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INTRODUCTION GENERALE 2
1
V. BENABENT (A), Les contrats spéciaux Civils et Commerciaux, 8e éd., Montchrestien 2008, p. 14, n° 21.
2
V. COLLART DUTILLEUL (F), DELEBECQUE (P), Contrats Civils et Commerciaux 8e éd., DALLOZ 2007,
p. 41, n° 38.
3
La vente est l’un des contrats spéciaux ou principaux contrats que le Code civil considère dans son livre III.
COLLART et DELEBECQUE op. cit., p. 2. La vente contrat spécial, n’échappe pas au phénomène général de
spécialisation des contrats spéciaux. Cf. BENABENT, op. cit. , p.14.
4
Chose immeuble ou meuble
5
Vente entre professionnels, vente aux consommateurs, vente entre étrangers.
6
Le sigle OHADA signifie Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
7
DELEBECQUE (P), JACQUET (J-M), CORNELOUP (S), Droit du commerce international, Dalloz 2010, 2e
éd., p. 378, n° 552
8
Cf. CALAIS AULOY, Les Ventes Maritimes, Encyclopédie juridique commercial, Dalloz 2002, p. 2.
9
RODIERE (R), Droit Maritime, le navire, Dalloz, 1980, p. 4.
10
RODIERE (R), REMOND-GOUILLOUD (M), La mer droits des hommes ou proie des Etats ?, Pedone, 1980,
p. 20.
11
Cependant lorsqu’on parle de la mer il faut encore que l’on clarifie s’il s’agit de la mer territoriale, de la mer
Zone Economique Exclusive ou de la haute mer. La mer territoriale est la Zone marine adjacente aux côtes et
placées sous la souveraineté de l’Etat côtier jusqu’à 12milles marins. La haute mer est la Zone marine qui en
principe échappe à toute souveraineté et que la Convention de 1958 définit comme l’ensemble des parties de la
mer n’appartenant pas ni à la mer territoriale ni aux eaux intérieures d’un Etat. La Zone Economique Exclusive
est une Zone marine dite 200 milles marins dans laquelle aucune entrave n’est apportée aux libertés de
navigation, de survol et des poses des câbles comme dans la haute mer, mais dans laquelle les Etats exercent des
droits souverains de nature économique. V. CORNU (G), Vocabulaire Juridique, PUF, 2000.
12
Le Cameroun compte actuellement 5 ports :
a) le port de Douala/Bonabéri sur le fleuve du Wouri. L’essentiel du trafic maritime transite à heure
actuelle sur par le port de Douala.
b) Le port de Garoua sur le fleuve Bénoué
c) Le port en eaux profondes de Kribi sur la côte Atlantique.
d) Le port de Limbé / Tiko sur la côte Atlantique
e) Le port de Limbé/ Bota V. KENGUEP (E), Analyse critique des règles de responsabilité du transporteur
maritime de marchandises (contribution à la recherche de la solution au problème de l’équilibre contractuel),
thèse de Doctorat, Université de Yaoundé 2002, p.17.
13
RODIERE (R), Droit maritime, assurances et ventes maritimes, Dalloz 1983, p. 442
14
Ibid.
15
D’autres contrats s’ajoutent parfois, comme le contrat d’assurance, le contrat de transit. Mais ceux-ci ne sont
pas indispensables pour que la vente soit maritime.
16
La vente commerciale n’a pas été définie par l’Acte Uniforme relatif au Droit Commercial Général. A défaut
de définition, l’Acte Uniforme relatif au Droit Commercial Général, reprend la définition de la vente proposée
par l’article 1582 al.1 du Code Civil, selon laquelle, la vente est une convention par laquelle l’un s’oblige à
livrer une chose et l’autre à la payer ». V. MODI KOKO (HB), Droit communautaire des affaires (OHADA-
CEMAC), tome1 Droit commercial général et droit de la concurrence, ed. DIANOÏA, p. 160.
17
Le contrat d’affrètement est le contrat par lequel « le fréteur s’engage, moyennant rémunération, à mettre un
navire à la disposition d’un affréteur ». On distingue trois types d’affrètements :
- L’affrètement au voyage, consenti sur tout ou partie du navire pour un voyage.
- L’affrètement à temps consenti pour une période déterminée.
- L’affrètement coque-nue est l’affrètement d’un navire sans armement.
V. article 2 Code CEMAC de la marine marchande de 2001. Le contrat d’affrètement ayant pour objet le navire
mis à la disposition de l’affréteur, nous ne l’étudierons pas dans le cadre de ce travail.
18
RODIERE (R), Traité Général de Droit Maritime : Affrètements et Transports, tome 2, Dalloz 1968 p. 11.
19
V.DELEBECQUE (P), COLLART DUTILLEUL (F), Contrats Civils et Commerciaux, 8ed Dalloz 2007, p.94
n°85.
20
Les sept règles Incoterms® 2010 pour tout mode de transport, peuvent être utilisées quel que soit le mode de
transport choisi, et de l’utilisation ou non de plus d’un seul mode de transport. Ces règles peuvent être utilisées
même en l’absence de tout recours au transport maritime. En revanche, les règles incoterms exclusivement
maritime ou fluviale qui feront l’objet de cette étude, sont utilisées pour le transport maritime.
21
Il peut s’agir des Incoterms, de l’Acte uniforme relatif au droit commercial général. En matière de transport
maritime international, des conventions de Bruxelles, Hambourg ; du Code CEMAC de la marine marchande
22
En Droit privé, le principe de l’autonomie de la volonté se retrouve dans deux disciplines différentes : en droit
international privé où le principe est utilisé dans le cadre conflictuel de la recherche de la loi applicable ; et en
droit civil où le principe sert de base à la détermination par les parties, du contenu de leur contrat lors de sa
formation et à l’interprétation de ce contrat après sa conclusion. V. HAMOA HAMIDOU, mémoire de DEA,
Université de Douala, 2003- 2004.
23
V. Bibliographie de ce mémoire pour le nom complet de ces auteurs et le titre de leur ouvrage.
24
C’est ce qui justifie que dans notre bibliographie, on retrouve des ouvrages qui datent de 1983 à l’instar de
RODIERE, Droit Maritime, assurances et ventes maritimes, Dalloz, 1983
25
De même, il reste que l’étude des ventes maritimes est de nos jours une réalité vivante, dans les ouvrages de
Contrats Civils et Commerciaux. V. dans ce sens DELEBECQUE, COLLART DUTILLEUL, Contrats Civils et
Commerciaux, 8ed éd. Dalloz 2007 et DELEBECQUE (P), JACQUET (J-M), CORNELOUP (S), Droit du
commerce international, 2e éd. Dalloz 2010.
26
RODIERE, Droit Maritime, assurances et ventes maritimes, Dalloz 1983, p. 446.
27
La vente maritime étant également une vente commerciale, tout au long de notre travail la vente commerciale
prévue par l’Acte uniforme sera appelé vente commerciale ordinaire. V. De BOLLARDIERE (AP), Manuel du
commerce international par ventes maritimes : étude particulière de la vente C.A.F, LGDJ 1962, p.14.
28
Loi 69-8 du 03 Janvier 1969 relatif à l’armement et aux ventes maritimes.
29
D’après CORNU (G), l’opération juridique est un acte juridique ou ensemble complexe d’acte juridique. V.
Vocabulaire juridique, 8ed., PUF, 2000, p. 594,
30
RODIERE, Droit Maritime, Assurances et Ventes Maritimes, Dalloz 1983, p. 443.
31
REMOND- GOUILLOUD (M), Droit Maritime, Pedone, 2e éd. 1993, n°629
32
Ibid.
Les opérations complexes sont nées de la liberté et de l’innovation des parties qui
consistent bien souvent à articuler des dispositifs contractuels connus. Le Doyen
CARBONNIER, écrivait ainsi au sujet de ces types d’opérations que : « On peut certes
rencontrer dans la vie quotidienne le contrat isolé, monde clos qui se suffit à lui-même entre
ses deux contractants. Mais la pratique montre fréquemment des situations moins simples où
des contrats théoriquement distincts se trouvent reliés entre eux par la connexité des objets,
l’identité des parties…. En droit suisse on parle de contrats imposés ou complexes et aussi de
rapports d’affaires» 33 .
Une opération est complexe 34 lorsque les consentements, donc les contrats, sont
intervenus entre partenaires différents mais aussi entre parties identiques et différentes.
Autrement dit, c’est une opération qui regroupe plusieurs contrats distincts les uns des
autres, nés, chaque fois, de consentements différents.
L’opération complexe peut être une chaîne de contrats correspondant à des accords
liés entre différentes parties ayant une identité d’objet, des ensembles de contrats qui
correspondent à des accords liés entre différentes parties par une identité de cause, des
faisceaux de contrats (systèmes organisés de contrats, quasi identiques passés par un
opérateur commun avec des dizaines, voire des centaines d’autres).
Les ventes maritimes sont des opérations complexes qui correspondent mieux à la
catégorie de chaînes de contrats citées plus haut. Elles sont formées de deux contrats
distincts : le contrat de vente et le contrat de transport, unis par une identité d’objet car
organisé à propos d’une même chose.
La compréhension de cette opération ne peut se faire qu’en étudiant simultanément ses deux
composantes à savoir l’interdépendance entre les contrats (Section 1) et la pluralité des
parties (Section 2).
33
CARBONIER (J), Droit Civil, tome IV, 21e éd., PUF 1998, n° 121, p. 207.
34
MOUSSERON (JM), Technique contractuelle, 2e éd., Francis LE FEVRE, 1999, p. 255, n° 603
35
V. NGAMKAM (G), Etudes sur quelques conseils juridiques et pratiques aux chargeurs et réceptionnaires
africains afin de leur permettre de tirer le meilleur parti de leurs activités commerciales, Juridis périodique n° 28
Oct.- Nov.- Déc. 1996 p. 84.
36
La notion de marchandise n’a pas été explicitement définie tant dans la Convention de vienne sur la vente
internationale de marchandises (CVIM) que dans l’Acte uniforme OHADA droit commercial général (AUDCG).
Ces deux textes disposent tout simplement que l’objet du contrat c’est la vente des marchandises sans toutefois
déterminer quelles sont ces marchandises : les articles 203 et 204 de l’AUDCG et l’article 2 du CVIM précisent
les domaines qui sont exclus du contrat de vente.
37
Biens qui se meuvent par eux comme les animaux soit qu’ils ne peuvent changer leur place que par l ‘effet
d’une force étrangère.
38
Les conventions internationales sur le transport définissent la notion de marchandise : pour la Convention de
Bruxelles (règles de la HAYE-VISBY), « la marchandise comprend : biens objets, marchandises et articles de
nature quelconque à l’exception des animaux vivants et de la cargaison qui par le contrat de transport est
déclarée comme marchandise sur le port et en fait est ainsi transportée » . A la suite de Bruxelles, l’article 1
alinéa 5 de la Convention de Hambourg dispose que : « le terme marchandise doit s’entendre également des
animaux vivants : lorsque les marchandises sont réunies dans un conteneur, sur une palette ou dans un engin de
transport similaire ou lorsqu’elles sont emballées ; le terme marchandise doit s’entendre également dudit engin
de transport ou dudit emballage s’il est fourni par le chargeur ».
39
NYAMA (J-M), Droit douanier de la CEMAC, CERFOD 2003, p. 162.
40
NYAMA(JM), Droit douanier de la CEMAC, CERFOD 2003, p. 163.
41
Sont considérés comme entièrement obtenus dans le territoire des Etats membres de la CEMAC :
les produits minéraux de son sous sol ou de ses fonds marins ; les produits du règne végétal qui y sont
récoltés…. V. NYAMA (JM), Droit douanier de la CEMAC op. cit., p. 164.
42
L’art 1a de la CVIM de 1980 dispose que « la présente convention s’applique aux contrats de vente de
marchandises entre les parties ayant leur établissement dans les Etats différents » aucune précision sur la nature
des marchandises sauf des exclusions à l’article 2 de la même convention.
43
BONASSIES ET SCAPEL, Droit Maritime, LGDJ 2006, P.692, n° 1086.
C’est le cas de la freinte en volume ou en poids du café du vin du ciment transporté en vrac (la freinte c’est le
fait pour une marchandise de perdre du poids ou du volume du fait de la dessiccation, évaporation ou dispersion
due à sa nature) pour pallier cela, les chargeurs doivent choisir un emballage et un conditionnement
correspondant à la nature de la marchandise avant le voyage maritime.
44
Conformément à l’art. 3 de la Convention de Bruxelles de 1924 ; art 17 Convention de Hambourg 1978; art
400 Code CEMAC de la Marine Marchande, le chargeur est réputé avoir garanti au transporteur l'exactitude des
indications relatives à la nature générale des, marchandises, leurs marque, nombre, quantité et poids, fournies
par lui pour mention au connaissement.
45
L’emballage est de manière générale tout objet, quelle que soit la nature des matériaux dont il est constitué,
destiné à contenir et à protéger des marchandises, à permettre leur manutention et leur acheminement. Directive
Européenne 94/62/CE (décret français n°98-638)
Le conditionnement des marchandises consiste dans leur préparation et mise en état d’effectue le voyage
maritime dans les conditions telles qu’elles puissent résister aux périls de l’expédition maritime. Ibrahima Khalil
Diallo, Communication sur « obligations et responsabilités du chargeur envers le transporteur », colloque du 21
septembre 2009 à Rotterdam, www. rotterdamrules2009.com.
46
V. art. 13alinéa 1 et 2 des règles de Hambourg du 31 Mars 1978.
47
Cette obligation est exprimée à l’article 402 du Code communautaire de la marine marchande, dans les
termes suivants : "Le transporteur est tenu avant et au début de voyage d’exécuter une diligence raisonnable
pour :
- Mettre le navire en bon état de navigabilité ;
- Convenablement armer, équiper et approvisionner le navire ;
- Approprier et mettre en bon état les cales, chambres froides et frigorifiques, et toutes autres parties du navire
ou des marchandises sont chargées, pour leur réception, transport et conservation.
Les Règles de Rotterdam innovent en ce qui concerne la mise en état de navigabilité du navire par le
transporteur, cette obligation jadis limitée au début du voyage est désormais continue : le transporteur devant
tout au long du voyage se rassurer que le naavire est en bon état de navigabilité. V. art. 14 Règles de
Rotterdam.
48
LAMY TRANSPORT, tome 2, 2010, p.378, n°737.
49
BONASSIES et SCAPEL, Droit maritime, LGDJ 2006, p.620, n° 970.
50
V. Code Communautaire (CEMAC) de la Marine Marchande, également les Règles de Hambourg.
Le contrat de transport et le contrat de vente sont intimement liés, le transport par mer
suit, précède ou réalise le plus souvent une vente. Accessoire économique du contrat de vente,
le contrat de transport, déplace l’objet vendu. Ce contrat apparaît désormais comme le moteur
de l’opération de vente maritime dans la mesure où le connaissement a un caractère
indispensable : il se trouve à la croisée du contrat de vente et du transport. (A).
De plus dans la pratique, les litiges nés à propos du contrat de transport mettent en
cause les parties au contrat de vente d’où leur connexité (B).
51
CALAIS – AULOY (J), Les Ventes Maritimes, encyclopédie juridique commerciale, Dalloz, 2002, n° 18,
p.3.
52
V. infra p.45.
53
Dans leur ouvrage Droit maritime op. cit., P. 630, n° 983,BONASSIES et SCAPEL affirment que lorsque
l’indication du nom du destinataire n’est pas assortie de la mention à ordre, ou que celle-ci a été raturée, le
connaissement devient un titre nominatif.
54
Ce qui signifie que le destinataire est le dernier endossataire. Le connaissement est à ordre lorsqu’il porte la
mention qu’il est établi au nom de telle personne ou à son ordre, V. RODIERE (R), Traité Général de Droit
Maritime, affrètements et transport, tome2 Dalloz 1968, p.112, n° 482.
55
Le connaissement est au porteur soit lorsqu’il l’énonce explicitement, soit lorsqu’aucun nom de bénéficiaire
ou de destinataire ne s’y trouve indiqué ; soit s’il contient bien la clause à ordre sans mentionner à l’ordre de qui
le connaissement est d’abord établi soit enfin lorsqu’il contient bien la clause à ordre avec indication de la
personne à l’ordre de qui le document est établi, mais que cette personne l’a endossé en blanc. V. RODIERE op.
cit., n° 482.
56
Le support peut également être informatisé dans ce cas on parlera de connaissement électronique.
57
BONASSIES et SCAPEL, Droit Maritime, LGDJ, 2006, p. 629, n° 981.
58
V. RODIERE (R), Traité général de droit maritime, affrètements et transports, Dalloz 1968, p. 108, n°479
59
Cass. 17 Août 1859, D. 1859. I. 347, citée par BONASSIES (P), SCAPEL (C), Droit Maritime, LGDJ, 2006,
p. 632, n° 987.
60
Cet article dispose que : « si la chose qu’on s’est obligé de donner ou de livrer à deux personnes
successivement, est purement mobilière, celle des deux qui en a été mise en possession réelle est préférée et en
demeure propriétaire, encore que son titre soit postérieur en date, pourvu toutefois que la possession soit de
bonne foi ».
61
RODIERE (R), op. cit., p. 108, n° 479.
62
V. BONASSIES, SCAPEL, Droit Maritime, op. cit. P. 633 n°967.
63
Expression empruntée à RODIERE. V. Traité général de droit maritime, op.cit. P. 114 n° 485.
64
Le transfert de propriété s’opère par le seul contrat de vente. Il convient de noter que les droits conférés au
détenteur du connaissement s’analysent plus comme un droit à la livraison de la marchandise que comme un
titre de propriété.
65
REMOND- GOUILLOUD (M), Droit Maritime, PEDONE 1993, p. 360.
66
Paris, 5 avr.1968, DMF.1968, note Bokobza, cité par CALAIS AULLOY, Les Ventes Maritimes,
Encyclopédie juridique commercial, Dalloz 2002, p. 14.
67
Trib.Com. Marseille, 1er juil.1975, DMF1976, 100, cité par RODIERE, Droit Maritime, assurances et ventes
maritimes, Dalloz 1983, p.444.
68
Cass., 6juillet 1995, DMF, p. 647, Rouen, 11 janvier 1960, D.M.F 1960, p. 123 cité dans le Lamy transport ,
tome 2, 2007.
D’après l’article 1582 du Code civil, le contrat de vente est une convention par
laquelle l'un s'oblige à livrer une chose, et l'autre à la payer. La vente en vue d’un transport est
un contrat commercial. Elle constitue un acte de commerce, qui obéit, non au Code civil, mais
aux règles de la vente commerciale quant aux conditions liées aux parties au contrat.
69
En dehors des principales parties, les ventes maritimes réunissent également les parties au contrat d’assurance.
V. la vente maritime CAF p.45 infra.
70
Consignataire, transitaire, commissionnaire de transport, acconier
1- Le vendeur
L’étude du vendeur maritime pose le problème de la définition juridique du
vendeur. Autrement dit qui peut avoir la qualité de vendeur ?
En principe selon l’article 1594 du Code civil, tous ceux à qui la loi ne l’interdit
pas peuvent vendre. Cette disposition du Code civil a un caractère général car elle ne
détermine pas exactement qui peut être vendeur ou pas. On peut la rapprocher à celle de
l’article 1 al 3 de la Convention des Nations Unies sur le contrat de vente internationale des
marchandises, qui stipule que « ni la nationalité des parties, ni le caractère civil ou
commercial ne sont pris en considération pour l’application de la présente convention ».
On constate donc que la convention a un champ d’application élargie : la nature civile ou
commerciale du vendeur partie à la convention importe peu. Pourvu que le contrat ait un
caractère international.
L’Acte uniforme relatif au droit commercial général quant à lui, restreint son champ
d’application, et se limite dès lors à la vente commerciale donc au commerçant professionnel.
Les ventes maritimes étant donc une vente commerciale, les parties à ce contrat
doivent respecter les conditions posées par ce texte.
Ainsi, est vendeur 72 au sens de l’article 234 de l’Acte uniforme sur le droit
commercial général, toute personne qui a qualité de commerçant professionnel : personnes
physiques ou personnes morales, ce qui implique que les consommateurs 73 ne sont pas
parties au contrat de vente commerciale.
71
Le caractère consensuel du contrat de vente signifie que le contrat est conclu dès l’échange des
consentements. Contrairement au caractère réel où en plus de l’échange des consentements, la remise effective
de la chose est nécessaire à la conclusion du contrat). Cet échange des volontés doit se faire sur les éléments
essentiels du contrat de vente (la chose vendue et le prix). Le contrat de vente est synallagmatique : c'est-à-dire
que le contrat présente des obligations réciproques à la charge des deux parties : il s’oppose au caractère
unilatéral où une seule des parties s’oblige vis-à-vis de l’autre. Onéreux, le contrat de vente l’est dans la mesure
où les parties tirent des avantages à l’occasion de la fourniture de leurs prestations. V. art. 1102 à 1106 du Code
civil.
72
C’est-à-dire celui qui s’est engagé à livrer une chose, celui qui désigne les marchandises, fixe la quantité et le
prix ou donne des indications permettant de les déterminer. (Article 241 al 2). En d’autres termes, c’est lui qui
fait une offre à des personnes déterminées, et qui prend effet après acceptation par le destinataire de l’offre
73
L’art. 235 al 1 de l’Acte uniforme sur le droit commercial général prévoit que : «a) les ventes de marchandises
achetées pour un usage personnel, familial ou domestique,
à moins que le vendeur, à un moment quelconque avant la conclusion ou lors de
2- L’acheteur
En général, l’acheteur est dans le contrat de vente celui qui paye le prix de la chose
livrée. Au sens de l’Acte Uniforme relatif au Droit Commercial Général, il doit accepter
l’offre afin qu’elle prenne effet. Il est le cocontractant du vendeur également soumis à toutes
les exigences citées plus haut concernant le vendeur.
la conclusion du contrat, n’ait pas su et n’ait pas été censé savoir que ces marchandises étaient achetées pour un
tel usage.
74
Cf. MODI KOKO (HD), Droit communautaire des Affaires (OHADA-CEMAC), tome1, 1ere éd., Dianoïa,
2008, p.23.
75
MODI KOKO (HD), op. cit, p.31.
76
Cf. les art.489, 509, 384 du Code civil relatifs aux majeurs incapables, et au mineur non émancipé.
77 Les autres conditions pour acquérir la qualité de vendeur ou d’acheteur sont relatives aux obligations
comptables de ces derniers conformément à l’article 13 et suivants de l’acte uniforme. Le vendeur personne
morale ou physique doit se faire enregistrer au RCCM ; avoir une carte de contribuable, établir des états
financiers de synthèse tous les 5 ans.
78
V. chapitre 2 de notre mémoire p. 40.
79
Le contrat de transport apparaît comme un contrat d’adhésion dans la mesure où l’expéditeur ne fait
qu’adhérer à la convention entièrement préparé par le transporteur : le contrat de transport est en effet conçu et
rédigé et imprimé par le transporteur.
80
Le chargeur dans ce cas s’expédie la marchandise à lui-même : cas des commerçants qui approvisionnent une
succursale. Cf. RODIERE (R), Traité général de droit maritime, tome 2, Dalloz 1968, p. 23, n° 400.
81
Convention de Bruxelles de 1924 sur l’unification de certaines règles en matière de connaissement.
82
Règles de Hambourg ou conventions des nations unies sur le transport de marchandises par mer du 31 mars
1978 ; le Code CEMAC de la marine marchande en son article 2 (52) suit ces conditions posées par les règles de
Hambourg.
83
C’est un auxiliaire de transport, transitaire ou commissionnaire qui souhaite pour des raisons commerciales
apparaitre comme un transporteur autonome alors qu’il n’en est rien, il n’exploite pas le navire, se borne à
collecter des marchandises qu’il confie à un véritable transporteur. BONASSIES (P), SCAPEL (C), Droit
Maritime, LGDJ, 2006, p. 609, n° 950.
84
Le transporteur contractuel ou NVOCC est un peu l’adaptation internationale de la notion française de
commissionnaire de transport. Il s’agit d’un opérateur qui vend du transport à ses clients sans être lui-même
armateur ni affréteur. Il conclut un contrat de transport maritime avec un véritable armateur- transporteur. Celui-
ci lui délivre un connaissement le désignant comme chargeur et comme destinataire, ce connaissement n’étant
pas destiné à circuler. C’est le connaissement à l’en tête du NVOCC qui remplira les fonctions commerciales
nécessaires au négoce. BONASSIES, SCAPEL, op. cit., p. 610, n°951.
85
Encore appelé transporteur substitué, le transporteur de fait est l’opérateur à qui le transporteur contractuel
remet la marchandise pour réaliser le transport.
86
C’est pour des raisons de métier que leur statut a été défini progressivement par les lois et la doctrine ou la
jurisprudence, V. RODIERE (R) op.cit. p. 610.
87
BONASSIES (P), SCAPEL (C), op., cit., p.610.
88
L’art.1 alinéa. 3 des Règles de Hambourg dispose que : Le terme "chargeur " désigne toute personne par
laquelle ou au nom de laquelle ou pour le compte de laquelle un contrat de transport de marchandises par mer
est conclu avec un transporteur et doit s’entendre également de toute personne par laquelle ou au nom de
laquelle ou pour le compte de laquelle les marchandises sont effectivement remises au transporteur en relation
avec le contrat de transport par mer. L’art. 2 (18) du Code Communautaire de la marine marchande ajoute à
cette définition tout exportateur ou importateur. La convention de Rotterdam donne une définition plus simple
« le terme chargeur désigne la personne qui conclut un contrat de transport avec le transporteur ».
89
RODIERE (R), Traité Général de Droit Maritime, tome 2, Dalloz, 1968, p. 24, n° 403.
90
V. DELEBECQUE (P), « Le destinataire de la marchandise : tiers ou partie au contrat ? », D. Aff. 1995, 189,
cité par KENGUEP (E), Droit des transports Terrestres, Aériens et Maritimes, CRAF, 2010, p.20, n° 23.
91
LACHIEZE (C), Droit des contrats, ellipses 2003, p.149, n° 419, Voir aussi dans ce sens, BON-GARCIN (I),
BERNADET(M), REINHARD(Y), Droit des transports, 1ere éd. Dalloz, 2010, p.413, n°446.
92
Cass. 16 jan. DMF, 1996, 627, obs. Ph. DELEBECQUE, cité par KENGUEP (E), op. cit. , p. 21.
93
Où il y a superposition, imbrication entre le contrat de vente et le contrat de transport.
94
L’ayant cause à titre universel est selon Christophe LACHIEZE, Droits des contrats op. cit., n° 431, celui qui
recueille la totalité ou une quote- part du patrimoine d’une autre personne qui est son auteur.
95
L’ayant cause à titre particulier est celui qui recueille certains droits d’une autre personne : c’est le cas de
l’acheteur qui acquiert le droit de propriété sur la chose du vendeur
96
Les créanciers chirographaires par opposition aux créanciers hypothécaires sont ceux qui ne disposent
d’aucune sûreté particulière et n’ont qu’un droit de gage général sur le patrimoine de leur débiteur.
97
L’art 1119 du Code civil dispose que : « on ne peut, en général s’engager, ni stipuler en son propre nom, que
pour soi-même »
2- L’opposabilité du contrat
S’il est vrai que conformément à l’article 1165 du Code civil, le contrat n’engage que
les parties, « il est excessif de penser que le contrat n’intéresse pas ou n’est pas susceptible
d’intéresser les tiers. On se demande ce que serait en réalité le droit de propriété d’un
acquéreur, que seul le vendeur doit respecter. Il faut donc nuancer les conséquences de l’effet
relatif » 98 . Même s’il ne participe pas à son exécution, les tiers ne peuvent ignorer l’existence
du contrat et la situation de fait et de droit qui en résulte. Le contrat est opposable aux tiers et
ils peuvent l’invoquer à leur profit : on dit donc que le contrat peut s’opposer aux tiers tout
comme le tiers peut s’opposer au contrat.
Dans le premier cas, le tiers au contrat qu’il soit absolu 99 , créancier chirographaire ou
ayant cause, « peut être poursuivi s’il interfère de façon illégitime et dommageable dans
l’exécution du contrat » 100 .
Dans le second cas, la question de l’opposabilité du contrat par les tiers consiste à
déterminer dans quelle mesure ces derniers peuvent éventuellement se prévaloir de
l’existence d’un contrat auquel ils ne sont pas parties. Concrètement, le tiers qui subit un
préjudice du fait de la mauvaise exécution du contrat peut engager la responsabilité
délictuelle du cocontractant lorsqu’elle lui a causé un dommage 101 .
Dans les ventes maritimes, le destinataire de la marchandise (l’acheteur), normalement
étranger au contrat de transport peut en vertu de l’effet opposable du contrat engager la
98
MODI KOKO, Cours de Droit des Obligations I, dispensé à l’Université de DOUALA, inédit.
99
Les tiers absolus c'est-à-dire ceux qui sont totalement étrangers au contrat et n’ont aucun lien avec les parties.
100
V. FABRE- MAGNAN (M) les Obligations, PUF, 1ere ed.2004, p. 452 ; V. par ex., civ.1ere, 26 jan.1999,
Bull.civ., I, n°32, pour une inexécution imputable à l’associé du cocontractant ; RTD civ, 1999,625, obs. J.
Mestre.
101
Rapport de la controverse jurisprudentielle V. FABRE-MAGNAN, op. cit. , p. 173, LACHIEZE, op. cit. ,
p.152
102
Trib. Com. Rouen 11 Janv. 1960, DMF 1960, p.623 ; cité par Lamy, Lamy transport 2e ed. p.138
103
Conditions des lignes maritimes régulières
104
Le fret peut ne comporter que le transport maritime proprement dit, à l’exclusion de tout frais de passage
portuaire (bord port d’embarquement – bord port de débarquement encore appelé FIO(free in and out) , ou à
l’inverse, comporter les frais de passage portuaire au départ et à l’arrivée (quai-quai)
105
Ca Toulouse, 2e ch. ;4 fév. 1981,Bonnieux C/ HULBERT ,Lamy line, cité dans Lamy Transport, tome2 Lamy
2007, P.138.
106
Cass com. . 3 juin 1997,n°95-12.868, Lamy-line, cité Lamy transport, tome2, Lamy 2007, p.138.
107
Ca Rouen 23fév .1982 conserverie morbebannaise C/CNC Lamyline; CA rennes, 19juin 1985 BT 1985, p.373.
108
Cass. Com., 5 oct 2010, n°09- 69.925, F-D, SARL Philippe Fauveder et compagnie c/ Sté Mitsui OSK
LinesLtd : Jurisdata n° 2010- 017751, Revue de Droit de Transport n°12 comm. 241, Lexis Nexis, note PR
NDENDE (M). V. aussi dans le même sens l’arrêt de la Cour d’appel de Paris CA Paris, 5e ch., sect. A, 7 janv.
2009, n°07/04092, SAS Linda Textiles c/ SPA Manteco : Juriisdata n° 2009-000050.
109
Le contrat de transport étant commercial, au Cameroun c’est le tribunal de première instance lorsque le
montant est inférieur ou égal à dix millions (10.000 FRS), et le Tribunal de grande instance lorsque le montant
est supérieur à dix millions qui sont compétents.
110
L’action récursoire est le recours en justice de la personne qui a dû exécuter une obligation dont une autre
était ténue contre le véritable débiteur de l’obligation pour obtenir sa condamnation. V. CORNU (G),
Vocabulaire juridique p. 21.
111
CA Paris, 5e ch., 6 déc. 1982, société Tee Shopping C/ Bureau Veritas et Sitram, DMF, 1984, p. 406, cité
dans Lamy transport, tome 2, Lamy 2007, p. 138.
112
REMOND GOUILLOUD (M), Droit Maritime, op. cit. , n°627.
L’utilisation du pluriel « les », pour désigner les ventes maritimes, n’est pas un
hasard, mais est un indice qui témoigne de la diversité des ventes maritimes. A l’opposé de
la vente commerciale ordinaire qui existe sous une seule forme, la notion de « ventes
maritimes » est fédératrice car elle regroupe plusieurs autres ventes de la même nature. A
cet effet, on ne saurait étudier les ventes maritimes dans leur ensemble sans préciser les
différentes variétés qui l’entourent.
Dans la pratique, ces variétés sont désignées par les incoterms 113 dont la dernière
version 2010 prévoit deux groupes à savoir les incoterms pour tout mode de transport et les
incoterms applicables au transport maritime et au transport par voies fluviales.
Contrairement aux incoterms 2000 qui étaient regroupés en quatre familles 114 , les règles
Incoterms 2010 consacrent quatre termes aux ventes maritimes qu’il est nécessaire d’étudier.
Pour ce faire, nous classerons les différents types de ventes maritimes en fonction du
moment du transfert des risques. Ce moment est concrètement indiqué et parfois retardé
dans les ventes maritimes contrairement au droit commun de la vente. (S1)
D’un autre côté, la diversité des ventes se manifeste à travers l’accroissement des
obligations des parties à l’opération de vente maritime, par rapport aux obligations des parties
au contrat de vente commerciale ordinaire (S2).
113
Les incoterms ou conditions générales de vente élaborés pour la première fois en 1936 par la chambre de
commerce international, ont fait l’objet de plusieurs révisions 1953, 1976, 1980, 1990, 2000, dont la dernière
révision date de 2010 entrées en vigueur le 01 janvier 2011. Au rang des innovations, les incoterms 2010
actualisent et consolident les règles incoterms du groupe « D », réduisant le nombre total de règles de 13 à 11, et
offrent une présentation plus simple et plus claire de toutes les règles.
114
Les incoterms 2000 étaient regroupées en quatre familles : la famille E (avec le terme EXW / ex works), la
famille F (pour free carrier…named place/franco transporteur : FCA, free along side ship/ franco le long du
navire : FAS, free on board…. Name port of shipment/ franco bord : FOB), la famille C ( CFR : coût et fret ,
CIF ou CAF coût assurance et fret , le CPT( port payé jusqu’à…. lieu de destination convenu, CIP : port payé
assurance comprise, jusqu’à point de destination convenu), et la famille D ( avec les termes DAF : rendu
frontière … lieu convenu ; DES : rendu ex ship…port de destination convenu ; DEQ : rendu à quai droits
acquittés … port de destination convenu ; DDU : rendu droits non acquittés ; DDP : rendu droits acquittés lieu
de destination convenu.
En droit commun de la vente, la règle selon laquelle les transferts de la propriété et des
risques s’opèrent « solo consensu » c'est-à-dire du seul échange des consentements 115 ,
connaît une exception lorsque la marchandise est une chose de genre. Le transfert de la
propriété et des risques se fait alors avec l’individualisation de la chose vendue. Et dans ce
cas, conformément à la règle « res perit domino», le transfert des risques et le transfert de la
propriété sont indissolublement liés.
Cependant cette règle n’est pas impérative car dans les ventes maritimes par
application du principe de l’autonomie de la volonté, il peut résulter de la convention des
parties clairement exprimée que, les transferts des risques et de la propriété peuvent être
dissociés : la propriété de la marchandise pouvant être transférée postérieurement ou
antérieurement à la livraison. Ainsi le transfert de propriété n’aura pas lieu au moment de la
seule individualisation mais au moment soit de l’établissement, soit de la remise du
connaissement 116 .
En général, pour trancher le débat sur la question du moment du transfert des risques,
les ventes maritimes se réfèrent aux incoterms 117 . « La summa distinctio » 118 se fait entre
ventes au départ et vente à l’arrivée. L’instant du transfert des risques est précisé par les
incoterms. On regroupe donc, des ventes où le transfert de risques se fait au port
d’embarquement ou ventes au départ (P1), et des ventes où le transfert des risques se fait au
port de destination convenu ou ventes à l’arrivée (P2).
115
D’après les articles 1138 al. 1 et 1583 du Code Civil qui disposent respectivement que « l’obligation de
livrer la chose est parfaite par le seul consentement des parties contractantes ». « Elle est parfaite entre les
parties, et la propriété est acquise de droit à l’acheteur à l’égard du vendeur, dès qu’on est convenu de la chose et
du prix, quoi que la chose n’ait pas encore été livrée ni le prix payé »
116
De BOLLARDIERE (AP), Manuel du commerce international par ventes maritimes, Etude particulière de la
vente C.A.F., LGDJ 1962, p. 17.
117
Les incoterms ne traitent en aucune façon du transfert de la propriété entre le vendeur et l’acheteur, ils ne
s’intéressent qu’à la livraison et aux transferts des risques qu’elle implique.
118
Expression empruntée à REMOND-GOUILLOUD (M), Droit maritime, PEDONE, 2e éd.1993, p. 408.
Les ventes à expédition ou ventes au départ sont celles où le vendeur remplit son
obligation principale, lorsque la marchandise est embarquée sur le navire ou le long du navire.
En Droit commun, le transfert des risques suit le transfert de la propriété. Cependant
dans la pratique commerciale, les parties peuvent librement lier le transfert des risques non
plus à la propriété mais à la livraison après individualisation.
Dans les ventes au départ le transfert des risques se situait, avant la signature des
incoterms 2010, lors du passage du bastingage. De nos jours, le transfert des frais et des
risques s’effectue lorsque la marchandise est à bord du navire pour les ventes au départ
complexes (B) mais aussi pour les ventes au départ simple exception faite de la vente FAS où
le transfert s’opère le long du navire (A).
119
Contestation en raison du fait que le vendeur a pour principal obligation de livrer la marchandise au départ au
lieu et dans les délais convenus : il reste étranger au transport. V. CALAIS- AULOY (J), les ventes maritimes,
Encyclopédie Juridique Commercial, Dalloz 2002, p. 3
120
Vente maritime dans la mesure où le vendeur ne livre pas directement à l’acheteur au port de départ mais
plutôt à l’armateur ou à une entreprise portuaire : le voyage maritime est donc pris en compte CALAIS–
AULOY op. cit. p. 3.
121
V. Lamy Transport, tome 2, ed. 2007, n° 324, p.167.
122
D’après les « Revised American Foreign Trade Definitions 1941 », on distingue un « III FAS » qui peut
signifier « franco le long du wagon, franco le long de la péniche, franco entrepôt ». V. Lamy Transport op. cit. p
167.
123
Construction élevée le long d’un cours d’eau, rivage d’un port où l’on décharge les marchandises V.
www.gogle.com.
124
A ce niveau la marchandise doit être placée au frais de l’expéditeur, à l’aplomb des palans du navire ou des
moyens de levage y suppléant.
125
T. com. Alger, 4 mai 1950, DMF, p. 494, note CHEVEAU.
126
La spécialisation ou individualisation est le fait de mettre des marques sur une marchandise désignée pour un
acheteur. Elle peut avoir lieu avant la livraison ou pendant la livraison.
127
Le vendeur remet au transporteur une marchandise individualisée d’une façon ou d’une autre. Par exemple,
aux moyens de marques. Cette marchandise est désignée au connaissement et, par là, affectée à l’acheteur dont le
nom figure sur ce document.
128
CALAIS- AULOY, Les Ventes Maritimes, Encyclopédie juridique commercial, Dalloz 2002, p.4, n° 42.
2- Le transfert des risques dès la mise à bord 129 dans la vente FOB
Il est nécessaire pour l’étude de cette vente de rappeler qu’avant la signature des
incoterms 2010, la vente FOB était utilisée pour tout type de marchandises, le transfert des
risques avait lieu au passage du bastingage. Cette notion complexe avait pour particularité de
diviser le chargement en deux phases : la première aux risques du vendeur, la seconde aux
risques de l’acheteur.
Dans la pratique il était difficile de déterminer avec exactitude ce moment et par
conséquent de repartir l’instant du transfert des risques. A ce sujet un tribunal anglais dispose
que « seul l’avocat le plus zélé pourrait regarder avec satisfaction le spectacle des
responsabilités se déplaçant maladroitement, pendant une perpendiculaire imaginaire, élevée
depuis le bastingage du navire 130 »
Les incoterms 2010 de la CCI apportent des innovations en ce qui concerne la vente
FOB. Désormais cette vente est consacrée uniquement au transport des marchandises en vrac
ou conventionnel. La notion de passage du bastingage est supprimée pour laisser place à la
mise à bord ; et surtout pour limiter le nombre de contentieux en la matière.
La vente « FOB ……… port d’embarquement convenu », free on board, en français
franco bord, est une vente réalisée uniquement par voie maritime ou fluviale. C’est un contrat
de vente par lequel un vendeur s’engage à délivrer une marchandise à « bord d’un navire » 131 .
Cependant l’expression « à bord » n’a pas de sens technique car même les incoterms 2010
sont restés muets sur la définition de cette notion. On s’interroge à cet effet sur le lieu
désigné à bord du navire. Nous pensons que tout dépend des usagers du port de départ. Dans
129
Traditionnellement conformément aux incoterms 2000 c’était au passage du bastingage que les risques
étaient transférés. V. Incoterms F.O.B 2000.
130
V. CORDIER (P), Les Ventes Maritimes, Fasc. 1385, Juris- Classeur Transport, Vol. 5, Lexis Nexis 2009, P.
36 n°25.
131
Incoterms 2000 (A.4)
132
Embarcation qui sert à alléger un bâtiment (navire), à le décharger de ce qu’il a de trop, ainsi qu’à le charger ;
www. google fr
133
Cass.com, 28 Nov-1972 N° 71-14 0818, bull civ. IV, cité dans le Lamy transport, tome 2, Lamy 2007, p.
290.
134
T. Com. Paris, 21 juin 1977 : BT 1977, P459. Cité par CORDIER (P) op. cit., n° 24.
135
CHAO, le moment de la livraison dans les ventes maritimes au départ : BT1973, p. 96. Cité par CORDIER
(P), les Ventes Maritimes, Fasc. 1385, op. cit., p. 36, n°2.
136
On distingue outre la vente FOB CCI port d’embarquement convenu, incoterm (2000) la FOB US et la FOB
UK qui ont d’autres exigences de nature à perturber les commerçants. V. Lamy transport, tome2, ed. 2007, n°
329, p. 170.
137
Lamy Transport, tome 2, Lamy 2002, p. 127.
138
V. Loi française du 03 Janvier 1969 relatives à l’armement et aux ventes maritimes
139
CA Bordeaux, 2e ch., 20 oct. 1982, Trouvé c/ Forimex,Lamyline; cite dans LAMY transport tome2 Ed 2007,
n°212.
140
V. Lamy transport, tome 2, Lamy 2002, P. 139, n° 218.
141
C. SUPR. BRITISH – COLUMBIA, Tetley. Revue de Droit Canadien, DMF. 87. 389 (l’acheteur CAF a
intérêt à agir pour obtenir réparation si la marchandise est endommagée, car il en supporte le risque même s’il ne
l’a pas encore payée
142
Dans la vente commerciale ordinaire, le transfert de propriété et des risques a lieu soit lors de l’accord de
volonté (chose certaine) soit lors de l’individualisation (chose de genre), à moins que, par application du principe
de l’autonomie de la volonté, le transfert de la propriété ne soit retardé par la fixation d’un terme ou d’une
condition suspensive. ANTOINE PARIS DE BOLLARDIERE, Manuel du commerce international par ventes
maritimes, tome 3, LGDJ 1962 p.19.
143
De BOLLARDIERE (AP), Manuel du commerce international par ventes maritimes : études particulières de
la vente CAF, LGDJ, 1962, p.17.
Les ventes à l’arrivée, aussi variées que les ventes au départ sont des
ventes maritimes dont la principale caractéristique est que « la chose vendue voyage aux
risques et à la charge du vendeur » 145 . « Les marchandises vendues se trouvent déterminées
par leur chargement sur le navire qui s’établit normalement par la remise du
connaissement » 146 .
Au commencement, conformément à la loi française de 1969, les ventes à l’arrivée
se divisaient en deux catégories principales à savoir : la vente à l’embarquement et la vente
sur navire désigné.
Les Incoterms ignorent non seulement cette distinction, mais également l'expression
« vente à l'arrivée ». Jadis, ils distinguaient deux types de ventes, regroupées sous
l’appellation ventes à destination maritime: la vente « à quai » (delivered ex quay, DEQ) et la
vente « ex ship» (delivered ex ship, DES) suivant qu'à l'arrivée la marchandise est livrable à
quai ou à bord du navire.
Les deux subdivisions : celle des Incoterms et celle de la loi française, peuvent se
combiner pour donner, au moins en théorie, quatre catégories de ventes à l'arrivée 147 . De nos
144
Ce conseil est également valable pour le pavillon Français. V. RIPERT et ROBLOT, Traité de droit
commercial, tome 2, 16e ed. LGDJ 2000, p. 635.
145
V. Art. 36, L. Française du 3 janv. 1969, sur les armements et les ventes maritimes.
146
Lamy transport, op cit. p. 151
147
RODIERE, Droit maritime, Assurances et ventes maritimes op.cit., p.
Régie par les articles 36 et 37 de la loi du 3 janvier 1969, la vente par navire désigné
est une forme de vente qui correspond à un âge de la navigation maritime151 où était pratiqué
le tramping. 152 Dans cette vente, le vendeur s’engage à expédier des marchandises sur un
navire qu’il désigne à l’acquéreur dès la conclusion du contrat 153 .
Les parties au contrat de vente sur navire désigné, conviennent donc de spécialiser 154
la marchandise dès le départ, non pas dans le but d’avancer l’instant du transfert des risques
qui se situe toujours à l’arrivée au port de destination, mais uniquement pour dispenser le
vendeur de se remplacer en cas de perte ou d’avarie dû au voyage maritime. Cette
spécialisation a deux conséquences. Tout d’abord elle divise en deux temps le transfert de
148
C’est l’art pour un voilier de se déplacer grâce à l’énergie fournie par le vent. Elle a été remplacée par les
navires à moteur à partir du XIXe siècle ; www.google.com
149
RIPERT et ROBLOT, Traité de Droit commercial, Tome 2, 16e ed. 2000, LGDJ, n° 2554, p 631.
150
Cf. RIPERT et ROBLOT, Traité de Droit commercial, op. cit. p. 631.
151
La navigation maritime concerne toutes les activités humaines de circulation sur les mers et les océans.
152
Transport maritime à la demande, par un navire de commerce non affecté à une ligne régulière : vagabondage
de port en port.
153
Si le vendeur désigne le navire postérieurement à la conclusion du contrat on parle dans ce cas de vente par
navire « à désigner » V. Lamy transport op cit. p.153
154
La spécialisation n’est acquise que si deux conditions se trouvent réunies : l’embarquement de la marchandise
grâce auquel un lot est séparé du genre, la désignation du navire en vertu de laquelle ce lot est affecté à un
acheteur. V. Encyclopédie Juridique op. cit. p. 16, n° 217.
155
V. art.37al.2 loi française du 03 janv. 1969, citée dans le Lamy transport, op. cit., p.153., n°249.
156
CALAIS-AULOY, les Ventes Maritimes, Encyclopédie juridique commercial, Dalloz 2002, p. 16 n° 236.
157
A ce sujet V. REMOND (M), Droit Maritime, 2e ed. Pedone, 1993, n° 650, p.419.
158
V. PONTAVICE et RODIERE, Précis de Droit Maritime, Dalloz 1996, p.422, n°424.
159
Art. 38 al.2, loi française précitée.
160
V. RIPERT et ROBLOT, Traité de Droit commercial, op. cit., p. 631.
161
Les termes du groupe D ont été supprimés par les incoterms 2010 de la CCI. La nouvelle classification
consacre les incoterms pour tout type de transport et les incoterms exclusivement maritimes.
162
Lamy Transport, tome 2, 2007, p.191, n°379.
Le sigle DAP “delivered at place” en français « rendu au lieu de destination », est une
règle incoterms qui peut être utilisée quel que soit le mode de transport choisi, ou dans les cas
où plusieurs modes de transport sont employés.
Si le mode de transport choisi est maritime, cet incoterm devient un incoterm maritime
et alors applicable à la vente maritime.
163
CA Paris, 14 Avril 1982l, DMF 1983, p 33
164
V. Incoterms 2010, les règles de l’ICC pour l’utilisation des termes de commerce nationaux et internationaux.
Si l’on procède à une comparaison entre la vente commerciale ordinaire et les ventes
maritimes, on constatera une certaine extension des obligations des parties. Cette extension
des obligations du vendeur (P1) et de l’acheteur (P2) maritimes rend compte une fois de
plus de la spécificité des ventes maritimes.
165
Incoterms 2010, op. cit.
166
Le terme terminal comprend tout lieu qu’il soit couvert ou non, tel qu’un quai, entrepôt, un parc de conteneurs, ou un
terminal routier, ferroviaire, ou aérien. V. Incoterms 2010, les règles de l’ICC pour l’utilisation des termes de commerce
nationaux et internationaux.
167
L’article B2 dispose que : licences, autorisations, contrôle de sécurité et autres formalités
Le cas échéant, l’acheteur doit obtenir à ses propres risques et frais toute licence d’importation ou autre autorisation officielle
et accomplir les formalités douanières pour l’importation des marchandises.
L’article B7 dispose que : l’acheteur doit, chaque fois qu’il a le droit de déterminer le moment au cours de la période stipulée
et /ou l’endroit où il prendra livraison au terminal convenu, donner en conséquence au vendeur les informations suffisantes.
Le vendeur dans une opération de vente maritime est tenu non seulement à des
obligations classiques communes à tous les vendeurs (A), mais également à des obligations
qui lui sont propres (B).
168
KHALLIL DIALLO (I), Communication sur les obligations et responsabilités du chargeur envers le
transporteur, colloque du 21 sept. 2009, www. Rotterdam Rules 2009.Com.
169
Dans la vente CAF: «La livraison se situe au port de départ lorsque la marchandise est remise à un armateur
ou à une entreprise portuaire en vue du transport maritime ; la délivrance a lieu plus tard, lorsque le
connaissement est transféré à l’acheteur ; Encyclopédie Juridique Dalloz op cit. p.10, n° 120.
170
RODIERE, Droit Maritime, op. cit., p.462.
171
Selon la règle A4 de l’ensemble des incoterms le vendeur doit livrer les marchandises soit en les plaçant au
lieu désigné dans le contrat. V. incoterms 2010.
172
CORDIER (P), les ventes maritimes, juris classeur transport, vol 5, LexisNexis 2009, fasc. 1360, vente
CAF/CIF, obligations du vendeur relatives à la livraison de la marchandise p. 4 n° 6 et 7
173
CORDIER (P), les ventes maritimes, op. cit., p.7 et 8.
174
V. Cass. Com., 27 Janvier 1958 : DMF 1958, p.269 ; BT 1958, p. 54 cité par CORDIER (P) les Ventes
Maritimes op. cit., fasc. 1390 p. 45
178
T. com. Seine, 1er mars 1956, DMF 1961, p. 141
179
« Les surestaries dues pour retard au chargement sont exigibles avant le départ du navire » au vendeur
(expéditeur). « Celles dues pour retard au déchargement le sont dès la fin de celui- ci » à l’acheteur
(destinataire). MERCADAL (B), Droit des transports terrestres et aériens, précis Dalloz 1996, p.304.
180
Cet article dispose : «Le vendeur s'oblige, dans les conditions prévues au contrat et au présent
Livre, à livrer les marchandises et à remettre, s'il y a lieu, les documents et accessoires nécessaires à leur
utilisation, à la preuve de l’achat et à la prise de livraison. »
181
En ce qui concerne la facture commerciale, le vendeur est tenu selon la règle A1 des incoterms de fournir la
facture commerciale ainsi que toute autre preuve de conformité qui peut être requise aux termes du contrat.
182
CALAIS-AULOY, les ventes maritimes, op. cit. n° 81.
183
T. Com. Le Havre, 27 Mars 1950 : DMF 1951, somm. p. 249 cité par CORDIER (P), les ventes maritimes op.
cit., fasc. 1370, p.21.
2. Les obligations relatives au paiement des frais dans certaines ventes maritimes
Si l’ensemble des vendeurs dans les contrats de vente impliquant le transport, ont une
obligation de coopération en vue de faciliter la livraison, le vendeur CAF 186 , Selon la règle
A3 des incoterms 2010, est tenu de soigner le fret et de souscrire une assurance pour la
marchandise.
Pour ce qui est de l’obligation de soigner, le fret c'est-à-dire le transport principal,
les vendeurs précités doivent conclure soit un contrat de transport ou un contrat d’affrètement
avec une compagnie maritime en vue du déplacement de la marchandise vendue jusqu’à
destination 187 . A ce titre le vendeur change de casquette il devient désormais chargeur ; c’est
lui qui doit traiter avec le transporteur. Malgré cette précision, la reconnaissance du vendeur
comme cocontractant du transporteur a souvent posé de nombreux problèmes d’où la question
de savoir à quel titre le vendeur passe t- il le contrat d’affrètement ou de transport.
« Selon une opinion première » 188 il agirait comme mandataire de l’acheteur ou du
moins pour le compte de ce dernier, seul intéressé au contrat de transport maritime. Dans ce
cas, toute faute commise par le vendeur en exécution de l’obligation de fournir le fret et
l’assurance sera sanctionnée par l’octroi des dommages- intérêts mais ne pourra donner lieu à
184
V. La règle A1 al 2 des incoterms 2010
185
Le certificat d’assurance est une affirmation écrite que la police d’assurance maritime a été bien souscrite :
c’est un document négociable établi et transmis selon les mêmes règles que le connaissement, V. PARIS de
BOLLARDIERE (A), Manuel du commerce international par ventes maritimes études particulières de la vente
CAF, LGDJ 1962, p.53
186
Dans le même ordre d’idée les vendeurs qui conclus les contrats de ventes à l’arrivée. Nous devons noter que
ces vendeurs ne sont pas tenus de souscrire à une assurance mais étant entendu que la marchandise voyage à
leurs risques, par mesure de prudence ils doivent souscrire à une assurance ne serait ce que minimale.
187
V. règle A3 des incoterms 2010, art.39, L. n 69- 8 du 03 Janvier 1969, CA VERSAILLES 18 Nov. 1987
EDELMAN et autres, LAMYLINE
188
CALAIS –AULOY, Les Ventes Maritimes, Encyclopédie juridique commercial, tome V°, p. 3 n° 24 et 26
Dans les ventes de droit commun, les obligations de l’acheteur sont en principe en
dépendance directe de ceux de son vendeur. Dans les ventes maritimes par contre, l’acheteur a
un double rôle : lui seul est en principe juridiquement intéressé à la fois au contrat de
transport et au contrat de vente.
Les obligations de l’acheteur doivent donc être examinées en fonction de l’exécution
de chacun de ses contrats. C’est à dire, selon qu’il agisse en qualité d’acheteur commercial
(A) ou de cocontractant du transporteur (B).
197
V. Encyclopédie Dalloz, op. cit. p. 12.
198
V. art. 263 al 2 Acte uniforme relative au droit commercial général
199
V.art. 266 AUDCG et art. 57 CVIM ; V. aussi Paris, 14 JANV.1998, D. 1998, Som. 288, obs. AUDIT cités
dans le Traité de Droit commercial op. cit. p. 600.
200
En principe parce que une clause peut retarder la livraison et par ricochet le paiement on note par exemple la
clause « paiement contre document » LAMY TRANSPORT tome 2,2007, p 174 n° 340. Voir également n°371
clause paiement comptant contre documents à l’arrivée, clause paiement comptant ou à tant de jours après
vérification. Les incoterms 2000 (B1) stipulent que l’acheteur « doit payer le prix comme prévu dans le contrat
de vente
201
Avant tout, L’acheteur FAS et FOB doit indiquer au vendeur où et quand la marchandise doit être délivrée, il
doit à cet effet conformément aux Inc. 2000 (B7) avisé dans un délai raisonnable l’emplacement du navire au
vendeur
202
T. com. Seine, 20 juin 1953, DMF 1954, p306
203
REMOND GOUILLOUD (M) op. cit. p. 365, n° 636.
204
Le retirement est un acte matériel selon la jurisprudence (Cass. Com. 9 mars 1949, JCP1949. II 5075, note E
Becqué ; 8 juill. Bull. civ. III, n° 435. Cité par CALAIS AULOY, Encyclopédie op. cit. Les ventes
commerciales P. 59 n° 593) « l’acheteur n’aura donc exécuté son obligation que s’il a la détention matérielle de
la marchandise »
205
V. l’art. 1657 du Code civil qui prévoit que, « en matière de vente de denrées et effets mobiliers, la résolution
de la vente aura lieu de plein droit et sans sommation au profit du vendeur, après l’expiration du terme convenu
pour le retirement »
206
Lamy transport op. cit. p. 134 n° 209.
207
L’agrément encore appelé agréage ou agréation dans la pratique est l’opération par laquelle l’acheteur
reconnaît que la marchandise livrée le satisfait. Encyclopédie, op. cit., p.4, n°45.
208
LAMY Transport, tome2, 2007, n° 341.
209
V. BOLLARDIERE (AP), Manuel du commerce international par ventes maritimes (études particulières de
la vente CAF), p. 93
210
T. com. Paris, 25 janvier 1972, DMF, 1972, p. 495, citée dans l’Encyclopédie op. cit. p.11, n°136
211
Cette protestation a pour conséquences soit une résolution (art 1658 Code civil : annulation rétroactive de la
vente ainsi que de tout ses actes juridiques) de la vente avec dommages –intérêts, soit une réfaction du prix de
vente (La réfaction du prix de vente consiste à la réduction du prix.)
212
D’après HEENEN, Vente et commerce maritimes, 1952. Ce délai varie selon les circonstances : il est égal
au temps raisonnablement nécessaire pour vérifier la marchandise
213
LAMY précitée n°342
214
RIPERT (G), ROBLOT (R), DELEBECQUE (P), GERMAIN (M), Traité de Droit Commercial, tome 2, 17e
Ed., LGDJ 2004, p. 584, n°2543.
215
V. articles 271 de l’AUDCG et 85 de la CVIM.
216
Sur le plan international : Convention de BRUXELLES du 25 août 1924, Convention de HAMBOURG du
31 Mars 1978. Très prochainement après entrée en vigueur : les règles de ROTTERDAM
Sur le plan communautaire et national Code CEMAC de la marine marchande
217
En principe parce qu’une clause « vérification à l’arrivée » peut retarder l’agréage au débarquement.
218
V. CORDIER (P), les Ventes Maritimes op. cit., fasc 1390, p.52, n° 53. Cette pratique évite les doubles frais
de manutention en cas de refus.
219
Trib. Com. Paris, 25 Janv. 1972, DMF 1972. 495, cité par CALAIS AULOY (J), les Ventes maritimes,
Encyclopédie commercial Dalloz 2002, recueil V, p. 11, n° 136.
220
Com. 06 juill. 1955, DMF. 1955. 647, 20 fevr. 1967, ibid 1967. 540, cité par CALAIS AULOY.
Les Ventes Maritimes Page 64
2-La fourniture du fret et le paiement des frais supplémentaires
En principe dans un contrat de vente ordinaire l’acheteur a outre l’obligation de
prendre livraison, le devoir de payer le prix de la marchandise. Cependant l’acheteur maritime
correspondant au chargeur ou destinataire dans le contrat de transport, a outre l’obligation de
payer le prix de la marchandise, l’obligation de payer d’autres frais dit supplémentaire.
Les frais supplémentaires sont de diverses natures. Rentrent dans cette catégorie le
paiement du fret, le complément du fret, l’assurance.
Le paiement du fret, c'est-à-dire le prix du transport principal est librement
déterminé sous réserve du respect des règles d’ordre public en matière de concurrence et de
fixation des prix.
Le fret 221 est défini comme le prix du transport de la marchandise ; il est payé au
transporteur par le chargeur.
Dans les ventes FAS et FOB, le déplacement de la marchandise depuis le port
d’embarquement jusqu’au port de destination est l’affaire de l’acheteur-chargeur. Celui-ci est
personnellement débiteur du fret envers l’armateur. Il ressort implicitement des articles B3 et
B7 des incoterms que l’acheteur doit trouver un transporteur, contracter avec lui et aviser le
vendeur du nom du navire sur lequel la chose vendue sera embarquée et la date à laquelle aura
lieu le chargement.
Il supporte donc les fluctuations éventuelles du fret et il doit remboursement au
vendeur (mandataire) si celui-ci l’a payé ». Cependant, d’après le principe de la vente CAF et
des ventes à l’arrivée, nous l’avons vu, le fret est l’affaire du vendeur, l’acheteur
(destinataire) n’étant tenu que du complément du fret.
Le complément du fret vise l’ensemble des frais versés par l’acheteur pour rentrer
en possession de sa marchandise. On peut les regrouper par deux : les frais liés à la sortie de
la marchandise et ceux liés aux documents qui accompagnent la marchandise. La règle A10
des incoterms 2010 dispose à cet effet que « l’acheteur doit rembourser le vendeur de tous
les frais et charges encourus par lui en fournissant ou prêtant assistance afin d’obtenir les
documents et informations tels qu’envisagés en A10 ».
L’acheteur a ainsi en fonction du contrat de vente maritime conclu, l’obligation « de
payer les frais de manutention au port de chargement et de déchargement ». Il supporte
donc : d’une part les frais d’enlèvement de la marchandise (dans la vente FAS ceux
221
Le Doyen RODIERE définit le fret comme la contre-prestation du service rendu par le transporteur. V.
RODIERE, Traité Général de Droit Maritime, affrètement et transport, tome 2, Dalloz 1968, p. 196.
222
Ch. arb. MARSEILLE, 29 SEPT.1941 revue SCAPEL 1942, p15
223
La clause FIO signifie quelles marchandises seront mises en en cales et arrimées aux frais du chargeur et
qu’elles seront désarrimés et prises hors de cale aux frais du réceptionnaire. LAMY TRANSPORT précitée n°
833
224
DU PONTAVICE (E), les obligations des parties dans la vente CAF : dr.eur. transp. 1982, P. 355, cité par
CORDIER (P), fasc. 1375, JCN transport, version 2- 2008, n°27
225
Les « liners terms » conditions générales des lignes régulières indiquent mieux dans quel cas l’acheteur ou le
vendeur supporte le complément du fret.
226
Le moment du transfert des ventes à été étudié à la Section 1 de ce chapitre.
227
CA Paris, 5e ch. Sect. A 29 Janv. 1997, Feldspaths baux SA C/ STE ERMAD, BTL 1997, P 352 en extrait
Il était nécessaire, pour comprendre en quoi les ventes maritimes sont distinctes de la
vente commerciale ordinaire, d’analyser l’originalité de l’opération de vente maritime. Il a été
démontré à cet effet que les ventes maritimes rentrent dans la catégorie de contrats ou
d’opérations complexes car elles regroupent plusieurs consentements distincts donc les
contrats, unies par une identité d’objet.
On remarque tout d’abord, une interdépendance des contrats de vente et de transport
dans la mesure où les contrats sont organisés à propos d’une même chose. Le bien vendu
fongible ou non fongible est encore le même qui est transporté. D’un autre côté le
connaissement, principal document de transport représente la marchandise et fortifie les
droits de l’acheteur qui le détient.
Ensuite, on note une indépendance des contrats : les contrats qui composent
l’opération de vente maritime sont distincts. Les consentements étant distincts, les parties à
l’opération de vente sont réparties en fonction des contrats. Dès lors le contrat de vente
regroupe vendeur et acheteur, alors que le contrat de transport lie chargeur et transporteur.
Chaque partie est donc engagée envers son cocontractant conformément au principe de l’effet
relatif des contrats qui consacre l’indépendance juridique des parties de sorte que le vendeur
ne peut se prévaloir d’une clause de transport pour s’exonérer de l’exécution du contrat de
vente.
L’existence d’une variété de ventes maritimes oblige le vendeur et l’acheteur à bien
choisir la règle incoterm qui facilitera leur opération. En effet, la Chambre de Commerce
International dans la version 2010, à révisé les incoterms assorties à la vente maritime, qui
sont désormais au nombre de quatre (FAS, FOB, CF, CFR).
L’intérêt de l’étude des incoterms qui ont été supprimés, est non d’inciter les
commerçants à continuer de les utiliser, mais de démontrer que les deux incoterms de ventes à
l’arrivée DES et DEQ supprimées pas la CCI, de même que les anciennes ventes maritimes
désignées par la loi française de 1969 sur l’armement et les ventes maritimes (navire désigné
et vente embarquement), ont tout simplement été aménagés dans la mesure où ils sont
assimilables aux incoterms DAP et DAT, qui les remplacent.
Les incoterms DAP et DAT ne sont pas à proprement parler des incoterms de ventes
maritimes mais pour tout mode de transport. Nous les avons étudiés parce qu’ils offrent une
possibilité de livraison ou encore de transfert des risques au port.
Le transfert des risques dans les ventes maritimes ne suit pas toujours le transfert de
propriété comme c’est le cas dans la vente de droit commun. De plus, les parties à la vente
228
V. LOUSSOUARN (Yvon), BREDIN (Jean Denis), Droit du commerce international, Sirey, 1969, p° 9.
229
La jurisprudence révèle une utilisation conjointe ou alternative de deux conceptions du contrat international.
Tantôt, les juges se bornent à constater la présence d’un élément d’extranéité dans le contrat en cause, et on
parle d’internationalité juridique, tantôt ils précisent que l’accord litigieux met en jeu des intérêts du commerce
international. V. FERRY (C), la validité des contrats en Droit International Privé, LGDJ 1989, p. 132, n° 176.
230
LOUSSOUARN (Y), BREDIN (J D), Droit du commerce international, Paris, Sirey, 1969, p. 256.
231
DELEBECQUE (P), JACQUET (JM), CORNELOUP (S), Droit du Commerce International, 2eéd., Dalloz,
2010, n° 17, p° 12
232
CORNU Gérard, vocabulaire juridique, PUF, 2000, p.568.
233
LOUSSOUARN Yvon et BREDIN Jean Denis, Droit du Commerce International, Sirey,
Paris, 1969, n°511, p.593 et 594.
234
MAYER (P), Droit international privé, 8ed. , Montchrestien Paris, 2004, n°679.
235
Cass. Civ. 7 Oct. 1980 ; revue critique de Droit International Privé, 1981, n°1 tome 70, p. 313à 330, note
Mestre Jacques cité par AL QUDAH MAEN, thèse sur l’exécution de contrat de vente international de
marchandises ( étude comparé du Droit français et droit Jordanien), www. Google. Com, p. 22.
236
JACQUET (JM), Le contrat international, Dalloz, 2e ed., 1999, p.5 cité par AL QUDAH MAEN, Thèse sur
l’exécution de contrat de vente international de marchandises ( étude comparé du Droit français et droit
Jordanien), www. Google. Com, p.22.
237
Cass.civ. 7 octobre 1980, Revue Critique de Droit International Privé (R.C.D.I.P), 1981,
n°1, Tome 70, p.313 à 330, note MESTRE Jacques, cité par AL QUDAH MAEN
238
CALAIS– AULOY (J), Les Ventes Maritimes, Encyclopédie juridique commercial, Dalloz 2002, n° 18, p. 2
239
Il peut arriver que deux contractants situés dans l’espace OHADA se trouvent dans des Etats différents. Cette
distinction ne fait pas automatiquement du contrat de vente commerciale ordinaire un contrat international
dans la mesure où c’est le même système juridique, la même loi qui est applicable du fait de « l’harmonisation
du droit des affaires dans les Etats parties » V. art. 1er et 10 du traité de L’OHADA qui dispose que les Etats
parties au traité sont régis obligatoirement par l’Acte uniforme relatif à la vente commerciale au détriment de
leur loi nationale. Ce texte devient le droit interne de chaque Etat contractant.
240
MAYER (P), Droit International Privé, 8eed., Montchrestien Paris, 2004, n° 679.
241
Professeur Laurent ZANG est internationaliste à L’Institut des .Relations .Internationales du .Cameroun. Il
donne cette définition dans un article intitulé « les frontières en Afrique centrale : Barrières, limites, ou ponts ? »
paru dans le n° 1155 du journal Mutations du lundi 24 mars 2004.
242
DELEBECQUE, JACQUET, CORNELOUP, Droit du Commerce International, op.cit., p.13
243
Affaire PELISSIER de BESSET, Cass. Civ. 17 Mai 1927, G.P 1927. 2.153, S. 1927. 1. 289, note MESTRE
244
V. FERRY (C), La Validité des contrats en droit international privé, LGDJ, 1989, p. 132, n°179.
245
Trib. Com. Issoudun, 11 mars 1927, D.P. 1927-2- 153. Ibid
246
Trib. Civ. Somme, 25juin 1927, D.H. 1927- 411, v. Lamy Contrats Internationaux, tome1, 1986.
Les Ventes Maritimes Page 82
plus important et ses mouvements suffisent à caractériser un contrat international ou un
contrat interne » 247 . Cependant ce critère à cause de ses exigences a été critiqué et la
jurisprudence a adopté d’autres critères économiques d’internationalité des ventes maritimes.
247
KAHN Philippe, La vente commerciale internationale, Tome 4, 1963, Sirey, P.4, cité par AL QUDAH
MAEN, thèse P.26
248
civ. 19Févr.1930 affaire MARBELE c/ MÜLLER, cité par RODIERE, Assurances et ventes maritimes,
op.cit., p.
249
civ.27 janv. 1931affaire DAMBRICOURT c/ BROSSARD et AUTRES, cité par RODIERE, Assurances et
ventes maritimes, op.cit., p.
250
C.A. Paris 26 avril 1985, (1985) Rev. arb, à la page 311, cité par Mestiri Najla, Mémoire sur la Notion
d'internationalité et fraude à la loi en matière de contrat, p. 60.
251
Ibid
L’effort d’unification des règles du commerce international par les Etats aboutit à la
création des conventions qui ont force de loi dans les contrats internationaux. Bien qu’il
n’existe pas de conventions spécifiques en matière de vente maritime, les conventions portant
sur la vente internationale en général sont susceptibles de leur être applicable (1).
Les ventes maritimes étant un assemblage des contrats de vente et de transport
maritime, elles ont également recours aux conventions relatives au Transport maritime
international (2).
256
L’article 4.1 de la Convention de Rome stipule que : « Dans la mesure où la loi applicable au contrat n’a pas
été choisie (...) le contrat est régi par la loi du pays avec lequel il présente les liens les plus étroits. » et l’article
4.2 de la Convention de Rome : « (...) il est présumé que le contrat présente les liens les plus étroits avec le pays
où la partie qui doit fournir la prestation caractéristique a, au moment de la conclusion du contrat, sa résidence
habituelle (...) »
257
V. art. 1er CVIM de 1980 « la présente convention s’applique aux contrats de vente de marchandises entre
des parties ayant leur établissement dans les Etats différents : a) lorsque ces Etats sont des Etats contractants. b)
lorsque les règles du droit international privé mènent à l’application de la loi d’un Etat contractant.
258
L’article 30 dispose que « le vendeur s’oblige à livrer la marchandise, à en transférer la propriété … »
259
De nos jours, les règles incoterms 2010 indiquent expressément que ces règles peuvent être utilisées dans les
contrats de vente tant internationaux que nationaux, V. Incoterms 2010 Les règles de l’ICC pour l’utilisation des
termes de commerce nationaux et internationaux, p.132
260
V. le domaine des incoterms dans LAMY transport, tome 2, 2002 p. 116, n° 177 ; V. également Incoterms
2010 Les règles de l’ICC pour l’utilisation des termes de commerce nationaux et internationaux, p.132
261
BONASSIES, SCAPEL, Droit maritime, LGDJ, 2006, p.578, n°899.
262
La convention de Bruxelles du 25 août 1924 est entrée en vigueur le 02 juin 1931. Elle a été approuvée en
France par la loi du 09 avril 1936 et promulguée par un décret du 25 mars 1937. Par contre le Cameroun n’a ni
ratifié ni adhéré à cette convention. V. KENGUEP (E), Analyse critique des règles de responsabilité du
transporteur maritime de marchandises (contribution à la recherche de la solution au problème de l’équilibre
contractuel), thèse Université de Yaoundé 2002, p. 24. » V. également NGUENE NTEPPE (J), Les conflits de
conventions internationales de droit privé : le cas de la Convention de Bruxelles et des Règles de Hambourg en
Droit des transports maritimes internationaux de marchandises », thèse Doctorat en Droit, Université de Nantes,
2007.
263
Or d’après l’article 38 de la constitution camerounaise du 02 juin 1972, le Cameroun a succédé à la législation
française non contraire à la constitution ni remplacé par de nombreux textes camerounais à savoir la loi française
du 02 avril 1936 relative au transport de marchandises par mer263, et le code de commerce de 1807 dans ses
dispositions relatives au contrat de transport maritime et au jet de mer. V. KENGUEP (E), Thèse précitée.
264
Ce protocole est entré en vigueur le 23 juin 1977. Il n’a pas connu le même succès que la convention
proprement dite. Il ne modifie pas profondément la convention si ce n’est pour intégrer le transport en
conteneurs et actualiser les dispositions relatives à la limitation de réparation afin de relever le montant de celle-
ci. V. BONASSIES, SCAPEL, Droit maritime, op.cit., p. 574.
265
La clause Paramount ou « electio juris » est définie par le Doyen RIPERT comme celle par laquelle les
parties soumettaient volontairement leur contrat à la convention de Bruxelles. Dans une acception plus large elle
signifie «clause souveraine », « clause principale », « clause qui définit la loi à laquelle le contrat sera soumis ».
V.RODIERE, Traité Général de Droit Maritime, affrètements et transport, tome 2, Dalloz 1968, p. 434, N° 792.
266
La convention des Nations Unies sur le transport de marchandises par mer du 31 mars 1978, dites « règles de
Hambourg » est entrée en vigueur le 1er novembre 1992. V. KENGUEP (E), Thèse sur l’Analyse critique des
règles de responsabilité du transporteur maritime de marchandises (contribution à la recherche de la solution au
problème de l’équilibre contractuel), thèse Université de Yaoundé 2002, p. 22.
267
V. art 5 de la convention de HAMBOURG sur le fondement de la responsabilité du transporteur maritime.
268
A titre supplétif comme le prévoit l’art. 395 al 4 dudit code qui dispose que : « Les dispositions du présent
chapitre découlent de celles de la convention de Hambourg, 1978, sur le transport de marchandises par mer, à
laquelle il est fait référence et qui est applicable à titre supplétif ».
269
V. l’article 396 dudit Code qui dispose que « les dispositions du présent chapitre sont applicables
aux transports effectués au départ ou à destination d’un port d’un Etat membre de la C.E.M.A.C.
270
Ces régimes sont la Convention de Bruxelles de 1924, les règles de la Haye_Visby, le protocole de 1979, les
règles de Hambourg et le code CEMAC de la marine marchande.
271
V. Revue africaine des affaires maritimes et des transports, n° 1, p. 95, affaire CAMSHIP et SOCOMAR C/
WANGA Joseph, note NGUENE NTEPPE (J)
272
L’article 5 alinéa 1er des règles de ROTTERDAM dispose que « Sous réserve de l’article 6, la présente
convention s’applique aux contrats de transport dans lesquels le lieu de réception et le lieu de livraison, ainsi qu
le port de chargement d’un transport maritime, et le port de déchargement du même transport maritime, sont
situés dans les Etats différents, si selon le contrat de transport, l’un quelconque des lieux ci-après se trouve dans
un Etat contractant :
a) Le lieu de réception
b) Le port de déchargement
c) Le lieu de livraison ; ou
d) Le port de déchargement
273
V. art. 17 al 3 des règles de ROTTERDAM.
274
Les litiges spécifiques de la vente maritime sont généralement le défaut de livraison total ou partiel, livraison
tardive, non-conformité de la marchandise antérieur ou postérieur au transfert des risques. V. CALAIS AULOY,
les ventes maritimes, Encyclopédie commercial Dalloz, 2002 P. 13 et suivant.
275
BELLOT(R), Traité théorique et pratique de la vente CAF. Le crédit documentaire : LGDJ 1951, n° 639, cité
par CALAIS AULOY p 22, n° 94.
276
Lorsque le montant réclamé est compris entre un et dix millions (10 000 000) c’est le tribunal de première
instance qui est compétent. Si le montant est supérieur à 10 000 000 FCFA c’est le tribunal de grande instance
qui est compétent. V. Loi n° 2006/015 du 29 décembre 2006 sur l’organisation judiciaire
277
CA Aix-en-Provence, 20 nov. 1952 : DMF 1953, p. 259, cité par CALAIS AULOY, op. cit. , p. 22, n° 98.
278
L'article 48 du Nouveau Code de procédure civile Français, reconnaît la validité des clauses de compétence
désignant un autre tribunal à condition qu'elles soient convenues entre des parties ayant toutes contracté en
qualité de commerçant et qu'elles soient spécifiées de façon très apparente dans l'engagement de la partie à
laquelle elles sont opposées.
279
Le Professeur Abdoulaye SAKHO est Agrégé des Facultés de Droit, Maître de conférences à l’UCAD-
Dakar, Membre du Comité de Gestion du Centre d’Arbitrage, Membre du Comité des Experts de l’UNIDA V.
www.OHADA.com
280
L’Acte uniforme relatif au Droit d’Arbitrage : article 5
Les Ventes Maritimes Page 97
de l’instance ou se réfèrent à un règlement d’arbitrage. Il permet de faire du « sur mesure »282 .
C’est donc un arbitrage qui offre l’avantage de la flexibilité. Mais son principal inconvénient,
qui n’est pas des moindres est le risque de corruption qui pèse sur les arbitres dès lors que les
enjeux du litige sont importants et qu’il n’y a aucune institution ou centre d’arbitrage pour les
contrôler.
Dans l’arbitrage institutionnel, les parties s’en remettent généralement au règlement
d’arbitrage de ce centre. Le principal avantage de ce type d’arbitrage tient au fait que les
parties sont assistées par un centre ou une chambre d’arbitrage qui possède son propre
règlement, c’est-à-dire, ses propres règles de procédure. On compte un grand nombre de
chambres et de centres d’arbitrage que ce soit dans l’espace OHADA, la Cour Commune de
Justice et d’Arbitrage (CCJA), le centre d’arbitrage du GICAM, ou dans le reste du monde
(règlement de la Chambre de Commerce International, le Règlement d’arbitrage de la
CNUDCI). Dans l’arbitrage international, les parties s’en remettent généralement au
règlement d’arbitrage des centres.
L’arbitrage interne se distingue de l’arbitrage international tout comme il existe une
distinction entre une vente interne et une vente internationale. « Le terme international est
utilisé pour marquer la différence entre un arbitrage qui est purement national ou interne et,
un arbitrage qui, d’une certaine manière, transcende les frontières nationales» 283 .
Cette distinction a une importance pratique car on accorde plus de liberté en matière
d’arbitrage international qu’on ne le fait communément en matière d’arbitrage interne, la
raison étant que les arbitrages internes ont lieu entre les commerçants résidents d’un même
pays et constituent une alternative aux juridictions étatiques alors que le recours à l’arbitrage
international obéit aux critères d’internationalité 284 des ventes maritimes.
Il résulte donc qu’en cas de litiges spécifiques à une vente maritime, les parties
désireuses de recourir à l’arbitrage doivent choisir l’arbitrage international alors que pour une
vente de droit commun c’est l’arbitrage interne qui est appliqué.
L’arbitrage ne peut avoir lieu que si certaines conditions sont remplies. C’est la preuve
que l’autonomie de la volonté a des limites.
281
Conformément à l’article 8.al. 2 A.U, si les parties désignent les arbitres pair, et qu’ils ne sont pas d’accord
sur le 3è, il appartient à la partie la plus diligente ou au tribunal lui-même de saisir la juridiction compétente aux
fins de nommer un autre arbitre.
282
Selon l’expression d’un auteur (Yves GUYON, L’Arbitrage, Economica – Droit Poche 1995, p. 11), cité par
SAKHO (A) ibid
283
REDFERN (A), HUNTER (M), Droit et pratique de l’arbitrage commercial international, 2ed. , LGDJ 1991,
p. 11.
284
Les critères d’internationalités sont : la nature du litige, de sorte qu’un arbitrage est considéré comme
international s’il « met en jeu les intérêts du commerce international » ; les parties (nationalité, domicile, siège
social) et les modalités du contrat (lieu de conclusion, d’exécution…)
285
L’article 4 dispose que : la convention d’arbitrage est indépendante du contrat principal.
286
V. l’affaire HETCH précitée confirmée et amplifiée dans l’affaire Zanzi, cass. (fr), 5 janv. 1999, Rev. Arb.
1999, p. 260, note Ph. FOUCHARD, V. Acte Uniforme op. cit. , p. 109.
287
V. art. 31 A.U OHADA sur le droit de l’arbitrage
288
BREDIN (J-D, LOUSSOUARN (Y), Droit du Commerce International, op. cit., p. 4.
289
Car bien que commercial, l’Acte Uniforme ne régit pas les ventes internationales.
290
V. Incoterms 2010, p. 135
291
D’après l’Ordonnance du Président de la République n° 95/004 du 7 décembre 1995, seules les marchandises
d’une certaine valeur sont soumises à la procédure d’inspection par la SGS. Ce sont les marchandises dont la
valeur FOB est égale ou supérieure à 2.000 000 FCFA.
292
Au cas où ledit certificat serait exigé par le pays destinataire
293
NYAMA (JM), Droit douanier de la CEMAC,CERFOD 2003, p. 242.
294
Conformément au manuel de procédure du Guichet Unique du Commerce Extérieur (Port Autonome de
Douala – Cameroun)
295
En l’occurrence la facture commerciale, le connaissement.
296
D’après le manuel des procédures du GUCE, ces formalités sont : une demande timbrée, une photocopie du
connaissement, un certificat phytosanitaire du pays d’origine un permis d’importation délivré par le ministre de
l’agriculture, si l’importation est constituée de produits à risques. Cf www. GUCE du cam.fr
297
NYAMA (JM), op.cit., p.163. Cette solution est également valable pour l’Union Européenne car avec
l’entrée en vigueur de l’Acte Unique, la circulation en Union Européenne de la quasi-totalité des marchandises
communautaires a été exclue de l’application du code des douane, ) la fois pour les régimes, les procédures ou
les contrôles douaniers. V. BARELIER et autres, Pratique du Commerce Extérieur, Exporter, 20e ed.,
FOURCHER, 2007, p.299.
1- Le dédouanement à l’importation
Le dédouanement d’une marchandise suppose la connaissance préalable de son
régime douanier et de sa catégorie.
D’après l’article 111 alinéa 1er du Code des douanes, « toutes les marchandises
importées ou exportées doivent faire l’objet d’une déclaration en détail leur assignant un
298
V. Article B2 incoterms 2010.
299
Cet article dispose que : « Le vendeur doit, le cas échéant, en temps utile, fournir ou prêter assistance à
l’acheteur, à la demande de celui-ci et à ses frais et risques, pour obtenir tout document et ou information, y
compris des informations relatives à la sécurité dont l’acheteur à besoin pour l’exportation et ou l’importation
des marchandises ».
300
Le déclarant est d’après l’esprit de l’article 113 du code des douanes de la CEMAC, principalement, les
propriétaires des marchandises et accessoirement les commissaires de douane agrée. Dans le cadre d’une vente
maritime, les propriétaires des marchandises sont selon le cas le vendeur ou l’acheteur.
301
Il s’agit des marchandises provenant de l’étranger et destinées au versement à titre définitif sur le territoire
national. V. NYAMA (JM), op.cit., p. 60.
302
Il s’agit dans ce cas des marchandises prises sur le territoire national et expédiées à définitif sur l’étranger.
303
V. article 130 du Code des Douanes de la CEMAC
304
Dans ce cas le service douanier peut se limiter aux seuls contrôles des documents annexés à la déclaration ou
à la vérification d’une partie de la cargaison. V. NYAMA (JM), Droit douanier de la CEMAC, op. cit., p. 274.
2- Le dédouanement à l’exportation
Depuis la version 2000 des incoterms de la Chambre de Commerce et International
(CCI), l’incoterm ou la vente FAS, met désormais à la charge du vendeur, le dédouanement à
l’export à ses frais et risques. A cet effet, le vendeur FAS pour se décharger de son obligation
envers l’acheteur, doit procéder à l’ensemble des formalités douanières requises à
l’exportation. Ainsi, avant embarquement de la marchandise, le vendeur ou son transitaire
doit faire établir la déclaration en douane à l’exportation sur la base des pièces réglementaires
requises.
En cas d’exportation des produits soumis à la procédure de vérification à l’exportation
(PVE), c'est-à-dire des marchandises dont la valeur FOB est égale ou supérieure à cinq cent
mille (500 000) FCFA, l’exportateur est tenu de faire une déclaration d’exportation sur un
formulaire F1 muni des pièces telles que : trois copies de la facture, le bulletin de
spécification de bois par exemple, l’autorisation d’exportation délivrée par le bureau local du
ministère de l’environnement et de la protection de la nature. 305 Ces documents doivent être
contrôlés par la SGS qui par ailleurs inspecte la marchandise.
L’ensemble de ce dossier, similaire au dossier de la procédure à l’importation sus
évoqué est ensuite présenté à l’inspecteur de visite côté pour signature du bon à embarquer.
Le bon à embarquer n’est délivré à l’exportateur que lorsqu’il a payé les droits et taxes
figurant sur le bulletin de liquidation.
Il en ressort que les ventes maritimes imposent aux parties d’accomplir les formalités
douanières.
Cette étude donne une fois de plus de constater que les ventes maritimes sont
complexes car elles font appel, même si c’est implicite, à un commissionnaire en douane
agrée étant entendu que le vendeur n’est pas toujours un professionnel en matière de
dédouanement, elles multiplient les obligations des cocontractants : paiement des droits et
305
V. Manuel de procédure du GUCE
Le risque de change n’est pas automatique. Une vente peut être réalisée sans que les
opérateurs ne soient confrontés à un quelconque risque, la monnaie pouvant garder sa valeur
pendant toute l’opération. Cependant, dans la mesure où le cours des monnaies varie en
permanence sur le marché des devises, tous les commerçants réalisant des ventes en devises
sont confrontés à un risque lié à la variation de la parité entre les monnaies. Un commerçant
qui vend ou achète à l’étranger s’expose par exemple à des risques économiques et
commerciaux. Il peut subir la contre valeur de ses ventes ou achats en devises, son prix de
vente peut être concurrencé et par conséquent affecter sa marge bénéficiaire.
Pour pallier cette variation, il est tout d’abord nécessaire pour les parties d’identifier le
risque en choisissant la monnaie de paiement (A) et ensuite d’envisager les techniques de
couverture du risque (B).
306
Comme nous pouvons le constater dans la pratique, le dollar est une monnaie instable entre le temps ou la
facturation est faite et le temps de paiement le cours de change peut varier. S’il est dépréciatif, le vendeur qui
s’attendait à un certain montant ne peut plus l’avoir ; en revanche si le cours du dollar s’apprécie, le vendeur aura
une marge de bénéfice plus grande que prévue.
307
V. BARELIER et autres , Pratique du Commerce International, Exporter 20ed. FOURCHER, 2007, p.404.
308
BARELIER et autres, Pratique du Commerce International op.cit. , p. 404.
309
ibid
310
Lamy transport, 2002, tome2 p. 202
311
RODIERE (R), Assurances et ventes maritimes, Dalloz, 1983, p°132.
312
Garanties additionnelles ou complémentaires
1- La contre assurance
La contre assurance, est la résultante de la méfiance de l’acheteur envers son
vendeur ou plus exactement envers les assureurs de son vendeur. En effet dans la vente CAF,
la marchandise voyage aux risques de l’acheteur. C'est lui qui supporte les pertes ou
dommages qui peuvent survenir à la marchandise au cours du transport 313 mais c’est au
vendeur qu’il revient l’obligation de souscrire une assurance 314 . Ainsi, pour une protection
de son pavillon le vendeur recourt aux assureurs locaux. Ce sont eux qui sont donc chargés
d’indemniser l’acheteur en cas de sinistre.
L’acheteur dans ce cas est confronté aux assureurs étrangers. Cet situation l’amène à
souscrire une contre assurance auprès des assureurs de son pays à condition que l’assurance
principale auprès d’un assureur étranger ait été conclue au préalable. La preuve de ce contrat
devant être rapportée au moment de la souscription de la contre assurance.
La contre assurance peut ainsi, être définie comme un engagement de l’assureur de
l’acheteur « à le garantir contre les mêmes risques, aux mêmes conditions et montants que
ceux de la police étrangère.» 315 étant entendu que sa garantie n’interviendra que si
l’indemnisation ne peut être obtenue de l’assureur principal dans un délai raisonnable à
compter de la remise du dossier complet ou en cas de défaillance de l’assureur étranger
(assureur principal).
La contre assurance au regard de cette étude apparaît comme un moyen de protection
beaucoup plus fiable à la fois des marchandises soumises à exportation ou importation, et de
la partie qui la souscrit.
Notons tout de même qu’elle génère des frais supplémentaires à la charge de
l’acheteur maritime que l’acheteur ordinaire ne connaît pas en raison du caractère interne de
son opération. C’est à juste titre, que l’acheteur CAF recourt à ce type d’assurance.
Qu’en est-il du vendeur FAS, FOB ou C et F.
313
V. L’article A5 incoterms CAF 2010.
314
V. l’article A3 incoterms CAF 2010.
315
Lamy transport 2002, tome2, p. 192,
316
Ibid,
317
L’article A3 des incoterms FAS, FOB ou Cet F 2010, stipule que « l’acheteur n’a pas l’obligation vis-à -vis
du vendeur de conclure un contrat d’assurance. »
318
« L’art. 1er disposent en effet qu’elles n’ont de valeur que si elles complètent un contrat d’assurance
couvrant les mêmes intérêts contre les risques ordinaires et établi sur l’imprimé de la police française
d’assurance maritime ». RODIERE, assurances et ventes maritimes, Dalloz, 1983, p. 315.
323
Les instruments de paiement sont des moyens par lesquels le débiteur d’une créance se libère de sa dette ;ils
concernent le véhicule monétaire qui annule la dette contractée. Il s’agit soit de la monnaie divisionnaire (pièces
de monnaie) ou fiduciaire (billets de banque), soit de monnaie scripturale (chèque, lettre de change, virement,
jeux d’écriture). V. MONOD (D-P), Moyens et techniques de paiement internationaux, 4ed, ESKA, p. 79.
324
Crédit documentaire, J.-Cl. Banque - Crédit - Bourse, Fasc. 1080, n°, 1, cité par TASSEL (Y), Les ventes
maritimes – financement : crédit documentaire, Lexis Nexis, 2008, fasc. 1405, p. 4, n°4.
325
Ces mesures de garantie prennent différentes formes : versement d'une provision, dépôt d'espèces en compte
bloqué, garanties prises sur le solde débiteur du compte bancaire qui enregistre toutes les opérations effectuées
par le banquier pour son client
326
Cass. Com., 7 oct. 1987 : D. 1988, jurispr. p. 265, note Vasseur. Cité par TASSEL (Y), op.cit. , p.19, n° 57.
Les Règles et Usances Uniformes (RUU) 600 de la CCI ajoute que : seul le consentement de tous les intéressés
(acheteur, banques, vendeur.) permettrait la révocation.
327
Les traducteurs du texte original des RUU ont traduit « confirming bank » par banque « confirmante » un mot
qui n’existe pas dans le dictionnaire Larousse. V. MONOD (D-P), op. cit., p. 124.
328
Ces documents sont la facture commerciale pour le contrat de vente, le connaissement pour le contrat de
transport et le certificat d’assurance pour le contrat d’assurance.
329
Le délai légal pour l’examen des documents est de cinq jours selon l’article 14 des RUU 600.
330
Egalement soumis aux RUU 600 de la CCI, le crédit revolving est un crédit documentaire dont le montant est
renouvelé, sans qu’il soit nécessaire de donner de nouvelles instructions à la banque émettrice. Il est mis en place
lorsque la qualité de la marchandise et les prix ne changent pas. Il évite la création d’un nouveau crédit
documentaire à chaque expédition. V. MONOD (P-D), moyens et techniques de paiements internationaux, op.
cit. , p. 140.
331
C’est un crédit documentaire dans lequel figure une clause spéciale autorisant la banque notificatrice ou
confirmante à effectuer une avance de fonds au bénéficiaire d’un e certaine partie du montant du crédit, ou de sa
totalité, avant l’expédition des marchandises.
332
Dans cette forme de crédit, le premier bénéficiaire d’origine désigne un bénéficiaire supplémentaire.
333
V. MONOD (P-D), op. cit., p.102.
334
Lamy transport tome2, 2002, p.205.
335
C’est le cas lorsque le connaissement maritime est à l’ordre du vendeur ou d’une banque.
Dans cette partie, consacrée à l’analyse de l’originalité des règles applicables aux
ventes maritimes, nous avons, tout d’abord déterminé les critères d’internationalité de ces
ventes. Ces critères juridiques ou économiques, loin de s’exclure se complètent
nécessairement.
Les ventes maritimes généralement assimilables aux ventes internationales, offrent la
possibilité aux parties en vertu du principe dit de « la loi d’autonomie », de choisir soit les
textes nationaux, soit les textes internationaux comme loi applicable. De même, la liberté des
parties peut les conduire à préférer les mécanismes non juridictionnels de règlement de litiges
aux juridictions étatiques.
Il ressort que la spécificité du cadre juridique des ventes maritimes est propre à son
caractère international et que, l’internationalité de ces ventes les soumet aux règles du
commerce international qui font appel au recours aux garanties de sécurité renforcée.
En effet, les parties au contrat de vente maritime sont soumises aux formalismes des
opérations du commerce international. Formalisme qui consiste à régler les questions se
rapportant a la monnaie. Cependant, même s’il est possible aux parties au contrat de vente
maritime, de choisir la monnaie de paiement, il demeure que le risque de change est potentiel
et même certain, si ces parties ont des monnaies différentes.
Ainsi, pour ce prémunir de cette perte, les banques et les assurances ont imaginé les
techniques de couverture des risques de change.
Ensuite, conformément aux incoterms et aux textes douaniers en vigueur, les parties à
un contrat de vente maritime sont tenues de payer des taxes douanières ou plus globalement,
d’accomplir des formalités douanières. Elles sont en outre tenues de recourir aux techniques
de paiement sécurisé dont le crédit documentaire est l’exemple le plus développé.
A l’ opposé, les parties au contrat de vente commerciale ordinaire, ne se sentent pas
concernées par le paiement de ces frais supplémentaires. Ce qui contribue à témoigner une
fois de plus, la spécificité des ventes maritimes par rapport au droit commun de la vente.
Tout au long de cette étude, notre travail a consisté à montrer les spécificités des
ventes maritimes par rapport au droit commun de la vente.
Sur le plan juridique, en faisant une analyse des ventes maritimes par rapport à la
vente de droit commun, il a été difficile de déterminer la nature juridique c'est-à-dire la
catégorie légale à laquelle appartiennent les ventes maritimes.
Le contrat de vente est nommé par les articles 1582 et suivants du Code civil, et par
l’Acte uniforme relatif au droit commercial général. Les ventes maritimes sont quant à elles
innomées. Elles s’apparentent à un contrat complexe à telle enseigne que certains auteurs
parlent de groupe de contrats 336 , d’autres d’opération.
En référence à la définition donnée par Monsieur MOUSSERON, nous avons qualifié
les ventes maritimes d’opération complexe à cause de l’existence de plusieurs acteurs qui
prennent part à l’opération, liés par une identité d’objet et plus précisément en raison de
l’adjonction du transport maritime à la vente.
Cette adjonction rend plus difficile l’exécution du contrat de vente maritime : on note
un accroissement des obligations des parties au contrat de vente maritime par rapport au
contrat de vente ordinaire. Tenues de payer le fret et /ou l’assurance en fonction du type de
vente, les parties doivent également être vigilantes quant à l’instant du transfert des risques.
Ce transfert ne suit pas le principe du droit commun (res perit domino), mais varie en fonction
de la vente ou de l’Incoterm, dans la mesure où il existe une diversité de ventes maritimes
contre une seule forme de vente commerciale ordinaire.
Il ressort que, la nature complexe des ventes maritimes, doublée de la singularité dans
l’exécution des obligations et de la variété des ventes maritimes, sont des critères qui
confèrent l’originalité de l’opération de vente maritime. Cette originalité de l’opération a elle-
même pour conséquence l’originalité des règles applicables aux ventes maritimes.
Sur le plan géographique, la distinction entre les ventes maritimes et la vente de droit
commun est encore plus grande. La seconde est en général pratiquée par les personnes
résidant dans le même territoire, elle est régie par un même droit, un même texte 337 . Elle est à
cet effet une vente interne.
En revanche, les ventes maritimes ont en général un caractère international.
L’inébranlable doctrine et la densité de la jurisprudence en la matière en témoignent.
336
RODIERE (R), Droit Maritime, op. cit., p.444 ; V. aussi REMOND GOUILLOOUD (R), Droit Maritime, op.
cit., p. 360.
337
L’Acte uniforme OHADA relatif au droit commercial général
338
REMOND -GOUILLOUD (M), Droit maritime, op. cit. , p.
I. Ouvrages
1. AUDIT (B), La vente internationale de marchandises, Libraire Générale de Droit et
de Jurisprudence (LGDJ), 1990, 224 pages.
2. AUDIT (B), D’AVOUT (L), Droit international privé, 6e ed., Economica 2010, 1013
pages.
3. BARELIER (A), DUBOIN (F), DUPHIL, GEVAUDAN (N), CONTAL,
GRATALOUP (L), KUHN (G), LEVY (G), PAVEAU (J), SARHAN (JM), Exporter,
pratique du commerce international, 20ème édition FOUCHER Paris, 2002, 693
pages.
4. BEAUD (M), L’art de la thèse, comment préparer et rédiger un mémoire de
master, une thèse de doctorat ou tout autre travail universitaire à l’ère du net,
édition la découverte, 2007, 202 pages.
11. DE CET BERTIN (C), Introduction au droit maritime, Ellipses, collection « mise au
point », 2008, 159 pages.
39. SERIAUX (A), La faute du transport, Economica, 2e ed., Paris, 1998, 347 pages.
40. STEINTE – FEUERBACH (MF), Droit des obligations, Ellipses 2008, 335 pages.
IV. TEXTES
1. Acte uniforme relatif au droit commercial général publié au Journal Officiel de
l’OHADA n° 23 le 15 février 2011 entrée en vigueur le 16 mai 2011.
2. Code civil camerounais 2010, Éd., Presses Universitaires Libres, Douala Cameroun.
3. Code CEMAC de la marine marchande entré en vigueur le 22 décembre 1994 et modifié
en Mai 2001.
4. Convention de Bruxelles du 25 Août 1924 sur l’unification de certaines règles en
matière de connaissement, entrée en vigueur au Cameroun par succession le 02
décembre 1930.
5. Convention des Nations Unies sur le contrat de vente internationale de marchandises
élaborée par la CNUDCI et adoptée par une conférence diplomatique le 11 Avril 1980.
6. Convention des Nations Unies sur le transport des marchandises par mer (règles de
Hambourg) adoptée le 31 Mai 1978 et entrée en vigueur le 01 Novembre 1994 au
Cameroun.
V. Jurisprudences
1. Cass. Com., 5 oct. 2010 SARL Phillipe Faudever et compagnie C/ Sté Mitsui OSK
Lines Ltd. Jurisdata n° 2010- 017751.
2. Cass. Com. 3juin 1997, n°95-12.868, Lamyline.
3. CA de Toulouse, 2ème chambre, 4 février 1981, BONNIEUX contre ALBERT, Lamy
line non immixtion par le transporteur dans la relation commerciale entre le vendeur et
l’acheteur.
4. CA du Littoral : Arrêt N° 15/C du 18 Novembre 1994 ; affaire : CAMSHIP LINES
contre la GREACAM.
5. CA du Littoral : Arrêt N°19/C du 16 Décembre 1994 ; affaire CAMSHIP et le CPT
CDT le M/SCAMEROUN IROKO c/ SOCAR et SOCAMAC navire « Cam iroko ».
6. CA de Paris 5e ch., sect. A 07 janv. 2009, SAS Linda textiles c/ SPA manteco, Jurisdata
n° 2009- 00050.
7. CA du Littoral: Arrêt n° 221/REF du 16 novembre 2009, affaire ARMEMENT
MEDITERRANEAN SHIPPING COMPANY C/ Dame AMBASSA Victorine.
VI.Sites Internet :
1. www. cdmt.droit.u- 3mrs.fr.
2. www.guichet unique .org.
3. www.uncitral.org.
4. www.memoiresonline.com.
5. www.droit maritime.com
6. www.droit.univ-nantes.fr/labos/cdmo
I -DEDICACE
II- REMERCIEMENTS
III- AVERTISSEMENT
IV- LISTE DES ABREVIATIONS
INTRODUCTION GENERALE 2
PREMIERE PARTIE : L’ORIGINALITE DE L’OPERATION DE VENTE MARITIME 9
CHAPITRE 1 : LA COMPLEXITE DE L’OPERATION DE VENTE MARITIME 11
SECTION I : LA COMPLEXITE EN RAISON DE L’INTERDEPENDANCE ENTRE LES CONTRATS
DE VENTE ET DE TRANSPORT 12
PARAGRAPHE I : Interdépendance due à l’identité de la chose objet des contrats de vente et de
transports 12
A- La nature des choses vendues..................................................................................... 13
1-Les marchandises fongibles .................................................................................... 13
2-Les marchandises non fongibles .............................................................................. 14
B- Les conséquences de la nature de la marchandise sur les modalités de transport..... 14
1-Les conséquences objectives..................................................................................... 14
2- Les conséquences subjectives .................................................................................. 16
PARAGRAPHE 2 : L’influence du contrat de transport sur le contrat de vente 18
A- Le caractère indispensable du connaissement dans la réalisation de l’opération de
vente maritime .................................................................................................................. 18
1-Le connaissement, un document d’identification du bénéficiaire de la marchandise
...................................................................................................................................... 18
2-Le connaissement, titre représentatif de la marchandise .......................................... 20
B- La connexité des actions devant les tribunaux en matière de vente maritime ............ 22
1-La connexité des actions devant les tribunaux en raison de leur caractère indivisible
...................................................................................................................................... 22
2-La connexité des actions devant les tribunaux en raison du rapprochement entre les
fautes des parties .......................................................................................................... 23
SECTION II : COMPLEXITE DUE A LA PLURALITE DES ACTEURS PRENANT PART A
L’OPERATION DE VENTE MARITIME 24
PARAGRAPHE 1 : Identification des parties contractantes 24
A- Les parties concernées par le contrat de vente ........................................................ 24
1-Le vendeur ................................................................................................................ 25
2-L’acheteur ................................................................................................................. 26