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Sommaire
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CM 8-9 Psychologie Sociale – Marie Préau
- 1’ : débouchés
- 13’31 : la santé : un objet fondamentalement social
- 22’50 : définition santé
o 26’ : Herzlich
o 29’ : Baxter
o 33’38 : Pierret
- 30’31 : genre et santé
- 39’11 : santé et niveau social (41’49 aparté discipline croisée)
- 44’22 : santé publique
o 1’03’21 : des données interpellantes et inégalités
o 1’07’56 : des actions
o 1’14’18 : stratégies
- 1’23’14 : les sciences sociales de la santé
o 1’23’14 : anthropologues
o 1’34’47 : sociologues
o 1’38’40 : autres sciences
Audio 2 :
Le rapport des français à la vaccination est différent par rapport au reste du monde. Dès le départ, la France politise
la vaccination. La communauté médicale a eu tendance à penser que le refus de vaccination était dû à une peur des
effets secondaires, donc avec un rapport à la santé. Finalement, les réticences ont plutôt été politique, et lié aux
groupes sociaux (déterminant la période et le nombre de vaccination).
Si on veut traiter des questions de santé, il faut une vision plus globale des choses.
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On considère alors que la santé et la maladie est un fait social total, car elle mobilise différentes dimensions de la
société : familial, économique, politique, éducatif etc…
La santé n’est plus considérée comme un apanage de médecin et de maladie. Toutes les personnes qui ne sont pas
directement concernées par la maladie, sont aussi concernées par la santé.
Travailler dans la santé demande de connaitre des bases en biologies pour permettre une discussion d’égal à
égal avec les médecins.
Il faut donc travailler sur les croyances et comportements dans les recherches en psychologie sociale de la santé
(exemple avec l’alimentation). L’intérêt de la psychologie sociale à la santé ici est le vécu de la maladie chronique.
Définitions
L’OMS définit clairement la santé comme un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas
seulement en une absence de maladie ou d’infirmité.
Toutefois, la santé reste majoritairement vue sous le prisme des maladies touchant l’homme/ la préservation
environnementale, la santé animale et la santé durable d’un territoire restent absentes de cette définition. Afin
d’avoir une vision plus globale de la santé, nous devons repenser notre façon d’aborder le concept de santé unique
en intégrant mieux l’environnement et ainsi appréhender globalement la santé de tous les organismes vivants dans
un écosystème donné.
Certains auteurs ont cherché à appréhender comment la question de la santé était perçue.
Herzlich
Herzlich (1969, 1973) pose la question de ce qu’est une bonne santé.
Il s’agirait donc plus que de médecine, prendre en compte aussi les conséquences sociales de la maladie.
Baxter
Baxter est allé regarder les représentations de la santé et a remarqué que ces dernières varient au cours de la vie.
Chez les plus jeunes, la santé est surtout physique, tandis que chez les plus âgés, la perception est plus utilitariste et
centrée sur la psychologie et physique.
Pierret
Pierret a mis en évidence 4 façons d’envisager des choses :
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- Santé-maladie : façon dont les individus entretiennent des rapports avec la maladie d’un point de vue
sociétal. Il s’agit du fait que l’on ne peut pas être réellement acteur dans la maladie qui nous tombe dessus,
l’idée est donc de voir comment on ressort de la maladie.
- Santé-instrument : on aurait chacun un fond de santé qui nous permettrait de nous battre et d’éviter les
maladies. Il y a un lien très fort entre le domaine de la santé (privé) et avec le domaine du monde du travail :
santé comme capacité permettant de travailler.
- Santé-produit : la santé est considérée comme le résultat d’un certains nombres de comportements
individuels pour maintenir la santé.
- Santé-institution : domaine politique, la santé individuelle est le résultat d’application de règle par la santé
publique (état)
La santé produit et la santé institution n’était pas présent dans les discours des catégories sociaux professionnelles
basses.
Genre et santé
Les hommes et les femmes n’ont pas la même façon de se saisir de la santé en fonction des rôles sociaux.
Les femmes considèrent la santé comme une source d’énergie, de vitalité, et ont un point de vue utilitariste,
permettant de faire des activités quotidiennes.
Les hommes ont un aspect accès sur le travail, la santé leur permettant d’avoir une activité professionnelle.
Globalement, les femmes ont des discours plus longs sur le domaine de la santé.
Cet effet de genre se perçoit dans la recherche (« la santé est un objet des femmes »), dans les dépistages (ex : VIH)
et dans les discussions. Les hommes sont particulièrement mobilisés dans le milieu gay par rapport au VIH.
Quand la santé est déterminante pour maintenir une activité professionnelle, le rapport n’est pas le même que si la
santé ne l’est pas.
L’utilitarisme vont formater les CSP – (catégorie socioprofessionnelle), tandis que l’hédonisme va formater les CSP +.
La santé publique
La santé publique est au départ une discipline médicale. Cette activité vise à mieux comprendre les déterminants des
comportements de santé.
Pour faire de la prévention, il fallait sortir du cadre de l’hôpital. Des institutions ont été construites (ex : HAS). Les
médecins ont eu du mal à saisir les enjeux de santé publique pour faire de la prévention. Il y a eu un virage pris par
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les médecins en faveurs des sciences humaines pour faire passer les messages. Il y a désormais une demande de la
part du domaine médical.
Le rapport entre la société et le domaine médical a été chamboulé par l’épidémie du SIDA dans les années 80. Toute
une catégorie de médecin voit mourir ses patients jusqu’à une arrivée de traitements (trithérapie). Certains patients
font preuves de mauvaises observances à cause de la quantité de médicaments à prendre. Les médecins ne le
comprennent pas. Des études ont été faites pour comprendre les prédicteurs de l’observance -> Il n’a pas été
montré de profil d’observance. Le seul profil distingué était l’impact des effets secondaires.
Pour travailler sur l’observance, il faut comprendre l’impact des effets secondaires qui peuvent créer des
modifications physiques et des stigmatisations.
Les patients ont à l’époque du faire le deuil du deuil, et donc de réinvestir leurs vies et relations (ce qui n’a pas été
prévu par les médecins).
Ce phénomène a été retrouvé dans le domaine du cancer. Les chimios thérapies orales se développent, et une
mauvaise observance a été constaté pour ce traitement chez les hommes.
Cette chimio donnait chez les hommes un teint jaune (type jaunisse), or les hommes ont le cliché de ne pas
s’occuper de leur apparence, les médecins n’ont donc pas pris au sérieux les enjeux.
Sans approche empathique, orienté sur le vécu de la personne, les traitements ne marchent pas.
La santé publique a bien intégré qu’il faut les sciences humaines et sociales pour travailler avec la maladie.
Les ISS résultent des inégalités de distribution de déterminants sociaux tels que le genre, le pays, la composition
familiale, le revenu, la scolarité, le métier, le soutien sociale mais aussi d'autres déterminants plus globaux, telles
que les politiques sociales.
Il faut donc travailler sur les groupes vulnérables qui sont plus à risque du développement de pathologie (ex :
groupes sociaux défavorisés, personnes trans). Il faut donc intégrer des géographes de la santé dans les recherches.
Actions
Pour réduire les ISS, il est possible de faire plusieurs interventions. Beaucoup ne font que les renforcées pour autant.
Il ne faut plus penser les choses de façon universelles, il faut construire des actions orientées pour des groupes
spécifiquement vulnérables.
Exemple avec le confinement et son impact sur les enfants et adolescents : création d’une fracture sociale
sur la santé mentale
Stratégies
Il faut intervenir en comprenant ce qu’il se passe derrière. Il faut des approches compréhensives de situations.
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Les PS vont construire et articuler des données épidémiologiques et biostatistiques, étudier des croyances et
représentations et attitudes. Ils vont aussi étudier les dynamiques sociales, les comportements. Tout cela en vue
d’intervenir et évaluer les interventions psychosociales.
Exemple : pour les médecins, la mesure de l’observance est une prise de sang pour contrôler la prise de
médicaments. Il a été question de trouvé des mesures de l’observances sans prise de sang.
Anthropologues
Il faut faire appel à des anthropologue, qui permettent de comprendre l’impact de la culture dans la santé. L’intérêt
des anthropologues médicaux porte sur la façon dont le bagage culturel d’une personne influence son expérience
avec la santé, la maladie et les systèmes médicaux.
Fainzang (2004) va faire des études quantitatives auprès des patients faisant de l’automédication. Elle va regarder
comment les gens gèrent leur consultation, comment ils prennent les médicaments, et comment ils s’occupent des
ordonnances. Elle va regarder le lien entre la culture religieuse et le rapport aux médicaments. Chez les protestants,
il y a un rapport totalement individualisé à la prise des médicaments (seule la personne malade va faire la
consultation, chacun à ses médicaments dans son placard, l’ordonnance n’a pas de valeurs). Dans la culture
catholique, les médicaments sont conservés dans des lieux collectifs et le milieu est plus propice à l’automédication.
L’ordonnance a une valeur symbolique dans la culture musulmane.
Exemple du VIH en Afrique : l’allaitement fait partie intégrante de la grossesse et il n’est pas acceptable de ne pas le
faire. Il y a un envoie de lait maternel en poudre par les américains, sans pour autant que l’accès à l’eau ou que les
croyances sur l’allaitement soit étudié. Les anthropologues ont eu ce geste qui a permis de modifier les cultures en
faveur de l’usage de lait maternel.
Sociologues
La sociologie de la santé est un sous champ disciplinaire de la sociologie qui s’intéresse aux interactions entre la
société et la santé. Un des principaux objets d’étude de la sociologie de la santé est l’interaction médecin-patient, et
l’impact de la vie sociale sur le taux de mortalité.
Exemple sur le changement lié au coût pour le VIH : problème pour le médecin de demander le changement
de traitement et pour le patient pour accepter cela. Les psychologues ont négocié pour que les bénéfices
soient redistribués dans le service dédié à la prise en charge des patients atteints de VIH (éthique).
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Les sciences politiques de la santé sont un caractère structurant et structuré des questions de santé, qui sont
« conçues comme un lieu privilégié d’engagement et de cristallisation des luttes politiques et sociales » (Castel &
Bergeron, 200). Cette discipline est très récente sur le domaine de la santé.
Exemple d’organisation américaine promouvant l’abstinence dans les pays d’Afrique pour gérer la crise du
Sida.
Les données épidémiologies permettent d’étudier, au sein de populations, la fréquence et la répartition des
problèmes de santé dans le temps et dans l’espace, ainsi que le rôle des facteurs qui les déterminent. Les
épidémiologies sont une sorte de photographie de l’état d’une population par rapport à sa santé.
La psychologie médicale sont les savoirs qui sont enseignés aux personnes qui s’engagent dans un cursus de
médecine. Il s’agit de leur donner des concepts clés permettant de comprendre les patients. Il y a un exemple assez
intéressant de simulation, par exemple avec la cancérologie. L’accès à internet a changé l’interaction médecin-
patient (notamment par rapport aux autodiagnostiques qui peuvent être faux).
Entretien simulé avec un acteur qui joue le rôle d’un patient pas facile afin de travailler les approches
Il y a toujours une association des données épidémiologiques et de demande sociale (« vécu des personnes »). Il y a
une forte part des besoins exprimées par les personnes. Ce n’est pas évident de partir des besoins des personnes
car il faut aller chercher les théories et concepts pertinents qui permettent la construction d’une problématique
psychosociale de santé, permettant ainsi le déploiement de la recherche.
Modèle biopsychosocial
Engel, 1977, développe des modèles analytiques et réductionnistes vers une approche plus contextuelle et
transdisciplinaire.
Il y a 7 principes :
- Une altération biochimique ne se traduit pas directement en maladie. Le tableau de la maladie provient de
l’interaction de plusieurs facteurs désignant une cause, incluant les facteurs de niveaux moléculaires,
individuel et social.
- La présence d’un trouble biologique ne fournit pas d’éclairage sur la signification du symptôme pour le
patient et ne permet pas non plus nécessairement d’inférer les attitudes et les compétences nécessaires au
clinicien pour recueillir l’information et la traiter correctement.
- Les variables psychosociales sont des déterminants plus importants de la prédisposition, de la sévérité et de
l’évolution de la maladie que ne le pensaient les défendeurs du point de vue biomédical de la maladie.
- Adopter un rôle de malade ne renvoie pas nécessairement à la présence d’un trouble biologique.
- L’efficacité de la plupart des traitements biologiques est influencée par des facteurs psychosociaux, par
exemple l’effet placebo
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- La relation médecin-malade influence l’issue médicale, même si c’est seulement en jouant sur l’adhésion au
traitement
- Contrairement au sujets inanimés de l’investigation scientifique, les patients sont profondément influencés
par la façon dont ils sont étudiés, et les scientifiques engagés dans la recherche sont influencés par leurs
sujets.
Matarazzo : La psychologie de la santé comme la synthèse des contributions éducatives, scientifiques et pratiques de
la psychologie à la promotion et au maintien de la santé, ainsi qu’à la prévention et au traitement des maladies et
des dysfonctionnements associées
Prévention primaire
La prévention primaire : ensemble des actes visant à diminuer l’incidence d’une maladie dans une population et
donc à réduire, autant que faire se peut, les risques d’apparition de nouveaux cas.
Les concernées sont les conduites individuelles à risque, comme les risques en termes environnementaux ou
sociétaux.
Elle est destinée à faire en sorte que le comportement-problème ne se développe pas. Idéalement, elle devrait
commencer au cours de l’enfance. Par définition, la psychologie de la santé se définit essentiellement dans ce cadre.
La psychologie sociale de la santé doit prendre en compte le rôle des croyances, des normes et des représentations.
Prévention secondaire
Travailler sur une maladie dans une population.
Le but de la prévention secondaire est de diminuer la prévalence d’une maladie dans une population. Cela recouvre
les actes destinés à agir au tout début de l’apparition du trouble/pathologie afin de s’opposer à son évolution, ou
pour faire disparaitre les facteurs de risque.
Le dépistage, dans la mesure où il permet de détecter une atteinte ou la présence de facteur de risque, trouve toute
sa place au cœur de la prévention secondaire.
Prévention tertiaire
Il s’agit d’anticiper les séquelles de la maladie.
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La prévention tertiaire intervient à un stade où il importe de diminuer la prévalence des incapacités chroniques ou
des récidives dans une population et de réduire les complications, invalidités ou rechutes consécutives à la maladie.
Il s’agit de limiter les effets et séquelles d’une pathologie ou de son traitement. Par ailleurs, la prévention tertiaire
vise à la réadaptation du malade sous la triple dimension du médical, du social et psychologique.
Psychologie de la persuasion
E.g. contraception
La prévention ciblée est non seulement fonction de sous-groupes de la population mais aussi et surtout fonction de
l’existence de facteurs de risque spécifiques à cette partie bien identifiée de la population
Pour l’aidant, l’annonce marque l’entrée d’un nouveau rôle social : l’aidant naturel ou informel.
C’est un statut que l’on peut définir comme la prise en charge bénévole d’une personne à qui on reconnait une perte
ou une absence d’autonomie. (Morin, 2004)
L’aide naturelle est encadrée par des normes et des traditions familiales dont la variabilité de forme et d’intensité
est importante.
Si le cadre n’est pas envisageable (e.g. téléphone), il n’y a pas que les mots du médecin, il y a aussi le
contexte.
La gestion de la maladie
Quand la maladie survient, ce qui provoque un changement est l’adaptation à la nouvelle identité (Bury et Charmaz)
et les trajectoires de maladies. La dicibilité des maladies chroniques évoluent avec le temps, pour autant une
stigmatisation persiste (VIH, Cancer).
Cela va provoquer des discriminations dans différents domaines : familial, amical, enseignement, professionnel,
accès au logement, accès aux assurances.
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Le danger est factuel, c’est un événement ou une situation qui peut avoir un certain nombre de dommages.
Le risque est une probabilité qu’un événement provoque des conséquences négatives dans des conditions
déterminées.
- La criante liée au potentiel catastrophique, c’est-à-dire, au nombre de gens qui peuvent mourir ou être
blessés
- Le degré de connaissance du risque
Le risque est une dimension construite par l’individu/évaluateur fondée sur des informations individuelles et
sociales.
- L’identification du risque
- L’évaluation
- La gestion
Les risques sont ordonnés les uns par rapport aux autres.
Il faut prendre la façon dont ces processus permettent l’élaboration d’une perception du risque.
Il faut donc faire la part dans la mise en œuvre des actions et des aspects liés à la perception du risque.
Réduction du risque
Il n’est pas possible d’empêcher tout le monde de faire des comportements à risques. En acceptant l’idée de la prise
de risque, on permet de les faire de façon la plus sécurisée possible.
La réduction des risques (RdR) et des dommages est une expression générique qui désigne les interventions, les
programmes et les politiques dont l’objectif est de prévenir, réduire et remédier aux effets néfastes liés à l’usage
de drogues et aux comportements addictifs sur les personnes, les communautés et les sociétés aux niveaux
sanitaire, social et économique.
Cette recherche vise à la réduction de la morbidité et des comorbidités, à l’amélioration de l’état de santé, à
l’orientation à des fins de soins, de traitements et de réhabilitation, à la stabilisation sociale, à la réduction des
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nuisances publiques, au renforcement de la sécurité publique, et à la réduction de la criminalité acquisitive et de
l’emprisonnement.
Quand on change un comportement, il y a différents états plus ou moins avancé dans le changement de
comportement : on commence à envisager le changement, on souhaite changer, on est proactif dans le
changement.
Prendre en compte les notions de vulnérabilités, de contrôle perçu sur le comportement, de cout-bénéfice,
des incitations à agir, et de la motivation à la santé.
Modèles socio-cognitifs :
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Il y a une mutation sur les façons de pensées, on ne peut plus se concentrer uniquement sur l’homme (One Health).
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