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2017/2 N° 70 | pages 3 à 6
ISSN 1299-5495
ISBN 9782130787891
DOI 10.3917/cite.070.0003
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-cites-2017-2-page-3.htm
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Éditorial
Jankélévitch ironiste : contre Heidegger
Yves Charles Zarka
s’oppose au paraître, mais il n’y a pas d’être hors de l’apparaître, pas d’être
en dehors de cette émergence continuée de quelque chose où s’explicite
un infini pouvoir de réalisation qu’il faut bien, enfin, appeler le temps8. »
La temporalité permet de passer de l’ontologie à l’ontogonie : « Le devenir
est la dimension selon laquelle l’être se transfère lui-même tout entier dans
une autre réalité ontique, ou mieux passe d’être en être continuellement9. »
Or qu’est-ce que le temps ? Réponse de Jankélévitch : « un presque-rien »
dans ses trois dimensions du passé, du présent et de l’avenir. Le presque-rien
ironise le temps de Heidegger, tout en constituant une autre approche du
temps. Ainsi Jankélévitch n’en dégage pas seulementle caractère extatique de
l’existence humaine, il en montre également le caractère fondamentalement
moral, par l’opposition entre l’apparition et l’apparence. L’homme est un
être en instance d’avenir, mais « le paraître qui n’a pas la patience d’attendre
et ne fait pas acception du futur consiste à paraître un autre sans l’être […],
à le “sembler”10 ». Il ne s’agit pas ici d’opposer les postures, dites existentielles
ou existentiales, de l’authenticité et de l’inauthenticité, mais une alterna-
tive morale pensée en termes de renaissance : « Exister, n’est-ce pas renaître
ainsi d’instant en instant par un miracle de chaque seconde ? On comprend
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8. Ibid., p. 35.
9. Ibid., p. 40.
10. Ibid., p. 37.
11. Ibid., p. 39.