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Toute référence à cet article doit porter la mention : Chassagne JF, Wang C, Chassagne S, Simon E, Stricker C, Fyad JP et Bussienne JE. Limitations d’ouverture de bouche. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier
SAS, Paris, tous droits réservés), Stomatologie, 22-056-S-15, 2001, 14 p.
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Dans le cas de la pathologie traumatique, on rencontre également mandibule, connu sous le nom de phlegmon juxta- ou
des corps étrangers intramusculaires (projectile, éclat métallique ou périamygdalien d’Escat. Lorsque l’infection gagne le tissu cellulaire
de verre). Ils peuvent être décelés soit par l’examen radiologique de la région amygdalienne, la cellulite prend la forme d’un
standard, soit sur l’examen tomodensitométrique. phlegmon sus-amygdalien (de Terracol) avec un pilier antérieur du
voile rouge et douloureux, une asymétrie visible s’étendant jusqu’à
¶ Dans le cadre de la pathologie infectieuse la luette et un hémivoile apparaissant immobile et rigide. Le trismus
est serré, associé à une dysphagie et à des signes généraux marqués.
Ces limitations d’ouverture buccale sont fréquentes. La cause en est Exceptionnellement, ce type de phlegmon peut s’étendre dans la
une contracture des muscles élévateurs de la mandibule, liée à la région latéropharyngée, entraînant une dysphagie très douloureuse.
proximité d’un foyer infectieux. L’examen clinique montre le refoulement amygdalien.
Le diagnostic est le plus souvent facilement évoqué devant une
Lorsque l’infection remonte le long des insertions basses du muscle
infection aiguë, parfois plus difficile dans certaines formes subaiguës
temporal, il peut exister une localisation au niveau de la région
ou chroniques.
temporale, induisant des algies temporopariétales et un trismus
Ces limitations d’ouverture d’origine infectieuse locale sont le plus serré. Parfois, la tuméfaction de la fosse temporale n’apparaît
souvent d’origine dentaire, par l’intermédiaire d’une cellulite ou qu’après quelques jours d’évolution [7, 45] . Lorsque l’infection
d’une ostéite, voire d’une stomatite. contourne le bord antérieur de la branche montante et gagne la loge
massétérine apparaît un trismus particulièrement intense, avec de
Péricoronarite violentes douleurs et une tuméfaction effaçant le relief de l’angle de
La cause classique, et qui reste la plus fréquente dans la tranche la mandibule [30].
d’âge de 18 à 25 ans, est la péricoronarite de la dent de sagesse L’infection peut glisser en avant, dans une gouttière comprise entre
enclavée, qu’il s’agisse d’une dent de sagesse supérieure ou, surtout, le corps mandibulaire et les insertions basses du buccinateur : c’est
inférieure. le classique abcès buccinatomaxillaire de Chompret et L’Hirondel,
Au stade de péricoronarite congestive, le trismus est variable et très avec ses signes bien connus (comblement du sillon vestibulaire qui
souvent modéré, le diagnostic étant posé cliniquement grâce aux est d’apparence inflammatoire et douloureux, œdème de la partie
signes associés : douleur vague dans la région rétromolaire, basse de la joue, douleur). Le pus peut évoluer entre l’os et la
muqueuse rouge œdématiée dans cette région, adénopathies muqueuse du plancher au-dessus de la sangle mylohyoïdienne
satellites éventuelles. Au stade de péricoronarite suppurée, les (abcès du plancher de bouche), avec des douleurs spontanées
douleurs locales sont plus intenses, associées à des otalgies. violentes s’accompagnant d’otalgies et d’une dysphagie importante.
L’érythème gagne le voile, entraînant une dysphagie. La pression L’infection peut passer en arrière du bord postérieur du
locale fait sourdre du pus et le trismus est volontiers plus serré. Le mylohyoïdien et envahir d’emblée la loge sous-maxillaire, avec alors
diagnostic d’enclavement est confirmé sur l’orthopantomogramme. une symptomatologie cervicale dominant le tableau clinique (cou
Ce sont les complications de cette péricoronarite, sous la forme proconsulaire). Enfin, l’infection peut évoluer vers la base de langue,
essentiellement de cellulite, qui sont les plus redoutables et puis vers le pharynx (angine de Senator) avec une dysphagie, une
entraînent volontiers des trismus très serrés (fig 2). L’infection peut protrusion linguale et des douleurs violentes gênant
gagner la région périamygdalienne et le voile, entraînant un abcès considérablement la déglutition, où le trismus est relativement peu
entre le ptérygoïdien médial et la branche montante de la important, mais où il existe un risque asphyxique majeur.
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Desmodontite
Les desmodontites sont également une source d’infection, entraînant
cependant habituellement plus volontiers des cellulites géniennes 4 Infection d’origine dentaire étendue à la région temporale et ptérygoïdienne.
basses ou hautes, où il existe un trismus (par contracture au niveau
du buccinateur).
Un cas particulier est la possibilité de survenue d’un abcès
ptérygomaxillaire à partir d’une desmodontite de la dent de sagesse
supérieure. Cette localisation au niveau de la face externe du
ptérygoïdien latéral entraîne un trismus très serré avec des douleurs
intenses. Les signes endobuccaux sont assez discrets, avec un
comblement de la partie postérieure du vestibule supérieur et un
aspect œdémateux de la commissure intermaxillaire.
Ces cellulites et phlegmons peuvent survenir également après une
extraction de la dent de sagesse (Terracol).
Cellulite
Les infections des tissus mous et des loges graisseuses de la face 5 Infection d’origine dentaire étendue à la région temporale et cervicale.
prennent d’abord la forme d’une cellulite séreuse avec la
symptomatologie classique : douleur, chaleur, tuméfaction, aspect comme dans l’angine de Senator où l’infection peut prendre
rouge (inflammatoire) de la peau et/ou de la muqueuse. Le trismus naissance dans une crypte amygdalienne. On peut parfois voir des
existe dès ce stade, d’autant plus marqué que la dent causale est trismus séquellaires d’une infection aiguë mal traitée ou bien, plus
distale. Les signes généraux sont peu importants. rarement, se trouver en présence de cellulite ayant pris une allure
En quelques jours, voire en quelques heures, la cellulite aiguë subaiguë ou chronique.
séreuse évolue vers une cellulite aiguë suppurée de tableau plus Quoi qu’il en soit, l’étiologie doit être recherchée sous la forme, le
typique avec une tuméfaction plus limitée, faisant corps avec la table plus souvent, d’un foyer intraosseux qui perpétue l’ensemencement
osseuse de la dent en cause. La douleur devient alors intense et microbien des parties molles ou bien de germes particuliers que
pulsatile. Il existe bien sûr dans les zones accessibles une fluctuation. l’organisme n’est pas capable d’éliminer spontanément et qui
Les signes fonctionnels sont plus marqués, avec des difficultés de continuent leur développement à bas bruit dans le tissu celluleux.
déglutition, la dysphagie et surtout le trismus qui s’accentue. Il En revanche, la localisation exacte des collections suppurées, dans
existe alors des signes généraux sous forme de fièvre, d’asthénie, de les zones profondes, surtout dans la région ptérygoïdienne,
céphalées etc. massétérine et temporale, n’est pas toujours cliniquement facile.
Heureusement rarement, on peut voir des cellulites diffuses où à la Comme il convient d’envisager un drainage efficace de ces
présence du germe s’ajoute en général une déficience du terrain collections, une localisation par examen tomodensitométrique est le
(diabète). Les signes généraux de type toxi-infectieux dominent le plus souvent demandée (fig 4, 5). Certains auteurs pratiquent ce
tableau clinique (dissociation de la température, frissons, sueur, drainage sous contrôle échographique [56].
diarrhée profuse, vomissements). Les signes locaux sont
relativement modérés, se résumant parfois à un œdème peu Ostéite
douloureux, mais il existe souvent un trismus assez serré. Une forme Certains trismus sont en rapport avec une ostéite, ostéite le plus
de cellulite diffuse de ce type, un peu particulière, est représentée souvent également d’origine dentaire. Ces ostéites entraînent
par le phlegmon diffus de Ludwig-Gensoul, qui envahit l’ensemble volontiers un trismus serré. Dans ces atteintes osseuses, on note une
du plancher buccal, puis de la région sous-maxillaire, soulevant la grande intensité des douleurs, provoquant une insomnie. Les signes
langue et la plaquant au palais, entraînant dysphagie et gêne généraux sont relativement accusés. On note l’apparition d’une
respiratoire, d’autant plus intense qu’il existe un trismus serré. tuméfaction osseuse en regard de laquelle les dents sont fortement
Ces phlegmons sont habituellement d’origine dentaire, mais peuvent mobiles. La radiographie montre éventuellement la cause initiale et
avoir d’autres origines locales, en particulier au niveau amygdalien, une décalcification périapicale irrégulière. Ce type d’ostéite
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circonscrite peut évoluer vers un tableau d’ostéite diffuse aiguë – un abcès intramusculaire par surinfection d’un hématome
(ostéomyélite). Il y a augmentation du syndrome douloureux, les post-traumatique ;
douleurs devenant paroxystiques avec un fond continu, irradiant de – une myosite postchirurgicale.
toute part, insomniantes. La tuméfaction est importante, avec
épaississement des deux tables osseuses. Plusieurs dents sont Parotidite
mobiles. On constate fréquemment un signe de Vincent au niveau
mandibulaire. La parotidite ourlienne s’accompagne d’une légère limitation
Le bilan radiologique permet tout au plus, au début, de repérer la d’ouverture buccale, mais une parotidite suppurée peut
dent causale. Puis, après quelques jours, apparaît une zone s’accompagner d’un trismus accusé. Le diagnostic est assez facile,
déminéralisée, floue, claire, en « sucre mouillé », traduisant une en raison de la tuméfaction inflammatoire unilatérale, associée à
amorce de séquestre (Achard). Les signes généraux sont marqués. l’écoulement d’une salive purulente par l’ostium du canal de Sténon.
Le trismus existe précocement et, dans tous les cas, il est serré et Il existe à ce stade une atteinte marquée de l’état général avec
gêne l’examen clinique. hyperthermie et violentes douleurs.
Ces ostéites peuvent avoir une origine hématogène (panaris,
Arthrite
furoncle, angine), le germe responsable étant alors le plus souvent le
staphylocoque doré et le streptocoque, mais cette éventualité est Les arthrites de l’articulation temporomandibulaire s’accompagnent
rare. Le tableau clinique débute alors de façon brutale, en dehors de naturellement d’une impotence fonctionnelle. La région prétragienne
toute manifestation dentaire, par un syndrome infectieux sévère est tuméfiée et la paroi antérieure du conduit auditif externe est
(température à 40 °C, frissons, sueurs). Des signes de localisation œdématiée.
mandibulaire apparaissent 4 à 5 jours après, avec une tuméfaction Cette arthrite aiguë suppurée reste rare, succédant à des lésions de
osseuse, un état gingival congestif et un trismus serré. voisinage (ostéite mandibulaire, otite, mastoïdite, parotidite), à des
L’hémoculture est rapidement positive, attestant l’état septicémique. fractures ouvertes, exceptionnellement à une localisation secondaire
Un cas particulier d’ostéite circonscrite est représenté par une hématogène au cours d’une septicémie et surtout à des injections de
alvéolite suppurée à la suite d’une extraction dentaire. Les douleurs corticoïdes intra-articulaires. Il existe quelques rares cas d’arthrite
apparaissent habituellement à partir du troisième jour suivant infectieuse spécifique d’étiologie gonococcique ou tuberculeuse.
l’extraction. La gencive qui entoure l’alvéole est rouge et tuméfiée.
L’alvéole est envahie par des bourgeons charnus hyperplasiques et Thrombophlébite
on note l’existence d’une suppuration locale. Un trismus peut se
rencontrer, selon le territoire concerné (ce qui l’oppose à l’alvéolite Signalons l’existence d’un trismus serré lors des thrombophlébites
sèche où il n’y a pas de trismus). craniofaciales qui sont, là aussi, devenues exceptionnelles. La
thrombophlébite était une possibilité de complication d’une infection
Les ostéites subaiguës ou chroniques restent également très rares, de secteur molaire et prémolaire supérieur ou d’infection cutanée
rencontrées souvent suite à des formes aiguës mal traitées. Les dans la région labiale supérieure ou paranasale. Le tableau clinique
signes radiographiques associent des aspects de condensation et de est marqué par des signes généraux intenses (frissons, hyperthermie,
déminéralisation irrégulières. Il est souvent nécessaire d’effectuer accélération du pouls) avec existence d’un cordon induré rouge et
une biopsie osseuse pour éliminer toute lésion tumorale. douloureux dans le trajet de la veine faciale, ou un œdème des
Stomatite régions géniennes, parotidiennes et temporales. Une fois le sinus
caverneux touché, les signes s’amplifient et il s’y greffe des troubles
Les lésions inflammatoires de la muqueuse buccale peuvent neurologiques d’accommodation visuelle et des signes méningés.
également entraîner un trismus, dans les formes intenses, ulcéreuses
ou nécrosantes, si elles sont postérieures, localiséees au pharynx, au Infections spécifiques
pilier du voile ou aux replis ptérygomaxillaires.
Certaines atteintes chroniques sont dues à des formes particulières :
Une forme particulière de stomatite est représentée par la stomatite
actinomycose cervicofaciale où le trismus paraît disproportionné par
odontiasique neurotrophique (Bercher et Rousseau-Decelle). Cette
rapport aux autres symptômes, exceptionnelle forme syphilitique
stomatite se manifeste sous la forme d’une inflammation de la
localisée aux muscles masticateurs (avec un trismus) ou à de l’os,
gencive entraînant un gonflement des papilles interdentaires qui
ostéite tuberculeuse de l’angle mandibulaire.
s’ulcèrent. On la classe parmi les stomatites ulcéromembraneuses en
raison de la présence de ces petites ulcérations recouvertes d’un
enduit gris jaunâtre qui décapitent les languettes interdentaires ¶ Dans un contexte postopératoire ou postextractionnel
saignantes. Ces lésions occupent l’hémiarcade inférieure, sans dentaire
dépasser la canine du côté opposé (signe pathognomonique pour Le plus souvent, la cause est évidente. C’est le cas des complications
Pons et Pasturel [41] ). Cette stomatite est très douloureuse et infectieuses postopératoires ou celui des fractures de l’angle de la
s’accompagne d’un trismus. Son existence doit faire rechercher la mandibule après extraction de dent de sagesse incluse.
présence d’une dent de sagesse en évolution, s’accompagnant ou
Un abord neurochirurgical de type Cairns traversant le muscle
non d’une péricoronarite.
temporal peut également entraîner une limitation d’ouverture
Infection cutanée buccale persistante en raison des lésions musculaires [24, 37].
On peut noter une limitation d’ouverture buccale dans certaines Les cas de limitation d’ouverture buccale à la suite d’une anesthésie
atteintes infectieuses cutanées, comme les furoncles ou les anthrax, locorégionale à l’épine de Spix sont rares, mais classiques [16].
pouvant éventuellement se compliquer de cellulite. Certains sont d’origine infectieuse, mais d’autres ne s’expliquent pas
d’une façon évidente. L’explication la plus couramment avancée [1]
Adénite est celle d’un hématome entraînant dans un premier temps un
spasme musculaire, puis une fibrose secondaire au sein du
Les adénites, suppurées ou non, et les adénophlegmons peuvent
ptérygoïdien médial.
parfois s’accompagner d’un trismus intense, en particulier dans les
localisations à la région sous-angulomaxillaire ou sous-mandibulaire
postérieure.
¶ Dans le cadre de la pathologie tumorale
Les tumeurs peuvent entraîner une limitation d’ouverture de
Myosite bouche, le plus souvent par envahissement du muscle par la tumeur,
On peut se trouver en présence également de limitation d’ouverture plus rarement par contractures musculaires réflexes [20]. On peut
buccale causée par : également voir des tumeurs de l’articulation temporomandibulaire
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doit être considéré comme tétanique ». Cependant, le tétanos n’est – au cou, avec apparition d’une raideur de nuque et d’une tension
pas la seule cause générale d’un trismus et, en France, il est même de muscles sterno-cléido-mastoïdiens.
devenu exceptionnel. En 2 ou 3 jours, les contractures deviennent généralisées et
¶ Atteintes infectieuses permanentes, c’est la période d’état. Le diagnostic est alors évident.
Les principaux éléments en faveur du tétanos sont :
Tétanos
– l’âge avancé ;
Le tétanos des pays industrialisés est devenu rare, affectant des
sujets non ou mal vaccinés, avec une prédominance féminine [18]. En – l’absence de vaccination et de rappel ;
revanche, le tétanos des pays en voie de développement reste – l’existence à l’interrogatoire et/ou à l’examen d’une plaie datant
fréquent, affectant essentiellement les sujets jeunes [4]. de 3 jours ou plus ;
Rappelons pour mémoire que l’agent causal du tétanos est
Clostridium tetani, bacille à Gram positif, anaérobie strict, qui sporule – l’existence des contractures des autres muscles de la face et du
et persiste dans la terre sous une forme très résistante. Il est plus cou ;
abondant dans les régions humides à sol calcaire. Les spores – l’absence de fièvre ;
peuvent pénétrer dans l’organisme humain par différentes voies :
– l’absence de trouble de la conscience.
– les plaies récentes sont les plus fréquentes (40 à 60 % des cas) ; ce Certaines formes cliniques de tétanos peuvent poser des problèmes,
sont souvent des plaies minimes ayant de ce fait échappé à la en particulier le tétanos céphalique dans lequel la porte d’entrée est
prévention ; certains rites (percement d’oreilles, circoncision, une plaie de la face, du cuir chevelu ou une souillure d’une lésion
tatouage) peuvent s’avérer très dangereux ; orificielle (ulcération nasale, otite chronique, lésion dentaire). On
– les plaies chroniques (10 à 30 % des cas) sont dominées par des décrit ainsi le tétanos de Rose, secondaire à une plaie du territoire
ulcères de jambe ; on retrouve également les verrues plantaires, les du nerf facial, raideur de nuque et crise de dyspnée s’associent à
cancers ulcérés et les suppurations chroniques de tout siège ; une paralysie faciale périphérique homolatérale à l’inoculation. Le
– les tétanos chirurgicaux deviennent maintenant exceptionnels, tétanos ophtalmique de Worms succède à une plaie du globe
pouvant survenir après réintervention sur d’anciennes fractures oculaire ou de la région orbitosourcilière et réalise une
ouvertes, après chirurgie digestive ou génitale, après avulsion ophtalmoplégie intéressant le nerf oculomoteur (III) et plus rarement
dentaire ; le trochléaire (IV) et l’abducens (VI). Le tétanos auriculaire de Borries
fait suite à une plaie du conduit auditif externe et ressemble
– les tétanos succédant à une injection médicamenteuse sont le fait
cliniquement au tétanos de Rose.
de manœuvres septiques (tétanos des toxicomanes) ;
On peut se trouver en présence d’un tétanos fruste à
– les tétanos néonataux ombilicaux [15] sont un fléau des pays sous-
symptomatologie atténuée, s’observant chez des sujets
développés, expliqués par l’absence de vaccination maternelle, par
incomplètement vaccinés. Les signes cliniques se limitent à un
l’absence d’asepsie lors des soins du cordon ou par certaines
trismus, une certaine raideur des muscles de la nuque. Les signes
traditions (application de terre ou de végétaux sur la section
généraux sont inexistants ; cependant, une aggravation est toujours
ombilicale) ;
possible.
– des cas de trismus ont été rapportés après vaccination
antitétanique [34]. Rage
Après effraction du revêtement cutanéomuqueux, la spore trouve
dans un foyer d’attrition cellulaire des conditions favorables La rage est tout à fait exceptionnelle dans nos régions, compte tenu
d’anaérobiose et d’optimum thermique pour se multiplier et se de la politique de prévention qui doit être suivie après morsure
transformer en un bacille capable de sécréter deux exotoxines : la animale.
tétanolysine et la tétanospasmine, neurotoxine extrêmement Rappelons que la rage est une méningoencéphalomyélite
puissante, seule responsable de la symptomatologie. Cette d’évolution presque toujours fatale dont l’agent causal est le virus
tétanospasmine diffuse le long des nerfs périphériques et rabique, dont les principaux réservoirs sont les animaux sauvages.
accessoirement par voie sanguine ou lymphatique jusqu’au système La transmission se fait par la salive, très riche en virions, et l’homme
nerveux central où elle se fixe par l’intermédiaire des connexions se contamine après morsure ou par contact avec un animal enragé.
synaptiques sur les cornes antérieures de la moelle et sur les noyaux Le virus rabique chemine le long des nerfs périphériques jusqu’au
des nerfs crâniens moteurs. L’action caractéristique de la toxine système nerveux central où il se multiplie et crée des lésions par
tétanique est l’altération de l’inhibition postsynaptique : les destruction neuronale. Le trismus n’est qu’une partie du tableau
motoneurones alpha sont libérés des influences inhibitrices clinique puisque le développement de l’atteinte nerveuse est
auxquelles ils étaient soumis, occasionnant une contracture annoncé par des paresthésies au niveau de la cicatrice de morsure et
musculaire avec paroxysme. par une irritabilité avec une hyperexcitabilité à toute stimulation :
La période d’incubation varie de 3 à 15 jours en moyenne. Cette les secousses musculaires, les convulsions, les contractures parfois
phase est muette jusqu’à la survenue du premier signe de la maladie généralisées, mais aussi une hypersialorrhée et des spasmes laryngés
qui est habituellement le trismus. Cette contracture des masséters qui répondent à toute tentative d’alimentation.
s’explique par une sensibilité plus importante de ces muscles à la
toxine (Émile). La période d’invasion dure environ 48 heures, du Méningites
premier symptôme à la généralisation de cette contracture. Le trismus est un signe le plus souvent noyé au milieu d’autres qui
Le trismus qui amène habituellement le patient à consulter est permettent le diagnostic dans le cadre des méningites
caractéristique : il est indolent, permanent, symétrique, souvent sans cérébrospinales.
signe d’accompagnement et invincible. Au contraire, il s’exagère
lorsqu’on essaie de le vaincre (signe de l’abaisse-langue captif), ¶ Causes toxiques et médicamenteuses
interdisant l’alimentation solide, puis liquide.
La contracture s’étend ensuite progressivement : Neuroleptiques
– au pharynx, responsable d’une dysphagie indolore avec stase Le trismus fait partie des manifestations neurologiques aiguës et
salivaire ; précoces des neuroleptiques, survenant après quelques jours de
– à la face, donnant au faciès un aspect « sardonique » évocateur : traitement, parfois quelques heures, voire quelques minutes, après
commissures labiales attirées en bas et en dehors, rétrécissement des une administration unique. Ces crises sont le plus souvent
fentes palpébrales, surélévation des sourcils et plissement du front ; dyskinétiques mais peuvent également être purement dystoniques.
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Elles prédominent toujours dans la musculature cervicocéphalique : – soit à une atteinte nucléaire pontomésencéphalique : le trismus
grimace, crises oculogyres avec plafonnement du regard, torticolis. n’est pas toujours permanent, apparaissant lors des efforts
Le trismus n’est jamais isolé. d’ouverture de bouche et pouvant même être associé à un déficit
Les produits les plus fréquemment en cause sont les neuroleptiques des muscles masticateurs au repos et lors de la fermeture ;
dits « incisifs » (Haldolt, Majeptilt, Terfluzinet). Selon Bourgeois, le – soit à un trouble du tonus, de type extrapyramidal, par atteinte
problème diagnostique vient des neuroleptiques « dissimulés », soit des noyaux gris centraux ; les perturbations toniques intéressent tous
dans une association avec un antidépresseur (Mutanxiont, les muscles de la face, réalisant un faciès particulier ; il s’y associe
Motovalt) ou un anticholinergique (Vésadolt), soit dans des toujours une hypertonie axiale ;
médicaments de pratique médicale courante dans des indications
non psychotropes comme les antiémétiques (Primpérant), – quelques cas de trismus dus à une atteinte corticale (operculaire)
antiulcéreux (Dogmatilt), antalgiques (Tiapridalt), antivertigineux ont été décrits.
(Torecant), anxiolytiques (Sedallinet, Moditent). Les étiologies de ces atteintes neurologiques sont variées :
La régression des signes cliniques est rapide après suspension du – encéphalite : le trismus a été décrit dans l’encéphalite vaccinale du
traitement et éventuellement injection d’anticholinergiques. sujet jeune, dans la maladie du sérum qui peut compliquer une
injection d’antitoxines tétaniques, à la phase terminale de la
Antihistaminiques panencéphalite sclérosante subaiguë de Van Bogaert, dans
Certains antihistaminiques ont été occasionnellement incriminés de l’encéphalite épidémique de von Economo, et dans les formes
dyskinésie aiguë avec trismus : il s’agit de la diphénhydranine et de encéphalitiques de la poliomyélite ;
la doxylamine. – lésions vasculaires : des lésions vasculaires corticales, sous-
corticales ou protubérantielles peuvent être cause de trismus
Intoxications à la strychnine (syndrome de l’opercule rolandique, infarctus de la protubérance) ;
Elles surviennent essentiellement lors de tentatives d’autolyse, les – lésions tumorales : extension dans le bulbe d’une cavité
intoxications accidentelles ou criminelles étant rares. La dose toxique syringomyélique entraînant une atteinte des derniers nerfs crâniens
est de l’ordre de 20 mg chez l’adulte. et du tractus trigéminal descendant, tumeurs pontiques (gliome) ;
La symptomatologie est dominée par des crises toniques de type – syndrome parkinsonien : où le trismus peut s’observer lors de crises
tétanie avec trismus, ou opisthotonos, contractures générales et arrêt hypertoniques axiales à la phase terminale de la maladie, maladie
respiratoire. Les contractures sont douloureuses. La coloration verte de Steel-Richardson (ophtalmoplégie supranucléaire progressive),
de la vision est la plus évocatrice. syndrome parkinsonien après intoxication oxycarbonée, intoxication
Le traitement repose sur la ventilation assistée, le diazépam au manganèse, maladie de Wilson.
injectable.
¶ Affections musculaires
Curare
Les phénomènes hypertoniques, pseudomyotoniques, des
La survenue d’un spasme massétérin après injection de syndromes d’hyperactivité continue de la fibre musculaire atteignent
succinylcholine doit être considérée comme un signe précoce tardivement la face. Dans le cadre des affections musculaires, la
d’hyperthermie maligne jusqu’à preuve du contraire et doit faire dermatomyosite, qui frappe de façon diffuse les muscles
prendre les mesures appropriées. Le spasme précède souvent de squelettiques striés, peut toucher les muscles masticateurs et être
quelques dizaines de minutes l’apparition des autres signes, en responsable d’une constriction permanente.
particulier l’hyperthermie et les troubles de l’équilibre
acidobasique [12]. Une cause musculaire classique est la myosite ossifiante progressive
ou maladie de Münchmeyer, anomalie congénitale du tissu
¶ Causes métaboliques et carentielles conjonctif qui se dévoile plus ou moins tardivement au cours de la
vie, avec des périodes de rémission. La transmission autosomique
dominante est suspectée. Les manifestations au niveau de la tête et
Encéphalopathie de Gayet-Wernicke
du cou surviennent dans environ 20 % des cas. La manifestation la
Due à une carence aiguë en vitamine B1, elle survient en cas de plus habituelle se localise au sterno-cléido-mastoïdien, entraînant un
dénutrition, le plus souvent chez l’alcoolique, en particulier lors torticolis, mais les autres muscles du cou peuvent aussi être
d’une alimentation parentérale hyperglucidique sans apport intéressés. La limitation d’ouverture buccale est une complication
vitaminique ou lors de la réhydratation d’un delirium tremens. bien connue de cette affection [25]. Le plus souvent, elle est évoquée
Il existe le plus souvent une hypertonie oppositionnelle des devant l’existence d’une calcification ou d’une ossification des
membres et axiale apparaissant avec le mouvement passif, muscles de la mastication, en particulier le masséter et le
augmentant avec la vitesse de celui-ci. Certaines formes cliniques buccinateur, voire le ptérygoïdien latéral [39, 48] . Des myosites
sont tétanoïdes avec trismus. ossifiantes secondaires ont été décrites : après tétanos (Gunn et
La vitaminothérapie B1 à fortes doses (20 g/j en intramusculaire) Young, 1959), poliomyélite (Lutwack, 1964), paraplégie et
doit être administrée en urgence. brûlures [13] , traumatismes [40] . La pathogénie de ces myosites
secondaires reste très discutée.
Hypoglycémie Après bilan tomodensitométrique, l’exérèse du muscle intéressé peut
être envisagée, exérèse devant comporter une marge de tissu
Parmi les manifestations neurologiques polymorphes, des
musculaire sain (Camron et Setzer, 1945 ; Nizel et Prigge, 1946) [36].
contractures peuvent s’observer, souvent localisées aux muscles de
Un traitement médical par diphosphanates peut être tenté
la mâchoire. Le diagnostic est le plus souvent facile. La crise de
auparavant [50].
tétanie peut s’étendre aux muscles du visage (aspect du « museau
de tanche »).
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(Lattes et Bataille), voire des remèdes homéopathiques : Eneiranthus sédative et décontracturante, faute de quoi cette technique
200 CH (Verdier), bien que Lokken [31] ait montré que cette conduirait à l’hypertonie, voire à la contracture des élévateurs et,
thérapeutique n’avait pas d’efficacité prouvée. par voie de conséquence, à la limitation de l’amplitude de
Le traitement symptomatique fait souvent appel à des myorelaxants l’ouverture buccale.
qui agissent à différents niveaux : fibres musculaires ou système La mécanothérapie est une méthode de traitement qui consiste à
nerveux. Il s’agit essentiellement du chlormézanone (Trancopalt), faire exécuter aux articulations des mouvements actifs ou passifs au
de la méphénésine (Décontractylt), du tétrazépam (Myolastant) ou moyen d’appareils spéciaux (mobilisateurs). De très nombreux
surtout du baclofène (Liorésalt). On trouve certaines associations appareils mobilisateurs permettent de réaliser une mécanothérapie,
dans la pharmacopée telles que l’association phenbrobanate et les forces appliquées devant s’exercer dans le plan vertical, mais
aspirine (Diaflexolt) ou chlormézanone-aspirine (Trancogesict). aussi dans les plans sagittal et horizontal. L’intensité des forces
L’inconvénient majeur des myorésolutifs est représenté par les appliquées doit être réglée en fonction de l’état de la musculature
risques de somnolence dont il faut prévenir les sujets, en particulier mais, dans tous les cas, elle ne doit pas entraîner de douleur. Des
pour la conduite automobile. périodes de repos doivent être ménagées entre les séries d’exercices.
On peut parfois utiliser une injection de toxine botulique dans un Deux à trois séries de dix exercices successifs, de trois à six fois par
muscle spasmé, en particulier le ptérygoïdien latéral, susceptible de jour, paraissent suffisants.
faire céder une contracture, en particulier dans le cadre des troubles Si l’action engendrée par le mobilisateur est purement verticale, les
dysfonctionnels des articulations temporomandibulaires, en rapport condyles sont bloqués dans leur glène, limitant l’ouverture à son
avec un trouble de l’articulé dentaire [32]. premier temps : la réhabilitation fonctionnelle est alors limitée. Il
faut adjoindre à cette force verticale une force postéroantérieure
¶ Chirurgie permettant de désenclaver les condyles, favorisant ainsi le deuxième
temps de l’ouverture. Il faut que l’appareil mécanothérapique puisse
On peut réaliser une résection du coroné dans les limitations aussi corriger les latérodéviations mandibulaires rencontrées dans
d’ouverture buccale dues à des cicatrices rétractiles du muscle certaines pathologies. L’importance de la traction élastique est réglée
temporal ou des affections musculaires au niveau du temporal. Le en fonction de l’état de la musculature. Il ne faut pas utiliser une
coroné est abordé par voie intrabuccale. Il est dégagé de l’insertion traction trop forte : l’appareil doit assister les contractions
des fibres tendineuses du muscle. L’apophyse coronoïde est musculaires des abaisseurs, mais ne doit pas se substituer à elles. Il
sectionnée au ciseau frappé à sa base et réséquée. Ce geste est constitue en outre une résistance élastique pour exercer les
effectué du côté de la lésion. Il s’agit bien d’une résection et non élévateurs. Chaque exercice de mobilisation doit être de courte
d’une simple ostéotomie. Il peut être effectué d’une façon bilatérale durée, mais répété plusieurs fois dans la journée. Le malade doit
en cas d’hypertrophie des coronés. Il peut être un geste nécessaire arrêter sa mobilisation au stade fatigue et ne jamais atteindre le stade
complémentaire dans le cadre du traitement d’une ankylose douleur. Les appareils mobilisateurs sont, selon leur action, divisés
temporomandibulaire ancienne. en appareils à action continue ou discontinue, à ressort ou élastique,
standard ou individuel.
¶ Physiothérapie De très nombreux appareils de ce type ont été décrits [43] (fig 14).
La physiothérapie est fondée sur la rééducation maxillofaciale et la – Appareils de mobilisation passive ou écarteurs : l’appareil de Pitch et
mécanothérapie, aidée par d’autres techniques comme l’appareil de Gernez et Gires sont actionnés par des poids, alors que
l’électrothérapie, l’ultrasonothérapie et la thermothérapie. les écarteurs à coins de Ponroy, les ouvre-bouches chirurgicaux et
Cette rééducation vise à rétablir le fonctionnement normal du l’appareil de Delguel sont actionnés à la main.
complexe articulaire et l’équilibre des muscles qui interviennent tant – Appareils de mobilisation active actionnés par un dispositif de force :
dans la mastication que dans la mobilité du visage, de la langue et le dispositif de force est intrabuccal pour l’appareil de Moriceau, de
du rachis cervical. Huguet, de Darcissac, de Van Ommen, et pour la bielle de Villain-
L’amélioration de la trophicité locale, l’assouplissement des Hertbst. Il est extrabuccal dans le cas de la « pince à linge », des
structures capsuloligamentaires et musculaires, la levée de la appareils de Pont, de Chenet, de Besson et Solas, de Lebedinsky, de
sidération musculaire, si elle existe, la récupération des amplitudes Ginestet, de Darcissac, de Benoist, de Sada, de Shearer, de Michelet
articulaires et de la physiologie musculaire par mobilisation passive et Festal, de Rigault, de Rahn et Boucher.
et active, la rééducation active des différents groupes musculaires, Après libération d’une ankylose, Sada [47] a proposé de réaliser une
sont des étapes habituelles de ce traitement. traction continue au niveau de l’angle de la mandibule, par
l’intermédiaire d’un fil d’acier passé par une petite incision sous-
Toute la panoplie des moyens de la rééducation doit être utilisée en
angulomandibulaire, réalisée sur une barre métallique solidarisée à
réponse aux difficultés rencontrées.
un appui extracrânien, la traction étant dirigée vers le bas et l’avant.
L’amélioration de la trophicité repose sur l’utilisation de la chaleur Si cette traction postopératoire permet de maintenir un écart entre
(coussins chauffants et/ou ultrasons) au niveau des élévateurs, du les deux pièces osseuses avivées, son maintien ne peut être réalisé
drainage lymphatique facial en cas d’œdème postchirurgical pendant une durée très longue, exceptionnellement supérieure à
important, et surtout de massages décontracturants de l’ensemble 2 ou 3 semaines, ce qui semble insuffisant pour éviter une récidive,
de la musculature de la face, de la mandibule et de la région malgré l’instauration rapide d’une rééducation (fig 15).
cervicoscapulaire.
– Travail musculaire : l’éveil de la motricité analytique de chaque
L’assouplissement des structures capsuloligamentaires et groupe musculaire (élévateurs, abaisseurs, antépulseurs,
musculaires présuppose de maintenir le gain chirurgical par un rétropulseurs et diducteurs) habituellement sidérée, fait appel à des
calage en ouverture adaptée, mais surtout de respecter les limites techniques de facilitation à partir de mouvements de langue ou de
cinésiologiques de la mandibule et plus particulièrement la mimiques faciales. Le travail musculaire est dès que possible
propulsion. complété par une sollicitation active des mêmes muscles, en veillant
Toutes les techniques de mobilisation passive et autopassive sont scrupuleusement au respect de la symétrisation de la propulsion
utilisées, complétées par des postures manuelles puis mécaniques, mandibulaire. Si nécessaire, au terme de ce traitement, une
voire instrumentales. Jamais ces techniques d’étirement ne sont tonification musculaire contre résistance permet de parfaire le
pratiquées sans une préparation préalable de la musculature à visée résultat.
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