Vous êtes sur la page 1sur 3

Thème 1A : Génétique et évolution

Ch 3 : L’inéluctable évolution des génomes dans les populations

Problématique : Quels sont les mécanismes qui permettent l’évolution des génomes dans les populations ?

I – L’équilibre de Hardy-Weinberg

Au début du 20° siècle, Hardy Godfrey et Wilhem Weinberg ont proposé un modèle théorique probabiliste
afin d’étudier l’évolution de la fréquence relative de certains allèles au sein d’une population eucaryote à
reproduction sexuée. Connu sous le nom de modèle de Hardy-Weinberg, il s’applique uniquement si un
certain nombre de conditions préalables sont vérifiées : régime de reproduction aléatoire (panmixie), pas
de mutation, pas de migration, pas de sélection naturelle et population de taille infinie .
Si ces conditions sont réunies, le modèle prédit que la fréquence des allèles reste stable d’une génération à
l’autre : la population est dite à l’équilibre de Hardy-Weinberg. En outre, la structure génotypique de la
population est déterminée directement des fréquences alléliques. Si la population respecte la structure
génétique théorique, on dit qu’elle suit la loi de Hardy-Weinberg.

II – Les écarts à l’équilibre ou à la structure de Hardy-Weinberg

Dans la plupart des populations naturelles, différents facteurs empêchent les populations d’atteindre
l’équilibre théorique de Hardy-Weinberg.

Un allèle, apparu par mutation d’un allèle existant, peut conférer un avantage aux individus qui le possèdent.
La sélection naturelle agit alors, ce qui entraîne des modifications des fréquences alléliques.
De plus, les populations ne sont jamais infinies, et dans les populations de petite taille, les fréquences
alléliques varient par le simple fait du hasard, c’est la dérive génétique.
L’existence de préférences sexuelles, ou de migrations sont aussi la source de variations de la fréquence des
allèles.
La structure génétique de la population peut aussi différer de la structure théorique si le régime de
reproduction n’est pas aléatoire.
Par exemple, l’autofécondation chez les plantes à fleurs produit un excès d’individus homozygotes au
détriment des individus hétérozygotes.

III – La formation de nouvelles espèces

Les populations subissent continuellement les effets de la dérive génétique et de la sélection naturelle. Des
populations placées dans des environnements différents du point de vue biotique (nature des espèces
présentes) et abiotique (conditions physico-chimiques du milieu) évoluent ainsi de manières différentes.
Peu à peu, elles peuvent ne plus être capables de se reproduire entre elles, ce qui limite les échanges de gènes
et accentue les différences.
Cet isolement reproducteur a conduit à la formation de nouvelles espèces : il y a eu spéciation.

Rq : Deux populations isolées par une barrière comportementale ou géographique évoluent séparément :
elles accumulent des différences génétiques. Au bout d’un certain temps, il arrive que les différences soient
telles que les individus d’une population ne peuvent plus se reproduire avec ceux de l’autre : il y a isolement
reproducteur et donc isolement génétique (absence d’échanges d’allèles entre les populations). Chaque
population forme désormais une nouvelle espèce : il y a eu spéciation.

Une espèce apparait donc comme un ensemble hétérogène de populations qui évoluent continuellement dans
le temps et où chaque population est génétiquement isolée des autres.
IV – Apport du séquençage de l’ADN à l’étude des espèces

Les méthodes modernes de séquençage de l’ADN permettent de regrouper les individus qui possèdent des
patrimoines génétiques proches.
On peut ainsi découvrir des groupes d’individus génétiquement isolés les uns des autres, qui n’échangent plus
de matériel génétique, et donc potentiellement de nouvelles espèces.
Il faut cependant que les individus ne puissent plus se reproduire entre eux et engendrer de descendance
fertile pour que l’on puisse évoquer une spéciation.

Vous aimerez peut-être aussi