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KENITRA
Enseignant : M. ELGHARBAOUI
17/12/2023 2
Exemple 2
Par exemple, l’entreprise A acquiert l’entreprise B pour former l’entreprise AB. Selon la
théorie de la synergie, on suppose que :
VAB > VA + VB où VA est la valeur de l’entreprise A ; VB est la valeur de l’entreprise B ;
VAB est la valeur de l’entreprise AB.
Le gain incrémentiel de l’acquisition équivaut à : ΔV = VAB − (VA + VB)
Si ΔV > 0, l’acquisition génère un effet de synergie attribué à l’association de l’entreprise
B à l’entreprise A. La valeur de B après son association avec A devient : VB* = VB + ΔV
même raisonnement pour l’entreprise B.
Les synergies sont généralement classées dans deux catégories : 1) les synergies
opérationnelles, qui incluent la croissance des revenus et les économies de rais
d’exploitation ; 2) les synergies financières, qui permettent de diminuer le coût de
financement (c’est-à-dire le coût du capital de l’acquéreur) ainsi que les impôts à payer.
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Exemple 3
Voici la situation des entreprises A et B avant leur fusion :
Entreprise A Entreprise B
Prix de l’action 100 60
(DH)
Nombre d’actions 1000 1000
Valeur marchande 100 000 60 000
totale (DH)
Supposons que ces deux entreprises sont entièrement constituées d’actions et que les
gestionnaires de l’entreprise A estiment que la valeur incrémentielle qu’ils tirent de cette fusion
est de 20 000 (= ΔV).
La valeur de l’entreprise B après sa fusion avec l’entreprise A serait donc de :
VB*= VB + ΔV = 60 000 + 20 000 = 80 000 DH
Ainsi, si l’entreprise A achète l’entreprise B, elle peut recevoir une valeur de
80 000 DH. Toutefois, on ne peut juger si cet investissement est intéressant qu’après la
déduction des coûts, dont le montant dépend du moyen de paiement utilisé pour effectuer cette
transaction.
Le paiement peut être fait en actions ou en liquidités (par dettes ou au comptant).
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Exemple 3-Suite
Le paiement en liquidités
Dans le cas d’un paiement en liquidités, le coût de la transaction se limite au juste
montant payé. Si les 2 parties conviennent d’un prix par action de 70 DH ( Action B
est 60 DH), la valeur actuelle nette de l’acquisition en liquidités devient :
VAN = VB* − coût de l’acquisition = 80 000 − 70 000 = 10 000 DH
L’acquisition est donc profitable et la nouvelle valeur de l’entreprise combinée
devient : VAB = VA + (VB* − coût de l’acquisition) = 100 000 + (80 000 − 70 000) = 110
000 DH
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Exemple 3-Suite
Le paiement en actions
Lorsque le regroupement se fait au moyen d’un échange d’actions, les actionnaires
de l’entreprise B reçoivent des actions de l’entreprise A en contrepartie des actions
qu’ils détenaient dans l’entreprise B.
Étant donné que le prix d’achat est de 70 000 DH, l’entreprise A émettra 700
actions (70 000/100). Le nombre d’actions en circulation atteint 1 000 + 700 = 1
700 actions et la nouvelle valeur de l’entreprise A devient :
VAB = VA + VB + ΔV= 100 000 + 60 000 + 20 000= 180 000 DH
Ainsi, l’action prend une nouvelle valeur : 106 DH (180 000/1 700) et le coût des
actions émises est de 74 200 DH (106 × 700).
Le bénéfice net actualisé que l’entreprise A tire de la fusion est donc de :
VAN = VB* − coût de l’acquisition = 80 000 − 74 200 = 5 800 DH
On remarque que l’entreprise A obtient un gain net plus élevé lorsqu’elle utilise les
liquidités comme moyen de paiement. En effet, dans le cas d’un échange d’actions,
les actionnaires de l’entreprise A partagent les gains du regroupement avec les
actionnaires de l’entreprise B.
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Montage financier : Les fusions et acquisitions
• Les formes légales de regroupements ou de restructurations
Il existe trois principales formes légales de regroupements d’entreprises : les fusions ou consolidations,
l’acquisition d’actifs et l’acquisition d’actions.
UNE FUSION : une opération dans laquelle un acquéreur absorbe tout l’actif et le passif d’une entreprise,
qui cesse ainsi d’exister. L’acquéreur en conserve, après cette opération, le nom et l’entité juridique. Le
nouveau bilan de l’acquéreur est une combinaison des actifs et des passifs des deux entreprises.
De plus, un regroupement est considéré comme une fusion si le ton est amical, si les gestionnaires des deux
entreprises coopèrent et si le comité de direction de même que les actionnaires sont favorables à l’action
entreprise. Un exemple d’une telle transaction serait la FUSION ABSORPTION DE HOLCIM MAROC PAR
LAFARGE CIMENTS
Une consolidation est une opération semblable à la fusion, à la différence près que, dans ce cas, l’acquéreur
et l’entreprise acquise cessent tous les deux d’exister et créent une nouvelle entité.
L’ACQUISITION D’ACTIFS : acquéreur achète les actifs de l’entreprise cible. La contrepartie peut être
constituée de liquidités ou d’actions. L’entreprise acquise ne cesse pas forcément d’exister
L’ACQUISITION D’ACTIONS : Il s’agit de la technique la plus utilisée pour mener à bien un
regroupement d’entreprises. Elle consiste à acquérir des actions donnant un droit de vote. Les modes de
paiement peuvent être des liquidités, des actions de l’acquéreur ou une combinaison des deux. L’acquéreur
obtient les actifs, mais aussi les passifs de l’entreprise acquise.
• Type de fusions-acquisitions
Horizontal: Rapprochements entre firmes concurrentes sur des champs d’activité proches. C’est
le cas le plus fréquent (plus de la moitié des cas). Cela conduit à la spécialisation et au contrôle
d’une grande part du marché.
Vertical : Rapprochements entre firmes appartenant à des stades différents de la même filière
permettant ainsi de contrôler l’ensemble d’une chaîne économique : – intégration en amont :
achat de fournisseurs ; – intégration en aval : achat de réseaux de distributeurs. Ces opérations
s’inscrivent dans une logique de filière.
Concentrique: Rapprochements entre firmes de métiers complémentaires dans l’objectif
d’étendre une gamme d’offre et une clientèle (on parle également de diversification
concentrique). La complémentarité repose sur les produits, un savoir-faire ou une clientèle.
Congloméral :Rapprochements entre firmes dont les métiers n’ont rien en commun (on parle
également de diversification conglomérale).
• Motifs stratégiques
Offensifs Défensifs
(Exploitation ou valorisation des (Réaction pour maintenir ses positions)
caractéristiques de la cible) • Consolidation des positions sur des
• Croissance du pouvoir de domination secteurs à maturité
et d’influence ➜ Ne crée pas de problème de surcapacité sur le
• ➜ Pour renforcer le pouvoir de la firme marché (continuer à augmenter ses parts de marché
auprès des autres acteurs du marché en dépit d’une diminution de la demande).
(bargaining power). ➜ Permet de faire face à une surcapacité de
l’appareil de production (nécessité pour les
• ➜ Pour augmenter son pouvoir de
entreprises de rentabiliser ou de couvrir au mieux
domination ou d’influence sur le leurs frais fixes).
marché (possibilité de s’approvisionner • Acquisition de taille critique
à des conditions plus favorables que ➜ Logique de mondialisation (nouvelle division
celles consenties à des concurrents de du travail, transfert des lieux de décision et de
taille plus modeste : baisse des prix, production, échanges de flux de capitaux, de
exigences de qualité, délais de produits et de savoir-faire entre les pays,
paiement). diffusion rapide des technologies).
• Pénétration sur un nouveau marché • Limitation des entrées sur le secteur
• L’analyse financière des fusions-acquisitions
Effets de •Pour les actionnaires : répartition du pouvoir de contrôle modifié (généralement au profit des
l’opération actionnaires de la cible dans le cas de la fusion absorption).
•Pour les dirigeants : répartition du pouvoir managérial modifié par réduction du nombre de postes
clés du management.
• Pour les salariés : modifications possibles des statuts, conventions collectives, etc. (généralement
pour se conformer aux conditions de la société absorbante dans le cas de la fusion absorption).
Les différentes opérations de fusions
1. La fusion-absorption
Les actifs et les dettes de la société absorbée (B) sont transférés à la société absorbante (A) qui
émet de nouvelles actions pour rémunérer les anciens actionnaires de la société dissoute (B).
Le nombre d’actions émises par la société absorbante (A) dépend de la parité de fusion, celle-
ci peut être déconnectée de la méthode retenue pour valoriser les actifs transférés de
l’absorbée vers l’absorbante. L’équilibrage du bilan de la société absorbante repose sur la
prime de fusion.
2. La fusion par apport (ou par création d 'une
société nouvelle)
Aspect juridique des opérations de Fusion
LA LOI N° 17-95 RELATIVE AUX SOCIETES ANONYMES
Chapitre II : Des fusions et des scissions
Section I : Dispositions Générales
Section II : Dispositions propres aux Sociétés Anonymes
Art 226 : dépôt au greffe du tribunal du lieu du siège desdites sociétés , insertion dans un Journal
J-30 Annonce dans par chacune des sociétés participant à l'opération;, avis au Bulletin officiel .
Art 226 et 229:
J-31 établissement rapport des organes de direction qui est mis à la disposition des actionnaires.
Lorsqu’une ou plusieurs sociétés participant à l’opération de fusion font appel public à l’épargne,
Pas précisé remise Rapport CAC au Autorité marocaine du marché des capitaux AMMC ( ex .conseil
( j-30) déontologique des valeurs mobilières ) selon les modalités qu’il fixe
J-16 convocation de l’AGE à l’effet de se prononcer sur le projet de fusion.
J+30 dépôt au service local des impôts dont dépendent la ou les sociétés
fusionnées, en double exemplaire la déclaration écrite prévue à l’article
(suivant
acte de
162 du CGI
fusion)
J+45 Déclaration de cessation société absorbée
Cas pratique : Fusion absorption TMPA par TM2
Les communications financières
Aspects fiscaux des opérations de fusion
En matière d’IS
A B
Nombre d’Actions 10 000 6 000
Nominal 100 100
Valeur Action 280 140
Valeur de la société 2 800 000 840 000
PARITE
A 280 1 280
B 140 2 280
soit 2 B pour 1 A
Prime de fusion
apport 6000 140 840 000
aug capital 3000 ( ½ de B) 100 300 000
prime de fusion 540 000
Cas ou A détient 2000 dans B
ou
apport total 6000 140 840 000
augmentation capital 2000 100 200 000
640 000