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Pr. Ousmane KA
OBJECTIFS
PLAN
I. GENERALITES
I.1. Définition
II.1. Interrogatoire
CONCLUSION
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SEMIOLOGIE DIGESTIVE CLINIQUE
Pr. Ousmane KA
I. GENERALITES
I.1. Définition
L’abdomen est la partie inférieure du tronc, limitée en haut par le thorax, en bas par
le pelvis et le périnée et en arrière par le rachis. Il comprend la paroi abdominale (contenant)
et le contenu abdominal (viscères). La paroi abdominale se subdivise en deux parties : la
paroi antéro-latérale qui est une sangle cutanéo-musculo-aponévrotique constituée des
muscles grands droits, obliques externes, oblique internes et transverse et la paroi
postérieure constituée des muscles petits dentelés inférieurs, grands dorsaux, carrés des
lombes, psoas et de la colonne vertébrale. Le contenu abdominal se divise en deux parties :
une partie antérieure constituée par la cavité abdominale tapissée par le péritoine et une
partie postérieure constituée par le rétro-péritoine. La cavité abdominale, limitée en haut
par le diaphragme, contient le foie, les voies biliaires, la rate, l’œsophage abdominal,
l'estomac, l'intestin grêle, le côlon, l’appendice, le rectum, les vaisseaux cœlio-msentériques
et les veines mésentériques et la veine porte. Le rétro-péritoine contient les reins, les
glandes surrénales, les uretères, le pancréas, les vaisseaux sanguins et lymphatiques rétro-
péritonéaux comme l'aorte abdominale et la veine cave inférieure. La vessie est un organe
sous péritonéale mais elle se projette dans la cavité abdominale quand elle est en réplétion.
- l’hypochondre droit occupé par le foie et son pédicule, l’angle colique droit ;
- l’épigastre occupé par le lobe gauche du foie, le corps et l’antre de l’estomac, le
côlon transverse, le pancréas ;
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- l’hypochondre gauche qui correspond au fundus gastrique, à l’angle colique
gauche et à la rate ;
- le flanc droit qui répond au rein droit, à l’uretère lombaire et au côlon ascendant ;
- la région ombilicale ou méso-cœliaque, centrée par la dépression de l’ombilic
(orifice herniaire ombilicale) qui répond à l’intestin grêle ;
- le flanc gauche qui répond au rein gauche, à l’uretère lombaire et au côlon
descendant ;
- La fosse iliaque droite occupée par le caecum, l’appendice, la jonction iléo-
caecale, l’uretère iliaque droit, l’ovaire et la trompe droite chez la femme.
- En dessous des fosses iliaques, se situent les orifices herniaires de l’aine : l’orifice
inguinale située au-dessus de la ligne de Malgaigne qui est la ligne joignant
l’épine iliaque antéro-supérieure à l’épine du pubis et l’orifice crurale située en
dessous de cette ligne ;
- la région hypogastrique ou sus-pubienne, contenant les anses grêles, l’utérus
chez la femme et la vessie lorsqu’elle est en état de réplétion ;
- la fosse iliaque gauche occupée par le côlon sigmoïde, l’uretère iliaque gauche, la
trompe gauche et l’ovaire gauche chez la femme.
- La région lombaire est postérieure, elle est limitée en dehors, par le relief de la XII
côte, en bas par la saillie convexe de crête iliaque et en dedans par le bord externe des
masses musculaires sacro-lombaires.
II.1. Interrogatoire
Il s’agit d’une enquête qui permet de recueillir l’état civil, les antécédents personnels et
familiaux du patient, ses traitements en cours, un terrain particulier et les signes
fonctionnels (qui sont les plaintes du patient). Ces signes fonctionnels seront analysés de
façon sémiologique (= en précisant leurs caractères) et chronologique.
Pour chaque signe fonctionnel, il faudra préciser la date de survenue (ancienneté), son
mode de début (brutal ou progressif), son mode évolutif (continu, intermittent), son
caractère invalidant, sa durée, ses facteurs déclenchants ou aggravants, ses facteurs de
sédation, sa périodicité, les signes d’accompagnement (urinaires, gynécologiques,
respiratoires, généraux…), son retentissement psychologique. Dans le cas de la douleur, on
précisera particulièrement le siège et les éventuelles irradiations, le type et l’intensité.
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II.1.1. Les douleurs d’origine digestive
- L’odynophagie
- Le pyrosis
- La colique hépatique
C’est une douleur brutale, intense, à type de crampe ou de point de côté, survenant
après un repas copieux, siégeant à l’hypochondre droit, irradiant en bretelle vers l’épaule
droite ou vers la pointe de l’omoplate droite, inhibant la respiration. Elle est continue, à
renforcement paroxystique et s’associe à des nausées ou à des vomissements. Le patient est
dans une position antalgique : on dit que « la colique hépatique est pathétique ou
apathique ». Elle dure quelques minutes à quelques heures. Elle traduit une obstruction
brutale des voies biliaires.
Elle est d’apparition brutale, vive en coup de poignard, localisée initialement dans
une région abdominale, elle se généralise secondairement parce qu’elle devient une
douleur péritonéale et s’accompagne précocement de vomissements et secondairement
d’arrêt des matières et des gaz.
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- La douleur de la pancréatite aiguë
Elle survient le plus souvent après un repas copieux ou après ingestion d’alcool. Elle
est d’apparition brutale, de siège épigastrique irradiant en barre ou transfixiante vers le dos,
Elle est intense, rapidement croissante, devenant insoutenable, rebelle aux antalgiques
habituels, chez un patient adoptant une position antalgique « en chien de fusil ». Elle dure
24 à 48 h mais peut persister pendant plusieurs jours. Elle s’associe à des nausées et à des
vomissements. Il existe parfois un arrêt des matières et des gaz ou une diarrhée graisseuse.
Elle est de type ischémique, traduisant une souffrance intestinale : elle a un début
brutal, intense, paroxystique, à type de crampe sans tendance à l’accalmie. Elle siège à la
région ombilicale et devient secondairement généralisée en cas d’évolution vers l’infarctus
intestinal. Elle est associée à des vomissements et à une diarrhée qui va devenir
sanguinolentes ou remplacée par un arrêt des matières et des gaz en cas d’évolution vers
l’infarctus intestinal.
Elle est brutale, intense, permanente, sans tendance à l’accalmie, à type de torsion,
siégeant au niveau ombilical ou aux orifices herniaires si elle intéresse l’intestin grêle, ou au
niveau du trajet colique si elle intéresse le côlon. C’est une douleur d’ischémie. Elle s’associe
à des vomissements et à un arrêt des matières et des gaz.
Elle a un début brutal ou progressif, siège à la fosse iliaque droite, à type de crampe ou
de brûlure ; elle est lancinante, sans irradiation, augmentant progressivement d’intensité
sans aucune tendance à l’accalmie. Elle oblige le patient à se plier en deux, dans une position
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antalgique : on dit que l’appendiculaire est prostré. Elle s’accompagne de vomissements et
de constipation.
- La douleur rectale
Il peut s’agir de ténesmes qui sont une sensation de tension douloureuse dans le
pelvis et de plénitude rectale. Il peut s’agir d’épreintes qui sont des douleurs pelviennes à
type de coliques expulsives projetées à la fosse iliaque gauche et à l’hypogastre
s’accompagnant d’un besoin impérieux d’exonération.
- La dysphagie
- Les vomissements
C’est le rejet brutal, avec effort, par la bouche d’une partie ou de la totalité du contenu
gastrique. Ils peuvent être alimentaires, bilieux ou fécaloïdes et précédés par des nausées.
- Les nausées
Il s’agit d’une sensation désagréable avec une envie imminente de vomir. Elle peut
être suivie ou non de vomissements.
- La dyspepsie
- La diarrhée
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- La constipation
Il peut aussi s'agir d’une émission rare de selles, de moins de 3 selles de moins de 35
grammes par semaine réalisant une constipation de progression ou constipation de transit
(selles rares et peu abondantes). Il peut aussi s’agir d’une émission avec effort de selles
dures, difficiles à évacuer, réalisant un véritable trouble de l’exonération : il s’agit dans ce cas
d’une constipation terminale ou dyschésie. La dyschésie rectale peut être à l’origine de
fécalomes qui sont de véritables masses fécales, dures, déshydratées, formant un bouchon
de selles dans le rectum. La constipation peut être ancienne (constipation maladie) ou
récente (constipation symptôme).
Ce sont des extravasations de sang dans les voies digestives provenant d’un
saignement de la paroi du tube digestif.
- L’hématémèse
- Les rectorragies
Il s’agit d’une émission par l’anus de sang rouge non digéré. Elle traduit le plus
souvent une hémorragie digestive basse (provenant du côlon, du rectum et de l’anus) ou
parfois une hémorragie digestive haute massive.
- Le méléna (mélaena)
C’est une émission par l’anus de sang noirâtre, digéré, ressemblant à du goudron
provenant du tube digestif haut (œsophage, estomac, duodénum, intestin grêle). Elle traduit
une hémorragie digestive haute.
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La dénutrition et l’obésité seront chiffrées par la mesure de l’Indice de Masse Corporelle IMC
(P (kg)/T(m)2). Il y’a dénutrition si l’IMC est inférieur à 17 kg/m 2 et il y’a obésité si l’IMC est
supérieur à 30 kg/m2. Il recherchera un ictère qui est une coloration jaune généralisée des
téguments et des muqueuses traduisant une cholestase, une cytolyse hépatique ou une
hémolyse. Il recherchera une déshydratation extracellulaire avec des plis de déshydratation.
On appréciera l’état de la langue qui peut être saburrale (langue chargée) et l’état de la
denture. On précisera les constantes hémodynamiques telles que le pouls, la tension
artérielle, la fréquence cardiaque de même que la température.
II.3.1. Inspection
- Une position antalgique est une attitude adoptée par le patient pour soulager une
douleur (exemple : antéflexion du tronc).
- Les cicatrices abdominales sont des marques traduisant les stigmates d’un
traumatisme, d’une inflammation ou d’une incision de chirurgie abdominale (laparotomie).
- Les lésions de grattage : sont des éraflures cutanées occasionnées par un grattage lié
à un prurit (démangeaison) irrésistible.
- Les ecchymoses sont des tâches planes, livides, noirâtres ou bleutées traduisant une
extravasation de sang dans le tissus cellulaire sous cutané.
- Une voussure abdominale est une augmentation de volume localisée à une partie de
l’abdomen. Elle témoigne d’une masse abdominale pariétale ou intra abdominale.
- Une hernie est une tuméfaction développée sur un orifice naturel de la paroi
abdominale, traduisant une issue de viscères abdominaux à travers cet orifice naturel
(ombilical, inguinal…).
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- Une éventration est une tuméfaction développée sur un défect pariétal musculo-
aponévrotique acquis, traduisant une issue de viscères abdominaux à travers cet orifice
acquis.
- Une fistule digestive est une communication anormale entre le tube digestif et la
peau pouvant être le siège d’un écoulement anormal de liquide digestif.
qui est tonique douloureuse, involontaire ; elle peut être vaincue par une palpation douce et
elle n’est pas permanente. Elle traduit une infection ou une irritation péritonéale localisée.
abdominale qui est tonique, douloureuse, involontaire, invincible et permanente. Elle traduit
une infection ou une irritation diffuse du péritoine.
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- Une masse abdominale (dont il faut noter la taille, la forme, les contours, la
- Le signe de Murphy est une vive douleur provoquée par les doigts du médecin bien à
plat, enfoncés sous le rebord costal droit au niveau du point vésiculaire et qui inhibe
l’inspiration. Le point vésiculaire est l’intersection d’une ligne horizontale passant par le
rebord costal droit avec la perpendiculaire passant la ligne médio-claviculaire droite. Elle
traduit une douleur aiguë liée à la vésicule biliaire (colique hépatique).
- La douleur provoquée au point de Mac Burney est une douleur provoquée par la
palpation profonde uni-digitale au point de Mac Burney qui est le milieu d’une ligne joignant
l’épine iliaque antéro-supérieure droite et l’ombilic. Elle se retrouve dans l’appendicite
aiguë.
- Signe de Mallet-Guy : vive douleur provoquée par la palpation profonde sous costale
gauche, témoin d’une affection du corps ou de la queue du pancréas.
- Le signe de Mayo Robson est une douleur provoquée par la palpation profonde de
l’angle costo-vertébral gauche (angle fait par la dernière côte avec le bord externe de la
masse sacro-lombaire) ; elle témoigne d’une affection de la queue du pancréas.
Pour percuter l’abdomen, le majeur d’une main fléchi frappe celui de l’autre main
posée à plat, en regard de la région de l’abdomen à examiner. L’abdomen est normalement
sonore sauf au niveau de l’hypochondre droit dont la matité correspond à l’aire de
projection hépatique. La percussion de l’hypochondre droit, sur la ligne médio-claviculaire
permet de mesurer la flèche hépatique qui est une matité délimité en haut par la sonorité
pulmonaire et en bas par la sonorité intestinale. Elle est normalement de 12 cm.
La percussion permet de rechercher des anomalies telle une matité déclive des
flancs qui traduit un épanchement liquidien péritonéal (ascite) ou une perte de la matité
pré-hépatique retrouvée en cas de pneumopéritoine qui est une présence anormale d’air
dans la cavité péritonéale. Quand elle est combinée à la palpation, la percussion recherche
une organomégalie qui est une augmentation de volume d’un organe. L’organomégalie peut
être une splénomégalie qui est une augmentation du volume de la rate qui devient palpable
réalisant une matité de l’hypochondre gauche. Elle peut être une hépatomégalie avec
augmentation de la flèche hépatique et un bord inférieur du foie qui devient palpable.
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La douleur à l’ébranlement de l’hypochondre droit est obtenue par la percussion de
la main posée à plat sur l’hypochondre droit par le bord cubital de l’autre main. Elle est
retrouvée dans l’abcès du foie (=signe de la manchette).
Les anomalies de l’auscultation peuvent être un silence abdominal qui est une
absence de bruits intestinaux au-delà de 5 minutes d’auscultation qui peut se retrouver en
cas d’occlusion intestinale fonctionnelle (iléus) ou par strangulation. A l’inverse, on peut
percevoir une exagération de la fréquence des bruits intestinaux au-delà de 50 bruits par
minute appelée hyperpéristaltisme, traduisant des signes de lutte contre un obstacle
intestinal.
II.3.5. Manœuvres
Le test du psoas est une douleur provoquée à la fosse iliaque droite par l’extension
brutale de la cuisse droite.
Le signe de BLUMBERG est une douleur provoquée à la fosse iliaque droite par la
décompression brusque de la fosse iliaque droite.
Le signe de JACOB est une douleur provoquée à la fosse iliaque droite par la
décompression brusque de la fosse iliaque gauche.
Le signe de ROVSING est une douleur provoquée à la fosse iliaque droite par la
compression brusque de la fosse iliaque gauche.
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La marge anale sera bien déplissée. On recherchera des tuméfactions anales, des
- Le toucher rectal
Il consiste à explorer avec l’index, l’anus, la partie inférieure de l’ampoule rectale et,
à travers sa paroi, les organes et le péritoine pelviens.
Résultats :
CONCLUSION
L’examen clinique digestif est une étape déterminante pour identifier les affections
de l’appareil digestif. Il doit être minutieux et respecter les différents temps que sont
l’interrogatoire, l’examen général et l’examen physique. Il doit aussi, en toute étape,
respecter la dignité et la pudeur du patient et particulièrement au moment du toucher
rectal. Un examen clinique digestif bien mené permettra une bonne orientation des
examens complémentaires qui permettront un bon diagnostic des affections digestives.
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