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UNIVERSITE HASSAN II- Casablanca Année universitaire : 2020-2021

Faculté des S.J.E.S - Aïn Sebaâ

Filière : Sciences économiques et gestion (SEG) - Semestre 3 – Groupes A-B-C-D


Module : Problèmes économiques et sociaux (PES)

Pr. Jamila AYEGOU & Pr. Mohamed KARIM

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Le contrat pédagogique :

1- Objectifs du cours (compétences visées)

 Maitriser la diversité des problèmes économiques contemporains à l’échelle nationale, continentale


(Afrique) et mondiale;

 Savoir les problèmes qui se posent dans les pays développés et surtout en voie de développement;

 Etre capable d’analyser différentes théories économiques;

 Acquérir une bonne culture générale sur les enjeux économiques, politiques et sociaux actuels;

 Etre capable d’analyser des informations sur un sujet donné;

 Avoir un esprit critique et apprendre à formuler un point de vue personnel argumenté;

 Apprendre à débattre.

2- Méthodologie de travail et d’évaluation

Le travail du semestre s’étale sur trois étapes :

1- Au cours de la séance :

• Suivre l’explication

• Prendre des notes non projetées sur le tableau (la prise de notes doit être bonne et claire pour faciliter la
révision)

• S’entrainer sur les fiches de lecture.

2- Après la séance :

 Recourir au support de cours (polycopié);

 Reformuler et compléter les idées;

 Utiliser des dictionnaires et encyclopédies pour expliquer des mots et des concepts;

 Bien assimiler le cours;

 Lire des articles et/ou ouvrages liés aux thématiques traitées.

3- Modalités d'évaluation

- Un examen écrit en 1h30 sur 20 points, fondé sur : des questions de cours, directes ou sous forme de QCM
et un sujet à débattre destiné à vérifier les compétences visées.
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Plan du cours :

Introduction générale

Chapitre I : Croissance économique, développement et sous-développement

Chapitre II : Crise et métamorphose de l’économie mondiale

Chapitre III : Chômage -emploi et inflation

Chapitre IV : Inégalités et pauvreté

Conclusion générale

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Eléments bibliographiques :

I- Ouvrages et manuels :

1. ROSTOW W.W (1963), Les étapes de la croissance économique, Points Seuil.

2. AGHION P., HOWITT P. (2000), Théorie de la croissance endogène, Dunod.

3. GADREY J., JANY-CATRICE CATRICE F. (2005), Les nouveaux indicateurs de richesse. Repères, La
Découverte.

4. LANDES D. (2000), Richesse et pauvreté des nations, Albin Michel.

5. MEDA D. (2008), Au-delà du PIB, pour une autre mesure de la richesse, Editions Gallimard

6. Michel CHATELUS ET Jacques FONTANEL, 1993, Les dix grands problèmes économiques
contemporains, PUG - Collection : Economie en +-.

7. PAUL BUSUTTIL, 2000, L'essentiel des grands problèmes économiques et sociaux du monde
contemporain, Editeur : Gualino, Collection : Les Carrés,130 pages.

8. René GUIMET, 2010, Problèmes économiques et sociaux contemporains. L'essentiel en 55 fiches,


Vuibert, 176 pages.

9. Eric Kermarrec, 2008, Problèmes économiques contemporains. Les grands thèmes. Edition :
L’harmattan, Collection : L'esprit économique - série : Cours Principaux, 282 pages.

10. J.-P. Deléage et alii, 2013, Croissance, emploi et développement - Tome 1, Les grandes questions
économiques et sociales. Edition : La découverte. Collection Repères, nouvelle édition (manuel collectif)

…….

II- Revues et articles

 MOATTI S. (2009), « Richesse, bien être et progrès », Alternatives économiques, n°283, septembre, p.
54-64.

 Revue problèmes économiques

…..

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Introduction générale :

• Le cours est une description de certaines manifestations des problèmes économiques qui affectent le
développement aussi bien des pays développés que des pays en voie de développement.

• Avec la mondialisation, on assiste à des phénomènes d’interaction des effets économiques entre les pays,
soit positivement ou négativement.

• Par exemple, les problèmes de croissance de chômage et l’inflation ne peuvent pas être traités de façon
indépendante de leur environnement économique.

Deux types d’évolution que confrontent les économies contemporaines :

 Début des années 80: processus de mondialisation + changement technologique

 Impact sur les économies nationales : ajustement de leurs politiques (adaptation de leur système fiscal et
social, modification de leur structure de production, qualification de la main d’œuvre …

En parallèle à ces mutations, les économies connaissent:

- Une intensification des mouvements migratoires (vers les pays développés);

- Une montée des inégalités, de l’exclusion, et du chômage,

- Une augmentation de la pollution environnementale,

- Un vieillissement de la population dans les PD…

Ces évolutions viennent bouleverser les équilibres internes, et suscitent de nombreuses interrogations :

 Comment gérer les risques environnementaux ?

 Comment lutter contre la montée des inégalités et de l’exclusion et maintenir la cohésion sociale ?

 Quelles politiques sociales instaurer ?

 Comment les financer ?

 Comment adapter l’organisation et la gestion des entreprises à la concurrence internationale ?

 Quelle politique d’aménagement rural et urbain mettre en œuvre ?

 Quels modes de transport développer ?

 Comment gérer les conséquences sociales du chômage ?

 Quel type de gouvernance à instaurer ?...

Pour répondre à ces questions, les citoyens, les entreprises et les décideurs publics s’interrogent sur les
politiques à mettre en œuvre.

 Les grandes phases de la croissance économique

 La croissance économique est forte de 1850 à nos jours. Mais elle connaît différentes phases, avec des
alternances de cycles de croissance et de dépression.

 * 1848-1873 : une première phase d’industrialisation (parfois nommée 1ère révolution industrielle) est
basée sur le charbon et la vapeur, le textile, la métallurgie.
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 * 1896-1929 : la seconde phase d’industrialisation (2e révolution industrielle) repose sur l’électricité, la
chimie et la production automobile mais aussi le pétrole et l’avion ainsi que la mécanique.

 * 1945-1973 : La période des Trente Glorieuses (expression de Jean Fourastié en 1979) est celle d’une
forte croissance (plus de 5% dans les pays occidentaux, 10% au Japon) liée à la société de consommation,
avec la diffusion de biens d’équipement des ménages (produits blancs des appareils ménagers comme le
réfrigérateur, le four ; les produits gris de l’électronique et de l’audiovisuel : téléviseur…).

 * de 1973 -1990 : Après les chocs pétroliers la croissance dépressive est une période de montée du
chômage mais de pouvoir d’achat élevé dans les pays développés. On parle parfois de « Trente
Piteuses » après 1973 avec la désindustrialisation et les délocalisations.

 * 1990-2008 : le développement d’Internet a été le moteur de la Net économie. Mais la spéculation


financière est à l’origine d’une crise majeure en 2008.

En gros, l’économie mondiale est passée par de plus grandes phases historiques marquées tantôt par des crises,
tantôt par la stabilité et aussi par la croissance.

Ce processus peut être interprété sur la base du cycle de kondratiev. Ainsi, en deux cent ans, l’économie
mondiale a décrit quatre cycles de kondratiev comme suit :

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J. Schumpeter retient trois types de cycles économiques pour expliquer les variations de la croissance :

• les cycles longs ou cycles Kondratieff, d'une durée de cinquante ans ;

• les cycles intermédiaires ou cycles Juglar, d'une durée de dix ans environ ;

• les cycles courts ou cycles Kitchin, d'une durée de quarante mois environ.

LA REVOLUTION INDUSTRIELLE

Signification du terme :

La révolution industrielle : description de la diffusion du processus d’industrialisation sur le continent.

Les historiens datent cet événement différemment entre les pays (Grande Bretagne, France, Belgique, Russie…),
et au sein d’un même pays. Exemple : selon Rostow, la RI en France : entre 1830-1860

Industrialisation (élément central)  croissance économique (condition nécessaire / insuffisante) 


développement.

Une première révolution industrielle : dès le XVIIIe siècle, elle a provoqué de grands bouleversements
économiques et sociaux en Grande-Bretagne (jusqu’en 1830).

Elle s’est étendue par la suite en Europe et aux Etats-Unis.

Une seconde révolution industrielle aura lieu par la suite à partir de 1896.

Facteurs de l’essor de l’industrie dans la Grande-Bretagne

Sous la pression du système d’enclosure, la population rurale est contrainte d’abandonner les terroirs.

 Recherche du travail dans les centres urbains pour assurer la subsistance.

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Enclosure : un terme anglais qui désigne l'action d'enclore un champ. Il désigne la parcelle de terrain enclose de
haies, de murs ou de barrières. C’est un mouvement né en Grande-Bretagne aux débuts de la révolution
industrielle.

L’enclosure : un moyen de passage d'une agriculture traditionnelle (dans le cadre d'un système de coopération et
de communauté d'administration des terres) à une agriculture de type capitaliste (système de propriété privée des
terres)

Les raisons du mouvement d'enclosure :

 Une raison juridique : les potentats locaux souhaitaient conserver l'exclusivité des terres mais l'absence de
cadastre nécessitait de matérialiser les limites foncières ;

 Une raison « naturelle » : les haies permettent de parquer les animaux et de se protéger des bêtes errantes ;

 Une raison « environnementale » : les haies absorbent l‘eau

 Mais la raison fondamentale est la suppression des droits d’usage qui permet la liberté des assolements.

Amélioration des techniques d’exploitation par les landlords, (riches propriétaires qui détiennent les terres
agricoles). C’est le début de la « révolution agricole » ;

L’augmentation des productions permet de subvenir aux besoins d’une population toujours croissante;

Les exploitations nécessitant de moins en moins de main d’œuvre, les travailleurs se tournent à nouveau
vers d’autres secteurs d’activité, tels que l’industrie;

La Grande-Bretagne connaît une hausse très forte de sa population. Avec de moins en moins de décès et
de plus en plus de naissances, la main d’œuvre se multiplie et les consommateurs aussi;

Un état d’esprit favorable, propre à l’Angleterre, ouverte au progrès et à la science.

Recherche libre :

1- La RI en Angleterre

2- La RI en France

3- La RI aux États-Unis

4- La RI en Allemagne

5- La RI au Japon

6- La RI en Russie

7- La RI en Belgique

Facteurs de la révolution industrielle

L’invention de la machine à vapeur (James Watt 1765)

Développement de la métallurgie : - utilisation du charbon

- développement d’alliages : fonte et acier

Mines de charbon (le charbon est abondant, facile à extraire et à transporter)

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Développement du transport à vapeur : bateau et train

Développement de l’industrie textile : le coton est plus résistant que la laine et il n’est pas cher.

Formation de capitaux industriels

Entreprise industrielle : usine, machine, matière première, transport

Nouvelles classes sociales :

- La bourgeoisie : banquiers, commerçants, entrepreneurs

- La classe moyenne : artisans, boutiquiers…

- La classe ouvrière : composée des anciens paysans dont le rôle est de surveiller et d’alimenter les
machines.

Apparition des grands magasins

Plus de marchandises,

Plus de service à la clientèle,

Apparition du papier-monnaie.

Développement du transport :

De nombreux canaux sont creusés

Des bateaux à vapeur sont développés (R . Fulton 1802)

La locomotive est développée (R.Stephenson 1829)

- elle favorise la concentration des industries

- elle nécessite beaucoup de fer et de charbon  création d'emplois

Croissance de l’industrie et du commerce Croissance de la production manufacturière

Développement des transports Développement du commerce

Conséquences de la révolution industrielle

 Transformation du travail

– Les locaux : sales mal aérés et encombrés


– Les tâches : simples, précises, répétitives
– Le travail est supervisé par des contremaîtres strictes
– Les heures du travail : 300 jours / année, 14 heures / jour
– Le salaire : insuffisant, d’où, la nécessité du travail des femmes et aussi des enfants.

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 Femmes et enfants à l’usine (20 à 40 %)

- la majorité de la main-d’œuvre travaille dans le textile (50%)

Raisons :

- M.O docile et économique

- Elle travaille dans les mêmes conditions que les hommes

- Le salaire de la femme = ½ enfant

- Le salaire de l’enfant = ¼ de l’homme

- Les enfants travaillent dès l’âge de 6ans  malformations physiques.

 Développement du syndicalisme

- Il a débuté en Angleterre (le droit d’association et de grève est obtenu entre 1870 -1880)

- Le vote des lois pour protéger femmes et enfants

- La détermination de l’âge minimum, la réduction des heures de travail par jour, interdiction du travail dans les
mines.

 Des conditions malsaines au niveau des logements :

- Ils sont loués à des prix élevés (leur proximité de l’usine est dû au manque de transport et au longue
journée de travail);

- Ils sont non équipés, humides, mal chauffés, mal éclairés, sales, surpeuplés…

La fatigue des ouvriers, la mauvaise alimentation, l’absence de médecin, l’alcoolisme...  espérance de vie d’un
ouvrier = 30 ans.

 Augmentation du besoin d’aide sociale :

Face au non interventionnisme de l’État

 La fondation d’organismes privés

 L’école primaire est devenue obligatoire pour tous les enfants... (malgré la résistance des entrepreneurs et des
familles ouvrières).

Transformations caractéristiques de la R.I :

Technique :

Transformations agricoles

Innovations techniques fondamentales

Machinisme, taylorisme, multiplication des usines (accroissement de la taille des entreprises et


processus de leur concentration)

Progrès technique continu.

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Économie

Capitaux mobilisés en vue du profit

Forme capitaliste de production et d’échanges

Urbanisation

Finance

Montée en puissance de la bourgeoisie

Création de sociétés de capitaux (Sociétés Anonymes)

Social

Formation de la classe ouvrière

Séparation entre les propriétaires des moyens de production et les salariés

 Ce sont là les caractéristiques du mode de production capitaliste. Donc, la RI caractérise le passage de la


société traditionnelle précapitaliste à la société industrielle capitaliste. Elle est à la base de la naissance du
système capitaliste.

Spécificités du système capitaliste

Principes de base

Sur le plan économique

 La propriété privée des moyens de production

 L’importance de l’entreprise

 La concurrence

Sur le plan social

 Marché libre de l’emploi

 Relation contractuelle employeur - salarié

Le rôle de l’État

N’intervient pas, ou très peu, dans l’économie

Assure les grands services publics

Établit les règles libérales

Le rôle du marché

Seul garant de l’équilibre (régulation de l’offre de production par la demande de consommation)

La naissance des classes sociales

La RI  deux classes sociales :

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 Le prolétariat ou la classe ouvrière : un phénomène social majeur

Il consiste à lutter contre la prolétarisation et à l’insertion dans les usines.

La résistance de cette classe sociale a donné lieu au "luddisme" (des révoltes connues en Angleterre, en France
et en Allemagne).

Luddisme : vu les conséquences économiques et sociales du machinisme, les artisans et compagnons brisent les
machines, symbole de cette prolétarisation qu’ils refusent.

Le principe de la prolétarisation : Il faudra que la concurrence de la grande industrie mécanisée entraîne la


ruine économique de l’artisanat pour que ces travailleurs rejoignent les usines.

 Les capitalistes industriels :


- à la veille de la R.I : le manufacturier avait le même style et le même niveau de vie que ses ouvriers.

- après la R.I : le manufacturier s’est séparé de la classe ouvrière en rejoignant, dans la hiérarchie sociale, les
propriétaires fonciers, les financiers et les marchands (rangs de la puissance et du prestige).

Les différentes révolutions industrielles (voir tableau suivant)

Tableau des révolutions industrielles ou techniques

Période Inventions et Innovations dérivées – effets d’entraînement


innovations majeures

1ère R.I fin 18ème - Machine à vapeur, Métallurgie, boom de l’industrie textile
début 19ème machinisme et (révolution cotonnière)
mécanisation

Révolution 1840-1870 Locomotive, rails en Transports ferroviaires, sidérurgie


ferroviaire acier

2ième R.I fin 19ème - Moteur électrique, Electromécanique, automobile, industries


début 20ème moteur à explosion chimiques
(pétrole)

« Révolution lendemains de Électronique, physique Énergie nucléaire, textiles synthétiques


scientifique la Seconde nucléaire, chimie de
et technique» Guerre synthèse
mondiale

3ième R.I ou à partir des Micro-électronique, Bureautique, télématique, robotique et


révolution années 1970 informatique, automatisation, biotechnologies
informatique "révolution biologique"

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Contexte général des révolutions industrielles :

Pour certains auteurs, il s’agit d'un siècle marqué par :

Un équilibre politique international : absence de grandes guerres entre 1815 et 1914 ;

Un équilibre monétaire : système de l'étalon-or et absence d'inflation (stabilisation des prix) ;

Un équilibre économique : acceptation de l'économie de marché.

 La deuxième révolution industrielle


Elle se caractérise par :

- le développement de nouvelles technologies telles que l'électricité et le moteur à explosion ;

- l'apparition de la division du travail dans les grandes usines.

D’où, l’apparition de grandes puissances industrielles au début du 20ième siècle :

La France et l’Angleterre développent deux vastes empires coloniaux en suivant une politique
impérialiste.

En fournissant les moyens matériels à leurs colonies, ces deux empires créent de nouveaux marchés
faciles à dominer.

Au même moment deux grands États continentaux se forment : les États-Unis et l’Empire russe.

 Le rôle de l’État dans la révolution industrielle ou le capitalisme-libéralisme


A - La théorie prône la liberté
• L’entreprise et le marché jouent un rôle important dans l’industrialisation et le développement du
capitalisme.
• Le 19ème siècle marque l’âge d’or du libéralisme et du capitalisme libéral.
• L’économie de marché est l’allocation optimale des ressources.
• Adam Smith (1723-1790) est favorable à l’entreprise et au marché. Il est pour l’équilibre,
l’enrichissement et les lois naturelles. Il prône l’État minimal (Police, Armée, Justice et construction
d’édifices publics) et est partisan de la "main invisible" : la somme des intérêts particuliers mène à
l’intérêt général.
• La main invisible conduit chaque individu, alors qu’il ne travaille que pour son avantage personnel, à
travailler inconsciemment de façon très efficace pour la collectivité. Il s’agit d’un processus inconscient
qui mène des intérêts particuliers à l’intérêt général.
B - Mais en réalité…
• Une économie de marché peut rarement se passer de l’intervention de l’État. Même si le marché a joué
un rôle décisif dans l’industrialisation et dans le développement du capitalisme, l’État est intervenu pour
accélérer le processus d’industrialisation :
– Pour créer un cadre favorable à l’industrialisation (fiscalité réduite, protection des entreprises
naissantes)
– En se substituant aux entreprises privées pour accélérer le "take off"
– Pour réglementer et éviter les abus (syndicats en 1884)
• Note : au 20ème siècle et surtout après 1945, Keynes et l’État providence prennent de l’importance.

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CHAPITRE I :

LA CROISSANCE ECONOMIQUE, DEVELOPPEMENT ET SOUS-DEVELOPPEMENT

1- La croissance
1-1- Définition et typologie
1-2 – Les analyses pratiques et théoriques
1-3 – La mesure de la croissance
2- Développement et sous-développement
2-1 Eclaircissements des concepts
2-2 Indicateurs du sous-développement
2-3 Les appellations du sous-développement
2-4 La mesure du développement

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1- La croissance
1-1 Définition et typologie de la croissance

1-1-1 Définition
Selon François Perroux, la croissance économique correspond à « l’augmentation soutenue pendant une ou
plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels.
La croissance a un caractère durable, elle s’oppose aux phases d’expansion, récession ou dépression qui sont
plus conjoncturelles et de durée plus limitée ».

• La croissance est généralement assimilée au taux de variation du produit intérieur brut (PIB), plus
précisément la variation relative du PIB en volume d’une année sur l’autre.
• - La croissance économique ne veut pas dire forcément amélioration du bien-être, la croissance peut en
effet s’accompagner d’un creusement des inégalités (exemple des Trente glorieuses).
• - La croissance ne veut pas dire non plus économie saine, une croissance forte entraîne généralement un
regain d’inflation (une hausse des prix), elle peut également se traduire par une hausse des importations et un
déséquilibre de la balance commerciale (exemple d’un plan de relance).
• - Quand l’augmentation de richesses enregistrée par le PIB est de courte durée (quelques trimestres), les
économistes préfèrent parler d’expansion (phase d’un cycle).

Le développement est « la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent
apte à faire croître cumulativement et durablement son produit réel global ».

Selon Frédéric Teulon : La croissance économique « est une progression quantitative de la production. Elle est
le préalable à tout effort de développement […] ».

Le développement « implique l’idée d’une amélioration du bien-être de toute la population se traduisant par une
hausse du revenu par tête, un accroissement de la ration alimentaire et un meilleur accès aux services de santé et
d’éducation ».

Le développement est comme un processus par lequel une société parvient à satisfaire les besoins qu’elle
considère comme fondamentaux.

On comprend le développement comme une transformation des structures économiques, démographiques,


sociales qui généralement accompagnent la croissance, on insiste sur l’aspect structurel
(industrialisation, salarisation, ...) et qualitatif (comportement, niveau de vie, ...).

Le développement est une notion relative : il ne prend sens que dans la comparaison. Il se définit par rapport à
une situation initiale et par rapport à d’autres pays.

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Le développement est qualitatif, social, culturel, alors que la croissance est quantitative (le développement
peut aussi être quantitatif).

La croissance est une condition nécessaire mais non suffisante au développement. Croissance et
développement sont donc deux notions différentes mais intimement liées.

1-1-2 Typologie de la croissance

On distingue entre croissance extensive et croissance intensive.

• Croissance extensive : quand l’augmentation de richesses provient d’une simple hausse quantitative des
facteurs de production (capital, travail);
• Croissance intensive : quand cette augmentation de richesses a pour origine une meilleure organisation
du travail (exemple du taylorisme, du fordisme ou du toyotisme).

• Pour mesurer le PIB normal, on détermine le niveau d’activité maximal compatible avec la stabilité du
rythme de l’inflation. Il s’agit de la croissance potentielle.
• En macroéconomie, la croissance potentielle est une estimation du taux de croissance du PIB lorsque les
facteurs de production (travail, capital) sont utilisés de manière optimale, en l'absence de tension sur
le marché des biens et services et sur celui du travail (c'est-à-dire avec une inflation stable).
• Elle résulte d'une modélisation de l'économie, basée sur une estimation de l'évolution de la quantité de
travail disponible, de l'évolution du capital disponible et des gains de productivité réalisés par les
entreprises ("productivité globale des facteurs"), souvent assimilés au progrès technique.
• Le décalage entre la croissance potentielle - CP et la croissance effective - CE (effectivement constatée)
est appelé écart de production ou décalage conjoncturel.
• Si la CE > la CP, l'économie bénéficie d'une série de facteurs favorables au budget de l'Etat : création
d'emplois, baisse du chômage, diminution des aides sociales et des indemnités chômage, augmentation
des rentrées fiscales.
• Si l'écart de production se prolonge dans le temps, alors la CP est ré-estimée car les moyens de production
s'ajustent de manière structurelle à l'évolution de l'activité.
• En moyenne et en dehors des périodes de réduction du déficit budgétaire ou de relance de la croissance
par le déficit, la CE = CP.
• La CP est un outil essentiel pour le pilotage budgétaire et monétaire.

• La croissance autocentrée est évoquée par les économistes lorsqu’elle repose sur des dynamiques
internes (rôle de la consommation des ménages) et de croissance extravertie lorsqu’elle découle de
l’ouverture de l’économie (Exemple : les exportations allemandes représentent 47% du PIB).

• La croissance équilibrée est une croissance telle que le taux d’accroissement de l’offre soit égal à celui
de la demande sur le marché des biens et services.
• Les forces du marché seraient ainsi autorégulées, dès qu’une hausse des prix apparaît, la demande
diminue, et l’offre s’ajuste.
• Une croissance équilibrée satisfait les conditions du carré magique : création d’emplois, faible niveau
d’inflation, budget et balance commerciale équilibrés.

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1-2 – Les analyses pratiques et théoriques
1-2-1 Les analyses pratiques
Les analyses empiriques cherchent d’une part à rendre compte de la dimension historique de la croissance, d’autre
part à revenir sur les déterminants de cette croissance (productivité du travail, productivité du capital et progrès
technique).

Dans son explication du sous-développement, Rostow considère que c’est un retard de développement.

 Les étapes de la croissance de Rostow (1960)

« Les étapes de la croissance économique » de Rostow constituent une référence à l’école libérale. Le
développement est atteint en suivant une série d'étapes. Chaque pays suit une trajectoire économique similaire
pour arriver au stade de développement en créant et en maintenant les conditions favorables à la croissance.

Selon Rostow, cinq grandes étapes sont à parcourir pour atteindre le développement :

- La société traditionnelle ;
- La transition ;
- Le démarrage ;
- La maturité ;
- La consommation de masse.

1- La société traditionnelle :
 Une société rurale, pas ou peu évolutive, très hiérarchisée
 Une société basée sur l’agriculture (secteur primaire important XIXème siècle)
 Manque de moyens de transports
 Commerce peut-être important (notamment les ports),
 Peu d’investissement
 Production faible
 Le centre de gravité politique se trouve dans entre les mains de ceux qui possèdent la terre (le propriétaire
foncier).
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2- La transition ou la phase de conditions préalables au démarrage :
Quand les mentalités bougent, l'idée de changement apparait :
 Nouvelles techniques découvertes,
 Accès aux marchés extérieurs,
 Ouverture du pays,
 Apparition des entrepreneurs,
 Volonté d’investir,
 La classe des entrepreneurs s’élargit,
 Création d’un Etat national centralisé (exemples : France et G.B.)

3- Le démarrage ou décollage ou "take off":


 Un certain nombre d'éléments déterminants apparaissent (usage de matières premières nouvelles
[charbon], grandes découvertes [machine à vapeur, ...] avec la volonté de changement).
 Le facteur décisif est l’investissement qui doit dépasser le simple renouvellement du matériel.

4- La maturité ou la marche vers la maturité :


 Une longue période où le développement se propage,
 De nouveaux secteurs apparaissent et l’économie se développe à un rythme important dans tous les
secteurs
 La généralisation de nouvelles techniques,
 L’investissement atteint au moins 10 % du revenu national,
 Le commerce international se structure autour des spécialisations et de la division internationale du
travail.
 De nouvelles valeurs se répandent,
 Le pays est marqué par des réformes sociales en cours et non pas par un simple enrichissement.

5- La société ou l’ère de la consommation de masse :


 La production de biens de consommation durables (bicyclettes, appareils électriques, machines à
coudre…) et de services constitue l’essence du capitalisme et le symbole du consommateur souverain
 Le revenu réel par habitant s’élève,
 Nouvelles institutions,
 Démocratie politique,
 Stabilité sociale
 Le progrès technique n’est plus une fin en soi, une grande partie des ressources sont en effet destinées à la
prévoyance et la Sécurité sociale (c’est l’ère de l’Etat Providence).

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La théorie du développement linéaire de Rostow (1960)
Les étapes Les caractéristiques des étapes de la croissance Situation
contemporaine
La société Société agricole, stationnaire, la terre est la seule source Les P.M.A.
traditionnelle de richesse. Perspectives de changement faibles. Société
hiérarchisée
Les conditions Apparition du profit, développement de l’agriculture, Pays en développement
préalables au idées nouvelles, apparition d’un Etat centralisé, intermédiaires
décollage l’épargne et l’investissement augmentent

Le décollage ou Emergence de branches motrices, la croissance devient Les N.P.I.


« take off » habituelle et crée un processus cumulatif, inégalités
sociales
La marche Apparition d’industries nouvelles, augmentation de la Corée du Sud ?
vers la productivité agricole (exode rural), idée de progrès Pays d’Europe Centrale
maturité et Orientale (P.E.C.O) ?

L’ère de la Besoins essentiels satisfaits, organisation efficace mais Pays occidentaux


consommation contraignante, développement de la protection sociale, développés
de masse développement du secteur tertiaire

 On conclut que la base du raisonnement de Rostow est la montée du taux d’investissement.


En se basant sur la thèse d’A.Smith, les libéraux insistent sur le rôle du marché et le passage de la
richesse des propriétaires fonciers (mains stériles) aux entrepreneurs (mains fertiles).
En se basant sur la thèse de D.Ricardo, ils proposent, selon la théorie des avantages comparatifs, que
chaque économie se spécialise en fonction de ses points forts dans le cadre d’une économie mondiale
intégrée.

 Les critiques de la thèse de Rostow :

• Elle repose sur une vision linéaire de l’histoire qui est assez contestable. Ce sont des étapes trop
théoriques. Existe-il une seule bonne solution (« one best way ») ?
• L’histoire se déroule de manière fatale. Les étapes ne se brulent pas selon Rostow. Or, les structures
sociales et l’environnement économique des PED au XXIème siècle ne sont pas analogues à ceux des
pays européens du XVIIIème. L’universalisme de la thèse est ainsi contestable.
• Les conditions économiques d’un démarrage sont plus difficiles à réunir aujourd’hui qu’au XIXème et le
deviennent davantage au fur et à mesure que les pays développés avancent et modèlent le marché
mondial.
Aujourd’hui, le temps que le pays accumule l’épargne et le savoir-faire nécessaires, les
techniques auront encore évolué, seront devenues plus coûteuses, plus complexes.

1-2-2 Les analyses théoriques de la croissance

1- Les précurseurs :

Adam Smith (1776, Recherches sur la nature et les causes de la Richesse des Nations) :

• Le rôle de la division du travail comme facteur de croissance (Ex : la manufacture d’épingles. « L’opulence
naît de la division du travail »);
• Cette division du travail se trouve renforcée par la participation du pays au commerce international (théorie
des avantages absolus);
L’optimisme de Smith apparaît à travers les traits d’une croissance illimitée (elle dure tant que l’on peut étendre
la division du travail et le marché).

16
Robert Malthus (1798, Essai sur le principe de population) :

• Il considère que la croissance est limitée en raison de la démographie galopante (idée exprimée avant lui
par D. Hume, R. Cantillon, et A. Smith);
• Il attribue la misère en Angleterre au décalage/Ecart entre deux lois : la loi de progression arithmétique
des subsistances et la loi de progression géométrique de la population;
• La croissance spontanée de la population excède la croissance maximale de l’offre des subsistances (la
surface cultivable est bornée et les rendements sont décroissants).
• La sortie de cet état passe par la mortalité, la baisse de la natalité et le célibat (loin des pratiques anti-
conceptuelles/immorales et loin des règles de la nature).

David Ricardo (1817, Des principes de l’économie politique et de l’impôt) / une nouvelle vision des problèmes
économiques :

• Loin de chercher les sources de la richesse des nations, il va s’intéresser aux lois qui règlent la répartition
des revenus entre la rente, les salaires et les profits (Ce qu’il considère comme principal problème en
économie politique).
• La croissance est limitée par la loi des rendements décroissants;
• La valeur ajoutée se répartit entre trois agents : les propriétaires fonciers (rente foncière), salariés (salaire
de subsistance) et le capitaliste (profit);
• Le profit des capitalistes est résiduel, il intervient une fois le salaire et la rente foncière payés.
• Lorsque la population s’accroît, il convient d’augmenter la production agricole, or les nouvelles terres
mises en culture sont de moins en moins productives.
• Le coût de production va donc s’élever, entraînant inévitablement la hausse des salaires et de la rente
foncière.
• Les profits vont se réduire jusqu’au moment les capitalistes ne seront plus incités à investir. L’économie
atteint la situation d’état stationnaire.
• Afin de retarder cette situation, Ricardo préconise d’augmenter les gains de productivité dans
l’agriculture grâce au progrès technique et de s’ouvrir au commerce international (théorie des avantages
comparatifs).

Karl Marx (1867, Le Capital) a été le premier économiste à proposer un modèle formel de croissance, à l’aide
de ses schémas de reproduction élargie.

• Il considère que la croissance est limitée dans le mode de production capitaliste en raison de la baisse
tendancielle des taux de profit.
• En effet, la recherche d’une plus-value toujours plus importante (notamment grâce à des salaires bas,
que Marx appelle, Minimum de Subsistance) et la concurrence entre capitalistes devraient provoquer une
paupérisation des ouvriers et un blocage dans le développement du système capitaliste (crise).

Joseph Schumpeter (1942, Capitalisme, Socialisme et démocratie) fait du progrès industriel la clé du
changement :

« L’impulsion fondamentale qui met et maintient en mouvement la machine capitaliste est imprimée par les
nouveaux objets de la consommation, les nouvelles méthodes de production et de transport, les nouveaux
marchés, les nouveaux types d’organisation industrielle – tous éléments créés par l’initiative capitaliste ».

• En d’autres termes, le progrès industriel est porté par des innovateurs qui cherchent à emporter le gros
lot (Schumpeter compare le jeu des affaires au poker).
• L’analyse schumpetérienne est intéressante car elle ne repose pas seulement sur le progrès technique, sur
l’évolution des connaissances ou les grandes inventions (avec le cycle des révolutions industrielles
successives).
• Elle ajoute un héro/le chef d’entreprise qui prend le risque de lancer un nouveau produit ou une nouvelle
façon de produire, et une structure (la concurrence monopolistique) qui assure à celui qui a réussi son pari
d’en percevoir une rétribution financière.

17
• Mais, la « destruction – créatrice », processus par lequel une économie voit se substituer à un modèle
productif ancien un nouveau modèle fondé sur des innovations, laissera certains derrière elle, cependant
elle finira par être bénéfique pour tous. Le système tout entier produira plus de richesse.

2. Les postkeynésiens

• A la suite de la crise de 1929, de nombreux économistes inspirés par les travaux de John Maynard
Keynes, vont s’interroger sur les possibilités d’une croissance équilibrée.
Rappel :
La théorie développée par Keynes :
• Le multiplicateur keynésien exprime la relation entre une variation de la dépense (dépenses
publiques, …) et la variation du revenu qu'elle génère.
• L'augmentation de la demande se traduit par une hausse de la production qui se traduira elle-
même par une hausse de la demande.
• La demande entraînera la production qui suscitera de nouveaux salaires pour produire ces biens,
et donc par répercussion une nouvelle demande.
• L'investissement initial est à l'origine d'une activité qui se propage par vagues successives en
stimulant l'activité économique.
• Le principe de l'accélérateur met en évidence l'impact de la variation de la demande sur
l'investissement.
• L'investissement est donc le déterminant fondamental de la croissance.
• L'accélérateur exprime le fait que l'investissement est très sensible à la conjoncture
économique.

• Le modèle de Domar et Harrod, premier modèle économique formalisé de la croissance, va chercher à


rendre compte des conditions et caractéristiques essentielles de l’équilibre d’une économie capitaliste en
croissance.
• Le modèle de Roy Forbes Harrod en 1939 et celui de Evsey Domar en 1947 sont proches, même si
leurs problématiques ne sont pas identiques :
– Domar ne cherchait qu'à attirer l'attention des Keynésiens sur les effets de l'investissement sur le
plein emploi au-delà de la courte période,
– Harrod visait à dynamiser la théorie keynésienne pour en faire un modèle de la croissance de long
terme.
• Le modèle H-D vise à ressortir le caractère instable de la croissance économique, et la nécessité de
l'intervention étatique.
• Il vise à étendre sur la longue période la Théorie générale de Keynes, qui ne portait que sur le court
terme.
• Le point de départ de Domar est de considérer que l’investissement exerce une double influence sur
l’économie :
1ère influence : l’effet revenu.
A court terme, l’investissement constitue une demande supplémentaire et entraîne une hausse des revenus via le
principe du multiplicateur.
• Pour une économie fermée,
 Soit ΔY la croissance économique (niveau de production),
 ΔI la variation de l’investissement,
 ΔT la variation de l’imposition,
 k1 le multiplicateur d’investissement et k2 le multiplicateur de l’imposition.
 On a: ΔY= k1 . ΔI - k2. ΔT
• Dans une économie ouverte :
 Il faut tenir compte de l’augmentation des importations provoquée par l’augmentation de la demande ;
avec ΔM la variation des importations :
 ΔY= k1 . ΔI - k2.ΔT – ΔM
• L’effet revenu associé à une augmentation de l’investissement I, est égal à I [1/(1-c)] c’est-à-dire I[1/s]
où s = (1-c) où :
– c est la propension marginale à consommer
– et s la propension marginale à épargner.

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Seconde influence : l’effet capacité.

A long terme, l’investissement doit engendrer une stimulation de la capacité de production, via le principe de
l’accélérateur.

L’investissement accroît les capacités de production dans une proportion égale à 1/v où v est le coefficient de
capital et correspond à l’inverse de la productivité moyenne du capital soit v= K/Y (où K est le stock de capital et
Y la production).

L’effet de capacité est donc égal I(1/v).

• Pour qu’il y ait croissance équilibrée, il faut que les revenus supplémentaires engendrés par l’effet
multiplicateur permettent d’absorber la production supplémentaire obtenue.
• En d’autres termes, l’effet de revenu doit être égal à l’effet de capacité.
• Cette condition est vérifiée si l’investissement augmente à un taux constant égal au rapport entre la
propension marginale à épargner et le coefficient de capital soit I/I = s/v.
• Harrod montrera par la suite que la croissance est par nature instable.
Le modèle H-D a ouvert la voie aux modèles modernes de la croissance, en particulier au modèle de
Solow.

3. Le modèle néoclassique de Solow (1956)

• Robert Solow (Prix Nobel en 1987) attribue l’origine de la croissance par tête au montant de capital
technique investi (machines, équipements, logiciels, infrastructures…).
• Solow note que l’état stationnaire est irréaliste : en fait, les économies n'atteignent jamais ce stade, en
raison du progrès technique qui accroît la productivité des facteurs.
• Lorsque l’investissement par tête dépasse le montant de la dépréciation du capital par tête existant,
chaque travailleur dispose d’un équipement plus performant et peut produire davantage.
• Toutefois, lorsqu’on augmente le capital par tête, la production augmente, mais pas de façon
proportionnelle (c’est le principe des rendements décroissants).
• Ainsi à force d’augmenter le capital par tête, va venir un moment où la production par tête augmentera
moins vite que cela ne coûte.
• La croissance par tête va cesser, c’est que Solow appelle l’état régulier.
• L’état régulier dépend du coût relatif du capital.
• Si ce dernier diminue (un renchérissement du coût du travail incitera les entreprises à substituer du capital
au travail), alors l’investissement par tête va augmenter de nouveau jusqu’à ce qu’un nouvel état régulier
soit atteint.
• Pour résoudre cette situation, Solow a dû imaginer l’intervention d’un autre facteur - le progrès technique
– pour expliquer la croissance à long terme.
• Ce facteur permet de produire plus.
• Il est miraculeux car il engendre des externalités positives.
• Le modèle de Solow est basé sur cinq équations macroéconomiques :
• Une fonction de production ;
• Une équation comptable sur le PIB ;
• Une équation d'épargne ;
• Une équation d'évolution du capital ;
• Une équation d'évolution de la force de travail.

4. Le rapport Meadows (1972) et l’approche systémique

• Le Club de Rome a demandé en août 1970 au Groupe d’étude de dynamique des systèmes du MIT
(Institut de technologie du Massachusetts à Cambridge/université américaine spécialisée dans les
domaines de la science et de la technologie), d’entreprendre l’étude des tendances d’un certain nombre de
facteurs qui déréglaient la société.
• Rappel : La Dynamique des Systèmes fait partie de la théorie des systèmes. C'est une approche pour
comprendre le comportement des systèmes complexes dans le temps (outils d’aide à la décision et outils
pédagogiques d’aide à la gouvernance des systèmes).

19
• C’est une technique de modélisation mathématique qui permet de comprendre et d'analyser des problèmes
complexes.
• Elle a été conçue dans les années 1950 pour aider les managers des entreprises à améliorer leur
compréhension des procédés industriels. Elle s’est propagée par la suite aux autres disciplines.
• Ce groupe a ainsi cherché à définir les limites matérielles qui s’opposent à la multiplication des hommes
et les contraintes résultant de leurs activités sur la planète.
• Afin d’obtenir une évaluation générale de la situation du monde, une méthode analytique mise au point
par J.Wforrester (1971), la dynamique des systèmes, fût utilisée.
• Cette méthode met en évidence les nombreuses relations entre éléments, formant des boucles avec
couplage, et pour certaines à effets décalés dans le temps.
• L’objectif principal du MIT était ainsi la reconnaissance dans un contexte mondial des interdépendances
et interactions de 5 facteurs critiques : explosion démographique, production alimentaire,
industrialisation, épuisement des ressources naturelles et pollution.
• Pour les auteurs du rapport, le système global tendrait inéluctablement vers une surchauffe suivie d’un
effondrement.
• Les cause de cet effondrement seraient au nombre de trois : la disparition de matières premières, la
pollution et la pression démographique sur la nourriture.

5. La théorie de la croissance endogène


• Le modèle de Solow n’expliquait pas la croissance, il signalait simplement que grâce au progrès
technique, la croissance peut perdurer.
• Pour les tenants de la théorie de la croissance endogène, le progrès technique ne tombe pas du ciel. La
croissance est ainsi assimilée à un phénomène autoentretenu par accumulation de quatre facteurs
principaux : la technologie, le capital physique, le capital humain et le capital public.

Pour Romer (1986), le changement technique provient d’une idée mise en forme et testée.

• Cependant, entre l’émergence d’une idée nouvelle et sa mise en œuvre concrète, il peut y avoir un très
long chemin (test, essais-erreurs…) qui nécessite le concours de plusieurs personnes.
• Bref des coûts de mise au point qui peuvent être très élevés.
• En revanche, une fois ces étapes franchies, si l’idée est acceptée, le produit qui en résulte peut-être
multiplié avec un coût bien moindre (ainsi le premier disque compact, le premier ordinateur ont nécessité
des efforts colossaux de la part de ceux qui les ont mis au point, cependant leur reproduction à l’identique
a été beaucoup plus facile).
• Le propre des idées qui provoquent des changements techniques, est qu’une fois les plâtres essuyés, elles
donnent naissance à des rendements croissants (les exemplaires suivants coûtent beaucoup moins chers),
voire fortement croissants (duplication d’un logiciel).
• Si bien que pour celui qui s’est efforcé de transformer l’idée en produit, le risque existe que des
concurrents en profitent et que lui ne récupère jamais son investissement initial, alors que ces concurrents
s’enrichissent.
• Des droits de propriété intellectuelle limiteront ce risque : brevets ou copyright protègent l’inventeur qui
dispose d’un monopole d’exploitation (limité dans le temps) sur l’œuvre ou le produit tiré de son travail.

La limitation du risque de l’enrichissement des concurrents se fait par les droits de propriété intellectuelle.

Les brevets ou copyright protègent l’inventeur qui dispose d’un monopole d’exploitation (limité dans le
temps) sur l’œuvre ou le produit tiré de son travail.

• Le changement technique sera d’autant plus intense que les innovateurs espèreront en tirer un profit
important.

Le capital physique, c’est l’équipement dans lequel investit une entreprise pour la production de biens et de
services.

20
• Romer (1986) a cependant renouvelé l’analyse en proposant un modèle qui repose sur les phénomènes
d’externalités entre les firmes : en investissant dans de nouveaux équipements, une firme se donne les
moyens d’accroître sa propre production mais également celles des autres firmes concurrentes ou non.
• L’explication à ce phénomène réside dans le fait que l’investissement dans de nouvelles technologies est
le point de départ à de nouveaux apprentissages par la pratique.
• Parmi les formes d’apprentissage, on peut citer l’amélioration des équipements en place, les travaux
d’ingénierie (agencement des techniques existantes), l’augmentation de la compétence des travailleurs…
• Or ce savoir ne peut être approprié par la firme qui le produit. Il se diffuse inévitablement aux autres
firmes. L’investissement a un double effet : il agit directement sur la croissance et indirectement sur le
progrès technique.

Le capital humain a été mis en évidence par deux économistes de l’Ecole de Chicago, Theodor Schultz et
Gary Becker, et est au centre des études menées par R.E Lucas (1988).

• Le capital humain désigne l’ensemble des capacités apprises par les individus et qui accroissent leur
efficacité productive.
• Chaque individu est en effet, propriétaire d’un certain nombre de compétences, qu’il valorise en les
vendant sur le marché du travail.
• Dans ce schéma, l’éducation est un investissement dont l’individu attend un certain retour.
• Il est alors naturel de souligner que la tendance plus que séculaire dans les pays occidentaux à un
allongement de la durée moyenne de la scolarité est une cause non négligeable de la croissance.

Le capital public correspond aux infrastructures de communication et de transport. Elles sont au cœur du
modèle élaboré par Barro (1990).

• En théorie, le capital public n’est qu’une forme de capital physique.


• Il résulte des investissements opérés par l’Etat et les collectivités locales.
• Le capital public comprend également les investissements dans les secteurs de l’éducation et la recherche.
• En mettant en avant le capital public, cette nouvelle théorie de la croissance souligne les imperfections du
marché.
• Outre l’existence de situations de monopole, ces imperfections tiennent aux problèmes de l’appropriation
de l’innovation.
• Du fait de l’existence d’externalités entre les firmes, une innovation, comme il a été dit précédemment, se
diffuse d’une façon ou d’une autre dans la société.
• La moindre rentabilité de l’innovation qui en résulte, dissuade l’agent économique d’investir dans la
recherche-développement.
• Dans ce contexte, il pourra incomber à l’Etat de créer des structures institutionnelles qui soutiennent la
rentabilité des investissements privés et de subventionner les activités insuffisamment rentables pour les
agents économiques et pourtant indispensables à la société (exemple du Génoplante initié par l’Etat
français).

6. L’Ecole de la régulation

• Dans son ouvrage La théorie de la régulation : une analyse critique, Robert Boyer (1986) précise que la
généralisation de l'échange marchand rend les crises possibles.
• Il introduit une notion intermédiaire, celle de régime d'accumulation, suggérant que de telles
contradictions peuvent être surmontées: « On désignera sous ce terme l'ensemble des régularités assurant
une progression générale et relativement cohérente de l'accumulation du capital, c'est à dire permettant
de résorber ou d'étaler dans le temps les distorsions et déséquilibres qui naissent en permanence du
processus lui-même » (1986, p. 46).
• En ce sens, les crises économiques majeures sont des crises de mutation entre une régulation ancienne qui
ne permet plus la croissance économique et une nouvelle régulation qui permettra de résoudre les causes
profondes de la crise.
• L'origine même de ces régularités apparaîtra au travers des formes institutionnelles, définies comme la
codification d'un ou plusieurs rapports sociaux fondamentaux.

21
• R. Boyer introduit cinq formes institutionnelles (la monnaie, le rapport salarial, la concurrence, les
modalités d'adhésion au régime international, l'Etat) intervenant dans la détermination du régime
d'accumulation.

1-3 La mesure de la croissance

1-3-1 PIB/PNB, PPA


1-3-2 Limites du PIB comme indicateur de richesse

1-3-1 PIB/PNB, PPA


La production est l’activité socialement organisée de fabrication de biens et de mise à disposition d’autrui de
services, qui contribuent à satisfaire des besoins individuels ou collectifs.
- Les biens sont des objets matériels et stockables
- Les services consistent en une prestation immatérielle et non stockable fournie au client.
La Comptabilité nationale limite la production à l’activité économique socialement organisée consistant à créer
des biens et des services s’échangeant habituellement sur le marché et/ou obtenus à partir de facteurs de
production s’échangeant sur le marché.

En conséquence, la valeur de la production mesurée par la Comptabilité nationale est la somme de la valeur de la
production marchande et de la valeur de la production non marchande.

 La Production marchande concerne les biens (produits matériels) et les services (transport…) vendus
aux utilisateurs sur un marché à un prix qui couvre au moins les coûts de production ;
- La production vendue correspond au chiffre d’affaires du producteur.
- La production qui n’est pas immédiatement vendue est stockée.
 La Production non marchande concerne les services non marchands (justice, police…) qui ne sont pas
vendus sur le marché en échange d’un prix, mais financés par divers contributions et prélèvements.
-Il s’agit des services rendus à titre gratuit ou quasi gratuit soit par les administrations publiques, soit par
les administrations privées.
-Elle est évaluée aux coûts de production (salaires, coût du capital…) car elle n’a pas de prix de marché.
• Valeur de la production marchande = Quantités produites x prix unitaire hors taxe
• Chiffres d’affaires = Quantités vendues x prix unitaire hors taxe
• Valeur de la production marchande = Chiffres d’affaires +/- stocks
• Valeur de la production non marchande = Quantités produites x Coût unitaire de production
• Valeur de la production = Production marchande + Production non marchande
Valeur Ajoutée (VA) = Production – Consommations intermédiaires (CI) = CA +/- Stocks – CI

La mesure de la production :
• La valeur ajoutée (V.A) = Production – Consommations intermédiaires (ou VA = valeur des biens et
services produits – valeur des C.I)
• Les C.I sont les biens nécessaires à la production et qui s’incorporent au produit au cours du processus
productif (ex.: la laine dans le tricot)
Les intérêts de la valeur ajoutée :

 Elle évite les doubles emplois;


 Elle permet le passage de la microéconomie à la macroéconomie;
 Elle permet de comparer les richesses produites par les entreprises;
 Elle mesure la contribution de chaque agent à la création de richesses.
 La croissance est phénomène quantitatif que l’on peut mesurer.
 On retient en général le Produit Intérieur Brut (PIB) comme agrégat pour mesurer les quantités produites.
 Ce PIB doit être calculé en volume ou à prix constants pour éliminer la hausse des prix courants et
pouvoir comparer les quantités produites évalués avec les mêmes prix de référence, les prix constants.
 Le taux de croissance, lui, est le taux de variation du PIB.
 On utilise souvent la croissance du PIB par habitant comme indication de l'amélioration de la richesse
individuelle, assimilée au niveau de vie (à distinguer de la qualité de vie).
 Le Produit intérieur brut correspond donc à la richesse créée en une année par les agents économiques sur
le territoire national (les résidents).
 Le produit est « intérieur » car il ne retient que la VA des unités résidentes quel que soit leur nationalité.
22
 Un résident est un agent économique qui réside au moins un an/ou six mois (selon les pays) sur le
territoire.
• Le PNB mesure la richesse disponible pour les résidents avant amortissement alors que le PIB mesure la
richesse créée sur le territoire national.
• Le Produit Intérieur Brut « P.I.B » = somme des V.A des entreprises résidentes
• Le Produit Intérieur Net (P.I.N) = P.I.B – Consommation de capital fixe (l’usure du capital fixe et son
amortissement)
• Le Produit National Brut « P.N.B » = P.I.B + Revenus des facteurs reçus du reste du monde – Revenus
des facteurs versés au reste du monde
• Exemples de Revenus reçus du reste du monde :
 Transferts de revenus des résidents marocains à l’étranger;
 Exportations;
 Investissements à l’étranger (rapatriement des bénéfices);
 Touristes étrangers au Maroc …
 Exemples de Revenus versés au reste du monde :
 Versement de salaires à des travailleurs étrangers;
 Versement de dividendes à des actionnaires étrangers;
 Importations;
 Remboursement des intérêts des emprunts et amortissement du capital…

• Le P.N.B se base sur le critère de l’appartenance nationale.


• Il prend en considération tout ce qui est produit par les entreprises nationales aussi bien sur le territoire
national qu’à l’étranger.
• Par contre, l’activité des entreprises étrangères sur le sol national ne sera pas prise en compte.
• Le Produit National Net (P.N.N) = P.N.B – amortissement du capital fixe (la dépréciation des machines,
bâtiments au cours de la production)
• Le Revenu national (RN) = P.I.B + Solde des revenus reçus et versés à l’étranger
Il retrace la part des richesses qu’un pays consacre au versement du revenu primaire des différents agents
économiques.
- La croissance est un phénomène de long terme (plus de 5 ans) alors que l’expansion correspond à une
augmentation de la production à court ou moyen terme, qui s’inscrit dans un cycle.
- Le trend (le sentier) de croissance correspond à la pente ou à la tendance à long terme de la croissance.

Les limites de la mesure de la production :

 La non évaluation du travail des femmes au foyer ;


 Les activités informelles échappent au calcul du PIB ;
 Le PIB et PNB ne tiennent pas compte du bien – être de la population. Exemples :
- la lutte contre l’alcoolisme entraîne une baisse du PIB par contraction de la demande d’alcool ou des
soins ;
- par contre l’existence d’un point noir sur une route entraîne un accroissement du PIB en raison des
accidents se traduisant par une augmentation des valeurs ajoutées des hôpitaux, avocats, assurances …
Mais le bien – être des populations n’est pas assuré…

1-3-2 Les limites du PIB comme indicateur de croissance des richesses par habitant

a) – L’évaluation du volume de la production se heurte à certains obstacles méthodologiques


• Le PIB mesure-t-il parfaitement la richesse créée dans un pays? L’augmentation de la quantité de biens et
de services correspond-t-elle à une amélioration du bien-être ?
• L’utilisation du PIB pose, en effet, une série de problèmes :

1er problème : le calcul du volume de la production prend difficilement en compte l’amélioration de la qualité
des produits
• La comparaison dans le temps des PIB suppose un système de prix commun, les prix constants.
• En effet, on ne peut pas additionner des quantités de voitures avec des heures d’enseignement ou avec
services de télécommunications.
23
• On ne peut additionner que des valeurs c’est à dire des quantités multipliées par leur prix unitaire du
moment, le prix courant.
• Valeur de la production = Quantités produites x Prix courant unitaire
• Cependant, d’une année sur l’autre, le prix courant d’un bien évolue.
• Il devient donc impossible de comparer des productions d’années différentes car les quantités n’ont pas
été évaluées avec les mêmes prix.
• On est donc obligé de « déflater » la production en multipliant les quantités de chaque année par un
système de prix commun, celui d’une année de référence.
• On obtient ainsi le PIB réel ou en volume ou à prix constant qui sert pour les calculs de la croissance.
Volume de la production = valeur de la production x indice des prix de l’année de référence/indice des prix
courants
• Cependant, le calcul du volume de la production repose sur un indice des prix qui a du mal à évaluer
l’amélioration de la qualité des produits.

2ème problème : la comparaison internationale des PIB suppose que les consommateurs ont le même type de
consommation.
• Lorsque l’on veut comparer les niveaux de production de pays différents, on se heurte à une série
d’obstacles (le calcul en PPA qui permet d'exprimer le pouvoir d'achat dans une monnaie de référence).
• Le prix courant d’un produit n’est pas le même d’un pays à l’autre, ce qui augmente artificiellement la
production du pays qui a le niveau des prix le plus élevé.
• La structure des prix, c’est-à-dire les prix relatifs d’un produit par rapport aux autres est également
différente d’un pays à l’autre (« effet de structure »).
• Ainsi, si en GB un produit C permet d’acheter 2 produits A alors qu’aux Etats-Unis, un produit C
équivaut à un produit A.
• La GB, qui produit beaucoup de A et peu de C est donc défavorisée par rapport aux Etats-Unis.
• Les taux de change courants sont soumis à de fortes variations depuis la fin du régime de fixité des
changes (1973).
• Toute variation de change modifie artificiellement les écarts entre PIB.
• La méthode du calcul des PIB en parité de pouvoir d’achat (PPA) élimine le problème de la variation des
taux de change courant et des différences de prix entre pays en calculant un taux de change réel
exprimant le même pouvoir d’achat d’un pays à l’autre.
• Pour cela, on calcule la valeur, en monnaie locale, d’un panier du consommateur identique dans chaque
pays.
• On fait ensuite le rapport entre les différentes valeurs de ces paniers pour avoir les taux de change réels.
• On calcule ensuite les prix moyens internationaux à partir du taux de change en parité de pouvoir d’achat
et on multiplie les quantités produites dans chaque pays.
• Cette méthode modifie sensiblement les écarts entre les pays du Nord et les pays du Sud.
• La méthode de PPA est cependant critiquable car elle suppose que le panier du consommateur soit
identique d’un pays à l’autre ce qui est loin d’être le cas.

b) – Le PIB ne prend pas en compte la totalité des richesses produites

3ème limite : Le PIB prend mal en compte les activités de l'économie souterraine : l'économie souterraine ou
économie informelle, regroupe toutes les activités productrices qui échappent aux regards de l'Etat et à la
comptabilité nationale. Au sens strict de l’Eurostat, cette économie comprend :

• Les activités productrices licites mais non déclarées : fraude ou évasion fiscale d’entreprises déclarées,
travail au noir ou production non déclarée d’entreprises n’ayant pas d’existence légale.
• Les activités illicites telles que le trafic de drogue, la prostitution...
4ème limite : le PIB sous-évalue les activités non marchandes : le PIB privilégie les activités marchandes
même s’il prend en compte la production des services collectifs non marchands des administrations publiques et
privées évalués à leurs coûts de production. En conséquence :

• Il sous-évalue l’autoconsommation des ménages (production des jardins, construction du logement,


élaboration des vêtements…) qui représente souvent une grosse partie de la production dans les pays les
moins avancés.

24
• Le PIB sous-évalue les services collectifs non marchands produits par les administrations. En effet, ces
derniers sont évalués à leurs coûts de production puisqu'ils n'ont pas de prix. Or, un certain nombre de ces
services (santé, éducation...) peuvent être offerts par le marché.
• Si on comptabilisait une heure de cours offerte par le service public d’éducation au prix d’une heure de
cours dans un établissement privé, la production du service public d’éducation serait bien supérieure.
• Un pays, qui privilégie les services publics, voit donc sa production être sous-évaluée (le prix du marché
est toujours supérieur au coût) par rapport au pays qui privilégie les services du marché pour une même
production.
• Enfin, l’amélioration de la qualité du service rendu n’est pas prise en compte dans la valeur produite alors
qu’elle l’est dans le prix d’un produit vendu sur le marché.

• Croissance du PIB > Croissance de la population => Hausse du niveau de vie


• Croissance du PIB < Croissance de la population => Baisse du niveau de vie
• Le PIB ne prend pas en compte la production non marchande, réalisée par la femme ou l’homme au foyer
(travail domestique), le mari bricoleur, le bénévole ou l'entraide de voisinage, qui représente pourtant une
fraction importante non négligeable de l'activité hors-marché.
• Or, ces activités sont génératrices de bien-être, soit à travers les biens et services qui sont ainsi
autoconsommés, soit directement dans le cas du loisir.

C– Le PIB mesure mal le niveau de vie des populations

5ème limite : le PIB ne nous dit rien sur sa répartition. Bien que la plupart des commentateurs se concentrent sur
l’évolution du PIB, c’est celle du PIB par tête qui importe pour comparer les niveaux de vie : cela permet de tenir
compte des facteurs démographiques.
PIB par habitant ou PIB par tête = PIB/Nombre d’habitants
Ainsi, si la croissance de la population est supérieure à la croissance de la production, la croissance ne se traduira
pas par une amélioration du niveau de vie des populations. Le PIB par tête diminuera en effet dans ce cas. Ainsi,
en Afrique, le niveau de vie a très peu augmenté en un demi-siècle car la croissance de la population a été à peu
près égale à celle du PIB.
• De plus, cette moyenne est toujours susceptible de masquer de grandes disparités dans sa répartition : son
augmentation peut ainsi aller de pair avec une amplification des inégalités mettant en cause la cohésion
sociale et génératrice de coûts sociaux liés à l’insécurité ou au stress.
• Si les richesses créées sont accaparées par une toute petite minorité de la population, on peut s’interroger
sur l’utilité de la croissance.
• Ainsi, le coefficient de Gini est un des indices couramment utilisés pour mesurer l'inégalité des revenus
dans un pays. Il varie de 0 (égalité parfaite des revenus) à 1 (inégalité maximale).

Au-delà même de la distribution des revenus et des patrimoines, le PIB ne tient pas compte des inégalités dans
l’accès aux services publics, à l’éducation, à la culture, à la santé, qui peuvent entraver l’obtention d’une
croissance forte et régulière sur le long terme.
Le développement n’est affecté par ces disparités que lorsqu’elles se traduisent par des réductions de la
consommation globale.

6ème limite : Le PIB par tête est un indicateur trop grossier pour mesurer le niveau de vie. Le niveau de vie
correspond à la quantité et à la qualité de biens et de services dont dispose, en moyenne, un ménage ou un
individu. Il mesure le niveau de consommation et ne doit pas être confondu avec le pouvoir d’achat du revenu
disponible qui est la quantité de biens et de services que le revenu permet potentiellement de se procurer.

• Le PIB par tête ne correspond pas au revenu disponible national net (RDNB) par ménage ou par individu
pour plusieurs raisons :
• D’une part, une partie du PIB est consacrée à remplacer les équipements fixes qui se sont usés ou sont
devenus obsolètes (dépassés) au cours de la production.
• L’amortissement du capital fixe (Stock de biens d’équipements durables, de bâtiments et de logiciels) est
absolument nécessaire pour maintenir constante les capacités productives du pays.
• On doit donc l’enlever au PIB pour avoir le Produit intérieur net (PIN) qui nous donne la valeur des biens
et des services réellement disponibles pour les agents économiques.
• PIN = PIB – consommation du capital fixe (Ou amortissement)

25
• D’autre part, le PIN n’est pas entièrement disponible pour les résidents. En effet, une partie des revenus
générés par le PIB vont être distribués à des non-résidents (profits rapatriés par une firme multinationale
installée sur le territoire, dividende versé à un actionnaire résident à l’étranger…).
• Mais, en sens inverse, les résidents sur le territoire national vont recevoir des revenus provenant des PIB
étrangers.
• Le revenu national disponible net est donc égal au PIN auquel on ajoute le résultat de la différence (le
solde) entre les revenus en provenance des non-résidents et ceux que les résidents leur versent.
• RDNN = PIN – Revenus versés par les résidents à des non-résidents + Revenus versés par des non-
résidents aux résidents.
• Ainsi, le revenu disponible national net du Japon en 2008 ne représentait que 82% de son PIB alors que
celui du Royaume-Uni était égal à 100% du PIB et celui des Etats-Unis à 98% de son PIB.

Enfin, le revenu national disponible net (RDNN) par habitant oublie un certain nombre de services
collectifs non-marchand offerts gratuitement aux ménages (soins remboursés par la sécurité sociale, cours
gratuits dans les établissements publics…) dont l’importance est inégale d’un pays à l’autre. Il faut donc les
ajouter pour avoir le revenu national net disponible ajusté par habitant.

Le revenu disponible net n’est pas suffisant pour avoir une bonne mesure du niveau de vie des personnes. En
effet, avec un même revenu disponible, on peut acheter une proportion plus ou moins importante de biens et de
services.

• Le PIB par habitant mesure mal la qualité de la vie et le développement humain

7ème limite : le PIB par tête n’est pas un indicateur suffisant le degré de satisfaction des besoins fondamentaux
d’une population. En effet, la croissance des richesses matérielles n’entraîne pas automatiquement le
développement économique des pays et le développement humain des populations.
• Le développement économique correspond à l’ensemble des transformations structurelles (économiques,
sociales, politiques) qui accompagnent et entretiennent la croissance économique.
• Ces mutations sont structurelles (industrialisation, urbanisation, salarisation, tertiarisation…) et
qualitatives (transformations des comportements, amélioration de la santé, allongement de l’espérance
de vie, progrès des connaissances…).
• Elles rendent la croissance irréversible.
• Le concept de développement intègre l’idée de progrès social (amélioration des conditions de vie de la
population, réduction des inégalités et de la pauvreté…).
• Le développement est donc un phénomène qualitatif alors que la croissance économique est un
phénomène quantitatif.
• Le développement humain est une notion apparue en 1990 sous l'impulsion des économistes Mahbub ul
Haq et Amartya Sen.
• Le développement humain est défini comme un processus « d’élargissement du choix des gens », mettant
en avant la liberté de jouir d’une bonne santé, d’être éduqué et de profiter d’un niveau de vie décent.
• On s’intéresse donc à la satisfaction des besoins fondamentaux des individus.
• Cette notion souligne également que le développement humain et le bien-être vont bien au-delà de ces
trois dimensions pour englober une gamme plus large de capacités ou capabilités incluant les libertés
politiques, les droits de l’Homme et, reprenant Adam Smith, « la capacité d’apparaître en public sans
avoir honte ».
• Le PIB par tête étant trop réducteur pour mesurer le développement, les économistes du PNUD
(organisme de l’ONU pour le développement) ont élaboré en 1990 l'indicateur de développement humain
(IDH) dont le calcul a été modifié en 2010 pour tenir compte d'un certain nombre de critiques. Il s’agit
d’un indicateur composite qui cherche à mesurer le développement humain, situation dans laquelle une
population aurait couvert la totalité de ses besoins fondamentaux.

26
• IDH (RNB par tête en PPA ; Niveau d’instruction & Espérance de vie)
• Niveau d’instruction (Durée moyenne de scolarisation & Durée attendue de scolarisation)

• L'IDH est un indice composite, sans unité, compris entre 0 (absence de développement humain) et 1
(Développement humain réalisé), calculé par la moyenne géométrique de trois indicateurs quantifiant
respectivement :

• Le niveau de vie est donné par le logarithme du revenu national brut par habitant en parité de pouvoir
d'achat (PIB par tête moins les revenus primaires à payer à des unités non-résidentes, plus les revenus
primaires à recevoir des unités non-résidentes), afin d'englober les éléments de la quantité de biens et
services disponible par habitant pour leur consommation. Autrement dit, la hausse du niveau de vie La
santé/longévité (mesurées par l'espérance de vie à la naissance, c'est à dire le nombre d’années qu’un
nouveau-né devrait vivre si les règles générales de mortalité au moment de sa naissance devaient rester
les mêmes tout au long de sa vie), qui permet de mesurer indirectement la satisfaction des besoins
matériels essentiels tels que l'accès à une alimentation saine, à l'eau potable, à un logement décent, à une
bonne hygiène et aux soins médicaux.

• Traduit par une élévation de plus en plus faible de l’IDH.

• Le savoir ou niveau d'éducation. Il est mesuré par la durée moyenne de scolarisation (Moyenne du
nombre d’années d'éducation dispensées à des adultes de 25 ans ou plus au cours de leur vie) et la durée
attendue de scolarisation (Nombre d'années de scolarisation dont un enfant d’âge d’entrée à l’école peut
espérer bénéficier si les taux de scolarisation par âge devaient demeurer inchangés tout au long de la vie
de l'enfant). L'éducation a tout d'abord des effets directs sur le revenu et la productivité de chacun. Elle
traduit la satisfaction des besoins immatériels tels que la capacité à participer aux prises de décision sur
le lieu de travail ou dans la société, d'avoir une plus grande liberté de choix de vie. Enfin, il est prouvé
que les personnes les plus éduquées déclarent un plus grand bien-être subjectif, sont en meilleure santé et
ont plus de liens sociaux.

• L’IDH est donc une moyenne géométrique des trois indicateurs : IDH = Racine au cube de l’indice du
RNB par tête + indice du niveau d’instruction + indice de l’espérance de vie
• L’IDH a l’avantage d’introduire des éléments qualitatifs dans la mesure du développement et de montrer
que la corrélation entre niveau de vie et développement n'est pas parfaite.
• Un pays peut avoir un niveau de vie moyen élevé mais un IDH inférieur à celui d'un pays moins riche en
moyenne par habitant.
• C'est le cas du Koweït, dont le RNB moyen par habitant est 8,8 fois supérieur à celui de Cuba alors qu’il
occupe que la 63ème place dans le classement de l'IDH contre la 51ème pour Cuba en 2011.
• Les richesses ne sont pas toujours utilisées pour améliorer le bien-être de la population.
• On a reproché à l’IDH de ne pas prendre en compte l’inégalité de la répartition des revenus et les
inégalités de genre.
• Le PNUD a tenu compte de ces critiques en produisant des indicateurs spécifiques.
– Le PIB reste cependant un indicateur indispensable
Cependant, malgré toutes ces imperfections, le PIB ou le PNB demeurent le moyen le plus simple pour connaître
la croissance économique d'un pays.
• Il ne faut pas, en effet, confondre croissance et progrès économique.
• La première porte sur l’augmentation des richesses quel qu’en soit les usages,
• La répartition ou les dommages causés à l’environnement alors que le progrès économique suppose une
amélioration du bien-être des populations.

27
• Pour mesurer cette amélioration, de nombreux rapports ont proposé de prendre en compte le degré de
satisfaction de la population soit par des enquêtes subjectives soit en retenant une panoplie d'indicateurs
économiques, sociaux et environnementaux.
• En 2011, l'Ocde a mis au point l'indice " mieux vivre " comme alternative au PIB
(http://www.oecdbetterlifeindex.org/).
• Cet indicateur, qui regroupe 19 variables, est destiné à mesurer le bien-être des habitants des 34 pays
développés membres de l'OCDE (le niveau d'éducation, le niveau de sureté, le niveau de vie, la qualité de
l'emploi, l'espérance de vie...).
• Or, on constate que le classement obtenu des pays reste assez fortement corrélé au PIB par habitant.
Cependant ces types d'indicateurs sont plus adaptés à la notion de développement qu'à celle de croissance.

28
2- Le développement et le sous-développement

Constats :

 La comparaison des données économiques et humaines des pays du monde permet de dégager leur inégal
niveau de développement.
 Certains de ces pays sont dits développés ou industrialisés ou pays du Nord ;
 D’autres sont moins développés et qualifiés de pays sous-développés ou regroupés sous le terme
générique de pays du Tiers-Monde.
 Qu’est-ce que le développement, le sous-développement ? Qu’est-ce que le Tiers-Monde ?

2-1 Eclaircissements des concepts

 Le développement : la situation d’un pays qui atteint un équilibre entre la croissance de la production et
l’amélioration de la qualité de vie de sa population.
 Le sous-développement : un déséquilibre entre la croissance trop faible des ressources et l’augmentation
rapide la population incapable de subvenir à ses besoins essentiels (nutrition, éduction, accès aux soins de
santé, logement, …).
 Le développement durable : un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins. (Rapport Brundtland, 1987).
 Les indicateurs du développement permettent de mesurer le développement.
Les indicateurs économiques : PIB – PNB …, voir Chapitre 1 – (1-3) Mesures de la croissance
 L’IDH : l’indice de développement humain.

 Le Tiers-Monde

 Est une expression qui désigne l’ensemble des pays de la planète Terre qui ont des problèmes de
développement.
 Cette expression a été utilisée pour la première fois par le démographe et économiste français
Alfred Sauvy en 1952, pour désigner les pays qui, comme le Tiers-Etat avant 1789 en France,
étaient exploités, méprisés et dominés.
 L’ensemble des pays du Tiers-Monde se localise généralement dans la zone intertropicale, au sud
des pays dits développés d’où l’expression pays du Sud.

2-2 Les indicateurs du sous-développement

• La pauvreté d’une grande partie de la population


• Le poids de la dette extérieure
• Un haut niveau des inégalités
• Un taux de mortalité infantile élevé
• La prédominance d’une activité agricole vivrière
• Insécurité de la population
• Dualisme et économie désarticulé
• Analphabétisme …

2-3 Les appellations du sous-développement

On peut y distinguer plusieurs sous-ensembles :

 Les NPI (nouveaux pays industrialisés) : qui connaissent une rapide croissance économique grâce à
leur industrialisation. Ex : les quatre dragons d’Asie (Hong-Kong, Taiwan, Singapour, Corée du Sud), les
‘‘bébés tigres’’ (Malaisie, Indonésie, Thaïlande), les ‘‘Jaguars (Brésil, Mexique, Argentine, Chili).
 Les Pays émergents :

29
 Les pays producteurs de pétrole (PPP) regroupés au sein de l’OPEP (Organisation des pays
producteurs de pétrole) qui se sont enrichis grâce aux revenus du pétrole, mais dont la grande majorité de
la population vit encore dans la pauvreté. Ex : Arabie Saoudite, Koweït, Emirats Arabes Unis, Nigeria,
Algérie…
 Les pays en voie de développement (PVD) ou pays en développement (PED) qui disposent des
perspectives de développement assez solides, mais ont un niveau de vie et une croissance économique
faibles. Ex : Cameroun, Egypte, Gabon, Côte d’Ivoire…
 Les pays les moins avancés (PMA) ou Quart- monde qui vivent dans l’extrême pauvreté, sous la
menace permanente de la famine, des troubles politiques. Ex : Somalie, Erythrée, Soudan, Bangladesh,
Haïti, …
Ainsi, le sous-développement touche tous les continents et concerne, le ¾ de la population mondiale.

Le sous-développement :

• Une situation de blocage dans un processus de développement


• La non-satisfaction des besoins fondamentaux de l’Homme.
 Ces approches conditionnent l’analyse qui sera faite du sous-développement.

2-4 La mesure du développement

Au niveau des mesures de la croissance (PIB et PNB par habitant), il est constaté que malgré les tentatives de
correction des écarts, l’approche par la PPA demeure limitée face à la multidimensionnalité du phénomène du
sous-développement. D’où, la nécessité d’un indicateur synthétique ayant une dimension humaine.

2-4-1 L’analyse par les besoins fondamentaux

En plus de l’approche qui consiste à mesurer le développement par le Revenu par habitant, il existe d’autres
approches qui définissent le développement comme la satisfaction des besoins fondamentaux : l’alimentation, la
santé et l’éducation. Ajoutons à cela d’autres indicateurs fréquents ayant un caractère économique.

 La dimension alimentaire
Selon la FAO (Food and Agriculture Organization/l’Organisation des Nations Unis pour l’Alimentation et
l’Agriculture), les besoins alimentaires d’un homme vivant dans un climat tempéré et ayant une activité physique
normale sont estimés à 2400 calories/jour.
Dans un rapport de 2006, la FAO indique que 843 millions de personnes souffrent de malnutrition dans
le monde et environ 400 millions de sous-nutrition.
Il convient de distinguer la sous-nutrition de la malnutrition, qui associe également une forte dimension
qualitative.

- La sous-alimentation ou sous-nutrition est « un état de manque important de nourriture caractérisé par


un apport alimentaire insuffisant pour combler les dépenses énergétiques journalières d'un individu et
entraînant des carences nutritionnelles. Chez l'être humain, la sous-nutrition prolongée entraîne des
dommages irréversibles aux organes et, au final, la mort ».

L’objectif d’assurer la sécurité alimentaire de la population mondiale n’est pas réalisable puisque la sous-nutrition
est due à une pénurie alimentaire pouvant être causée par des événements :
• Climatiques (sécheresse, inondations…)
• Politiques (guerres civiles…)

La pénurie alimentaire entraîne une hausse rapide et importante des prix des denrées alimentaires, privant l'accès
à l'alimentation pour les populations les plus pauvres. L'Afrique, l'Asie du Sud-Est et le Moyen-Orient sont les
principales régions où le manque de nourriture est le plus important.

D'après l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), plus de 25000 personnes
meurent chaque jour de sous-nutrition, et plus de 800 millions de personnes sont chroniquement en sous-nutrition.
30
La plupart de ces personnes se trouvent dans les pays en développement. (La disponibilité énergétique alimentaire
–DEA- est de 1880 K.cal en Angola, 2070 en Mozambique, 2160 au Sénégal/pays d’Afrique. 2170 en
Bolivie/Amérique Latine, et 2210 en Mongolie/Asie…). (Au Maroc, la DEA est de 3200 K.Cal, la Tunisie 3280)

- La malnutrition désigne un état pathologique causé par la déficience ou l'excès d’un ou plusieurs
nutriments.

Un apport alimentaire inadapté peut provenir d'une nourriture en mauvaise quantité (apport calorique insuffisant
ou, au contraire, excessif) ou de mauvaise qualité (carences nutritionnelles ou excès de graisses...).

Dans les PED, le plus grand problème nutritionnel est la sous-alimentation, due à un apport calorique insuffisant.

Il existe, partout dans le monde, diverses formes de malnutrition débouchant notamment sur l'obésité et sur de
graves carences.

La malnutrition a ainsi été appelée la « faim invisible » ou « faim cachée » (hidden hunger) par les Nations unies,
affectant deux milliards de personnes souffrant de carences en sels minéraux et en vitamines, pouvant provoquer
des maladies mortelles.

La lutte contre la malnutrition est l'un des huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), initiés en
2000 par l'ONU. La troisième cible de cet objectif vise à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de
malnutrition entre 1990 et 2015.

Comment peut-on expliquer le fait qu’un PED sur deux souffre, selon la FAO, d’une couverture quantitative
insuffisante de ses besoins alimentaires?

Si la théorie de Malthus exige la superposition des débats démographique et alimentaire, actuellement, les
démographes et spécialistes en économie agricole font la distinction entre les deux niveaux d’analyse.

Si l’offre vivrière (produits destinés à l’alimentation) mondiale serait suffisante pour permettre à chaque individu
d’atteindre 2700 calories journalières (plus que le chiffre déterminé par la FAO), le problème serait lié à la
répartition.

On pourrait affirmer que l’insécurité alimentaire est un problème de pauvreté de pouvoir d’achat. Elle constitue
alors une manifestation du sous-développement.

 La dimension sanitaire
L’état sanitaire d’un pays dépend en grande mesure de sa situation économique. Les caractéristiques des PED en
la matière :

 Le taux de mortalité infantile élevé;


 L’espérance de vie faible;
 Le taux de morbidité élevé (le rapport entre le nombre de personnes malades et la population totale)
 Le nombre d’hôpitaux est insuffisant;
 La protection sociale est très faible;

Les indicateurs de moyens sanitaires sont multiples :

• Nombre de médecins par mille habitants (0,01 à Togo, 0,1 à Angola, 0,5 au Maroc, 2,2 au Canada, 3,5 en
Allemagne, 3,7 en Espagne et 5,4 à la Grèce…)
• Nombre de lits d’hôpital pour mille habitants (1 à Togo, 0,8 au Maroc, 2,2 en Egypte, 3 en France, 3,5 au
Canada, 8,1 en Allemagne…)
• Dépenses de santé en pourcentage du PIB (3,7 en Egypte, 4,7 au Mexique, 5,5 au Burkina Faso, 9,2 au
Canada, 11 en France, 16 aux USA…)
31
(La part moyenne dans les Pays de l’OCDE est de 8,9 en 2007, voir graphique en annexes)

Constats :
 Les dépenses de santé varient de 200 à 700 dollars/an dans les pays développés alors que dans les PED,
elles ne sont que de 5 dollars/an.

Cette supériorité se complète par les indicateurs d’accès aux soins et aux équipements sanitaires (Voir tableau ci-
après)

Indicateurs d’accès aux Observations


soins et aux équipements
sanitaires
l’accès à l’eau potable 100% dans la plupart des pays développés contre
23% en Centrafrique.
l’accès au réseau sanitaire 100% pour les pays à revenu élevé, les données
varient de moins de 20% jusqu’à 75% pour les PED.
Le taux de mortalité Il ne constitue pas un bon indicateur de
générale développement puisqu’il dépend de la structure par
âge de la population. (la relative faiblesse des écarts
observés entre PD et PED est due à la situation
inversée de leur pyramide des âges : population
vieillissante au Nord et très jeune au Sud).
L’espérance de vie à la 38 ans en Angola, 41 ans en Sierra Leone, 50 ans à
naissance Mali, 60 en Mauritanie et 71,5 ans au Maroc
(hommes: 69,16 ans, femmes: 74 ans) et dépasse 80
pour les PD (81 ans au Canada, en France et en
Suède…, 82 ans au Japon, en Australie…).
Professeur : Jamila AYEGOU 67

Le taux de Il résume les conditions d’hygiène et les conditions


mortalité infantile alimentaires.
Dans le monde, un enfant sur 20 meurt dans sa première
année soit 7,5 millions d’enfants de moins d’un an en une
année. 40% en Afrique qui n’abrite que 14% de la population
mondiale. Ceci s’explique par le nombre élevé des enfants qui y
naît (24% du total mondial) et le taux de mortalité élevé.

Le taux de mortalité infantile est inférieur à 10 ‰ dans les pays


à revenu élevé (6 ‰ en France et en Suisse). Il dépasse 100 ‰
dans une quinzaine de pays à faible revenu (139 ‰ au
Mozambique). Il est de 45 ‰ au Maroc.
La fécondité Elle traduit bien le niveau de développement d’un pays. Elle
reflète les conditions d’allaitement, les pratiques de nuptialité
ou de contraception et l’âge moyen au mariage. Elle reflète
aussi le niveau de revenu, le degré d’instruction, le statut de la
femme et les habitudes culturelles (la scolarisation des filles…)

Professeur : Jamila AYEGOU 68

 Le taux de fécondité est lié à certains indicateurs tels que ceux de l’éducation. Ainsi, il est nettement
inférieur chez les femmes qui ont suivi sept années d’études ou plus.

32
Dans nombre de pays très pauvres, sept années d’études est le « seuil » nécessaire pour enregistrer une baisse
d’au moins 20 % du taux de fécondité.

Des études montrent que moins un pays est développé, plus il faut d’années d’études pour influencer le taux de
fécondité et les indicateurs connexes tels que l’âge du mariage et l’utilisation des moyens contraceptifs.

 La dimension éducative
La mesure du développement se base, en plus des dimensions sus-mentionnées, sur la dimention éducative.
Plusieurs indicateurs servent à apprécier l’éducation :

- L’accès à la scolarisation
- Le taux d’analphabétisme
- Le nombre moyen des années d’études
- Les dépenses pour l’éducation (en % du PIB ou en dollard PPA) ...

Pour plus de détail, consultez le Recueil de données mondiales sur l’éducation - Statistiques comparées sur
l’éducation dans le monde - (208 pages) sur le site :

http://www.uis.unesco.org/template/pdf/ged/2007/GED2007_FR.pdf

 La dimension économique
En plus des indicateurs démographiques et sociaux, il existe des indicateurs de sous-développement qui ont un
caractère économique. Exemples :

 Le taux d’investissement : les PED consacrent moins de 15% de leurs PIB à l’investissement.
 La répartition de la population active selon les secteurs : dans les PED, une part peu importante de la
population est occupée dans l’industrie (le secteur tertiaire est devenu important pour la majorité de la
population active dans les PD).
 La part des produits manufacturés dans les exportations : il mesure la compétitivité des pays. La
principale caractéristique des pays industrialisés (France, Allemagne, Japon) réside dans leur capacité à
exporter de grandes quantités de produits industriels. L’exportation des produits primaires (ex. pétrole)
ne demande aucun développement de l’économie, elle peut être effectuée par des multinationales.
(Malgré l’importance des revenus par tête dans certains pays de l’OPEP, ils sont incapables d’exporte
des biens manufacturés).
 La consommation énergétique : elle est inférieure à 600 kg équivalent pétrole par habitant et par an dans
les PED; alors qu’elle est supérieure à 3500 kg dans les PD.

Certes, les indicateurs du sous-développement sont divers. Ils permettent de clarifier certains aspects du
phénomène. En revanche, ils demeurent imparfaits et, pris isolément, non représentatifs du niveau de
développement du pays.

D’où le recours des Nations –Unis à l’indicateur de développement humain s’intéressant beaucoup plus au
bien-être de l’homme en plaçant l’individu au cœur de la problématique du développement.

2-4-2 Les indicateurs de développement humain (l’approche synthétique)

En réponse aux imperfections des indicateurs économiques traditionnels (PIB et PNB), le PNUD (Programme des
Nations Unies pour le Développement) a mis en place l'Indice de développement humain (IDH) publié dans le
rapport sur le développement humain en 1990.
Au niveau de cet indicateur, l’accent est mis sur le bien-être car il existe un écart croissant entre les informations
véhiculées par les données agrégées du PIB et celles qui importent vraiment pour le bien-être des individus. D’où,

33
la nécessité d’élaborer un système statistique qui complète les mesures de l’activité marchande par des données
relatives au bien-être.

Un tel système devra nécessairement être suffisamment large, comportant toute une série d’indicateurs différents,
pour prendre en compte le plus grand nombre possible de dimensions pertinentes.

Il doit être de nature plurielle car il n’existe pas de mesure unique qui puisse résumer un phénomène aussi
complexe que le bien-être des membres d’une société.

C’est un indice statistique composite regroupant plusieurs indicateurs sociaux et permettant de faire de larges
comparaisons au niveau de plusieurs pays, même s'il fournit peu d'informations spécifiques sur chacun. Il prend
en compte la santé, l'espérance de vie, l'alphabétisation …etc.

En se basant sur les travaux de l'économiste pakistanais Mahbub ul Haq et l'économiste indien Amartya Sen/Prix
Nobel, l'IDH offre une vision multidimensionnelle des écarts de développement entre les pays.

L’IDH est calculé annuellement en combinant trois critères :


1 – l’espérance de vie à la naissance,
2 – Le niveau d’instruction (taux d’alphabétisation des adultes et niveau moyen d’années d’études ou le
taux de scolarité global)
3 – Le niveau de PIB/habitant (en $)
Il privilégie ainsi la longévité, le savoir et le niveau de vie.

Au départ, l’IDH est conçu comme la moyenne arithmétique des indicateurs de durée de vie, de niveau
d'éducation, et de PIB réel corrigé par la PPA.
Il est actuellement calculé à partir de quatre variables de base : revenu, espérance de vie, alphabétisation des
adultes, nombre moyen d'années d'étude, en différenciant le primaire, le secondaire et le supérieur.

Le développement a trait à la "possibilité" fondamentale d'intégration d'un ou plusieurs individus dans la société
(et non plus à la détention de biens matériels). Cette possibilité a trois composantes : mener une vie longue et
saine, accéder à la connaissance et à l'information, enfin bénéficier de ressources assurant un niveau de vie
décent.

L'IDH comporte une valeur maximale et une valeur minimale pour chaque critère; ce qui permet d'exprimer la
position de chaque pays entre 0 et 1. Chaque composante de l’IDH compte pour 1/3 de l’indice.

 Résultats du recours à l’IDH/le Classement du PNUD :


Il distingue trois groupes de pays:
- Les pays à développement humain élevé dont l'IDH est supérieur à 0,804
- Les pays à développement moyen dont l'IDH > 0,507
- Et en deçà les pays à faible développement humain, le Niger (0,207) et la Sierra Leone (0, 185) détenant
l'IDH le plus faible.

L'intérêt revient à accentuer la différence entre l'IDH et le PIB, à diminuer la corrélation de rang entre les deux
classements.

Selon les rapports, le PNUD insistera sur l'élargissement des libertés, la diminution du sexisme, le développement
décentralisé. Pratiquement, cette dimension humaniste amène le PNUD soit à tenter de nouveaux indices, soit à
compléter la panoplie des indicateurs sociaux et environnementaux.

Le bien-être est pluridimensionnel


Pour cerner la notion de bien-être, il est nécessaire de recourir à une définition pluridimensionnelle. À partir des
travaux de recherche existants et de l’étude de nombreuses initiatives concrètes prises dans le monde, la

34
Commission a répertorié les principales dimensions qu’il convient de prendre en considération. En principe au
moins, ces dimensions devraient être appréhendées simultanément :

a. Les conditions de vie matérielles (revenu, consommation et richesse) ;


b. La santé ;
c. L’éducation ;
d. Les activités personnelles, dont le travail ;
e. La participation à la vie politique et la gouvernance ;
f. Les liens et rapports sociaux ;
g. L’environnement (état présent et à venir) ;
h. L’insécurité, tant économique que physique.

Toutes ces dimensions modèlent le bien-être de chacun ; pourtant, bon nombre d’entre elles sont ignorées par les
outils traditionnels de mesure des revenus.

Des indicateurs complémentaires de l’IDH :

Il existe plusieurs indicateurs complémentaires de l’IDH. On en cite :

1. L’indicateur sexospécifique du développement humain (ISDH) et l’indicateur de participation des


femmes (IPF), développés en 1995

2. L’indicateur de pauvreté humaine (IPH), développé en 1997

3. L’indice synthétique de bien-être économique et soutenable

4. L’indicateur de pénurie de capacité (IPC)…

35
Chapitre II :

CRISE ET METAMORPHOSE DE L’ECONOMIE MONDIALE

Qu’est-ce qu’une crise ?

C’est un processus de retournement du cycle économique en son point le plus haut, qui interrompt
une phase d’expansion et précipite l’économie dans la dépression.

Elle a des répercussions négatives au plan financier, bancaire, économique et social.

Crise

Récession

Expansion Dépression

• L’économie est donc cyclique et les crises réapparaissent régulièrement.

• On parle de “ cycles de Juglar” qui durent une dizaine d’années.

• En fait, la crise actuelle a déclenché, non pas une dépression, c’est à dire un effondrement de
l’économie comme en 1929 mais une récession définie comme une baisse de l’activité
économique sur au moins deux trimestres consécutifs.

• La crise actuelle n’est donc pas la première depuis la crise de 1929, il y en a eu plusieurs (la
principale est la crise de 1973, mais il y a eu aussi celle de 94/95 au Mexique, celle de 97/98
en Asie et en Russie, celles de 2000 et 2003 aux Etats Unis...), mais, elles étaient de moindre
ampleur et surtout elles n’étaient pas mondiales!

• Avec la crise de 2008, nous sommes en présence d’une crise mondiale globale : financière,
économique, écologique, géopolitique. ... C’est la 1° crise de la mondialisation!

• Avec la crise sanitaire liée à Covid 19, un nouveau défi s’impose à l’échelle mondial…

1- La crise de 1929

Points à signaler :

 Sur les raisons du déclenchement de la crise, il y a une divergence des économistes et des historiens

 Sur les modalités d'approfondissement de la dépression (les décisions de politique économique qui ont conduit
à cette crise), il y a une certaine convergence.

• Les économies industrielles, apparues au 19ième siècle et au début du 20ième, sont marquées par la
généralisation de l'étalon-or et la stabilisation des prix,
36
• Au cours de la période 1919-1939 (les années 1920-30), elles sont frappées par l'inflation et la dépression
économique.

• Cette période d’instabilité économique succède celle de la guerre de 1914-1918 (la première guerre
mondiale).

La 1ère GM

Parmi les causes de la 1ère GM :

• la compétition entre les pays industrialisés sur la recherche des colonies

• la course aux armements entre ces pays.

Parmi les conséquences de la 1ère GM :

• Sur le plan humain (des millions de victimes) ;

• Sur le plan matériel (accumulation de ruines) ;

• Elle a provoqué la dislocation d'empires construits à l'époque de la Renaissance ;

• Sur le plan économique :

 L’inflation généralisée (même dans les pays neutres) due à l'excédent de la demande globale sur l'offre
globale.

 Face au problème du financement des dépenses de guerre, les mesures prises sont, selon Keynes :

 L’accroissement de la fiscalité (la Grande-Bretagne)

 L’endettement public (la France)

 La création monétaire (l’Allemagne).

 Remarques :

• D’une part, la guerre a permis le développement des activités considérées comme prioritaires : industries
mécaniques, chimiques, électriques, mais aussi services de transport, de communication et de santé.

D’autre part, elle a contribué à des redistributions inégales au sein des pays et entre les pays, ainsi qu’à de
graves déséquilibres économiques (l'inflation et le déficit extérieur).

• Elle a donné naissance à un nouvel ordre international : la suprématie mondiale de la Grande-Bretagne est
menacée par celle des USA qui détient la moitié du stock d'or mondial.

• Elle a créé des écarts entre les grands pays sans permettre le décollage des pays sous-développés.

• Elle a encouragé le protectionnisme qui traduit l’absence de solidarité entre les nations.

1-1 Caractéristiques de la période d’après-guerre : la période 1919-1929

• Les déséquilibres financiers engendrés par la guerre vont aboutir à la crise de 1929. (Exemple: le recours
à l’endettement intérieur et extérieur pour financer la guerre)

• La période 1919-1929 a connu des phases d'inflation et de déflation.

• C’est une période de prospérité aux USA et dans les pays neutres.
37
• Elle coïncide avec la période de la deuxième révolution industrielle.

1-2 Présentation de la crise de 1929

Définition : La crise économique fut déclenchée aux États-Unis le 24 octobre 1929 (« jeudi noir ou octobre
noir ») par le Krach boursier de Wall Sreet (New York).

Situation avant la crise : Au cours des années vingt (années folles), l’économie des États-Unis est en croissance
rapide.

Les fondements de cette croissance :

 L’augmentation de la production industrielle (favorisée par le progrès technique et la rationalisation


rapide du travail)

 La spéculation boursière.

N.B : Seule l’agriculture reste exclue de cette prospérité en raison de la baisse des prix des produits de gros.

Vers la fin des années vingt, les bases de la croissance de l’économie américaine sont devenues de plus en plus
fragiles. Ceci est dû notamment :

 À la surproduction industrielle ;

 À la spéculation boursière ;

 Au recours trop important au crédit ;

 À la persistance de la crise de l’agriculture.

1-3 Causes de la crise de 1929 :

• Une spéculation boursière démesurée : tout le monde cherche à faire du profit en achetant des actions
(souvent à crédit) et en les revendant.

• Une crise de la production sous-jacente à cette activité boursière excessive : la production augmente par
rapport à la consommation des américains. Autrement dit, la demande ne suit pas l’offre.

• À la mi-octobre 1929, la baisse des prix fut annoncée.

 En conséquence,

• Il y a de plus en plus d’actionnaires qui veulent vendre au plus vite (13 millions de titres sont mises en
vente sur le marché sans trouver d’acheteurs, d’où l’effondrement des cours).

• Des centaines de milliers de ménages qui comptaient rembourser leurs dettes en revendant leurs actions
se retrouvent ruinés.

• Les banques auxquelles ils ont emprunté se déclarent en faillite :

 Elles ne peuvent récupérer leurs fonds auprès des personnes endettées ;

 Face à une demande accrue de récupération des dépôts, elles se trouvent inaptes à rembourser les
demandeurs.

Ce manque de liquidités  une diminution des investissements industriels et de la consommation de produits


manufacturés et agricoles.

38
1-4 Conséquences de la crise de 1929

 La fermeture de la plupart des banques américaines au bout de trois ans.

 L’effondrement de la production industrielle de moitié en trois ans (Près de 100.000 entreprises font faillite
pendant les trois premières années de la crise – Si le niveau d’investissement est estimé à 35 milliards de dollars
en 1929, il n’est plus que de 4 milliards en 1932).

 La baisse des prix de deux tiers.

 L’aggravation du chômage : treize millions de chômeurs aux États-Unis et 35 millions dans les pays
développés à la fin de 1932 (contre 6 millions en 1928).

La crise a donné lieu à des enchaînements cumulatifs :

- La montée du chômage - Une chute du pouvoir


- La réduction des salaires d’achat
- La baisse des heures de travail - Des difficultés de vente
- Des surproductions

1-5 La propagation de la crise

• La crise de 1929 est une crise américaine qui s’est propagée rapidement au reste du monde, et l’a plongé
dans la récession pendant les années trente.

• L’étendue de la crise est due à la réclamation des banques américaines du remboursement de leurs prêts à
l’étranger et au rapatriement des capitaux qu’elles ont investis.

En général, deux mécanismes d’extension de la crise : le rapatriement des capitaux et la contraction des échanges
commerciaux.

Les pays touchés par la crise

En général, les premiers pays touchés par la crise sont :

 Ceux dont la croissance a été dépendante des investissements étrangers (Autriche, Allemagne, Pologne,
Amérique latine) ;

 Ceux où le crédit a explosé (États-Unis, Canada).

- Le phénomène général : la baisse des prix des produits manufacturés, inégale selon les pays et les secteurs
(environ 30% de 1929 à 1932, 65% dans l’agriculture).

 L’effondrement de la production industrielle et agricole  destruction des stocks de blé et de voitures


invendues. (C’est une conséquence logique de la surproduction des années 20)

- Le Royaume-Uni avait abandonné la référence de l’étalon-or pour sa monnaie (la livre sterling) qui est dévaluée
de 40% en septembre 1931. Cet abandon est dû au surendettement de la Grande Bretagne sans pouvoir rapatrier
ses capitaux investis en Allemagne.

- En liaison avec d’autres pays, la chute de la livre sterling avait provoqué celle d’une trentaine de
monnaies (Scandinavie, Portugal, Egypte, etc.).

 Désorganisation des flux financiers internationaux et déclin du commerce mondial à partir de 1930.

39
 Le recours, par les différents gouvernements, aux dévaluations monétaires et aux mesures
protectionnistes a contribué à l’accroissement de la récession.

La France, malgré sa faible insertion dans le système bancaire international, est touchée par la crise en 1932, à
cause de la dévaluation de la livre britannique qui affecte la stabilité du franc.

 La baisse continue des prix agricoles;

 La chute des exportations ;

 La baisse de la production industrielle ;

 Le chômage massif (1,5 million de chômeurs en 1933).

Dans tous les pays, l’aspect le plus dramatique de la crise est le malaise social traduit par l’aggravation du
chômage (10 millions en 1929 à 30 millions à la fin de 1932).

L’appauvrissement  diminution de la consommation.

1-6 Les remèdes à la crise

L’intervention des gouvernements pour combattre la crise se traduit en trois politiques : Les politiques de
déflation ; Les dévaluations ; Le protectionnisme.

1- Les politiques de déflation

Politique déflationniste est une politique qui cherche à restreindre la demande globale en vue de faire baisser les
prix. Afin de préserver l’équilibre des échanges extérieurs, les gouvernements procèdent à la compression : des
dépenses budgétaires ; du crédit ; et des importations.

 Les mesures budgétaires :

Pour mettre fin au déficit budgétaire dû à la baisse des recettes fiscales :

 En Grande-Bretagne en juillet 1931 : le gouvernement travailliste de Mac Donald impose la réduction des
indemnités de chômage et des salaires des fonctionnaires.

 En Allemagne en 1932 : les traitements des fonctionnaires, les loyers et les prestations chômage sont réduits.
L’impôt sur le revenu et les droits de douane sont relevés (compression des importations).

 Conséquences de cette politique d’austérité :

 Sur le plan économique : l’aggravation de la dépression (la consommation stagne et les faillites se
multiplient) ;

 Sur le plan politique : la révolte des ouvriers et des paysans au profit du parti nazi qui s’installe au pouvoir
(Hitler).

 De même, en France en 1932 : P. Laval impose l'austérité budgétaire (tout en procédant à une réduction plus
poussée des prix à l’intérieur) :

- Il augmente les impôts lors d’un déficit budgétaire aggravé ;

- Il réduit les salaires et les allocations familiales.

 Conséquences :

40
 Sur le plan social : aggravation des inégalités sociales ;

 Sur le plan politique : le succès du Front populaire (partis de gauche) en 1936.

 La compression du crédit par l’adoption d’une politique monétaire restrictive :

Exemple : augmentation du taux d'escompte jusqu'à 15% en Allemagne en 1931 sans procéder à la réduction de la
masse monétaire.

L’échec des politiques de déflation avait conduit à l’acceptation des dévaluations et aux tentatives de relance de
l’activité économique.

À noter :

- Il y a dépréciation monétaire (sur le plan externe) lorsque la valeur d’une monnaie diminue par rapport à des
monnaies étrangères considérées comme stables ou par rapport à l’or.

- On ne parle de dévaluation que si c’est l’Etat qui modifie officiellement la parité de la monnaie dans le sens de
la baisse.

Il y a appréciation monétaire et réévaluation si l’Etat modifie la parité en hausse.

2- Les dévaluations

En 1933, l’étalon-or est abandonné aux Etats-Unis. Dans le cadre du premier New Deal, Roosevelt a décidé la
dévaluation en provoquant l'effondrement du bloc-or.

Ainsi, le dollar ramené à 35 dollars l'once, représente une dévaluation de 59% qui provoque à sa suite la
dévaluation du franc belge en 1935 et les dévaluations française et suisse en 1936.

Ces dévaluations répondent au renchérissement des marchandises à l'exportation et aux chutes de prix à
l'importation.

En 1935, le second New Deal se base sur la relance par le déficit budgétaire suivant la théorie keynésienne.

De ce fait, l’augmentation des dépenses publiques permet l’accroissement de la production industrielle sans
provoquer le déséquilibre de la balance des paiements.

Le second New Deal est plus social que le premier puisqu’il reconnait le rôle des syndicats, établit la loi sur la
sécurité sociale et rend les assurances chômage obligatoires dans tous les Etats.

 Conséquence : L’amélioration de la situation économique en 1939 sans pour autant que le plein-emploi ne soit
établit puisqu’il existe encore 9,5 millions de chômeurs (contre 15 millions en 1933).

3- Le protectionnisme

C’est le fait de s’isoler du reste du monde par le contrôle des changes. Ainsi, par l’élévation du taux de change en
Allemagne, 1933, la liberté dans le commerce extérieur est limitée. On parle de l’autarcie allemande.

Conclusion : Plusieurs sont les politiques économiques qui vont contribuer à la relance de l’activité mondiale.

La relance effective de la demande globale dans les pays démocratiques remonte à 1936-1937 et au réarmement
consécutif à la montée en puissance du nazisme.

41
2- Les trente glorieuses (1945-1973)

2-1- Définition

2-2- Les caractéristiques de la croissance (manifestations)

2-3- Les facteurs de la croissance (fondements)

2-4- Les « trente glorieuses » à travers les pays

2-5- Les conséquences de la croissance

2-1- Définition

Les « trente glorieuses » est une expression, de l’économiste français Jean Fourastié, désignant la phase
d’accélération de la croissance économique qu’a connue la France et, avec elle, l’ensemble des pays
industrialisés, entre 1945 et 1975.

Pour certains auteurs, il s’agit de la période consécutive à la Seconde Guerre mondiale (1945) et qui a duré
jusqu’au choc pétrolier (1973). (28 années)

Parmi les facteurs de cette forte croissance, on cite :

 L’entrée dans une nouvelle révolution industrielle (la découverte et l’exploitation de l’énergie atomique, les
progrès de l’électronique et de la chimie, la conquête de l’espace …);

 Un rattrapage technologique vis-à-vis des États-Unis, pour des pays dont le capital humain (niveau
d’éducation et d’expérience des travailleurs) restait important ;

 Les heures de travail sont très élevées (la durée du travail est plus élevée en France que dans les pays voisins
et qu’aux Etats-Unis) ;

 Dans le cadre de la désorganisation économique liée à la guerre, le dirigisme a contribué au retour à un état
d’équilibre (dans le cadre d'une économie capitaliste, l'Etat assure l'orientation de l'activité économique par le
contrôle du crédit, de la monnaie, de la fiscalité, de la politique du commerce extérieur, de la politique de la
sécurité sociale, des salaires et des investissements) ;

 Après ce retour, les pays à économie sociale de marché, caractérisés par un Etat-providence envahissant, ont
marqué le pas vis-à-vis des économies plus libérales.

2-2- Caractéristiques (manifestations) de la croissance au cours de cette phase

2-2-1 La reconstruction des économies détruites par la guerre

Afin d’éviter les erreurs commises en 1919, les Etats-Unis ont exigé pour les pays vaincus les grandes
réparations et les reconstructions des infrastructures et des habitations détruites pendant la guerre.

2-2-2 Une croissance forte et régulière de la production

C’est une phase où les récessions étaient très courtes et où les taux de croissance annuels de la production
intérieure ont été en moyenne voisins de 5%.

Ainsi, ces taux étaient de 5,64% en Italie, 6% en RFA et 9,29% au Japon. La croissance de ces pays est
qualifiée de « miracles économiques ».

Par contre dans les pays initialement plus développés, le taux de croissance était légèrement inférieur en
France (5,05%) mais plus faible aux États-Unis (3,93%) et au Royaume-Uni (2,93%).
42
En général, tous les pays sont concernés par cette croissance : elle a touché tous les pays industrialisés,
mais aussi les PVD et les pays de l'Est.

2-2-3 La plupart de ces pays sont restés proches du plein emploi

Entre 1950 et 1973, le taux de chômage était généralement bas. Ainsi, il s'établit à 1,3% au Japon, 1,8%
en France et moins de 1% dans la RFA (vers la fin de la période). Mais, il s'établit à environ 4,5% aux Etats-
Unis.

2-2-4 Le passage en Europe vers la société de consommation

D’une manière globale, la période de croissance est caractérisée par un remodelage profond de la société
qui s’est transformée en une société de consommation de masse qui concerne tous les secteurs.

Il s’agit d’un style de vie américain connu depuis les années 1920 et qui va se généraliser dans les pays
européens au cours de cette phase de croissance.

La progression des taux d’équipement a beaucoup stimulé la consommation de masse (Réfrigérateur, Machine à
laver, Télévision et automobile).

Cette dernière a été aussi stimulée par la réduction partielle des inégalités au sein des sociétés occidentales,
grâce notamment au versement des prestations sociales, qui se généralisent dans l'ensemble des pays
développés.

La société de consommation se caractérise par :

 L’augmentation du niveau de vie (multiplié par 5 entre 1945 et 1973) ;

 Des revenus plus stables : Plein emploi, État providence ;

 Des revenus plus importants : deux salaires par famille, d'où une modification de la structure des dépenses
familiales ;

 Des possibilités de crédit qui sont avantageuses à cause de l'inflation. (Malgré l'inflation, les consommateurs
ne sont pas découragés. Elle a été un très bon stimulant : le consommateur achetait vite avant que le produit
n'augmente encore) ;

 La structure de la population active change : importance du secondaire, du tertiaire et des cadres et recul du
primaire (migrations sectorielles de population, de l’agriculture vers l’industrie);

En général, la croissance de ces trente années est considérée comme une révolution silencieuse ou encore
invisible.

2-3- Les facteurs de la croissance (fondements)

En plus des facteurs cités au départ, on peut ajouter d’autres :

2-3-1 Le contexte international

 La guerre froide : la concurrence Est/Ouest a stimulé la recherche (compétition Américano-soviétique), la


course aux armements stimule l'industrie. Ce qui a favorisé en partie cette croissance.

 Le modèle de référence pour les pays européens est les Etats-Unis. Ce pays, soucieux de sauvegarder les
sociétés libérales, s'engage dans un vaste plan d'aide économique et joue un rôle moteur. Ainsi, il a mis en place:

43
- le plan Marshall qui a permis une reconstruction rapide de l'Europe de l'Ouest, du Japon et des nouveaux
pays industrialisés (NPI) ;

- Le prêt-bail qui a représenté deux fois les sommes du plan Marshall ;

 Les accords de Bretton-Woods stimulent les échanges : réduction des droits de douane grâce au GATT.

Définition : « les accords de Bretton Woods sont des accords économiques ayant dessiné les grandes lignes du
système financier international de l'après-guerre. Leur objectif principal fut de mettre en place les bases de la
politique monétaire mondiale et de favoriser la reconstruction et le développement économique des pays
touchés par la seconde GM ». Wikipédia.

Ces accords, dont le principal instigateur a été l’économiste et mathématicien britannique John Maynard
Keynes (1883-1946), furent signés le 22 juillet 1944 à Bretton Woods aux Etats-Unis.

La décision principale qui résulte de ces accords est l'abandon de l’étalon-or ou Gold Standard, adopté avant la
première guerre mondiale, au profit de l’étalon change-or ou Gold Exchange Standard.

Le premier, c’est-à-dire l’étalon-or, est un système monétaire dans lequel l’unité de compte ou étalon
monétaire correspond à un poids fixe d’or.

Toute émission de monnaie se fait avec une contrepartie et une garantie d'échange en or. Les parités de
deux monnaies différentes sont donc fixées par rapport à l'or, et les taux de change sont stables entre pays
participants.

L'or constitue une monnaie internationale, qui sert au règlement des échanges et comme instrument de
réserve pour les banques centrales des pays ayant adopté le système.

Dans le cadre du second système (le Gold Exchange Standard), le dollar américain est indexé sur l’or (à 35
dollars par once) et les devises des autres pays sont indexées sur le dollar américain. Le gouvernement
américain garantit la valeur du dollar, mais il n'est pas obligé d'avoir une contrepartie en or aux dollars émis.

Ce nouveau système dont le taux de change est fixe donne une place prépondérante au dollar. Les réserves des
Banques Centrales doivent alors être constituées de devises et non plus d'or.

Les accords ont donné naissance à trois organismes internationaux :

 Le Fonds monétaire internationale (FMI) qui fut créé en 1944. Son objectif était d’assurer la stabilité
du système monétaire international et la gestion des crises monétaires et financières ;

 La Banque mondiale ou Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) qui


fut créée le 27 décembre 1945. Son objectif unique était la croissance économique (récemment, elle a mis
l'accent sur la réduction de la pauvreté) ;

 Un organisme visant à régler le commerce international. Il s’agit des accords du General agreement on tariffs
and trade (GATT), formalisés en1947. (Au terme de l’Accord de Marrakech, le 1er janvier 1995, le GATT a été
doté d'une personnalité morale officielle : l’Organisation mondiale du commerce (OMC)).

C’est grâce au GATT que les échanges sont stimulés notamment par la réduction des droits de douane.

2-3-2 Les facteurs démographiques

 L’expansion démographique importante (le baby-boom) dans certains pays européens – particulièrement en
France et en Allemagne de l’Ouest (la RFA). Ce baby-boom d'après-guerre intervient comme un moteur de la
croissance par :

44
- la stimulation de la consommation ;

- la stimulation de la production ;

- le rajeunissement et donc la dynamisation des sociétés occidentales.

 L‘allongement de l’espérance de vie d’où le prolongement de la durée de consommation.

 L’augmentation de la consommation est due à cette évolution démographique notamment avec l’intervention
de plus en plus de l’État (État providence) pour financer les inactifs selon le système des allocations familiales
et des retraites.

2-3-3 Les facteurs technico-économiques

 Deux énergies constituent la base du développement car elles sont bon marché et leur utilisation est aisée : le
pétrole et l’électricité ;

 La science et les techniques font de gros progrès qui permettent d'augmenter la productivité : on produit plus
à moindre coût ;

 Le Fordisme qui a contribué grâce à ses principes (division du travail, travail à la chaine, standardisation,
augmentation du pouvoir d’achat des ouvriers) à l’augmentation du niveau de vie ;

 L’invention de nouvelles techniques de vente : crédit, marketing, publicité, hypermarchés qui s'appuient sur
le modèle américain ;

 La rotation plus rapide des produits.

2-4- Les « trente glorieuses » à travers les pays (Thèmes de réflexion)

La France, Les Etats-Unis, Le Royaume –Uni, L’Allemagne, Le Japon

2-5- Les conséquences de la croissance (les limites)

2-5-1 Les aspects négatifs de la croissance

 Une inflation rampante : 14 % et plus.

La conséquence est l’établissement d’un cercle vicieux : augmentation des prix  augmentation des salaires 
augmentation des charges sur les entreprises  augmentation des prix ;

 Un danger du recours à l’endettement pour les entreprises qui sont obligées d’investir pour demeurer
concurrentielles ;

 Une montée du chômage lié à la mécanisation et à la robotisation en plus de l’arrivée sur le marché des baby-
boomers ;

 Un ralentissement de la consommation comme conséquence de cette situation.

2-5-2 L’apparition ou le renforcement des inégalités

Dès les années 1960, des signes annonciateurs de profonds déséquilibres économiques et sociaux apparaissent
sur le plan inter et intra-étatique.

45
 Les inégalités inter-étatiques (entre les Etats) :

- Une croissance très forte dans les pays capitalistes (pays riches) contrairement aux pays socialistes et aux
PVD (pays pauvres) où la croissance est plus ralentie

- Six pays seulement assurent les 3/4 de la production industrielle mondiale ;

- Une surproduction agricole dans les pays industriels au moment où les 3/4 de l'humanité meurent de faim ;

- Une détérioration continue des termes de l'échange pour les PVD.

 Les inégalités intra-étatiques (à l'intérieur des Etats) :

- En comparaison avec l’agriculture, l’industrie est le secteur le plus touché par ces inégalités ;
- Certains secteurs sont touchés par la crise. Il s'agit des industries traditionnelles : charbon, sidérurgie et
textile ;

- Certaines régions sont plus favorisées que d'autres.

2-5-3 La dégradation du cadre de vie

 L’urbanisation accélérée provoquant une crise de logement accompagnée par la déficience des
équipements publics et l’insuffisance des moyens de transport ;

 L’éloignement entre lieux de travail et de résidence devient la règle. Les gains salariaux de la
croissance sont absorbés par la difficulté des conditions de vie. (« Métro - boulot – dodo ») ;

 La pollution constatée en 1971. La sonnette d’alarme est tirée par le Club de Rome sur : les limites des
ressources terrestres, la surface cultivable, les ressources énergétiques et en matières premières.

2-5-4 Les contestations

A l’intérieur comme à l’extérieur des pays industrialisés, les contestations ont pris plusieurs formes. On peut
avancer :

 Au sein de ces pays, la société de consommation a été critiquée par certaines catégories sociales :
jeunes (mouvements hippies), ouvriers spécialisés, intellectuels... ;

 A l’extérieur, la contestation des pays en voie de développement (PVD) a été étayée par :

- L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ou en anglais Organization of Petroleum Exporting
Countries (OPEC) qui fut créée en 1960 à Genève et puis elle a été déplacé en 1965 à Vienne en Autriche. Elle
constitue une organisation intergouvernementale de pays visant à négocier avec les sociétés pétrolières pour
tout ce qui touche au pétrole.

- La Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED) qui fut créée en 1964 à
Genève (Suisse) pour aider les pays en développement au niveau du commerce, d’investissement et de
développement et au niveau de leur intégration dans l’économie mondiale.

On conclut alors que la croissance profite surtout aux classes moyennes et aisées des pays industrialisés.

46
3- Les chocs pétroliers

3-1 Le premier choc pétrolier

3-2 Le second choc pétrolier

3-3 Les conséquences des chocs pétroliers

3-4 Les explications

************************

Après la seconde guerre mondiale, le pétrole est devenu la principale source d’énergie en remplacement du
charbon dans les pays de l’OCDE.

Face aux productions excessives, les réserves de matières premières de la planète s’épuisent. C’est un constat
marqué lors des trente glorieuses et qui s’est traduit réellement sous forme de choc pétrolier.

Définition du choc pétrolier :

- « C’est un choc économique provoqué par une modification brutale de l’offre de pétrole, combinant
hausse du prix et baisse de la production ». Wikipédia.

- « Les chocs pétroliers sont des hausses rapides et très fortes du prix du pétrole, survenues en 1973 et en
1979-1980, qui, en contribuant à l'accélération de l'inflation et au ralentissement de l'activité économique des
pays industrialisés, sont l'une des causes majeures de la récession mondiale des années soixante-dix et quatre-
vingt ». Encarta.

Deux fameux chocs pétroliers font l’objet de notre étude. Il s’agit :

- du premier choc pétrolier, celui de 1974 qui a frappé les économies développées en diminuant leur taux de
croissance. (Suite à la guerre israélo-arabe en octobre 1973).

- du second choc pétrolier qui s’est produit en 1979 à cause de la révolution iranienne.

3-1- Le premier choc pétrolier

Depuis 1960, le marché pétrolier est organisé et structuré par l’action de l’Organisation des pays exportateurs de
pétrole (OPEP) regroupant essentiellement des pays du Moyen-Orient (en remplacement des compagnies
pétrolières).

En octobre 1973, les représentants des pays arabes pétroliers (OPAEP) décident une réduction mensuelle
de 5% de la production pétrolière jusqu'à évacuation des territoires occupés et reconnaissance des droits des
Palestiniens (mesure prise conte les Etats qui soutiennent Israël).

Le véritable choc dans les pays occidentaux émane alors de :

- La réduction de la production, évaluée à environ 25% en novembre 1973 ;

- La fixation de l’OPEP, le 23 décembre 1973, du prix du baril à 11,65 dollars en les multipliant ainsi par
4 en trois mois.

Cette hausse brutale a mis fin au pétrole bon marché en réalisant une évolution du marché favorable aux pays
exportateurs.

Il est à signaler que la variation de l’offre de pétrole ne signifie pas un choc. Ce dernier survient lorsque la
variation brutale influence les décisions des agents économiques dans l’immédiat et successivement.
47
3-2- Le second choc pétrolier

Le début du deuxième choc pétrolier remonte à septembre 1978 (émeutes violentes à Téhéran) et janvier 1979
(la révolution iranienne et la fuite du Shah).

Lors de la guerre Iran-Irak en septembre 1980, le prix du baril de pétrole atteint 39 dollars (presque 92,50
dollars en tenant compte de l’inflation en 2005).

Au cours de cette période, l’arrêt des exportations iraniennes provoque presque instantanément l’annonce
officielle de nouvelles hausses de prix.

Ce deuxième choc pétrolier a conduit à une multiplication des prix du pétrole par deux.

Ces bouleversements ont débouché sur une désorganisation des circuits de commercialisation du pétrole sur
l’échiquier mondial.

Les chocs sont favorisés beaucoup plus par l’inélasticité de la demande de pétrole à court terme.

N.B : L’élasticité de la demande est « un concept économique qui permet de mesurer le degré de
sensibilité de la demande aux variations de prix (« élasticité-prix ») ou des revenus (« élasticité-revenu ») ».

Dans les pays importateurs, une forte hausse du prix du pétrole augmente les coûts de production de certaines
entreprises, hausse à laquelle elles peuvent répondre par :

- une baisse de consommation ;

- une hausse de leurs prix de vente ;

- des réductions d'activité et d'emploi.

D’où, la répercussion de cette situation sur toute l'économie en amplifiant les difficultés de certains opérateurs.

À l'inverse, dans ces mêmes pays, une forte baisse des prix de même ampleur peut se traduire uniquement par :
une baisse des prix de revient ; une hausse des profits ; une hausse de l'activité et de l'emploi.

Tout cela ne provoque pas de choc.

Mais, dans les pays exportateurs, cette forte baisse des prix provoque un choc (contre-choc pétrolier)
susceptible de se répercuter dans toute la planète financière en influençant négativement sur les pays
importateurs.

3-3- Les conséquences des chocs pétroliers

Le trait commun des deux chocs pétroliers est qu’ils ont mis fin à un régime de croissance fondé sur la
consommation d’énergie à bon marché.

Plusieurs autres conséquences peuvent être citées :

 Une inflation importante et différente des inflations précédentes :

- Les prix des phosphates ont triplé par rapport au début de l’année 1973 ;

- Le prix du Zinc est multiplié par cinq ;

 L’alourdissement de la facture pétrolière affecte le PIB dans la plupart des pays importateurs (part importante
prélevée de la richesse créée chaque année) ;

48
 Le recul du secteur industriel notamment dans le textile-habillement :

- l’effondrement de la rentabilité et la baisse des bénéfices conduisent les entreprises à recourir à


l’endettement ;

- la diminution de la production industrielle ;

- les suppressions massives d’emplois et donc la montée du chômage qui s’est poursuivie jusqu’aux
années 80.

 La pression de l’OPEP par la diminution de la production a poussé les pays vers la mise en place de
politiques d'amélioration du rendement énergétique ainsi que la diversification des sources d'énergie. (Le
programme de constructions de centrales nucléaires dans plusieurs pays).

Selon certains auteurs et comparativement aux années 1930, la rupture de 1974 a provoqué une situation
considérée comme « un simple ralentissement de la croissance et non comme une dépression profonde ».

La combinaison d’un faible niveau d’activité avec la hausse des prix est connue sous l’appellation de «
stagflation ». C’est l’une des caractéristiques majeures de la seconde moitié des années 1970.

3-4- Les explications des chocs pétroliers

L’analyse de la crise ne fait pas l’unanimité des auteurs :

 L’explication marxiste : c’est une crise du capitalisme. L’explication est fondée sur quatre facteurs :

- L’épuisement des formes de consommation triomphante ;

- La tertiarisation de l’économie ;

- La croissance brutale des dépenses de l’Etat ;

- L’effondrement des gains de productivité.

 L’explication keynésienne insiste sur la recherche des causes du ralentissement de la croissance du coté de la
demande intérieure. Il s’agit ici d’une crise du modèle fordiste caractérisé par la production et la consommation
de masse.

 L’analyse libérale insiste sur les blocages introduits dans les mécanismes économiques par l’action de l’Etat
en faussant le jeu du marché. En plus, la surabondance monétaire, due à un keynésianisme plus poussé, a
conduit à l’inflation des années 1970.

 La crise comme conséquence inéluctable des mutations technologiques. La croissance est dépendante de
nouvelles innovations susceptibles de relancer l’investissement et de redynamiser à nouveau l’économie. D’où
l’importance des analyses de Schumpeter.

Conclusion : Les chocs pétroliers de 1973 et de 1979 constituent une phase de rupture des rapports de force
traditionnels entre pays en développement et pays industriels.

La contrepartie des excédents financiers accumulés dans quelques pays de l'OPEP est l’alourdissement des
factures pétrolières dans les pays industrialisés.

C’est une raison profonde pour que ces derniers procèdent à de profonds réajustements de leurs systèmes
énergétiques.

49
4- La crise des subprimes (2008)

Un subprime : un prêt à taux variable accordé par les banques aux ménages américains à faible solvabilité.

Sa particularité : la garantie ne se fait non plus sur les revenus de l’emprunteur mais plutôt sur une hypothèque sur
le bien acquis, en l’occurrence l’immobilier.

La titrisation : un montage financier réalisé par un établissement de crédit et qui consiste en la transformation
d’actifs (principalement des prêts) en titres négociables (obligations) afin d’être vendus sur un marché.

Le principal avantage : elle permet à l’établissement de crédit de se refinancer de manière rapide et de se protéger
contre un éventuel risque de non-paiement de sa créance.

4-1 Les causes de la crise :


la Réserve fédérale des États-Unis (la « Fed ») a progressivement relevé son taux directeur de 1 % à 5,25 % entre
2004 et 2006.

Progressivement, en 2007, plusieurs ménages se trouvent dans l’impossibilité de rembourser leur prêt et les
banques se voient dans l’obligation de saisir les logements et de les revendre.

En même temps, la valeur du marché immobilier baisse et s’aggrave avec l’arrivée des multiples logements
associés subprimes.

Au bout du compte, les banques sont perdantes puisqu’elles vendent les logements moins chers que les prêts
accordés.

Elles ont donc besoin d’argent, mais elles ont de la difficulté à en trouver auprès des établissements bancaires et
des investisseurs qui sont réticents à s’engager dans des prêts puisqu’ils ont perdu de l’argent à cause des
subprimes.

Les risques semblent plus élevés, les investisseurs investissent beaucoup moins et les banques prêtent moins
facilement de l’argent.

 Une crise de liquidités provoquée par la crise de confiance.

C’est là que la véritable crise financière survient puisque la circulation de l’argent devient très limitée, obligeant
les banques centrales à prêter de l’argent aux banques en difficulté à un faible taux d’intérêt.

4-2 La propagation de la crise :

Cette crise financière ne se limite pas au territoire des USA : il existe une grande interdépendance entre les
systèmes financiers des différents pays à travers le monde. Une déstabilisation locale peut très vite devenir
globale :

 Plusieurs titres financiers émis par les banques américaines étaient achetés par de nombreux investisseurs
à l’étranger.

 Les économies qui sont bousculés par une crise financière ont tendance à rapatrier leurs capitaux placés à
l’étranger, ce qui peut déstabiliser l’économie où les capitaux ont été retirés.

 D’un autre côté, un pays en situation de crise a moins de capacité à importer des produits, ce qui réduit
les exportations des pays qui sont des partenaires commerciaux.

50
4-3 Les conséquences de la crise :

Sur les pays développés :

• La crise financière produit une série de causes à effet qui mène à des récessions.

• Tout d’abord, la crise de confiance provoquée par la crise des subprimes crée un climat où les
investissements et les prêts se font plus rares.

• Le crédit se raréfiant, la consommation diminue, entraînant aussi une diminution des ventes des
entreprises qui résultent en une baisse de la production globale.

• Les entreprises à leur tour licencient des employés, le taux de chômage augmente et la baisse de la
consommation s’accentue, créant un cercle vicieux.

• Tout ceci a comme conséquence une limitation de la croissance économique.

Sur les pays moins développés :

Quatre effets importants :

1- le repli des capitaux et des IDE dans les pays moins développés qui s’orientent vers des pays plus
développés.

2- la baisse de la demande mondiale provoquée par la crise engendre une baisse des produits de base que les
pays moins développés exportent.

3- les pays moins développés sont touchés par la diminution d’envoi de fonds par les travailleurs migrants
installés dans des pays développés à cause de la hausse du taux de chômage.

4- l’aide publique au développement se voit être diminuée par la crise, ce qui affecte directement le
développement des pays moins avancés.

L’enchaînement des événements :


Du chaos financier au KO économique
Crise de l’immobilier
américain

Crise financière

Crise majeure de
liquidité

Crise bancaire

Crise
d’insuffisance de
la demande

51
De la crise des subprime à la crise financière
Subprime : prêt hypothécaire réalisé auprès de ménages à faibles revenus. Fort
risque de non remboursement. Accordés principalement entre 2004 et 2006

2006 : augmentation
des taux d’intérêt : Titrisation de ces prêts : ils sont
début des défauts de regroupés, transformés et vendus sous
paiement des ménages forme de titres sur les marchés
financiers

Vente des
biens
Des milliards de Chute
immobiliers Crise
pertes dont on des
financière
ne sait pas qui bourses
Chute de les détient
l’immobilier

Effondrement de Faillites
la valeur des d’intermédiaires
subprime financiers

De la crise financière à la crise majeure de liquidité


Faillite de Lehman Crainte sur
Crise financière
Brothers (sept 08) la solvabilité
des banques
Février 2008 : Les banques
centrales baissent leurs taux
d’intérêt
Les banques n’ont
aucune confiance
entre elles

Le prêt interbancaire
est bloqué

Crise de
liquidité

52
De la crise de liquidité à la crise bancaire
Dégradation du
portefeuille des Crise de liquidité
banques

Les banques
réalisent des pertes
La règle des massives et doivent
fonds propres se refinancer
fait que le Chute des
risque quantifié marchés
augmente financiers
Crise bancaire

Les banques Les gouvernements


sauvent leurs banques:
doivent vendre
injection massive de
leurs actifs sur liquidités
les marchés
financiers

La réglementation bancaire s’avère être procyclique

De la crise financière à la crise économique

Baisse de Plus de possibilité de


l’immobilier prêts hypothécaires

Chute des Perte de Baisse de Contraction


marchés confiance des l’investissement de la
financiers ménages et consommation demande

Faillites des
Pour rétablir leurs profits entreprises
Perte des elles rationnent le crédit et
banques augmentent son coût

Augmentation
du chômage

Crise
économique

53
Les causes de la crise
La volatilité L’inefficacité de la
des La titrisation réglementation
marchés bancaire

Hausse des Excès de


taux d’intérêt Bulles
liquidité
spéculatives
depuis
1987
Chute de La crise de
l’immobilier 2007- 2010 (?)
Les
Insuffisance de la déséquilibres
Désolvabilisation
demande du commerce
des ménages
extérieur

Augmentation des Inégalités


Nouvelle
prix du pétrole et de mondiales
gouvernance
l’alimentation des entreprises
Mondialisation (priorité au profit à
CT)

Les inégalités mondiales : cause structurelle de la crise


La demande se
dirige de plus en Destruction des
emplois Pression à la
plus vers les baisse des
produits à bas industriels dans
les pays du nord salaires au nord
prix
Augmentation
des inégalités au Pour compenser la
nord baisse de leur pouvoir
d’achat, les ménages
Insuffisance de
anglo-saxons s’endettent
la demande
Crise
mondiale économique
Baisse des taux d’intérêt

Augmentation de Augmentation du prix


l’épargne des matières premières
Développement
mondiale et de l’alimentation
des pays Fonds
émergents : les spéculatifs
revenus des plus Pas de
Développement des
riches développement agro carburants au Forte demande de
augmentent d’une demande détriment de produits primaires
interne l’alimentation des pays émergents

54
Les réponses à la crise
Sauvetage des
banques et garantie
des dépôts

Baisse des taux


d’intérêt et création
monétaire

Les politiques de
relance

L’intervention du
FMI

Les décisions du
G20

Sauvetage des banques et garantie


des dépôts
Points négatifs
Points positifs

Création d’un aléa moral


Pas de panique : les actionnaires comme
bancaire les déposants n’ont
aucun risque

Pas de
déstabilisation de Détérioration Toujours + de
l’économie du bilan des prise de
banques risques de la
centrales part des
banques

55
Baisse des taux d’intérêt et
création monétaire
Points positifs Points négatifs

Création des
Relance
conditions d’une
keynésienne de la
nouvelle bulle
demande
spéculative dans un
domaine, tôt ou tard
Reprise de la
croissance et
baisse du
chômage

Les politiques de relance


Octobre 2008
Points positifs Points négatifs
Dépenses d’investissement
Positif à court terme sur la Effet seulement à long terme
demande sur l’offre

Augmentation des aides aux ménages en difficultés


Mise en œuvre rapide dans pays Baisse de l’incitation au
développés travail
Forte propension à consommer Difficilement réversible
des ménages concernés
Baisse des taxes, impôts et cotisations sociales
Mise en œuvre rapide Temporaire Risque de préférence pour
Si bien ciblées => augmentation l’épargne de précaution
de la demande. Augmentation de la Déficits publics à CT et MT
demande de travail, baisse du Risque que ces mesures soient
chômage comprises comme non temporaires.

56
L’intervention du FMI
Points positifs Points négatifs

Ouverture de crédit de ligne modulable

Pas de détérioration de la note des pays Peu utilisés pour pays à


Souplesse «fondamentaux solides»
Pas de conditionnalité
Permet des plans de relance

Volonté de renforcer les règles micro et macro-prudentielles

Mise en place du Conseil de Essentiellement des


Stabilité Financière avec le études, réelle volonté de
G20 réformer le système
financier ?

57
La politique de l’UE
Choc symétrique
Chocs asymétriques Cas de 2007

Une politique commune est


Le PSC encadre les possible mais est confrontée à
politiques à mener des obstacles :

Absence d’un
Indépendance Principe de
contribuable européen
totale de la BCE subsidiarité

Absence de solidarité
La Commission rappelle financière dans l’UE : c’est Politiques
la clause de « déficit le FMI et la BRI qui publiques sont
public excessif » à 20 viennent au secours des désorganisées
pays en 2009 États les plus en difficultés

Les décisions du G20


lors des sommets du 15 novembre 2008 et 2 avril 2009

Points positifs Points négatifs

Prise en compte des Aucune portée


dysfonctionnements réglementaire : la bonne
des marchés volonté affichée se
traduira-t-elle dans les
actes ?
Reconnaissance Volonté de
de la dimension La stabilité du
renforcer les
keynésienne de système financier
règles
la crise n’est toujours pas un
prudentielles
objectif

58
Quelles sorties de crise ?

Comme avant ? Régulation mondiale de la Une révision du


finance + politique partage de la VA au
keynésienne ? niveau mondial ?

Le rétablissement Augmentation de
des comptes des Changement de Création de
la réglementation régulation la part des salaires
banques permet dans la VA
de penser que la bancaire économique
crise est finie mondiale : G20 ?

La croissance des
Suppression de Jeu international pays émergents
Maintien d’un
crises financières coopératif plus dépend de causes
chômage qui se
massives efficace internes
résorbera
lentement

Suppression des
Les causes Anticipation sur les
causes structurelles
structurelles de la crises, qui limite leur
de la crise
crise demeurent impact

59
5- La crise sanitaire – Covid 19 et la crise économique

Consultation des références bibliographiques et suivi de l’actualité

60
Pr. Mohamed KARIM

Chapitre III : Chômage-emploi et Inflation

Chapitre IV : Inégalités et pauvretés

61

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