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Vitamine B6:
1- Historique:
En 1934, György découvre, dans un extrait de levure, un facteur permettant de
guérir une dermatite pellagroïde du rat et lui donne le nom de vitamine B6.
2- Structure Chimique Et Propriétés Physicochimiques
2.1. Structure Chimique Et Nomenclature
Le terme "vitamine B6" regroupe différentes substances, toutes dérivées de la 3-
hydroxy-2- méthylpyridine. Celles-ci se distinguent par le groupement R1 situé en
position 4, qui peut être alcool [pyridoxol ou pyridoxine (PN)], aldéhyde [pyridoxal
(PL)] ou amine [pyridoxamine (PM)] ; ces substances sont rapidement
interconvertibles. La formule brute de la pyridoxine est C8H1103N, son poids
moléculaire de 169 (Figure 1).
Les trois formes vitaminiques peuvent être phosphorylées en position 5 en
donnant le phosphate de pyridoxine (PNP), le phosphate de pyridoxal (PLP) et le
phosphate de pyridoxamine (PMP). On reconnaît au phosphate de pyridoxal un rôle
métabolique important lié à son activité en tant que coenzyme, le PMP étant plutôt
une forme de stockage. L'acide 4-pyridoxique (4-PA), le principal catabolite de la
vitamine B6, correspond à la forme carbazone obtenue par la liaison entre la fonction
carboxylique en C4 et la chaîne hydroxyméthyle en C5.
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Chapitre I: Les vitamines B6, B9 et B12
3.2. Métabolisme
Les 3 formes vitaminiques (PN, PL, PM) pénètrent dans la cellule hépatique par
diffusion passive puis sont transformées en phosphate de pyridoxal (PLP), le
coenzyme actif. Cette transformation a lieu d'une part sous l'action de la pyridoxal
kinase, qui permet la phosphorylation au niveau de tous les tissus, et d'autre part sous
l'action de la pyridoxine oxydase, qui catalyse la transformation du phosphate de
pyridoxine et du phosphate de pyridoxamine en phosphate de pyridoxal. Cette
dernière enzyme, FMN dépendante, est présente essentiellement au niveau hépatique,
expliquant le rôle central du foie dans le métabolisme de la vitamine B6 (Figure 3).
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Chapitre I: Les vitamines B6, B9 et B12
Du foie, la vitamine B6 diffuse vers tous les tissus. Elle est essentiellement
présente au niveau du cerveau, des reins, de la rate, et au niveau du muscle sous forme
de phosphate de pyridoxal lié à la glycogène phosphorylase.
3.3. Distribution
Dans le sang, la vitamine B6 est retrouvée sous forme de phosphate de
pyridoxal au niveau plasmatique (54 %) liée à l'albumine et au niveau des
érythrocytes liée à l'hémoglobine (Figure 4).
3.4. Élimination
La vitamine B6, hydrosoluble, est éliminée par voie urinaire après
transformation en acide 4-pyridoxique dans le foie et le rein. On trouve également
dans les urines du pyridoxal en très faible quantité. La vitamine B6, sous ses formes
phosphate de pyridoxal et phosphate de pyridoxamine, intervient en tant que cofacteur
enzymatique dans de nombreuses réactions biochimiques, et en tant que régulateur de
l'expression génique.
Le coenzyme est présent sous forme de groupement prosthétique fixé à de
nombreuses enzymes intervenant dans le métabolisme des aminoacides.
4. Mécanisme d'action
Les réactions enzymatiques faisant intervenir le phosphate de pyridoxal comme
coenzyme se réalisent en 3 étapes successives (Figure 5) :
• Formation d'une base de Schiff (aldimine) entre la fonction aldéhyde (-CHO) en C4
de la vitamine B6 et le résidu lysine spécifique du site actif de l'enzyme. Le phosphate
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Chapitre I: Les vitamines B6, B9 et B12
de pyridoxal forme de la même façon une imine (aldimine ou base de Schiff) en liant
sa fonction aldéhyde en C4 avec la fonction amine des acides aminés.
• Cette imine va subir une rupture au niveau du carbone avec formation d'une imine
transitionnelle.
• Puis l'imine transitionnelle est hydrolysée en libérant le produit de la réaction avec
régénération du phosphate de pyridoxal (PLP).
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Chapitre I: Les vitamines B6, B9 et B12
4.1.2. Déshydratases
Elles catalysent la déshydratation des acides aminés, première réaction d'un
processus complexe qui conduit à la désamination des acides aminés (exemple :
transformation de la sérine en acide pyruvique).
4.1.3. Transsulfurases
Ces enzymes assurent le transfert d'un groupement thiol (SH). Elles
interviennent entre autre dans le métabolisme de l'homocystéine. Le phosphate de
pyridoxal joue le rôle de coenzyme dans la transformation de l'homocystéine en
cystathionine sous l'influence de la cystathionine - synthase (CBS) et dans la
transformation de la cystathionine en cystéine sous l'influence de la cystathionase
(Figure 7). L'homocystinurie, maladie héréditaire, est caractérisée biochimiquement
par une élévation de l'homocystéine et de la méthionine dans le plasma et par une
diminution de la cystéine, conséquences d'un déficit en cystathionine -synthase.
Cliniquement, on observe des thromboses qui seraient la conséquence de
l'accumulation d'homocystéine dans les cellules endothéliales.
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Chapitre I: Les vitamines B6, B9 et B12
4.1.5. Transférases
Les transférases vitamine B6 - dépendantes catalysent la transformation de la
sérine et de la thréonine en glycocolle. Exemple : conversion de la sérine en glycine
sous l'action de la sérine hydroxyméthyl transférase en présence de phosphate de
pyridoxal et de tétrahydrofolate qui joue le rôle d'échangeur de groupement
monocarboné.
4.1.6. Synthétases
Le phosphate de pyridoxal est le coenzyme de la delta aminolévulinate
synthétase, enzyme assurant la condensation de la glycine et du succinyl-CoA pour
former l'acide deltaaminolévulinique, étape limitante dans la synthèse des porphyrines
et donc de l'hème. Ceci explique l'effet favorable de la vitamine B6 dans le traitement
de certaines anémies.
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Chapitre I: Les vitamines B6, B9 et B12
elle est surtout apportée par les viandes, les poissons et le foie. Les produits laitiers et
les céréales, les fruits et légumes, en contiennent de plus faibles quantités.
5.2. Carence
La carence spontanée franche est rarement observée dans nos pays
industrialisés, mais l'apport alimentaire serait, chez beaucoup d'individus, suboptimal
avec des signes de carence fruste. Les symptômes de déficience en vitamine B6 sont
de types divers :
• Neuropsychiques : fatigue, apathie, insomnie, états dépressifs avec troubles du
métabolisme du tryptophane conduisant à une élimination majorée d'acide
xanthurénique dans l'urine et neuropathies périphériques.
• Dermatologiques : glossite, stomatite.
• Hématologiques : rarement anémie hypochrome avec hypersidérémie, ainsi que des
anomalies de l'immunité cellulaire et humorale.
• Métaboliques : augmentation de la synthèse d'acide oxalique. En cas de carence en
vitamine B6, l'acide glyoxylique n'est plus converti en glycine par transamination
mais oxydé en acide oxalique.
6. Exploration Du Statut Vitaminique
Le statut vitaminique B6 est exploré dans les circonstances suivantes :
• Pour évaluer l'état nutritionnel et suivre le bénéfice d'une "supplémentation".
• Pour expliquer des perturbations biologiques lorsqu'une anomalie du métabolisme
de la vitamine B6 ou d'une enzymopathie congénitale est mise en cause.
• Dans le cadre d'études épidémiologiques.
On utilise soit des méthodes directes, qui mesurent le niveau des différents vitamères
circulants et des méthodes indirectes, fonctionnelles réalisées in vivo ou in vitro, et
qui évaluent la fonction vitaminique.
Vitamine B9:
1. Historique:
Entre 1935 et 1939, divers auteurs mettent en évidence dans le foie et les
levures, des substances qu'ils désignent sous des appellations différentes : vitamine M,
facteur éluat et vitamine Bc. Ils constatent que leur absence provoque une anémie
chez le singe rhésus, une anémie macrocytaire chez le rat et un arrêt de la croissance
de Lactobacillus casei et de Streptococcus lactis. Il s’agit en fait de composés
chimiquement et biologiquement très voisins qui dérivent de l’acide folique,
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Chapitre I: Les vitamines B6, B9 et B12
dénommé ainsi parce qu'il abonde dans les feuilles de certains végétaux. Tous ces
composés sont regroupés sous le terme de folates ou vitamine B9. En 1945,
la détermination de la structure de l'acide folique et sa synthèse sont réalisées.
La même année, T. Spies démontre que l'acide folique est capable de guérir l'anémie
mégaloblastique chez la femme enceinte.
2. Définition:ÉFINITION
La vitamine B9 est représentée par le groupe des folates (du mot latin "folium",
"feuille" à cause de l’abondance de la vitamine B9 dans les végétaux foliacés). Les
différentes formes de vitamine B9 dérivent de l’acide folique (acide ptéroyl-
monoglutamique). L’acide ptéroyl-monoglutamique est formé par l’association d’une
ptéridine, d’un acide para-amino-benzoïque et d’un acide glutamique.
Les formes réduites, dihydrofolate (DHF) et tétrahydrofolate (THF), sont les
seules actives.
3. Structure Et Propriétés Physico-Chimiques
L’acide folique consiste en une partie 2-amino-4- hydroxy-ptéridine (ptérine)
liée par un groupement méthylène en position C-6 à une partie para-aminobenzoyl
glutamique (figure 1). L’acide folique est le premier dérivé à avoir été synthétisé
chimiquement. La synthèse des coenzymes B9 à partir de l’acide folique nécessite
plusieurs étapes :
• La réduction de l'acide folique en dihydro- et tétrahydrofolate, respectivement sur
les positions 7,8 et 5,6.
• l'élongation de la chaîne glutamate par addition de résidus glutamiques en position
gamma.
• la substitution de groupements monocarbonés en position N5 et/ou N10.
F
igure 1 : Acide Folique.
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Chapitre I: Les vitamines B6, B9 et B12
L’acide folique est de couleur jaune, peu soluble dans l'eau et les solvants
organiques, mais soluble en milieu alcalin. Il est instable lorsqu’il est exposé à la
lumière et à l’air. L'exposition aux UV induit un clivage rapide de la molécule en
position 9,10 pour donner une partie ptéridine et une amine aromatique libre. La
lumière provoque une oxydation très rapide des folates réduits d'où la nécessité
d’utiliser des agents réducteurs tels que l'acide ascorbique ou le mercaptoéthanol pour
leur dosage.
4. Métabolisme
4.1. Absorption et transport
4.1.1. Étapes intraluminale et entérocytaire
Dans l’alimentation, la majorité des folates sont sous forme méthyl- ou formyl-
polyglutamates réduits. Ils sont liés aux protéines alimentaires dont ils sont libérés
grâce aux protéases digestives. Ces polyglutamates sont ensuite transformés en
monoglutamates activement absorbés par les entérocytes
au niveau du jéjunum. Dans l'entérocyte, les polyglutamates sont scindés en
monoglutamates sous l'effet de la conjugase intestinale qui est une γ-
glutamylhydrolase présente dans la lumière et sur la bordure en brosse. Les
monoglutamates sont ensuite transformés en N5-méthyltétrahydrofolates qui
traversent la barrière intestinale et passent dans le sang portal. Un récepteur spécifique
des folates a été identifié sur la bordure en brosse. Le système de transport à travers
l'entérocyte est saturable et optimal à un pH compris entre 5,5 et 6. Quand des doses
pharmacologiques d'acide folique ou d'autres folates sont administrées, la majeure
partie de la vitamine transportée apparaît sous forme non modifiée dans la circulation
portale.
4.1.1.1. Dans le sang
Dans le sang, une partie importante des folates circulants est liée à des protéines
de faible affinité. Quarante pour cent sont retrouvés associés à l'α2-macroglobuline,
33 % à l'albumine et 23 % à la transferrine. Les concentrations en vitamine B9 varient
de 5 à 15 μg/l dans le plasma et sont 20 fois plus élevées dans les globules rouges. La
captation cellulaire met en jeu deux transporteurs, la folate binding protein (FBP) et le
transporteur des folates réduit (RFC) (Antony, 1992). La FBP transporte
préférentiellement les folates oxydés. Le RFC est la protéine privilégiée du transport
des folates réduits. Le processus d'internalisation des folates par la FBP met en jeu la
potocytose, processus d'endocytose spécifique des protéines à ancre GPI.
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Chapitre I: Les vitamines B6, B9 et B12
Les structures impliquées sont les cavéoles, qui se présentent sous forme de
vésicules de 50 nm de diamètre et dont la surface est tapissée d'un manteau strié. Ces
vésicules peuvent être ouvertes ou closes, avec une implication probable du manteau
strié dans l'alternance de ces états. Le cholestérol est indispensable au maintien des
structures en radeau. Le processus d'internalisation dure 1 heure.
Les cavéoles sont retrouvées à la surface des cellules endothéliales et des
fibroblastes. La cavéoline, un des composés du manteau strié, est identifiée dans les
fibroblastes. Le retrait du cholestérol entraîne la dépolymérisation du manteau.
4.1.1.2. Dans la cellule
L'acide folique nouvellement internalisé doit nécessairement être réduit pour
être fonctionnel. Il subit aussi une polyglutamation afin d'être retenu au sein de la
cellule, majoritairement sous forme de pentaglutamate. L'enzyme responsable de la
polyglutamation est la folylpolyglutamate synthétase. La polyglutamation semble
aussi nécessaire à une bonne interaction entre les folates et les enzymes du cycle des
folates. Il existe une enzyme lyzosomiale «antagoniste» de la synthétase, la
folylpolyglutamate hydrolase. Les formes monoglutamiques peuvent se fixer aux
enzymes du cycle des folates. La forme active des folates est l'acide tétrahydrofolique
obtenu par deux réductions successives de l'acide folique par la dihydrofolate
réductase (DHFR, EC 1.5.1.3) ou une réduction si le substrat est l'acide
dihydrofolique. La première réduction se fait en positions 7 et 8, la seconde en
positions 5 et 6 (figure 1). Pivot d'un cycle complexe, le tétrahydrofolate se comporte
comme un transporteur d’unités monocarbonées par substitution des azotes N5 et N10
(figure 1). Les réactions d'interconversion sont compartimentées ; elles peuvent
prendre place dans le cytoplasme ou dans la mitochondrie. Il y a sans doute une
canalisation des différentes formes de folates dans le cytoplasme. Les enzymes sont
probablement organisées en groupes, agissant successivement sans laisser diffuser
dans le cytoplasme les unités monocarbonées. Seules les formes polyglutamates
seraient canalisées. La méthylène-tétrahydrofolate deshydrogénase et la méthylène-
tétrahydrofolate cyclohydrolase ont des activités liées. C’est aussi le cas entre la
sérine hydroxy-méthyl transférase, la 10-formyl synthétase et la 10-formyl
deshydrogénase qui réduit le 10-formyl THF en THF avec production de CO2, la
méthylène-tétrahydrofolate cyclohydrolase et la 10-formyl synthétase. Si les folates
ou la vitamine B12 viennent à manquer, la production de méthionine cesse pour
favoriser la production de bases puriques. Pour répondre à un déficit en méthionine, le
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Chapitre I: Les vitamines B6, B9 et B12
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Chapitre I: Les vitamines B6, B9 et B12
1. Historique
Le syndrome de carence de la vitamine B12 a été successivement décrit par
Jean-Baptiste Combe, Thomas Addison, puis par Biermer au cours du XIXe siècle. La
manifestation principale est une anémie mégaloblastique, à laquelle s'associent des
troubles neurologiques et des troubles digestifs, l'ensemble constituant l'anémie
pernicieuse.
En 1925, Whipple met en évidence expérimentalement l'action antianémique du
foie de veau. Un an plus tard, Minot et Murphy établissent que cette thérapeutique est
capable d'interrompre l'évolution de l'anémie pernicieuse de Biermer.
En 1928, Castle postule que la substance antipernicieuse est composée, d’une
part, d'un facteur extrinsèque apporté par l'alimentation, en particulier par la
consommation de foie, et d’autre part, d'un facteur intrinsèque présent dans la
muqueuse gastrique. Une série de travaux conduit en 1948 à l'isolement à partir du
foie de la vitamine B12, à l'état de cyanocobalamine sous forme de cristaux rouges. À
partir de 1955, les recherches s’orientent vers la détermination de la structure
chimique de la cyanocobalamine isolée du foie ainsi que de plusieurs facteurs, ayant
une activité vitaminique B12 et un noyau cobalamine. Dorothée Crowfoot Hodgkin,
Prix Nobel de Médecine, établit la structure des cobalamines par cristallographie aux
rayons X. Le facteur intrinsèque, décrit par Castle, est purifié en 1965 par Ralph
Gräsbeck.
En 1973, la synthèse chimique de la cyanocobalamine est réalisée par
Woodward et al. Les deux dernières décennies ont permis d'augmenter
considérablement nos connaissances concernant les mécanismes d'assimilation, le
transport de cette vitamine, mais aussi les différentes étapes de sa biosynthèse par des
micro-organismes.
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Chapitre I: Les vitamines B6, B9 et B12
2. Définition
La vitamine B12 est représentée par un ensemble de composés appartenant à la
famille des cobalamines : cyanocobalamine, hydroxocobalamine, méthylcobalamine
et adénosylcobalamine.
Les cobalamines ont une structure chimique proche de l’hème, mais l’atome
central de fer y est remplacé par un atome de cobalt, d’où le nom de cobalamines.
La cyanocobalamine est une poudre rouge violacé, soluble dans l’eau. Elle est
stable à la chaleur, mais sensible à la lumière. Il existe notamment une
photoconversion de l'hydroxocobalamine en aquocobalamine, ou encore une
conversion des coenzymes B12 en cyanocobalamine en présence de cyanure de
potassium. C'est pour cette dernière raison que la forme moléculaire standard utilisée
en chimie clinique est la cyanocobalamine. Elle présente un spectre UV
caractéristique avec deux bandes d’absorption principales respectivement situées entre
315 et 358 nm et 518 et 550nm selon les vitamères. La vitamine B12 est soluble dans
l'eau mais également soluble dans certains solvants, tels que l'acétone. C'est cette
propriété qui a été utilisée pour sa purification.
3. Structure
La vitamine B12 représente un groupe de molécules, les cobalamines, qui sont
des cobamides. Les cobamides sont constituées par l'addition, en dessous de la
structure tétrapyrrolique presque plane (position α) d'un ribonucléotide, uni par
coordinence au cobalt et par liaison ester à l'aminopropanol du pyrrole D, ainsi que
par l'addition au-dessus du plan (position β) d'un deuxième ligand anionique, uni par
coordinence au cobalt. Les cobalamines sont des cobamides dont le ribonucléotide est
un 5,6-diméthylbenzimidazole (Figure 1). Le ligand 5,6-diraéthylbenzimidazole
symétrique par rapport au plan est variable et labile. Ce peut être un groupement
hydroxyle (hydroxocobalamine), méthyle (méthylcobalamine, qui est un coenzyme),
5'-désoxyadénosine (5'-désoxyadénosylcobalamine, qui est la deuxième forme
coenzymatique connue). On retrouve également dans le sang circulant des traces
d'aquocobalamine et de cyanocobalamine.
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Chapitre I: Les vitamines B6, B9 et B12
4. Métabolisme
4.1. Absorption
La vitamine B12 d’origine alimentaire est essentiellement apportée par les
protéines d'origine animale (foie, oeuf, viande, lait, poissons, crustacés). Les
cobalamines sont d’abord libérées des protéines par l’acidité et la pepsine gastriques.
Elles se lient à l’haptocorrine dans l’estomac, car l’affinité de la vitamine B12 pour
cette protéine d’origine salivaire est supérieure à celle pour le facteur intrinsèque
synthétisé par les cellules pariétales de l’estomac. L’haptocorrine est dégradée par les
enzymes protéolytiques pancréatiques, ce qui permet aux cobalamines de se lier au
facteur intrinsèque. Le complexe cobalamine-facteur intrinsèque est ensuite absorbé
par endocytose au niveau de l’iléon distal, après fixation sur un récepteur multiligand
formé de cubiline associée à la protéine amnionless. Le facteur intrinsèque est alors
dégradé dans le compartiment lysosomial et les cobalamines sont transférées sur la
transcobalamine synthétisée par les entérocytes et le complexe passe ensuite dans la
circulation sanguine. La transcobalamine est une protéine synthétisée par un gène de
ménage qui permet au complexe d’être internalisé par endocytose dans toutes les
populations cellulaires après fixation sur un récepteur dont le gène reste encore non
identifié. L’haptocorrine est également retrouvée dans le sang et dans la plupart des
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Chapitre I: Les vitamines B6, B9 et B12
cellules. Son rôle est mal connu. Elle pourrait participer au stockage sanguin et
cellulaire et surtout à l’élimination dans la bile des cobalamines et d’analogues
structuraux qui constituent potentiellement des facteurs anti-vitaminiques. Il existe un
cycle entéro-hépatique et un stockage hépatique qui permettent à l’organisme de
constituer des réserves pour 3 ans. En effet, le foie est l’organe le plus riche en
vitamine B12. Il contient plus de 60 % de la totalité de la vitamine B12 présente dans
l'organisme.
4.2. Utilisation
La cyanocobalamine et l'hydroxocobalamine utilisées en thérapeutique sont des
dérivés oxydés stables (Co3+). La méthylcobalamine et l'adénosylcobalamine sont
deux coenzymes de formes réduites instables (Co1+).
4.3. Rôles métaboliques
L'activité vitaminique correspond à deux coenzymes, la 5'
désoxyadénosylcobalamine (AdoCbl) et la méthylcobalamine (MeCbl) (P01-II-97-
01). La 5' désoxyadénosylcobalamine est le coenzyme de la méthylcoenzyme A
mutase (EC 5.4.99.2) qui catalyse la conversion de l'acide méthylmalonyle en
succinyl coenzyme A par transfert intrachaîne d'un atome d'hydrogène. Cette réaction
est mitochondriale et permet l'oxydation ultérieure du succinyl-coenzyme A dans le
cycle de Krebs. La méthylcobalamine est le coenzyme de la méthionine synthase (EC
2.1.1.13), qui permet la synthèse de méthionine par transméthylation de
l'homocystéine. Le groupement méthyle transféré est apporté par le
méthyltétrahydrofolate, ce qui permet la régénération du tétrahydrofolate. En cas de
carence en méthylcobalamine, il y a donc une trappe métabolique probable du
méthyltétrahydrofolate avec défaut de régénération.
La cobalamine est un intermédiaire du transfert dont le cobalt se comporte
comme une base catalytique qui suit un cycle réductionnel, lui-même catalysé par une
méthionine synthase réductase. Cette réaction cytoplasmique est particulièrement
importante. En effet, l'homocystéine est un acide aminé pro-oxydant, non incorporé
dans les protéines, dont le taux cellulaire est régulé par cette réaction. L’homocystéine
est un facteur de risque de thrombophilie, de maladies cardiovasculaires et
neurodégénératives. En outre, la méthionine, acide aminé indispensable, est le
précurseur de la S-adénosyl méthionine qui est le substrat des réactions de
méthylation de l'ADN, des lipides, des protéines et de certains biofacteurs essentiels
au métabolisme cellulaire. Enfin, la trappe métabolique du méthyltétrahydrofolate
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1- Anatomie de Cerveau :
Le Cerveau :
le cerveau demeure partie d’un tout. L’individu n’est pas réductible à cet
organe car le cerveau est en constante interaction avec le reste du corps. Le
cerveau est l’organe siège des facultés mentales. Il assure, à la fois, les
fonctions vitales en contrôlant le rythme cardiaque, la température
corporelle, la respiration, etc., et les fonctions dites « supérieures » telles
que le langage, le raisonnement ou encore la conscience. Cet organe
comprend deux hémisphères (gauche et droit) dont la surface se divise pour
chacun en lobes (occipital, pariétal, temporal et frontal). Les principaux
composants du tissu cérébral sont les cellules gliales et nerveuses(neurones).
Le neurone est considéré comme l’unité fonctionnelle de base du cerveau,
qualité conférée par son importante interconnectivité et sa spécialisation en
matière de communication. Les neurones sont organisés en réseaux
fonctionnels localisés dans différentes aires du cerveau.
1.1. La structure du cerveau :
Le corps humain est symétrique par rapport à un axe vertical (un œil, une
main, une jambe à gauche, la même chose à droite). Le cerveau lui aussi est
divisé en deux parties principales, les hémisphères gauche et droit.
L’hémisphère droit contrôle la plupart des actions de la partie gauche du
corps, et vice versa. Ainsi, une attaque ayant endommagé l’hémisphère
gauche se répercute-t-elle sur la partie droite du corps. L’hémisphère droit
traite principalement les capacités spatiales et la reconnaissance des visages.
L’hémisphère gauche, lui, s’occupe plutôt du langage, de mathématiques et
de logique. Entre les deux, un ruban de 250 millions de fibres neurales
baptisé corps calleux sert de passerelle et permet l’échange d’informations.
Même si certaines activités dépendent surtout de l’un des deux hémisphères,
les deux contribuent à l’activité cérébrale globale. D’ailleurs, le
fonctionnement de chaque hémisphère est beaucoup plus complexe qu’on ne
le croit souvent, et les deux communiquent par un système de
neurotransmetteurs. Il est donc simpliste de dire qu’une personne apprend «
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1.1.3.3. Épithalamus :
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1.1.5. Cervelet :
Le cervelet, dont la forme évoque celle d'un chou-fleur, est la plus grasse
partie de l'encéphale, après le cerveau. Il représente environ 11 % de la
masse de l'encéphale. Le cervelet est situé à l'arrière du pont et du bulbe
rachidien (dont il est séparé par le quatrième ventricule). Il fait saillie sous
les lobes occipitaux des hémisphères cérébraux.
dont il est séparé par la fissure transverse du cerveau (vair la figure 06). Il
repose dans la fosse crânienne postérieure.
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Figure 06 : le cervelet
2- Physiologie de cerveau:
2.1. Les neurones :
Les neurones (ou cellules nerveuses) sont des cellules hautement différenciées,
spécialisées dans la communication intercellulaire. Ils reçoivent, traitent et
transmettent des informations (des signaux). Chez l’adulte, les neurones matures
ne se renouvellent pas, car ce sont des cellules horscycle qui ne se divisent pas.
Les cellules neuro-sensorielles olfactives font exception : elles se renouvellent
pendant toute la vie à partir de cellules-souches situées dans la couche basale de
l’épithélium olfactif. De nombreux travaux insistent actuellement sur l’existence
dans le cerveau adulte d’une population de cellules-souches capables de se
différencier en neurones et en cellules gliales Leur rôle et leur importance ne
sont toutefois pas encore clairement établis dans l’espèce humaine. Un neurone
seul, isolé, n’a pas de signification. La fonction du système nerveux (SN)
implique que les neurones communiquent entre eux, au niveau des synapses,
réalisant ainsi des chaînes, des boucles, des circuits, des réseaux nerveux
extraordinairement compliqués. Le neurone comprend un corps cellulaire, des
dendrites et un axone Délimitée par sa membrane plasmique, la cellule nerveuse
est constituée par un corps cellulaire(ou soma ou périkaryon) d’où partent des
prolongements (ou neurites) de deux types, les dendrites et l’axone, qui diffèrent
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Figure 07 : le neurone
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Figure 10 : oligodendrocyte
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Chapitre I: Les vitamines B6, B9 et B12
Figure 12 : l’épendymocyte
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