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Said EL MZABI
Fondateur One Digital.
Les clés pour négocier
votre salaire
Livre blanc
Les clés pour négocier votre salaire
Editorial
Les opportunités de négocier ou de renégocier son salaire sont
nombreuses. Un changement de poste, l’arrivée d’une nouvelle
recrue mieux rémunérée, un élargissement des missions ou
encore une augmentation annuelle jugée décevante sont autant
d’occasions d’aborder la question.
Mais pour beaucoup, la négociation salariale est un exercice
redouté car mal maîtrisé, faute d’en connaître les codes.
Pourtant, se sentir rémunéré à sa juste valeur est un élément
clé de l’épanouissement au travail et, par rebond, un facteur de
performance.
Face à ce constat, nous avons réuni dans ce livre blanc toutes
les clés pour vous aider à bien négocier votre salaire, que vous
soyez déjà en poste ou en recherche d’emploi. Quelle est ma
valeur sur le marché ? Comment et à quel moment aborder la
question des prétentions salariales lors d’un entretien ? Quels
arguments utiliser pour être pertinent dans ma négociation ?
Contrairement aux idées reçues, la négociation salariale, ce n’est
pas qu’une question d’éloquence, c’est avant tout une histoire
de préparation.
Marlène Ribeiro
Directrice Exécutive, Michael Page
Laurent Blanchard
Directeur Général, Page Personnel
1
Les clés pour négocier votre salaire
Sommaire
1 2
Connaître votre Identifier votre
valeur sur le marché valeur ajoutée
Toute négociation salariale pour l’entreprise
commence par une préparation Pour négocier au mieux
minutieuse. En amont du votre salaire, il est
rendez-vous, il est crucial important de déterminer
d’évaluer votre valeur réelle clairement la valeur ajoutée
sur le marché de l’emploi. que vous apportez à
(P.3) l'entreprise. (P.5)
Déterminer
votre fourchette
salariale
La proposition chiffrée
3 Bien mener votre
négociation salariale
Qu’il s’agisse d’un
entretien de recrutement
4
sous forme de
ou d’une demande
fourchette est l’élément
d’augmentation, il
indispensable d’une
n’y pas de place pour
bonne négociation. (P.7)
l’improvisation en matière
de négociation salariale.
(P.9)
FAQ
Les 10 questions que
vous vous posez sur 5
la négociation salariale.
(P.12)
2
Les clés pour négocier votre salaire
CONNAÎTRE VOTRE
VALEUR SUR LE MARCHÉ 1
Toute négociation salariale commence par une préparation
minutieuse. En amont du rendez-vous, il est crucial d’évaluer votre
valeur sur le marché de l’emploi.
La négociation salariale doit s’appuyer quelles sont les prévisions de recrutement ? Mon
secteur se porte-t-il bien ? Quelles sont les difficultés
sur des arguments rationnels et précis,
observées ? Les opportunités actuelles ou à venir ?
loin du champ émotionnel. Pour cela, Là encore, les études de rémunérations faisant
la négociation salariale doit s’articuler apparaître des notes de tendances sont un outil de
autour de deux éléments : la valeur de référence. En complément, il est pertinent de consulter
la presse spécialisée et les articles « Tendances de
votre métier sur le marché du travail et les marché » des acteurs du recrutement. Le dynamisme
tendances majeures de votre secteur. d’un secteur, la rareté d’un profil ou de certaines
compétences sont toujours des avantages pour
négocier sa rémunération. Mais au-delà des tendances
Se renseigner sur les salaires
sectorielles, il est bon de s’informer sur la conjoncture
Les études de rémunérations publiées par les cabinets
économique globale et sur la situation financière de
de recrutement constituent un excellent moyen de
l’entreprise dans laquelle on évolue ou évoluera.
se renseigner sur les fourchettes de rémunérations
pratiquées selon les secteurs d’activité, les fonctions et
niveaux d'expérience.
Les informations y figurant sont à comparer avec les
salaires indiqués, par exemple, dans les offres d’emploi.
Le réseau professionnel est également un vecteur
intéressant pour se faire une idée des salaires pratiqués
dans différentes entreprises sur un poste donné.
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Les clés pour négocier votre salaire
L’entrée dans le monde du travail peut s’accompagner d’une certaine déception quand le premier salaire
n’est pas à la hauteur des rémunérations avancées par les écoles pour un diplôme donné.
Pour attirer les étudiants, il arrive que certaines écoles "gonflent" le niveau de rémunération associé aux
diplômes délivrés. Pour avoir une idée claire et réaliste des salaires effectivement pratiqués sur le marché
de l’emploi, il vaut souvent mieux se référer directement à des études de rémunérations ou au réseau des
anciens étudiants de l’école.
Est-il possible de négocier son 1er salaire ?
Oui, et il est même très important de bien gérer cette première négociation ! Pour
valoriser ses atouts et ses soft skills, il faut insister sur sa motivation à rejoindre
l’entreprise et son projet, mais aussi fixer une fourchette salariale réaliste, que
l’on saura justifier. Les stages, années d’apprentissage et expériences bénévoles
doivent être valorisés comme de réelles années d’expérience qui vous ont permis
de développer des compétences techniques comme comportementales. Et
surtout : restez ouvert à la négociation !
Laurent Blanchard
4
Les clés pour négocier votre salaire
Combien une entreprise est-elle prête à (coût d’un nouveau recrutement, contribution aux
résultats, …) qu’organisationnel (rôle, responsabilités,
payer pour mon profil ? Quel impact aurait
etc.).
mon départ ou le fait de laisser le poste
vacant ? Quelle est ma contribution réelle
aux résultats de l’organisation ? Un travail
de réflexion nécessaire pour attribuer une Plus l’impact de votre départ est
valeur financière à vos compétences. important, plus vous aurez les cartes en
main pour négocier votre salaire.
Si vous êtes en poste, faites le Marlène Ribeiro
point sur vos compétences
Commencez par dresser une liste de toutes vos
compétences techniques et relationnelles, mais aussi
de tout ce que vous avez apporté à l’entreprise depuis
que vous y travaillez. Pour vous aider, vous pouvez partir
de la liste de toutes vos réalisations en identifiant les
compétences que vous avez mobilisées et les résultats
chiffrés obtenus.
Les comptes rendus des évaluations annuelles sont
aussi d’excellents outils pour vous aider dans ce travail
de réflexion. L’objectif final est de rappeler à votre
employeur à quel point votre efficacité lui a été utile et
bénéfique.
Au travers de ce bilan, vous pourrez évaluer l’impact de
votre départ sur l’entreprise, tant sur le plan financier
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Les clés pour négocier votre salaire
Certaines personnes, pourtant très douées dans leur travail, se dévalorisent systématiquement. D’autres
souffrent du syndrome de l’imposteur : sentiment de tromper les autres, de devoir sa réussite à la chance ou
au hasard et peur d'être démasqué. Si vous vous reconnaissez dans cette description, demandez l’avis d’un
tiers de confiance pour vous aider à déterminer objectivement vos points forts et vos faiblesses.
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Les clés pour négocier votre salaire
DÉTERMINER VOTRE
FOURCHETTE SALARIALE 3
La proposition chiffrée sous forme de fourchette basse et haute
est l’élément indispensable d’une bonne négociation.
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Les clés pour négocier votre salaire
Pour une négociation efficace, il est important de proposer une fourchette équilibrée et cohérente. Pour ce faire,
évitez de suggérer une trop grande différence entre le montant minimal et le montant maximal ; cela démontrerait
un manque de cohérence dans vos prétentions salariales et risquerait de brouiller votre négociation. En revanche, il
est beaucoup plus judicieux d’utiliser une fourchette rehaussée. En effet, avec une fourchette haute, votre employeur
pourra vous faire une contre-offre située en bas de votre fourchette, mais qui restera intéressante pour vous.
Dans le cas d’une renégociation, il est rare que la progression envisagée
dépasse 10 ou 15% de la rémunération brute de référence.
Laurent Blanchard
Mon profil & mes compétences Mon métier est soumis à une
sont recherchées forte concurrence
Mon salaire est inférieur à ceux Mon salaire est dans la fourchette
pratiqués sur le marché haute des salaires du marché
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Les clés pour négocier votre salaire
Les enjeux d’une négociation réussie le mieux est de faire part de vos prétentions dès le
début du processus et de laisser votre conseiller
sont multiples : arriver dans un climat
gérer la négociation avec l’entreprise cliente. Si vous
de travail favorable, se sentir reconnu êtes directement en contact avec un employeur,
à sa juste valeur, ou encore conserver communiquez votre fourchette salariale assez tôt afin
d’éviter une perte de temps, pour vous comme pour lui.
une ambiance de travail apaisée. Tous
Les avantages annexes, primes et voiture de fonction
ces éléments conditionnent, in fine, votre pourront être abordés une fois votre profil sélectionné.
capacité à vous investir et à donner le • En poste
meilleur de vous-même. Evitez de formuler une demande d’augmentation
par mail. Prévoyez une réunion et suffisamment de
temps pour pouvoir préparer votre rendez-vous et
Identifier le bon moment & le(s) aborder tous les détails. Autre option, attendez une
bon(s) interlocuteur(s) opportunité périodique telle que les entretiens annuels
• En processus de recrutement d’évaluation. Respectez la hiérarchie et les procédures
Si vous êtes en relation avec un cabinet de recrutement, propres à votre entreprise. Vos interlocuteurs peuvent
aussi bien être votre DRH ou votre N+1 que votre RH
de proximité.
Laissez systématiquement votre
manager direct dans la boucle des
échanges afin qu’il soit pleinement
intégré à votre démarche.
Laurent Blanchard
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Les clés pour négocier votre salaire
Rester factuel
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Restituez de la manière la plus factuelle possible les éléments vus précédemment (votre valeur sur le marché et dans
l’entreprise) à l’aide d’exemples et d’arguments concrets. Pour préparer cette étape, n’hésitez pas à vous entraîner avec vos
collègues ou amis. Cela vous permettra d’identifier vos blocages et points faibles et de comprendre comment y remédier.
Être fluctuant
Crier à l’injustice
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Les clés pour négocier votre salaire
Restez ouvert et à l’écoute pendant toute la durée
des négociations car sans consensus,
pas de réussite.
Marlène Ribeiro
Enfin, laisser le dernier mot ne signifie pas que vous avez échoué dans la négociation. Si celle-ci n’est pas immédia-
tement concluante, ne refusez pas pour autant une proposition d’embauche ou ne posez pas votre démission ; ce
premier échange aura permis d’amorcer les discussions avec votre employeur et de l’informer de vos attentes.
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Les clés pour négocier votre salaire
FAQ 5
Les 10 questions que vous vous posez sur la négociation salariale.
1 Comment définir la fourchette à proposer si je suis contacté pour un poste équivalent au mien ?
L’observation générale est de demander entre 10% et 15% en plus par rapport au salaire que vous percevez.
Cela est vrai si votre rémunération est en phase avec le marché. Sinon, procédez d’abord à l’évaluation de votre
valeur marché pour vous positionner.
2 Dois-je revoir mes prétentions salariales à la baisse lors d'un changement de poste de Paris
vers la province ?
Il y a souvent une différence de l’ordre de 10-15% entre Paris et la province mais cela varie selon les régions. Il
faut alors donner votre rémunération en Île-de-France et laisser votre employeur ou votre cabinet de recrutement
vous faire un retour sur les rémunérations pratiquées dans la région.
3 Je quitte la province pour travailler à Paris, comment ajuster au mieux mes prétentions
salariales ?
Dans votre fourchette de salaire, prenez en compte les coûts liés à ce changement géographique (prix de
l’immobilier, coût de la vie, etc.) de manière à ne pas perdre en termes de niveau et de qualité de vie.
4 Si un changement de poste en interne nécessite une formation, puis-je tout de même négocier
une augmentation ?
Oui, mais il faut prendre en compte l’effort financier de votre employeur avec le coût de la formation et avoir
en tête que la rémunération demandée ne peut pas être la même que pour un candidat déjà expérimenté
qui aurait pu prétendre à ce poste. En revanche, au cours de la deuxième année, vous pourrez négocier une
augmentation à hauteur des salaires pratiqués pour votre poste.
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Les clés pour négocier votre salaire
6 Lors d'un processus de recrutement, que faire si on me demande mes fiches de paie et que
mon salaire actuel est inférieur à mes prétentions ?
Il ne faut pas se sentir prisonnier d’un salaire existant au moment d’un changement de poste. Si votre valeur sur
le marché est supérieure à la rémunération que vous percevez, alors vos prétentions sont justifiées.
7 Dans le cas d’une mobilité à l’étranger sans statut d’expatrié, quelle proposition faire à mon
employeur ?
Il faut regarder les études de rémunérations faites dans le pays d’expatriation pour vous faire une idée du
salaire local proposé, et éventuellement porter la négociation sur des avantages annexes.
8 Je me suis trompé sur l’annonce de mon salaire brut annuel en début de processus de
recrutement, comment puis-je revenir sur ce point ?
Il faut recontacter le cabinet ou l’entreprise et rectifier le montant annoncé en toute transparence. Si besoin,
argumentez parallèlement à partir d’éléments factuels.
9 Cela fait plusieurs années que je suis dans la même entreprise sans jamais avoir été augmenté.
Comment faire si je change d’employeur ?
Dans le cas d’une prise de références, donnez un référent qui puisse attester de votre contribution afin que
votre futur employeur ne pense pas que vous n’avez pas été augmenté à cause d’un manque d’engagement
ou de résultats, mais plutôt parce qu’il s’agissait des pratiques en vigueur dans l’entreprise.
10 Chez mon employeur actuel, j'ai une voiture personnelle pour laquelle je reçois une indemnisation.
Est-ce que je peux intégrer ce montant dans ma négociation chez mon futur employeur ?
Une indemnisation sur un véhicule personnel permet soit d’aller valoriser votre futur salaire en intégrant la
valeur d’une voiture de fonction (7 000 €/an) soit de négocier une voiture de fonction.
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Les clés pour négocier votre salaire
RETROUVEZ-NOUS SUR :
www.michaelpage.fr
www.pagepersonnel.fr
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TRAJECTOIRES
parcours & inégalités
–
LEUR SALAIRE À L’EMBAUCHE
–
07 LA NÉGOCIATION PORTE SUR LA VALEUR PERÇUE DU POSTE
–
–SOMMAIRE–
–
PAR LES CADRES
La difficulté à situer leur valeur sur le marché du travail rend les cadres
moins à l’aise pour aborder la question du salaire
Les cadres en difficulté sur le marché du travail font part d’une aisance
moindre pour aborder la question du salaire lors des entretiens d’embauche
L’expérience donne plus d’aisance aux cadres
10
L E JEU DE LA NÉGOCIATION SALARIALE : ENTRE PRATIQUES
DES CADRES ET ARGUMENTS DES ENTREPRISES
–
Bien souvent, la question du salaire est abordée en premier par les
recruteurs
Certaines pratiques sont jugées plus concluantes que d’autres
Les entreprises avancent des contre-arguments
Le fruit de la négociation résulte d’arbitrages et de rapports de force
Plus de la moitié des cadres obtiennent satisfaction
–
18
LES ENJEUX À RETENIR
–
– sont rompus à la négociation, sont plus enclins
6 CADRES SUR 10 DÉCLARENT à négocier leur salaire. Ainsi les trois quarts des
AVOIR TENTÉ DE NÉGOCIER LEUR cadres ayant trouvé un poste en 2018 en
SALAIRE LORS D’UN CHANGEMENT commercial-marketing ont négocié leur salaire à
D’ENTREPRISE l’embauche.
–
Au-delà des critères d’âge et de sexe, quatre autres éléments ont été retenus
–MÉTHODOLOGIE–
Le volet quantitatif : l’Apec lance chaque année une enquête en ligne sur la
Situation professionnelle et la rémunération des cadres du secteur privé. Les
données sont redressées sur les critères de genre, de sexe, de secteur, de taille
d’entreprise et de région, pour être représentatives de la population cadre du
secteur privé.
Pour son édition 2019, cette enquête a notamment permis d’interroger 3 710
cadres ayant changé d’entreprise en 2018 sur les phases de préembauche et
sur les modalités de la négociation salariale.
38%
Non
62%
Oui
Source : Apec, 2019. Base : 3 710 cadres ayant changé d’entreprise en 2018.
Commerce 69%
Construction 67%
Industrie 60%
Services 60%
Source : Apec, 2019. Base : 3 710 cadres ayant changé d’entreprise en 2018.
En premier lieu, ils disent s’être renseignés sur Internet, Le salaire ainsi que les autres avantages préalable-
en parcourant les sites dédiés à l’emploi (LinkedIn, ment perçus sont, à ce titre, un « point d’ancrage »
Glassdoor, Cadremploi, Apec, etc.). Ils ont générale- important. Ils dessinent un seuil à partir duquel le
ment recherché, à travers ces sources, des informations cadre va pouvoir définir la rémunération souhaitée.
Avec le temps et l’expérience, les cadres se sentent plus « Je dirais que maintenant, c’est pour moi une
aguerris pour parler du salaire en entretien de recrute- question normale. Autant par le passé, étant plus
ment. Souvent corrélée à l’âge, l’expérience profession- jeune, j’avais peut-être des scrupules à demander
nelle permet aux cadres de gagner en aisance lors beaucoup et à aborder ce point-là. Et certains re-
d’une négociation salariale et d’être plus proactifs. La cruteurs pouvaient d’ailleurs jouer de la culpabili-
négociation devient un exercice plus courant (via des sation là-dessus. Mais lors de cet entretien (le
changements de poste, les entretiens d’évaluation dernier), pour moi, c’était normal d’avoir une
annuels, etc.) dont ils maîtrisent mieux les codes. Le bonne rémunération. »
salaire devient, finalement, une « question normale »
à évoquer d’entrée de jeu en entretien de recrutement. Homme, 51 ans, consultant informatique, Pro-
Aussi, ils ont une idée plus précise de la fourchette de vince
3. Apec, Les salaires des cadres à
l’embauche, 2015. salaires dans laquelle ils se situent et donc du niveau
12% 19% 2%
Avant le premier Lors d’un entretien À un autre
entretien ultérieur moment
49% 18%
Pendant le premier Lors de la proposition
entretien d’embauche
Source : Apec, 2019. Base : 2287 Cadres ayant négocié leur salaire lors d’un changement d’entreprise en 2018 (soit 62% des cadres ayant changé d’entreprise en 2018)
2%
13% Autres
Une personne de mon
service / ma direction
28%
Une personne des
ressources humaines
15%
Vous-même
19% 23%
Une personne d’un Une personne de la
cabinet de recrutement direction générale
Source : Apec, 2019. Base : 2287 Cadres ayant négocié leur salaire lors d’un changement
d’entreprise en 2018 (soit 62% des cadres ayant changé d’entreprise en 2018)
Signe que la question salariale reste un élément incon- « pratiques » de négociation plutôt que de « stratégie »
tournable du processus de recrutement, dans 63 % des semble donc plus adapté.
cas, les cadres qui ont changé d’entreprise ont été ques-
tionnés sur leur niveau de rémunération précédente, et
dans 90 % des cas ils l’ont été sur leurs prétentions Négocier son salaire à la hausse à partir de
salariales. Aussi, lorsqu’ils ont tenté de négocier leur son précédent salaire et/ou arbitrer sur le
salaire, ce sont presque les trois quarts d’entre eux qui variable sont des pratiques jugées
ont utilisé l’argument de l’expérience dans le métier gagnantes pour les cadres en poste
pour jouer sur la prise de décision 5 .
La pratique qui consiste à négocier son salaire à la
hausse en partant de son précédent salaire est généra-
– lement observée chez les cadres expérimentés, au pro-
CERTAINES PRATIQUES SONT JUGÉES fil recherché ou évoluant dans un secteur en tension.
PLUS CONCLUANTES QUE D’AUTRES En négociant à partir du salaire actuel, le cadre affiche
– des objectifs plus lisibles vis-à-vis de ses prétentions
salariales. Un moyen pour ce dernier d’inscrire d’emblée
Si les cadres tentent de définir en amont leurs préten- la négociation dans le sens d’une augmentation mais
tions salariales, et ce avec plus ou moins d’aisance, il surtout de « formaliser » une limite en dessous de la-
s’avère que la rémunération est le plus souvent négo- quelle il n’acceptera pas la proposition d’embauche.
ciée sans grande préparation, en fonction des opportu- Cette pratique s’est révélée efficace pour les cadres en
nités qui se présentent durant l’entretien. Parler de poste qui l’ont appliquée.
Quels sont les trois principaux arguments que vous avez utilisés
pour négocier votre salaire ?
(plusieurs réponses possibles)
Ma connaissance du 26%
secteur ou du marché
Ma situation personnelle et 6%
familiale
Autre 3%
Source : Apec, 2019. Base : 2287 Cadres ayant négocié leur salaire lors d’un changement
d’entreprise en 2018 (soit 62% des cadres ayant changé d’entreprise en 2018)
« En fait, j’ai juste mis en avant le salaire que « Comme le variable est beaucoup indexé sur le
j’avais. Et, donc ils savaient très bien que je n’allais chiffre d’affaires qu’on ramène, ils ne prennent pas
pas descendre très en dessous et qu’ils allaient de risque. Si je ramène des affaires, je ramène de
devoir faire des efforts. » l’argent, si je n’en ramène pas, je ne coûte pas entre
guillemets, donc le risque est moindre pour l’entre-
Homme, 32 ans, responsable de l’actuariat, Mu- prise. »
tuelle, Île-de-France
Homme, 43 ans, manager, Conseil en manage-
Les recruteurs sont plus ouverts à l’idée de négocier une ment, Province
part variable que le montant de la rémunération fixe. Ils
prennent moins de risques à accorder une part variable En mineur, certains cadres en poste interrogés disent
plus grande, qui est souvent liée à l’activité de l’entre- ne pas avoir donné leur rémunération réelle pour
prise. La part variable apparaît comme un bon compro- « maximiser » leurs chances d’obtenir un salaire plus
mis pour les deux parties et offre au cadre une plus élevé que le salaire actuel.
grande marge de manœuvre pour négocier, bien qu’elle
apparaisse à l’avantage de l’employeur.
–
Annoncer une fourchette de salaire ou LES ENTREPRISES AVANCENT DES
mentionner la possibilité d’obtenir un CONTRE-ARGUMENTS
salaire en deçà de ses réelles prétentions –
sont des pratiques moins gagnantes
Quelles que soient les pratiques d’argumentation pra-
Les cadres évoquent spontanément leurs prétentions sala- tiquées par les cadres, la démarche peut être contrée
riales en termes de « fourchette » en salaire brut annuel, par le recruteur. Trois contre-arguments principaux sont
se situant généralement au milieu ou dans la tranche utilisés par les recruteurs.
supérieure. Il s’agit de la pratique la plus courante parmi
les cadres interrogés, pour plusieurs raisons. En rensei-
gnant une gradation, la fourchette offre une certaine lati- Le respect des grilles salariales dans
tude qui montre au recruteur que le cadre est ouvert à la l’entreprise
négociation. Elle permet également de fixer les limites de
cette négociation en indiquant un seuil minimum à res- Il peut arriver que les cadres soient confrontés aux
pecter. Cette pratique est généralement conseillée aux grilles salariales de l’entreprise au moment où une
cadres par leur entourage ou par des experts. proposition d’embauche leur est faite. Le recruteur
précise généralement qu’il s’agit du « haut de la grille »
Toutefois, mise à l’épreuve des faits, la fourchette se ré- au regard du profil du cadre et rappelle l’équilibre à
vèle être une pratique peu pertinente. En indiquant un respecter entre l’ensemble des collaborateurs de l’en-
seuil minimum, elle produit un « effet d’ancrage » et treprise. Un moyen pour le recruteur de justifier le sa-
contraint le plus souvent le cadre à négocier à la baisse. laire proposé au cadre sans que celui-ci puisse revenir
De plus, lorsque l’écart entre le haut et le bas de la four- dessus.
chette est trop important, il ne permet pas de communi-
quer des prétentions salariales claires et rajoute de la
confusion, en défaveur du candidat ou de la candidate. « Il (le recruteur) me dit que ce qu’il me propose,
c’est le top de la grille pour ce grade-là et qu’il ne
peut vraiment pas aller plus haut. Parce que si ça
« Après je pense que la fourchette, je la retravaille- fuite auprès des autres collaborateurs et notam-
rais un peu. De manière un peu plus scellée. Là, ment des autres qui sont à ce grade-là, ça va faire
j’avais quand même donné une fourchette assez des problèmes dans l’équipe. »
grande (27 000 à 34 000 euros). […] Les entre-
prises, elles vont toujours aller chercher la four- Femme, 27 ans, consultante sénior, Conseil &
chette basse. » audit, Île-de-France
Lors de la négociation salariale, certains cadres inter- Dans la grande majorité des cas rencontrés, au-delà du
rogés étaient prêts à « faire un effort » : revoir à la salaire à proprement parler, les entreprises compensent
baisse leurs prétentions salariales en se fixant un seuil un salaire inférieur à celui demandé par le cadre en
à ne pas dépasser. Toutefois, en informant le recruteur proposant des avantages qui apportent plus de valeur
de cette possibilité, ces derniers se sont vus proposer au poste et auxquels les cadres peuvent être sensibles :
une offre d’embauche correspondant à la fourchette des jours RTT, des chèques-loisirs, etc., voire une am-
basse, voire en dessous. biance de travail agréable.
6 7
42%
Un montant de
17% 40%
Aucun de ceux Oui, tous ceux
salaire moins élevé
demandés demandés
43%
11% 47% Certains mais
Un montant de Le montant de pas tous
salaire plus élevé salaire demandé
Source : Apec, 2019. Base : 2287 Cadres ayant négocié leur salaire Source : Apec, 2019. Base 34% de cadres ayant négocié des avantages
lors d’un changement d’entreprise en 2018 (soit 62% des cadres complémentaires en complément du salaire, lors d’un changement
ayant changé d’entreprise en 2018) d’entreprise en 2018 (soit 815 cadres au total).
4%
Non, pas du tout
30%
Oui, tout à fait
15%
Non, plutôt pas
51%
Oui, plutôt
Source : Apec, 2019. Base : 2287 Cadres ayant négocié leur salaire lors d’un changement
d’entreprise en 2018 (soit 62% des cadres ayant changé d’entreprise en 2018)
Savoir évaluer sa valeur sur le marché est Pour réussir sa négociation, il est
primordial important de bien se préparer à l’entretien
Négocier son salaire s’apparente à un rapport de force avec Savoir formuler ses prétentions (ne pas forcément énoncer
le recruteur. Se renseigner au préalable sur sa valeur sur le une fourchette mais plutôt un montant…) et argumenter
marché du travail et être conscient de la fourchette des sa- sa demande (en faisant part de son expérience, de ses
laires sur le marché permettent d’être souple et crédible dans compétences, de son expertise, etc.) est essentiel. Fiches
la négociation sans se sentir lésé. Pouvoir identifier les atouts métiers, simulateurs de salaires, échanges avec des conseil-
du poste proposé (mais aussi ses inconvénients), connaître les lers, des pairs ou des relations personnelles sont autant de
spécificités de l’entreprise qui recrute (sa taille, sa place sur le repères et de conseils qui peuvent aider les cadres.
marché, etc.) sont autant d’éléments qui permettront d’ajuster Il est important aussi de réfléchir aux éléments non finan-
aux mieux ses prétentions. Les informations disponibles sur ciers (congés, avantages, etc.), le salaire n’étant qu’un
Internet via des sites spécialisés (comme Apec.fr) sont autant élément parmi d’autres d’une proposition d’embauche.
de repères utiles pour mener sa veille.
Indiquer le salaire en valeur ou en fourchette la part de l’entreprise et place chaque candidat dans un
rend l’offre d’emploi plus attractive… « rapport d’égal à égal » lors de la négociation salariale.
Cela est d’autant plus vrai pour les métiers en tension, qui
connaissent des difficultés de recrutement… Cette mention Proposer des avantages en nature comme
du salaire est d’une façon générale très attendue des alternative à un salaire qui peut paraître
candidat·e·s.. Et pour ceux en activité, cela peut les inciter peu élevé pour les candidat·e·s
à répondre à une offre d’emploi. En effet, ces derniers semblent sensibles à certains avan-
tages en nature, conditions d’emploi… parfois plus qu’aux
... et instaure un climat de confiance lors avantages financiers. Les entreprises proposant ces élé-
de l’entretien d’embauche ments non financiers ont tout intérêt à informer les cadres
Mentionner la rémunération dans l’offre permet aux qu’ils peuvent en bénéficier et à les promouvoir.
candidat·e·s de disposer de la même information que
l’entreprise. Ils·elles peuvent ainsi mieux se préparer et se
positionner par rapport au salaire proposé par l’entreprise.
Par ailleurs, cela véhicule une image de transparence de
L’observatoire de l’Apec réalise des études pour mieux comprendre le marché de ISBN 978-2-7336-1193-7
l’emploi des cadres et anticipe les tendances à venir, en matière de modalités de SEPTEMBRE 2019
recrutement et de fidélisation, de processus de mobilité, d’évolution des métiers et
Cette étude a été réalisée par la direction données,
des compétences. Les études publiées s’articulent autour de trois grands axes :
études, analyses (DDEA) avec l’appui de l’institut Ifop.
• analyser les besoins, les difficultés et les processus de recrutement des cadres ;
Direction de la DDEA : Pierre Lamblin.
• comprendre les trajectoires des cadres, leurs parcours et les inégalités qui peuvent Équipe projet : Caroline Legrand, May Cha, Bertille
en résulter ; Bodineau.
• révéler les évolutions des métiers et des compétences des cadres en lien avec les Maquettiste : Ludovic Bouliol - artlequin.fr
transformations sociétales.
ASSOCIATION POUR L’EMPLOI DES CADRES
LES DERNIÈRES ÉTUDES PARUES DANS LA COLLECTION 51 BOULEVARD BRUNE – 75689 PARIS CEDEX 14
« TRAJECTOIRES : PARCOURS ET INÉGALITÉS »
- Évolution de la rémunération des cadres, septembre 2019. CENTRE DE RELATIONS CLIENTS
- Panorama 2019 des mobilités professionnelles des cadres, juin 2019.
- Baromètre 2019 de l’insertion professionnelle des jeunes diplômés, avril 2019.
0 809 361 212
- Inégalités en début de carrière, des conditions d’emploi moins favorables pour les femmes DU LUNDI AU VENDREDI DE 9H À 19H
même à formation équivalente, mars 2019. *prix d’un appel local
- Rapport au travail et mobilité professionnelle, mars 2019.
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sur le site https://corporate.apec.fr/> rubrique Nos études. Cet ouvrage a été créé à l’initiative de l’Apec, Association pour
l’emploi des Cadres, régie par la loi du 1er juillet 1901 et publié
sous sa direction et en son nom. Il s’agit d’une œuvre collective,
l’Apec en a la qualité d’auteur.
L’Apec a été créée en 1966 et est administrée par les partenaires
sociaux (MEDEF, CPME, U2P, CFDT Cadres, CFE-CGC, FO-Cadres,
CFTC Cadres, UGICT-CGT).
EDOBSA0270-09.19
S’il est un domaine où l’action des délégués syndicaux est connue et reconnue, c’est bien celui de
la négociation des salaires. Pourtant, avec les années de crise et le chômage qui les a
accompagnées, les équipes syndicales ont le plus souvent, et avec raison, mis l’accent sur la
défense de l’emploi. En effet, comment bien négocier des progressions de salaires quand
beaucoup d’actifs, diplômés ou non, restent à la porte, prêts à accepter les conditions qui leur
sont imposées.
Aujourd’hui la CFDT Cadres a souhaité mettre à nouveau l’accent sur la négociation salariale
annuelle parce que les salariés attendent chaque année cette échéance et qu’elle constitue un test
de la capacité des partenaires sociaux à négocier et à conclure des accords. Le temps de la
négociation salariale permet de mobiliser la section syndicale et présente une excellente occasion
d’échanger avec les salariés sur des sujets très concrets.
Depuis plusieurs années, et bien avant la mise en place des 35 heures, la progression du pouvoir
d’achat est en panne. Pour les cadres aussi, et la CFDT Cadres le sait bien car elle possède,
grâce à ses travaux et à ses réseaux une bonne connaissance des modalités concrètes des
rémunérations des cadres. Celles-ci sont très souvent « testées » auprès des cadres puis
généralisées ensuite à l’ensemble des salariés. Les équipes syndicales sont donc invitées à
prendre en compte les spécificités des rémunérations et des revendications cadres auprès des
adhérents et des sympathisants de ce collège. De même, il est souhaitable à chaque fois que cela
est possible d’intégrer un cadre dans l’équipe de négociation.
Pour ce guide synthétique destiné aux équipes syndicales des entreprises privées, puisque le
secteur public n’a toujours pas de réelles négociations de salaires, nous avons souhaité à la fois
donner des indications techniques et réglementaires, et quelques recommandations valables pour
l’ensemble de la négociation. Elles sont complétées, à chaque fois que cela est apparu pertinent,
par les spécificités liées à la situation des cadres. Les équipes syndicales qui souhaiteraient nous
apporter leurs expériences où leurs interrogations, confirmant ainsi ou corrigeant notre approche,
peuvent nous adresser leurs contributions à l’adresse suivante : philippe.fontaine@cadres.cfdt.fr .
Le principe est simple, la négociation annuelle des salaires est obligatoire (art L 2242-8 du
code du travail) mais la réalité est tout autre.
D’autre part, le déroulement des négociations s’articule surtout autour de la partie fixe du
salaire, valeur de point quand elle existe ou augmentation forfaitaire en euros ou en
pourcentage des salaires nominaux. La partie variable et individualisée des salaires est de fait
exclue des négociations car les directions d’entreprises considèrent que la maîtrise de la
distribution de cette partie leur revient totalement. Ce que nous contestons fermement car le
code du travail précise que la négociation porte sur les « salaires effectifs ».
Ce guide est destiné aux équipes de négociateurs organisées autour du ou des délégués
syndicaux. Il fait explicitement référence à la situation spécifique des cadres, ce qui suppose
aussi un certain travail préalable sur la réalité cadres dans l’entreprise et dans le syndicat. Il
vise à rappeler quelques principes et à créer des réflexes qui ne sont pas encore totalement
partagés par les équipes syndicales, même dans les entreprises où il existe une majorité de
cadres. Avant tout concernés par l’intérêt du travail qui leur est confié, les cadres n’en mettent
pas moins les questions de rémunérations en bonne place dans leurs préoccupations et dans
les raisons qui les amèneraient à effectuer une mobilité.
Avant d’entrer en réunion, la section syndicale doit avoir établi son cahier revendicatif et son
propre diagnostic de la situation des salariés et de l’entreprise. Les négociateurs peuvent avoir
un mandat mais celui-ci ne doit pas être trop étroit faute de réduire à néant toute marge de
manœuvre. La section dispose pour se faire son opinion, distincte de celle de la direction,
d’indicateurs propres qu’il convient de ne pas oublier.
Les questions posées aux DP et les interpellations dont ils sont l’objet sont une source
d’informations à ne pas négliger : évolution des salaires nominaux, litiges et revendications
individuelles sur les classifications, les qualifications, les promotions. Les DP ont souvent une
bonne perception de l’état d’esprit dans lequel se trouve le personnel et cela peut se révéler
particulièrement utile avant de penser à engager une mobilisation et de la faire aboutir avec
quelques chances de succès.
L’inflation
L’inflation est dans les faits une donnée fondamentale car les entreprises ont le souci de la
maîtrise de leur masse salariale, qui représente la plupart du temps (dans le tertiaire
notamment) plus de la moitié de leurs charges d’exploitation. Dans ce contexte, elles feront
tout ce qui est en leur pouvoir pour s’en tenir à des augmentations générales et individuelles
qui ne dépasseront pas l’inflation prévisionnelle se gardant dans le meilleur des cas une partie
des gains de productivité comme marge de manœuvre. Bien entendu, elles retiendront les
hypothèses les plus basses qui circuleront dans les instituts de prévision. Certains sont plus
proches du MEDEF que d’autres. Il s’agit ici d’une divergence fondamentale avec le point de
vue syndical notamment celui de la CFDT Cadres.
A noter que selon l’article L 3231-3 du code du travail « sont interdites, dans les conventions
ou accords collectifs de travail, les clauses comportant des indexations sur le salaire minimum
de croissance ou des références à ce dernier en vue de la fixation et de la révision des
salaires prévus par ces conventions ou accords. » Par contre, la référence à l’inflation n’est
pas interdite et c’est notamment le cas lorsque les accords prévoient une clause de revoyure en
cours d’année en fonction de l’évolution des prix. Ce type de clause est d’ailleurs à utiliser
avec parcimonie car il n’engage souvent pas beaucoup les directions d’entreprises, si ce n’est
à une nouvelle rencontre. La clause de sauvegarde est plus contraignante pour l’entreprise si
elle fait explicitement référence à l’évolution d’un indicateur objectif et facilement mesurable,
comme celui de l’inflation ou le chiffre d’affaires de l’entreprise.
La mobilité
Les mouvements volontaires de personnel (turn-over externe ou même interne entre services)
sont très significatifs de la situation et du climat interne de l’entreprise, sous réserve que le
marché du travail soit relativement ouvert et que le chômage ne paralyse pas toute velléité de
mobilité. S’agissant des cadres, il existe un désir permanent assez fort de changer d’entreprise
ou de poste à l’intérieur de la même entreprise pour multiplier les expériences et développer
ses compétences. Ce souhait ne se concrétise pas toujours mais lorsque l’on constate dans une
entreprise des départs importants, c’est alors soit le signe d’un malaise interne, soit celui d’un
niveau de rémunération insuffisant, indicateur toujours utile pour la négociation de mesures
spécifiques à un secteur de l’entreprise ou à une catégorie particulière. Or, comme l’on prévoit
d’ici quelques années, une certaine pénurie de main d’œuvre et notamment de cadres, les
pressions risquent d’être fortes. A noter que l’absentéisme, même s’il est en règle générale plus
faible chez les cadres, peut aussi être un indicateur pertinent.
Le marché
Il est important, outre l’état général du marché du travail de connaître les conditions de
fonctionnement du marché du secteur d’activité dans lequel on évolue. Les conditions de la
négociation ne seront pas les mêmes selon que l’on se situe dans un contexte de pléthore ou
de pénurie. Si ce contexte est favorable, l’on peut toujours demander à l’entreprise une étude
indépendante car c’est aussi son intérêt de conserver une main d’œuvre compétente, bien
formé et motivée. Toutefois, ce moyen est à utiliser avec précaution car il peut aussi se
Le syndicat, la branche
Ils disposent eux aussi d’informations qu’il peut être très utile de connaître avant d’entamer une
négociation. Savoir ce qui a été conclu ailleurs ou ce qui a été refusé est indispensable.
De même, le syndicat ou la branche peuvent parfois élaborer une approche globale, une
tactique ou des revendications pour l’ensemble des négociations qui vont se dérouler dans les
entreprises de leur périmètre.
Ils sont aussi des partenaires de la DRH de l’entreprise. Ils peuvent à ce titre conclure ou pas
des accords et venir contrarier une stratégie patiemment élaborée car dès qu’une signature est
apposée, de fait la négociation s’arrête. Aussi selon les réalités locales et les habitudes de
travail, il est recommandé de les rencontrer et de connaître leurs intentions, de chercher à leur
faire partager nos options dans une position commune, sachant que la décision finale doit
toujours revenir à la section et ne pas s’en remettre à une quelconque assemblée générale
plus ou moins improvisée et plus ou moins représentative.
A noter que les règles nouvelles sur le dialogue social, qui permettent aux syndicats
représentant une majorité de salariés d’exercer un droit d’opposition, viendront sans doute à
l’avenir modifier l’attitude des directions et des syndicats.
Tous ces éléments ont pour but de se faire une idée précise des bénéficiaires des
augmentations accordées ou non par l’entreprise et le mode d’attribution, pérenne ou non,
certain ou aléatoire et de vérifier que les choix annoncés par la direction sont effectivement
mis en œuvre.
Il faut examiner les deux, bien que les entreprises aient souvent tendance à raisonner en masse
et les organisations syndicales en niveau.
L’évolution de l’indice des prix est à analyser de la même manière, soit en moyenne, soit en
glissement. Il faut veiller à effectuer des rapprochements cohérents et non pas comparer
comme on le fait trop souvent des évolutions de prix en glissement et des évolutions de salaire
en masse. En fait, il faut conduire les deux approches en prenant garde de ne pas mélanger
les notions.
Dans le cas évoqué ci dessus du calcul en masse, sans qu’aucune mesure n’ait été prise en
année n + 1, on constate une augmentation de la masse salariale par rapport à l’année n, due
à l’effet de 12 mois d’augmentation la deuxième année contre 6 seulement la première
année : c’est l’effet report. Concrètement, même s’il n’y a pas d’élément nouveau pour le
salarié, les entreprises le comptent dans leur approche économique car il pèse sur l’évolution
de la masse salariale avant toute nouvelle décision. Pour éviter cet effet il est souhaitable,
chaque fois que cela est possible, de faire démarrer les augmentations au premier janvier de
chaque année, ainsi les années sont égales et la seconde n’est pas impactée par les effets de
la première. De plus la lisibilité pour les salariés est plus grande. En cas de négociation en
cours d’année, une date d’effet peut toujours être rétroactive mais plus le temps passe, plus il
est difficile de revenir au 1er janvier.
Égalité professionnelle
Toute entreprise de plus de 300 salariés doit à cette occasion fournir un rapport sur la
situation comparée des hommes et des femmes qui comprend un volet rémunération. Par le
biais de cette situation comparée, il est possible d’obtenir pour les hommes et pour les femmes
des éléments qui sont souvent refusés par ailleurs, notamment sur les parties variables des
rémunérations, le nombre de promotions, les caractéristiques des bénéficiaires, les différentes
strates de rémunérations (art L 2242-5).
L’employeur est tenu d’engager cette négociation tous les ans avec les délégués syndicaux. Il
est libre de fixer une date à l’intérieur de chaque année civile mais il doit, douze mois après le
début de la dernière négociation, engager de nouvelles discussions.
L’initiative de la négociation incombe à l’employeur, mais en cas de carence de celui-ci au
bout des douze mois, elle peut revenir à l’une des organisations syndicales. La négociation
doit alors s’ouvrir dans les quinze jours. C’est normalement au sein de l’entreprise que se
déroule la négociation, mais celle-ci peut également se réaliser dans chaque établissement ou
au niveau de groupes d’établissements, à condition qu’aucune des organisations syndicales
présentes au sein de ces derniers ne s’y oppose. Il est souhaitable que la négociation ait lieu
en tout début d’année car les budgets sont alors connus par les DRH et la lisibilité par les
salariés est plus grande.
Même si le nombre de réunions n’est pas fixé par le Code du travail, un minimum de deux
s’impose pour une négociation digne de ce nom, qui permette un échange de point de vue,
une analyse et des contre-propositions. Il est recommandé de fixer dès le départ un planning
des réunions avec les thèmes abordés notamment pour les premières. Ensuite, la dynamique
de la négociation peut faire évoluer ce calendrier et les contenus des réunions.
Tant que la négociation est en cours, l’employeur ne peut prendre aucune décision de nature
collective. La négociation annuelle implique une obligation de moyens et non de résultats,
employeur et syndicats n’étant pas tenus de parvenir à un accord.
C’est le domaine où traditionnellement les syndicats sont le plus à l’aise car historiquement,
dans la fonction publique, le secteur public, les grandes entreprises ou les conventions
collectives, il existait des grilles avec des coefficients et des valeurs de point. C’est cette valeur
qui faisait l’objet de négociations, souvent au niveau de la branche. Tous les salariés étaient
concernés de manière relativement égalitaire et transparente. Aujourd’hui si ce dispositif existe
toujours notamment dans le public, il tend dans le secteur privé à se réduire au profit de la
déréglementation et de l’individualisation.
En outre, la négociation est maintenant de plus en plus souvent renvoyée au niveau de
l’entreprise alors que le niveau de la branche devrait garder toute sa pertinence sans pour
autant priver les entreprises de négociations propres pour tenir compte des spécificités et des
réalités locales.
Dans certains secteurs, les directions d’entreprises ne veulent plus accorder d’augmentations
collectives et consacrent l’ensemble de l’évolution de la masse salariale aux augmentations
individuelles. La CFDT Cadres revendique des augmentations générales qui garantissent au
minimum le maintien du pouvoir d’achat. Cela s’est révélé plus difficile à obtenir en période
de main d‘œuvre abondante, de distribution de stock-options et de croyance en la progression
sans limite de la bourse. Toutefois, au cours des dernières années, on a perçu une réelle
En outre, si les augmentations collectives ont la préférence des organisations syndicales, elles
sont le plus souvent rejetées par les entreprises, à grand tort pour elles selon la CFDT Cadres.
Car celles-ci sous estiment les effets négatifs de l’individualisation forcenée sur la motivation
des équipes et sur l’ambiance de travail plus ou moins dégradée. Ces conséquences négatives
s’exercent aux dépens de la performance globale et de l’efficacité des compétences mises en
œuvre. C’est la nature même du contrat entre le salarié et son entreprise qui est en cause et
qui peut aussi expliquer la distanciation grandissante que l’on constate aujourd’hui entre ces
deux partenaires. Le bien être au travail passe aussi par la reconnaissance de l’investissement
des salariés, c'est-à-dire par des politiques de rémunérations motivantes. Le stress du résultat
individuel comme mode de gestion et l’incertitude comme perspective ne garantissent pas la
meilleure efficience, surtout dans la durée.
A moyen terme, les pénuries de main d’œuvre, notamment cadres que l’on nous annonce,
devraient rééquilibrer le rapport de force et redonner la main aux organisations syndicales
pour obtenir :
La clause dite « de revoyure » est une disposition qui prévoit pour une période ultérieure de
l’année, l’engagement de la tenue d’une nouvelle réunion des négociateurs, soit lorsqu’une
condition particulière (un certain niveau d’évolution des prix ou le niveau d’activité de
l’entreprise) se trouve remplie, soit après un certain délai que s’accordent les négociateurs.
Celle-ci peut être réservée aux seuls signataires de l’accord initial.
Elle est parfois utilisée par les entreprises lorsqu’elles rechignent à s’engager faute de visibilité
sur leur activité ou sur l’évolution des prix pour l’avenir immédiat.
Ce dispositif est à utiliser avec prudence car il peut s’agir dans le meilleur des cas d’un moyen
de différer les augmentations et la plupart du temps de gagner une année car les conditions
économiques restent toujours difficiles et l’avenir incertain, au dire des entreprises. Toutefois,
les clauses permettant un suivi de la situation peuvent être utilisées positivement. Les
négociateurs doivent apprécier globalement l’intérêt de signer ou pas une telle disposition.
S’agissant des cadres, les entreprises favorisent les augmentations individuelles allant jusqu’à
parfois dans les secteurs les plus « avancés » à supprimer toute augmentation collective. De
plus, elles profitent du trouble que cela entraîne chez les salariés pour ne fournir aucune
explication, aucun justificatif sur les critères et les méthodes utilisées pour distribuer les sommes
de l’enveloppe individualisée. Elles revendiquent d’ailleurs souvent le fait de ne pas négocier
sur ces questions.
La CFDT Cadres de son côté est formelle : elle affirme que les éléments individuels font partie
des « salaires effectifs » visés par l’article L 2242-8 du code du travail et qu’à ce titre ils sont
une composante de la négociation annuelle obligatoire. La CFDT Cadres constate que
l’individualisation des rémunérations souhaitée par les entreprises est acceptée par les cadres
car ils y voient un signe de reconnaissance. Encore faut-il que le dispositif soit compréhensible,
légitime et transparent au risque de cumuler les effets pervers et de susciter le rejet. Il faut donc
encadrer l’individualisation et l’inscrire dans des règles collectives. La CFDT Cadres demande
donc que les critères de l’individualisation existent et qu’ils soient négociés avec les
organisations syndicales. Ils doivent alors être publiés et connus de tous pour être compris,
partagés et éviter l’impression de rémunérations « à la tête du client » comme c’est encore trop
souvent le cas. C’est également l’intérêt de l’entreprise qui revendique la méritocratie mais
refuse pourtant d’en donner les règles. Or les cadres, s’ils ne refusent pas de jouer, souhaitent
avant tout connaître les règles du jeu, quoi de plus légitime. Aussi un gros effort d’analyse des
métiers et des différents aspects de la performance doit être fait conjointement par l’entreprise
et par les syndicats pour définir les critères sur lesquels se fonde l’individualisation.
Ceci vaut tout à la fois pour les augmentations individuelles définitives (avancements et
promotions) et pour les augmentations ponctuelles et variables (primes, bonus). En ce qui
concerne cette dernière partie variable, une jurisprudence récente de la cour de cassation
(arrêt Fidal du 2 juillet 2002) vient renforcer les exigences syndicales en précisant :
« une clause du contrat de travail peut prévoir une variation de la rémunération du salarié dès
lors qu’elle est fondée sur des éléments objectifs, indépendants de la volonté de l’employeur,
ne fait pas porter le risque de l’entreprise sur le salarié et n’a pas pour effet de réduire la
rémunération en dessous des minima légaux et conventionnels ».
Qui dit éléments objectifs, dit éléments publics et transparents pour juger de cette objectivité.
Certains salariés ne bénéficient pas des augmentations individuelles, que ce soit par difficulté
personnelle ou par insuffisance des enveloppes attribuées aux services. La CFDT Cadres ne
s’en satisfait pas et recommande qu’une commission de suivi examine les cas de ceux qui ne
reçoivent rien pendant une certaine période, qui peut être par exemple de 3 ans. C’est
l’intérêt du salarié, de l’équipe syndicale et de l’entreprise d’identifier au plus tôt les difficultés
ou les anomalies et les moyens d’y remédier.
Glissement, vieillesse, technicité sont des notions initialement adoptée dans le secteur public
qui traduisent les différents types de l’évolution des aspects individualisés de la masse
salariale. Ils concrétisent l’évolution de la qualification de la main d’œuvre qui acquiert de
l’expérience et de l’ancienneté sous forme d’avancements dits « au choix », individualisés (G),
d’ancienneté ou avancements automatiques, identique pour tous, selon des règles préétablies
(V), de promotion par changement de qualification (T). Toutes ces formes ne se retrouvent pas
systématiquement dans toutes les entreprises mais il faut savoir que même si le terme n’est pas
utilisé, les grandes entreprises raisonnent peu ou prou de cette manière.
En toute hypothèse, pour bien appréhender l’évolution de la masse salariale, il faut s’assurer
que l’on compare les mêmes personnels d’une année sur l’autre, le personnel en place ou les
présents/présents au 1er janvier selon les différentes appellations. La simple présentation de la
DADS (déclaration annuelle des données salariales) ne suffit donc pas.
Il est indispensable de négocier le montant de l’enveloppe qui sera affectée aux augmentations
individuelles. Il s’agit du même niveau d’importance que le montant affecté aux augmentations
collectives, même si les deux volets de la négociation ne doivent pas être confondus mais
traités séparément. Les augmentations générales sont destinées à maintenir le pouvoir d’achat
(elles doivent donc atteindre l’inflation prévisionnelle) et les augmentations individuelles doivent
Au delà des rémunérations, il peut être nécessaire de revenir sur certains aspects de ce que
l’on appelle aujourd’hui les éléments de la rétribution. Pour les cadres notamment, les
entreprises raisonnent de plus en plus souvent en « package », c’est à dire l’ensemble des
prestations versées par l’entreprise au-delà du salaire et des charges patronales afférentes :
retraite supplémentaire, couverture complémentaire santé, prévoyance, tarifs de restaurants
d’entreprises, indemnités de transports et de frais de déplacement, formations lourdes,
épargne salariale et stock-options. Tous ces éléments peuvent et doivent être négociés le
moment venu mais ils ne sont pas à inclure dans la négociation annuelle obligatoire sur les
salaires. Chaque négociation a sa logique, son rythme et ses objectifs mais rien n’interdit à la
section de définir une approche globale et une stratégie adaptée. Celle-ci est parfois utile pour
sortir d’une situation de blocage.
S’agissant des cadres, les avantages en nature ne sont pas à négliger mais sont souvent la
compensation de contraintes liées à l’exercice du métier. Ils sont négociés individuellement et il
est très difficile d’aborder ce point en réunion de négociation.
La signature
La décision de signature appartient au syndicat, c’est à dire à ses adhérents et à leur structure
habituelle de représentation (conseil syndical, commission exécutive…). Ils doivent être
consultés. C’est un acte fort qui engage le syndicat et ses membres. Il engage aussi les
directions d’entreprise et même si l’on a parfois l’impression que celles ci ne font pas tout ce
qu’elles devraient pour y parvenir, elles sont soucieuses d’afficher un bon fonctionnement du
dialogue social et valorisent en général dans le bilan social les accords passés.
Le syndicat en accord avec la section doit définir ses priorités avant la négociation et se
prononcer au vu de l’atteinte ou non de ses objectifs.
Si aucun accord n’est établi, un procès verbal de désaccord est établi, dans lequel sont
consignées les propositions respectives des parties et les mesures que l’employeur entend
appliquer unilatéralement. Il n’est pas sûr que le syndicat ait intérêt à réclamer ce document
dans le cas où l’entreprise ne le rédige pas d’elle-même car il fige les positions et risque
d’interdire de revenir sur le sujet jusqu’à la négociation annuelle suivante.
En cas d’accord, un comité de suivi de l’accord peut être recommandé pour vérifier la bonne
application des décisions auprès des salariés.
L’information
Pour être compris et suivi par l’ensemble du personnel, lors de la décision, quelle qu’elle soit, il
ne faut pas hésiter à tenir le personnel informé des objectifs du syndicat, du constat effectué
sur les rémunérations, de la situation économique de l’entreprise et des raisons qui ont motivé
la décision de la section. Dans ce contexte, les adhérents doivent être privilégiés. Pour ceux
qui disposent d’Intranet dans l’entreprise et qui souhaitent l’utiliser pour communiquer avec le
personnel ou avec les adhérents, il peut être utile pour le bon usage des TIC en matière
d’activité syndicale de se reporter au dossier disponible sur le site de la CFDT Cadres
www.cadres-plus.net dans la rubrique « Thématiques – Vie au travail: article les chartes
d’utilisation des TIC ».
L’action
Si l’une des missions principales du syndicat est la négociation avec l’employeur (obligation
annuelle fixée par les textes sur de nombreux sujets), l’écoute des attentes des salariés, leur
mobilisation sur des objectifs compris et partagés doivent faire partie du travail de préparation
et de la stratégie du syndicat pour obtenir satisfaction sur ses revendications. Cela peut passer
par l’information écrite sous forme de tracts ou en direct sous forme de réunions, y compris de
manière spécifique dans des secteurs particulièrement sensibles et par l’appel à l’action sous
forme d’arrêt de travail, de débrayage, voire de grève lorsque tous les moyens de la
négociation ont été épuisés.
En négociation sur les salaires, les entreprises n’abordent pas naturellement la situation des
cadres mais nos délégués syndicaux ne les y invitent pas non plus suffisamment, soit par
méconnaissance de la réalité cadres, soit par crainte de s’engager dans un traitement
particulier qui ne se justifierait pas à leurs yeux. Or les cadres sont des salariés à part entière
et la négociation les concerne comme l’ensemble des salariés.
Au delà des rappels techniques et des conseils pour la négociation que les délégués syndicaux
chevronnés connaissent déjà parfaitement, l’équipe de la CFDT Cadres souhaite mettre
l’accent sur la nécessaire prise en compte des cadres de l’entreprise dans la stratégie
syndicale, en termes de développement et d’apport au fonctionnement de la section. Cette
catégorie de salariés en progression constante et parfois isolée, attend elle aussi, beaucoup de
la négociation collective, du syndicalisme et de la CFDT en particulier. A nous de ne pas la
décevoir.
CFDT Cadres
47, avenue Simon-Bolivar, 75950 Cedex 19
Tél. : 01 56 41 55 00 - Mél: contact@cadres.cfdt.fr
Même si la tendance est à l’individualisation forcenée qu’il faut d’ailleurs encadrer, les
augmentations collectives doivent au minimum garantir le maintien du pouvoir d’achat.
En effet, quelle que soit les performances du salarié, la sanction financière sous forme
d’absence d’augmentation n’est pas la bonne solution. D’autre part, personne ne travaille
totalement seul et c’est l’efficacité de l’équipe tout entière qui permet aussi aux meilleurs talents
de s’exprimer et d’obtenir de bons résultats. La rémunération collective est le meilleur garant
d’une motivation entretenue et efficace et la meilleure prévention aux frustrations et aux
rivalités néfastes. Le collectif de travail n’est pas source de dé-responsabilité et doit être à ce
titre correctement valorisé.
Une politique de rétribution globale correctement ajustée contribue également à fidéliser les
salariés. Elle consolide la performance collective.
L’individualisation, nous le savons bien, est souhaitée par les entreprises, qui y voient un
élément de flexibilité et de performance. Mais elle a aussi les faveurs des cadres, car elle
constitue un signe de reconnaissance de l’investissement au travail mais elle ne doit pas être
trop importante. Sinon, en cas de forte variation, elle risque de démotiver les salariés.
Pour encadrer l’individualisation, il faut l’inscrire à la fois dans des règles collectives négociées
et dans la relation plus contractuelle qui lie le cadre à l’entreprise.
Six conditions doivent être mises en œuvre pour éviter les excès et les
dérapages :
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Comment
NÉGOCIER
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EMPLOYEUR
ATTENTION
Si vous n'avez pas coché toutes les cases de cette liste, ou si vous avez hésité à
répondre pour l'un de ces points faites ou refaites de façon plus approfondie les
exercices de la page 10.
DA N S L A C O L L E C T I O N D E S G U I D E S P O U R A G I R
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