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Capture D'écran . 2024-02-16 À 21.28.58
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Le contrat pédagogique :
Savoir les problèmes qui se posent dans les pays développés et surtout en voie de développement;
Acquérir une bonne culture générale sur les enjeux économiques, politiques et sociaux actuels;
Apprendre à débattre.
1- Au cours de la séance :
• Suivre l’explication
• Prendre des notes non projetées sur le tableau (la prise de notes doit être bonne et claire pour faciliter la
révision)
2- Après la séance :
Utiliser des dictionnaires et encyclopédies pour expliquer des mots et des concepts;
3- Modalités d'évaluation
- Un examen écrit en 1h30 sur 20 points, fondé sur : des questions de cours, directes ou sous forme de QCM
et un sujet à débattre destiné à vérifier les compétences visées.
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Plan du cours :
Introduction générale
Conclusion générale
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Eléments bibliographiques :
I- Ouvrages et manuels :
3. GADREY J., JANY-CATRICE CATRICE F. (2005), Les nouveaux indicateurs de richesse. Repères, La
Découverte.
5. MEDA D. (2008), Au-delà du PIB, pour une autre mesure de la richesse, Editions Gallimard
6. Michel CHATELUS ET Jacques FONTANEL, 1993, Les dix grands problèmes économiques
contemporains, PUG - Collection : Economie en +-.
7. PAUL BUSUTTIL, 2000, L'essentiel des grands problèmes économiques et sociaux du monde
contemporain, Editeur : Gualino, Collection : Les Carrés,130 pages.
9. Eric Kermarrec, 2008, Problèmes économiques contemporains. Les grands thèmes. Edition :
L’harmattan, Collection : L'esprit économique - série : Cours Principaux, 282 pages.
10. J.-P. Deléage et alii, 2013, Croissance, emploi et développement - Tome 1, Les grandes questions
économiques et sociales. Edition : La découverte. Collection Repères, nouvelle édition (manuel collectif)
…….
MOATTI S. (2009), « Richesse, bien être et progrès », Alternatives économiques, n°283, septembre, p.
54-64.
…..
2
Introduction générale :
• Le cours est une description de certaines manifestations des problèmes économiques qui affectent le
développement aussi bien des pays développés que des pays en voie de développement.
• Avec la mondialisation, on assiste à des phénomènes d’interaction des effets économiques entre les pays,
soit positivement ou négativement.
• Par exemple, les problèmes de croissance de chômage et l’inflation ne peuvent pas être traités de façon
indépendante de leur environnement économique.
Impact sur les économies nationales : ajustement de leurs politiques (adaptation de leur système fiscal et
social, modification de leur structure de production, qualification de la main d’œuvre …
Ces évolutions viennent bouleverser les équilibres internes, et suscitent de nombreuses interrogations :
Comment lutter contre la montée des inégalités et de l’exclusion et maintenir la cohésion sociale ?
Pour répondre à ces questions, les citoyens, les entreprises et les décideurs publics s’interrogent sur les
politiques à mettre en œuvre.
La croissance économique est forte de 1850 à nos jours. Mais elle connaît différentes phases, avec des
alternances de cycles de croissance et de dépression.
* 1848-1873 : une première phase d’industrialisation (parfois nommée 1ère révolution industrielle) est
basée sur le charbon et la vapeur, le textile, la métallurgie.
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* 1896-1929 : la seconde phase d’industrialisation (2e révolution industrielle) repose sur l’électricité, la
chimie et la production automobile mais aussi le pétrole et l’avion ainsi que la mécanique.
* 1945-1973 : La période des Trente Glorieuses (expression de Jean Fourastié en 1979) est celle d’une
forte croissance (plus de 5% dans les pays occidentaux, 10% au Japon) liée à la société de consommation,
avec la diffusion de biens d’équipement des ménages (produits blancs des appareils ménagers comme le
réfrigérateur, le four ; les produits gris de l’électronique et de l’audiovisuel : téléviseur…).
* de 1973 -1990 : Après les chocs pétroliers la croissance dépressive est une période de montée du
chômage mais de pouvoir d’achat élevé dans les pays développés. On parle parfois de « Trente
Piteuses » après 1973 avec la désindustrialisation et les délocalisations.
En gros, l’économie mondiale est passée par de plus grandes phases historiques marquées tantôt par des crises,
tantôt par la stabilité et aussi par la croissance.
Ce processus peut être interprété sur la base du cycle de kondratiev. Ainsi, en deux cent ans, l’économie
mondiale a décrit quatre cycles de kondratiev comme suit :
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J. Schumpeter retient trois types de cycles économiques pour expliquer les variations de la croissance :
• les cycles intermédiaires ou cycles Juglar, d'une durée de dix ans environ ;
• les cycles courts ou cycles Kitchin, d'une durée de quarante mois environ.
LA REVOLUTION INDUSTRIELLE
Signification du terme :
Les historiens datent cet événement différemment entre les pays (Grande Bretagne, France, Belgique, Russie…),
et au sein d’un même pays. Exemple : selon Rostow, la RI en France : entre 1830-1860
Une première révolution industrielle : dès le XVIIIe siècle, elle a provoqué de grands bouleversements
économiques et sociaux en Grande-Bretagne (jusqu’en 1830).
Une seconde révolution industrielle aura lieu par la suite à partir de 1896.
Sous la pression du système d’enclosure, la population rurale est contrainte d’abandonner les terroirs.
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Enclosure : un terme anglais qui désigne l'action d'enclore un champ. Il désigne la parcelle de terrain enclose de
haies, de murs ou de barrières. C’est un mouvement né en Grande-Bretagne aux débuts de la révolution
industrielle.
L’enclosure : un moyen de passage d'une agriculture traditionnelle (dans le cadre d'un système de coopération et
de communauté d'administration des terres) à une agriculture de type capitaliste (système de propriété privée des
terres)
Une raison juridique : les potentats locaux souhaitaient conserver l'exclusivité des terres mais l'absence de
cadastre nécessitait de matérialiser les limites foncières ;
Une raison « naturelle » : les haies permettent de parquer les animaux et de se protéger des bêtes errantes ;
Mais la raison fondamentale est la suppression des droits d’usage qui permet la liberté des assolements.
Amélioration des techniques d’exploitation par les landlords, (riches propriétaires qui détiennent les terres
agricoles). C’est le début de la « révolution agricole » ;
L’augmentation des productions permet de subvenir aux besoins d’une population toujours croissante;
Les exploitations nécessitant de moins en moins de main d’œuvre, les travailleurs se tournent à nouveau
vers d’autres secteurs d’activité, tels que l’industrie;
La Grande-Bretagne connaît une hausse très forte de sa population. Avec de moins en moins de décès et
de plus en plus de naissances, la main d’œuvre se multiplie et les consommateurs aussi;
Recherche libre :
1- La RI en Angleterre
2- La RI en France
3- La RI aux États-Unis
4- La RI en Allemagne
5- La RI au Japon
6- La RI en Russie
7- La RI en Belgique
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Développement du transport à vapeur : bateau et train
Développement de l’industrie textile : le coton est plus résistant que la laine et il n’est pas cher.
- La classe ouvrière : composée des anciens paysans dont le rôle est de surveiller et d’alimenter les
machines.
Plus de marchandises,
Apparition du papier-monnaie.
Développement du transport :
Transformation du travail
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Femmes et enfants à l’usine (20 à 40 %)
Raisons :
Développement du syndicalisme
- Il a débuté en Angleterre (le droit d’association et de grève est obtenu entre 1870 -1880)
- La détermination de l’âge minimum, la réduction des heures de travail par jour, interdiction du travail dans les
mines.
- Ils sont loués à des prix élevés (leur proximité de l’usine est dû au manque de transport et au longue
journée de travail);
- Ils sont non équipés, humides, mal chauffés, mal éclairés, sales, surpeuplés…
La fatigue des ouvriers, la mauvaise alimentation, l’absence de médecin, l’alcoolisme... espérance de vie d’un
ouvrier = 30 ans.
L’école primaire est devenue obligatoire pour tous les enfants... (malgré la résistance des entrepreneurs et des
familles ouvrières).
Technique :
Transformations agricoles
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Économie
Urbanisation
Finance
Social
Principes de base
L’importance de l’entreprise
La concurrence
Le rôle de l’État
Le rôle du marché
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Le prolétariat ou la classe ouvrière : un phénomène social majeur
La résistance de cette classe sociale a donné lieu au "luddisme" (des révoltes connues en Angleterre, en France
et en Allemagne).
Luddisme : vu les conséquences économiques et sociales du machinisme, les artisans et compagnons brisent les
machines, symbole de cette prolétarisation qu’ils refusent.
- après la R.I : le manufacturier s’est séparé de la classe ouvrière en rejoignant, dans la hiérarchie sociale, les
propriétaires fonciers, les financiers et les marchands (rangs de la puissance et du prestige).
1ère R.I fin 18ème - Machine à vapeur, Métallurgie, boom de l’industrie textile
début 19ème machinisme et (révolution cotonnière)
mécanisation
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Contexte général des révolutions industrielles :
La France et l’Angleterre développent deux vastes empires coloniaux en suivant une politique
impérialiste.
En fournissant les moyens matériels à leurs colonies, ces deux empires créent de nouveaux marchés
faciles à dominer.
Au même moment deux grands États continentaux se forment : les États-Unis et l’Empire russe.
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CHAPITRE I :
1- La croissance
1-1- Définition et typologie
1-2 – Les analyses pratiques et théoriques
1-3 – La mesure de la croissance
2- Développement et sous-développement
2-1 Eclaircissements des concepts
2-2 Indicateurs du sous-développement
2-3 Les appellations du sous-développement
2-4 La mesure du développement
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1- La croissance
1-1 Définition et typologie de la croissance
1-1-1 Définition
Selon François Perroux, la croissance économique correspond à « l’augmentation soutenue pendant une ou
plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels.
La croissance a un caractère durable, elle s’oppose aux phases d’expansion, récession ou dépression qui sont
plus conjoncturelles et de durée plus limitée ».
• La croissance est généralement assimilée au taux de variation du produit intérieur brut (PIB), plus
précisément la variation relative du PIB en volume d’une année sur l’autre.
• - La croissance économique ne veut pas dire forcément amélioration du bien-être, la croissance peut en
effet s’accompagner d’un creusement des inégalités (exemple des Trente glorieuses).
• - La croissance ne veut pas dire non plus économie saine, une croissance forte entraîne généralement un
regain d’inflation (une hausse des prix), elle peut également se traduire par une hausse des importations et un
déséquilibre de la balance commerciale (exemple d’un plan de relance).
• - Quand l’augmentation de richesses enregistrée par le PIB est de courte durée (quelques trimestres), les
économistes préfèrent parler d’expansion (phase d’un cycle).
Le développement est « la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent
apte à faire croître cumulativement et durablement son produit réel global ».
Selon Frédéric Teulon : La croissance économique « est une progression quantitative de la production. Elle est
le préalable à tout effort de développement […] ».
Le développement « implique l’idée d’une amélioration du bien-être de toute la population se traduisant par une
hausse du revenu par tête, un accroissement de la ration alimentaire et un meilleur accès aux services de santé et
d’éducation ».
Le développement est comme un processus par lequel une société parvient à satisfaire les besoins qu’elle
considère comme fondamentaux.
Le développement est une notion relative : il ne prend sens que dans la comparaison. Il se définit par rapport à
une situation initiale et par rapport à d’autres pays.
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Le développement est qualitatif, social, culturel, alors que la croissance est quantitative (le développement
peut aussi être quantitatif).
La croissance est une condition nécessaire mais non suffisante au développement. Croissance et
développement sont donc deux notions différentes mais intimement liées.
• Croissance extensive : quand l’augmentation de richesses provient d’une simple hausse quantitative des
facteurs de production (capital, travail);
• Croissance intensive : quand cette augmentation de richesses a pour origine une meilleure organisation
du travail (exemple du taylorisme, du fordisme ou du toyotisme).
• Pour mesurer le PIB normal, on détermine le niveau d’activité maximal compatible avec la stabilité du
rythme de l’inflation. Il s’agit de la croissance potentielle.
• En macroéconomie, la croissance potentielle est une estimation du taux de croissance du PIB lorsque les
facteurs de production (travail, capital) sont utilisés de manière optimale, en l'absence de tension sur
le marché des biens et services et sur celui du travail (c'est-à-dire avec une inflation stable).
• Elle résulte d'une modélisation de l'économie, basée sur une estimation de l'évolution de la quantité de
travail disponible, de l'évolution du capital disponible et des gains de productivité réalisés par les
entreprises ("productivité globale des facteurs"), souvent assimilés au progrès technique.
• Le décalage entre la croissance potentielle - CP et la croissance effective - CE (effectivement constatée)
est appelé écart de production ou décalage conjoncturel.
• Si la CE > la CP, l'économie bénéficie d'une série de facteurs favorables au budget de l'Etat : création
d'emplois, baisse du chômage, diminution des aides sociales et des indemnités chômage, augmentation
des rentrées fiscales.
• Si l'écart de production se prolonge dans le temps, alors la CP est ré-estimée car les moyens de production
s'ajustent de manière structurelle à l'évolution de l'activité.
• En moyenne et en dehors des périodes de réduction du déficit budgétaire ou de relance de la croissance
par le déficit, la CE = CP.
• La CP est un outil essentiel pour le pilotage budgétaire et monétaire.
• La croissance autocentrée est évoquée par les économistes lorsqu’elle repose sur des dynamiques
internes (rôle de la consommation des ménages) et de croissance extravertie lorsqu’elle découle de
l’ouverture de l’économie (Exemple : les exportations allemandes représentent 47% du PIB).
• La croissance équilibrée est une croissance telle que le taux d’accroissement de l’offre soit égal à celui
de la demande sur le marché des biens et services.
• Les forces du marché seraient ainsi autorégulées, dès qu’une hausse des prix apparaît, la demande
diminue, et l’offre s’ajuste.
• Une croissance équilibrée satisfait les conditions du carré magique : création d’emplois, faible niveau
d’inflation, budget et balance commerciale équilibrés.
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1-2 – Les analyses pratiques et théoriques
1-2-1 Les analyses pratiques
Les analyses empiriques cherchent d’une part à rendre compte de la dimension historique de la croissance, d’autre
part à revenir sur les déterminants de cette croissance (productivité du travail, productivité du capital et progrès
technique).
Dans son explication du sous-développement, Rostow considère que c’est un retard de développement.
« Les étapes de la croissance économique » de Rostow constituent une référence à l’école libérale. Le
développement est atteint en suivant une série d'étapes. Chaque pays suit une trajectoire économique similaire
pour arriver au stade de développement en créant et en maintenant les conditions favorables à la croissance.
Selon Rostow, cinq grandes étapes sont à parcourir pour atteindre le développement :
- La société traditionnelle ;
- La transition ;
- Le démarrage ;
- La maturité ;
- La consommation de masse.
1- La société traditionnelle :
Une société rurale, pas ou peu évolutive, très hiérarchisée
Une société basée sur l’agriculture (secteur primaire important XIXème siècle)
Manque de moyens de transports
Commerce peut-être important (notamment les ports),
Peu d’investissement
Production faible
Le centre de gravité politique se trouve dans entre les mains de ceux qui possèdent la terre (le propriétaire
foncier).
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2- La transition ou la phase de conditions préalables au démarrage :
Quand les mentalités bougent, l'idée de changement apparait :
Nouvelles techniques découvertes,
Accès aux marchés extérieurs,
Ouverture du pays,
Apparition des entrepreneurs,
Volonté d’investir,
La classe des entrepreneurs s’élargit,
Création d’un Etat national centralisé (exemples : France et G.B.)
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La théorie du développement linéaire de Rostow (1960)
Les étapes Les caractéristiques des étapes de la croissance Situation
contemporaine
La société Société agricole, stationnaire, la terre est la seule source Les P.M.A.
traditionnelle de richesse. Perspectives de changement faibles. Société
hiérarchisée
Les conditions Apparition du profit, développement de l’agriculture, Pays en développement
préalables au idées nouvelles, apparition d’un Etat centralisé, intermédiaires
décollage l’épargne et l’investissement augmentent
• Elle repose sur une vision linéaire de l’histoire qui est assez contestable. Ce sont des étapes trop
théoriques. Existe-il une seule bonne solution (« one best way ») ?
• L’histoire se déroule de manière fatale. Les étapes ne se brulent pas selon Rostow. Or, les structures
sociales et l’environnement économique des PED au XXIème siècle ne sont pas analogues à ceux des
pays européens du XVIIIème. L’universalisme de la thèse est ainsi contestable.
• Les conditions économiques d’un démarrage sont plus difficiles à réunir aujourd’hui qu’au XIXème et le
deviennent davantage au fur et à mesure que les pays développés avancent et modèlent le marché
mondial.
Aujourd’hui, le temps que le pays accumule l’épargne et le savoir-faire nécessaires, les
techniques auront encore évolué, seront devenues plus coûteuses, plus complexes.
1- Les précurseurs :
Adam Smith (1776, Recherches sur la nature et les causes de la Richesse des Nations) :
• Le rôle de la division du travail comme facteur de croissance (Ex : la manufacture d’épingles. « L’opulence
naît de la division du travail »);
• Cette division du travail se trouve renforcée par la participation du pays au commerce international (théorie
des avantages absolus);
L’optimisme de Smith apparaît à travers les traits d’une croissance illimitée (elle dure tant que l’on peut étendre
la division du travail et le marché).
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Robert Malthus (1798, Essai sur le principe de population) :
• Il considère que la croissance est limitée en raison de la démographie galopante (idée exprimée avant lui
par D. Hume, R. Cantillon, et A. Smith);
• Il attribue la misère en Angleterre au décalage/Ecart entre deux lois : la loi de progression arithmétique
des subsistances et la loi de progression géométrique de la population;
• La croissance spontanée de la population excède la croissance maximale de l’offre des subsistances (la
surface cultivable est bornée et les rendements sont décroissants).
• La sortie de cet état passe par la mortalité, la baisse de la natalité et le célibat (loin des pratiques anti-
conceptuelles/immorales et loin des règles de la nature).
David Ricardo (1817, Des principes de l’économie politique et de l’impôt) / une nouvelle vision des problèmes
économiques :
• Loin de chercher les sources de la richesse des nations, il va s’intéresser aux lois qui règlent la répartition
des revenus entre la rente, les salaires et les profits (Ce qu’il considère comme principal problème en
économie politique).
• La croissance est limitée par la loi des rendements décroissants;
• La valeur ajoutée se répartit entre trois agents : les propriétaires fonciers (rente foncière), salariés (salaire
de subsistance) et le capitaliste (profit);
• Le profit des capitalistes est résiduel, il intervient une fois le salaire et la rente foncière payés.
• Lorsque la population s’accroît, il convient d’augmenter la production agricole, or les nouvelles terres
mises en culture sont de moins en moins productives.
• Le coût de production va donc s’élever, entraînant inévitablement la hausse des salaires et de la rente
foncière.
• Les profits vont se réduire jusqu’au moment les capitalistes ne seront plus incités à investir. L’économie
atteint la situation d’état stationnaire.
• Afin de retarder cette situation, Ricardo préconise d’augmenter les gains de productivité dans
l’agriculture grâce au progrès technique et de s’ouvrir au commerce international (théorie des avantages
comparatifs).
Karl Marx (1867, Le Capital) a été le premier économiste à proposer un modèle formel de croissance, à l’aide
de ses schémas de reproduction élargie.
• Il considère que la croissance est limitée dans le mode de production capitaliste en raison de la baisse
tendancielle des taux de profit.
• En effet, la recherche d’une plus-value toujours plus importante (notamment grâce à des salaires bas,
que Marx appelle, Minimum de Subsistance) et la concurrence entre capitalistes devraient provoquer une
paupérisation des ouvriers et un blocage dans le développement du système capitaliste (crise).
Joseph Schumpeter (1942, Capitalisme, Socialisme et démocratie) fait du progrès industriel la clé du
changement :
« L’impulsion fondamentale qui met et maintient en mouvement la machine capitaliste est imprimée par les
nouveaux objets de la consommation, les nouvelles méthodes de production et de transport, les nouveaux
marchés, les nouveaux types d’organisation industrielle – tous éléments créés par l’initiative capitaliste ».
• En d’autres termes, le progrès industriel est porté par des innovateurs qui cherchent à emporter le gros
lot (Schumpeter compare le jeu des affaires au poker).
• L’analyse schumpetérienne est intéressante car elle ne repose pas seulement sur le progrès technique, sur
l’évolution des connaissances ou les grandes inventions (avec le cycle des révolutions industrielles
successives).
• Elle ajoute un héro/le chef d’entreprise qui prend le risque de lancer un nouveau produit ou une nouvelle
façon de produire, et une structure (la concurrence monopolistique) qui assure à celui qui a réussi son pari
d’en percevoir une rétribution financière.
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• Mais, la « destruction – créatrice », processus par lequel une économie voit se substituer à un modèle
productif ancien un nouveau modèle fondé sur des innovations, laissera certains derrière elle, cependant
elle finira par être bénéfique pour tous. Le système tout entier produira plus de richesse.
2. Les postkeynésiens
• A la suite de la crise de 1929, de nombreux économistes inspirés par les travaux de John Maynard
Keynes, vont s’interroger sur les possibilités d’une croissance équilibrée.
Rappel :
La théorie développée par Keynes :
• Le multiplicateur keynésien exprime la relation entre une variation de la dépense (dépenses
publiques, …) et la variation du revenu qu'elle génère.
• L'augmentation de la demande se traduit par une hausse de la production qui se traduira elle-
même par une hausse de la demande.
• La demande entraînera la production qui suscitera de nouveaux salaires pour produire ces biens,
et donc par répercussion une nouvelle demande.
• L'investissement initial est à l'origine d'une activité qui se propage par vagues successives en
stimulant l'activité économique.
• Le principe de l'accélérateur met en évidence l'impact de la variation de la demande sur
l'investissement.
• L'investissement est donc le déterminant fondamental de la croissance.
• L'accélérateur exprime le fait que l'investissement est très sensible à la conjoncture
économique.
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Seconde influence : l’effet capacité.
A long terme, l’investissement doit engendrer une stimulation de la capacité de production, via le principe de
l’accélérateur.
L’investissement accroît les capacités de production dans une proportion égale à 1/v où v est le coefficient de
capital et correspond à l’inverse de la productivité moyenne du capital soit v= K/Y (où K est le stock de capital et
Y la production).
• Pour qu’il y ait croissance équilibrée, il faut que les revenus supplémentaires engendrés par l’effet
multiplicateur permettent d’absorber la production supplémentaire obtenue.
• En d’autres termes, l’effet de revenu doit être égal à l’effet de capacité.
• Cette condition est vérifiée si l’investissement augmente à un taux constant égal au rapport entre la
propension marginale à épargner et le coefficient de capital soit I/I = s/v.
• Harrod montrera par la suite que la croissance est par nature instable.
Le modèle H-D a ouvert la voie aux modèles modernes de la croissance, en particulier au modèle de
Solow.
• Robert Solow (Prix Nobel en 1987) attribue l’origine de la croissance par tête au montant de capital
technique investi (machines, équipements, logiciels, infrastructures…).
• Solow note que l’état stationnaire est irréaliste : en fait, les économies n'atteignent jamais ce stade, en
raison du progrès technique qui accroît la productivité des facteurs.
• Lorsque l’investissement par tête dépasse le montant de la dépréciation du capital par tête existant,
chaque travailleur dispose d’un équipement plus performant et peut produire davantage.
• Toutefois, lorsqu’on augmente le capital par tête, la production augmente, mais pas de façon
proportionnelle (c’est le principe des rendements décroissants).
• Ainsi à force d’augmenter le capital par tête, va venir un moment où la production par tête augmentera
moins vite que cela ne coûte.
• La croissance par tête va cesser, c’est que Solow appelle l’état régulier.
• L’état régulier dépend du coût relatif du capital.
• Si ce dernier diminue (un renchérissement du coût du travail incitera les entreprises à substituer du capital
au travail), alors l’investissement par tête va augmenter de nouveau jusqu’à ce qu’un nouvel état régulier
soit atteint.
• Pour résoudre cette situation, Solow a dû imaginer l’intervention d’un autre facteur - le progrès technique
– pour expliquer la croissance à long terme.
• Ce facteur permet de produire plus.
• Il est miraculeux car il engendre des externalités positives.
• Le modèle de Solow est basé sur cinq équations macroéconomiques :
• Une fonction de production ;
• Une équation comptable sur le PIB ;
• Une équation d'épargne ;
• Une équation d'évolution du capital ;
• Une équation d'évolution de la force de travail.
• Le Club de Rome a demandé en août 1970 au Groupe d’étude de dynamique des systèmes du MIT
(Institut de technologie du Massachusetts à Cambridge/université américaine spécialisée dans les
domaines de la science et de la technologie), d’entreprendre l’étude des tendances d’un certain nombre de
facteurs qui déréglaient la société.
• Rappel : La Dynamique des Systèmes fait partie de la théorie des systèmes. C'est une approche pour
comprendre le comportement des systèmes complexes dans le temps (outils d’aide à la décision et outils
pédagogiques d’aide à la gouvernance des systèmes).
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• C’est une technique de modélisation mathématique qui permet de comprendre et d'analyser des problèmes
complexes.
• Elle a été conçue dans les années 1950 pour aider les managers des entreprises à améliorer leur
compréhension des procédés industriels. Elle s’est propagée par la suite aux autres disciplines.
• Ce groupe a ainsi cherché à définir les limites matérielles qui s’opposent à la multiplication des hommes
et les contraintes résultant de leurs activités sur la planète.
• Afin d’obtenir une évaluation générale de la situation du monde, une méthode analytique mise au point
par J.Wforrester (1971), la dynamique des systèmes, fût utilisée.
• Cette méthode met en évidence les nombreuses relations entre éléments, formant des boucles avec
couplage, et pour certaines à effets décalés dans le temps.
• L’objectif principal du MIT était ainsi la reconnaissance dans un contexte mondial des interdépendances
et interactions de 5 facteurs critiques : explosion démographique, production alimentaire,
industrialisation, épuisement des ressources naturelles et pollution.
• Pour les auteurs du rapport, le système global tendrait inéluctablement vers une surchauffe suivie d’un
effondrement.
• Les cause de cet effondrement seraient au nombre de trois : la disparition de matières premières, la
pollution et la pression démographique sur la nourriture.
Pour Romer (1986), le changement technique provient d’une idée mise en forme et testée.
• Cependant, entre l’émergence d’une idée nouvelle et sa mise en œuvre concrète, il peut y avoir un très
long chemin (test, essais-erreurs…) qui nécessite le concours de plusieurs personnes.
• Bref des coûts de mise au point qui peuvent être très élevés.
• En revanche, une fois ces étapes franchies, si l’idée est acceptée, le produit qui en résulte peut-être
multiplié avec un coût bien moindre (ainsi le premier disque compact, le premier ordinateur ont nécessité
des efforts colossaux de la part de ceux qui les ont mis au point, cependant leur reproduction à l’identique
a été beaucoup plus facile).
• Le propre des idées qui provoquent des changements techniques, est qu’une fois les plâtres essuyés, elles
donnent naissance à des rendements croissants (les exemplaires suivants coûtent beaucoup moins chers),
voire fortement croissants (duplication d’un logiciel).
• Si bien que pour celui qui s’est efforcé de transformer l’idée en produit, le risque existe que des
concurrents en profitent et que lui ne récupère jamais son investissement initial, alors que ces concurrents
s’enrichissent.
• Des droits de propriété intellectuelle limiteront ce risque : brevets ou copyright protègent l’inventeur qui
dispose d’un monopole d’exploitation (limité dans le temps) sur l’œuvre ou le produit tiré de son travail.
La limitation du risque de l’enrichissement des concurrents se fait par les droits de propriété intellectuelle.
Les brevets ou copyright protègent l’inventeur qui dispose d’un monopole d’exploitation (limité dans le
temps) sur l’œuvre ou le produit tiré de son travail.
• Le changement technique sera d’autant plus intense que les innovateurs espèreront en tirer un profit
important.
Le capital physique, c’est l’équipement dans lequel investit une entreprise pour la production de biens et de
services.
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• Romer (1986) a cependant renouvelé l’analyse en proposant un modèle qui repose sur les phénomènes
d’externalités entre les firmes : en investissant dans de nouveaux équipements, une firme se donne les
moyens d’accroître sa propre production mais également celles des autres firmes concurrentes ou non.
• L’explication à ce phénomène réside dans le fait que l’investissement dans de nouvelles technologies est
le point de départ à de nouveaux apprentissages par la pratique.
• Parmi les formes d’apprentissage, on peut citer l’amélioration des équipements en place, les travaux
d’ingénierie (agencement des techniques existantes), l’augmentation de la compétence des travailleurs…
• Or ce savoir ne peut être approprié par la firme qui le produit. Il se diffuse inévitablement aux autres
firmes. L’investissement a un double effet : il agit directement sur la croissance et indirectement sur le
progrès technique.
Le capital humain a été mis en évidence par deux économistes de l’Ecole de Chicago, Theodor Schultz et
Gary Becker, et est au centre des études menées par R.E Lucas (1988).
• Le capital humain désigne l’ensemble des capacités apprises par les individus et qui accroissent leur
efficacité productive.
• Chaque individu est en effet, propriétaire d’un certain nombre de compétences, qu’il valorise en les
vendant sur le marché du travail.
• Dans ce schéma, l’éducation est un investissement dont l’individu attend un certain retour.
• Il est alors naturel de souligner que la tendance plus que séculaire dans les pays occidentaux à un
allongement de la durée moyenne de la scolarité est une cause non négligeable de la croissance.
Le capital public correspond aux infrastructures de communication et de transport. Elles sont au cœur du
modèle élaboré par Barro (1990).
6. L’Ecole de la régulation
• Dans son ouvrage La théorie de la régulation : une analyse critique, Robert Boyer (1986) précise que la
généralisation de l'échange marchand rend les crises possibles.
• Il introduit une notion intermédiaire, celle de régime d'accumulation, suggérant que de telles
contradictions peuvent être surmontées: « On désignera sous ce terme l'ensemble des régularités assurant
une progression générale et relativement cohérente de l'accumulation du capital, c'est à dire permettant
de résorber ou d'étaler dans le temps les distorsions et déséquilibres qui naissent en permanence du
processus lui-même » (1986, p. 46).
• En ce sens, les crises économiques majeures sont des crises de mutation entre une régulation ancienne qui
ne permet plus la croissance économique et une nouvelle régulation qui permettra de résoudre les causes
profondes de la crise.
• L'origine même de ces régularités apparaîtra au travers des formes institutionnelles, définies comme la
codification d'un ou plusieurs rapports sociaux fondamentaux.
21
• R. Boyer introduit cinq formes institutionnelles (la monnaie, le rapport salarial, la concurrence, les
modalités d'adhésion au régime international, l'Etat) intervenant dans la détermination du régime
d'accumulation.
En conséquence, la valeur de la production mesurée par la Comptabilité nationale est la somme de la valeur de la
production marchande et de la valeur de la production non marchande.
La Production marchande concerne les biens (produits matériels) et les services (transport…) vendus
aux utilisateurs sur un marché à un prix qui couvre au moins les coûts de production ;
- La production vendue correspond au chiffre d’affaires du producteur.
- La production qui n’est pas immédiatement vendue est stockée.
La Production non marchande concerne les services non marchands (justice, police…) qui ne sont pas
vendus sur le marché en échange d’un prix, mais financés par divers contributions et prélèvements.
-Il s’agit des services rendus à titre gratuit ou quasi gratuit soit par les administrations publiques, soit par
les administrations privées.
-Elle est évaluée aux coûts de production (salaires, coût du capital…) car elle n’a pas de prix de marché.
• Valeur de la production marchande = Quantités produites x prix unitaire hors taxe
• Chiffres d’affaires = Quantités vendues x prix unitaire hors taxe
• Valeur de la production marchande = Chiffres d’affaires +/- stocks
• Valeur de la production non marchande = Quantités produites x Coût unitaire de production
• Valeur de la production = Production marchande + Production non marchande
Valeur Ajoutée (VA) = Production – Consommations intermédiaires (CI) = CA +/- Stocks – CI
La mesure de la production :
• La valeur ajoutée (V.A) = Production – Consommations intermédiaires (ou VA = valeur des biens et
services produits – valeur des C.I)
• Les C.I sont les biens nécessaires à la production et qui s’incorporent au produit au cours du processus
productif (ex.: la laine dans le tricot)
Les intérêts de la valeur ajoutée :
1-3-2 Les limites du PIB comme indicateur de croissance des richesses par habitant
1er problème : le calcul du volume de la production prend difficilement en compte l’amélioration de la qualité
des produits
• La comparaison dans le temps des PIB suppose un système de prix commun, les prix constants.
• En effet, on ne peut pas additionner des quantités de voitures avec des heures d’enseignement ou avec
services de télécommunications.
23
• On ne peut additionner que des valeurs c’est à dire des quantités multipliées par leur prix unitaire du
moment, le prix courant.
• Valeur de la production = Quantités produites x Prix courant unitaire
• Cependant, d’une année sur l’autre, le prix courant d’un bien évolue.
• Il devient donc impossible de comparer des productions d’années différentes car les quantités n’ont pas
été évaluées avec les mêmes prix.
• On est donc obligé de « déflater » la production en multipliant les quantités de chaque année par un
système de prix commun, celui d’une année de référence.
• On obtient ainsi le PIB réel ou en volume ou à prix constant qui sert pour les calculs de la croissance.
Volume de la production = valeur de la production x indice des prix de l’année de référence/indice des prix
courants
• Cependant, le calcul du volume de la production repose sur un indice des prix qui a du mal à évaluer
l’amélioration de la qualité des produits.
2ème problème : la comparaison internationale des PIB suppose que les consommateurs ont le même type de
consommation.
• Lorsque l’on veut comparer les niveaux de production de pays différents, on se heurte à une série
d’obstacles (le calcul en PPA qui permet d'exprimer le pouvoir d'achat dans une monnaie de référence).
• Le prix courant d’un produit n’est pas le même d’un pays à l’autre, ce qui augmente artificiellement la
production du pays qui a le niveau des prix le plus élevé.
• La structure des prix, c’est-à-dire les prix relatifs d’un produit par rapport aux autres est également
différente d’un pays à l’autre (« effet de structure »).
• Ainsi, si en GB un produit C permet d’acheter 2 produits A alors qu’aux Etats-Unis, un produit C
équivaut à un produit A.
• La GB, qui produit beaucoup de A et peu de C est donc défavorisée par rapport aux Etats-Unis.
• Les taux de change courants sont soumis à de fortes variations depuis la fin du régime de fixité des
changes (1973).
• Toute variation de change modifie artificiellement les écarts entre PIB.
• La méthode du calcul des PIB en parité de pouvoir d’achat (PPA) élimine le problème de la variation des
taux de change courant et des différences de prix entre pays en calculant un taux de change réel
exprimant le même pouvoir d’achat d’un pays à l’autre.
• Pour cela, on calcule la valeur, en monnaie locale, d’un panier du consommateur identique dans chaque
pays.
• On fait ensuite le rapport entre les différentes valeurs de ces paniers pour avoir les taux de change réels.
• On calcule ensuite les prix moyens internationaux à partir du taux de change en parité de pouvoir d’achat
et on multiplie les quantités produites dans chaque pays.
• Cette méthode modifie sensiblement les écarts entre les pays du Nord et les pays du Sud.
• La méthode de PPA est cependant critiquable car elle suppose que le panier du consommateur soit
identique d’un pays à l’autre ce qui est loin d’être le cas.
3ème limite : Le PIB prend mal en compte les activités de l'économie souterraine : l'économie souterraine ou
économie informelle, regroupe toutes les activités productrices qui échappent aux regards de l'Etat et à la
comptabilité nationale. Au sens strict de l’Eurostat, cette économie comprend :
• Les activités productrices licites mais non déclarées : fraude ou évasion fiscale d’entreprises déclarées,
travail au noir ou production non déclarée d’entreprises n’ayant pas d’existence légale.
• Les activités illicites telles que le trafic de drogue, la prostitution...
4ème limite : le PIB sous-évalue les activités non marchandes : le PIB privilégie les activités marchandes
même s’il prend en compte la production des services collectifs non marchands des administrations publiques et
privées évalués à leurs coûts de production. En conséquence :
24
• Le PIB sous-évalue les services collectifs non marchands produits par les administrations. En effet, ces
derniers sont évalués à leurs coûts de production puisqu'ils n'ont pas de prix. Or, un certain nombre de ces
services (santé, éducation...) peuvent être offerts par le marché.
• Si on comptabilisait une heure de cours offerte par le service public d’éducation au prix d’une heure de
cours dans un établissement privé, la production du service public d’éducation serait bien supérieure.
• Un pays, qui privilégie les services publics, voit donc sa production être sous-évaluée (le prix du marché
est toujours supérieur au coût) par rapport au pays qui privilégie les services du marché pour une même
production.
• Enfin, l’amélioration de la qualité du service rendu n’est pas prise en compte dans la valeur produite alors
qu’elle l’est dans le prix d’un produit vendu sur le marché.
5ème limite : le PIB ne nous dit rien sur sa répartition. Bien que la plupart des commentateurs se concentrent sur
l’évolution du PIB, c’est celle du PIB par tête qui importe pour comparer les niveaux de vie : cela permet de tenir
compte des facteurs démographiques.
PIB par habitant ou PIB par tête = PIB/Nombre d’habitants
Ainsi, si la croissance de la population est supérieure à la croissance de la production, la croissance ne se traduira
pas par une amélioration du niveau de vie des populations. Le PIB par tête diminuera en effet dans ce cas. Ainsi,
en Afrique, le niveau de vie a très peu augmenté en un demi-siècle car la croissance de la population a été à peu
près égale à celle du PIB.
• De plus, cette moyenne est toujours susceptible de masquer de grandes disparités dans sa répartition : son
augmentation peut ainsi aller de pair avec une amplification des inégalités mettant en cause la cohésion
sociale et génératrice de coûts sociaux liés à l’insécurité ou au stress.
• Si les richesses créées sont accaparées par une toute petite minorité de la population, on peut s’interroger
sur l’utilité de la croissance.
• Ainsi, le coefficient de Gini est un des indices couramment utilisés pour mesurer l'inégalité des revenus
dans un pays. Il varie de 0 (égalité parfaite des revenus) à 1 (inégalité maximale).
Au-delà même de la distribution des revenus et des patrimoines, le PIB ne tient pas compte des inégalités dans
l’accès aux services publics, à l’éducation, à la culture, à la santé, qui peuvent entraver l’obtention d’une
croissance forte et régulière sur le long terme.
Le développement n’est affecté par ces disparités que lorsqu’elles se traduisent par des réductions de la
consommation globale.
6ème limite : Le PIB par tête est un indicateur trop grossier pour mesurer le niveau de vie. Le niveau de vie
correspond à la quantité et à la qualité de biens et de services dont dispose, en moyenne, un ménage ou un
individu. Il mesure le niveau de consommation et ne doit pas être confondu avec le pouvoir d’achat du revenu
disponible qui est la quantité de biens et de services que le revenu permet potentiellement de se procurer.
• Le PIB par tête ne correspond pas au revenu disponible national net (RDNB) par ménage ou par individu
pour plusieurs raisons :
• D’une part, une partie du PIB est consacrée à remplacer les équipements fixes qui se sont usés ou sont
devenus obsolètes (dépassés) au cours de la production.
• L’amortissement du capital fixe (Stock de biens d’équipements durables, de bâtiments et de logiciels) est
absolument nécessaire pour maintenir constante les capacités productives du pays.
• On doit donc l’enlever au PIB pour avoir le Produit intérieur net (PIN) qui nous donne la valeur des biens
et des services réellement disponibles pour les agents économiques.
• PIN = PIB – consommation du capital fixe (Ou amortissement)
25
• D’autre part, le PIN n’est pas entièrement disponible pour les résidents. En effet, une partie des revenus
générés par le PIB vont être distribués à des non-résidents (profits rapatriés par une firme multinationale
installée sur le territoire, dividende versé à un actionnaire résident à l’étranger…).
• Mais, en sens inverse, les résidents sur le territoire national vont recevoir des revenus provenant des PIB
étrangers.
• Le revenu national disponible net est donc égal au PIN auquel on ajoute le résultat de la différence (le
solde) entre les revenus en provenance des non-résidents et ceux que les résidents leur versent.
• RDNN = PIN – Revenus versés par les résidents à des non-résidents + Revenus versés par des non-
résidents aux résidents.
• Ainsi, le revenu disponible national net du Japon en 2008 ne représentait que 82% de son PIB alors que
celui du Royaume-Uni était égal à 100% du PIB et celui des Etats-Unis à 98% de son PIB.
Enfin, le revenu national disponible net (RDNN) par habitant oublie un certain nombre de services
collectifs non-marchand offerts gratuitement aux ménages (soins remboursés par la sécurité sociale, cours
gratuits dans les établissements publics…) dont l’importance est inégale d’un pays à l’autre. Il faut donc les
ajouter pour avoir le revenu national net disponible ajusté par habitant.
Le revenu disponible net n’est pas suffisant pour avoir une bonne mesure du niveau de vie des personnes. En
effet, avec un même revenu disponible, on peut acheter une proportion plus ou moins importante de biens et de
services.
7ème limite : le PIB par tête n’est pas un indicateur suffisant le degré de satisfaction des besoins fondamentaux
d’une population. En effet, la croissance des richesses matérielles n’entraîne pas automatiquement le
développement économique des pays et le développement humain des populations.
• Le développement économique correspond à l’ensemble des transformations structurelles (économiques,
sociales, politiques) qui accompagnent et entretiennent la croissance économique.
• Ces mutations sont structurelles (industrialisation, urbanisation, salarisation, tertiarisation…) et
qualitatives (transformations des comportements, amélioration de la santé, allongement de l’espérance
de vie, progrès des connaissances…).
• Elles rendent la croissance irréversible.
• Le concept de développement intègre l’idée de progrès social (amélioration des conditions de vie de la
population, réduction des inégalités et de la pauvreté…).
• Le développement est donc un phénomène qualitatif alors que la croissance économique est un
phénomène quantitatif.
• Le développement humain est une notion apparue en 1990 sous l'impulsion des économistes Mahbub ul
Haq et Amartya Sen.
• Le développement humain est défini comme un processus « d’élargissement du choix des gens », mettant
en avant la liberté de jouir d’une bonne santé, d’être éduqué et de profiter d’un niveau de vie décent.
• On s’intéresse donc à la satisfaction des besoins fondamentaux des individus.
• Cette notion souligne également que le développement humain et le bien-être vont bien au-delà de ces
trois dimensions pour englober une gamme plus large de capacités ou capabilités incluant les libertés
politiques, les droits de l’Homme et, reprenant Adam Smith, « la capacité d’apparaître en public sans
avoir honte ».
• Le PIB par tête étant trop réducteur pour mesurer le développement, les économistes du PNUD
(organisme de l’ONU pour le développement) ont élaboré en 1990 l'indicateur de développement humain
(IDH) dont le calcul a été modifié en 2010 pour tenir compte d'un certain nombre de critiques. Il s’agit
d’un indicateur composite qui cherche à mesurer le développement humain, situation dans laquelle une
population aurait couvert la totalité de ses besoins fondamentaux.
26
• IDH (RNB par tête en PPA ; Niveau d’instruction & Espérance de vie)
• Niveau d’instruction (Durée moyenne de scolarisation & Durée attendue de scolarisation)
• L'IDH est un indice composite, sans unité, compris entre 0 (absence de développement humain) et 1
(Développement humain réalisé), calculé par la moyenne géométrique de trois indicateurs quantifiant
respectivement :
• Le niveau de vie est donné par le logarithme du revenu national brut par habitant en parité de pouvoir
d'achat (PIB par tête moins les revenus primaires à payer à des unités non-résidentes, plus les revenus
primaires à recevoir des unités non-résidentes), afin d'englober les éléments de la quantité de biens et
services disponible par habitant pour leur consommation. Autrement dit, la hausse du niveau de vie La
santé/longévité (mesurées par l'espérance de vie à la naissance, c'est à dire le nombre d’années qu’un
nouveau-né devrait vivre si les règles générales de mortalité au moment de sa naissance devaient rester
les mêmes tout au long de sa vie), qui permet de mesurer indirectement la satisfaction des besoins
matériels essentiels tels que l'accès à une alimentation saine, à l'eau potable, à un logement décent, à une
bonne hygiène et aux soins médicaux.
• Le savoir ou niveau d'éducation. Il est mesuré par la durée moyenne de scolarisation (Moyenne du
nombre d’années d'éducation dispensées à des adultes de 25 ans ou plus au cours de leur vie) et la durée
attendue de scolarisation (Nombre d'années de scolarisation dont un enfant d’âge d’entrée à l’école peut
espérer bénéficier si les taux de scolarisation par âge devaient demeurer inchangés tout au long de la vie
de l'enfant). L'éducation a tout d'abord des effets directs sur le revenu et la productivité de chacun. Elle
traduit la satisfaction des besoins immatériels tels que la capacité à participer aux prises de décision sur
le lieu de travail ou dans la société, d'avoir une plus grande liberté de choix de vie. Enfin, il est prouvé
que les personnes les plus éduquées déclarent un plus grand bien-être subjectif, sont en meilleure santé et
ont plus de liens sociaux.
• L’IDH est donc une moyenne géométrique des trois indicateurs : IDH = Racine au cube de l’indice du
RNB par tête + indice du niveau d’instruction + indice de l’espérance de vie
• L’IDH a l’avantage d’introduire des éléments qualitatifs dans la mesure du développement et de montrer
que la corrélation entre niveau de vie et développement n'est pas parfaite.
• Un pays peut avoir un niveau de vie moyen élevé mais un IDH inférieur à celui d'un pays moins riche en
moyenne par habitant.
• C'est le cas du Koweït, dont le RNB moyen par habitant est 8,8 fois supérieur à celui de Cuba alors qu’il
occupe que la 63ème place dans le classement de l'IDH contre la 51ème pour Cuba en 2011.
• Les richesses ne sont pas toujours utilisées pour améliorer le bien-être de la population.
• On a reproché à l’IDH de ne pas prendre en compte l’inégalité de la répartition des revenus et les
inégalités de genre.
• Le PNUD a tenu compte de ces critiques en produisant des indicateurs spécifiques.
– Le PIB reste cependant un indicateur indispensable
Cependant, malgré toutes ces imperfections, le PIB ou le PNB demeurent le moyen le plus simple pour connaître
la croissance économique d'un pays.
• Il ne faut pas, en effet, confondre croissance et progrès économique.
• La première porte sur l’augmentation des richesses quel qu’en soit les usages,
• La répartition ou les dommages causés à l’environnement alors que le progrès économique suppose une
amélioration du bien-être des populations.
27
• Pour mesurer cette amélioration, de nombreux rapports ont proposé de prendre en compte le degré de
satisfaction de la population soit par des enquêtes subjectives soit en retenant une panoplie d'indicateurs
économiques, sociaux et environnementaux.
• En 2011, l'Ocde a mis au point l'indice " mieux vivre " comme alternative au PIB
(http://www.oecdbetterlifeindex.org/).
• Cet indicateur, qui regroupe 19 variables, est destiné à mesurer le bien-être des habitants des 34 pays
développés membres de l'OCDE (le niveau d'éducation, le niveau de sureté, le niveau de vie, la qualité de
l'emploi, l'espérance de vie...).
• Or, on constate que le classement obtenu des pays reste assez fortement corrélé au PIB par habitant.
Cependant ces types d'indicateurs sont plus adaptés à la notion de développement qu'à celle de croissance.
28
2- Le développement et le sous-développement
Constats :
La comparaison des données économiques et humaines des pays du monde permet de dégager leur inégal
niveau de développement.
Certains de ces pays sont dits développés ou industrialisés ou pays du Nord ;
D’autres sont moins développés et qualifiés de pays sous-développés ou regroupés sous le terme
générique de pays du Tiers-Monde.
Qu’est-ce que le développement, le sous-développement ? Qu’est-ce que le Tiers-Monde ?
Le développement : la situation d’un pays qui atteint un équilibre entre la croissance de la production et
l’amélioration de la qualité de vie de sa population.
Le sous-développement : un déséquilibre entre la croissance trop faible des ressources et l’augmentation
rapide la population incapable de subvenir à ses besoins essentiels (nutrition, éduction, accès aux soins de
santé, logement, …).
Le développement durable : un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins. (Rapport Brundtland, 1987).
Les indicateurs du développement permettent de mesurer le développement.
Les indicateurs économiques : PIB – PNB …, voir Chapitre 1 – (1-3) Mesures de la croissance
L’IDH : l’indice de développement humain.
Le Tiers-Monde
Est une expression qui désigne l’ensemble des pays de la planète Terre qui ont des problèmes de
développement.
Cette expression a été utilisée pour la première fois par le démographe et économiste français
Alfred Sauvy en 1952, pour désigner les pays qui, comme le Tiers-Etat avant 1789 en France,
étaient exploités, méprisés et dominés.
L’ensemble des pays du Tiers-Monde se localise généralement dans la zone intertropicale, au sud
des pays dits développés d’où l’expression pays du Sud.
Les NPI (nouveaux pays industrialisés) : qui connaissent une rapide croissance économique grâce à
leur industrialisation. Ex : les quatre dragons d’Asie (Hong-Kong, Taiwan, Singapour, Corée du Sud), les
‘‘bébés tigres’’ (Malaisie, Indonésie, Thaïlande), les ‘‘Jaguars (Brésil, Mexique, Argentine, Chili).
Les Pays émergents :
29
Les pays producteurs de pétrole (PPP) regroupés au sein de l’OPEP (Organisation des pays
producteurs de pétrole) qui se sont enrichis grâce aux revenus du pétrole, mais dont la grande majorité de
la population vit encore dans la pauvreté. Ex : Arabie Saoudite, Koweït, Emirats Arabes Unis, Nigeria,
Algérie…
Les pays en voie de développement (PVD) ou pays en développement (PED) qui disposent des
perspectives de développement assez solides, mais ont un niveau de vie et une croissance économique
faibles. Ex : Cameroun, Egypte, Gabon, Côte d’Ivoire…
Les pays les moins avancés (PMA) ou Quart- monde qui vivent dans l’extrême pauvreté, sous la
menace permanente de la famine, des troubles politiques. Ex : Somalie, Erythrée, Soudan, Bangladesh,
Haïti, …
Ainsi, le sous-développement touche tous les continents et concerne, le ¾ de la population mondiale.
Le sous-développement :
Au niveau des mesures de la croissance (PIB et PNB par habitant), il est constaté que malgré les tentatives de
correction des écarts, l’approche par la PPA demeure limitée face à la multidimensionnalité du phénomène du
sous-développement. D’où, la nécessité d’un indicateur synthétique ayant une dimension humaine.
En plus de l’approche qui consiste à mesurer le développement par le Revenu par habitant, il existe d’autres
approches qui définissent le développement comme la satisfaction des besoins fondamentaux : l’alimentation, la
santé et l’éducation. Ajoutons à cela d’autres indicateurs fréquents ayant un caractère économique.
La dimension alimentaire
Selon la FAO (Food and Agriculture Organization/l’Organisation des Nations Unis pour l’Alimentation et
l’Agriculture), les besoins alimentaires d’un homme vivant dans un climat tempéré et ayant une activité physique
normale sont estimés à 2400 calories/jour.
Dans un rapport de 2006, la FAO indique que 843 millions de personnes souffrent de malnutrition dans
le monde et environ 400 millions de sous-nutrition.
Il convient de distinguer la sous-nutrition de la malnutrition, qui associe également une forte dimension
qualitative.
L’objectif d’assurer la sécurité alimentaire de la population mondiale n’est pas réalisable puisque la sous-nutrition
est due à une pénurie alimentaire pouvant être causée par des événements :
• Climatiques (sécheresse, inondations…)
• Politiques (guerres civiles…)
La pénurie alimentaire entraîne une hausse rapide et importante des prix des denrées alimentaires, privant l'accès
à l'alimentation pour les populations les plus pauvres. L'Afrique, l'Asie du Sud-Est et le Moyen-Orient sont les
principales régions où le manque de nourriture est le plus important.
D'après l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), plus de 25000 personnes
meurent chaque jour de sous-nutrition, et plus de 800 millions de personnes sont chroniquement en sous-nutrition.
30
La plupart de ces personnes se trouvent dans les pays en développement. (La disponibilité énergétique alimentaire
–DEA- est de 1880 K.cal en Angola, 2070 en Mozambique, 2160 au Sénégal/pays d’Afrique. 2170 en
Bolivie/Amérique Latine, et 2210 en Mongolie/Asie…). (Au Maroc, la DEA est de 3200 K.Cal, la Tunisie 3280)
- La malnutrition désigne un état pathologique causé par la déficience ou l'excès d’un ou plusieurs
nutriments.
Un apport alimentaire inadapté peut provenir d'une nourriture en mauvaise quantité (apport calorique insuffisant
ou, au contraire, excessif) ou de mauvaise qualité (carences nutritionnelles ou excès de graisses...).
Dans les PED, le plus grand problème nutritionnel est la sous-alimentation, due à un apport calorique insuffisant.
Il existe, partout dans le monde, diverses formes de malnutrition débouchant notamment sur l'obésité et sur de
graves carences.
La malnutrition a ainsi été appelée la « faim invisible » ou « faim cachée » (hidden hunger) par les Nations unies,
affectant deux milliards de personnes souffrant de carences en sels minéraux et en vitamines, pouvant provoquer
des maladies mortelles.
La lutte contre la malnutrition est l'un des huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), initiés en
2000 par l'ONU. La troisième cible de cet objectif vise à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de
malnutrition entre 1990 et 2015.
Comment peut-on expliquer le fait qu’un PED sur deux souffre, selon la FAO, d’une couverture quantitative
insuffisante de ses besoins alimentaires?
Si la théorie de Malthus exige la superposition des débats démographique et alimentaire, actuellement, les
démographes et spécialistes en économie agricole font la distinction entre les deux niveaux d’analyse.
Si l’offre vivrière (produits destinés à l’alimentation) mondiale serait suffisante pour permettre à chaque individu
d’atteindre 2700 calories journalières (plus que le chiffre déterminé par la FAO), le problème serait lié à la
répartition.
On pourrait affirmer que l’insécurité alimentaire est un problème de pauvreté de pouvoir d’achat. Elle constitue
alors une manifestation du sous-développement.
La dimension sanitaire
L’état sanitaire d’un pays dépend en grande mesure de sa situation économique. Les caractéristiques des PED en
la matière :
• Nombre de médecins par mille habitants (0,01 à Togo, 0,1 à Angola, 0,5 au Maroc, 2,2 au Canada, 3,5 en
Allemagne, 3,7 en Espagne et 5,4 à la Grèce…)
• Nombre de lits d’hôpital pour mille habitants (1 à Togo, 0,8 au Maroc, 2,2 en Egypte, 3 en France, 3,5 au
Canada, 8,1 en Allemagne…)
• Dépenses de santé en pourcentage du PIB (3,7 en Egypte, 4,7 au Mexique, 5,5 au Burkina Faso, 9,2 au
Canada, 11 en France, 16 aux USA…)
31
(La part moyenne dans les Pays de l’OCDE est de 8,9 en 2007, voir graphique en annexes)
Constats :
Les dépenses de santé varient de 200 à 700 dollars/an dans les pays développés alors que dans les PED,
elles ne sont que de 5 dollars/an.
Cette supériorité se complète par les indicateurs d’accès aux soins et aux équipements sanitaires (Voir tableau ci-
après)
Le taux de fécondité est lié à certains indicateurs tels que ceux de l’éducation. Ainsi, il est nettement
inférieur chez les femmes qui ont suivi sept années d’études ou plus.
32
Dans nombre de pays très pauvres, sept années d’études est le « seuil » nécessaire pour enregistrer une baisse
d’au moins 20 % du taux de fécondité.
Des études montrent que moins un pays est développé, plus il faut d’années d’études pour influencer le taux de
fécondité et les indicateurs connexes tels que l’âge du mariage et l’utilisation des moyens contraceptifs.
La dimension éducative
La mesure du développement se base, en plus des dimensions sus-mentionnées, sur la dimention éducative.
Plusieurs indicateurs servent à apprécier l’éducation :
- L’accès à la scolarisation
- Le taux d’analphabétisme
- Le nombre moyen des années d’études
- Les dépenses pour l’éducation (en % du PIB ou en dollard PPA) ...
Pour plus de détail, consultez le Recueil de données mondiales sur l’éducation - Statistiques comparées sur
l’éducation dans le monde - (208 pages) sur le site :
http://www.uis.unesco.org/template/pdf/ged/2007/GED2007_FR.pdf
La dimension économique
En plus des indicateurs démographiques et sociaux, il existe des indicateurs de sous-développement qui ont un
caractère économique. Exemples :
Le taux d’investissement : les PED consacrent moins de 15% de leurs PIB à l’investissement.
La répartition de la population active selon les secteurs : dans les PED, une part peu importante de la
population est occupée dans l’industrie (le secteur tertiaire est devenu important pour la majorité de la
population active dans les PD).
La part des produits manufacturés dans les exportations : il mesure la compétitivité des pays. La
principale caractéristique des pays industrialisés (France, Allemagne, Japon) réside dans leur capacité à
exporter de grandes quantités de produits industriels. L’exportation des produits primaires (ex. pétrole)
ne demande aucun développement de l’économie, elle peut être effectuée par des multinationales.
(Malgré l’importance des revenus par tête dans certains pays de l’OPEP, ils sont incapables d’exporte
des biens manufacturés).
La consommation énergétique : elle est inférieure à 600 kg équivalent pétrole par habitant et par an dans
les PED; alors qu’elle est supérieure à 3500 kg dans les PD.
Certes, les indicateurs du sous-développement sont divers. Ils permettent de clarifier certains aspects du
phénomène. En revanche, ils demeurent imparfaits et, pris isolément, non représentatifs du niveau de
développement du pays.
D’où le recours des Nations –Unis à l’indicateur de développement humain s’intéressant beaucoup plus au
bien-être de l’homme en plaçant l’individu au cœur de la problématique du développement.
En réponse aux imperfections des indicateurs économiques traditionnels (PIB et PNB), le PNUD (Programme des
Nations Unies pour le Développement) a mis en place l'Indice de développement humain (IDH) publié dans le
rapport sur le développement humain en 1990.
Au niveau de cet indicateur, l’accent est mis sur le bien-être car il existe un écart croissant entre les informations
véhiculées par les données agrégées du PIB et celles qui importent vraiment pour le bien-être des individus. D’où,
33
la nécessité d’élaborer un système statistique qui complète les mesures de l’activité marchande par des données
relatives au bien-être.
Un tel système devra nécessairement être suffisamment large, comportant toute une série d’indicateurs différents,
pour prendre en compte le plus grand nombre possible de dimensions pertinentes.
Il doit être de nature plurielle car il n’existe pas de mesure unique qui puisse résumer un phénomène aussi
complexe que le bien-être des membres d’une société.
C’est un indice statistique composite regroupant plusieurs indicateurs sociaux et permettant de faire de larges
comparaisons au niveau de plusieurs pays, même s'il fournit peu d'informations spécifiques sur chacun. Il prend
en compte la santé, l'espérance de vie, l'alphabétisation …etc.
En se basant sur les travaux de l'économiste pakistanais Mahbub ul Haq et l'économiste indien Amartya Sen/Prix
Nobel, l'IDH offre une vision multidimensionnelle des écarts de développement entre les pays.
Au départ, l’IDH est conçu comme la moyenne arithmétique des indicateurs de durée de vie, de niveau
d'éducation, et de PIB réel corrigé par la PPA.
Il est actuellement calculé à partir de quatre variables de base : revenu, espérance de vie, alphabétisation des
adultes, nombre moyen d'années d'étude, en différenciant le primaire, le secondaire et le supérieur.
Le développement a trait à la "possibilité" fondamentale d'intégration d'un ou plusieurs individus dans la société
(et non plus à la détention de biens matériels). Cette possibilité a trois composantes : mener une vie longue et
saine, accéder à la connaissance et à l'information, enfin bénéficier de ressources assurant un niveau de vie
décent.
L'IDH comporte une valeur maximale et une valeur minimale pour chaque critère; ce qui permet d'exprimer la
position de chaque pays entre 0 et 1. Chaque composante de l’IDH compte pour 1/3 de l’indice.
L'intérêt revient à accentuer la différence entre l'IDH et le PIB, à diminuer la corrélation de rang entre les deux
classements.
Selon les rapports, le PNUD insistera sur l'élargissement des libertés, la diminution du sexisme, le développement
décentralisé. Pratiquement, cette dimension humaniste amène le PNUD soit à tenter de nouveaux indices, soit à
compléter la panoplie des indicateurs sociaux et environnementaux.
34
Commission a répertorié les principales dimensions qu’il convient de prendre en considération. En principe au
moins, ces dimensions devraient être appréhendées simultanément :
Toutes ces dimensions modèlent le bien-être de chacun ; pourtant, bon nombre d’entre elles sont ignorées par les
outils traditionnels de mesure des revenus.
35
Chapitre II :
C’est un processus de retournement du cycle économique en son point le plus haut, qui interrompt
une phase d’expansion et précipite l’économie dans la dépression.
Crise
Récession
Expansion Dépression
• En fait, la crise actuelle a déclenché, non pas une dépression, c’est à dire un effondrement de
l’économie comme en 1929 mais une récession définie comme une baisse de l’activité
économique sur au moins deux trimestres consécutifs.
• La crise actuelle n’est donc pas la première depuis la crise de 1929, il y en a eu plusieurs (la
principale est la crise de 1973, mais il y a eu aussi celle de 94/95 au Mexique, celle de 97/98
en Asie et en Russie, celles de 2000 et 2003 aux Etats Unis...), mais, elles étaient de moindre
ampleur et surtout elles n’étaient pas mondiales!
• Avec la crise de 2008, nous sommes en présence d’une crise mondiale globale : financière,
économique, écologique, géopolitique. ... C’est la 1° crise de la mondialisation!
• Avec la crise sanitaire liée à Covid 19, un nouveau défi s’impose à l’échelle mondial…
1- La crise de 1929
Points à signaler :
Sur les raisons du déclenchement de la crise, il y a une divergence des économistes et des historiens
Sur les modalités d'approfondissement de la dépression (les décisions de politique économique qui ont conduit
à cette crise), il y a une certaine convergence.
• Les économies industrielles, apparues au 19ième siècle et au début du 20ième, sont marquées par la
généralisation de l'étalon-or et la stabilisation des prix,
36
• Au cours de la période 1919-1939 (les années 1920-30), elles sont frappées par l'inflation et la dépression
économique.
• Cette période d’instabilité économique succède celle de la guerre de 1914-1918 (la première guerre
mondiale).
La 1ère GM
L’inflation généralisée (même dans les pays neutres) due à l'excédent de la demande globale sur l'offre
globale.
Face au problème du financement des dépenses de guerre, les mesures prises sont, selon Keynes :
Remarques :
• D’une part, la guerre a permis le développement des activités considérées comme prioritaires : industries
mécaniques, chimiques, électriques, mais aussi services de transport, de communication et de santé.
D’autre part, elle a contribué à des redistributions inégales au sein des pays et entre les pays, ainsi qu’à de
graves déséquilibres économiques (l'inflation et le déficit extérieur).
• Elle a donné naissance à un nouvel ordre international : la suprématie mondiale de la Grande-Bretagne est
menacée par celle des USA qui détient la moitié du stock d'or mondial.
• Elle a créé des écarts entre les grands pays sans permettre le décollage des pays sous-développés.
• Elle a encouragé le protectionnisme qui traduit l’absence de solidarité entre les nations.
• Les déséquilibres financiers engendrés par la guerre vont aboutir à la crise de 1929. (Exemple: le recours
à l’endettement intérieur et extérieur pour financer la guerre)
• C’est une période de prospérité aux USA et dans les pays neutres.
37
• Elle coïncide avec la période de la deuxième révolution industrielle.
Définition : La crise économique fut déclenchée aux États-Unis le 24 octobre 1929 (« jeudi noir ou octobre
noir ») par le Krach boursier de Wall Sreet (New York).
Situation avant la crise : Au cours des années vingt (années folles), l’économie des États-Unis est en croissance
rapide.
La spéculation boursière.
N.B : Seule l’agriculture reste exclue de cette prospérité en raison de la baisse des prix des produits de gros.
Vers la fin des années vingt, les bases de la croissance de l’économie américaine sont devenues de plus en plus
fragiles. Ceci est dû notamment :
À la surproduction industrielle ;
À la spéculation boursière ;
• Une spéculation boursière démesurée : tout le monde cherche à faire du profit en achetant des actions
(souvent à crédit) et en les revendant.
• Une crise de la production sous-jacente à cette activité boursière excessive : la production augmente par
rapport à la consommation des américains. Autrement dit, la demande ne suit pas l’offre.
En conséquence,
• Il y a de plus en plus d’actionnaires qui veulent vendre au plus vite (13 millions de titres sont mises en
vente sur le marché sans trouver d’acheteurs, d’où l’effondrement des cours).
• Des centaines de milliers de ménages qui comptaient rembourser leurs dettes en revendant leurs actions
se retrouvent ruinés.
Face à une demande accrue de récupération des dépôts, elles se trouvent inaptes à rembourser les
demandeurs.
38
1-4 Conséquences de la crise de 1929
L’effondrement de la production industrielle de moitié en trois ans (Près de 100.000 entreprises font faillite
pendant les trois premières années de la crise – Si le niveau d’investissement est estimé à 35 milliards de dollars
en 1929, il n’est plus que de 4 milliards en 1932).
L’aggravation du chômage : treize millions de chômeurs aux États-Unis et 35 millions dans les pays
développés à la fin de 1932 (contre 6 millions en 1928).
• La crise de 1929 est une crise américaine qui s’est propagée rapidement au reste du monde, et l’a plongé
dans la récession pendant les années trente.
• L’étendue de la crise est due à la réclamation des banques américaines du remboursement de leurs prêts à
l’étranger et au rapatriement des capitaux qu’elles ont investis.
En général, deux mécanismes d’extension de la crise : le rapatriement des capitaux et la contraction des échanges
commerciaux.
Ceux dont la croissance a été dépendante des investissements étrangers (Autriche, Allemagne, Pologne,
Amérique latine) ;
- Le phénomène général : la baisse des prix des produits manufacturés, inégale selon les pays et les secteurs
(environ 30% de 1929 à 1932, 65% dans l’agriculture).
- Le Royaume-Uni avait abandonné la référence de l’étalon-or pour sa monnaie (la livre sterling) qui est dévaluée
de 40% en septembre 1931. Cet abandon est dû au surendettement de la Grande Bretagne sans pouvoir rapatrier
ses capitaux investis en Allemagne.
- En liaison avec d’autres pays, la chute de la livre sterling avait provoqué celle d’une trentaine de
monnaies (Scandinavie, Portugal, Egypte, etc.).
Désorganisation des flux financiers internationaux et déclin du commerce mondial à partir de 1930.
39
Le recours, par les différents gouvernements, aux dévaluations monétaires et aux mesures
protectionnistes a contribué à l’accroissement de la récession.
La France, malgré sa faible insertion dans le système bancaire international, est touchée par la crise en 1932, à
cause de la dévaluation de la livre britannique qui affecte la stabilité du franc.
Dans tous les pays, l’aspect le plus dramatique de la crise est le malaise social traduit par l’aggravation du
chômage (10 millions en 1929 à 30 millions à la fin de 1932).
L’intervention des gouvernements pour combattre la crise se traduit en trois politiques : Les politiques de
déflation ; Les dévaluations ; Le protectionnisme.
Politique déflationniste est une politique qui cherche à restreindre la demande globale en vue de faire baisser les
prix. Afin de préserver l’équilibre des échanges extérieurs, les gouvernements procèdent à la compression : des
dépenses budgétaires ; du crédit ; et des importations.
En Grande-Bretagne en juillet 1931 : le gouvernement travailliste de Mac Donald impose la réduction des
indemnités de chômage et des salaires des fonctionnaires.
En Allemagne en 1932 : les traitements des fonctionnaires, les loyers et les prestations chômage sont réduits.
L’impôt sur le revenu et les droits de douane sont relevés (compression des importations).
Sur le plan économique : l’aggravation de la dépression (la consommation stagne et les faillites se
multiplient) ;
Sur le plan politique : la révolte des ouvriers et des paysans au profit du parti nazi qui s’installe au pouvoir
(Hitler).
De même, en France en 1932 : P. Laval impose l'austérité budgétaire (tout en procédant à une réduction plus
poussée des prix à l’intérieur) :
Conséquences :
40
Sur le plan social : aggravation des inégalités sociales ;
Exemple : augmentation du taux d'escompte jusqu'à 15% en Allemagne en 1931 sans procéder à la réduction de la
masse monétaire.
L’échec des politiques de déflation avait conduit à l’acceptation des dévaluations et aux tentatives de relance de
l’activité économique.
À noter :
- Il y a dépréciation monétaire (sur le plan externe) lorsque la valeur d’une monnaie diminue par rapport à des
monnaies étrangères considérées comme stables ou par rapport à l’or.
- On ne parle de dévaluation que si c’est l’Etat qui modifie officiellement la parité de la monnaie dans le sens de
la baisse.
2- Les dévaluations
En 1933, l’étalon-or est abandonné aux Etats-Unis. Dans le cadre du premier New Deal, Roosevelt a décidé la
dévaluation en provoquant l'effondrement du bloc-or.
Ainsi, le dollar ramené à 35 dollars l'once, représente une dévaluation de 59% qui provoque à sa suite la
dévaluation du franc belge en 1935 et les dévaluations française et suisse en 1936.
Ces dévaluations répondent au renchérissement des marchandises à l'exportation et aux chutes de prix à
l'importation.
En 1935, le second New Deal se base sur la relance par le déficit budgétaire suivant la théorie keynésienne.
De ce fait, l’augmentation des dépenses publiques permet l’accroissement de la production industrielle sans
provoquer le déséquilibre de la balance des paiements.
Le second New Deal est plus social que le premier puisqu’il reconnait le rôle des syndicats, établit la loi sur la
sécurité sociale et rend les assurances chômage obligatoires dans tous les Etats.
Conséquence : L’amélioration de la situation économique en 1939 sans pour autant que le plein-emploi ne soit
établit puisqu’il existe encore 9,5 millions de chômeurs (contre 15 millions en 1933).
3- Le protectionnisme
C’est le fait de s’isoler du reste du monde par le contrôle des changes. Ainsi, par l’élévation du taux de change en
Allemagne, 1933, la liberté dans le commerce extérieur est limitée. On parle de l’autarcie allemande.
Conclusion : Plusieurs sont les politiques économiques qui vont contribuer à la relance de l’activité mondiale.
La relance effective de la demande globale dans les pays démocratiques remonte à 1936-1937 et au réarmement
consécutif à la montée en puissance du nazisme.
41
2- Les trente glorieuses (1945-1973)
2-1- Définition
2-1- Définition
Les « trente glorieuses » est une expression, de l’économiste français Jean Fourastié, désignant la phase
d’accélération de la croissance économique qu’a connue la France et, avec elle, l’ensemble des pays
industrialisés, entre 1945 et 1975.
Pour certains auteurs, il s’agit de la période consécutive à la Seconde Guerre mondiale (1945) et qui a duré
jusqu’au choc pétrolier (1973). (28 années)
L’entrée dans une nouvelle révolution industrielle (la découverte et l’exploitation de l’énergie atomique, les
progrès de l’électronique et de la chimie, la conquête de l’espace …);
Un rattrapage technologique vis-à-vis des États-Unis, pour des pays dont le capital humain (niveau
d’éducation et d’expérience des travailleurs) restait important ;
Les heures de travail sont très élevées (la durée du travail est plus élevée en France que dans les pays voisins
et qu’aux Etats-Unis) ;
Dans le cadre de la désorganisation économique liée à la guerre, le dirigisme a contribué au retour à un état
d’équilibre (dans le cadre d'une économie capitaliste, l'Etat assure l'orientation de l'activité économique par le
contrôle du crédit, de la monnaie, de la fiscalité, de la politique du commerce extérieur, de la politique de la
sécurité sociale, des salaires et des investissements) ;
Après ce retour, les pays à économie sociale de marché, caractérisés par un Etat-providence envahissant, ont
marqué le pas vis-à-vis des économies plus libérales.
Afin d’éviter les erreurs commises en 1919, les Etats-Unis ont exigé pour les pays vaincus les grandes
réparations et les reconstructions des infrastructures et des habitations détruites pendant la guerre.
C’est une phase où les récessions étaient très courtes et où les taux de croissance annuels de la production
intérieure ont été en moyenne voisins de 5%.
Ainsi, ces taux étaient de 5,64% en Italie, 6% en RFA et 9,29% au Japon. La croissance de ces pays est
qualifiée de « miracles économiques ».
Par contre dans les pays initialement plus développés, le taux de croissance était légèrement inférieur en
France (5,05%) mais plus faible aux États-Unis (3,93%) et au Royaume-Uni (2,93%).
42
En général, tous les pays sont concernés par cette croissance : elle a touché tous les pays industrialisés,
mais aussi les PVD et les pays de l'Est.
Entre 1950 et 1973, le taux de chômage était généralement bas. Ainsi, il s'établit à 1,3% au Japon, 1,8%
en France et moins de 1% dans la RFA (vers la fin de la période). Mais, il s'établit à environ 4,5% aux Etats-
Unis.
D’une manière globale, la période de croissance est caractérisée par un remodelage profond de la société
qui s’est transformée en une société de consommation de masse qui concerne tous les secteurs.
Il s’agit d’un style de vie américain connu depuis les années 1920 et qui va se généraliser dans les pays
européens au cours de cette phase de croissance.
La progression des taux d’équipement a beaucoup stimulé la consommation de masse (Réfrigérateur, Machine à
laver, Télévision et automobile).
Cette dernière a été aussi stimulée par la réduction partielle des inégalités au sein des sociétés occidentales,
grâce notamment au versement des prestations sociales, qui se généralisent dans l'ensemble des pays
développés.
Des revenus plus importants : deux salaires par famille, d'où une modification de la structure des dépenses
familiales ;
Des possibilités de crédit qui sont avantageuses à cause de l'inflation. (Malgré l'inflation, les consommateurs
ne sont pas découragés. Elle a été un très bon stimulant : le consommateur achetait vite avant que le produit
n'augmente encore) ;
La structure de la population active change : importance du secondaire, du tertiaire et des cadres et recul du
primaire (migrations sectorielles de population, de l’agriculture vers l’industrie);
En général, la croissance de ces trente années est considérée comme une révolution silencieuse ou encore
invisible.
Le modèle de référence pour les pays européens est les Etats-Unis. Ce pays, soucieux de sauvegarder les
sociétés libérales, s'engage dans un vaste plan d'aide économique et joue un rôle moteur. Ainsi, il a mis en place:
43
- le plan Marshall qui a permis une reconstruction rapide de l'Europe de l'Ouest, du Japon et des nouveaux
pays industrialisés (NPI) ;
Les accords de Bretton-Woods stimulent les échanges : réduction des droits de douane grâce au GATT.
Définition : « les accords de Bretton Woods sont des accords économiques ayant dessiné les grandes lignes du
système financier international de l'après-guerre. Leur objectif principal fut de mettre en place les bases de la
politique monétaire mondiale et de favoriser la reconstruction et le développement économique des pays
touchés par la seconde GM ». Wikipédia.
Ces accords, dont le principal instigateur a été l’économiste et mathématicien britannique John Maynard
Keynes (1883-1946), furent signés le 22 juillet 1944 à Bretton Woods aux Etats-Unis.
La décision principale qui résulte de ces accords est l'abandon de l’étalon-or ou Gold Standard, adopté avant la
première guerre mondiale, au profit de l’étalon change-or ou Gold Exchange Standard.
Le premier, c’est-à-dire l’étalon-or, est un système monétaire dans lequel l’unité de compte ou étalon
monétaire correspond à un poids fixe d’or.
Toute émission de monnaie se fait avec une contrepartie et une garantie d'échange en or. Les parités de
deux monnaies différentes sont donc fixées par rapport à l'or, et les taux de change sont stables entre pays
participants.
L'or constitue une monnaie internationale, qui sert au règlement des échanges et comme instrument de
réserve pour les banques centrales des pays ayant adopté le système.
Dans le cadre du second système (le Gold Exchange Standard), le dollar américain est indexé sur l’or (à 35
dollars par once) et les devises des autres pays sont indexées sur le dollar américain. Le gouvernement
américain garantit la valeur du dollar, mais il n'est pas obligé d'avoir une contrepartie en or aux dollars émis.
Ce nouveau système dont le taux de change est fixe donne une place prépondérante au dollar. Les réserves des
Banques Centrales doivent alors être constituées de devises et non plus d'or.
Le Fonds monétaire internationale (FMI) qui fut créé en 1944. Son objectif était d’assurer la stabilité
du système monétaire international et la gestion des crises monétaires et financières ;
Un organisme visant à régler le commerce international. Il s’agit des accords du General agreement on tariffs
and trade (GATT), formalisés en1947. (Au terme de l’Accord de Marrakech, le 1er janvier 1995, le GATT a été
doté d'une personnalité morale officielle : l’Organisation mondiale du commerce (OMC)).
C’est grâce au GATT que les échanges sont stimulés notamment par la réduction des droits de douane.
L’expansion démographique importante (le baby-boom) dans certains pays européens – particulièrement en
France et en Allemagne de l’Ouest (la RFA). Ce baby-boom d'après-guerre intervient comme un moteur de la
croissance par :
44
- la stimulation de la consommation ;
- la stimulation de la production ;
L’augmentation de la consommation est due à cette évolution démographique notamment avec l’intervention
de plus en plus de l’État (État providence) pour financer les inactifs selon le système des allocations familiales
et des retraites.
Deux énergies constituent la base du développement car elles sont bon marché et leur utilisation est aisée : le
pétrole et l’électricité ;
La science et les techniques font de gros progrès qui permettent d'augmenter la productivité : on produit plus
à moindre coût ;
Le Fordisme qui a contribué grâce à ses principes (division du travail, travail à la chaine, standardisation,
augmentation du pouvoir d’achat des ouvriers) à l’augmentation du niveau de vie ;
L’invention de nouvelles techniques de vente : crédit, marketing, publicité, hypermarchés qui s'appuient sur
le modèle américain ;
La conséquence est l’établissement d’un cercle vicieux : augmentation des prix augmentation des salaires
augmentation des charges sur les entreprises augmentation des prix ;
Un danger du recours à l’endettement pour les entreprises qui sont obligées d’investir pour demeurer
concurrentielles ;
Une montée du chômage lié à la mécanisation et à la robotisation en plus de l’arrivée sur le marché des baby-
boomers ;
Dès les années 1960, des signes annonciateurs de profonds déséquilibres économiques et sociaux apparaissent
sur le plan inter et intra-étatique.
45
Les inégalités inter-étatiques (entre les Etats) :
- Une croissance très forte dans les pays capitalistes (pays riches) contrairement aux pays socialistes et aux
PVD (pays pauvres) où la croissance est plus ralentie
- Une surproduction agricole dans les pays industriels au moment où les 3/4 de l'humanité meurent de faim ;
- En comparaison avec l’agriculture, l’industrie est le secteur le plus touché par ces inégalités ;
- Certains secteurs sont touchés par la crise. Il s'agit des industries traditionnelles : charbon, sidérurgie et
textile ;
L’urbanisation accélérée provoquant une crise de logement accompagnée par la déficience des
équipements publics et l’insuffisance des moyens de transport ;
L’éloignement entre lieux de travail et de résidence devient la règle. Les gains salariaux de la
croissance sont absorbés par la difficulté des conditions de vie. (« Métro - boulot – dodo ») ;
La pollution constatée en 1971. La sonnette d’alarme est tirée par le Club de Rome sur : les limites des
ressources terrestres, la surface cultivable, les ressources énergétiques et en matières premières.
A l’intérieur comme à l’extérieur des pays industrialisés, les contestations ont pris plusieurs formes. On peut
avancer :
Au sein de ces pays, la société de consommation a été critiquée par certaines catégories sociales :
jeunes (mouvements hippies), ouvriers spécialisés, intellectuels... ;
A l’extérieur, la contestation des pays en voie de développement (PVD) a été étayée par :
- L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ou en anglais Organization of Petroleum Exporting
Countries (OPEC) qui fut créée en 1960 à Genève et puis elle a été déplacé en 1965 à Vienne en Autriche. Elle
constitue une organisation intergouvernementale de pays visant à négocier avec les sociétés pétrolières pour
tout ce qui touche au pétrole.
- La Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED) qui fut créée en 1964 à
Genève (Suisse) pour aider les pays en développement au niveau du commerce, d’investissement et de
développement et au niveau de leur intégration dans l’économie mondiale.
On conclut alors que la croissance profite surtout aux classes moyennes et aisées des pays industrialisés.
46
3- Les chocs pétroliers
************************
Après la seconde guerre mondiale, le pétrole est devenu la principale source d’énergie en remplacement du
charbon dans les pays de l’OCDE.
Face aux productions excessives, les réserves de matières premières de la planète s’épuisent. C’est un constat
marqué lors des trente glorieuses et qui s’est traduit réellement sous forme de choc pétrolier.
- « C’est un choc économique provoqué par une modification brutale de l’offre de pétrole, combinant
hausse du prix et baisse de la production ». Wikipédia.
- « Les chocs pétroliers sont des hausses rapides et très fortes du prix du pétrole, survenues en 1973 et en
1979-1980, qui, en contribuant à l'accélération de l'inflation et au ralentissement de l'activité économique des
pays industrialisés, sont l'une des causes majeures de la récession mondiale des années soixante-dix et quatre-
vingt ». Encarta.
- du premier choc pétrolier, celui de 1974 qui a frappé les économies développées en diminuant leur taux de
croissance. (Suite à la guerre israélo-arabe en octobre 1973).
- du second choc pétrolier qui s’est produit en 1979 à cause de la révolution iranienne.
Depuis 1960, le marché pétrolier est organisé et structuré par l’action de l’Organisation des pays exportateurs de
pétrole (OPEP) regroupant essentiellement des pays du Moyen-Orient (en remplacement des compagnies
pétrolières).
En octobre 1973, les représentants des pays arabes pétroliers (OPAEP) décident une réduction mensuelle
de 5% de la production pétrolière jusqu'à évacuation des territoires occupés et reconnaissance des droits des
Palestiniens (mesure prise conte les Etats qui soutiennent Israël).
- La fixation de l’OPEP, le 23 décembre 1973, du prix du baril à 11,65 dollars en les multipliant ainsi par
4 en trois mois.
Cette hausse brutale a mis fin au pétrole bon marché en réalisant une évolution du marché favorable aux pays
exportateurs.
Il est à signaler que la variation de l’offre de pétrole ne signifie pas un choc. Ce dernier survient lorsque la
variation brutale influence les décisions des agents économiques dans l’immédiat et successivement.
47
3-2- Le second choc pétrolier
Le début du deuxième choc pétrolier remonte à septembre 1978 (émeutes violentes à Téhéran) et janvier 1979
(la révolution iranienne et la fuite du Shah).
Lors de la guerre Iran-Irak en septembre 1980, le prix du baril de pétrole atteint 39 dollars (presque 92,50
dollars en tenant compte de l’inflation en 2005).
Au cours de cette période, l’arrêt des exportations iraniennes provoque presque instantanément l’annonce
officielle de nouvelles hausses de prix.
Ce deuxième choc pétrolier a conduit à une multiplication des prix du pétrole par deux.
Ces bouleversements ont débouché sur une désorganisation des circuits de commercialisation du pétrole sur
l’échiquier mondial.
Les chocs sont favorisés beaucoup plus par l’inélasticité de la demande de pétrole à court terme.
N.B : L’élasticité de la demande est « un concept économique qui permet de mesurer le degré de
sensibilité de la demande aux variations de prix (« élasticité-prix ») ou des revenus (« élasticité-revenu ») ».
Dans les pays importateurs, une forte hausse du prix du pétrole augmente les coûts de production de certaines
entreprises, hausse à laquelle elles peuvent répondre par :
D’où, la répercussion de cette situation sur toute l'économie en amplifiant les difficultés de certains opérateurs.
À l'inverse, dans ces mêmes pays, une forte baisse des prix de même ampleur peut se traduire uniquement par :
une baisse des prix de revient ; une hausse des profits ; une hausse de l'activité et de l'emploi.
Mais, dans les pays exportateurs, cette forte baisse des prix provoque un choc (contre-choc pétrolier)
susceptible de se répercuter dans toute la planète financière en influençant négativement sur les pays
importateurs.
Le trait commun des deux chocs pétroliers est qu’ils ont mis fin à un régime de croissance fondé sur la
consommation d’énergie à bon marché.
- Les prix des phosphates ont triplé par rapport au début de l’année 1973 ;
L’alourdissement de la facture pétrolière affecte le PIB dans la plupart des pays importateurs (part importante
prélevée de la richesse créée chaque année) ;
48
Le recul du secteur industriel notamment dans le textile-habillement :
- les suppressions massives d’emplois et donc la montée du chômage qui s’est poursuivie jusqu’aux
années 80.
La pression de l’OPEP par la diminution de la production a poussé les pays vers la mise en place de
politiques d'amélioration du rendement énergétique ainsi que la diversification des sources d'énergie. (Le
programme de constructions de centrales nucléaires dans plusieurs pays).
Selon certains auteurs et comparativement aux années 1930, la rupture de 1974 a provoqué une situation
considérée comme « un simple ralentissement de la croissance et non comme une dépression profonde ».
La combinaison d’un faible niveau d’activité avec la hausse des prix est connue sous l’appellation de «
stagflation ». C’est l’une des caractéristiques majeures de la seconde moitié des années 1970.
L’explication marxiste : c’est une crise du capitalisme. L’explication est fondée sur quatre facteurs :
- La tertiarisation de l’économie ;
L’explication keynésienne insiste sur la recherche des causes du ralentissement de la croissance du coté de la
demande intérieure. Il s’agit ici d’une crise du modèle fordiste caractérisé par la production et la consommation
de masse.
L’analyse libérale insiste sur les blocages introduits dans les mécanismes économiques par l’action de l’Etat
en faussant le jeu du marché. En plus, la surabondance monétaire, due à un keynésianisme plus poussé, a
conduit à l’inflation des années 1970.
La crise comme conséquence inéluctable des mutations technologiques. La croissance est dépendante de
nouvelles innovations susceptibles de relancer l’investissement et de redynamiser à nouveau l’économie. D’où
l’importance des analyses de Schumpeter.
Conclusion : Les chocs pétroliers de 1973 et de 1979 constituent une phase de rupture des rapports de force
traditionnels entre pays en développement et pays industriels.
La contrepartie des excédents financiers accumulés dans quelques pays de l'OPEP est l’alourdissement des
factures pétrolières dans les pays industrialisés.
C’est une raison profonde pour que ces derniers procèdent à de profonds réajustements de leurs systèmes
énergétiques.
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4- La crise des subprimes (2008)
Un subprime : un prêt à taux variable accordé par les banques aux ménages américains à faible solvabilité.
Sa particularité : la garantie ne se fait non plus sur les revenus de l’emprunteur mais plutôt sur une hypothèque sur
le bien acquis, en l’occurrence l’immobilier.
La titrisation : un montage financier réalisé par un établissement de crédit et qui consiste en la transformation
d’actifs (principalement des prêts) en titres négociables (obligations) afin d’être vendus sur un marché.
Le principal avantage : elle permet à l’établissement de crédit de se refinancer de manière rapide et de se protéger
contre un éventuel risque de non-paiement de sa créance.
Progressivement, en 2007, plusieurs ménages se trouvent dans l’impossibilité de rembourser leur prêt et les
banques se voient dans l’obligation de saisir les logements et de les revendre.
En même temps, la valeur du marché immobilier baisse et s’aggrave avec l’arrivée des multiples logements
associés subprimes.
Au bout du compte, les banques sont perdantes puisqu’elles vendent les logements moins chers que les prêts
accordés.
Elles ont donc besoin d’argent, mais elles ont de la difficulté à en trouver auprès des établissements bancaires et
des investisseurs qui sont réticents à s’engager dans des prêts puisqu’ils ont perdu de l’argent à cause des
subprimes.
Les risques semblent plus élevés, les investisseurs investissent beaucoup moins et les banques prêtent moins
facilement de l’argent.
C’est là que la véritable crise financière survient puisque la circulation de l’argent devient très limitée, obligeant
les banques centrales à prêter de l’argent aux banques en difficulté à un faible taux d’intérêt.
Cette crise financière ne se limite pas au territoire des USA : il existe une grande interdépendance entre les
systèmes financiers des différents pays à travers le monde. Une déstabilisation locale peut très vite devenir
globale :
Plusieurs titres financiers émis par les banques américaines étaient achetés par de nombreux investisseurs
à l’étranger.
Les économies qui sont bousculés par une crise financière ont tendance à rapatrier leurs capitaux placés à
l’étranger, ce qui peut déstabiliser l’économie où les capitaux ont été retirés.
D’un autre côté, un pays en situation de crise a moins de capacité à importer des produits, ce qui réduit
les exportations des pays qui sont des partenaires commerciaux.
50
4-3 Les conséquences de la crise :
• La crise financière produit une série de causes à effet qui mène à des récessions.
• Tout d’abord, la crise de confiance provoquée par la crise des subprimes crée un climat où les
investissements et les prêts se font plus rares.
• Le crédit se raréfiant, la consommation diminue, entraînant aussi une diminution des ventes des
entreprises qui résultent en une baisse de la production globale.
• Les entreprises à leur tour licencient des employés, le taux de chômage augmente et la baisse de la
consommation s’accentue, créant un cercle vicieux.
1- le repli des capitaux et des IDE dans les pays moins développés qui s’orientent vers des pays plus
développés.
2- la baisse de la demande mondiale provoquée par la crise engendre une baisse des produits de base que les
pays moins développés exportent.
3- les pays moins développés sont touchés par la diminution d’envoi de fonds par les travailleurs migrants
installés dans des pays développés à cause de la hausse du taux de chômage.
4- l’aide publique au développement se voit être diminuée par la crise, ce qui affecte directement le
développement des pays moins avancés.
Crise financière
Crise majeure de
liquidité
Crise bancaire
Crise
d’insuffisance de
la demande
51
De la crise des subprime à la crise financière
Subprime : prêt hypothécaire réalisé auprès de ménages à faibles revenus. Fort
risque de non remboursement. Accordés principalement entre 2004 et 2006
2006 : augmentation
des taux d’intérêt : Titrisation de ces prêts : ils sont
début des défauts de regroupés, transformés et vendus sous
paiement des ménages forme de titres sur les marchés
financiers
Vente des
biens
Des milliards de Chute
immobiliers Crise
pertes dont on des
financière
ne sait pas qui bourses
Chute de les détient
l’immobilier
Effondrement de Faillites
la valeur des d’intermédiaires
subprime financiers
Le prêt interbancaire
est bloqué
Crise de
liquidité
52
De la crise de liquidité à la crise bancaire
Dégradation du
portefeuille des Crise de liquidité
banques
Les banques
réalisent des pertes
La règle des massives et doivent
fonds propres se refinancer
fait que le Chute des
risque quantifié marchés
augmente financiers
Crise bancaire
Faillites des
Pour rétablir leurs profits entreprises
Perte des elles rationnent le crédit et
banques augmentent son coût
Augmentation
du chômage
Crise
économique
53
Les causes de la crise
La volatilité L’inefficacité de la
des La titrisation réglementation
marchés bancaire
54
Les réponses à la crise
Sauvetage des
banques et garantie
des dépôts
Les politiques de
relance
L’intervention du
FMI
Les décisions du
G20
Pas de
déstabilisation de Détérioration Toujours + de
l’économie du bilan des prise de
banques risques de la
centrales part des
banques
55
Baisse des taux d’intérêt et
création monétaire
Points positifs Points négatifs
Création des
Relance
conditions d’une
keynésienne de la
nouvelle bulle
demande
spéculative dans un
domaine, tôt ou tard
Reprise de la
croissance et
baisse du
chômage
56
L’intervention du FMI
Points positifs Points négatifs
57
La politique de l’UE
Choc symétrique
Chocs asymétriques Cas de 2007
Absence d’un
Indépendance Principe de
contribuable européen
totale de la BCE subsidiarité
Absence de solidarité
La Commission rappelle financière dans l’UE : c’est Politiques
la clause de « déficit le FMI et la BRI qui publiques sont
public excessif » à 20 viennent au secours des désorganisées
pays en 2009 États les plus en difficultés
58
Quelles sorties de crise ?
Le rétablissement Augmentation de
des comptes des Changement de Création de
la réglementation régulation la part des salaires
banques permet dans la VA
de penser que la bancaire économique
crise est finie mondiale : G20 ?
La croissance des
Suppression de Jeu international pays émergents
Maintien d’un
crises financières coopératif plus dépend de causes
chômage qui se
massives efficace internes
résorbera
lentement
Suppression des
Les causes Anticipation sur les
causes structurelles
structurelles de la crises, qui limite leur
de la crise
crise demeurent impact
59
5- La crise sanitaire – Covid 19 et la crise économique
60
Pr. Mohamed KARIM
61