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Université Paris-Sorbonne Hermogénien [vers 295] et CTh) et de textes plus

Mardi 3 février 2015 (séance 2 du semestre)


récents, promulgué en 529 par l’empereur Justinien
jean-marie.salamito@paris-sorbonne.fr
(527-565). Attention : ne pas confondre le Code
Justinien avec le Digeste (appelé aussi les
La politique religieuse de Constantin Pandectes) promulgué en 533 par le même
Justinien.
de 313 à 337
• Les « lois religieuses » du CTh et du CJ sont
rassemblées en 2 volumes de la coll. « Sources
Bibliographie spécifique (par ordre
chrétiennes » (n°s 497 et 531).
chronologique de publication)
• Henri Marrou (1904-1977), « La dernière
I. Politique religieuse de Constantin avant 324
persécution et la paix de l’Église », 2nde partie,
I.1. D’octobre 312 à février 313
chap. 2 (p. 272-279) du t. 1 de la Nouvelle histoire
• Après sa victoire sur Maxence, Constantin fait
de l’Église (1963) citée dans la bibliographie de
pression sur Maximin Daïa, qui cesse de persécuter
l’année au point 2.
les chrétiens.
• Charles Pietri (1932-1991), « Mythe et réalité de
• Constantin refuse de participer au cortège païen du
l’Église constantinienne », un article de 1975 repris
triomphe, mais accepte d’être pontifex maximus.
dans le recueil Charles Pietri, historien et chrétien,
• Janvier, février ou mars 313, rencontre de Milan.
préface de Philippe Levillain, postface de
I.2. La légalisation du christianisme : les
Jean-Robert Armogathe, Paris, Beauchesne, 1992,
deux rescrits connus (été 313)
p. 1-18.
• Rescrit de Nicomédie (13 juin 313), dans
• Ch. Pietri, « Constantin en 324 : propagande et
Lactance, Mort des persécuteurs, 48, 2-12.
théologie impériales d’après les documents de la
• Rescrit aux fonctionnaires de Palestine après la
Vita Constantini », un article de 1983 repris dans le
mort de Maximin Daïa (fin de l’été 313), dans
recueil posthume d’articles du même auteur,
Eusèbe, HE 10, 5, 1-13.
Christiana respublica. Éléments d’une enquête sur
• Ces deux rescrits permettent de supposer
le christianisme antique, Rome, École française de
l’existence d’un « édit de Milan ».
Rome, 1997, t. 1, p. [253]-[280].
I.3. Les faveurs de Constantin aux
• Charles Pietri, « La conversion : propagande et
Églises
réalités de la loi et de l’évergétisme », 2e partie,
La basilica Constantiniana (future basilique St-Jean
chap. 1 (p. 189-227) du t. 2 (1995) de l’Histoire du
de Latran).
christianisme citée dans la bibliographie de l’année
I.4. Les droits accordés aux Églises
au point 2.
I.4.a. Ressources accordées aux Églises
• Paul Veyne, Quand notre monde est devenu
• En 313, application aux Églises du régime des
chrétien (312-394), Paris, Albin Michel, 2007.
donations aux temples.
• Pierre Maraval, Constantin le Grand. Empereur
• En 315, annone accordée aux Églises
romain, empereur chrétien (306-337), Paris,
(CTh 16, 1, 1).
Tallandier, 2011.
• En 321, facilitation des legs aux Églises
• La Vie de Constantin par Eusèbe de Césarée a été
(CTh 16, 2, 4).
publiée en 2013 dans la coll. « Sources
I.4.b. Privilèges accordés aux membres du clergé
chrétiennes » (n° 559) : introd. et notes de Luce
chrétien
Pietri, trad. de Marie-Joseph Rondeau.
• En 312, exemption des munera pour les clercs des
provinces (CTh 16, 2, 1).
Explication des sigles
• En 320, mesures pour éviter l’évasion des curiales
• CTh = Code Théodosien (Codex Theodosianus),
(CTh 16, 2, 3 et 6).
recueil en 16 livres d’environ 2 500 constitutions
I.4.c. L’affranchissement dans l’Église (manumissio
impériales (de Constantin à Théodose II et
in ecclesia)
Valentinien III), promulgué en 438 par Théodose II
Textes de 316 (CTh 4, 7, 1) et de 321 (CJ 1, 13, 2).
(408-450).
• CJ = Code Justinien (Codex Justinianus), recueil
en 12 livres des constitutions des trois codes
précédents (Code Grégorien [de 291], Code
I.4.d. La justice épiscopale interdiction de la mixité des réunions liturgiques ;
Constitution de 318 ou 321 : justice épiscopale inter cérémonies chrétiennes reléguées hors les murs.
volentes (CTh 1, 27, 1). III.2. La légalisation du christianisme en
I.4.e. Le dies Solis devient férié Orient
Décision du 3 mars 321. • Deux édits, dans Eusèbe de Césarée, Vie de
I.5. Une influence chrétienne sur la Constantin, 2, 24-42 (aux provinciaux de Palestine)
législation ? et 48-60 (aux provinciaux d’Orient).
• Constitution du 3 mai 315 : justice et équité plutôt • Application à l’Orient de tous les textes
que le droit strict (CJ 3, 1, 8). promulgués depuis 313.
• Contre les excès des fonctionnaires et des soldats • Constantin affiche dans ces textes ses propres
(CTh 8, 4, 10 ; 8, 10, 1) ; contre les dénonciations convictions religieuses.
anonymes (CTh 9, 34, 1 et 4). III.3. Poursuite d’une législation
• Constitutions pour améliorer la condition des favorable aux chrétiens
détenus (CTh 9, 3, 1-2). • En 326, « hérétiques » exclus des privilèges
• Constitutions protégeant la famille et le mariage. accordés aux clercs « catholiques ».
Constitutions de 315 et de 322 pour éviter • En 333, recours possible à la justice épiscopale si
l’abandon et la vente des enfants. une seule partie le réclame. (Voir les travaux
• En 320, abolition des mesures natalistes remontant d’Olivier Huck.)
à Auguste (CTh 8, 16, 1). • En 335, constitution pour limiter le prosélytisme
I.6. Et les autres religions ? juif et protéger les Juifs convertis au christianisme.
I.6.a. Le polythéisme gréco-romain III.4. Les constructions de l’empereur
• Constitution de 319 contre l’haruspicine privée. chrétien
• Constitutions limitant les pratiques magiques. III.4.a. La fondation de Constantinople
I.6.b. Le judaïsme • Décision Deo jubente (CTh 12, 5, 7). Dédicace le
Confirmation des privilèges traditionnellement 11 mai 330.
accordés aux communautés juives. • Églises Ste-Irène et des Sts-Apôtres (avec un
emplacement pour la sépulture impériale).
II. Comment Constantin devient seul empereur III.4.b. Les constructions en Terre Sainte
• 316, 1er conflit militaire entre Constantin et • En 335, martyrium à l’emplacement du tombeau
Licinius : deux victoires de Constantin. de Jésus. Une église sur le mont des Oliviers.
• 323-324, guerre entre Constantin et Licinius ; • Une église à Bethléem, à l’emplacement de la
deux victoires de Constantin (été 324). Licinius est grotte de la Nativité.
contraint d’abdiquer, à Nicomédie, le 19 septembre III.5. L’évolution de la politique
324 (il sera tué début 325, son fils Licinius II le sera constantinienne
en 326). • Ch. Pietri parle d’un « durcissement » de la
• 22 mai 337, mort de Constantin, près de « politique religieuse » de Constantin à partir de
Nicomédie. 330, et d’une « nouvelle monarchie chrétienne »,
• Aide-mémoire : les dates de l’ascension de qui « identifie les affaires de l’Église et les
Constantin sont des multiples de 6 : 306 ; 312 ; 324. développements de son œuvre missionnaire comme
une cause essentielle de l’État » (Hist. du
III. Politique religieuse de Constantin à partir de christianisme, t. 2, p. 222).
324 • Le même historien signale pour la même période
III.1. Le christianisme dans l’Orient de « les premiers signes violents de l’hostilité
Licinius impériale » au polythéisme (p. 223) : exécution (en
• Pas de sympathie de Licinius pour le vérité, en 325) du philosophe Sopatros d’Apamée,
christianisme, mais respect de la politique voulue destruction des livres du philosophe Porphyre.
par Constantin.
• Sans doute à partir de 320, mesures → Un empereur chrétien et favorisant le
antichrétiennes de Licinius : évêques chassés du christianisme, à la tête d’une Empire
palais impérial ; épuration (probable) de l’armée ; majoritairement polythéiste.
interdiction aux clercs de visiter les prisons ; → Pluralisme religieux ; liberté de conscience.

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