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DROIT DES ENTREPRISES EN DIFFICULTÉS

TITRE 1 - LE TRAITEMENT ANTICIPÉ DES DIFFICULTÉS - HORS PRO CO

I. LES ALERTES

✓ Alerte du CAC

1. Conditions de fond

➢ L. 234-1 : conditionne l’exercice du droit d’alerte dans les SA dans lesquelles


o désignation d’un CAC (seul habilité à déclencher l’alerte) ; et
o « des faits de nature à compromettre la continuité de l'exploitation »
▪ critère imprécis : insuffisance de fonds propres, d’un endettement excessif, d’une perte de
clientèle importante, du non-paiement des cotisations sociales ou des impôts… MAIS faits
graves et concordants, afin que l’alerte ne soit pas intempestive

2. Conditions de forme

➢ SA - L. 234-1 : procédure en 4 étapes : 1. Information des dirigeants ; 2. Saisine du CA ou CS ; 3.


Avertissement de l’AG ; 4. Information du président du tribunal
➢ Autres sociétés commerciale - L. 234-2 : procédure d’alerte en 3 phases : 1. Information des dirigeants ; 2.
Réunion d’une AG ; 3. Information du président du tribunal

✓ Alerte du CE

➢ constate « des faits de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique de l’entreprise »
o Suppose existence de ce comité

✓ Alerte des associés

➢ Faculté d’alerte : permet de poser des questions écrites (deux fois par exercice maximum) aux
dirigeants lorsqu’ils constatent des « faits de nature à compromettre la continuité de l’exploitation »
o D qui reçoivent ces questions sont tenus d’y répondre

✓ Droit de convocation du président du T

➢ L. 611-2, I C : président qui a connaissance des difficultés peut convoquer le D - D n’est pas obligé de se
rendre à la convocation du président MAIS carence pourra être portée à charge si une procédure collective est
par la suite ouverte, dans le cadre d’une action en responsabilité
o Entretien + invitation = entièrement confidentiels

II. LE MANDAT AD HOC

ART L 611-3 Code de commerce

❖ Désignation du Mandataire ad Hoc

Conditions de forme :
seul le débiteur peut faire la demande
demande écrite et motivée - ART R 611-18

Conditions de fond :
Situation de l’entreprise :
(1) elle doit présenter tout type de difficultés
/ ! \ on pourrait imaginer le recours à un MAH alors que l’entreprise est déjà en cessation des paiements
MAIS PB : désignation du MAH n’empêche pas les poursuites des créanciers => utilisable en pratique
qu’avant la cessation des paiements
(2) qui ne sont toutefois pas insurmontables

Qui désigne le MAH ?


Le président du Tribunal (Co ou civil)
Depuis 2008, le mandataire peut être proposé par le débiteur et le juge n’est pas tenu de désigner cette
personne.

Qui peut être désigné MAH ?


Aucune condition : n’importe qui
/!\
(1) ART L 611-13 : ne doit pas avoir reçu au cours des 24 derniers mois directement ou indirectement
une rémunération ou un paiement du débiteur ou de ses créanciers, ou des personnes qui en ont le
contrôle
(2) Les juges des tribunaux de commerce en fonction ou qui ont quitté leur fonction depuis moins de 5
ans ne peuvent être désignés

Notification de la désignation
Au débiteur - R 611-20
N’a pas à être portée à la connaissance du CSE ou à défaut des délégués du personnel

❖ La mission du Mandataire ad Hoc

ART R 611-19 : déterminée par le président du tribunal en fonction des difficultés

Pouvoirs :
aucun pouvoir de gestion, d’administration ou de contrôle. Le débiteur conserve tous ses pouvoirs.
aucun moyen de contrainte sur le débiteur ou sur ses créanciers

Rôle = « facilitateur d’accords » entre les parties en présence (débiteur et créanciers) en négociant des
délais de paiement, des remises de dettes ou en renégociant des contrats avec les partenaires.

❖ Particularités de la procédure

1. Durée non prévue par la loi


2. Prohibition des clauses contraignantes en cas de désignation d’un MAH : L 611-16 => Toute clause
d’un contrat qui prévoit la résiliation de plein de droit ou la déchéance du terme (aggrave les obligations
ou diminue les droits) du seul fait d’une demande de désignation du mandataire ad hoc est réputée non
écrite.

3. Rémunération du mandataire ad hoc : L 611-14 + L 611-16 + R 611-19 =>

➡ critères de rémunération + montant max fixés par le Président du tribunal pour éviter les abus
➡ depuis 2014 :
(1) la rémunération ne peut être pourcentage des remises de dettes obtenues

(2) sont réputées sont écrites les clauses mettant à la charge du débiteur les honoraires de
conseil auquel le créancier a fait appel dans le cadre de la procédure

4. Confidentialité de la procédure = s’applique à TOUS.

o ART L 611-15 Com : Pour TOUS ceux qui sont partie à une procédure de conciliation ou qui en ont
connaissance. Violation = D&I

o Arrêt du 11 décembre 2015 : la confidentialité ne peut être levée que si la loi le prévoit
o Arrêt du 15 décembre 2015 : étend l’obligation de confidentialité aux tiers (en l’occurence les
organes de presse). EXCPT : si contribue à la nécessité d’informer le public sur une question d’IG.
Rendu en matière de conciliation mais transposable au MAH.

❖ L’intérêt de la procédure

Conditions d’ouverture extrêmement souples


Confidentialité
L’accord conclu avec le créancier est soumis au droit commun des contrats : le créancier conserve sa
liberté d’accepter ou de refuser les propositions du MAH (Com. 22 sept 2015)

III. LA CONCILIATION

ART L 611-4 Code de commerce

❖ Conditions :

QUI ? Personnes éligibles - ART L 611-4 et L 611-5 :


Principe : débiteur exerçant une activité commerciale, artisanale, professionnelle ou indépendante

Conditions de forme :

Seul le débiteur peut demander l’ouverture d’une procédure de conciliation

Conditions de fond - L 611-4:

(1) doit éprouver une difficulté économique, juridique ou financière


➡ juridique : désaccord entre associés, contentieux avec un tiers
➡ éco : évènement affectant l’activité commerciale
➡ financière : défaillance d’un débiteur

(2) la difficulté doit être avérée ou prévisible

(3) ne doit pas être en cessation des paiements depuis plus de 45 jours au J de la demande. Càd que le
débiteur, pendant 45 jours, a une option
➡ soit il demande l’ouverture d’une procédure de conciliation
➡ soit il demande l’ouverture d’un RJ
➡ soit il demande l’ouverture d’une LJ

(4) débiteur a l’obligation de respecter un délai de carence de 3 mois à compter d’une conciliation
précédente avant de solliciter l’ouverture d’une nouvelle procédure de conciliation

➡ Appréciation des difficultés par le juge


ART L 611-6 : pouvoir d’investigation pour apprécier l’étendue des difficultés alléguées
/ ! \ Depuis 2008, le juge ne peut plus désigner un expert avant l’ouverture.

Désignation
Qui désigne le conciliateur ? L 611-6 : président du T et peut être suggéré par le débiteur
Désignation fait l’objet d’une information au MP MAIS pas aux représentants du personnel + pas de
publicité
Qui peut ê désigné conciliateur ? L 611-13 : incompatibilités

Durée
ART L 611-6 : 4 mois, peut être prorogée d’un mois => 5 mois max au total
❖ Déroulement de la procédure

Missions du conciliateur - L 611-7 :

(1) Mission principale : favoriser la conclusion d’accords amiables entre le débiteur et les principaux
créanciers ou ses contractants habituels destiné à mettre fin aux difficultés de l’entreprise => facilitateur
d’accords

(2) Mission accessoire : présenter au débiteur des propositions se rapportant à la sauvegarde de l’entreprise

(3) Chargé de l’organisation d’une cession partielle ou totale de l’entreprise : technique dite du « prepack-
cession »

Instruments du conciliateur :

aucun pouvoir de gestion. L’entreprise reste gérée par le débiteur


aucun moyen de contrainte sur les créanciers : restent libres de participer ou non à l’accord
/ ! \ on ne peut rien leur imposer mais on peut les tenir en respect => ART L 611-7 al 5 : le juge peut intervenir
pour accorder au débiteur des délais de grâce pour une durée maximale de 2 ans c/ créancier qui entendrait
poursuivre en paiement, ou mettre en demeure le débiteur de payer pendant les négociations

ART L 611-16 : interdiction des clauses qui prononcent la résolution des contrats en cours en cas de
désignation d'un conciliateur

ART L 611-15 : Obligation de confidentialité qui s’impose à TOUS (aux parties et aux tiers)
pendant la procédure =/ si jugement homologué

Contenu de l’accord :

ART L 611-11 : dans l’accord, on peut prévoir que le créancier qui fournit un nouvel apport en
trésorerie ou un nouveau bien bénéficiera d’une privilège de new money en cas de pro co ultérieure

Seules les créances mentionnées dans l’accord y sont soumises

❖ Issue de la procédure

(1) ÉCHEC

Causes ?

Impossibilité d’un accord - ART L 611-7


Résolution de l’accord - ART L 611-10-3

Conséquences ?

➡ SOIT débiteur pas en cessation des paiements : peut solliciter l’ouverture d’une procédure de
sauvegarde
➡ SOIT débiteur en cessation des paiements : tribunal peut ê saisi pour ouvrir RJ (L 631-4) ou LJ (L
640-4)

SI résolution de l’accord - ART L 611-12 :

➡ délais de paiement + remises de dettes + abandons de créances = privés d’effet


➡ maintien du privilège de new money
➡ pas de remise en cause des paiements intervenus en exécution de l’accord = s’imputent sur les droits
des créanciers
(2) RÉUSSITE : accord de conciliation = contrat de droit privé met fin à la procédure de conciliation.

Constatation - ART L 611-8 : les parties saisissent, par requête conjointe, le président du Tribunal qui a
ouvert la procédure

✓ CONDITIONS : déclaration certifiée du débiteur attestant

➡ SOIT qu’il ne se trouvait pas en cessation des paiements au moment de l’ouverture de la conciliation
➡ SOIT que l’accord a mis fin à cette cessation des paiements

✓ PROCÉDURE :

➡ Avantage : accord + constat + décision confidentiels


➡ Pouvoirs d’appréciation du président : extrêmement limités => simple contrôle formel / n’a pas à
vérifier le contenu de l’accord => constatation « visa ». La décision n’est soumise à aucune publicité et
n’est pas susceptible de recours

✓ EFFETS : donne force exécutoire à l’accord + met fin à la procédure

Homologation - L 611-8 : le débiteur saisit le tribunal en formation collégiale

✓ CONDITIONS cumulatives :

(1) le débiteur n’est pas en cessation des paiements ou l’accord conclu y met fin (le T peut le vérifier)

(2) les termes de l’accord de nature à assurer la pérennité de l’activité de l’entreprise : jugement de valeur par T

(3) l’accord ne porte pas atteinte aux intérêts des créanciers non signataires

✓ PROCÉDURE :

➡ Publicité du jugement d’homologation - L 611-10 / R 611-43


/ ! \ Accord n’est pas publié et le jugement ne reprend pas l’accord - R 611-40

✓ EFFETS :

➡ Jugement d’homologation susceptible de recours - L 611-10 :


(1) MP
(2) parties à l’accord en ce qui concerne le privilège de conciliation (pour le contester)
(3) tierce opposition par les tiers SI atteinte à leurs droits

➡ Privilège de new money effectif QUE SI homologation

❖ Régime de l’accord

(1) Règles communes - applicables aux accords homologués et constatés

✓ Interdiction des poursuites dans le but d’obtenir le paiement des créances qui sont dans l’accord - ART L
611-10-1 : pendant la durée de l’exécution de l’accord. Le créancier est privé de son droit d’action
individuelle c/ débiteur

➡ créancier partie à l’accord = NE PEUT PAS demander le paiement de sa créance = DOIT demander
résolution pour inexécution s’il veut être payé

✓ Délais de paiement - L611-10-1 al 2 : si le débiteur est poursuivi ou mis en demeure par créancier appelé à la
conciliation (= à qui on a demandé de participer à la procédure mais qui a finalement refusé) pendant
l’exécution de l’accord pour demander le paiement d’une créance o/ mentionnée dans l’accord, il peut
demander au juge des délais de paiement.

✓ Paralyse l’anatocisme - L 611-10-1 : les intérêts échus des créances ne peuvent produire des intérêts

➡ EXCEPTION : intérêts échus depuis au moins 1 an

✓ Sort des garants - L 611-10-2 : PP + PM qui ont consenti à titre personnel ou réel des garanties peuvent
se prévaloir

➡ Dispositions de l’accord homologué ou constaté


➡ Délais de paiement accordés en application de L 611-7

/ ! \ ne peuvent se prévaloir des délais de paiement de L 611-10-1

(2) Règles applicables aux accords homologués

✓ Privilège de conciliation - L 611-11 : au bénéfice des créanciers qui ont accordé un nouvel apport en trésorerie
(prêt de 10 000 e) ou un nouveau bien ou service (crédit au débiteur)

➡ CONDITIONS :

(1) Un apport réellement nouveau =/= octroi de délais de paiement OU remises de dette sur créances antérieures
(2) Concours apporté nécessaire à la poursuite de l’activité du débiteur et à sa pérennité
(3) Consenti lors de l’accord de conciliation qui est ensuite homologué
(4) Pro co ultérieure ouverte : sauvegarde / RJ / LJ + créanciers y ont déclaré leur créance sous peine
d’inopposabilité

➡ EFFETS : créanciers disposant du privilège

payés par préférence aux créanciers postérieurs privilégiés de la pro co


payés après le super privilège des salariés et les frais de justice

pdt procédure de S OU RJ OU LJ - ART L 626-20 : créanciers PAS soumis aux dispositions du plan
ne peuvent se voir imposer de remises de dette ou de délai de paiement

✓ Sécurisation des actes passés antérieurement à l’accord - ART L 631-8 : date de cessation des paiements ne
peut être reportée à une date antérieure à la décision d’homologation de l’accord

➡ tous les accords antérieurs à l’homologation, y compris l’accord de conciliation homologué A l’ABRI de
la nullité de la période suspecte
➡ PAS à l’abri d’une action initiée sur le fondement du droit commun : l’action paulienne - 1341-2 C. Civ

✓ Sécurisation des chèques : levée de l’interdiction d’émettre des chèques

(3) Règles applicables aux accords constatés

✓ Force exécutoire de l’accord de plein droit

CONCLUSION délais de paiement

Pendant la phase de négociation - ART L 611-7 al 5 : le débiteur peut demander des délais de grâce dès
qu’il est mis en demeure ou poursuivi
Conclusion de l’accord : le débiteur ne peut pas imposer des délais de paiement aux créanciers non parties à
l’accord
Pendant la durée d’exécution de l’accord - ART L 611-10-1 : le débiteur peut demander des délais de grâce
dès qu’il est mis en demeure ou poursuivi par les créanciers non parties à l’accord
IV. LA SAUVEGARDE ACCÉLÉRÉE

SA : si plusieurs créanciers non bancaires sont concernés


SFA : ne joue qu’à l’égard des banquiers

✓ CONDITIONS :

(1) Situation du débiteur - ART L 628-1 = SA ouverte (4)

à la demande du débiteur
procédure de conciliation ouverte => CSQ : pas en cessation des paiements depuis plus de 45 jours
débiteur justifie avoir élaboré un projet de plan tendant à assurer la pérennité de l’entreprise = projet
d’accord de conciliation qui n’a pas été signé
projet de plan susceptible d’être largement soutenu par les créanciers à l’égard de qui la procédure produira
effet = adoption du plan vraisemblable

(2) Dimension du débiteur

débiteur établit des comptes consolidés


OU
2 CDT° cumulatives

débiteur dont les comptes ont été certifiés par un CAC


ET
dépassement de l’un des seuils
20 salariés
CA > 3 millions d’euros
Total de bilan > 1,5 millions d’euros

✓ DURÉE :

SA : 3 MOIS MAX à compter du jugement d’ouverture de la procédure


SFA : 1 mois, prorogé d’1 mois => 2 MOIS MAX

✓ MISE EN OEUVRE :

Sur le débiteur : application des règles de la sauvegarde SAUF règles visées à L 628-1 qui exclut
L 622-13, III : résiliation de plein droit des contrats en cours en l’absence de réponse de l’administrateur
ou à défaut de paiement du contrat continué
L 622-13, IV : résiliation du contrat en cours prononcée par le juge commissaire lorsqu’elle est nécessaire
à la sauvegarde du débiteur
Exclusion du régime des actions en revendication
Que peut faire le revendiquant dans cette procédure ? SOIT l’on considère qu’il ne peut pas
revendiquer durant cette procédure, et qu’il devra attendre la fin du plan de sauvegarde SOIT l’on
considère qu’il peut revendiquer, l’exclusion du régime des actions en revendication signifiant
seulement qu’il ne se verra pas opposer le délai de trois mois pour opérer une telle revendication

Projet de plan élaboré par le débiteur soumis au vote des comités de créanciers
SA - ART L 628-4 : réunion des 2 comités
SFA - ART L 628-10 : seul le comité des principaux créanciers financiers vote

Effets de la procédure

SA - ART L 628-6 : produit ses effets à l’égard


des créanciers antérieurs et postérieurs non privilégiés sauf salariés + créanciers d’aliments
des cocontractants du débiteur + bailleur de l’immeuble utilisé pour l’activité

SFA - ART L 628-9 : produit ses effets à l’égard des seuls créanciers financiers
➡ créanciers soumis à une obligation de déclaration de créance
➡ ART L 628-7 : débiteur dresse liste des créanciers ayant participé à la conciliation dans un délai de 10 jours
=> dépôt vaut déclaration

✓ INTÉRÊT :

(1) Prolongement de la conciliation : négocier dans la confidentialité


(2) Rapidité : devancer l’élaboration du plan et négocier avec eux le plus rapidement possible
(3) Forcer la main aux créanciers récalcitrants : vote des majoritaires s’impose aux minoritaires

TITRE 2 - LE TRAITEMENT DES DIFFICULTÉS PAR LES PROCÉDURES COLLECTIVES

CHAPITRE 1 - LES ACTEURS

§1. Le débiteur en procédure collective

A. Les personnes physiques

➢ L. 620-2 : PPHYS :
o exerçant une activité commerciale - L. 121-1 (commercants)
o exerçant une activité artisanale - L. 110-1 : liste (artisan)
o Agriculteurs : ouverture de RJ ou LJ subordonnée à un règlement amiable préalable
o exerçant une activité professionnelle indépendante

➢ Situations particulières
(1) EIRL : seuls les créanciers du patrimoine d’affectation doivent déclarer leurs créances en distinguant bien les
créanciers antérieurs ou postérieurs à la déclaration.
(2) Co-exploitation : 2 PP exercent ensemble la même activité dans des conditions telles que chacun remplit les
conditions nécessaires pour faire l’objet d’une procédure collective
▪ CSQ : chacun des co-exploitants peut faire l’objet d’une pro co et répondent du passif commun
solidairement
▪ (!) conjoint collaborateur mentionné RCS ou salarié n’est pas touché par la procédure collective

(3) Personnes frappées d’une interdiction, d’une incompatibilité ou d’une incapacité : P. Coll possible

(4) Exploitant retiré - principe SI cesse son activité, la qualité requise pour bénéficier d’une procédure collective
disparaît également
o L. 631-3 et L. 640- 3 : confirment la possibilité d’ouvrir RJ ou LJ même après cessation d’activité
professionnelle SI tout ou partie du passif provient de cette activité
o Délai pour les créanciers souhaitant ouvrir la PC (o/ délai si débiteur sollicite PC): MAX l’année
suivant la radiation du RCS (RJ ou LJ) L. 631-5, al. 2 et L. 640-5, al. 2

(5) L’exploitant décédé : si état de cessation des p MEME SI les héritiers o/ qualité justifiant une telle ouverture
o Délai pour le créancier : un an à compter du décès - PAS délai pour héritiers

➢ Associés ne peuvent faire l’objet d’une procédure collective.


EXCLUSION cesse SI l’associé est qualifié de commerçant par l’effet de la loi (ex : associés de SNC)
Com. 5 décembre 2013 : associés en nom sont réputés exercer une activité commerciale

B. Les personnes morales

➢ Toutes les sociétés dotées de la PM civiles ou commerciales

PROTOCOLE DE RÉPONSE : action (en extension) en Pro Coll


1- Compétence : qui peut diligenter l’action ?
2- Conditions de l’action
PB 1 : X a-t-il qualité pour demander l’extension de la procédure collective ?

• EN PRINCIPE, ART L 621-2 (L 641-1) : la procédure collective peut être étendue à la demande de
l’administrateur, du MJ (liquidateur), du débiteur ou du MP
• CCL : X a ou non la qualité pour solliciter une telle extension
PB 2 : Les conditions d’extension de la procédure collective sont-elles réunies ?

➢ Extensions : 2 K ART L. 621-2

o Fictivité de la personne morale : pas de def° : renvoie JP : suppose l’absence de l’un au moins des
éléments essentiels au contrat de société à savoir défaut d’affectio societatis = société de façade qui
fait les dépenses et société derrière qui encaisse les bénéfices
o Confusion des patrimoines : ne fait pas l’objet de définition légale
- JP caractérise traditionnellement la confusion en se référant à 2 critères alternatifs : Com. 28 fév
2018
(1) la confusion des comptes = désordre généralisé des comptes = imbrication des passifs et actifs
tel qu’il est impossible de déterminer à qui est tel passif, agissent comme une seule personne =
défaillance comptable
(2) l’entretien de relations financières anormales relevant d’une volonté systématique =
- relation financière = transfert positif ou négatif : avance de trésorerie ou abandon de créance
- anormalité = par rapport au prix de marché (excessif, dérisoire, sans contrepartie)
- volonté systématique = continuité ou répétition = aide ponctuelle n’est o/ relation fin anormale

ATT° : filiale + convention-cadre = application de Métaleurop = dans une relation mère-fille, on qualifie plus
difficilement la relation anormale = les conditions d’extension sont appréciées plus rigoureusement

➢ Groupe de sociétés : PPE d’autonomie patrimoniale des sociétés du groupe = autant de PC que de société
=> L. 662-8 : Si tribunal a ouvert procédure pour SM / filiale = tribunal restera compétent pour ouvrir
n’importe quelle procédure à l’encontre des sociétés du groupe
• Com 19 Décembre 2018 : si l’autonomie de la PM des stés d'un groupe oblige à apprécier les
conditions d’ouverture d'une PC individuellement pour chaque sté, tel n’est pas le cas pour
l’élaboration des solutions

PB 3 : Est-il possible d’étendre une procédure collective pour confusion des patrimoines après l’adoption d’un plan de
cession ?

• Dans le silence des textes, la JP a affirmé qu’un jugement qui adopte le plan de cession partielle ou totale de
l’entreprise débitrice fait obstacle à l’extension de la procédure collective de ce débiteur Com. 5 déc 2018

PB 4 : Quels sont les effets de l’extension de procédure ?

➢ Effets : unité de procédure + sans qu’il ne soit nécessaire de vérifier que 2ème P remplit les CDT
d’ouverture de la procédure
➢ CSQ : l’extension de la procédure ouverte contre le débiteur principal à sa caution, pour confusion des
patrimoines, emporte extinction du cautionnement Com. 17 fév 2009
➢ MAIS : pluralité de personnes demeure DONC :
o le dirigeant de l’une des sociétés condamnées à combler insuffisance d’actif ne peut voir mis à sa
charge les dettes de l’autre société
o jugement d’extension ne produit pas ses effets de manière rétroactive
o L’action en R d’une banque pour soutien abusif doit être conduite en tenant compte, séparément, de la
situation de chaque société débitrice

➢ L. 621-2 al. 3 : action permettant de réunir les patrimoines en K de manquement grave


A NOTER JP : Com., 7 février 2018 : Le dépôt d'une déclaration d'affectation ne mentionnant aucun élément
professionnel constitue un manquement grave, de nature à justifier la réunion des patrimoines

§2. Situation économique du débiteur


➢ Etat de cessation des paiements - L. 631-1 - impossibilité de faire face au passif exigible avec l’actif
disponible
o Passif exigible : toutes les dettes certaines + liquides + exigibles (o/ dette litigieuse)
o Actif disponible :
▪ les liquidités du débiteur : solde en caisse + réserves de crédit + solde créditeur à la banque
▪ Exclus : stock + actif immobilier

➢ Date de l’ECP :
o L. 631-8 : T fixe la date de cessation de paiements sinon réputée être intervenue à la date du JO
o L. 621-12 : en principe, en cas de conversion de S en RJ ou LJ = date du JO de la sauvegarde o/ de la
conversion. Néanmoins, en cas de conversion de S en RJ du fait de l’ECP post ouverture de la S :
fixée à la date du jugement de conversion

➢ L. 631-8 : la date de CDP peut être reportée une ou plusieurs fois, sans pouvoir être antérieure de plus de 18
mois à la date du JO et sans pouvoir être antérieure à la décision d’homologation de l’accord de conciliation
• Demande : AJ / MJ / MP
• Délai : 1 an à compter du JO
• Recours du créancier : Com. 14 juin 2017 = tierce opposition c/ jugement de report
➢ SAUVEGARDE - L. 620-1 :
o o/ état de cessation des paiements
o Difficultés insurmontables pour le débiteur : de toute nature

o Saisine = débiteur
o Com. 26 juin 2007 - Eurotunnel : conditions d’ouverture d’une procédure doivent être
examinées uniquement en fonction de la société concernée, indépendamment des capacités
financières du groupe auquel elle appartient
o Com. 8 mars 2011 - Coeur Défense : dès lors que les conditions prévues par les textes sont
remplies, hors le cas de la fraude, le juge doit ouvrir la procédure
- Le juge n’a pas à rechercher si la procédure est ou non instrumentalisée : on ne peut pas
reprocher à un débiteur de se mettre sous l’empire d’une procédure de sauvegarde s’il éprouve des
difficultés exogènes sur lesquelles il n’a pas d’emprise
- 1 SEUL GARDE-FOU : Fraude => existe des difficultés mais l’entreprise a fait en sorte de les
rendre insurmontables elle-même pour paralyser l’exécution de certains contrats

➢ REDRESSEMENT JUDICIAIRE - L 631-1


o Etat de cessation des paiements avérée
o Redressement doit ê possible : poursuite de l’activité + emploi
o saisir le tribunal dans les 45 jours suivant la CDP, sinon SANCTIONS sauf demande conciliation
dans ce délai
o Saisine = débiteur, créancier, MP

Com., 28 février 2018 : conversion de RJ à LJ n'impose pas la constatation de l’EDP, seule l'impossibilité manifeste
du redressement devant être caractérisée .

➢ LIQUIDATION JUDICIAIRE - L 640-1


o Etat de cessation des paiements
o Redressement manifestement impossible = ASJF

o Saisine : débiteur, créancier, MP


o Groupe de sociétés : Com 3 juillet 2012 - Sodimédical (reprise 2017) : ECP caractérisé pour chaque
société du groupe + juge ne peut refuser l’ouverture d’une LJ à une société en ECP au motif qu’elle
poursuit des mobiles contestables, dès lors que les conditions d’ouverture de la procédure sont
remplies

➡ Com. Juin 2007 : les conditions doivent être appréciées au jour où il est procédé à cette ouverture

§3. Le tribunal

➢ Compétence matérielle - L 621-2


T.Co ou TGI
Cas d’extension : compétence du tribunal initialement saisi
➢ Compétence territoriale - R 600-1
Seul siège réel
Si changement du siège dans les 6 mois avant la saisine : tribunal compétent = celui de l’ancien siège

§4. Le mandataire judiciaire

➢ L 621-4 : désignation obligatoire


➢ L 622-20 : seul à pouvoir agir au nom et dans l’î des créanciers
o Monopole pour les actions liées à la protection du gage commun Com. 2 juin 2015

CHAPITRE 2 - LE JUGEMENT D’OUVERTURE

➢ JO rend immédiatement exigible le montant du capital non libéré - L 624-20 : MJ peut MED associé de
verser les sommes restant dues
➢ JO en S et en RJ = n’a pas pour effet de rendre exigibles les créances non échues à la date de son
prononcé
➢ Echec clauses qui prévoit résiliation ou modification du contrat du fait de l’ouverture d’une PC
➢ Recours c/ JO
o L 661-1 : APPEL non suspensif = 10 jours à compter de la notif aux parties
o L 661-2 : tierce opposition possible

CHAPITRE 3 - LES EFFETS DE LA PROCÉDURE COLLECTIVE

Section 1 - Pouvoirs du débiteur

§1. Limitations des pouvoirs

➢ SAUVEGARDE - L 622-1
o PPE = Administration assurée par le débiteur
o NÉANMOINS, peut désigner AJ
o SOIT mission de surveillance = contrôle a posteriori
o SOIT mission d’assistance = sorte de co-gestion

➢ REDRESSEMENT JUDICIAIRE - L 631-14 renvoie à L 622-3


o SOIT mission d’assistance = double-signature = dessaisissement partiel
o SOIT mission de représentation = gestion confiée à l’administrateur = dessaisissement total

➢ LIQUIDATION JUDICIAIRE - L 641-9


o Dessaisissement de plein droit de l’administration et disposition de ses biens
o Jusqu’à la clôture de la LJ, les droits et actions du débiteur sont exercés par le liquidateur

➢ Inclus :
o SI D PP : les biens professionnels comme les biens personnels sont visés SAUF EIRL
o SI D est marié sous le régime de la communauté : le dessaisissement frappe les biens communs

SANCTION = inopposabilité des actes même si tiers de BF


➡ Com. 10 sept 2008 : règles de pv cessent après l’adoption du plan de sauvegarde ou de redressement =
débiteur redevient in bonis et retrouve pleinement ses pouvoirs

§2. Actes qu’il peut faire seul

➢ EN S + RJ : actes de gestion courante passés avec un tiers de BF - L 622-3 / L631-14


o Acte visé : permet à l’entreprise de fonctionner + actes répétitifs et habituels = ASJF
o BF = ignorent restrictions apportées aux pouvoirs du D / l’existence de la PC

➢ ÉCHAPPENT AU DESSAISISSEMENT EN LJ :

(1) les biens faisant l’objet d’une insaisissabilité - L 526-1


o résidence principale de l’EI : opposable à tous les créanciers pro
o autres actifs immobiliers ayant fait l’objet d’une déclaration dressée avant la période suspecte :
opposable aux créanciers pro postérieurs à la publication

o Com. 15 Nov 2016 : le liquidateur est recevable à contester la régularité la publicité de la déclaration

(2) les biens ou droits dont le D hérite pendant la LJ - L. 641-9


(3) les droits propres du D, attachés à sa personne qui ne concernent PAS son patrimoine
o Droit de préemption
o Faculté d’accepter une succession
o Action en nullité
o Action en levée d’une clause d’inaliénabilité

§3. Actes interdits

➢ TOUJOURS SOUMIS À AUTORISATION du Juge co, quelque soit l’auteur de l’acte - L 622-7
o actes de disposition étrangers à la gestion courante de l’entreprise (actes graves)
o constitution d’une hypothèque, d’un gage ou d’un nantissement
o conclusion d’un compromis ou d’une transaction

➢ SANCTION : nullité à la demande de tout intéressé ou MP dans un délai de 3 ans

Section 2 - Patrimoine du débiteur

§1. L’actif du débiteur


➢ L. 622-6 : réalisation d’un inventaire du patrimoine du débiteur, des garanties qui le grèvent et des biens
susceptibles d’être revendiqués par les tiers

LES REVENDICATIONS

A- Les revendications et restitutions mobilières

➢ Domaine : Tous les meubles même incorporels ou incorporés à des immeubles


➢ Distinction entre
o Action en restitution - L. 624-10 : le propriétaire d'un bien est dispensé de faire reconnaître son droit
de propriété lorsque le contrat portant sur ce bien a fait l'objet d'une publicité = peut se contenter de
réclamer la restitution = crédit-bail mobilier
o Finalité UNIQUE = récupérer la détention matérielle du bien

Cas pratique : comment le liquidateur peut s’opposer au crédit-bailleur qui fait une action en restitution ?

1 - Le liquidateur a le droit de demander la continuation des contrats en cours, à savoir le crédit bail. Sous réserve de
payer les loyers, il pourra conserver le bien, tant que le bail dure. Etant précisé qu’il s’agit là des échéances
postérieures au JO.

2 - Le liquidateur peut demander au juge commissaire qu’il autorise à payer les créances échues impayées antérieures
au JO entre les mains du crédit-bailleur pour récupérer le bien utile.

o Action en revendication - R. 624-14 : Dans tous les autres cas, le propriétaire doit passer par une action
en revendication
o DOUBLE FINALITÉ :
(1) Reconnaissance de l’existence d’un droit de propriété
(2) Restitution matérielle du bien

➢ L. 624-16 al. 1er Revendication des biens meubles = 2 K


➢ remis à titre précaire au débiteur : revendication des marchandises consignées au débiteur, soit à titre de
dépôt, soit pour être vendues pour le compte du propriétaire
➢ Vendus avec CRP

o CDT° imposée par la loi : L. 624-12 et L. 624-16


o Le bien doit se retrouver en nature entre les mains du débiteur au jour du JO
o Si les biens ne se retrouvent pas en nature :

1° Le bien est incorporé dans un autre bien : l’action en revendication aboutira si le bien peut retrouver
son état d’origine sans altérer la substance du bien dans lequel il a été incorporé

2° Le bien est fongible (ne peut ê individualisé compte tenu de sa taille, son poids ou de sa quantité) :
l’action aboutira si on retrouve dans le patrimoine du D des biens de même nature + même qualité (o/
possible pour les créances d’argent)

• Notion de bien fongible :


au 1er degré : celle qui conduit l’acheteur à mélanger les biens des différents vendeurs sous
réserve de propriété
au 2nd degré : celle qui conduit l’acheteur à mélanger des biens qui ne lui appartiennent pas et
ceux qui lui appartiennent
➡ JP : médicaments même molécule, même dosage, même laboratoire MAIS pas même numéro de série =>
PAS FONGIBLES
➡ critère fonctionnel = si même fonction du bien, peu importe même si date d’expiration un peu en
décalage

• Concours entre différents propriétaires de biens fongibles : Com. 29 décembre 2016 :


restitution à proportion de la quantité livrée par chacun des proprios et restant impayée à la
date du JO = les organes de PC doit laisser expirer le délai de revendication, voir qui se présente à
la revendication, voir ceux qui sont admis à revendiquer puis on procède à une répartition
proportionnelle

3° Le bien a été vendu par le débiteur : créancier peut revendiquer la créance de prix entre les mains
du tiers acquéreur = droit de ppté reporté sur la créance de prix

➡ 2 RÉSERVES
(1) prix n'a été ni payé, ni réglé en valeur, ni compensé entre le débiteur et l'acheteur à la date
du JO
• si le sous-acquéreur a payé l’acheteur avant JO => créance de prix ETEINTE et ne peut pas ê revendiquée
• Si paiement après JO = R 624-16 => somme versée au MJ qui les remet au créancier
(2) bien revendiqué ne DOIT PAS avoir été aliéné à un acquéreur de BF

SI CDT° REMPLIES : la revendication du prix de vente est possible


➡ Com. 5 juin 2007 : sous-acquéreur ne PEUT PAS opposer au vendeur réservataire EXCEPTIONS qu’il
aurait pu opposer à son vendeur = mécanisme de la subrogation réelle et non cession de créance = joue
de façon RÉTROACTIVE : vendeur réputé avoir toujours été propriétaire de la créance du prix

▪ ATT° : revendication du prix de revente n’est pas subordonnée à la déclaration par le vendeur de sa créance

Régime des revendications

➢ L. 624-9 : délai de 3 mois suivant publication du JO. À défaut = inopposabilité du droit de ppté à la
procédure

➢ L. 624-17 : l'administrateur avec l'accord du débiteur ou à défaut le débiteur après accord du mandataire
judiciaire peut acquiescer à la demande en revendication ou en restitution
o A défaut d’acquiescement ou contestation dans un délai d’un mois = action devant le juge-
commissaire

➢ Résultat de la revendication : bien restitué SAUF 2 K


o L.. 624-10-1 : bien revendiqué fait l’objet d’un contrat en cours poursuivi = restitution différée au
jour de la résiliation ou du terme dudit contrat
o JC peut paralyser la restitution en autorisant le paiement immédiat de la créance du pptaire
revendiquant

ATT° :
o (!) Si valeur du bien excède le solde du prix resté dû, le vendeur devra restituer à l’acheteur la somme
reçue en excédent. Dans le K c/ = créancier déclare sa créance pour ce qu’il reste à payer
o CONSEIL : dans le contrat de CRP, préciser les obligations respectives des parties notamment
possibilité de vendre ou non le bien pour l’acheteur sous réserve de propriété

SITUATION DU VENDEUR DE MARCHANDISES


➢ L. 624-12 :
✓ Alinéa 1 : action en revendication intentée par le vendeur des marchandises en raison d’une résolution de
la vente intervenue AVANT JO de la PC

• CDT° : SI les marchandises existent en nature


✓ Alinéa 2 : action en revendication par le vendeur des marchandises en raison d’une résolution de la vente
intervenue APRÈS JO
• CDT°
(1) l’action en revendication ou en résolution a été intentée AVANT le JO de la PC
(2) pour une cause AUTRE que défaut de paiement du prix

Situation du vendeur demeuré en possession : soit parce qu’il détient toujours les marchandises, soit parce qu’il est
en mesure d’en arrêter la livraison - 2 K

➢ L. 624-13 : action en revendication des marchandises EN COURS DE TRANSPORT


o LIM : revendication n'est pas recevable si, avant livraison, les marchandises ont été revendues
➢ L 624-14 : faculté de rétention des marchandises ni livrées ni expédiées AU JOUR DU JO

Situation du vendeur dessaisi : devient là un créancier tout à fait banal


➢ L. 624-11 : privé de son privilège, de son action résolutoire et de son droit de revendication

B- Les reprises
Articles : L. 631-18 par renvoi, L. 641-14, par renvoi.
➢ Les reprises des époux - L. 624-5 PC ouverte contre un D ne peut frapper les biens propres de son conjoint
qui peut reprendre ses biens pour les soustraire au périmètre de la PC
o l’époux devra exercer son droit de reprise :
▪ soit action en restitution (pub)
▪ soit action en revendication

➢ L. 624-8: le conjoint est privé du bénéfice des libéralités et avantages matrimoniaux que le débiteur lui aurait
consentis ; et, logiquement, les créanciers du conjoint ne peuvent pas non plus se prévaloir de ces avantages

LES NULLITÉS DE LA PÉRIODE SUSPECTE

A- Les règles générales

➢ L. 632-1, II : certains actes peuvent être annulés

1- L’acte est passé en période suspecte càd entre la date de CDP et le JO


2- L’action en nullité appartient au MP + MJ + créanciers contrôleurs mais JAMAIS au débiteur L 632-4
3- L’action n’est pas enfermée par le législateur dans un délai mais ne peut plus ê exercée après admission de la
créance (Com. 12 Nov 1991)
4- Le succès de l’action emporte anéantissement rétroactif erga omnes, même tiers de BF
Tiers = créancier antérieur = doit déclarer sa créance OR, pour déclarer, il faut respecter le délai de 2 mois
DC pourra demander relevé de forclusion

B- Les nullités de droit


➢ L. 632-1 C. com., sont nuls lorsqu’ils sont intervenus depuis la CDP :
o Les actes translatifs à titre gratuit : donations + cautionnement + constitution d’une sûreté réelle sans
contrepartie = sans î pour le D
/ ! \ Filiale qui cautionne la sté mère a un î

o Les contrats commutatifs déséquilibrés en défaveur du D : obligation du D excède notablement celles du


cocontractant = ASJF

o Les paiements de dettes non échues au jour du paiement - L. 632-1, I, 3° : paiements anticipés
intervenus avant terme
Com. 22 mars 2017 : Cession de créance à titre de garantie = o/ paiement

o Les paiements de dettes échues effectués selon un mode non communément admis dans les relations
d’affaires
o Loi valide – et répute normaux– certains modes de paiement :
▪ les paiements en espèces ou en effets de commerce
▪ les paiements réalisés par un procédé communément admis dans les relations d’affaires
o Sont ainsi généralement annulés
▪ la dation en paiement SAUF dans le commerce de diamant
▪ la compensation conventionnelle provoquée
▪ la délégation de créances (sauf dans le secteur bancaire)

o Les dépôts et consignation de sommes

o Les hypothèques, nantissement ou gage constitués en garantie d’une dette antérieurement contractée

1- Cautionnement + cession Dailly (Com 28 mai 1996) + CRP = EXCLUS


2- même si une promesse de sûreté serait antérieure à la CDP + concomitante à la naissance de la dette garantie

3- PB : sûreté consentie pour une dette née d’un contrat antérieur de plusieurs semaines, mois ou années.
HYPO : prêt accordé au D mais situation financière du D se dégrade => amendement des conditions de la
rémunération à la hausse = garantie prise pour couvrir les risques de défaillance du bénéficiaire consentie sur la
base des conditions et termes initiaux NE SUFFIT PLUS. Le créancier doit prendre une garantie supp

Si on part du principe que la garantie initiale continue à exister dans la limite des C&T initiaux, comment couvrir le
surplus ?
• IMPOSSIBLE de faire une main-levée de la sûreté pour demander la constitution d’une nouvelle qui
couvre la totalité CAR RISQUE = pendant la période intercalaire, un autre créancier prend une sûreté
judiciaire OU ouverture d’une PC => sûreté initiale saute
• Constitution d’une nouvelle garantie MAIS le juge peut dire la garantie de rang 2 couvre économiquement la
garantie de rang 1 —> la seconde vient se substituer à la première —> La première est caduque. S’il constate, en
plus, que la seconde a été constituée en période suspecte, elle sera déclarée nulle.
= 0 GARANTIE POUR LE CRÉANCIER

—> SOLUTION = NE RIEN TOUCHER sauf si surplus correspond à plus de 30 % de la créance (hypothèse
peu fréquente)

o Les mesures conservatoires à moins que l’inscription ou l’acte de saisie ne soit antérieure à la date de
cessation des paiements
o Si le créancier fait une saisie conservatoire en période suspecte et la transforme en saisie attribution
pendant la période suspecte = saisie attribution est valable à CDT qu’elle ait été faite avant JO

o Les autorisations et levées d’options = stock option

o Les transferts de biens ou de droits dans un patrimoine fiduciaire à moins que ce transfert soit
concomitant à une dette nouvelle

o L’appauvrissement du patrimoine d’affectation de l’EIRL sous réserve des revenus qu’il a le droit de
se verser

o La déclaration d'insaisissabilité faite par le débiteur


C - Les nullités facultatives -laissent au juge un pouvoir d’appréciation

➢ L. 632-2 al. 1 : 2 CDT°


o se trouve en présence d’un paiement pour dettes échues ou un acte à titre onéreux
o Connaissance précise et personnelle par le tiers de l’ECP du D pouvant être rapportée par tout moyen

➢ L. 632-2 al. 2 :
o en présence d’un avis à tiers détenteur, toute saisie attribution ou toute opposition délivrée ou
pratiquée par un créancier durant la période suspecte
o Connaissance par le créancier de l’état de cessation des paiements

➢ L. 632-1, II : nullités facultatives des actes à titre gratuit et des déclarations d’insaisissabilité effectués
dans les six mois précédents la date de la cessation des paiements = jusqu’à deux ans MAX avant le JO

§2. Les créanciers du débiteur

LES CRÉANCIERS ANTÉRIEURS ET POSTÉRIEURS NON PRIVILÉGIÉS

I. Le gel du passif du débiteur

1 - L’interdiction du paiement des créances antérieures ou postérieures non privilégiées

PRINCIPE :
➢ L. 622-7 - interdiction
o prend effet de plein droit au JO
o s’adresse au débiteur mais aussi à l’administrateur
o concerne toutes les créances nées :
▪ AVANT LE JO
▪ APRÈS LE JO mais ne répondant pas aux critères posés par l’article L. 622-17

➢ L. 622-7 - Sanction : nullité ABSOLUE du paiement, l’action étant ouverte à tout intéressé et au MP
o Exercée dans un délai de trois ans à compter de la date du paiement
o Si la nullité est prononcée, le paiement reçu doit être restitué, peu importe BF
o La responsabilité pénale de l’auteur du paiement peut de plus être engagée

EXCEPTIONS :
1- les créances alimentaires : peuvent ê payées + dispense de déclaration (L622-24)
o Cass : acception restrictive de la notion : pas les créances salariales

2- le paiement par compensation des dettes connexes : autorise :


o PPE = ART 1347 al. 2 = interdiction de compensation après le JO
o Connexité : trouvent leur source
▪ d’un même contrat
▪ D’une même convention-cadre = compte-courant
▪ D’une même opération globale

3- le paiement pour désintéresser un créancier « contrariant » - 2 fondements :


o L. 624-16, al. 4 : payer une dette antérieure pour faire échec à une demande en revendication exercée par
un créancier, sur autorisation du juge-co
o L. 622-7 - 2 cas :

(1) Le paiement pour retirer un bien gagé ou un bien transféré à titre de garantie dans un patrimoine
fiduciaire
—> retour doit ê justifié par la poursuite de l’activité
—> gage sans dépossession = inopposable à la procédure => on ne paie que le créancier qui a un droit manuel
et direct sur le bien

(2) Le paiement « pour lever l’option d’achat d’un contrat de crédit-bail lorsque cette levée d’option est
justifiée par la poursuite de l’activité »
2 - L’interruption et l’interdiction des poursuites individuelles

➢ Actions soumises à la règle - L. 622-21 : toute action en justice des créanciers antérieurs ou postérieurs dont
les créances ne sont pas éligibles au traitement préférentiel tendant à :
▪ la condamnation du débiteur au paiement d'une somme d’argent
▪ la résolution d'un contrat pour défaut de paiement d'une somme d’argent

➢ Les tempéraments : R ne s’applique


▪ Ni aux actions ni aux voies d’exécution (saisies en tout genre) ayant produit effet attributif avant le JO
▪ Ni au jugement validant une saisie-attribution, passé en force de chose jugée et signifié au tiers saisi

➢ Actions non soumises à la règle :


o les actions en résolution d’un contrat pour une autre cause que le défaut de paiement d’une somme
d’argent, des actions en nullité, des actions en rescision pour lésion ou des actions en inopposabilité
o les actions n’emportant pas d’obligation de paiement c/ D = condamnation du D à une obligation de faire
o les actions en revendication qui font l’objet d’un dispositif complet et distinct ; et
o les actions exercées contre les tiers (action paulienne ou action directe).

➢ Durée de la suspension des poursuites : durant la période d’observation + après l’adoption du plan de
sauvegarde ou de redressement, voire durant toute la liquidation

➢ Effets de l’interdiction sur les créanciers - L. 622-22 : les instances en cours sont interrompues jusqu’à la
déclaration de la créance puis reprises de plein droit
o Pour les instances en cours : interrompues jusqu’à la déclaration de la créance puis reprise qui ne tend
qu’à la constatation de la créance + fixation de son montant. Le paiement sera soumis au sort commun et
opéré selon les règles du plan = ne donne pas lieu à un paiement immédiat.
ATT° : D doit informer le créancier poursuivant du l’ouverture de la pro dans les 10 jours
o Pour les actions nouvelles : interdiction stricte

➢ Effets de l’interdiction sur les garants PP : L. 622-28 al. 2 / L 631-14


o En S et en RJ : pendant la PO (du JO au jugement prononçant le plan) = INTERDICTION DES
POURSUITES
o En LJ : o/ protection = recours PLEINEMENT EFFICACE

/ ! \ PM o/ protégées ni en S, ni en RJ, ni en LJ

3 - Arrêt du cours des intérêts

➢ Principe - L. 622-28 : arrêt du cours des intérêts légaux et conventionnels + tous intérêts de retard et
majorations
o ARRET s’applique définitivement : la fin de la PO ne fait pas redémarrer les intérêts = D en est
définitivement déchargé

➢ Exception : sont continués, en toute hypothèse, les intérêts qui résultent de contrats de prêt conclus pour
une durée > ou = à un an
o Cass : le crédit-bail n’est pas un contrat de prêt concerné par l’exception

➢ Le sort des garants :


o En S : les garants PP peuvent se prévaloir de l’arrêt
o En RJ + LJ : seul le débiteur bénéficie de l’arrêt du cours des intérêts - L. 631-14

4 - Arrêt du cours des inscriptions

➢ L. 622-30 s’applique : interdiction des inscriptions APRÈS le JO

3 exceptions à la règle édictée en autorisant :


▪ le renouvellement des inscriptions de sûretés valablement constituées avant le JO
▪ le vendeur du FDC à inscrire son privilège dans le délai de 15 jours suivant la vente malgré la
survenance du RJ de l’acquéreur.
▪ TP bénéficie pour certaines de ses créances d’une dispense d’inscription
II - Déclaration des créances et sûretés (art. L. 622-24 à L. 622-27)

➢ Déclaration = demande en justice par laquelle le créancier sollicite la reconnaissance de ses droits du juge-
commissaire

➢ Qui est concerné ? 2 catégories de créanciers :


o créanciers dont la créance est « née antérieurement » au JO
o créanciers dont la créance est née postérieurement au JO mais o/ éligible au traitement préférentiel
➢ La date de naissance = date de conclusion du contrat
o Cass : contrats à exécution successive = date de naissance = date d’accomplissement de la prestation

➢ Qui n’est pas concerné ?


o créances salariales des salariés - L. 622-24
o créances alimentaires - L. 622-24
o créances déclarées au passif d’une première procédure, dès lors qu’une nouvelle procédure serait
ouverte ultérieurement c/ même débiteur en cas de résolution du plan pour cause de CDP - L. 626-27
➡ Com. 4 mai 2017 : n’interdit pas au créancier de déclarer à nouveau sa créance pour obtenir son
admission à concurrence du montant actualisé
o créances des mandants d’une agence immobilière Com. 15 fév 2011
o créances d’indivisaires résultant de la conservation ou de la gestion des biens indivis

Auteur de la déclaration - L. 622-24 al. 2 :

1. Le créancier peut tout d’abord déclarer lui-même :


➢ PP
➢ PM : effectuée par son représentant légal

2. La créance peut ê déclarée par le préposé du créancier

➢ Préposé doit ê muni d’une délégation de pouvoirs lui permettant d’accomplir une telle demande Com. 14
déc 1993
➢ Contenu de la délégation : autorise expressément le préposé à agir en justice ou effectuer déclaration
➢ Auteur de la délégation : représentant légal ou personne ayant pouvoir de subdéléguer

3. Le créancier peut également donner mandat à un tiers de déclarer pour lui

➢ le mandataire doit justifier d’un pouvoir spécial donné par écrit AP Janvier 2001
• Avocat est dispensé de cette exigence - ART 853 CPC
• dispense du collaborateur de l’avocat
• o/ dispense pour la secrétaire de l’avocat
• AP 4 février 2011 : peut justifier du pouvoir jusqu’au moment où le juge statue
4. Le créancier peut ratifier la déclaration faite en son nom = il aura le choix soit de produire les délégations et
mandats soit de ratifier la déclaration jusqu’au jour où le juge statuera - L. 622-24 al. 2

➢ L. 622-24, al. 3 : si le créancier ne déclare pas sa créance et qu’elle figure dans la liste des créances donné
par le débiteur, elle est réputée avoir été déclarée par le débiteur pour le compte du créancier

➢ Le dirigeant d’une société qui ne déclare pas volontairement une créance pour favoriser le débiteur
engage sa responsabilité (Com. 27 mai 2014)

Destinataire de la déclaration
➢ L. 622-24 : déclaration doit être adressée au MJ et à lui seul

Forme de la déclaration : Aucune forme particulière n’est imposée par les textes, la jurisprudence se révélant
relativement souple en la matière MAIS conseil LRAR pour preuve

Contenu de la déclaration - L. 622-25 et R. 622-23


1- montant de la créance : o/ de déclaration provisionnelle ou estimative
2- L. 622-24, al. 3 : si montant o/ encore définitivement fixé = déclarée sur la base d’une évaluation et le créancier
ne pourra plus modifier le montant qu’à la baisse
3- éléments justificatifs de nature à prouver l’existence et le montant de la créance
4- privilège ou sûreté dont la créance est éventuellement assortie
▪ À défaut : sûreté inopposable et ravalé au rang de créancier chirographaire
▪ Le créancier n’a pas à mentionner l’existence : cautionnement et CRP
5- Si créance ne résulte pas d’un titre exécutoire : doit être certifiée sincère par CAC ou EC
6- La caution qui a payé sera subrogée dans les droits du créancier et bénéficie de sa déclaration (Com. 1999). ATT°,
le créancier ne peut pas bénéficier de la déclaration de la caution

Délai de la déclaration
➢ PRINCIPE R. 622-24 : délai de 2 mois à compter de la publication du JO au BODACC
o 4 mois pour les créanciers domiciliés à l’étranger

1- R. 622-21 : créanciers connus avertis par le MJ d’avoir à déclarer dans un délai de 15 jours à compter du JO
= ceux dont on peut trouver des traces dans les docs comptables + figurent sur la liste donnée par le débiteur
2- L. 622-24, al. 1er : créanciers titulaires d’une sûreté publiée ou contrat publié sont avertis personnellement
(hypothèque, gagiste sans dépossession ou crédit-bail) d’avoir à déclarer leur créance dans le délai de 2 mois qui
court à compter de la réception de l’avis
ATT° : point de départ du délai ne peut pas ê invoquée par la caution qui a payé un créancier averti personnellement

3- Pour les créanciers postérieurs non éligibles, le délai court à compter de l’exigibilité de la créance

Les sanctions du défaut de déclaration


➢ PPE : L. 622-26 : inopposabilité des créances à la pro co
o Ne peut pas agir c/ débiteur ni avant l’exécution du plan, ni pendant, ni après en S / RJ / LJ clôturée
pour insuffisance d’actif seulement (si clôture pour extinction du passif = peut poursuivre le D)
o NÉANMOINS, peut demander relevé de forclusion dans le délai de 6 mois à compter de la publication du
JO ou à compter de l’avis pour les créanciers avertis personnellement
o CDT alternatives
o Défaillance o/ due à son fait
o Omission par le débiteur de la liste
o Si obtient relevé : délai de déclaration court à compter de la notification de la décision

Inopposabilité et garants
➢ PM ne peuvent JAMAIS se prévaloir du défaut de déclaration pour se soustraire à l’engagement
➢ PP coobligé, garant personnel ou réel :

(1) Lors de la période d’observation


➢ Com. 12 juillet 2011 : défaut de déclaration = o/ exception inhérente à la dette, susceptible d'être opposée par
la caution pour se soustraire à son engagement
➢ Défaut de déclaration ne décharge pas la caution

(2) Lors de l’exécution du plan

➢ Sauvegarde - L. 622-26 : les créances non déclarées sont inopposables aux garants PP = refus possible
➢ RJ - L. 631-14 : o/ inopposabilité = peuvent ê poursuivis en paiement par le créancier
➢ LJ - o/ inopposabilité = peuvent ê poursuivis en paiement par le créancier
o aucun texte ne prévoit un tel traitement de faveur
o L. 622-26 étant inapplicable au RJ, a fortiori, il est inapplicable à la liquidation

Le bénéfice de subrogation
➢ Com. 19 février 2013 : si la caution paie le créancier qui a commis une faute qui lui porte préjudice dans
l’exercice de son pouvoir de subrogation, elle peut invoquer la perte du bénéfice de subrogation pour être en
tout ou partie déchargée de son obligation de caution
o Du seul fait de l’absence de déclaration (qui ne permet pas de participer aux répartitions), la caution
subit un préjudice
o Déchargée à hauteur du montant que le créancier aurait perçu dans la pro co
III. Vérification et admission des créances (art. L 624-1 à L. 624-4)

La procédure de vérification des créances


➢ L. 624-1 : assurée par le MJ avec observations du D
➢ L. 624-1 : le débiteur peut présenter ses observations dans un délai de trente jours
o Contestation sur la forme ou montant ou modalités de déclaration : MJ doit en avertir le créancier
intéressé et l’inviter à fournir ses explications
o L. 624-3 : PAS de recours pour le créancier qui n’a pas répondu sous 30J au MJ
o NÉANMOINS, le créancier a un recours lorsque
o le JC ne confirme pas la proposition du MJ (JP)
o lorsque la discussion ne porte pas sur la régularité de la déclaration de créances L. 622-27

La procédure d’admission des créances


➢ L. 624-2 : suppose o/ contestation sérieuse car à défaut, le juge co n’a pas compétence pour statuer

➢ décisions possibles
(1) décision d’admission : impossible de contester la créance après la décision
o ATT° : toujours possible pour le débiteur d’invoquer exception d’inexécution (Com. Avril 2008)
(2) décision de rejet :
o Appel possible
o Effet : libération de la caution + débiteur principal (Com. 18 Nov 2014)

LES CRÉANCIERS POSTÉRIEURS PRIVILÉGIÉS

➢ L. 622-17: éligible au traitement préférentiel - 3 CDT° :


o créance doit être née postérieurement au JO
o créance doit être née régulièrement = née par un acte passé par une P qui en avait le pouvoir
o créance doit être « utile »
o En S et RJ : 2 types de créances utiles
• Nées pour les besoins du déroulement de la procédure ou de la période d’observation :
frais de justice, honoraires
• Nées en contrepartie d’une prestation fournie au débiteur pendant la période
d’observation : cocontractant du D
o En LJ - L 641-13 : 3 types de créances
• Nées pour les besoins du déroulement de la procédure ou du maintien provisoire de
l’activité - L 641-10
• Nées en contrepartie d'une prestation fournie au débiteur pendant le maintien de
l'activité ou en exécution d'un contrat en cours
• Nées des besoins de la vie courante du D PP
La portée du privilège
1- Paiement à l’échéance
2- o/ déclaration de la créance
➢ A défaut de paiement à l’échéance, ils bénéficient d’un paiement privilégié : privilège de procédure
o créancier n’a pas à déclarer sa créance mais il doit la faire connaître aux organes de la procédure rapidement
sinon perdent leur privilège
Les créanciers qui priment le privilège des créanciers postérieurs :
En S + RJ - L. 622-17 En LJ - L. 641-13

1. Superprivilège des 1. Superprivilège des salariés


salariés
2. Frais de justice
2. Frais de justice nés après
le JO 3. Créances antérieures garanties par des sûretés immobilières

3. Privilège de conciliation 4. Privilège de conciliation

4. Privilège de la 5. Privilège de la procédure


procédure
6. Privilèges mobiliers
5. Créanciers antérieurs ou
postérieurs non privilégiés 7. Créanciers antérieurs ou postérieurs non privilégiés

Le classement en cas de concours entre les créanciers postérieurs privilégiés + fonds disponibles sont
insuffisants :
(1) créances de salaires dont le montant n’a pas été avancé par l’AGS ;
(2) prêts et les créances résultant de l’exécution de contrats poursuivis lorsque le cocontractant a
accepté de recevoir un paiement différé
(3) certaines sommes avancées par l’AGS
(4) toutes les autres créances postérieures privilégiées

CHAPITRE 3 - LE DÉROULEMENT DES DIFFÉRENTES PRO CO

Section 1. La sauvegarde et le RJ

➢ Période d’observation : apprécier viabilité de l’entreprise et sont envisagés les différents remèdes possibles
➢ L. 621-3 : durée est fixée par le tribunal, dans la limite de 6 mois, renouvelable une fois
➢ L. 622-9 : principe de la poursuite de l’activité de l’entreprise pendant la PO MAIS T peut ordonner :
o cessation partielle de l’activité à la demande du débiteur - L. 622-10
o conversion de la procédure

§1. La continuation des contrats en cours

PB DE DROIT : Le sort du contrat de …

1- Le contrat constitue-t-il un contrat (1) en cours (2) ?

➢ Principe : contrat en cours est un contrat dont l’exécution n’est pas encore terminée au jour du JO Com.
Juillet 2007
o Contrats à exécution successive = bail ; crédit-bail ; fiducie en cas de mise à disposition
o Extension aux contrats à exécution instantanée : Vente si SAV à la charge du vendeur
o EXCLUS :
o contrat entièrement exécuté + dont l’extinction a été acquise avant le JO : contrat de prêt a produit
tous ses effets au moment de la remises fonds
o contrat contenant CRP n’est pas un contrat en cours Com. Mai 2004

2 - L’option pour la poursuite ou l’arrêt du contrat est-régulière ?

• EN PRINCIPE, ART L 622-12 : l’AJ a seul le pouvoir de se prononcer sur la continuation des contrats en cours.
Lorsque l’AJ n’est pas nommé, le titulaire du droit d’option est le débiteur lui-même L. 627-2

3 - Quelles sont les modalités de l’option ?

• EN PRINCIPE, ART L 622-13


➢ SOIT le contractant intervient : met en demeure le titulaire du droit d’option de prendre une décision sur
la poursuite
o Délai d’un mois à l’AJ pour répondre
o Défaut de réponse : résiliation de plein droit
o Réponse négative : résiliation de plein droit
o Réponse positive :
• Option de continuation = droit impératif = s’impose au cocontractant
1- ne peut pas se prévaloir de dispositions contractuelles pour faire échec à la continuation Com. 22
Fév 2017
2- doit fournir les prestations convenues
• Pour les contrats à exécution successive : AJ doit s’assurer qu’il disposera des fonds
nécessaires, sinon doit mettre fin au contrat sous peine d’engager sa responsabilité Com. 5 avril
2016
• Défaut de paiement = résiliation de plein droit
➢ SOIT le contractant n’intervient pas : AJ ou débiteur demande au juge-commissaire la résiliation du
contrat à 2 CDT°
o o/ atteinte excessive aux droits du cocontractant
o résiliation nécessaire à la sauvegarde du débiteur

4 - Quel est le sort des créances impayées ?

Q°1 : quel est le fait générateur des créances ?

• EN PRINCIPE, Com. 12 janvier 2018 (sous L 622-17, n° 9) : impose de distinguer selon que la créance est née
avant le JO ou après le JO.
• MINEURE : le contrat a été conclu le … et le JO est intervenu le …
• CCL : toutes les créances nées avant le… sont des créances antérieures et … sont des créances postérieures
Q°2 : quel est le régime de la créance ?

- Comment doivent ê payées les créances antérieures ?

• EN PRINCIPE, ART L 622 = interdiction des paiements des créances antérieures + interdiction des poursuites
individuelles tendant au paiement de sommes d’argent + obligation de déclaration de créance
• CCL : créances soumises à la discipline collective = ne pourront pas ê payées et devront ê déclarées
- Comment doivent ê payées les créances postérieures ?

• EN PRINCIPE,
• ART L 622-17 : paiement à échéance des créances nées postérieurement + régulièrement + utiles
• ART L 622-17 : si o/ payées à échéance = droit à un privilège de procédure
5 - Quel est le sort de l’éventuelle créance d’indemnisation ?

Q°1 : quel est le fait générateur des créances ?

• EN PRINCIPE, Com., 22 mai 2007 (sous L 622-17) : créance d’indemnisation = créance postérieure
Q°2 : quel est le régime de la créance ? (aucune utilité pour la pro Coll donc traitée comme créance antérieure)

• EN PRINCIPE, ART L 622-27 : créance d’indemnisation = exclue du traitement préférentiel


• ART R 622-21 : doit ê déclarée au passif dans un délai d’un mois à compter de la résiliation
Une situation particulière : le bail d’immeuble affecté à l’activité du D

• ART L. 622-14 :
1- AJ peut résilier le bail à sa simple demande
o résiliation prend effet au jour de cette demande

2- le bailleur peut demander la résiliation judiciaire ou faire constater la résiliation de plein droit du bail pour défaut de
paiement des loyers échus après le JO
o MAIS : cette action ne peut pas être introduite « moins de trois mois » à compter du JO
3- clauses prévoyant résiliation pour défaut d’exploitation de l’immeuble RNE

• ART L. 622-15 : en cas de cession du bail, clause de solidarité pour le paiement des loyers est inopposable à l’AJ
ATT° : Com. 27 sept 2011 : clause rend cessionnaire solidaire des dettes impayées par cédant = opposable à l’AJ

§2. La préparation du plan de sauvegarde ou de redressement


➢ L. 623-1 : lorsqu’un AJ a été nommé, celui-ci aura pour fonction d’élaborer un bilan économique et social

A- La consultation ordinaire

Les propositions du débiteur adressées aux créanciers


➢ L. 626-5 al. 2 : impose au mandataire judiciaire de consulter tout créancier ayant déclaré sa créance

La réponse du créancier adressée au débiteur


➢ L. 626-5 : le créancier un délai de 30 jours pour répondre 4 hypothèses :
o accepte les propositions - peut être conditionnelle
o ne répond pas dans le délai = acceptation
o émet une contre-proposition : s’analyse en un refus
o refuse les propositions

B- Les comités de créanciers

➢ L. 626-29 : obligation de les constituer si dépasse les seuils


o A la demande de l’AJ ou du D, le juge-commissaire peut autoriser la constitution dans petites entreprises

➢ L. 626-30 : constitution de deux comités


o comité des EC
o comité des principaux fournisseurs

Fonctionnement des comités


➢ L. 626-34 : délai de 6 mois à compter du JO
o L. 626-30-2 al. 3 : délai de 20 à 30J suivant la transmission des propositions du débiteur
➢ L. 626-30-2, al. 4 : chaque comité se prononce à la majorité des 2/3 du montant des créances détenues par
les membres ayant exprimé un vote
o deux comités doivent accepter les propositions du débiteur à L’UNANIMITÉ

§3. Le jugement arrêtant le plan

Contenu du plan : L. 626-4

➢ mesures applicables à toutes les entreprises :

o l'inaliénabilité temporaire de certains biens jugés indispensables à la continuation de l’entreprise,


à peine de nullité absolue, pendant une durée qui ne peut excéder 10 ans - L. 626-14

o CDT° sociales et emploi -


▪ S : droit commun des licenciements s’applique - L. 626-3
▪ RJ : licenciement simplifié sur simple notification de l’AJ L. 631-19 = 2 CDT°
(1) autorisation du juge
(2) licenciement indispensable ET inévitable

➢ mesures de restructuration aux PM


o prescrire des modifications statutaires - L. 626-1
o EN RJ SEULEMENT

o DIRIGEANTS DE FAIT OU DE DROIT - L. 631-19-1 : T peut prononcer


✓ Incessibilité des droits sociaux
✓ Cession forcée des droits sociaux
✓ En attendant la cession, droits de vote exercés par un administrateur (JP)
o ASSOCIÉS - L 631-19-2 : si refus des associés de l’entreprise en difficulté pour financer la
restructuration de la société + empêchent un tiers (extérieur ou créancier) de le faire =
possibilité de surmonter l’opposition

✓ Dispositif 1 : Si le plan prévoit une reconstitution des K propres et une augmentation


de K et qu’un ou plusieurs associés s’y sont opposés (absence ou vote négatif) :
dépossession du droit de vote = tribunal ordonne la désignation d’un mandataire chargé
de convoquer l’AG compétente et de voter en lieu et place des associés opposants
✓ Dispositif 2 : pour adopter les modifications des statuts induites par le plan, le tribunal
peut abaisser les règles de majorité à la majorité simple
▪ CDT : la moitié au moins des associés soient présents ou représentés
✓ Dispositif 3 : cession forcée des titres des associés ayant refusé de voter les modifications
de K prévues par le plan
▪ 4 CDT : Cessation d’activité d’une société (1) d’au moins 150 salariés (2) de
nature à causer un trouble à l’économie (3) et modification du K = seule solution
sérieuse (4)
▪ Les autres associés peuvent décider de sortir au même prix

➢ T peut imposer des délais de paiement aux créanciers récalcitrants mais JAMAIS de remise - L 626-18
➢ SAUF aux salariés + créanciers bénéficiant du privilège de conciliation + petits créanciers
chirographaires (< 500 euros) dans la limite de 5 % du passif

➢ L. 626-31 : T vérifiera que les î de tous les créanciers sont suffisamment protégés

➢ L. 626-18 :
✓ le premier paiement doit intervenir dans le délai d’un an à compter de l’arrêt du plan
✓ le montant de chacune des annuités prévues par le plan ne peut être inférieure à 5 % du passif admis
➡ Exceptions
➢ L. 626-30 : T peut, lorsque les comités ont adopté des propositions plus avantageuses (durée
supérieure à dix ans, remises de dettes, paiement in fine…) arrêter le plan accepté par la majorité des
membres des comités sans tenir compte de ces contraintes de durée et d’annuités minimales

Effets du jugement arrêtant le plan

➢ L. 626-25 : T nomme un commissaire à l’exécution du plan - pour la durée du plan

➢ L’entreprise est à nouveau considérée comme in bonis


o créances qui naissent sont ordinaires
o Chef d’entreprise reprend ses pouvoirs de gestion, dans la limite du plan SINON sanction pénale L
654-8
o Mainlevée de plein droit de toute interdiction d’émettre des chèques

➢ L. 626-11 : le jugement qui arrête le plan en rend les dispositions opposables à tous (débiteur + créancier)
o les garants ou coobligés
o PP :
✓ En S : peut se prévaloir des dispositions du plan + poursuites reprennent dans la limite de ce
qui est prévu par le plan
✓ En RJ - L 631-20 : tenus pour la TOTALITÉ des dettes SANS POUVOIR se prévaloir
des dispositions du plan = facile pour le créancier de consentir ces délais de paiement et
des remises car de toute façon les cautions ne peuvent pas s’en prévaloir
NÉANMOINS, T peut accorder des délais de paiement dans la limite de 2 ans

o PM : en S + RJ = ne peut pas se prévaloir des dispositions du plan

§4. Les suites du plan

(1) La modification du plan


➢ L. 626-28 :
o Modification substantielle : avec ACCORD
o SANCTION : inexécution
o Modification non substantielle : peuvent être opérées par le débiteur de son propre chef, prudence
(2) L’inexécution du plan
➢ L. 626-27 : résolution FACULTATIVE si le débiteur ne respecte pas ses engagements dans le délai fixé par
le plan
o l’inexécution peut être sanctionnée par l’octroi de dommages-intérêts

➢ L. 626-27 : résolution OBLIGATOIRE en cas de caractérisation de l’ECP au cours de l’exécution du plan :


▪ résolution d’un plan de sauvegarde : T ouvre RJ ou LJ
▪ résolution d’un plan de redressement : LJ imposée - L.631-20-1

(!) Il s’agit d’une nouvelle procédure : pas la conversion ou la reprise

MAIS L. 626-27 III : lien entre les deux procédures :

1- Créanciers forclos peuvent déclarer


Cas de conversion : les créanciers forclos ne pourront pas déclarer leurs créances dans la seconde procédure = on
transforme une procédure en cours de PO

2- Créanciers ayant déclaré dans la première pro co :

PB DE DROIT : Est-il possible de déclarer 2 fois la même créance en cas de résolution du plan ?

Hypothèses de seconde déclaration :


1. Actualisation = entre temps, î rémunératoires ou moratoires qui sont venus gonfler la créance
2. Nouveaux élément probatoires pour ma créance

• EN PRINCIPE, créanciers de la 1ère proco soumis au plan sont dispensés de déclarer leurs créances et
sûretés dans la 2ème : admises de plein droit, sous déduction des sommes déjà perçues

COM 30 janvier 2019 : le texte n’interdit pas au créancier déclarant, s’il le souhaite, de déclarer de nouveau
sa créance dans la nouvelle procédure
NÉANMOINS, par cette seconde déclaration, il se soumet à la vérification des créances par le MJ et à la
procédure d’admission par le juge commissaire dès lors que l’admission ou le rejet de la créance dans la
première procédure collective n’a pas autorité de la chose jugée dans la seconde procédure

CCL : encore faut-il savoir s’il est possible que cette créance soit contestée (faire majeure : procédure de
vérification des créances)

3- Créanciers postérieurs privilégiés deviennent antérieurs MAIS dispensés de déclarer

Section 2. La LJ

➢ L. 641-3 : JO de LJ
✓ mêmes effets que JO de S = 4 effets + obligation de déclarer créances
✓ Emporte déchéance générale du terme des créances : traiter immédiatement l’ensemble du passif
✓ Garants PP ou PM : recours pleinement efficace durant toute la procédure
➡ ATT° : déchéance légale du terme INOPPOSABLE à la caution qui reste tenue dans les termes de
son engagement

§1. L’activité de l’entreprise en liquidation

➢ L. 641-10 : si la cession totale ou partielle de l'entreprise est envisageable ou si l'intérêt public ou celui des
créanciers l'exige, le maintien de l'activité peut être autorisé par le T pour une durée max de 3 mois
o ALORS application du régime des contrats en cours

Cas pratique : Le sort du contrat de … en LJ

1 - L’option pour la poursuite ou l’arrêt du contrat est-régulière ?

Au préalable, s’assurer que le contrat (1) existe et (2) est en exécution


ATT° = en LJ, le contrat de mise à disposition de la fiducie n’est PAS un contrat en cours = le liquidateur ne peut
pas en forcer la poursuite et le créancier peut réaliser sa sûreté DONC fiducie = arme ABSOLUE en LJ

• EN PRINCIPE, ART L 641-11-1, II : le liquidateur a seul la faculté d’exiger l’exécution des contrats en cours en
fournissant la prestation promise au cocontractant du débiteur
• Q° : peut-il prendre l’initiative de poursuivre le contrat ou doit-il attendre la mise en demeure du cocontractant
de se prononcer ? Ce texte ne s’oppose pas à ce que le liquidateur prenne l’initiative de poursuivre le contrat
litigieux Com. 8 mars 2017

2 - Quelles sont les modalités de l’option ?

• ART L 641-11-1 III 3° : lorsque l’obligation du débiteur porte sur le paiement d'une somme d'argent, résiliation de
plein droit dès que le cocontractant est informé par le liquidateur de sa décision de ne pas poursuivre le contrat
• ART L 641-11-1 IV : lorsque l’obligation ne porte pas sur une somme d’argent, la décision de non continuation
n’entraînera résiliation de plein droit du contrat qu’à 2 CDT CUMULATIVES
1° la nécessité de résiliation
2° absence d’atteinte excessive aux î du cocontractant

3 - Quelle est la conséquence d’un contrat continué mais non exécuté ?

• EN PRINCIPE, ART L 641-11-1, II al 2, résiliation automatique de plein droit du contrat continué à défaut
de paiement

4 - Quel est le sort des créances impayées ?

Q°1 : quel est le fait générateur des créances ?

• EN PRINCIPE, Com. 12 janvier 2018 (sous L 622-17, n° 9) : impose de distinguer selon que la créance est née
avant le JO ou après le JO.
• MINEURE : le contrat a été conclu le … et le JO est intervenu le …
• CCL : toutes les créances nées avant le… sont des créances antérieures et … sont des créances postérieures
Q°2 : quel est le régime de la créance ?

- Comment doivent ê payées les créances antérieures ?

• EN PRINCIPE, ART L 641-3 al 1 + al 4 = interdiction des paiements des créances antérieures + interdiction des
poursuites individuelles tendant au paiement de sommes d’argent + obligation de déclaration de créance
• CCL : créances soumises à la discipline collective = ne pourront pas ê payées et devront ê déclarées
- Comment doivent ê payées les créances postérieures ?

• EN PRINCIPE,
• ART L 641-13, I : paiement à échéance des créances nées
(1) postérieurement au JO
(2) régulièrement = le liquidateur a exigé la continuation du contrat
(3) utiles à la pro Coll = 3 critères
- nées pour les besoins de la pro co = expertise
- nées en contrepartie d’une prestation fournie au débiteur pendant le maintien de l’activité ou en exécution d’un
contrat en cours décidée par le liquidateur
- nées pour les besoins de la vie courante du débiteur

• ART L 641-13, II : si o/ payées à échéance = droit à un privilège de procédure


5- Quel est le sort de l’éventuelle créance d’indemnisation ?

Q°1 : quel est le fait générateur des créances ?

• EN PRINCIPE, Com., 22mai 2007 (sous L 622-17) : fait générateur de la créance d’indemnisation = inexécution
qui a conduit à la résiliation du contrat qui est postérieure au JO. La créance = créance postérieure
Q°2 : quel est le régime de la créance ?

• EN PRINCIPE, ART L 641-13, I : paiement à échéance des créances nées à 3 conditions cumulatives
• MINEURE : la créance d’indemnisation ne répond à aucun des cas d’utilité
• CCL : créance d’indemnisation est traitée comme une créance antérieure
(1) pas le droit de la payer tout de suite
(2) devra ê déclarée : délai de 2 mois à compter de la résiliation

§2. La réalisation d’actifs isolés qui ne font pas partie du plan

➢ L. 642-20 renvoie L. 642-3 : SEULS LES TIERS peuvent se porter acquéreurs


➢ L ne pourra pas vendre
o biens inaliénables du débiteur : seul le débiteur pourra demander la levée de la clause
o biens insaisissables (déclaration ou de plein droit)

Les modalités de réalisation des biens :


➢ L. 642-18 et L 642-19 : Les immeubles sont vendus soit aux enchères publiques, soit adjudication amiable
soit cession de gré à gré
o Dans les 3 K :
- autorisation du juge-commissaire qui fixe le prix minimal
- paiement du prix = dégrève le bien = purge toutes les hypothèques automatiquement même si
créanciers o/ désintéressés
o Vente est faite par autorité de justice donc sont exclues :
o Action en rescision pour lésion
o Action en nullité pour vice du consentement

Le cas des biens affectés en garantie


➢ L. 641-3 : permet expressément au liquidateur, autorisé par le juge-commissaire, de payer la dette pour
retirer le bien constitué en gage ou la chose légitimement retenue
➢ L. 642-20-1 : L a 6 mois pour procéder à la réalisation de ce bien
o En cas de vente par le liquidateur, le droit de rétention du créancier est de plein droit reporté sur le prix
o Le créancier gagiste peut demander au juge-co l’attribution judiciaire du gage avant sa réalisation

§3. Le plan de cession de l’entreprise

(1) Auteur de l’offre : ART L 642-3 = SEULS LES TIERS


➢ EXC - L 654-12 : tribunal peut autoriser la cession à une personne normalement non autorisée

(!) la reprise des entreprises exploitées par PM : distinguer :


o les dirigeants qui ne sont pas admis à présenter d’offres ET les associés qui le peuvent
o reprise par une nouvelle PM dans laquelle d’anciens dirigeants sont associés : autorisée

➢ L. 642-9 al. 3 : substitution de cessionnaire doit ê autorisée par le tribunal dans le jugement arrêtant le plan
(1) + auteur initial de l’offre reste garant solidairement de l’exécution des engagements souscrits (2)

(2) Délais de présentation de l’offre


➢ RJ : dès le prononcé du jugement - L. 631-13
➢ LJ : dans le délai fixé par T - L. 642-2 I

➢ L. 642-2, IV : l’offre doit être adressée à l’administrateur ou au liquidateur


(!) Une fois déposée, l’offre ne peut plus être retirée jusqu’à la décision du tribunal, ni modifiée SAUF à la
hausse jusqu’à 2 jours avant jugement arrêtant le plan

(3) Le jugement adoptant le plan de cession


➢ L. 642-5 : Le tribunal doit entendre tous les intéressés. En présence de plusieurs offres, le tribunal retient
celle qui permet dans les meilleures conditions d’assurer l’emploi, le paiement des créanciers
o exerce un pouvoir souverain : peut même être réalisée à l’euro symbolique

(i) la transmission d’actifs au cessionnaire

Biens cédés : ceux que le repreneur a identifiés dans son offre


(! ) Cession judiciaire DONC :
o cédant n’est pas tenu des garanties légales du droit de la vente : garantie d’éviction / des vices cachés.
o délié des clauses d’inaliénabilité qu’il peut avoir souscrites antérieurement
o Le repreneur peut être autorisé à gérer l’entreprise acquise sous sa responsabilité, dans l’attente de
leur passation (Com. Janvier 1996)

Contrats cédés :

• EN PRINCIPE, ART L 642-7 : le jugement qui arrête le plan emporte cession des contrats en cours +
nécessaires au maintien de l’activité (les contrats de crédit-bail, de location ou de fourniture de biens ou services).
• Il s’agit d’une cession de contrat qui n’obéit pas aux règles ordinaires de la cession de contrat = o/ nécessaire
de recueillir l’accord du cédé + exigences de forme
• Ce transfert est opposable à compter de la date de l’acte de cession
• Le contrat cédé doit être exécuté aux conditions en vigueur le jour de l’ouverture de la procédure = o/
modification ne peut ê apportée par le T

• NÉANMOINS, ART L 642-2 : pour que ces contrats soient cédés, il faut encore que le repreneur les ait
désignés dans son offre de reprise = T peut pas imposer la cession

ATTENTION :
Pacte de préférence - Com. Fév 2007 : « le liquidateur judiciaire, autorisé par le juge-commissaire à céder des biens
du débiteur, est tenu de le respecter »
(*) Le sort des garants
➢ 1216-3 C. civ : DISTINCTION
o cédant pas libéré par le cédé ALORS sesgarants restent ainsi tenus
o cédant libéré ALORS ses garants pas tenus

Q° : savoir si ce texte s’applique également à la cession judiciaire de L. 642-7 ?


Sous réserve de l’appréciation des tribunaux, faute de disposition spéciale dans le code de commerce, droit commun
reprend son empire = maintien de l’engagement du garant dès lors que le créancier n’a pas libéré son cocontractant
initial.

(ii) les engagements du repreneur

(a) Les engagements financiers

PB DE DROIT : comment est apuré le solde d’un prêt en cas de cession de l’entreprise ?

➢ PRINCIPE : Le cessionnaire ne reprend aucune des dettes du cédant, y compris celles qui sont nées des
contrats cédés = ART L 642-18 = en cas de cession isolée, paiement du prix de l’immeuble par le cessionnaire
emporte purge des inscriptions
➢ EXCEP° : ART L 642-12 en cas de plan de cession d’entreprise qui comprend un bien grevé d’une sûreté

- al 1 : le cessionnaire paie un prix global et le tribunal affecte chacune des quote-parts à chaque actif et sur
chacun de ces actifs, on applique la hiérarchie de paiement
Question : a-t-il des chances d’ê payé ? 3ème oui, 6ème non

- al 3 : à compter du moment où le cessionnaire a payé le prix de cession en totalité = purge automatique de


toutes les sûretés

- al 4 : TOUTEFOIS, lorsque la sûreté garantit le remboursement d’un crédit consenti à l’entreprise pour lui
permettre de financer le bien grevé de la sûreté ALORS charge de la sûreté est transmise avec le bien au
cessionnaire qui est alors tenu d’acquitter les échéances dues à compter du transfert de propriété
o reprise de la dette ne concerne que les échéances du crédit postérieures à la cession
o MAIS le cédant reste tenu en qualité de codébiteur solidaire du cessionnaire

—> le banquier perd sa sûreté (hypothèque) mais à la place, on lui file un second débiteur
Pour décharger le cessionnaire d’une telle contrainte - 2 solutions sont possibles :
(1) le cessionnaire peut renoncer à acquérir le bien pour n’avoir pas à payer
(2) accord entre le cessionnaire et les créanciers titulaires des sûretés

➢ L. 642-12 al. 1er C : Si les biens cédés sont grevés d’une sûreté, sans que ces sûretés garantissent le
remboursement d’un crédit consenti pour le financement du bien ALORS créancier a quote-part du prix
o R défavorable aux créanciers : ne peuvent former aucune opposition à la cession
o droit de suite ne peut être exercé que si le cessionnaire revend lui-même les biens grevés

(b) Les engagements non financiers


➢ L. 642-9 : les actifs cédés ne peuvent être aliénés ou donnés en garantie tant que le prix de cession n’a pas
été payé intégralement SAUF stocks
➢ L. 642-10 : tribunal peut affecter certains biens d’une inaliénabilité pour une durée déterminée

ATT° : Com. Septembre 2011 = garantie du repreneur est limité à la bonne exécution de l’offre mais o/ à la
bonne exécution des contrats pour l’avenir

L’inexécution du plan de cession


➢ L. 643-9 al. 4 : D&I à la charge du cessionnaire ou l’exécution forcée
➢ L. 642-11 : le tribunal peut prononcer la résolution du plan
o le prix payé reste acquis
o T détermine la portée de la résolution : certains biens feront donc retour à l’actif du débiteur et devront
être liquidés

Inertie du liquidateur
➢ L. 643-2 : si le liquidateur n’a pas entrepris la réalisation du bien grevé dans les 3 mois à compter du jugement
de LJ ou dans le délai fixé par le T pour des offres de reprises, créanciers titulaires d’une sûreté peuvent
recouvrer leur droit de poursuite individuelle
o MAIS cette initiative ne garantit pas le paiement du prix car peuvent être primés
o (!) Le rétenteur serait mal avisé de se prévaloir de ce texte : perdrait alors son droit de rétention

§4. La répartition du produit de la liquidation

Classement

➢ L. 643-8 : est réparti entre tous les créanciers au marc le franc de leurs créances admises

➢ L. 641-13 II - classement prévu :


o Sur le prix d’un immeuble
(1) Le superprivilège des salariés ;
(2) Les frais de justice nés après le JO
(3) Les créanciers titulaires d’un privilège général sur les immeubles ;
(4) Les créanciers titulaires d’une hypothèque ou d’un privilège spécial sur les immeubles ;
(5) Les créanciers ayant un privilège de conciliation
(6) Les créanciers chirographaires ;
(7) Les créanciers subordonnés ;
(8) Les associés.

o Sur le prix d’un meuble


(1) Le superprivilège des salariés ;
(2) Les frais de justice nés après le JO
(3) Les créanciers des articles L. 611-11, L 622-17 et 641-13 ;
(4) Les privilèges mobiliers spéciaux ;
(5) Les privilèges mobiliers généraux ;
(6) Les créanciers chirographaires ;
(7) Les créanciers subordonnés ;
(8) Les associés.

➢ L. 642-7-1 : « Le créancier qui a reçu un paiement en violation de la règle de l'égalité des créanciers
chirographaires ou par suite d'une erreur sur l'ordre des privilèges doit restituer les sommes ainsi versées »
Liquidation judiciaire simplifiée :

➢ Possible à 3 CDT L. 641-2


o Actif ne comprend pas d’immeuble
o Nbre de salariés < 5
o CA > 750 000 E

➢ Obligatoire : 3 CDT° L. 641-2-1

➢ L. 644-1 : Dans les deux cas : décision n’est pas susceptible de recours

➢ Procédure :
o cessions des biens de gré à gré
o Cessions doivent intervenir dans les 4M de la décision L. 644-2
o L. 644-3 : n’est procédé à la vérification que des créances susceptibles de venir en rang utile et des
créances salariales
o L. 644-4 : le liquidateur établit un état des créances et de répartition
o L. 644-5 : La clôture de la procédure doit intervenir dans le délai d’un an au plus tard

§5. La clôture de la liquidation

(a) Clôture pour extinction du passif : désintéressement des créanciers OK


➢ L. 653-33 : débiteur rétabli dans tous ses droits = dessaisissement cesse + toute sanction caduque
o SI créancier a oublié de déclarer : peut repoursuivre après la clôture mais ATT° prescription de l’action

(b) Clôture pour insuffisance d’actifs : ensemble des actifs a été réalisé mais passif demeure
➢ L. 643-11 :
o PRINCIPE : le débiteur est libéré des dettes qui n’ont pas pu être payées
o EXCEP° : les poursuites demeurent pour
▪ les biens acquis a au titre d'une succession ouverte pendant la LJ
▪ condamnations pénales
▪ les actions attachées à la personne du débiteur (D&I pour préjudice moral / corporel)
▪ les actions des garants : le garant qui a payé en lieu et place du débiteur peut le poursuivre
peu importe qu’il a payé avant ou apres le JO

➢ L. 643-13 : s’il apparaît après la clôture de la procédure que des actifs n’ont pas été réalisés ou que des actions
n’ont pas été engagées dans l’intérêt des créanciers, la procédure peut être ouverte de nouveau de manière
rétroactive, « reprise »
o COM 22 MARS 2017 : « la reprise de la procédure n’emporte donc pas à nouveau le dessaisissement
général du débiteur, qui reste libre de contracter et d’engager des biens qui n’avaient jamais été compris
dans la liquidation »

➢ Par exception, tous les créanciers recouvrent leur droit de poursuite individuelle contre le débiteur lorsque :
o la faillite personnelle a été prononcée à son encontre - L. 643-11, III 1°
o lorsqu’il a été reconnu coupable de banqueroute - L. 643-11, III 2°
o lorsque le débiteur a déjà fait l’objet d’une LJ clôturée pour insuffisance d’actif moins de cinq
ans avant ou de rétablissement professionnel -L. 643-11, III 3°
o en cas de fraude à l’égard d’un ou plusieurs créanciers- L. 643-11, IV

La procédure de rétablissement professionnel

(!) Ce n’est pas une procédure de liquidation.

(a) L’ouverture du rétablissement professionnel - L 645-1


➢ R. 645-1 : 5 CDT d’ouverture
o PP relevant du champ des procédures co
o Débiteur n’a pas employé de salarié au cours des 6 derniers mois
o Actif professionnel + personnel déclaré par le débiteur < 5000 euros
o N’intervient pas en conversion d’une procédure co
o D n’a pas bénéficié d’une LJ pour insuffisance d’actif au cours des 5 dernières années
➢ R 645-3 : fait une demande de RP et à titre subsidiaire de LJ

➢ L. 645-4 : si les conditions sont remplies, la procédure est ouverte pour une durée de 4 MOIS

(b.) Les effets du rétablissement professionnel


• PAS de dessaisissement : peut poursuivre son activité
• Pas de déclaration de créance ou vérification du passif

• L. 645-8 :
• MJ informe les créanciers connus de l’ouverture de la PC et invite à lui communiquer dans un délai de 2
mois le montant des créances
• Débiteur dresse liste de ses créanciers

• L. 645-11 : « la clôture de la procédure de rétablissement professionnel entraîne effacement des dettes » DONC
ceux dont la créance :
o est née antérieurement au JO de la procédure ︎
o a été portée à la connaissance du juge commis par le débiteur
o a fait l'objet de l'information par le mandataire judiciaire
(!) Peu importe que le créancier ait répondu à la sollicitation du MJ ou non.

➢ l’extinction de toute dette : personnelle comme professionnelle.


o MAIS ne concerne pas
o les créances des salariés
o les créances alimentaires
o Les créances pénales
o Les cautions et autres sûretés personnelles ayant payé en lieu et place du D
o JP 2014 : les dettes ont été effacées, la créance est éteinte. Comme la propriété réservée est
accessoire de la créance éteinte, la garantie s’éteint = ne peut pas ê payé

➢ L. 645-12 : s’« il apparaît que le débiteur a obtenu le bénéfice de cette procédure par une description
incomplète de son actif ou de son passif »
➢ Ouverture d’une LJ
➢ Créanciers dont les créances avaient fait l’objet d’un effacement = recouvre leurs droits + dispensés de
déclarer la créance à la PC

TITRE 3 - RESPONSABILITÉS ET SANCTIONS

CHAPITRE 1 - RESPONSABILITÉ

Section 1. Le dirigeant

Action en responsabilité pour insuffisance d’actif

1 - Quelles sont les conditions pour engager la responsabilité du dirigeant en cas … ?

• EN PRINCIPE, ART L 651-1 = le dirigeant d’une entreprise en difficulté peut engager sa responsabilité à 4
conditions cumulatives

(1) Qualité de dirigeant = ART L 651-2

o dirigeants de droit : P disposent du pouvoir de diriger et d’administrer la société en pro coll


o Le dirigeant qui a cessé ses fonctions ne peut se voir inquiéter en sa qualité de dirigeant de
droit, peu importe que le changement n’ait pas été publié (Com. 14 oct 1997)

o dirigeants de fait : personnes qui se substituent aux dirigeants de droit dans la responsabilité de
diriger positivement et de manière indépendante la PM
▪ PP ou PM

(2) Faute de gestion du dirigeant


➢ pas définie par les textes : ASJF
o Caractérisé : compare le comportement du dirigeant concerné avec celui qu’aurait adopté un
dirigeant normalement compétent dans les mêmes circonstances
o JP : peut être liée à la gestion et l’exploitation de l’entreprise elle-même ou se situer en amont
dans certains choix et investissements inconsidérés = retard ou absence de déclaration de l’ECP,
persistance dans exploitation déficitaire, détournement d’actifs, octroi d’une rémunération excessive

ATTENTION DEPUIS SAPIN simple négligence du dirigeant de droit ou de fait dans la gestion > pas RC pour IA

(3) L’entreprise qu’il dirige a fait l’objet d’une LJ clôturée pour insuffisance d’actif

➢ partie du passif que la PM n’est pas en mesure d’honorer


o préjudice doit être certain

o Cas pratique : si la procédure de LJ n’est toujours pas ouverte => « on peut envisager qu’elle soit
ouverte au regard de l’ECP » et 2 hypothèses doivent être distinguées
o HYP 1 : RJ impossible + ECP = LJ => action possible si les autres conditions sont réunies
o HYP 2 : RJ possible = action impossible

(4) Le lien de causalité : faute de gestion a contribué à cette insuffisance d’actifs MAIS PAS sa cause exclusive

• EN PRINCIPE, prescription de l’action de 3 ans à compter du jugement


CCL : En définitive, toutes les conditions d’une action en responsabilité seraient réunies, si … reste toutefois à
préciser que pour qu’une condamnation ait lieu, le juge doit être saisi

2 - Quel est le titulaire de l’action ?

• EN PRINCIPE, ART L 651-3


➢ Peut ê saisi par le liquidateur ou MP
➢ ART R 651-4 : la majorité des créanciers nommés contrôleurs peuvent saisir le T si le mandataire n’a
pas engagé les actions après une MED vaine dans un délai de 2 mois à compter de sa réception

3 - Quelles sont les conséquences d’une telle action ?

• EN PRINCIPE, L. 651-2 in fine : D&I mis à la charge du dirigeant par le tribunal tombent dans le patrimoine de
la PM ayant subi le préjudice et sont répartis entre tous les créanciers, au marc le franc, c'est-à-dire sans tenir
compte des causes de préférence
➢ L 653-6 : en cas d’inexécution de la condamnation, faillite personnelle

Section 2. Les tiers

1 - La possibilité d’engager la responsabilité d’un créancier dispensateur de crédit ?

• EN PRINCIPE, ART L 650-1 les créanciers dispensateurs de crédit d’une P en pro coll bénéficient d’une
immunité de responsabilité de plein droit. Ils ne peuvent être tenus pour responsables des préjudices subis du
fait des concours consentis (délais de paiement / prêt)

• NÉANMOINS, le principe n’a plus vocation à s’appliquer dans 3 cas alternatifs


o en cas de fraude
o en cas d’immixtion caractérisée dans la gestion du débiteur
o si les garanties prises en contrepartie du concours sont disproportionnées

Com. 27 mars 2012 : seul constat d’une fraude, d’une immixtion dans la gestion du débiteur ou de garanties
disproportionnées est insuffisant, il faut que ces concours soient eux-mêmes fautifs

➡ CSQ : la caution, le débiteur sont recevables à rechercher la responsabilité du fournisseur de concours

2 - À quelles conditions la responsabilité peut être engagée ?


Ainsi, pour engager la responsabilité d’un tiers, il convient d’établir

(1) Une faute qui résulte

o d’une rupture abusive de crédit à l’origine de la cessation des paiements L. 313-12 CMF : concours
ne peut être réduit ou interrompu que sur notification écrite et à l'expiration d'un délai de préavis
o d’un soutien abusif : avoir octroyé ou maintenu des concours financiers de manière inopportune
o Situation financière irrémédiablement compromise du crédité
o d’un crédit ruineux : conditions du crédit : charge de remboursement lourde

(2) Un dommage : collectif lorsque les organes de la procédure agissent et individuel lorsque le créancier agit
seul
(3) Un LC : préjudice doit être la conséquence directe de la faute commise

3 - Quelles sont les sanctions encourues ?

• EN PRINCIPE, ART L. 622-20, al. 3 : condamnation à D&I entrent dans le patrimoine du débiteur
o lorsque l’action est exercée par un créancier en réparation d’un préjudice individuel, celui-ci bénéficie
des dommages-intérêts seul
➢ Sanction supp : les garanties disproportionnées prises en contrepartie des concours peuvent être annulées ou
réduites

Section 3 - Les mandataires de justice

PROTOCOLE DE RÉPONSE :

1 - Le débiteur a-t-il qualité à agir pour engager la responsabilité du MJ ?

• EN PRINCIPE, ART L 641-9 : principe de dessaisissement total du débiteur en LJ = o/ qualité requise pour agir
en responsabilité c/ liquidateur, l’action étant de nature patrimoniale.
• NÉANMOINS, Com. 6 fév 2001 : le débiteur peut faire appel au juge pour qu’il nomme un administrateur ad
hoc qui va pouvoir diligenter l’action en responsabilité civile c/ le liquidateur

2 - Quelle est la juridiction compétente ?

- Compétence d’attribution

• EN PRINCIPE, ART R 662-3 : le TC est compétent pour tout ce qui concerne la procédure collective, sauf
l’engagement de responsabilité civile de l’AJ qui relève du TGI

- Compétente territoriale :

• EN PRINCIPE, ART 42 + 43 CPC


• NÉANMOINS, ART 47 : action c/ un juge ou un auxiliaire de justice relève de la compétence d’une
juridiction dans le ressort de laquelle celui-ci exerce ses fonctions, le demandeur peut saisir une juridiction
située dans un ressort limitrophe

3- Quel est le délai pour agir ?

• EN PRINCIPE, ART 2224 : action personnelle se prescrit par 5 ans


4- L’action a-t-elle des chances de prospérer ?

• EN PRINCIPE, ART 1240 CODE CIV exige classiquement 3 conditions cumulatives - Com. 6 fév 2001 = fait
pour un liquidateur de vendre aux enchères à un prix dérisoire un actif alors qu’il avait reçu des offres d’achat
amiable à un prix supérieur = faute
/ ! \ PPE : le liquidateur diligent informe le juge de toutes les offres donc s’il a vendu aux enchères, sa vente est
couverte par le juge
La seule hypothèse où il peut y avoir faute : liquidateur n’a pas présenté les offres amiables au juge commissaire

CHAPITRE 2 - SANCTIONS

Section 1. Les sanctions professionnelles

• EN PRINCIPE, ART L 653-1 et s = les sanctions professionnelles ne peuvent ê prononcées que


o dans les procédures de RJ et LJ
o pour les PPHYS et représentants permanents de la PM

FAILLITE PERSONNELLE

1 - Quels sont les cas dans lesquels une faillite personnelle peut ê prononcée ?

➢ L. 653-5 : 7 cas de faillite personnelle qui sont communs à tous les chefs d’entreprise
➢ L. 653-3 I : cas de faillite propres aux entrepreneurs individuels
➢ L. 653-3, II : faits retenus à l'encontre d'un EIRL
➢ L. 653-4 : cas de faillites personnelles propres aux dirigeants de PM s’ils ont disposé des biens de la personne
morale comme des leurs propres
➢ L. 653-6 : peut prononcer la faillite personnelle du dirigeant de la PM ou de l’EIRL qui n'ont pas acquitté les
dettes mises à leur charge en application de l'article L. 651-2

2- Quel est le délai pour agir ?


➢ L. 653-1, II : prescription par 3 ans à compter du jugement d’ouverture RJ ou LJ

3- Qui est le titulaire de l’action ?


➢ L. 653-7 : T est saisi par le mandataire judiciaire, le liquidateur judiciaire ou le ministère public, voire
par les contrôleurs en cas d’inaction du mandataire de justice ayant qualité pour agir.

4- Quelles sont les conséquences d’une telle sanction ?

➢ L. 653-2 : emporte interdiction de diriger, gérer, administrer ou contrôler, directement ou indirectement, toute
entreprise commerciale ou artisanale, toute exploitation agricole ou toute entreprise ayant toute autre activité
indépendante et toute personne morale pendant max 15 ans
o Non respect : 434-40-1 C. pén. : deux ans d'emprisonnement et 375 000 € d’amende

➢ Sanctions accessoires : dépossession du droit de vote du dirigeant associé

➢ Effets cessent automatiquement à l’arrivée du terme ou en cas de clôture pour extinction du passif

INTERDICTION DE GÉRER OU CONTRÔLER UNE ENTREPRISE

➢ L. 653-8 :
o interdiction n’emporte pas les sanctions accessoires
o 4 HYPO
o en substitution de la faillite personnelle dans tous les cas où le dirigeant l’encourt
o Défaut de collaboration avec les organes de la procédure
o Défaut d’information de l’ouverture d’une pro co au créancier poursuivant
o Défaut de déclaration de ECP dans le délai de 45 jours, sciemment

Section 2. Les sanctions pénales

LA BANQUEROUTE

➢ Domaine L. 654-1 personnes visées : mêmes que celles qui peuvent faire l’objet d’une faillite personnelle + les
complices des auteurs principaux
➢ Faits visés - L. 654-2
o emploie moyen ruineux pour se procurer les fonds : poursuivre une activité irrémédiablement
compromise
o détourné ou dissimulé tout ou partie de l’actif du débiteur
▪ commis avant date de cessation des paiements : ABS
▪ commis après : banqueroute
o augmentation frauduleuse du passif
o Manquements comptables aussi :
▪ Fictive
▪ Incomplète ou irrégulière

➢ Régime des poursuites - L. 654-3 : 5 ans d’emprisonnement et 75Ke d’amende.


o Les complices encourent les mêmes peines
o PMO: peine jusqu’à cinq fois plus élevée - L. 654-7
o L. 654-16 : prescription 3 ans

AUTRES INFRACTIONS

➢ L. 654-8 : D passe un acte ou effectue un paiement en violation de ce qui lui est imposé
➢ L. 654-12 : organes de la procédure qui auraient commis infraction pénale en usant de ses pouvoirs à des fins
personnelles

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