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METHODOLOGIE DE DIAGNOSTIC ECONOMIQUE ET FINANCIER

La présente note de cours, empruntée à C-H, d’Arcimoles et suivants, vise à vous apprendre à
analyser, synthétiser et rédiger un diagnostic.

Comment procéder ?
Il est d’usage de commencer par l’analyse de la structure, puis étudier l’activité pour ensuite
s’interroger sur la rentabilité. Enfin, après avoir dégagé les points forts et faibles de
l’entreprise, vous devez conclure et faire des recommandations pour améliorer la situation le
cas échéant.
Vous pouvez aussi commencer par l’analyse de l’activité puis réaliser l’étude de la
structure financière en second. Cette possibilité est totalement ouverte et souvent liée au sujet.
Le diagnostic doit être synthétique et argumenté. Il doit comporter peu de chiffres, mais
uniquement les données pertinentes utiles à l’argumentation que vous développez.
Ne chercher pas à utiliser toutes les informations que vous possédez, ne retenez que
celles qui ont une force probante.
Soulignons enfin que les données fournies concernent généralement une période de 3 à 5
ans de telle sorte que vous puissiez détecter des évolutions marquantes.
Dernier conseil : tenez compte du secteur d’activité pour développer vos idées.
Demandez – vous toujours : qui sont les clients ? qui sont les fournisseurs ? qui sont les
concurrents ? Comment se porte le secteur d’activité ? Etc.

Méthodologie de rédaction

Introduction
Poser le problème (la où les questions que l’on se pose à la lecture des données financières
fournies : Il peut s’agir de baisse d’activité, d’insuffisance de rentabilité, de manque de
trésorerie, de recherche de financement, etc).

• Analyse de la structure financière

C’est l’étude des bilans, des ratios de structure et de leurs évolutions.


• Évolution et niveau du FRNG
Il faut expliquer l’état actuel du FRNG en regardant les évolutions respectives.
• Des capitaux propres (regardez les ratios de risque
liquidatif, d’endettement global).
• Des emprunts et dettes financières à moyen et long terme
(regardez les ratios d’autonomie financière, de capacité à rembourser).
• Des immobilisations (regardez le type d’actifs possédés,
le degré d’amortissement des actifs).
Exemple : si le FRNG s’est dégradé sur la période étudiée, il faut dire pourquoi
(baisse des capitaux propres en raison des pertes annuelles successives ou
d’investissements importants)
Vous ne devez jamais écrire « Le FRNG a augmenté ou a diminué » sans dire
pourquoi
Avant de dire si le FRNG est suffisant ou non, il faut tenir compte du secteur
d’activité et surtout regarder le niveau du besoin de financement de l’exploitation. Ne
jamais oublier que le FRNG est dédié au financement de l’activité.
• Évolution et niveau du BRF
Il faut expliquer l’état actuel du BRF en regardant les évolutions respectives :
• Des stocks (par nature de stock en regardant le poids de
chaque catégorie de stock, les ratios de rotation)
• Du poste clients (en regardant le poids du poste sur le
total de l’actif le délai de règlement)
• Du poste fournisseurs (en regardant son poids dans les
ressources totales, le délai de règlement)
• De tout autre poste significatif lié à l’exploitation
(charges ou produits constatés d’avance par exemple) ou non (créances
diverses ou dettes diverses)
Exemple : Si le BFR a considérablement augmenté sur la période, il faut
identifier les faits générateurs de cette augmentation (augmentation des stocks
de produits finis qui traduit un problème de mévente, augmentation des délais
de règlement des clients qui suggère que la qualité du portefeuille clients se
dégrade ou qu’il est mal suivi, baisse du crédit fournisseurs).

1.3 Évolution et niveau de la trésorerie nette


C’est la confrontation du BFR (ou de la ressource de financement
d’exploitation) et du FRNG qui permet d’expliquer la situation de trésorerie
nette. Vous devez regarder dans quoi elle se matérialise (des valeurs mobilières
de placement quand elle est excédentaire) ou des soldes créditeurs de banque
(quand elle est déficitaire).

• Conclure sur la structure financière


La structure est-elle équilibrée ou non ? Quelles sont les principales forces ou faiblesses
détectées ? Quels sont les risques pour l’entreprise ?

2.Analyse de l’activité

C’est l’étude des comptes de résultat, des ratios de gestion, des tableaux des soldes
intermédiaires de gestion et de leurs évolutions.
Attention : des évolutions en valeur absolue peuvent masquer des phénomènes inverses en
valeur relative (comme la dégradation des marges). Vous devez impérativement apprécier les
évolutions en pourcentage. du chiffre d’affaires HT pour réaliser une analyse correcte.

2.1 Évolution du chiffre d’affaire (attention aux effets conjugues volumes et prix).

2.2 Évolution des achats (corrélée ou non au CAHT, détection éventuelle de problème de
stockage et de prix d’achat) et analyse du poids des consommations externes (en isolant
l’impact des services extérieurs)
A ce stade, il faut regarder si le taux de valeur ajoute s’est amélioré ou non et en identifier les
causes. N’hésitez pas à émettre des hypothèses réalistes (exemples : hausse des efforts
publicitaires, augmentation des frais de transport coût des carburants)
2.3. Évolution des charges de personnel (regarder l’évolution des effectifs, la part du
personnel dans la valeur ajoutée, le CAHT/ employé. Cela permet de détecter des phénomènes
majeurs : L’entreprise ne maîtrise pas sa masse salariale, ou encore l’entreprise demande plus
d’effort de productivité aux salariés).
À ce stade, il faut examiner l’évolution de l’EBE. Suit-elle l’évolution de la VA ou non ?
pourquoi ?

2.4. Évolution des dotations aux amortissements et provisions (elle est liée à la politique
d’investissement et à la manière dont l’entreprise gère ses risques courants).
À ce stade, regarder l’évolution du résultat d’exploitation. (L’activité normale dégage-t-elle
une marge ? Est-elle d’un niveau suffisant pour couvrir les autres charges, financières
notamment ?).

2.5. Évolution des produits financiers (ont- ils un impact significatif ? d’où proviennent-ils ?
Sont-ils suffisants compte tenu des actifs financiers possédés ?)

2.6. Évolution des charges financières. (Comment les expliquer ? sont – elles acceptables ou
non par rapport au CAHT ou à l’EBE ?).
À ce stade, il convient de regarder le résultat des opérations financières et son impact sur le
résultat d’exploitation pour expliquer le RCAI.

2.7. Examiner l’incidence des opérations exceptionnelles sur le résultat net final (les produits
et charges exceptionnels se compensent- ils ? Quelles opérations - souvent des cessions
d’actifs – expliquent ce résultat exceptionnel ?).

2.8. Comment évolue le résultat net (est-il satisfaisant ? Quels postent impactent
significativement le résultat net actuel ? est-ce devant des phénomènes conjoncturels ou
structurels ?)

2.9. Conclure sur l’activité en regardant la capacité d’autofinancement, ressource dégagée


par l’activité. Comment la CAF évolue – t- elle ? Est – elle suffisante par rapport aux besoins
pour financer la croissance, pour renouveler les actifs et pour couvrir les risques ? Regarder le
niveau des distributions de dividendes car elles minorent la CAF et réduisent le financement
interne de la croissance. Il faut encore mettre en regard l’endettement à terme et la CAF :
L’entreprise peut – elle rembourser ses dettes financières dans des délais acceptables pour ses
banquiers ?

3.Analyse de la rentabilité

C’est l’étude des performances industrielles, commerciales et financières de l’entreprise.

3.1 Analyse de la rentabilité économique


Il faut analyser le rendement de l’actif économique en décomposant le ratio pour bien
comprendre.

3.1.1. Quelle est la part de la productivité (rotation de l’actif, conséquence de la gestion).


3.1.2. Quelle est la part de la profitabilité (marge, qui dépend souvent du secteur d’activé)
Le taux de rentabilité économique obtenu est- il satisfaisant ? Quelle est la tendance de son
évolution ?

3.2. Analyse de la rentabilité financière


Faute de rentabilité finale, une entreprise est condamnée ou court le risque, quand elle est
cotée, de voir ses ressources de financements s’assécher. Il faut donc regarder :
3.2.1. L’évolution du ratio de rentabilité et le comparer avec les attentes des actionnaires.
3.2.2. L’existence ou non d’un effet de levier financier (en comparant le taux de rentabilité
économique au coût du financement de l’entreprise).

3.3. Analyse du risquer financier


Cette approche du risque lié à l’endettement financier et / ou à une baisse d’activité doit être
évoquée ici, d’autant plus si l’entreprise a un niveau de chiffre d’affaires proche du point
mort.

4. Conclusion et recommandations

4.1. Synthèse des forces et faiblesses de l’entreprise


Nous conseillons de reprendre dans un tableau de synthèse les éléments marquants de
l’analyse qui précède.
Points forts
Points faibles

4.2. Recommandations
Idéalement, les recommandations doivent se faire dans deux directions :
4.2.1. L’exploitation ou comment améliorer la rentabilité économique (exemples :
augmentation du résultat d’exploitation, faire des produits financiers, baisse du BFR, cession
d’immobilisations non rentables ou inutiles à l’exploitation)
4.2.2. La structure financière ou comment améliorer la rentabilité financière (exemples :
modifier le rapport Dettes/CP, renégocier le taux d’intérêt).

4.3. Perspectives
Conclure par une ou deux phrases prospectives qui sont une réponse au problème posé en
introduction.

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