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II – Être heureux est un devoir, malgré tout.

c) Le Souverain Bien

[Thèse]
1 Notre devoir premier est la recherche du bonheur car cela semble être un besoin universel. Notre
2 devoir primordial est envers nous-même. Or notre premier devoir envers nous-même est de ne pas
3 se méprendre sur le bonheur et ce qui nous amène. L’homme malheureux est donc celui qui, par
4 ignorance et par négligence, perd le souci de lui-même.
[Arguments – Distinction conceptuelle Bonheur/Plaisir/Désir/Souverain Bien]
5 Ainsi, la nécessité de philosopher correspond ainsi à la nécessité d’avoir une vie heureuse. Or
6 philosopher c’est aussi prendre conscience que tout désir n’amène au Bonheur. C’est apprendre à
7 ne pas se jeter sur n’importe quel désir. Nous définirons le désir comme la constatation d’un
8 manque en nous que nous cherchons à combler. Cette absence nous faisant souffrir et le
9 comblement de ce manque nous apportant le plaisir. Le plaisir consiste dans un équilibre corporel,
10 toujours fragile, qu'il faut maintenir et raccommoder sans cesse. Le plaisir étant le souverain bien,
11 le bien souverain, à savoir le bien qui est au-dessus tous les autres. Pour Epicure, le bonheur c’est
12 l’absence de douleur du corps (aponia) et absence de troubles de l’âme (ataraxia). Le plaisir est
13 recherché seulement afin d'éviter la souffrance, car il est un moyen d'accéder à la paix de l'âme et
14 du corps. De même, certains plaisirs sont à éviter car ils sont instables et laissent l’humain insatisfait.
15 Ils s’accompagnent de dépendance et de frustration. Ils sont sans cesse à combler de manière
16 exponentielle. Or le bonheur, c’est le calcul des plaisirs et des souffrances qui donne priorité aux
17 besoins essentiels et permet d’atteindre l’équilibre. Mais certaines souffrances sont à rechercher si
18 elles m’apportent un plaisir futur.
[Exemple]
19 Lorsque je désire manger et je sens la faim me tenailler, je souffre. Mais lorsque mon ventre est
20 rempli, le désir de manger disparaît, la souffrance aussi et je ressens du bonheur (de ne plus avoir
21 faim). De même, aller chez le dentiste est souvent source de souffrance mais cela me prémunie de
22 plus grandes souffrances futures.
[Argument – Classification des désirs]
23 Pour Epicure, le bonheur était le but ultime de la vie et était donc considéré comme un devoir en
24 soi. Selon lui, le bonheur était atteint par la satisfaction des besoins et des désirs naturels de
25 l'homme, tels que la nourriture, le logement, les relations sociales et la paix intérieure. Il croyait que
26 le bonheur pouvait être atteint en évitant les désirs excessifs et en recherchant la tranquillité de
27 l'âme. Il était de notre devoir moral de rechercher le bonheur et de vivre une vie plaisante, mais
28 cela ne devrait pas être confondu avec le plaisir pur et simple ou la satisfaction des désirs excessifs.
29 Au lieu de cela, il croyait que le bonheur était atteint par une vie simple et modérée, en évitant les
30 plaisirs qui peuvent causer de la douleur ou de la souffrance à long terme. Le bonheur c’est aussi la
31 mise en ordre des désirs et c’est pourquoi Épicure nous propose de réfléchir à une classification
32 des désirs. Il distingue les désirs naturels et nécessaires comme boire et manger. Les naturels et non
33 nécessaires comme faire l’amour. Et enfin les désirs ni naturels, ni nécessaire, car ils ne peuvent
34 jamais être satisfaisant, comme l’ambition, pouvoir, gloire et richesse. Or un désir pour lequel je
35 n’ai jamais assez (satis en latin, satiété par ex.) est un mauvais désir. Il faut se contenter des désirs
36 naturels (nécessaires ou non).
37 Pour Epictète, le bonheur n'était pas considéré comme un devoir en soi, mais plutôt comme le
38 résultat de l'accomplissement de nos devoirs moraux. Il croyait que la vie était régie par la
39 providence divine et que nous devions vivre en accord avec les lois naturelles pour atteindre le
40 bonheur. Le devoir moral était de vivre une vie vertueuse, de cultiver l'intelligence et la raison, et
41 d'accepter les événements de la vie tels qu'ils sont, sans chercher à les contrôler. Il croyait que le
42 bonheur pouvait être atteint en acceptant ce qui est inévitable et en cherchant à contrôler
43 uniquement les choses qui étaient en notre pouvoir.
[Conclusion de l’argumentation]
44 Le concours de la raison est donc essentiel afin de fixer les bornes que le plaisir doit atteindre mais
45 ne pas dépasser. Cette recherche universelle du bonheur atteignable par la raison est donc un devoir
46 pour chacun d’entre nous, devoir de nous comporter comme un être humain raisonnable.

Problématique 2 – Est-ce un devoir d’être heureux ?


Notions : Devoir – Bonheur

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