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TRANSPARENCE ET ÉQUITÉ
DANS LE COMMERCE MONDIAL
DES EXPORTATIONS POUR UN
DÉVELOPPEMENT DURABLE 2010
© Centre du commerce international 2009
Siège : ITC
54-56, rue de Montbrillant
1202 Genève, Suisse
E-mail : itcreg@intracen.org
Internet : http://www.intracen.org
ACCÈS AU MARCHÉ,
TRANSPARENCE ET ÉQUITÉ
DANS LE COMMERCE MONDIAL
DES EXPORTATIONS POUR UN
DÉVELOPPEMENT DURABLE 2010
Genève 2010
ii
2010 F-03.02
MAR lf
Première d’une série annuelle consacrée aux questions relatives à l’accès au marché, se focalisant sur la réduction de
la pauvreté par l’amélioration de l’accès au marché pour les pays en développement et sur l’équité dans le commerce –
traite de la transparence et de l’équité dans le commerce mondial; met en exergue les questions clés pour les pays en
développement en matière d’accès au marché telles les tarifs douaniers, les mesures non tarifaires et l’utilisation des
préférences; étudie le lien entre le développement des exportations et la réduction de la pauvreté, et donne un aperçu
des implications en termes de politiques des pays en développement ainsi que de mesures internationales destinées
à améliorer les marchés; présente une analyse des résultats et de l’impact des normes volontaires du « Commerce
équitable » sur les producteurs et les exportateurs des pays en développement; contient des données statistiques
ainsi qu’une bibliographie (pp. 145–153).
/HVDSSHOODWLRQV HPSOR\pHVGDQVODSUpVHQWHSXEOLFDWLRQHWODSUpVHQWDWLRQGHVGRQQpHVTXL\ÀJXUHQW
n’impliquent de la part du Centre du commerce international aucune prise de position quant au statut
juridique des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou
limites.
Tous droits réservés : aucune partie de la présente publication ne peut être reproduite, enregistrée dans une base de
données ou transmise sous quelque forme que ce soit ou par tout moyen électronique, électrostatique, magnétique,
mécanique, ou autre, ou sous forme de photocopie, sans autorisation écrite préalable du Centre du commerce
international.
AVANT-PROPOS
Le Centre du commerce international cherche à promouvoir les exportations pour un développement durable – un
SRVWXODW QRUPDWLI TXL UHFRQQDvW TXH OH IDLW G·H[SRUWHU Q·HVW HQ VRL SDV VXIÀVDQW (Q DSSX\DQW HW HQ IDFLOLWDQW OH
développement des exportations des pays en développement, nous nous efforçons de contribuer à accroître la
valeur ajoutée et le bien-être des pays en développement ainsi qu’à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le
développement (OMD).
L’amélioration de l’accès au marché et de l’entrée sur les marchés pour les pays en développement permettra
d’accroître l’équité dans le commerce mondial car elle contribuera à réduire la pauvreté à travers le monde. Pour
doper leur croissance, réduire la pauvreté et créer des occasions de produire des richesses sur leurs marchés
nationaux généralement modestes, les pays en développement doivent exporter davantage. Qui plus est, les pays
en développement vont devoir consacrer une part importante de leur croissance à l’investissement dans les
LQIUDVWUXFWXUHVPDWpULHOOHVHWLPPDWpULHOOHVHWFHDÀQGHFRQVROLGHUOHXUVDYDQWDJHVFRPSpWLWLIV'HFHIDLWjFRXUWHW
moyen terme, les pays en développement n’enregistrent généralement qu’une croissance lente de la consommation
intérieure – mais le développement des exportations peut doper les perspectives de croissance. Pour réduire de
PRLWLpODSDXYUHWpHWUpDOLVHUG·DXWUHV20'VXUIRQGGHFULVHÀQDQFLqUHPRQGLDOHLOIDXGUDGRQFLPSpUDWLYHPHQW
améliorer l’accès au marché et l’entrée sur des marchés vastes et dynamiques.
Des mesures devront être prises non seulement au plan international mais aussi aux plans régional, national et
bilatéral. Le Cycle de Doha devra être conclu et des engagements irréversibles en matière d’amélioration de l’accès
au marché devront être contractés. Le présent rapport de l’ITC intitulé Accès au marché, transparence et équité
dans le commerce mondial : Des exportations pour un développement durable 2010, le premier d’une série annuelle
sur les questions relatives à l’accès au marché, démontre incontestablement que « l’accès au marché commence
chez soi ». Il préconise aussi l’abaissement des obstacles au commerce entre les pays en développement comme
condition sine qua non pour progresser.
Les préférences non réciproques accordées à certains groupes de pays, en particulier aux pays les moins avancés
(PMA), doivent être maintenues et élargies. Mais l’amélioration de l’accès au marché passera avant tout et surtout
par des interventions axées sur le renforcement des capacités de production à l’exportation. Les biens et services
offerts par les exportateurs des pays en développement doivent correspondre aux produits et services demandés
SDUOHVFRQVRPPDWHXUVHWOHVHQWUHSULVHVHWOHXUSUL[GRLWSHUPHWWUHGHGpJDJHUXQSURÀWUDLVRQQDEOHHWIDYRULVHUOH
travail décent dans les pays producteurs.
Si notre compréhension du fonctionnement des marchés s’est considérablement améliorée ces trente dernières
années, notre connaissance pratique des facteurs de réussite sur les marchés d’exportation reste médiocre. Les
échanges commerciaux des pays en développement restent entravés par le manque d’intelligence commerciale.
C’est la raison pour laquelle le présent rapport préconise une amélioration de la transparence commerciale. Il s’agit,
entre autres, de limiter le pouvoir de réglementation discrétionnaire en matière de mesures tarifaires et non tarifaires,
d’améliorer la participation à l’élaboration des normes, de mieux analyser l’incidence et l’impact des obstacles non
tarifaires, et d’améliorer l’information sur les accords préférentiels et les accords commerciaux régionaux, lesquels
se chevauchent souvent en toute incohérence.
L’amélioration de la transparence commerciale, notamment concernant les mesures non tarifaires et les normes
privées, constituera un progrès considérable sur la voie d’une plus grande équité dans le commerce mondial.
Cette nouvelle série de l’ITC suscite en moi un très grand enthousiasme, notamment car l’accent y est mis sur le
développement des exportations, l’accès au marché et toutes les questions connexes. Je souhaite remercier très
chaleureusement l’ensemble des auteurs et analystes de l’ITC qui ont contribué à la rédaction de la présente
publication, en particulier notre Économiste principal, Willem van der Geest, ainsi que les auteurs d’instituts
XQLYHUVLWDLUHVHWGHUHFKHUFKHVXUODSROLWLTXHJpQpUDOHTXLRQWDSSRUWpOHXUSLHUUHjO·pGLÀFH
Patricia Francis
Directrice exécutive
Centre du commerce international
v
REMERCIEMENTS
Le présent rapport a été préparé sous la direction de Willem van der Geest, Économiste principal de l’ITC. Des
collaborateurs de la section Analyses et recherches sur les marchés ont également contribué à sa rédaction,
travaillant en étroite collaboration avec des auteurs invités d’instituts de recherche et universitaires.
Le Chapitre I porte sur les concepts clés de la transparence commerciale et de l’équité dans le commerce mondial.
/HSULQFLSDODXWHXUGHFHFKDSLWUHHVWOH3URIHVVHXU)UDQFLV6Q\GHU&96WDUU3URIHVVHXUGHGURLW3HNLQJ8QLYHUVLW\
6FKRRORI7UDQVQDWLRQDO/DZ6KHQ]KHQ&KLQHHW3URIHVVHXULQYLWp/RQGRQ6FKRRORI(FRQRPLFV
Le Chapitre II, consacré aux mesures non tarifaires et à l’utilisation des préférences, a été préparé par une équipe
d’analystes de marché de l’ITC, notamment Kerfalla Conte, Yvan Decreux, Takako Ikezuki, Brian Jackson, Olga
Skorobogatova et Xavier Pichot. Jorge Núñez Ferrer, Centre d’études politiques européennes de Bruxelles, a
contribué à l’analyse des crêtes tarifaires et de la progressivité des droits.
Le Chapitre III, consacré au développement des exportations et à la réduction de la pauvreté, a été préparé par le
3URIHVVHXU0DVVRXG.DUVKHQDV6FKRRORI2ULHQWDODQG$IULFDQ6WXGLHV8QLYHUVLWpGH/RQGUHVjSDUWLUQRWDPPHQW
de contributions de Willem van der Geest et Brian Jackson de l’ITC.
/H&KDSLWUH,9FRQVDFUpDX[QRUPHVYRORQWDLUHVDpWpSUpSDUpSDU2OLYHUYRQ+DJHQ([SHUWDVVRFLpGHO·,7&HQ
étroite collaboration avec ses collègues du programme Le commerce au service du développement durable de
l’ITC.
L’Annexe statistique, inspirée des bases de données publiquement disponibles de l’ITC, a été préparée par Kerfalla
&RQWH%ULDQ-DFNVRQHW;DYLHU3LFKRW/H3URIHVVHXU%HUQDGHWWH$QGUHRVVR2·&DOODJKDQ8QLYHUVLW\RI/LPHULFND
rédigé le Chapitre V sur la vulnérabilité commerciale.
Plusieurs experts ont prodigué de généreux conseils et formulé des observations détaillées sur les premières
moutures du texte, notamment des membres du personnel de l’Organisation mondiale du commerce. Nous
remercions tout particulièrement Harsha Vardhana Singh et Valentine Rugwabiza, Directeurs généraux adjoints de
l’OMC, qui ont contribué au processus d’examen par les pairs et l’ont facilité. Michael Hindley, ancien Membre du
Parlement européen, Mondher Mimouni, Helen Lassen, Amrit Bhatia, Friedrich von Kirchbach et Joe Wozniak de
O·,7&RQWJUDQGHPHQWFRQWULEXpDX[GLYHUVHVUpXQLRQVGHUpÁH[LRQHWG·H[DPHQWHFKQLTXH
Nick Parsons a révisé l’ouvrage de main de maître, tant au plan du style que de la cohérence et du message. La
SUpSDUDWLRQ ÀQDOH SRXU LPSUHVVLRQ D pWp UpDOLVpH SDU 3HWHU +XOP 0LFDHOD 'DQLHO 'DQLHOOH &DUSHQWHU 6SUXQJOL
1DWDOLH'RPHLVHQHW/XLVD&DVVDURVHVRQWRFFXSpHVGHODSXEOLFDWLRQDYHFXQHJUDQGHHIÀFDFLWp$QWRQLD:LENH
+HLGHOPDQQ,VDEHO'URVWHHW/DXUpQD$UULEDWVHVRQWFKDUJpHVGHODPLVHHQSDJHHWGHODSUpVHQWDWLRQGpÀQLWLYHV
GHO·RXYUDJH7RXWDXORQJGHODSUpSDUDWLRQGXUDSSRUW0DULD'R\OHV·HVWWUqVHIÀFDFHPHQWFKDUJpHGHVTXHVWLRQV
administratives y relatives.
/D WUDGXFWLRQ YHUV OH IUDQoDLV D pWp HIIHFWXpH SDU 9DOpULH &RXWDUHO /D PLVH HQ IRUPH GpÀQLWLYH HW OD SXEOLFDWLRQ
DVVLVWpHSDURUGLQDWHXURQWpWpUpDOLVpHVSDU&DUPHOLWD(QGD\D
vii
GÉNÉRALITÉS 1 CHAPITRE II 23
ENCADRÉS
Encadré 1 : Commerce équitable, dans tous Encadré 4 : Méthode d’étude des mesures
les sens du terme 7 non tarifaires 42
Encadré 2 : Le mouvement en faveur du commerce (QFDGUp&ODVVLÀFDWLRQGHVPHVXUHVQRQ
équitable dans la politique et tarifaires applicables au commerce
la législation de l’UE 16 des marchandises 50
Encadré 3 : Le concept du commerce équitable Encadré 6 : Étude de l’oit sur le commerce
tel qu’invoqué par les groupes spéciaux et l’emploi 80
et l’Organe d’appel de l’OMC 20
TABLEAUX
7DEOHDX5pVXOWDWVjO·H[SRUWDWLRQGHSD\VFKRLVLV Tableau 8 : Incidence des MNT en fonction de
avec leurs principaux partenaires 3 la taille de l’entreprise exportatrice
en 2010 43
Tableau 2 : Valeur d’exportation et taux de
croissance en volume, produits choisis 4 Tableau 9 : Part moyenne des MNT rapportées 44
7DEOHDX&UrWHVWDULIDLUHV 13)! Tableau 10 : Part des MNT rapportées, par pays
pourcentage de lignes tarifaires étudié 44
DXQLYHDXjFKLIIUHVGX6+
Tableau 11 : Groupes de produits les plus affectés
pays de l’OCDE 28
par les MNT 45
7DEOHDX&UrWHVWDULIDLUHV 13)!
Tableau 12 : Partenaires appliquant des MNT les
pourcentage de lignes tarifaires
plus fréquemment cités 46
DXQLYHDXjFKLIIUHVGX6+
pays en développement 28 Tableau 13 : Partenaire appliquant des MNT le
plus cité, pondéré des échanges 47
7DEOHDX'URLWV13)DSSOLTXpVPR\HQVÀQDOV
QLYHDXjFKLIIUHGX6+ 31 Tableau 14 : Programmes de préférences
accordés par des pays de l’OCDE
7DEOHDX'URLWV13)DSSOLTXpVPR\HQVÀQDOV
jGHV30$ 52
&*&( 32
Tableau 15 : Exportations des PMA jGHVWLQDWLRQ
‡
Tableau 18 : Indicateur PII pour les personnes Tableau 27 : Indices GL par groupe de pays :
vivant avec moins de $E.-U. 2/jour 81 économies émergentes, PMA et
autres pays en développement 102
Tableau 19 : Indicateur PII pour les personnes
vivant avec moins de $E.-U. 2/jour – Tableau 28 : Échanges intra-branche pour les
jO·H[FOXVLRQGHVSULQFLSDX[ industries de haute technologie 103
exportateurs de combustibles 81
Tableau 29 : Classement mondial de la
Tableau 20 : Indicateur PII pour les personnes GLYHUVLÀFDWLRQGHVSURGXLWVHW
vivant avec moins de $E.-U. 2/jour – GHVPDUFKpV 110
PMA 82
Tableau 30 : Augmentation de la part des
Tableau 21 : Représentativité de l’échantillon de exportations de produits transformés 116
pays en développement choisis 82
Tableau 31 : Indice des échanges intra-branche 122
Tableau 22 : Analyse comparative des normes
Tableau 32 : Tarifs douaniers pondérés de la
volontaires 94
FRQÀJXUDWLRQGHVpFKDQJHV
Tableau 23 : Ratio balance commerciale/PIB 100 du groupe de référence 128
7DEOHDX'LYHUVLÀFDWLRQGHVH[SRUWDWLRQVSDU 7DEOHDX([SRUWDWLRQVSRXYDQWEpQpÀFLHUGH
groupe de pays : économies préférences et marges tarifaires de
émergentes, PMA et autres pays l’Australie, du Canada, de l’UE et
en développement 101 des États-Unis 133
Tableau 25 : Instabilité des prix dans le Tableau 34 : Instabilité des prix dans le commerce 135
commerce, pays émergents, PMA
et autres pays en développement 101
Tableau 26 : PIB – consommation privée par
groupe de pays : économies
émergentes, PMA
et autres pays en développement 102
FIGURES
TOWARDS FAIRNESS
AND TRANSPARENCY IN
GLOBAL TRADE
GÉNÉRALITÉS
Les performances commerciales mondiales du premier La Chine était le plus gros fournisseur avec une part de
VHPHVWUHFRQÀUPHQWXQHVROLGHUHSULVHGHVpFKDQJHV marché mondial (à l’exclusion du pétrole) de 11,5%, suivie de
FRPPHUFLDX[/HVLPSRUWDWLRQVGHO·2&'(GHVGHO·8( SUqV SDU O·$OOHPDJQH DYHF SXLV SDU OHV eWDWV8QLV
des pays BRICS plus quelques autres pays à revenu DYHFXQHSDUWGH/D&KLQHDUHERQGLSOXVSUHVWHPHQW
intermédiaire à croissance rapide, ont considérablement que l’Allemagne, enregistrant une reprise de 25,5% en valeur,
UHERQGL DSUqV XQH IRUWH EDLVVH DX SUHPLHU VHPHVWUH contre 17% pour l’Allemagne au premier semestre 2010. Le
(QWUHMDQYLHUHWMXLQOHVLPSRUWDWLRQVRQWDXJPHQWpGH Japon, la République de Corée et le Mexique (pays de
23,1% en valeur et de 24% en volume par rapport à la même O·2&'( RQWFKDFXQHQUHJLVWUpXQHKDXVVHG·HQYLURQGH
période de l’année précédente (à l’exclusion du pétrole brut). leurs recettes à l’exportation, un chiffre beaucoup plus élevé
Si les importations autres que de pétrole brut des pays visés que dans la plupart des pays européens. Les recettes à
RQW GLPLQXp SRXU DWWHLQGUH (8 WULOOLRQV VXU OHV VL[ l’exportation de l’Inde et de la Malaisie ont néanmoins rebondi
SUHPLHUVPRLVGHVXUODPrPHSpULRGHHQHOOHV plus rapidement encore, leur valeur ayant augmenté
RQWDXJPHQWpSRXUDWWHLQGUH(8WULOOLRQV/DFURLVVDQFH UHVSHFWLYHPHQWGHHWVXUODPrPHSpULRGHHQ
des exportations enregistrée au premier semestre 2010 les
UDPqQH DX QLYHDX GH ÀQ HW YD GDQV OH VHQV GHV Pour la première moitié de 2010 (toujours à l’exception du
prévisions de l’OMC qui annonce une croissance de 13,5% pétrole brut), le rebond enregistré concordait avec une
en volume pour 20104. progression unitaire globale de 1% des importations autres
Tableau 1 : Résultats à l’exportation de pays choisis avec leurs principaux partenaires (en milliards de $E.-U.)
2007 ² ²
PMA 116.57 50.23 0.32 0.14%
BRICS 2 057.20 356.62 -67.37 17.34% -17.57% -1.65%
(QGpYHORSSHPHQW 6 571.00 5 052.31 -440.43 -23.11%
Développés 7 265.50 -1 061.54 -23.05%
Monde 14 733.22 11 330.55 -3 402.67 -1 505.37 -23.10% -6.05%
2007 ² ²
PMA 10.62 -5.43 4.76%
BRICS 2 260.34 -16.76% -1.76%
(QGpYHORSSHPHQW 665.56 14.42% -3.62%
Développés -1 777.64 -1 036.77 10.41% -22.62% -7.57%
Monde 12.07% -21.11%
Source : Trade Map ITC.
Tableau 2 : Valeur d’exportation et taux de croissance en volume, produits choisis (en milliards de $E.-U.) – 2009-2010
(premier semestre)
Combustibles minéraux, huiles, produits de la distillation, etc. 310
Appareils optiques, photo, techniques, médicaux, etc. 142 175 34.7
que de pétrole de ces principaux importateurs. Si les prix concessions commerciales particulières accordées aux
unitaires de certains groupes de produits de base ont connu PMA au travers de la levée non réciproque des droits de
une augmentation substantielle – comme dans le cas des douane ont entraîné une augmentation d’environ 5% de la
minerais de cuivre et de fer – la catégorie de produits part des exportations de produits transformés. La moitié
importés – équipement électriques et électroniques – la plus des exportations en provenance de pays en développement
importante a enregistré un recul de 10,2% de sa valeur proviennent du groupe des BRICS et des PMA, ne
XQLWDLUHHQFRPSDUDLVRQGHODPrPHSpULRGHHQ%LHQ représentent que 1,2% de la valeur des exportations du
que cette baisse s’explique en partie par un changement de groupe des pays en développement. Les PMA qui exportent
la composition des produits de cette catégorie, la baisse des principalement des produits agricoles n’enregistrent pas de
prix unitaires de ces mêmes produits n’y était pas non plus croissance supérieure de leurs échanges par rapport aux
étrangère. Le prix unitaire des vêtements a enregistré une autres pays en développement, et ce en dépit de la
baisse annuelle d’environ 4,6%, alors que pour les OLEpUDOLVDWLRQGHVWDULIVGRXDQLHUVGRQWFHJURXSHDEpQpÀFLp
chaussures le repli s’élevait à 2,5% environ. ces dernières années.
Qui plus est, des données indiquent que les mesures non 2. L’amélioration de la compétitivité des entreprises à
tarifaires (MNT) constituent un problème de taille pour les l’exportation passe impérativement par la création
exportateurs des pays en développement, de même que d’un environnement d’affaires propice aux échanges
les crêtes tarifaires et la progressivité des droits pratiquées commerciaux.
des pays en développement comme des pays développés.
incertaine. D’une manière générale, nul ne sait avec L’attrait du commerce équitable est indéniable : les
FHUWLWXGH GDQV TXHOOHV FLUFRQVWDQFHV OD FHUWLÀFDWLRQ marchés des produits issus du commerce équitable et
UHSUpVHQWHXQLQVWUXPHQWHIÀFDFHHWHIIHFWLIVXVFHSWLEOH de l’agriculture biologique ne cessent de progresser,
de favoriser le développement durable et d’améliorer les leurs taux de croissance étant deux ou trois fois plus
moyens de subsistance des populations. élevés que ceux des marchés conventionnels, et ce
pour de nombreux produits. Les prescriptions non
Une meilleure compréhension de la manière dont les
réglementaires du commerce équitable se généralisent –
QRUPHV YRORQWDLUHV LQÁXHQFHQW OHV H[SRUWDWLRQV GHV
couvrant au moins 76% des ventes de fruits et de
pays en développement, ainsi que des débouchés et
OpJXPHV IUDLV HQ (XURSH HW GH j GHV
des risques qu’elles impliquent, est essentielle à
importations de produits frais en provenance d’Afrique.
l’heure d’élaborer les politiques et les mécanismes de
soutien qui permettront aux producteurs et aux Mais la prolifération des normes privées soulève des
exportateurs de faire face à ce nouveau paradigme du questions : sur le renchérissement du coût de la mise en
commerce pour rendre l’équité dans le commerce conformité lié aux exigences qui dépassent les prescr-
PRQGLDOSOXVGXUDEOHHWIDLUHHQVRUWHTX·HOOHEpQpÀFLH iptions réglementaires, au comportement potentie-
à tous. OOHPHQWDQWLFRQFXUUHQWLHOGHVHQWUHSULVHVFKHIVGHÀOHHW
aux normes privées constituant des obstacles au
commerce de facto, en particulier pour les petits
COÛTS ET AVANTAGES DU COMMERCE producteurs de pays en développement. Le coût de la
ÉQUITABLE FHUWLÀFDWLRQSHXWUHSUpVHQWHUMXVTX·jXQWLHUVGXUHYHQX
annuel des petits agriculteurs, même lorsque les
H[SRUWDWHXUV HW OHV GRQDWHXUV ÀQDQFHQW OHV DXGLWV OD
Les travaux de recherche économique récemment
FHUWLÀFDWLRQH[WpULHXUHODIRUPDWLRQHWO·DQDO\VHGHVVROV
menés remettent en question le point de vue classique
selon lequel le mouvement du commerce équitable est On a estimé que seules 6 des 37 études portant sur les
en contradiction avec les concepts d’action rationnelle et UHWRPEpHVGHODFHUWLÀFDWLRQFRQÀUPDLHQWOHVDYDQWDJHV
G·DIIHFWDWLRQ HIÀFDFH GHV UHVVRXUFHV 'DQV VD socioéconomiques ou environnementaux offerts aux
description du comportement du marché, la sociologie producteurs. Huit de ces études n’ont pas révélé de
économique permet l’altruisme et l’équité. retombées probantes. Il convient de noter qu’excepté
(1CADRÉ 1 : &200(5&(e48,7$%/('$167286/(66(16'87(50(
Les chercheurs utilisent différentes expressions quasiment organisations sont liées à un organisme faîtier du nom de
identiques pour parler d’équité dans le commerce, mais bien ),1(
souvent leurs travaux portent uniquement sur un aspect de
l’équité dans le commerce. Le label « issu du commerce équitable » renvoie aux pratiques
d’une communauté internationale d’organisations qui
Dans le cadre des négociations internationales, le commerce respectent des principes similaires au nom du commerce
équitable s’entend généralement des échanges commerciaux équitable et qui appartiennent à la Fairtrade Labelling
réalisés dans le respect de règles transparentes qui Organizations International (FLO).
n’avantagent ni ne désavantagent un exportateur par rapport
à un autre – le principe clé de la non discrimination. Le mouvement en faveur du commerce équitable vise à
assurer une répartition équitable des avantages tirés du
Le commerce équitable renvoie aussi au mouvement qui FRPPHUFH PDLV VD WkFKH HVW ORLQ G·rWUH VLPSOH /HV
s’efforce de distribuer aux producteurs de pays en producteurs continuent dans certains cas de ne percevoir
GpYHORSSHPHQWXQHSDUWSOXVLPSRUWDQWHGHVEpQpÀFHVWLUpV qu’une part minime du prix de détail des marchandises. Les
du commerce des produits qu’ils exportent. L’accès aux petits agriculteurs sont parfois tenus de réaliser des
circuits de commercialisation mis en place par le mouvement investissements de taille et risqués pour satisfaire aux normes
du commerce équitable est souvent assorti de conditions du commerce équitable. Ils continuent de produire
comme exiger des producteurs qu’ils dépensent une partie essentiellement des produits primaires à faible valeur ajoutée.
GHV EpQpÀFHV HQFDLVVpV GDQV GHV DFWLRQV VRFLDOHV /H Seule une fraction des produits qu’ils produisent peut
« commerce équitable » est un label de commercialisation, un prétendre être vendue à des prix « commerce équitable ». Les
circuit de distribution et un système permettant d’investir les détaillants peuvent réaliser une marge importante sur les
recettes tirées de l’exportation dans le développement, ainsi produits issus du commerce équitable. Les consommateurs
TX·XQPR\HQG·RIIULUGLUHFWHPHQWDX[SURGXFWHXUVXQEpQpÀFH pensent souvent à tort que les producteurs encaissent un
plus important sur le fruit de leur travail. La plupart des EpQpÀFHLPSRUWDQW
dans le cas du commerce équitable, les normes phytosanitaires de l’OMC a déjà passé en revue
volontaires ne garantissent pas l’obtention d’un prix plus l’expérience des pays en matière de normes privées, et
élevé, mais les études révèlent néanmoins que des prix ce suite aux préoccupations exprimées par les pays en
plus élevés sont parfois payés pour satisfaire aussi à développement.
d’autres normes.
Les organismes de normalisation ont entrepris de
8QH pWXGH SRUWDQW VXU OH FDIp LVVX GX FRPPHUFH conclure des accords de reconnaissance mutuelle et
équitable au Nicaragua a révélé que les consommateurs d’équivalence pour favoriser l’harmonisation des
européens payaient 34% plus cher mais que les normes. D’autres mesures devront toutefois être prises,
producteurs ne gagnaient que 4% de plus. Les prix FRPPHIDLUHHQVRUWHTXHOHVRUJDQLVPHVGHFHUWLÀFDWLRQ
perçus par les producteurs de bananes issues du SURSRVHQWXQHFHUWLÀFDWLRQVHORQSOXVLHXUVQRUPHVDÀQ
commerce équitable ou de l’agriculture biologique sont G·DEDLVVHUOHVFRWVGHVFHUWLÀFDWLRQVPXOWLSOHVHWGHOHV
de 15% à 50% plus élevés, alors que les détaillants VLPSOLÀHU
facturent entre 50% et 100% plus cher. Au Kenya, nombre
Les institutions d’appui aux producteurs doivent
G·DJULFXOWHXUV RQW UHQRQFp j OD FHUWLÀFDWLRQ VHORQ OHV
redoubler d’efforts pour soutenir les producteurs et les
ERQQHVSUDWLTXHVDJULFROHVHQGXIDLWGHVGLIÀFXOWpV
exportateurs qui optent pour des normes volontaires
et des coûts de la mise en conformité.
étant donné que la capacité des exportateurs de
Même lorsque les normes éthiques peuvent garantir satisfaire aux exigences des normes volontaires dépend
une amélioration des termes de l’échange, rien ne fortement du renforcement des capacités des
JDUDQWLWTXHOHVSURGXLWVFHUWLÀpVYRQWVHYHQGUH/HV exploitations agricoles. Pour cela, des formations aux
producteurs peuvent se retrouver à investir dans des bonnes pratiques en matière de production, à la gestion
UpIRUPHV HW j HQJDJHU GHV IUDLV SRXU OD FHUWLÀFDWLRQ HIÀFDFHHWSURGXFWLYHGHVH[SORLWDWLRQVjO·DPpOLRUDWLRQ
SRXU ÀQDOHPHQW GHYRLU YHQGUH O·HVVHQWLHO GH OHXU de la qualité et sur les entreprises et les affaires en
production sur les circuits conventionnels. général sont nécessaires.
La dépendance vis-à-vis des donateurs extérieurs Les organisations régionales et nationales de producteurs
fragilise le système et fait qu’il n’est pas viable à moyen GHYUDLHQWDXVVLEpQpÀFLHUG·XQVRXWLHQLQVWLWXWLRQQHOSRXU
et long terme. favoriser le partage des connaissances, l’organisation du
transport, le regroupement des volumes, l’amélioration
des infrastructures, y compris des installations de
AMÉLIORER LE COMMERCE ÉQUITABLE stockage, et pour consolider la prise de décisions
stratégiques en fournissant des informations essentielles
Nos investigations nous ont permis de parvenir à différentes sur le marché.
conclusions qui devraient nous permettre d’améliorer
Les gouvernements interviennent de plus en plus en tant
O·HIÀFDFLWpGXV\VWqPH
TX·DFKHWHXUV GH SURGXLWV FHUWLÀpV GXUDEOHV 8QH
meilleure compréhension de la manière dont les normes
Les institutions internationales devraient encourager les
YRORQWDLUHV LQÁXHQFHQW OHV H[SRUWDWLRQV GHV SD\V HQ
organismes de normalisation privés à se doter d’un
développement, ainsi que des débouchés et des risques
FDGUHWUDQVSDUHQWSRXUO·pODERUDWLRQHWO·LGHQWLÀFDWLRQGHV
qu’elles impliquent, est essentielle à l’heure d’élaborer
normes du commerce équitable.
les politiques et les mécanismes de soutien qui
8QFDGUHMXULGLTXHGHYUDLWDXVVLrWUHpWDEOLSRXUUpJLUOHV permettront aux producteurs et aux exportateurs de faire
normes privées. Le Comité des mesures sanitaires et face à ce nouveau commerce.
VERS L’ÉQUITÉ
HACIA LA EQUIDAD
ET LAY
LA TRANSPARENCIA
TRANSPARENCE
EN EL LE
DANS COMERCIO
COMMERCE
MUNDIAL
MONDIAL
TRANSPARENCE COMMERCIALE ET ÉQUITÉ DANS LE COMMERCE MONDIAL 12
LE MOUVEMENT EN FAVEUR DU COMMERCE ÉQUITABLE ET LE DROIT COMMERCIAL 15
NORMES PRIVÉES : UN DÉFI À L’ÉQUITÉ? 16
ÉMERGENCE D’UN CADRE DE NORMES PRIVÉES 17
LA LÉGISLATION ANTIDUMPING : UN DÉFI À L’ÉQUITÉ DANS LE COMMERCE 18
ENCOURAGER LES APPROCHES FONDÉES SUR LES RÈGLES POUR ASSURER L’ÉQUITÉ
ET LA TRANSPARENCE DANS LE COMMERCE 18
12 9(56/·e48,7e(7/$75$163$5(1&('$16/(&200(5&(021',$/
VERS L’ÉQUITÉ ET LA
TRANSPARENCE DANS LE
COMMERCE MONDIAL
Ces conditions, et d’autres semblables, peuvent être compris de se conduire de manière transparente; viii) de
décrites comme des principes de base du droit administratif. préparer des documents; ix) de soumettre des rapports et,
pourrions-nous ajouter, x) de se soumettre aux procédures
de règlement des différends. Les obligations énoncées
Ces termes renvoient aussi à la manière dont les objectifs et
dans les Accords de l’OMC sont juridiquement
l’objet du traité (tels qu’exprimés dans son préambule, par
contraignantes pour tous les Membres, alors que les
H[HPSOH VRQWUHÁpWpVGDQVOHWH[WH&HTXLLPSRUWHLFLF·HVW
obligations énoncées dans les accords plurilatéraux, tels
le lien entre les objectifs généraux et les dispositions
que l’Accord sur les marchés publics (AMP), ne sont
précises, et de quelle manière des concepts vastes et
contraignantes que pour les signataires de l’accord en
souvent vagues sont traduits en obligations juridiques
question et tel que prévu dans l’accord. L’Accord sur les
VSpFLÀTXHVSUpFLVHVHWH[pFXWRLUHV
obstacles techniques au commerce (Accord OTC) contient
de nombreuses dispositions établissant des obligations de
La troisième acception de ces termes renvoie à la question
transparence dans les échanges commerciaux. La plupart,
de savoir dans quelle mesure les buts et objets du traité
voire la totalité, des autres Accords de l’OMC contiennent
VRQW UHVSHFWpV HW VXIÀVDPPHQW UpDOLVpV GDQV VRQ
des dispositions similaires10. Le Mécanisme d’examen de la
application et sa mise en œuvre. Cette acception diffère
politique commerciale, qui vise à permettre une
des deux précédentes car elle ne s’attache pas uniquement
« transparence accrue et une meilleure compréhension des
DXOLEHOOpGHO·LQVWUXPHQWMXULGLTXH(OOHUHQYRLHDXVVLjVHV
politiques et pratiques commerciales des Membres », est
effets pratiques, aux processus sociaux ayant pour but de
un des instruments clés de la transparence dans les
s’assurer que le droit est effectif (ou non) et de voir comment
échanges commerciaux. Il permet « d’apprécier et d’évaluer
expliquer le fossé entre le droit dans les textes et le droit
collectivement, d’une manière régulière, toute la gamme
dans la pratique . Il ne s’agit plus là uniquement qu’une
des politiques et pratiques commerciales des divers
question de compétence du droit, mais aussi de
Membres et leur incidence sur le fonctionnement du
considérations économiques, sociales et politiques.
système commercial multilatéral » (OMC, Annexe 3, art. Ai)).
Bien que l’article X du GATT ne contienne pas le terme
Ces trois acceptions, bien que différentes, sont
« transparence », il visait à réaliser cet objectif pour
interdépendantes. À titre d’exemple, le fait qu’un instrument
l’administration de la réglementation commerciale.
juridique soit plus ou moins connu, clair et compréhensible
pour les parties a une réelle incidence sur la manière dont
VHVREMHFWLIVGHEDVHVRQWUHÁpWpVGDQVOHWH[WHGXWUDLWpDX
terme de négociations sur le détail des dispositions, par
exemple, ainsi que sur le degré de réalisation de ces
L’ÉQUITÉ EN DROIT COMMERCIAL
objectifs dans la pratique. À l’inverse, la manière dont les
INTERNATIONAL
REMHFWLIVVRQWUHÁpWpVGDQVOHWH[WHGXWUDLWpHWOHXUGHJUpGH
4X·HQWHQGRQSDUpTXLWpGDQVOHVpFKDQJHVFRPPHUFLDX["
réalisation conditionnent sa connaissance, sa clarté et sa
Les publications consacrées à la transparence aborde la
compréhension.
question sous des angles divers : droit, politique publique,
économie et études sur le développement. Ces différentes
La « transparence des échanges commerciaux » fait l’objet
approches sont aujourd’hui souvent exprimées directement
de nombreuses dispositions les Accords de l’OMC. Ces
RX LQGLUHFWHPHQW HQ GURLW FRPPHUFLDO LQWHUQDWLRQDO (OOHV
dispositions établissent plusieurs types d’obligations
révèlent des tensions entre les différentes conceptions de
conçues pour améliorer et garantir la transparence des
l’équité dans les échanges commerciaux. La conception de
pFKDQJHVFRPPHUFLDX[(OOHVFRPSUHQQHQWGHVREOLJDWLRQV
l’équité la plus largement acceptée aujourd’hui en droit
de i) publier; ii) fournir des informations; iii) d’aviser le public
LQWHUQDWLRQDOHVWFHOOHGH7KRPDV)UDQFN
RXGHQRWLÀHULY GHFRQVXOWHUY GHGHYHQLU0HPEUHRXGH
participer; vi) de donner l’occasion d’entrer en concurrence;
vii) de garantir, d’instaurer ou d’améliorer la transparence, y
… l’équité est la conjugaison de deux questions conformément aux normes sous-jacentes semble
variables indépendantes : la légitimité et la déjà avoir porté ses fruits ».11
justice distributive. Le débat sur l’équité
La théorie de Thomas Franck se réfère au droit international
s’entend du processus par lequel le droit, et
SXEOLF HQ JpQpUDO (OOH VH UHWURXYH WRXWHIRLV DXVVL HQ GURLW
ceux qui font le droit, s’attachent à intégrer FRPPHUFLDO LQWHUQDWLRQDO %URZQ HW 6WHUQ DIÀUPHQW TXH
ces variables, reconnaissant les tensions entre « l’équité dans le système commercial international peut être
le désir d’ordre (légitimité) et de changement évaluée à l’aune de deux critères : l’égalité de chances et
(justice) de la communauté, ainsi que les l’équité distributive. » À leurs yeux :
tensions entre différentes visions de ce qui
constitue concrètement le bon ordre et le bon
Il y a réellement égalité de chances
changement.
lorsqu’il y a réciprocité entre les pays pour
l’abaissement des obstacles tarifaires,
Les études réalisées sur ce sujet par Narlikar (2006), Brown lorsqu’ils adhèrent au principe du traitement
HW6WHUQ HW.DSVWHLQ ELHQTXHSDUWLDOHVVRQW NPF (nation la plus favorisée), lorsque les
utiles. Appliquant la vision de Franck au discours des conditions de départ sont les mêmes pour
organisations internationales, Narlikar fait valoir que la
tous, lorsque les règles d’accès au marché ne
plupart des organisations internationales s’intéressent à la
justice mais n’accordent pas toutes la même importance à sont pas uniquement considérées comme
la légitimité ou à l’équité; le degré d’importance accordé est équivalentes mais qu’elles sont aussi compa-
fonction du pouvoir et des conséquences en termes de tibles avec les préférences nationales et que
UpSDUWLWLRQ.DSVWHLQ FRQFOXWTXH©OHVeWDWV la justice procédurale est respectée dans les
opérant dans un environnement anarchique et incertain, procédures de règlement des différends et le
intègrent parfois des considérations d’équité dans leurs recours à des mesures correctives commercia-
contacts stratégiques », en particulier car « les accords
perçus comme injustes n’ont guère de chances de durer. »
les. L’égalité de chances doit, toutefois, être
&RPPHOHGLW(OLQRU2VWURP ©O·pTXLWpHVWXQ adaptée dans une certaine mesure pour
attribut fondamental…des systèmes les plus robustes ». permettre l’équité distributive – à savoir la
Nul ne précise, bien entendu, pour quelle forme d’équité promotion du développement. Dans ces
optent les institutions, et pourquoi. conditions, l’équité ne se mesure pas unique-
PHQWjO·DXQHGXFULWqUHGHO·HIÀFDFLWpPDLV
L’OMC semble mettre davantage l’accent sur l’ordre et la
celui-ci prend son importance à l’heure de
légitimité plutôt que sur la justice distributive, les premiers
couvrant l’équité dans les procédures, la non-discrimination faire un choix entre les différents modes de
et la réciprocité, et nous pouvons ajouter la transparence à réalisation de l’équité.
cette liste. Pour Narlikar cette priorité remonte à l’origine
même de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le
commerce (GATT). Les processus décisionnels du GATT, Deux grandes positions s’opposent quant au sens de
tout d’abord fondés sur la diplomatie puis sur un vote régi l’équité en droit commercial international. L’une met l’accent
par le principe du consensus, ont conforté la priorité sur l’égalité de chances, l’autre sur l’équité distributive.
accordée à l’équité au plan de la procédure plutôt qu’à Archer et Fritsch (2010) se font l’écho de cette dichotomie
l’équité de résultat. Les principes de base de l’OMC que de base, selon lesquels les deux conceptions sont
sont la réciprocité et la non-discrimination sapaient les largement employées en économie internationale. Bhagwati
revendications de traitement spécial des pays en pWDEOLW XQ OLHQ GH FDXVH j HIIHW HQWUH O·pTXLWp
développement. procédurale, ou l’équité dans l’accès, et les valeurs
américaines d’une part, et l’équité dans la justice et les
De l’avis de Narlikar, les facteurs les plus importants qui valeurs européennes de l’autre. Pour lui, ce lien s’explique
permettent de choisir son type d’équité (ordre et légitimité, ou SDU OHV FRQWH[WHV VRFLDX[ GLIIpUHQWV DX[ eWDWV8QLV HW HQ
équité distributive) et de réaliser ses objectifs sont, tout (XURSH
d’abord, les caractéristiques des institutions qui l’appliquent
et, deuxièmement, les coalitions auxquelles appartiennent
les pays. Ces deux facteurs participent de l’apprentissage et
de l’adaptation des pays en développement et de leur
TRANSPARENCE ET ÉQUITÉ
réussite potentielle à l’heure de contester le discours
dominant de l’institution. Le changement reste néanmoins Trois avis s’opposent quant au lien qui existe entre la
possible. Narlikar relève que « la stratégie qui consiste à transparence et l’équité dans le commerce. D’aucuns font
contester l’institution comme on l’entend en énonçant les valoir que l’équité dans le commerce et la transparence
dans le commerce sont équivalentes, alors que d’autres i) nombre de pays développés ne respectent pas les règles
considèrent que la transparence dans le commerce est un et ii) nombre de pays en développement ne sont pas en
élément de l’équité dans le commerce. Les troisièmes mesure de participer de manière effective au système
estiment que la transparence dans le commerce et le FRPPHUFLDO LQWHUQDWLRQDO YRLU 6WLJOLW] 6WLJOLW] HW
commerce équitable ne sont pas nécessairement liés mais &KDUOWRQ 'DQV OH PrPH RUGUH G·LGpHV HQ
que la transparence dans le commerce pourrait peut-être Robert Howse et Michael J. Trebilcock ont rejeté les
contribuer à réaliser l’équité dans le commerce. DIÀUPDWLRQV VHORQ OHVTXHOOHV UHJURXSHU FRPPHUFH
environnement et droits du travail était du protectionnisme.
Pour nous l’expression « transparence dans les échanges Ils faisaient valoir que le droit commercial international et les
FRPPHUFLDX[ªVLJQLÀHWUDQVSDUHQFHGHVORLVTXLUpJLVVHQW institutions devraient s’efforcer de trouver un juste équilibre
le commerce international. Reste posée la question de basé sur la coopération, un argument sur lequel repose
savoir ce que l’on entend par équité dans le commerce, et aujourd’hui l’ensemble du mouvement en faveur du
son lien avec la transparence. Andrew G. Brown et Robert commerce équitable.
M. Stern (2007) avancent que « l’équité dans le système
commercial international peut être évaluée à l’aune de deux
critères : l’égalité de chances et l’équité distributive. »
LE MOUVEMENT EN FAVEUR DU
(QYLVDJpH DX VHQV ODUJH O·pTXLWp GDQV OHV pFKDQJHV
FRPPHUFLDX[ VLJQLÀH TXH OD WUDQVSDUHQFH HVW XQ pOpPHQW
COMMERCE ÉQUITABLE ET LE
FRQVWLWXWLIGXFRPPHUFHpTXLWDEOH(OOHIDLWSDUWLHGHO·pTXLWp DROIT COMMERCIAL
procédurale, et pourrait contribuer à l’instauration d’un
système fondé sur des règles dans lequel les pays les plus Le mouvement en faveur du commerce équitable se veut un
faibles ne seraient pas les simples pions de la diplomatie du DQWLGRWHDXFRPPHUFHLQWHUQDWLRQDOSDUGpÀQLWLRQ©LQMXVWHª
pouvoir. même s’il lui est impossible de contrôler l’origine de toutes
les matières premières utilisées et de s’assurer qu’elles sont
Suivant la théorie économique classique, les règles de toutes achetées à des conditions équitables13. Le
l’Organisation mondiale du commerce (OMC) insistent sur mouvement insiste sur i) une distribution plus équilibrée des
O·RUGUH HW OD OpJLWLPLWp SOXW{W TXH VXU OD GLVWULEXWLYLWp (OOHV revenus, l’égalité entre hommes et femmes et la protection
contiennent donc des procédures équitables, garantissent de l’environnement14; ii) une meilleure relation entre le
la non-discrimination et la réciprocité. Nous ajouterons travail, la protection de l’environnement et la justice
aussi la transparence à cette liste. Tout cela est au diapason sociale15; iii) le commerce comme moyen d’améliorer la
de l’histoire de l’OMC et de l’Accord général sur les tarifs qualité des exportations de produits agricoles, en
douaniers et le commerce qui l’a précédé. provenance de Chine, par exemple16; ou encore iv) le
commerce comme moyen de garantir un « prix équitable »
Cependant, pour de nombreux pays en développement, tenant compte non seulement des coûts de production
YRLUHSRXUFKDFXQG·HQWUHHX[O·pTXLWpSURFpGXUDOHQHVXIÀW mais aussi de la justice sociale et de la protection de
pas. Ils font valoir que l’équité distributive est également l’environnement17.
nécessaire. Les règles de l’OMC prévoient l’octroi d’un
traitement spécial et différencié (TSD) dans des conditions L’utilisation accrue des normes, de l’étiquetage et de la
très précises mais du fait en partie des restrictions FHUWLÀFDWLRQIDLWTXHOHPRXYHPHQWHQIDYHXUGXFRPPHUFH
imposées, son application est restée à ce jour limitée. Les équitable relève aujourd’hui du droit commercial
mesures de TSD sont conçues pour compenser les international. Le recours à ce dispositif normatif particulier
asymétries structurelles qui existent entre les pays en TX·HVW OD FHUWLÀFDWLRQ D SHUPLV G·pWHQGUH OHV QRUPHV GX
développement et les pays développés (accès limité à la mouvement en faveur du commerce équitable à tous les
WHFKQRORJLH HW DX[ ÀQDQFHPHQWV LQVXIÀVDQFHV GHV SURGXLWV RX j WRXWHV OHV PDUTXHV (OOHV QH VRQW SOXV QRQ
ressources humaines et des infrastructures, par exemple), plus uniquement suivies par les petits producteurs mais par
mais des critiques ont estimé que le TSD manquait de les unités de production de plus grande envergure (telles
contenu12. C’est ainsi que les ONG du mouvement en faveur les plantations, ainsi que par d’autres intervenants sur le
d’un commerce équitable ont essayé de combler le fossé marché, telles les multinationales.
de l’équité distributive en employant d’autres procédures
(normalisation, contrats, primes payées aux producteurs, L’importance croissance des normes volontaires soulève
etc.) et en resserrant les liens entre les consommateurs et d’autres questions telles que celle de savoir dans quelle
les producteurs du Nord et du Sud. mesure elles représentent une chance ou un risque pour les
producteurs des pays en développement. L’examen des
Au sein du mouvement pour le commerce équitable, le Prix travaux de recherche en cours peut livrer quelques
Nobel d’économie, le Professeur Joseph Stiglitz, estime, et informations sur nombre de questions actuellement posées
il n’est pas le seul, que si la libéralisation des échanges au sujet des normes volontaires. Le Chapitre IV contient un
commerciaux devrait améliorer le bien-être mondial, le examen détaillé de la question.
système commercial reste de facto discriminatoire car
(1&$'5e /(0289(0(17(1)$9(85'8&200(5&(e48,7$%/('$16/$32/,7,48(
(7/$/e*,6/$7,21'(/·8(
même si les organismes gouvernementaux ou non Le système d’information sur les normes et le système de
gouvernementaux (dont un ou plusieurs membres peuvent code relatif au stade d’élaboration de la norme font partie
aussi être Membres de l’OMC) peuvent accepter le Code. Il des dispositions relatives à la transparence du commerce
semblerait qu’aucune détermination faisant n’autorité n’ait, de l’Accord OTC, mais ils ne s’appliquent pas encore à
à ce jour, été rendue quant au statut des normes privées au toutes les organisations internationales et/ou privées de
titre de l’Accord de l’OMC sur l’application des mesures normalisation. L’acceptation de ces principes de base
sanitaires et phytosanitaires (SPS), ou de l’Accord OTC. pourrait considérablement améliorer la transparence et
l’équité dans le commerce, et ce en garantissant la prise en
Aucun lien institutionnel n’existe actuellement entre l’OMC compte des intérêts de toutes les parties prenantes, y
et les organismes privés élaborant des normes volontaires. compris ceux des pays en développement et des
Ces organismes peuvent prendre indirectement part aux organismes élaborant des normes concurrentes. Les
débats de l’OMC par le biais des organisations institutions internationales devraient encourager les
gouvernementales nationales, mais l’OMC n’est pas en organismes de normalisation privés à adopter ces principes
UHODWLRQVRIÀFLHOOHVDYHFFHVRUJDQLVDWLRQV ainsi que le cadre normatif naissant.
8QFDGUHMXULGLTXHGHYUDLWDXVVLrWUHpWDEOLSRXUOHVQRUPHV
ÉMERGENCE D’UN CADRE privées. À titre d’exemple, GLOBALG.A.P. (anciennement
(XUHS*$3 HVWXQRUJDQLVPHSULYpTXLpODERUHGHVQRUPHV
DE NORMES PRIVÉES YRORQWDLUHVSRXUODFHUWLÀFDWLRQGHVSURGXLWVDJULFROHVVHORQ
les bonnes pratiques agricoles. Ses normes portent sur un
certain nombre de questions telles la santé et la sécurité
Au jour d’aujourd’hui, ni les organisations de normalisation
des travailleurs, ainsi que la gestion des déchets et de la
internationales ni les organismes à activité normative privés
pollution. Ces dernières années, les pays en développement
ne sont tenus de respecter le cadre normatif naissant pour
n’ont eu de cesse de soulever la question des normes
la gouvernance de l’activité normative. Ce cadre naissant
privées, telles celles de GLOBALG.A.P. au sein du Comité
se divise en trois parties :
GHO·20&VXUOHVPHVXUHVVDQLWDLUHVHWSK\WRVDQLWDLUHV(Q
GpFHPEUH OH &RPLWp 636 DYDLW GLIIXVp XQ
Des principes relatifs à l’élaboration des normes
questionnaire sur l’expérience des normes du secteur privé.
internationales;
Les réponses à ce questionnaire ont été rassemblées dans
8QV\VWqPHG·LQIRUPDWLRQVXUOHVQRUPHV XQUHFXHLO8QJURXSHGHWUDYDLODGKRFDpWpFRQVWLWXp)LQ
VHSWHPEUH OHV GpOpJDWLRQV GX 0(5&2685
8QFRGHSUpFLVDQWOHVWDGHG·pODERUDWLRQGHODQRUPH
$UJHQWLQH%UpVLO3DUDJXD\HW8UXJXD\ RQWSUpVHQWpXQH
proposition de cadre juridique pour les normes privées,
Parmi les principes relatifs à l’élaboration des normes
lequel fait encore l’objet de discussions. Le Comité OTC
ÀJXUHQW OD WUDQVSDUHQFH O·RXYHUWXUH O·LPSDUWLDOLWp HW OH
pourrait être encouragé à étudier lui aussi la question.
FRQVHQVXV O·HIÀFDFLWp HW OD SHUWLQHQFH OD FRKpUHQFH HW OD
dimension du développement; ils s’inspirent dans une
De la même manière, le cadre plurilatéral de l’Accord sur les
JUDQGH PHVXUH GX GURLW DGPLQLVWUDWLI GHV eWDWV8QLV /H
marchés publics (AMP) devrait s’interroger sur la pertinence,
système d’information sur les normes permet d’indiquer
l’impact et la gouvernance des normes privées dans les
l’objet de la norme et, pour chaque norme en cours
PDUFKpVSXEOLFV8QWHOFDGUHQRUPDWLISRXUUDLWIDLUHO·REMHW
d’élaboration, le lien avec les normes internationales. Il fait
d’une large promotion, être révisé si nécessaire, pour être
partie intégrante du Code de pratique pour l’élaboration,
DGRSWpDÀQG·HQFRXUDJHUODWUDQVSDUHQFHHWO·pTXLWpGDQVOH
l’adoption et l’application des normes de l’Accord OTC.
commerce. Il pourrait prendre la forme de mesures
juridiquement contraignantes ou de dispositions juridiques
Le Code pratique de l’Accord OTC contient aussi un code
non contraignantes, d’instruments quasi juridiques non
relatif au stade d’élaboration de la norme, lequel se divise
obligatoires ou moins contraignants qu’une loi classique,
en cinq stades :
mais le choix de la forme et du contenu des règles exige
une analyse approfondie de la question.
La décision d’adopter une norme est prise mais le travail
technique n’a pas encore débuté;
Les travaux sur le cadre réglementaire ne devraient toutefois
Le travail technique a débuté mais la période prévue pas se limiter à l’OMC. Ils devraient tenir compte des règles
pour la présentation des observations n’a pas encore et pratiques nationales naissantes ainsi que celles des
commencé; RUJDQLVDWLRQV UpJLRQDOHV WHOOHV O·8QLRQ HXURSpHQQH 8(
l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA),
La période prévue pour la présentation des observations
O·$VVRFLDWLRQGHVQDWLRQVGHO·$VLHGX6XG(VW $1$6( RX
a commencé mais ne s’est pas encore achevée;
OH0DUFKpFRPPXQGX6XG 0(5&2685 %LHQTX·HOOHVQH
La période prévue pour la présentation des observations relèvent pas, stricto sensu, du droit commercial
s’est achevée mais la norme n’a pas encore été adoptée; LQWHUQDWLRQDOHOOHVO·LQÁXHQFHQWVRXYHQWGLUHFWHPHQWHWLOHVW
absolument essentiel de tenir compte de la multiplicité des
La norme a été adoptée.
V\VWqPHVQRUPDWLIVTXLVRQWOHUHÁHWGXSOXUDOLVPHMXULGLTXH
caractéristique de la mondialisation d’aujourd’hui.
ENCOURAGER LES
APPROCHES FONDÉES SUR
LES RÈGLES POUR ASSURER
LA LÉGISLATION L’ÉQUITÉ ET LA TRANSPARENCE
ANTIDUMPING : UN DÉFI À DANS LE COMMERCE
L’ÉQUITÉ DANS LE COMMERCE
L’établissement de l’OMC et l’éventail relativement large
d’accords couverts ont contribué à faire du régime
La législation antidumping est au cœur du débat sur le sens
commercial international jadis fondé sur le pouvoir et la
de l’équité dans le commerce et sur la concurrence
diplomatie, un système fondé sur les règles. Le principe de
équitable, non seulement parce que les pays et les
l’engagement unique, la règle du consensus négatif et la
producteurs en concurrence directe ont des conceptions
création de l’Organe d’appel de l’OMC ont constitué des
différentes de l’équité lorsqu’il s’agit d’adopter des mesures
éléments essentiels de ce processus. Ces changements
antidumping ou de s’y opposer, mais aussi du fait des
ont contribué à accroître l’équité dans le commerce au plan
retombées des mesures antidumping sur les utilisateurs en
de la procédure. Pour reprendre la Déclaration de l’OMC
aval, sur les importateurs et sur les consommateurs, par
sur la contribution de l’Organisation mondiale du commerce
exemple. Les règles antidumping et antisubventions de
à une plus grande cohérence dans l’élaboration des
l’OMC sont souvent considérées comme des moyens de
politiques économiques au niveau mondial :
garantir l’équité dans le commerce, de préserver la
concurrence, de limiter l’importation de marchandises
étrangères vendues à des prix injustement bas et de Le succès du Cycle d’Uruguay contribue
protéger les branches de production nationales d’une pour beaucoup à assurer une plus grande
concurrence injuste, par exemple. Cependant, ces règles cohérence et une plus grande complémentari-
peuvent aussi être invoquées par les Membres de l’OMC
té des politiques économiques internationales.
pour protéger leurs parts de marché, ce qui a un effet
néfaste sur la concurrence et équivaut à du protectionnisme. Ses résultats assurent l’expansion de l’accès
DX[PDUFKpVDXEpQpÀFHGHWRXVOHVSD\VHW
Les premiers critiques tels Wang Shichuan (2004) et Xie la mise en place d’un cadre de disciplines
Haixie (2004) ont fustigé les pays développés qui ont multilatérales renforcées pour le commerce.
adopté ces pratiques, mais les tendances récemment Ils garantissent aussi que la politique com-
enregistrées en matière de recours aux mesures
merciale sera menée d’une manière plus
antidumping indiquent clairement que de grands pays en
développement utilisent ces mesures au moins aussi
transparente et avec une meilleure idée des
VRXYHQWTXHOHVSD\VGpYHORSSpV'HSXLVSUqVGHV avantages qui découlent d’un environnement
deux tiers de toutes les mesures antidumping adoptées commercial ouvert pour la compétitivité
l’ont été par des pays en développement, la plupart d’entre- nationale. Le système commercial multilatéral
elles frappant les exportations d’autres pays en renforcé se dégageant du Cycle d’Uruguay a
développement. Insistant sur l’importance du respect des la capacité d’offrir un cadre amélioré pour la
règles du commerce international pour garantir l’égalité de
FKDQFHV HW XQH DGpTXDWH UpSDUWLWLRQ GHV EpQpÀFHV 1LH
libéralisation, de contribuer à une surveillan-
<XDQ]KHQ HVWDOOpMXVTX·jDIÀUPHUTXHO·pTXLWpGDQV FHSOXVHIÀFDFHHWGHIDLUHHQVRUWHTXHOHV
OH FRPPHUFH H[LJHDLW XQH MXVWH GLVWULEXWLRQ GHV EpQpÀFHV règles et disciplines convenues au plan
pFRQRPLTXHV SURÀWV TXLHQGpFRXOHQW(QG·DXWUHVWHUPHV multilatéral soient strictement observées. Ces
l’équité dans le commerce peut renvoyer non seulement à DPpOLRUDWLRQVVLJQLÀHQWTXHODSROLWLTXH
la concurrence équitable entre producteurs et négociants, commerciale peut dorénavant jouer un rôle
laquelle est régie par la législation antidumping et anti-
plus substantiel pour ce qui est d’assurer la
subventions, mais aussi aux relations fondées sur les règles
TXL SHUPHWWHQW XQH MXVWH GLVWULEXWLRQ GHV EpQpÀFHV HQWUH cohérence dans l’élaboration des politiques
acheteurs et vendeurs, le long d’une chaîne mondiale économiques au niveau mondial.
d’approvisionnement en produits de base, par exemple, la
législation internationale et interne n’étant dans ce cas là /·2UJDQH G·DSSHO GH O·20& D GpÀQL OD WUDQVSDUHQFH HW
pas adaptée. l’équité en ces termes :
(1&$'5e /(&21&(37'8&200(5&(e48,7$%/(7(/48·,19248e3$5/(6
*5283(663e&,$8;(7/·25*$1('·$33(/'(/·20&
Le présent encadré analyse le concept de l’équité tel clientèle au moyen d’avantages indus » (p. 131, para.
qu’invoqué par les groupes spéciaux et l’Organe d’appel
de l’OMC dans le cadre de procédures de règlement des
différends. Dans plusieurs différends, le terme « équité » a 'DQVO·DIIDLUHeWDWV8QLV²'5$0HQSURYHQDQFHGH&RUpH
pWp GpÀQL FRPPH ©FRPSDWLEOH DYHF OHV UqJOHV GX GURLW le « commerce déloyal » était interprété comme un
FRPPHUFLDOLQWHUQDWLRQDOª'DQVO·DIIDLUHeWDWV8QLV²9LQ FRPPHUFH EpQpÀFLDQW GH ©VXEYHQWLRQV GpOR\DOHVª
et produits du raisin, la question était de savoir si le vin (p. ' SDUD HQ G·DXWUHV WHUPHV GH VXEYHQWLRQV
était considéré comme un produit primaire, pour que les contraires à l’Accord de l’OMC sur les subventions et les
producteurs de raisin et les producteurs de vin puissent PHVXUHV FRPSHQVDWRLUHV (W HQÀQ GDQV O·DIIDLUH eWDWV
être classés dans la même branche de production 8QLV ² -HX[ HW SDULV OHV eWDWV8QLV RQW UHMHWp O·DIÀUPDWLRQ
QDWLRQDOHDX[ÀQVGHODOpJLVODWLRQGHVeWDWV8QLVVXUOHV d’Antigua-et-Barbuda selon laquelle son statut de pays en
GURLWV FRPSHQVDWHXUV /HV eWDWV8QLV HW OD &RPPXQDXWp développement devait la dispenser d’avoir à fournir des
européenne sont convenus du fait qu’accorder une éléments prima facie, déclarant (au para. 3.122) qu’ils
subvention à un produit primaire était « équitable » mais doutaient « que les principes les plus élémentaires de
qu’accorder une subvention à un produit non primaire régularité de la procédure permettent d’ajuster à la hausse
constituait une pratique commerciale « déloyale ». L’ ou à la baisse les obligations d’un Membre en matière de
©pTXLWpª VLJQLÀDLW LFL FRQIRUPLWp DYHF OH &RGH VXU OHV preuve en fonction du niveau de développement de ce
subventions du GATT. Membre ».
concepts du droit international et du droit des contrats tels produits agricoles étaient compatibles avec les obligations
la bonne foi. du Chili au titre des Accords de l’OMC. Le groupe spécial
avait noté les objectifs de l’Accord de l’OMC sur l’agriculture,
'DQV OHV DIIDLUHV $UJHQWLQH ² &KDXVVXUHV &( HW eWDWV tel que décrits dans son préambule : « établir un système de
8QLV ² $JQHDX O·2UJDQH G·DSSHO D FLWp OH ©GXPSLQJ XQH commerce des produits agricoles qui soit équitable et axé
fraude ou une pratique destinée à induire en erreur quant à sur le marché ». Cet objectif devait être atteint par le biais de
l’origine » comme exemples de « pratiques commerciales réductions de la protection, fondées sur des « engagements
GpOR\DOHVª UHVSHFWLYHPHQWSSDUDHWS$ FRQWUDLJQDQWV HW VSpFLÀTXHVª HQWUH DXWUHV GDQV OH
para. 37). L’affaire Canada – Produits laitiers portait sur les GRPDLQH GH O·DFFqV DX[ PDUFKpV S SDUD /H
subventions à l’exportation de produits laitiers du Canada Groupe spécial avait aussi noté que le Groupe spécial initial
ainsi que sur l’administration d’un système de contingents avait dans le cadre de la procédure évoqué l’importance du
tarifaires pour le lait liquide et la crème. Le groupe spécial respect du texte juridique de l’Accord sur l’agriculture qui
insistait sur l’importance de l’Accord sur l’agriculture, SRVDLW OH ©IRQGHPHQW MXULGLTXHª GH OD WDULÀFDWLRQ GX
notamment ses objectifs, ses engagements contraignants commerce des produits agricoles (p. D-5, para. 17).
en matière de concurrence à l’exportation, ainsi que sur les
UHVWULFWLRQVHQPDWLqUHGHVXEYHQWLRQVjO·H[SRUWDWLRQ S D’une manière générale, les groupes spéciaux, l’Organe
para. 4.271) : en d’autres termes, le cadre normatif convenu d’appel et l’Organe de règlement des différends de l‘OMC
du droit commercial international. considèrent que le « commerce équitable » s’entend du
respect et de la mise en œuvre des règles juridiques.
La question du sens du « commerce équitable » a aussi été
soulevée dans l’affaire Chili – Système de fourchettes de (Les lecteurs pourront se reporter aux références GATT/
SUL[,OV·DJLVVDLWGHVDYRLUVLOHVPRGLÀFDWLRQVDSSRUWpHVSDU 20& Gonnées Gans la ELElLoJrapKLe j la Àn Gu présent
le Chili à son système de fourchettes de prix pour certains rapport.)
TOWARDS
ACCESO
ACCÈS ALFAIRNESS
AU MARCHÉ
MERCADO
AND
Y
ET TRANSPARENCY
ENTRADA
PÉNÉTRATION DESIN
EN LOS
GLOBAL TRADE
MERCADOS
MARCHÉS POUR
PARALES
LOSPAYS
PAÍSES
EN DÉVELOPPEMENT
EN
DESARROLLO
STRUCTURES TARIFAIRES 25
ANALYSE PRÉLIMINAIRE DES TARIFS DOUANIERS ET DES FLUX COMMERCIAUX 36
MESURES NON TARIFAIRES 40
PRÉFÉRENCES ACCORDÉES AUX PAYS LES MOINS AVANCÉS 49
24 $&&Ë6$80$5&+e(73e1e75$7,21'(60$5&+e63285/(63$<6(1'e9(/233(0(17
ACCÈS AU MARCHÉ ET
PÉNÉTRATION DES MARCHÉS
POUR LES PAYS EN
DÉVELOPPEMENT
Le présent chapitre se penche sur trois des principaux VLJQLÀFDWLYHHWV\VWpPDWLTXHHQWUHHW,OV·DJLWOj
problèmes d’accès au marché pour les pays en d’une amélioration plus que bienvenue qui atteste de
développement : les droits de douane, les mesures non l’engagement des économies développées à offrir un accès
tarifaires et l’utilisation des préférences. Des progrès à leurs marchés et à libéraliser les échanges commerciaux.
considérables ont été réalisés dans le domaine de l’accès Il n’en demeure pas moins que les droits de douane et les
au marché pour les pays en développement, que ce soit obstacles non tarifaires, de même que les préférences,
GDQVOHFDGUHGX&\FOHG·8UXJXD\RXSDUODVXLWH/DÀJXUH devront rester en bonne place sur l’ordre du jour des
montre très clairement que les droits de douane négociations multilatérales et bilatérales sur l’accès au
effectivement prélevés sur les importations en provenance marché.
de pays en développement ont été abaissés en manière
Figure 1 : Droits de douane moyens imposés par les économies de pays développés aux produits agricoles,
aux textiles et aux vêtements
14.0%
12.0%
10.0%
8.0%
6.0%
4.0%
2.0%
0.0%
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Le présent rapport relève que le prix de l’accès au marché à plus forte valeur ajoutée. Les exigences de limitation des
FRQWLQXH GH GpSDVVHU OHV (8 PLOOLDUGV GH GURLWV abaissements tarifaires sur ce que l’on appelle les « produits
acquittés rien que pour accéder aux économies sensibles » dans le secteur agricole laissent craindre que
GpYHORSSpHV GH O·8( GHV eWDWV8QLV GH O·$XVWUDOLH HW GX les droits de douane réellement appliqués sur les produits
Canada – et il s’agit d’une estimation prudente. Plus agricoles, notamment en combinaison avec des contingents
important encore, les structures tarifaires, notamment la non tarifaires, resteront dans les années à venir des
progressivité des droits, contribuent à saper les possibilités REVWDFOHVVLJQLÀFDWLIVDX[H[SRUWDWLRQVHQSURYHQDQFHGHV
offertes aux pays en développement d’améliorer leur pays en développement.
FDSDFLWpGHSURGXFWLRQDÀQG·DYRLUGHVSURGXLWVWUDQVIRUPpV
Les mesures non tarifaires (MNT) prolifèrent – motivées par VSpFLÀTXHV pOHYpV FRQWLQXHQW G·rWUH SUpOHYpV VXU GHV
la sophistication croissante des marchés ainsi que par les produits de base clés, tout comme persistent de nombreux
exigences des consommateurs. Certains obstacles non cas de progressivité des droits, ces droits augmentant à
tarifaires (ONT) ont été érigés du fait de MNT, alors que mesure qu’augmente le niveau de transformation du
d’autres sont sans aucun lien avec elles. Faciliter les produit. Les droits de douane élevés et la progressivité des
échanges dans ce contexte exigera une plus grande droits sont inscrits à l’ordre du jour des négociations au titre
transparence des MNT, et des efforts devront être déployés GX 3URJUDPPH GH 'RKD HW VRQW DX F±XU GHV GLIÀFXOWpV
pour abaisser le coût de la mise en conformité et renforcer rencontrées pour conclure un nouvel accord commercial.
les capacités de respecter ces mesures. Le présent rapport Le traitement de l’accès au marché et les réductions
contient les résultats récents des travaux de recherche tarifaires dans l’agriculture en particulier sont à l’origine de
menés sur l’expérience des entreprises affectées par des vifs désaccords. Dans le secteur agricole le niveau de
MNT. protection reste élevé, et les pays se sont montrés réticents
à l’idée d’accepter les réductions tarifaires qui diminueraient
Si les préférences ne sont pas la panacée pour améliorer UpHOOHPHQWODSURWHFWLRQGRQWLOVEpQpÀFLHQWVXUOHVSURGXLWV
l’accès au marché, elles sont à n’en pas douter un élément considérés comme « sensibles ».
de la solution. Le présent rapport donne des estimations sur
O·XWLOLVDWLRQGHVSUpIpUHQFHVHWPRQWUHTXHOHV30$RQW Pendant le dernier cycle de négociations du GATT, le Cycle
EpQpÀFLp GH O·DEDLVVHPHQW GHV GURLWV j O·LPSRUWDWLRQ j G·8UXJXD\ ² O·DJULFXOWXUH D pWp DMRXWpH DX
KDXWHXUGH(8PLOOLDUGVSRXUO·DQQpH3OXVLHXUV programme des négociations. Mais cette inclusion tardive
dispositifs préférentiels non réciproques et progressifs, tels n’est qu’une des raisons pour lesquelles des niveaux de
O·LQLWLDWLYH 7RXW VDXI OHV DUPHV GH O·8( HW OD /RL VXU OD protection substantiellement différents persistent entre les
croissance et les possibilités économiques en Afrique secteurs couverts par les lignes tarifaires relatives à l’accès
$*2$ GHV eWDWV8QLV RQW HIIHFWLYHPHQW HQFRXUDJp OH aux marchés pour les produits non agricoles (AMNA)21 et
développement des exportations. Mais le rapport constate ceux couverts par l’Accord sur l’agriculture.
DXVVLTXHOHVOLPLWHVLQKpUHQWHVjFHVGLVSRVLWLIVVLJQLÀHQW
que quatre PMA doivent encore acquitter des droits Des années durant les négociations se sont concentrées
V·pOHYDQW j (8 PLOOLDUGV SRXU DFFpGHU DX[ JUDQGHV sur les réductions tarifaires. Malheureusement, la méthode
économies développées, en particulier pour l’importation GHUpGXFWLRQWDULIDLUHHPSOR\pHSHQGDQWOH&\FOHG·8UXJXD\
de textiles et de vêtements, des produits à forte intensité de n’a, de facto, débouché que sur une réduction effective très
main-d’œuvre. limitée dans le secteur agricole. Premièrement, parce que
les droits consolidés22 sur lesquels portaient les réductions,
étaient considérablement plus élevés que les droits
STRUCTURES TARIFAIRES appliqués (d’où un « excédent de consolidation »).
Deuxièmement, les réductions étant opérées en moyenne
(réduction de 36% des droits) et pas par produit, les
CRÊTES TARIFAIRES, PROGRESSIVITÉ réductions pouvaient être sélectives et les pays n’avaient
ainsi plus besoin d’appliquer des droits inférieurs sur
DES DROITS ET CARACTÉRISTIQUES certains produits de base.
DES EXPORTATIONS DES PAYS EN
DÉVELOPPEMENT Le présent rapport analyse les crêtes tarifaires et les cas de
progressivité des droits encore en vigueur. Les crêtes
(Q GpSLW GH O·DEDLVVHPHQW GHV GURLWV GH GRXDQH HW GH tarifaires s’entendent des tarifs douaniers supérieurs à
l’introduction de disciplines tarifaires par le biais des huit ²VHORQODGpÀQLWLRQGHO·2&'(23. Dans la pratique, les
accords du GATT20 GHSXLV GHV GURLWV GH GRXDQH tarifs douaniers dépassent les 200% sur certains produits
dans 33 pays, voire les 1000% dans certains pays l’AMNA, en d’autres termes les lignes tarifaires non
GpYHORSSpV FRPPH OD 1RUYqJH RX OD 6XLVVH 3URÀOV couvertes par l’Accord sur l’agriculture. Les crêtes tarifaires
WDULIDLUHV GDQV OH PRQGH 24. Toutefois, on peut dire sont plus répandues dans le secteur de l’agriculture et
sans exagérer qu’une des principales réalisations des touchent de nombreux produits qui présentent une
cycles de négociations du GATT aura été l’introduction de importance vitale pour les exportations des pays en
disciplines sur les droits de douane, lesquelles ont développement. Dans les pays à revenu élevé25, les crêtes
considérablement amélioré la transparence tarifaire et tarifaires (droits NPF ad valorem supérieurs à 15%) touchent
facilité le recensement des crêtes tarifaires sur de nombreux DX WRWDO GHV OLJQHV WDULIDLUHV 3URÀOV WDULIDLUHV GDQV OH
produits. PRQGH /HFDOFXOVHIRQGHVXUODVRPPHGHVGURLWV
élevés des lignes tarifaires NPF.
Les niveaux de droits restent importants aujourd’hui et
imposent de lourdes restrictions au commerce des pays en Les crêtes tarifaires ne sont toutefois pas l’apanage des
développement. Ils affectent non seulement les échanges pays développés, certains pays en développement les
entre pays en développement et pays développés, mais pratiquent également à grande échelle. Dans un grand
aussi entre pays en développement. Les crêtes tarifaires sur nombre de cas ces droits ne visent pas tant à protéger la
les produits de base essentiels, notamment agricoles, et la production nationale qu’à accroître les recettes de l’État.
progressivité des droits, entraînent les conséquences
suivantes pour les pays en développement : Les crêtes tarifaires peuvent avoir des répercussions
considérables sur les pays en développement, en particulier
(OOHVHQWUDvQHQWXQUHFXOGXFRPPHUFHGHFHVSURGXLWV sur les produits agricoles, les textiles et les vêtements, qui
de base essentiels; sont au nombre des principaux produits d’exportation. La
ÀJXUH montre que la part des exportations de produits
La progressivité des droits fait que les exportations des
agricoles des pays en développement et des PMA se situe
pays en développement se concentrent davantage sur
entre 10% et 22%, soit à un niveau beaucoup plus élevé que
les produits ou les marchés dont les droits sont moins
pour les BRICS (6%). Le pétrole et les minéraux ont été
pOHYpVFHTXLOLPLWHOHXUVSRVVLELOLWpVGHGLYHUVLÀFDWLRQ
H[FOXV FDU LOV FRQFHUQHQW GHV SD\V VSpFLÀTXHV HW RQW XQ
La progressivité des droits réduit la capacité des pays en LPSDFW VXU OHV FKLIIUHV JOREDX[ 'DQV OD ÀJXUH QRXV
développement d’élargir leurs exportations et de passer FRQVWDWRQV TXH OHV %5,&6 LQÁXHQW VXU OD SDUW GHV
des matières premières aux marchandises transformées exportations de produits agricoles des pays en
à plus forte valeur ajoutée; développement. Pour nombre de PMA, l’agriculture revêt
une importance fondamentale à l’exportation. Il importe de
Conjuguées aux contingents tarifaires, les crêtes tarifaires
noter que les textiles et les vêtements représentent une part
limitent de facto les importations à des niveaux contrôlés
importante des exportations des PMA, mais qu’ils
par le pays imposant le contingent.
concernent uniquement quelques pays. La ÀJXUHexclut
quatre PMA exportateurs de pétrole ainsi que des PMA gros
(QUpVXPpOHVFUrWHVWDULIDLUHVHWODSURJUHVVLYLWpGHVGURLWV
exportateurs de textiles et de vêtements (Bangladesh,
SHXYHQW OLPLWHU OD GLYHUVLÀFDWLRQ GHV H[SRUWDWLRQV HW DLQVL
&DPERGJHHW0DGDJDVFDU /DÀJXUHPRQWUHTXHSRXU
réduire le potentiel de croissance des pays, tout en les
GHV30$UHVWDQWVOHVH[SRUWDWLRQVGHSURGXLWVDJULFROHV
rendant plus vulnérables face aux chocs endogènes ou
représentent plus de 50% de toutes leurs exportations.
exogènes.
Le tableau 3 présente la part des lignes tarifaires assorties
Bien entendu, d’autres restrictions viennent encore aggraver
de crêtes tarifaires pour des groupes de produits
ces phénomènes, telles les règles d’origine (RO) et autres
VSpFLÀTXHV1RXVFRQVWDWRQVTXHFHUWDLQVSD\VGHO·2&'(
ONT, de même que les régimes de subvention internes.
appliquent des droits supérieurs à 15% sur plusieurs
Cette section du présent chapitre porte sur les mécanismes
centaines de lignes tarifaires agricoles. Là encore, les pays
tarifaires, à commencer par un commentaire sur les crêtes
développés appliquent des droits de douane parmi les plus
tarifaires et la progressivité des droits. Nous aborderons
élevés.
leur interaction avec le SGP et d’autres concessions
préférentielles non réciproques, et analyserons les
Les droits NPF appliqués les plus élevés au Japon
tendances du commerce au sein de différents groupes de
(supérieurs à 500%) couvrent des produits animaliers et des
SD\VSRXUGLIIpUHQWHVFDWpJRULHVGHSURGXLWVDÀQGHGpÀQLU
SURGXLWV ODLWLHUV VSpFLÀTXHV OHV FpUpDOHV HW OHV SURGXLWV j
les liens entre les tarifs douaniers et les résultats
EDVHGHFXLU(Q6XLVVHOHVSURGXLWVDQLPDOLHUVHWODLWLHUVVH
commerciaux des pays en développement.
YRLHQWDSSOLTXHUGHVGURLWV13)VXSpULHXUVj(QUqJOH
JpQpUDOH DX VHLQ GH O·2&'( FH VRQW HVVHQWLHOOHPHQW OHV
Crêtes tarifaires produits laitiers, la viande et les légumes qui sont protégés.
/HV GURLWV DSSOLTXpV SDU OHV eWDWV8QLV HW O·8( VRQW HQ
Par le biais des différents accords du GATT, les taux de PR\HQQHLQIpULHXUVjFHX[SUDWLTXpVSDUOHVSD\VGHO·$(/(
droits moyens ont été considérablement abaissés et sont
aujourd’hui relativement bas. Il n’en demeure pas moins Il n’en demeure pas moins que si les crêtes tarifaires sont
que les réductions tarifaires ont essentiellement concerné importantes dans les pays développés, elles sont très
Agriculture Non-agriculture
LDCs
BRICS
DCs excl.
excl BRICS
DCs
0 0 2
0.2 0 4
0.4 06
0.6 0.8
08 1
Figure 3 : Caractéristiques des exportations de 42 PMA choisis, par principales catégories de produits
Produits agricoles
Agriculture and food
et alimentaires
Fuels
Carburants
TexƟles
dĞdžƟůĞƐ
Vêtements
Autres produits
manufacturés
répandues dans les pays en développement et dans les Il convient de préciser ici que les droits de douane jouent
SD\VjUHYHQXLQWHUPpGLDLUH(OOHVQHVRQWSDVXQLTXHPHQW un rôle différent dans les pays en développement. Dans
un problème de commerce nord-sud, mais aussi un gros les pays développés, les recettes tarifaires ne sont
problème pour les échanges commerciaux entre les pays SDV VLJQLÀFDWLYHV OHXU IRQFWLRQ pWDQW HVVHQWLHOOHPHQW
en développement. protectionniste. Pour de nombreux pays en développement
les droits de douane constituent une source de recettes
Le tableau 4 contient la part des crêtes tarifaires de certains importantes pour l’État. La position des pays développés et
groupes de produits pour différents pays en développement. des pays en développement est donc très différente dans
Les crêtes tarifaires sont très fréquentes dans les pays en les négociations tarifaires (voir Kowalski, 2005). Cependant,
développement, limitant les échanges commerciaux entre même si les tarifs douaniers peuvent constituer une source
ces pays. Les crêtes tarifaires évoquées dans le tableau de recettes publiques importantes, ils peuvent aussi saper
sont assez importantes, les produits non agricoles et en le potentiel de développement des pays en développement,
particulier les textiles étant très lourdement taxés, bien plus notamment en causant la perte de débouchés pour le
TXHGDQVOHVSD\VGHO·2&'(pQXPpUpVDXWDEOHDX commerce intrarégional.
Tableau 3 : Crêtes tarifaires (NPF >15%), pourcentage de lignes tarifaires au niveau à 6 chiffres du SH (2009), pays de
l’OCDE
Nombre de
Nombre de lignes
lignes tarifaires
tarifaires de produits Produits non
Tous produits Produits agricoles de produits non
agricoles visées par agricoles
agricoles visées par
des droits NPF
des droits NPF
8( 4.4% 26.7% 2 724 1.1%
6RXUFH%DVHGHGRQQpHV,7&3URÀOVWDULIDLUHVGDQVOHPRQGH
Tableau 4 : Crêtes tarifaires (NPF >15%), pourcentage de lignes tarifaires au niveau à 6 chiffres du SH (2009), pays en
développement
L’existence des crêtes tarifaires est étroitement liée à marchandise. Il s’agit clairement d’une mesure ayant un
d’autres mesures de distorsion des échanges fondées sur effet de distorsion des échanges qui érige par ailleurs des
les droits de douane, telles la progressivité des droits et REVWDFOHV VXSSOpPHQWDLUHV j O·DFFqV DX PDUFKp (Q IDLW
l’accès au marché par le biais de contingents tarifaires. appliquer des droits plus élevés sur les produits transformés
empêche les exportateurs de développer leurs produits plus
avant, de monter le long de la chaîne de valeur, cela
Progressivité des droits GpFRXUDJHODGLYHUVLÀFDWLRQYHUWLFDOHGDQVGHVH[SRUWDWLRQV
j SOXV IRUWH YDOHXU DMRXWpH /H SD\V LPSRUWDWHXU EpQpÀFLH
Si elle a fait l’objet de recherches moins poussées, la TXDQWjOXLG·LQWUDQWVjPRLQGUHFRWJUkFHjFHVLPSRUWDWLRQV
progressivité des droits n’en est pas moins un problème meilleur marché, tout en préservant la valeur ajoutée des
important. Il y a progressivité des droits lorsque les droits de SURGXLWVD\DQWVXELXQHSOXVJUDQGHWUDQVIRUPDWLRQJUkFHj
douane augmentent avec le niveau de transformation de la ces obstacles tarifaires.
À la ÀJXUH sont donnés les taux de droits ad-valorem le maintien de droits élevés et la progressivité des droits sur
PR\HQVGHO·8(GHVeWDWV8QLVGX&DQDGDGX-DSRQHWGH des produits agricoles clés. Il est également encore possible
O·$XVWUDOLHSRXUOHVSURGXLWVEUXWVVHPLÀQLVHWÀQLVGDQVOHV GHÀ[HUOHVGURLWVVXUXQHEDVHSOXVGpWDLOOpHTXHOHQLYHDXj
secteurs de l’agriculture, des textiles et des vêtements, et 6 chiffres du SH, soit au niveau de la ligne tarifaire (modalités
pour les produits industriels. GH O·20& &HFL VLJQLÀH PDOKHXUHXVHPHQW TX·LO IDXW
s’attendre à ce que la progressivité des droits survive à la
La tendance est indéniablement à la progressivité des droits, conclusion du Cycle de Doha.
mais elle varie dans sa forme selon les partenaires
commerciaux et les produits. Les droits les plus élevés et les Le tableau 5 contient les cas de droits progressifs appliqués
exemples les plus probants de progressivité des droits pour certains produits présentant un intérêt pour les pays en
concernent les produits agricoles, les textiles et les GpYHORSSHPHQW ,O UHSRVH VXU XQH VpOHFWLRQ GH (ODPLQ HW
vêtements, alors que les autres droits appliqués sur les Khaira (2003). Les droits pratiqués ne sont cependant pas
produits non agricoles ne sont pas progressifs. Ce les mêmes, et ce sont les droits appliqués et non consolidés
phénomène renforce la compétitivité de ces secteurs dans TXLRQWpWpXWLOLVpVDX[ÀQVGHFHFDOFXO26. Cette approche fait
les pays développés. La progressivité des droits varie entre WRXWHODGLIIpUHQFHHQSDUWLFXOLHUGDQVOHFDVGXVXFUH(Q
OHVSURGXLWVEUXWVVHPLÀQLVHWÀQLVHWGpSHQGGHVEHVRLQV outre, nous trouvons des droits élevés dans des catégories
GHV WUDQVIRUPDWHXUV QDWLRQDX[ 8QH IRLV HQFRUH OD de produits plus vastes. Il semble que lorsqu’aucun droit
progressivité des droits n’est pas propre aux pays n’est appliqué c’est soit qu’il n’existe pas de production
développés. On la retrouve dans des pays tant en interne, soit que la demande est considérablement
développement qu’émergents, comme le montre les ÀJXUHV supérieure à l’offre. Le tableau 5 montre l’ampleur des
5, 6 et 7. obstacles tarifaires sur des produits de base clés. Selon la
structure de la branche de production nationale, des droits
Il existe de toute évidence une corrélation entre les crêtes plus élevés sont appliqués sur les produits primaires ou
WDULIDLUHVHWODSURJUHVVLYLWpGHVGURLWV(QIDLWHQV·RSSRVDQW transformés.
aux crêtes tarifaires, le cycle de Doha actuellement en cours
vise à limiter la capacité des partenaires commerciaux de 8QH pWXGH PHQpH SDU YDQ %HUNXP GpFULW HQ TXRL
maintenir un écart tarifaire important entre les produits bruts production intérieure et progressivité des droits sont liés.
et les produits hautement transformés. Les différentes S’agissant du café et du cacao, les pays visés par l’étude ne
formules proposées dans le cadre des négociations sont pas producteurs, mais certains d’entre eux sont de gros
exigeront une réduction plus importante des droits élevés WUDQVIRUPDWHXUVGHFHVSURGXLWV(QFHTXLFRQFHUQHO·8(
que des droits moins élevés. Si les mécanismes et les taux l’industrie de transformation du café et du chocolat est
n’ont pas encore fait l’objet d’un accord, ce principe a été importante, de même que les marchés d’exportation du
accepté. Il n’en demeure pas moins que les dernières chocolat à forte valeur ajoutée et des produits à base de
modalités en date autorisent encore un certain nombre café. Il n’est donc guère surprenant que les droits pratiqués
d’exceptions pour les produits sensibles et permettent donc VXUOHFKRFRODWVRLHQWpOHYpV$X[eWDWV8QLVOHVGURLWVVRQW
Figure 4 : Progressivité des droits dans des pays développés choisis, 2009
35.0%
30.0%
25.0%
20.0%
15.0%
10.0%
10 0%
5.0%
0.0%
Ca is
Ca is
Ca is
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Ét UE
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na
na
str
Ja
str
str
Ja
Ja
at
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at
Ét
Ét
Figure 5 : Progressivité des droits dans des pays choisis, produits agricoles
70.0%
60.0%
50.0%
40.0%
30.0%
20.0%
10.0%
0.0%
te
il
oc
ŶĞ
sie
ue
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és
in
Su
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ar
ŶƟ
iq
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Br
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Ég
M
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du
ŐĞ
do
M
ƌ
ue
In
riq
Af
Figure 6 : Progressivité des droits dans des pays choisis, textiles et vêtements
40.00%
35.00%
30.00%
25.00%
Produits
20.00% bruts
Raw
Produits
15.00% ƐĞŵŝͲĮŶŝƐ
Semi
10.00%
Produits
5.00% ĮŶŝƐ
0.00%
ue
oc
te
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ŶĞ
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ar
iq
yp
ŶƟ
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ŐĞ
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In
riq
Af
Figure 7 : Progressivité des droits dans des pays choisis, produits non agricoles
te
il
ŶĞ
oc
sie
d
e
és
iq
Su
in
yp
ar
ŶƟ
né
ex
Br
Ch
Ég
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du
ŐĞ
do
M
ƌ
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In
riq
Af
6RXUFHÀJXUHVHW'RQQpHV,7&
Produits primaires/
Produit eWDWV8QLV 8( Japon* Canada
transformés
Cacao Fèves 0 0 0 0
Café Vert 0 0 0 0
7RUUpÀp 0 12 0
/HVGRQQpHVFRQFHUQDQWOH-DSRQFRXYUHQWO·DQQpH
inférieurs parce que l’industrie de transformation du chocolat 73( PLVDXSRLQWSDU&RUGHQ SXLVXWLOLVpSDU'LKHOHW
\ HVW PRLQV LPSRUWDQWH (Q UHYDQFKH DX &DQDGD OD 'HH SRXU O·2&'( RX SDU &KHYDVVXV/R]]D HW
transformation du chocolat est une activité importante, le *DOOH]RW SRXUO·8(&HWWHPHVXUHWLHQWFRPSWHGHOD
SD\VpWDQWXQJURVH[SRUWDWHXUjGHVWLQDWLRQGHVeWDWV8QLV part de la valeur ajoutée liée à l’effet sur le prix du produit
KDXWHPHQWWUDQVIRUPp/HFDOFXOGX73(YDWRXWHIRLVDXGHOj
/·8( HVW XQ H[SRUWDWHXU QHW GH GHQUpHV DOLPHQWDLUHV de la portée du présent rapport. Les exemples du cacao et
transformées. Il n’est donc pas surprenant que les droits y du café donnés au tableau 5 laissent à penser que les
soient progressifs sur de nombreux produits agricoles. PDUJHVEpQpÀFLDLUHVGHODEUDQFKHGHSURGXFWLRQQDWLRQDOH
Lorsqu’un produit primaire est produit dans le pays, les augmentent avec l’utilisation d’intrants meilleur marché,
droits sont néanmoins élevés à tous les stades de la alors que le droit prélevé sur les produits transformés reste
transformation, comme par exemple dans le cas du sucre plus élevé. Les pays en développement éprouveront des
DXVHLQGHO·8(HWDX-DSRQ GLIÀFXOWpVjLQYHVWLUGDQVODWUDQVIRUPDWLRQOHFDSLWDOKXPDLQ
et les actifs d’immobilisation nécessaires si leurs principaux
Le tableau 6 contient d’autres exemples d’obstacles marchés limitent les importations de produits transformés.
tarifaires élevés et de progressivité des droits pour certains
groupes de produits de base. Les droits appliqués, fondés Pour les pays en développement, la progressivité des droits
VXU OD &ODVVLÀFDWLRQ SDU JUDQGHV FDWpJRULHV pFRQRPLTXHV peut avoir des effets de distorsion des échanges
&*&( PRQWUHQW FRPPHQW LOV V·DSSOLTXHQW j SOXVLHXUV SUREOpPDWLTXHV D\DQW XQH LQFLGHQFH VXU OD GLYHUVLÀFDWLRQ
catégories de produits importantes. YHUWLFDOH GHV H[SRUWDWLRQV &·HVW FH TXH VHPEOH FRQÀUPHU
une étude de Brenton et Newfarmer (2007), qui indique que
Dans le secteur agricole, la progressivité des droits a été pour les pays en développement accroître les exportations
attribuée à la forte intégration verticale et horizontale des de produits existants sur les marchés existants (aussi
industries de transformation et des secteurs de la vente de appelée « croissance de la marge intensive ») contribue
détail, ce qui permet aux nouvelles grandes entreprises davantage à la croissance de leurs exportations que la
G·LQÁXHQFHUGHPDQLqUHVLJQLÀFDWLYHOHSUL[GHVSURGXLWVGH GLYHUVLÀFDWLRQ YHUV GH QRXYHDX[ SURGXLWV HW GH QRXYHDX[
base. La progressivité des droits aide ces entreprises à marchés (« croissance de la marge extensive »). Ils relèvent
GpJDJHU GHV PDUJHV DUWLÀFLHOOHPHQW pOHYpHV VXU OD YDOHXU aussi que si le commerce des produits alimentaires
ajoutée. Plus l’écart est grand entre le droit appliqué sur la transformés a connu une augmentation rapide, la part du
PDWLqUHSUHPLqUHHWOHGURLWDSSOLTXpVXUOHSURGXLWÀQLSOXV commerce mondial de produits transformés des pays en
« l’ajout de valeur » est simple, le droit permettant de développement a chuté.
SUDWLTXHUXQSUL[LQWpULHXUJRQÁp&HWWHYDOHXUDMRXWpHSHXW
être estimée par la mesure du taux de protection effectif
7DEOHDX'URLWV13)DSSOLTXpVPR\HQVÀQDOV &*&(
100%
80%
60%
40%
20%
0%
-20%
Découverte
-40%
Augmentation des Recul des Disparition des Nouvelles Nouvelles Nouvelles
exportations de exportations de exportations de exportations de exportations exportations
produits existants produits existants produits existants produits existants de nouveaux de nouveaux
vers des marchés vers des marchés vers des marchés vers de nouveaux produits vers produits vers de
existants existants existants marchés des marchés nouveaux marchés
existants
Source : Brenton, Paul; Richard Newfarmer. Breaking into New Markets – Watching More than the Discovery
&KDQQHOWR'LYHUVLI\([SRUWV%DQTXHPRQGLDOHS
/H PDUFKp GH O·8( HVW GH FH IDLW HQWLqUHPHQW RXYHUW DX[
produits hautement transformés en provenance des PMA, LE CYCLE DE DOHA ET LES RÉDUCTIONS
OHVTXHOV EpQpÀFLHQW G·XQ DFFqV HQ IUDQFKLVH GH GURLWV TARIFAIRES DANS LE SECTEUR AGRICOLE
Cette libéralisation n’a cependant pas encore totalement
porté ses fruits. Étant donné la taille des marchés des PMA 8QFHUWDLQQRPEUHGHIRUPXOHVGHUpGXFWLRQGHVGURLWVGH
pour les produits transformés, d’aucuns pourront faire valoir douane applicables aux produits agricoles ont été
TXH OD UqJOH GH OD UpFLSURFLWp EpQpÀFLH HQ IDLW DX[ proposées depuis le début des négociations. L’idée est
WUDQVIRUPDWHXUVGHO·8((OOHOHXUGRQQHDFFqVjGHVLQWUDQWV d’imposer des réductions tarifaires plus importantes pour
bon marché, sans risque d’être confrontés à la concurrence les droits les plus élevés, de manière à réellement abaisser
des produits transformés nationaux. Les pays en les droits appliqués. Plusieurs formules ont été envisagées.
GpYHORSSHPHQW FRQFXUUHQWV GH O·8( QH VH WURXYHQW Les réductions les plus radicales étaient celles proposées
généralement pas parmi les PMA. GDQVODIRUPXOHVXLVVH8QFHUWDLQQRPEUHGHYDULDQWHVSOXV
PRGpUpHVRQWGHSXLVORUVYXOHMRXU(QUqJOHJpQpUDOHOHV
réductions proposées diminueraient grandement la des produits agricoles des pays développés concernés, et
progressivité des droits, même si les abaissements seraient GRQWOHVLPSRUWDWLRQVVHVLWXHQWHQYDOHXUHQWUH(8
inférieurs pour les pays en développement et que des PLOOLDUGV SRXU O·8( HW VHXOHPHQW (8 PLOOLRQV
H[FHSWLRQV VLJQLÀFDWLYHV V·DSSOLTXHUDLHQW j FH TXH O·RQ (Islande). 15 pays en développement supplémentaires qui
appelle les « produits sensibles ». importent des produits agricoles dont la valeur s’échelonne
HQWUH (8 HW (8 PLOOLDUGV VRQW pJDOHPHQW
/H ©3URMHW UpYLVp GH PRGDOLWpVª GH LQGLTXH O·pWDW couverts.
d’avancement des négociations sur les abaissements
tarifaires à l’OMC au moment de la préparation du rapport. Il Le calcul des abaissements tarifaires tient compte de tous
contient une formule « étagée » requérant des abaissements les éléments mentionnés dans les modalités de décembre
de 50% à 73% selon les niveaux de droits ad valorem. SURGXLWV WURSLFDX[ SURJUHVVLYLWp GHV GURLWV HW
L’abaissement moyen minimal des tarifs consolidés des exemptions pour certains pays). S’agissant du traitement
pays développés serait de 54%. Pour garantir une réduction réservé aux produits sensibles, l’on est parti du principe que
effective de la progressivité des droits, un abaissement les pays industrialisés abaisseraient leurs tarifs d’un tiers de
supplémentaire des droits consolidés s’appliquerait aux la réduction requise avec la formule étagée précédemment
produits transformés. Les tarifs applicables aux produits proposée, et qu’ils seraient habilités à exempter un
transformés ne devraient toutefois pas être inférieurs à ceux pourcentage du nombre total de lignes tarifaires agricoles.
qui s’appliquent aux produits primaires. (Q FH TXL FRQFHUQH FH SRXUFHQWDJH O·,7& D IDLW SUHXYH
d’une grande prudence dans ses calculs. Pour les pays
Le projet de modalités contient des exceptions pour les industrialisés ordinaires ce pourcentage serait de 4% et de
produits sensibles, à savoir que 4% des lignes tarifaires de SRXUOHVSD\VGHO·$(/(pWDQWGRQQpOHXUQRPEUHpOHYp
l’agriculture pourront dépasser 100%, mais les dispositions de produits dans la fourchette supérieure, alors que la
FRQWLHQQHQWGHVÁH[LELOLWpVVXSSOpPHQWDLUHVORUVTXHSOXVGH GHPDQGH GX -DSRQ HW GX &DQDGD GH EpQpÀFLHU G·XQ
30% des lignes tarifaires du pays visé se voient appliquer QRPEUHSOXVJUDQGGHOLJQHVHWUHVSHFWLYHPHQWD
les niveaux de réductions les plus élevés. Le projet de été acceptée pour le Canada, et qu’un compromis à 7% a
modalités contient une disposition qui permet aux pays été trouvé pour le Japon.
tributaires des produits de base de recenser les cas de
progressivité des droits et de demander à les négocier avec La colonne suivante offre la même formule, si ce n’est
le pays concerné. Aucune obligation contraignante n’est que les produits sensibles des pays industrialisés et les
cependant imposée aux pays en développement qui produits spéciaux des pays en développement ont été
appliquent ces tarifs de les réduire, l’obligation faite aux écartés du calcul. Les réductions tarifaires s’en trouvent
pays développement restant, quant à elle, à préciser. considérablement augmentées. Pour les gros importateurs
de produits agricoles parmi les pays développés, éliminer la
Les conséquences des exclusions maintenues pour les ÁH[LELOLWp DFFRUGpH VXU OD OLVWH GHV SURGXLWV VHQVLEOHV
SURGXLWVVHQVLEOHVV·DYqUHQWVLJQLÀFDWLYHV-HDQHWDO VLJQLÀHUDLW XQH UpGXFWLRQ GHV WDULIV DSSOLTXpV VXU OHV
ont élaboré à partir de la base de données GTAP un modèle produits agricoles de 50% supplémentaires dans la plupart
d’impact de ces exceptions sur l’abaissement des tarifs des cas (voir tableau 7).
appliqués. Le modèle utilise différents scénarios de
réductions étagées des tarifs, y compris la proposition Si un certain nombre de postulats particuliers affectent
Harbinson, une variante parmi diverses formules étagées indubitablement ces résultats, comme les postulats relatifs
de l’OMC. L’étude relève que l’essentiel du commerce des à la formule exacte pour les réductions étagées ou la
produits agricoles se concentre sur un pourcentage composition des produits sensibles, l’impact des
restreint de lignes tarifaires, et qu’une part importante de la exemptions pour les produits sensibles sur les produits
libéralisation du commerce se perd en cas d’exemption de agricoles restera considérable du fait du poids de ces
ne serait-ce que 2% pour les produits sensibles. Pour les produits dans le total des échanges commerciaux.
pays développés, 4 catégories seulement du SH 2
représentent 52% des abaissements tarifaires visés par
FHWWHIRUPXOHpWDJpHRXGHODEDLVVHGHODGLPLQXWLRQ CONSÉQUENCES DES CRÊTES
de la protection en cas d’exemption de 2% pour les produits
VHQVLEOHV (Q VXSSRVDQW TXH OHV SD\V FKRLVLURQW OHV
TARIFAIRES ET DE LA PROGRESSIVITÉ
produits sensibles à exempter en fonction des préférences DES DROITS SUR LES PAYS EN
annoncées par le passé, les auteurs en concluent que les DÉVELOPPEMENT
réductions moyennes des tarifs appliqués diminueraient
FRQVLGpUDEOHPHQW GX IDLW GH OD ÁH[LELOLWp RIIHUWH SDU OHV Les crêtes tarifaires et la progressivité des droits
propositions. contraignent les pays en développement à se concentrer
sur les produits « avalisés », autrement dit, indirectement
Dans le cadre du présent rapport, l’ITC a actualisé les approuvés par les pays importateurs. Les concessions
calculs précédemment effectués, sur la base des résultats FRPPHUFLDOHVVpOHFWLYHVDFFRUGpHVSDUO·8(DX[SD\V$&3
GXSURMHWGHPRGDOLWpVGHGpFHPEUH tableau 7). La (par exemple), ont maintenu certains pays dans une forte
première colonne décrit les droits NPF 2004 à l’importation dépendance par rapport à certains produits d’exportation.
Tableau 7 : Conséquences des produits sensibles sur les droit appliqués sur les produits agricoles
Note : Les tarifs NPF 2004 sont une moyenne pondérée des échanges commerciaux des tarifs NPF MAcMap-SH 6 pour les produits agricoles.
Les autres colonnes contiennent la moyenne pondérée des échanges commerciaux des tarifs après application intégrale des modalités de
GpFHPEUHRXG·XQHYDULDQWHGpFULWHSOXVEDV/HVPRGDOLWpVGHGpFHPEUHRQWpWpFDOFXOpHVjO·DLGHGHODPpWKRGHSUpVHQWpHGDQV
OHGpWDLOGDQVXQUDSSRUWGLVSRQLEOHjO·DGUHVVHZZZ\GHFUHX[IUHHIU5DSSRUW'RKD'*73(SGI
(2007) ont examiné la situation des pays en développement progressivité des droits sur l’évolution des échanges
et ils ont constaté que les pays à croissance rapide avaient FRPPHUFLDX[VRQWGLIÀFLOHPHQWPHVXUDEOHVHQO·DEVHQFHGH
GLYHUVLÀp OHXU SURGXFWLRQ DPpOLRUp OHXU SURGXFWLYLWp HW OD simulations contrefactuelles. Comment auraient évolué les
qualité des produits existants, de même qu’ils avaient exportations d’un pays ou de groupes de pays en l’absence
amélioré leur pénétration des marchés traditionnels. des restrictions commerciales imposées par les pays
3HQGDQWOHVDQQpHVVXUOHVTXHOOHVDSRUWpOHXUpWXGH SDUWHQDLUHV"3RXUUpSRQGUHjFHWWHTXHVWLRQXQHDQDO\VHGH
² ODGLYHUVLÀFDWLRQGDQVGHQRXYHDX[SURGXLWVQ·DSDV modélisation contrefactuelle serait nécessaire, analyse dont
FRQWULEXpjODFURLVVDQFHGHPDQLqUHVLJQLÀFDWLYH la portée dépasse le cadre du présent rapport mais qui
restera inscrire au programme de travail de l’ITC pour l’avenir.
Le document de Brenton et Newfarmer ne couvre pas la
question de savoir pourquoi les pays en développement qui Nous pouvons cependant étudier l’évolution des tarifs
réussissent ont enregistré une expansion uniquement de leurs douaniers dans le temps et voir si elle a eu des
produits d’exportation existants. Nul ne sait réellement si cela conséquences sur le commerce. La question peut être
est dû aux restrictions imposées sur les marchés partenaires. examinée sous trois angles. On peut tout d’abord évaluer
Ils mettent toutefois en garde contre le fait que le les changements et leurs effets depuis le milieu des années
GpYHORSSHPHQW HW OD GLYHUVLÀFDWLRQ GHV SURGXLWV VRQW RXOHGpEXWGHODPLVHHQ±XYUHGX&\FOHG·8UXJXD\2Q
JpQpUDOHPHQW HQWUDYpV SDU GHV LQVXIÀVDQFHV GX PDUFKp peut ensuite se demander si la progressivité des droits a
intérieur qui pourraient être corrigées. Les études des mesures DXJPHQWp RX GLPLQXp (W HQÀQ V·DJLVVDQW GHV ÁX[
non tarifaires évoquées plus bas indiquent que les obstacles FRPPHUFLDX[GHVVLJQHVGHGLYHUVLÀFDWLRQHWG·H[SDQVLRQ
intérieurs ont réellement des conséquences négatives. des échanges commerciaux pourraient apparaître dans les
PMA et pas dans d’autres pays en développement, et ce du
Les crêtes tarifaires limitent les débouchés à l’exportation fait des concessions commerciales accordées aux PMA par
de marchandises que les pays pourraient produire, en OHVSD\VGHO·2&'(
particulier des produits primaires, alors que la progressivité
GHVGURLWVOLPLWHODFDSDFLWpGHVHGLYHUVLÀHUSRXUVHODQFHU
dans des produits transformés à plus forte valeur ajoutée. ÉVOLUTION DES TARIFS DOUANIERS
DANS LE TEMPS
Vulnérabilité et dégradations accrues La ÀJXUH représente les changements survenus dans les
droits appliqués aux produits agricoles primaires et
Limiter les exportations à quelques produits accroît la
transformés en provenance des pays en développement
vulnérabilité des pays en développement en cas de
(PMA compris) destinés à l’industrie (IND) ou à la
ÁXFWXDWLRQV GH SUL[ VXU OH PDUFKp PRQGLDO HQ SOXV G·DYRLU
consommation des ménages (CM).
aussi un effet sur le climat. Le fait que de nombreux pays en
développement dépendent d’un nombre limité de produits
Ces mêmes tarifs douaniers appliqués aux PMA sont
SULPDLUHVDFFURvWOHXUYXOQpUDELOLWpHQFDVGHÁXFWXDWLRQGHV
donnés en ÀJXUH,OUHVVRUWWUqVFODLUHPHQWGHFHWWHÀJXUH
prix, ce qui peut avoir de graves répercussions sur leur
que les tarifs appliqués aux pays en développement et aux
économie intérieure. Les prix ne sont toutefois pas le seul
PMA ont considérablement reculé, les PMA ayant
facteur entrant en ligne de compte. Les conditions
LQGpQLDEOHPHQWEpQpÀFLpGHFRQGLWLRQVG·DFFqVDXPDUFKp
météorologiques ou les parasites peuvent aisément causer
SOXV IDYRUDEOHV HQ /HV GURLWV DSSOLTXpV VXU OHV
une diminution du rendement de certaines cultures. Pour les
produits transformés et les produits primaires ont chuté, de
pays en développement qui n’offrent à la vente que quelques
même que l’écart absolu entre les droits. Les droits
produits primaires, les inondations, sècheresses ou
appliqués ne sont pas équivalents à zéro, même avec les
infestations parasitaires peuvent entraîner d’importants
initiatives telles « Tout sauf les armes », certains tarifs n’ayant
GRPPDJHV pFRQRPLTXHV /·2&'( D IDLW YDORLU
SDVpWpHQWLqUHPHQWpOLPLQpVHQWLWUHG·H[HPSOHFH
l’existent d’un lien entre la progressivité des droits et les
Q·HVWTX·HQTXHOHVXFUHHWOHUL]RQWpWpH[HPSWpVGH
dommages causés à l’environnement dans le pays
GURLWV DX VHLQ GH O·8( /HV GURLWV DSSOLTXpV SDU OHV eWDWV
exportateur. La concentration sur un nombre de ressources
8QLV pWDLHQW G·XQH PDQLqUH JpQpUDOH FRQVLGpUDEOHPHQW
limitées, notamment des produits agricoles ou des minerais,
inférieurs à ceux des trois autres pays et de la région ayant
peut entraîner une dégradation importante de l’environnement.
SUpVHQWpXQUDSSRUWHWLOVRQWHQFRUHGLPLQXpHQ
/D FRPSDUDLVRQ HQWUH HW QH SHUPHW SDV GH
ANALYSE PRÉLIMINAIRE DES GpWHUPLQHU OD WHQGDQFH GHSXLV PDLV OHV GRQQpHV
TARIFS DOUANIERS ET DES FRQÀUPHQW XQH EDLVVH UHODWLYHPHQW OLQpDLUH GHV GURLWV
DSSOLTXpVDX[SD\VHQGpYHORSSHPHQW(QFHTXLFRQFHUQH
FLUX COMMERCIAUX les PMA, l’introduction d’initiatives en franchise de droits et
sans contingents a entraîné une chute claire, marquée et
Il serait souhaitable que le lien entre les tarifs douaniers et les abrupte des tarifs douaniers à partir de 2001, en particulier
UpVXOWDWVjO·H[SRUWDWLRQSXLVVHVHUHÁpWHUGDQVGHVGRQQpHV SRXU OHV SURGXLWV DJULFROHV FRPSDUHU OD ÀJXUH HW OD
commerciales. Cependant, les conséquences de la ÀJXUHSRXU
Figure 9 : Évolution de la progressivité des droits sur les produits agricoles en provenance de pays en
développement, 1996 et 2008
Primary HH
Primaires CM Primary IND
Primaires IND Processed HHCM Processed
Transformés INDIND
Transformés
30.0%
1996 2008
25.0%
20.0%
20 0%
15.0%
10.0%
10 0%
5.0%
0 0%
0.0%
EU
UE United
États-Unis Japon
Japan Canada UE
EU United
États-Unis Japon
Japan Canada
States States
6RXUFH'RQQpHV,7&EDVpVXUOD&*&( SURGXLWVDOLPHQWDLUHVHWERLVVRQV
Figure 10 : Évolution de la progressivité des droits sur les produits alimentaires et les boissons des
PMA, 1996 et 2008
Primary HH
Primaires CM Primary IND
Primaires IND Processed HHCM Transformés
Transformés Processed IND
IND
25.0%
1996 2008
20.0%
15.0%
10.0%
5.0%
0.0%
UE États-Unis Japon Canada UE États-Unis Japon Canada
6RXUFH'RQQpHV,7&EDVpVXUOD&*&( SURGXLWVDOLPHQWDLUHVHWERLVVRQV
Cette analyse des tarifs douaniers laisse à penser que une baisse marquée de la part des produits transformés en
l’accès des PMA aux marchés des principaux pays SDUWLFXOLHUGDQVOHVSD\VHQGpYHORSSHPHQWHQWUHHW
importateurs s’est amélioré, à tout le moins au plan des 2001. Ce n’est qu’en 2001 que la part des exportations de
obstacles tarifaires. C’est l’accès des PMA qui s’est le plus produits transformés en provenance des pays en
amélioré. Cette amélioration s’est-elle traduite par une GpYHORSSHPHQWDUHWURXYpVRQQLYHDXGH/DSDUWGHV
DXJPHQWDWLRQ GHV ÁX[ FRPPHUFLDX[ HQ SURYHQDQFH GHV exportations de produits transformés en provenance de
SD\VHQGpYHORSSHPHQWHWQRWDPPHQWGHV30$" PMA a évolué de manière plus favorable, mais elle était
initialement très basse. Les concessions commerciales
accordées aux PMA, par la levée non réciproque des tarifs
ÉVOLUTION DES FLUX COMMERCIAUX douaniers, ont permis une augmentation d’environ 5% des
exportations de produits agricoles transformés sur la même
DANS LE TEMPS période, en particulier depuis 2001 (ÀJXUH).
Représenter sous forme de graphique la part des 'HSXLV OD YDOHXU GHV H[SRUWDWLRQV GH O·2&'( D pWp
exportations de produits agricoles transformés versus de multipliée par deux, soit une augmentation plus importante
SURGXLWVSULPDLUHVVXUODSpULRGHjIDLWDSSDUDvWUH que celle enregistrée par tous les pays en développement
Figure 11 : Évolution de la progressivité des droits sur les produits industriels en provenance des pays en
développement, 1996 et 2008
Primaires
Primary Processed
Transformés
8.00%
1996 2008
7.00%
6.00%
5.00%
4.00%
3.00%
2.00%
1.00%
0.00%
UE États-Unis Japon Canada UE États-Unis Japon Canada
6RXUFH'RQQpHV,7&EDVpVXUOD&*&(HW DSSURYLVLRQQHPHQWVLQGXVWULHOV
Figure 12 : Évolution de la progressivité des droits sur les produits industriels en provenance des PMA,
1996 et 2008
Primaires
Primary Processed
Transformés
6.00%
1996 2008
5.00%
4.00%
3.00%
2.00%
1.00%
0.00%
UE États-Unis Japon Canada UE États-Unis Japon Canada
6RXUFH'RQQpHV,7&EDVpVXUOD&*&(HW DSSURYLVLRQQHPHQWVLQGXVWULHOV
considérée conjointement. Il importe de noter que la moitié développement autres que PMA constituent un obstacle de
des exportations des pays en développement provient des taille à la croissance. Il convient néanmoins de noter que les
BRICS et que les PMA ne représentent encore que 1,2% obstacles tarifaires ont été abaissés d’une manière
des exportations du groupe des pays en développement générale, ce qui contribue à l’augmentation des exportations
(ÀJXUH). La part des PMA reste très modeste en termes des pays en développement.
absolus et relatifs.
Il convient aussi de relever que les obstacles tarifaires et la
Depuis 2000, ce sont essentiellement les BRICS (ÀJXUHV progressivité des droits sont plus importants dans le secteur
15 et 16) qui ont vu leurs exportations progresser. agricole et que les BRICS exportent essentiellement des
L’augmentation des exportations de pays en développement produits non agricoles. Les PMA qui exportent
autres que les BRICS n’a pas été aussi vigoureuse que SULQFLSDOHPHQW GHV SURGXLWV DJULFROHV DIÀFKHQW XQH
SRXU OHV SD\V GH O·2&'( /HV 30$ RQW HQUHJLVWUp XQH croissance de leurs exportations qui n’est pas supérieure à
augmentation de leurs exportations semblable à celle du celle d’autres pays en développement, et ce en dépit de la
groupe des pays en développement, mais inférieure à celle OLEpUDOLVDWLRQ WDULIDLUH GRQW RQW EpQpÀFLp FHV SD\V FHV
des BRICS. La différence entre la croissance des dernières années.
exportations des PMA et celle des pays en développement
autres que les BRICS pourrait en partie s’expliquer par les 5LHQ Q·LQGLTXH TXH OHV 30$ GLYHUVLÀHQW GDYDQWDJH OHXUV
préférences commerciales accordées, ce qui permet de exportations en privilégiant les produits agricoles
penser que les tarifs plus élevés imposés aux pays en transformés comparés à d’autres pays en développement.
Figure 13 : Part des exportations de produits agricoles transformés versus produits primaires
DCs BRICS
Pays en développement BRICSLDCs PMA OECD OCDE
70.0%
60.0%
50.0%
40.0%
30.0%
30 0%
20.0%
10.0%
0.0%
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
6RXUFH'RQQpHV,7&EDVpVXUOD&*&( DSSURYLVLRQQHPHQWVLQGXVWULHOV
Figure 14 : Résultats à l’exportation par groupes de pays (minerais et pétrole exceptés), en milliards
de $E.-U.
DCs
Pays en développement DCs - BRICS
Pays BRICS
en développement - BRICS LDCs
BRICS OECD
PMA OCDE
9000
8000
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
6RXUFH%DVHGHGRQQpHV,7&/HVÁX[FRPPHUFLDX[VRQWGRQQpVHQGROODUVHWHQYDOHXUQRPLQDOH
DCs
Pays en développementLDCs PMAOECD OCDE
400
350
300
250
200
150
100
50
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
6RXUFH%DVHGHGRQQpHV,7&/HVÁX[FRPPHUFLDX[VRQWGRQQpVHQGROODUVHWHQYDOHXUQRPLQDOH
350
300
250
200
150
100
50
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
6RXUFH%DVHGHGRQQpHV,7&/HVÁX[FRPPHUFLDX[VRQWGRQQpVHQGROODUVHWHQYDOHXUQRPLQDOH
Pour les PMA, l’augmentation de la valeur des produits jeu, notamment les exportations de textiles, compensant
agricoles transformés n’a pas été plus marquée que pour ainsi certains effets négatifs sur le commerce. La chute des
O·HQVHPEOHGHVSD\VHQGpYHORSSHPHQW ÀJXUH exportations liée à la baisse de la demande n’en demeure
pas moins très marquée pour nombre de pays en
6·DJLVVDQW GHV SURGXLWV QRQ DJULFROHV ÀJXUH GpYHORSSHPHQW /HV PDUFKpV GH O·2&'( pWDQW WUqV
l’augmentation de la valeur à l’exportation des produits sensibles au prix, les tarifs douaniers restants ont eu un
transformés en provenance des PMA est semblable à celle effet plus préjudiciable encore pour les exportateurs.
enregistrée par les BRICS, soit plus de deux fois la moyenne
enregistrée par les pays en développement, BRICS exceptés.
&HTXLHVWLPSRUWDQWF·HVWTXHFHWWHGLYHUVLÀFDWLRQYHUVOHV
produits non agricoles transformés reste élevée, même en ne
MESURES NON TARIFAIRES
tenant pas compte des textiles. La croissance des Les exportations de marchandises font l’objet de mesures
exportations n’est donc pas simplement liée à l’augmentation tarifaires et non tarifaires (MNT). Les MNT s’entendent des
des exportations de textiles, même si elles ont été très mesures de politique générale (droits de douane ordinaires
importantes sur la période à l’examen. Le pétrole et les exceptés) liées à l’exportation et à l’importation et qui
PLQHUDLV RQW DXVVL pWp H[FOXV /·DQDO\VH PHQpH FRQÀUPH peuvent avoir des retombées économiques sur le com-
donc la contribution de la libéralisation des échanges merce international. Les MNT englobent un large éventail
commerciaux à la croissance des exportations des PMA. d’instruments comme les mesures sanitaires et phytosani-
taires (SPS), les obstacles techniques au commerce (OTC),
&HUWDLQV 30$ VHPEOHQW DYRLU UpDJL j OD GLYHUVLÀFDWLRQ les contingents tarifaires, les mesures anticoncurrentielles,
verticale et horizontale. À titre d’exemple, les échanges les licences à l’importation et à l’exportation, les restrictions
FRPPHUFLDX[HQWUHOD5pSXEOLTXH8QLHGH7DQ]DQLHHWO·8( jO·H[SRUWDWLRQOHVVXUWD[HVGRXDQLqUHVOHVPHVXUHVÀQDQ-
VHVRQWpODUJLVHQjOLJQHVWDULIDLUHVVXSSOpPHQWDLUHV cières, et les mesures antidumping.
au niveau à 6 chiffres du SH par rapport à 2000. Il n’en
demeure pas moins que les résultats ont été mitigés et que Les MNT sont complexes et propres au pays qui les
certains pays non PMA tels que le Kenya ont également DSSOLTXH (OOHV VRQW DXVVL PRLQV WUDQVSDUHQWHV TXH OHV
ODUJHPHQWGLYHUVLÀpOHXUVH[SRUWDWLRQVSHQGDQWODSpULRGHj mesures tarifaires, ce qui complique le calcul des coûts des
l’examen, bien qu’ils ne puissent prétendre aux préférences activités commerciales sur les marchés de destination. Par
accordées aux PMA. ailleurs, le nombre de MNT ne cesse d’augmenter et elles
sont de plus en plus complexes. Les études menées en
/DFULVHÀQDQFLqUHDPDOKHXUHXVHPHQWVDSpOHVWHQGDQFHV SDUO·,7&DXSUqVGHVHVFOLHQWVRQWUpYpOpTXHOHV017
positives de la décennie écoulée. La Fiche d’information font partie des trois principales préoccupations d’ordre
no. 3 (2010) Trade Map de l’ITC décrit l’impact de la crise commercial. Étant donné que l’information, les
ÀQDQFLqUHVXUOHFRPPHUFHGHVSD\VHQGpYHORSSHPHQW/H infrastructures techniques et les capacités nécessaires
tableau brossé est assez sombre, la valeur et le volume des pour satisfaire aux prescriptions imposées par les MNT sont
échanges commerciaux ayant dégringolé, notamment ceux plus limitées dans les pays en développement, les
du pétrole et des minerais. Il est intéressant de constater exportateurs de ces pays risquent davantage d’être affectés
que certaines exportations ont réussi à tirer leur épingle du par ces mesures.
Pour les exportateurs, le respect des MNT représente un Burkina Faso, à Hong Kong (Chine), au Maroc, au Sri Lanka,
coût supplémentaire et prend du temps, ce qui réduit la DX 3DUDJXD\ DX 3pURX HW HQ 8UXJXD\ /·REMHFWLI HVW GH
compétitivité des produits. À titre d’exemple, l’entreprise couvrir tous les pays en développement pour autant que les
peut devoir envoyer des échantillons de ses produits à un parties prenantes nationales le souhaitent.
ODERUDWRLUH G·HVVDL REWHQLU GHV FHUWLÀFDWV G·pYDOXDWLRQ GH
leur conformité, les faire traduire, et faire inspecter leurs
H[SpGLWLRQVDYDQWODOLYUDLVRQ3RXUIDLUHIDFHjFHVGLIÀFXOWpV Mesures non tarifaires versus obstacles non
rencontrées par les milieux d’affaires, l’ITC a effectué des tarifaires
UHFKHUFKHVHWPHQpGHVpWXGHVDÀQGHUHFHQVHUOHV017
les plus problématiques par produit et par marché Les termes mesure non tarifaire (MNT) et obstacle non
d’exportation, à savoir celles qui constituent pour les tarifaire (ONT) sont souvent utilisés indifféremment.
entreprises des obstacles de taille à l’exportation de leurs Cependant, dans le contexte actuel, il est très important de
marchandises. bien faire la différence entre les deux.
Il est indispensable d’interroger les entreprises pour savoir Pour les entreprises, les MNT peuvent devenir lourdes pour
FRPPHQWHOOHVSHUoRLYHQWOHV017DÀQGHSRXYRLUpODERUHU diverses raisons. Premièrement, les MNT en tant que telles
les stratégies nationales susceptibles de permettre de peuvent être très strictes – à titre d’exemple, des seuils de
VXUPRQWHU OHV REVWDFOHV DX FRPPHUFH ([SRUWDWHXUV HW WROpUDQFHSRXUOHVUpVLGXVSHXYHQWrWUHÀ[pVjXQQLYHDXVL
importateurs sont confrontés aux MNT au quotidien et sont bas qu’il en sont pour ainsi dire impossibles à respecter (ou
GRQF OHV PLHX[ SODFpV SRXU GpÀQLU DYHF SUpFLVLRQ OHV à ce point coûteux que ce n’est pas rentable,
GLIÀFXOWpV HW OHV SUREOqPHV UHQFRQWUpV &RPSUHQGUH OHXUV économiquement parlant, pour l’entreprise). Deuxièmement,
préoccupations premières en la matière aide les les entreprises exportatrices ignorent parfois l’existence de
JRXYHUQHPHQWV j DIÀQHU OHV PHVXUHV j SUHQGUH DLQVL TXH certaines exigences, ou ne savent pas quels sont les
les programmes de renforcement des capacités. niveaux de résidus et d’autres substances acceptables.
Pour recueillir le point de vue des importateurs et des Troisièmement, l’entreprise peut être consciente de
exportateurs sur les MNT et autres obstacles au commerce l’existence de cette exigence, voire la respecter, mais
rencontrés et les analyser, l’ITC a conçu et lancé des études UHQFRQWUHUPDOJUpWRXWGHVGLIÀFXOWpVjO·KHXUHGHGpPRQWUHU
pilotes sur les MNT dans six pays : le Chili, l’Inde, les la conformité de ses produits. À titre d’exemple, les
Philippines, la Thaïlande, la Tunisie et l’Ouganda. Des RUJDQLVPHV GH FHUWLÀFDWLRQ RX OHV ODERUDWRLUHV G·HVVDL
études ont été menées sur les MNT ou sont en cours au peuvent être trop coûteux, situés trop loin, ou demander
(1&$'5e 4 0e7+2'('·e78'('(60(685(61217$5,)$,5(6
Les études des MNT réalisées par l’ITC portent sur le uniquement sur les MNT très lourdes, et ce sont les
commerce des marchandises. Les entretiens menés entreprises interrogées qui jugent que les MNT représentent
reposent sur les questionnaires de recensement des MNT ou non un obstacle à leur activité.
et des obstacles au commerce particulièrement lourds et
rencontrés au cours de l’année écoulée, questionnaires Plusieurs mises en garde s’imposent à l’heure de comparer
aussi destinés à déterminer les raisons pour lesquelles les les résultats des études sur les MNT dans différents pays.
017VHWUDQVIRUPHQWHQREVWDFOHVSRXUOHVHQWUHSULVHV8Q Les données recueillies représentent le point de vue des
pFKDQWLOORQQDJH DOpDWRLUH VWUDWLÀp HVW XWLOLVp SRXU V·DVVXUHU
entreprises. Les différences culturelles, les considérations
que les résultats de l’étude soient systématiques et linguistiques et la complexité du sujet peuvent avoir
représentatifs. Chaque économie soumise à étude est LQÁXHQFp WDQW OHV SHUVRQQHV LQWHUURJpHV TXH OH SDUWHQDLUH
divisée en secteurs (strates) dont un certain nombre local (généralement une entreprise spécialisée dans les
d’entreprises sont étudiées sur un mode aléatoire (de 300 à enquêtes) chargé de réaliser les études pour le compte de
1 500 entreprises par pays). l’ITC. Dans tous les pays couverts, les enquêteurs utilisent
un questionnaire très similaire et classent les MNT évoquées
L’étude se divise en deux temps. Dans un premier temps, VHORQ OD FODVVLÀFDWLRQ HQ YLJXHXU (W SRXUWDQW FHUWDLQV
de brefs entretiens téléphoniques (environ 5 min) sont SUREOqPHVQRWLÀpVSRXUUDLHQWDYRLUpWpPDOFODVVpVHWV·rWUH
PHQpVDÀQGHWURXYHUOHVHQWUHSULVHVDIIHFWpHVSDUGHV017 vu attribuer un code MNT qui ne leur correspond pas. Qui
lourdes ou d’autres obstacles au commerce. Les résultats plus est, certains problèmes commerciaux ne sont pas
des entretiens téléphoniques permettent de déterminer la toujours connus des entreprises ni consignés dans le cadre
proportion des entreprises affectées par des obstacles au de ces études, comme par exemple les interventions axées
commerce. Dans un seconde temps, des entretiens face-à- sur la demande, telles les campagnes « achetez national ».
face (d’environ 40 min) sont menés auprès des entreprises
ayant indiqué par téléphone que leurs exportations étaient (QÀQOHVpWXGHVPHQpHVDX&KLOLHQ,QGHDX[3KLOLSSLQHV
entravées par des obstacles au commerce. en Thaïlande, en Tunisie et en Ouganda ont été réalisées
selon une méthode légèrement différente. C’est à partir des
Les entretiens face-à-face permettent de recueillir des informations obtenues et de l’expérience accumulée dans
informations détaillées sur les MNT lourdes et autres le cadre de ces études pilotes qu’un entretien téléphonique
obstacles au commerce rencontrés par produit et par pays préalable a ensuite été ajouté pour réaliser une première
partenaire. Les personnes qui mènent les entretiens utilisent VpOHFWLRQDÀQGHGpWHUPLQHUHWGHFRQVLJQHUOHVH[SpULHQFHV
XQ TXHVWLRQQDLUH SUppWDEOL DÀQ GH FRQVLJQHU O·H[SpULHQFH des entreprises, qu’elles soient neutres/positives ou
des entreprises et des MNT par « cas ». Pour chaque cas, négatives. Associés à un échantillon représentatif, les
plusieurs informations sont consignées comme le type de résultats de la sélection téléphonique nous permettent de
SURGXLWOHW\SHGH017 ODQRXYHOOHFODVVLÀFDWLRQGHV017 calculer la proportion des entreprises affectées de manière
est présentée dans l’encadré 4), le pays qui applique la négative par des problèmes liés aux MNT pour chaque
017 DLQVL TX·XQH GHVFULSWLRQ GHV GLIÀFXOWpV FRQQH[HV pays étudié (ces résultats sont donnés plus bas).
Cette méthode permet de recueillir des informations
des paiements informels. Dans ce cas là, le problème est lié exigences sont plus strictes que celles contenues dans des
à la MNT, mais elle n’en est pas la cause directe. Ces MNT semblables appliquées sur d’autres marchés
problèmes sont considérés comme des obstacles d’ordre G·LPSRUWDWLRQ 8Q H[SRUWDWHXU SKLOLSSLQ WUDYDLOODQW DYHF OH
procédural. Ils englobent une large gamme de contraintes, Japon a déclaré que « Les gombos devraient être classés
qui vont des obstacles et retards administratifs à l’attitude parmi les produits pour lesquels peuvent être utilisés
des fonctionnaires, en passant par le manque de protection certains pesticides/produits chimiques. L’absence d’une
juridique. WHOOHOLVWHGHSURGXLWVDXWRULVpVVLJQLÀHTXHOHVHQYRLVVRQW
DXWRPDWLTXHPHQW UHMHWpVª 'DQV FH FDV Oj OHV GLIÀFXOWpV
À titre d’exemple, un exportateur de poisson des Philippines auxquelles se heurte l’exportateur ne découlent pas du fait
LQWHUURJp D UHQFRQWUp GHV GLIÀFXOWpV OLpHV DX[ VHXLOV GH que les prescriptions imposées sont strictes, mais du fait
tolérance de résidus ou à la contamination par certaines qu’elles changent trop fréquemment et qu’il n’a pas accès
substances présentes dans les denrées alimentaires et aux informations les plus récentes en la matière.
O·DOLPHQWDWLRQDQLPDOHOHVQRUPHVGHO·8(pWDQWjVHV\HX[
WURS pOHYpHV 8QH HQWUHSULVH GX %XUNLQD )DVR H[SRUWDWULFH L’expression « problèmes liés aux MNT » est employée pour
de graines de sésame vers Israël et la Suisse, a fait état décrire tous les obstacles rencontrés par les entreprises, y
d’une expérience similaire. Il s’agit là d’exemples de compris les MNT les plus lourdes et les obstacles d’ordre
mesures appliquées par des pays développés dont les procédural susmentionnés, de même que les goulots
d’étranglement liés aux infrastructures d’exportation et à grande taille dès lors que le respect des MNT représente un
l’environnement d’affaires. Les entreprises peuvent FRWÀ[H'DQVOHFDVG·HQYRLVGHSHWLWHWDLOOHOHFRWXQLWDLUH
rencontrer des problèmes liés aux MNT dans leur pays de la conformité aux MNT s’en trouve relevé. Le nombre
d’origine, ainsi que dans les pays partenaires, de transit et d’entreprises affectées était plus élevé parmi les petites
de destination. HQWUHSULVHV LQWHUURJpHV DX 0DURF HW DX 3DUDJXD\ (Q
revanche, les études menées au Pérou et au Sri Lanka n’ont
pas révélé de différence systématique entre les petites et
les grandes entreprises, alors que les résultats pour Hong
PRINCIPALES CONSTATATIONS Kong (Chine) et le Burkina Faso n’ont pas permis de
DE L’ÉTUDE FRQÀUPHU FH ELDLV EDVp VXU OD WDLOOH &HV UpVXOWDWV WUqV
variables pourraient s’expliquer par le fait que des
Les résultats de l’étude indiquent qu’une large proportion transitaires spécialisés au Pérou et à Hong Kong (Chine)
d’entreprises est affectée par les MNT, dans la plupart des fournissent aussi leurs services aux petites entreprises,
cas des mesures techniques. Les entreprises qui exportent mais cette hypothèse mériterait d’être étudiée plus avant.
à partir de pays en développement sans littoral (PDSL) sont
plus touchées par ces mesures. Les MNT varient D’autres caractéristiques de l’entreprise, comme la
considérablement selon le produit exporté et le marché SUpVHQFH GH FDSLWDX[ pWUDQJHUV HW O·kJH GH O·HQWUHSULVH
G·LPSRUWDWLRQ8QJUDQGQRPEUHGHVGLIÀFXOWpVUDSSRUWpHV pourraient aussi avoir une incidence non négligeable sur la
sont liées aux MNT appliquées par des partenaires dans les manière dont les entreprises perçoivent les MNT, mais là
régions d’origine ainsi qu’aux obstacles internes30. aussi des analyses plus poussées s’imposent.
* Résultats préliminaires, l’analyse des résultats étant toujours en cours. Basé sur les rapports des entreprises exportatrices (et transitaires).
3DUPLWRXWHVOHVHQWUHSULVHVDIIHFWpHVÀJXUHQWGHVHQWUHSULVHVGRQWODWDLOOHQ·HVWSDVFRQQXHLOQHV·DJLWSDUFRQVpTXHQWSDVG·XQHPR\HQQH
pondérée de la taille des entreprises.
plus importantes exprimées par les entreprises interrogées, La ventilation des données par pays montre que, quel que
tant exportatrices qu’importatrices. soit le pays, les mesures techniques sont les principales
préoccupations, mais les mesures à proprement parler
Tableau 9 : Part moyenne des MNT rapportées varient, elles, considérablement. Au Burkina Faso et aux
Philippines, 47,1% et 24,4% respectivement de toutes les
Mesures non techniques PHVXUHV WHFKQLTXHV pYRTXpHV FRQFHUQHQW OD FHUWLÀFDWLRQ
Inspection avant expédition, autres formalités DORUVTX·HQ2XJDQGDODFHUWLÀFDWLRQQ·DpWpPHQWLRQQpHTXH
douanières dans 3,2% des cas (tableau 10FLGHVVRXV (Q2XJDQGDHQ
Mesures de contrôle des prix 1.4% Inde et au Chili, l’étiquetage, le marquage et le
conditionnement ont été plus souvent mentionnés que dans
Mesures de contrôle des quantités 2.6%
G·DXWUHVSD\V HWUHVSHFWLYHPHQW /HV
Impositions, taxes et autres mesures prescriptions en matière de traçabilité constituent un
paratarifaires 5.3%
problème relativement important en Thaïlande et en Tunisie
0HVXUHVÀQDQFLqUHV 2.7% (14% et 11,4% respectivement).
Mesures liées aux exportations 6.6%
Autres 2.5% /HVHQWUHSULVHVpSURXYHQWELHQGHVGLIÀFXOWpVjUHVSHFWHUOHV
mesures techniques. Différentes explications peuvent être
Obstacles techniques au commerce 71.6%
avancées telles la complexité de ces mesures, ainsi que le
Seuils de tolérance des résidus…* manque de transparence (les mesures changent souvent) et
Prescriptions relatives à l’étiquetage, au marquage O·DFFqVLQVXIÀVDQWjO·LQIRUPDWLRQ OHVPHVXUHVYDULHQWGXWRXW
et au conditionnement au tout d’un pays importateur à l’autre). Ces résultats sont en
Prescriptions relatives à la traçabilité 6.5% partie imputables à l’éventail de produits exportés par chaque
pays étudié, comme nous l’évoquerons dans la sous-section
Prescriptions relatives aux essais 5.1%
suivante.
3UHVFULSWLRQVUHODWLYHVjODFHUWLÀFDWLRQ 12.7%
Autres mesures techniques 35.1%
nombreuses pour les produits agricoles. Cela semble appliquées à tous les autres groupes de produits, même
logique, étant donné que les produits agricoles englobent les agricoles, vraisemblablement parce que les fruits sont
denrées alimentaires et l’alimentation animale, et que leur périssables. La longueur des procédures liées aux MNT peut
contrôle est essentiel pour garantir la santé et le bien-être des être préjudiciable aux produits frais.
consommateurs ainsi que la protection de l’environnement.
Tous les gros marchés d’importation se sont dotés de Les exportateurs des Philippines, de la Thaïlande et de
systèmes de contrôle particuliers pour les produits destinés à l’Ouganda ont aussi indiqué que les fruits et fruits à coque
la consommation directe par des personnes et des animaux, FRPHVWLEOHVIDLVDLHQWSDUWLHGHVSURGXLWVOHVSOXVGLIÀFLOHVj
tel le Système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et H[SRUWHU XQ SHX SOXV GH GH O·HQVHPEOH GHV UDSSRUWV
OHVDOLPHQWVSRXUDQLPDX[ 5$6)) GHO·8QLRQHXURSpHQQH32. présentés dans chacun de ces pays portaient sur les fruits et
fruits à coque comestibles). Parmi les autres produits source
Les produits les plus fréquemment soumis à des MNT se GHSUpRFFXSDWLRQSRXUOHVH[SRUWDWHXUVÀJXUHQWOHVPDFKLQHV
sont les fruits et de fruits à coque exportés. Au Burkina Faso électriques (7%) en Inde, le bois et les produits du bois
HW DX &KLOL HW GH WRXWHV OHV 017 QRWLÀpHV (11,5%) aux Philippines, les vêtements et les accessoires du
concernent ces produits (tableau 11). La part des MNT vêtement, non tricotés ou crochetés (13%) en Tunisie, et le
appliquées aux fruits et aux fruits à coque est FDIpOHWKpOHPDWpHWOHVpSLFHV HQ2XJDQGD
disproportionnellement plus grande que celle des MNT
7DEOHDX*URXSHVGHSURGXLWVOHVSOXVDIIHFWpVSDUOHV017
1RWH%DVpVXUOHVUDSSRUWVGHVHQWUHSULVHVH[SRUWDWULFHV/HVJURXSHVGHSURGXLWVVRQWGpÀQLVDXQLYHDXjGHX[FKLIIUHVGX6\VWqPH
harmonisé (SH-2).
Pays partenaires appliquant des MNT l’Association latino-américaine d’intégration (ALADI). Pour
les exportateurs tunisiens, les deuxième et troisième
/HV pWXGHV SRUWDQW VXU OHV 017 RQW FRQÀUPp TXH OHV SD\V PDUFKpVOHVSOXVGLIÀFLOHVVRQWOD-DPDKLUL\DDUDEHOLE\HQQH
partenaires importateurs déterminent dans une grande GHWRXWHVOHV017QRWLÀpHV HWO·$OJpULH ²HQ
mesure l’incidence des MNT. Les mesures appliquées par les dépit de leur appartenance commune à la Ligue des États
eWDWV8QLV pWDLHQW DX QRPEUH GHV SUREOqPHV OHV SOXV arabes.
fréquemment rencontrés aux Philippines et en Inde,
UHSUpVHQWDQWUHVSHFWLYHPHQWHWGHWRXVOHVFDV Ces résultats laissent à penser que les dispositions relatives
QRWLÀpV tableau 12). Pour les exportateurs interrogés au aux MNT des accords commerciaux existants sont
Burkina Faso, en Inde, en Thaïlande, en Tunisie et en LQVXIÀVDQWHVRXTX·HOOHVQHVRQWSDVSOHLQHPHQWPLVHVHQ
2XJDQGDO·8QLRQHXURSpHQQHHVWOHSDUWHQDLUHTXLDSSOLTXH œuvre. Ils peuvent aussi suggérer que les MNT sont
OHV017OHVSOXVORXUGHV3DUPLOHVSD\VGHO·8(OD)UDQFH GpWRXUQpHV GH OHXU REMHFWLI SUHPLHU HW XWLOLVpHV j GHV ÀQV
O·,WDOLHOD%HOJLTXHHWOH5R\DXPH8QLVRQWOHVPDUFKpVOHV protectionnistes, se substituant ainsi aux droits de douane.
SOXVGLIÀFLOHV/H-DSRQHWOH&DQDGDpWDLHQWDXVVLFRQVLGpUpV Lorsque les droits de douane sont peu élevés, les pays
comme appliquant des MNT lourdes. Dans le tableau 12 les importateurs sont peut-être davantage incités à introduire
pays développés importateurs sont les partenaires les plus des MNT. Cette hypothèse reste préliminaire et mérite une
souvent cités. analyse plus approfondie ainsi qu’un complément
d’informations.
De manière assez surprenante, parmi les marchés
G·LPSRUWDWLRQOHVSOXVGLIÀFLOHVÀJXUDLHQWFHX[G·XQFHUWDLQ (Q UqJOH JpQpUDOH OHV UpVXOWDWV FRQFHUQDQW OHV SD\V
nombre de pays en développement. Plus frappant encore, partenaires appliquant des MNT doivent inciter à la
la plupart de ces partenaires en développement se situent SUXGHQFHFDULOVSRXUUDLHQWSkWLUG·XQ©ELDLVG·HQGRJpQpLWpª
dans la même région et sont parties aux mêmes accords Les pays dont les échanges commerciaux sont plus
commerciaux que le pays répondant. importants concluent généralement davantage d’accords
commerciaux, et la probabilité qu’ils soient confrontés à un
Les résultats des études portant sur les MNT indiquent que nombre élevé de problèmes commerciaux tels ceux
le fait d’être partie au même accord commercial ne préserve consignés dans le cadre des études sur les MNT s’en trouve
pas les pays exportateurs des MNT. Le Burkina Faso est accrue. Dans le même temps, le nombre absolu de cas est
membre de la Communauté économique des États un bon indicateur du besoin d’assistance liée aux MNT,
G·$IULTXH GH O·RXHVW &('($2 GH PrPH TXH OD &{WH étant donné que faciliter les échanges commerciaux entre
G·,YRLUH PHQWLRQQpH GDQV GH WRXV OHV UDSSRUWV OHV SD\V GRQW OHV ÁX[ G·pFKDQJH VRQW LPSRUWDQWV DXUD
FRPPHSD\VSDUWHQDLUHDSSOLTXDQWGHV017ORXUGHV8QH davantage d’effet sur les exportations des pays en
situation semblable a été rapportée en Ouganda qui est développement.
PHPEUH GH OD &RPPXQDXWp G·$IULTXH GH O·(VW &$( DX[
côtés du Kenya (considéré comme le troisième partenaire le Les résultats de l’étude peuvent être présentés sous forme
plus problématique pour les exportateurs ougandais). Les GHQRPEUHGHFDVSDUPLOOLRQGH(8G·H[SRUWDWLRQVSRXU
H[SRUWDWHXUV FKLOLHQV RQW GpFODUp UHQFRQWUHU GHV GLIÀFXOWpV chaque partenaire commercial, ce qui permet de supprimer
avec le Brésil, bien que les deux pays soient membres de l’effet lié à la taille des marchés importateurs. Comme le
Hong Kong (Chine) 8( 33.2 12.5 Chine 22.1 52.2 eWDWV8QLV 17.6 11.6
Émirats arabes
Inde 8( 23.7 25.6 eWDWV8QLV 12.5 14.3 12.4 776
unis
Pérou 8( 23.4 eWDWV8QLV 17.2 24.3 Équateur 12.7 3.5 134
Philippines eWDWV8QLV 8( Japon 15.6
Sri Lanka 8( 37.3 eWDWV8QLV 13 23.5 Inde 6.7 4.7
Thaïlande 8( 30.1 14.2 eWDWV8QLV 12.2 Japon 11.7
8( 63.5 70.2 Jamahiriya arabe 15.6 5.5 Algérie 2.4
Tunisie
libyenne
Ouganda 8( 27.3 Rwanda Kenya
Tableau 13 : Partenaire appliquant des MNT le plus cité, pondéré des échanges
Nombre Nombre Part des Nombre Part des
Part des Nombre
Pays étudié 1er partenaire le de cas par 2ème partenaire de cas par exporta- 3ème partenaire le de cas par exporta-
exporta- absolu de
(exportateur) plus cité million de $ le plus cité million de $ tions, plus cité million de $ tions,
tions, % cas de MNT
d’exportations d’exportations % d’exportations %
Burkina Faso Canada 0.14 Mali 0.54 2.27 Côte d’Ivoire 0.51
Hong Kong (Chine) 8( 0.0017 12.5 Australie 0.0011 1.4 eWDWV8QLV 11.6
Chili Israël 0.16 0.1 Cuba 0.1 Argentine 0.1 673
Inde Nouvelle-Zélande 0.075 0.15 Maurice 0.035 0.2 Australie 0.026 1 776
Pérou Fédération de 0.24 Équateur 0.04 3.52 Venezuela 0.03 5.45 134
Russie (République
bolivarienne du)
Philippines Égypte 0.57 0.04 Arabie saoudite 0.54 0.1 Qatar 0.4 0.03
Sri Lanka Mexique 0.2 Pakistan 0.2 Australie 0.1 1.2
Thaïlande Bahreïn 0.07 Canada 0.03 Nouvelle-Zélande 0.03 0.5
Tunisie Mali 0.7 0.05 Algérie Chine 0.16 0.32
Ouganda Norvège 5.47 0.52 Danemark 4.1 0.1 Égypte 0.2
Note : Basé sur les rapports des entreprises exportatrices. Le premier pays partenaire le plus cité est choisi parmi les marchés d’importation
pour lesquels plus de 10 cas ont été rapportés (plus de 5 cas pour le Burkina Faso).
OECDdecountries
Pays l’OCDE Developing
Pays en développement
countries
PrescriptionsLabelling,
relatives àmarking
l’étiquetage,
and
au marquage et au conditionnement
packaging requirements
Traceability
Prescriptions relatives requirements
à la traçabilité
PrescriptionsTesting requirement
relatives aux essais
0 5 10 15 20
Note : Basé sur les rapports des entreprises exportatrices du Burkina Faso, du Chili, d’Inde, des Philippines,
de Thaïlande, de Tunisie et d’Ouganda. Les pourcentages représentent les parts des groupes de MNT par
rapport au nombre total de MNT tous pays confondus.
des rapports présentés dans le cadre de l’étude des entreprises de respecter les MNT varie
concernaient ce secteur d’activité (11,4%). Dans le même considérablement selon les marchés d’exportation. Les
temps, les exportateurs de meubles thaï n’ont pour ainsi résultats les plus frappants concernent le Burkina Faso où
GLUH IDLW pWDW G·DXFXQH GLIÀFXOWp GDQV OH FDGUH GH OHXUV OHV GLIÀFXOWpV LQWHUQHV VRQW FRQVLGpUpHV FRPPH OHV SOXV
pFKDQJHV DYHF OHV eWDWV8QLV ELHQ TX·j O·LQVWDU GHV gros obstacles aux échanges par les exportateurs, et ce
Philippines, la Thaïlande ait exporté une grande partie de dans la quasi totalité des secteurs étudiés.
VHVPHXEOHVYHUVOHVeWDWV8QLVHQ (8PLOOLRQV
VXU(8PLOOLRQV
Pays sans littoral
8QH DQDO\VH SOXV SRXVVpH GHV UDSSRUWV FRQVDFUpV DX[
exportations de meubles indique que dans 50% des cas il On s’attendait à priori à ce que les exportateurs de pays en
V·DJLWGHFHUWLÀFDWVH[LJpVSDUOHVeWDWV8QLVPDLVGpOLYUpV développement sans littoral (PDSL) soient plus touchés par
par des organismes philippins. Dans ce cas précis, c’est le les MNT, la plupart de leurs exportations devant franchir
PDQTXH G·HIÀFDFLWp GHV RUJDQLVPHV SKLOLSSLQV HQ deux frontières – celle du pays de transit et celle du pays de
particulier de l’administration douanière, qui est à l’origine GHVWLQDWLRQ ÀQDOH /HV pWXGHV HQ FRXUV SRXU OH
de ces problèmes de mise en conformité. Les exportateurs FRQÀUPHQW$X%XUNLQD)DVRHWDX3DUDJXD\HW
SKLOLSSLQVRQWpJDOHPHQWPHQWLRQQpXQQRPEUHVLJQLÀFDWLI de tous les exportateurs interrogés ont fait une expérience
de cas d’irrégularités de paiement. Ces observations vont négative des MNT (voir tableau 8). Cette proportion est bien
GDQVOHVHQVGHVFRQFOXVLRQVGX(QDEOLQJ7UDGH,QGH[ plus élevée que dans d’autres pays en développement
:RUOG (FRQRPLF )RUXP FRQVDFUp DX[ 3KLOLSSLQHV TXL EpQpÀFLDQWG·XQDFFqVGLUHFWDXWUDQVSRUWPDULWLPH
FRQVLGqUH TXH O·HIÀFDFLWp GH O·DGPLQLVWUDWLRQ GRXDQLqUH
O·HIÀFDFLWpGHVSURFpGXUHVjO·LPSRUWDWLRQjO·H[SRUWDWLRQHW Ne pas disposer de littoral ne constitue cependant pas
la transparence de l’administration à la frontière sont automatiquement un inconvénient à l’exportation. Les pays
relativement faibles. sans littoral ayant une frontière avec des pays développés
GRQW O·HQYLURQQHPHQW G·DIIDLUHV HVW HIÀFDFH VRQW HQFRUH
Dans tous les pays étudiés, des cas semblables ont été plus ouverts au commerce que leurs voisins non enclavés.
rapportés. Nombre de MNT ne défavorisent pas les À titre d’exemple, certains pays développés sans littoral
marchandises en fonction de leur origine, mais la capacité UpXVVLVVHQWjO·H[SRUWDWLRQELHQVRXYHQWJUkFHjOHXUSHWLWH
taille et à la proximité de marchés importants. Le ratio compétitivité des entreprises à l’exportation, et se traduit
H[SRUWDWLRQV3,%GHVSD\VVDQVOLWWRUDOGHO·2&'(VHVLWXHj par une amélioration des résultats à l’exportation.
DORUVTXHSRXUOHVSD\VGHO·2&'(QRQHQFODYpVLOHVW Ces efforts doivent s’accompagner de négociations
de 0,22. multilatérales, régionales et bilatérales visant à améliorer la
transparence et la prévisibilité des MNT et à supprimer les
Inversement, la plupart des pays en développement sans obstacles d’ordre procédural et autres obstacles au
littoral sont entourés par d’autres pays en développement commerce.
ou pays moins avancés dont l’environnement d’affaires est
LQHIÀFDFH HW OHV SURFpGXUHV j OD IURQWLqUH GLIÀFLOHV WLWUH
d’exemple, l’Ouganda se situe à la 145ème SODFH VXU
pays en termes d’échanges commerciaux transfrontières33,
PRÉFÉRENCES ACCORDÉES
et ses cinq voisins se classent plus ou moins au même AUX PAYS LES MOINS AVANCÉS
niveau, voire moins bien. Pendant l’étude sur les MNT
menée en Ouganda, nombre d’exportateurs ont fait état de Les grandes économies développées et plusieurs marchés
GLIÀFXOWpV UHQFRQWUpHV ORUV GX SDVVDJH SDU OH .HQ\D émergents accordent un éventail de préférences
jusqu’au port de Mombasa. La plupart des problèmes commerciales non réciproques à de nombreux pays en
évoqués concernaient la piètre qualité des infrastructures développement. Les traitements tarifaires préférentiels sont
ferroviaires et routières, les contrôles fréquents conjugués un des mécanismes qui permettent de doper les résultats à
DX[ SDLHPHQWV LQIRUPHOV DLQVL TXH O·LQVXIÀVDQFH GHV l’exportation des pays en développement. Depuis le
installations nécessaires à l’exportation (installations de lancement du SGP pendant les années 70, les pays qui
VWRFNDJH UpIULJpUp SDU H[HPSOH &HV GLIÀFXOWpV accordent des préférences ont continué d’élargir la gamme
compliquent considérablement l’exportation et le respect des produits couverts et d’abaisser encore les tarifs
des MNT en plus d’en accroître le coût pour les exportateurs GRXDQLHUVDSSOLFDEOHVDX[SURGXLWVSRXYDQWEpQpÀFLHUGHFH
ougandais. WUDLWHPHQW(QIDLWVHXOVTXHOTXHVSD\VWLUHQWUpHOOHPHQWSDUWL
des programmes de préférences accordés aux PMA. La
$ÀQ G·DPpOLRUHU OD WUDQVSDUHQFH GHV 017 HW GRQF OHV présente section analyse les répercussions des programmes
conditions d’accès au marché, l’ITC a entrepris de réaliser de préférences accordés aux PMA par l’Australie, le Canada,
une étude auprès des entreprises de pays en O·8(HWOHVeWDWV8QLV34.
développement du monde entier. L’étude ne porte pas sur
la légitimité des MNT mais plutôt sur la perception qu’a
l’entreprise de l’impact des MNT sur ses résultats à
l’exportation. PORTÉE DES PRÉFÉRENCES
Les résultats des études menées dans les dix premiers Les régimes préférentiels varient d’un pays accordant les
pays ont mis au jour les variations qui existent en termes préférences à l’autre, tant en termes de pays visés, de
d’incidence et de type de MNT lourdes rencontrées par les produits visés que de prescriptions en matière de
exportateurs. Les petites entreprises et les entreprises de conformité, telles les règles d’origine (RO).
pays sans littoral sont davantage touchées par des
problèmes liés aux MNT. Les types d’obstacles prévalent 1RPEUH GH SD\V GH O·2&'( DFFRUGHQW j GHV SD\V HQ
sont fonction des produits et du marché de destination. Tant développement choisis un traitement tarifaire préférentiel au
les pays développés que les pays en développement qui titre du SGP. Outre les programmes liés aux SGP, les pays
importent sont confrontés à d’importants obstacles, alors qui accordent des préférences offrent des programmes de
qu’ils sont souvent parties aux mêmes accords préférences non réciproques supplémentaires motivés par
commerciaux. des considérations géographiques ou économiques, tels
des programmes destinés à des régions particulières
Bien que les MNT soient fonction du pays qui les appliquent, FRPPHOHV&DUDwEHVRXOHVSD\VG·$IULTXH/HVeWDWV8QLV
les raisons pour lesquelles l’entreprise exportatrice ont offert plusieurs programmes de préférences non
considère que la mesure appliquée est lourde ne sont pas réciproques à des pays en développement, y compris
nécessairement associées au pays qui applique la mesure. l’Initiative du Bassin des Caraïbes (CBI), la Loi sur les
Ces obstacles peuvent être liés au pays d’origine de préférences commerciales en faveur des pays andins
O·H[SRUWDWHXU ² HQ FDV SDU H[HPSOH G·LQVXIÀVDQFH GHV (ATPA), et la Loi sur la croissance et les possibilités
LQIUDVWUXFWXUHV OLpHV j O·H[SRUWDWLRQ HW G·LQHIÀFDFLWp GHV économiques en Afrique (AGOA).
procédures.
S’agissant des pays visés, chaque pays qui accorde des
Les deux conclusions les plus importantes de l’étude sur les SUpIpUHQFHV D VD SURSUH GpÀQLWLRQ GHV SD\V HQ
MNT sont donc : premièrement, l’accès au marché GpYHORSSHPHQW FH TXL VLJQLÀH TXH OH QRPEUH GH SD\V
commence chez soi. Il reste beaucoup à faire en termes de EpQpÀFLDLUHV SRWHQWLHOV YDULH WLWUH G·H[HPSOH OHV eWDWV
réforme et d’amélioration des institutions et politiques 8QLVRQWGpVLJQp30$EpQpÀFLDLUHVGX6*3HQH[FOXDQW
internes. Deuxièmement, un environnement d’affaires VL[ 30$ FRQVLGpUpV FRPPH WHOV SDU OHV 1DWLRQV 8QLHV j
propice au commerce est indispensable pour améliorer la savoir l’Érythrée, la République démocratique populaire lao,
(1&$'5e &/$66,),&$7,21'(60(685(61217$5,)$,5(6$33/,&$%/(6$8
&200(5&('(60$5&+$1',6(6
8QH QRXYHOOH WD[RQRPLH LQWHUQDWLRQDOH SRXU OHV 017 D pWp /DFODVVLÀFDWLRQGHV017GLYLVHOHVPHVXUHVHQFKDSLWUHV
élaborée par un groupe d’experts techniques issus de huit (représentés par des lettres de l’alphabet), composé pour
RUJDQLVDWLRQVLQWHUQDWLRQDOHV)$2)0,,7&2&'(&18&(' chacun de « sous-branches » (1 chiffre), « brindilles » (2
218', %DQTXH PRQGLDOH HW 20& &HWWH FODVVLÀFDWLRQ HVW FKLIIUHV HW©IHXLOOHVª FKLIIUHV &HWWHFODVVLÀFDWLRQUHSRVHVXU
XWLOLVpH SRXU UHFXHLOOLU FODVVLÀHU DQDO\VHU HW GLIIXVHU GHV O·DFWXHOOH PDLVREVROqWH FODVVLÀFDWLRQGHV017OH6\VWqPHGH
LQIRUPDWLRQVVXUOHV017REWHQXHVDXSUqVGHVRXUFHVRIÀFLHOOHV FRGDJHGHOD&18&('UHODWLIDX[PHVXUHVGHUpJOHPHQWDWLRQ
comme par exemple la réglementation gouvernementale, ainsi FRPPHUFLDOH 7&0&6 ,ODpWpPRGLÀpHWpWRIIpSDUO·DMRXWGH
que pour les données basées sur les perceptions, comme les GLIIpUHQWHVFDWpJRULHVGHPHVXUHVDÀQGHUHÁpWHUOHVFRQGLWLRQV
études. FRPPHUFLDOHVGXPRPHQW/DFODVVLÀFDWLRQDFWXHOOHGHV017
ÀJXUH DpWpVRXPLVHSRXUDGRSWLRQHQQRYHPEUH
)LJXUH6WUXFWXUHGHODFODVVLÀFDWLRQGHV017
Chapitre
A Mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS)
Mesures B Obstacles techniques au commerce (OTC)
techniques
Mesures
à l’expor- P Mesures liées à l’exportation (y compris les subventions à l’exportation)
tation
Le Chapitre A porte sur les mesures sanitaires et phytosanitaires, Le Chapitre B, sur les mesures techniques contient les
renvoie aux lois, décrets, règlements, prescriptions, normes et PHVXUHV TXL UHQYRLHQW DX[ VSpFLÀFDWLRQV WHFKQLTXHV GHV
procédures destinés à protéger la vie ou la santé humaine, produits ou aux procédés de production ainsi qu’aux dispositifs
animale ou végétale contre certains risques tels que d’évaluation de la conformité y relatifs. Il est aussi connu sous
l’établissement ou la propagation des parasites, des maladies, le nom de Chapitre OTC (obstacles techniques au commerce).
des organismes pathogènes; les risques liés aux additifs, Les mesures prenant la forme d’OTC sont essentiellement
aux contaminants, aux toxines, aux organismes pathogènes appliquées aux marchandises industrielles mais peuvent aussi
dans l’alimentation, les boissons et l’alimentation animale. Le YLVHUGHVSURGXLWVDJULFROHV8QH017DSSOLTXpHjGHVSURGXLWV
chapitre est aussi connu en tant que Chapitre SPS. agricoles est considérée comme une mesure technique si
l’objectif de la mesure n’est pas lié à la sécurité sanitaire des Le Chapitre L porte sur les subventions et englobe les mesures
aliments. (Si l’objectif est la sécurité sanitaire des aliments, liées au soutien interne fournies par un gouvernement ou un
alors la mesure est considérée comme une mesure SPS.) organisme gouvernemental aux producteurs, en tant que
branche de production ou qu’entreprise donnée, sous la
Le Chapitre C porte sur l’inspection avant expédition et autres forme de transferts directs ou potentiels de fonds (dons, prêts,
formalités (douanières), et renvoie aux contrôles, à l’envoi, à la participations au capital, par exemple), les paiements à des
VXUYHLOODQFHHWjODYpULÀFDWLRQGHVH[SpGLWLRQVGHPDUFKDQGLVHV PpFDQLVPHV GH ÀQDQFHPHQW HW GH VRXWLHQ DX UHYHQX RX DX[
avant leur entrée ou à leur entrée dans le pays de destination. prix.
À titre d’exemple peuvent être citées les mesures d’inspection
et de quarantaine. Le Chapitre M porte sur les restrictions aux marchés publics et
renvoie aux mesures de contrôle des achats de marchandises
Le Chapitre D porte sur les mesures de contrôle des prix et par les organismes gouvernementaux, généralement en
englobe les mesures de contrôle des prix des marchandises préférant les fournisseurs nationaux.
importées destinées à : soutenir le prix intérieur de certains
produits lorsque le prix à l’importation est inférieur; établir le Le Chapitre N porte sur la propriété intellectuelle et renvoie
SUL[ LQWpULHXU GH FHUWDLQV SURGXLWV HQ FDV GH ÁXFWXDWLRQ GHV aux mesures liées aux droits de propriété intellectuelle dans
prix sur les marchés intérieurs, ou d’instabilité des prix sur un le commerce. La législation relative à la propriété intellectuelle
marché étranger; et à compenser les dommages causés par couvre les brevets, les marques de fabrique et de commerce,
des pratiques commerciales « déloyales ». OHVGHVVLQVLQGXVWULHOVOHVVFKpPDVGHFRQÀJXUDWLRQGHFLUFXLWV
intégrés, le droit d’auteur, les indications géographiques et les
/H &KDSLWUH ( SRUWH VXU OHV OLFHQFHV FRQWLQJHQWV LQWHUGLFWLRQV secrets d’affaires.
et autres mesures de contrôle quantitatives, et englobe d’une
part les mesures visant à limiter les quantités négociées (telles Le Chapitre O porte sur les règles d’origine et couvre les lois,
les contingents) et, d’autres part, les licences et interdictions réglementations et déterminations administratives d’application
d’importer non liées à des considérations SPS (les licences et générale appliqués par le gouvernement du pays importateur
interdictions liées aux mesures SPS sont classées au Chapitre A). DÀQGHGpWHUPLQHUOHSD\VG·RULJLQHGHODPDUFKDQGLVH
Le Chapitre F porte sur les impositions, taxes et autres Le Chapitre P porte sur les mesures liées à l’exportation et
mesures paratarifaires, autres que les mesures tarifaires, qui englobe toutes les mesures appliquées par les pays sur
entraînent une augmentation du coût des importations à raison OHXUV H[SRUWDWLRQV (OOHV LQFOXHQW OHV WD[HV j O·H[SRUWDWLRQ OHV
G·XQ SRXUFHQWDJH À[H RX G·XQ PRQWDQW À[H HOOHV VRQW DXVVL contingents à l’exportation ou les interdictions d’exporter,
connues sous le nom de mesures paratarifaires. entre autres. Ce chapitre doit être utilisé lorsque la mesure est
appliquée par le pays exportateur, en d’autres termes lorsque
/H&KDSLWUH*SRUWHVXUOHVPHVXUHVGHÀQDQFHPHQWGHVWLQpHV certains documents doivent être délivrés par les douanes du
à réglementer l’accès aux, et le coût des, devises étrangères pays d’origine qui ne sont pas exigés par le pays importateur.
SRXUO·LPSRUWDWLRQHWjGpÀQLUOHVPRGDOLWpVGHSDLHPHQW (Tous les autres chapitres [A à O] renvoient aux mesures
appliquées par les pays sur leurs importations.)
Le Chapitre H porte sur les mesures anticoncurrentielles et
renvoie aux mesures destinées à accorder des préférences
ou privilèges exclusifs ou spéciaux à un ou plusieurs groupes
restreints d’opérateurs économiques.
Tableau 14 : Programmes de préférences accordés par des pays de l’OCDE à des PMA
6RXUFH%DVHGHGRQQpHV0$F0DSGHO·,7&FDOFXOVGHO·,7&/HVOLVWHVWDULIDLUHVRQWpWpXWLOLVpHVSRXUO·$XVWUDOLHHWOD8(DORUVTXHOHV
OLVWHVWDULIDLUHVRQWpWpXWLOLVpHVSRXUOH&DQDGDHWOHVeWDWV8QLV
Note :
/HQRPEUHGHSD\VSRXYDQWSUpWHQGUHEpQpÀFLHUGHVSURJUDPPHVGHVWLQpVDX[30$HVWEDVpVXUODFODVVLÀFDWLRQGHFKDTXHSD\V
qui accorde des préférences.
/
HVWDULIVPR\HQVLQFOXHQWOHVWDULIVKRUVFRQWLQJHQWGHVSURGXLWVYLVpVSDUGHVFRQWLQJHQWVWDULIDLUHVPrPHORUVTXHOHVFRQWLQJHQWVQHVRQW
SDVHQWLqUHPHQWXWLOLVpV6·DJLVVDQWGHVWDULIVQRQDGYDORUHPOHVpTXLYDOHQWVDGYDORUHP ($9 HVWLPDWLIVRQWpWpSULVHQFRPSWHGDQVOHV
WDULIVPR\HQV3RXUFHUWDLQHVOLJQHVWDULIDLUHV PRLQVGHGHWRXWHVOHVOLJQHV OHV($9Q·RQWWRXWHIRLVSDVpWpHVWLPpV'DQVFHFDVOj
OHVFDOFXOVRQWpWpHIIHFWXpVGHODPDQLqUHVXLYDQWH VLOHVGURLWVVRQWPL[WHVFRPPHSDUH[HPSOH©FRPSRVDQWHDJULFROH0$;
GURLWVXSSOpPHQWDLUHVXUOHVXFUHªXQGURLWDGYDORUHPSDUWLHOGHDpWpXWLOLVpRX OLJQHWDULIDLUHH[FOXHGXFDOFXO
*** Le programme SGP de l’Australie destiné aux pays en développement renvoie à la Partie 3 de la Liste 1.
xxx Le programme SGP du Canada est connu sous le nom de Tarif de préférence général.
/H6pQpJDOHWO·eU\WKUpHVRQWFRQVLGpUpVFRPPHGHVEpQpÀFLDLUHVUpJXOLHUVGX6*3HWQRQFRPPHGHV30$EpQpÀFLDLUHVGX6*3
‡
'DQVOHFDVGHO·8(OHV30$DXEpQpÀFHGXSURJUDPPH76$ODOLEpUDOLVDWLRQDXWLWUHGHO·LQLWLDWLYH76$DpWpLPPpGLDWHVDXISRXUWURLV
produits (bananes fraîches, riz et sucre), pour lesquels les droits ont été régulièrement abaissés jusqu’à zéro (en 2006 pour les bananes et
HQSRXUOHUL]HWOHVXFUH
les Maldives, le Myanmar, le Sénégal, et le Soudan35. De préférences. Les droits moyens appliqués – calculés en
plus, certaines conditions d’éligibilité, telles les normes du SDUWDQW GX SULQFLSH TXH OH SD\V EpQpÀFLDLUH XWLOLVH OHV
travail ou la gouvernance, doivent être réunies pour programmes préférentiels disponibles pour tous les
EpQpÀFLHU GH FHUWDLQV SURJUDPPHV /·DQDO\VH FRQWHQXH produits – varient selon le programme. Les chiffres donnés
GDQV OH SUpVHQW UDSSRUW FRXYUH SD\V 30$ SOXV OH ne sont que des moyennes non pondérées des droits
&DS9HUW TX·LOV SXLVVHQW RX QRQ SUpWHQGUH EpQpÀFLHU GH DSSOLTXpVHQWLWUHG·H[HPSOHOHGURLWPR\HQ
FHVSURJUDPPHV(QWHUPHVGHSURGXLWVYLVpVOHVSD\VTXL sur l’ensemble des marchandises en provenance de pays
accordent des préférences offrent un accès en franchise de QHEpQpÀFLDQWSDVGHSUpIpUHQFHVDX&DQDGD HQG·DXWUHV
droits et sans contingents pour la quasi totalité des produits, WHUPHVOHVSD\V13) V·pOqYHj/HVEpQpÀFLDLUHV30$
à quelques exceptions près36. GX 6*3 HW OHV EpQpÀFLDLUHV QRQ 30$ GX 6*3 VH YRLHQW
appliquer des droits de 2,7% et 5,7% respectivement, en
Le tableau 14 contient un simple aperçu des programmes supposant qu’ils utilisent les taux de droits préférentiels
de préférences disponibles destinés aux PMA pouvant y disponibles. L’impact du SGP sur les PMA est plus marqué
prétendre et gérés par certains pays accordant des HQFHVHQVTX·LOVLJQLÀHXQHUpGXFWLRQGHGXWDULIPR\HQ
(de 6,7% à 2,7%). Cependant, étant donné que le Canada /D WURLVLqPH OLJQH F ([SRUWDWLRQV SRXU OHVTXHOOHV GHV
accorde un traitement tarifaire préférentiel à certains pays préférences sont demandées) montre que les exportations
GHV&DUDwEHVFHVSD\VEpQpÀFLDLUHVVHYRLHQWpJDOHPHQW GHV30$jGHVWLQDWLRQGHVeWDWV8QLVDXWLWUHGHSURJUDPPHV
appliquer des droits de 2,7%; en d’autres termes, les PMA GH SUpIpUHQFHV V·pOHYDLHQW j (8 PLOOLDUGV ELHQ SOXV
ne sont pas plus avantagés que le groupe des Caraïbes qu’avec les autres parties. Toutefois, si l’on exclue le pétrole,
non PMA. le total des exportations des PMA à destination des États-
8QLV SRXYDQW SUpWHQGUH j XQ WUDLWHPHQW SUpIpUHQWLHO DWWHLQW
Comme pour les pays et produits visés, les RO varient d’un VHXOHPHQW(8PLOOLDUGV/H&DQDGDHWO·8(LPSRVHQW
programme à l’autre. Les RO sont utilisées pour s’assurer un traitement NPF en franchise de droits sur le pétrole brut,
que les préférences sont uniquement accordées aux DORUVTXHOHVeWDWV8QLVLPSRVHQWGHVGURLWVQRQDGYDORUHP
exportateurs des pays qui remplissent les conditions sur le pétrole brut. Ainsi, si l’on exclue les exportations de
requises et elles constituent un élément clé pour déterminer SpWUROH EUXW RQ FRQVWDWH TXH O·8( DEVRUEH O·HVVHQWLHO GHV
dans quelle mesure les pays peuvent tirer parti des H[SRUWDWLRQV GHV 30$ DX EpQpÀFH GH WDX[ GH GURLWV
préférences qui leur sont offertes37. Pour certains produits, préférentiels.
HQSDUWLFXOLHUOHVLQWUDQWVGHVWLQpVjODSURGXFWLRQÀQDOHOHV
RO sont complexes, pouvant impliquer, par exemple, un /D TXDWULqPH OLJQH G ([SRUWDWLRQV FRQFHUQpHV PDLV
changement de position tarifaire, une méthode de calcul de préférence non demandées) montre les domaines dans
la valeur ajoutée dans le pays en développement, ou des OHVTXHOV OHV 30$ Q·RQW SDV GHPDQGp j EpQpÀFLHU GH
procédés de fabrication particuliers. préférences, bien que leurs produits pouvaient y prétendre.
/HVH[SRUWDWLRQVGHV30$SRXYDQWSUpWHQGUHEpQpÀFLHUGH
préférences mais pour lesquelles aucune n’a été demandée
pWDLHQW SOXV LPSRUWDQWHV VXU OH PDUFKp GH O·8( TXHOTXH
IMPORTANCE DES PRÉFÉRENCES (8 PLOOLDUGV DX WRWDO VRLW GH WRXWHV OHV
ACCORDÉES AUX PMA DANS DES PAYS importations). Les produits pour lesquels aucune
CHOISIS préférence n’a été demandée étaient principalement des
textiles et des vêtements.
'HWRXVOHVSD\VTXLDFFRUGHQWGHVSUpIpUHQFHVO·8(HWOHV
eWDWV8QLV VRQW OHV PDUFKpV OHV SOXV LPSRUWDQWV SRXU OHV La plupart des exportations en provenance de PMA
H[SRUWDWLRQV GHV 30$ (Q SOXV GH OD PRLWLp GHV EpQpÀFLHQWVRLWG·XQDFFqV13)HQIUDQFKLVHGHGURLWVVRLW
H[SRUWDWLRQVGHV30$pWDLHQWGHVWLQpHVDX[SD\VGHO·2&'( GHGURLWVSUpIpUHQWLHOVVXUOHVPDUFKpVGX&DQDGDHWGHO·8(
couverts dans la présente étude, et ce en dépit de PDLVSDVVXUOHPDUFKpGHVeWDWV8QLVFRPPHO·LQGLTXHOD
l’importance croissante des marchés émergents tels que la FLQTXLqPHOLJQH H (QHIIHWWRXVOHV30$QHEpQpÀFLHQWSDV
Chine. La Chine était le plus grand marché unique pour les des mêmes préférences dans les pays qui en accordent.
H[SRUWDWLRQVGHV30$HQDYHFFRQWUHSRXU 6·DJLVVDQW GX PDUFKp GHV eWDWV8QLV SUqV GH (8
O·8( ÀJXUH (QO·8(DLPSRUWpGHVSURGXLWV PLOOLDUGV GH SURGXLWV QH SRXYDLHQW EpQpÀFLHU G·DXFXQH
en provenance de PMA, juste devant la Chine avec 23,2%. préférence, soit 61% du total des exportations des PMA
&HSHQGDQW O·8( pWDLW OH SOXV JURV PDUFKp G·LPSRUWDWLRQ autres que de pétrole. Le nombre de lignes tarifaires
pour les exportations autres que de pétrole en provenance libéralisées est plus élevé en ce qui concerne les pays
de PMA (33% du total). La part des importations de la Chine G·$IULTXH DX EpQpÀFH GH O·$*2$ HQ SDUWLFXOLHU SRXU OHV
de produits autres que le pétrole en provenance de PMA a YrWHPHQWVHQFRPSDUDLVRQGHV30$G·$VLHTXLEpQpÀFLHQW
régulièrement augmenté au cours de la décennie écoulée, du SGP tels le Bangladesh, le Cambodge et le Népal. Les
DWWHLJQDQWGXWRWDOHQ exportations de ces pays d’Asie se concentrent
essentiellement sur les vêtements qui représentent plus de
GHVH[SRUWDWLRQVjGHVWLQDWLRQGHVeWDWV8QLVELHQTXH
OHV eWDWV8QLV Q·DFFRUGHQW SDV GH GURLWV SUpIpUHQWLHOV DX[
VOLUME DES ÉCHANGES AFFECTÉS YrWHPHQWV HQ SURYHQDQFH GHV SD\V QH EpQpÀFLDQW SDV GH
l’AGOA ou de la CBI.
Le tableau 15 indique le volume des échanges commerciaux
D\DQW SpQpWUp HQ OHV TXDWUH PDUFKpV DX EpQpÀFH GH
traitements tarifaires différents. Il convient de noter que les
exportations des PMA se concentrent fortement sur le pétrole ÉCHANGES COMMERCIAUX BÉNÉFICIANT
YHUV OH &DQDGD O·8( HW OHV eWDWV8QLV /·HVVHQWLHO GHV DE PRÉFÉRENCES
H[SRUWDWLRQV GHV 30$ EpQpÀFLH GpMj G·XQ DFFqV 13) HQ
franchise de droits, comme indiqué dans la deuxième Les études réalisées par la Banque mondiale indiquent que
FRORQQH E ([SRUWDWLRQV HQ IUDQFKLVH GH GURLWV GHV les exportations de nombreux pays en développement
exportations à destination du Canada et 62% à destination EpQpÀFLHQWVRXYHQWGHSUpIpUHQFHVjJpRPpWULHYDULDEOH/H
GHO·8(3DUDLOOHXUVOHVeWDWV8QLVQ·DEVRUEHQWTX·XQHSHWLWH tableau 16LQGLTXHODSDUWGHVH[SRUWDWLRQVD\DQWEpQpÀFLp
part des exportations des PMA NPF en franchise de droits – à de programmes de préférences par pays exportateur. Les
peine 6%. variations enregistrées sur les quatre marchés étudiés
pourraient être la résultante des facteurs suivants :
Figure 19 : Part des exportations des PMA entre 2002 et 2009 (%)
45.0
40.0
35.0
30.0
25.0 2002
20.0 2005
15.0 2008
10.0 2009
5.0
0.0
Australie Canada UE 27 Japon États-Unis Chine Autres Reste du
OCDE monde
Source : Comtrade.
Tableau 15 : Exportations des PMA‡ à destination de l’Australie, du Canada, de l’UE, des États-Unis (en millions de $E.-U.) en
2008
Part 1RPEUHGHSD\VEpQpÀFLDLUHVVHORQOHVPDUJHVWDULIDLUHVSRQGpUpHV
globale
PMA <1% 1-5% 5-10% >10%
(%)
3 pays :
2 pays :
Australie 6.7 33 Bangladesh (textiles & vêtements)
Samoa (machines électriques)
Cambodge (textiles & vêtements)
Myanmar (textiles & vêtements)
Lesotho (textiles & vêtements)
4 pays :
2 pays :
Bangladesh (textiles & vêtements)
Canada 3.7 40 2 Cambodge (textiles & vêtements)
Madagascar (textiles & vêtements)
République démocratique populaire lao (textiles
Népal (textiles & vêtements)
& vêtements)
Lesotho (textiles & vêtements)
10 pays :
mais en termes de valeur des marchandises exportées, les Le tableau 16 contient une estimation des paiements évités
quantités exportées par le pays sont inférieures à celles HQ HQ SURSRUWLRQ GX WRWDO GHV H[SRUWDWLRQV YHUV OHV
G·DXWUHVEpQpÀFLDLUHVGRQWODPDUJHWDULIDLUHSUpIpUHQWLHOOHHVW TXDWUHPDUFKpVFRXYHUWVHWFODVVHOHVSD\VEpQpÀFLDLUHVHQ
faible. fonction de leurs marges tarifaires pondérées sur ces quatre
marchés. On constate que les marges tarifaires moyennes
pondérées au titre des programmes de préférences
(QWHUPHVGHSURGXLWVVLO·RQSUHQGOHVSD\VFODVVpVGDQVOH
disponibles se situent entre moins de 1% et 6,7% sur les
groupe dont la marge tarifaire pondérée est supérieure à 5%,
TXDWUHPDUFKpV&·HVWDX[eWDWV8QLVTXHOHVSUpOqYHPHQWV
c’est dans le secteur des textiles et des vêtements (tableau
pYLWpV VRQW OHV SOXV IDLEOHV j SHLQH GX WRWDO GHV
16) que l’essentiel des droits économisés se concentrent.
importations en provenance de PMA, alors que sur les trois
Quatre pays qui exportent vers le marché canadien ont
autres marchés ils dépassent 3,4%. Si les programmes de
EpQpÀFLpGHSUpIpUHQFHVGDQVFHVVHFWHXUVH[FOXVLYHPHQWLO
préférences sont très importants pour certains pays tels que
en va de même du marché australien (Samoa excepté) et de
le Bangladesh, le Cambodge et le Lesotho, dans la plupart
FHOXLGHVeWDWV8QLV 0DODZLH[FHSWp 6XUOHPDUFKpGHO·8(
des pays les marges tarifaires pondérées ne dépassent pas
OHV SURGXLWV EpQpÀFLDQW GH SUpIpUHQFHV LQFOXDLHQW QRQ
1% sur chacun des marchés.
seulement les textiles et les vêtements mais aussi les produits
de la pêche et les produits du tabac. Le tableau 32 contient
OHV WDX[ G·XWLOLVDWLRQ SRXU FKDTXH SD\V EpQpÀFLDLUH HW OHV Si l’on prend les programmes de préférences non
marges tarifaires pondérées sur chaque marché accordant réciproques accordés aux pays autres que PMA (SGP, CBI,
des préférences. AGOA, par exemple) sur les quatre marchés, on constate
que la marge tarifaire moyenne pondérée pour les Les préférences accordées aux PMA, en d’autres termes, les
EpQpÀFLDLUHVHVWELHQPRLQVpOHYpHTXHSRXUOHJURXSHGHV GURLWV G·LPSRUWDWLRQ pFRQRPLVpV VH VRQW pOHYpHV j (
PMA, dépassant rarement un abaissement de 1% par 8 PLOOLDUGV VRLW GH O·HQVHPEOH GHV H[SRUWDWLRQV
rapport aux taux NPF (0,1% pour l’Australie, 0,5% pour le 'DQV OH PrPH WHPSV RQ HVWLPH j (8 PLOOLDUGV OHV
&DQDGDSRXUO·8(HWSRXUOHVeWDWV8QLV &HOD droits acquittés sur les exportations en provenance de PMA,
est peut-être dû à la composition variable des exportations et ce en dépit des programmes de préférences43. Sur les
GHVEpQpÀFLDLUHVQRQ30$FRPSDUpHVDX[H[SRUWDWLRQVGHV quatre marchés importateurs, ce sont les importations en
PMA, au fait que certains secteurs sont exclus des provenance du Bangladesh sur lesquelles ont été prélevés le
programmes de préférences, ou aux marges de préférence plus de droits. Ceux-ci représentent environ 55% de tous les
inférieures. Le tableau 32 contient les taux d’utilisation pour droits acquittés sur des marchandises en provenance de
FKDTXHSD\VEpQpÀFLDLUHHWOHVPDUJHVWDULIDLUHVSRQGpUpHV PMA, bien que d’une manière générale les exportations du
sur chaque marché accordant des préférences. %DQJODGHVK DLHQW JUDQGHPHQW EpQpÀFLp GHV SURJUDPPHV
de préférences en vigueur sur trois des quatre marchés
Le tableau contient le montant des droits de douane $XVWUDOLH&DQDGDHW8( 9RLUtableau 17 ci-dessous.
pFRQRPLVpVHQYDOHXUDEVROXHJUkFHDX[SURJUDPPHVGH
préférences. Il montre que sur trois des quatre marchés (Q FRQFOXVLRQ RQ FRQVWDWH TXH O·LPSRUWDQFH GHV
importateurs, les pays d’Asie tels le Bangladesh et le programmes de préférences varie considérablement d’un
&DPERGJHRQWJUDQGHPHQWEpQpÀFLpGHVSURJUDPPHV6XU 30$ EpQpÀFLDLUH j O·DXWUH PDLV VHXO XQ JURXSH OLPLWp GH
le marché du Canada, le Bangladesh et le Cambodge sont SD\VEpQpÀFLHGDQVXQHJUDQGHPHVXUHGHFHVSURJUDPPHV
HQ IDLW OHV SULQFLSDX[ EpQpÀFLDLUHV GHV SURJUDPPHV et ce du fait de la structure actuelle des exportations de ces
UHSUpVHQWDQWGXWRWDOHVWLPDWLIGHVGURLWVpFRQRPLVpV pays. Cette situation découle principalement de marges
&HVSD\VRQWSULQFLSDOHPHQWEpQpÀFLpGHPDUJHVWDULIDLUHV tarifaires minimes ou d’un traitement NPF en franchise de
pOHYpHVSRXUOHVYrWHPHQWV$XVHLQGHO·8(F·HVWXQHIRLV droits, du fait que certains secteurs sont exclus des
encore le Bangladesh qui arrive en tête en termes de valeur préférences et de l’imposition de prescriptions
GHVSUpIpUHQFHVXWLOLVpHV VXLYLGX&DPERGJH /D administratives lourdes. Bien que l’impact des régimes
situation est cependant toute autre sur le marché des États- actuels sur les exportations en provenance de PMA soit
8QLV$XFXQSD\VDVLDWLTXHQHÀJXUHVXUODOLVWH&HVRQWOHV modeste, l’élimination des droits et contingents restants,
pays d’Afrique et Haïti qui sont au nombre des principaux l’imposition de prescriptions moins restrictives en matière de
EpQpÀFLDLUHV /HV WURLV SUHPLHUV SD\V +DwWL OH /HVRWKR HW conformité, telles que les RO, pourraient considérablement
Madagascar, ont été exemptés de toutes les taxes à DFFURvWUHO·HIÀFDFLWpGHVSURJUDPPHVGHSUpIpUHQFHV0DLV
l’importation prélevées sur les vêtements au titre des PrPH HQ DPpOLRUDQW OHXU HIÀFDFLWp FHV SURJUDPPHV QH
programmes de préférences existants, de l’AGOA et de la sauraient se substituer aux programmes de développement
CBI, uniquement destinés aux pays d’Afrique et des des exportations et à une assistance technique liée au
Caraïbes. Les exportations en provenance de l’Angola FRPPHUFHHIÀFDFH
concernaient essentiellement du pétrole brut, auquel sont
appliqués des droits non ad valorem au titre du régime NPF,
PDLVLOEpQpÀFLHG·XQDFFqVHQIUDQFKLVHGHGURLWVDXWLWUHGX
SGP ou de l’AGOA précédemment évoqués.
Figure 20 : Taux d’utilisation des préférences de l’Australie versus marges tarifaires pondérées
Marges tarifaires pondérées (%)
20
18
Lesotho
16
14 Cambodge
12
10 Bangladesh
Samoa
Global
6
Myanmar
4 ,ĂŢƟ
Népal
Togo
2 ZĠƉƵďůŝƋƵĞĚĠŵŽĐƌĂƟƋƵĞƉŽƉƵůĂŝƌĞůĂŽ
Îles Salomon
République-Unie de Tanzanie
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
1RWH/DWDLOOHGHVEXOOHVUHÁqWHODYDOHXUGHVH[SRUWDWLRQVODTXHOOHVHGLYLVHHQJURXSHVSOXVGH(8PLOOLRQV
SD\V (8²(8PLOOLRQV SD\V (8²(8PLOOLRQV SD\V (8²(8PLOOLRQV
SD\V HWPRLQVGH(8PLOOLRQ SD\V
Figure 21 : Taux d’utilisation des préférences du Canada versus marges tarifaires pondérées
18
Bangladesh
16
Cambodge République
Lesotho ĚĠŵŽĐƌĂƟƋƵĞ
14 populaire lao
12
10
Népal Madagascar
8
4 Mozambique
Global
,ĂŢƟ
2
Togo
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Figure 22 : Taux d’utilisation des préférences de l’UE27 versus marges tarifaires pondérées
18 Maldives
16
Malawi
14
Cap-Vert
12
Madagascar
10
Bangladesh
Cambodge
Népal
8 ZĠƉƵďůŝƋƵĞĚĠŵŽĐƌĂƟƋƵĞƉŽƉƵůĂŝƌĞůĂŽ
Sénégal Yémen
République-Unie de Tanzanie
6 Bénin
Mozambique
Vanuatu
Soudan Îles Salomon
4 DjibouƟ Gambie
Érythrée Zambie
,ĂŢƟ Éthiopie Ouganda
Global
2
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
1RWH/DWDLOOHGHVEXOOHVUHÁqWHODYDOHXUGHVH[SRUWDWLRQVODTXHOOHVHGLYLVHHQJURXSHVSOXVGH(81 milliard
(6 pays), (8100 millions – (8PLOOLDUG SD\V (850 – (8100 millions (6 pays), (810 – (850
millions (10 pays), et moins de (8PLOOLRQV SD\V
Figure 23 : Taux d’utilisation des préférences des États-Unis versus marges tarifaires pondérées
14
12
10
8
6
4
2 Global
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
1RWH/DWDLOOHGHVEXOOHVUHÁqWHODYDOHXUGHVH[SRUWDWLRQVODTXHOOHVHGLYLVHHQJURXSHVSOXVGH(8PLOOLDUGV
SD\V (8²(8PLOOLDUGV SD\V (8PLOOLRQV(8PLOOLDUG SD\V (8²(8
PLOOLRQV SD\V HWPRLQVGH(8PLOOLRQV SD\V
TOWARDS
FOMENTO DEFAIRNESS
DÉVELOPPEMENTLASDES
AND TRANSPARENCY
EXPORTACIONES
EXPORTATIONS IN
ETYRÉDUCTION
REDUCCIÓN
GLOBAL
DE TRADE
LA PAUVRETÉ
POBREZA
DÉVELOPPEMENT DES
EXPORTATIONS ET
RÉDUCTION DE LA
PAUVRETÉ
Le présent chapitre porte sur le lien entre le développement OMD. Qui plus est, en dépit de la détérioration constatée de
des exportations et la réduction de la pauvreté dans les la distribution du revenu, dans bien des cas majeure, la
pays en développement. Il détaille les conséquences en croissance permet toujours de réduire la pauvreté à long
termes de politiques des pays en développement ainsi que terme. Des taux de croissance élevés sont essentiels pour
de mesures internationales destinées à l’amélioration des réduire la pauvreté dans ces pays du fait de l’ampleur de la
marchés. pauvreté et de la faiblesse des revenus. Les exportations
sont particulièrement importantes pour ces pays, en ce
sens qu’elles sont le coup d’éperon de la croissance et la
condition de son maintien à long terme.
EXPORTATIONS, CROISSANCE
ET RÉDUCTION DE LA Troisième proposition : en dépit de ce qui précède, les
PHVXUHVVSpFLÀTXHVGHVWLQpHVDX[SDXYUHVQHFHVVHQWGH
PAUVRETÉ gagner en importance dans les pays où l’essentiel de la
population vit dans la pauvreté extrême, en d’autres termes
Les études menées sur la mondialisation et la pauvreté se dans les pays en développement relativement plus avancés
sont multipliées ces dernières années. Le lien entre le ainsi que sur les marchés émergents. Dans ces pays, les
commerce et la pauvreté reste néanmoins à démontrer à incertitudes liées aux disparités de revenu font que les
d’importants égards. Le présent chapitre met en avant une retombées de la croissance du commerce sur la pauvreté
série de propositions concernant le lien entre le commerce, sont moins directes. Le commerce et la croissance restent
la croissance et la réduction de la pauvreté, lesquelles un facteur de réduction de la pauvreté important dans ces
devront être étayées par des données empiriques. pays. Cependant, il importe plus que jamais de surveiller la
distribution des revenus et de mettre en œuvre des mesures
précises destinées aux pauvres, alors même que dans ces
pays il devient nécessaire de s’attaquer aussi à la pauvreté
TROIS PROPOSITIONS ET UNE relative, en plus de réduire le nombre de personnes vivant
CONCLUSION en dessous du seuil de pauvreté.
Première proposition : la croissance durable des Ces trois propositions nous permettent de conclure au sujet
exportations est une condition sine qua non de la croissance de la politique commerciale internationale que : les mesures
économique à long terme dans les économies en qui entravent l’accès des exportateurs de pays pauvres aux
GpYHORSSHPHQW,OGpFRXOHORJLTXHPHQWGHFHWWHDIÀUPDWLRQ marchés internationaux mettent en péril la durabilité de la
que pour rattraper les économies développées, les pays à croissance dans ces pays ou, à tout le moins, accroissent le
faible revenu devraient considérablement accroître leur part coût de la croissance en termes de consommation non
du commerce mondial. La croissance durable de leur part réalisée – ce qui accroît la pauvreté.
du commerce mondial exige quant à elle le développement
GHV H[SRUWDWLRQV j XQ U\WKPH VXIÀVDQW GH PrPH TXH Le présent chapitre commence par un résumé des écrits
l’exportation de produits plus sophistiqués situés plus en consacrés au commerce et à la pauvreté et se penche sur
haut de la chaîne de valeur, et ce en fonction des avantages OHVWHQGDQFHVFRQÀUPpHVSDUOHVGRQQpHVWUDQVQDWLRQDOHV
comparatifs des pays concernés. sur le lien entre les exportations et la pauvreté. Dans la
section suivante intitulée Liens entre pauvreté, croissance et
Deuxième proposition : dans certaines situations, distribution du revenu, nous nous penchons sur les
principalement dans les pays les plus pauvres, la croissance situations dans lesquelles la croissance économique peut
économique est indispensable à la réduction durable de la avoir un effet marqué sur la réduction de la pauvreté. Il a été
pauvreté absolue, en particulier telle qu’envisagée dans les démontré que pour un grand nombre de pays à faible
UHYHQX FHV VLWXDWLRQV FRUUHVSRQGHQW j OD GpÀQLWLRQ échanges commerciaux a fortement favorisé la croissance
traditionnelle de la pauvreté. Nous évoquerons ensuite le et la réduction de la pauvreté, alors que Ravallion (2005) fait
rôle des exportations dans la croissance économique des valoir que les données transnationales sur le commerce et
pays à faible revenu, en insistant plus particulièrement sur la pauvreté sont, au mieux, peu concluantes. Néanmoins,
OHXUU{OHSRXUVRUWLUOHVSD\VGHODSDXYUHWpH[WUrPH ([SRUWHU comme l’indique Ravallion, les données, notamment
et échapper à la pauvreté de masse). Le chapitre s’achève économétriques, contenues dans ces écrits soulèvent de
sur un examen des effets des importations des pays nombreux problèmes qui empêchent une synthèse
industrialisés sur les pays en développement, et ce sur la concluante des constatations45.
base de l’indicateur PII (de l’acronyme des termes anglais
Poverty Intensity of Imports, en d’autres termes les effets
des importations sur la pauvreté). Il est prouvé que l’accès
au marché, évoqué dans les précédents chapitres, est un MODIFIANT LES DONNÉES DE LA
des facteurs qui contribuent le plus à empêcher de PAUVRETÉ DE LA BANQUE MONDIALE
nombreux pays situés sur les échelons les plus bas de
l’échelle de la pauvreté de sortir de la pauvreté extrême. La Le présent rapport pose un regard nouveau sur le lien entre
section consacrée aux Conséquences sur les mesures de le commerce et la réduction de la pauvreté en utilisant un
politique générale s’interroge sur les mesures nationales et nouvel ensemble de données qui contribuent à mieux
internationales devant être adoptées pour améliorer la comprendre les aspects chronologique de la relation. Pour
situation des groupes les plus pauvres dans les pays comparer la situation de la pauvreté d’un pays à l’autre, des
pauvres. données comparables entre pays et dans le temps sont
nécessaires. Les indicateurs de pauvreté absolue basés sur
les seuils de pauvreté « dollar par jour » de la Banque
mondiale sont conçus pour permettre une telle comparaison
EXPORTATIONS ET PAUVRETÉ en appliquant le même seuil de pauvreté lié au pouvoir
d’achat dans différents pays.
8QH QRXYHOOH PpWKRGH D pWp HPSOR\pH SRXU REWHQLU GHV
estimations plus précises de la répartition de la pauvreté et Dans le présent rapport, nous avons employé une version
l’accent est mis sur les exportations. PRGLÀpHGHO·LQGLFDWHXUGHSDXYUHWpGHOD%DQTXHPRQGLDOH
,OXWLOLVHOHVPrPHLQGLFDWHXUVGHSDXYUHWpGH(8HW
On a énormément écrit ces dernières décennies sur l’impact (8SDUMRXUTXHOD%DQTXHPRQGLDOHPDLVFRQMXJXH
de la mondialisation sur la pauvreté, des écrits bien souvent les informations obtenues dans le cadre d’études à celles
sujets à controverse44. La question des conséquences de la WLUpHVGHVFRPSWHVQDWLRQDX[DÀQG·REWHQLUGHVHVWLPDWLRQV
plus grande ouverture du commerce sur la pauvreté a tout un peu plus précises de la pauvreté. Nous avons mesuré la
particulièrement suscité un débat très animé. D’aucuns consommation moyenne sur la base des enquêtes menées
estiment que l’intégration plus poussée dans le commerce auprès des ménages en utilisant comme variable la
mondial a été préjudiciable aux pauvres des pays en consommation par habitant telle que consignée dans les
développement, alors que d’autres estiment que la plus comptes nationaux46. L’autre avantage de ces nouvelles
grande participation des pays en développement sur les estimations tient au fait qu’elles fournissent des informations
marchés mondiaux a considérablement contribué à réduire chronologiques sur la pauvreté qui permettent de se faire
la pauvreté dans le monde. À partir de données un idée plus précise et plus cohérente du lien entre la
transnationales sur le commerce et la pauvreté, différents pauvreté et les variables basées sur les comptes nationaux
auteurs sont parvenus à des conclusions différentes. À titre telles les exportations, la croissance du PIB, etc.
G·H[HPSOH 'ROODU HW .UDD\ DIÀUPHQW TXH OHV
données transnationales indiquent que l’augmentation des
/·XWLOLVDWLRQ GHV GRQQpHV GHV FRPSWHV QDWLRQDX[ DÀQ G·\ Il convient de noter que si les nouvelles estimations de la
voir plus clair dans les estimations de la pauvreté basées pauvreté diffèrent de celles de la Banque mondiale par pays
VXU GHV HQTXrWHV D VXVFLWp GHV SUpRFFXSDWLRQV (Q HIIHW et basées sur des enquêtes, les marges globales et la
reproduire le mouvement des comptes nationaux revient à relation entre les estimations de la pauvreté et les variables
établir une moyenne de ces indicateurs de pauvreté et des comptes nationaux ne sont pas si dissemblables.
présuppose de ce qui doit être examiné en ce qui concerne Contrairement à d’autres indicateurs de pauvreté basés sur
le lien entre la croissance et la réduction de la pauvreté (voir, les comptes nationaux, il est important de noter que les
par exemple, Deaton, 2010). Tel eut été le cas si les nouvelles estimations ne surestiment pas l’impact de la
nouveaux indicateurs de pauvreté avaient été basés sur une mondialisation sur la réduction de la pauvreté47. L’autre
moyenne des données issues des enquêtes et des comptes avantage majeur des nouvelles estimations, outre qu’elles
nationaux. La méthode utilisée dans les nouvelles réduisent l’effet des erreurs de mesure ou les imprécisions
estimations évite néanmoins cet écueil en supposant que des moyennes des enquêtes, tient au fait qu’elles
les enquêtes sont dans l’ensemble exactes et que les permettent de calculer de manière assez précise les séries
erreurs de mesure ou l’imprécision des moyennes des temporelles des mesures sur la base de moyennes
HQTXrWHV DIIHFWH OHV HVWLPDWLRQV QDWLRQDOHV /D ÀJXUH arithmétiques d’enquêtes (voir Karshenas 2010a pour plus
compare les estimations de la Banque mondiale de la de détails). Il est important de savoir que les estimations
pauvreté par habitant et les nouvelles estimations utilisées des séries chronologiques suivent dans l’ensemble les
GDQVOHSUpVHQWUDSSRUWSRXUOHVSD\VGHO·pFKDQWLOORQHW mesures de pauvreté actuelles basées sur des enquêtes, et
pour les années pour lesquelles des données sont notamment qu’elles n’exagèrent pas l’impact de la
disponibles. Pour obtenir une relation linéaire et réduire mondialisation sur la réduction de la pauvreté. Dans le reste
O·LQVWDELOLWpGHODYDULDQFHODÀJXUHUHSUpVHQWHOHORJDULWKPH du présent chapitre, dès que cela sera possible, les
des probabilités d’être pauvre dans un pays pour l’année résultats seront malgré tout comparés aux résultats que
de l’enquête [In(h/1-h)) h représentant la pauvreté par nous aurions obtenus à l’aide des estimations de la Banque
habitant] par rapport au (logarithme) du PIB par habitant. mondiale.
Comme nous pouvons le constater, il est pour ainsi dire
impossible de distinguer les lignes ajustées entre les deux
séries, les nouvelles estimations imprimant en fait une
courbe plus plate. La courbe de la ligne ajustée des APPROCHE NOVATRICE DES
QRXYHOOHV HVWLPDWLRQV HVW GH FRHIÀFLHQW W HW EXPORTATIONS
s’agissant des mesures de la Banque mondiale, 1.21
FRHIÀFLHQW W /HV UHODWLRQV UHSUpVHQWpHV GDQV OD L’analyse réalisée dans le cadre du présent rapport a ceci
ÀJXUHLQGLTXHQWOHSRXUFHQWDJHGHSHUVRQQHVYLYDQWDX d’innovant que l’accent est mis sur les exportations et la
VHXLO GH SDXYUHWp GH (8 /D WHQGDQFH HVW LGHQWLTXH réduction de la pauvreté, plutôt que sur le commerce d’une
pour d’autres mesures tels l’écart de pauvreté et d’autres manière générale. Dans de nombreux pays pauvres
LQGLFDWHXUVWHOTXHOHVHXLOGHSDXYUHWpGH(8SDU dépendants de l’aide et fortement endettés, les exportations
jour. constituent un meilleur indicateur d’intégration des structures
Figure 24 : Indice de pauvreté et PIB par habitant (seuil de pauvreté $E.-U. 2/jour)
4
la pauvreté
3
oddsderatio
2
de cote
1
headcount
of rapport
0
ogdu
-1
Logarithme
-2
-3
-4
4 5 6 7 8 9 10
PIB par habitant (en logarithmes)
Ligne ajustée Ligne ajustée Nouvelles estimations Estimations de la pauvreté
(Banque mondiale) (nouvelle) de la pauvreté de la Banque mondiale
Figure 25 : Indice de pauvreté et exportations réelles par habitant (seuil de pauvreté $E.-U. 2/jour)
5
de la pauvreté
ratio
4
3
odds
2
du rapport de cote
og of headcount
1
0
-1
Logarithme
-2
-3
3
-4
4 5 6 7 8 9
Exportations réelles par habitant ($E.-U. 2 000, logarithmes)
de production de ces économies dans le commerce mondial. d’estimations de la pauvreté (l’inclinaison pour les nouvelles
Comme nous le verrons plus précisément plus loin, les GRQQpHVVXUODSDXYUHWpHVWGHDYHFXQFRHIÀFLHQWWGH
retombées directes des exportations sur la pauvreté peuvent HWSRXUOHVGRQQpHVGHOD%DQTXHPRQGLDOHDYHF
venir se superposer à leur incidence positive sur la pauvreté, XQFRHIÀFLHQWWGH
VHORQOHW\SHGHPDUFKDQGLVHVH[SRUWpHVJUkFHjOHXUHIIHW
positif sur la croissance. Globalement, les données
GLVSRQLEOHVFRQÀUPHQWVDQVO·RPEUHG·XQGRXWHO·DIÀUPDWLRQ
selon laquelle les exportations sont un facteur important de
LIENS ENTRE PAUVRETÉ,
UpGXFWLRQGHODSDXYUHWp YRLUÀJXUH /HJUDSKLTXHLQGLTXH CROISSANCE ET DISTRIBUTION
que les chiffres de la pauvreté diminuent lorsque les
exportations réelles par habitant augmentent.
DU REVENU
Sans résultats ne sont certes pas une surprise, étant donné Seule la croissance semble importer dès lors que l’analyse
que l’on s’attend logiquement à ce que dans les pays plus se concentre sur la pauvreté de masse absolue. Lorsque l’on
riches les exportations par habitant soient supérieures, mais s’écarte de la pauvreté généralisée ou de masse, la
ce qui pourrait être surprenant c’est que même en ajoutant la distribution du revenu prend une importance croissante.
YDULDEOH GX 3,% SDU KDELWDQW OH FRHIÀFLHQW GHV H[SRUWDWLRQV Cette dichotomie pourrait expliquer les points de vue
reste élevé. Ces résultats sont également valables pour le contrastés sur la mondialisation, la croissance et la pauvreté.
VHXLO GH SDXYUHWp GH (8 SDU MRXU /H SULQFLSDO Les gains potentiels de la croissance pour les pauvres
problème de ces résultats tient au fait qu’ils reposent sur les SRXUUDLHQWDLVpPHQWrWUHLQYHUVpVHQFDVGHPRGLÀFDWLRQGH
données provenant d’un groupe de pays très déséquilibré. la distribution du revenu, notamment dans les pays où la
Ainsi, les statistiques provenant de pays dont les séries croissance est léthargique.
chronologiques sont importantes comme la Chine, l’Inde et le
%UpVLO SHXYHQW IDXVVHU OHV UpVXOWDWV (Q RXWUH OH IDLW TXH
Dans la présente section nous estimons l’incidence de la
l’hétérogénéité entre les pays n’ait pas été prise en compte pauvreté dans différents pays et nous montrons que dans les
peut être à l’origine d’erreurs plus importantes. Les données pays où la pauvreté par habitant est élevée, la réduction de la
des séries chronologiques sur la pauvreté fournies par les pauvreté est largement déterminée par l’évolution du revenu,
nouvelles estimations peuvent contribuer à minimiser certains et dans une bien moins grande mesure par un changement
de ces problèmes. dans la distribution du revenu. Dès lors que l’on laisse de
côté la pauvreté de masse, le facteur « distribution » prend
/D ÀJXUH UHSUpVHQWH OH OLHQ HQWUH OD SDXYUHWp HW OHV toute son importance, mais en cas de pauvreté généralisée
exportations sur la base du même jeu de données que dans ou de masse, un taux de croissance économique beaucoup
OD ÀJXUH &RPPH SRXU OH 3,% SDU KDELWDQW OHV OLJQHV plus élevé sur une période plus longue est nécessaire pour
ajustées font apparaître un lien semblable entre les que les chiffres de la pauvreté baissent de manière
exportations et les niveaux de pauvreté pour les deux jeux VLJQLÀFDWLYH
Figure 26 : Indice de pauvreté et exportations réelles par habitant – premier modèle de la différence
1990-2005 (seuil de pauvreté $E.-U. 2/jour)
4
3
la pauvreté
2
oddsderatio
1
de cote
headcount
0
of rapport
-1
Logarithme du
-2
-3
-4
4 5 6 7 8 9 10
Évolution en % des exportations réelles par habitant (année 2000, en dollars des États-Unis, en logarithmes)
Figure 27 : Indice de pauvreté et exportations réelles par habitant – données regroupées 1990 et 2005
(seuil de pauvreté $E.-U. 2/jour)
2
du rapport
odds
1
of headcount
pauvreté
0
logarithme
ratio
-1
de cote de la
log
-2
Évolution (en %) ndu
-3
-4
-1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
Évolution en % des exportations réelles par habitant
(année 2000, en dollars des États-Unis, en logarithmes)
Source : ITC et Karshenas 2010a.
La pauvreté est un problème multidimensionnel (outre la répandu de pauvreté absolue mesuré à l’aune des seuils de
faiblesse du revenu, la pauvreté peut être liée à l’accès à la pauvreté en «dollar par jour » introduits par la Banque
santé, à l’éducation, à l’assainissement et au pouvoir mondiale. Les indicateurs de pauvreté absolue de la Banque
politique; à la marginalisation sociale et à la qualité de mondiale ont ceci d’important qu’ils se veulent comparables
l’environnement, etc.). Le lien entre la pauvreté et la d’un pays à l’autre et dans le temps, et qu’ils sont censés
croissance dépend entièrement de la nature de la pauvreté à permettre les comparaisons entre pays telles que celles
l’examen et de la dimension de la pauvreté qui est mesurée. proposées ici. La comparabilité entre pays et dans le temps
Dans le présent rapport l’accent est mis sur la pauvreté étant indispensable à l’argumentation contenue dans le
économique, et plus particulièrement sur le concept très présent rapport, nous continuerons d’utiliser notre version
PRGLÀpH GHV HVWLPDWLRQV GH OD SDXYUHWp GH OD %DQTXH mesurée en part de la population vivant avec moins de
mondiale corrigées des erreurs idiosyncrasiques de mesure (8HW(8SDUMRXUjUDLVRQGHGHX[PD[LPDHW
des moyennes issues des enquêtes menées. deux minima hypothétiques dans chaque cas. Les grandes
tendances ont été estimées à partir d’informations existantes
8QHIRLVOHVHXLOGHSDXYUHWpPRQGLDOÀ[pHQWHUPHVDEVROXV sur la distribution des revenus dans les enquêtes disponibles
l’on pourrait s’attendre à rencontrer de nombreux cas de menées auprès des ménages. Les maxima (ou les minima)
pauvreté absolue, étant donné l’éventail de revenus par ont été estimés en partant du principe que pour l’ensemble
habitant observés dans les pays en développement. La de la période la distribution des revenus est restée à son
ÀJXUHRIIUHXQHYLVLRQSDQRUDPLTXHGHFHVGLIIpUHQFHVHQ QLYHDX OH SOXV LQpJDO RX OH SOXV pJDO DWWHLQW GHSXLV
SDU UDSSRUW DX VHXLO GH SDXYUHWp GH (8 SDU MRXU alors que la consommation moyenne par habitant suivait la
GpÀQLSDUOD%DQTXHPRQGLDOHHQWDX[GHFKDQJHH[SULPpV même tendance que dans les estimations principales.
en parité de pouvoir d’achat (PPA) pour 2005.
/HV GHX[ SUHPLHUV HQFDGUpV GH OD ÀJXUH UHSUpVHQWHQW
,OUHVVRUWGHODÀJXUHTX·HQGDQVXQJUDQGQRPEUH deux des pays les plus pauvres, le Burundi et l’Ouganda, qui
de pays la majorité de la population vivait avec moins de souffrent de pauvreté de masse selon les deux seuils de
(8SDUMRXU'DQVSD\VGRQWFHUWDLQVSDUPLOHVSOXV pauvreté mondiaux. Ces deux pays semblent également pris
peuplés tels la Chine et l’Inde, plus de 60% de la population dans un piège de pauvreté en ce sens que la pauvreté de
YLYDLW DYHF PRLQV GH (8 SDU MRXU &HV SD\V VRQW masse s’y perpétue dans le temps. Nous reviendrons à cet
considérés comme souffrant de pauvreté « de masse » ou aspect des tendances de la pauvreté dans ce groupe de
« généralisée ». L’expression renvoie à la situation dans pays lorsque nous examinerons de plus près et classerons
ODTXHOOH VH WURXYDLHQW FHV SD\V HQ 'HSXLV les pays en fonction de leurs résultats en matière de réduction
QRPEUH GHV SD\V GpSHLQWV HQ ÀJXUH RQW IDLW GH UpHOV de la pauvreté. À ce stade, il convient d’insister sur la nature
bonds en avant et sont sortis de la pauvreté de masse, mais du lien entre la croissance, la distribution des revenus et la
nombre d’entre eux se trouvent encore pris dans ce que l’on pauvreté au sein de ce groupe de pays caractérisés par des
appelle le piège de la pauvreté. D’autres encore sont tombés niveaux de pauvreté minima et maxima pratiquement
dans le piège de la pauvreté dans les années qui ont suivi. Le indissociables des tendances principales en matière de
phénomène de la pauvreté de masse est plus répandu que pauvreté. L’inégalité des revenus ayant considérablement
l’on pourrait s’y attendre. Selon les estimations de la Banque FKDQJp GDQV FHV GHX[ SD\V FRHIÀFLHQW GH *LQL SDVVp
PRQGLDOHHQSUqVGHGHODSRSXODWLRQG·$VLHGH G·HQYLURQjDX%XUXQGLHWYDULDQWHQWUHHW
O·HVWHWGX3DFLÀTXHSUqVGHGHODSRSXODWLRQG·$VLHGX en Ouganda), il n’est guère surprenant de constater que
sud et plus de 76% de la population d’Afrique subsaharienne dans tous les pays présentant des niveaux semblables de
YLYDLHQWDYHFPRLQVGH(8SDUMRXU revenu par habitant, l’évolution de la pauvreté par habitant
SRXUOHJURXSHYLYDQWDYHFPRLQVGH(8HW(8
La Chine, l’Inde et le Viet Nam sont des exemples marquants par jour concerne essentiellement le revenu moyen ou la
GXSUHPLHUJURXSHGHODÀJXUHIUDSSpVSDUODSDXYUHWpGH consommation, et n’est guère affectée par les changements
PDVVHDXGpEXWGHVDQQpHVLOVVHVRQWUDSLGHPHQWVRUWLV de distribution des revenus. Il en est ainsi dans tous les PMA
GHFHWWHVLWXDWLRQ(QUHYDQFKHODSOXSDUWGHVSD\VG·$IULTXH HQ FH TXL FRQFHUQH OH VHXLO GH (8 SDU MRXU GH PrPH
VXEVDKDULHQQHVLWXpVWRXWHQEDVGHO·pFKHOOHVXUFHWWHÀJXUH que pour un tiers des PMA africains au seuil de pauvreté de
se sont soit enfoncés dans la pauvreté, soit ont enregistré un (8 SDU MRXU /RUVTXH OHV SDXYUHV UHSUpVHQWHQW GH
lent progrès sur la voie de la réduction de la pauvreté. Les jGHODSRSXODWLRQLOHVWQDWXUHOTXHO·HVVHQWLHOGHV
expériences très diverses vécues par les pays frappés par la changements constatés dans la distribution des revenus
pauvreté de masse sont de la plus haute importance pour concerne les pauvres.
comprendre le problème de la persistance de la pauvreté
extrême à l’échelle mondiale. La comparaison de l’expérience /HV HQFDGUpV LLL HW LY GH OD ÀJXUH UHSUpVHQWHQW OHV FDV
de ce groupe de pays avec celle de pays un peu moins intermédiaires de pays connaissant une pauvreté de masse,
pauvres, selon les seuils de pauvreté internationaux, peut le Bangladesh et la Thaïlande, dans lesquels il existe un lien
aussi s’avérer instructive. solide entre la pauvreté par habitant et le revenu moyen en
GHVVRXV GX VHXLO GH SDXYUHWp GH (8 SDU MRXU
La nature de la pauvreté et le lien entre la pauvreté, la L’évolution de la distribution a toutefois commencé à
distribution des revenus et la croissance dans les pays FRQVLGpUDEOHPHQW LQÁXHQFHU OD SDXYUHWp HQ GHVVRXV GX
frappés par la pauvreté de masse devraient être différents VHXLO GH (8 SDU MRXU $X UHJDUG GHV FKDQJHPHQWV
GHVFDVGHÀJXUHQRUPDX[GDQVOHVTXHOVGHjGHOD relativement importants survenus en termes d’inégalité des
SRSXODWLRQRXPRLQVYLYHQWGDQVODSDXYUHWp8QHDQDO\VHGH UHYHQXV GDQV OHV GHX[ FDV HQ 2XJDQGD OH FRHIÀFLHQW GH
l’impact de la distribution des revenus sur la pauvreté dans *LQLDYDLWÁXFWXpHQWUHHWDORUVTX·DX%DQJODGHVK
les pays à différents niveaux de revenu par habitant peut il est passé de 27,6 à 33,5) dans le cas d’une évolution plus
contribuer à faire la lumière sur certaines de ces différences. normale de la distribution des revenus l’on pourrait
/DÀJXUHFRQWLHQWGHVH[HPSOHVFODVVLTXHVG·pYROXWLRQGH s’attendre à un lien encore solide entre pauvreté et revenu
la pauvreté nationale et d’effet du changement de la moyen, même pour le seuil de pauvreté le plus bas dans les
distribution des revenus sur la pauvreté. Pour chaque pays pays situés dans cette fourchette de revenu par habitant. Si
sont indiquées les grandes tendances de la pauvreté l’on monte le long de l’échelle des revenus parmi les pays
St. Lucia
Sainte-Lucie
Uruguay
Uruguay
Turkey
Turquie
Argentina
Argentine
Trinidad and Tobago
Trinité-et-Tobago
Venezuela
Venezuela (Bolivaria
(Rép. Rep. du)
bolivarienne of)
Paraguay
Paraguay
Georgia
Géorgie
Costa
Costa Rica
Rica
Azerbaijan
Azerbaïdjan
Mexico
Mexique
Peru
Pérou
El
ElSalvador
Salvador
Malaysia
Malaisie
Bolivia (Plurinational
Bolivie State de)
(État plurinational of)
Dominican
République Republic
dominicaine
Ecuador
Équateur
Suriname
Suriname
Jordan
Jordanie
Egypt, Arab Rep.
Égypte
Moldova,
République Rep. Of
de Moldova
Chile
Chili
Tajikistan
Tadjikistan
Iran, Islamic
Iran (République islamique Rep.
d’)
Colombia
Colombie
Tunisia
Tunisie
Brazil
Brésil
Panama
Panama
Armenia
Arménie
Thailand
Thaïlande
Indonesia
Indonésie – - total
total
Guatemala
Guatemala
Djibouti
Djibouti
Southdu
Afrique Africa
Sud
Algeria
Algérie
Honduras
Honduras
Namibia
Namibie
Côte
Côted'Ivoire
d'Ivoire
Morocco
Maroc
Sri
SriLanka
Lanka
Philippines
Philippines
Haiti
Haïti
Pakistan
Pakistan
Mongolia
Mongolia
Kyrgyzstan
Kyrgyzstan
Guyana
Guyana
Botswana
Botswana
Nicaragua
Nicaragua
Ouzbékistan
Mauritanie
Swaziland
Cameroun
Cap-Vert
Nigéria
Sénégal
Bénin
Papouasie-Nouvelle-Guinée
Yémen
Inde - total
Zambie
Kenya
Lesotho
Soudan
Tchad
Guinée
Gambie
Malí
Togo
République centrafricaine
Bangladesh
Cambodge
Rép. démocratique populaire lao
Viet Nam
République-Unie de Tanzanie
Burkina Faso
Niger
Chine - total
Népal
Rwanda
Sierra Leona
Libéria
Mozambique
Madagascar
Ouganda
République démocratique du Congo
Éthiopie
Burundi
Guinée-Bissau
Malawi
0 20 40 60 80 100
Figure 29 : Tendances en matière d’incidence de la pauvreté dans des PMA d’Afrique et d’Asie, selon différentes
hypothèses de distribution (1990-2007)
i - Burundi
Gini max. = 42,39 Gini min. = 33,27 ($1,25/jour) Gini max. = 42,39 Gini min. = 33,27 ($2/jour)
100 100
à $1,25/jour
day
a day
60 60
below $1
%%inférieur
inférieur
40 40
20 20
%%
0 0
1985 1990 1995 2000 2005 2010 1985 1990 1995 2000 2005 2010
Estimation
Main Estimate
principale Maximum
Gini maximum
Gini Minimum
Gini minimum
Gini Année deyear
survey Main Estimate
Estimation principale Maximum
Gini maximum
Gini Minimum
Gini minimum
Gini Année deyear
survey
l’enquête l’enquête
ii - Ouganda
Uganda
Gini max. = 45,77 Gini min. = 37,13 ($1,25/jour) Gini max. = 33,46 Gini min. = 27,6 ($2/jour)
80 100
below à$1$1,25/jour
70
2àa$2/jour
80
a day
day
60
50 60
below $2
40
% inférieur
inférieur
30 40
20
20
%%
10
0 0
1985 1990 1995 2000 2005 2010 1985 1990 1995 2000 2005 2010
Maximum
Gini maximum
Gini Gini
Minimum
minimum
Gini Estimation
Main Estimate
principale Année deyear
Survey Estimation principale Maximum
Gini Gini
maximum Gini minimum Année deyear
l’enquête Main Estimate Minimum Gini Survey
l’enquête
iii - Bangladesh
Gini max. = 33,46 Gini min. = 27,6 ($1,25/jour) Gini max. = 46,22 Gini min. = 41,36 ($2/jour)
60 90
à $1,25/jour
80
$2/jour
50
70
ay
a day
y
à day
40 60
$2 a
50
below $1
30
inférieur
40
inférieur
%%below
20 30
20
%%
10
10
0 0
1985 1990 1995 2000 2005 2010 1985 1990 1995 2000 2005 2010
Maximum
Gini maximum
Gini Gini
Minimum
minimum
Gini Estimation
Main Estimate
principale Année deyear
Survey Année deyear
l’enquête Estimation principale Minimum
Main Estimate Gini minimum
Gini Gini maximum
Maximum Gini Survey
l’enquête
iv - Thaïlande
Thailand
Gini max. = 46,22 Gini min. = 41,36 ($1,25/jour) Gini max. = 45,77 Gini min. = 37,13 ($2/jour)
25 40
à $1,25/jour
35
ow $2àa$2/jour
a day
20
day
30
15 25
w $1.25
20
inférieur
% inférieur
% below
10 15
below
10
5
5
%
0 0
1985 1990 1995 2000 2005 2010 1985 1990 1995 2000 2005 2010
Estimation principale Gini maximum Gini minimum Année de Estimation principale Gini maximum Gini minimum Année de
l’enquête l’enquête
en développement, les variations du niveau de pauvreté se déterminée dans le cadre d’enquêtes. Cependant, étant
FDUDFWpULVHQW GH SOXV HQ SOXV SDU XQH PRGLÀFDWLRQ GH OD donné que dans les débats sur la mondialisation la pauvreté
distribution des revenus. est normalement mesurée en termes de revenu national, il
serait instructif de commencer par se pencher sur l’élasticité
'DQVOHFDVGHOD7KDwODQGHGDQVO·HQFDGUpLYGHODÀJXUH de la pauvreté mesurée en termes de croissance du PIB par
HQGpSLWG·XQHGLIIpUHQFHUHODWLYHPHQWPRLQGUHHQWUHOH habitant. Comme indiqué plus bas, une comparaison entre
Gini maximum et minimum en comparaison, par exemple, les mesures basées sur le PIB et les mesures basées sur
GH O·2XJDQGD QRXV FRQVWDWRQV XQH LQÁXHQFH ELHQ SOXV les enquêtes permet aussi de dissiper certaines idées
marquée des facteurs de distribution dans l’évolution de la fausses sur la croissance et la réduction de la pauvreté.
pauvreté. Plus l’on s’éloigne de la pauvreté généralisée ou
de la pauvreté de masse, plus le nombre de personnes Sur la base des données sur la pauvreté contenues dans
vivant dans la pauvreté absolue diminue, et plus la les encadrés évoqués dans la section précédente, les
distribution des revenus joue un rôle important dans élasticités de la pauvreté ont été estimées par rapport à la
l’évolution des taux de pauvreté. Ce phénomène est FURLVVDQFHGX3,%SDUKDELWDQWGDQVSD\VGHO·pFKDQWLOORQ
particulièrement prononcé dans les pays dont les taux de VXUODSpULRGH². Cette période a été divisée en
croissance sont léthargiques, et où les avantages découlant trois tranches de cinq ans et nous avons utilisé la différence
de la croissance peuvent aisément être réduits à néant en des logarithmes de l’incidence de la pauvreté par habitant
cas d’évolution défavorable de la distribution des revenus. et le PIB par habitant de chaque tranche pour estimer les
pODVWLFLWpVGHVGRQQpHVPLVHVHQFRPPXQjSDUWLUGH
Au plan statistique, ce phénomène peut sembler un truisme observations. La courbe de la distribution des revenus
découlant du choix du seuil de pauvreté, sans n’étant pas du tout linéaire, les élasticités seront des
conséquences majeures quant au fond. Après tout, si le fonctions non linéaires des niveaux initiaux de revenu par
VHXLO GH SDXYUHWp HVW VXIÀVDPPHQW pOHYp DORUV WRXW OH KDELWDQW RX GH OD SDXYUHWp LQLWLDOH $ÀQ GH VDLVLU FHW HIIHW
monde peut être considéré comme pauvre et la pauvreté nous avons représenté la pauvreté sous forme de fonction
par habitant n’est plus qu’une question de croissance quadratique de la pauvreté initiale.
économique. D’importantes questions de fond se posent
toutefois ici, qui peuvent contribuer à expliquer la /DÀJXUHPRQWUHOHVpODVWLFLWpVHVWLPpHVSDUUDSSRUWDX
persistance d’avis contrastés parmi les chercheurs et les niveau de pauvreté sur la base de seuils de pauvreté de
décideurs politiques sur les questions liées à la (8SDUMRXUUHVSHFWLYHPHQW/DÀJXUHPRQWUHDXVVLOHV
PRQGLDOLVDWLRQHWjODFURLVVDQFH([DPLQHUFHVTXHVWLRQV ]RQHV GH FRQÀDQFH GH SRXU FKDTXH HVWLPDWLRQ GH
sous l’angle de ce que l’on appelle « l’élasticité croissance l’élasticité principale. La combinaison distribution des
de la pauvreté », ou élasticité de la pauvreté, permet dans revenus et revenu moyen permettant de déterminer
certains cas de mieux les comprendre. L’élasticité de la O·DPSOHXUGHODSDXYUHWpDEVROXHOHV]RQHVGHFRQÀDQFHGH
pauvreté s’entend de l’évolution en pourcentage de la GHODÀJXUHUHSUpVHQWHQWO·HIIHWGHVYDULDWLRQVGHOD
pauvreté découlant d’une évolution en pourcentage du distribution des revenus sur l’élasticité de la pauvreté. Cette
UHYHQX (OOH HVW QRUPDOHPHQW HVWLPpH HQ WHUPHV GH variation s’avère très semblable si l’on prend le seuil de
croissance de la consommation ou du revenu moyen SDXYUHWpGH(8
-0.5
Élasticité
-1
Elasticity
-1.5
-2
-2.5
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
% vivant avec moins de $E.-U. 2/jour
-0.5
-1
Élasticité
Elasticity
-1.5
-2
-2.5
-3
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
% vivant avec moins de $E.-U. 1,25/jour en 1990
-0.5
-1
Elasticity
Élasticité
-1.5
-2
-2.5
-3
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
% vivant avec moins de $E.-U. 2/jour en 1990
« normaux » sur la base des seuils de pauvreté population du groupe qui a réussi est passé de 63% à 57%
internationaux, et au sein du groupe des pays à faible HQWUHOHGpEXWGHVDQQpHVHWDORUVTXHOHXUSDUW
revenu qui subissent la pauvreté de masse; ii) les pays qui de la pauvreté mondiale a reculé de 20 points de
ont « réussi » à sortir de la pauvreté de masse; et iii) les SRXUFHQWDJHSRXUSDVVHUG·HQYLURQj$XVHLQGH
pays qui ont « échoué » et se trouvent encore dans la ce groupe de pays, tant le taux de pauvreté que le nombre
pauvreté de masse, ou qui n’ont commencé à en sortir de pauvres ont diminué sur la même période.
que très lentement.
(Q UHYDQFKH OHV SD\V j OD WUDvQH RQW SRXU OHXU SDUW
Dans le cadre du présent rapport, les pays qui souffrent de enregistré une augmentation tant du pourcentage de la
pauvreté de masse s’entendent des pays où la part de la population touchée par la pauvreté que de la proportion
SRSXODWLRQ TXL YLW DYHF PRLQV GH (8 SDU MRXU HVW GH SDXYUHV ÀJXUH /HXU SRXUFHQWDJH HVW SDVVp
initialement supérieure à 50%. Les pays qui réussissent G·HQYLURQjGHO·HQVHPEOHGHODSRSXODWLRQHQWUH
sont ceux qui sont parvenus à réduire le nombre de OHGpEXWGHVDQQpHVHWDORUVTXHOHSRXUFHQWDJH
personnes vivant dans la pauvreté à moins de 50% à la GHODSRSXODWLRQYLYDQWDYHFPRLQVGH(8SDUMRXUHVW
date de 2007. Selon ces critères, 44 pays, soit environ la passé d’environ 16% à plus de 30%. La plupart des pays
moitié des pays en développement de notre échantillon, GH FH JURXSH RQW DIÀFKp GHV WDX[ GH SDXYUHWp HQ WUqV
connaissent la pauvreté de masse, et six remplissent les OpJqUH EDLVVH GHSXLV OH PLOLHX GHV DQQpHV PDLV OH
FRQGLWLRQVSRXUÀJXUHUVXUODOLVWHGHVSD\VTXLRQWUpXVVL QRPEUH GH SDXYUHV YLYDQW DYHF PRLQV GH (8MRXU
Q·D FHVVp GH FURvWUH (Q WHUPHV UHODWLIV OHV UpVXOWDWV
/D ÀJXUH UHSUpVHQWH OHV WHQGDQFHV HQ PDWLqUH GH économiques de tous les pays appartenant à ce groupe
pauvreté au sein de ces deux groupes. Les groupes de semblent être moins bons que ceux du premier groupe.
pays qui ont réussi sont parvenus à passer d’un taux de
SDXYUHWp GH GDQV OHV DQQpHV j SUqV GH HQ La population cumulée de ces deux groupes de pays
2007, alors que pour les pays à la traîne, le taux de représente environ 75% de la population totale, et le taux
pauvreté est resté bien au dessus de 70% tout au long de GHSDXYUHWpDYRLVLQHOHVGHWRXVOHVSDXYUHVVLO·RQ
la période. SUHQGOHVHXLOGHSDXYUHWpGH(8MRXUHWVLO·RQ
SUHQG OH VHXLO GH SDXYUHWp GH (8MRXU (Q FH TXL
Il est cependant rassurant de constater que la majorité des concerne les 44 pays restants de notre échantillon
personnes qui vivent dans la pauvreté absolue ont vécu et (essentiellement des pays à revenu intermédiaire dans
vivent encore dans les quelques économies dynamiques lesquels les niveaux de pauvreté sont considérablement
de la liste des pays qui ont réussi et dont les taux de inférieurs aux niveaux de pauvreté de masse) ils
pauvreté connaissent un recul rapide. représentaient environ 10% des pauvres dans le monde en
,O VHPEOHUDLW GRQF TX·HQ OD PDMRULWp GHV
ODÀJXUHHVWGRQQpHODSDUWGHODSRSXODWLRQGHVGHX[ pauvres vivait dans des pays caractérisés par une
groupes en pourcentage de la population des pays en pauvreté de masse. Comme indiqué dans la précédente
développement, de même que la part de la population VHFWLRQ FHFL GHYUDLW VLJQLÀHU XQH FRUUpODWLRQ VROLGH HQWUH
YLYDQWDYHFPRLQVGH(8SDUMRXUHQSRXUFHQWDJHGX croissance économique et réduction de la pauvreté
nombre total de pauvres50. Le pourcentage de la absolue pour ce groupe de pays. Par conséquent, au sein
Figure 33 : Évolution de l’indice de pauvreté, groupe des pays qui ont réussi versus ceux qui sont à
la traîne, 1980-2007
% vivant avec moins de $E.-U. 2/jour
90
80
% below $2 a day
70
60
50
40
30
20
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
60
Per cent
50
40
30
20
10
0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
Figure 35 : Lien entre la croissance des exportations et l’évolution des taux de pauvreté ($E.-U. 2/jour),
1990-2007
1
0.5
pauvreté
0
hangedeinlapoverty
-0.5
-1
Évolution
-1.5
-2
-2.5
-3
-1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
y = -0.48x + 0.06
R² = 0.6123 Croissance des exportations par habitant
Figure 36 : Évolution des exportations par habitant dans les pays qui ont réussi et dans les pays à la traîne, 1980-2007
820
720
habitant
620
520
parhead
420
$ per
$E.-U.
320
220
120
20
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
)LJXUH*URXSH,,²3DUWGHVSD\VjODWUDvQHGDQVODSDXYUHWpPRQGLDOH
$E.-U.$1.25
1,25 G2 $2.00 G2
$E.-U. 2,00 G2
45.0%
40.0%
35.0%
30.0%
25.0%
20.0%
15.0%
10.0%
5.0%
0.0%
Figure 38 : Indice de pauvreté selon les trajectoires minimale et maximale (seuils de $E.-U. 1,25 et $E.-U. 2)
1990-2007
12
25
below de
10
dessous
8
20
6
cent
4 15
% en
2
Per
0 10
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006
Main estimate
Estimation principale Maximum
Gini maximum
gini Minimum
Gini minimum
gini Main estimate
Estimation principale Maximum
Gini maximum
gini Minimum
Gini minimum
gini
Group II -countries
Groupe with mass
II, pays touchés par poverty,
la pauvreté Group II - countries
Groupe II, pays with mass
touchés poverty,
par la pauvreté
laggingà la traîne
de masse, delagging
masse, à la traîne
% en dessous de $1,25/jour
Per cent below $1.25 a day
% en dessous de $2/jour
60
Main estimate
Estimation principale Maximum
Gini maximum
gini Minimum
Gini minimum
gini Main estimate
Estimation principale Maximum
Gini maximum
gini Minimum
Gini minimum
gini
60
% en dessous de $2/jour
80
below $2 a day
70
50
$1.25
60
belowde
40 50
% en dessous
30 40
30
20
20
10 10
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006
Estimation principale Gini maximum Gini minimum Estimation principale Gini maximum Gini minimum
eux présentent une instabilité des prix beaucoup plus grande la baisse ou de la stagnation de la pauvreté dans d’autres
à l’exportation par rapport aux deux pays qui ont réussi mais pays, en particulier des pays qui ont réussi, les pays du
dont les prix sont les plus instables; alors que 16 autres groupe II ont enregistré une augmentation considérable de
DIÀFKHQW XQH SOXV IRUWH LQVWDELOLWp FRPSDUpV DX[ TXDWUH leur pauvreté, laquelle est passée d’environ 21% de tous les
derniers pays qui ont réussi. Dans le même ordre d’idées, les SDXYUHVYLYDQWGDQVOHPRQGHDYHFPRLQVGH(8HQ
exportations des pays qui sont à la traîne ne sont pas très jHQYLURQHQHWG·HQYLURQGHVSDXYUHV
GLYHUVLÀpHV ² VHXO OH 1pSDO D UpXVVL j GLYHUVLÀHU VHV YLYDQWDYHFPRLQVGH(8HQjHQYLURQHQ
exportations dans les mêmes proportions que les pays qui YRLUÀJXUH /HVSD\VGXJURXSH,,pWDQWGDQVOHXUJUDQGH
RQWOHPLHX[UpXVVLDORUVTXHGHVSD\VjODWUDvQHRQW majorité des pays africains et des PMA, ces conclusions
GLYHUVLÀpOHXUVH[SRUWDWLRQVGDQVGHVSURSRUWLRQVVHPEODEOHV pourraient bien s’appliquer aussi à des groupes de pays plus
à celles des pays qui ont réussi (voir Annexe statistique). Plus larges pour lesquels nous ne disposons par pour l’heure de
VLPSOHPHQWOHVSD\VjODWUDvQHSkWLVVHQWjODIRLVG·XQHIDLEOH données relatives à la pauvreté.
GLYHUVLÀFDWLRQGHOHXUVH[SRUWDWLRQVHWG·XQHIRUWHLQVWDELOLWp
des prix, deux facteurs qui viennent s’ajouter aux autres L’expérience du troisième groupe, à savoir le groupe des
facteurs qui entravent la réduction de la pauvreté. SD\VTXLRQWUpXVVLSUpVHQWpVHQÀJXUHHVWTXHOTXHSHX
différente. Au sein de ce groupe, la sortie marquée de la
Les niveaux de pauvreté relativement stagnants des pays du pauvreté de masse qu’a permis la croissance économique
JURXSH ,, OHVTXHOV SHXYHQW rWUH GXV j XQH GLYHUVLÀFDWLRQ rapide s’est conjuguée à une détérioration de la distribution
LQVXIÀVDQWHHWjXQHYXOQpUDELOLWpIDFHDX[FKRFVUHODWLIVDX[ GHV UHYHQXV j WHOOH HQVHLJQH TXH j OD ÀQ GH OD SpULRGH j
SUL[RQWPRGLÀpODGLVWULEXWLRQGHODSDXYUHWpSDUKDELWDQWGH l’examen, le revenu réel s’est considérablement rapproché
par le monde au cours de vingt dernières années. Du fait de de la trajectoire maximale. La Chine et l’Inde se trouvent en
première ligne de ce groupe, et la croissance rapide de variables habituelles qui comptabilisent la croissance, telles
même que l’évolution défavorable de la distribution des que la croissance de la main-d’œuvre, les taux
revenus au sein de ces deux grandes économies ont été le d’investissement et le niveau initial du PIB, n’a qu’un effet
principal moteur des résultats enregistrés par le groupe. La PDUJLQDOVXUOHFRHIÀFLHQWGHODOLJQHGHUpJUHVVLRQDMXVWpH
SURSRUWLRQGHODSRSXODWLRQYLYDQWDYHFPRLQVGH(8 HQ ÀJXUH PDLV OH OLHQ UHVWH VLJQLÀFDWLI OH FRHIÀFLHQW GH
SDUMRXUGDQVFHJURXSHHVWSDVVpHGHHQYLURQHQ FURLVVDQFHGHVH[SRUWDWLRQVFKXWHjDYHFXQFRHIÀFLHQW
jHQ&HVQLYHDX[VRQWWUqVSURFKHVGHV W GH &HV UpVXOWDWV UHVWHQW ÀDEOHV H[FHSWLRQ IDLWH GHV
de réduction « maximale » de la pauvreté et 3,2% au-dessus observations concernant les pays du groupe III qui ont le
GH OD UpGXFWLRQ PLQLPDOH GH OD SDXYUHWp VLWXpH j HQ mieux réussi, ou l’un ou l’autre de ceux qui appartiennent aux
2007. trois autres groupes.
2
1990)
(GDP1990)
1
2007)-log (PIB
Log (PIBP 2007)-log
-1
-2
-1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
y = 0.38x - 0.09 Log (exportations 2007) – Log (exportations 1990)
R² = 0.6004
plus important encore pour la croissance économique. ou sans croissance de la productivité du travail, est un
Hormis quelques petits pays exportateurs de pétrole, rares avantage que le secteur primaire n’a pas. Les facteurs de
sont les pays qui enregistrent des revenus élevés et qui SURGXFWLRQ pWDQW À[HV OD FURLVVDQFH GH OD SURGXFWLRQ HW
prospèrent sans passer par cette phase. Les pays qui ont de la productivité du secteur primaire s’accompagnent
atteint ce stade de développement enregistrent aussi plus normalement d’une diminution de l’emploi dans ces secteurs.
fréquemment de longues périodes de croissance soutenue
et ininterrompue. La nature des activités de production de La phase d’exportation de produits manufacturés n’arrive
produits primaires explique en partie cette situation. Les toutefois pas par magie, et elle ne crée pas de cercle vertueux
H[SRUWDWLRQVGHSURGXLWVSULPDLUHVIRQWO·REMHWGHÁXFWXDWLRQV autonome sur un mode sui generis. Toutes les conditions
des prix et de la demande à court terme, en plus d’enregistrer préalables à la croissance doivent être réunies pendant la
des épisodes de détérioration des termes de l’échange à SKDVH SUpFpGHQWH 8QH PDLQG·±XYUH GLVFLSOLQpH HW GHV
moyen et long terme. Les produits de base font aussi l’objet FRPSpWHQFHV WHFKQLTXHV HW GH JHVWLRQ VXIÀVDQWHV GRLYHQW
d’une concurrence intense sur les prix, ce qui fait que les avoir été acquises pendant le développement économique
JDLQV GH SURGXFWLYLWp EpQpÀFLHQW GDYDQWDJH DX[ de la phase précédente, et ce pour pouvoir passer à la phase
consommateurs qu’aux producteurs. Certains facteurs de d’exportation. Tant en phase d’exportation de produits de
SURGXFWLRQ pWDQW À[HV WHOV OHV WHUUDLQV HW OHV UpVHUYHV base que de produits manufacturés, les échanges avec
minières, leur rendement aussi est susceptible de décroître. l’étranger peuvent grandement contribuer au transfert de
Le facteur le plus important qui distingue la phase nouvelles technologies depuis les pays plus avancés.
d’exportation des produits manufacturés de la phase L’investissement étranger direct est un autre vecteur de
« produits de base » tient néanmoins au fait que la fabrication transfert de technologie important pendant ces deux phases.
donne lieu à des économies d’échelle statiques et Toutefois, pour apprendre les nouvelles technologies, s’y
dynamiques substantielles et implique un apprentissage. Les adapter et les assimiler, le pays doit disposer des
exportations jouent là un rôle important en ce sens qu’elles infrastructures d’appui nécessaires, des capacités
permettent de réaliser ces économies dynamiques. institutionnelles et humaines, ainsi que des politiques
L’augmentation des échanges commerciaux accroît les économiques qui favorisent le transfert de technologies.
gains de productivité, ce qui renforce la compétitivité et
augmente les échanges commerciaux. Pendant cette phase,
la concurrence étrangère garantit une production plus
HIÀFDFHHWRIIUHGDYDQWDJHGHVRXSOHVVHFHTXLSHUPHWGH
EFFETS DES IMPORTATIONS
s’adapter à l’évolution de la technologie et des conditions du SUR LA PAUVRETÉ
marché. Même au début, lorsque les économies d’échelle ne
sont pas particulièrement importantes dans la production de D’une manière générale, à partir de 2005, les pauvres de
produits manufacturés destinés à l’exportation (ateliers à pays en développement percevaient une plus grande part
forte intensité de main-d’œuvre pour les textiles et les de l’argent dépensé par les pays développés à
vêtements, par exemple), le fait que l’exportation permette O·LPSRUWDWLRQSDUUDSSRUWjHWFHWRXWSDUWLFXOLqUHPHQW
une croissance continue de l’emploi et de la production, avec JUkFHDX[UHFHWWHVGHOD&KLQH/HVSDXYUHVGHV30$TXL
ont pourtant le plus besoin des recettes en provenance de Après avoir évalué les liens entre les exportations, la
l’étranger, ne perçoivent qu’une part minuscule de l’argent croissance et la pauvreté, nous allons estimer ici l’impact
dépensé par les pays développés à l’importation, et une de 10 importations importantes et dynamiques sur les
PR\HQQH QRQ SRQGpUpH GH (8 SRXU (8 exportateurs des pays en développement à l’aide de
d’importations dans ces pays développés. Dans la plupart l’indicateur PII. Le PII permet d’estimer le pourcentage des
des cas, leur part est restée inchangée, voire a diminué sommes dépensées à l’importation par un pays développé
HQWUHHW donné qui revient aux pauvres (SIP1 et SIP2, de l’acronyme
(1&$'5e e78'('(/·2,7685/(&200(5&((7/·(03/2,
La présente section du rapport traite essentiellement des l’impact sur l’égalité hommes-femmes dépend des secteurs
liens à long terme entre la croissance des exportations et la FKHIV GH ÀOH j O·H[SRUWDWLRQ GDQV OH SD\V YLVp VDQV TX·XQ
UpGXFWLRQGHODSDXYUHWpELHQTXHGXIDLWGHODFULVHÀQDQFLqUH schéma unique clair ne se dessine. À titre d’exemple, dans
mondiale la question des conséquences à court terme des les pays dans lesquels l’extraction minière et la production
chocs commerciaux ait pris une place prépondérante dans le de métaux dominent, la main-d’œuvre masculine a été plus
débat. Bien que la question ne relève pas du présent rapport, durement touchée. Le phénomène inverse a été observé dans
les récentes constatations de l’Organisation international du OHVSD\VGDQVOHVTXHOVOHVHFWHXUGXWH[WLOHHVWLPSRUWDQW(QÀQ
travail permettent de mieux comprendre l’impact des échanges les plans de relance des gouvernements destinés à doper la
commerciaux sur les perspectives d’emploi des pays en demande ont dans une grande mesure permis de lutter contre
GpYHORSSHPHQW 8QH pWXGH PHQpH SDU O·2,7 Commerce et l’impact de la crise sur l’emploi, bien que ces efforts soient
emploi face à la crise mondiale, décrit l’impact sur l’emploi PHQDFpVSDUODEDLVVHGHVUHFHWWHVSXEOLTXHVHQ MXVTX·j
GHODFULVHÀQDQFLqUHHWGHODEDLVVHGHVpFKDQJHVFRPPHUFLDX[ 5%), étant donné la diminution des revenus et de l’activité des
GHHWSURFqGHjXQHpYDOXDWLRQGpWDLOOpHGHODVLWXDWLRQ entreprises. Il s’agit là d’un facteur de poids étant donné que
GDQVVHSWSD\V8NUDLQH/LEpULD2XJDQGD,QGH$IULTXHGX O·DXJPHQWDWLRQ GHV SUL[ GHV GHQUpHV DOLPHQWDLUHV HQ
Sud, Brésil et Égypte. Les observations par pays se fondent sur FRQMXJXpH j OD EDLVVH GHV VDODLUHV GH RQW FRQGXLW j
GHVVWDWLVWLTXHVRIÀFLHOOHVVXUOHVeYDOXDWLRQVG·LPSDFWUDSLGHV une détérioration globale des salaires réels, la part des mal
par pays de l’OIT réalisées à la demande de gouvernements nourris dans le monde ayant augmenté pour la première fois
nationaux, et sur des modélisations économiques réalisées par GHSXLV GDWH j ODTXHOOH GHV GRQQpHV RQW FRPPHQFp j
les auteurs. être collectées).
À partir de l’expérience de ces sept pays, plusieurs Au regard des différences enregistrées dans les principaux
observations ont été formulées qui concernent le présent secteurs d’exportation et de leurs liens divers avec l’économie
rapport. Premièrement, s’agissant de l’impact général du intérieure, l’impact sur l’emploi s’est avéré variable selon les
commerce sur l’emploi : si les exportations sont associées à pays étudiés. Au Brésil, dans le secteur du textile de l’Égypte
une destruction plus rapide des emplois, elles permettent aussi HWHQ$IULTXHGX6XGOHFKRPDJHDDXJPHQWp(Q2XJDQGD
de créer davantage d’emplois, à telle enseigne que l’emploi net et dans le secteur du tourisme de l’Égypte, les salaires ont
ne s’en trouve pas affecté en période d’activité commerciale GLPLQXp (QÀQ HQ 8NUDLQH HW DX /LEpULD WDQW OH QRPEUH
normale. Deuxièmement, en période de crise économique d’emplois, que les salaires et les conditions de travail se sont
internationale les emplois ont tendance à disparaître plus détériorés en parallèle.
rapidement, et ce du fait des liens directs et indirects avec
l’économie mondiale. À titre d’exemple peut être cité le cas de La dernière étude en date de l’OIT sur le commerce et l’emploi
O·8NUDLQH R O·LQGXVWULH PpWDOOXUJLTXH GHVWLQpH j O·H[SRUWDWLRQ HVW FRPSOpWpH SDU OHV FRQFOXVLRQV GH FRQFHUQDQW
D pWp GXUHPHQW IUDSSpH SDU OH ÁpFKLVVHPHQW GH OD GHPDQGH l’interaction entre l’emploi informel et le commerce52 basées sur
mondiale de voitures. L’industrie nationale du minerai de fer des données empiriques disponibles pour un nombre limité de
s’en est par répercussion trouvée tout aussi touchée, bien pays d’Amérique latine. Celles-ci ont révélé que l’ouverture du
qu’elle n’exporte pas en quantité. Troisièmement, lorsque commerce débouche dans certains cas sur une augmentation
des données détaillées étaient disponibles et des analyses de l’emploi et des salaires informels, mais pas dans d’autres.
possibles, il semble que l’impact sur l’emploi indirect (secteurs L’impact variable du commerce sur l’emploi, formel ou informel,
n’exportant pas) ait été au moins aussi important que sur revêt une grande importance pour les tenants du commerce,
l’emploi direct (secteurs qui exportent). L’impact indirect peut et pourrait faire l’objet de futurs rapports de l’ITC sur les
être dû aux liens entre la chaîne d’approvisionnement et les exportations pour un développement durable.
secteurs exportateurs (comme dans le cas des industries de
OD PpWDOOXUJLH HW GH O·H[WUDFWLRQ PLQLqUH GH O·8NUDLQH RX j OD -DQVHQ 0DULRQ HW (ULN YRQ 8H[NXOO &RPPHUFH HW
diminution de la demande de tous les biens et services liée à la emploi face à la crise mondiale, Organisation international du
baisse des recettes des secteurs exportateurs. Quatrièmement, Travail.)
anglais « Share of Income to the Poor »)53. Pour en faciliter De la même manière, nous avons calculé l’indicateur PII
l’interprétation, les résultats ont été multipliés par 100, de en excluant les pays en développement gros exportateurs
sorte que la mesure puisse être lue comme une estimation de combustibles (et là encore, la Chine) pour voir si
de la somme en dollar qui revient aux pauvres pour l’indicateur PII des importateurs était dans une grande
FKDTXH(8GpSHQVpVjO·LPSRUWDWLRQSDUOHVSD\V mesure déterminé par le prix des combustibles ou le
développés54. commerce des combustibles minéraux qui créent moins
d’emplois. Les résultats obtenus montrent que pour les 10
Dans le premier cas, en calculant le PII pour tous les pays importateurs les combustibles jouent un rôle
partenaires pour lesquels des données sont disponibles, VLJQLÀFDWLI GDQV OH FDOFXO GH O·LQGLFDWHXU 3,, WRXV OHV
une part extrêmement faible des dépenses à l’importation importateurs ayant enregistré une augmentation entre
UHYLHQW DX[ SDXYUHV j VDYRLU HQWUH (8 HW HW OHV FKLIIUHV GX 3,, D\DQW WRXW DX SOXV
SRXUOD6XLVVHHWMXVTX·j(8SRXUOH-DSRQ SRXU diminué d’un peu plus de 6% (Canada) sur la base de
(8GpSHQVpVjO·LPSRUWDWLRQ YRLUWDEOHDX 6XU FHWWHH[FOXVLRQ YRLUWDEOHDX
une note plus positive, pour tous les gros pays
importateurs sauf un, la part des dépenses à l’importation
Tableau 19 : Indicateur PII pour les personnes vivant avec
TXLUHYLHQWDX[SDXYUHVDDXJPHQWpGHSXLV6HXOHOD
moins de $E.-U. 2/jour – à l’exclusion des principaux
1RUYqJHIDLWH[FHSWLRQjODUqJOHO·DQQpHD\DQWpWp
exportateurs de combustibles
atypique au plan commercial, plusieurs pays en
développement ayant vu leur part du commerce SD\VHQ
Moins la Chine
augmenter de manière disproportionnée55. Étant donné la développement
part croissante de la Chine dans le commerce international Importateur 2005 2005
en comparaison d’autres économies importatrices, les
Australie 3.06 1.20
calculs ont été effectués en incluant puis en excluant la
Chine pour le PII de chaque importateur. Pour certains Canada 1.24 3.34 0.55
importateurs (Islande, République de Corée, Japon, par 8QLRQHXURSpHQQH 1.67 2.43 1.06
exemple) l’exclusion de la Chine du calcul fait une énorme Islande 0.47 2.12 0.16
GLIIpUHQFH DORUV TXH SRXU G·DXWUHV 6XLVVH 8( SDU
Japon 6.33 2.75 1.64
H[HPSOH OD GLIIpUHQFH HVW PRLQV PDUTXpH (OOH UHVWH
QpDQPRLQVVLJQLÀFDWLYHSRXUWRXVOHVLPSRUWDWHXUVpWXGLpV République de Corée 1.34 6.07 1.34 1.21
DX PRLQV GHV YDOHXUV 3,, UHSUpVHQWHQW OHV Nouvelle-Zélande 4.65 0.65
échanges avec la Chine pour chaque importateur étudié). Norvège 2.47 2.50 0.63
Lorsque la Chine est exclue du calcul, les signes de Suisse 0.50
SURJUqVHQWUHHWÁpFKLVVHQWFRQVLGpUDEOHPHQW
GHVLPSRUWDWHXUVFRQFHUQpVDIÀFKDQWXQHEDLVVHGH eWDWV8QLV 4.06 7.22
leur indicateur PII sur la période visée. Note : Neuf gros exportateurs de combustibles – dont les valeurs à
l’exportation pour l’année la plus récente disponible se composaient
Tableau 18 : Indicateur PII pour les personnes vivant avec d’au moins 50% de combustibles minéraux – ont été exclus.
moins de $E.-U. 2/jour
3RXU ÀQLU O·LQGLFDWHXU 3,, D pWp FDOFXOp SRXU OHV SD\V
SD\VHQ
développement
Moins la Chine importateurs sur la base de leurs seuls échanges
commerciaux avec les 33 PMA pour lesquels des données
Importateur 2005 2005 sont disponibles (voir tableau 20). Les pauvres des PMA,
bien qu’étant les plus pauvres et ayant le plus besoin des
Australie 1.23 recettes de l’étranger, ne perçoivent en fait qu’une part
Canada 1.27 3.53 0.57 minuscule des sommes dépensées par les pays
développés à l’importation, et une moyenne non pondérée
8QLRQHXURSpHQQH 2.52 1.27 GH(8SRXU(8G·LPSRUWDWLRQV(QRXWUHOHV
Islande 0.47 2.13 0.16 0.40 SURJUqV UpDOLVpV HQWUH HW RQW pWp ELHQ PRLQV
importants pour les PMA que pour l’ensemble des pays en
Japon 6.51 développement, 6 des 10 importateurs ayant vu leur
République de indicateur PII pour les PMA décliner durant cette période.
6.15
Corée 3DUPLOHVGL[LPSRUWDWHXUVODSDUWGHOHXU3,,WRWDOEpQpÀFLDQW
Nouvelle-Zélande 1.51 0.67 1.20 aux PMA était inférieure à un vingtième, soit à peine 3,7
cents pour chaque dollar dépensé dans ces pays : la part
Norvège 2.47 2.51 0.63 de l’Australie était la moins élevée à raison de 0,7% (0,7
Suisse 1.21 0.52 0.50 cents revenant aux pauvres pour chaque dollar dépensé),
FHOOHGHO·8QLRQHXURSpHQQHODSOXVpOHYpHDYHF
eWDWV8QLV 4.24 2.04 2.46 cents).
Tableau 20 : Indicateur PII pour les personnes vivant avec LPSRUWDWLRQV VXU OD SDXYUHWp pWDQW GRQQp TXH GHV
moins de $E.-U. 2/jour – PMA pauvres du monde qui vivent en dessous du seuil de
SDXYUHWpGH(8 2/jour se trouvent dans notre échantillon
33 PMA de pays en développement. La part des importations
Importateur 2005 représentée implique l’indicateur PII maximum, en théorie,
Australie 0.05
pour cet importateur, partant du principe que la part du
revenu qui revient aux pauvres des pays en développement
Canada 0.07 0.12
exportateurs était proportionnelle aux importations (une
8QLRQHXURSpHQQH 0.27 hypothèse que d’aucuns pourraient juger optimiste).
Islande 0.02 0.12
Japon 0.21 0.21
Tableau 21 : Représentativité de l’échantillon de pays en
développement choisis
République de Corée 0.22 0.16
Nouvelle-Zélande 0.04 0.16 Mesure (Q
- Australie 30.7%
- Canada
Méthodologie du PII 8QLRQHXURSpHQQH 13.7%
Pour déterminer l’effet des importations d’un importateur - Islande
donné sur la pauvreté, deux jeux de données sont utilisés. Le - Japon 41.0%
SUHPLHUPHVXUHODSDUWGXUHYHQXQDWLRQDOTXLEpQpÀFLHDX[
- République de Corée
SDXYUHVYLYDQWDYHFPRLQVGH(8HWDYHFPRLQVGH
(8SDUMRXUGpVLJQpVSDUO·DFURQ\PH6,3HW6,3 SDUW - Nouvelle-Zélande 22.7%
du revenu qui revient aux pauvres). Les calculs sont effectués - Norvège 12.0%
à partir des données d’études et relatives à la distribution des
- Suisse 6.3%
revenus précédemment utilisées. Le deuxième jeu de
données nous donne la part de la valeur à l’importation des eWDWV8QLV 42.2%
pFRQRPLHV GpYHORSSpHV SRXU FHV SD\V O·8( pWDQW
Sources :
considérée comme un pays), en utilisant la base de données
,QGLFDWHXUV GH GpYHORSSHPHQW GDQV OH PRQGH %DQTXH
DOTS (Direction of Trade Statistics) du FMI. Ces indicateurs
mondiale, chiffres 2007. Complétés par les données du Worldfact
sont ensuite multipliés et additionnés pour estimer le PII par Book 2010 de la CIA pour l’Afghanistan, l’Iraq, Nauru et Tuvalu.
importateur. ** Données relatives à la population pour 1, puis produit en croix sur
la base des taux de pauvreté moyens estimés pour 2001–2007 du
3URJUDPPH GHV 1DWLRQV 8QLHV SRXU OH GpYHORSSHPHQW ² 5DSSRUW VXU
Représentativité de l’échantillon le développement humain 2010 pour déterminer les pourcentages de la
pauvreté mondiale et pour l’échantillon.
Si des données commerciales sont disponibles pour tous les *** Fonds monétaire international – Direction des statistiques
pays, directement ou par le biais de statistiques miroirs, les FRPPHUFLDOHV
données détaillées sur la pauvreté proviennent des études
menées sur le revenu et la consommation, études dont la
qualité et la fréquence ne sont pas régulières. Les données Conclusions relatives au PII
disponibles sur la pauvreté ont été traitées pour garantir la
comparabilité entre les pays et dans le temps, mais même Les résultats des calculs de l’indicateur PII révèlent que dans
DLQVL GHV GRQQpHV VXIÀVDQWHV SRXU O·DQDO\VH QH VRQW l’ensemble, à partir de 2005 les pauvres des pays en
GLVSRQLEOHV TXH SRXU SD\V HQ GpYHORSSHPHQW eWDQW développement ont encaissé une part plus élevée des
GRQQpTXHQRWUHpFKDQWLOORQQ·LQFOXWTXHH[SRUWDWHXUVGH sommes dépensées par les pays développés à l’importation,
pays en développement, dont le Mexique qui est devenu HQ FRPSDUDLVRQ GH &HWWH FRQVWDWDWLRQ VRXOqYH
PHPEUHGHO·2&'(30$ VXU HWOHVLPSRUWDWHXUV d’importantes questions, non pas sur les possibilités d’utiliser
correspondants, il convient de voir dans quelle mesure ces le commerce pour lutter contre la pauvreté, mais plutôt sur la
pays sont représentatifs de la population, de la pauvreté, et mesure dans laquelle le commerce a été utilisé pour réduire
du commerce mondiaux (pour chaque importateur). la pauvreté au cours des deux dernières décennies.
L’indicateur PII fournit aux importateurs développés une idée
Les importations des 10 importateurs développés ne GH OHXU HIÀFDFLWp GDQV OD OXWWH FRQWUH OD SDXYUHWp SDU OHV
SURYLHQQHQW TX·HQ SDUWLH GHV SD\V HQ GpYHORSSHPHQW circuits commerciaux, tant par rapport aux années
mais ajouter davantage de pays en développement n’aurait précédentes que comparé à d’autres économies
SDV G·LPSDFW VLJQLÀFDWLI VXU OD PHVXUH GH O·HIIHW GHV développées.
Quelques réserves doivent malgré tout être ici formulées en L’amélioration de l’accès au marché vers les principaux
FHTXLFRQFHUQHOHVSURJUqVUpDOLVpV/HV30$Q·RQWEpQpÀFLp marchés réduit la pauvreté, particulièrement dans les
TXH G·XQH SDUW LQÀPH GHV UHFHWWHV FRPPHUFLDOHV UHYHQDQW pays les plus pauvres, renforce les mesures en faveur
aux pauvres, et dans la plupart des cas cette part est restée des PMA et va dans le sens de l’amélioration de l’équité
inchangée ou a diminué pendant la période à l’examen. Les dans le monde. Il convient ici encore d’insister sur le fait
gains les plus substantiels ont été enregistrés par les pauvres que les mesures visant à promouvoir le commerce
de quelques pays performants, comme la Chine, mais aucun équitable doivent être compatibles avec la facilitation de
pays en développement ou PMA n’a pour l’heure réussi à l’accès au marché et ne pas l’entraver.
faire aussi bien que la Chine en termes de commerce et de
réduction de la pauvreté. Qui plus est, ces estimations
indiquent que de vastes pans de pauvres du monde n’ont
SDVEpQpÀFLpGHVDYDQWDJHVLQKpUHQWVDXFRPPHUFHGXIDLW
des problèmes d’accès au marché évoqués au Chapitre 2 du
présent rapport et dans de nombreuses autres études. Les
résultats obtenus suggèrent aussi que les pays pauvres ont
besoin de plus d’ATLC et d’Aide pour le commerce pour
pouvoir à l’avenir tirer parti de l’effet de la réduction de la
pauvreté par le commerce.
NORMES VOLONTAIRES
NORMAS VOLUNTARIAS::
¿INCENTIVO
BIENFAIT OU O
REVERS
REVÉSPOUR
PARA LES
LOS PAÍSES
PAYS EN DÉVELOPPEMENT?
EN DESARROLLO?
NORMAS VOLUNTARIAS:
¿INCENTIVO O REVÉS PARA
LOS PAÍSES EN DESARROLLO?
86 1250(692/217$,5(6%,(1)$,7285(9(563285/(63$<6(1'e9(/233(0(17"
NORMES VOLONTAIRES :
BIENFAIT OU REVERS POUR
LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT?
Le présent chapitre offre une analyse détaillée et en adaptation au droit commercial international61 laissent à
profondeur des conséquences et de l’impact des normes penser qu’une analyse différente, plus convaincante, du
volontaires du « commerce équitable » sur les producteurs et mouvement en faveur du commerce équitable basée sur la
les exportateurs des pays en développement. Pour évaluer VRFLRORJLHpFRQRPLTXHSRXUUDLWrWUHHQYLVDJpH3DWHO
l’intérêt des normes volontaires en tant qu’instrument relève que « l’être humain a acquis des comportements
d’intervention sur les marchés, il est important de comprendre complexes qui impliquent désir structurel d’altruisme et
qu’il s’agit de faire un choix entre différents pis-allers56. d’équité ainsi qu’égoïsme et avarice »62.
PRODUCTEUR ET GDQVELHQGHVFDWpJRULHVGHSURGXLWV(QWUHHWOHV
YHQWHVGHSURGXLWVFHUWLÀpVLVVXVGHO·DJULFXOWXUHELRORJLTXH
EXPORTATEUR : DÉBOUCHÉS RQWGRXEOpSRXUDWWHLQGUH(8PLOOLDUGV'·LFLFHV
ET RISQUES YHQWHV GHYUDLHQW DWWHLQGUH (8 PLOOLDUGV 6HORQ
l’Organisation internationale du café (OIC), les importations
PRQGLDOHV GH FDIp FHUWLÀp ELRORJLTXH RQW DXJPHQWp HQ
Dans quelle mesure les normes volontaires représentent-
PR\HQQH GH SDU DQ VXU OD SpULRGH ²
elles des débouchés ou des risques pour les producteurs
alors que les importations de café conventionnel
GHVSD\VHQGpYHORSSHPHQW"'DQVO·RSWLTXHGHO·H[SRUWDWHXU
n’augmentaient que de 2,6% par an sur la même période.
les questions clés qui se posent sont notamment :
Les produits étiquetés issus du commerce équitable, en
Les normes volontaires facilitent-elles l’accès au marché SDUWLFXOLHUOHVEDQDQHVOHVÁHXUVOHVXFUHHWOHFDIpRQWYX
ou représentent-elles un nouvel obstacle à l’accès à ces OHXUV YHQWHV DXJPHQWHU GH HQWUH ²
QRXYHDX[PDUFKpV" selon la FLO. De la même manière, les zones forestières
FHUWLÀpHV SDU OH )RUHVW 6WHZDUGVKLS &RXQFLO )6& RQW
/DSDUWLFLSDWLRQDX[QRUPHVYRORQWDLUHVHVWHOOHUHQWDEOH"
progressé de 250% sur la même période.
Les normes volontaires constituent-elles un moyen de
SDVVHUjO·pFKHOOH"
8QHpWXGHPHQpHSDU$UDXMRHWDO DPRQWUpTXHOD
demande des consommateurs et la croissance du marché
D’autres questions se posent qui ne concernent pas
constituaient de fortes incitations pour les producteurs
uniquement le producteur :
EUpVLOLHQVGHSURGXLWVIRUHVWLHUVjRSWHUSRXUODFHUWLÀFDWLRQ
/HVQRUPHVPRGLÀHQWHOOHVODGLVWULEXWLRQGHVUHWRPEpHV Outre le fait qu’ils se situent sur un marché en pleine
économiques, les relations de pouvoir et institutionnelles croissance, les producteurs peuvent aussi tirer parti de la
OHORQJGHODFKDvQHGHYDOHXU" possibilité qui leur est offerte de se rapprocher d’acheteurs
qui comprennent mieux leurs besoins. À titre d’exemple,
Les normes volontaires ont-elles un impact social et
Fairtrade a été reconnu dans plusieurs études comme un
HQYLURQQHPHQWDOSDUWLFXOLHU"
moyen d’intégrer les petits producteurs désavantagés aux
TXHOPRPHQWXQHQRUPHHVWHOOHFUpGLEOH" coopératives et de les relier à ces marchés en expansion
dans le cas du thé (Raynolds et Ngcwangu, 2010) et dans
Les gouvernements ont-ils un rôle à jouer en matière de
celui du café (Giovannucci et Ponte, 2005). Dans l’ensemble,
QRUPHVYRORQWDLUHV"
la participation aux chaînes de valeur mondiales par le biais
des normes volontaires peut se traduire par l’instauration de
UHODWLRQV FRPPHUFLDOHV EpQpÀTXHV j ORQJ WHUPH HW GH
DANS L’OPTIQUE DU systèmes « d’acheteurs préférés » (Henson, 2006).
PRODUCTEUR : LES NORMES Mais que se passe-t-il lorsque ces marchés ne sont pas des
VOLONTAIRES FACILITENT- marchés de niche potentiels pour les producteurs mais qu’ils
ELLES L’ACCÈS AU MARCHÉ deviennent une exigence de facto pour l’exportation de cer-
WDLQVSURGXLWV"3RXUOHVSURGXLWVWHOVTXHOHVIUXLWVHWOpJXPHV
OU CONSTITUENT-ELLES UN les normes soi-disant volontaires deviennent omniprésentes
OBSTACLE À L’ACCÈS AU et incontournables pour accéder aux chaînes de valeur mon-
diales. Sur les plus grandes chaînes de vente au détail de
MARCHÉ? GHQUpHVDOLPHQWDLUHVHQ(XURSHTXLH[LJHQWGHOHXUVIRXUQLV-
seurs qu’ils satisfassent aux normes GLOBALG.A.P.67, sept
Les marchés des produits issus du commerce équitable et seulement représentent 76% des ventes de fruits et de lé-
de l’agriculture biologique ont enregistré une croissance JXPHVHWGHjGHVLPSRUWDWLRQVGHSURGXLWVIUDLVHQ
deux ou trois fois plus élevée que les marchés conventionnels SURYHQDQFHG·$IULTXH :HEEHUHW/DEDVWH
Dans ce contexte, des questions ont été soulevées qui conclusions de 37 études portant sur les produits les plus
portaient sur : IUpTXHPPHQWFHUWLÀpV EDQDQHVFDIpSRLVVRQERLVG·±XYUH
et tourisme) et concluent que seules six études fournissent
Les coûts accrus de la conformité, les exigences à ce que l’auteur appelle des données factuelles rigoureuses
respecter étant supérieures aux prescriptions SHUPHWWDQWG·pWD\HUO·K\SRWKqVHVHORQODTXHOOHODFHUWLÀFDWLRQ
réglementaires (Henson, 2006); a un impact socioéconomique ou environnemental positive à
l’échelle du producteur. Huit études ont conclu que la
Le comportement potentiellement anticoncurrentiel des
FHUWLÀFDWLRQ Q·DYDLW SDV G·LPSDFW REVHUYDEOH HW OHV
entreprises de premier plan (Casella, 2001);
UHVWDQWHVQHVRQWSDVÀDEOHVDXSODQGHODPpWKRGHVHORQOHV
La gouvernance nationale et internationale, y compris le FULWqUHVÀ[pVSDUOHVDXWHXUV,OQ·HQGHPHXUHSDVPRLQVTXH
rôle de l’OMC (Henson, 2006; Nadvi et Waltring, 2003) même en tenant compte des limites existantes en termes
(voir Chapitre II). d’applicabilité des données70, un certain nombre d’études
SHUPHWWHQWGHPLHX[FRPSUHQGUHOHVIDFWHXUVTXLLQÁXHQFHQW
Certains auteurs ont critiqué les normes volontaires, les l’impact économique à l’échelle du producteur. Il convient de
considérant comme des obstacles de facto au commerce noter qu’à l’exception de Fairtrade, les normes volontaires ne
&KDQJ9HUEUXJJHQ.XLNHW%HQQLV PHQDoDQW garantissent pas l’obtention d’un prix plus élevé, mais les
la « viabilité du système de commercialisation des denrées études indiquent bel et bien que le respect d’autres normes
alimentaires instauré par les États nations; érigeant des peut aussi déboucher sur le paiement de prix plus élevés.
REVWDFOHVLQYRORQWDLUHVPDLVVLJQLÀFDWLIVDXFRPPHUFHSRXU
les petits producteurs des pays en développement, et Au-delà du prix plus élevé payé par le consommateur,
fonctionnant sans devoir rendre des comptes à aucun FHUWDLQHVpWXGHVSRUWDQWVXUOHFDIpFHUWLÀpLVVXGHO·DJULFXOWXUH
RUJDQLVPHGHFRQWU{OHª 5REHUWVS biologique mettent en exergue le fait que d’autres facteurs
peuvent être à l’origine d’une augmentation du revenu, tels
TXHOHVUHQGHPHQWVSOXVpOHYpV %ROZLJHWDO.LOOLDQHW
NORMES VOLONTAIRES ET DO 1HPHV /RUVTXH OD FHUWLÀFDWLRQ GpERXFKH
sur l’augmentation du revenu net du producteur, les revenus
RENTABILITÉ supplémentaires encaissés améliorent ses perspectives
économiques car ils sont investis dans les infrastructures de
D’aucuns estiment que la croissance des normes volontaires production, améliorent l’accès au crédit, permettent de
serait essentiellement due au fait qu’elles auraient des passer à la production biologique et facilitent les améliorations
retombées économiques, sociales et environnementales techniques sources de productivité accrue (Bacon, 2004;
positives tout au long de la chaîne de valeur, et en premier )RUWHW5XEHQ0XUUD\HWDO1HOVRQHW3RXQG
OLHX VXU OH SURGXFWHXU 0DLV HVWFH UpHOOHPHQW OH FDV" /HV
avantages des normes volontaires compensent-ils le coût de
OHXULQWURGXFWLRQHWGHOHXUJHVWLRQ"8QUpFHQWUDSSRUWGHOD Le coût du respect d’une norme est une considération
$OOLDQFH ,6($/ O·DVVRFLDWLRQ PRQGLDOH SRXU OHV QRUPHV importante pour les producteurs qui envisagent la
VRFLDOHV HW HQYLURQQHPHQWDOHV DIÀUPH TXH O·HVVHQWLHO GHV FHUWLÀFDWLRQ 3OXVLHXUV pWXGHV FRQVDFUpHV DX[ FRWV GH OD
activités d’évaluation d’impact ont été des exercices isolés et conformité à la norme mondiale GLOBALG.A.P. ont révélé
« souffrent d’un manque de données globalement TXHOHVFRWVpWDLHQWVLJQLÀFDWLIVPDLVTX·LOVYDULDLHQWGXWRXW
FRPSDUDEOHVHWQHSHUPHWWHQWSDVVXIÀVDPPHQWGHWLUHUGHV DX WRXW VHORQ OH SURGXFWHXU HW O·H[SRUWDWHXU (OOHV RQW
conclusions sur l’impact à l’échelle du système ». Le rapport également montré que l’état de préparation des exportateurs
DIÀUPH pJDOHPHQW TX·LO Q·H[LVWH SDV DFWXHOOHPHQW GH et les économies d’échelle sont les principaux facteurs qui
consensus sur ce qui doit être mesuré et comment. permettent de maintenir les coûts à un niveau gérable pour
les agriculteurs. L’étude de 11 exportateurs kenyans a montré
À l’échelle du producteur, l’impact sur le revenu global doit TXH OH FRW GH OD FHUWLÀFDWLRQ SRXU FKDTXH SHWLW H[SORLWDQW
prendre en considération tant l’augmentation du revenu – GpSDVVH HQYLURQ (8 GX FRW VRQW
JUkFHDX[SUL[SOXVpOHYpVSHUoXVjODGLPLQXWLRQGHVLQWUDQWV JpQpUDOHPHQW ÀQDQFpV SDU O·H[SORLWDQW DJULFROH SDU
à l’augmentation du rendement, à la productivité accrue, et à O·H[SRUWDWHXU HW SDU GHV RUJDQLVPHV H[WpULHXUV 8QH
la qualité du produit – que l’augmentation des investissements pWXGHSRUWDQWVXUSHWLWVSURGXFWHXUVGHOpJXPHVNHQ\DQV
et des coûts de la participation – y compris les frais d’audit et DFRQFOXTXHOHFRWLQLWLDOHWUpFXUUHQWGHODFHUWLÀFDWLRQVHORQ
GH FHUWLÀFDWLRQ OD PDLQG·±XYUH VXSSOpPHQWDLUH OHV la norme GLOBALG.A.P. représentait un tiers du revenu
rendements inférieurs et l’évolution des pratiques agricoles. annuel du producteur, bien que les exportateurs et les
/HFRWGHO·DGRSWLRQGHVQRUPHVHWOHVEpQpÀFHVOLpVjOHXU GRQDWHXUV ÀQDQFHQW OHV DXGLWV H[WHUQHV OD FHUWLÀFDWLRQ OD
adoption dépendent dans une grande mesure de la situation formation et les analyses des sols.
dans laquelle se trouve le producteur, notamment sa taille,
son expérience, ses capacités administratives et techniques '·XQH PDQLqUH JpQpUDOH RQ SHXW GLIÀFLOHPHQW JpQpUDOLVHU
ainsi que son emplacement géographique. O·LPSDFWpFRQRPLTXHGHODFHUWLÀFDWLRQSRXUOHVSURGXFWHXUV
Pour certains, la participation aux normes volontaires
Dans le cadre d’un examen des études consacrées à l’impact débouche effectivement sur une augmentation du revenu
GH OD FHUWLÀFDWLRQ %ODFNPDQ HW 5LYHUD DQDO\VHQW OHV net, mais ce n’est pas le cas pour tous les produits, toutes les
FHUWLÀFDWLRQV HW WRXWHV OHV UpJLRQV 3RXU ÀQLU OHV UpVXOWDWV YDOHXU" /·HVVHQWLHO GHV WUDYDX[ GH UHFKHUFKH LQLWLDOHPHQW
varient grandement et dépendent dans une grande mesure menés sur ce sujet se sont fondés sur la théorie des chaînes
des conditions locales et de la manière dont les normes sont mondiales d’approvisionnement ou de valeur qui fournit un
mises en œuvre. cadre d’analyse de la création de valeur économique et
permet de comprendre comment elle est contrôlée de bout
en bout de la chaîne. Le modèle se penche sur la dispersion
NORMES VOLONTAIRES ET spatiale des activités, la structure intrants-extrants, les
relations de pouvoir qui coordonnent les activités et les
CAPACITÉS D’EXPORTATION cadres institutionnels dans lesquels s’inscrivent les activités
de production et d’échange.
/HV QRUPHV SDU OH ELDLV GHV SUHVFULSWLRQV VSpFLÀTXHV
qu’elles imposent, encouragent ou imposent d’opérer des S’agissant de la dispersion spatiale des activités, Sexsmith et
changements organisationnels et dans les pratiques de 3RWWV RQWDSSRUWpODSUHXYHTXHOHVQRUPHVPRGLÀHQW
production de nature à aider les producteurs à améliorer effectivement la territorialité des chaînes de valeur en
leurs compétences. Plusieurs études montrent que la mise « dirigeant les produits vers les marchés sur lesquels la
HQ±XYUHGHSUHVFULSWLRQVHQPDWLqUHGHFHUWLÀFDWLRQFRQGXLW demande est la plus forte – et qui sont disposés à payer un
les producteurs à améliorer les systèmes de gestion et de prix plus élevé – pour les biens produits dans des conditions
contrôle, à accroître la productivité, à mettre en œuvre les durables ». C’est le cas, par exemple, du marché du café des
bonnes pratiques agricoles, à améliorer la gestion des 3D\V%DV R GX FDIp FRQVRPPp HQ pWDLHQW
ressources et à disposer d’un meilleur accès au crédit. FHUWLÀpV RX GH FHOXL GX 5R\DXPH8QL R OHV EDQDQHV
Fairtrade se taillaient une part de marché de 27% en valeur
Il n’en demeure pas moins que l’adoption de normes exige DXSUHPLHUVHPHVWUH
des ressources et des capacités dont les petits producteurs
ne disposent souvent pas. C’est ainsi que pour la majorité La question de la structure intrants-extrants et de la
GHVQRUPHVFHVSURGXFWHXUVpSURXYHQWSOXVGHGLIÀFXOWpVj distribution de la rente économique le long de la chaîne est,
GpFURFKHU OHXU FHUWLÀFDWLRQ TXH OHV SURGXFWHXUV GH SOXV SRXUVDSDUWSOXVFRQWURYHUVpH(QFHTXLFRQFHUQHODYDOHXU
grande taille, confrontés qu’ils sont, entre autres, à des coûtsmarchande ajoutée de ces produits, certains experts de la
de production plus élevés, à un manque d’infrastructures ou branche suggèrent que « si les supermarchés souhaitaient
à la nécessité de mettre en œuvre des systèmes de contrôle maximiser les ventes de produits durables, ils accepteraient
et de gestion. une marge égale ou inférieure sur les produits étiquetés
Fairtrade » (Vorley, 2003, p.36). Les travaux de recherche
Outre la possibilité qu’elles offrent de se moderniser, disponibles à ce jour ne permettent pas de tirer de
certaines normes facilitent l’intégration dans les chaînes de FRQFOXVLRQV GpÀQLWLYHV j FH VXMHW 7RXWHIRLV OHV pWXGHV GH
valeurs mondiales, donnant la possibilité d’améliorer le cas réalisées sur le café et la banane indiquent le contraire, la
traitement après récolte, la qualité du produit et la capacité YDOHXU DMRXWpH GH OD FHUWLÀFDWLRQ UHYHQDQW GH PDQLqUH
d’approvisionnement. Il semblerait toutefois que le rôle des disproportionnée aux transformateurs et aux détaillants,
acheteurs soit ici prépondérant. Dans le cas de Fairtrade, même si l’on tient compte des frais de stockage et de
5D\QROGV pWDEOLW XQ GLVWLQJXR HQWUH OHV DFKHWHXUV développement plus élevés pour les produits de niche.
motivés par une mission, par la qualité et par le marché, en
fonction du rôle qui leur revient dans la chaîne de valeur. Dans une étude du café Fairtrade au Nicaragua, Mendoza et
Lorsque l’acheteur est motivé par la qualité, il collabore avec %DVWLDHQVHQ RQWFRQVWDWpTX·DORUVTXHOHSUL[ÀQDOjOD
le producteur pour parvenir à un niveau de qualité donné et FRQVRPPDWLRQ pWDLW VXSpULHXU HQ (XURSH OH SUL[ SD\p
s’y maintenir. Cette relation se caractérise par une relation aux producteurs n’avait augmenté que de 4%. Dans le cas
commerciale plus directe et plus stable, une prévisibilité du de la banane, une étude de cas réalisée en Amérique cen-
UHYHQX HW XQ ÀQDQFHPHQW SUpDODEOH 4XDQW DX[ DFKHWHXUV trale par Kilian et al. (2005) avait relevé que les surprix payés
motivés par le marché, ils suivent des pratiques commerciales aux producteurs pour les bananes biologiques ou Faitrade
conventionnelles, promeuvent la concurrence entre les en 2004 se situaient entre 15% et 50%, alors que les prix de
SURGXFWHXUV FHUWLÀpV HW FRQVLGqUHQW HVVHQWLHOOHPHQW OD GpWDLOSD\pVSRXUFHVSURGXLWVHQ(XURSHpWDLHQWHQWUHHW
FHUWLÀFDWLRQ FRPPH XQ LQVWUXPHQW GH WUDoDELOLWp RX SOXV pOHYpV &HWWH VLWXDWLRQ D pWp FRQÀUPpH SDU XQH
permettant de se faire une meilleure réputation. autre étude sur les bananes réalisée par le centre de re-
cherche agronomique français, le CIRAD, qui a montré que
les supermarchés empochaient l’essentiel du prix de détail,
NORMES VOLONTAIRES ET 33% pour les produits issus du commerce équitable et
jusqu’à 40% pour les produits issus de l’agriculture biolo-
EFFETS DISTRIBUTIFS gique en 2006.
Les normes volontaires soulèvent une question importante, à S’agissant de la répartition des coûts, si Fairtrade tient
savoir dans quelle mesure celles-ci ont-elles une incidence explicitement compte du surcoût de la conformité pour les
sur la répartition de la rente économique, sur les relations de acheteurs, ce n’est pas le cas de la plupart des dispositifs.
pouvoir et institutionnelles tout au long de la chaîne de Certaines normes volontaires ont été accusées d’iniquité en
ce sens que l’essentiel des coûts de la mise en conformité et acheteurs ont souvent davantage de pouvoir de négociation
des risques sont supportés par le producteur, comparé aux car ils peuvent assez facilement passer d’un fournisseur à
acheteurs ou aux détaillants des pays développés, sans l’autre, alors que les producteurs sont en concurrence les
DXFXQHJDUDQWLHGHEpQpÀFHVÀQDQFLHUVSRXUOHVSURGXFWHXUV XQV DYHF OHV DXWUHV SRXU V·DWWLUHU OHV ERQQHV JUkFHV GH
même lorsqu’ils satisfont aux normes imposées. quelques acheteurs.
Selon la norme, les producteurs assument une proportion Les critiques soulèvent une question plus générale liée au
plus ou moins grande des coûts y relatifs. Mais dans la modèle d’activité dans le cadre duquel fonctionnent les
grande majorité des cas, le producteur et l’exportateur QRUPHVYRORQWDLUHV/HFRWGHODFHUWLÀFDWLRQHWGHVDXGLWV
doivent supporter l’essentiel des coûts. Dans le cadre du pouvant constituer un obstacle pour les petits agriculteurs
)6& HW GH OD FHUWLÀFDWLRQ VHORQ OH 3URJUDPPH GH qui ne sont pas à la pointe de la technologie, les ONG, les
UHFRQQDLVVDQFH GHV FHUWLÀFDWLRQV IRUHVWLqUHV 3()& organisations de développement et dans certains cas des
l’essentiel des coûts doit être assumé par le propriétaire de la organisations en aval, sont intervenues pour apporter leur
IRUrW HW OHV FRWV GH OD FHUWLÀFDWLRQ HW GHV DXGLWV SHXYHQW DLGH VRXV OD IRUPH GH ÀQDQFHPHQWV H[WHUQHV /HV
GHYHQLUXQ©REVWDFOHÀQDQFLHUPDMHXUªSRXUOHVSURSULpWDLUHV organisations à activité normative représentent aujourd’hui
individuels (Oy, 2005). L’Institut international pour elles-mêmes une source de soutien importante pour les
O·HQYLURQQHPHQW HW OH GpYHORSSHPHQW ,,(' D UpDOLVp XQH producteurs, des organisations telles que FLO et le Marine
pWXGH VXU OD FHUWLÀFDWLRQ GLOBALG.A.P. de producteurs de Stewardship Council (MSC) dépensant respectivement 57%
légumes au Kenya et il a constaté que les producteurs HW GH OHXU EXGJHW WRWDO VXU FHV DFWLYLWpV /HV GRQV
DVVXPDLHQWGHVFRWVLQLWLDX[GHODFHUWLÀFDWLRQHW d’organisations caritatives, d’entités gouvernementales ou
des frais récurrents. Bien que le coût total soit réparti entre les privées représentent jusqu’à 34% du budget du FSC et
exploitations agricoles, les exportateurs et les agences MXVTX·j GH FHOXL GX 06& &HWWH GpSHQGDQFH GHV
extérieures, un nombre considérable de producteurs sont ÀQDQFHPHQWV H[WpULHXUV HW OHV ÀQDQFHPHQWV LUUpJXOLHUV
sortis de GLOBALG.A.P. en 2006, en partie du fait de la fragilisent le système et devraient être reconnus et intégrés.
complexité de la norme mais aussi en conséquence du coût
élevé de la conformité à celle-ci.
La prise en considération des intérêts des pays en Étant donné le rôle important joué par les acheteurs dans
développement l’établissement de chaînes d’approvisionnement durables,
les gouvernements peuvent jouer un rôle de taille en tant
/HVEDVHVVFLHQWLÀTXHVVXUOHVTXHOOHVHOOHVUHSRVHQW
qu’acheteurs de produits et de services en général et, en
À partir de là, les auteurs voient dans le manque de particulier, lorsqu’ils favorisent le développement durable.
représentation des plus petites entreprises et des groupes /·2&'( D HVWLPp TX·XQH PR\HQQH SRQGpUpH GH GX
marginalisés un obstacle à la légitimité de certaines normes. PIB avait été dépensée en achats publics dans les pays
La question de savoir dans quelle mesure ces normes PHPEUHVHQWUHHW/D&RPPLVVLRQHXURSpHQQH
UHSRVHQW VXU GHV EDVHV VFLHQWLÀTXHV HVW XQH DXWUH estime que les marchés publics s’élèvent à quelque €2 500
SUpRFFXSDWLRQ GH WDLOOH (OOH DPqQH j VH GHPDQGHU VL OHV PLOOLDUGVHWUHSUpVHQWHQWHQYLURQGX3,%GHO·(XURSH
normes privées en matière de sécurité sanitaire des denrées Ceci offre d’immenses possibilités mais impose aussi des
alimentaires offrent un niveau de protection plus élevé que responsabilités en matière de marchés publics.
les normes visées dans l’Accord SPS.
Les normes volontaires rendent-elles réellement les
8QHLQLWLDWLYHG·DXWRUpJXODWLRQOH&RGHGHERQQHSUDWLTXH PDUFKpV SXEOLFV SOXV GXUDEOHV RX SOXV YHUWV" 8QH pWXGH
pour l’établissement de normes sociales et environnemen- UpDOLVpHSDU3ULFHZDWHUKRXVH&RRSHUV6LJQLÀFDQWHW(FRI\V
WDOHV D pWp pODERUp SDU O·$OOLDQFH ,6($/71 DÀQ G·pYDOXHU OD DUpSRQGXjFHWWHTXHVWLRQSDUO·DIÀUPDWLYH(OOHDFRQVWDWp
crédibilité des normes volontaires. L’association a aussi que les marchés publics écologiquement responsables de
établi des codes de bonnes pratiques portant sur la mesure VHSW PHPEUHV SLRQQLHUV GH O·8( DYDLHQW FRQWULEXp HQ
G·LPSDFWHWOHVSUDWLTXHVHQPDWLqUHGHYpULÀFDWLRQHWIRXU- moyenne à une réduction de 25% des émissions de CO2 en
nissant des orientations aux membres de l’association pour 2006–200772.
la mise en œuvre de systèmes de normes crédibles.
d’abaisser les coûts et autres prescriptions liées aux chance pour les producteurs et les exportateurs. Les
FHUWLÀFDWLRQVPXOWLSOHV normes volontaires vont gagner en importance si les
circonstances qui ont présidé à leur établissement restent
Les institutions d’appui aux producteurs doivent redoubler inchangées. Dans certains secteurs, la production et le
d’efforts pour aider les agriculteurs et les exportateurs FRPPHUFHFHUWLÀpVQHVRQWGpMjSOXVGHVFUpQHDX[GHQLFKH
désireux d’adopter les normes volontaires, leur capacité à et les taux de croissance de la décennie écoulée devraient
satisfaire les exigences imposées par les normes volontaires vraisemblablement se maintenir.
dépendant dans une grande mesure du renforcement des
capacités au niveau des exploitations agricoles. Celui-ci Les normes volontaires peuvent potentiellement doper les
doit passer par la formation aux bonnes pratiques en exportations des pays en développement et améliorer la
PDWLqUH GH SURGXFWLRQ j OD JHVWLRQ DJULFROH HIÀFDFH HW qualité de vie des agriculteurs et de leurs communautés.
productive, à l’amélioration de la qualité, et à la gestion des Les normes peuvent toutefois être un fardeau, représenter
entreprises en général, comme la gestion du risque un poids pour les exportateurs en les empêchant d’exploiter
ÀQDQFLHU /HV RUJDQLVDWLRQV UpJLRQDOHV HW QDWLRQDOHV GH les débouchés à l’exportation et les avantages découlant
SURGXFWHXUV GHYUDLHQW pJDOHPHQW EpQpÀFLHU G·XQ VRXWLHQ de l’adoption des normes. Il est important que les
institutionnel pour le partage des connaissances, producteurs apprennent à gérer les normes volontaires et
l’organisation du transport, la mise en commun des leurs implications pour pouvoir exploiter les débouchés et
productions, l’amélioration des infrastructures (notamment UHOHYHUOHVGpÀV
de stockage) et l’amélioration des processus décisionnels
stratégiques par la fourniture d’informations essentielles sur Pour élaborer des politiques et des mécanismes d’appui
le marché. Il importe aussi que les producteurs et les qui permettent aux producteurs et aux exportateurs de
exportateurs disposent d’un accès facilité au crédit, aux QpJRFLHUHIÀFDFHPHQWFHQRXYHDXSDUDGLJPHFRPPHUFLDO
services nationaux de vulgarisation, aux équipements une compréhension accrue de la manière dont les normes
d’essai et aux installations de laboratoires. L’établissement YRORQWDLUHV LQÁXHQFHQW OHV H[SRUWDWLRQV GHV SD\V HQ
et la mise en œuvre des normes nationales en fonction des développement, des possibilités et des risques qu’elles
exigences du marché devraient aussi être favorisés. VLJQLÀHQWHVWLQGLVSHQVDEOH/HU{OHGHVQRUPHVYRORQWDLUHV
soulève d’importantes questions relatives à la facilitation de
(Q SOXV GH IRXUQLU XQ VRXWLHQ LQVWLWXWLRQQHO OHV l’accès aux marchés à prime, ou au fait qu’elles peuvent
gouvernements interviennent de plus en plus en tant constituer un obstacle. Des réponses doivent être apportées
TX·DFKHWHXUVGHSURGXLWVFHUWLÀpVGXUDEOHV2XWUHO·LPSDFW tant par les producteurs que par les institutions nationales
direct qu’ils peuvent avoir, les achats des gouvernements et internationales pour faire en sorte que les normes dopent
peuvent avoir un poids symbolique considérable. Les plutôt que freinent les producteurs des pays en
initiatives internationales telles le Réseau international des développement.
achats verts (IGPN), le Processus de Marrakech sur les
DFKDWVSXEOLFVGXUDEOHVHWOH3URJUDPPHGHV1DWLRQV8QLHV
SRXU O·HQYLURQQHPHQW 318( HQFRXUDJHQW OHV DFKDWV
publics responsables en élaborant des lignes directrices,
en sensibilisant les parties prenantes, en favorisant
l’échange d’expériences et en organisant des formations.
/DGLVSRVLWLRQGHVFOLHQWVjSD\HUSRXUEpQpÀFLHUG·DWWULEXWV
du produit supplémentaires garantissant le respect de
principes sociaux, de l’équité et de l’environnement est une
Conformité
Type de &HUWLÀFDWLRQHW aux normes et Critères de Portée géographique
3URGXLWFHUWLÀp
norme surveillance lignes directrices conformité de la normea
internationales
Association 4C Produit/ Chaîne d’appro- Service de ,6($/&*66b Reqe Recof Total : 21 pays
processus visionnement en café YpULÀFDWLRQSDUWLHUFH
OIT CFc Soc :34
g
Soc : 0 PMA : 5
vert partie indépendante
agréée par 4C 2,7 (QYh :27 (QY : 12 3('
Initiative pour Produit/ Canne à sucre et Norme de ,6($/&*66 Req Reco Aucune entreprise
une meilleure processus produits dérivés, y FHUWLÀFDWLRQVRXPLVH FHUWLÀpH%6,
ISO 65 Soc : 2 Soc : 23
canne à sucre compris énergie et à essai
(BSI) biocarburants OIT CF (QY (QY : 23
OMS (pesticides)
Fairtrade (FLO) Produit/ Produits agricoles, Inspection et ,6($/&*66 Req Reco Total : 64 pays
processus mélanges, produits FHUWLÀFDWLRQSDU
ISO 62, 65, 67 Soc : 34 6RF 30$
manufacturés dont )/2&(57XQ
bananes, cacao, organisme de OIT CF (QY (QY 3('
FDIpFRWRQÁHXUV FHUWLÀFDWLRQ
OIT Sécurité au Écon :12 Écon : 4 PD : 0
fruits frais, miel, jus, indépendant
travailj
riz, épices et herbes, contrôlé par une
balles pour le sport, organisation tierce OIT 155
sucre, thé, vin, partie
2,7
certains produits
mélangés
Flower Label Produit/ Plus de 300 variétés Audits réalisés par ISO 65 Req Reco Total : 4 pays
Program (FLP) processus de roses et d’autres des organismes
OIT CF Soc : 31 Soc : 0 PMA : 0
ÁHXUVFRXSpHV d’audit
(dahlias, gerbéras, indépendants. OIT 155 (QY (QY 3('
pivoines, tulipes, &HUWLÀFDWLRQSDUOH
OMS (pesticides) Écon : 0 Écon : 0 PD : 0
etc.) et plantes Comité de
(fougères en cuir de FHUWLÀFDWLRQ)/3VXU
feuille, fougères la base des
arborescentes, rapports d’audit
asparagus
retrofractus, etc.)
Conformité
Type de &HUWLÀFDWLRQHW aux normes et Critères de Portée géographique
3URGXLWFHUWLÀp
norme surveillance lignes directrices conformité de la normea
internationales
GLOBALG.A.P. Intégrée et Fruits, légumes, &HUWLÀFDWLRQHW OIT CF Req Reco Total SD\V
produit/ bétail, produits de surveillance de
2,7 Soc : 14 Soc : 0 PMA : 10
processus l’aquaculture, tierce partie par des
matériels pour la organismes de OMS (pesticides) (QY (QY : 11 3('
reproduction des FHUWLÀFDWLRQGHYDQW
Écon : 5 Écon : 1 PD
plantes et la être accrédités
fabrication d’aliments
composés pour
animaux
Marine Produit/ Poissons d’ornement &HUWLÀFDWLRQHW ,6($/&*66 Req Reco Total: 5 pays
Aquarium processus et habitat marin surveillance de
ISO 65 Soc : 4 Soc : 0 PMA : 0
Council (MAC) tierce partie par des
organismes de 2,7&/& (QY : 1 (QY 3(' : 3
FHUWLÀFDWLRQGHYDQW
&,7(6n Écon : 0 Écon : 0 PD : 2
être accrédités
CBD
Marine Produit/ Plus de 67 espèces &HUWLÀFDWLRQHW ,6($/&*66 Req Reco Total SD\V
Stewardship processus dont coques, morue, surveillance de
Soc : 3 Soc : 0 PMA : 1
Council (MSC) ÁpWDQPHUOXKDUHQJ tierce partie par des
grenadier bleu, organismes de (QY : 6 (QY : 1 3(' : 12
langouste, FHUWLÀFDWLRQGHYDQW
Écon : 2 Écon : 1 PD : 25
maquereau, saumon, être accrédités
Saint-Jacques, bar,
crevette, sole et thon
Produits Produit/ Production végétale, &HUWLÀFDWLRQHW ,6($/&*66 Req Reco Total : 111 pays
biologiques processus bétail, produits surveillance de
,62 Soc : 5 Soc : 13 PMA : 15
(IFOAM)) sauvages, tierce partie par des
transformation de organismes de (QY : 26 (QY : 4 3(' : 66
et 14000
ÀEUHVHWDTXDFXOWXUH FHUWLÀFDWLRQGHYDQW
Écon : 3 Écon : 0 PD : 30
être accrédités OMS (pesticides)
Codex
Alimentarius
&,7(6
CBD
Promouvoir la Produit/ Forêts, produits &HUWLÀFDWLRQHW ISO 65, 14000, Req Reco Total : 44 pays
gestion durable processus ligneux et à base de surveillance de
Soc Soc : 11 PMA : 0
de la forêt papier (meubles, tierce partie par des
OIT CF
3()& matériaux de organismes de (QY : 7 (QY : 10 3(' : 16
construction, livres, FHUWLÀFDWLRQGHYDQW OIT Sécurité au
Écon : 0 Écon : 1 PD
par exemple) et être accrédités travail
produits forestiers
2,7
non ligneux
&,7(6
Conformité
Type de &HUWLÀFDWLRQHW aux normes et Critères de Portée géographique
3URGXLWFHUWLÀp
norme surveillance lignes directrices conformité de la normea
internationales
Rainforest Produit/ Produits de la sylvicul- Mesure de la confor- ,6($/&*66 Req Reco Total: 43 pays
Alliance (RA) processus ture (dont bois mité par des spécia-
ISO 14000 Soc : 22 Soc : 14 PMA : 5
d’œuvre, papier) et listes formés par RA,
produits agricoles, lesquels rédigent OIT CF (QY (QY 3('
dont cacao, café, ensuite un rapport
2,7 Écon : 2 Écon : 0 PD : 6
banane, ananas, évalué par un comité
ÁHXUVWKpDJUXPHV d’experts indépen- OMS (pesticides)
avocat, raisin, goyave, dants/bénévoles. RA
&,7(6
kiwi, mangue, fruit de prend la décision
la passion, plantain, ÀQDOHG·DFFRUGHURX CBD
caoutchouc et vanille QRQODFHUWLÀFDWLRQ
Table ronde Produit/ Production et Le système de ,6($/&*66 Req Reco La norme sera mise en
sur les processus transformation de FHUWLÀFDWLRQ56%HVW œuvre sans limitations
,62 Soc : 26 Soc : 0
biocarburants biocarburants et de actuellement géographiques.
62, 65, 66
durables (RSB) matières premières. soumis à des (QY (QY Projets pilotes à la date
Production, utilisation essais pilotes. À OIT CF d’avril 2010 (aucun
Écon : 3 Écon : 0
et transport de l’avenir, la FHUWLÀFDWGpOLYUp
OMC Accord
biocarburants conformité sera pendant cette phase).
OTC
liquides démontrée par des
7RWDOSD\V
audits sur site
réalisés par un PMA : 0
organisme de
3('
FHUWLÀFDWLRQWLHUV
accrédité PD : 5
Responsabilité Génériqueo Pas de restriction &HUWLÀFDWLRQHW ,6($/&*66 Req Reco Total : 35 pays
durable pour un secteur, un surveillance de
,62 Soc : 31 Soc : 3 PMA : 6
internationale group de produits ou tierce partie par des
65
(SAI) un service en organismes de (QY (QY 3('
particulier FHUWLÀFDWLRQGHYDQW OIT CF
Écon : 1 Écon : 0 PD : 10
être accrédités
OIT 155
OIT Sécurité au
travail
Réseau Produit/ Produits de la sylvi- (Pour les produits ,6($/&*66 Req Reco Total SD\V
d’agriculture processus culture, dont bois agricoles) Rapport
OIT CF Soc : 11 Soc : 26 PMA : 7
durable (SAN) d’œuvre et produits à d’audit préparé par
base de papier et un comité d’experts 2,7 (QY (QY 3('
issus de la forêt. indépendant/
OMS (pesticides) Écon : 0 (FRQ PD : 0
Produit agricoles bénévole.
dont cacao, café, &HUWLÀFDWLRQSDUXQ &,7(6
banane, ananas, Comité SAN sur la
CBD
ÁHXUVWKpDJUXPHV base du rapport
avocat, raisin, d’audit
goyave, kiwi,
mangue, fruit de la
passion, plantain,
caoutchouc et vanille
Conformité
Type de &HUWLÀFDWLRQHW aux normes et Critères de Portée géographique
3URGXLWFHUWLÀp
norme surveillance lignes directrices conformité de la normea
internationales
Sustainable Produit/ Forêts, produits &HUWLÀFDWLRQHW ISO 62, 65 Req Reco Total: 2 pays
Forestry processus ligneux et à base de surveillance de
2,7&) Soc : 11 Soc : 0 PMA : 0
Initiative (SFI) papier, dont bois, tierce partie par des
HW
matériaux de organismes de (QY (QY 3('
construction, FHUWLÀFDWLRQGHYDQW
Écon : 0 (FRQ PD : 2
d’impression et être accrédités 2,7
d’emballage
8QLRQSRXUOH Générique Ingrédients naturels (Pour les membres ,6($/&*66 Req Reco Total : 10 pays
BioCommerce ramassés dans leur négociants) Après
ISO 65 Soc : 26 Soc : 0 PMA : 1
Éthique milieu naturel, ou approbation de la
8(%7 récoltés dans la demande par le OIT CF (QY (QY 3('
région dans laquelle Comité d’adhé-
OMS (pesticides) Écon : 7 (FRQ PD : 3
ils sont naturellement sion, le candidat est
distribués soumis à un audit CBD
de tierce partie
réalisé par un
organisme de
YpULÀFDWLRQTXDOLÀp
87=&HUWLÀHG Produit/ Production de, et &HUWLÀFDWLRQHW ,6($/&*66 Req Reco Total : 21 pays
processus approvisionnement surveillance de
2,7&) Soc : 36 Soc : 1 PMA : 5
en, café, cacao et tierce partie par des
WKp/DFHUWLÀFDWLRQ organisations de (QY (QY 3('
HW
87=FRQWULEXHDX FHUWLÀFDWLRQGHYDQW
Écon : 6 (FRQ PD : 0
développement des être accrédités par
systèmes de traça- 87=&HUWLÀHG
bilité dans les sec-
teurs tels que l’huile
de palme, le soja, les
biocarburants et la
canne à sucre, entre
autres
Notes :
D 3D\VGDQVOHVTXHOVGHVRUJDQLVPHVGHQRUPDOLVDWLRQFHUWLÀHQWGHVSURGXFWHXUVH[SRUWDWHXUV&ODVVLÀFDWLRQGHVSD\VGHOD'LYLVLRQGHOD
VWDWLVWLTXHGHV1DWLRQV8QLHV'LVSRQLEOHjO·DGUHVVHKWWSXQVWDWVXQRUJXQVGPHWKRGVPPUHJQIKWP
E ,6($/&*66,6($/&RGHRIJRRGVWDQGDUGVHWWLQJ
F 2,7&)&RQYHQWLRQVIRQGDPHQWDOHVGHO·2,7 QHW
G 206 SHVWLFLGHV &ODVVLÀFDWLRQGHVSHVWLFLGHVGHO·206
e) Req : Requis
f) Rco : Recommandé
g) Soc : Critères sociaux
K (QY&ULWqUHVHQYLURQQHPHQWDX[
i) Écon : Critères économiques
j) OIT Sécurité au travail : Code de sécurité au travail de l’OIT
k) Accord OTC de l’OMC : Accord sur les obstacles techniques au commerce de l’OMC
l) CDB : Convention sur la diversité biologique
P &HUWLÀFDWLRQG·HQWUHSULVHVHQWLqUHV
Q &,7(6&RQYHQWLRQVXUOHFRPPHUFHLQWHUQDWLRQDOGHVHVSqFHVGHIDXQHHWGHÁRUHVDXYDJHVPHQDFpHVG·H[WLQFWLRQ
o) Non limité à un produit ou à un procédé donné
VULNÉRABILITÉ COMMERCIALE
VULNERABILIDAD DEL
COMERCIO
DES PAYS ÉMERGENTS
EN PAÍSES ET EN
EMERGENTES Y PAÍSES
DÉVELOPPEMENT
EN DESARROLLO
INDICATEURS DE VULNÉRABILITÉ TRADITIONNELS : DIVERSIFICATION DES
EXPORTATIONS ET INSTABILITÉ DES PRIX 101
AUTRES INDICATEURS DE VULNÉRABILITÉ : PIB MOINS CONSOMMATION PRIVÉE
ET INDICE DE GRUBEL-LLOYD 102
100 98/1e5$%,/,7e&200(5&,$/('(63$<6e0(5*(176(7(1'e9(/233(0(17
VULNÉRABILITÉ COMMERCIALE
DES PAYS ÉMERGENTS ET EN
DÉVELOPPEMENT
La vulnérabilité économique survient lorsqu’un pays consommation, mais cela ne rend pas pour autant les États-
enregistre une rupture soudaine et prolongée de sa courbe 8QLVYXOQpUDEOHV
de croissance (crise), par opposition à un simple choc
pFRQRPLTXH ,O FRQYLHQW GH YpULÀHU VL FHUWDLQV VHXLOV GH Il y a vulnérabilité dès lors que la dépendance échappe à tout
GpFOHQFKHPHQW WHOVTX·XQGpÀFLWHQFRPSWHLPSRUWDQW VRQW contrôle national. Cela concerne les pays dont la structure à
de simples signes avant-coureurs de chocs ou s’ils sont l’exportation est très concentrée (exportateurs de produits
annonciateurs d’une crise. La plupart des pays sont en effet agricoles uniques pour les PMA) et dans lesquels la
frappés par des chocs majeurs – qui affectent les termes de dépendance s’insinue dans les branches d’activité et les
l’échange, par exemple – mais tous les chocs ne se secteurs économiques « clés » dans le cas des économies
transforment pas en crise. Il importe cependant de noter que émergentes. Le tableau 23 donne un aperçu de la
dépendance et interdépendance ne sont pas synonymes de dépendance des économies émergentes aux produits de
vulnérabilité économique. Les relations commerciales ne haute technologie.
rendent pas, en elles-mêmes, les pays commerçants plus
vulnérables. La présente section fait valoir que c’est la Tableau 23 : Ratio balance commerciale/PIB (en %; calculé
structure commerciale (ou la structure des exportations) qui pour le monde entier)
fait la vulnérabilité d’un pays plutôt que son ouverture au
Année
commerce.
La vulnérabilité est analysée dans le présent rapport à l’aune Économies émergentes (total haute technologie) -3.5 -2.1
d’indicateurs normalement présents dans les publications
consacrées à la vulnérabilité économique, telle l’instabilité Chine (total haute technologie) -2.3 4.7
des prix à l’exportation et la concentration des exportations,
Source : Perspectives de l’économie mondiale du FMI, données
conjugués à d’autres indicateurs. La présente section évalue d’avril 2010.
la vulnérabilité économique des PMA, de pays en
développement et d’économies émergentes sur la période Le tableau montre la baisse de la dépendance du groupe
des pays émergents (dont la Chine) dans le domaine des
produits de haute technologie vis-à-vis du reste du monde. Il
La mondialisation a donné naissance à un monde multipolaire semble indiquer une spécialisation de la chaîne de valeur de
et interdépendant. Les relations commerciales plus ces pays, et une capacité potentiellement plus grande à
équilibrées entre les pays se traduisent par une dépendance supporter les chocs. Jusqu’ici, l’étude de la vulnérabilité
mutuelle (interdépendance). Les relations peuvent être économique concernait dans une grande mesure des pays à
UHSUpVHQWpHVSDUOHVÁX[LQWHUHWLQWUDEUDQFKHHWSDUOHVÁX[ faible revenu et dépendants des produits de base
ELODWpUDX[ G·LQYHVWLVVHPHQW pWUDQJHU GLUHFW ,(' GDQV OD *XLOODXPRQWHW 'DQVOHPrPHRUGUHG·LGpHVOH
même branche d’activité ou dans des branches différentes et FRQFHSW D pWp XWLOLVp SRXU GpFULUH HW DQDO\VHU OHV GLIÀFXOWpV
entre les pays. La dépendance implique le désengagement auxquelles sont confrontés les petits pays insulaires en
économique d’une activité productrice d’importance mineure développement ainsi que les petites économies ouvertes, en
pour l’économie en question (Andreosso-O’Callaghan, développement et développées. La récente étude de
2007), le degré « d’importance d’une activité économique » Shafaeddin (2005) évoque la vulnérabilité croissante des
étant évalué et mesuré par le biais d’une analyse des intrants pays en développement dans le sillage de la libéralisation du
HWGHVH[WUDQWV YRLUSDUH[HPSOH6FKXOW]HW6RQLVHW commerce. La dépendance d’un petit nombre de produits
DO SRXUXQHGpÀQLWLRQSOXVSRXVVpHGHODQRWLRQGH H[SRUWpV FRQMXJXpH j XQH GLYHUVLÀFDWLRQ LQVXIÀVDQWH GHV
« branche d’activité clé »). À titre d’exemple, à l’ère de exportations, exacerbent la vulnérabilité associée à
©O·pFRQRPLH GX VDYRLUª O·pFRQRPLH GHV eWDWV8QLV pWDLW l’ouverture des échanges commerciaux.
dépendante de la Chine pour les industries des biens de
INDICATEURS DE 7DEOHDX'LYHUVLÀFDWLRQGHVH[SRUWDWLRQVSDUJURXSHGH
pays : économies émergentes, PMA et autres pays en
VULNÉRABILITÉ développement (1996–2008)
TRADITIONNELS : 2000
DIVERSIFICATION DES Économies émergentes 76.24
EXPORTATIONS ET INSTABILITÉ PMA 3.1
DES PRIX Autres pays en développement 6.07 3.46
Source : Calculs ITC basés sur la base de données Comtrade.
/DGLYHUVLÀFDWLRQGHVH[SRUWDWLRQVVHPHVXUHSDUO·LQYHUVH
GH O·,QGLFH GH +HUÀQGDKO+LUVFKPDQ ++, PHVXUDQW OD
8Q DXWUH LQGLFDWHXU WUDGLWLRQQHOOHPHQW OLp DX FRPPHUFH
concentration du marché. Il est établi en additionnant le
permet de mesurer l’instabilité des exportations et des
carré des parts de marché de chaque entreprise présente
importations dans le temps.
sur le marché, à savoir la part d’un produit d’exportation
donné par rapport au total des exportations (n produits)
Le tableau 25 résume cet indicateur pour les trois groupes
pour un pays ou un groupe de pays donné. Ce ratio est
GH SD\V VXU OD SpULRGH 3RXU OHV WURLV JURXSHV
calculé pour chaque pays appartenant à l’un des trois
l’instabilité des prix est plus grande à l’exportation, d’où une
groupes (l’Annexe statistique jointe au présent rapport
volatilité relativement élevée des recettes en devises tirées
contient un tableau de tous les pays). Les résultats obtenus
du commerce.
montrent, par exemple, que certains PMA comme
Madagascar, Djibouti, la Gambie ou le Népal ont réussi à se
Tableau 25 : Instabilité des prix dans le commerce, pays
GLYHUVLÀHUjO·H[SRUWDWLRQDXFRXUVGHODSpULRGHjO·H[DPHQ
émergents, PMA et autres pays en développement
DORUVTXHG·DXWUHV +DwWLHWOD*XLQpH%LVVDX
(1996–2008)
présentent une structure d’exportation de plus en plus
concentrée. La concentration à l’exportation de la plupart ([SRUWDWLRQV Importations
GHV30$HVWWUqVpOHYpH HWOHXUGLYHUVLÀFDWLRQjO·H[SRUWDWLRQ
très faible); cela se traduit par un HHI inverse faible sur toute Économies émergentes 22.66 14.32
la période. Les recettes en devises de pays tels que PMA 66.30
l’Angola, le Burkina Faso, le Tchad, la Guinée-Bissau ou le
Mali dépendent toujours dans une très grande mesure de Autres pays en développement
TXHOTXHV H[SRUWDWLRQV /HV SD\V pPHUJHQWV DIÀFKHQW Source : Calculs ITC basés sur la base de données Comtrade.
JpQpUDOHPHQWOHVLQGLFHVGHGLYHUVLÀFDWLRQOHVSOXVpOHYpV
(à l’exception du Koweït, d’Oman et du Qatar qui dépendent
tous trois de leurs exportations d’énergie).
Là encore la situation des pays émergents contraste l’examen, bien qu’elle ait été modeste pour certains
fortement avec celle des deux autres groupes de pays. Les (Maurice, par exemple). Pour certains pays de ce groupe,
SD\V pPHUJHQWV EpQpÀFLHQW GDQV O·HQVHPEOH G·XQH l’augmentation du PIB moins la consommation privée a été
instabilité des prix moins marquée que les deux autres impressionnante (Tchad et Guinée équatoriale), ce qui
groupes de pays qui sont de toute évidence des « preneurs pourrait augurer d’une nouvelle période de reprise sur le
de prix » sur les marchés d’exportation, notamment des FRQWLQHQWDIULFDLQ(QOH3,%²FRQVRPPDWLRQSULYpH
produits de base et de l’énergie. Les recettes à l’exportation pWDLWHQYLURQQHXIIRLVSOXVpOHYpTX·HQFRPSDUpjXQ
des autres pays en développement ont été particulièrement simple triplement dans les deux autres groupes de pays.
instables sur la période à l’examen. C’est le cas de l’Iraq, du
Kazakhstan et de l’Azerbaïdjan dont les résultats sont à S’agissant des indicateurs liés au commerce, une économie
l’opposé de ceux d’économies développées telles que très spécialisée dans un groupe de produits donné
O·8QLRQ HXURSpHQQH HW OHV eWDWV8QLV GRQW OHV SUL[ j pWURLWHPHQW GpÀQL V·DGRQQH j XQH DFWLYLWp GH QpJRFH
l’exportation sont stables. intersectoriel avec le reste du monde. Dans ce cas là, les
échanges intra-branche sont limités, la dépendance élevée
et la vulnérabilité accrue. Inversement, si les échanges intra-
AUTRES INDICATEURS DE EUDQFKHVRQWLPSRUWDQWV pWURLWHPHQWGpÀQLV ODYXOQpUDELOLWp
est moindre. Les indices de Grubel et Lloyd (GL), qui
VULNÉRABILITÉ : PIB MOINS permettent de mesurer la similitude des tendances
CONSOMMATION PRIVÉE ET économiques au sein d’une branche d’activité donnée entre
plusieurs pays, sont utilisés pour analyser l’évolution des
INDICE DE GRUBEL-LLOYD échanges intra-sectoriel d’une économie par rapport au
reste du monde. Les résultats pour les trois groupes de
1RXV DYRQV LFL FKRLVL SOXVLHXUV LQGLFDWHXUV TXL UHÁqWHQW OD pays sont donnés au tableau 27. Dans le cas des
relative robustesse et la durabilité d’une économie. Ce économies émergentes, les échanges intra-branche sont
deuxième groupe d’indicateurs permet de voir si un pays augmenté avec le temps et sont relativement importants
est en mesure de se protéger contre les chocs et les crises (d’un niveau égal à celui des économies développées telles
car ils tiennent compte des ressources disponibles dans TXHOHVeWDWV8QLVRXO·8( &HVUpVXOWDWVFRQWUDVWHQWDYHF
ces pays. les chiffres faibles et en baisse des échanges intra-branche
des deux autres groupes de pays; les indices des échanges
Les données relatives au PIB moins la consommation privée intra-branche des PMA sont inférieurs à ceux d’autres pays
nous informent sur la capacité d’un pays d’utiliser la en développement pour la période à l’examen. Dans le cas
richesse créée pour tirer parti du commerce (échanges des pays émergents, les échanges intra-branche sont
QHWV SRXU FRQVWLWXHU GHV UpVHUYHV ÀQDQFLqUHV VRXV IRUPH relativement limités pour les pays dépendants de l’énergie
d’épargne (S), et d’investir dans des projets publics liés, par WHOV TXH OH 4DWDU HQ 2PDQ HW OD
exemple, aux infrastructures ou à l’éducation (G)73. Le Fédération de Russie (0,17). Pour les PMA et d’autres pays
tableau 26PRQWUHFRPPHQWFHWLQGLFDWHXUDpYROXpDXÀOGX en développement, la vulnérabilité mesurée à l’aune de cet
temps pour trois groupes de pays. indicateur est relativement grande (indice échanges intra-
branche faible), tout particulièrement pour l’Angola (0,03 en
Tableau 26 : PIB – consommation privée par groupe de pays : OH%XUNLQD)DVR OD*XLQpHpTXDWRULDOH
économies émergentes, PMA et autres pays en la Guinée-Bissau (0,03), les Maldives et le Soudan (0,01),
développement (1995-2008, $E.-U. milliards) ainsi que pour l’Iraq (0,01) et le Turkménistan (0,03)
UHVSHFWLYHPHQW/jHQFRUHFHVFKLIIUHVSHXpOHYpVUHÁqWHQW
2000 2005
la dépendance de ces pays par rapport aux produits
Économies émergentes 1 701 2 042 6 432 énergétiques ou aux produits de base, de même qu’un
PMA 22.4 61.3 PDQTXH FRQQH[H GH GLYHUVLÀFDWLRQ GHV VWUXFWXUHV GH
Autres pays en 321.1
production et d’exportation de ces pays.
développement
7DEOHDX ,QGLFHV */ SDU JURXSH GH SD\V pFRQRPLHV
6RXUFH,QGLFDWHXUVGXGpYHORSSHPHQWGDQVOHPRQGH%DQTXH
mondiale, Washington.
émergentes, PMA et autres pays en développement
(1996-2008)
Nous constatons un écart vertigineux entre les pays 2000
émergents et les deux autres groupes de pays. Cet 0.72 0.76
Économies émergentes
indicateur a progressé, peu ou prou, dans les mêmes
proportions pour les trois groupes de pays. Certains pays PMA 0.30 0.33
du groupe des « autres pays en développement » ont
Autres pays en développement 0.36 0.35 0.34
toutefois vu leur indicateur faire un bond en avant. C’est le
cas de l’Arménie, du Malawi et du Mozambique. Tous les Source : Calculs ITC basés sur la base de données Comtrade.
PMA à l’exception du Burundi, de la République
centrafricaine et des Comores, ont réussi à obtenir une Nous pouvons aller plus loin encore et calculer les indices
augmentation de cet indicateur au cours de la période à GL pour le groupe des branche d’activité de haute
technologie ou « clés », à savoir les produits chimiques, les Troisièmement, la croissance du PIB – consommation
équipements (ordinateurs compris) et les véhicules à privée a été peu ou prou identique dans les trois
moteur, étant donné leur importance pour les économies groupes. Pour certains PMA, cet indicateur a soit connu
émergentes. Le tableau 28 FRQÀUPH O·LQFLGHQFH pOHYpH HW une augmentation modérée, soit diminué.
croissante des échanges intra-branche pour les produits de
haute technologie au sein du groupe des pays émergents. Pour finir, les échanges intra-branche, mesurés dans le
À l’inverse, l’indice a baissé pour les PMA sur la même temps à l’aide des indices GL, sont relativement
période, alors qu’il n’a connu qu’une augmentation importants (et en augmentation) pour les économies
marginale dans le cas des autres pays en développement. émergentes, alors qu’ils sont faibles et en baisse dans
les deux autres groupes de pays. Là encore, des indices
Tableau 28 : Échanges intra-branche pour les industries de faibles signifient une industrialisation et une
haute technologie (1996-2008) spécialisation à l’exportation de type ricardien, et donc
une certaine vulnérabilité. Il convient de noter que bien
Ratio GL 2000 que la structure industrielle et à l’exportation des
Économies émergentes/monde 0.70 0.77 économies émergentes leur permette de supporter les
Pays moins avancés/monde 0.13 0.14 chocs et les crises économiques, certains pays de ce
groupe affichent aussi des indices d’échanges intra-
Autres pays en développement/
monde
0.17 0.24 0.23 branche faibles et une faible diversification de leurs
exportations (Qatar, Oman et Fédération de Russie).
Source : Données d’avril 2010 sur les Perspectives de l’économie
mondiale du FMI.
La vulnérabilité économique au sens large engloberait
aussi les taux d’épargne; ceux-ci sont supérieurs et en
Ces nouveaux résultats viennent confirmer le fait que les augmentation pour les économies émergentes; ils sont
pays émergents sont capables d’être compétitifs au plan stables pour les PMA et en légère baisse pour les autres
commercial par rapport au reste du monde en pays en développement. Il semblerait donc que le fossé
développant les secteurs d’activité traditionnellement de l’épargne se soit creusé entre les économies
contrôlés par les pays développés. À l’inverse, les pays émergentes et les deux autres groupes, ce qui a donné
en développement (et en particulier les PMA) pratiquent aux économies émergentes une capacité accrue
essentiellement le commerce ricardien (à sens unique) d’utiliser leurs réserves financières en période de
en approvisionnant le reste du monde en produits ralentissement ou de crise économique.
manufacturés à faible valeur ajoutée, en produits de
base ainsi qu’en produits primaires. Ces résultats Il découle de l’analyse que les politiques doivent adopter
révèlent les faits stylisés suivants. des mesures de politique générale transversales ne se
limitant pas à la politique commerciale. La diversification
Premièrement, la diversification à l’exportation est des exportations, l’augmentation des échanges intra-
généralement plus grande pour les économies branche et la constitution de réserves supplémentaires
émergentes que pour les deux autres groupes de pays pour se prémunir contre les chocs extérieurs exigent
sur la période à l’examen, bien que certains PMA tels le l’adoption de mesures telles que de politique industrielle
Bangladesh, aient avec le temps réussi à diversifier leurs et technologique, de politique financière et de politique
H[SRUWDWLRQVFHTXLOHVDUHQGXVPRLQVYXOQpUDEOHV8Q éducative.
ratio de concentration des exportations élevé accroît
aussi la vulnérabilité économique. Les pays dépendent
en effet de quelques produits de base seulement dont ils
tirent leurs recettes à l’exportation et risquent donc d’être
déstabilisés en cas de contraction soudaine des
marchés. Inversement, les pays dont les exportations
sont plus diversifiées peuvent plus aisément réaffecter
leurs ressources aux marchés en expansion.
ANNEXE STATISTIQUE
LIMITES MÉTHODE
Cet indice a l’avantage d’être simple à calculer et utilise Les échanges intra-branche sont mesurés à l’aide de
uniquement les valeurs d’exportation. Les comparaisons l’Indice de Grubel-Lloyd (GLI), soit un moins le ratio de la
entre pays peuvent toutefois s’avérer problématiques car YDOHXU DEVROXH GX GpÀFLW FRPPHUFLDO G·XQ VHFWHXU GRQQp
l’indice ne tient pas compte de la taille des économies et par rapport au total des échanges commerciaux dans le
part du principe que toutes les destinations à l’exportation même secteur. Le GLI est calculé comme suit :
ont la même taille. De fait, les exportateurs différents de par
le nombre de leurs partenaires, la part de chaque partenaire Équation 3 : Indice de Grubel-Lloyd
ou leur valeur globale, peuvent se voir attribuer des scores
similaires. L’exemple suivant permet d’illustrer ce propos.
Pays 1 Pays 2
([SRUWD ([SRUWD
tions Part (%) tions Part (%)
($ ‘000) ($ ‘000)
Destination A 50 0.5 60’000 0.60 Soit :
Destination B 50 0.5 ·
Xjsi et Mjsi représentent les exportations et les importations
Destination C 0 0.0 2’000 0.02 de l’industrie i du secteur s dans le pays j vers le monde et
HI 5’000 · sur un nombre d’années donné.
indiquent une forte interdépendance entre les pays dans le FMI établit un distinguo entre plusieurs types de produits
VHFWHXU YLVp (Q HIIHW j PHVXUH TXH OD YDOHXU GHV appartenant à une catégorie large (fruits de mer, gaz naturel,
exportations se rapproche de la valeur des importations, sucre, café, laine, bois, par exemple) pour lesquels un
O·LQGLFH VH UDSSURFKH GH ]pUR FH TXL VLJQLÀH XQH YDOHXU niveau unique de désagrégation n’est pas possible dans le
d’indice maximale de 1. Inversement, si les exportations Système harmonisé, la moyenne de ces écarts de prix des
dépassent les importations ou l’inverse, l’indice se produits est ensuite calculée pour produire un écart global
rapproche de 0. Cette mesure de l’interdépendance PR\HQSRXUFHJURXSHGHSURGXLWV3RXUÀQLUpFDUWVGH
commerciale peut aussi être utilisée pour tirer des prix de produits sont ajoutés aux parts des importations et
conclusions sur la vulnérabilité des économies au plan des exportations de 64 codes du SH pour chaque pays
commercial; les pays dont les valeurs GLI sont faibles sont HQWUHHWSURGXLWVpWDQWFRXYHUWVSDUSOXVLHXUV
fortement dépendants de l’offre ou de la demande sur les codes du SH. La période prise en compte pour les écarts
marchés mondiaux, et sont donc présumés plus vulnérables GHSUL[HWOHVSDUWVGHVH[SRUWDWLRQVHVWGLIIpUHQWHDÀQG·HQ
que les pays dont le GLI est élevé, dont l’offre et la demande maximiser la pertinence – les données sur les prix ne sont
sont relativement équilibrés pour le secteur en question utilisées que pour les 15 années précédentes, et pas plus,
(pour autant que les secteurs ou les industries soient et comprenaient les périodes les plus récentes pour
FRUUHFWHPHQWGpÀQLV /DPpWKRGHGHFDOFXO VXUODEDVHGH s’assurer de pouvoir mesurer les fortes variations des prix,
la valeur absolue de la balance commerciale en numérateur) mais sans que l’augmentation régulière des prix dans le
étant ce qu’elle est, aucune conclusion ne peut être tirée WHPSVQ·LQÁXHQFHODPHVXUHGHPDQLqUHGLVSURSRUWLRQQpH
quant au sens de la vulnérabilité strictement à partir de la Les parts du commerce reposent sur les quatre années
valeur de l’indice; pour cela la balance commerciale du complètes les plus récentes disponibles pour s’assurer que
secteur doit être prise en compte, de même que le risque les conclusions tirées soient applicables aux exportations
relatif lié aux chocs sur l’offre ou la demande dans un actuelles, et pas aux exportations des décennies
secteur donné. précédentes (certains pays développés ayant enregistré
XQHPRGLÀFDWLRQVLJQLÀFDWLYHGHOHXUVSDQLHUVG·H[SRUWDWLRQ
DXÀOGXWHPSV 3RXUFKDTXHSURGXLWODSDUWGXFRPPHUFH
SOURCES DES DONNÉES est multipliée par l’écart de prix moyen, puis additionnée
SRXUOHVJURXSHVGHSURGXLWVSURGXLVDQWXQHPHVXUHGH
la volatilité des importations et une mesure de la volatilité
Les résultats se fondent sur les calculs de l’ITC à partir de la
des exportations pour chaque pays ou groupe de pays (voir
base de données Comtrade.
l’équation 4).
INTERPRÉTATION
Figure 40 : Instabilité des prix dans le commerce pour les grands négociants
90.00
80.00
70.00
60.00
50.00
40.00 Importa-
Imports
ƟŽŶƐ
30.00
Exports
Exporta-
20 00
20.00 ƟŽŶƐ
10.00
0.00
Économies UE 15 UE 27 PMA Autres Japon République États-Unis
émergentes pays en de Corée
développement
Source : ITC.
Destinations des
Produits exportés (SH 6) Total ,QGLFH+HUÀQGDKOLQYHUVH
exportations
Économie exportations
(dans limite (dans limite (dans limite (dans limite ($) Produits Destinations des
100%) 75%) 100%) 75%) exportés exportations
Destinations des
Produits exportés (SH 6) Total ,QGLFH+HUÀQGDKOLQYHUVH
exportations
Économie exportations
(dans limite (dans limite (dans limite (dans limite ($) Produits Destinations des
100%) 75%) 100%) 75%) exportés exportations
Destinations des
Produits exportés (SH 6) Total ,QGLFH+HUÀQGDKOLQYHUVH
exportations
Économie exportations
(dans limite (dans limite (dans limite (dans limite ($) Produits Destinations des
100%) 75%) 100%) 75%) exportés exportations
Destinations des
Produits exportés (SH 6) Total ,QGLFH+HUÀQGDKOLQYHUVH
exportations
Économie exportations
(dans limite (dans limite (dans limite (dans limite ($) Produits Destinations des
100%) 75%) 100%) 75%) exportés exportations
Afghanistan 33 6 34 2 7 3
Destinations des
Produits exportés (SH 6) Total ,QGLFH+HUÀQGDKOLQYHUVH
exportations
Économie exportations
(dans limite (dans limite (dans limite (dans limite ($) Produits Destinations des
100%) 75%) 100%) 75%) exportés exportations
Kiribati 4 4 4 5
Destinations des
Produits exportés (SH 6) Total ,QGLFH+HUÀQGDKOLQYHUVH
exportations
Économie exportations
(dans limite (dans limite (dans limite (dans limite ($) Produits Destinations des
100%) 75%) 100%) 75%) exportés exportations
Palau 1 23 0 30 175 2 1
Sao-Tomé-et-Principe 70 1 15 2 10 624 2 3
1RWHV/RUVTXHOHQRPEUHGHSURGXLWVRXGHPDUFKpVGDQVODOLPLWHGHHVWpJDOj]pURFHODVLJQLÀHTX·XQVHXOSURGXLWRXPDUFKp
représente plus de 75% des exportations.
Économie Semi- Semi-
Primaires Transformés Primaires Transformés
transformés transformés
Économie Semi- Semi-
Primaires Transformés Primaires Transformés
transformés transformés
Économie Semi- Semi-
Primaires Transformés Primaires Transformés
transformés transformés
Iran (République islamique d’) 0.504 0.165 0.055 0.402
Économie Semi- Semi-
Primaires Transformés Primaires Transformés
transformés transformés
Bolivie (État plurinational de) 0.157 0.177 0.073 0.132
Économie Semi- Semi-
Primaires Transformés Primaires Transformés
transformés transformés
République démocratique populaire
lao 0.067 0.103
Économie Semi- Semi-
Primaires Transformés Primaires Transformés
transformés transformés
/D%HOJLTXHHWOH/X[HPERXUJVRQWFRQVLGpUpVFRPPHXQH[SRUWDWHXUSRXUOHVGRQQpHV
République arabe syrienne 11.5% 53 11.6% 132
121 Fédération de Russie 11.6% 121 122 122
123 Sri Lanka 123 135 10.0% 103
124 Venezuela (République bolivarienne du) 124 15.7% 11.7% 133
Guinée équatoriale 14.6% 16.2% 102 14.4% 143 2007
République centrafricaine 14.6% 16.2% 104 14.4% 144 2007
155 Iran (République islamique d’) 155 113 23.5% 155
Burkina Faso 75.3 6.7 0.5 13.3 0.7 22.3 0.6
République démocratique du Congo 76.0 5.0 2.5 0.5 42.2 0.1
Guinée équatoriale 0.0 0.0 3.7 0.1 0.5
Sierra Leone 54.4 3.4 25.5 2.1 6.6 1.6 2.5 0.1
Îles Salomon 35.2 76.0 11.1 0.0
Note : ‡ « marges tarifaires pondérées » s’entend de la marge préférentielle (NPF moins taux préférentiels appliqués). Les pays marqués « † »
QHSRXYDLHQWSUpWHQGUHjDXFXQSURJUDPPHGHSUpIpUHQFHVHQ/HVSD\VPDUTXpV©[ªOH6pQpJDOHWO·eU\WKUpHEpQpÀFLHQWG·XQVWDWXW
6*3RUGLQDLUHXQLTXHPHQWDX[eWDWV8QLVSDVG·XQVWDWXW6*330$
Venezuela (République bolivarienne du) 2.16 États fédérés de Micronésie 20.30
NOTES FINALES
1 OMC, Communiqué de presse 616, 20 septembre 2010. 10 Dans certains cas les dispositions font état d’exceptions
DX[ REOLJDWLRQV GH QRWLÀHU PDLV LO QH V·DJLW SDV
2 Le récent rapport de l’OMC sur les mesures G·REOLJDWLRQV GH QH SDV QRWLÀHU WLWUH G·H[HPSOH SHXW
commerciales du G20 relève une baisse bienvenue des être cité l’Accord sur les marchés publics qui stipule que :
nouvelles mesures, tout en exprimant des « Les entités ne devront pas donner à un fournisseur des
préoccupations sur les progrès limités réalisés pour informations concernant un marché déterminé d’une
revenir sur les mesures imposées à mesure que les manière qui aurait pour effet d’empêcher la concurrence »
circonstances ayant conduit à leur imposition (article VII.2 AMP). Il ne s’agit ni d’une obligation de ne
disparaissent. OMC, 2010, Rapport sur les mesures SDVQRWLÀHUQLXQHH[FHSWLRQDXSULQFLSHGHO·REOLJDWLRQ
commerciales du G20 (mai 2010 à octobre 2010), p.2. GHQRWLÀHU,OV·DJLWDXPLHX[G·XQHLQWHUGLFWLRQGHIRXUQLU
FHUWDLQHV LQIRUPDWLRQV O·LQWHUGLFWLRQ H[LVWH DÀQ GH
3 L’OMC dans son rapport sur les mesures commerciales promouvoir la concurrence dans les marchés publics.
du G20 relève les risques plus importants pour
l’économie mondiale que représentent les décisions 11 Cette stratégie est connue parmi de nombreux juristes
des gouvernements que certains pourraient percevoir et philosophes politiques comme une « critique
comme la quête d’un avantage comparatif induit par les imminente », une critique de l’intérieur qui évalue les
taux de change. OMC, 2010, Rapport sur les mesures pratiques et les résultats d’une institution par rapport à
commerciales du G20 (mai 2010 à octobre 2010), p.3. son propre cadre juridique et à ses termes de référence
normatifs.
4 OMC, Communiqué de presse 616, 20 septembre 2010.
8Q FRPPHQWDWHXU 0LJXHO &HDUD DQFLHQ 'LUHFWHXU GH
5 Cette approche est conforme aux Accords de l’OMC, O·$VVRFLDWLRQGHVeWDWVGHV&DUDwEHVDpFULW©(QIDLWOH
lesquels ne fonctionnent pas isolément et ne devraient TSD s’est transformé en des déclarations de bonnes
pas aller à l’encontre des obligations internationales intentions vide de tout sens concret, comme le montrent
assumées par les gouvernements. À titre d’exemple, l’essentiel des 145 mesures de TSD contenues dans
l’article 2.5 de l’Accord sur les obstacles techniques au l’Accord de l’OMC. » Disponible en ligne à http://www.
commerce mentionne la nécessité d’appliquer les acs-aec.org/column/index21.htm.
normes internationales lorsque les gouvernements
visent des objectifs légitimes. Voir aussi Snyder 2010 : 13 Zhou Chongshan, 2007.
402-423.
14 Yang Fangyi, 2006.
6HQ
4X5X[LDRHW=KDQJ)DQJURQJ
7 Le sens des termes contenus dans les instruments
juridiques internationaux est généralement déterminé +XDQJ$QTXL
sur la base des moyens d’interprétation connus et
généralement acceptés. Le principal moyen 17 Yang Yumo, 2007.
d’interprétation utilisé est la Convention de Vienne sur le
droit des traités, laquelle distingue trois méthodes &HV PHVXUHV pWDLHQW LQLWLDOHPHQW FRPSDWLEOHV DYHF OH
d’interprétation : i) l’interprétation littérale, basée sur le Code multilatéral des normes du Tokyo Round GATT
sens le plus commun des termes; ii) l’interprétation HQWUpHQYLJXHXUSRXUVHVVLJQDWDLUHVOHer janvier
contextuelle, qui renvoie au texte du traité, y compris $SUqVOHerMDQYLHULODpWpLQWpJUpjO·$FFRUG
son préambule et ses annexes, à d’autres accords multilatéral sur les obstacles techniques au commerce
entre les parties portant sur le traité ou son interprétation (Accord OTC) de l’Organisation mondiale du commerce
HW OD SUDWLTXH XOWpULHXUH GHV SDUWLHV TXL FRQÀUPH (OMC).
l’accord des parties sur l’interprétation du traité; et iii)
l’interprétation théologique, qui renvoie à l’objet et au +XLWF\FOHVGHQpJRFLDWLRQVRQWHXOLHXVRXVO·pJLGHGX
but du traité. *$77 GHSXLV *HQqYH $QQHF\
7RUTXD\ *HQqYH ,, 'LOORQ .HQQHG\
3RXU GpÀQLU OD WUDQVSDUHQFH FRQVXOWHU OH 'LFWLRQQDLUH 7RN\R 8UXJXD\ /H &\FOH GH O·20&
Larousse de la langue française disponible en ligne à lancé autour du Programme de Doha pour le
l’adresse http:// www.larousse.fr/dictionnaires/francais/ développement a été lancé en novembre 2001.
transparence. Les groupes spéciaux de l’OMC et
l’Organe d’appel de l’OMC recourent fréquemment aux 20 Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce
dictionnaires pour interpréter les Accords de l’OMC. ²HQO·20&DpWpFUppHSRXUUHPSODFHUOH*$77
9RLU6Q\GHU
21 L’AMNA renvoie aux lignes tarifaires non couvertes par exportations, particulièrement dans le sillage de la
l’Accord sur l’agriculture. UpFHQWHFULVHÀQDQFLqUH
22 Plafonds équivalents tarifaires ad valorem maximums 30 Sauf indication contraire, les données relatives aux
À[pVSDUOHVSD\VSRXUFKDTXHSURGXLW,OVUHSRVHQWVXU MNT proviennent des études menées sur les MNT; les
un niveau historique national. Les tarifs consolidés statistiques commerciales et les tarifs douaniers sont
varient donc d’un pays à l’autre. repris des instruments d’analyse des marchés de l’ITC
« Trade Map » et « Market Access Map » (www.intracen.
/¶20&GpÀQLWOHVFUrWHVFRPPHVXLWLO\DFUrWHORUVTXH org/marketanalysis). Les chiffres du commerce
les droits ad valorem sont plus que trois fois supérieurs Q·LQFOXHQW SDV OHV DUPHV HW OHV PLQpUDX[ DÀQ GH
j OD PR\HQQH QDWLRQDOH 7DQW O·2&'( TXH O·20& correspondre au champ d’application des études sur
calculent les crêtes tarifaires au niveau des sous- les MNT.
positions à 6 chiffres du Système harmonisé (SH). Le
FRGHjVL[FKLIIUHVXWLOLVpSRXULGHQWLÀHUOHVSURGXLWVDX 31 Au Burkina Faso, au Maroc et au Sri Lanka, les petites
titre du Système harmonisé de l’Organisation mondiale entreprises s’entendent d’entreprises qui emploient
des douanes (OMD) fait la distinction entre plus de moins de 10 personnes; au Pérou et au Paraguay la
5 000 articles du commerce international et permet aux GpÀQLWLRQVHEDVHVXUODYDOHXUGHVH[SRUWDWLRQVODTXHOOH
SD\V GH FODVVLÀHU OHV PDUFKDQGLVHV IDLVDQW O·REMHW QHGHYUDLWSDVH[FpGHU(8SDUDQ
d’échanges commerciaux sur une base commune.
5qJOHPHQW &( 1 -ournal ofÀciel des
24 Droits ad valorem maximums par ligne tarifaire. Communautés européennes et Portail RASFF https://
webgate.ec.europa.eu/rasff-window/portal/.
25 66 pays selon le classement de la Banque mondiale
( h t t p : / / d a t a . w o r l d b a n k . o r g / a b o u t / c o u n t r y - 33 Banque mondiale, Doing Business Project 2010 : http://
classifications/country-and-lending-groups#High_ GDWDZRUOGEDQNRUJLQGLFDWRU,&%86($6(;4
income, dernière consultation le 1er juillet 2010).
34 Les pays tels que la Suisse, la Nouvelle-Zélande et les
/HV WDULIV DSSOLTXpV VRQW XQ ELHQ PHLOOHXU UHÁHW GH OD pays en développement avancés tels que la Chine et la
protection effective. Dans la pratique, de nombreux tarifs Fédération de Russie accordent aussi un traitement
consolidés ne sont pas appliqués. préférentiel aux PMA. Cependant, pour des questions
de disponibilité de données relatives à l’utilisation des
27 Les contingents tarifaires ne sont bien souvent pas préférences, le rapport se concentre uniquement sur
utilisés dans leur intégralité. De Gorter et Kliauga (2006) TXDWUHPDUFKpV$XVWUDOLH&DQDGD8(HWeWDWV8QLV
montrent que la manière dont les contingents tarifaires
sont gérés détermine leur importance en tant /D FODVVLÀFDWLRQ GHV SD\V FRQWHQXH GDQV OH WDEOHDX
TX·LQVWUXPHQW G·DFFqV DX PDUFKp GH O·8( /H GHJUp FRQFHUQH DÀQ GH SHUPHWWUH G·pWDEOLU XQH
d’utilisation des contingents dépend essentiellement du correspondance avec les données commerciales
régime administratif visé, en d’autres termes, sur la GLVSRQLEOHV /HV 0DOGLYHV QH EpQpÀFLDLHQW SDV G·XQ
base du premier venu premier servi, d’enchères, selon 6*3FHWWHDQQpHOjPrPHVLHQOHVeWDWV8QLVRQW
la saison, etc. L’OMC (2006) avance un taux d’utilisation j QRXYHDX DFFRUGp OH EpQpÀFH GX 6*3 DX[ 0DOGLYHV
des contingents tarifaires de seulement 60% en 2004. (mais pas SGP PMA).
$XVHLQGHO·8QLRQHXURSpHQQHOHWDX[G·XWLOLVDWLRQpWDLW
GHHQHWHVWHQEDLVVHGHSXLV/HWDX[ 36 À titre d’exemple, le Canada accorde un accès en
G·XWLOLVDWLRQ DX[ eWDWV8QLV pWDLW GH HW DX -DSRQ franchise de droits et sans contingents pour tous les
66%. produits à l’exception des produits laitiers, de la volaille
et des œufs.
/·LQFLGHQFHpFRQRPLTXHGHFHUWDLQHVPHVXUHVHWGRQF
de leur potentiel en tant que mesure protective, peut 37 Les évaluations détaillées ont été tirées d’études
rWUHVLJQLÀFDWLI8QHUpFHQWHpWXGHHVWLPHTXHSRXU exhaustives sur les règles d’origine. Il s’agit notamment
GHVOLJQHVWDULIDLUHVO·pTXLYDOHQWDGYDORUHP ($9 GHV de l’étude The Origin of Good Rules of Origin in Regional
017HVWVXSpULHXUDX[GURLWVDSSOLTXpVOHV($9PR\HQV Trade Agreements édité par Olivier Cadot, Antoni
VLPSOHVDOODQWGH]pURj .HHHWDO (VWDYDGHRUDO$NLNR6XZD(LVHQPDQQHW7KLHUU\9HUGLHU
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GHVFOLHQWVHQDUpYpOpTXHOHV017GHPHXUDLHQW
un des principaux obstacles au développement des
&RPPH QRXV O·DYRQV PRQWUp GDQV OD VHFWLRQ *URRV
précédente, pour les années au sujet desquelles des
observations sont disponibles pour les deux jeux de $UFKHUHW)ULWVFK
données, le lien entre le PIB par habitant et la pauvreté
est assez semblable que l’on utilise les données sur la 5HYHUFKRQ%DUNHU
,6($/
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