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M. P. FALL A. LEYE
1. INTRODUCTION
1.1. Définition
1.2. Intérêt
4. Action physiologique
4.1. Décarboxylation des acides & cétoniques
4.2. Intervention de la vitamine B1 dans le cycle de Krebs
4.3. Autres actions
4.4. Réactions de transcétolisation
5. Interrelations vitaminiques
5.1. Avec la vitamine B2
5.2. Avec la vitamine PP et l’acide folique
5.3. Avec les vitamines B6 et C
5.4. Avec la vitamine B12
6. Avitaminose B1
6.1. L’avitaminose expérimentale
6.2. L’avitaminose humaine
7. CONCLUSION
VITAMINE B1, NATURE, ORIGINE, BESOINS, ACTION PHYSIOLOGIQUE
1. Introduction
1.1 Définition
La vitamine B1 ou thiamine est une vitamine hydrosoluble qui joue un rôle essentiel dans le
métabolisme des glucides, dont le composé actif est en réalité le pyrophosphate de thiamine, ou
cocarboxylase, qui intervient dans les réactions de décarboxylation et de transcétolisation.
1.2. Intérêt
Intervient dans les réactions de décarboxylation et de transcetolisation
4. Actions physiologiques
4.1. Décarboxylation des acides alpha cétoniques
La vitamine B1 est le coenzyme des réactions de décarboxylation des acides alpha cétoniques,
qui porte sur l’acide pyruvique et alpha cétoglutarique.
# L’absence d’utilisation de l’acide pyruvique dans le cycle de Krebs lors des carences en
vitamine B1 est responsable d’une hyperpyruvicémie avec hyperlactadémie
La décarboxylation peut se faire en anaérobiose ou en aérobiose.
4.1.1. En aérobiose
La décarboxylation non oxydative de l’acide pyruvique conduit a l’éthanol
La décarboxylation de l’acide alpha cétoglutarique donne l’aldéhyde succinique.
4.1.2. En anaérobiose
Il existe plusieurs étapes :
La décarboxylation de l’acide pyruvique : (cf. Figure : 2)
o Fixation de l’acide pyruvique sur la thiamine pyrophosphate au niveau du
carbone2 du noyau thiazole
o Décarboxylation oxydative
o Formation de l’acétylcoenzyme A
La décarboxylation de l’acide alpha cétoglutarique
Les mécanismes sont superposables et aboutissent à la libération de succinylCoA.
4.2. Intervention de la vitamine B1 dans le cycle de Krebs
Elle intervient au cours de plusieurs étapes du cycle de Krebs :
- Entrée de l’acide pyruvique sous forme d’acetyl CoA
- Décarboxylation de l’acide alpha céto-glutarique.
4.3. Autres actions
- Contribue à la synthèse de l’acétylcholine pour certains et pour d’autre inhiberait la
cholinestérase
- Assure la transformation du tryptophane en formyl cynurénine.
4.4. Réactions de tanscétolisation
C’est le transfert d’un groupement cétol d’un sucre à un autre (d’un cétose a un aldose)
Ce mécanisme intervient deux fois dans le shunt des pentoses :
- Le xylulose 5-phosphate se transforme en triose phosphate
- Le groupement cétol se fixe transitoirement sur le carbone2 du noyau thiazole par sa
fonction cétone
#en cas de carence il y a une augmentation des pentoses dans les hématies et une diminution
de l’activité de transcétolisation des globules rouges.
Rôle important de la voie des pentoses dans le système nerveux central.
5. Interrelations vitaminiques
5.1. Avec la vitamine B2
La carence en vitamine B1 s’accompagne dune élévation du FAD (vitamine B2) avec
augmentation de l’activité de la succinique-déshydrogénase.
Un excès en vitamine B1 diminue l’activité de la D-amino-acide-oxydase dont le coenzyme est
le FAD.
Cette inhibition est de nature compétitive.
5.2. Avec la vitamine PP et l’acide folique
Elles inhibent la phosphorylation de la thiamine, augmentent donc les besoins en thiamine.
5.3. Avec les vitamines B6 et C
Elles diminuent les besoins en thiamine.
5.4. Avec la vitamine B12
Elle augmente les besoins en thiamine.
6. Avitaminose B1
6.1. L’avitaminose expérimentale
Facilement obtenue chez le pigeon par un régime dépourvu de thiamine, à base de riz décortique,
elle se manifeste de la manière suivante : anorexie avec chute de poids, hypothermie,
incoordination motrice et crises convulsives accompagnant l’hypertonie en opisthotonos. La
mort survient en 6 semaines.
6.2. L’avitaminose humaine
6.2.1. Les circonstances de survenue
Les carences d’apport s’observent en Extrême-Orient lorsque le régime est a base de riz poli.
C’est le béri-béri dont il existe deux formes :
- Le béri-béri sec a prédominance neurologique, se manifestant essentiellement par une
polynévrite à laquelle peut s’associer une encéphalopathie réalisant un tableau de psycho-
polynévrite
- Le béri-béri humide ou domine l’insuffisance cardiaque a vitesse circulatoire élevée, avec
œdèmes et épanchements séreux réalisant une polysérite
L’avitaminose B1 se rencontre au cours de l’éthylisme chronique entrainant une carence d’apport
par anorexie, une carence d’absorption en raison de la gastrite, ainsi qu’une mauvaise utilisation
hépatique de la thiamine. En fait, il existe une multi carence nutritionnelle.
6.2.2. L’encéphalopathie de Gayet-Wernicke
Elle survient de façon aigue, au cours de l’intoxication éthylique.
Il faut prévenir son apparition au décours d’un delirium tremens.
Elle peut s’observer au cours de la réanimation parentérale par le sérum glucosé lorsqu’il existe
une carence d’apport.
Sur le plan clinique il existe : des troubles de l’équilibre avec syndrome cérébelleux, une
hypertonie oppositionnelle, des paralysies oculomotrices, parfois des signes pyramidaux,
constamment des troubles psychiques.
Sur le plan biologique : les taux de thiamine sanguin et biologique sont abaissés, il ya une
hyperpyruvicémie avec hyperlactatidémie, l’activité transcétolasique des hématies est abaissée.
6.2.3. Le syndrome de Korsakoff
Souvent associe à une polynévrite, il peut s’installer au décours dune encéphalopathie Gayet-
Wernicke. Il associe : des troubles de la mémoire de type antérograde, une désorientation spatio-
temporale, l’affabulation et souvent un syndrome cérébelleux.
6.2.4. Physiopathologie
La carence en thiamine retentit :
- Sur les cellules nerveuses qui utilisent les hydrates de carbone
- Sur les cellules du muscle cardiaque dont le métabolisme nécessite la présence de
pyruvate
- Sur le métabolisme de l’acétylcholine.
6.2.5. Le traitement par la vitamine B1
Elle est administrée par voie orale et par voie intramusculaire, la voie intraveineuse exposant au
choc thiaminique.
7. Conclusion
L’action de la vitamine B1 sur le métabolisme des hydrates de carbone explique en partie les
symptômes observés au cours des carences.
C est le tissu nerveux qui est le plus sensible à l’hyperpyruvicémie et aux perturbations de la voie
des pentoses.
Figure 1 la vitamine B1
REFERENCES