marché. Les gros analyser les indicateurs communautaires pour différents

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GLVSRVLWLIVGHFHUWLÀFDWLRQWHOOH&RPLWpVXUO·pYDOXDWLRQGHOD L’équilibre hommes-femmes est aussi imposé par plusieurs


durabilité (COSA) pour le café, suggèrent que l’impact réel GLVSRVLWLIV GH FHUWLÀFDWLRQ PDLV Oj HQFRUH OHV UpVXOWDWV QH
GH OD FHUWLÀFDWLRQ VXU OD FRPPXQDXWp OHV LQIUDVWUXFWXUHV sont pas uniformes. Taylor et Leigh (2005) n’ont pas pu
organisationnelles et les mécanismes de gouvernance varie FRQÀUPHU TXH O·pJDOLWp HQWUH OHV VH[HV pWDLW FRQVLGpUpH
selon le dispositif, mais reste marginal, probablement car comme une question importante au sein des communautés
l’ampleur des opérations limite l’impact sur les producteurs. Fairtrade dans lesquelles ce sont les hommes qui prennent
les décisions relatives à la production de café. Lyon fait valoir
Les coopératives sont depuis longtemps perçues comme que « le réseau Fairtrade ne remplit pas ses objectifs de
des instruments de développement assumant une fonction promotion de l’égalité entre les sexes ».
économique et sociale pour les petits exploitants agricoles.
(OOHV SHXYHQW SDU H[HPSOH FRQWULEXHU j OD UpDOLVDWLRQ S’agissant de la conservation de la biodiversité, plusieurs
d’économies d’échelle, à améliorer la compétitivité, à études ont constaté un impact positif sur les zones protégées.
partager les coûts et à améliorer l’accès au crédit et aux À titre d’exemple, dans une étude portant sur une réserve de
DFKHWHXUV (Q H[LJHDQW GHV SHWLWV SURGXFWHXUV TX·LOV ELRVSKqUHG·$PpULTXHFHQWUDOH+XJKHOOHW%XWWHUÀHOG  
s’organisent en coopératives ou en d’autres organisations ont constaté que le taux annuel de déboisement sur cinq ans
contrôlées par les producteurs, Fairtrade vise à permettre dans les zones protégées était 20 fois supérieur au taux de
aux agriculteurs d’exploiter le potentiel offert par ce type GpERLVHPHQWHQUHJLVWUpGDQVOHVFRQFHVVLRQVFHUWLÀpHV)6&
G·RUJDQLVDWLRQ (W SRXUWDQW QXO QH VDLW UpHOOHPHQW DYHF HW TXH O·LQFLGHQFH GHV LQFHQGLHV GDQV OHV IRUrWV FHUWLÀpHV
certitude si les coopératives améliorent la situation des FSC était passé de 6,5% à 0,1% sur la même période.
SURGXFWHXUV HW VL HOOHV SHXYHQW HIÀFDFHPHQW IRXUQLU GHV Visseren-Hamakers et Glasbergen (2006) estiment que la
services aux caféiculteurs. Des données contradictoires contribution la plus précieuse des normes volontaires
laissent à penser qu’ici aussi les résultats varient selon la d’exploitation forestière en matière de conservation tient au
situation du producteur, son expérience et l’environnement fait qu’elles ont « comblé un manque lorsque les
extérieur, par exemple. gouvernements n’étaient pas disposés et/ou en mesure de
réglementer ». Toutefois, une autre étude portant sur le
Plusieurs études montrent que les coopératives n’améliorent déboisement dans l’État d’Acre au Brésil, a montré l’impact
pas systématiquement la situation économique et sociale PLQLPH GH OD FHUWLÀFDWLRQ FRPSDUpH j XQ JURXSH WpPRLQ
des producteurs. Ce phénomène pourrait s’expliquer par d’exploitants forestiers qui appliquent déjà des pratiques
« leur structure démocratique, laquelle peut empêcher un ORFDOHVHQPDWLqUHGHJHVWLRQIRUHVWLqUH GH/LPDHWDO 
FRQWU{OH GH JHVWLRQ HIÀFDFH XQ V\VWqPH TXL H[LJH OD
participation active de ses membres, au sein desquels le Tout bien considéré, bien que la plupart des dispositifs de
parasitisme peut devenir un problème, des procédures FHUWLÀFDWLRQ YLVHQW j RSpUHU GHV FKDQJHPHQWV SRVLWLIV j
administratives plus complexes, le manque de fonds de grande échelle (qui dépassent les producteurs participants),
URXOHPHQWHWODVLWXDWLRQpFRQRPLTXHGLIÀFLOHFHTXLUpGXLWOHV procéder à ces changements et établir un lien de causalité
retombées en faveur du développement social » (Milford entre eux et les changements à l’échelle de la communauté
2004). HVWSRXUOHPRLQVGLIÀFLOHHWQ·DTXHUpFHPPHQWFRPPHQFp
à susciter l’attention.
Le recrutement ponctuel de main-d’œuvre peut constituer
une alternative aux coopératives. Différentes études ont
analysé les effets des normes volontaires sur les conditions CRÉDIBILITÉ DES NORMES VOLONTAIRES
de travail et les droits des travailleurs et ont révélé une relation
positive entre ces questions et la mise en œuvre, par
La légitimité relative de ces normes volontaires est une
exemple, de la norme de l’Initiative de commerce éthique
question importante. Le rôle croissant des normes
(WKLFDO 7UDGH ,QLWLDWLYH  /HV QRUPHV LPSRVHQW SRXUWDQW
volontaires, notamment en matière de protection de
essentiellement le recrutement de main-d’œuvre à temps
l’environnement et de sécurité sanitaire des denrées
plein, alors que pour de nombreuses cultures agricoles, la
alimentaires, a conduit les gouvernements et les organismes
main-d’œuvre est essentiellement saisonnière. La plupart
intergouvernementaux à exprimer leurs préoccupations
des normes ne couvrent généralement pas ces travailleurs.
quant à la légitimité de ces normes, en général et par
rapport aux normes réglementaires existantes et aux
La protection des communautés autochtones constitue une
processus de réglementation.
GLIÀFXOWpVXSSOpPHQWDLUH/DFHUWLÀFDWLRQYRORQWDLUHFRPPH
celle du FSC, implique de protéger les droits des
+HQVRQ HW +XPSKUH\   SURSRVHQW XQ HQVHPEOH GH
communautés autochtones situées sur les concessions
critères indépendants permettant de mesurer la légitimité
d’exploitation forestière. Les études sur ce problème sont
relative de certaines normes, notamment :
peu nombreuses et contiennent des données contradictoires.
Il a été constaté dans certains cas que les pratiques de police ‡ /·LQÁXHQFH GHV SDUWLHV SUHQDQWHV GH OD FKDvQH
dans les forêts allaient trop loin et que l’intimidation des d’approvisionnement sur le processus d’élaboration des
communautés autochtones était courante (Forest Peoples normes
Programme, 2006).
‡ Le degré de transparence du processus d’élaboration
des normes

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92 1250(692/217$,5(6%,(1)$,7285(9(563285/(63$<6(1'e9(/233(0(17"

‡ La prise en considération des intérêts des pays en Étant donné le rôle important joué par les acheteurs dans
développement l’établissement de chaînes d’approvisionnement durables,
les gouvernements peuvent jouer un rôle de taille en tant
‡ /HVEDVHVVFLHQWLÀTXHVVXUOHVTXHOOHVHOOHVUHSRVHQW
qu’acheteurs de produits et de services en général et, en
À partir de là, les auteurs voient dans le manque de particulier, lorsqu’ils favorisent le développement durable.
représentation des plus petites entreprises et des groupes /·2&'( D HVWLPp TX·XQH PR\HQQH SRQGpUpH GH  GX
marginalisés un obstacle à la légitimité de certaines normes. PIB avait été dépensée en achats publics dans les pays
La question de savoir dans quelle mesure ces normes PHPEUHVHQWUHHW/D&RPPLVVLRQHXURSpHQQH
UHSRVHQW VXU GHV EDVHV VFLHQWLÀTXHV HVW XQH DXWUH estime que les marchés publics s’élèvent à quelque €2 500
SUpRFFXSDWLRQ GH WDLOOH (OOH DPqQH j VH GHPDQGHU VL OHV PLOOLDUGVHWUHSUpVHQWHQWHQYLURQGX3,%GHO·(XURSH
normes privées en matière de sécurité sanitaire des denrées Ceci offre d’immenses possibilités mais impose aussi des
alimentaires offrent un niveau de protection plus élevé que responsabilités en matière de marchés publics.
les normes visées dans l’Accord SPS.
Les normes volontaires rendent-elles réellement les
8QHLQLWLDWLYHG·DXWRUpJXODWLRQOH&RGHGHERQQHSUDWLTXH PDUFKpV SXEOLFV SOXV GXUDEOHV RX SOXV YHUWV" 8QH pWXGH
pour l’établissement de normes sociales et environnemen- UpDOLVpHSDU3ULFHZDWHUKRXVH&RRSHUV6LJQLÀFDQWHW(FRI\V
WDOHV D pWp pODERUp SDU O·$OOLDQFH ,6($/71 DÀQ G·pYDOXHU OD DUpSRQGXjFHWWHTXHVWLRQSDUO·DIÀUPDWLYH(OOHDFRQVWDWp
crédibilité des normes volontaires. L’association a aussi que les marchés publics écologiquement responsables de
établi des codes de bonnes pratiques portant sur la mesure VHSW PHPEUHV SLRQQLHUV GH O·8( DYDLHQW FRQWULEXp HQ
G·LPSDFWHWOHVSUDWLTXHVHQPDWLqUHGHYpULÀFDWLRQHWIRXU- moyenne à une réduction de 25% des émissions de CO2 en
nissant des orientations aux membres de l’association pour 2006–200772.
la mise en œuvre de systèmes de normes crédibles.

L’évaluation de la conformité d’une entreprise par rapport à


une norme donnée est un autre facteur important de
LES NORMES VOLONTAIRES À
FUpGLELOLWp GHV QRUPHV 3RXU JDUDQWLU XQH YpULÀFDWLRQ L’ŒUVRE
crédible, il est important que l’évaluation de la conformité
soit réalisée par un organisme indépendant nullement D’une manière générale, nul ne sait avec certitude dans
impliqué dans l’établissement des normes et n’ayant pas TXHOOHV FLUFRQVWDQFHV OD FHUWLÀFDWLRQ HVW XQ LQVWUXPHQW
d’intérêt dans la relation fournisseur-acheteur. On parle HIÀFDFH HW HIIHFWLI GH GpYHORSSHPHQW GXUDEOH HW
DORUV GH YpULÀFDWLRQ RX GH FHUWLÀFDWLRQ SDU WLHUFH SDUWLH d’amélioration des moyens de subsistance. Les travaux de
/·RUJDQLVPH GH FHUWLÀFDWLRQ GRLW DXVVL GpPRQWUHU VD recherche menés à ce jour sont contradictoires, ne reposent
FDSDFLWpjRIIULUGHVVHUYLFHVGHFHUWLÀFDWLRQHQUHVSHFWDQW pas sur des approches consensuelles et n’ont pas porté sur
les lignes directrices internationales qui s’appliquent à ces l’obtention de résultats valables à plus grande échelle. Il
organismes. Ces lignes directrices sont établies par n’en demeure pas moins que plusieurs professionnels et
O·2UJDQLVDWLRQ LQWHUQDWLRQDOH GH QRUPDOLVDWLRQ O·8QLRQ chercheurs semblent convenir que les normes volontaires
européenne et d’autres institutions telles que le Service constituent un instrument susceptible de favoriser le
international d’accréditation (International Accreditation développement.
Service).
Les producteurs doivent comprendre les éléments clés des
normes volontaires et disposer des outils nécessaires pour
RÔLE DES POUVOIRS PUBLICS EN YRLU VL O·XQH RX O·DXWUH GH FHV FHUWLÀFDWLRQV UHSUpVHQWH XQH
possibilité d’accroître les revenus et d’améliorer le bien être.
MATIÈRE DE NORMES VOLONTAIRES /·LQIRUPDWLRQ HW OHV SURFHVVXV GpFLVLRQQHOV VLPSOLÀpV VRQW
importants pour améliorer la capacité des producteurs,
Les gouvernements peuvent assumer des rôles très divers
coopératives et exportateurs de sélectionner l’option la plus
en matière de normes volontaires. Carey et Guttenstein
appropriée en fonction de leur situation propre. Les normes
  GpFULYHQW WURLV FDV GH ÀJXUH /HV JRXYHUQHPHQWV
volontaires présentent des avantages évidents lorsqu’elles
suggèrent-ils, peuvent être un appui lorsqu’ils fournissent
permettent de s’intégrer aux chaînes de valeur mondiales,
GHVLQFLWDWLRQVÀQDQFLqUHVHWXQHDVVLVWDQFHWHFKQLTXHDX[
d’améliorer la prévisibilité du revenu et de se moderniser. Le
IRXUQLVVHXUV GpVLUHX[ GH GpFURFKHU OHXU FHUWLÀFDWLRQ ,OV
rôle des détaillants, des fabricants et des importateurs est
peuvent être facilitateurs lorsqu’ils fournissent des
donc un ingrédient clé du succès des normes volontaires.
ressources pour encourager l’établissement d’une norme
Les organisations de normalisation ont lancé un processus
FRPPH SDU H[HPSOH OHV QRUPHV ($236 GHV SURGXLWV
qui englobe la conclusion d’arrangements de reconnaissance
biologiques d’Afrique de l’est, facilitées par les
PXWXHOOH HW G·pTXLYDOHQFH /·$OOLDQFH ,6($/ IDYRULVH DXVVL
gouvernements de la Communauté de l’Afrique de l’est. Ils
l’harmonisation des normes. Toutefois, d’autres mesures,
SHXYHQW HQÀQ rWUH XWLOLVDWHXUV RX DFKHWHXUV ORUVTX·LOV IRQW
comme par exemple le fait pour les organismes de
FHUWLÀHU OHXUV SURSUHV RSpUDWLRQV TX·LOV H[LJHQW TXH OHV
FHUWLÀFDWLRQ G·RIIULU XQH UHFRQQDLVVDQFH RIÀFLHOOH VHORQ
SURGXLWV DFKHWpV RX LPSRUWpV VRLHQW FHUWLÀpV VHORQ XQH
SOXVLHXUV QRUPHV GHYURQW rWUH PLVHV HQ ±XYUH DÀQ
norme donnée ou qu’ils respectent une norme donnée.

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d’abaisser les coûts et autres prescriptions liées aux chance pour les producteurs et les exportateurs. Les
FHUWLÀFDWLRQVPXOWLSOHV normes volontaires vont gagner en importance si les
circonstances qui ont présidé à leur établissement restent
Les institutions d’appui aux producteurs doivent redoubler inchangées. Dans certains secteurs, la production et le
d’efforts pour aider les agriculteurs et les exportateurs FRPPHUFHFHUWLÀpVQHVRQWGpMjSOXVGHVFUpQHDX[GHQLFKH
désireux d’adopter les normes volontaires, leur capacité à et les taux de croissance de la décennie écoulée devraient
satisfaire les exigences imposées par les normes volontaires vraisemblablement se maintenir.
dépendant dans une grande mesure du renforcement des
capacités au niveau des exploitations agricoles. Celui-ci Les normes volontaires peuvent potentiellement doper les
doit passer par la formation aux bonnes pratiques en exportations des pays en développement et améliorer la
PDWLqUH GH SURGXFWLRQ j OD JHVWLRQ DJULFROH HIÀFDFH HW qualité de vie des agriculteurs et de leurs communautés.
productive, à l’amélioration de la qualité, et à la gestion des Les normes peuvent toutefois être un fardeau, représenter
entreprises en général, comme la gestion du risque un poids pour les exportateurs en les empêchant d’exploiter
ÀQDQFLHU /HV RUJDQLVDWLRQV UpJLRQDOHV HW QDWLRQDOHV GH les débouchés à l’exportation et les avantages découlant
SURGXFWHXUV GHYUDLHQW pJDOHPHQW EpQpÀFLHU G·XQ VRXWLHQ de l’adoption des normes. Il est important que les
institutionnel pour le partage des connaissances, producteurs apprennent à gérer les normes volontaires et
l’organisation du transport, la mise en commun des leurs implications pour pouvoir exploiter les débouchés et
productions, l’amélioration des infrastructures (notamment UHOHYHUOHVGpÀV
de stockage) et l’amélioration des processus décisionnels
stratégiques par la fourniture d’informations essentielles sur Pour élaborer des politiques et des mécanismes d’appui
le marché. Il importe aussi que les producteurs et les qui permettent aux producteurs et aux exportateurs de
exportateurs disposent d’un accès facilité au crédit, aux QpJRFLHUHIÀFDFHPHQWFHQRXYHDXSDUDGLJPHFRPPHUFLDO
services nationaux de vulgarisation, aux équipements une compréhension accrue de la manière dont les normes
d’essai et aux installations de laboratoires. L’établissement YRORQWDLUHV LQÁXHQFHQW OHV H[SRUWDWLRQV GHV SD\V HQ
et la mise en œuvre des normes nationales en fonction des développement, des possibilités et des risques qu’elles
exigences du marché devraient aussi être favorisés. VLJQLÀHQWHVWLQGLVSHQVDEOH/HU{OHGHVQRUPHVYRORQWDLUHV
soulève d’importantes questions relatives à la facilitation de
(Q SOXV GH IRXUQLU XQ VRXWLHQ LQVWLWXWLRQQHO OHV l’accès aux marchés à prime, ou au fait qu’elles peuvent
gouvernements interviennent de plus en plus en tant constituer un obstacle. Des réponses doivent être apportées
TX·DFKHWHXUVGHSURGXLWVFHUWLÀpVGXUDEOHV2XWUHO·LPSDFW tant par les producteurs que par les institutions nationales
direct qu’ils peuvent avoir, les achats des gouvernements et internationales pour faire en sorte que les normes dopent
peuvent avoir un poids symbolique considérable. Les plutôt que freinent les producteurs des pays en
initiatives internationales telles le Réseau international des développement.
achats verts (IGPN), le Processus de Marrakech sur les
DFKDWVSXEOLFVGXUDEOHVHWOH3URJUDPPHGHV1DWLRQV8QLHV
SRXU O·HQYLURQQHPHQW 318(  HQFRXUDJHQW OHV DFKDWV
publics responsables en élaborant des lignes directrices,
en sensibilisant les parties prenantes, en favorisant
l’échange d’expériences et en organisant des formations.

Les pouvoirs publics peuvent aussi intervenir dans le


domaine réglementaire. Les normes volontaires ne relèvent
pas de la compétence de l’OMC et des Accords SPS
ou OTC. Des voix se sont élevées pour évoquer le
risque que les normes volontaires agissent comme des
obstacles au commerce, étant donné qu’elles deviennent
un outil de gouvernance non négligeable des chaînes
d’approvisionnement mondiales en produits agricoles et en
denrées alimentaires. Les normes volontaires peuvent ainsi
avoir une incidence négative sur la transparence des
processus réglementaires si les pays ne disposent pas
d’une enceinte de discussion et d’échange de vues sur ces
normes. Les conséquences de ce phénomène pour l’OMC
et l’avenir des normes volontaires sont actuellement à
l’examen dans le cadre du Fonds pour l’application des
normes et le développement du commerce (FANDC).

/DGLVSRVLWLRQGHVFOLHQWVjSD\HUSRXUEpQpÀFLHUG·DWWULEXWV
du produit supplémentaires garantissant le respect de
principes sociaux, de l’équité et de l’environnement est une

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ANALYSE COMPARATIVE DES NORMES VOLONTAIRES


Tableau 22 : Analyse comparative des normes volontaires

Conformité
Type de &HUWLÀFDWLRQHW aux normes et Critères de Portée géographique
3URGXLWFHUWLÀp
norme surveillance lignes directrices conformité de la normea
internationales
Association 4C Produit/ Chaîne d’appro- Service de ,6($/&*66b Reqe Recof Total : 21 pays
processus visionnement en café YpULÀFDWLRQSDUWLHUFH
OIT CFc Soc :34
g
Soc : 0 PMA : 5
vert partie indépendante
agréée par 4C 2,7 (QYh :27 (QY : 12 3('

OMS (pesticides)d Éconi :4 Écon  PD : 0

Initiative pour Produit/ Canne à sucre et Norme de ,6($/&*66 Req Reco Aucune entreprise
une meilleure processus produits dérivés, y FHUWLÀFDWLRQVRXPLVH FHUWLÀpH%6,
ISO 65 Soc : 2 Soc : 23
canne à sucre compris énergie et à essai
(BSI) biocarburants OIT CF (QY (QY : 23

2,7 Écon : 0 Écon : 5

OMS (pesticides)

Fairtrade (FLO) Produit/ Produits agricoles, Inspection et ,6($/&*66 Req Reco Total : 64 pays
processus mélanges, produits FHUWLÀFDWLRQSDU
ISO 62, 65, 67 Soc : 34 6RF 30$
manufacturés dont )/2&(57XQ
bananes, cacao, organisme de OIT CF (QY (QY 3('
FDIpFRWRQÁHXUV FHUWLÀFDWLRQ
OIT Sécurité au Écon :12 Écon : 4 PD : 0
fruits frais, miel, jus, indépendant
travailj
riz, épices et herbes, contrôlé par une
balles pour le sport, organisation tierce OIT 155
sucre, thé, vin, partie
2,7
certains produits
mélangés

Flower Label Produit/ Plus de 300 variétés Audits réalisés par ISO 65 Req Reco Total : 4 pays
Program (FLP) processus de roses et d’autres des organismes
OIT CF Soc : 31 Soc : 0 PMA : 0
ÁHXUVFRXSpHV d’audit
(dahlias, gerbéras, indépendants. OIT 155 (QY (QY 3('
pivoines, tulipes, &HUWLÀFDWLRQSDUOH
OMS (pesticides) Écon : 0 Écon : 0 PD : 0
etc.) et plantes Comité de
(fougères en cuir de FHUWLÀFDWLRQ)/3VXU
feuille, fougères la base des
arborescentes, rapports d’audit
asparagus
retrofractus, etc.)

Forest Produit/ Produits de la &HUWLÀFDWLRQHW ,6($/&*66 Req Reco 7RWDOSD\V


Stewardship processus sylviculture, du bois surveillance de
ISO 61 et 65 Soc : 10 Soc : 12 PMA : 5
Council (FSC) et de papier, tels que tierce partie par des
livres, brochures, organismes de OIT CF (QY : 2 (QY 3('
enveloppes, revues, FHUWLÀFDWLRQGHYDQW
OIT 155 Écon : 0 Écon : 2 PD : 30
meubles, matériaux être accrédités
de construction (bois 2,7
d’œuvre, contre-
OIT Sécurité au
plaqué, planchers,
travail
portes, etc.), guitares,
jouets en bois, OMC Accord
cosmétiques et OTCk
ustensiles de cuisine
CBDl

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Conformité
Type de &HUWLÀFDWLRQHW aux normes et Critères de Portée géographique
3URGXLWFHUWLÀp
norme surveillance lignes directrices conformité de la normea
internationales

GLOBALG.A.P. Intégrée et Fruits, légumes, &HUWLÀFDWLRQHW OIT CF Req Reco Total SD\V
produit/ bétail, produits de surveillance de
2,7 Soc : 14 Soc : 0 PMA : 10
processus l’aquaculture, tierce partie par des
matériels pour la organismes de OMS (pesticides) (QY  (QY : 11 3(' 
reproduction des FHUWLÀFDWLRQGHYDQW
Écon : 5 Écon : 1 PD 
plantes et la être accrédités
fabrication d’aliments
composés pour
animaux

Marine Produit/ Poissons d’ornement &HUWLÀFDWLRQHW ,6($/&*66 Req Reco Total: 5 pays
Aquarium processus et habitat marin surveillance de
ISO 65 Soc : 4 Soc : 0 PMA : 0
Council (MAC) tierce partie par des
organismes de 2,7&/& (QY : 1 (QY  3(' : 3
FHUWLÀFDWLRQGHYDQW
&,7(6n Écon : 0 Écon : 0 PD : 2
être accrédités
CBD

Marine Produit/ Plus de 67 espèces &HUWLÀFDWLRQHW ,6($/&*66 Req Reco Total SD\V
Stewardship processus dont coques, morue, surveillance de
Soc : 3 Soc : 0 PMA : 1
Council (MSC) ÁpWDQPHUOXKDUHQJ tierce partie par des
grenadier bleu, organismes de (QY : 6 (QY : 1 3(' : 12
langouste, FHUWLÀFDWLRQGHYDQW
Écon : 2 Écon : 1 PD : 25
maquereau, saumon, être accrédités
Saint-Jacques, bar,
crevette, sole et thon

Produits Produit/ Production végétale, &HUWLÀFDWLRQHW ,6($/&*66 Req Reco Total : 111 pays
biologiques processus bétail, produits surveillance de
,62 Soc : 5 Soc : 13 PMA : 15
(IFOAM)) sauvages, tierce partie par des

transformation de organismes de (QY : 26 (QY : 4 3(' : 66
et 14000
ÀEUHVHWDTXDFXOWXUH FHUWLÀFDWLRQGHYDQW
Écon : 3 Écon : 0 PD : 30
être accrédités OMS (pesticides)

Codex
Alimentarius

&,7(6

CBD

Promouvoir la Produit/ Forêts, produits &HUWLÀFDWLRQHW ISO 65, 14000, Req Reco Total : 44 pays
gestion durable processus ligneux et à base de surveillance de 
Soc  Soc : 11 PMA : 0
de la forêt papier (meubles, tierce partie par des
OIT CF
3()& matériaux de organismes de (QY : 7 (QY : 10 3(' : 16
construction, livres, FHUWLÀFDWLRQGHYDQW OIT Sécurité au
Écon : 0 Écon : 1 PD 
par exemple) et être accrédités travail
produits forestiers
2,7
non ligneux
&,7(6

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96 1250(692/217$,5(6%,(1)$,7285(9(563285/(63$<6(1'e9(/233(0(17"

Conformité
Type de &HUWLÀFDWLRQHW aux normes et Critères de Portée géographique
3URGXLWFHUWLÀp
norme surveillance lignes directrices conformité de la normea
internationales
Rainforest Produit/ Produits de la sylvicul- Mesure de la confor- ,6($/&*66 Req Reco Total: 43 pays
Alliance (RA) processus ture (dont bois mité par des spécia-
ISO 14000 Soc : 22 Soc : 14 PMA : 5
d’œuvre, papier) et listes formés par RA,
produits agricoles, lesquels rédigent OIT CF (QY (QY 3('
dont cacao, café, ensuite un rapport
2,7 Écon : 2 Écon : 0 PD : 6
banane, ananas, évalué par un comité
ÁHXUVWKpDJUXPHV d’experts indépen- OMS (pesticides)
avocat, raisin, goyave, dants/bénévoles. RA
&,7(6
kiwi, mangue, fruit de prend la décision
la passion, plantain, ÀQDOHG·DFFRUGHURX CBD
caoutchouc et vanille QRQODFHUWLÀFDWLRQ

Table ronde Produit/ Production et Le système de ,6($/&*66 Req Reco La norme sera mise en
sur les processus transformation de FHUWLÀFDWLRQ56%HVW œuvre sans limitations
,62 Soc : 26 Soc : 0
biocarburants biocarburants et de actuellement géographiques.
62, 65, 66
durables (RSB) matières premières. soumis à des (QY (QY Projets pilotes à la date
Production, utilisation essais pilotes. À OIT CF d’avril 2010 (aucun
Écon : 3 Écon : 0
et transport de l’avenir, la FHUWLÀFDWGpOLYUp
OMC Accord
biocarburants conformité sera pendant cette phase).
OTC
liquides démontrée par des
7RWDOSD\V
audits sur site
réalisés par un PMA : 0
organisme de
3('
FHUWLÀFDWLRQWLHUV
accrédité PD : 5

Responsabilité Génériqueo Pas de restriction &HUWLÀFDWLRQHW ,6($/&*66 Req Reco Total : 35 pays
durable pour un secteur, un surveillance de
,62 Soc : 31 Soc : 3 PMA : 6
internationale group de produits ou tierce partie par des
65
(SAI) un service en organismes de (QY (QY 3('
particulier FHUWLÀFDWLRQGHYDQW OIT CF
Écon : 1 Écon : 0 PD : 10
être accrédités
OIT 155

OIT Sécurité au
travail

Réseau Produit/ Produits de la sylvi- (Pour les produits ,6($/&*66 Req Reco Total SD\V
d’agriculture processus culture, dont bois agricoles) Rapport
OIT CF Soc : 11 Soc : 26 PMA : 7
durable (SAN) d’œuvre et produits à d’audit préparé par
base de papier et un comité d’experts 2,7 (QY (QY 3('
issus de la forêt. indépendant/
OMS (pesticides) Écon : 0 (FRQ PD : 0
Produit agricoles bénévole.
dont cacao, café, &HUWLÀFDWLRQSDUXQ &,7(6
banane, ananas, Comité SAN sur la
CBD
ÁHXUVWKpDJUXPHV base du rapport
avocat, raisin, d’audit
goyave, kiwi,
mangue, fruit de la
passion, plantain,
caoutchouc et vanille

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1250(692/217$,5(6%,(1)$,7285(9(563285/(63$<6(1'e9(/233(0(17" 97

Conformité
Type de &HUWLÀFDWLRQHW aux normes et Critères de Portée géographique
3URGXLWFHUWLÀp
norme surveillance lignes directrices conformité de la normea
internationales
Sustainable Produit/ Forêts, produits &HUWLÀFDWLRQHW ISO 62, 65 Req Reco Total: 2 pays
Forestry processus ligneux et à base de surveillance de
2,7&) Soc : 11 Soc : 0 PMA : 0
Initiative (SFI) papier, dont bois, tierce partie par des
HW
matériaux de organismes de (QY (QY 3('

construction, FHUWLÀFDWLRQGHYDQW
Écon : 0 (FRQ PD : 2
d’impression et être accrédités 2,7
d’emballage

8QLRQSRXUOH Générique Ingrédients naturels (Pour les membres ,6($/&*66 Req Reco Total : 10 pays
BioCommerce ramassés dans leur négociants) Après
ISO 65 Soc : 26 Soc : 0 PMA : 1
Éthique milieu naturel, ou approbation de la
8(%7 récoltés dans la demande par le OIT CF (QY (QY 3('
région dans laquelle Comité d’adhé-
OMS (pesticides) Écon : 7 (FRQ PD : 3
ils sont naturellement sion, le candidat est
distribués soumis à un audit CBD
de tierce partie
réalisé par un
organisme de
YpULÀFDWLRQTXDOLÀp

87=&HUWLÀHG Produit/ Production de, et &HUWLÀFDWLRQHW ,6($/&*66 Req Reco Total : 21 pays
processus approvisionnement surveillance de
2,7&) Soc : 36 Soc : 1 PMA : 5
en, café, cacao et tierce partie par des

WKp/DFHUWLÀFDWLRQ organisations de (QY (QY 3('
HW
87=FRQWULEXHDX FHUWLÀFDWLRQGHYDQW
Écon : 6 (FRQ PD : 0
développement des être accrédités par
systèmes de traça- 87=&HUWLÀHG
bilité dans les sec-
teurs tels que l’huile
de palme, le soja, les
biocarburants et la
canne à sucre, entre
autres

Notes :
D 3D\VGDQVOHVTXHOVGHVRUJDQLVPHVGHQRUPDOLVDWLRQFHUWLÀHQWGHVSURGXFWHXUVH[SRUWDWHXUV&ODVVLÀFDWLRQGHVSD\VGHOD'LYLVLRQGHOD
VWDWLVWLTXHGHV1DWLRQV8QLHV'LVSRQLEOHjO·DGUHVVHKWWSXQVWDWVXQRUJXQVGPHWKRGVPPUHJQIKWP
E  ,6($/&*66,6($/&RGHRIJRRGVWDQGDUGVHWWLQJ
F 2,7&)&RQYHQWLRQVIRQGDPHQWDOHVGHO·2,7 QƒHW
G  206 SHVWLFLGHV &ODVVLÀFDWLRQGHVSHVWLFLGHVGHO·206
e) Req : Requis
f) Rco : Recommandé
g) Soc : Critères sociaux
K (QY&ULWqUHVHQYLURQQHPHQWDX[
i) Écon : Critères économiques
j) OIT Sécurité au travail : Code de sécurité au travail de l’OIT
k) Accord OTC de l’OMC : Accord sur les obstacles techniques au commerce de l’OMC
l) CDB : Convention sur la diversité biologique
P  &HUWLÀFDWLRQG·HQWUHSULVHVHQWLqUHV
Q &,7(6&RQYHQWLRQVXUOHFRPPHUFHLQWHUQDWLRQDOGHVHVSqFHVGHIDXQHHWGHÁRUHVDXYDJHVPHQDFpHVG·H[WLQFWLRQ
o) Non limité à un produit ou à un procédé donné

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CAPÍTULO V
CHAPITRE

VULNÉRABILITÉ COMMERCIALE
VULNERABILIDAD DEL
COMERCIO
DES PAYS ÉMERGENTS
EN PAÍSES ET EN
EMERGENTES Y PAÍSES
DÉVELOPPEMENT
EN DESARROLLO
INDICATEURS DE VULNÉRABILITÉ TRADITIONNELS : DIVERSIFICATION DES
EXPORTATIONS ET INSTABILITÉ DES PRIX 101
AUTRES INDICATEURS DE VULNÉRABILITÉ : PIB MOINS CONSOMMATION PRIVÉE
ET INDICE DE GRUBEL-LLOYD 102
100 98/1e5$%,/,7e&200(5&,$/('(63$<6e0(5*(176(7(1'e9(/233(0(17

VULNÉRABILITÉ COMMERCIALE
DES PAYS ÉMERGENTS ET EN
DÉVELOPPEMENT

La vulnérabilité économique survient lorsqu’un pays consommation, mais cela ne rend pas pour autant les États-
enregistre une rupture soudaine et prolongée de sa courbe 8QLVYXOQpUDEOHV
de croissance (crise), par opposition à un simple choc
pFRQRPLTXH ,O FRQYLHQW GH YpULÀHU VL FHUWDLQV VHXLOV GH Il y a vulnérabilité dès lors que la dépendance échappe à tout
GpFOHQFKHPHQW WHOVTX·XQGpÀFLWHQFRPSWHLPSRUWDQW VRQW contrôle national. Cela concerne les pays dont la structure à
de simples signes avant-coureurs de chocs ou s’ils sont l’exportation est très concentrée (exportateurs de produits
annonciateurs d’une crise. La plupart des pays sont en effet agricoles uniques pour les PMA) et dans lesquels la
frappés par des chocs majeurs – qui affectent les termes de dépendance s’insinue dans les branches d’activité et les
l’échange, par exemple – mais tous les chocs ne se secteurs économiques « clés » dans le cas des économies
transforment pas en crise. Il importe cependant de noter que émergentes. Le tableau 23 donne un aperçu de la
dépendance et interdépendance ne sont pas synonymes de dépendance des économies émergentes aux produits de
vulnérabilité économique. Les relations commerciales ne haute technologie.
rendent pas, en elles-mêmes, les pays commerçants plus
vulnérables. La présente section fait valoir que c’est la Tableau 23 : Ratio balance commerciale/PIB (en %; calculé
structure commerciale (ou la structure des exportations) qui pour le monde entier)
fait la vulnérabilité d’un pays plutôt que son ouverture au
Année
commerce.
 
La vulnérabilité est analysée dans le présent rapport à l’aune Économies émergentes (total haute technologie) -3.5 -2.1
d’indicateurs normalement présents dans les publications
consacrées à la vulnérabilité économique, telle l’instabilité Chine (total haute technologie) -2.3 4.7
des prix à l’exportation et la concentration des exportations,
Source : Perspectives de l’économie mondiale du FMI, données
conjugués à d’autres indicateurs. La présente section évalue d’avril 2010.
la vulnérabilité économique des PMA, de pays en
développement et d’économies émergentes sur la période Le tableau montre la baisse de la dépendance du groupe
 des pays émergents (dont la Chine) dans le domaine des
produits de haute technologie vis-à-vis du reste du monde. Il
La mondialisation a donné naissance à un monde multipolaire semble indiquer une spécialisation de la chaîne de valeur de
et interdépendant. Les relations commerciales plus ces pays, et une capacité potentiellement plus grande à
équilibrées entre les pays se traduisent par une dépendance supporter les chocs. Jusqu’ici, l’étude de la vulnérabilité
mutuelle (interdépendance). Les relations peuvent être économique concernait dans une grande mesure des pays à
UHSUpVHQWpHVSDUOHVÁX[LQWHUHWLQWUDEUDQFKHHWSDUOHVÁX[ faible revenu et dépendants des produits de base
ELODWpUDX[ G·LQYHVWLVVHPHQW pWUDQJHU GLUHFW ,('  GDQV OD *XLOODXPRQWHW 'DQVOHPrPHRUGUHG·LGpHVOH
même branche d’activité ou dans des branches différentes et FRQFHSW D pWp XWLOLVp SRXU GpFULUH HW DQDO\VHU OHV GLIÀFXOWpV
entre les pays. La dépendance implique le désengagement auxquelles sont confrontés les petits pays insulaires en
économique d’une activité productrice d’importance mineure développement ainsi que les petites économies ouvertes, en
pour l’économie en question (Andreosso-O’Callaghan, développement et développées. La récente étude de
2007), le degré « d’importance d’une activité économique » Shafaeddin (2005) évoque la vulnérabilité croissante des
étant évalué et mesuré par le biais d’une analyse des intrants pays en développement dans le sillage de la libéralisation du
HWGHVH[WUDQWV YRLUSDUH[HPSOH6FKXOW]HW6RQLVHW commerce. La dépendance d’un petit nombre de produits
DO  SRXUXQHGpÀQLWLRQSOXVSRXVVpHGHODQRWLRQGH H[SRUWpV FRQMXJXpH j XQH GLYHUVLÀFDWLRQ LQVXIÀVDQWH GHV
« branche d’activité clé »). À titre d’exemple, à l’ère de exportations, exacerbent la vulnérabilité associée à
©O·pFRQRPLH GX VDYRLUª O·pFRQRPLH GHV eWDWV8QLV pWDLW l’ouverture des échanges commerciaux.
dépendante de la Chine pour les industries des biens de

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98/1e5$%,/,7e&200(5&,$/('(63$<6e0(5*(176(7(1'e9(/233(0(17 101

%ULJXJOLRHWDO  GpÀQLVVHQWODYXOQpUDELOLWpGHOD Le tableau 24 ci-dessous contient les indices HHI de


manière suivante : « l’exposition d’une économie à des GLYHUVLÀFDWLRQGHVH[SRUWDWLRQVSRQGpUpVGHWURLVJURXSHV
chocs exogènes, découlant de l’ouverture économique, de pays. Le groupe des économies émergentes dispose de
alors que la résilience économique s’entend de la capacité WRXWHpYLGHQFHG·XQHVWUXFWXUHG·H[SRUWDWLRQSOXVGLYHUVLÀpH
de l’économie, résultant des politiques adoptées, de que les PMA ou d’autres pays en développement. Cette
supporter les conséquences de ces chocs ou de s’en SOXV JUDQGH GLYHUVLÀFDWLRQ OHXU SHUPHW G·rWUH PRLQV
remettre. » sensibles à la contraction mondiale d’un marché en
particulier.

INDICATEURS DE 7DEOHDX'LYHUVLÀFDWLRQGHVH[SRUWDWLRQVSDUJURXSHGH
pays : économies émergentes, PMA et autres pays en
VULNÉRABILITÉ développement (1996–2008)
TRADITIONNELS :  2000 
DIVERSIFICATION DES Économies émergentes 76.24  
EXPORTATIONS ET INSTABILITÉ PMA   3.1
DES PRIX Autres pays en développement 6.07 3.46 
Source : Calculs ITC basés sur la base de données Comtrade.
/DGLYHUVLÀFDWLRQGHVH[SRUWDWLRQVVHPHVXUHSDUO·LQYHUVH
GH O·,QGLFH GH +HUÀQGDKO+LUVFKPDQ ++,  PHVXUDQW OD
8Q DXWUH LQGLFDWHXU WUDGLWLRQQHOOHPHQW OLp DX FRPPHUFH
concentration du marché. Il est établi en additionnant le
permet de mesurer l’instabilité des exportations et des
carré des parts de marché de chaque entreprise présente
importations dans le temps.
sur le marché, à savoir la part d’un produit d’exportation
donné par rapport au total des exportations (n produits)
Le tableau 25 résume cet indicateur pour les trois groupes
pour un pays ou un groupe de pays donné. Ce ratio est
GH SD\V VXU OD SpULRGH  3RXU OHV WURLV JURXSHV
calculé pour chaque pays appartenant à l’un des trois
l’instabilité des prix est plus grande à l’exportation, d’où une
groupes (l’Annexe statistique jointe au présent rapport
volatilité relativement élevée des recettes en devises tirées
contient un tableau de tous les pays). Les résultats obtenus
du commerce.
montrent, par exemple, que certains PMA comme
Madagascar, Djibouti, la Gambie ou le Népal ont réussi à se
Tableau 25 : Instabilité des prix dans le commerce, pays
GLYHUVLÀHUjO·H[SRUWDWLRQDXFRXUVGHODSpULRGHjO·H[DPHQ
émergents, PMA et autres pays en développement
 DORUVTXHG·DXWUHV +DwWLHWOD*XLQpH%LVVDX 
(1996–2008)
présentent une structure d’exportation de plus en plus
concentrée. La concentration à l’exportation de la plupart ([SRUWDWLRQV Importations
GHV30$HVWWUqVpOHYpH HWOHXUGLYHUVLÀFDWLRQjO·H[SRUWDWLRQ
très faible); cela se traduit par un HHI inverse faible sur toute Économies émergentes 22.66 14.32
la période. Les recettes en devises de pays tels que PMA 66.30 
l’Angola, le Burkina Faso, le Tchad, la Guinée-Bissau ou le
Mali dépendent toujours dans une très grande mesure de Autres pays en développement  
TXHOTXHV H[SRUWDWLRQV /HV SD\V pPHUJHQWV DIÀFKHQW Source : Calculs ITC basés sur la base de données Comtrade.
JpQpUDOHPHQWOHVLQGLFHVGHGLYHUVLÀFDWLRQOHVSOXVpOHYpV
(à l’exception du Koweït, d’Oman et du Qatar qui dépendent
tous trois de leurs exportations d’énergie).

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102 98/1e5$%,/,7e&200(5&,$/('(63$<6e0(5*(176(7(1'e9(/233(0(17

Là encore la situation des pays émergents contraste l’examen, bien qu’elle ait été modeste pour certains
fortement avec celle des deux autres groupes de pays. Les (Maurice, par exemple). Pour certains pays de ce groupe,
SD\V pPHUJHQWV EpQpÀFLHQW GDQV O·HQVHPEOH G·XQH l’augmentation du PIB moins la consommation privée a été
instabilité des prix moins marquée que les deux autres impressionnante (Tchad et Guinée équatoriale), ce qui
groupes de pays qui sont de toute évidence des « preneurs pourrait augurer d’une nouvelle période de reprise sur le
de prix » sur les marchés d’exportation, notamment des FRQWLQHQWDIULFDLQ(QOH3,%²FRQVRPPDWLRQSULYpH
produits de base et de l’énergie. Les recettes à l’exportation pWDLWHQYLURQQHXIIRLVSOXVpOHYpTX·HQFRPSDUpjXQ
des autres pays en développement ont été particulièrement simple triplement dans les deux autres groupes de pays.
instables sur la période à l’examen. C’est le cas de l’Iraq, du
Kazakhstan et de l’Azerbaïdjan dont les résultats sont à S’agissant des indicateurs liés au commerce, une économie
l’opposé de ceux d’économies développées telles que très spécialisée dans un groupe de produits donné
O·8QLRQ HXURSpHQQH HW OHV eWDWV8QLV GRQW OHV SUL[ j pWURLWHPHQW GpÀQL  V·DGRQQH j XQH DFWLYLWp GH QpJRFH
l’exportation sont stables. intersectoriel avec le reste du monde. Dans ce cas là, les
échanges intra-branche sont limités, la dépendance élevée
et la vulnérabilité accrue. Inversement, si les échanges intra-
AUTRES INDICATEURS DE EUDQFKHVRQWLPSRUWDQWV pWURLWHPHQWGpÀQLV ODYXOQpUDELOLWp
est moindre. Les indices de Grubel et Lloyd (GL), qui
VULNÉRABILITÉ : PIB MOINS permettent de mesurer la similitude des tendances
CONSOMMATION PRIVÉE ET économiques au sein d’une branche d’activité donnée entre
plusieurs pays, sont utilisés pour analyser l’évolution des
INDICE DE GRUBEL-LLOYD échanges intra-sectoriel d’une économie par rapport au
reste du monde. Les résultats pour les trois groupes de
1RXV DYRQV LFL FKRLVL SOXVLHXUV LQGLFDWHXUV TXL UHÁqWHQW OD pays sont donnés au tableau 27. Dans le cas des
relative robustesse et la durabilité d’une économie. Ce économies émergentes, les échanges intra-branche sont
deuxième groupe d’indicateurs permet de voir si un pays augmenté avec le temps et sont relativement importants
est en mesure de se protéger contre les chocs et les crises (d’un niveau égal à celui des économies développées telles
car ils tiennent compte des ressources disponibles dans TXHOHVeWDWV8QLVRXO·8( &HVUpVXOWDWVFRQWUDVWHQWDYHF
ces pays. les chiffres faibles et en baisse des échanges intra-branche
des deux autres groupes de pays; les indices des échanges
Les données relatives au PIB moins la consommation privée intra-branche des PMA sont inférieurs à ceux d’autres pays
nous informent sur la capacité d’un pays d’utiliser la en développement pour la période à l’examen. Dans le cas
richesse créée pour tirer parti du commerce (échanges des pays émergents, les échanges intra-branche sont
QHWV  SRXU FRQVWLWXHU GHV UpVHUYHV ÀQDQFLqUHV VRXV IRUPH relativement limités pour les pays dépendants de l’énergie
d’épargne (S), et d’investir dans des projets publics liés, par WHOV TXH OH 4DWDU  HQ   2PDQ   HW OD
exemple, aux infrastructures ou à l’éducation (G)73. Le Fédération de Russie (0,17). Pour les PMA et d’autres pays
tableau 26PRQWUHFRPPHQWFHWLQGLFDWHXUDpYROXpDXÀOGX en développement, la vulnérabilité mesurée à l’aune de cet
temps pour trois groupes de pays. indicateur est relativement grande (indice échanges intra-
branche faible), tout particulièrement pour l’Angola (0,03 en
Tableau 26 : PIB – consommation privée par groupe de pays :  OH%XUNLQD)DVR  OD*XLQpHpTXDWRULDOH  
économies émergentes, PMA et autres pays en la Guinée-Bissau (0,03), les Maldives et le Soudan (0,01),
développement (1995-2008, $E.-U. milliards) ainsi que pour l’Iraq (0,01) et le Turkménistan (0,03)
UHVSHFWLYHPHQW/jHQFRUHFHVFKLIIUHVSHXpOHYpVUHÁqWHQW
 2000 2005 
la dépendance de ces pays par rapport aux produits
Économies émergentes 1 701 2 042  6 432 énergétiques ou aux produits de base, de même qu’un
PMA 22.4  61.3  PDQTXH FRQQH[H GH GLYHUVLÀFDWLRQ GHV VWUXFWXUHV GH
Autres pays en    321.1
production et d’exportation de ces pays.
développement
7DEOHDX   ,QGLFHV */ SDU JURXSH GH SD\V  pFRQRPLHV
6RXUFH,QGLFDWHXUVGXGpYHORSSHPHQWGDQVOHPRQGH%DQTXH
mondiale, Washington.
émergentes, PMA et autres pays en développement
(1996-2008)
Nous constatons un écart vertigineux entre les pays  2000 
émergents et les deux autres groupes de pays. Cet  0.72 0.76
Économies émergentes
indicateur a progressé, peu ou prou, dans les mêmes
proportions pour les trois groupes de pays. Certains pays PMA 0.30 0.33 
du groupe des « autres pays en développement » ont
Autres pays en développement 0.36 0.35 0.34
toutefois vu leur indicateur faire un bond en avant. C’est le
cas de l’Arménie, du Malawi et du Mozambique. Tous les Source : Calculs ITC basés sur la base de données Comtrade.
PMA à l’exception du Burundi, de la République
centrafricaine et des Comores, ont réussi à obtenir une Nous pouvons aller plus loin encore et calculer les indices
augmentation de cet indicateur au cours de la période à GL pour le groupe des branche d’activité de haute

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98/1e5$%,/,7e&200(5&,$/('(63$<6e0(5*(176(7(1'e9(/233(0(17 103

technologie ou « clés », à savoir les produits chimiques, les Troisièmement, la croissance du PIB – consommation
équipements (ordinateurs compris) et les véhicules à privée a été peu ou prou identique dans les trois
moteur, étant donné leur importance pour les économies groupes. Pour certains PMA, cet indicateur a soit connu
émergentes. Le tableau 28 FRQÀUPH O·LQFLGHQFH pOHYpH HW une augmentation modérée, soit diminué.
croissante des échanges intra-branche pour les produits de
haute technologie au sein du groupe des pays émergents. Pour finir, les échanges intra-branche, mesurés dans le
À l’inverse, l’indice a baissé pour les PMA sur la même temps à l’aide des indices GL, sont relativement
période, alors qu’il n’a connu qu’une augmentation importants (et en augmentation) pour les économies
marginale dans le cas des autres pays en développement. émergentes, alors qu’ils sont faibles et en baisse dans
les deux autres groupes de pays. Là encore, des indices
Tableau 28 : Échanges intra-branche pour les industries de faibles signifient une industrialisation et une
haute technologie (1996-2008) spécialisation à l’exportation de type ricardien, et donc
une certaine vulnérabilité. Il convient de noter que bien
Ratio GL  2000  que la structure industrielle et à l’exportation des
Économies émergentes/monde 0.70  0.77 économies émergentes leur permette de supporter les
Pays moins avancés/monde 0.13 0.14  chocs et les crises économiques, certains pays de ce
groupe affichent aussi des indices d’échanges intra-
Autres pays en développement/
monde
0.17 0.24 0.23 branche faibles et une faible diversification de leurs
exportations (Qatar, Oman et Fédération de Russie).
Source : Données d’avril 2010 sur les Perspectives de l’économie
mondiale du FMI.
La vulnérabilité économique au sens large engloberait
aussi les taux d’épargne; ceux-ci sont supérieurs et en
Ces nouveaux résultats viennent confirmer le fait que les augmentation pour les économies émergentes; ils sont
pays émergents sont capables d’être compétitifs au plan stables pour les PMA et en légère baisse pour les autres
commercial par rapport au reste du monde en pays en développement. Il semblerait donc que le fossé
développant les secteurs d’activité traditionnellement de l’épargne se soit creusé entre les économies
contrôlés par les pays développés. À l’inverse, les pays émergentes et les deux autres groupes, ce qui a donné
en développement (et en particulier les PMA) pratiquent aux économies émergentes une capacité accrue
essentiellement le commerce ricardien (à sens unique) d’utiliser leurs réserves financières en période de
en approvisionnant le reste du monde en produits ralentissement ou de crise économique.
manufacturés à faible valeur ajoutée, en produits de
base ainsi qu’en produits primaires. Ces résultats Il découle de l’analyse que les politiques doivent adopter
révèlent les faits stylisés suivants. des mesures de politique générale transversales ne se
limitant pas à la politique commerciale. La diversification
Premièrement, la diversification à l’exportation est des exportations, l’augmentation des échanges intra-
généralement plus grande pour les économies branche et la constitution de réserves supplémentaires
émergentes que pour les deux autres groupes de pays pour se prémunir contre les chocs extérieurs exigent
sur la période à l’examen, bien que certains PMA tels le l’adoption de mesures telles que de politique industrielle
Bangladesh, aient avec le temps réussi à diversifier leurs et technologique, de politique financière et de politique
H[SRUWDWLRQVFHTXLOHVDUHQGXVPRLQVYXOQpUDEOHV8Q éducative.
ratio de concentration des exportations élevé accroît
aussi la vulnérabilité économique. Les pays dépendent
en effet de quelques produits de base seulement dont ils
tirent leurs recettes à l’exportation et risquent donc d’être
déstabilisés en cas de contraction soudaine des
marchés. Inversement, les pays dont les exportations
sont plus diversifiées peuvent plus aisément réaffecter
leurs ressources aux marchés en expansion.

Deuxièmement, sur la période examinée ici, les


économies émergentes ont bénéficié d’une plus grande
stabilité des prix à l’exportation en comparaison des
deux autres groupes, et en particulier par rapport au
JURXSHGHV©DXWUHVSD\VHQGpYHORSSHPHQWª*UkFHj
ces recettes à l’exportation plus stables, les économies
émergentes sont moins vulnérables que celles des deux
autres groupes.

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ANNEXE STATISTIQUE
106 $11(;(67$7,67,48(

ANNEXE STATISTIQUE

La présente annexe contient un certain nombre de tableaux


détaillés donnés pour étudier plus avant les tendances
MÉTHODE
observées et les conclusions proposées dans le présent
rapport. Dans la plupart des cas des méthodologies ont été
,1',&('(+(5),1'+$/ +,
élaborées dans les chapitres pertinents du rapport.
/·LQGLFHGH+HUÀQGKDO +, HVWpJDOjODVRPPHGXFDUUpGHV
parts de marché des produits exportés ou des destinations
NOTES TECHNIQUES d’exportation par rapport au total des exportations d’un
pays. Le HI est communément utilisé pour mesurer la
concentration d’un marché ou d’une industrie. Les valeurs
PROFIL DE DIVERSIFICATION À OHV SOXV pOHYpHV WUDGXLVHQW XQH GLYHUVLÀFDWLRQ SOXV
importante en termes de nombre de produits, de partenaires
L’EXPORTATION commerciaux, etc.
8Q SD\V GRQW OHV H[SRUWDWLRQV VRQW GLYHUVLÀpHV HVW PRLQV
&RPPHQWOHFDOFXOHU"
vulnérable face aux chocs commerciaux extérieurs car
ses recettes à l’exportation sont plus stables (Ghos et
eTXDWLRQ,QGLFHGHGLYHUVLÀFDWLRQGHVSURGXLWV
2VWU\   /D GLYHUVLÀFDWLRQ GHV H[SRUWDWLRQV SHXW
essentiellement se présenter de deux manières : i)
GLYHUVLÀFDWLRQGHVSURGXLWVHWLL GLYHUVLÀFDWLRQGHVPDUFKpV
Dans chacun des cas, le pays peut procéder en élargissant
la gamme des produits offerts (marge extensive) ou en
augmentant les quantités des produits déjà vendus (marge eTXDWLRQ   ,QGLFH GH GLYHUVLÀFDWLRQ GHV PDUFKpV GH
intensive). destination

'DQV OD SUpVHQWH VHFWLRQ HVW GRQQpH XQH GpÀQLWLRQ


SHUPHWWDQW GH PHVXUHU OD GLYHUVLÀFDWLRQ j O·H[SRUWDWLRQ j
SDUWLU G·XQ LQGLFH GH FRQFHQWUDWLRQ LQGLFH GH +HUÀQGKDO 
ainsi qu’un classement de tous les pays observés en
IRQFWLRQGHOHXUQLYHDXGHGLYHUVLÀFDWLRQjO·H[SRUWDWLRQVXU c est le pays d’intérêt, m le marché de destination pour le
un laps de temps donné. Plus le chiffre est élevé, plus les produit i et les valeurs d’exportation entre c et m sur le
H[SRUWDWLRQVVRQWGLYHUVLÀpHV,OSHUPHWDXVVLGHGpWHUPLQHU produit i. Si le dénominateur correspond au total des
OHQRPEUHGHSURGXLWVGDQVOHVTXHOVOHSD\VHVWGLYHUVLÀp exportations de c vers m sur le laps de temps t, le
Nous avons donc là une indication de la vulnérabilité du dénominateur correspond au total des exportations de
pays exportateur face à l’évolution de la situation produit i du pays c dans le monde sur le laps de temps t.
économique sur un petit nombre de marchés.

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$11(;(67$7,67,48( 107

LIMITES MÉTHODE

Cet indice a l’avantage d’être simple à calculer et utilise Les échanges intra-branche sont mesurés à l’aide de
uniquement les valeurs d’exportation. Les comparaisons l’Indice de Grubel-Lloyd (GLI), soit un moins le ratio de la
entre pays peuvent toutefois s’avérer problématiques car YDOHXU DEVROXH GX GpÀFLW FRPPHUFLDO G·XQ VHFWHXU GRQQp
l’indice ne tient pas compte de la taille des économies et par rapport au total des échanges commerciaux dans le
part du principe que toutes les destinations à l’exportation même secteur. Le GLI est calculé comme suit :
ont la même taille. De fait, les exportateurs différents de par
le nombre de leurs partenaires, la part de chaque partenaire Équation 3 : Indice de Grubel-Lloyd
ou leur valeur globale, peuvent se voir attribuer des scores
similaires. L’exemple suivant permet d’illustrer ce propos.

Pays 1 Pays 2
([SRUWD ([SRUWD
tions Part (%) tions Part (%)
($ ‘000) ($ ‘000)
Destination A 50 0.5 60’000 0.60 Soit :
Destination B 50 0.5 · 
Xjsi et Mjsi représentent les exportations et les importations
Destination C 0 0.0 2’000 0.02 de l’industrie i du secteur s dans le pays j vers le monde et
HI 5’000 · sur un nombre d’années donné.

L’indice est quelque peu biaisé d’un secteur à l’autre et


dans les secteurs à proprement parler, peut être du fait de la
Sources des données classification utilisée : les industries ou les groupes de
produits sont regroupés pour un même secteur (à partir de
Les données commerciales proviennent de Trade Map de
la classification du SH ou CTCI); il existe par ailleurs des
O·,7&HWWRXVOHVSD\VHQGpYHORSSHPHQWRQWpWp
différences structurelles entre les secteurs. L’importance de
analysés.
l’indice baisse à mesure que le niveau d’agrégation
diminue. Dans les calculs présentés plus bas nous avons
employé une définition du secteur de la haute technologie
ÉCHANGES INTRA-BRANCHE pour mettre en lumière les pays les plus dépendants, ou les
plus vulnérables, face à l’évolution de l’offre et de la
Pour mesurer les échanges intra-branche nous employons demande dans les secteurs à forte valeur ajoutée74.
O·,QGLFH GH *UXEHO/OR\G DÀQ GH GpWHUPLQHU VL XQ SD\V
exporte et importe simultanément des types de
marchandises semblables (à différents stades de INTERPRÉTATION
transformation) appartenant au même secteur. L’indice se
VLWXH HQWUH ]pUR HW XQ 8QH YDOHXU pOHYpH SURFKH GH XQ 
L’indice se prête à deux interprétations qui nous permettent
indique des échanges commerciaux plus importants entre
de mieux comprendre les questions abordées dans le
GHV LQGXVWULHV GH OD PrPH EUDQFKH 8QH YDOHXU IDLEOH
présent rapport, notamment la question de la vulnérabilité
(proche de zéro) indique que le commerce d’un pays avec
commerciale. Premièrement, des valeurs d’indice élevées
les marchés internationaux est unidirectionnel.

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108 $11(;(67$7,67,48(

indiquent une forte interdépendance entre les pays dans le FMI établit un distinguo entre plusieurs types de produits
VHFWHXU YLVp (Q HIIHW j PHVXUH TXH OD YDOHXU GHV appartenant à une catégorie large (fruits de mer, gaz naturel,
exportations se rapproche de la valeur des importations, sucre, café, laine, bois, par exemple) pour lesquels un
O·LQGLFH VH UDSSURFKH GH ]pUR FH TXL VLJQLÀH XQH YDOHXU niveau unique de désagrégation n’est pas possible dans le
d’indice maximale de 1. Inversement, si les exportations Système harmonisé, la moyenne de ces écarts de prix des
dépassent les importations ou l’inverse, l’indice se produits est ensuite calculée pour produire un écart global
rapproche de 0. Cette mesure de l’interdépendance PR\HQSRXUFHJURXSHGHSURGXLWV3RXUÀQLUpFDUWVGH
commerciale peut aussi être utilisée pour tirer des prix de produits sont ajoutés aux parts des importations et
conclusions sur la vulnérabilité des économies au plan des exportations de 64 codes du SH pour chaque pays
commercial; les pays dont les valeurs GLI sont faibles sont HQWUHHWSURGXLWVpWDQWFRXYHUWVSDUSOXVLHXUV
fortement dépendants de l’offre ou de la demande sur les codes du SH. La période prise en compte pour les écarts
marchés mondiaux, et sont donc présumés plus vulnérables GHSUL[HWOHVSDUWVGHVH[SRUWDWLRQVHVWGLIIpUHQWHDÀQG·HQ
que les pays dont le GLI est élevé, dont l’offre et la demande maximiser la pertinence – les données sur les prix ne sont
sont relativement équilibrés pour le secteur en question utilisées que pour les 15 années précédentes, et pas plus,
(pour autant que les secteurs ou les industries soient et comprenaient les périodes les plus récentes pour
FRUUHFWHPHQWGpÀQLV /DPpWKRGHGHFDOFXO VXUODEDVHGH s’assurer de pouvoir mesurer les fortes variations des prix,
la valeur absolue de la balance commerciale en numérateur) mais sans que l’augmentation régulière des prix dans le
étant ce qu’elle est, aucune conclusion ne peut être tirée WHPSVQ·LQÁXHQFHODPHVXUHGHPDQLqUHGLVSURSRUWLRQQpH
quant au sens de la vulnérabilité strictement à partir de la Les parts du commerce reposent sur les quatre années
valeur de l’indice; pour cela la balance commerciale du complètes les plus récentes disponibles pour s’assurer que
secteur doit être prise en compte, de même que le risque les conclusions tirées soient applicables aux exportations
relatif lié aux chocs sur l’offre ou la demande dans un actuelles, et pas aux exportations des décennies
secteur donné. précédentes (certains pays développés ayant enregistré
XQHPRGLÀFDWLRQVLJQLÀFDWLYHGHOHXUVSDQLHUVG·H[SRUWDWLRQ
DXÀOGXWHPSV 3RXUFKDTXHSURGXLWODSDUWGXFRPPHUFH
SOURCES DES DONNÉES est multipliée par l’écart de prix moyen, puis additionnée
SRXUOHVJURXSHVGHSURGXLWVSURGXLVDQWXQHPHVXUHGH
la volatilité des importations et une mesure de la volatilité
Les résultats se fondent sur les calculs de l’ITC à partir de la
des exportations pour chaque pays ou groupe de pays (voir
base de données Comtrade.
l’équation 4).

Équation 4 : Instabilité des prix dans le commerce


INSTABILITÉ DES PRIX DANS
LE COMMERCE

MÉTHODE PIi – instabilité des prix dans le commerce, soit à l’exportation


soit à l’importation, pour le pays i
Pour calculer l’instabilité des prix dans le commerce, nous
utilisons deux ensembles de données. Premièrement, la xj – part du commerce (importations ou exportations) pour le
base de données du FMI sur les produits de base est pays i composé des produits j
utilisée pour déterminer la volatilité des prix. Deuxièmement,
la base de données Trade Map de l’ITC est utilisée pour pdj – écart moyen des prix du produit j sur une période
calculer les parts de chaque produit (pour lesquels des déterminée, indexé, la première période pour chaque produit
données sur les prix sont disponibles) dans le panier étant égale à 100
d’importation ou d’exportation d’un pays. La base de
données du FMI contient des données mensuelles sur les /HVUpVXOWDWVGXFDOFXOFRQÀUPHQWXQHIRUWHLQVWDELOLWpGHV
SUL[ GH  SURGXLWV SULPDLUHV GH  j QRV MRXUV 3RXU prix à l’exportation dans les PMA et d’autres pays en
permettre la comparaison entre marchandises, les prix développement, ainsi qu’une instabilité tout aussi forte des
mensuels de chaque marchandise sont indexés en utilisant prix à l’importation des pays développés. Cette situation est
MDQYLHUFRPPHSpULRGHGHUpIpUHQFHHWO·pFDUWPR\HQ vraisemblablement essentiellement attribuable au prix du
SRXU FKDTXH SURGXLW HVW FDOFXOp HQWUH MDQYLHU  HW PDL pétrole brut. Ce produit a connu la plus grande volatilité en
2010. À ces 54 produits sont ensuite attribués 64 codes du prix historiques, et il domine en valeur les exportations
Système harmonisé (niveaux de 2 à 6 chiffres), pour un combinées des PMA et d’autres pays en développement
rapprochement aussi précis que possible des produits. ainsi que les importations des pays développés. Le fait que
Certaines mesures directes des prix fournies par le FMI sont l’Iraq, l’Angola, le Nigeria, la Guinée équatoriale et la
inévitablement plus précises que les codes du Système Jamahiriya arabe libyenne soient les 5 pays les plus
harmonisé et, dans certains cas, de multiples codes du SH instables en termes de prix (essentiellement du fait de
s’appliquent à une seule mesure de prix du FMI. Lorsque le O·LQVWDELOLWpjO·H[SRUWDWLRQ OHFRQÀUPH

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$11(;(67$7,67,48( 109

/HVpFRQRPLHVpPHUJHQWHVDIÀFKHQWXQHVWDELOLWpGHVSUL[ lesquels n’ont pas d’incidence sur la mesure de l’instabilité


relativement plus élevée que d’autres pays en des prix (seuls les produits primaires sont couverts par la
développement et PMA. Ce peut être dû à la stabilité des base de données du FMI). Les pays qui présentent
prix à l’exportation, ou plus vraisemblablement à la relative l’instabilité des prix la plus faible comprennent Antigua-et-
domination des produits manufacturés dans le commerce, Barbuda, Israël, le Lesotho, les Îles Caïman et les Comores.

INTERPRÉTATION
Figure 40 : Instabilité des prix dans le commerce pour les grands négociants

90.00
80.00
70.00
60.00
50.00
40.00 Importa-
Imports
ƟŽŶƐ
30.00
Exports
Exporta-
20 00
20.00 ƟŽŶƐ
10.00
0.00
Économies UE 15 UE 27 PMA Autres Japon République États-Unis
émergentes pays en de Corée
développement

Source : ITC.

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110 $11(;(67$7,67,48(

DIVERSIFICATION DES PRODUITS ET DES MARCHÉS


7DEOHDX&ODVVHPHQWPRQGLDOGHODGLYHUVLÀFDWLRQGHVSURGXLWVHWGHVPDUFKpV 

Destinations des
Produits exportés (SH 6) Total ,QGLFH+HUÀQGDKOLQYHUVH
exportations
Économie exportations
(dans limite (dans limite (dans limite (dans limite ($) Produits Destinations des
100%) 75%) 100%) 75%) exportés exportations

Italie 4 613 563 202 23  216 21

Allemagne 4 546  207 16 1 466 137 703 111 23

Chine  463 201   157 15

France 4 544 442 206   142 17

(VSDJQH  434 205 14  106 14

eWDWV8QLV 4 735  205   140 14

Belgique 4 613  205 10  76 10

Autriche  371 201 14  220 10

Pologne 4 431 321  13   11

5R\DXPH8QL 4 635  206 16  67 17

Danemark  301 205 13  126 13

République tchèque  300  10  175 

Pays-Bas   206 11  27 11

Suède  260 202 14   20

Slovénie  251 170 11  104 13

Turquie 4 302 241  25   

Portugal 4 066 222    72 

Serbie et Monténégro 3 722 221  11  173 15

Suisse 4 432 220 206 14 200 613 002  14

Japon 4 440 217 204 14  72 13

Inde  214 205 24  25 24

Roumanie 3 742  176 14   14

Grèce    16  64 20

Thaïlande   203 17  75 

Taipei chinois 4 516  203 10 255 054 207 51 

Croatie   155 10 14 123 161 61 11

Lettonie 3 320   10   13

(VWRQLH 3 341     61 11

Bulgarie    16 22 477 124  20

Finlande  176  15  54 20

Lituanie 3 763 175 162 12   15

Slovaquie   174   43 12

Canada 4 573 157 201 0 455 716 447 31 2

© Centre du commerce international 2010


$11(;(67$7,67,48( 111

Destinations des
Produits exportés (SH 6) Total ,QGLFH+HUÀQGDKOLQYHUVH
exportations
Économie exportations
(dans limite (dans limite (dans limite (dans limite ($) Produits Destinations des
100%) 75%) 100%) 75%) exportés exportations

Hong Kong (Chine) 4 206 147  7 370 241 370 44 4

Hongrie 3 121 146  12  47 11

Mexique 4 226 143  0   2

Liban  127 164   47 22

République de Corée 4 272 121 204 20  41 14

Indonésie  115 203 11  34 12

Viet Nam 3 320 115 146 13   13

8NUDLQH 3 710 112  24  71 14

Malaisie 4 404 106 204 11  32 14

Bosnie-Herzégovine 2 671 105 112 5   

Afrique du Sud 4 422 104    55 21

Brésil    21  55 21

Luxembourg   175 7   

Nouvelle-Zélande    16 30 577 256 47 12

République de Moldova 1 772  102 7  67 

Guatemala   116 5 7 736 271 44 5


République populaire
  112    7
démocratique de Corée
Singapour 4 376 74  12  14 16

Tunisie 2 675 74 154 7  32 7

Pakistan  72     16


([5pSXEOLTXH\RXJRVODYHGH  71    47 11
Macédoine
Sri Lanka  70  14  45 11

Palestine  70 52 0  44 1

Jordanie   143   36 11

Kenya 3 070  157 15  21 

Argentine 3 756 65 176   34 16

(O6DOYDGRU  64 104 3  24 4

Andorre  63  2 175 601  4

Israël 3 114 60  13  13 

Tokelau 435 56 55 5 21 416 40 7

Maroc  55 157 13 20 305 315 23 11

Costa Rica  55  10  25 6

Bélarus  54 134 6   7

Népal 1 313 54 100 2  42 2

Colombie   173 11  11 6

© Centre du commerce international 2010


112 $11(;(67$7,67,48(

Destinations des
Produits exportés (SH 6) Total ,QGLFH+HUÀQGDKOLQYHUVH
exportations
Économie exportations
(dans limite (dans limite (dans limite (dans limite ($) Produits Destinations des
100%) 75%) 100%) 75%) exportés exportations

Égypte   166   15 25

Irlande 3 545 44  7   

République dominicaine 1 465 44 133 3  37 3

Albanie 1 232 44 72 2   2

Macao (RAS, Chine) 2 030 40  3  25 4

8UXJXD\ 1 540  163 15  25 17

Chypre 1 410  156 15 1 713 204 17 10

Philippines 2 376 31  7  16 11

Honduras 2 044 31 114 3  25 2

5pSXEOLTXH8QLHGH7DQ]DQLH  30 146 12   13

Ouganda 1 731  122 10 1 724 145 16 15

Barbade 1 361  115 6  15 7

Îles Turcs et Caïques   57 5  22 6

Swaziland    15   

Antilles néerlandaises    3 146 174 22 5

Zimbabwe  27 115 6  27 5

Nicaragua  26  4  24 5

Sénégal 1 644 26 134  2 170 373  

Australie  25    13 11

Madagascar  25  3  21 4

Île Bouvet 142 25  0  7 1

Bangladesh  24    16 

Chili 3 174 21 155 12   15

Fidji  21 66 3  12 6

Nioué  21 35 1  16 2

Maurice 2 202 20  6 2 401 205 15 7

Géorgie 1 276 20     12

Gambie 232  40 6  15 

Panama    6 1 144 732 21 5

Pérou  15 160 11 31 162 260 13 13

Bahreïn 1 603 15 107 17 7 326 211 6 24

Malte 1 362 15 145   6 13

Kirghizistan 1 260 15 66 4  6 7

Gibraltar  15 72   15 12

Érythrée 255 15 64 6  13 7

Namibie  14  6  11 7

Antigua-et-Barbuda  13  4  7 6

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$11(;(67$7,67,48( 113

Destinations des
Produits exportés (SH 6) Total ,QGLFH+HUÀQGDKOLQYHUVH
exportations
Économie exportations
(dans limite (dans limite (dans limite (dans limite ($) Produits Destinations des
100%) 75%) 100%) 75%) exportés exportations

Côte d’Ivoire  12  14   16

Ouzbékistan 1 134 12  6 7 176 041  7

Cambodge 577 12 135 4  11 4

Tuvalu 114 12  2 3 756 6 4

Islande 1 250 11 124 7  6 6


République démocratique
 11  3 1 407 675 6 4
populaire lao
Îles Féroé  11 57   11 10

Djibouti 271 11 72 7  12 11

Éthiopie  10 137 13 1 601 623 7 20

Arménie  10  6  11 

Saint-Vincent-et-les Grenadines  10 31 4  13 7

Tonga 121 10 37 4  13 6

Myanmar 1 031   2  4 3

Sierra Leone   102 6   7

Somalie   60 3  12 4

Grenade    7  10 

Autres pays en développement 4 664  174 13  3 17

Norvège    7  5 

Bahamas   77 2 701 462  2

Guam 330   3   4

Fédération de Russie  7 173 14  6 16

Haïti 543 7  1  6 2

Cap-Vert 311 7 65 2 51 412 6 4

Kazakhstan 2 070 6 117  71 171 720 3 11

Paraguay  6 112   6 10

Togo 1 073 6 73 6  5 4

Guyana 722 6  7   

Afghanistan 33 6 34 2  7 3

Dominique 201 6 24 5   

Anguilla  6 21 1  5 3

Bolivie (État plurinational de) 735 5  5  4 4

Papouasie-Nouvelle-Guinée 523 5 72 5  7 5

Mongolie 632 5 72 1 2 055 406 5 2

Tadjikistan  5  7  4 

Bénin  5 70 10  7 12

Samoa américaines 410 5 63 3 70 762 3 3

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114 $11(;(67$7,67,48(

Destinations des
Produits exportés (SH 6) Total ,QGLFH+HUÀQGDKOLQYHUVH
exportations
Économie exportations
(dans limite (dans limite (dans limite (dans limite ($) Produits Destinations des
100%) 75%) 100%) 75%) exportés exportations

Émirats arabes unis 4 247 4  3  5 5

Trinité-et-Tobago 2 004 4    6 4

Équateur 2 011 4 140 6  3 4

République arabe syrienne  4    3 10

Cameroun 1 075 4 114 6  3 

Ghana 1 202 4 137 7 4 032 753 4 5


République démocratique du  4  3 3 732 644 7 4
Congo
Cuba  4 117 7 3 134 072 6 6

Libéria 371 4  6 1 120 574 7 

Lesotho 155 4  1  5 2

Niger 466 4 73 4 503 071 3 6

Rwanda 501 4  5  6 6

République centrafricaine  4 72  170 226 7 12

Comores  4 50 4  7 6

Kiribati  4  4  4 5

Zambie  3 111 4  4 4

Mozambique  3 106 2  3 3

Jamaïque 1 256 3  5  3 5

Malawi  3 113 14  4 

Groenland  3 55 2  5 2

Belize 102 3 41 2  5 4

Maldives  3 31 3 126 363 4 4

États fédérés de Micronésie  3  1  3 2

Algérie  2 102 6  3 

Oman 1 272 2  5  3 7

Botswana  2 111 1  3 3

Mauritanie 30 2 44 5 1 627 121 3 7

Guinée 255 2 71 5  4 7

Bermudes 353 2 72 3 515 355 5 6

Îles Caïman 322 2 66 2  4 4

Burkina Faso  2 72   3 11

Îles Salomon 162 2 50 3  2 3

Burundi  2 52 5  4 4

Îles Salomon 50 2 15 1 11 301 4 2

Koweït  1  6  2 10

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$11(;(67$7,67,48( 115

Destinations des
Produits exportés (SH 6) Total ,QGLFH+HUÀQGDKOLQYHUVH
exportations
Économie exportations
(dans limite (dans limite (dans limite (dans limite ($) Produits Destinations des
100%) 75%) 100%) 75%) exportés exportations

Venezuela (République  1 117 2  2 4


bolivarienne du)

Qatar 1 617 1 105 3  3 5

Brunéi Darussalam 705 1 75 2  2 4

Turkménistan 410 1 72 2  2 2

Gabon 753 1 106 5  2 6

Mali 650 1  1  2 2

Îles Marshall  1 50 2  2 4

Nouvelle-Calédonie 1 112 1 53 5  3 6

Vanuatu 240 1  0  3 1

Bhoutan  1 27 0 521 404 2 1

Seychelles 255 1 72 3 340 600 3 5

Îles Malouines  1 52 1  2 2

Timor-Leste 233 1 50 0  3 1

Palau  1 23 0 30 175 2 1

Sao-Tomé-et-Principe 70 1 15 2 10 624 2 3

Arabie saoudite  0 134   2 11

Iran (République islamique d’)  0 130 7  2 10

Nigéria  0 137 7  1 5

Angola  0  4 66 672 565 1 5

Jamahiriya arabe libyenne  0  6 62 441 076 1 6

Iraq 466 0 75 5  1 5

Azerbaïdjan  0  6 47 756 141 1 5

Guinée équatoriale 214 0 55 5  2 

Congo 502 0  2  1 4

Soudan  0  0  1 2

Yémen 1 133 0 113 4  2 6

Aruba 1 377 0 72 3 5 467 044 1 3

Tchad  0 56 0  1 1

Suriname 567 0 77 3 1 743 607 1 4

Guinée-Bissau 105 0 42 0  1 2

Nauru 227 0 40 1 126 477 1 2

Samoa 155 0 22 0  2 1

Îles Wallis et Futuna 70 0 25 0  1 1

Source : Bases de données de l’ITC.

1RWHV/RUVTXHOHQRPEUHGHSURGXLWVRXGHPDUFKpVGDQVODOLPLWHGHHVWpJDOj]pURFHODVLJQLÀHTX·XQVHXOSURGXLWRXPDUFKp
représente plus de 75% des exportations.

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116 $11(;(67$7,67,48(

EXPORTATIONS DE PRODUITS TRANSFORMÉS


Tableau 30 : Augmentation de la part des exportations de produits transformés (évolution absolue en pourcentage
1996-2008)

Part produits transformés Part produits transformés


Pays eYROXWLRQ
WRWDO  WRWDO 
Aruba 5.3%  

Îles Marshall   

Madagascar  73.5% 65.6%

Antilles néerlandaises 15.6%  62.7%

République dominicaine 3.4%  61.4%

Bélarus 20.5% 70.7% 50.2%

Bhoutan 7.3%  42.2%

Sénégal  55.4% 41.6%

Érythrée 12.1% 53.7% 41.6%

Honduras 25.1% 66.1% 41.0%

Cambodge 54.6%  

Îles Turcs et Caïques 5.1%  

Îles Caïman   

Costa Rica 31.3%  

(O6DOYDGRU   

Sao Tomé et Principe 14.5%  37.3%

Anguilla 44.2% 76.3% 32.1%

Jordanie  54.4% 31.6%

Îles Wallis et Futuna 70.2%  27.4%

Bahreïn 25.3%  26.6%

Kiribati 0.2% 26.0% 

Vanuatu 32.4% 57.0% 24.6%

Ouganda  32.6% 23.5%

Bénin 5.2% 27.4% 22.3%

Comores 4.4% 26.3% 22.0%

Saint-Vincent-et-les Grenadines  42.1% 21.3%

Grenade 24.2% 45.1% 

Paraguay 26.7% 46.0% 

Égypte 26.6%  

Zimbabwe 17.0% 34.4% 17.4%

Guatemala 32.6% 50.0% 17.4%

Côte d’Ivoire   

Bangladesh 73.4%  16.6%

Koweït 7.1%  15.7%

Gibraltar   15.7%

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$11(;(67$7,67,48( 117

Part produits transformés Part produits transformés


Pays eYROXWLRQ
WRWDO  WRWDO 
Yémen  16.6% 

Nioué 66.4%  14.3%

République arabe syrienne 7.6% 21.7% 14.0%

Suriname 1.2% 15.0% 

Slovaquie   13.6%

Pakistan 42.1% 55.4% 13.3%

Sahara occidental 2.5% 15.6% 13.1%

Haïti   13.0%

Gambie   13.0%

Kenya 25.4%  12.6%

Émirats arabes unis 13.4%  12.4%

Colombie 21.0%  

Burundi 1.7% 13.5% 

Turkménistan 2.5% 14.2% 11.7%

Inde  57.5% 11.6%

Cuba 12.7% 24.3% 11.6%

République tchèque   11.5%

Barbade 70.6%  11.3%

5pSXEOLTXH8QLHGH7DQ]DQLH  20.1% 11.1%

Afghanistan 22.3% 33.3% 11.1%

Brunéi Darussalam  23.1% 10.3%

Argentine 45.7% 55.5% 

Trinité-et-Tobago  33.1% 

Nouvelle-Zélande 53.5% 62.6% 

Roumanie 63.5% 72.4% 

Maroc  45.7% 

Antigua-et-Barbuda 71.7%  

Pologne  77.6% 

Finlande  65.0% 

8UXJXD\ 44.6%  

Mozambique  16.7% 

Papouasie-Nouvelle-Guinée 7.5% 15.3% 7.7%

Somalie 2.1%  7.6%

Nicaragua  51.3% 7.4%

Afrique du Sud 27.3% 34.6% 7.3%

Grèce  61.1% 7.3%

Équateur 12.7%  7.1%

Îles Féroé 15.3% 22.3% 

Ouzbékistan   6.5%

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118 $11(;(67$7,67,48(

Part produits transformés Part produits transformés


Pays eYROXWLRQ
WRWDO  WRWDO 

Chine 76.0%  6.5%

Algérie 2.4%  6.2%

République de Corée 72.0%  

Sierra Leone  15.1% 5.7%

Arabie saoudite   5.6%

Bosnie-Herzégovine 52.6%  5.5%

Bulgarie   5.4%

Hongrie 74.6%  5.3%

Hong Kong (Chine)   5.0%

Serbie et Monténégro  54.6% 4.7%

Suisse   4.6%

Viet Nam  51.5% 4.6%

Jamaïque 30.2% 34.5% 4.3%

Danemark 72.0% 76.1% 4.1%

Tonga 4.3%  

Guinée 6.6% 10.6% 

Îles Malouines 6.5% 10.4% 

Fidji  44.6% 

Lituanie  71.5% 3.6%

(VWRQLH  72.1% 3.6%

Macao (RAS, Chine)   3.4%

Indonésie  41.3% 3.3%

Nigéria 1.0%  

Thaïlande  72.4% 2.6%

Croatie 72.6%  2.2%

Turquie 64.3% 66.5% 2.2%

Suède 66.4%  2.1%

Qatar 3.0%  

Gabon 1.0%  

Allemagne  74.5% 1.7%

Rwanda 11.3%  1.6%

France 74.4%  1.5%

Nouvelle-Calédonie 1.2% 2.4% 1.2%

Îles Salomon 11.2% 12.2% 1.1%

(VSDJQH  72.7% 

République démocratique du Congo 1.6% 2.5% 

Philippines   0.7%

Guinée-Bissau 0.6% 1.3% 0.6%

Angola 0.4% 1.0% 0.5%

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$11(;(67$7,67,48( 119

Part produits transformés Part produits transformés


Pays eYROXWLRQ
WRWDO  WRWDO 

Libéria 46.2% 46.7% 0.5%

Mali 5.3% 5.7% 0.4%

Dominique  50.1% 0.4%

Norvège   0.3%

Congo 1.2% 1.4% 0.2%

Zambie 5.5% 5.7% 0.1%

Slovénie   -0.3%

Ghana  7.5% -0.4%

Iran (République islamique d’) 5.1% 4.6% -0.5%

Pays-Bas 61.5% 61.0% -0.5%

Jamahiriya arabe libyenne 7.2% 6.7% -0.5%

Guinée équatoriale  0.3% -0.6%

Malawi  7.7% -0.7%

Chypre   -0.7%

Mexique 73.2% 72.5% -0.7%

Guyana  7.6% 

Tokelau 70.4%  -1.3%

Albanie 63.4% 62.0% -1.4%

Samoa   -1.5%

Cameroun  5.2% -1.6%

Taipei chinois 76.3% 74.7% -1.7%

8NUDLQH 37.1% 35.4% -1.7%

Mauritanie 2.0% 0.3% -1.7%

Lettonie 56.7%  

Autriche   -2.0%

Italie   -2.2%

Maurice 64.5% 62.1% -2.4%

Oman  13.2% -2.6%

République centrafricaine 14.0% 11.4% -2.6%

eWDWV8QLVG·$PpULTXH 72.2%  

Liban 53.6% 50.6% -3.0%

Israël 52.0%  -3.2%

Tadjikistan  6.0% -3.2%

Pérou  25.7% -3.4%

Brésil 50.4% 46.4% -4.0%

Arménie 34.4% 30.2% -4.1%

République de Moldova 77.1%  -4.3%

Tchad   

Mongolie 10.4% 5.5% 

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120 $11(;(67$7,67,48(

Part produits transformés Part produits transformés


Pays eYROXWLRQ
WRWDO  WRWDO 

Burkina Faso 10.5% 5.5% -5.0%

Tunisie  63.6% -5.5%

Kazakhstan  5.3% -5.7%

Éthiopie 13.2% 7.1% -6.1%

Tuvalu  76.4% -6.4%

Singapour   -6.7%

Islande 30.4% 23.6% 

Japon  76.6% 

Myanmar 17.4% 10.3% -7.1%

République populaire démocratique de Corée 57.6% 50.4% -7.1%

Chili  12.3% -7.4%

5R\DXPH8QL 75.1% 67.6% -7.5%

Irlande  75.1% -7.6%

Malte   -7.7%

Iraq  0.6% 

Nauru 11.5% 2.6% 

Soudan 12.4% 3.1% 

Australie  21.4% 

Canada  43.4% 

Panama 25.1% 15.6% 

Géorgie 41.0% 31.5% 

Sri Lanka 71.5%  

Groenland 35.3% 25.4% -10.0%

Venezuela (République bolivarienne du) 31.5% 21.5% -10.0%

([5pSXEOLTXH\RXJRVODYHGH0DFpGRLQH 55.7% 45.2% -10.5%

Andorre   -10.6%

Portugal  71.7% -11.2%

Bolivie (État plurinational de) 27.6% 13.3% -14.3%

Bahamas 65.3% 50.0% -15.3%

Malaisie 76.2% 60.5% 

États fédérés de Micronésie 21.2% 5.2% -16.0%

Belize   -17.1%

Brunéi Darussalam  1.7% 

Togo 31.1% 11.0% -20.1%

Bermudes 60.4%  

Kirghizistan 45.6% 20.7% 

Niger 36.6% 10.1% -26.5%

République démocratique populaire lao   

Djibouti   -30.0%

© Centre du commerce international 2010


$11(;(67$7,67,48( 121

Part produits transformés Part produits transformés


Pays eYROXWLRQ
WRWDO  WRWDO 

Palau 37.4% 5.0% -32.3%

Népal  52.2% -33.2%

Cap-Vert 76.4%  

Maldives 47.6%  

Seychelles  31.3% -62.3%

Timor-Leste  10.1% -70.1%

Azerbaïdjan  5.6% -73.6%


Source : Bases de données ITC.

Note : Évolution de la part en valeur des exportations de produits transformés.

© Centre du commerce international 2010


122 $11(;(67$7,67,48(

INDICE DES ÉCHANGES INTRA-BRANCHE


Tableau 31 : Indice des échanges intra-branche (1996-2009, classement établis selon chiffres 2009 du commerce de produits
transformés)

 
Économie Semi- Semi-
Primaires Transformés Primaires Transformés
transformés transformés

Belgique* 0.712    0.777 

Hong Kong (Chine) 0.541 0.622    

Singapour 0.375 0.657 0.765  0.210 

Autriche 0.515 0.524  0.441 0.555 

Pays-Bas 0.472 0.707  0.526  

République tchèque 0.413 0.556  0.415 0.573 

France 0.467 0.753   0.665 

(VWRQLH 0.500   0.621 0.552 

Suède 0.372 0.564    

Slovénie 0.275 0.544  0.276 0.531 

Hongrie  0.540    0.776

5R\DXPH8QL 0.576 0.714  0.716  

Danemark 0.517 0.511  0.537 0.471 0.760

Allemagne 0.447  0.736 0.435  0.757

Pologne  0.553 0.555 0.423 0.522 0.737

Malaisie 0.305 0.405 0.627 0.470 0.577 0.730

Mexique 0.214  0.663  0.344 0.730

Antilles néerlandaises 0.110  0.617 0.045 0.461 0.727

(VSDJQH  0.666    0.721

Lettonie 0.241 0.334   0.420 0.710

eWDWV8QLVG·$PpULTXH   0.737 0.320  

Canada 0.525 0.553 0.743 0.562 0.651 0.706

Slovaquie   0.637 0.230  

Finlande 0.245 0.366 0.625 0.164 0.453 

Portugal 0.347  0.605   0.673

Italie 0.243  0.645 0.275 0.620 0.671

Suisse 0.533 0.601 0.620 0.410  

Bulgarie 0.223 0.512 0.561   0.663

Thaïlande  0.427 0.536 0.336  

Taipei chinois 0.414  0.641  0.345 0.654

Roumanie 0.126  0.447  0.361 0.647

Serbie et Monténégro 0.232 0.341 0.504  0.454 0.644

8NUDLQH 0.161 0.337 0.674 0.213 0.340 0.642

Croatie 0.215   0.254  0.642

© Centre du commerce international 2010


$11(;(67$7,67,48( 123

 
Économie Semi- Semi-
Primaires Transformés Primaires Transformés
transformés transformés

Philippines    0.253  0.641

Luxembourg* 0.712   0.335 0.466 0.636

Iraq 0.020 0.074 0.024 0.004 0.622 0.625

Turquie  0.363 0.360 0.273 0.413 0.620

Afrique du Sud 0.261  0.532  0.457 0.615

République de Corée  0.502 0.641 0.217 0.367 

Norvège 0.103 0.334   0.162 

Lituanie     0.605 

Brésil  0.433    

Tunisie  0.255 0.425 0.371 0.201 0.570

Chine 0.431 0.600 0.432 0.207  0.565

Gabon 0.004 0.021 0.021 0.003 0.014 0.565

Israël  0.377 0.550 0.420 0.401 0.562

Costa Rica   0.407 0.113 0.155 0.552

Japon 0.070  0.511 0.137 0.442 0.516

Bahamas 0.277  0.175 0.012  0.505

Angola 0.002 0.010 0.321 0.003 0.005 0.503

Soudan  0.072 0.025 0.011 0.240 0.501

Inde 0.340  0.357 0.306  

Jamahiriya arabe libyenne  0.054 0.241 0.002 0.015 

Colombie   0.303   

Guatemala   0.521  0.252 0.476

Jordanie    0.173 0.443 0.475

Bélarus 0.216 0.404 0.463  0.357 0.471

Argentine 0.171 0.353 0.411 0.145  0.471

(O6DOYDGRU  0.435 0.442   

Malte 0.077 0.076  0.122 0.077 0.461

Sénégal 0.100 0.175 0.102   0.450

Indonésie 0.271 0.370 0.351 0.461  

Kazakhstan  0.341 0.206 0.124 0.503 

Grèce   0.356 0.367  

Bosnie-Herzégovine   0.246 0.203  0.434

Irlande 0.523 0.367  0.374 0.373 0.426

République arabe syrienne 0.071 0.101    0.426


([5pSXEOLTXH\RXJRVODYHGH 0.274   0.353 0.343 0.417
Macédoine

Oman 0.047 0.066 0.737   0.404

Tokelau 0.000 0.127 0.275 0.037  0.401

© Centre du commerce international 2010


124 $11(;(67$7,67,48(

 
Économie Semi- Semi-
Primaires Transformés Primaires Transformés
transformés transformés

Égypte    0.244 0.243 

Émirats arabes unis 0.067  0.306 0.304 0.405 

République de Moldova   0.322  0.141 

Viet Nam 0.175 0.133  0.256 0.311 

Nouvelle-Zélande  0.345 0.376 0.261 0.504 

Iran (République islamique d’)  0.504 0.165 0.055 0.402 

Équateur  0.122 0.202  0.051 

République dominicaine 0.161 0.161  0.151 0.222 0.362

Australie  0.261 0.475 0.245 0.232 0.360

Pérou 0.246    0.270 

Barbade   0.403 0.406 0.217 0.356

Belize 0.145 0.031 0.157 0.124 0.347 0.352

Îles Féroé  0.006 0.160 0.027 0.013 0.345

Sri Lanka 0.454 0.252 0.400   0.342

Côte d’Ivoire   0.216   0.342

Sierra Leone  0.075  0.032  0.337

Macao (RAS, Chine) 0.244 0.336 0.245  0.206 0.334

Anguilla  0.060 0.324 0.066  0.331

Botswana  0.514 0.325


République populaire démocratique 0.266 0.461 0.405 0.244  0.321
de Corée

Maroc 0.147 0.273   0.160 0.315

Zambie 0.324 0.100 0.161 0.452 0.152 0.311

Yémen 0.063  0.332  0.501 0.310

Îles Marshall 0.021 0.014 0.015  0.231 0.310

Chili 0.112 0.240  0.132  0.307

Swaziland 0.054  0.307

Îles Caïman 0.072  0.351  0.011 0.300

Jamaïque 0.065  0.301  0.173 

8UXJXD\  0.362 0.266 0.127 0.415 

Congo 0.057 0.011 0.072 0.003 0.007 

Libéria 0.070 0.025   0.047 

Namibie   0.272

Kirghizistan 0.261  0.440 0.203 0.036 0.270

Andorre 0.010 0.026  0.105 0.136 

Pakistan 0.537 0.114 0.154  0.267 0.266

Chypre    0.323 0.161 0.264

Honduras 0.117   0.165 0.123 0.263

© Centre du commerce international 2010


$11(;(67$7,67,48( 125

 
Économie Semi- Semi-
Primaires Transformés Primaires Transformés
transformés transformés

Géorgie 0.256  0.267   0.256

Antigua-et-Barbuda 0.107  0.260 0.200  

Arabie saoudite 0.020 0.564 0.147 0.024  0.245

Ouzbékistan 0.070 0.267 0.167 0.072 0.147 0.245

Palestine 0.100  

Islande 0.173  0.102   0.235

Fidji 0.123  0.374 0.234 0.131 0.234

Mozambique  0.311 0.072  0.173 0.233

Kenya 0.151  0.303 0.115 0.143 0.227

Népal   0.171   0.226

Trinité-et-Tobago 0.640 0.237   0.473 0.226

Albanie   0.256 0.243  0.222

Maurice   0.212  0.274 0.221

Gambie 0.244 0.054 0.073 0.235 0.174 0.221

Fédération de Russie 0.152 0.311 0.431 0.061 0.644 0.211

Madagascar   0.110  0.116 

5pSXEOLTXH8QLHGH7DQ]DQLH    0.326  

Cameroun 0.207  0.261  0.103 

Aruba  0.021 0.310 0.006 0.074 

Samoa américaines 0.076 0.170 0.166

Qatar 0.004    0.036 0.163

Bahreïn 0.275  0.321 0.240 0.361 0.161

Liban 0.364  0.156 0.245 0.131 0.156

Nicaragua 0.122 0.134 0.237   0.155

Papouasie-Nouvelle-Guinée 0.023 0.062 0.024  0.073 0.150

Dominique   0.165 0.115 0.345 0.147

Guyana  0.060 0.170  0.073 0.144

Afghanistan 0.101 0.066   0.000 0.143

Bangladesh 0.113 0.131  0.161  0.143

Zimbabwe 0.164   0.107 0.267 0.140

Cuba  0.076    0.136

Arménie 0.406  0.262   0.135

Malawi 0.100  0.430 0.213  0.135

Bolivie (État plurinational de)  0.157 0.177  0.073 0.132

Suriname 0.057 0.116 0.024 0.045  0.122

Cambodge   0.065 0.107  0.117

© Centre du commerce international 2010


126 $11(;(67$7,67,48(

 
Économie Semi- Semi-
Primaires Transformés Primaires Transformés
transformés transformés
République démocratique populaire
lao  0.067 0.103   

Azerbaïdjan 0.137 0.127 0.205 0.026 0.354 

Saint-Vincent-et-les-Grenadines  0.066 0.165 0.175 0.033 0.104

Îles Malouines   0.067 0.034 0.024 0.102

Ghana    0.102 0.035 0.100

Paraguay 0.310 0.217 0.055   

Érythrée 0.040 0.012 0.042 0.023 0.052 

Bhoutan   0.061   

Nigéria 0.014 0.467  0.031  

Myanmar 0.153 0.153  0.056 0.113 

Seychelles 0.241 0.051 0.313 0.770  

Nioué 0.171 0.031 0.034 0.007 0.034 

Vanuatu 0.033    0.056 

Comores  0.005 0.010 0.013 0.005 

Île Bouvet 0.000 0.133 

Sao-Tomé-et-Principe 0.024 0.073 0.066   

Bermudes 0.103 0.055 0.344  0.016 

Samoa 0.215 0.046 0.477 0.076 0.003 

Éthiopie 0.054 0.045 0.100  0.036 0.077

Îles Turcs et Caïques 0.045 0.010 0.042 0.026 0.035 0.076

Haïti  0.056 0.116  0.073 

Îles Salomon 0.020 0.012 0.051 0.013 0.100 0.067

Timor-Leste 0.000 0.054  0.070 0.004 0.066

Tadjikistan 0.024 0.156 0.247 0.053  0.064

Tonga 0.041 0.030 0.077 0.164 0.037 0.060

Grenade     0.112 

Ouganda 0.170  0.113 0.101 0.332 0.056

Turkménistan 0.007 0.141 0.150 0.056 0.153 0.055

République centrafricaine 0.363     

Brunéi Darussalam 0.022  0.176 0.003 0.010 

Tuvalu 0.141     0.045

Tchad 0.126 0.070  0.006 0.004 0.043

Panama   0.113   0.042

Niger     0.025 0.041

Algérie 0.025 0.102 0.130 0.010  0.041

Mauritanie    0.001 0.003 0.041

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$11(;(67$7,67,48( 127

 
Économie Semi- Semi-
Primaires Transformés Primaires Transformés
transformés transformés

Nouvelle-Calédonie 0.046  0.015 0.046  0.040

Mali 0.045  0.073  0.014 

Kiribati  0.002 0.000 0.000 0.004 0.037

Guam 0.134 0.007 0.035

Gibraltar 0.100 0.053 0.161  0.004 0.034

Djibouti 0.047 0.052 0.045 0.025 0.003 0.034

Mongolie 0.020 0.053 0.055   0.033

Nauru 0.013 0.171 0.222 0.004 0.075 0.032

Groenland 0.011   0.053 0.072 


Venezuela (République bolivarienne
du) 0.033  0.120 0.043 0.164 

Koweït 0.016 0.063 0.041 0.010 0.021 

Cap-Vert 0.006 0.065 0.054 0.026 0.000 

États fédérés de Micronésie  0.005   0.012 0.027

Guinée 0.047   0.042  0.025

République démocratique du Congo 0.045 0.126  0.031 0.053 0.023

Guinée-Bissau 0.023 0.166 0.007 0.007  0.021

Lesotho 0.012 0.045 0.021

Maldives 0.035 0.005 0.035 0.023 0.164 0.020

Burundi 0.030 0.021 0.041 0.022 0.025 

Rwanda 0.127 0.033 0.015 0.030 0.006 

Togo 0.104   0.200 0.006 0.017

Somalie 0.037  0.030 0.112 0.076 0.015

Burkina Faso 0.045 0.041  0.066 0.024 0.015

Palau 0.267 0.027  0.010 0.015 0.013

Îles Wallis et Futuna  0.004 0.047 0.000  0.010

Sahara occidental 0.000 0.000 0.030 0.000 0.000 0.004

Bénin  0.060 0.053 0.133 0.033 0.003

Guinée équatoriale 0.024 0.013 0.032 0.704 0.001 0.002

Source : Bases de données ITC.

/D%HOJLTXHHWOH/X[HPERXUJVRQWFRQVLGpUpVFRPPHXQH[SRUWDWHXUSRXUOHVGRQQpHV

© Centre du commerce international 2010


128 $11(;(67$7,67,48(

TARIFS DOUANIERS MOYENS APPLIQUÉS PAR PAYS


7DEOHDX7DULIVGRXDQLHUVSRQGpUpVGHODFRQÀJXUDWLRQGHVpFKDQJHVGXJURXSHGHUpIpUHQFH

Global Global Agriculture Industrie


Nom du pays Année
Position Moyen Position Moyen Position Moyen Position
1 Hong Kong (Chine) 0.0% 1 0.0% 1 0.0% 1 

2 Jamahiriya arabe libyenne 0.0% 2 0.0% 2 0.0% 2 2006

3 Macao (RAS, Chine) 0.0% 3 0.0% 3 0.0% 3 

4 Singapour 0.0% 4 0.6% 4 0.0% 4 

5 Géorgie 0.7% 5  35 0.1% 5 

6 8QLRQHXURSpHQQH  6 6.2% 26 0.5%  

7 Maurice 1.2% 7 1.7% 7 1.2% 11 

 eWDWV8QLV 1.4%  5.1% 14 1.2% 12 

 Nouvelle-Zélande 1.6%  1.0% 5 1.6% 15 

10 Arménie 2.2% 10  30  17 

11 Suisse 2.3% 11 33.5% 144 0.2% 7 

12 République de Moldova 2.5% 12    16 

13 Japon 2.7% 13 25.3% 136 1.2% 13 

14 Palau  14 2.6%   25 2005

15 Pérou  15 5.0% 13 2.7% 23 

16 8NUDLQH  16  34 2.5% 21 

17 Canada  17  134 1.4% 14 

 Croatie 3.0%  11.5% 57 2.4% 20 

 Haïti 3.2%   10 3.1% 27 

20 Norvège 3.2% 20  155 0.1% 6 

21 Islande 3.3% 21   1.0% 10 

22 Albanie 3.4% 22  27 3.2%  

23 Costa Rica 3.4% 23 12.3% 70  24 

24 Papouasie-Nouvelle-Guinée 3.6% 24 12.2%  2.2%  

25 Myanmar 3.6% 25   3.3% 31 2007

26 Mayotte 3.6% 26  22 3.4% 32 

27 Monténégro 3.7% 27  76 2.5% 22 

 Turkménistan 3.7%  23.2% 130 2.3%  2002

 Nicaragua 3.7%   52 3.2%  

30 Philippines  30 11.5% 56 3.4% 33 2007

31 Indonésie  31 12.7% 74 3.3% 30 

32 Australie  32 1.0% 6 4.1% 45 

33 (O6DOYDGRU 4.1% 33 12.0%  3.5% 35 

34 Arabie saoudite 4.1% 34 5.3%  4.0% 41 

35 Koweït 4.1% 35 5.3%  4.0% 40 

© Centre du commerce international 2010


$11(;(67$7,67,48( 129

Global Global Agriculture Industrie


Nom du pays Année
Position Moyen Position Moyen Position Moyen Position
36 Guatemala 4.1% 36   3.7% 37 

37 Émirats arabes unis 4.2% 37 5.6% 20 4.0% 43 

 Honduras 4.2%  10.4%  3.7% 36 

 Bahreïn 4.2%   21 4.0%  

40 Israël 4.2% 40 23.2% 131  26 

41 Oman 4.2% 41  24 4.0%  

42 Qatar 4.2% 42 6.0% 25 4.0% 42 

43 Kazakhstan 4.2% 43   3.5% 34 

44 États fédérés de Micronésie 4.4% 44 5.2% 15 4.3% 46 2006

45 Mongolie 4.6% 45 5.2% 17 4.6% 50 

46 Chili 4.7% 46 5.2% 16 4.6% 51 

47 Turquie 4.7% 47 61.3%  1.0%  

 Tadjikistan 5.0%    4.7% 52 2006

 Bosnie-Herzégovine 5.2%   111 4.3% 47 

50 Brunéi Darussalam 5.3% 50 26.1%  4.1% 44 2007

51 Serbie 5.4% 51  117 4.5%  

52 ([5pSXEOLTXH\RXJRVODYHGH0DFpGRLQH 5.5% 52 16.7% 106 4.7% 53 

53 Afrique du Sud 5.5% 53  37 5.1%  

54 Swaziland 5.6% 54 10.0% 44 5.2% 61 

55 Botswana 5.6% 55 10.0% 45 5.2%  

56 Lesotho 5.6% 56 10.0% 43 5.2% 60 

57 Namibie 5.6% 57 10.0% 46 5.2% 63 

 Yémen 5.7%   12  67 

 Thaïlande   21.3% 124  54 2006

60 Afghanistan  60 4.5% 11 6.1%  

61 Érythrée  61  32 5.7% 65 2006

62 Taipei chinois 6.1% 62 20.3% 121 5.1% 57 

63 Sainte-Lucie 6.2% 63 15.2%   56 2007

64 Malaisie 6.2% 64   5.2% 62 2007

65 Liban 6.2% 65 16.1%   55 2007

66 Panama 6.5% 66   5.7% 66 

67 Paraguay  67 10.0% 41 6.6% 71 

 Azerbaïdjan    77 6.5% 70 

 République de Corée    153 4.4%  2007

70 République dominicaine 7.1% 70   6.6% 73 

71 Mozambique 7.1% 71 11.3% 55 6.7% 75 

72 Jamaïque 7.4% 72   5.6% 64 2006

73 Équateur 7.4% 73 17.7% 110 6.6% 72 

© Centre du commerce international 2010


130 $11(;(67$7,67,48(

Global Global Agriculture Industrie


Nom du pays Année
Position Moyen Position Moyen Position Moyen Position
74 Tonga 7.4% 74 10.6%    

75 8UXJXD\ 7.7% 75  40 7.5%  

76 Kosovo  76     

77 Mexique  77 22.6% 127  76 

 Polynésie française    23   

 République démocratique populaire lao   14.6%  7.6%  2007

 Antigua-et-Barbuda   15.3%   77 

 Bolivie (État plurinational de)   11.0% 54   

 Saint-Kitts-et-Nevis   13.7%  7.2%  

 Viet Nam     7.6%  

 Dominique    125 6.7% 74 2007

 Madagascar   11.5%    

 Kenya   27.0% 140   

 Ouganda   26.1% 137 7.0%  

 Angola    36   

 Saint-Vincent-et-les-Grenadines   15.5%    2007

 Grenade   16.1% 100   

 5pSXEOLTXH8QLHGH7DQ]DQLH   27.6% 141 7.4%  

 Jordanie   10.7% 50   2007

 République démocratique du Congo 10.1%  12.4% 71  101 

 Ghana 10.1%  16.5% 105   

 Îles Salomon 10.1%   116   

 Comores 10.1%    11.1% 124 

 Suriname 10.2%  21.3% 123   2007

 Guinée-Bissau 10.3%  11.6% 60 10.1% 105 

 Niger 10.3%  11.6% 62 10.1% 106 

100 Togo 10.3% 100 11.6% 64 10.1% 107 

101 Bénin 10.3% 101 11.6% 63 10.1%  

102 Mali 10.3% 102 11.6% 66 10.1%  

103 Burkina Faso 10.3% 103 11.6% 61 10.1% 110 

104 Sénégal 10.3% 104 11.6% 65 10.1% 111 

105 Côte d’Ivoire 10.3% 105 11.6% 67 10.1% 112 

106 Guyana 10.4% 106  143 7.7%  

107 Belize 10.5% 107 36.0%    

 Argentine 10.5%  10.3% 47 10.5% 116 

 Cap-Vert 10.5%   33  121 

110 Mauritanie 10.6% 110 10.0% 42 10.7%  2007

111 Zambie 10.6% 111 15.7%  10.1% 104 

© Centre du commerce international 2010


$11(;(67$7,67,48( 131

Global Global Agriculture Industrie


Nom du pays Année
Position Moyen Position Moyen Position Moyen Position
112 Nigéria 10.7% 112 14.7%   102 

113 Malawi  113 15.6%  10.3% 113 

114 Cuba  114 13.6%  10.6% 117 

115 Colombie 11.0% 115  115 10.5% 115 

116 Kirghizistan 11.1% 116   11.0% 123 

117 Brésil 11.1% 117 10.7% 51 11.2% 127 

 Guinée 11.2%  12.7% 75  120 

 République arabe syrienne 11.5%   53 11.6% 132 

120 Bélarus 11.5% 120 17.6%  11.1% 125 

121 Fédération de Russie 11.6% 121  122  122 

122 Chine 11.7% 122 20.2% 120 11.2% 126 

123 Sri Lanka  123  135 10.0% 103 

124 Venezuela (République bolivarienne du)  124 15.7%  11.7% 133 

125 Éthiopie 12.0% 125  112 11.4%  

126 Cambodge 12.3% 126 14.3%  12.1% 134 2007

127 Bangladesh 12.7% 127 12.6% 73 12.7% 135 2007

 Trinité-et-Tobago 12.7%   157 6.2%  

 Burundi   11.6%   136 

130 Seychelles  130  152  100 2007

131 Inde 13.2% 131  151 11.4%  

132 Algérie 13.5% 132   13.4%  

133 Égypte 13.5% 133 34.0% 145 10.6%  

134 Sierra Leone 13.7% 134 15.3%  13.3%  2006

135 Fidji  135  147 10.4% 114 

136 Vanuatu 14.0% 136  142 11.5% 131 

137 Gabon 14.4% 137 16.1%  14.2% 140 

 Guinée équatoriale 14.6%  16.2% 102 14.4% 143 2007

 République centrafricaine 14.6%  16.2% 104 14.4% 144 2007

140 Congo 14.6% 140 16.2% 103 14.4% 142 2007

141 Tchad 14.7% 141 16.2% 101 14.4% 145 

142 Cameroun 14.7% 142 17.4% 107 14.2% 141 

143 Tunisie 15.7% 143 34.4% 146 13.1% 137 

144 Rwanda  144  114 15.7% 147 

145 Kiribati 16.1% 145 26.4%  14.4% 146 2006

146 Maroc 16.1% 146  156 11.5% 130 

147 Népal 16.4% 147 14.0%    

 Soudan   23.6% 132   

 Pakistan 17.1%  14.7%  17.5% 150 

© Centre du commerce international 2010


132 $11(;(67$7,67,48(

Global Global Agriculture Industrie


Nom du pays Année
Position Moyen Position Moyen Position Moyen Position
150 Gambie 17.5% 150 12.6% 72  153 

151 Zimbabwe  151 22.2% 126  152 2007

152 Barbade  152     2007

153 Djibouti  153  31 21.5% 154 

154 Bhoutan 21.6% 154  154  151 2007

155 Iran (République islamique d’)  155  113 23.5% 155 

156 Maldives 26.1% 156 15.2%  27.6% 156 

157 Bahamas 27.2% 157 17.5%    2007

 Ouzbékistan 27.3%   133  157 

 Bermudes    150   

Source : Bases de données ITC.

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$11(;(67$7,67,48( 133

EXPORTATIONS POUVANT BÉNÉFICIER DE PRÉFÉRENCES


7DEOHDX([SRUWDWLRQVSRXYDQWEpQpÀFLHUGHSUpIpUHQFHVHWPDUJHVWDULIDLUHVGHO·$XVWUDOLHGX&DQDGDGHO·8(HWGHV
États-Unis (2008)

Australie Canada 8( eWDWV8QLV


Part des Part des Part des Part des
Pays Marges Marges Marges Marges
exporta- exporta- exporta- exporta-
tarifaires tarifaires tarifaires tarifaires
tions tions tions tions
pondérées pondérées pondérées pondérées
admissibles admissibles admissibles admissibles
Afghanistan 61.4 3.1  3.0 7.5 0.3 2.4 0.1

Angola  5.6 0.0 0.0 1.3 0.0  0.2

Bangladesh  11.5  17.1  11.7  0.1


pas pas
Bénin 17.4 1.2 45.1 7.2  0.1
échanges échanges
Bhoutan  7.0  5.4  5.0 65.6 1.6

Burkina Faso 75.3  6.7 0.5 13.3 0.7 22.3 0.6

Burundi 100.0 5.0 6.0 0.2 5.2 0.5 0.3 0.0

Cambodge  16.0  17.7  11.7 0.4 0.0

Cap-Vert 100.0 5.0 7.5 1.0  14.2 30.4 1.2


pas pas
République centrafricaine 7.6 0.6 0.7 0.1 5.7 0.3
échanges échanges
pas pas
Tchad  1.2  0.3  0.1
échanges échanges
Comores 100.0 10.0 3.5 0.4 25.5 1.7 0.0 0.0

République démocratique du Congo 76.0  5.0  2.5 0.5 42.2 0.1

Djibouti 0.0 0.0 0.5 0.1 54.1 4.5 24.2 2.7

Guinée équatoriale   0.0 0.0 3.7 0.1  0.5

Érythrée 0.0 0.0 52.1    2.1× 0.0

Éthiopie 1.0 0.1 3.7 0.4  3.6 14.4 2.6

Gambie  4.0 16.6 1.3  5.1 24.7 2.4

Guinée 12.2 0.6 0.2 0.0 0.6 0.0 0.7 0.0


pas pas
Guinée-Bissau 64.7 3.0  1.3 0.0 0.0
échanges échanges
Haïti  17.2  13.6  5.7  17.3

Kiribati 0.3 0.0  6.2 13.0 0.6 0.0 0.0


République démocratique populaire
   16.7  10.2 0.0† 0.0
lao
Lesotho    17.4 1.3 0.2  17.7

Libéria 27.1 4.3 0.0 0.0 1.4 0.1 0.1 0.0

Madagascar 27.7 4.2 62.1 10.6  10.6  16.7

Malawi 0.1 0.0 27.0 1.4    33.6

Maldives 47.7 7.7  6.5   0.0† 0.0

Mali  3.7 37.3 3.1  0.7  0.4

Mauritanie 0.0 0.0  5.0 15.4 1.5  0.2

Mozambique    6.0  6.4  0.2

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134 $11(;(67$7,67,48(

Australie Canada 8( eWDWV8QLV


Part des Part des Part des Part des
Pays Marges Marges Marges Marges
exporta- exporta- exporta- exporta-
tarifaires tarifaires tarifaires tarifaires
tions tions tions tions
pondérées pondérées pondérées pondérées
admissibles admissibles admissibles admissibles
pas pas pas pas
Myanmar  5.6  10.1
échanges† échanges échanges† échanges
Népal    11.4    0.4

Niger  4.2 35.7 2.7  4.0 34.4 

Rwanda  4.5 0.1 0.0 2.1 0.1  0.4

Samoa   52.4 3.7 76.6 3.4 46.3 0.6

Sao-Tomé-et-Principe  4.1  6.0 6.6 0.5  2.3

Sénégal    0.6 67.3  73.7× 0.2

Sierra Leone 54.4 3.4 25.5 2.1 6.6 1.6 2.5 0.1

Îles Salomon 35.2  76.0   11.1  0.0

Somalie   2.4 0.1 53.3 1.4  1.0

Soudan  3.2 0.1 0.0 27.5 5.1 0.0† 0.0

5pSXEOLTXH8QLHGH7DQ]DQLH 6.4 0.5 5.6 0.5 63.3 7.1 4.6 0.6


pas pas
Timor-Leste 1.0 0.0 0.4 0.0 1.1 0.0
échanges échanges
Togo  4.4 6.6 0.7 13.6 1.4  0.1
pas pas
Tuvalu 23.4 1.2  3.4 34.6 1.4
échanges échanges
Ouganda 1.1 0.1 1.1 0.1 37.5 3.3  0.5

Vanuatu  1.3 36.6 2.7  5.7 4.6 0.3

Yémen  4.5 24.2 1.1  7.6 0.7 0.0

Zambie 0.4 0.0 35.1 2.3  4.4 21.5 0.4

6RXUFH2IÀFHGHODVWDWLVWLTXHGHO·$XVWUDOLH2IÀFHGHODVWDWLVWLTXHGX&DQDGDVLWHZHE86,7& ZZZXVLWFJRY HW(XURVWDWFDOFXOV,7&

Note : ‡ « marges tarifaires pondérées » s’entend de la marge préférentielle (NPF moins taux préférentiels appliqués). Les pays marqués « † »
QHSRXYDLHQWSUpWHQGUHjDXFXQSURJUDPPHGHSUpIpUHQFHVHQ/HVSD\VPDUTXpV©[ªOH6pQpJDOHWO·eU\WKUpHEpQpÀFLHQWG·XQVWDWXW
6*3RUGLQDLUHXQLTXHPHQWDX[eWDWV8QLVSDVG·XQVWDWXW6*330$

© Centre du commerce international 2010


$11(;(67$7,67,48( 135

INSTABILITÉ DES PRIX DANS LE COMMERCE


Tableau 34 : Instabilité des prix dans le commerce

([SRUWDWLRQV Importations ([SRUWDWLRQV Importations


Iraq  2.71 Australie 33.16 10.75

Angola 117.50 2.07 République démocratique populaire lao 30.52 1.72

Nigéria 113.06 2.77 Indonésie 30.42 15.64

Guinée équatoriale   Viet Nam 30.01 3.24

Tchad  1.20 Namibie  2.56

Jamahiriya arabe libyenne 106.36  Chili  

Congo  2.32 Cuba  

Yémen 101.33 2.60 Côte d’Ivoire 27.23 

Brunéi Darussalam 100.77 2.64 Ouzbékistan  

Azerbaïdjan 100.56  Kiribati  2.62

Iran (République islamique d’)   Égypte  

Arabie saoudite  4.71 Canada 21.63 10.33

Gabon  2.20 Sao-Tomé-et-Principe 21.32 

Algérie  3.30 Palau  4.30

Venezuela (République bolivarienne du)  2.16 États fédérés de Micronésie 20.30 

Oman   Mozambique  

Kazakhstan  10.35 Bermudes  2.44

Niger  4.76 Îles Féroé  

Koweït  2.44 Brésil  

Soudan  1.20 République démocratique du Congo  

Qatar 75.05 1.66 Mexique  3.63

Équateur 73.32  Tadjikistan  

Norvège   Nouvelle-Calédonie  

Cameroun 65.26 25.57 Libéria 17.40 

Mauritanie 64.62  Maldives 17.32 2.54

Turkménistan 57.54  Paraguay  2.13

Fédération de Russie 52.63 3.37 Islande 16.63 2.12

Émirats arabes unis   Tunisie 16.02 

République arabe syrienne 51.22 4.36 Pérou  

Zambie   Saint-Vincent-et-les-Grenadines  

Bolivie (État plurinational de)  2.25 Panama 15.45 10.72

Belize 42.13  Groenland 14.67 

Myanmar  3.13 Malaisie 14.51 

Trinité-et-Tobago   Mongolie  

Colombie  4.17 Îles Salomon 13.66 1.23

Papouasie-Nouvelle-Guinée  17.50 Ghana 13.62 

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136 $11(;(67$7,67,48(

([SRUWDWLRQV Importations ([SRUWDWLRQV Importations


République populaire démocratique de  23.22 Cap-Vert 6.06 
Corée
Thaïlande 6.05 22.35
Argentine 13.36 4.67
Bahreïn 6.00 
Guatemala 13.30 
Fidji  2.42
8UXJXD\ 12.15 
Costa Rica 5.77 
Barbade  2.36
Géorgie 5.66 
Botswana 11.63 2.30
Grèce 5.63 
Nicaragua  
Pakistan  
Afrique du Sud 10.77 
5pSXEOLTXH8QLHGH7DQ]DQLH 5.56 3.00
Ouganda 10.75 2.56
Îles Marshall 5.56 0.30
Éthiopie 10.71 2.01
Somalie 5.17 6.40
Bulgarie 10.63 15.33
Malawi 5.15 2.05
Togo  
Samoa américaines 4.76 
Danemark  

Rwanda   Pologne 4.73 

Nouvelle-Zélande   République de Moldova 4.66 7.01

Zimbabwe  10.41 Bélarus 4.65 36.64

Honduras  2.05 Croatie 4.37 13.55

Guyana   Lettonie 4.34 

Burkina Faso  2.52 Guam 4.34 1.46

5R\DXPH8QL   Liban 4.25 2.37

Bénin  6.23 Palestine 4.25 

Serbie   Bahamas 4.23 2.10

Sierra Leone  4.33 Belgique 4.05 

Vanuatu  1.76 Djibouti  2.72

Albanie  3.11 Philippines  13.51

Sénégal   Afghanistan 3.75 3.54

Dominique 7.71  Luxembourg 3.73 2.51

Sri Lanka 7.62  Madagascar 3.67 4.03

Grenade 7.47 2.53 Finlande 3.63 14.17

Tonga 7.21 2.42 Samoa  3.60

Bhoutan  4.73 Slovénie 3.32 4.36

Bosnie-Herzégovine  5.00 Swaziland  3.10

Inde  35.66 (VWRQLH 3.21 3.43

Burundi 6.72 4.16 Maurice  4.47

Arménie 6.50 7.47 Maroc  17.07

Kenya   Roumanie 3.06 14.32

République centrafricaine 6.43 3.07 (VSDJQH 3.04 

8NUDLQH   Suède 3.03 11.52


Gambie 6.31 4.51 Népal  

© Centre du commerce international 2010


$11(;(67$7,67,48( 137

([SRUWDWLRQV Importations ([SRUWDWLRQV Importations


Autriche   Suisse 1.03 4.50

Andorre  1.63 Singapour  12.25

eWDWV8QLV 2.70  Irlande  

Suriname   Antigua-et-Barbuda 0.70 1.11

France 2.62  Israël 0.61 14.41

Chypre   Lesotho 0.50 5.73

République tchèque 2.50  Îles Caïman 0.31 

Slovaquie  13.01 Comores  3.61

Kirghizistan 2.47 6.43 Source : Bases de données ITC.


Italie  

Portugal  14.73

Tuvalu 2.27 3.04

Guinée-Bissau 2.26 5.32

Mali 2.25 2.72

Turquie 2.25 13.17

Lituanie 2.22 

Timor-Leste 2.22 

(O6DOYDGRU 2.20 

Chine 2.01 17.76

Macao (RAS, Chine) 2.01 

Guinée 2.00 

Allemagne 2.00 12.21

Hongrie  

Pays-Bas  12.35

Malte  1.53

Érythrée  3.36

Bangladesh  6.44

République dominicaine  12.36

République de Corée 1.75 

Antilles néerlandaises 1.53 

Jamaïque 1.53 11.12

Japon 1.53 

Jordanie  

Aruba 1.27 67.57

Hong Kong (Chine) 1.24 

Seychelles 1.12 4.65

Haïti 1.12 6.57

Cambodge 1.11 

([5pSXEOLTXH\RXJRVODYHGH 1.04 


Macédoine

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NOTES FINALES,
BIBLIOGRAPHIE ET
RÉFÉRENCES CITÉES
140 127(6),1$/(6

NOTES FINALES
1 OMC, Communiqué de presse 616, 20 septembre 2010. 10 Dans certains cas les dispositions font état d’exceptions
DX[ REOLJDWLRQV GH QRWLÀHU PDLV LO QH V·DJLW SDV
2 Le récent rapport de l’OMC sur les mesures G·REOLJDWLRQV GH QH SDV QRWLÀHU ­ WLWUH G·H[HPSOH SHXW
commerciales du G20 relève une baisse bienvenue des être cité l’Accord sur les marchés publics qui stipule que :
nouvelles mesures, tout en exprimant des « Les entités ne devront pas donner à un fournisseur des
préoccupations sur les progrès limités réalisés pour informations concernant un marché déterminé d’une
revenir sur les mesures imposées à mesure que les manière qui aurait pour effet d’empêcher la concurrence »
circonstances ayant conduit à leur imposition (article VII.2 AMP). Il ne s’agit ni d’une obligation de ne
disparaissent. OMC, 2010, Rapport sur les mesures SDVQRWLÀHUQLXQHH[FHSWLRQDXSULQFLSHGHO·REOLJDWLRQ
commerciales du G20 (mai 2010 à octobre 2010), p.2. GHQRWLÀHU,OV·DJLWDXPLHX[G·XQHLQWHUGLFWLRQGHIRXUQLU
FHUWDLQHV LQIRUPDWLRQV O·LQWHUGLFWLRQ H[LVWH DÀQ GH
3 L’OMC dans son rapport sur les mesures commerciales promouvoir la concurrence dans les marchés publics.
du G20 relève les risques plus importants pour
l’économie mondiale que représentent les décisions 11 Cette stratégie est connue parmi de nombreux juristes
des gouvernements que certains pourraient percevoir et philosophes politiques comme une « critique
comme la quête d’un avantage comparatif induit par les imminente », une critique de l’intérieur qui évalue les
taux de change. OMC, 2010, Rapport sur les mesures pratiques et les résultats d’une institution par rapport à
commerciales du G20 (mai 2010 à octobre 2010), p.3. son propre cadre juridique et à ses termes de référence
normatifs.
4 OMC, Communiqué de presse 616, 20 septembre 2010.
 8Q FRPPHQWDWHXU 0LJXHO &HDUD DQFLHQ 'LUHFWHXU GH
5 Cette approche est conforme aux Accords de l’OMC, O·$VVRFLDWLRQGHVeWDWVGHV&DUDwEHVDpFULW©(QIDLWOH
lesquels ne fonctionnent pas isolément et ne devraient TSD s’est transformé en des déclarations de bonnes
pas aller à l’encontre des obligations internationales intentions vide de tout sens concret, comme le montrent
assumées par les gouvernements. À titre d’exemple, l’essentiel des 145 mesures de TSD contenues dans
l’article 2.5 de l’Accord sur les obstacles techniques au l’Accord de l’OMC. » Disponible en ligne à http://www.
commerce mentionne la nécessité d’appliquer les acs-aec.org/column/index21.htm.
normes internationales lorsque les gouvernements
visent des objectifs légitimes. Voir aussi Snyder 2010 : 13 Zhou Chongshan, 2007.
402-423.
14 Yang Fangyi, 2006.
 6HQ
 4X5X[LDRHW=KDQJ)DQJURQJ
7 Le sens des termes contenus dans les instruments
juridiques internationaux est généralement déterminé  +XDQJ$QTXL
sur la base des moyens d’interprétation connus et
généralement acceptés. Le principal moyen 17 Yang Yumo, 2007.
d’interprétation utilisé est la Convention de Vienne sur le
droit des traités, laquelle distingue trois méthodes  &HV PHVXUHV pWDLHQW LQLWLDOHPHQW FRPSDWLEOHV DYHF OH
d’interprétation : i) l’interprétation littérale, basée sur le Code multilatéral des normes du Tokyo Round GATT
sens le plus commun des termes; ii) l’interprétation HQWUpHQYLJXHXUSRXUVHVVLJQDWDLUHVOHer janvier
contextuelle, qui renvoie au texte du traité, y compris $SUqVOHerMDQYLHULODpWpLQWpJUpjO·$FFRUG
son préambule et ses annexes, à d’autres accords multilatéral sur les obstacles techniques au commerce
entre les parties portant sur le traité ou son interprétation (Accord OTC) de l’Organisation mondiale du commerce
HW OD SUDWLTXH XOWpULHXUH GHV SDUWLHV TXL FRQÀUPH (OMC).
l’accord des parties sur l’interprétation du traité; et iii)
l’interprétation théologique, qui renvoie à l’objet et au  +XLWF\FOHVGHQpJRFLDWLRQVRQWHXOLHXVRXVO·pJLGHGX
but du traité. *$77 GHSXLV   *HQqYH  $QQHF\ 
7RUTXD\  *HQqYH ,,  'LOORQ  .HQQHG\
 3RXU GpÀQLU OD WUDQVSDUHQFH FRQVXOWHU OH 'LFWLRQQDLUH  7RN\R  8UXJXD\  /H &\FOH GH O·20&
Larousse de la langue française disponible en ligne à lancé autour du Programme de Doha pour le
l’adresse http:// www.larousse.fr/dictionnaires/francais/ développement a été lancé en novembre 2001.
transparence. Les groupes spéciaux de l’OMC et
l’Organe d’appel de l’OMC recourent fréquemment aux 20 Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce
dictionnaires pour interpréter les Accords de l’OMC. ²HQO·20&DpWpFUppHSRXUUHPSODFHUOH*$77

 9RLU6Q\GHU

© Centre du commerce international 2010


127(6),1$/(6 141

21 L’AMNA renvoie aux lignes tarifaires non couvertes par exportations, particulièrement dans le sillage de la
l’Accord sur l’agriculture. UpFHQWHFULVHÀQDQFLqUH

22 Plafonds équivalents tarifaires ad valorem maximums 30 Sauf indication contraire, les données relatives aux
À[pVSDUOHVSD\VSRXUFKDTXHSURGXLW,OVUHSRVHQWVXU MNT proviennent des études menées sur les MNT; les
un niveau historique national. Les tarifs consolidés statistiques commerciales et les tarifs douaniers sont
varient donc d’un pays à l’autre. repris des instruments d’analyse des marchés de l’ITC
« Trade Map » et « Market Access Map » (www.intracen.
 /¶20&GpÀQLWOHVFUrWHVFRPPHVXLWLO\DFUrWHORUVTXH org/marketanalysis). Les chiffres du commerce
les droits ad valorem sont plus que trois fois supérieurs Q·LQFOXHQW SDV OHV DUPHV HW OHV PLQpUDX[ DÀQ GH
j OD PR\HQQH QDWLRQDOH 7DQW O·2&'( TXH O·20& correspondre au champ d’application des études sur
calculent les crêtes tarifaires au niveau des sous- les MNT.
positions à 6 chiffres du Système harmonisé (SH). Le
FRGHjVL[FKLIIUHVXWLOLVpSRXULGHQWLÀHUOHVSURGXLWVDX 31 Au Burkina Faso, au Maroc et au Sri Lanka, les petites
titre du Système harmonisé de l’Organisation mondiale entreprises s’entendent d’entreprises qui emploient
des douanes (OMD) fait la distinction entre plus de moins de 10 personnes; au Pérou et au Paraguay la
5 000 articles du commerce international et permet aux GpÀQLWLRQVHEDVHVXUODYDOHXUGHVH[SRUWDWLRQVODTXHOOH
SD\V GH FODVVLÀHU OHV PDUFKDQGLVHV IDLVDQW O·REMHW QHGHYUDLWSDVH[FpGHU(8SDUDQ
d’échanges commerciaux sur une base commune.
 5qJOHPHQW &(  1ƒ  -ournal ofÀciel des
24 Droits ad valorem maximums par ligne tarifaire. Communautés européennes et Portail RASFF https://
webgate.ec.europa.eu/rasff-window/portal/.
25 66 pays selon le classement de la Banque mondiale
( h t t p : / / d a t a . w o r l d b a n k . o r g / a b o u t / c o u n t r y - 33 Banque mondiale, Doing Business Project 2010 : http://
classifications/country-and-lending-groups#High_ GDWDZRUOGEDQNRUJLQGLFDWRU,&%86($6(;4
income, dernière consultation le 1er juillet 2010).
34 Les pays tels que la Suisse, la Nouvelle-Zélande et les
 /HV WDULIV DSSOLTXpV VRQW XQ ELHQ PHLOOHXU UHÁHW GH OD pays en développement avancés tels que la Chine et la
protection effective. Dans la pratique, de nombreux tarifs Fédération de Russie accordent aussi un traitement
consolidés ne sont pas appliqués. préférentiel aux PMA. Cependant, pour des questions
de disponibilité de données relatives à l’utilisation des
27 Les contingents tarifaires ne sont bien souvent pas préférences, le rapport se concentre uniquement sur
utilisés dans leur intégralité. De Gorter et Kliauga (2006) TXDWUHPDUFKpV$XVWUDOLH&DQDGD8(HWeWDWV8QLV
montrent que la manière dont les contingents tarifaires
sont gérés détermine leur importance en tant  /D FODVVLÀFDWLRQ GHV SD\V FRQWHQXH GDQV OH WDEOHDX
TX·LQVWUXPHQW G·DFFqV DX PDUFKp GH O·8( /H GHJUp FRQFHUQH  DÀQ GH SHUPHWWUH G·pWDEOLU XQH
d’utilisation des contingents dépend essentiellement du correspondance avec les données commerciales
régime administratif visé, en d’autres termes, sur la GLVSRQLEOHV /HV 0DOGLYHV QH EpQpÀFLDLHQW SDV G·XQ
base du premier venu premier servi, d’enchères, selon 6*3FHWWHDQQpHOjPrPHVLHQOHVeWDWV8QLVRQW
la saison, etc. L’OMC (2006) avance un taux d’utilisation j QRXYHDX DFFRUGp OH EpQpÀFH GX 6*3 DX[ 0DOGLYHV
des contingents tarifaires de seulement 60% en 2004. (mais pas SGP PMA).
$XVHLQGHO·8QLRQHXURSpHQQHOHWDX[G·XWLOLVDWLRQpWDLW
GHHQHWHVWHQEDLVVHGHSXLV/HWDX[ 36 À titre d’exemple, le Canada accorde un accès en
G·XWLOLVDWLRQ DX[ eWDWV8QLV pWDLW GH  HW DX -DSRQ franchise de droits et sans contingents pour tous les
66%. produits à l’exception des produits laitiers, de la volaille
et des œufs.
 /·LQFLGHQFHpFRQRPLTXHGHFHUWDLQHVPHVXUHVHWGRQF
de leur potentiel en tant que mesure protective, peut 37 Les évaluations détaillées ont été tirées d’études
rWUHVLJQLÀFDWLI8QHUpFHQWHpWXGHHVWLPHTXHSRXU exhaustives sur les règles d’origine. Il s’agit notamment
GHVOLJQHVWDULIDLUHVO·pTXLYDOHQWDGYDORUHP ($9 GHV de l’étude The Origin of Good Rules of Origin in Regional
017HVWVXSpULHXUDX[GURLWVDSSOLTXpVOHV($9PR\HQV Trade Agreements édité par Olivier Cadot, Antoni
VLPSOHVDOODQWGH]pURj .HHHWDO  (VWDYDGHRUDO$NLNR6XZD(LVHQPDQQHW7KLHUU\9HUGLHU
Rules of Origin, Trade and Customs dans The Customs
 (QTXrWH GH SHUFHSWLRQ GHV FOLHQWV GH O·,7&  ,7& Modernization Handbook édité par L. de Wulf, J. Sokol,
'DOEHUJ HW *OREHVFDQ  /·HQTXrWH PHQpH DXSUqV et al.
GHVFOLHQWVHQDUpYpOpTXHOHV017GHPHXUDLHQW
un des principaux obstacles au développement des

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142 127(6),1$/(6

 ­WLWUHG·H[HPSOHGDQVOHFDVGHODPpWKRGHH[LJHDQW importateurs des pays qui accordent les préférences.


XQH YDOHXU DMRXWpH OHV eWDWV8QLV H[LJHQW GX SD\V 9RLU ©(FRQRPLF 3DUWQHUVKLS $JUHHPHQWV  'RHV
EpQpÀFLDLUH TX·LO V·DVVXUH TXH  DX PRLQV GH OD Preferential Access of Non-LDC African Countries
valeur soient ajoutés aux marchandises exportées dans ,QFUHDVH"ªSDU0RPEHUW+RSSHHW©$*2$DQG$SSDUHO
XQSD\VpOLJLEOHDORUVTXHO·8(H[LJHTXHDXPRLQV Who Captures the Tariff Rent in the Presence of
GHODYDOHXUDMRXWpHDXSURGXLWÀQDOOHVRLWGDQVOHSD\V 3UHIHUHQWLDO 0DUNHW $FFHVV"ª SDU 0DUFHOR 2ODUUHDJD HW
RXODUpJLRQEpQpÀFLDLUH FRQYHUVLRQSDUWLHOOH 'DQVOH Caglar Ozden.
FDV GHV eWDWV8QLV HW GH O·$*2$ SRXU OHV YrWHPHQWV
O·$*2$ SHUPHW j FHUWDLQV EpQpÀFLDLUHV GH 43 Les droits acquittés sont calculés en multipliant la valeur
s’approvisionner en tissu dans un pays tiers (en dehors d’importation par les taux de droits (NPF ou préférentiels
GHODUpJLRQEpQpÀFLDQWGHODSUpIpUHQFH SRXUIDEULTXHU lorsque des taux préférentiels sont demandés)
OH YrWHPHQW HW EpQpÀFLHU PDOJUp WRXW GHV SUpIpUHQFHV DSSOLFDEOHV DX QLYHDX j  FKLIIUHV GX 6+ &H FDOFXO
de l’AGOA; cette règle ne s’applique pas aux pays global des droits acquittés couvre les 50 pays en
G·$VLH /HV LQIRUPDWLRQV SURYLHQQHQW GX *XLGH &( GH développement (à l’exception du Myanmar au Canada :
O·XWLOLVDWHXU GX 6*3 &(  GX 86 *63 *XLGHERRN QRXVQRXVVRPPHVDGUHVVpVjWRXVOHVSD\VEpQpÀFLDQW
8675 HWGXVLWHZHEGHO·$*2$ ZZZDJRDJRY  de préférences, et le Myanmar n’étant pas au nombre
GHVEpQpÀFLDLUHVGH6*3QRXVQ·DYRQVSDVSXHVWLPHU
 /HV GRQQpHV GH O·8( FRQFHUQHQW GHV FDWpJRULHV les droits acquittés) qu’ils puissent ou non prétendre
d’importations différentes : importations entrant au EpQpÀFLHU G·XQ 6*3 'DQV OHV FDV GHV eWDWV8QLV OD
EpQpÀFH GH WDX[ 13) ]pUR LPSRUWDWLRQV HQWUDQW DX EDVH GH GRQQpHV 86,7& 'DWDZHE IRXUQLW GHV
EpQpÀFH GH WDX[ 13) DXWUHV TXH ]pUR LPSRUWDWLRQV informations sur les droits calculés, et ces informations
préférentielles « Toute préférence autre que zéro ont été prises en compte pour les droits estimés pour
(réduction tarifaire partielle) »; « Toute préférence zéro OHVeWDWV8QLV
(réduction tarifaire générale) »; et importations dont le
statut est inconnu. Selon nos calculs, la catégorie 44 Ces deux dernières décennies les recherches menées
« inconnues » sera considérée comme « éligible » et ne sur les déterminants de la croissance économique ont
EpQpÀFLDQW©SDVªGHSUpIpUHQFHVVLOHWDX[13)Q·HVW pWp UHYLVLWpHV HW DSSURIRQGLHV JUkFH j OD GLVSRQLELOLWp
pas égal à zéro et qu’un taux de droit préférentiel est GHÀFKLHUVGHGRQQpHVSOXVFRPSOqWHVFRQMXJXpVjGH
disponible. Étant donné le traitement réservé aux lignes nouvelles méthodes d’analyse empirique. Si le débat se
tarifaires de produits au statut « inconnu », le chiffre de poursuit sur l’importance des déterminants potentiels
(8PLOOLDUGV G·H[SRUWDWLRQVSRXYDQWSUpWHQGUHj de la croissance, un consensus s’est dégagé entre les
des préférences mais qui ne sont pas réclamées) peut analystes sur plusieurs questions fondamentales, dont
être considéré comme surestimé, mais une fois retirées les retombées positives du commerce. Les conclusions
les catégories « inconnu » des calculs, la quantité auxquelles ils sont parvenus indiquent que l’ouverture et
d’exportations dans cette catégorie n’est plus que l’intégration internationale favorisent la croissance, que
G·HQYLURQ(8PLOOLDUGV les pays en développement mondialisés ont connu une
croissance plus rapide que leurs homologues non
 ­O·H[FOXVLRQGHVSD\VQHEpQpÀFLDQWSDVG·XQ6*3\ mondialisés (d’où une inégalité moindre entre les pays
compris la République démocratique populaire lao, le développés et en développement mondialisés), et que
Myanmar, les Maldives et le Soudan, ainsi que les pays le commerce affecte la croissance de différentes
GRQWOHVH[SRUWDWLRQVEpQpÀFLHQWXQLTXHPHQWG·XQWDX[ PDQLqUHV \ FRPSULV JUkFH j O·LQWHQVLÀFDWLRQ GHV
NPF en franchise de droits. L’analyse étant basée sur investissements, à une plus grande spécialisation et à
GHV GRQQpHV GH  OHV 0DOGLYHV VRQW FRQVLGpUpV une meilleure affectation de la main-d’œuvre et du
FRPPHQHEpQpÀFLDQWSDVG·XQ6*3­SDUWLUGH capital, voire par de possibles répercussions sur la
OHV 0DOGLYHV RQW j QRXYHDX EpQpÀFLp G·XQ 6*3 GHV recherche et le développement et les transferts de
eWDWV8QLV technologie. Certains chercheurs relèvent néanmoins
que le commerce n’est pas une panacée et qu’il doit
41 Le Malawi n’a pas utilisé l’intégralité des préférences à être accompagné de réformes économiques et de
l’exportation de planches et panneaux (marché gouvernance telles que des réformes de la politique
australien), de haricots secs (marché canadien), de monétaire et budgétaire, une lutte contre la corruption
WDEDF PDUFKpGHO·8(  HWXQHDPpOLRUDWLRQGHO·HIÀFDFLWpGHVSRXYRLUVSXEOLFV
Parmi les références importantes pouvant être citées
42 Les calculs ont été effectués en multipliant la valeur des ÀJXUHQW
H[SRUWDWLRQVYHUVO·$XVWUDOLHOH&DQDGDO·8(HWOHVeWDWV
8QLV R GHV SUpIpUHQFHV RQW pWp GHPDQGpHV SDU OD  ‡6QRZGHQ%UDQGRQ7KH(QGXULQJ(OL[LURI(FRQRPLF
marge de préférence (NPF – taux préférentiels appliqués) Growth. World Economics, Vol 7, N° 1, janv-mars
pour chaque produit au niveau de la ligne tarifaire. Nous SS
sommes partis du principe que le montant des droits
pYLWpV UHYLHQW DX[ SD\V EpQpÀFLDLUHV ELHQ TXH GDQV OD
SUDWLTXH FHWWH pFRQRPLH SXLVVH EpQpÀFLHU DX[

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127(6),1$/(6 143

 ‡6DFKV-HIIUH\$QGUHZ:DUQHU(FRQRPLF5HIRUPDQG pauvreté de la Banque mondiale ou les estimations de


the Process of Global Integration. Brookings Papers Karshenas. Il est donc peu probable que les résultats
RQ(FRQRPLF$FWLYLW\²0DFURHFRQRPLFV communiqués dans la présente section soient dus aux
particularités des données utilisées.
 ‡'RSSHOKRIHU *HUQRW 5RQDOG 0LOOHU ;DYLHU 6DODL
Martin. Determinants of Long-Term Growth : A  /DUpSDUWLWLRQGHODSDXYUHWpDpWpH[WUDSROpHjSDUWLUGH
%D\HVLDQ $YHUDJLQJ RI &ODVVLFDO (VWLPDWHV %$&(  fonctions de distribution telles la répartition log-normale
Approach. Documents de travail du département des assortie de moyennes et de paramètres de répartition
DIIDLUHV pFRQRPLTXHV GH O·2&'( Qƒ   donnés. Ceci revient à préjuger du résultat.
SS
50 La part de la population renvoie ici au pourcentage de
 ‡%DOGZLQ 5LFKDUG 7UDGH DQG *URZWK ² 6WLOO l’ensemble de la population des pays en développement
disagreements about the relationships. Documents pour laquelle des estimations globales sur la pauvreté
de travail du Département des affaires économiques sont disponibles.
GHO·2&'(QƒSS
51 À vrai dire, pour ce type de comparaisons de la pauvreté
 ‡'ROODU'DYLG$DUW.UDD\7UDGH*URZWKDQG3RYHUW\ il est nécessaire d’établir des hypothèses distributives
Groupe de recherche sur le développement de la quand à la forme de la courbe de Lorenz. Les données
Banque mondiale, juin 2001, pp. 25. empiriques montrent toutefois que l’incidence de la
pauvreté peut être prédite avec une grande précision
 ‡1RUGDV+LOGHJXQQ6HEDVWLHQ0LURXGRW3\]HP\VODZ FRPPH IRQFWLRQ GX FRHIÀFLHQW GH *LQL GX UHYHQX
Kowalski. Dynamic Gains from Trade. Documents de moyen et des puissances les plus élevées des deux
WUDYDLOGHO·2&'(VXUODSROLWLTXHFRPPHUFLDOHQƒ (voir Karshenas, 2010a).
2006.
52 Bacchetta, Marc. Mondialisation et emploi informel
45 Winters Makay et d’autres ont réalisé des études dans les pays en développement. Étude conjointe de
complètes des écrits existants sur la pauvreté et le l’Organisation internationale du travail et de
commerce. Pour les critiques méthodologiques de O·2UJDQLVDWLRQPRQGLDOHGXFRPPHUFHFKDSLWUH
certains écrits sur le commerce et la pauvreté, voir
Rodriguez et Rodrik. 53 Le PII est ici calculé uniquement pour le seuil de
SDXYUHWp GH (8MRXU PrPH VL SRXU OH VHXLO GH
46 Les données relatives à la pauvreté sont un ensemble SDXYUHWp GH (8MRXU OH PrPH FDOFXO
de données détaillées basées sur la méthode évoquée UHSUpVHQWDLWWRXMRXUVHQYLURQGX3,,j(8
par Karshenas (2010a), laquelle utilise les moyennes
des comptes nationaux pour calibrer les moyennes de 54 L’hypothèse de départ est ici que la part du revenu
l’étude menée auprès des ménages. Étant donné que national allouée aux pauvres et la part du revenu du
dans la méthode de Karshenas on part du principe que commerce allouée aux pauvres sont équivalentes.
les études sont, dans l’ensemble, correctes, les
estimations globales restent très proches des 55 L’évolution du chiffre relatif à la Norvège s’explique
estimations de la Banque mondiale alors que les essentiellement par la situation du Libéria. Le statut
données par pays peuvent être très différentes, en particulier du Libéria dans le commerce mondial, en
fonction des erreurs de mesure en tant que variable de tant que « fournisseur » de navires battant pavillon
substitution mesurée par la distance entre la moyenne libérien, a représenté certaines années une part
de l’étude et les moyennes pour la consommation des importante des échanges avec la Norvège. Les deux
comptes nationaux. Pour plus de détails, voir Karshenas JXHUUHVFLYLOHVTXLRQWIUDSSpOH/LEpULDHQHW
2010a et 2010b. RQWYUDLVHPEODEOHPHQWHQWUDvQpXQHEDLVVH
des services de transport maritime ou des exportations
47 À titre d’exemple, Salai Martin (2002) et Bhalla (2003) en général.
remplacent les moyennes des études par les moyennes
des comptes nationaux, en d’autres termes appliquent  6PLWK      ©OD FRPSDUDLVRQ GH OD
une pondération zéro aux moyennes des études, ce qui gouvernance du commerce équitable et des règles de
revient à surestimer l’impact de la croissance sur la fonctionnement parfait du marché devient
réduction de la pauvreté (voir, Deaton 2005, Karshenas LQDSSURSULpHª­WLWUHG·H[HPSOH6PLWK
2003 et 2010). voir tout particulièrement le tableau 2 en p. 466.

 &RPPH QRXV O·DYRQV PRQWUp GDQV OD VHFWLRQ  *URRV
précédente, pour les années au sujet desquelles des
observations sont disponibles pour les deux jeux de  $UFKHUHW)ULWVFK
données, le lien entre le PIB par habitant et la pauvreté
est assez semblable que l’on utilise les données sur la  5HYHUFKRQ%DUNHU

© Centre du commerce international 2010


144 127(6),1$/(6

60 Fligstein, 2001. 72 Comme l’indique l’auteur, ces résultats ne sont


qu’indicatifs et doivent être interprétés avec prudence,
61 Snyder, 2010, chapitre 4. l’étude n’étant pas fondée sur une analyse du cycle de
vie (LCA) complet.
 5DM3DWHO
73 Ceci découle de l’identité macroéconomique suivante :
63 Voir Wilkinson, 2007. 3,%  FRQVRPPDWLRQ SULYpH  *  6  pFKDQJHV
commerciaux nets.
 9RLU5HQDUG)LVKHU
 &HWWHGpÀQLWLRQFRXYUHOHVFKDSLWUHVGX
 )LVKHU    QRWH  FLWDQW KWWSZZZIDLUWUDGH CTCI à 2 chiffres.
net.

66 Pour un aperçu de ces normes, voir : G. Alvarez (2010),


« Fair trade and beyond : Voluntary standards and
sustainable supply chains » dans C. Mena et G. Stevens
(eds.) Delivering performance in food supply chains,
:RRGKHDG 3XEOLVKLQJ /LPLWHG &DPEULGJH SS 
510 ou www.tradestandards.org.

67 GLOBALG.A.P. (Global Good Agricultural Practices) est


XQH QRUPH IRQGpH VXU OHV SUpFpGHQWHV (XUHS*$3
une norme entre entreprises (qui n’est pas
communiquée directement aux consommateurs) et qui
met l’accent sur les processus le long de l’ensemble de
la chaîne de valeur principalement pour la gestion des
risques sanitaires et sécuritaires.

 ,6($/

 /HV pYDOXDWLRQV G·LPSDFW TXL FRQVWUXLVHQW XQ UpVXOWDW


contrefactuel raisonnablement crédible pour déterminer
OHV UHWRPEpHV GH OD FHUWLÀFDWLRQ 8Q UpVXOWDW
contrefactuel est une estimation de ce qu’auraient été
les conséquences économiques pour les entités
FHUWLÀpHVHQO·DEVHQFHGHFHUWLÀFDWLRQ

70 Les résultats ne peuvent être généralisés et doivent être


interprétés comme instructifs et indicatifs : les auteurs
emploient des méthodes différentes et contrôlent
différents facteurs liés au producteur (internes) et non
liés au producteur (externes). Les études varient aussi
considérablement dans leur manière de calculer les
gains de productivité, les coûts de production totaux
YDULDEOHVHWÀ[HVHWODIDoRQGRQWOHVFR€WVG·RSSRUWXQLWp
sont ventilés.

 /·,6($/HVWO·DVVRFLDWLRQPRQGLDOHGHVQRUPHVVRFLDOHV
et environnementales.

© Centre du commerce international 2010


%,%/,2*5$3+,( 145

BIBLIOGRAPHIE
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