Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
s’éloigne des fastes de la cour espagnole et se mure dans sa maison de campagne ...
Les trésors du Prado
Peintures noires …
une femme d'âge mûr ou « Manola » en deuil repose son coude sur un monticule de terre sur lequel se trouve
une grille entourant généralement les tombes
la femme est Leocadia Zorrilla y Galarza, maîtresse de Goya avec qui elle vécut à la Quinta del Sordo
l'expression du visage triste et nostalgique a été interprétée comme une allusion au repos final de Goya
… une tombe
une série de personnages grotesques qui pourraient être des religieuses et des sorcières, vont en procession
à un endroit indéterminé
intitulé "Le Saint-Office" sur la base d'un personnage dans le coin inférieur droit, portant l'habit de Inquisition
Asmodée, représenté ici en démon feminin, transporte dans les airs don Cleophas, les deux pouvant s'introduire
dans l'intimité des personnes et contempler leurs vices
Cleophas indique sur la colline un village qui va être détruit
au pied de la montagne s’étend une plaine sombre avec des scènes de combats et deux soldats en uniformes
français visent un groupe de résistants
ces trois figures féminines suspendues en l'air sont accompagnées d'une quatrième, qui semble masculine, les
mains dans le dos — probablement attachées
les Parques seraient ainsi en train de décider du destin de ce personnage, dont les mains attachées l'empêchent de
s'opposer au destin qu'elles décident pour lui
l’interprétation traditionnelle: deux villageois luttant à coups de bâton dans un paysage désolé
l’interprétation par les intellectuels espagnols: une représentation de la mort comme une anticipation de la
guerre civile
celle du premier plan a une grande barbe, tranquille et digne, son expression est un peu triste mais sereine
l’autre personnage, le visage est cadavérique, monstrueux voire animalier, semble crier dans l’oreille
...
peut-être une allusion à la surdité de Goya
peut-être un démon qui souffle à l'oreille des visions noires
personnages grotesques, leurs visages sont caricaturaux au point d'avoir des traits animaliers
la chèvre, qui représente le diable, a sa gueule ouverte pour indiquer à la jeune qu'elle est nommée sorcière
celui de gauche avec un foulard blanc grimace, probablement à cause du manque de dents
l’autre, ses yeux sont creux et noirs, sa tête cadavérique fait penser à un crâne
une torche illuminant le visage de Judith et laisse dans la pénombre le visage de sa servante représentée dans une
attitude de prière
de manière significative le général est laissé hors champ (on distingue le sac où sera placée la tête d'Holopherne)
il peut s'agir d'une œuvre comme allusion de Goya à son amante (au contrôle de Leocadia Zorrilla-Weiss sur le vieux,
malade et sexuellement impuissant Goya); ou plus généralement du pouvoir castrateur de la femme sur l'homme
l’interprétation habituelle est, que celui qui ressemble à un homme, se masturbe devant des femmes curieuses
et moqueuses
dans son livre "Goya à l'ombre des lumières", Tzvetan Todorov nomme ce tableau "La masturbation", lui
opposant "La Lecture« ; le premier pouvant signifier l'abrutissement du peuple, le second l'activité recommandé
par les "éclairés"
Femmes riant montre deux sorcières se moquant d'un homme en se masturbant, et dans Hommes lisent
le débat incessant des politiciens est peut-être, aux yeux de Goya, aussi stérile que le plaisir solitaire dont
les femmes se moquent ...
tableau merveilleux, lumineux contrairement aux autres peintures noires murales de la Quinta del Sordo
… et le plus énigmatique
contre laquelle sa seule défense est le rêve, la fuite à travers les ténèbres grâce à l’humour exhibé
created olga.e.
olga_oes
À partir de 1819 jusqu’en 1823, Francisco de Goya réalisa un travail d’ampleur, exécutant directement sur les
murs de sa ferme des fresques d’une tristesse inégalée dans l’Histoire de l’art : les Peintures Noires - Pinturas
Negras, en espagnol.
Au nombre de quatorze, ces fresques renferment encore dans leurs aplats violents de pigments des secrets
obscurs, angoissants, mais qui en disent pourtant long sur l’état d’esprit de Goya à cette époque.
Ces œuvres où perce le désespoir sous chaque coup de pinceau ont toutes été réalisées entre 1819 et 1823, via
la technique de l’huile dite « al secco », c’est-à-dire directement appliquée sur le plâtre d’une paroi non-
préparée. Francisco de Goya n’a plus que quelques années à vivre. Probablement le savait-il, sentait-il la mort
sourdre à travers ses membres endoloris, sa surdité complète, ses acouphènes obsédants.
Ces œuvres uniques sont l’objet d’intenses débats entre historiens de l’art. Il est en effet difficile de définir dans
quelles pièces et dans quel ordre les peintures se trouvaient disposées au sein de la « Quinta del sordo » (« La
maison de campagne du sourd »).
Il demeure néanmoins une certitude : les thématiques de la vieillesse et de la mort sont très présentes, une
indication précieuse sur l’état d’esprit du peintre qui s’était retiré dans cette maison de campagne.
Affaibli par la maladie, peut-être a-t-il ressenti le besoin d’exprimer par la peinture ses angoisses profondes face
à l’avancée inexorable de la mort …