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Pr.

Nadia BIROUK/ S3- THÉÂTRE CLASSIQUE-Études Françaises : 2023-2024


(Séance 1 : 20-09-2023, Séance 2 : 27-09-2023 et Séance 3 : 04-10-2023)

Département : Lettres, Arts et Sciences du langage


FILIÈRE : ÉTUDES FRANÇAISES
Phèdre de Racine et Tartuffe de Molière
Pr. Nadia BIROUK

Théâtre Classique
Phèdre de Racine
et Tartuffe de Molière

Année universitaire : 2023-2024

Attention ! Ce document est réservé pour les étudiants réciproques.


Il n’est pas à vendre !
Pr. Nadia BIROUK/ S3- THÉÂTRE CLASSIQUE-Études Françaises : 2023-2024
(Séance 1 : 20-09-2023, Séance 2 : 27-09-2023 et Séance 3 : 04-10-2023)

Module IV / S3: Théâtre Classique : Phèdre de


Racine et Tartuffe de Molière
Mme. Nadia Birouk
Théâtre Classique
Phèdre de Racine
et Tartuffe de Molière

Département : Lettres, Arts et Sciences du langage


FILIÈRE : ÉTUDES FRANÇAISES
Phèdre de Racine et Tartuffe de Molière
Pr. Nadia BIROUK
Objectifs du module :
-Approfondir les connaissances des étudiants en matière du théâtre classique.
-Acquérir les compétences et les outils d’analyse de la dramaturgie classique.
-Maitriser les concepts et les procédés fondamentaux pour aborder la tragédie et la
comédie.
-Déclencher l’appétit de lire le théâtre chez les étudiants.
Compétence visée :
-Ce Module se veut la continuité et le prolongement du module 4 du semestre I et
du module 4 du semestre 3 étant donné qu’il vise à familiariser les enseignés avec
un genre littéraire qui n’en demeure pas moins important tout en leur permettant
d’acquérir une bonne connaissance des grandes lignes et des enjeux du théâtre
classique de par l’étude des œuvres représentatives tirées du grand siècle.

Textes -supports : Phèdre de Racine et Tartuffe de Molière.

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I. Entrée à L’Étude de l’œuvre :


Phèdre de Racine

Origines du théâtre classique


Les origines du théâtre
D'où vient cette chose étrange que l'on appelle théâtre ?

Molière dans le rôle de César


e
Notre proximité avec le XX siècle ne doit pas réduire notre vision du théâtre aux formes
symboliques, idéalisées et intellectuelles qu'il prit à cette époque.

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Le théâtre a une origine sacrée : les danses rituelles des premiers hommes en ont
certainement posé les bases, et - pour ce qui concerne la culture occidentale - c'est au
cours des cérémonies consacrées au dieu grec Dionysos qu'il fit ses premiers pas. Mais le
théâtre est aussi (et avant tout !) un art lié à la fête : s'il est le dieu de l'hiver, de la fête
des morts et de son dépassement par la conquête de l'immortalité, Dionysos est aussi le
dieu du vin, du sexe, et de tous les plaisirs charnels.

Dans sa forme la plus profonde, le théâtre est un hymne joyeux au corps et l'Univers qui
l'a fait naître. Le jeu théâtral est d'abord un jeu tout court. Pour comprendre ce qui
peut pousser un groupe d'excentriques à enfiler des costumes étranges et à réciter des
paroles décalées devant un public ravi, il suffit de nous replonger dans notre enfance :
moi je serais la princesse et toi le prince, je serais le cowboy et toi l'indien.

Bousculer les tabous, raviver l'espoir chez le petit peuple opprimé, faire vibrer la corde
héroïque de l'ouvrier d'usine, faire rire et pleurer, choquer, rassurer, approuver,
contester, le théâtre est un jeu de l'émotion, même si les acteurs et auteur récents ou
ressenti le besoin d'en faire aussi un jeu d'esprit.

Comme les pages de ce chapitre vous le montreront, les formes théâtrales trop sérieuses
ou intellectuelles n'ont jamais duré bien longtemps. Etouffé par l'église, la censure ou
l'académisme, le théâtre populaire a toujours refait surface, même après des siècles de
clandestinité malicieuse.

N'en déplaise aux coincés de tous bords, le théâtre obscène, drôle et vulgaire, la
commedia dell'arte, le théâtre forain, la farce et le vaudeville représentent la colonne
vertébrale de l'art dramatique.

C'est parce qu'ils l'avaient parfaitement compris que Molière et Shakespeare sont
devenus et restent les piliers de cette forme d'expression.

Le théâtre est un art populaire, vivant et festif. C'est à travers cette vision joyeuse que je
vous invite à découvrir son histoire.

Source : http://www.theatrons.com/origine.php

Pour savoir plus :


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Mythologie grecque

1. L'influence de l'histoire

Corinthe, le temple d'Apollon

Pour les Grecs de l'Antiquité, religion et mythologie étaient intimement liées. C'est
d'ailleurs surtout par les mythes, tels que nous les rapportent Homère et les auteurs anciens,
que les religions de la Grèce antique nous sont connues. Les dieux du panthéon grec,
empruntés pour la plupart aux cultures des peuples conquis par les Grecs, ont une forme
humaine et des personnalités très marquées, même si beaucoup nous sont mieux connus
aujourd'hui sous le nom que leur ont donné les Romains : Jupiter et Zeus, Mars et Arès ou

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Vénus et Aphrodite. Entre le moment de ses origines, en dehors de la Grèce, et jusqu'à la
rencontre avec le christianisme, l'histoire de la religion grecque couvre une période d'environ
deux mille ans.

Paestum, le temple de Poséidon

La mythologie grecque présente plusieurs aspects : système d'explication du monde, elle fait
intervenir l'épopée, où les héros, intermédiaires entre les dieux et les hommes, doivent sans
cesse affirmer leur valeur ; liée à l'histoire, elle permet aux Grecs d'expliquer l'origine de leurs
cités.

2. Les sources

Exékias, Dionysos à bord d'un navire

Les textes qui nous en rapportent les récits, souvent mal raccordés, comportent un grand
nombre de variantes, exprimant parfois des « vérités » différentes, assimilant des éléments
populaires, folkloriques ou géographiques. Les sources sont très diverses, des poèmes
d'Homère aux œuvres d'Hésiode (VIIIe s. avant J.-C.) et de Pindare (Ve s. avant J.-C.). Les
tragédies d'Eschyle, de Sophocle et d'Euripide les reprennent, suivies par les dialogues de
Platon, qui met en scène Socrate tentant de convaincre ses disciples en invoquant les mythes.
Les historiens ne seront pas en reste, comme en témoignent, entre autres, Hérodote, Strabon,
Plutarque ou Pausanias.

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C'est dans le poème d'Hésiode Théogonie (généalogie des dieux), conçu au VIIIe s. avant J.-C.,
que les origines de l'Univers sont évoquées d'une manière qui devait devenir la tradition la
plus courante.

3. Du Chaos au pouvoir de Zeus


3.1. Premiers combats fratricides

Au commencement est le Chaos, une crevasse ténébreuse, vide, indescriptible, d'où émergent
Gaia, la Terre, et Éros, l'Amour, « le plus beau des dieux immortels, lui qui affaiblit les
membres, dompte en tout dieu et en tout homme l'intelligence et la volonté prudente ». Du
Chaos naissent aussi la Nuit d'en haut, Nyx, et Érèbe, l'obscurité des Enfers. Puis Érèbe et
Nyx, s'unissant l'un à l'autre, engendrent le Jour, qui éclaire les mortels, et Éther, la lumière.
Quant à Gaia, la Terre, elle enfante Ouranos, le Ciel étoilé, puis les montagnes et Pontos, le
flot marin, créature masculine.

Le Cyclope Polyphème

Gaia s'unit ensuite à Ouranos pour donner le jour à douze Titans, personnages gigantesques,
êtres divins mais surtout forces élémentaires, dont Cronos et Rhéa – parents des futurs
Olympiens – sont les plus célèbres. Parmi les autres Titans figure Océan, qui entoure le
Monde sur lequel flotte la Terre, plate comme un disque. Océan est aussi le père de tous les
fleuves. Gaia et Ouranos engendrent encore les Cyclopes, bâtisseurs de murs colossaux.
Enfin, ils mettent au monde les Hécatonchires, monstres aux cent bras et aux cinquante têtes.
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Francisco de Goya, Le Colosse

Mais Ouranos, craignant que l'un de ses fils ne veuille prendre sa place, les contraint tous à
demeurer dans les profondeurs de la Terre. Celle-ci, de plus en plus pesante, implore ses
enfants de la délivrer et de se venger de leur père. Elle crée une faucille d'acier dont seul
Cronos accepte de s'emparer. Et, au moment où le Ciel enveloppe la Terre, il tranche d'un
coup les testicules de son père. Le sang de la blessure tombant sur la Terre va engendrer de
nouveaux monstres, les Érinyes, déesses ailées aux cheveux entremêlés de serpents, les
Géants et les Méliades, nymphes des frênes.

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Rubens, Saturne dévorant un de ses fils

Cronos reste seul à régner sur le monde, car il s'est empressé de plonger ses frères et sœurs
dans l'Enfer. Quant aux enfants que lui donne sa femme Rhéa, il les dévore dès leur
naissance : ainsi d'Hestia, de Déméter, d'Héra, puis d'Hadès et de Poséidon. Lorsque Zeus est
sur le point de naître, Rhéa s'enfuit secrètement vers la Crète, où elle met l'enfant au monde,
et, donnant à une pierre l'aspect d'un nouveau-né, elle la présente à Cronos qui l'avale sans
difficulté.

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3.2. Zeus, maître de l'Olympe

Pergame, grand autel de Zeus

Le petit Zeus grandit en buvant le lait de la chèvre Amalthée. Parvenu à l'âge adulte, il fait
absorber à Cronos une drogue vomitive qui lui fait restituer ses enfants. Puis Zeus délivre les
Cyclopes et les Hécatonchires du Tartare – l'Enfer –, et tous s'unissent dans une guerre sans
merci (« la Titanomachie ») contre Cronos. Cronos et les Titans sont à leur tour jetés dans le
Tartare. Mais Gaia, mécontente du sort réservé aux Titans, fait appel aux Géants qui se
mettent à brandir des arbres enflammés et d'énormes rochers. Les dieux olympiens
interviennent alors avec leurs propres armes : Zeus brandit la foudre, Athéna l'égide (bouclier)
et la lance, Dionysos le thyrse (long bâton décoré de feuilles de vigne et de lierre, se terminant
par une pomme de pin). Héraclès lance ses flèches, et tous concourent à une seconde victoire
contre Cronos.

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Francisco de Goya, Le Colosse ou la Panique, détail

Gaia fait alors une dernière tentative, et, s'unissant au Tartare, met au monde Typhon, un
monstre plus imposant que les Géants, dont la tête touche les étoiles et qui possède à la place
des doigts cent têtes de dragon. Les épisodes du combat entre Zeus et Typhon se déroulent
dans le monde entier, jusqu'au moment où Zeus, à l'aide du tonnerre et de la foudre, écrase
son adversaire sous l'Etna, en Sicile. Désormais, l'autorité de Zeus est assurée et les
Olympiens peuvent se partager le pouvoir.

4. La création des hommes

Selon les deux versions les plus courantes, la création de l'homme est attribuée soit aux dieux,
soit à Prométhée, un des fils du Titan Japet, qui, avec de l'argile, façonne la race humaine.

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Cerveteri, hydrie

Prométhée est surtout connu comme le bienfaiteur des hommes, car il entreprend à deux
reprises de tromper les dieux pour eux. Afin de décider quelle sera la nourriture des dieux et
celle des hommes, il sacrifie un bœuf qu'il partage en deux parts inégales : d'un côté, il place
la chair et les entrailles, cachées sous la peau peu appétissante de l'animal, de l'autre, les os,
recouverts d'une épaisse couche de graisse de belle apparence. Puis il demande à son cousin
Zeus de choisir sa part. Celui-ci se laisse tenter par la graisse blanche, mais quand il s'aperçoit
qu'elle ne recouvre que des os, il est pris d'une fureur terrible contre Prométhée et les mortels.
Pour les punir, il leur refuse le feu leur permettant de cuire la chair savoureuse qui leur a été
attribuée. Prométhée monte alors au ciel et dérobe aux dieux des semences de feu qu'il cache
dans une tige de fenouil. Cette fois, la vengeance de Zeus sera à la mesure de la faute
commise : Prométhée sera enchaîné au sommet du Caucase où chaque jour un aigle viendra
lui dévorer le foie, toujours renaissant. Le supplice aurait été sans fin si Héraclès n'avait fini
par abattre l'aigle et délivrer Prométhée de ses liens.

Puis Zeus entreprend d'inventer un « beau mal […], terrible fléau installé au milieu des
hommes mortels », selon Hésiode. Il demande à Héphaïstos (dieu du feu) de créer un être
inconnu, une femme – la première –, que les dieux orneront chacun d'une qualité (sauf
Hermès qui lui fait présent du mensonge), et qui reçoit pour nom Pandore, « tous les dons ».
Zeus l'offre à Épiméthée, frère de Prométhée, à qui celui-ci a demandé de n'accepter aucun
cadeau de Zeus. Mais Épiméthée, dont le nom signifie « qui réfléchit trop tard », ne peut
résister à l'attrait de Pandore. Celle-ci, dévorée de curiosité pour une jarre mystérieuse qui doit
rester fermée, soulève le couvercle, laissant échapper tous les maux dont souffre depuis
l'humanité. Ne demeure au fond de la jarre que l'espérance, la seule consolation (illusoire ?)
accordée aux humains.
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5. Un déluge de neuf jours et neuf nuits

Une génération plus tard, la Terre est peuplée d'hommes, race de bronze, qui délaissent les
dieux et pratiquent la guerre. Zeus décide alors de les exterminer et provoque un déluge, qui
épargne seulement deux justes, Deucalion, fils de Prométhée, et Pyrrha, fille d'Épiméthée et
de Pandore. Il pleut pendant neuf jours et neuf nuits : de la Terre noyée n'émerge que le mont
Parnasse.

Lorsque Zeus ordonne aux eaux de se retirer, Deucalion et Pyrrha sont seuls dans leur barque
sur la terre déserte. Une voix se manifeste, leur ordonnant de jeter par-dessus leurs épaules les
os de leurs mères. D'abord effrayés par une telle impiété, ils comprennent qu'il s'agit de
pierres, les os de la Terre, mère universelle. Les pierres que lance Deucalion deviennent des
hommes, celles jetées par Pyrrha des femmes.

La Terre est ainsi repeuplée par les ancêtres des peuples grecs, les Doriens, Éoliens, Achéens
et Ioniens, la mythologie rejoignant ici l'histoire.

6. Le cycle des Olympiens

6.1. Assemblée tutélaire

Les dieux olympiens peuvent enfin régner sur le monde. Après avoir vaincu les Titans, puis
les Géants et Typhon, les Olympiens se sont installés sur le mont Olympe. Dans ce lieu caché
aux hommes par les nuages, gardé par les Saisons, les Immortels, sous la présidence de Zeus,
tenaient assemblée pour décider du destin des héros et des mortels, parfois même de l'un des
leurs.

Lorsqu'ils ne délibéraient pas, ils participaient à d'extraordinaires festins et banquets, se


gorgeant de nectar et d'ambroisie pendant que les Muses, au son de la lyre d'Apollon,
chantaient leurs exploits.

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6.2. Zeus, le Père des dieux et des hommes

Zeus

Dans l'Olympe, Zeus est le dieu souverain, « Père des dieux et des hommes ». Dans son nom,
on retrouve une racine indo-européenne signifiant « le jour ». Son domaine de compétence est
le ciel et le temps, d'où il tire son arme particulière, la foudre. Doté de pouvoirs magiques, il
préside aux manifestations célestes, provoque la pluie, lance la foudre et les éclairs, mais ses
fonctions s'étendent aussi à l'ensemble des domaines de la vie humaine : il maintient l'ordre et
la justice dans le monde, et garantit les serments. Cette dimension éthique est très apparente
dans les pièces d'Eschyle. Introduit par les envahisseurs grecs, Zeus a absorbé aussi la divinité
masculine minoenne. Les mythes de son enfance se rapportent à des rituels crétois et minoens.

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Olympie, l'Héraïon

Zeus a pour épouse sa sœur Héra, déesse du mariage et des femmes. Mais on lui attribue de
très nombreuses autres unions, au cours desquelles il adopte souvent des formes animales ; la
manière méprisante dont ces unions adultérines sont traitées dans la littérature grecque ne
retire rien à son autorité ni à sa dignité fondamentale. Jalouse, violente et vindicative, Héra
s'en prend aux femmes que Zeus courtise, allant jusqu'à poursuivre de sa haine les enfants nés
de ces unions : Héraclès, notamment, sera l'objet de son courroux.

6.3. L'univers identique des dieux et des hommes

Phidias, frise du Parthénon

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Homère organise les dieux en une société où, comme le font les rois chez les hommes, Zeus
se targue de son droit d'aînesse, mais aussi de sa force, pour dominer l'Olympe. À la fin du
VIIIe siècle, Hésiode explique dans la Théogonie comment tous ces dieux naquirent de Gaia, la

Terre, par générations successives. Ils ne sont pas extérieurs au monde qu'ils ont créé, mais
constituent les forces mêmes de leur Univers et à leur mise au monde correspond la naissance
des choses visibles. La conquête du pouvoir par Zeus accompagne ainsi l'avènement de l'ordre
au sein des forces jusque-là chaotiques de la nature.

7. Une multitude de dieux

Même si les différents peuples grecs ont les mêmes dieux, il serait faux d'en conclure à une
uniformisation de la religion : l'Apollon de Delphes et celui de Délos sont très différents l'un
de l'autre, et l'Artémis « aux nombreuses mamelles » d'Éphèse cède la place, en Grèce propre,
à la « Maîtresse des animaux » et à la divinité qui veille jalousement sur les jeunes des deux
sexes. Artémis Eileithyia, quant à elle, se spécialise dans la protection des femmes en
couches, et il existe bien d'autres versions locales de cette divinité particulièrement efficace.
Comme elle, chaque dieu peut changer de visage et surtout de fonction.

Jules Romain, Cérès

Après les grandes divinités orientales qu'Homère, déjà, intégrait à la famille olympienne (telle
Aphrodite, transposition de l'Astarté des Phéniciens), c'est Hécate, une autre grande « mère »

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asiatique, et la Phrygienne Cybèle qui sont adoptées dès la religion archaïque. Plus tard
s'installeront, à travers une religion de plus en plus syncrétiste, qui manifeste une étonnante
disposition à l'accueil, Adonis, Attis et Sabazios, la Bendis thrace et Isis, sans parler de tous
les dieux étrangers qui afflueront avec la conquête de l'Orient par Alexandre.

Véronèse, Vénus et Adonis dormant

Cette religion polythéiste puissamment anthropomorphisée nourrit l'imaginaire grec de


mythes dans lesquels les dieux, comme les hommes, se querellent ou festoient, s'aiment ou se
font la guerre – des mythes qui aident les Grecs anciens à se situer dans l'univers.

Source : http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/mythologie_grecque/185863

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ème
Le théâtre du XVII siècle à nos jours
Le spectacle continue !
Le théâtre puise ses lointaines origines dans les cérémonies religieuses de l'Antiquité,
voire de la Préhistoire.

Aux Temps modernes, c'est un spectacle profane à part entière et immensément


populaire. La preuve en est qu'il imprègne encore aujourd'hui notre vocabulaire
quotidien. Il est vrai qu'il n'a pas encore de concurrents tels que le cinéma ou la
télévision...

Acte III : le théâtre du Roi-Soleil (France, XVIIe siècle)


Le théâtre français du XVIIe siècle bénéficie de la bienveillance du pouvoir, de Louis
XIII et Richelieu à Louis XIV. Passionné par la danse et amoureux des spectacles,
le Roi-Soleil ne cessa de favoriser les auteurs, pour sa plus grande gloire. C'est lui
également qui créa, en 1680, la Comédie-Française en fusionnant les troupes existantes.

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Pierre Corneille, ancien avocat, passe en


quelques années de la comédie baroque (L'Illusion comique, 1635) à la tragi-comédie (Le
Cid, 1637) et à la tragédie pure (Cinna, 1639...). Molière donne ses lettres d'or à la
comédie (Don Juan, 1665, L'Avare, 1668, Les Fourberies de Scapin, 1671...) et crée avec
Jean-Baptiste Lully, un nouveau genre, la comédie-ballet dans laquelle des intermèdes
musicaux et dansés sont intégrés à l'intrigue (Le Bourgeois gentilhomme, 1670).

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Enfin, Jean Racine, jeune ambitieux, finit par abandonner l'écriture (Andromaque,
1667, Phèdre, 1677...) pour se consacrer à la fonction plus prestigieuse d'historiographe
du roi.

L'époque n'était plus aux fantaisies baroques mais au sérieux. On institua des règles qui
s'appuient sur les principes de rigueur et d'harmonie propres au classicisme :
«Qu'en un jour, qu'en un lieu, un seul fait accompli
Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli».

Il s'agit de respecter les trois unités : de lieu (un seul décor), de temps (24 heures) et
d'action (une seule intrigue) pour satisfaire aux deux règles de base : la vraisemblance
(une histoire crédible) et la bienséance (rien de choquant). Le théâtre se place donc sous
le signe de la raison avec des objectifs précis : plaire et instruire.

La dimension morale est donc primordiale : par le rire ou la peur, on veut provoquer
chez le spectateur la catharsis, c'est-à-dire le rejet de ses mauvais penchants. Il faut
donc, selon Molière, «corriger les vices des hommes en les divertissant». Tout un art !

Vivre de la comédie au XVIIe siècle


Être comédien à l'époque de Molière n'est pas de tout repos : méprisé par la population
qui cherche avant tout à s'amuser, y compris en se moquant des acteurs, le métier était
vu d'un mauvais oeil par l'Église, pleine de soupçons envers cette population itinérante,
accusée de moeurs dissolues.
Sur les conseils de certains évêques, les curés en viennent à refuser à ces familles la
communion, le mariage, le baptême et surtout l'inhumation «en terre sainte». C'est ainsi
que Molière, malgré sa piété, ne dut qu'à l'intervention de Louis XIV de pouvoir reposer
dans la cimetière de la paroisse Saint-Joseph.
Pourtant, à l'époque du grand auteur, le métier est devenu moins difficile. Les troupes se
sont organisées et souvent établies dans des bâtiments enfin en dur. Les recettes sont
divisées selon le nombre de comédiens et leur fonction dans la pièce. Molière, en
cumulant les casquettes, touchait près de 20 000 livres par an, soit les revenus d'un
bourgeois aisé.
Dans un théâtre du XVIIe siècle
Entrons, à la suite du public, dans un théâtre parisien au XVIIe siècle, dans l'après-midi.

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Il n’est pas à vendre !
Pr. Nadia BIROUK/ S3- THÉÂTRE CLASSIQUE-Études Françaises : 2023-2024
(Séance 1 : 20-09-2023, Séance 2 : 27-09-2023 et Séance 3 : 04-10-2023)
Selon la somme que vous souhaitez débourser, vous pouvez rester debout au parterre,
au milieu des cris et des bousculades, ou chercher plus de tranquillité dans les loges et
galeries. Mais n'espérez pas vous asseoir : les premières chaises ne seront installées
qu'en 1782, à l'Odéon. Seuls quelques riches privilégiés peuvent profiter des fauteuils
installés à même la scène, pour (mal) voir mais être vu ! Le théâtre est en effet, plus
qu'un lieu de culture, une occasion de rencontres et de parade. Les spectateurs, de tous
les milieux, ne restent à aucun moment silencieux mais préfèrent partager leurs
commentaires sur les décors et costumes.

Il faut dire que tout est fait pour le plaisir des yeux : le décor, unique pour répondre à la
règles de l'unité de lieu, est soigné, et souvent agrémenté d'effets de machineries
impressionnants ; généralement propriété personnelle des comédiens, les costumes
peuvent être somptueux, en soie et taffetas, sans souci des possibles anachronismes :
qu'importe que le romain Cinna apparaisse en pourpoint Renaissance?

Tout cela est éclairé tant bien que mal avec des bougies disposées sur des lustres ou sur
la rampe, le long de la scène. Cet éclairage présentait deux problèmes : tout d'abord, il
fallait moucher les bougies toutes les 20 minutes, ce qui obligeait les auteurs à diviser
leurs pièces en actes pour instaurer une pause. Ensuite, les costumes risquaient de
s'enflammer, ce qui provoqua la mort de plusieurs danseuses au XIXe s. C'est pourquoi,
dit-on, les tutus furent raccourcis.

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Rien de naturel également dans le jeu des acteurs, qui aimaient pratiquer une diction
pleine de lyrisme et grandiloquence. Molière se moqua de cette déclamation, préférant
que ses comédiens s'approchent de la vérité de leur personnage : «Tâchez […] de vous
figurer que vous êtes ce que vous représentez». Un nouvel exemple de sa modernité...

Acte IV : Quand les planches font leur révolution (France, XVIIIe-XIXe siècles)
Le théâtre et le pouvoir n'ont pas toujours fait bon ménage. En 1725, c'est le discret
Marivaux qui remet en cause la hiérarchie sociale dans L'Île des esclaves. Il ouvre ainsi
la voie à l'audace de Beaumarchais qui échappe de justesse à la censure pour Le Barbier
de Séville (1775) puis Le Mariage de Figaro (1784).

Le théâtre aime toujours faire pleurer avec


Denis Diderot (Le Père de famille, 1761) puis, au XIXe siècle, le triomphe des
mélodrames dans les salles parisiennes du fameux«boulevard du Crime».

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Mais le 25 février 1830, la Comédie-Française se transforme en champ de bataille
pour la première d'Hernani : d'un côté, la bande des «chevelus»venus soutenir
bruyamment la pièce d'Hugo ; de l'autre, le clan des«chauves» prêts à défendre les
principes de l'écriture classique. C'est Hugo qui gagne «la bataille d'Hernani», avec ses
amis romantiques Alexandre Dumas (Henri III et sa cour, 1828) et Alfred de Musset
(Lorenzaccio, 1834).

Un mot d'ordre : la liberté. On mélange les genres, on piétine les règles, on disloque les
vers... Mais ces pièces, difficiles à monter, laissent rapidement place à des œuvres plus
légères : le trio Eugène Labiche (Un Chapeau de paille d'Italie, 1851), Georges Feydeau
(La Dame de chez Maxim, 1899) et Georges Courteline (Messieurs les ronds-de-cuir,
1893) font le bonheur des spectateurs avec leurs vaudevilles.

Acte V : Tout cela est bien absurde... (France, XXe siècle)


«Merdre !» C'est sur ce mot du père Ubu (Alfred Jarry, Ubu roi, 1896) que se referme le
XIXe siècle, peu avant le triomphe de Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand (1897).

Les metteurs en scène prennent alors le pouvoir, comme André Antoine qui s'attache à
reproduire la réalité sur les planches tandis que Jacques Copeau ne veut qu'une scène
dépouillée.

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Son ami Louis Jouvet triomphe dans la mise en scène de Knock de Jules Romains, en
1923, avant de participer à un retour aux sources antiques avec Jean Giraudoux (La
Guerre de Troie n'aura pas lieu, 1935) et Jean Cocteau (La Machine infernale, 1934).

D'autres théoriciens, comme Antonin Artaud, souhaitent privilégier le jeu par rapport
au texte : c'est le «Théâtre de la cruauté» qui fait la part belle au spectacle pour attiser la
sensibilité des spectateurs.

La guerre coupe cet élan mais pas le goût du public pour le spectacle : des pièces
engagées voient le jour, dont l'Antigone de Jean Anouilh (1944) et Huis-clos de Jean-
Paul Sartre (1944).

Après le traumatisme de 1939-1945, un duo d'auteurs entreprend de montrer l'aspect


dérisoire de l'existence en mêlant désespoir et rire : Eugène Ionesco (La Cantatrice
chauve, 1950) et Samuel Beckett (En attendant Godot, 1952) mettent en miettes le
dialogue pour mieux montrer l'incohérence du monde.

Leur «Théâtre de l'absurde» triomphe au moment où festival d'Avignon, créé en 1947,


par Jean Vilar, prend son envol. Aujourd'hui certains de nos auteurs, comme Bernard-
Marie Koltès (Dans la solitude des champs de coton, 1985), Éric-Emmanuel Schmitt (Le
Visiteur, 1993) ou Yasmina Reza (Art, 1994), acquièrent même une reconnaissance
internationale qui montre la vigueur d'un art en permanente reconstruction.

Source : http://www.herodote.net/Le_theatre_du_XVIIe_siecle_a_nos_jours-synthese-1724.php

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Le théâtre au XVIème siècle et au XVIIème siècle

Le théâtre de la renaissance
De la redécouverte du théâtre antique à la naissance du
théâtre moderne.

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Le théâtre italien
La comédie "érudite" engendre une nouvelle forme de tragédie
La scène italienne

Les innovations de la scène italienne ont laissé une empreinte importante sur le théâtre
moderne. Les premiers théâtres italiens sont installés dans des espaces préexistants,
salles ou cours de palais à la forme rectangulaire ; les scènes sont d'abord mobiles. C’est
en 1584 qu’est achevée l’une des premières scènes fixes, le "Teatro Olimpico de
Vicence", œuvre d’Andrea Palladio.

Le théâtre Farnèse (Parme) est quant à lui le premier prendre la configuration des
théâtres actuels (scène, coulisses et arrière scène). La découverte de la perspective
permet de créer l’illusion du lieu réel, là où la représentation médiévale était restée
symbolique.

La règle des trois unités ne réclame qu’un seul décor. On voit toutefois se développer,
entre chacun des cinq actes de la pièce, la présentation de somptueuses scènes
allégoriques appelées "intermèdes" (intermezzo) -devenant de véritables spectacles - qui
entraîne les premiers changements de décor.

Pour cacher la machinerie, on met au point un cadre architectural entourant la scène (le
manteau), qui permet à la fois de distinguer l’espace des spectateurs de l’illusion
scénique, et qui offre à celle-ci un encadrement.

En Italie, le mouvement humaniste permet, dès la fin du XIVe siècle, la redécouverte du


théâtre antique et de la Poétique d’Aristote. Séduits par cette nouvelle mode, les grands
seigneurs financent désormais les représentations théâtrales. Les premières pièces, en
latin avant d’être écrites en langue vernaculaire, se basent sur le modèle romain : les

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pièces latines sont d’abord traduites puis imitées. Elles s’appuient sur
la Poétique d’Aristote (prologue, cinq actes, reconnaissance finale).

Ces pièces se libèrent rapidement de leurs modèles par des apports thématiques
nouveaux — satire de la vie contemporaines, thèmes empruntés à Boccace, comme
l’adultère. Ce nouveau théâtre, appelé aujourd’hui "érudit", est surtout constitué de
comédies.

L’un des premiers auteurs de comédies érudites est l'Arioste(la Cassaria, 1508).
Certaines de ces pièces sont très populaires, comme la farce cynique de Machiavel, la
Mandragore (1524). Les règles appliquées dans ce répertoire ont longtemps influencé le
théâtre européen.

Une décennie plus tard l’Italie voit naître un théâtre plus sérieux et moralisateur avec le
genre baptisé "pastorale" (notamment avec les figures du Tasse ou de Gian Battista
Guarini). Parallèlement, la tragédie retrouve un regain d’intérêt.
La Sophonisbe (Sofonisba, v. 1515) de Gian Giorgio Trissino est considérée comme la
première tragédie italienne régulière.

À Florence les tragédies ne sont pas écrites pour être représentées mais lues ou récitées.
A Rome, en revanche, les tragédies sont destinées à la scène, comme celles de Giraldi
Cinthio (1504-1573). Ce dernier, qui s’affranchit des règles de la Poétique afin de les
rendre plus accessibles au public, développe un style de tragédie nouveau inspiré de
l’œuvre de Sénèque. Il crée un nouveau type de tragédie, au dénouement heureux.

L'esprit du théâtre classique italien

L’idée qui guide l’art de la Renaissance est celle de la vraisemblance. Il ne s'agit pas
d’une imitation servile du réel, mais plutôt du refus de l’improbable et de l’irrationnel,
l’accent étant mis sur un idéal éthique et esthétique rigoureux.

C’est ainsi que comédie et tragédie se séparent, que les chœurs et les monologues
disparaissent, et que les personnages n’apparaissent plus comme des individualités mais
comme des types abstraits et symboliques.

L’adoption de la règle des trois unités se généralise : temps, lieu et action. Se référant
toujours à la pensée d’Aristote, les théoriciens reformulent ses règles : une pièce ne peut
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comporter qu’une seule intrigue, elle doit se dérouler dans un laps de temps de vingt-
quatre heures et dans un lieu unique. La raison invoquée est que le public, se trouvant
dans un endroit précis et durant un certain temps, ne peut croire à l’action d’une pièce
s’étendant sur plusieurs jours et en différents endroits car cela irait à l’encontre de la
vraisemblance.

La qualité d’une œuvre est d'avantage estimée en fonction du respect de ces règles qu'en
fonction des réactions du public. Formulées en Italie, celles-ci sont également appliquées
à la lettre en France.

La commedia dell’arte

Tandis que l’élite apprécie les spectacles inspirés du théâtre antique, le grand public lui
préfère la "commedia dell’arte", forme de théâtre populaire fortement basé sur
l’improvisation.

Héritières de plusieurs traditions du XVIe siècle, des troupes de comédiens créent des
personnages typés (serviteurs comiques, vieillards, avocats, docteurs ridicules, amants,
etc.). Ces mêmes personnages apparaissent dans des centaines de pièces bâties sur un
canevas simpliste, qui fixe les grandes lignes, les entrées et les sorties, et certaines
répliques classiques dévolues à chaque acteur.

Dans ce cadre, les acteurs peuvent librement exécuter leurs jeux de scène et leurs
morceaux de bravoure, appelés "lazzi". Les personnages de ce répertoire gagnent peu à
peu toute l’Europe. Les troupes ne jouent plus seulement dans les rues, mais aussi
devant les courtisans.

La commedia dell’arte atteint son apogée entre 1550 et 1650, et marque de son influence
des formes de théâtre très diverses, depuis le théâtre de marionnettes turc jusqu’aux
pièces de William Shakespeare et de Molière.

La naissance de l’art lyrique

La sophistication des représentations et des intermèdes, en même temps que l’ambition


de recréer le style classique, aboutissent, à la fin du XVIe siècle, à la naissance de l’opéra.
Alors que le théâtre classique n’a toujours qu’une audience limitée, l’opéra devient très
vite populaire.

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Au milieu des années 1600, on construit en Italie d’impressionnants théâtres consacrés à
l’opéra : ils comprennent une vaste scène, une salle en forme de fer à cheval et un grand
nombre de loges, alignées le long des murs intérieurs afin de ménager des lieux privés.
La visibilité y est généralement mauvaise, mais le public aristocratique y vient autant
pour être vu que pour voir.

Le théâtre français

Le théâtre de la Renaissance

La scène classique

Au XVIe siècle il n’existe pas encore de théâtre régulier, ni de troupe fixe. Ce n’est
qu’un siècle plus tard qu’apparaissent des troupes et des théâtres permanents tels que
l’Hôtel de Bourgogne abritant la troupe royale, le théâtre du Marais et le théâtre du
Palais-Royal.

Ce dernier se spécialise dans le "théâtre à machines" (utilisation de machineries pour


réaliser des effets spéciaux).

Quelques années après la mort de Molière, en 1673, sa compagnie est réunie par ordre
de Louis XIV à plusieurs autres troupes (notamment celles de l’Hôtel de Bourgogne et
du théâtre du Marais), pour former la "Comédie Française" qui est aujourd’hui le plus
ancien théâtre national du monde.

Le statut de comédien bénéficie à cette époque des faveurs de la société royale. Les
comédiens sont également mieux tolérés par l’Église. Certaines compagnies, parfois
itinérantes, sont subventionnées.

Par ailleurs, la scène théâtrale évolue : les salles sont alors rectangulaires, et les
spectateurs nobles prennent place sur la scène.

Au milieu du XVIe siècle, en France, l’Église met fin à tout un pan du drame religieux.
La Renaissance opère une tentative de résurrection de l’art dramatique inspiré du

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modèle antique. Mais ce nouveau genre ne rencontre pas de réel engouement : on écrit et
on représente peu de pièces.

Parmi les grandes œuvres du siècle figure Abraham sacrifiant (1550) de Théodore de
Bèze, un modèle de théâtre protestant qui préfigure le théâtre classique du XVIIe siècle.

Étienne Jodelle, considéré comme le créateur du "théâtre humaniste", est le premier à


écrire des tragédies en vers français (Cléopâtre captive, 1553) et à renouer avec les règles
antiques, notamment avec la règle des trois unités. L’époque est également marquée par
les œuvres d’Alexandre Hardy (v. 1570-1632) et de Robert Garnier (les Juives).

Le genre de la comédie semble avoir été apprécié, mais la postérité n’a gardé en
mémoire que peu d’œuvres de ce siècle au style le plus souvent pesant et ronflant.

Naissance de la "farce"

Bien que l'origine de la farce reste floue et fasse l'objet de controverses, il semble bien
que ce genre soit apparût aux environs du XIIIe siècle. Il a sans doute été pratiqué d’une
façon plus ou moins continue jusqu’au XVIe siècle où, grâce à l’influence de la
commedia dell ‘ arte, il s’installe alors comme un genre particulièrement populaire et
apprécié, qui laisse peu de place au théâtre d’inspiration antique.

En l’absence de salle de théâtre à Paris, on utilise les esplanades de jeu de paume pour
les spectacles. À la cour, on voit se développer l’équivalent des intermèdes italiens. Ce
nouveau genre prend le nom de "ballet".

Même si la plupart des farces sont issues de la tradition orale, certaines sont écrites,
telles que Le Garçon et l’Aveugle (XIIIe siècle), première farce française connue, et La
Farce de Maître Pathelin, une œuvre écrite vers 1465 et qui inspira nombre d'auteurs
par la suite.

La farce est satirique mais elle échappe à la censure car elle fait rire les gens. Près de 250
pièces brèves ont été conservées.

Les personnages sont des gens du peuple (boutiquier, artisan, paysan, moine, etc.) et
sont peu typés. Lorsqu’un noble ou un gentilhomme apparaît dans la farce, il est
ridiculisé. Comme dans les fabliaux, les occupations des personnages sont très
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matérielles et peuvent se résumer à la recherche d'argent, de nourriture ou d'amour. Le
monde de la farce est un monde de tromperie dans le lequel tous les moyens sont bons
pour arriver à ses fins. Comme dans toute comédie, le faible triomphe généralement à la
fin de la pièce. Les moines sont paillards et débauchés. Le décor est simple et permet de
jouer dans n'importe quel lieu.

Le renard, animal rusé, sournois et preste, est souvent le personnage principal de ces
pièces. Il préfigure sans aucun doute le personnage du valet que l'on retrouvera dans la
plupart des comédies des siècles suivants.

Les mystères tournent à la bouffonnerie

Apparus au moyen-âge, les "mystères" pieux qui se consacrent à la vie du Christ et à la


célébration de Dieu font l'objet d'une théâtralisation de plus en plus poussée.

La décoration suit une règle précise : trois échafauds superposés représentent l’enfer, le
purgatoire et le ciel. Dans le bas se trouve l’enfer, symbolisé par une énorme gueule de
diable, rouge, velue, et décorée de diablotins crachant le feu. Dans le haut, la toile
représente le ciel avec des nuages, des anges, et au beau milieu, Dieu le Père,
qu’entourent des Saints à longue barbe. Le purgatoire, plus épuré, se trouve au milieu.

Des escaliers permettent de passer d'un décor à l'autre, représentant l’ascension de


l’âme qui partie de l’état de péché, arrive à la félicité céleste. Devant chacun des trois
décors se trouve aussi une scène sur laquelle figurent des acteurs et des animaux, comme
la vache de Bethléem ou bien encore l’ânesse de Balaam.

A la renaissance, les mystères religieux subissent de plus en plus fortement l'influence de


la farce populaire et finissent par se confondre avec elle.

Les acteurs amateurs choisis parmi les gens du village profitent de la représentation
pour s'amuser et amuser l’assistance qui reconnait facilement l’épicier, le sellier ou le
barbier et qui n'hésite pas à interpeller par des réparties, vives et drues, le malheureux
Barrabas ou le Christ lui- même.

Quand Marie-Madeleine pleure aux pieds du Christ, on crie à l’un des acteurs d’aller
retrouver sa femme qui est en train de le tromper ou à un autre de se sauver vite parce
que ses chausses ont pris feu. L’ânesse de Balaam refuse parfois de traverser la scène ou

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la vache, sans souci du lieu, s’oublie sur scène. Autant d'occasion de rire et de tourner le
spectacle en bouffonnerie.

Le classicisme

Le théâtre dit "classique" s’impose à partir des années 1630, avec les tragédies de Pierre
Corneille, puis celles de Jean Racine.

Sous l’influence du cardinal de Richelieu, les dogmes classiques sont appliqués avec
rigueur. Le Cid (1637) de Pierre Corneille est condamné par l’Académie française
(Institut de France), malgré son considérable succès, pour avoir enfreint les règles de la
vraisemblance.

Les pièces de Jean Racine portent la structure et la prosodie classiques à leur point de
perfection, tout en reprenant des sujets mythologiques.

Contemporain des deux tragédiens, Molière est l’un des plus grands dramaturges
français. Ses pièces s'inspirent des différents styles de l'époque et notamment de la farce,
de la commedia dell’arte, et des comédies de mœurs, mais elles dépassent les limites de
l’observation sociale pour mettre en scène les travers de l’âme humaine.

Molière qui dirige une compagnie théâtrale, pour laquelle il écrit ses pièces, est
également le plus grand acteur comique de son temps. Son jeu romp avec le style affecté
et pompeux qui caractérisait alors le jeu des comédiens français. Mais le succès de son
théâtre n’empêche pas l’ancien style "noble" de conserver les faveurs du public
français, jusqu’à l’avènement du romantisme.

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Les règles du théâtre classique
Le théâtre de la seconde moitié du XVIIe siècle est appelé "théâtre classique" parce qu'il
obéit à un ensemble de règles inspirées du théâtre antique (et notamment d'Aristote).
Ces règles furent formulées explicitement pour la première fois par l'abbé d'Aubignac.

Les trois unités

Rôles de la règle des trois unités

Cette règle avait pour but de ne pas éparpiller l'attention du spectateur avec des détails
comme le lieu ou la date, l'autorisant à se concentrer sur l'intrigue pour mieux le
toucher et l'édifier. Elle permettait à la fois de respecter la bienséance (et ainsi de ne pas
choquer le spectateur) et de donner un caractère vraisemblable aux faits représentés.

Boileau résume ces contraintes comme suit :

Qu'en un lieu, en un jour, un seul fait accompli


Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli.

 En un jour : l'unité de temps


L’action ne doit pas dépasser une «révolution de soleil» selon Aristote. L'idéal du
théâtre classique voulait que le temps de l'action corresponde au temps de la
représentation. C'est Racine qui s'en est le plus approché, dans Athalie.
 En un lieu : l'unité de lieu
Toute l'action doit se dérouler dans un lieu unique (un décor de palais par exemple
pour une tragédie ou un intérieur bourgeois pour une comédie). Cette règle a connu
une évolution vers une plus grande rigueur après 1645. Auparavant, l'action pouvait
avoir lieu dans différents lieux d'un même lieu d'ensemble, une ville par exemple. Par
la suite, l'unité de lieu s'est resserrée autour d'un lieu unique représenté par la scène.
 Un seul fait accompli : l'unité d'action
Tous les événements doivent être liés et nécessaires, de l'exposition (présentation des
personnages et de la situation) jusqu'au dénouement de la pièce. L'action principale
doit être ainsi développée du début à la fin de la pièce, et les actions accessoires doivent

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contribuer à l’action principale et ne peuvent être supprimées sans lui faire perdre son
sens.

La règle de bienséance

Conformément au respect de la vraisemblance et de la morale, le spectacle ne doit pas


choquer le spectateur. Violence et intimités physiques sont donc exclues de la scène. Les
batailles et les morts doivent de se dérouler hors scène et être rapportées au spectateur
sous forme de récits. Quelques exceptions comme la mort de Phèdre chez Racine ou celle
de Dom Juan chez Molière sont restées célèbres.

Boileau la résume ainsi :

Ce qu'on ne doit point voir, qu'un récit nous l'expose :


Les yeux en le voyant saisiront mieux la chose ;
Mais il est des objets que l'art judicieux
Doit offrir aux oreilles et reculer des yeux

La catharsis
Elle a normalement lieu au cours du dénouement et correspond à la purgation des
passions. Le spectateur doit être touché et doit se sentir concerné par ce qui se déroule
sur la scène.

Elle est décrite par Boileau ainsi :

Que dans tous vos discours la passion émue


Aille chercher le cœur, l'échauffe et le remue.
Source : http://www.theatrons.com/theatre-renaissance.php

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Le XVIIème siècle français est le siècle du théâtre ce qui est


illustré par trois noms célèbres : Corneille et Racine qui se sont consacrés à la tragédie,
et Molière qui s’est voué à la comédie.
La tragédie
La tragédie est soumise à des règles assez strictes.
Les trois unités :
– unité d’action : l’intérêt doit être concentré sur un seul fait ou sur une seule crise
morale.
– unité de lieu : un seul lieu donc un seul décor, neutre. Le plus souvent une
antichambre de palais.
– unité de temps : toute l’action se déroule en 24 heures.

À cause de ces trois unités, la tragédie est chargée de récits : les actions se passent
ailleurs, à l’entracte ou dans les coulisses. Le spectateur l’apprend par les récits qu’en
font les personnages.
La tragédie doit aussi respecter la bienséance; le langage sera noble, le style
soutenu. Toute familiarité et tout comique est exclu. On ne montre pas de réalisme
vulgaire, pas de duel, pas de combats ou suicides.
Le sujet doit être emprunté à la légende, l’histoire ou la Bible.
Les héros doivent être des personnages d’un rang élevé.
La tragédie doit se présenter en cinq actes et en vers.
La comédie

La comédie française du début du XVIIème siècle cherche son inspiration dans la


comédie italienne et espagnole. Le public ne demande qu’un divertissement, une série
de surprises et de retournements de situation propres à déchaîner le rire.

Vers 1660, on se détourne de la fantaisie et de la singularité et on s’intéresse au naturel,


au vraisemblable et aux analyses psychologiques.
C’est ainsi que, par son observation pénétrante de l’homme et de la
société, Molière innovera la comédie, à la fois étude de caractères et étude de mœurs, et
qu’il l’élèvera au niveau moral de la tragédie.

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(Séance 1 : 20-09-2023, Séance 2 : 27-09-2023 et Séance 3 : 04-10-2023)

Le théâtre classique

Sous la plume du grand Corneille, du sensible Racine et du spirituel Molière, le drame


devient la manifestation la plus brillante du génie classique français, et cependant (si
l’on en excepte la comédie) ce fut le drame qui subit davantage le joug du formalisme
conventionnel érigé en système par Malherbe et Boileau et qui peut se résumer en 6
points.

1° Prendre pour guide la raison plutôt que l’inspiration.

2° Calquer trop servilement les modèles antiques, sans tenir assez compte de l’esprit
national.

3° Choisir des héros et des sujets antiques ou du moins étrangers, quitte à leur imposer
la stricte étiquette de la cour de Louis XIV.

4° Ecarter donc toute action sanguinaire, tumultueuse ou déplacée, toute expression peu
mesurée, populaire, et substituer la déclamation pathétique au cri spontané du
sentiment.

5° Introduire des confidents pour recevoir à point nommé le récit des incidents tragiques
qui ne doivent point figurer sur la scène et que le spectateur doit néanmoins connaître.

6° Observer, en les restreignant encore, les trois unités d’Aristote, une action, un lieu, un
jour, et faire usage du lourd alexandrin, sans césure mobile, sans enjambement ni
hiatus.

Source : https://geudensherman.wordpress.com/lit-17-fr/le-theatre-au-17e-siecle/

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Définir La Tragédie
La tr a g éd ie est u n e œu v r e th éâ tr a le l y r iq u e d o n t l’ o r ig in e r em o n te a u
th éâ tr e g r ec . Elle s’ o p p o se à la c o m éd i e p a r so n su j et n o b le, g r a v e et p a r
s o n d én o u em en t m a lh eu r eu x, d e p lu s, a u tem p s d e la G r èc e a n tiq u e, o n
l’ o p p o s a it a u d r a m e sa tir iq u e.

Ety m o lo g iq u em en t, le ter m e « tr a g éd ie » sig n if ie litt ér a lem en t « c h a n t


d u b o u c », ma is le sen s n ’ est p a s c la ir ( b o u c essen tiellem en t a sso c ié à
D io n y s o s) .

1) Les origines : La tragédie grecque

a ) U n e o r ig in e sa c r ée :
- La tr a g éd ie n a it a u V èm e sièc le a v a n t J . -C. d a n s la G r èc e a n tiq u e .
Lo r s d es f êtes d éd iées à D io n y so s, o n d o n n a it d es r ep r ésen ta tio n s
th éâ tr a les.
- Les tr a g éd ies g r ec q u es éta i en t a lo r s d e v ér ita b les c ér ém o n ies, à la f o is
r elig ieu s es et c iv iq u es, et to u s les c ito y en s y a ssista ien t g r a tu item en t.

b ) La tr a g éd ie selo n Ar isto te :
D a n s La P oé tique , Ar isto te d éf in i t la tr a g éd ie c o m m e « l’ im ita tio n d ’ u n e
a c tio n d e c a r a c tèr e élev é et c o m p lète( .. .) d a n s u n la n g a g e r elev é
d ’ a s s a is o n n em en ts( ...) , im ita tio n q u i es t f a ite p a r d es p er so n n a g es en
a c tio n , ( ....) et q u i, su sc ita n t p it ié e t c r a in te, o p èr e la p u r g a tio n p r o p r e à
p a r eilles ém o tio n s r ep r ésen ta n t la ter r eu r et la p i tié( .. .) »

c ) U n e p ièc e r éc itée et c h a n tée :


- La tr a g éd ie m et en sc èn e d es a c teu r s p o r ta n t d es m a sq u es exp r essif s et
d es c o s tu m es im p o sa n ts ( Ch a q u e c o m édien in ter p r ète p lu sieu r s r ô les)
a in s i q u ’ u n c h œu r d e d o u z e à q u in z e p er so n n es c o n d u it p a r u n c h ef d e
c œu r , le c o r y p h ée.
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- La p ièc e est éc r i te en v er s e t l’ a c tio n f a it a lter n er les p a r ties ly r iq u es
c h a n tées et d es p a r ties r éc itées, d ia lo g u ées ( à la m a n ièr e d ’ u n o p ér a ) .

2) Les caractéristiques de la tragédie classique


La tr a g éd ie r en a ît a u X V IIe sièc le p o u r c o n n a îtr e so n a p o g ée.

a ) D es g en s c élèb r es :
La tr a g éd ie m et en sc èn e d es p er so n n a ges illu str es et d e r a n g élev é. La
tr a g éd ie se situ e d a n s d es tem p s r ec u lé s o u m y th iq u es, d a n s l’ An tiq u ité
g r ec q u e o u r o m a in e ( H or ac e d e Co r n eille 164 0) , à l’ ép o q u e b ib liq u e
( Es the r d e Co r n eille 16 89) .

b ) D es p er so n n ag es h ér o ïq u es :
Les p er s o n n a g es tr a g iq u es p r o uv en t leu r h ér o ïsm e d a n s u n c o m b a t c o n tr e
la f a ta lité. P la c és d ev a n t d es c h o ix d if f i c iles ( le d i lem m e tr a g iq u e) , c es
h ér o s n e p eu v en t év iter u n d én o u em en t m a lh eu r eu x. Lo r sq u e le
d én o u em en t est h eu r eu x, o n p a r le d e tr a g ic o m éd ie ( Le Cid d e Co r n ei lle,
1637) .

c ) U n s ty le élev é:
Au X V IIe sièc le, la tr a g éd ie est éc r ite e n a lexa n d r in s, d a n s u n sty le élev é.
Elle p r és en t e u n e a c tio n en c i n q a c tes. L‘ a c tio n r esp ec te la r èg le d es
tr o is u n ités. Les r eg istr es p r iv i lég iés so n t le tr a g iq u e et le p a th étiq u e. La
g r a v ité et la ten sio n n ’ em p êc h en t p a s l’ ir o n ie tr a g iq u e.

3) Fonctions de la tragédie :
Co m m e la c o m éd ie, la tr a g éd ie a u n d o u b le o b j ec tif : p la ir e e t in str u ir e
( p la c er e et d o c er e) , m a is a v ec d ’ a u tr es m o y en s.

a ) Cr a in te et p i tié:
La tr a g éd ie su sc ite, selo n Ar isto te, « la p itié e t la c r a in te », la c r a in te
p o u r s o i -m êm e, la p itié p o u r a u tr u i. P a r a d o xa lem en t, c es sen tim en ts
s o n t s o u r c e d e p la is ir .

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b ) U n e f o n c tio n m o r a le :
La tr a g éd ie a a u ssi u n e f o n c tio n m o r a le. S ’ id en tif ia n t a u h ér o s, le
s p ec ta teu r ép r o u v e, en m êm e tem p s q u ’ il les r ej e tte, d es p a ssio n s
g én ér a tr ic es d e so u f f r a n c e : c ’ est c e q u ’ o n a p p elle la Ca th a r sis ( o u
p u r g a tio n d e p a ssio n s) .

4) La règle des 3 unités

Bo ilea u r ésu m e c es c o n tr a in tes d a n s c e v er s :


Q u' e n un j o ur , qu' e n u n l ie u, un s e ul f ai t ac c ompl i
T ie nne j us qu' à l a f i n le t hé âtr e r e mpli.
U n ité d e tem p s
L’ a c tio n n e d o it p a s d ép a sser u n e « r év o lu tio n d e so lei l » ( Ar isto te, d e 12
à 30 h eu r es)
U n ité d e li eu

T o u te l' a c tio n d o it se d ér o u ler d a n s u n m êm e lieu ( u n d éc o r d e p a la is


p o u r u n e tr a g éd ie)
U n ité d ' a c tio n

T o u s les év én em en ts d o iv en t êtr e liés e t n éc essa ir es. U n e in tr ig u e


p r in c ip a le d o it a v o ir lieu d u d éb u t à la f in d e l a p ièc e. Les a c t io n s
a c c es s o ir es d o iv en t c o n tr ib u er à l’ a c tio n p r in c ip a le. L' œu v r e n e d o it d o n c
c o n ten ir q u ' u n e seu le in tr ig u e m a j eu r e.

S o u r c e : h ttp : //c la s seu r .n u m er iq u e.p a gesp er so -


o r a n g e.f r /Ly c ee/g en r es/tr a g ed ieg en er alites.h tm

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Biographie de Racine

Jean Racine
Jean Racine

Portrait de Racine

Activités Dramaturge, historiographe du

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roi

22 décembre 1639
Naissance La Ferté-Milon, Royaume
de France

21 avril 1699 (à 59 ans)


Décès
Paris, Royaume de France

Langue
français
d'écriture

Mouvement classicisme

tragédie essentiellement,
Genres
comédie

Distinctions Hommes illustres (Louvre)

Œuvres principales

 Phèdre
 Andromaque
 Britannicus
 Bérénice
 Iphigénie

Jean Racine (La Ferté-Milon, 22 décembre 1639 - Paris,21 avril 1699) est
un dramaturge et poète français, considéré comme l'un des plus grands auteurs
de tragédies de la période classique en France.

Issu d'une famille de petits notables et vite orphelin, il est éduqué par les « Solitaires »
de Port-Royal et reçoit une solide éducation littéraire et religieuse (peu marquée par les
nuances théologiques du jansénisme). Il choisit ensuite de se consacrer à la littérature et
particulièrement au théâtre en faisant jouer La Thébaïde en 1664 et Alexandre le
Grand en 1665, qui est son premier succès et qui lui vaut le soutien du jeune roi Louis
XIV, tandis qu’il se brouille avec Molière.
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Le succès d'Andromaque en 1667 ouvre une décennie de grande création où l'on trouve à
côté d'une unique comédie (Les Plaideurs en 1668) six
grandes tragédies : Britannicus (1669), Bérénice (1670),Bajazet (1672), Mithridate (1673),
Iphigénie (1674) et Phèdre (1677). Élu à l'Académie française en 1672, et parvenu au
faîte de la gloire grâce à Iphigénie et Phèdre tout en ayant acquis une confortable aisance
financière, il se laissa convaincre par ses appuis haut placés à la Cour
(notamment Mme de Montespan et sa sœur Mme de Thianges) d'abandonner le « métier
de poésie » pour briguer le « glorieux emploi » d'historien du roi 1. Devenu l'un des
courtisans les plus proches du Roi-Soleil, il n'abandonna quelquefois son travail
d'historien que pour répondre à la demande de Madame de Maintenon en donnant deux
tragédies aux sujets bibliques aux jeunes filles de Saint-Cyr : Esther (en 1689)
et Athalie (en 1691), ou pour écrire dans le plus grand secret son Abrégé de l'histoire de
Port-Royal (publié seulement cinquante ans après sa mort). L'énorme travail auquel il
avait consacré l'essentiel des vingt dernières années de sa vie, l'histoire de Louis XIV,
disparut entièrement dans l'incendie de la maison de son successeur, Valincour.

Privilégiant les sujets grecs, Racine, cherchant à rivaliser avec Pierre Corneille, a
néanmoins traité trois sujets romains, et un sujet moderne, Bajazet (1672), mais décalé
dans l'espace puisque se déroulant dans l'Empire ottoman. On a pu lui reprocher le
manque de vérité historique (dans Britannicus ou Mithridate par exemple) et le manque
d'action (particulièrement dans Bérénice), mais on a salué la musique de ses vers, son
respect assez strict des unités de temps, de lieu et d'action qui renforcent la densité et le
sentiment tragique, ainsi que de la vraisemblance psychologique : les passions de chacun
deviennent en effet les instruments du destin. Parmi ces passions, l'amour tient la
première place et Racine l'analyse avec ses manifestations physiologiques2. La passion
anime et détruit les personnages pourtant tout-puissants (rois, empereurs, princesses...)
qui tentent en vain de lutter contre la pente fatale de l'entraînement des passions. Racine
est ainsi parvenu à montrer si puissamment ce cheminement inexorable propre à faire
naître la frayeur et la pitié (Aristote les présentait comme les deux émotions
fondamentales du genre tragique) que la critique a longtemps estimé qu'il avait cherché
à associer la prédestination janséniste et le fatum des tragédies de l'Antiquité.

L'économie des moyens (densité du propos avec un nombre restreint de mots pour
toutes ses œuvres, utilisation du confident pour rendre plus naturelle l'expression des
personnages), la rigueur de la construction (situation de crise menée à son acmé), la

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maîtrise de l'alexandrin et la profondeur de l'analyse psychologique font des œuvres de
Jean Racine un modèle de la tragédie classique française.

Biographie

Né dans une famille de notables de La Ferté-Milon : son père était greffier et ses deux
grands-pères occupaient des positions-clés au grenier à sel de La Ferté-Milon et
de Crépy-en-Valois ; l'on vit longtemps, sur la façade de la maison des Racine, rue de la
Pêcherie, leurs armes parlantes3 : d'azur, au rat et au cygne d'argent4. Orphelin à l'âge de
trois ans (sa mère décède en 1641 et son père en 1643), il est recueilli par ses grands-
parents paternels et semble être entré très tôt aux petites écoles de Port-Royal (peu
après que sa jeune tante ait été accueillie comme professe au monastère de Port-Royal
de Paris). Devenu le pupille de son riche et puissant grand-père maternel (Pierre Sconin)
à la mort du grand-père Racine en 1649, il est laissé quelque temps à Port-Royal, avant
d'être envoyé faire ses humanités et sa rhétorique au collège de la ville de Beauvais. Au
lieu d'y faire ses deux années de philosophie, il retourne à Port-Royal, où sa grand-mère
avait rejoint sa fille qui y était religieuse. Les petites écoles ayant été fermées sur ordre
royal, il y est éduqué presque seul et reçoit ainsi de solides leçons des meilleurs
pédagogues du temps, et à la différence de la presque totalité des écoliers de son temps il
apprend le grec ancien, l'italien et l'espagnol. Il a pour maîtres les célèbres Claude
Lancelot, Pierre Nicole et Antoine Le Maistre, ainsi que Jean Hamon. Cependant, le
théâtre y était totalement absent, car les jansénistes considéraient que, plus que toute
autre forme de fiction, il empoisonne les âmes. Il est ensuite envoyé compléter sa
formation au collège d'Harcourt et il y fait ses deux années de philosophie.

À 18 ans, Racine est donc orphelin et dépourvu de biens (mais non pas pauvre,
contrairement à la légende, car il est toujours soutenu par son riche tuteur), mais
possède à la fois un très vaste savoir (il connaît, outre le latin et le grec, l'italien et
l'espagnol) et les plus grandes qualités de « civilité » (un des points forts de
l'enseignement à Port-Royal). Il peut en outre s'appuyer sur le réseau de relations des
jansénistes. Il découvre la vie mondaine grâce à son cousin Nicolas Vitart qui l'héberge
dans ses appartements de l'Hôtel de Luynes (où il réside en tant qu'intendant du duc de
Luynes). C'est là qu’il écrit ses premiers poèmes, dans la veine galante, telle qu'on la
pratiquait alors dans tous les salons. Bien conseillé par Vitart, il ne laisse pas passer
l'occasion de se faire remarquer à l'occasion du mariage de Louis XIV : à l'été 1660, il

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(Séance 1 : 20-09-2023, Séance 2 : 27-09-2023 et Séance 3 : 04-10-2023)
soumet à l'académicien Jean Chapelain un long poème encomiastique dédié à la
Reine, La Nymphe de la Seine. Chapelain le corrige et l'encourage et le poème est bientôt
imprimé (à compte d'auteur, sans doute avec l'aide de Vitart, qui semble n'avoir ménagé
ni son admiration ni son argent pour son jeune cousin).

La même année, il écrivit sa première pièce de théâtre, une Amasie, dont on ne sait rien,
sinon qu'elle a été refusée par le directeur du Théâtre du Marais auquel elle avait été
soumise. Quelques mois plus tard, au printemps 1661, il se lança dans un nouvel essai
théâtral, consacré à Ovide et à la « seconde Julie » (la petite-fille de l'empereur
Auguste); le projet est bien accueilli par la troupe de l'Hôtel de Bourgogne; mais tombé
gravement malade d'une fièvre qui sévit dans tout le nord de la France, il ne peut
l'achever, et il est envoyé passer sa convalescence à Uzès.

Le choix d'Uzès s'explique par le fait que l'un de ses oncles, le Père Sconin, y réside, et
espère pouvoir lui faire obtenir l'un de ses bénéfices ecclésiastiques, ce qui permettrait à
Racine de pouvoir se consacrer pleinement à l'écriture tout en étant assuré sur le plan
matériel par le revenu d'une cure ou d'un prieuré (il suffisait pour cela d'étudier un peu
de théologie, de recevoir la tonsure et de porter un discret habit à petit collet). Il
recommence à écrire des vers, mais ne reprend pas sa pièce de théâtre sur Ovide, et se
désespère loin de ses amis dans sa lointaine province, d'autant que les affaires de son
oncle sont embrouillées et qu'il voit la perspective d'obtenir rapidement le bénéfice du
Père Sconin s'éloigner. Rentré à Paris bredouille près de deux ans plus tard (printemps
de 1663) — mais Vitart et le Père Sconin continuent à s'activer pour ce bénéfice dans la
coulisse, et il finira par l'obtenir, sans quitter Paris, en 1666 —, il profite d'une rougeole
royale vite guérie pour se faire remarquer à nouveau par un deuxième poème
d'éloge, Ode sur la Convalescence du Roi (elle aussi encouragée et retouchée par
Chapelain). Grâce à elle (et à Chapelain) il est inscrit durant l'été (1663) sur la première
liste des gratifications royales pour la somme de 600 livres. Il remercie aussitôt avec une
nouvelle ode, la Renommée aux Muses, qui lui permet d'être présenté au duc de Saint-
Aignan, puis au roi, tout en préparant sa première tragédie, la Thébaïde, qui, achevée en
décembre et acceptée par l'Hôtel de Bourgogne (mais programmée pour de longs mois
plus tard) est finalement créée en juin 1664 par la troupe de Molière au Palais-Royal —
l'interdiction de Tartuffe, qui, après sa première représentation à la Cour le 12 mai 1664
devait être créé en juin au Palais-Royal avait créé un trou dans la programmation. La

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(Séance 1 : 20-09-2023, Séance 2 : 27-09-2023 et Séance 3 : 04-10-2023)
pièce, ainsi apparue sur la scène à la plus mauvaise période de l'année pour une
tragédie5, obtient un succès très moyen.

En décembre 1665, il fait jouer Alexandre le Grand qui obtient un succès considérable
sur la scène du Palais-Royal. Elle est confiée quelques jours plus tard, en pleine
exclusivité, à la troupe de comédiens la plus admirée dans le genre tragique, à l'Hôtel de
Bourgogne, sans doute pour permettre à Louis XIV (à qui la pièce devait être présentée
dans une représentation privée) de se reconnaître dans Alexandre incarné par le célèbre
Floridor, alors considéré comme le meilleur acteur tragique de son temps 6. Les
comédiens en profitent (avec la bénédiction de Racine) pour monter la pièce aussitôt
après sur la scène même de l'Hôtel de Bourgogne, ce qui provoque l'effondrement des
recettes au Palais-Royal, qui au bout de quelques jours renonce à garder la pièce à
l'affiche. C'est cette affaire qui entraîna une brouille définitive entre Molière et Racine.

Prenant pour lui une attaque de son ancien maître Pierre Nicole contre les auteurs de
théâtre traités d'« empoisonneurs des âmes », et furieux de se voir mis en cause au
moment où il accède à la gloire, Racine publie un pamphlet contre Port-Royal et ses
anciens maîtres et, malgré l'intercession de Nicolas Vitart, se brouille avec Port-Royal,
au plus fort des persécutions contre le monastère et les Messieurs. Il rédige un second
pamphlet, qu'il menace de publier mais qu'il garde finalement dans ses tiroirs (le texte
ne sera publié qu'après sa mort).

Le triomphe de la tragédie Andromaque, placée sous la protection de Madame Henriette


d'Angleterre, (1667) assure définitivement sa réputation et l'on commence à le présenter
comme le seul digne de pouvoir être un jour comparé à Corneille. Après une unique
comédie, les Plaideurs, en 1668, il donne
successivement Britannicus (1669), Bérénice (1670), qui est l'occasion d'une joute
théâtrale avec Corneille dont la propre pièce, Tite et Bérénice, est sous-titrée « comédie
héroïque » (c'est Racine qui l'emporte indéniablement), Bajazet (début
1672), Mithridate (fin 1672), Iphigénie (1674) et Phèdre (1677). Toutes ces pièces sont
créées par la troupe de l'Hôtel de Bourgogne.

Sur le plan matériel, sa petite rente de prieur de l'Épinay et les très importants revenus
du théâtre (vente de chaque pièce aux comédiens, puis vente de chaque pièce aux
libraires-éditeurs7), aussitôt convertis en rentes à 5 %, grâce aux conseils de l'habile
financier qu'était Nicolas Vitart, assurent une aisance toujours plus grande à Racine. En
1674, la faveur royale lui permet d'obtenir la charge de Trésorier de France à Moulins
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(Séance 1 : 20-09-2023, Séance 2 : 27-09-2023 et Séance 3 : 04-10-2023)
(purement lucrative en ce qui le concerne, et anoblissante), ce qui le conduit à renoncer à
son bénéfice ecclésiastique.

Après le grand succès de Phèdre, qui triomphe rapidement d'une Phèdre et


Hippolyte concurrente due à Pradon et jouée sur le théâtre de l'Hôtel Guénégaud,
Racine se tourne vers une autre activité : comme Boileau, il devient historiographe du
roi, grâce à l'appui de Mme de Montespan, maîtresse du roi, et de sa sœur, Mme de
Thianges. Pour préparer son entrée dans l'entourage du roi, il quitte sa maîtresse,
épouse une héritière issue comme lui de la bourgeoisie de robe anoblie8, Catherine de
Romanet, avec qui il aura sept enfants9. La correspondance révèle que le mariage
d'intérêt, préparé par Nicolas Vitart, s'est mué en union amoureuse. Racine fait savoir
qu'il n'écrira plus pour le théâtre afin de se consacrer entièrement à « écrire l'histoire
du Roi ».

Au cours des quinze années qui suivent il ne déviera de cette entreprise — qui l'amène à
suivre régulièrement Louis XIV dans ses campagnes militaires, prenant des notes et
rédigeant ensuite des morceaux dont il discute sans cesse avec Boileau — qu'à quatre
reprises. Une première fois en 1685 en composant les paroles de l’Idylle sur la Paix (mise
en musique par Lully, à la demande du marquis de Seignelay, fils et successeur de
Colbert). Puis en 1689, en écrivant à la demande de Madame de Maintenon une tragédie
biblique pour les élèves de la Maison Royale de Saint-Louis, un pensionnat pour jeunes
filles, à Saint-Cyr (actuelle commune de Saint-Cyr-l'École). Ce fut Esther, courte
tragédie en trois actes jouée et chantée (musique de Jean-Baptiste Moreau) à plusieurs
reprises en représentations privées devant le roi et un grand nombre de courtisans triés
sur le volet par Mme de Maintenon durant le carnaval de 1689. Le succès de l'expérience
incita Mme de Maintenon à demander à Racine de tenter de la renouveler et il écrivit une
tragédie plus ambitieuse, Athalie, destinée elle aussi à être accompagnée de musique et
de chants. Elle ne fut pas prête pour le carnaval de 1690 et les jeunes demoiselles de
Saint-Cyr recommencèrent à jouer Esther, mais les désordres que cela provoqua dans la
communauté incitèrent Mme de Maintenon à interrompre les représentations avant leur
terme. Athalie ne fit donc pas l'objet d'une création en grande pompe, et le roi ne vit la
tragédie qu'à l'occasion d'une répétition ouverte à la famille royale. Devenu
progressivement dévot au cours des années 1680, en même temps que le roi (influencé
par Mme de Maintenon), il était désormais résolument hostile au théâtre dit
« mercenaire »[ (même s'il se refusait à renier son œuvre passée, qu'il polissait d'édition

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en édition). Mais les tragédies écrites pour Saint-Cyr furent, du point de vue de la
commanditaire comme du sien, des œuvres pédagogiques et morales (auxquelles le talent
de Racine ne pouvait que conférer une valeur poétique supérieure). Troisième et
dernière entorse à l'écriture exclusive de l'histoire du roi, à la fin de l’été 1694 il
composa — toujours à la demande de Mme de Maintenon —, quatre Cantiques spirituels,
dont trois furent mis en musique par Jean-Baptiste Moreau et un par Michel-Richard
de Lalande 10.

Récompensé par une charge de Gentilhomme ordinaire de la Maison du Roi (1691),


Racine se rapprochait toujours plus du roi, qu'il suivit régulièrement dans son petit
château de Marly avec les courtisans les plus proches du couple royal, et à qui il arriva
qu'il fît la lecture durant des nuits d'insomnie consécutives à une maladie, à la place des
lecteurs en titre. Il obtint ensuite la survivance de cette charge pour son fils aîné Jean-
Baptiste Racine, puis se sentit obligé d'acheter en 1696 une charge de Conseiller-
Secrétaire du Roi qui ne lui apportait rien de plus en termes de reconnaissance et qui lui
coûta une forte somme.

Depuis 1666, Racine s'était brouillé avec les jansénistes, mais il semble s'être rapproché
d'eux au plus tard au lendemain de son mariage. Malgré les persécutions dont ils
recommencèrent à être victimes à partir de 1679, Racine se réconcilie avec eux. Il les
soutient notamment dans leurs démêlés avec le pouvoir (Louis XIV leur étant hostile).
Sa présence aux funérailles d'Arnauld en 1694 confirme la réconciliation de Racine avec
ses anciens maîtres. Il écrit secrètement un Abrégé de l’histoire de Port-Royal qui parut
après sa mort. Surtout, neveu chéri d'une religieuse qui gravit tous les échelons de la
hiérarchie du monastère de Port-Royal des Champs pour en devenir abbesse en 1689, il
œuvra auprès des archevêques de Paris successifs afin de permettre au monastère de
retrouver une vraie vie (depuis 1679 il lui était interdit de recevoir de nouvelles
religieuses et son extinction était ainsi programmée).

Racine meurt rue des Marais-Saint-Germain à Paris (paroisse Saint-Sulpice) le 21


avril 169911, à l'âge de cinquante-neuf ans, des suites d'un abcès ou d'une tumeur au
foie. Louis XIV accéda à la demande qu'il avait formulé d'être inhumé à Port-Royal,
auprès de la tombe de son ancien maître Jean Hamon12. Après la destruction de Port-
Royal par Louis XIV en 1710, ses cendres ont été déplacées à l'église Saint-Étienne-du-
Mont de Paris).

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L’affaire des poisons

Longtemps après sa mort, les historiens découvrent dans les archives de La Bastille que
Racine avait été suspecté dans l'affaire des Poisons qui a éclaté entre 1679 et 1681. La
Voisin avait accusé Racine d'avoir fait assassiner, dix ans auparavant, son ancienne
maîtresse « Du Parc ». En réalité, l'actrice connue de Racine, nommée « Du Parc », est
morte des complications d'un avortement provoqué. Elle avait été confondue avec une
autre Du Parc qui était une avorteuse et victime dans l'affaire des poisons. Racine a donc
été disculpé en interne par la police, sans jamais être informé des poursuites dont il
aurait pu faire l'objet13. En réalité, précise l'historien Raymond Picard, la lettre
d'arrestation de Racine signée par Louvois était prête, mais le magistrat Bazin de Bezon
ne donna pas suite.

Ses différentes maîtresses

Depuis l'époque romantique, les biographes de Racine et les critiques de son théâtre se
sont étonnés qu'un homme ait pu traduire si bien la violence des passions, en particulier
féminines, et ils en ont déduit qu'il devait être animé, si ce n'est par une âme féminine,
du moins par un très fort penchant pour les femmes. Certains biographes ont parlé
d'infidélité constante et ont mis au compte de cette légèreté sa prétendue disgrâce auprès
du roi et de Mme de Maintenon à la fin de sa vie. En fait, outre que la disgrâce est une
légende14, on ne lui connaît que deux maîtresses avant son mariage : Mlle Du Parc, puis
Mlle de Champmeslé, toutes deux comédiennes. Aucun document du XVIIe siècle ne
permet de penser qu'il aurait été ensuite infidèle à Catherine Romanet, qu'il épousa en
1677 après avoir quitté la Champmeslé.

Œuvres

Théâtre

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Œuvres de Racine, édition bruxelloise de 1700.


Gravure de J. Harrewyn

 La Thébaïde, tragédie en cinq actes et en vers, créée le 21 juin 1664


 Alexandre le Grand, tragédie en cinq actes et en vers, créée le 4 décembre 1665
 Andromaque, tragédie en cinq actes et en vers, créée le 17 novembre 1667
 Les Plaideurs, comédie en trois actes et en vers, créée en novembre 1668
 Britannicus, tragédie en cinq actes et en vers, créée le 13 décembre 1669
 Bérénice, tragédie en cinq actes et en vers, créée le 21 novembre 1670
 Bajazet, tragédie en cinq actes et en vers, créée le 1er janvier 1672 15
 Mithridate, tragédie en cinq actes et en vers, créée le 23 décembre 1672 16
 Iphigénie, tragédie en cinq actes et en vers, créée le 18 août 1674
 Phèdre17, tragédie en cinq actes et en vers, créée le 1er janvier 1677
 Esther, tragédie en trois actes et en vers, créée le 26 janvier 1689
 Athalie, tragédie en cinq actes et en vers, créée le 5 janvier 1691

Autres
Essai

 Abrégé de l’histoire de Port-Royal, 1767, Paris, 358 pages18.


Traductions

 Le Banquet de Platon, (entre 1678 et 1686)

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 Vie de Diogène le Cynique, par Diogène Laërte (pas de date donnée)
 Textes d'Eusèbe de Césarée
 Fragments de La Poétique d'Aristote

Analyse de l’œuvre

Le théâtre racinien

Le théâtre de Racine peint la passion comme une force fatale qui détruit celui qui en est
possédé. On retrouve ici les théories jansénistes : soit l'homme a reçu la grâce divine, soit
il en est dépourvu, rien ne peut changer son destin, il est condamné dès sa naissance.
Réalisant l'idéal de la tragédie classique, le théâtre racinien présente une action simple,
claire, dont les péripéties naissent de la passion même des personnages.

Les tragédies profanes (c'est-à-dire Esther et Athalie exclues) présentent un couple de


jeunes gens innocents, à la fois unis et séparés par un amour impossible parce que la
femme est dominée par le roi (Andromaque, Britannicus, Bajazet,Mithridate) ou parce
qu'elle appartient à un clan rival (Aricie dans Phèdre). Cette rivalité se double souvent
d'une rivalité politique, sur laquelle Racine n'insiste guère.

Dans ce cadre aristocratique qui, à partir de Bajazet, devient un lieu commun prétexte à
la naissance d'une crise, les personnages apprennent que le roi est mort ou vaincu : ils se
sentent alors libres de déchaîner leurs passions. Or, l'information est rapidement
démentie. Le retour du roi met les personnages devant leurs fautes et les pousse, selon
leur nature intérieure, à se repentir ou à aller jusqu'au bout de leur rébellion.

Les sources d'inspiration gréco-latines

Les sources d'inspiration de Jean Racine sont nombreuses et variées.

Le professeur J. Scherer mentionne, dans son étude sur Bérénice19 que Racine, afin de
fixer le personnage, cite Suétone, notamment le chapitre VII de sa Vie de Titus. Il établit
également qu'il existe un parallèle entre Virgile et Racine, fondé sur des notions assez
conventionnelles. Jean-Pol Caput, dans sa présentation de Britannicus20, note que
Racine a puisé dans les Annales de Tacite (livres XI à XV) non seulement l'essentiel des
faits qui forment la trame de la tragédie, mais encore l'esprit dans lequel l'historien latin
les traite. Racine aurait aussi lu le traité de Sénèque Sur la clémence et la tragédie du
même auteur Octavie qui ont inspiré certains détails au poète.

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Jean Racine lui-même ne dissimule pas ses sources gréco-latines et les indique
ouvertement. En effet, dans sa préface à Phèdre, Racine écrit : « Voici encore une
tragédie dont le sujet est pris dans Euripide. Quoique j'ai suivi une route un peu
différente de celle de cet auteur pour la conduite de l'action, je n'ai pas laissé d'enrichir
ma pièce de tout ce qui m'a paru plus éclatant dans la sienne. » Racine cite également
Sénèque dans sa préface, ajoutant qu'il a suivi l'histoire de Thésée, telle qu'elle figure
dans Plutarque.

Réception
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Œuvres musicales et littéraires inspirées par Racine


Gabriel Fauré a mis en musique un de ses poèmes dans le Cantique de Jean Racine.

Iconographie et hommages
Dessins et peintures

 le billet de banque 50 francs Racine

Sculptures

 1833 : Statue de Jean Racine par David d'Angers à La Ferté-Milon


 1834 : Sculpture de Jean Racine par Henri Lemaire au Palais de l'Institut

BIBLIOGRAPHIE
Éditions de référence

 Paul Mesnard, Œuvres de Jean Racine, Paris, Hachette, 1865-1873 (Les Grands Écrivains de la
France, 9 volumes)[consulter cette édition sur Wikisource]
 Raymond Picard, Racine : Œuvres complètes, Paris, Gallimard, 1950 (théâtre et poésies) et 1952
(prose) (Bibliothèque de la Pléiade, 2 volumes)
Études et biographies

 Roland Barthes, Sur Racine, Paris, Seuil, 1963 (ce livre, emblème de la « nouvelle critique », a été
sévèrement - et justement, selon ses adversaires, mais injustement, selon ses partisans - critiqué

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par Raymond Picard dans Nouvelle critique ou nouvelle imposture et par René Pommier dans Le
« Sur Racine » de Roland Barthes).
 Charles Bernet, Le Vocabulaire des tragédies de Jean Racine. Étude statistique, Genève-Paris,
Slatkine-Champion, 1983.
 Christian Biet, Racine, in collection Portraits Littéraires, Paris, Hachette Éducation, 1996.
 Marie-Florine Bruneau, Racine. Le jansénisme et La modernité, Paris, José Corti, 1986.
 Roy Clement Knight, Racine et la Grèce, Paris, Boivin, 1950.
 Maurice Delcroix, Le sacré dans les tragédies profanes de Racine, Paris, Nizet, 1970.
 Maurice Descotes, Les grands rôles du théâtre de Racine, Paris, PUF, 1957.
 Jean Dubu, Racine aux miroirs, Paris, Sedes, 1992.
 Jean Giraudoux, Jean Racine, Paris, Grasset, 1950.
 Lucien Goldmann, Le Dieu caché. Étude sur la vision tragique dans les Pensées de Pascal et dans
le théâtre de Racine, Paris, Gallimard, 1955.
 Lucien Goldmann, Situation de la critique racinienne, Paris, L'Arche, 1971 (réed. 1997).
 Georges Forestier, Jean Racine, Paris, Gallimard, 2006 (ISBN 2-07-075529-0)
 René Jasinski, Vers le vrai Racine, Paris, Armand Colin, 1958.
 Gustave Larroumet, Racine, Paris, Hachette, 1887, coll. Les grands écrivains français.
 Thierry Maulnier, Racine, Paris, Gallimard, 1934.
 François Mauriac, La vie de Jean Racine, Paris, Plon, 1928.
 Charles Mauron, L'inconscient dans l'œuvre et la vie de Jean Racine, Paris, Ophrys, 1957.
 Daniel Mornet, Jean Racine, Paris, Aux Armes de France, coll. "Écrivains et penseurs", 1944.
 Alain Niderst, Racine et la tragédie classique, Paris, PUF, 1978.
 Gérard Pélissier, Etude sur la Tragédie racinienne , Paris, Ellipses, 1995, coll. "Résonances".
 Raymond Picard, La Carrière de Jean Racine, Paris, Gallimard, 1961.
 Jean Rohou, Jean Racine : entre sa carrière, son œuvre et son Dieu, Paris, Fayard, 1992.
 Jean Rohou, L'Évolution du tragique racinien, Paris, Sedes, 1991.
 Jean-Jacques Roubine, Lectures de Racine, Paris, Armand Colin, 1971.
 Leo Spitzer, L'effet de sourdine dans le style classique : Racine (traduction d'Alain Coulon)
in Études de style, précédé de Leo Spitzer et la lecture stylistique par Jean Starobinski, traduit de
l'anglais et de l'allemand par Éliane Kaufholz, Alain Coulon et Michel Foucault,
Paris, Gallimard, 1970 p. 208-335.
 Alain Viala, Racine, la stratégie du caméleon, Paris, Seghers, 1990.
 Eugène Vinaver, Racine et la poésie tragique, Paris, Nizet, 1951.

Notes et références

1. ↑ Les deux formules sont de Boileau, promu en même temps que Racine à l'emploi d'historiographe.

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2. ↑ « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue / Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue »', Phèdre, v.272-
273.

3. ↑ Formées ici sur un rébus. Cf. Wenzler, le Guide de l'héraldique, éditions Ouest-France, 2002, p. 64.

4. ↑ Racine n'en conserva que le cygne, que l'on peut voir sur sa pierre tombale, à Saint-Étienne-du-Mont,
jugeant le rat malséant.

5. ↑ On créait les tragédies de novembre à mars, et les comédies plutôt l'été. Cf. Samuel Chappuzeau, Le
Théâtre françois, 1674.

6. ↑ Georges Forestier, Jean Racine, Gallimard, 2006.

7. ↑ Il n'existait pas de droit d'auteur à cette époque.

8. ↑ Elle était fille et sœur de Trésoriers de France, charge anoblissante dont Racine était lui-même titulaire
depuis 1674.

9. ↑ Le contrat de mariage passé entre les futurs époux est conservé aux Archives nationales à Paris sous
la cote MC/ET/LXXVI/62 et estconsultable sur microfilm (cote MC/MI/RS/447) [archive].

10. ↑ Denise Launay, La Musique religieuse en France du Concile de Trente à 1804, Société française de
musicologie, Paris, 1993, p.457.

11. ↑ « Le vingt-unième jour d'avril 1699 a été fait le convoi à l'église de Port-Royal des Champs de Messire
Jean-Baptiste Racine, conseiller secrétaire du Roi et gentilhomme ordinaire de sa chambre, âgé de
cinquante-neuf ans, décédé le jour même entre trois et quatre du matin en sa maison, rue des Marets ;
et ont assisté au convoi et transport maître Claude-Pierre Colin de Morambert, seigneur de Riberpré,
avocat en Parlement, gendre dudit sieur défunt, et maître Germain Willard, bourgeois de Paris, ami
dudit défunt, qui ont signé ». Extrait du registre paroissial de l'église Saint-Sulpice à Paris, détruit par
l'incendie de 1871 mais cité par Paul Mesnard dansŒuvres de Jean Racine, Hachette, Paris, 1865,
p.193.

12. ↑ Jean Racine, « enfant de Port-Royal » (1639-1699) [archive], Société des amis de Port-Royal,
novembre 2006.

13. ↑ 2000 ans d'histoire, France Inter, 2 mai 2007

14. ↑ Georges Forestier, Jean Racine, Bibliothèque de la Pléiade, 2006, p. 820.

15. ↑ Sur cette date, voir les explications sur le site CESAR [archive]

16. ↑ Sur cette date, voir les explications sur le site CESAR [archive]

17. ↑ À partir de 1687. La pièce était initialement appelée Phèdre et Hippolyte.

18. ↑ Lire en ligne [archive]

19. ↑ Éditions du Sedes, 1974, p. 14.

20. ↑ Classiques Larousse, Paris, 1963.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Racine

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RÉSUMÉ DE PHÈDRE

Phèdre de Racine : Résumé

Racine : résumé de Phèdre (1677)

Phèdre, seconde femme de Thésée, roi d’Athènes, éprouve un amour criminel pour
Hippolyte, le fils de son époux ; tel est le fatal secret que lui arrache, après bien des
prières, Œnone, sa nourrice. Au moment où elle vient de faire ce cruel aveu, Thésée est
absent et bientôt le bruit de sa mort se répand dans Athènes. C’est Phèdre elle-même qui
vient annoncer cette triste nouvelle à Hippolyte ; dans cette entrevue, sa tête s’égare et
elle lui fait l’aveu de ses coupables sentiments. Hippolyte, épouvanté, la repousse avec
horreur et Phèdre, humiliée, jure de se venger de cet affront. Cependant avant de le
faire, elle essayera encore une fois de fléchir Hippolyte ; maintenant qu’elle est veuve et
libre, elle lui fait offrir la couronne pour prix de son amour. Tout à coup le bruit se
répand que Thésée n’est point mort ; il arrive même et Hippolyte l’accompagne. Que va
faire la reine déshonorée aux yeux de son époux ? Elle est résolue à se donner la mort ;
en attendant, loin d’aller à sa rencontre, elle fuit la vue de celui qu’elle redoute. Thésée,
interdit de cet accueil, interpelle la reine, et la nourrice de Phèdre ne trouve d’autre
moyen de sauver la vie de sa maîtresse, que d’accuser Hippolyte. Que l’on juge de la
colère du malheureux père, lorsque son fils, après ces révélations, ose se présenter
devant lui ! Il l’accable de malédictions, le chasse loin de sa présence et conjure même
Neptune de punir le coupable jeune homme. Celui-ci se tait et s’éloigne. La vengeance

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paternelle ne tarde pas à s’accomplir. Peu après, Théramène, accourt pour annoncer la
mort d’Hippolyte. Neptune a fait sortir du sein de la mer un monstre menaçant ; les
chevaux effrayés se sont emportes et l’infortuné jeune homme est mort de ses blessures
en protestant de son innocence. À l’ouïe de cette nouvelle, Phèdre, accablée de remords,
vient aussitôt tout dévoiler à Thésée ; mais déjà elle s’est fait justice elle-même, car, à
peine a-t-elle achevé déparier, qu’elle tombe empoisonnée aux pieds de son époux.

Le personnage de Phèdre, tel que l’a créé Racine, est le plus beau, le plus poétique, le
plus complet qui soit au théâtre. Phèdre n’est point la victime de cette fatalité aveugle et
impitoyable du paganisme qui chargeait souvent la plus rigide vertu d’un crime
abominable dont elle n’avait pas plus la conscience que la volonté. La fatalité qui pousse
Phèdre au crime en lui laissant la conscience da sa faute, et qui la punit de la mollesse de
sa résistance et de l’insuffisance de sa vertu, nous parait renfermer un enseignement
dont il n’est personne qui ne puisse saisir le sens. Aussi, après la lecture de Phèdre, les
solitaires de Port-Royal, et entre autres le célèbre Arnauld, pardonnèrent à leur ancien
disciple la gloire qu’il s’était acquise par ses œuvres théâtrales ; leur sévérité fut
désarmée, ils ouvrirent les bras au pécheur.

Le sujet de cette tragédie est pris d'Euripide. "Quand je ne devrais, dit Racine, que la
seule idée du caractère de Phèdre, je pourrais dire que je lui dois ce que j'ai peut-être
mis de plus raisonnable sur la scène." Il aurait pu ajouter aussi, le plus beau rôle et le
plus fortement tracé de tous ceux qu'il a mis au théâtre. Il s'est servi avec une
merveilleuse adresse de cette idée de fatalisme qui formait le sujet de la plupart des
tragédies chez les Anciens, et qui, chez les Modernes, et surtout chez les Français, qui
attachent une si grande importance à ce qu'on nomme convenances du théâtre, n'aurait
pu que paraître révoltant.

Racine est le seul qui ait risqué un tel rôle sur la scène française, et le Macbeth de
Shakespeare est peut-être le seul du théâtre moderne qu'on puisse comparer à cette belle
production du tragique français. Ces deux personnages, poussés vers le crime par une
fatalité irrésistible, inspirent un intérêt d'autant plus fort qu'il est plus naturel, et qu'il
résulte, non du crime qu'ils ont commis, mais du malheur qui les y pousse. Racine était
si fortement convaincu de cette vérité, qu'il observe dans sa préface : "J'ai même pris
soin de rendre Phèdre un peu moins odieuse qu'elle n'est dans les tragédies des anciens,
où elle se résout d'elle-même à accuser Hippolyte."
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Racine a aussi fait quelque changement au personnage d'Hippolyte, qu'on reprochait à
Euripide d'avoir représenté comme un philosophe exempt de toute imperfection. Il doit
à l'auteur grec l'idée du sujet, la première moitié de cette belle scène de l'égarement de
Phèdre, celle de Thésée avec son fils, et le récit de la mort d'Hippolyte.

C'est d'après la Phèdre de Sénèque que notre auteur a conçu la scène où Phèdre déclare
son amour à Hippolyte, tandis que dans l'Euripide c'est la nourrice qui se charge de
parler pour la reine. C'est aussi au poète latin qu'il doit la supposition que Thésée est
descendu aux enfers pour suivre Pirithous, et l'idée de faire servir l'épée d'Hippolyte,
restée entre les mains de Phèdre, de témoignage contre lui, idée bien supérieure à celle
de la lettre calomnieuse inventée par Euripide. C'est aussi à l'exemple de Sénèque que
Racine amène Phèdre à la fin de la pièce pour confesser son crime, et attester
l'innocence d'Hippolyte en se donnant la mort.

Le personnage d'Aricie n'est pas non plus de l'invention de Racine. Virgile dit
qu'Hippolyte l'épousa et en eut un fils.

On a écrit des volumes pour et contre le récit du cinquième acte où Théramène annonce
à Thésée la mort de son fils. Tel qu'il est, c'est un des plus beaux morceaux de poésie
descriptive qui soient dans notre langue. C'est la seule fois que Racine s'est permis d'être
plus poète qu'il ne fallait, et d'une faute il a fait un chef d'œuvre.

Dans le rôle de Phèdre, le plus beau peut-être qu'on a jamais vu sur le scène, on admire
surtout l'art avec lequel Racine a évité les défauts de ses prédécesseurs. Mais c'est
surtout dans le quatrième acte, quand la honte et la rage d'avoir une rivale jettent
Phèdre dans le dernier excès du désespoir, c'est surtout alors que notre poésie s'éleva
sous la plume de Racine à des beautés vraiment sublimes, et c'est après avoir déclamé
cette scène avec tout l'enthousiasme que lui inspiraient les beaux vers, que Voltaire
s'écria un jour : "Non, je ne suis rien auprès de cet homme-là."

[D'après Daniel Bonnefon. Les écrivains célèbres de la France, ou Histoire de la littérature


française depuis l'origine de la langue jusqu'au XIXe siècle (7e éd.), 1895, Paris, Librairie
Fischbacher et L.T. Ventouillac.]

Source : http://salon-litteraire.com/fr/jean-racine/content/1830893-phedre-de-racine-
resume
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LEXIQUE MYTHOLOGIQUE

DICTIONNAIRE MYTHOLOGIE : Lien :


http://www.dictionnaire-mythologie.com/definition-s.html

A
Acca Larentia : (rom) Épouse du berger Faustulus ou Faunus. Certains mythologues croient que ce
serait elle qui allaita plus vraisemblablement les jumeaux Rémus et Romulus puisqu’elle portait le
surnom de Lupa, qui veut dire aussi "la Louve".

Achille (Ἀχιλλεύς) : (gr) Fils de Pélée, roi des Myrmidons et de la néréide, Thétis. Achille reste le plus
flamboyant héros de la guerre de Troie. Invincible dès sa naissance parce que plongé dans le Styx, à
l’exception du talon par lequel sa mère le tenait, Achille est l’idéal chevaleresque homérique par son
courage et son sens de l’honneur. C’est la mort de son amant, Patrocle, qui le mena, par une rage
douloureuse, à affronter Hector, le Troyen.

Acis : (rom) Originaire de Sicile, fils de Faunus et de la Nymphe Symaéthis, le bel Acis était berger.
Écrasé sous un rocher par le cyclope Polyphème qui le jalousait à cause de son amour pour la néréide
Galatée, les dieux le transformèrent en fleuve pour consoler la jeune fille. Aujourd’hui, un fleuve porte
son nom au pied de l’Etna.

Actéon (Ἀκταίων) : (gr) Fils d'Aristée et d’Autonoé, Actéon suivit l’éducation du centaure Chiron qui
lui apprit l'art de la chasse. Un jour qu’il chassait, il s'égara et surprit Artémis qui se baignait nue dans
une source. Indignée, la déesse le transforma en cerf et sa meute se jeta sur lui aussitôt pour le dévorer.

Adonis (Ἄδωνις) : (gr) Fils de Myrrha et de son propre père Cynéras. Adonis fut conçu dans l’inceste
pour assouvir l’une des vengeances de la vindicative Aphrodite. Comme il était d’une beauté
exceptionnelle, tout au long de sa vie, il fut déchiré entre les jalousies de Perséphone et d’Aphrodite.

Agamemnon (Ἀγαμέμνων) : (gr) Roi légendaire de Mycènes et d'Argos, en Grèce. On le disait fils
d'Atrée et d'Aéropé. Il était à la tête des Grecs lors de la guerre de Troie. Parce que des vents contraires
le retenaient à Aulis, l'empêchant de marcher sur ses ennemis, il immola Iphigénie, sa propre fille, sur
le conseil du devin Calchas pour apaiser Artémis. Sa femme, Clytemnestre, ne lui pardonna jamais et
l’assassina dès son retour de Troie, avec le concours d'Égisthe, son amant.

Agénor (Ἀγήνωρ) : (gr) Fils de Poséidon et de Lybia, Agénor était un roi de Tyr, en Phénicie. On le
disait également fondateur de Thèbes. Le mythe le fit père de cinq fils qu'il mandata à la recherche de
leur sœur Europe, seule fille d'Agénor, que le dieu Zeus avait enlevée, alors qu'il s'était métamorphosé
en taureau.

Ajax (Αἴας Τελαμώνιος) : (gr) Ce fils de Télamon fut envoyé à la guerre de Troie par son père parce
que ce dernier était trop vieux pour s'y rendre. Ajax, vaillant et courageux, fit honneur à son père en se
mesurant à tous les grands guerriers, dont Hector, qu'il faillit écraser sous un rocher lors d'un combat
féroce, auquel les deux hommes mirent un terme d'un accord commun. Après cette trêve, ils

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échangèrent des présents et fraternisèrent. Selon certains, Ajax fut le plus brave de tous les Grecs après
Achille alors que pour d'autres, ce titre revient plutôt à Ulysse.

Alceste (Ἄλκηστις) : (gr) Filles de Pélias, roi d'Iolcos (Thessalie) et d'Anaxibie. Elle épousa Admète,
roi de Phères. Par amour pour son époux condamné par le courroux d’Artémis, Alceste but un poison
afin de mourir à sa place. Ce sacrifice plut aux dieux: et Admète fut rendu à sa courageuse épouse.

Amazones : (gr) Filles d'Arès et de la Naïade Harmonie. Toutes sortes de légendes entourent le peuple
des Amazones. Elles auraient habité les rives du Thermodon dont la capitale était Thémiscyre.
Vaillantes et redoutables, elles s'amputaient apparemment du sein droit afin de ne pas être embarrassées
pour le tir à l'arc. Un mythe veut qu'elles fussent aussi les instigatrices des armées à cheval, technique
guerrière qui leur aurait permis de conquérir des territoires jusqu'aux frontières de l'Assyrie et du
Tanaïs. Elles se vêtaient de peaux de bêtes et s'armaient d'arcs et de boucliers de bronze. On dit qu'elles
soumettaient à l'esclavage tous les mâles, les destinant aux tâches domestiques, à l'éducation des
enfants ainsi qu'à la reproduction. Elles auraient fondé les villes d'Éphèse, de Magnésie et de Smyrne.

Anchise (Ἀγχίσης) : (gr) Le bel Anchise était fils de Capys et arrière-petit-fils de Tros, fondateur de
Troie. D'abord berger, il sera roi de Dardanie. Sa beauté conquit Aphrodite qui lui donna un fils, Énée.
Mais un soir de beuverie, Anchise se vanta de sa relation avec la déesse, ce qui provoqua la colère de
Zeus qui l'affligea de claudication. Anchise vécut jusqu’à l’âge de 80 ans et finit sa vie sans gloire,
sauvé par son fils Énée lors de l'incendie de Troie.

Andromaque (Ἀνδρομάχη) : (gr) Fille d'Eétion, roi de Thèbes en Grèce, la belle Andromaque devint
la femme d'Hector. Achille, qui avait déjà massacré son père et ses sept frères alors qu'il assiégeait
Thèbes, tua aussi Hector, qu'elle aimait profondément, avant qu'Ulysse ne tue également leur fils
Astyanax. Consumée par la douleur, Andromaque fut malgré tout kidnappée et mariée à Pyrrhos (ou
Néoptolème) fils d'Achille, auquel elle donna trois enfants mâles (Molossos, Piélos, Pergamos). Mariée
une troisième fois, à un certain Hélénos avec lequel elle eut encore un fils (Cestrinos), ils fondèrent la
ville de Pergame afin de commémorer la citadelle de Troie. Les tragédies successives dans la vie
d'Andromaque inspirèrent de nombreux dramaturges, dont Virgile et Jean Racine. Elle reste un modèle
de vertu de l'époque.

Andromède (Ἀνδρομέδα) : (gr) Andromède est fille de Céphée, le roi éthiopien de Joppé, et de
Cassiopée. La pauvre enfant fut livrée au monstre marin Cétus pour sauver sa famille, après que
Cassiopée eut offensé les dieux en prétendant sa fille aussi belle que les Néréides. Attachée nue à un
rocher pour attendre la venue de Cétus, c'est Persée, chevauchant Pégase, qui tua la baleine
monstrueuse et sauva la belle vierge. Elle devint alors sa femme malgré qu'elle fut promise au frère de
son propre père. De cette union naquirent six fils et une fille : Persès, Alcée, Héléos, Mestor, Sthénélos,
Électryon, et Gorgophoné. Andromède et ses rejetons furent à l'origine de la lignée de Perséides et
Athéna la plaça au ciel à titre de constellation après sa mort.

Antigone (Ἀνδρομέδα) : (gr) Antigone est la fille qu'Oedipe, roi de Thèbes engendra de son inceste
avec sa mère Jocaste. On reconnaît sa force de caractère pour avoir affronté seule l'ordonnance de son
oncle Créon, qui refusait une sépulture à son frère Polynice, mort en duel de la main de son autre frère
Étéocle. Créon, excédé par le fait qu'une femme s'oppose à son ordonnance, la fit emmurer vivante
dans une grotte. Antigone trouva encore le courage de se pendre pour mettre fin à ses jours, s'affirmant
ainsi devant Créon jusqu'au dernier souffle de sa vie. Sophocle, Brecht, Anouilh, Cocteau et plusieurs
autres rendirent hommage à cette personnalité hors du commun.

Antiope : (gr) L'une des plus célèbres reines du peuple des Amazones. Séduite par Thésée, elle fut

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enlevée par lui et combattit à ses côtés, attirant sur elle la haine et le reproche puisque son peuple
considéra qu'elle l’avait trahi. Grâce à son union avec le héros, elle donna naissance à Hippolyte, qui
échappa au sort normalement réservé aux enfants mâles des Amazones.

Aphrodite (Αφροδιτη) : (gr) Selon la version la plus populaire du mythe, Aphrodite serait née de la
castration d'Ouranos par Cronos : "…tout autour, une blanche écume [le sperme] sortait du membre
divin. De cette écume une fille se forma." Elle était la déesse de la beauté, et présidait à l'amour du
plaisir et de la procréation. Sa place était parmi les douze grands dieux olympiens. On la connaissait
surtout pour les amours impossibles qu'elle provoquait ou pour ses vengeances terribles, par exemple
les filles du roi de Chypre qu'elle obligea à la prostitution parce que ces dernières refusaient de
l'honorer… Les plus grands artistes l'ont représentée sous les traits de Vénus, notamment Sandro
Botticelli dans son célèbre tableau : "Naissance de Vénus" en 1485.

Apollon (Ἀπόλλων) : (gr) Apollon était fils de Zeus et de la Titanide Léto. Il naquit à Délos avec sa
jumelle Artémis alors que leur mère s'y était réfugiée pour échapper à la colère d'Héra, épouse légitime
de Zeus, cet infatigable coureur de jupons. Reconnu par son géniteur, il fut l'une des plus importantes
divinités grecques. Il représentait la lumière des arts et de la divination. Symbolisé par le soleil,
Apollon remplit plusieurs autres offices : dieu agricole, dieu de la médecine, dieu protecteur, dieu
purificateur, dieu de la raison, dieu vengeur, etc. D'une grande beauté, il eut des liaisons avec de
nombreuses célébrités de la mythologie gréco-romaine dont Calliope, Cassandre, Cyrène, Psamathée,
et aussi avec de jeunes garçons : Cyparisse et Hyacinthe. Apollon reste l'un des dieux auxquels l'on a
élevé le plus de temples et consacré le plus de cultes. Ses oracles à Delphes étaient vénérés de tout le
monde antique.

Arès (Ἄρης) : (gr) Arès était le dieu de la guerre et de la violence. Seul fils légitime issu de l'union de
Zeus avec Héra, on le comptait parmi les douze Olympiens. Idéal du dieu guerrier, Arès était vindicatif
et querelleur ; par conséquent, on le représentait en général vêtu de son armure d'airain, coiffé d'un
casque, portant un bouclier et brandissant un glaive ou une lance. Il incarnait le goût brut du carnage
aux yeux des autres dieux qui le haïssaient. À l'exception d'Aphrodite qui en fit son amant, Arès fut
détesté de tous, même de ses parents. On lui attribuait la paternité des Amazones.

Ariane (Ἀριάδνη) : (gr) Fille du roi Minos de Crète et de Pasiphaé, demi-sœur du Minotaure, sa mère
ayant succombé à un sort l'obligeant à s'unir avec un taureau. Ariane est connue pour être tombée
amoureuse du héros Thésée, enfermé dans le labyrinthe conçu par l'architecte Dédale, et pour lui avoir
remis un fil lui permettant de sortir du piège une fois le Minotaure vaincu. Thésée enleva Ariane et lui
promit le mariage, mais il l'abandonna sur l'île de Dia. Certains mythologues prétendent que Thésée
l'aurait quitté pour épouser Phèdre, sœur d'Ariane… D'autres croient que c'est une tempête qui serait à
l'origine de cet abandon, geste qui aurait troublé Thésée au point de lui faire oublier de hisser le
pavillon de la victoire en rentrant chez lui, causant ainsi le désespoir de son père Égée, qui se serait
alors noyé dans la mer qui porte depuis son nom.

Artémis (Ἄρτεμις) : (gr) Sœur jumelle d'Apollon, Artémis fille de Zeus et de la Titanide Léto faisait
également partie des douze Olympiens. Déesse de la chasse et de la forêt, protectrice des Amazones,
elle resta toujours indépendante de la volonté masculine.

Ascagne (Iulus) : (rom) Fils d'Enée et de Créüse, né à Troie, Ascagne aurait suivi son père en Italie
après la chute de Troie. Valeureux guerrier, on lui devrait la fondation de Albe-la-Longue après qu’il
eut triomphé de Tumus.

Astyanax (Ἀστυάναξ) : (gr) Fruit de l'amour profond qui unissait Andromaque et Hector, son vrai nom

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était Scamandrios. Par peur des représailles possibles du jeune homme pour venger la mort d'Hector
son père, Astyanax fut précipité du haut des murailles de Troie, par les Grecs. Selon d'autres
mythologues, c'est des mains d'Ulysse qu'il aurait trouvé la mort. On prétend qu'il fut enseveli dans le
bouclier de son père.

Athéna (Ἀθηνᾶ) : (gr) Fille de Zeus et de l'océanide Métis (première épouse de Zeus), Athéna était la
troisième divinité en importance aux côtés de Zeus et d'Apollon chez les Olympiens. Le mythe de sa
naissance est fabuleux : Zeus, sachant Métis enceinte et voulant échapper à un oracle lui prédisant qu'il
serait détrôné par un fils, avala tout bonnement sa femme. Quelque temps plus tard, affligé par des
maux de tête horribles, il se fit ouvrir le crâne d'un coup de hache par Héphaïstos le forgeron. Athéna
serait sortie tout armée et casquée de la tête de Zeus en poussant un cri de guerre. Déesse de la sagesse
et de la guerre, de l'intelligence et des arts, Athéna était aussi une divinité agricole qui dota l'Attique de
l'olivier et du figuier. Elle inventa de nombreux objets, dont certains instruments de musique : flûte et
trompette, par exemple. Elle donna également aux mortels la poterie, le char, la charrue, le râteau, le
navire, etc. Elle enseigna les nombres et tous les arts aux femmes. Ses temples étaient nombreux et son
père l'adorait aussi bien que le peuple et les autres dieux.

Atlas (Ἄτλας) : (gr) Plus vraisemblablement fils de Japet et de la Nymphe Clyméné, frère de
Épiméthée, Ménoetios et Prométhée, le géant Atlas fut à son tour le père des Hyades, des Hespérides,
des Pléiades et de Calypso. C'est suite à la révolte des Titans contre les dieux de l'Olympe que Zeus le
condamna à porter les Cieux jusqu'à la fin des temps.

Atropos (Άτροπος) : (gr) Elle serait plus vraisemblablement fille de Nyx (la Nuit) et formerait avec
ses sœurs Clotho et Lachésis le trio divin des Moires, déesses du sort et du destin. Elle était l'aînée et
c'est elle qui se rendait responsable de la coupe du fil mesurant la durée de vie de chaque mortel. On la
représentait affublée d'un vêtement noir et lugubre, et près d'elle, des pelotes de fil de toutes tailles
suivant le temps de vie accordé aux mortels qu'elles désignaient.

Aurora : (rom) Fille des Titans Hypérion et Théia, sœur de Séléné et d'Hélios. Parce qu'elle fut
surprise un jour dans les bras de Mars, malgré qu'elle fut déjà mariée, Vénus la condamna à vivre pour
toujours des amours avec de jeunes mortels. Elle passa donc le reste de ses jours à séduire de tout
jeunes amants, inlassablement. Son équivalent grec est Eôs.

B
Bacchantes : (rom) Bacchants et Bacchantes célébraient allègrement le culte du dieu Bacchus.
Principalement féminine, la troupe des bacchantes se constituait à l'origine des nymphes nourrices de
Bacchus. Elles dansaient et virevoltaient à demi vêtues en poussant des cris discordants, la tête
couronnée de lierre, le cœur en fête des triomphes de Bacchus sur les Géants. Mais plus tard elles
devinrent cruelles, tuèrent Penthée et Orphée pour des motifs non suffisants et Bacchus, pour les punir
les métamorphosa en arbres. Elles donnèrent lieu à des fêtes religieuses, les Bacchanales, qui devinrent
rapidement le prétexte à des orgies sexuelles extravagantes en l'honneur de Bacchus.

Bacchus : (rom) Fils de Jupiter, issu de la représentation grecque du dieu Dionysos, Bacchus chez les
Romains était également la divinité du vin. On le représentait à la tête d'une bande de gais lurons
composée des Bacchantes, des Ménades, de Pan, de Priape, des Satyres, des Silènes, des Thyades, etc.
Son culte fut celui d'un dieu national et on l'honorait à titre de divinité champêtre et populaire.

Bellone : (rom) Déesse romaine de la guerre, possiblement sœur et épouse du dieu Mars. On la
représentait souvent conduisant un char, brandissant une torche ou une arme de la main. Associée à la
déesse grecque Enyô.
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Bellerophon (Βελλεροφῶν) : (gr) Héros né à Corinthe, Bellérophon était fils de Glaucos (parfois de
Poséidon selon l'auteur de la légende) et se nommait à l'origine Hipponoos. Sa mère, fille du roi de
Mégare, se prénommait Eurymèdé. La légende veut également qu'il ait été le petit-fils de Sisyphe.
Accidentellement, il tua son frère Déliadès et dut s'exiler à la cour de Praetos, roi de Corinthe, sous le
nom de Bellérophon. Il attira encore la malchance en séduisant malgré lui l'épouse du roi et fut envoyé
au roi de Lycie qui devait lui donner la mort. Au lieu de cela, il apprivoisa Pégase, sur le conseil
d'Athéna, afin d'affronter et de vaincre le monstre Chimère.

Borée (Βορέας) : (gr) Fils d'Astréos et d'Eôs, Borée, représentant en fait le vent du nord, était de la
race des Titans. Les illustrations le désignaient le plus souvent sous les traits d'un grincheux dont la
barbe et la chevelure se couvraient de neige. Vêtu d'une tunique courte, Borée portait des ailes. On le
connaissait surtout pour le rapt d'Orithye, fille du roi Érechthée d'Athènes, qui mit au monde les
Boréades (Calaïs et Zétès) à la suite de cet enlèvement. Borée serait également le père de Chioné, c'est-
à-dire la neige.

Calypso : (gr) Fille d’Atlas, la nymphe Calypso était reine de l'île d'Ogygie. C’est elle qui recueillit
Ulysse après son naufrage. Elle en devint si amoureuse qu’elle usa de tous ses charmes et de tous ses
pouvoirs pour le retenir auprès d’elle. Après sept années de captivité, Zeus lui ordonna toutefois de
rendre au héros sa liberté afin qu’il puisse retourner vers les siens. Calypso obéit mais en conçu un
intolérable chagrin malgré un enfant né de cette union.

Calliope (Καλλιόπη) : (gr) Fille de Zeus et de Mnémosyne, la plus importante des Muses. Muse de la
poésie épique et de l'éloquence, Calliope était souvent représentée une trompette dans une main, un
poème dans l’autre. On l'illustrait aussi la tête couronnée de lauriers, tenant dans la main parfois un
stylet, parfois un rouleau de papyrus. Elle fut aimée des dieux et enfanta Hymen (avec Apollon),
Ialenos et Orphée (avec Oeagre, roi de Thrace), les Corybantes (avec Zeus). On lui prêtait également
la maternité des Sirènes qu’elle aurait eu du dieu fleuve Achéloos.

Cassandre (Κασσάνδρα) : (gr) Fille de Priam, roi de Troie, et d'Hécube, Cassandre était fort jolie.
Trop jolie d’ailleurs pour échapper à l’œil vigilant d’Apollon qui l’initia à l’art de la divination en
échange de ses faveurs. Cassandre accepta le marché, mais se refusa au dieu une fois instruite.
Apollon la punit alors en la privant du pouvoir de persuader malgré son don de prédiction. Elle attira
également sur elle l’attention d’Ajax le petit et fut violée par lui lors du sac de Troie. Devenue
concubine d’Agamemnon, elle fut assassinée avec lui à leur retour à Mycènes.

Centaures (Κένταυροι) : (gr) Peuple sauvage, issu de l’union d’Ixion et de Néphélé, les Centaures
étaient des créatures d'aspect monstrueux. Hommes jusqu’aux hanches, la partie inférieure de leur
corps était équine. Ils habitaient les forêts d’Arcadie et de Thessalie où ils faisaient régner la terreur
par leur tempérament vindicatif et brutal. Souvent à l’origine d’agressions contre de tout jeunes
hommes et de jeunes vierges, les Centaures étaient détestés de tous.

Cerbère : (gr) Chien à trois têtes (parfois 50, parfois 100 selon les sources), gardien des Enfers,
Cerbère serait le fils de Typhon et d’Échnida. Il était chargé d’interdire aux vivants de pénétrer dans
les Enfers et d’empêcher les morts d’en sortir grâce à son apparence monstrueuse (son cou était orné
de serpents) ainsi qu’à ses morsures venimeuses.

Cérès : (rom) Fille de Saturne et de Gaïa, cette ancienne déesse de la végétation est même jugée par

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certains historiens comme étant à l’origine de l’agriculture. On l’appelait Cérès la noire à tête et
crinière de jument. Il est possible qu’elle fût en réalité une reine sicilienne. Associée à la déesse
grecque Déméter.

Charon (Χάρων) : (gr) Fils d'Érèbe (les Ténèbres) et de Nyx (la Nuit), il était le passeur des Enfers.
Chaque âme devait alors lui payer une obole pour franchir le Styx. C’est de cette légende que naquit la
tradition de mettre une pièce de monnaie sous la langue des trépassés. On représentait Charon sous les
traits d’un vieillard bourru et antipathique, laid à effrayer, intraitable et toujours vêtu de haillons. Ceux
qui ne pouvaient pas payer leur traversée étaient condamnés à l’errance sur les rives du Styx pour au
moins cent ans.

Chiron (Χείρων) : (gr) Chiron, malgré son apparence de Centaure n’avait pas la même origine que
ses frères. Il était fils de Cronos et de l’Océanide Phylira. Différent des autres Centaures, violents et
incultes, Chiron se distinguait par sa bonté et sa sagesse. Ce sont les dieux Apollon et Artémis qui lui
apprirent à guérir et à chasser sans excès et les dieux lui accordèrent à sa mort de prendre place au ciel
à titre de constellation du sagittaire.

Circé (Κίρκη) : (gr) Fille d'Hélios et de l'Océanide Perséis, cette puissante magicienne vivait sur l'île
d'Aéa, près des côtes tyrrhéniennes. Ses pouvoirs étaient redoutables (on disait même qu’elle pouvait
appeler les étoiles à descendre sur terre) et sa science des poisons faisait trembler bien des héros.
Beaucoup de ses philtres magiques servaient à métamorphoser les humains et les dieux en animaux.

Clélie : (rom) Héroïne romaine qui fut donnée au roi des Étrusques, Porsenna, alors qu’il assiégeait
Rome (507 av. J.-C.). Réussissant à tromper la vigilance de ses gardiens, elle traversa le Tibre à la
nage avec des compagnes malgré une pluie de javelots lancée par les soldats de Porsenna. Une fois de
retour à Rome, les Romains la retournèrent à Porsenna afin de respecter leur engagement. Porsenna,
troublé par tant de bravoure lui rendit toutefois sa liberté et lui fit cadeau d’un magnifique cheval. Une
statue équestre lui fut également érigée par le peuple de Rome pour commémorer son courage.

Clio (Κλειώ) : (gr) Fille de Zeus et de Mnémosyne (la Mémoire). On la représentait comme la
première des neuf Muses et son nom signifie "célébrer" en grec. Muse de l’Histoire et de la poésie,
elle tenait en général un livre à la main. Clio blâma un jour Aphrodite pour ses amours avec Adonis.
La déesse furieuse la punit en lui inspirant une passion incontrôlable pour Piéros.

Clôtho : (gr) Elle serait plus vraisemblablement fille de Nyx (la Nuit) et sœur d'Atropos, Thallô,
Carpô, Auxô, les Heures et Lachésis. Elle semble la moins âgée des Moires (équivalent des Parques
romaines). Son rôle consistait à tenir le fil des destinées humaines. Le plus souvent, elle se vêtait d'une
tunique de diverses couleurs et portait une couronne de sept étoiles. Dans sa main, une quenouille qui
touchait à la fois le ciel et la terre.

Clytemnestre (Κλυταιμνήστρα) : (gr) Fille de Tyndare, roi légendaire de Sparte, et de Léda, sœur
d’Hélène, de Castor et de Pollux. Clytemnestre fut reine de Mycènes et épouse d'Agamemnon. Ils
eurent quatre enfants : Electre, Iphigénie, Oreste et Chrysothémis. Mais Agamemnon, pressé par un
oracle, sacrifia Iphigénie afin d'obtenir des vents favorables pour prendre la route de Troie. Mère
avant tout, Clytemnestre ne lui pardonna jamais cette horreur et le fit assassiner dès son retour à
Mycènes, avant de périr elle-même par la vengeance d’Oreste, leur fils.

Cronos (Κρόνος) : (gr) Fils d'Ouranos (le Ciel) et de Gaïa (la Terre). Ils enfantèrent de nombreux
enfants, dont les Titans. Cronos devint leur roi et épousa Rhéa, sa propre sœur. Afin de venger les
souffrances de sa mère malmenée par Ouranos, Cronos émascula ce dernier. C’est d’ailleurs de

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(Séance 1 : 20-09-2023, Séance 2 : 27-09-2023 et Séance 3 : 04-10-2023)
l’écume de cette émasculation que serait née la déesse Aphrodite. Régnant désormais à la place
d’Ouranos, il devint à son tour un peu fou, dévorant tous ses enfants par jalousie, à l’exception de
Zeus, qui seul lui échappa. On l’associait au dieu Saturne chez les Romains.

Cupidon : (rom) Cupidon chez les Romains fut le petit dieu de l'Amour. Considéré comme un dieu
créateur au cœur de la Théogonie d'Hésiode et chez les Orphiques, Cupidon constituait un élément
primordial du monde. On lui accordait le statut de premier dieu, né de l'œuf originel, duquel seraient
issus tous les autres dieux. Toutefois, ce statut se modifia autour du 6e siècle av. J.-C. Dieu de l’amour
et de la passion, il incarna l’inspiration des artistes. Certains le considéraient comme le fils de Vénus
et de Mars ou encore comme le fils d’Iris et du vent d'Ouest (Zéphyr). Il était l'équivalent d'Éros chez
les Grecs.

Cybèle (Κυβέλη) : (gr) Divinité de Phrygie dont les origines restent floues. Abandonnée à la
naissance, elle aurait été recueillie par les lions qui lui auraient transmis un puissant savoir. Elle
représentait sans doute la plus importante déesse du Proche-Orient ancien. Son culte, importé en
Grèce et à Rome, fut incarné sous différents noms : Grande Mère, Mère des dieux, Grande Déesse ;
les Romains l’associèrent même à Cérès. Elle était la puissance sauvage et végétale du monde et on la
considérait comme une divinité de la fertilité, à l’égal de Jupiter. Conduisant un char tiré par des lions,
elle possédait la clef ouvrant le trésor qui renfermait les richesses de la Terre.

D
Daphné (Δάφνη) : (gr) Fille du dieu fleuve Pénée, Daphné était une nymphe d’une grande
beauté. Chasseresse, elle se consacra à la déesse Artémis à laquelle elle vouait un attachement
sans borne. Comme elle refusait obstinément de se marier, son père la métamorphosa en laurier
afin qu’elle puisse échapper aux assiduités du dieu Apollon.

Dédale (Δαίδαλος) : (gr) Fils d’Alcippé et d’Eupalamos, Dédale était un forgeron doué doublé
d’un inventeur de génie. Il échappa à toutes sortes de complots grâce à son ingéniosité, mais
perdit son fils Icare auquel il avait fabriqué des ailes en cire qui fondirent lorsque ce dernier
vola trop près du soleil. Il fut à l’origine de plusieurs constructions que l’on appelle encore les
Dédalies. C'est lui qui conçut le fameux labyrinthe pour abriter le Minotaure.

Déméter (Δημήτηρ) : (gr) Vraisemblablement fille de Cronos et de Rhéa, Déméter agissait à


titre de déesse de l'agriculture et des moissons. Elle incarnait la terre dans sa forme de matière
fécondée et facilitait la croissance et la bonne santé de toute végétation. Les emblèmes qu’on lui
associait le plus fréquemment étaient la gerbe de blé, la couronne, la truie, le bélier, la grue, la
tourterelle ainsi que le flambeau.

Diane : (rom) Déesse de la chasse et de la forêt, la Diane des Romains ressemblait à la Déesse
grecque Artémis. Deux importants sanctuaires lui furent consacrés, celui de Capoue, où elle
portait le nom de Diana Tifatina, et celui d'Aricie, près de Rome, sur les rives du lac de Némi.

Didon : (rom) Elle était fille de Mutto, roi de Tyr, et sœur de Pygmalion qui la trahit. Son nom à
l’origine était Élissa mais elle prit le nom latin de Didon après qu’elle eut fondé la ville de
Carthage. Virgile dans l’Énéide affirma qu’elle se poignarda parce qu’Énée avait dédaigné son
amour.

Dionysos (Διώνυσος) : (gr) Fils de Zeus et de la mortelle Sémélé, Dionysos serait né de la


cuisse de son père, qui l'aurait extirpé du ventre de sa mère morte avant de l'enfouir dans sa
propre cuisse jusqu'à la fin de sa gestation. On lui attribua de nombreux sobriquets : Bakkhos,
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Pr. Nadia BIROUK/ S3- THÉÂTRE CLASSIQUE-Études Françaises : 2023-2024
(Séance 1 : 20-09-2023, Séance 2 : 27-09-2023 et Séance 3 : 04-10-2023)
Bromios, Dithyrambos, Evios, Lyaeos, Nysaeos, Sabazios, Zagreus et quelques autres. Divinité
composite de l'ancienne Grèce, on fit de lui à Rome le dieu Bacchus. Dieu de la vigne et du vin,
son influence était grande : on l'associait à la poésie lyrique, au sentiment de la nature dans l'art
et à la passion des arts en général. Certains genres littéraires lui furent attribués comme le
dithyrambe, les poésies orphiques ainsi que le théâtre.

Discorde : (rom) Son origine reste floue, mais elle aurait été chassée du ciel par Jupiter à cause
de son esprit malveillant et de son plaisir à provoquer des querelles entre les dieux. Condamnée
à vivre parmi les mortels, elle semait la pagaille dans toutes les familles et l'on juge qu'elle fut à
l'origine de la guerre de Troie. C'est elle qui, pour se venger de ne pas avoir été invitée au
mariage de Thétis et de Pélée, jeta la discorde par le biais d'une pomme d'or entre les déesses
Junon, Minerve et Vénus. Elle fut associée à Éris chez les Grecs. On la représentait souvent
avec la tête garnie de serpents, et du sang suintant en permanence de ses haillons. Elle tenait une
vipère à la main.

E
Écho (Ηχώ) : (gr) Personnification de l'écho, cette belle nymphe des forêts du mont Hélicon,
suivit l'éducation des Nymphes et des Muses. Solitaire, elle attira néanmoins le dieu Pan qu'elle
repoussa vivement. Outré et envieux de ses talents, Pan la fit mettre en pièces par les bergers
des environs. C'est Gaia, la Terre, qui récupéra son corps disloqué et pourvut chacun de ses
membres du pouvoir de répercuter les dernières syllabes d'un mot.

Égérie : (rom) Conseillère du roi Numa Pompilius et aimée de lui, Égérie, la nymphe des
sources était vénérée dans la source du bois de Camènes, à proximité de la porte Capène à
Rome. Aujourd'hui encore, dans ce vallon de la Caffarella, on peut admirer la grotte et la
fontaine d'Égérie.

Énée (Αἰνείας) : (gr) Fils d'Anchise et de la déesse Aphrodite, petit-fils d'Assaracus, Énée reçu
l'éducation du fameux Centaure Chinon. Il fut l'un des héros de la prise de Troie et son courage
était si grand qu'il descendit même aux Enfers pour retrouver sa bien-aimée Créuse. Après de
nombreuses aventures, il épousa toutefois Lavinie, fille de Latinus, et fonda la ville de
Lavinium, dont serait issue la Rome Antique. Parmi ses enfants, un fils Iule, dont descendirent
vraisemblablement la famille des Julia.

Eôs (Ηώς) : (gr) Correspondant à la déesse Aurore chez les Romains, Eôs était la fille des
Titans Hypérion et Théia. De son époux Astraeos, elle eut entre autres les Astres. Mais piégée
par un sort d'Aphrodite, elle eut de nombreux amants dont Orion, Ganymède, Thitonos,
Céphale, Clitos, etc.

Érato (Ἐρατώ) : (gr) Fille de Zeus et de Mnémosyne (la Mémoire), Érato était l'une des neuf
muses. Elle inspirait la poésie lyrique, érotique et anacréontique. Les illustrations la
représentaient vêtue d'une ample tunique, une lyre ou une cithare à la main. On dit qu'elle aurait
engendré le fameux chanteur Thamiris.

Esculape (rom) : Esculape est le dieu romain associé à l'Asclépios des Grecs. Fils de Mercure
et de Coronis, sa naissance se fit sur le mont Titthion, dans le Péloponnèse. Mercure, par
jalousie, ayant tué sa mère d'une flèche alors qu'elle le portait toujours, récupéra l'enfant et le
confia aux soins de Chinon. Grâce à la science de ce dernier, Esculape devint rapidement un
guérisseur et un chirurgien hors pair. Il put même ressusciter les morts, mais Jupiter le foudroya
à mort pour cette audace. On vénéra ensuite sa mémoire et il fut représenté sous les traits d'un

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homme sérieux portant la barbe, tenant une patère dans une main et un bâton entouré d'un
serpent dans l'autre.

Espérance (rom) : Il s'agit d'une divinité allégorique, vénérée par les Romains qui lui érigèrent
de nombreux temples. Souvent incarnée en la personne d'une belle nymphe, elle tenait à la main
un bouquet de fleurs. Modèle de grâce et de sérénité, Espérance portait souvent une couronne de
fleurs. Elle fut la divinité de l'espoir et des récoltes abondantes, c'est à elle que l'on s'adressait
pour favoriser la croissance des grains. La couleur verte lui fut par la suite associée.

Euterpe [Εὐτέρπη] : (gr) Fille de Zeus et de Mnémosyne (la Mémoire), cette muse dont le
nom grec signifie : "qui sait plaire", serait l'instigatrice d'une flûte, l'aulos, ce qui fit d'elle la
muse de la musique. Elle était donc le plus souvent représentée sous les traits d'une femme
superbe, assez jeune, jouant de la flûte et couronnée de fleurs. Sur d'autres illustrations, on la
voyait régulièrement au milieu d'instruments de musique.

Fama : (rom) On la disait fille de la terre chez les Romains. Sa particularité était de posséder
deux trompettes et d'en user pour punir ou récompenser selon ce qu'on lui suggérait. La courte
trompette répandait la rumeur tandis que la longue étendait la renommée. C'est elle qui
alimentait la mémoire des héros afin qu'ils ne s'éteignent jamais au souvenir des dieux et des
hommes.

Faunes : (rom) Semblables aux malicieux Satyres grecs, les Faunes des Romains étaient des
dieux rustiques, représentés sous les traits plus doux que ceux dont on affligeait les Satyres.
Plus joyeux, moins bestiaux, moins vicieux surtout, les Faunes étaient fils et petit-fils de
Faunus, lui-même petit-fils de Saturne. Demi-dieux donc, ils vivaient très longtemps, mais
restaient toutefois mortels.

Faunus : (rom) L’un des plus anciens dieux romains. Faunus protégeait les bergers et était
empreint de bienveillance. On l’associe au dieu grec Pan sans toutefois les vices qui
caractérisaient ce dernier.

Flore : (rom) Ancienne divinité romaine, Flore assurait l’éclosion des fleurs chaque printemps.
Son culte se célébrait le 28 avril et l’on y associait des jeux que l’on appela : floralies. Ces
célébrations prirent rapidement une tournure licencieuse et Flore fut associée à la fécondité.

Furies : (rom) Divinités des Enfers, les Furies se chargeaient de mettre à exécution les
sentences ordonnées par les juges sur les condamnés. Sorte de bourreaux mythologiques, on
finit par en reconnaître trois qui restèrent célèbres par leur cruauté : Alecto, Mégère et
Tisiphone.

G
Gaïa [Γαῖα] : (gr) Divinité chtonienne, déesse primaire identifiée à la Terre-mère, Gaïa fut
l'ancêtre maternelle des races divines, monstres ou héros. Elle donna d'abord naissance à
Ouranos, Pontos et Ouréa. Ensuite, elle s'unit à Ouranos pour enfanter les Titans, les Cyclopes,
les Hécatonchires. Par la suite, on lui attribua plusieurs maternités dont les plus fiables seraient :
Antée, Aristée, Céto, Charybde, les Érinyes, Eurybie, les Géants, Manès, les Méliades, Pan,
Phorcys, Silène, Thaumas, Triptolème, Typhon, etc. Elle fut au cours de l'Antiquité le prétexte à
plusieurs sacrifices sanglants.
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Galatée : (gr) Néréide, fille du dieu Nérée et de Doris, Galatée était d'une blancheur immaculée,
d'une beauté extraordinaire. Mariée au cyclope Polyphème, elle eut pour amant le bel Acis. Son
mari voulant tuer Acis, Galatée le métamorphosa en fleuve afin de pouvoir s'y baigner chaque
jour.

Ganymède [Γανυμήδης] : (gr) Ganymède, fils de Tros (fondateur de Troie) et de la nymphe


Callirrhoé, petit-fils de Dardanos, était d'une beauté qui ravit Zeus. Évidemment, ne pouvant
résister à l'appel de l'amour, ce dernier l'enleva et l'emporta dans l'Olympe pour en faire son
amant et l'échanson des dieux. Il semble que cet enlèvement ne soit pas que mythique et qu'il ait
réellement eu lieu. Le jeune Ganymède fut victime d'un rapt imputé à Tantale, roi de Lydie, et
ce crime fut à l'origine d'une guerre terrible entre Troie et la Lydie, guerre qui s'acheva par une
première grande défaite troyenne.

Gorgones [Γοργόνες] : (gr) Filles de Phorcys et Céto, des divinités marines, les Gorgones
étaient au nombre de trois : Sthéno, Euryale et Méduse. Seule Méduse était mortelle. Elle fut
d'ailleurs le sujet de plusieurs récits dans l'Histoire, son personnage de beauté devenue
monstrueuse prêtant à de nombreuses inventions romanesques.

Grâces : (rom) Filles de Jupiter et d'Eurynome (ou peut-être du Soleil et d'Églé, ou encore
issues des amours de Bacchus et de Vénus …) les Grâces (ou Charites) étaient au nombre de
trois : Aglaé (brillante), Euphrosyne (joie de l'âme) et Thalie (verdoyante). Complices de Vénus,
elles lui procuraient le charme et le pouvoir d'attraction qui assuraient son pouvoir sur les autres.
Puissantes, les Grâces versaient dans l'âme des hommes de nombreuses qualités et sentiments
positifs dont la volonté, la joie de vivre, les bonnes manières, l'ouverture d'esprit, l'éloquence, la
sagesse...

Hadès [Ἅιδης] : (gr) Fils de Cronos et de Rhéa, frère de Zeus et de Poséidon, Hadès présidait
aux Enfers. Juge des morts, il était chargé de les garder dans son royaume afin qu'ils n'aillent
pas terroriser les vivants. Il épousa Perséphone, sa nièce, qu'il enlevât alors qu'elle cueillait des
fleurs et lui fit manger un grain de grenade pour qu'elle ne puisse plus quitter les Enfers, ayant
goûté à la nourriture des morts.

Harpies [Ἅρπυιαι] : (gr) Filles de Thaumas et de l'Océanide Électre, les Harpies


personnifiaient des monstres épouvantables, au corps d'oiseau et à la tête de femme. Au nombre
de trois selon la légende la plus commune : Aello, Ocypète et Podarge, elles se chargeaient de la
dévastation et de la vengeance divine. Plus vives que le vent, ces femelles ailées restaient
invincibles et dévoraient tout sur leur passage. On reconnaissait leur marque aux excréments
qu'elles abandonnaient derrière elles, ce qui ne faisait qu'ajouter à l'horreur qu'elles inspiraient
déjà. On croit plus vraisemblablement qu'elles étaient l'image mythique de sauterelles dont les
nombreuses invasions pendant la période antique ne laissaient que ruine et dévastation.

Hébé [Ἥϐη] : (gr) Fille de Zeus et Héra. Une autre légende fait d'elle la fille exclusive d'Héra
qui l'aurait conçue seule en s'asseyant sur des laitues sauvages. Promue déesse de la jeunesse
par Zeus, elle servit d'échanson à Héra puis épousa Héraclès à qui elle donna deux fils :
Alexiarès et Anikétos.
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Hécate [Ἑκάτη] : Fille du Titan Persès et d'Astéria la nuit étoilée, la belle Hécate se consacrait
à la Lune. À la fois déesse de la fertilité et déesse des morts, son pouvoir était immense la nuit
tombée. Hécate commandait aux cauchemars et aux fantômes, elle révélait l'inconscient des
vivants et faisait office de maître magicienne pour tous les sorciers et apprentis sorciers.

Hécube [Ἑκάϐη] : (gr) Fille de Dymas, roi de Thrace, et de Cissée, Hécube eut un destin
tragique. Elle épousa Priam et lui donna cinquante fils qui périrent pendant la guerre de Troie.
Folle de douleur, elle chercha son dernier fils, Polydore, dont elle retrouva le corps sans vie sur
les rivages du royaume de Polymnestor, roi de Thrace. Pour se venger de cette ultime
souffrance, elle attira le roi hors de son château et le fit tomber dans une embuscade, au milieu
d'un groupe de femmes troyennes qui lui crevèrent les yeux avec des aiguilles tandis qu'elle
tuait, de ses propres mains, les deux enfants du roi. Métamorphosée en chienne, elle hurlera sa
tristesse jusqu'à toucher Héra, la plus cruelle des ennemis de Troie.

Hector [Ἕκτωρ] : (gr) Fils de Priam et d'Hécube, époux d'Andromaque, père d'Astyanax,
Hector fut de loin le plus redoutable et le plus brave des Troyens. Il défendit corps et âme sa
ville contre les Grecs. Il vainquit d'autres héros comme Ajax et Diomède, mais tomba sous les
coups de glaive d'Achille après lui avoir tué son amant Patrocle. Achille traîna son cadavre trois
fois, attaché à son char, autour de la sépulture de son amant avant de rendre sa dépouille à Priam
qui le fit incinérer en grande pompe.

Hélène [Ἑλένη] : (gr) Les légendes diffèrent concernant la naissance d'Hélène. Tantôt fille du
roi Tyndare et de Léda, tantôt fille de Zeus qui aurait fécondé Léda sous les traits d'un cygne,
Hélène était d'origine divine. Déjà enlevée par Thésée au cours de sa jeunesse, mais ramenée à
Sparte par ses frères ensuite, Hélène, d'une prodigieuse beauté, devint l'épouse de Ménélas, roi
de Sparte. Elle fut une nouvelle fois enlevée, par Pâris dans ce cas, ce qui embrasa la colère des
Grecs et mena à la guerre de Troie. Il semble que la belle Hélène ne fut jamais blâmée pour la
guerre qu'elle provoqua puisque la faute incomberait à Aphrodite qui avait promis à Pâris la
facilité de ce rapt. De plus, Zeus aurait fermé les yeux sur cette guerre sanglante afin de punir
les hommes de leur méchanceté naturelle en les faisant souffrir par le biais de ce carnage.

Hélios [Ἥλιος] : (gr) La source la plus fiable en fit le fils du Titan Hypérion et de sa sœur
Théia. Hélios ne serait rien de moins que la personnification du Soleil. Sa mission était de tout
révéler des dieux et des hommes. Il fut celui qui disait, qui dénonçait, qui voyait et qui entendait
tout. On le vénérait partout en Grèce et c'est à son effigie que l'on éleva le célèbre Colosse de
Rhodes, l'une des sept merveilles du monde antique, aujourd'hui disparues.

Héra [Ἧρα] : (gr) Fille des Titans Cronos et Rhéa, Héra était la sœur et l'épouse
sempiternellement jalouse de Zeus. Protectrice des femmes et déesse du mariage légitime, on
comprend qu'elle avait fort à faire avec son coureur de mari. Mais malgré les infidélités de son
époux, elle protégeait les femmes enceintes, veillait à les seconder lors des accouchements et
intervenait dans la fécondité des couples. Mère des dieux Arès, Hébé et Ilithyie, Héra aurait
également conçu Héphaïstos sans le concours de son mari afin de lui prouver qu'elle pouvait
enfanter seule. Puissante et redoutée, Héra intervenait régulièrement dans les affaires des
mortels, prenante partie pour les uns et les autres selon ses coups de cœur du moment.

Héphaïstos [Ἥφαιστος] : (gr) En représailles à l'enfantement volé d'Athéna par Zeus, Héra
engendra toute seule son fils Héphaïstos. Boiteux à sa naissance, Héra le jette en bas de
l'Olympe où il fut recueilli par Thétis et Eurynomé qui l'éduquèrent et lui apprirent le métier
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(Séance 1 : 20-09-2023, Séance 2 : 27-09-2023 et Séance 3 : 04-10-2023)
d'artisan forgeron. Plus tard, pour se venger de sa mère, il fabriqua un trône piégé duquel elle
resta prisonnière jusqu'au moment où Héphaïstos consentit à la délivrer, obtenant ainsi de Zeus
le droit de devenir dieu du feu, des forges et des volcans.

Hercule : (rom) Il serait l’équivalent romain du dieu grec Héraclès. Les Romains le rendirent
célèbre dans un combat l’opposant à Cacus dont il triompha. Ils le reconnurent également pour
sa volonté d’interdire les sacrifices sanglants. On le connut également pour les Douze travaux
qu'on lui imposa et dont il sortit vainqueur.

Héraclès [Ἡρακλῆς] : (gr) Fils de Zeus et d'une mortelle, Alcmène, Héraclès fut l'un des plus
anciens héros de la mythologie grecque. Grand voyageur, aventurier courageux, c'est l'épreuve
des Douze travaux qui fit de lui une divinité vénérée. Capable de venir en aide aux dieux
comme aux hommes, Héraclès reçut son éducation de plusieurs guerriers et du Centaure Chiron.
D'une force colossale, il réussit de nombreux exploits au cours de son existence et engendra de
nombreux enfants dont les Thespiades et les Alcaïdes. Les Douze travaux qui le rendirent
célèbre sont : étouffer le lion de Némée à la peau impénétrable, et rapporter sa dépouille ; tuer
l'Hydre de Lerne ; vaincre à la course la biche de Cérynie aux pieds d'airain ; rapporter vivant
l'énorme sanglier d'Érymanthe ; nettoyer les écuries d'Augias ; tuer les oiseaux du lac
Stymphale aux plumes d'airain ; dompter le taureau crétois de Minos ; capturer les juments
mangeuses d'hommes de Diomède ; rapporter la ceinture d'Hippolyte, reine des Amazones ;
vaincre Géryon le géant aux trois corps ; rapporter les pommes d'or du jardin des Hespérides
gardées par Ladon ; descendre aux Enfers et enchaîner Cerbère. À sa mort, il devint dieu dans
l'Olympe.

Hermès [Ἑρμῆς] : (gr) Fils de Zeus et de la Pléiade Maïa, Hermès causa le tourment de tous
dès sa naissance. Gredin et voleur, il déroba à son demi-frère Apollon la moitié de son troupeau,
mais Zeus, amusé par les audaces de son jeune fils, demanda à Apollon de lui pardonner.
Hermès fut le patron des voleurs, des voyageurs, du commerce, de même que messager des
dieux. Il fut le père de nombreuses divinités mineures et, grand séducteur, aima autant les
garçons que les filles.

Hestia [Ἑστία] : (gr) Fille de Cronos et de Rhéa, sœur de Zeus, Poséidon, Héra, Hadès,
Déméter, Hestia est l'un des Douze Olympiens. Divinité du feu sacré et du foyer domestique,
Hestia resta une vierge éternelle et ne prit part à aucun conflit. Cette neutralité en fit une déesse
d'exception et on la considérait comme la grande protectrice des familles et de la patrie.

Hippolyté [Ἱππόλυτη] : (gr) Fille d'Arès et reine des Amazones. Elle fut souvent confondue
avec Antiope, une autre reine des Amazones. Sa célébrité lui vient d'une ceinture précieuse
qu'elle portait, don de son père Arès, et qui devint l'enjeu de l'un des Douze travaux d'Héraclès.
Dans l'affrontement pour lui ravir cette ceinture, Héraclès tua Hippolyté selon certaines versions
du mythe.

Hippolyte [Ἱππόλυτος] : (gr) Fils de Thésée et d'Antiope, reine des Amazones, (ou de la reine
Hippolyté selon d'autres sources) il reçu son éducation à Trézène sous l'égide de sa grand-mère
Éthra, et de Pitthée son sage aïeul. Le bel Hippolyte, essentiellement occupé par l'apprentissage
du savoir et les plaisirs de la chasse, ignora les avances d'Aphrodite. Pour se venger, la déesse
inspira à Phèdre, belle-mère d'Hippolyte, une passion immodérée pour le jeune homme.
Repoussée, Phèdre se suicida en laissant croire dans une lettre qu'Hippolyte l'avait violée.
Thésée fit alors tuer son fils, lequel fut ressuscité par Artémis pour laquelle Hippolyte institua
un culte lorsqu'il devint par la suite roi d'Aricie.

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(Séance 1 : 20-09-2023, Séance 2 : 27-09-2023 et Séance 3 : 04-10-2023)

I
Icare [Ἴκαρος] : (gr) Fils de Dédale et de Naupacté, une esclave crétoise. Enfermé avec son
père dans un labyrinthe par le roi Minos irrité contre Dédale, ce dernier fabriqua des ailes qu'il
fixa avec de la cire à ses épaules et à celles de son fils pour fuir. Mais Icare, faisant fi des
recommandations de son père de ne pas voler trop près du soleil, perdit ses ailes, tomba dans la
mer Égée et s'y noya. Depuis, cette mer porte aussi le nom de mer Icarienne.

Ino [Ἰνώ] : (gr) Fille de Cadmos, fondateur de Thèbes et d'Harmonie. Ino était aussi la sœur de
Sémélé, qui fut fécondée par Zeus et qui mourut en donnant naissance à leur fils Dionysos. C'est
à elle que Zeus confia alors l'enfant. Mais Héra la retrouvant la punit en poussant l'époux d'Ino à
tuer l'un de leurs fils, le petit Léarque. Zeus, afin de la soustraire à la colère de son épouse
légitime, transforma Ino et son second fils en divinités marines. Sous un nouveau nom,
Leucothée, elle devint la protectrice des marins et la déesse des mers calmes.

Io [Ίώ] : (gr) Fille du dieu fleuve Inachus, Io avait pour sœur Mycénée. Io, prêtresse d'Héra au
temple d'Argos, fut remarquée par Zeus et devint sa maîtresse. Héra, qui s'en doutait, les fit
surveiller. Zeus la changea alors en génisse blanche afin de pouvoir continuer ses amours avec
elle sous la forme d'un taureau. Zeus commanda même le meurtre du géant Argos chargé de les
surveiller. Héra, folle de rage, envoya un taon géant tourmenter la pauvre Io qui fuit alors
jusqu'en Égypte où elle donna naissance à un fils Épaphos et où elle retrouva sa forme humaine.

Iris : (gr) Fille de Thaumas et de l'Océanide Electra, Iris était messagère des dieux. Compagne
fidèle d'Héra, elle se posait en permanence près du trône de la grande déesse, toujours prête à
exécuter ses consignes. Sa fonction principale était de trancher le cheveu fatal sur la tête des
pauvres femmes qui allaient trépasser. Elle veillait également aux soins d'Héra, à sa toilette et à
l'entretien de ses appartements. Iris était adorée d'Héra et figurait parmi ses favorites. On la
représentait souvent un arc-en-ciel naissant de la pointe de son pied.

Janus : (rom) Janus était une divinité romaine chargée de veiller sur les ouvertures et
représentée par deux visages. Les mythologues n'identifient pas encore avec certitude son
origine et on ignore s'il fut le fils d'Apollon ou si son culte provenait d'une tradition scythe ou
thessalienne. Certains affirment qu'il serait le premier dieu né après le Chaos. À Rome, on en fit
le protecteur de la ville et ses deux visages signifiaient à la fois le passé et le futur. À titre de
gardien des portes, il était représenté avec une clé à la main et une verge dans l'autre main, car il
présidait également aux chemins.

Jason [Ἰάσων] : (gr) Jason était fils d'Éson, roi d'lolchos, en Thessalie et petit-fils d'Éole. Sa
mère était Alcimède. Alors que son père fut chassé du trône par Pélias l'usurpateur, qui était
aussi frère de sa mère, Jason échappa à cet oncle et fut éduqué par le Centaure Chiron sur le
mont Pelion. Devenu adulte, Jason alla réclamer son trône et Pélias accepta de lui rendre s'il
ramenait la Toison d'or. Jason et cinquante jeunes guerriers, les Argonautes, embarquèrent sur le
fameux navire l'Argo et trouvèrent le trésor, gardé par un dragon. Aidé par la magicienne
Médée, Jason déroba la Toison d'or, mais fut trahi par Pélias. Il s'exila avec Médée, finit par la
tromper en épousant une autre femme et perdit toute sa famille par la vengeance de la
magicienne. Incapable de survivre à cette épreuve, Jason se donna la mort.

Junon : (rom) Fille de Saturne, Junon est à la fois sœur et épouse de Jupiter. Protectrice des
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(Séance 1 : 20-09-2023, Séance 2 : 27-09-2023 et Séance 3 : 04-10-2023)
femmes, elle fut identifiée à la déesse Héra chez les Grecs. Dans la tradition romaine, son nom
personnifiait le cycle lunaire.

Jupiter : (rom) Fils de Saturne, Jupiter était, à l'égal du Zeus grec, le roi des dieux et des
hommes. Frère et époux de Junon, il engendra aussi de nombreux enfants qui devinrent les
divinités des cultes romains.

Juturne : (rom) Selon l'Énéide, elle était fille de la déesse Vénilia. Aimée de Jupiter, car elle
possédait une beauté exceptionnelle, ce dernier en fit une nymphe immortelle, la changea en
fontaine intarissable et elle devint la déesse des fontaines, des puits et des sources. Elle présidait
également aux accouchements, elle accordait les mariages et protégeait les femmes ainsi que les
jeunes filles. Il convenait d'utiliser ses eaux pour les sacrifices à Rome.

Juventas : (rom) Déesse de la jeunesse et de l'adolescence chez les Romains, Juventas


protégeait les jeunes gens. Au moment du rituel de passage leur faisant adopter la toge virile, les
jeunes hommes lui faisaient l'offrande d'une pièce de monnaie.
Lachesis [Λάχεσις] : (gr) Elle serait plus vraisemblablement fille de Nyx (la Nuit) et formerait
avec ses sœurs Atropos et Clôtho le trio divin des Moires, déesses du sort et du destin et
équivalent des Parques romaines. En grec, son nom signifie "sort" et c'est elle qui disposait le fil
sur le fuseau. Vêtue de robes et de tuniques parsemées d'étoiles, elle s'entourait généralement de
fuseaux éparpillés à ses pieds. C'est elle qui distribuait les sorts et les modèles de vie.

Léto [Λητώ] : (gr) Fille des Titans Cœus et Phoebe, elle fut l'amante de Zeus. Héra, par sa
jalousie meurtrière, fit promettre à la Terre de lui interdire tout refuge lorsqu'elle la sut enceinte.
Poursuivie par le serpent monstrueux Python, c'est Poséidon qui lui vint en aide en faisant surgir
des flots l'île de Délos afin qu'elle puisse accoucher des jumeaux Apollon et Artémis. Apollon et
Artémis par la suite vengèrent leur mère en tuant tous ceux qui tentèrent de lui nuire, à
l'exception des dieux, évidemment.

Libitina : (rom) Déesse romaine des rituels funéraires. Libitina serait d'une origine incertaine et
aucun mythe n'en fait précisément mention. On sait seulement qu'elle veillait au bon
déroulement des funérailles dans tout l'Empire romain. On sait également que dans les arènes
romaines, outre la porte des vainqueurs (porta triumphalis), il existait également une autre porte,
celle de ceux qui allaient mourir et que l'on nommait la porta libitinensis.

Lucina : (rom) Déesse de l'accouchement, c'est elle qui secourut Myrrha lorsqu'elle mit au
monde Adonis.

Lucrèce : (rom) Épouse de Tarquin Collatin, la trop belle Lucrèce était célèbre pour sa vertu.
Sextus Tarquin fils du roi Tarquin le Superbe, la viola un jour. Le viol de Lucrèce et son suicide
provoquèrent la révolte du peuple romain, Tarquin le Superbe fut chassé en Étrurie. Le mythe
de Lucrèce inspira ensuite de nombreux artistes qui en firent de grandes œuvres où la vertu
triomphe.

Luna : (rom) Déesse de la Lune chez les Romains, Luna incarnait, avec son frère Sol, le cycle
des saisons. Un temple fut érigé en son honneur sur l'Aventin.

Lysippé : (gr) Lysippé fut la plus célèbre des reines des Amazones. Elle fonda la ville de

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Pr. Nadia BIROUK/ S3- THÉÂTRE CLASSIQUE-Études Françaises : 2023-2024
(Séance 1 : 20-09-2023, Séance 2 : 27-09-2023 et Séance 3 : 04-10-2023)
Thémiscyra et parvint à soumettre de nombreux peuples ennemis. Elle mourut vaillamment lors
d'un combat. Toute sa vie durant, elle éleva des temples à Arès ainsi qu'à Artémis.

M
Mars : (rom) Fils de Jupiter et de Junon, Mars associé à Arès chez les Grecs, était le dieu de la
guerre et des conflits. Moins vindicatifs que chez les Grecs cependant, il présidait également au
printemps, à la fertilité ainsi qu'à la jeunesse. Ses plus grands déboires furent surtout d'échapper
à la vigilance de Vulcain, époux jaloux de sa sœur Vénus, dont il était aussi l'amant. Vénéré par
les Romains, on le voyait souvent nu, casqué, armé d'un glaive et d'un bouclier.

Médée [Μήδεια] : (gr) Fille d'Éétès, roi de Colchide et peut-être d'Hécate, elle serait également
nièce ou sœur de la grande magicienne Circé. Elle-même magicienne, Médée fut surtout connu
pour avoir aidé Jason à récupérer la Toison d'or. Pour fuir la Colchide avec Jason et le trésor,
Médée alla même jusqu'à tuer son propre frère et le découpa en morceaux pour retarder ses
poursuivants. Devenue la maîtresse de Jason à qui elle donna deux enfants, elle devint folle de
rage lorsque ce dernier épousa Créüse, fille du roi Créon. Pour se venger, elle tua la nouvelle
épouse et toute sa famille ainsi que ses propres enfants qu'elle avait eus de Jason. Médée rentra
après de nombreux complots en Colchide et aida son père à remonter sur le trône qu'un
usurpateur lui avait pris après la fuite des Argonautes.

Melpomène [Μελπομένη] : (gr) Fille de Zeus et de Mnémosyne, Melpomène était la muse du


chant et de la Tragédie. Présidant à l'harmonie musicale, on la représentait souvent portant des
cothurnes, arborant un poignard baigné de sang ou encore arborant le masque de la tragédie.

Ménélas [Μενέλαος] : (gr) Fils d'Atrée et d'Érope, frère d'Agamemnon, le pauvre Ménélas fut
victime de la beauté extraordinaire de sa femme Hélène, enlevée par le Troyen Pâris.
Courageux, mais effacé par le prestige d'Agamemnon, chef de l'armée grec, Ménélas affronta
Pâris qui fut sauvé par Aphrodite. Roi de Sparte, il ne parvint jamais vraiment à être reconnu à
sa juste valeur.

Mercure : (rom) Dieu romain, équivalent d'Hermès chez les Grecs, Mercure présidait aux
voyages, au commerce et à l'éloquence. Un temple lui fut consacré dans la vallée du Grand
Cirque, sur les collines de l'Aventin, près du port de Rome.

Midas [Μίδας] : (gr) Fils de Gorgias et de Cybèle, Midas devint roi de Phrygie, dans la région
où coulait le Pactole. Dionysos un jour le gratifia du don de tout changer en or. Mais Midas,
rempli de remords, car il métamorphosait même la nourriture en or, se vit déjà la cause de la
perte de son royaume et implora le dieu de lui retirer cette aptitude. Il se plongea alors dans le
Pactole, se débarrassant ainsi de son don, le laissant prisonnier des flots. Après, la légende
voulut que les fonds du Pactole roulent un sable d'or.

Minotaure [Μινώταυρος] : (gr) Créature monstrueuse, mi-homme, mi-taureau, né d'une


vengeance de Poséidon qui permit l'union charnelle entre un magnifique taureau blanc et la
reine Pasiphaé, le Minotaure fut dès sa naissance enfermé dans le labyrinthe construit par
Dédale afin de le maintenir en captivité. Chaque année, on lui livrait de jeunes vierges, filles et
garçons, pour maintenir la paix entre les royaumes d'Athènes et de Crête. Un jour, Thésée fils
du roi d'Athènes, arriva parmi les sacrifiés. Ariane, demi-sœur du Minotaure, en tomba
amoureuse et lui remit une bobine de fil pour qu'il ressorte vivant du labyrinthe après avoir tué
le monstre. Ce que Thésée réussit, libérant désormais les Athéniens du tribut annuel qu'ils
devaient verser à Minos.

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Minerve : (rom) Minerve, à l'exemple de l'Athéna grecque, sortit du crâne de son père, en
l'occurrence Jupiter, armée et casquée. Elle présidait aux arts, aux sciences, à la sagesse ainsi
qu'aux stratégies guerrières. Patronne des artisans et protectrice de Rome, Minerve fut l'une des
divinités les plus importantes de l'Empire romain.

Minos [Μίνως] : (gr) Fils de Zeus et d'Europe, Minos, fut caché en Crête avec sa mère pour
échapper à la colère d'Héra. Il succéda à Astérion sur le trône de Crête au détriment de ses frères
Radhamanthe et Sarpédon. Marié à Pasiphaé, fille d'Hélios, il en aurait eu de nombreux enfants
dont Ariane, Phèdre et Deucalion. Minos défia un jour Poséidon qui lui avait offert un
magnifique taureau blanc, destiné au sacrifice, en épargnant la bête. Poséidon furieux, rendit fou
le taureau et lui permit même de s'unir à la femme de Minos. C'est de cette union que naquit le
fameux Minotaure, honte et tourment de Minos.

Mnémosyne : (gr) Originalement fille d'Ouranos et de Gaïa, Mnémosyne, ou la déesse de la


Mémoire, devint la maîtresse de Zeus et lui donna neuf filles, les Muses. On la représentait avec
des attributs matures déjà, empreinte de sagesse et de modération.

Morphée [Μορφεύς] : (gr) Fils d'Hypnos (le Sommeil) et de Nyx (la Nuit), Morphée était la
divinité des rêves prophétiques. Sa mission était de provoquer le sommeil des mortels ou encore
d'apparaître dans leurs rêves sous des personnifications diverses afin de leur transmettre des
messages divins. Une légende raconte qu'il fut foudroyé par Zeus après avoir révélé des secrets
divins à certains mortels.

N
Naïades [Ναιάδες] : (gr) Filles de Zeus, les Naïades étaient des nymphes que les mortels
aimaient à vénérer à cause de leur éternelle fraîcheur et de leur beauté particulière. On les
représentait souvent à demi nues couronnées de fleurs et elles protégeaient les fontaines, les
sources, les rivières, les fleuves… On croyait qu'elles étaient mères des Satyres et leur culte se
restreignait au milieu champêtre.

Narcisse [Νάρκισσος] : (gr) Fils de la nymphe Liriope et du dieu fleuve Céphisse, le jeune
Narcisse était d'une admirable beauté, mais d'une fierté exagérée. La nymphe Écho s'éprit de lui,
mais il la repoussa. Plusieurs versions existent de son mythe et l'une d'elles le fait s'arrêter un
jour au bord d'une fontaine dans laquelle il vit son reflet et en tomba éperdument amoureux.
Incapable de se soustraire à son propre attrait, il se consuma dans la contemplation de sa propre
image jusqu'à prendre racine dans le sol, devenant ainsi la fleur qui porte aujourd'hui son nom.

Neptune : (rom) Fils de Saturne, frère de Jupiter et de Pluton, on l'identifiait au Poséidon des
Grecs, mais dans la mythologie romaine, aucune origine ne lui est propre. Pour le soustraire à
l'appétit meurtrier de Saturne, sa mère le fit passer pour un poulain qu'elle substitua à son fils et
le donna à manger au dieu cruel. Neptune fut alors caché dans une bergerie d'Arcadie et reçut
l'éducation réservée aux princes. Une fois adulte, il devint le dieu de la mer, des îles et des
rivages.

Nérée : (rom) Vraisemblablement fils de l'Océan et de la Terre, Nérée, dieu marin, serait encore
plus ancien que Neptune. Jeune, il épousa sa sœur Doris qui lui donna cinquante filles, appelées
les Néréides. On le représentait sous les traits d'un homme assez vieux, au visage bon et doux,
au tempérament pacifique et juste. Ceux qui le priaient le trouvaient dans la mer Égée entouré
de ses filles chantant et dansant pour le divertir.
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Nestor [Νέστωρ] : (gr) Benjamin des fils de Nélée et de Chloris. Ses frères aînés furent tous
tués par Héraclès. Survivant au massacre, il devint roi de Messénie et participa à la guerre de
Troie à la tête de quatre-vingt-dix navires. On lui demandait conseil, car il brillait par sa
sagesse, par son expérience de la vie et de la guerre. On lui connut plusieurs affrontements dont
la mise à mort en combat singulier du géant Éreuthalion.

Niobé : (gr) Fille de Tantale, Niobé, d'une grande beauté, mit au monde les Niobides (sept fils et
sept filles) selon la légende. Très orgueilleuse, elle se vanta que ses enfants étaient plus beaux
que ceux de Léto. Mais voilà, les enfants de Léto étant les dieux Artémis et Apollon, ceux-ci
tuèrent à coups de flèches les Niobides pour venger l'affront fait à Léto. Niobé, terrassée et
inconsolable fut changée en rocher par Zeus. Une source coula du roc, symbole de la souffrance
éternelle de Niobé.

Oedipe [Οἰδίπους] : (gr) Fils de Laïus et de Jocaste. Oedipe, dès sa naissance fut exilé de
Thèbes pour échapper aux prédictions de l'oracle : "il sera le meurtrier de son père et l'époux de
sa mère ; de cette union incestueuse naîtra ensuite une race détestable". Élevé par Polybe, roi de
Corinthe, il quitta le pays une fois adulte pour vivre sa vie et rencontra sur sa route un vieillard
arrogant qu'il tua, ignorant qu'il s'agissait de Laïus. Entrant victorieux à Thèbes après avoir
triomphé de l'énigme du Sphinx, il épousa Jocaste, devint roi de Thèbes et fit quatre enfants à sa
propre mère : Étéocle, Polynice, Ismène et Antigone. Lorsqu’ils apprirent enfin la vérité,
Jocaste se suicida, Œdipe se creva les yeux et il renonça à son royaume qu'il abandonna aux
querelles de ses fils. Le mythe d'Oedipe servit plus tard au psychanalyste Sigmund Freud à la
construction de sa théorie du complexe d'Oedipe.

Olympe [Ὄλυμπος] : (gr) Le mont Olympe est le sommet le plus élevé (plus de 2900 mètres)
de la chaîne de montagnes grecques portant le même nom. Les auteurs et les poètes de
l'Antiquité y placèrent la résidence des dieux à cause des nuages qui en cachent perpétuellement
la cime. Ces dieux, dont quatorze principaux, étaient nommés les Olympiens et comprenaient :
Zeus, Héra, Poséidon, Hadès, Apollon, Athéna, Aphrodite, Arès, Hermès, Héphaïstos, Déméter,
Dionysos, Hestia et Artémis.

Omphale : (gr) Fille de la rivière Lardanus, Omphale fut l'épouse de Tmolos roi de Lydie et
devint reine à son tour lorsque son époux mourut d'un coup de corne. On la connaissait pour
avoir fait d'Héraclès son esclave pendant un temps, afin de le racheter du meurtre de son ami
Iphitos, l'obligeant à se conduire comme une femme et à observer des activités féminines alors
qu'elle-même endossait un rôle masculin pour le soumettre. Selon une version du mythe,
Omphale aurait ensuite épousé le héros une fois son crime expié.

Oracles : (gr) La divination était dans l'Antiquité la grande affaire de tous et un culte
religieusement observé. Pour connaître son avenir ou encore pour prendre de sages décisions, il
fallait consulter l'oracle. Certains de ces oracles furent très célèbres dont celui de Delphes. Mais
on connaissait également les oracles de Claros, de Cumes, de Didyme ou de Milet. Le rituel
entourant la consultation de l'oracle variait selon la région, le dieu responsable ou le statut du
demandeur. Parfois, il nécessitait moult sacrifices, des jeûnes, des lustrations, des aumônes, etc.
Le plus souvent, la réponse venait sous forme d'énigme et une interprétation rigoureuse était
alors de mise pour bien comprendre le sens de ce qui avait été entendu.

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Orcus : (rom) Dieu des Enfers dans la mythologie romaine, Orcus fut identifié à Hadès chez les
Grecs. Il s'agissait d'un géant barbu et poilu, sans doute originaire de la religion étrusque. Sa
vocation était de tourmenter les criminels après leur mort. Il semble qu'un temple en son
honneur ait existé sur le mont Palatin à Rome. Aujourd'hui, il n'en subsiste aucune trace.

Oreste [Ὀρέστης] : (gr) Oreste, fils d'Agamemnon et de Clytemnestre. Sauvé de la fureur


vengeresse de sa mère (Agamemnon ayant sacrifié leur fille Iphigénie, Clytemnestre le tua) par
sa sœur Électre qui le conduisit chez un oncle, Oreste jura de venger le meurtre d'Agamemnon.
Devenu adulte, avec la complicité de son cousin Pylade qu'il aimait tendrement, Oreste fit courir
le bruit de sa mort aux oreilles de sa mère et la piégea dans un temple avec son concubin et
usurpateur du trône paternel. Là, il les assassina tous les deux.

Orion [Ὠρίων] : (gr) Fils d'Hyriée, fondateur de la cité d'Hyria en Béotie, Orion eut une
conception singulière. Son père ne voulant pas se marier demanda aux dieux de lui accorder un
héritier. Zeus, Hermès et Poséidon lui rendirent donc visite et Hyriée sacrifia le plus beau bœuf
de son troupeau en leur honneur. Le trio divin étendit sur le sol la peau de la bête sacrifiée et
ordonna à Hyriée de la couvrir de son urine. Ensuite ils enterrèrent la peau dans le jardin du
palais et neuf mois plus tard, un fils naquit de la terre. Hyriée le nomma Orion. D'une grande
beauté, Orion grandit en force et devint un géant, admirable chasseur, lequel à sa mort fut
transformé en constellation.

Orphée : (gr) Orphée était fils d’Œagre, roi de Thrace, et de la muse Calliope. Musicien
charmeur, il savait calmer toutes les bêtes, enjôler les plus féroces, charmer les vents et les
fleuves et faire danser les arbres. Ayant reçu une lyre à sept cordes d'Apollon, il y rajouta deux
cordes en l'honneur des neuf muses. Ses accords étaient si mélodieux, ses sons si envoûtants,
son talent si parfait qu'il réussit par son art à adoucir les mœurs du peuple thrace, réputé pour
ses coutumes sauvages.

P
Pan [Πάν] : (gr) Fils d'Hermès et d'une nymphe, fille de Dryops, du moins selon la version la
plus commune, Pan aurait plusieurs origines, ce qui suppose de nombreux dieux Pan à travers
l'Antiquité et les régions. Il était le dieu de la nature entière et on le trouvait sous les traits d'un
barbu mi-homme, mi-bouc. Protecteur des bergers et de leurs troupeaux, il ressemble à un
Satyre. Il eut pour amant le berger Daphnis et tenta de violenter la nymphe Syrinx. Celle-ci se
transforma en roseau et Pan en fit une flûte, celle que l'on appelle aujourd'hui la flûte de Pan.
C'est sans doute de son image lubrique que les tenants du Christianisme tirèrent la
représentation du démon. En diabolisant son image, ils disposaient d'une arme puissante contre
le paganisme.

Pandore (Πανδώρα/) : (gr) Engendrée sur l'ordre de Zeus pour punir Prométhée d'avoir donné
le feu aux mortels, Pandore fut façonnée dans l'argile par le dieu Héphaïstos. Athéna lui donna
alors la vie, Aphrodite la beauté, Apollon le talent musical et Hermès lui apprit l'art de
persuader et de mentir. Ainsi dotée, Pandore fut alors offerte en cadeau au frère de Prométhée,
Épiméthée. Or malgré les mises en garde de son frère, Épiméthée accepta le cadeau et devint
l'époux de celle qui allait causer le malheur du genre humain en ouvrant l'amphore qui contenait
tous les maux de la terre. On peut évidemment associer Pandore à l'Ève biblique qui apporta sur
la terre souffrances et malheurs après qu'elle eut croqué la pomme.

Pâris (Πάρις) : (gr) Second fils de Priam, roi de Troie et de la reine Hécube, Pâris, est renié à la
naissance par son père qui ordonne qu'on le tue, suite à un présage malheureux. Les devins
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ayant prédit qu'il perdrait Troie, Priam chargea son serviteur de lui donner la mort. Mais le petit,
selon une légende, aurait été recueilli par une ourse qui l'aurait nourri. Ce serait plus
vraisemblablement Hécube qui l'aurait confié à des bergers pour lui sauver la vie. Devenu
adulte, il se retrouva dans la tourmente de la pomme de Discorde et provoqua la guerre de Troie
en enlevant Hélène. Il combattit Ménélas, l'époux d'Hélène, et tua Achille en lui décochant une
flèche au talon. Pâris, pour plusieurs auteurs n'aurait été en réalité qu'un lâche, coureur de
jupons et indigne de la moindre reconnaissance. Blessé mortellement lors de la prise de Troie,
sa première femme Œnone refusa de le soigner et il mourut.

Parques, les trois : (rom) Souvent filles de Jupiter et de Thémis, les Parques étaient les
divinités responsables du destin des mortels. Comme leur véritable origine reste entourée de
mystère, on croit qu'elles sont aussi anciennes que les divinités primitives telles que la Terre, le
Ciel et la Nuit. Elles sont associées aux Moires grecques.

Pégase (Πήγασος) : (gr) Cheval ailé, né de l'union du dieu marin Poséidon et de la Gorgone
Méduse. Méduse portait Pégase et son jumeau Chrysaor lorsque Persée la tua. Les deux
poulains ailés naquirent de la tête tranchée et Persée chevaucha immédiatement Pégase pour le
soustraire à la vengeance des deux autres Gorgones. C'est grâce à la puissance de Pégase et aux
battements inlassables de ses ailes d'argent qu'il put délivrer Andromède du sort horrible d'être
dévorée par un monstre marin.

Pénélope (Πηνελοπεια) : (gr) Fille d'Icarius, et nièce de Tyndare, roi de Sparte, Pénélope était
d'une beauté époustouflante. Son père organisa donc un tournoi pour qu'un prétendant mérite de
manière triomphante le cœur de sa fille. Ce fut Ulysse le grand vainqueur, mais il dut partir
pendant vingt longues années. Mère de Télémaque, Pénélope attendit fidèlement le retour de
son héros en inventant mille stratagèmes pour échapper aux hommes qui voulaient en faire leur
femme. L'une de ses grandes ruses fut de décliner toute offre jusqu'à l'achèvement d'un immense
voile sur son métier à tisser, voile qu'elle défaisait la nuit pour justifier la poursuite de l'ouvrage
au matin. Elle retrouva enfin son mari lorsqu'il fut le seul à pouvoir bander un arc, le sien, pour
reprendre Pénélope de nouveau.

Persée [Περσεύς] : (gr) Fils de Zeus et de la belle Danaé, que son père Acrisius, roi d'Argos,
avait enfermée dans une tour d'airain, Persée naquit malgré toutes les précautions de son grand-
père pour empêcher sa conception. C'était se méprendre sur la puissance de Zeus qui,
métamorphosé en pluie d'or, engendra Persée. Acrisius, alerté depuis longtemps par un oracle
lui prédisant qu'un petit-fils le tuerait et deviendrait roi à sa place, le fit exiler avec Danaé à sa
naissance. Recueillis tous les deux par le roi Polydecte, ils reçurent une éducation de prince.
Toutefois, comme le roi s'enticha de Danaé, il envoya Persée en mission pour l'éloigner. Mais
Persée vainquit tous les ennemis avec courage et brio. Il combattit les Gorgones et ramena la
tête de Méduse grâce à son courage et aux dons que lui avaient faits les dieux : le bouclier
d'Athéna, les sandales ailées d'Hermès, le casque d'invisibilité d'Hadès.

Perséphone [Περσεφόνη] : (gr) Fille de Zeus et de Déméter, elle fut enlevée par Hadès, le dieu
des Enfers, alors qu'elle cueillait tranquillement des fleurs. Parce qu'elle était d'une splendeur
singulière, Déméter cacha sa fille en Sicile. Mais Hadès la remarqua, l'enleva et en fit sa reine.

Phèdre (Φαίδρα) : (gr) Fille de Pasiphaé et de Minos, roi de Crète, sœur d'Ariane. Malgré le
sentiment d'Ariane pour Thésée, c'est Phèdre qu'il épousa. Thésée avait déjà cependant conçu un
fils avec la reine des Amazones et ce fils devint le sujet d'une passion dévorante pour la pauvre
Phèdre, envoûtée par un sort d'Aphrodite. Phèdre fit des avances à son beau-fils qui les refusa.

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Elle se suicida en l'accusant par lettre de l'avoir séduite. Thésée furieux voulut la mort
d'Hippolyte mais se réconcilia avec lui lorsqu'il apprit la vérité. Phèdre fut pour de nombreux
tragédiens par la suite un modèle d'amoureuse tragique.

Pluton : (rom) Pluton, fils de Saturne et de Rhéa, était à l'instar d'Orcus, un équivalent du dieu
grec Hadès. Frère de Neptune et de Jupiter, il hérita du royaume des morts sur lequel il devait
veiller prudemment. Pour se trouver une épouse, il fit preuve de ruse et de stratégie. Ainsi, il
enleva de force Proserpine et l'épousa. On le représente souvent associé à son arbre symbolique,
le cyprès.

Polymnie [Πολυμνία] : (gr) Fille de Zeus et de Mnémosyne, Polymnie était la muse de la


Rhétorique. Couronnée de fleurs, de perles ou encore de pierreries, elle était toujours vêtue de
blanc. Dans ses mains, on retrouvait en général un sceptre ou un rouleau promouvant le mot
latin "suadere", qui signifiait persuader.

Polyphème [Πολύφημος] : (gr) Fils de Poséidon et de la muse Thoosa, Polyphème était un


Cyclope. Le mythe le fit amoureux de la belle Galatée qui lui préféra le berger Acis.
Polyphème, jaloux, écrasa le pauvre Acis sous un rocher. Lorsque Ulysse et ses compagnons
débarquèrent sur l'île des Cyclopes, c'est dans l'antre de Polyphème qu'ils festoyèrent.
Polyphème en profita pour en dévorer quelques-uns avant d'être aveuglé par une ruse d'Ulysse.

Poséidon [Ποσειδῶν] : (gr) Fils de Cronos et de Rhéa, frère de Zeus et d'Hadès, Poséidon reçu
le droit de régner sur l'univers aquatique lors du partage du monde. Symbolisé par le taureau et
le trident, sa puissance était infinie et il commandait aux océans de même qu'il pouvait secouer
la terre entière en provoquant des séismes gigantesques. Époux d'Amphitrite, fille de son oncle
Océan, dont il ne gérait cependant pas le domaine, Poséidon était le père de plusieurs divinités :
Triton (avec Amphitrite) ; Éole (avec Amé) ; Antée, Charybde, les Telchines (avec Gaïa) ;
Bélos, Agénor (avec Lybie) ; Pégase, Chrysaor (avec Méduse) ; Protée (avec Phénice) ;
Polyphème (avec Thoosa) ; Pélias, Nélée (avec Tyro), etc.

Priape [Πρίαπος] : (gr) Vraisemblablement fils de Dionysos et d'Aphrodite, Priape, caractérisé


par un phallus en érection perpétuelle, tenait cette difformité d'une vengeance d'Héra qui le fit
naître ainsi pour punir Aphrodite de sa trop grande beauté. Né sur les bords de l'Hellespont, à
Lampsaque, il grandit et finit par inspirer répulsion et terreur à son entourage tant son
libertinage et ses hardiesses sexuelles n'avaient plus de limites. À la suite d'une épidémie, les
habitants de la ville crurent qu'ils avaient été injustes avec lui et lui vouèrent désormais un culte
respectueux. Protecteur des jardins et des troupeaux, on en fit un symbole de fertilité.

Prométhée [Προμηθεύς] : (gr) Fils de Japet et de l'Océanide Clymène (on lui prête d'autres
parents également selon les versions), le Titan Prométhée eut un destin tragique. Selon certains,
c'est lui qui aurait crée l'homme à partir d'une quantité d'argile ramassée au sol. Prométhée
enseigna aux hommes de nombreux arts, dont la métallurgie, et leur procura le feu, ce qui
entraîna la colère de Zeus. Ce dernier pour le punir le fit enchaîner à un rocher, condamné à
avoir le foie dévoré chaque jour par un aigle. Ce supplice éternel fut enfin interrompu par le
Centaure Chiron avec lequel Prométhée troqua son immortalité contre sa mortalité. Chiron,
blessé, devint alors immortel pour permettre à Prométhée la mort tant souhaitée.

Pygmalion [Πυγμαλίων] : (gr) Fameux sculpteur chypriote, Pygmalion s'indignait de


l'inconduite sexuelle des femmes de l'île. Il se jura de ne jamais prendre épouse, mais tomba
amoureux d'une statue qu'il sculpta lui-même. Obtenant d'Aphrodite qu'elle donne vie à cette

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statue pour qu'il puisse s'unir à elle, Pygmalion la nomma Galatée et en devint l'époux. D'elle, il
eut un fils, Paphos, qui fonda plus tard une ville portant son nom. L'histoire de Pygmalion et
Galatée inspira de nombreux poètes et créateurs tout au cours de l'histoire ; musiciens, peintres,
chorégraphes ou dramaturges apportant des versions très romancées de ce mythe amoureux.

Q
Quirinus : (rom) Très ancienne divinité archaïque, Quirinus fut dieu du ciel et dieu de la guerre. Sans
doute d'origine sabine, on le représentait sous la forme d'une pique ou d'une lance. En son honneur, on
baptisa l'une des sept collines de Rome de son nom et l'on y érigea un temple : le Quirinal.

R
Rémus & Romulus : (rom) Fils jumeaux de Rhéa Silvia et de Mars, Rémus et Romulus fondèrent
Rome. Abandonnés dès leur naissance, ils furent recueillis par Faunus et vraisemblablement nourris par
Acca Larentia, épouse de Faunus, que l'on appelait aussi Lupa (qui veut dire louve). Une fois adultes,
ils quittèrent leurs parents adoptifs pour accomplir leur destin. Après avoir été reconnus par Numitor,
leur véritable grand-père, les jumeaux décidèrent de fonder Rome. Mais une querelle de pouvoir éclata
entre eux et Romulus tua son frère. Il devint par conséquent le premier souverain à régner sur la ville.

S
Saturne : (rom) Saturne est une très ancienne divinité italique que l'on identifiait au Cronos des Grecs.
En son honneur, on célébrait les Saturnales, grandes fêtes accompagnées de réjouissances et de ripailles
gargantuesques. La popularité des Saturnales tenait également à cette particularité que les esclaves y
commandaient les maîtres. Fils d'Uranus et de l'antique Vesta, Saturne détrôna son père et épousa Rhéa
dont il eut plusieurs enfants qu'il dévorait, à l'instar du mythe de Cronos. Rhéa parvint toutefois à
soustraire Jupiter à cette fin tragique. Élevé en secret, il devint puissant et chassa son père du ciel.
Selon la légende, Rhéa aurait également sauvé Neptune, Pluton, Junon (la jumelle et épouse de Jupiter),
Vesta et Cérès qui régnèrent également sur le monde ensuite.

Satyres [σάτυρος] : (gr) L'une des filles de Phoroneus aurait engendré cinq filles, les Nymphes de
montagnes qui devinrent à leur tour mères des Satyres. D'autres légendes en font plutôt les fils de
Dionysos et la naïade Nicée, d'autres encore les enfants d'Hermès et de la nymphe Iphtimé. On les
connaissait surtout pour leur composition du cortège dionysiaque. Vivant dans les campagnes, les
Satyres adoraient terroriser les nymphes ou les poursuivre de leurs assiduités sexuelles. Libidineux,
malicieux, pervers, l'image la plus commune d'eux les présentait velus, portant sur la tête de petites
cornes, des oreilles ovines ainsi qu'une queue et des jambes de bouc.

Scylla [Σκύλλα] : (gr) Elle pourrait avoir été conçue dans le giron d'Échidna par le dieu Typhon.
Cependant, on lui connaissait de nombreuses filiations avec différents dieux. Scylla était une nymphe
d'une éclatante beauté, aimée de Glaucus, un monstre hideux, moitié homme, moitié poisson. Le pauvre
Glaucus, repoussé par la belle, demanda l'aide de la puissante magicienne Circé afin qu'elle compose
un philtre d'amour pour Scylla. Mais Circé, elle-même éprise de Glaucus, prépara plutôt un poison qui
métamorphosa la nymphe en monstre. Scylla, se baignant dans sa fontaine favorite, se vit changée en
une bête écœurante ayant six têtes pourvues de six gueules menaçantes et poussant des hurlements
effroyables. Terrorisée par son nouvel aspect, elle se réfugia dans le détroit de Sicile et passa le reste de
son existence à engloutir marins et vaisseaux pour se venger de Circé. C'est elle qui fit périr les navires
d'Ulysse, sachant qu'il était l'amant de la magicienne.

Styx [Στύξ] : (gr) Fille de l'Océan et de Téthys, Styx était une Océanide des plus respectée par Zeus.
Aimée de Pallas, elle lui donna Zélus, Niké, Cratos et Bia. Première à soutenir Zeus dans sa croisade
contre les Titans, elle fut admise à sa table avec toute sa famille. Il la chargea ensuite d'incarner le lien
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(Séance 1 : 20-09-2023, Séance 2 : 27-09-2023 et Séance 3 : 04-10-2023)
sacré de toute promesse faite par un dieu. Ainsi, jurer sur le Styx entraînant l'irrévocabilité de la
promesse. Styx présidait également à une fontaine d'Arcadie dont les eaux silencieuses formaient un
ruisseau disparaissant dans le ventre de la terre pour couler ensuite dans les régions infernales. Le
ruisseau devenait alors un fleuve fangeux aboutissant dans d'infects marécages embrouillés par la nuit
sombre.

Sybilles : (gr) Les Sibylles étaient des devineresses qui présidaient aux oracles et rendaient des
prophéties enveloppées de mystères et d'ambiguïtés. Dévouées à Apollon d'abord, douze d'entre elles
furent très célèbres : la sibylle de la cité côtière ionienne d'Érythrée ; la sibylle de Tibur (dont le temple
est toujours visible à Tivoli) ; la sibylle d'Hellespont ; la sibylle de Marpessos ; la sibylle Phrygienne ;
la sibylle Cimmérienne sur les rives de la mer Noire ; la sibylle Persique ; La sibylle Libyque à
Carthage ; la sibylle Samienne sur l'île de Samos ; la sibylle Agrippa ; la sibylle Delphique, que l'on
nommait la Pythie à cause du serpent Python gardant le temple de Delphes ; et enfin la plus célèbre, la
sibylle de Cumes qui, disait-on, rendait ses oracles avec l'exaltation d'une pythonisse ou écrivait ses
prédictions sur des feuilles volantes. Le propre de ces prophétesses était de présenter les oracles avec
une latitude d'interprétations leur garantissant l'immunité en cas de contestation.

Sylvain : (rom) Vraisemblablement petit-fils de Faunus, Sylvain était une divinité habitant les vergers
et les forêts. On le représentait généralement avec une serpe à la main et une couronne de lierre sur la
tête. Une légende veut qu'il ait été amoureux du jeune Cyparisse, lequel fut métamorphosé en cyprès,
arbre qui devint ensuite un symbole de ce dieu. On lui construisit plusieurs temples à Rome dont un sur
le mont Aventin. Sylvain présidait à la bonne garde des objets et à l'entretien soigneux des choses
confiées à sa protection. Les enfants le craignaient particulièrement car il réprimandait sévèrement les
garnements, à la manière d'un croquemitaine.

T
Télémaque [Τηλέμαχος] : (gr) Fils d'Ulysse et de Pénélope, Télémaque n'était qu'un bébé lorsque son
père quitta le royaume d'Ithaque pour rejoindre Troie. Son père ne revenant plus la guerre finie, il se
mit en quête dans toute la Grèce afin de le ramener à sa mère. Ce sont ses propres aventures qui furent
relatées par les auteurs de l'époque, quatre ans de recherches intenses pendant lesquelles le fils
emprunta souvent les mêmes chemins que le père et vécut une quête initiatique qui fit de lui un homme.
Rentrant à Ithaque bredouille, il y retrouva Ulysse, et l'aida à massacrer les prétendants qui tentaient de
lui usurper le trône et de lui ravir Pénélope. On dit que Télémaque succéda à son père et épousa Circé
qui lui donna un fils : Latinus.

Tellus : (rom) Tellus, déesse de la terre, souvent confondue avec la Terre elle-même, obtint des poètes
le titre de Mère des dieux. Elle incarnait la fertilité des sols et on lui attribuait des commerces charnels
avec le Soleil et le Ciel puisque c'est d'eux qu'elle recevait son pouvoir fertile. Souvent illustrée avec
des formes généreuses et pourvue de plusieurs mamelles, Tellus était une maîtresse femme. Très
puissante, elle rendait ses oracles à Delphes avant la venue d'Apollon qui l'effaça à cette fonction.

Terpsichore [Τερψιχόρα] : (gr) Fille de Zeus et de Mnémosyne, (en grec, qui aime la danse), elle était
la muse de la danse. Jeune fille vive, rieuse et légère, on la représentait couronnée de guirlandes, tenant
une harpe dont les sons semblaient guider ses pas, sa direction. Certains mythologues lui attribuent la
maternité des Sirènes.

Téthys [Τηθύς] : (gr) Fille du Ciel et de la Terre, Téthys épousa Océan, son propre frère, et enfanta
trois mille nymphes : les Océanides. Les auteurs la rendirent encore mère de tous les fleuves et

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fontaines, mais encore d'Éthra, Protée, Persa, et de nombreuses autres importantes figures de la
mythologie gréco-romaine. Il semble que son nom signifiait nourrice. Téthys était reconnue pour
conduire une conque extraordinaire, d'une blancheur immaculée, tirée par des chevaux aquatiques aussi
blancs que la neige pure, qui donnaient l'impression de voler au-dessus des flots. Sa course était
presque toujours accompagnée des cabrioles des dauphins joueurs, symboles de sa bienveillance.

Thalie [Θάλεια] : (gr) Fille de Zeus et de Mnémosyne (la Mémoire), Thalie présidait aux festins et aux
réjouissances, faisant ainsi office de divinité champêtre. Muse de la comédie, on la figurait sous les
traits d'une femme jeune couronnée de lierre. Dans l'une de ses mains le pédum rustique et dans l'autre
un masque. On lui accordait la maternité des Corybantes qu'elle aurait engendrés avec le dieu Apollon.

Thanatos [Θάνατος] : (gr) Fils de Nyx (la Nuit) qui l'aurait engendré avec Erèbe (les Ténèbres), frère
du Sommeil (Hypnos), Thanatos, par son seul nom, terrorisait les mortels. En Grèce, une superstition
interdisait que l'on prononce son nom de crainte d'attirer sur soi la mort. Il détestait le genre humain et
même les dieux le trouvaient immonde. Représentant la Mort, Thanatos vivait à la porte des Enfers.
Incarné sous les traits d'un enfant noir aux pieds croisés, comme ils auraient probablement pu l'être
dans la tombe, on croyait que ce dieu possédait un cœur de fer et des entrailles d'airain. Comme il
n'avait aucune pitié pour les autres, Héraclès l'enchaîna avec des liens de diamant au moment de
délivrer Alceste des Enfers.

Thésée [Θησεύς] : (gr) Fils d'Égée et d'Éthra, Thésée, dixième roi d'Athènes, naquit à Trézène et fut
éduqué à la cour du sage Pitthée, son aïeul maternel. Brave et courageux, il débarrassa la région de
l'Attique de ses nombreux brigands, dont Sinis, Procuste et Sciron, les plus redoutables d'entre eux,
d'affreux bandits torturant et détroussant les voyageurs. Ne craignant rien, Thésée décida ensuite de
s'attaquer au Minotaure et s'offrit en sacrifice pour aller vaincre le monstre, ce qu'il fit grâce à l'aide de
la belle Ariane. Oubliant ensuite la douce héroïne dans l’île de Naxos, il provoqua malgré lui le suicide
de son père en omettant de lui signaler son triomphe sur le Minotaure. Thésée, désemparé, se lança
dans de nombreuses aventures dont la guerre contre les Centaures, la conquête de la Toison d'or, la
chasse de Calydon ainsi que la victoire sur les Amazones. De ce dernier triomphe, il ramena la reine
des Amazones, Antiope avec laquelle il engendra un fils Hippolyte. Thésée épousa ensuite Phèdre, la
sœur d'Ariane, mais la pauvre, succombant à un sort d'Aphrodite, tomba amoureuse de son beau-fils,
l'accusa de viol et se suicida. Thésée, ordonnant d'abord la mise à mort de ce fils odieux, se réconcilia
avec lui lorsqu'il comprit que Phèdre et Hippolyte avaient été l'instrument d'une vengeance divine.
Selon les auteurs du temps, Thésée finit ses jours paisiblement sur l'île de Skyros.

Triton : (rom) Fils de Neptune et d'Amphitrite, était un demi-dieu aquatique, une sorte de sirène au
masculin. La partie supérieure de son corps figurait un homme tandis que la partie inférieure
représentait celle d'un poisson à longue queue, recouverte d'écailles. Il se déplaçait à dos de monstre
marin ou sur un char tiré par des chevaux aquatiques bleus, claironnant la venue de Neptune dans une
conque recourbée dont on pouvait entendre le chant à des kilomètres. Il pouvait également calmer les
flots et protéger les marins. Toutefois, selon d'autres sources, il aurait au contraire été dépravé,
pourchassant les baigneuses de ses assiduités ou encore enlevant les troupeaux venus s'abreuver sur les
rives du lac Tritonis. Enivré par le contenu d'une cruche de vin abandonnée là à dessein, Dionysos
aurait alors permis qu'on le tue à coups de hache.

V
Vénus : (rom) Vénus ou Aphrodite était l'une des divinités les plus célèbres de l'Antiquité : c'est
elle qui présidait aux plaisirs de l'amour. Née de l'écume jaillissant de l'émasculation d'Uranus
par Saturne, Vénus sortit d'une nacre de perle. La trop belle Vénus portait à la taille une ceinture
dans laquelle se trouvaient les grâces, les attraits, le sourire merveilleux, la parole délicieuse, le

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soupir persuasif, le silence irrésistible et l'éloquence du regard. Déesse de l'amour, elle
enflamma de nombreux héros, mais sa vengeance, lorsque l'on dédaignait ses avances, était
redoutable et souvent fatale. Elle fut l'épouse de Vulcain qu'elle trompa impunément toute sa
vie.

Vesta : (rom) Fille de Saturne et de Rhéa, Vesta était donc sœur de Jupiter, Neptune, Junon et
Pluton. Équivalent d'Hestia chez les Grecs, on croit que ce serait Énée qui importa son culte en
Italie. Déesse du foyer et symbole de fidélité, Vesta fut une divinité virginale pour laquelle on
institua le rituel des vestales, c'est-à-dire des vierges entièrement consacrées au culte de Vesta.
Symbole du feu sacré chez les Romains, on la représentait souvent tenant un flambeau à la
main.

Vulcain : (rom) Fils de Jupiter et de Junon, Vulcain représentait l'équivalent romain de


l'Héphaïstos grec. Son culte fut apparemment introduit à Rome par Titius Tatius. Dieu du feu,
du métal et de la forge, les Romains lui octroyaient le pouvoir de les protéger contre les
incendies. On croyait également que sa forge nichait sous le Vésuve et qu'il était assisté dans sa
tâche par les Cyclopes et les Cabires. Parce qu'il était difforme à sa naissance, la légende veut
que sa mère l'ait rejeté et qu'il fut recueilli et entouré des soins des filles de l'Océan : Thétis et
Eurynome. Ayant appris d'elles l'art de la fabrication de bijoux, il retrouva sa place parmi les
dieux grâce à un piège qu'il construisit pour punir sa mère. La chaise piégée qui retint
prisonnière Junon provoqua une hilarité extraordinaire dans l'Olympe, si bien que Vulcain,
après avoir libéré Junon, obtint la main de Vénus.

Zeus

Zéphyr [Ζέφυρος] : (gr) Fils d'Astraéos (dieu des vents) et d'Éos (déesse de l'aurore), il
personnifie les vents d'ouest et du nord-ouest. De son union avec la Harpie Podarge naquirent
les fabuleux chevaux immortels Balios et Xanthe. Ensuite il épousa la nymphe Chloris dont il
eut un fils Carpos. On le connaissait également pour avoir éprouvé une passion démesurée pour
le bel Hyacinthe qu'il disputa à Apollon et qu'il tua finalement par jalousie en faisant dévier un
disque lancé par le dieu sur la tempe du jeune homme.

Zeus [Ζεύς] : (gr) Fils de Cronos et de Rhéa, il était le roi des dieux chez les Grecs et le maître
absolu de la foudre. Son royaume était le ciel et il décidait du sort des dieux aussi bien que de
celui des mortels. Rhéa sa mère, pour le soustraire à la voracité de Cronos, le fit élever en Crête
par les Nymphes du mont Ida, au fond d'une grotte secrète de Lyctos. C'est la chèvre Amalthée
qui se chargea de le nourrir et ce sont les Courètes qui couvrirent ses cris de nourrisson grâce à
leurs danses guerrières. Une fois adulte, Zeus fit la guerre aux Titans et chassa son père du ciel
pour régner à sa place. Ses frères Poséidon et Hadès héritèrent alors du royaume de la mer et du
royaume des Enfers en partage avec lui. Représenté par un aigle, Zeus se maria avec sa sœur
Héra. Séducteur impénitent, il engendra des dieux et des héros dans tout le monde antique. Il se
métamorphosait sous les formes les plus variées afin de s'unir avec ses conquêtes amoureuses,
aussi bien femelles que mâles.
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Zodiaque : (gr) Le Zodiaque (mot dérivé du grec Zôdion, petit animal) est l'espace céleste
parcouru par le soleil le temps d'une année. Il se scinde en douze parties représentant douze
constellations que l'on nomme les douze signes du Zodiaque : le Bélier, le Taureau, les
Gémeaux, l'Écrevisse (ou le Cancer), le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le
Capricorne, le Verseau et les Poissons. La disposition des astres, dans ces diverses
constellations, évoqua d'abord l'image de ces différents signes, mais chacun d'eux trouva plus
tard sa place dans l'univers mythologique. Site : http://www.dictionnaire-
mythologie.com/definition-z.html

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Exercice :
Séance 4 : Lecture de Phèdre de Racine et analyse
de la scène ou des scènes d’exposition.

Bon courage
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