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UNIVERSITE DE MONASTIR

FACULTE DE MEDECINE

Année universitaire: 2015/2016

4ème année Médecine

MODULE : obstétrique

MINI- MODULE D’AUTO-APPRENTISSAGE

Placenta preavia

Dr BERGAOUI Haifa

Service de gynécologie obstétrique

CHU DE MONASTIR

VOLUME HORAIRE D’ENSEIGNEMENT DU MINI-MODULE

02 Heures

1
PREAMBULE :

Le placenta prævia demeure une cause de mortalité et morbidité materno fœtale élevée

 Le placenta praevia peut constituer une urgence médico-chirugicale et obstétricale.


 Il s’agit d’une grossesse à risque élevé de métrorragies (surtout au troisième trimestre)
 L’accouchement et la délivrance sont aussi des périodes à risque élevé
 Nécessité d’une prise en charge en milieu hospitalier multidisciplinaire.
 L’échographie et la prise en charge chirurgicale ont beaucoup amélioré le pronostic
materno fœtal

PRE-REQUIS
 Physiologie rénale au cours de la grossesse
 Développement placentaire
 Vascularisation placentaire
 Circulation fœto-placentaire
 Relation immunitaire fœto-maternelle

TACHES DE L’APPRENANT

 Etude de la vignette clinque avec réponse au pré-test.


 Assimilation des concepts clés.
 Reconnaissance des objectifs éducationnels.
 Lecture du document de base.
 Réponse aux questions du post-test.

CONCEPT CLES

1- La survenue de saignement sur PP doit faire éliminer les autres causes de métrorragie du 3 ème
trimestre notamment l’HRP et la Rupture utérine.

2
2- le diagnostic du PP est suspecté devant un saignement T3 et confirmé par l’échographie
obstétricale

3- devant un PP qui saigne un bilan de gravité s’impose qui repose sur une évaluation du
retentissement maternel et fœtal de l’hémorragie.

4- Le PP constitue une urgence médico-chirurgical et obstétricale, une GAHR et urgence vital


materofoetale qui nécessite une DEC multidisciplinaire urgente.

5- Le traitement de PP stable est d’autant plus conservateur que l’âge gestionnel est précoce
avec une prise en charge expectative qui associe une hospitalisation, tocolyse maturation
prochaine avant 34 SA avec information de la patiente.

6- Devant une PP qui saigne avec retentissement maternel ou fœtal une C/S pour sauvetage
s’impose en urgence avec réanimation en indiquant une HST en cas d’accreata.

Vignette clinique

Mme Y., 32 ans, vous est amenée à 3 heures du matin par le SAMU pour des saignements
abondants par le vagin depuis 30 minutes.

Votre interrogatoire retrouve :

- Antécédents : 6 grossesses, dont 2 césariennes il y a 4 et 6 ans, deux fausses couches et 2


IVG ; une intervention chirurgicale il y a 5 ans pour fibromyomes sous-muqueux et
intramuraux.

- Anamnèse : grossesse dont le terme est estimé à 31 SA selon une unique échographie
pratiquée à 19 SA, rubéole +, toxoplasmose +, groupe A+ ; les métrorragies sont
survenues alors qu'elle était au repos, sans douleurs, mais avec des contractions.

QUESTION 1 : Quel diagnostic d'urgence évoquez-vous d'emblée ? Quels diagnostics


différentiels à évoquer systématiquement ?

………………………………………………………………………………………………..

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QUESTION 2/6 : Quels sont les faits de l'observation qui vous ont orienté vers ce diagnostic ?

……………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………

Question 3 /6 : quel est votre conduite de l’examen ?

……………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………….

Votre examen clinique retrouve : TA 13/8, pouls 110, hauteur utérine 29 cm, abdomen
indolore et souple, spéculum : saignement actif provenant de l'endocol, rouge, sans plaie
vaginale ni aspect louche du col.

Question 4/6 : Quelle est votre conduite à tenir en urgence ?


………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………..

QUESTION 5/6 : Quel(s) examen(s) complémentaire(s) de confirmation prescrivez-vous ?


……………………………………………………………………………………..........................
QUESTION 6/6 : Quelles sont les complications spécifiques à envisager ?
………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………

OBJECTIFS DU COUR :

A la fin de ce cours l’étudiant devra être capable de :

 Identifier les femmes présentant des facteurs de risques


 Réunir les arguments cliniques, anamnestiques et complémentaires pour le diagnostic de
placenta praevia (PP)
 Connaitre les différents types échographiques de PP et leurs équivalents anatomiques

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 Connaitre les diagnostics différentiels d’un PP
 Estimer l’urgence pour le retentissement materno fœtale du PP
 Connaitre les principes du traitement et la conduite à tenir obstétricale.

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I. Introduction :
• On dit qu’un placenta est prævia lorsqu’il s’insère en totalité ou en partie sur le segment
inférieur.
• Le placenta prævia reste un des accidents obstétricaux les plus dangereux pour la mère
et le nouveau-né
• Le recours à l’examen échographique à large échelle devrait, actuellement, permettre
d’éviter les accidents hémorragiques foudroyants qui compliquent certaines formes de
PP.

II. Fréquence :
Elle est estimée à 0,5% des accouchements. L’insertion basse sans hémorragie serait, au
moins aussi fréquente. Cette fréquence augmente avec l’âge et la parité.

III. Etiologies :
Les causes réelles de l’insertion basse du placenta sont inconnues. Cependant, certains
facteurs favorisants peuvent être individualisés.
 multiparité+++ : risque multiplié par 4 à 5.
 Age : le risque de PP serait multiplié par 2 au delà de 29 ans et par 3 au-delà de
35 ans
 Antécédents :
 avortements révisés ou provoqués,
 manœuvre endo-utérine (délivrance artificielle et révision utérine),
 cicatrices utérines de césarienne ou de myomectomie, cures de synéchies,
 placenta prævia multiplie le risque de PP par 5.
 Placenta des grossesses multiples : le placenta volumineux très étalé empiète
souvent sur le segment inférieur.
 Autres : malformations, fibrome sous muqueux…..

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IV. Classification :
1. classification anatomique :
Pendant la grossesse : selon la situation du placenta par rapport à l’orifice cervical
interne, on distingue :
 PP central ou pp total : le site d’implantation recouvre en totalité l’orifice interne
du col. Il s’agit de la variété la plus dangereuse
 PP partiel : une partie seulement du col est recouverte par le placenta. Le reste
est tapissé par les membranes.
 PP marginal : le bord inférieur du placenta atteint le pourtour de l’orifice interne
du col
 PP latéral : le placenta s’insère sur le segment inférieur mais son bord inférieur
reste à distance de l’orifice cervical.

Pendant le travail : au cours du travail cette distinction en 4 stades apparait


superflue car la situation du bord inférieur du placenta entre en relation dynamique
avec l’orifice cervical. On distigue 2 types :
 Placentas recouvrants partiels ou totaux
 Placentas non recouvrants

2. Classification échographique (de BESSIS)


Les placentas bas insérés antérieurs :
 type I : la limite inférieur du placenta atteint le tiers supérieur de la vessie ;
 type II : la limite inférieure atteint les deux tiers supérieurs de la vessie ;
Types I et II correspondent au latéral
 type III : la limite inférieure atteint le col utérin ; correspond au marginal
 type IV : la limite inférieure dépasse le col utérin, c'est-à-dire atteint la face
postérieure de l’utérus ; correspond au total.

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Les placentas bas insérés échographiquement, postérieurs :

 type I : la limite inférieure de placenta se situe à moins de 4 cm en arrière


du col de l'utérus ; correspond au latéral
 type II : la limite inférieure du placenta atteint le col utérin, correspond
au marginal
 type III : la limite inférieure du placenta atteint le tiers inférieur de la
vessie
 type IV : la limite inférieure du placenta recouvre totalement le dôme
vésical.
Types III et IV correspondent au recouvrant total.

le diagnostic du PP est suspecté devant un saignement T3 et confirmé par


l’échographie obstétricale

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V. Physiopathologie :
1. Mécanisme de l’hémorragie:
Pendant la grossesse 2 théories sont invoquées :
 Théorie de tiraillement des membranes : le bord inférieur du placenta est tiraillé par les
membranes propulsées en avant vers le pole inférieur de l’œuf en raison des
contractions utérines physiologiques de Braxton-Hicks. Ce qui décolle une languette
placentaire et ouvre les sinus utérins à l’origine de l’hémorragie.
 Théorie de l’asynchronisme du développement du segment inférieur et de la surface
placentaire (qui croit beaucoup moins rapidement).

Pendant le travail : au cours de la dilatation, le segment inférieur glisse de bas


en haut sur la surface de l’œuf, ce qui décolle une partie plus ou moins
importante du placenta.

2. Origine du saignement:

Elle est essentiellement maternelle, le sang provenant des sinus veineux de la caduque
qui restent béants tant au cours de la grossesse que pendant le travail.

La participation fœtale à l’hémorragie est estimée de 4 à 10% par déchirure de la


membrane villositaire

Le passage des globules rouges fœtaux dans la circulation maternelle peut être à
l’origine d’une immunisation fœto-maternelle si la femme est Rh (-) et enfant est Rh
(+) : intérêt du test de KLEIHAEUR

VI. Diagnostic positif :

A. Pendant la grossesse :
1) Motif de consultation:

Les hémorragies : typiquement faites de sang rouge vif, sans douleur ni contraction
utérine, survenant spontanément, souvent en pleine nuit.

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 Les douleurs se voient dans 10% des cas due au décollement placentaire ou contraction
utérine de début de travail
2) signes généraux:

L’hémorragie du placenta praevia est entièrement extériorisée : l’altération de l’état


général est proportionnelle à la quantité de sang perdu.

L’importance des pertes sanguines s’apprécie sur la pâleur des téguments et des
muqueuses, sur la mesure du pouls et de la tension artérielle
3) Signes physiques
 Le palper abdominal perçoit un utérus souple qui se relâche bien.
La présentation facile à repérer, elle est haute et mobile, parfois dans 15% des cas, elle
est oblique ou transverse.
Les bruits du cœur fœtal sont positif avec un rythme normal entre 120 et 160 b /mn. Il
n y a pas de souffrance fœtale en l’absence d’un état de choc maternel.
 L’examen au spéculum: élimine une cause locale du saignement (col sain
congestif, et le sang provient de la cavité utérine)
4) La conduite à tenir :
Après avoir stabilisé la patiente, il faudra confirmer le diagnostic de PP par :

L’échographie faite en urgence avant le TV à vessie pleine : détermine la localisation


placentaire (insertion du placenta par rapport à l’orifice cervical interne) et recherche
des images de décollement.

 Toucher vaginal est dangereux. Il doit être strictement vaginal et jamais


intracervical, il montre un col dévié, attiré du coté de l’insertion placentaire, la
présentation est haute.
La recherche du signe du matelas, sensation de masse spongieuse entre les doigts et la
présentation, n’est positive qu’une fois sur deux
 Le TV intracervical n’est pratiqué qu’en salle d’opération après préparation pour
éventuelle césarienne d’extrême urgence.
5) l’évolution :
Sans traitement : le placenta preavia est grevé d’une mortalité maternelle de 25% et
d’une mortalité fœtale de 90% et donc inconcevable.

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Sous traitement : elle est imprévisible et entrecoupée d’accidents:
-les récidives hémorragiques surviennent dans 55% à 65% des cas malgré
l’hospitalisation et le repos.
-la RPM est une complication fréquente du PP en raison de l’inextensibilité des
membranes au voisinage du placenta. Elle expose à la chorioamniotite, procidence du
cordon et accouchement prématuré
-Accouchement prématuré est devenu moins fréquent, depuis l’adoption de l’attitude
conservatrice jusqu’à la maturité fœtale.

B. Pendant le travail :

Les hémorragies, souvent d’abondance modérée pendant la grossesse, peuvent prendre


ici une forme redoutables mettant en jeu le pronostic maternel

L’examen retrouve la plupart des signes décrits pendant la grossesse et précise 2


paramètres qui vont guider la conduite thérapeutique :

 la nature de la présentation fœtale


 la variété anatomique du placenta prævia

Au TV, si l’on perçoit les membranes, elles sont épaisses et rugueuses. En cas de forme
recouvrante, il peut être possible de percevoir directement le placenta. Cet examen doit
se faire avec une extrême prudence car il peut déclencher une hémorragie considérable.

L’enregistrement RCF doit être continu

En dehors des formes recouvrantes de placenta, une rupture large des membranes,
entraine un arrêt de l’hémorragie et permet à la présentation de s’appliquer

Le placenta en lui-même ne constitue pas un obstacle prævia mais la procidence du


cordon n’est pas exceptionnelle;

Le PP peut fragilise le SI et la rupture utérine est possible, notamment en cas de


manœuvres intempestives

La délivrance comporte un risque accru d’hémorragie (mauvaise rétraction du SI,


rétention de cotylédon, rupture du SI fragilisé, placente accréta…..) dont les

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conséquences peuvent être catastrophiques chez une femme ayant déjà subit une
spoliation sanguine parfois importante (troubles coagulation).

Les suites de couches: infection et accidents thromboemboliques sont d’autant plus


fréquents que les femmes ont beaucoup saigné et ont subi une intervention.

Le nouveau-né: souvent prématuré, anémique et souffrant.

VII. les formes cliniques :

 Formes asymptomatiques (non hémorragique): découverte fortuite à l’occasion


d’une présentation dystocique ou d’une échographie pratiquée pré du terme ou après
l’accouchement à l’examen du délivre.
La découverte d’un PP à l’échographie pose le problème de la prise en charge.
Celle-ci dépend de l’âge de la grossesse et de la variété du PP

 Formes anatomiques :
 PP recouvrant est à l’origine d’une hémorragie cataclysmique pendant le
travail. Son diagnostic impose la césarienne.
 PP postérieur est réputée hémorragique.
 PP antérieur entraine une hémorragie importante au moment de l’incision du
segment inférieur en cas de césarienne.

 Formes associées à un HRP : rares, le tableau clinique est tantôt celui d’un PP,
tantôt celui d’un HRP, parfois les deux. Le pronostic fœtal et maternel est sérieux

 Formes compliquées d’un placenta accreta: risque hémorragique, risque de


rupture de segment inférieur et nécessité de recourir à une intervention chirurgicale
non dépourvue de danger puisque la délivrance à la main ne peut être réalisée.
Facteurs de risque de survenue d'un placenta accreta
 Cicatrices de manoeuvres endo-utérines
 curetage abrasif de l'endomètre
 curetage du post-partum
 aspiration endo-utérine pour interruption volontaire ou non de grossesse
 cures de synéchies

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 Cicatrices secondaires à la chirurgie utérine
 La réparation spontanée ou la suture d'une perforation utérine
 la myomectomie
 le traitement des malformations utérines
 Existence d'un placenta bas inséré échographiquement

Signes échographiques p acreta


 Disparation du lisére de sécurité hypoéchogéne entre placenta et myométre
 Lacunes intraplacentaire ( vx dilaté qui se divergent vers placenta)
 Interruption de la zone hyperéchogene ente séreuse et vessie
 En cas doute IRM

VIII. Diagnostic différentiel :


1) La rupture utérine : rare et survient sur un utérus fragilisé (cicatrice, traumatisme).
Une douleur intense, palpation d’un fœtus sous la peau, l’absence des bruits de cœur
fœtale et l’état de choc signe le diagnostic qui sera confirmé par la laparotomie.

2) L’HRP (HRP dans sa forme trompeuse) : non pas tant dans sa forme typique où le
diagnostic est évident,que dans la forme trompeuse moins évocatrice : absence de contexte
toxémique, décollement siégeant sue la paroi utérine postèrieure, avec absence de douleur
et de contracture utérine, l’ERCF note cependant des signes de souffrance fœtale et
l’échographie redresse le diagnostic.

3) La rupture des vaisseaux ombilicaux prævia : cheminant sur les membranes est rare
et se voit en cas d’insertion vélamenteuse du cordon: c’est une hémorragie qui s’installe
brutalement après rupture des membranes et entraine rapidement une souffrance fœtale
aigue alors que l’état maternel est excellent et doit faire pratiquer une EXTRACTION
URGENTE
La recherche de globule rouge fœtale par le test de KLEINHAUER est positive

4) Le mélaena fœtal : est exceptionnel : après rupture des membranes, le liquide


amniotique est rosé mêlé à du méconium. Le test de KLEINHAUER est positif mais
l’anémie est bien toléré par le fœtus.

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La survenue de saignement sur PP doit faire éliminer les autres causes de métrorragie
du 3ème trimestre notamment l’HRP et la Rupture utérine.

V. Traitement :
 Hospitalisation : ne se conçoit qu’en centre spécialisé avec équipe pluridisciplinaire :
obstétricien, anesthésiste réanimateur, néonatologiste
 Le traitement consiste :
 Réanimation maternelle : compenser les pertes sanguines et prévenir et corriger les
troubles de l’hémostase ;
 Arrêter le saignement ;
 S’assurer du bien être fœtale

A. Moyens thérapeutiques
A.1 Pendant la grossesse :
1) Hospitalisation :
 Repos strict au lit ;
 Mise en condition de la patiente :
 Femme bilantée : NFS, GS, urée, glycémie, créatininémie, bilan d’hémostase, test de
Kleihauer
 Abords veineux (deux voies), oxygénothérapie, correction hydroélectrique ;
 Transfusion en fonction du bilan biologique, de la clinique, et de la quantité du sang
perdu ;
 Prévention et correction des troubles de l’hémostase ;
 Anti D si la femme est rhésus négatif
 Corticothérapie pour accélérer la maturité pulmonaire fœtale jusqu’à 34 semaine
d’aménorrhée

*Devant un PP qui saigne un bilan de gravité s’impose qui repose sur une évaluation du
retentissement maternel et fœtal de l’hémorragie.
*Le PP constitue une urgence médico-chirurgical et obstétricale, une GAHR et urgence
vital materofoetale qui nécessite une DEC multidisciplinaire urgente.

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2) traitement conservateur :
Ce traitement est indiqué avant terme pour gagner en maturité fœtale jusqu’à la
programmation de l’accouchement :
- Par césarienne programmée ;
- Par voie basse programmé si l’accouchement par voie naturelle est envisageable.

Ce traitement conservateur nécessite une surveillance :

 Maternelle :
- Clinique ; pouls, TA, importance du saignement
- Biologique : NFS régulièrement, des bilans d’hémostase, RAI.
 Fœtale :
- Clinique : MAF, BDCF, HU
- Electrique : RCF
- Echographique : biométrie, score de manning, ascension placentaire.
Le saignement s’arrête généralement au bout de quelques jours, la patiente peut être
autorisée à se lever dans la chambre 24heures après l’arrêt saignement.
La sortie ne sera décidée qu’en fonction de la localisation placentaire, de la distance du lieu
d’habitation à l’hôpital, des possibilités de transport et des conditions socio-économiques
En cas de sortie déconseiller les rapports sexuels.
Après 34 SA, l’hospitalisation sera maintenue jusqu’à l’hospitalisation.

3) Extraction en urgence :

Voie basse ou césarienne en urgence devant :

 Hémorragie grave
 Echec du traitement conservateur
 Souffrance fœtale aigue

A.2 Pendant le travail :

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 Mise en condition de la femme
 Réanimation médicale
 Surveillance maternelle et fœtale
 Deux possibilités :
 Césarienne en urgence
 Voie basse envisageable sous surveillance materno-fœtale continue :
Le premier geste à effectuer est la rupture large de la poche des eaux au bloc
opératoire. Cette rupture doit arrêter le saignement mais comporte un risque de
procidence du cordon.
Si le saignement persiste : césarienne en urgence
En pratique 75% des PP sont césarisés

A.3 Pendant la délivrance :


 Période à haut risque hémorragique
 Délivrance artificielle systématique suivie d’un examen systématique du délivre
 Perfusion d’ocytociques
 Compensation hydroélectrique +/- transfusion
 Surveillance maternelle pendant 2 heures sur table d’accouchement : pouls, TA,
saignement, diurèse, globe utérin de sécurité.
 Une hémorragie persistante après la délivrance nécessite :
 Révision utérine manuelle,
 Examen de la filière génitale sous valve : réparation d’une déchirure vaginale ou
cervicale)
 Traitement par ocytocique, massage utérin, sac de sable
 En dernier recours, la chirurgie couplée à la réanimation peut être indiquée :
- Ligatures vasculaires des artères utérines
- Ligature vasculaires des artères hypogastriques
- Hystérectomie d’hémostase

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À retenir :
Hémorragie gravissime césarienne
Hémorragie importante :
 Placenta recouvrant → césarienne
 Placenta non recouvrant (marginal) → RAM → VB
Hémorragie moyenne à minime :
 ˂ 34 SA tocolyse, corticoïde,
Hospitalisation avec +/- sortie en fonction du contexte
Césarienne à partir de 37 SA si recouvrant

 >34 SA hospitalisation jusqu’à l’accouchement


Césarienne à partir de 37 SA si recouvrant

Conclusion :

Le placenta prævia est associé à une morbidité maternelle et périnatale élevée


et nécessite une prise en charge multidisciplinaire. Dans la majorité des cas, les
complications graves du PP hémorragiques associées sont difficilement
évitables d’où l’intérêt d’un dépistage précoce.

POST TEST

QCM

1- Le placenta praevia :

A. A. Est un facteur de rupture prématurée des membranes

F. B. Peut ne se manifester qu'à l'accouchement

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C. Favorise les présentations dystociques

G. D. Nécessite toujours une césarienne

E. Peut entraîner une contracture utérine

2- Dans l'insertion basse du placenta :

A. Le placenta est toujours inséré sur le segment inférieur

B. Il y a toujours des hémorragies soit pendant la grossesse soit pendant


l'accouchement

C. Quand il y a des hémorragies au cours du travail, la rupture de la poche des eaux

A. est contre indiquer

D. L'hémorragie liée à l'insertion basse du placenta peut entraîner une anémie fœtale
sévère

E. L'échographie peut faire le diagnostic à 35 semaines

REPONSE EVALUATION

CAS CLINIQUE:

Mme Y., 32 ans, vous est amenée à 3 heures du matin par le SAMU pour des saignements
abondants par le vagin depuis 30 minutes.

Votre interrogatoire retrouve :

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- Antécédents : 6 grossesses, dont 2 césariennes il y a 4 et 6 ans, deux fausses couches et 2
IVG ; une intervention chirurgicale il y a 5 ans pour fibromyomes sous-muqueux et
intramuraux.

- Anamnèse : grossesse dont le terme est estimé à 31 SA selon une unique échographie
pratiquée à 19 SA, rubéole +, toxoplasmose +, groupe A+ ; les métrorragies sont survenues
alors qu'elle était au repos, sans douleurs, mais avec des contractions.

QUESTION 1/6 : Quel diagnostic d'urgence évoquez-vous d'emblée ? Quels diagnostics


différentiels à évoquer systématiquement ?

Réponse attendue : On évoque en priorité un placenta prævia hémorragique. Diagnostics


différentiels :

 hématome rétroplacentaire ;
 hématome décidual marginal,
 hémorragie d'origine cervico-vaginale (ectropion, cervicite, cancer du col de l'utérus,
traumatismes) ;
 hémorragie de Benkiser et rupture utérine.

QUESTION 2/6: Quels sont les faits de l'observation qui vous ont orienté vers ce diagnostic?

Réponse attendue :

Facteurs de risque de placenta prævia :

 multiparité (6 grossesses),
 manœuvres endoutérines (2 IVG),
 antécédents d'avortement d'une manière générale (4),
 cicatrices utérines (2 césariennes, myomectomie) .
 Anamnèse : métrorragies de sang rouge, au repos, la nuit, sans douleur survenant dans
un contexte de contractions utérines.

QUESTION 3/6 : Votre examen clinique retrouve : TA 13/8, pouls 110, hauteur utérine 29 cm,
abdomen indolore et souple, spéculum : saignement actif provenant de l'endocol, rouge, sans

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plaie vaginale ni aspect louche du col. Rien de particulier n'est noté par ailleurs. Il manque un
geste clinique dans cette observation. Lequel ? Est-ce un oubli ? Pourquoi ?

Réponse attendue : Le toucher vaginal n'a pas été pratiqué. Ce n'est pas un oubli car il ne doit
jamais être réalisé d'emblée en cas de métrorragies du troisième trimestre, et plus
particulièrement quand on suspecte un placenta prævia, au risque de déclencher une hémorragie
cataclysmique en cas de placenta prævia recouvrant (stade IV).

QUESTION 4/6 : Quelle est votre conduite à tenir en urgence ?

Réponse attendue :

Mise en conditions :

 hospitalisation en urgence;
 repos strict au lit ;
 évaluation clinico-biologique du retentissement du saignement (NFS, TP, TCA, groupe
rhésus, RAI) + /- remplissage voire de transfusion sanguine ;
 monitoring du rythme cardiaque fœtal
 pas d'examen obstétrical itératif ;
 discuter : tocolyse IV en l'absence de contre-indication
 maturation pulmonaire fœtale en cas de début de travail ou de nécessité de césarienne en
urgence.

QUESTION 5/6 : Quel(s) examen(s) complémentaire(s) prescrivez-vous, dans quel but et sous
quelle condition compte tenu de la situation ?

Réponse attendue : Échographie obstétricale recherchant la confirmation du diagnostic de


placenta prævia et évaluant son caractère recouvrant ou non ou son stade. La condition de
réalisation de cet examen est qu'il ne ralentisse à aucun moment la prise en charge obstétricale
d'urgence.

QUESTION 6/6 : Quelles sont les complications spécifiques à envisager ?

Réponse attendue :

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- Les complications fœtales : (mort in utero), complications liées à la prématurité occasionnée,
complications liées à un accouchement dystocique, à une césarienne.

- - Complications obstétricales : procidence du cordon, placenta accreta, CIVD, -


Complications maternelles: choc hémorragique

POST TEST

QCM

1- ABC
2- ADE

22
23

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