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PAPILLOMAVIRUS

THÉMATIQUE À TAPER
(HPV)

Papillomavirus humains (HPV)


et cancers associés :
aspects épidémiologiques
Karly Louiea,b, Marie-Noelle Didelotc, Audray Damayc, Nicolas Nagotc, Philippe Mayaudb, Michel Segondyc,*

RÉSUMÉ
SUMMARY
L papillomavirus
Les ill i h
humains
i (HPV) sontt d des virus
i épithéliotropes
é ithéli t quii
infectent la peau et les muqueuses. La transmission interhumaine a lieu Human papillomavirus and associated cancers:
essentiellement par contact direct. Les HPV à localisation génitale sont epidemiological aspects
transmis par voie sexuelle et ils sont la cause la plus fréquente d’infections Human papillomaviruses (HPV) are epitheliotropic
sexuellement transmissibles (IST). L’incidence annuelle des infections viruses that cause skin and mucosa infections.
génitales à HPV est de l’ordre de 30 % chez les jeunes adultes, dans les Inter-human transmission mainly occurs through
années qui suivent l’entrée dans la vie sexuelle. La prévalence du portage direct contact. Genital HPV represent the most
de HPV au niveau cervical est de l’ordre de 30 % chez les femmes de frequent aetiology of sexually transmitted infections
20-25 ans ; elle diminue ensuite pour rester généralement inférieure à 10 % (STI) worldwide. Annual incidence of infections
chez les femmes de plus de 30-35 ans. Les HPV à haut risque (HR-HPV) with genital HPV is about 30 % in young adults,
sont associés au développement de lésions cancéreuses. Ces HR-HPV during the years following the beginning of sexual
sont retrouvés dans pratiquement 100 % des cancers du col de l’utérus et activity. The prevalence of cervical HPV infection
dans une proportion variable d’autres cancers génitaux ou de l’oropharynx. is about 30 % in women of 20-25 years of age
Les HR-HPV de type 16 et 18 sont retrouvés à l’échelle mondiale dans with a subsequent decrease to less than 10 % in
environ 70 % des cancers liés aux HPV. La distribution des autres types women above 30-35 years of age.
de HR-HPV peut varier d’une région à l’autre du monde. High-risk HPV (HR-HPV) are associated with the
Une prévalence accrue des infections HPV et des lésions précancéreuses development of cancerous lesions. HR-HPV are
et cancéreuses est observée chez les femmes infectées par le VIH. involved in virtually all cases of cervical cancer and
La diffusion à grande échelle des vaccins préventifs devrait dans le futur in a variable proportion of other genital cancers
modifier l’épidémiologie de ces virus et des cancers associés, le cancer and of head and neck cancers. HR-HPV types
du col en particulier. 16 and 18 are involved in about 70 % of the HPV-
related cancers worldwide, although some regional
Papillomavirus – HPV – cancer – épidémiologie. variations may be observed in the distribution of
other HR-HPV types.
Prevalence of HPV infection and associated
1. Introduction precancerous and cancerous lesions are higher
in HIV-infected women compared with HIV-
uninfected women.
Les papillomavirus humains (HPV) sont des virus qui infec- In the future, the large-scale diffusion of prophylactic
tent la peau et les muqueuses, plus précisément les épi- vaccines should modify the epidemiology of HPV
théliums malpighiens. Ces virus ont été identifiés au départ and associated cancers, in particular cervical
dans des proliférations cutanées : les verrues. L’étude de cancer.
Papillomaviruses – HPV – cancer – epidemiology.
a Institut Catalã d’Oncologia (ICO)
L’Hospitalet de Llobregat
Barcelona – Espanã
b London School of hygiene and tropical medicine
ces virus a été pendant longtemps limitée par la quasi-
Keppel Street – London – United Kingdom impossibilité de les cultiver in vitro et ce n’est qu’à partir
c Pôle d’infectiologie – Laboratoire de virologie et EA 4205
des années 80 que le développement des techniques de
Centre hospitalier universitaire de Montpellier biologie moléculaire a permis de mettre en évidence la
80, av. Augustin-Fliche place importante de ces virus en pathologie humaine, en
34295 Montpellier cedex 5 particulier dans la survenue de certains cancers.
Plus de 100 génotypes d’HPV ont été identifiés, dont une
* Correspondance trentaine à tropisme génital sont essentiellement transmis
m-segondy@chu-montpellier.fr par voie sexuelle. L’infection génitale à HPV est de loin la
plus fréquente des infections sexuellement transmissibles
article reçu le 23 juin, accepté le 27 juin 2008. (IST) dans le monde. Parmi les HPV à tropisme génital, on
© 2008 – Elsevier Masson SAS – Tous droits réservés. distingue les HPV à haut risque (high-risk) ou HR-HPV, qui

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ont un pouvoir oncogénique démontré et qui sont donc
Figure 1 – Prévalence de l’infection HPV génitale
retrouvés dans les lésions cancéreuses, et les papilloma-
chez la femme dans les différentes tranches d’âge.
virus à bas risque (low-risk) ou LR-HPV, associés à des
lésions sans potentiel d’évolution vers des lésions de haut
grade et le cancer invasif.
Le cancer du col de l’utérus est le cancer le plus fréquem-
ment associé aux HR-HPV. D’autres cancers touchant la
sphère ano-génitale ou la sphère ORL peuvent également
résulter du pouvoir oncogène des HR-HPV. Dans cette
revue, nous nous focaliserons essentiellement sur les
HPV à tropisme muqueux (essentiellement génitaux) et
n’aborderons que brièvement les HPV impliqués dans la
carcinogenèse cutanée.

2. Epidémiologie des infections


à papillomavirus humains
2.1. Prévalence et incidence avec une cytologie cervicale normale indiquait une pré-
dans les différentes classes d’âge valence globale de 10,4 % [10]. Les prévalences les plus
élevées (> 20 %) sont observées en Afrique et en Améri-
2.1.1. Prévalence que centrale (tableau I). En ce qui concerne la prévalence
Les HPV sont des virus extrêmement fréquents chez selon l’âge, ce sont les femmes jeunes, dans la tranche
l’homme. On peut considérer que tous les individus héber- d’âge 20 à 25 ans qui présentent la prévalence la plus
gent des HPV au niveau de la peau ou des muqueuses élevée (> 20 %). La prévalence diminue ensuite rapide-
et ce, le plus souvent de manière tout à fait inapparente. ment avec l’âge, traduisant le caractère le plus souvent
Si l’on se limite aux HPV impliqués dans le cancer du col transitoire de l’infection HPV. Cette diminution est beau-
de l’utérus, les études épidémiologiques ont montré que coup plus marquée dans les pays à haut niveau socio-
ces virus infectaient la majorité des femmes au cours de économique et dans ces pays, la prévalence au delà de 30
leur vie sexuelle. à 35 ans est inférieure à 10 %. On observe généralement une
La prévalence de l’infection génitale chez la femme, basée ré-augmentation chez les femmes en âge d’être ménopau-
sur la détection d’ADN viral au niveau cervical, varie selon sées (figure 1), sans que les causes de cette augmentation
l’âge et l’origine géographique. Une méta-analyse récente soient clairement établies [10].
à l’échelon mondial, portant sur près de 158 000 femmes
2.1.2. Incidence
Les infections génitales à HPV surviennent généralement
Tableau I – Prévalence de l’infection HPV chez les femmes dans les toutes premières années suivant l’entrée dans la
ayant une cytologie normale selon les régions du monde. vie sexuelle. On peut considérer que la majorité des femmes
Nombre Prévalence sexuellement actives ont été infectées par au moins un
Origine géographique de ajustée
femmes (IC95 %)
type d’HPV au cours de leur vie. Des études épidémiolo-
giques à grande échelle ont été conduites aux États-Unis.
Monde 157 879 10,4 (10,2-10,7)
Une étude longitudinale réalisée chez des étudiantes de
Afrique 6 226 22,1 (20,9-23,4)
18-20 ans, suivies pendant au moins 3 ans et négatives
Afrique de l’Est (Kenya, Mozambique, Zimbabwe) 2 144 31,6 (29,5-33,0)
Afrique de l’Ouest (Nigéria, Sénégal) 2 641 17,0 (15,5-18,5) pour la recherche d’HPV à l’entrée dans l’étude, a montré
Afrique du Nord (Maroc) 172 21,5 (16,0-28,9) une incidence cumulée de 38,8 % à 24 mois chez les fem-
Afrique australe (Afrique du Sud) 1 269 15,5 (13,6-17,6)
mes sexuellement actives ; plus de 50 % de ces femmes
Amérique 40 399 13,0 (12,4-13,5) avaient acquis une infection génitale à HPV après 3 ans
Amérique centrale (Costa Rica, Honduras, Mexique) 10 232 20,4 (19,3-21,4)
Amérique du Sud (Argentine, Brésil, Chili, 4 354 12,3 (11,2-13,4)
de suivi [51]. Cette même équipe a réalisé une étude pour
Colombie, Paraguay, Pérou) évaluer le risque d’acquisition d’une infection HPV avec le
Amérique du Nord (Canada, États-Unis, Groenland) 25 813 11,3 (10,6-12,1) premier partenaire sexuel [52]. L’incidence cumulée à 1 an
Europe 70 129 8,1 (7,8-8,4) était de 28,5 % et le risque augmentait avec le nombre de
Europe de l’Est (Russie) 309 29,1 (24,3-34,4) partenaires antérieures du partenaire masculin. Les étu-
Europe du Nord (Danemark, Suède, Royaume-Uni) 16 235 7,9 (4,4-8,4)
Europe méridionale (Espagne, Grèce, Italie) 4 884 6,8 (5,7-7,2)
des réalisées chez l’homme sont plus rares. Cependant,
Europe de l’Ouest (Allemagne, Belgique, France, 48 701 8,4 (8,0-8,8) une étude récente conduite par la même équipe, sur une
Hollande) population de jeunes étudiants de 18-20 ans hétérosexuels
Asie 41 125 8,0 (7,5-8,4) et sexuellement actifs, a montré une incidence cumulée
Chine et Corée 4 908 13,6 (12,5-14,9) d’infection génitale HPV de 62,4 % à 2 ans, les HPV étant
Japon et Taiwan 12 859 7,0 (6,3-7,7)
retrouvés au niveau du gland, du fourreau de la verge, du
Asie du Sud-Est (Philippines, Thaïlande, Vietnam) 4 194 6,2 (5,5-7,0)
Inde 19 164 7,5 (7,0-8,0) scrotum, plus rarement au niveau des ongles et beau-
coup plus rarement dans les urines. Un changement de
D’après de San José et al. [10].
partenaire dans les mois précédents était associé à un

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PAPILLOMAVIRUS (HPV)

risque élevé d’acquisition d’une infection HPV [38]. Ces


études reflètent probablement la situation dans les pays Figure 2 – Prévalence à l’échelle mondiale
occidentaux, mais on ne peut probablement pas extrapoler des 10 HR-HPV les plus fréquents chez les femmes
leurs résultats à l’échelle mondiale. présentant un cancer du col, des lésions de haut
grade, des lésions de bas grade,
ou une cytologie normale.
2.2. Modes de transmission
Les HPV sont des virus strictement humains qui sont trans-
mis d’individu à individu, par contact cutané ou muqueux.
Cependant, ce sont des virus non enveloppés qui conser-
vent leur pouvoir infectieux dans le milieu extérieur. De ce
fait, une contamination indirecte par l’intermédiaire d’objets
souillés est possible. Les HPV infectent la couche basale des
épithéliums malpighiens ; les lésions et microtraumatismes
de la peau ou des muqueuses permettent aux particules
virales d’aller infecter les cellules basales.
En ce qui concerne les HPV à tropisme génital, l’utilisation
systématique du préservatif ne protège que partiellement
[51, 53]. Cela s’explique par le fait que les HPV ne sont
pas transmis uniquement lors du coït, mais les différen-
tes pratiques sexuelles peuvent transmettre le virus par
l’intermédiaire des mains ou d’objets souillés. Pour cette
raison, on peut observer des infections génitales à HPV
chez des femmes vierges [51] ou des infections anales
chez des sujets n’ayant jamais eu de coït anal [39].
Les hommes circoncis présentent un risque réduit d’infec-
tion génitale HPV. Cependant, les femmes monogames,
dont le partenaire circoncis a un passé de partenaires
multiples, présentent un risque augmenté de cancer du
col par comparaison aux femmes avec un partenaire non
circoncis mais sans partenaires multiples [4].

2.3. Distribution des différents types d’HPV


L’infection par un HR-HPV est indispensable au développe-
ment du cancer du col. Environ 40 types de HPV infectent
le tractus génital, parmi lesquels plusieurs tels que les types
16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58, 59, 66, 68 et 73
sont carcinogéniques [25]. Les données de prévalence des
HR-HPV sont utiles pour estimer l’impact des cas de can-
cer du col et des lésions précancéreuses qui peuvent être
prévenus par les vaccins HPV 16/18. La figure 2 résume
la distribution des types HPV chez des femmes avec une
cytologie du col normale ou présentant des lésions de bas-
grade, de haut grade ou un cancer invasif [5].
Globalement, l’infection par un HR-HPV de type 16 ou18
est retrouvée dans environ 70 % des cas de cancer inva-
sif, 52 % des lésions de haut-grade, 26 % des lésions de
bas-grade et chez 3,4 % des femmes ayant une cytologie
normale. HPV 16 et 18 sont les deux principaux types
d’HPV retrouvés dans les cancers du col, quel que soit
le continent considéré. Seule la distribution des autres
types de HR-HPV les plus fréquents peut varier selon la
localisation géographique.
En France, l’étude multicentrique EDITH a montré que
HPV 16 et/ou 18 étaient associés à 83 % des 516 cas de
cancers du col répertoriés [40], et à 64 % des 493 lésions
de haut-grade (CIN 2/3) [41]. Étant donné la prévalence
constante et élevée de l’infection HPV 16 et 18 dans toutes
les zones géographiques, les vaccins HPV actuels permet-
tent donc potentiellement de prévenir environ deux-tiers
des cancers du col de par le monde. HPV 31, 35 et 45
sont les 3e, 4e et 5e types les plus fréquents sur tous les

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continents à l’exception de l’Asie ou HPV 52 et 58 sem-
Figure 3 – Prévalence des 10 HR-HPV les plus blent plus prévalents (figure 3).
fréquents dans les différentes régions du monde La figure 4 décrit la prévalence de l’infection HPV parmi les
chez les femmes ayant un cancer du col. femmes infectées par le VIH avec et sans lésions cytologi-
ques cervicales [7]. Parmi les femmes avec une cytologie
normale, celles infectées par le VIH ont une prévalence
globale plus élevée d’infection HPV (36 % vs 10 % chez les
femmes séronégatives) [7, 10]. La prévalence de HPV 16 et
18 augmente avec la sévérité des lésions, et bien que peu
de données soient disponibles, deux études ont identifié
ces deux types d’HPV comme les types dominant chez
les femmes infectées par le VIH et présentant un cancer
du col [11, 44].

2.4. Condylomes acuminés


Les HPV non oncogènes de types 6 et 11 sont responsables
d’environ 90 % des cas de condylomes acuminés (végé-
tations vénériennes ou crêtes de coq). Cependant, toutes
les infections par ces sous-types n’aboutissent pas au
développement de condylomes. Par ailleurs, de 20 à 50 %
des condylomes sont co-infectés avec des HR-HPV, et les
HPV 6 et 11 contribuent également à 3-8 % des lésions
de bas grade [29].
Bien que les condylomes soient bénins, ils sont souvent
mal supportés sur le plan psychologique et les récidives
après traitement sont fréquentes, induisant ainsi des coûts
élevés de prise en charge. Un des deux vaccins prophy-
lactiques actuellement disponibles, le vaccin quadrivalent
Gardasil®, protège non seulement contre HPV 16 et 18, mais
également contre HPV 6 et 11, conférant une prévention
contre développement de condylomes génitaux.

2.5. Infection HPV et VIH


La prévalence de l’infection HPV est plus élevée chez les
femmes infectées par le VIH, qu’il s’agisse des HR-HPV ou
des LR-HPV. Les femmes infectées par le VIH présentent
plus souvent des condylomes génitaux que les femmes
non infectées par le VIH [31]. Elles présentent également
un risque accru d’être infectées par un HPV oncogène [2,
12, 27, 50]. Le cancer du col est le cancer le plus fréquent
chez les femmes infectées par le VIH. Il est considéré
comme une maladie définissant le stade sida dans la
classification du CDC [6 ].
Les altérations du système immunitaire liées au VIH sem-
blent augmenter le risque de progression vers le cancer
du col [21, 49]. Les femmes infectées par le VIH contrôlent
beaucoup moins bien l’infection HPV que les femmes non
infectées [43] et, parmi les femmes infectées par le VIH,
celles ayant un nombre de lymphocytes T-CD4+ inférieur
à 200 cellules/μL ont moins de chance (réduction de 71 %
par rapport aux femmes ayant un nombre de lymphocytes
TC4+ supérieur à 500 cellules/μL) d’éliminer une infection
HPV que les femme ayant un nombre de lymphocytes
T-CD4+ compris entre 200 et 500 cellules/μL (réduction de
32 % par rapport aux femmes ayant un nombre de lym-
phocytes TC4+ supérieur à 500 cellules/μL) [43].
Environ un tiers des femmes infectées par le VIH sans
lésions cytologiques du col sont infectées par HPV, cette
proportion augmentant à 70 % chez les femmes présentant
des lésions de bas grade et à 84 % chez celles présentant
des lésions de haut grade.

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PAPILLOMAVIRUS (HPV)

Il est reconnu qu’après initiation du traitement antirétroviral,


le système immunitaire se restaure et permet un meilleur Figure 4 – Prévalence à l’échelle mondiale
contrôle des infections opportunistes et des cancers liés des 10 HR-HPV les plus fréquents
chez les femmes infectées par le VIH présentant
au VIH [8, 23, 26]. Il est plausible qu’une trithérapie antiré-
des lésions de haut grade, des lésions de bas
trovirale efficace puisse restaurer la réponse immunitaire
grade, ou une cytologie normale.
contre HPV, réduisant ainsi sa persistance, ce qui pourrait
permettre de réduire la survenue de lésions précancéreuses
ou de favoriser leur régression. Deux études ont mis en
évidence un effet bénéfique des antirétroviraux. Dans une
cohorte française, une réduction des lésions cytologiques
(tous grades) de 69 % à 53 % a été observée après 5 mois
de traitement antirétroviral chez 49 femmes à un stade
avancé de la maladie VIH [22]. De même, dans la cohorte
américaine WHIS (Women´s Interagency HIV Study), sur
141 femmes VIH+ présentant des lésions cytologiques, le
taux de régression était de 0 % avant et de 12,5 % après
initiation du traitement antirétroviral. La régression était
corrélée à une augmentation du taux de lymphocytes
T-CD4+ [1]. Cependant, d’autres études n’ont pas retrouvé
les mêmes effets bénéfiques des antirétroviraux sur la régres-
sion des lésions cytologiques [30, 33, 36], y compris dans
une autre cohorte américaine de 774 femmes infectées par
le VIH et suivies pendant une médiane de 5,5 ans [45].
Il n’existe donc pas de consensus sur les effets des antiré-
troviraux sur l’infection HPV et la progression des lésions
cytologiques du col, ni sur la meilleure stratégie de prise
en charge des femmes VIH positives avant ou pendant le
traitement antirétroviral, bien qu’elles présentent un risque
accru de développer un cancer du col.

2.6. Cas particulier des atteintes


génitales à HPV des jeunes enfants
Les manifestations ano-génitales d’infection HPV chez les
jeunes enfants, objectivées par la présence de condylomes,
entraînent souvent une suspicion d’abus sexuel. Cela est
toutefois loin d’être le cas général.
Premièrement, le développement de condylomes ano-géni-
taux chez le nourrisson et le jeune enfant peut résulter d’une
transmission mère-enfant lors de l’accouchement par une
mère porteuse de condylomes acuminés. La transmission
d’HPV de la mère à l’enfant peut en effet aboutir à un por-
tage asymptomatique ou au développement, au cours des
cinq premières années de vie, de lésions papillomateuses
à localisation ano-génitale ou laryngée.
Deuxièmement, plusieurs études ont montré que les condy-
lomes ano-génitaux chez le jeune enfant pouvaient être
dus à des génotypes d’HPV habituellement responsables
de verrues vulgaires, en particulier HPV2. La présence des
lésions dans ces cas là peut s’expliquer par une auto ou
hétéro-inoculation à partir de verrues cutanées ou par une de vie, pendant lesquelles une transmission verticale est
transmission indirecte (bain, linge, etc.) [19, 35]. la plus probable.
Une étude portant sur 42 enfants impubères porteurs de
condylomes ano-génitaux a montré que les lésions résul-
taient d’une transmission mère-enfant à l’accouchement
3. Les cancers associés à HPV
dans 12 cas (28,6 %), de l’auto-inoculation de verrues dans
3 cas (7,1 %), d’un abus sexuel dans 2 cas (4,8 %), alors 3.1. Cancer du col
que dans 25 cas (59,5 %), la cause restait indéterminée
mais l’abus sexuel était improbable [18]. 3.1.1. Epidémiologie du cancer du col
Il convient donc d’être extrêmement prudent avant d’attri- Le cancer du col est le second cancer le plus fréquent
buer la présence de condylomes ano-génitaux chez l’enfant chez la femme avec près de 500 000 nouveaux annuels et
à un abus sexuel, en particulier dans les premières années environ 275 000 décès [14]. Plus de 80 % des cas de cancer

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risque accru de développer un cancer du col par rapport
Figure 5 – Incidence pour 100 000
aux femmes qui ne fument pas, et le risque de cancer du
(normalisée sur l’âge) du cancer du col
col invasif double chez les femmes prenant des contra-
à l’échelle mondiale en 2002.
ceptifs oraux depuis plus de 10 ans par rapport à celles
n’en ayant jamais utilisé.
Le rôle d’autres IST, en particulier à herpes simplex virus
type 2 ou Chlamydia trachomatis, a été évoqué. La pré-
sence de ces agents paraît associée à un risque accru de
développer un cancer du col mais ces données doivent
être considérées avec prudence en raison de possibles
facteurs confondants.

3.2. Autres cancers

3.2.1. HPV à tropisme muqueux


Le cancer du col de l’utérus est de loin le plus fréquent
des cancers associés aux HR-HPV. Cependant, ces HPV
sont impliqués également dans d’autres cancers génitaux
(vulve, vagin, pénis), dans le cancer du canal anal, dans des
du col surviennent dans les pays en développement [14]. cancers de la cavité orale et du pharynx (tableau II).
Les prévalences les plus élevées sont rapportées d’Afrique Les cancers génitaux autres que le cancer du col sont
sub-saharienne, Amérique latine et Caraïbes, Mélanésie, relativement rares, environ la moitié de ces cancers sont
Asie centrale et du Sud-Ouest (figure 5). associés aux HR-HPV, avec la prédominance des types
La majorité des cancers du col sont des carcinomes mal- 16 et 18 [37].
pighiens. Les adénocarcinomes ne représentent qu’envi- Le cancer du canal anal a vu son incidence fortement
ron 10 % des cancers du col. Toutefois, la proportion des augmenter ces dernières années. L’incidence de ce can-
adénocarcinomes est plus élevée (jusqu’à 25 %) dans les cer est surtout élevée chez les sujets homosexuels ayant
pays industrialisés en raison de la prévention basée sur
des antécédents de rapports ano-génitaux passifs et en
le dépistage cytologique qui détecte bien moins effica-
particulier chez les sujets infectés par le VIH [9, 16, 39]. Ce
cement les adénocarcinomes que les carcinomes mal-
cancer est presque systématiquement associé aux HPV,
pighiens [37]. Depuis l’introduction du test de dépistage
les types 16 et 18 étant très fortement prédominants.
cytologique dans les années 40, l’incidence et la mortalité
En ce qui concerne les cancers de la cavité orale et de
des carcinomes malpighiens a significativement diminué.
l’oropharynx, le facteur de risque principal est constitué
Cependant, malgré des programmes de dépistage étendu,
par la consommation d’alcool et de tabac. Une propor-
les adénocarcinomes sont devenus plus fréquents, essen-
tion modeste de ces cancers est toutefois associée à une
tiellement chez les jeunes femmes. Cette situation reflète
infection par un HR-HPV [37]. Le cancer de l’amygdale est
le manque de sensibilité relative du test pour détecter les
le plus fréquemment (environ 50 %) associé à HPV, tout
lésions précancéreuses des adénocarcinomes du col,
particulièrement à HPV 16 [24]. Les cancers de l’amygdale
par rapport aux lésions précancéreuses des carcinomes
associés à HPV ont un meilleur pronostic que ceux qui n’y
malpighiens [28, 32, 42].
sont pas associés [13].
3.1.2. Cofacteurs de la carcinogénèse
3.2.2. HPV à tropisme cutané
Bien que l’infection HPV soit nécessaire au développement
De nombreux types d’HPV peuvent être retrouvés dans
du cancer du col, elle n’est pas suffisante. Une parité éle-
la peau normale, en particulier au niveau des follicules
vée, la consommation de tabac et la prise de contraceptifs
oraux sont des cofacteurs reconnus de carcinogenèse pileux, ainsi que dans des lésions cutanées bénignes ou
cervicale [34]. Le risque relatif de cancer du col augmente malignes.
avec le nombre total de grossesses ; les fumeuses ont un L’épidermodysplasie verruciforme (EV) est une maladie auto-
somale récessive rare qui se manifeste par de nombreuses
lésions cutanées polymorphes associées à certains types
Tableau II – Cancers attribuables aux HR-HPV dans le monde. d’HPV appartenant au genre bêta-papillomavirus, en par-
Nombre (%) Fréquence ticulier les types 5 et 8. Une évolution de ces lésions vers
Localisation Nombre
attribuable à HPV HPV16+18 des carcinomes épidermoïdes cutanés, en particulier dans
Col utérus 492 800 492 800 (100 %) 70 % les zones exposées aux UV, est fréquemment observée.
Pénis 26 300 10 500 (40 %) 63 % En dehors de l’EV, le rôle des HPV dans la carcinogenèse
cutanée reste controversé. En effet, les HPV cutanés sont
Vulve, vagin 40 000 16 000 (40 %) 80 %
retrouvés de manière très fréquente chez les sujets sains,
Anus 30 400 27 300 (90 %) 92 % et de manière encore plus fréquente chez les sujets immu-
Bouche 274 300 8 200 (3 %) 95 % nodéprimés, en l’absence de lésions [48]. La fréquence
Oropharynx 52 100 6 200 (12 %) 90 % des HPV dans les lésions cutanées précancéreuses ou
cancéreuses n’est pas toujours significativement plus
D’après Parkin et Bray [37].
élevée que dans la peau saine (tableau III). Toutefois, la

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PAPILLOMAVIRUS (HPV)

présence de certains types de bêta-papillomavirus paraît


Tableau III – Prévalence des HPV cutanés dans la peau saine et
représenter un facteur de risque pour le développement
les lésions de sujets immunocompétents et immunodéprimés.
de carcinomes cutanés, ce risque étant plus élevé chez
les immunodéprimés, en particulier les transplantés [20]. Localisation Immunocompétents Immunodéprimés
Les bêta-papillomavirus appartenant à l’espèce 2 (HPV Peau saine 35-70 % 60-73 %
9, 15, 17, 22, 23, 38, 80 et types putatifs génétiquement
Poils 16-76 % 45-92 %
apparentés) sont retrouvés dans les carcinomes épider-
moïdes avec une fréquence significativement plus élevée Kératose actinique 55-70 % 33-93 %
que dans la peau saine péri-lésionnelle [3, 15]. Carcinomes épidermoïdes 27-33 % 54-81 %

Carcinomes baso-cellulaires 21-44 % 33-83 %


4. Conclusion Maladie de Bowen 67-100 % 33-40 %

D’après Sterling et al. [48].


L’infection par HPV est extrêmement répandue dans l’es-
pèce humaine puisque virtuellement tous les individus sont
exposés à ces virus, qu’il s’agisse des HPV à tropisme associés aux lésions précancéreuses et cancéreuses
cutané ou des HPV à tropisme muqueux transmis essen- (HPV 16 et 18) et aux condylomes acuminés (HPV 6
tiellement par voie sexuelle. et 11) [17]. Il sera particulièrement important de sur-
En dépit de la haute fréquence d’infection par des HPV veiller l’épidémiologie de ces virus et des lésions asso-
à haut risque oncogénique, l’évolution vers un carcino- ciées après l’utilisation à grande échelle de ces vaccins.
me demeure une éventualité rare, et même très rare en Ces études permettront entre autres d’évaluer la durée
dehors de la localisation cervicale. Des facteurs génétiques, réelle de protection conférée par cette vaccination et
environnementaux [1], ou un contexte d’immunosuppression de documenter un possible impact de la vaccination, lié
jouent probablement un rôle majeur dans cette évolution. à l’existence éventuelle d’une protection croisée [46],
L’épidémiologie des HPV et des cancers associés devrait sur la prévalence d’autres types d’HPV et des lésions
se trouver bouleversée par l’apparition récente de vac- qui leur sont associées.
cins préventifs ayant démontré leur efficacité pour rédui-
re l’acquisition des génotypes les plus fréquemment Conflit d’intérêt : aucun.

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