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Abstract
The Virgin Mary in the Koran
In the Holy Book, the Virgin Mary shows very definite features and a deep theological value. Here we consider the most relevant
passages concerning Mary in the Koran as well as in some well-known exegetical works. She appears as a paradigmatic figure of
the human condition related to the divine ; she is endowed with all perfections which could reach the prophetic dignity. Quite far
from the Christian mother of God, she belongs to the Koranic and Islamic world completely.
Résumé
Dans le Livre, Marie présente des traits spécifiques et recèle une valeur théologique de très haute importance. L'examen des
passages les plus significatifs du Coran consacrés à la Vierge, ainsi que celui des réflexions relatives à ce point issues de
l'exégèse, montre qu'elle est l'exemple paradigmatique de la condition humaine, faite d'abstinence face à la Révélation, de
dévotion et d'observance légale les plus pures qui soient. Signe privilégié de l'infinie Puissance, elle jouit d'une grâce si profonde
aux yeux de Dieu qu'elle en a reçu toute perfection : elle s'inscrit dans un horizon masculin, elle est accueillie dans l'univers de
l'Islam et, ce qui suscite le plus vif intérêt, il lui est conféré la dignité prophétique. Fort éloignée de la mère chrétienne du Christ,
elle appartient tout entière au système coranique et islamique.
Zilio-Grandi Ida. La Vierge Marie dans le Coran. In: Revue de l'histoire des religions, tome 214 n°1, 1997. pp. 57-103.
doi : 10.3406/rhr.1997.1188
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1997_num_214_1_1188
IDA ZILIO-GRANDI
Université de Venise
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In the Holy Book, the Virgin Mary shows very definite features and
a deep theological value. Here we consider the most relevant passages
concerning Mary in the Koran as well as in some well-known exegetical
works. She appears as a paradigmatic figure of the human condition
related to the divine ; she is endowed with all perfections which could
reach the prophetic dignity. Quite far from the Christian mother of God,
she belongs to the Koranic and Islamic world completely.
4. C'est Carra de Vaux, qui écrivit: «II en résulte qu'en réalité le tefsir
apparaît comme une sorte de construction factice faite sur le Coran comme
base, plutôt que comme une étude vraiment critique, ayant pour but la
recherche du sens véritable et originel du Livre. C'est une application du
Coran plus encore qu'une explication », dans Les penseurs de l'Islam, III :
L'exégèse, la Tradition et la jurisprudence, Paris, 1984 (réimpr. anast. de
l'éd. 1921-1926), 380.
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13. Comme nous l'avions déjà indiqué, défier les incrédules d'accomplir
le même geste dans le but de démontrer leur incapacité, est un aspect essentiel
du miracle/preuve de prophète, comme l'indique déjà l'étymologie du mot
(mu'giza = ce que l'on ne peut pas imiter).
14. Cf. Cor. 3:42: «Lors les anges dirent: "Marie, Dieu t'a élue..."» et
19:19: «Je ne suis, dit-il (= l'Ange), qu'un envoyé de ton Seigneur, venu te
faire présent d'un garçon tout pur. » Nous reviendrons sur ces passages.
15. Kitàb al- Fisal fi al-milal wa al-ahwâ' wa al-nihal, Le Caire, 1317/z,
V, 17-18.
LA VIERGE MARIE DANS LE CORAN 67
16. Cf. L. Veccia Vaglieri, Fâtima, El, T éd., III, 866. Pour les traditions
sur le don de nourriture à Fâtima et à Marie dans le temple, v. Arnaldez,
Jésus fils de Marie, 56-59. L'étude de la corrélation entre les deux figures
féminines, entreprise par McAuliffe sous l'angle de l'exégèse, avait été menée
sous l'aspect de la dévotion par L. Massignon, L'Oratoire de Marie à l'Aqça,
vu sous le voile de deuil de Fâtima (1956), dans Opera Minora, Beirut, 1963, 1,
592-618.
17. Variante: «Parmi les arbres, certains possèdent la bénédiction
(baraka), comme la possèdent les musulmans», ces deux dictons ont été
recueillis par Buhârî, cf. A. J. Wensinck, Concordance et indices de la tradi
tionmusulmane, Leiden, 1936..., réimpr. an. 1988, III, 67-68.
18. A, XVI, 81. T, VI, 33 était aussi moins explicite mais semblable. Il
serait intéressant de pouvoir développer le rapport entre la reproduction par
bouture qui est le propre du palmier (ce qui a fait d'elle l'emblème du phénix
dans de nombreuses cultures) et celle qui devient mère sans le concours d'un
homme.
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22. Cf. surtout Cor. 22:29: «Et puis qu'ils éliminent leurs excroissances,
qu'ils s'acquittent de leurs vœux, qu'ils fassent le tour de la franche Maison »,
ainsi que les chapitres sur les vœux contenus dans les recueils de traditions
(cf. Wensinck, Concordance, III, 449). Valable pour tous, à ce sujet, est Mâlik
b. Anas, Muwattâ', Dâr al-fikr, Beirut, 1907/1987, 388-389, n. 8: «Le Pro
phète vit un homme debout sous le soleil et il lui demanda ce qu'il avait ; ils
lui répondirent qu'il avait fait vœu de ne pas parler, de ne pas rester à
l'ombre, de ne pas s'asseoir et de jeûner. Le Prophète ordonna qu'il parlât,
qu'il restât à l'ombre, qu'il s'assît et qu'il mît fin à son jeûne»; ibid., n. 9:
« Le Prophète lui ordonna de compléter ce qui fait partie de l'obéissance à
Dieu et de laisser ce qui fait partie de la désobéissance. »
23. T, XVI, 32; S, IV, 478; Z, III, 14; Tafslr Ibn 'Arabï, II, 7.
24. Telle est l'opinion des commentateurs, par ex. Q, IV, 46 ; Z, I, 359.
La corrélation, de mémoire biblique, entre les histoires de Zacharie et de
Marie dans ce passage coranique et ailleurs, est particulièrement mis en évi
dence par T, XVI, 30.
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25. Q, IV, 53: «Signifie qu'elle ne mangera pas pendant trois jours,
parce qu'ils ne parlaient pas quand ils jeûnaient»; A, III, 150: «On pense
que le silence est une métonymie (kinâya) pour le jeûne, car, quand ils jeû
naient, ils ne parlaient à personne » ; T, VI, 384 sgg. ; Z, I, 354.
26. Q, IV, 52; A, III, 150; R, VIII, 44.
LA VIERGE MARIE DANS LE CORAN 71
30. Tel semble être le sens du hadït_ (rapporté par ex. par Q, II, 196,
d'après Buharî, Muslim et Tirmidï) selon lequel, pendant le Ramadan, on
ouvre toutes grandes les portes de la miséricorde divine mais on ferme les
portes de l'enfer et l'on enchaîne les diables. Et peut-être est-il possible de lire
également de cette manière les interdictions de jeûne prolongés en d'autres
mois, cf. encore Wensinck, ibid., d'après Buhari, Muslim, Tirmidï et Ibn
Mâga, et III, 445 : «Ceux qui jeûnent toujours ne jeûnent pas» (dans Buhârï,
Muslim, Nisa'ï, Ibn Mâga).
31. Cf. d'abord les nombreux impératifs coraniques qui (dis!) et iqra'
(récite !) qui sont de plus en plus nombreux en passant de la période mec-
quoise à la période médinoise (R. Blachère, Le Coran, Paris, 1980, Introduct
ion, 22). Toute la cosmologie du Coran peut s'inscrire entre parole et
silence : le terme kalima, d'emploi essentiellement médinois, apparaît, aussi au
pluriel, toujours en référence à Dieu ou à Jésus Sa Parole (seul dans Cor. 18:5
c'est le mot blasphème prononcé par les Hébreux), cf. surtout T. O'Shaugh-
nessy, The Coranic Concept of the Word of God, Roma, 1948, 16-22. Le terme
plus neutre qawl, d'emploi mecquois et médinois, s'applique aussi à l'homme,
à Satan et aux idoles, mais il se réfère bien plus souvent à Dieu ; Satan (1 14:4,
23:108, 11:105, 78:38) et le méchant murmurent (20:102-103), les méchants
sont muets le Jour du Jugement Dernier (36: 63-65, 23:108, 11:105), comme
sont muettes les idoles sur cette terre (7:148, 35:14) mais elles répondront à
Dieu le Jour du Jugement Dernier (18:52, 46:5, 28:63, 25:17, 4386...).
LA VIERGE MARIE DANS LE CORAN 73
32. Le sujet est sous-entendu dans le texte arabe et il n'est pas évident
pour les exégètes qu'il s'agisse de l'Ange, cf. infra.
74 IDA ZILIO-GRANDI
33. Comme ce sera le cas, au contraire, dans deux autres versets analo
guesexaminés plus loin.
34. T, XVI, 22 ; Z, III, 9 ; R, XXI, 198 et VIII, 52 ; Q, XXI, 62 ; B, I, 578
et I, 155 ; S, IV, 477; A, XVI, 75 et III, 159. Le Tafsïr Ibn 'Arabî (cf. II, 5) ne
donne pas de nom à l'Esprit Saint (al-ruh al-amln).
35. Ruh, l'ange le plus élevé, est l'esprit vital et chaque particule de
son souffle deviendrait l'âme d'un nouveau-né selon Qazwïnï, 'Aga 'ib
al-ma}} luqât, I, 56, cit. de T. Fahd, Génies, anges et démons en Islam, in
Génies, anges et démons, «Sources orientales», VIII, Paris, 1971, 168.
LA VIERGE MARIE DANS LE CORAN 75
50. A, Ш, 160.
51. R, VIII, 52; ce passage est également cité par Arnaldez, Jésus, 83.
Sur Jésus/Parole comme science de l'Esprit divin et donc capacité de mener à
la vie, les réflexions du grand mystique murcien Ibn 'Arabi (m. 638/1240)
reportées en traduction par Hayek, Le Christ, 109, présentent un très vif
intérêt.
52. Où philosophes est entendu comme disciples des théories philosophi
ques grecques.
53. A, III, 165, qui le suit mot à mot, ajoute aussi la naissance des mouc
hes à partir des fèves.
80 IDA ZILIO-GRANDI
57. Cor. 23:5; 70:29; 24:30-31 ; 33:35; il est appliqué au ciel «édifié et
orné sans qu'y soient des fissures », comme exemple de la perfection créative
de Dieu, Cor. 50:6.
58. Cor. 19:20: «Comment, dit-elle, aurais-je un garçon, quand nul
époux ne m'a touchée... »
59. A, XVII, 88, commentaire du Cor. 21:91; semblable à celui du
Cor. 66:12, A, XXVIII, 164. Rappelons que \efarg auquel font allusion les
textes considérés correspond plus précisément à la coupe verticale qui pro
longe vers le bas le décolleté du vêtement oriental et qui, pour ceux qui por
tent une ceinture, sert aussi de poche ; c'est pour cette raison que certains isla-
mologues ont préféré la traduction «poche», en négligeant cependant de
cette manière le sens de «se trouver au milieu». Sur \efarg comme ouverture
du vêtement ou poche, voir aussi T, XIII, 57 et XXVIII.129; Q, XI, 223-224
et XVIII, 133 ; S, III, 305-306 et VI, 378.
LA VIERGE MARIE DANS LE CORAN 83
77. Elles sont en effet dans le Coran un exemple pour ceux qui croient,
tandis que l'épouse de Noé et l'épouse de Loth, qui trompèrent leurs époux
respectifs, sont un exemple «aux dénégateurs», cf. Cor. 66:10-11. L'épouse
du Pharaon citée dans le Cor. 66:1 1 et 28:8 s. sauva Moïse des eaux du fleuve
et le rendit à sa mère.
78. Z, IV, 573.
79. Suite à des passages vétéro- et néo-testamentaires, en particulier
2 Same, 6,9 et Le 9, 51-19,28.
80. Z, III, 133 ; R, XXII, 218 ; A, XVII, 88.
LA VIERGE MARIE DANS LE CORAN 89
que réceptacle du prophète pas encore né, est attribuée une cer
taine forme d'identité avec lui. En d'autres termes, le souffle
divin, considéré du point de vue de Marie, recèle la significa
tion suivante : faire d'elle et de Jésus une seule et unique chose.
Marie, est déjà contenu dans le second, relatif à Jésus, ils admir
ent la non-répétition du terme âya (signe) et ils trouvent le
résultat plus beau formellement, plus apte à un discours élevé.
Cette explication est fournie par Qurtubî, qui s'appuie sur
Sïbawayh, le très célèbre grammairien de Basra (VIIF siècle),
ainsi que par Àlusï82. Toutefois ces derniers se rendent compte
que de cette manière, en se référant à deux signes distincts en
les personnes de Marie et de Jésus, on pourrait percevoir, dans
le texte coranique, une allusion à d'autres miracles ou dons de
grâce prodigieux, qui n'ont rien à voir avec la conception
divine, autrement dit avec ce signe unique en lequel deux
personnes trouvent leur propre identité et qui, ce qui est loin
d'être sans importance, est l'argument traité dans le verset en
question.
Malgré leurs nombreuses hésitations, tous les exégètes
considérés (même les deux que nous venons de citer) semblent
alors pencher pour la seconde solution: accueillir l'emploi du
terme au singulier simpliciter, voir dans l'expression coranique
la volonté d'unifier Marie et Jésus comme des éléments indisso
ciables procédant d'un même miracle.
«Le terme âya est au singulier car le signe miraculeux se
trouve dans l'histoire (qissa), dans la condition (Ml) »,
observe Baydâwï83. Et Razï, qui résume la question tout entière
avec une grande lucidité, écrit : « Les signes de Marie sont
nombreux : le premier est sa grossesse sans le concours d'un
homme, qui est signe (âya) et aussi miracle/preuve d'une pro
phétie (mu'giza), car il contredit l'ordre des choses84. Le second
est la provision de nourriture que les anges lui apportèrent du
Paradis, comme on le lit dans le verset du temple (= Cor. 3:37).
Le troisième et le quatrième, comme l'enseigne la tradition,
sont que Marie ne fut jamais allaitée, pas même un seul jour, et
qu'elle aussi, comme Jésus, parla dans son berceau (...)85. Ici le
Très-Haut annonce au contraire qu'il fit de tous deux un seul
signe afin que les gens pussent réfléchir sur un seul signe, qui les
distingua tous deux tout en faisant d'eux la preuve de Sa force
et de Sa sagesse. Et si quelqu'un nous demandait pourquoi
Dieu n'a pas dit plutôt "deux signes", nous répondrions just
ement que tous deux constituent ensemble un signe unique, qui
est qu'elle lui donna le jour, sans le concours d'un homme. »86
Si la tradition reconnaît, comme on le sait, de nombreux mirac
lesà Marie, et à Jésus, qui se distinguent complètement les
uns des autres, elle crée donc une unité authentique en ce signe
particulier ; exemple qui figure parmi les plus excellents de
l'omnipotence divine.
Éclaircir l'emploi du terme singulier âya, en rapport à la
fois avec Marie et Jésus, est un problème qui se présentera à
nouveau aux commentateurs dans l'exégèse de la sourate « Les
croyants» (Cor. 23) au verset 50 que nous reportons ci-des
sous: «Du Fils de Marie et de sa mère Nous avons fait un
signe ; Nous les avons tous deux recueillis sur une spacieuse et
jaillissante colline... »
Comme c'est prévisible, les commentateurs se répètent dans
la majeure partie de leurs observations, ou laissent tomber la
question parce qu'ils l'ont traitée précédemment. Mais le com
mentaire de Râzï, qui voit dans l'utilisation du terme au singul
ier une signification bien plus profonde, présente aussi un inté
rêtcertain. Il voit le miracle à la fois en Marie et Jésus, mais
pas dans le sens d'accompli par Dieu par leur intermédiaire
('alâ yad), mais plutôt dans le sens de constitué par eux.
Comme il manque, pour ainsi dire, « les auteurs » ou, mieux, en
langage islamique, « les exécuteurs manuels » du miracle, toute
pluralité se révèle véritablement insignifiante. Le théologien
écrit : « Dieu dit les paroles : "Du Fils de Marie et de sa mère
85. L'auteur néglige ici les miracles de Jésus parce qu'il renvoie à un pas
sage précédent de son œuvre.
86. R, XXII, 219.
92 IDA ZILIO-GRANDI
90. Verset 58. Comme le signale Blachère, Le Coran, 333, ce texte est
vraisemblablement plus tardif.
91. A, XVIII, 88, commentaire de 21:91. Q, XI, 223, voyait au contraire
dans la présence de Marie parmi les prophètes, une simple intégration pléo
nastique de l'histoire de Jésus.
LA VIERGE MARIE DANS LE CORAN 95
92. Q, XVIII, 133. Comme Z, IV, 573: «La dévotion de Marie est un
aspect qui implique tous les dévots parmi les membres d'une communauté
donnée. »
93. R, XXX, 50. Cf. le Z, IV, 573 fort semblable mais plus concis.
94. A, XXVIII, 165.
96 IDA ZILIO-GRANDI
95. Q, IV, 55. Le caractère licite de la prière en commun n'est pas clair,
même dans les traditions; Buhârî, par exemple, rapporte que le Prophète
éloignait les femmes pendant la prière mais il les gardait avec lui pendant les
ablutions et la profession de foi (sahâda), tandis que Tirmidï rapporte que le
rite tout entier de la prière s'accomplissait en commun; cf. Wensinck,
Concordance, VI, 434-435.
96. R, VIII, 46 s.
LA VIERGE MARIE DANS LE CORAN 97
99. A, III, 154; cf. Z, I, 362, Q, IV, 54. La purification comme exempt
ion de la féminité remonterait, selon ces auteurs, à Za|gâg, grammairien et
commentateur coranique de Bagdad, m. 311/923, donc contemporain de
Tabarï; l'exemption de l'impiété et de la faute, en revanche, remonterait à
Ibn čubayr, savant de Kufa m. 95/714, au célèbre prédicateur Hasan al-
Basrï, m. 1 10/728, et à Mugâhid, m. 104/722.
100. Hayek, Le Christ, 68. L'Islam fait preuve d'une plus grande tolé
rance, cf. par ex. le haďit accueilli par tous les recueils canoniques : « Si le Pro
phète avait donné de l'importance à ce qui arrive aux femmes, il leur aurait
interdit le temple (= la mosquée) comme les Hébreux l'interdirent à leurs
femmes » (Wensinck, Concordances, VI, 434). L'impureté légale interdit à la
femme l'accès à la mosquée et à l'enceinte sacrée, mais cette interdiction n'a
pas de valeur si la femme y est obligée, comme en cas de danger ou de besoin
d'eau, cf. Bouhdiba, Sexualité, 69.
101 . Cor. 3:35-36 : « Lors la femme de 'Imran dit : "Seigneur mien, je Te
voue, libéré de tout autre lien, ce que porte mon sein..." quand elle l'eut mis
au monde, elle dit : "Seigneur mien, je l'ai mis au monde, dans l'état de fille...
garçon n'est
recours..." » point comme fille ! Je l'ai dénommée Marie. Je la place sous Ton
LA VIERGE MARIE DANS LE CORAN 99
105. R, VIII, 47-48. Évitons de nous attarder sur les interminables débats
qui se sont développés autour de traditions divergentes sur la question : qui
est « la meilleure femme de la création » ; il suffit de dire, en suivant Arnaldez,
Jésus, 78, « quelles que soient les variantes et les hiérarchies qui sont propos
ées... elles placent presque toujours Marie en tête ».
106. Wensinck, Concordance, VI, 435-436.
107. Sahïh, V, 36 (Bâb manâqib Fâtima).
108. Sur ce personnage voir plus haut, n. 60.
LA VIERGE MARIE DANS LE CORAN 101
109. A, III, 155, comme on l'a signalé au début de cet essai, Alusl est très
proche des positions sl'ites. Cf. Buhârï, Sahlh, V, 37: «Le Prophète dit:
"Fâtima est une partie de moi et ceux qui la mettent en colère me mettent
aussi en colère." » Abu ôa 'far Qommi est un célèbre théologien qui appart
int à la Sï'a duodecimane, m. 290/903.
1 10. Hadit cité, comme le rappelle l'auteur lui-même, Q, IV, 53, par Musl
im. Pour le passage suivant, ibid., 53-54.
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