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• « Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux
armées. » Voltaire, Candide, III.
A l’origine de la « fonda?on d’empires », le «tumulte» (encore un bruit
de la mer), ici très précisément, le « tumulte prétorien », allusion à la
garde prétorienne. Celle-ci était formée de soldats de la garde de
l’empereur, gardes du corps à l’origine, puis véritables détenteurs du
pouvoir : ils faisaient et défaisaient les empereurs. Ce sera le
commencement de la décadence de Rome.
« …, comme un gonflement de lèvres sur la naissance des grands livres, » :
• «Chose» est un terme vague, général, désignant aussi bien le concret que l’abstrait, et qui définit
sans définir. C’est ce qui fait son intérêt et le dote d’un certain mystère.
• En ce sens, «chose» qui dans ce verset désigne la mer, trahit l’impuissance devant la grandeur
que l’on ne peut expliquer, définir, nommer, et renforce l’aspect mystérieux de la mer.
• D’autre part, ce.e «chose» est qualifiée de «grande»: c’est en même
temps l’immensité de la mer, et son aspect imposant, noble, qui
suscite le respect et l’admira?on.
• Le qualifica?f « sourde », quant à lui, peut se lire à deux niveaux. Il
désigne d’abord ce bruit con?nu, permanent et uniforme de la mer,
puis le fait de ne pas entendre.
• A ce niveau, la mer serait donc ce.e puissance méprisante,
indifférente, hautaine, qui se fait entendre, mais qui n’entend pas.
Par ce.e altude, elle symboliserait plutôt le temps, cycle irréversible
qu’on ne peut détourner ni arrêter.
• Le terme « soudain » est intéressant, en ce sens qu’il traduit et
visualise le jaillissement imprévu. Ce sont ici les brusques accès de
colère de la mer, qui expriment sa puissance.
L’accroissement de la mer est comparé à « une ébriété », c’est-à-dire
que l’accent est mis sur la perte de la raison par un excès.
«Grandeur» annonce un nouvel a.ribut de la mer. Mais dans ce qui
suit, rien ne développe ce.e idée de grandeur. Peut-être faudrait-il
alors comprendre le mot «grandeur» dans une accep?on différente de
celle qu’on lui donne ordinairement ?
«Cette chose errante par le monde, cette haute transe par le monde, et sur toutes
grèves de ce monde, du même souffle proférée, la même vague proférant Une seule
et longue phrase sans césure à jamais inintelligible…»