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Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne, 1958

Arendt cherche à comprendre la nature de l’investissement humain dans la vie à travers une réflexion concrète. Le
thème central de son ouvrage est “Ce que nous faisons”, se concentrant sur les aspects élémentaires de la
condition humaine accessibles à tous. Elle compare les perspectives des Grecs, qui méprisaient le travail et
cherchaient l’indépendance économique pour s’engager dans la politique, à celles de la société moderne qui
valorise le travail. Elle s’interroge sur les conséquences de ces différences de perspectives et sur la nature de la
société moderne post-Seconde Guerre mondiale. En examinant les activités humaines, elle cherche à comprendre
comment la condition humaine se manifeste, quelles configurations d’activités sont spécifiques à la société
moderne et comment comprendre l’aliénation’ de cette société et la perte apparente de la préoccupation pour la
liberté.

Arendt souligne la prudence nécessaire dans le jugement politique des savants. Elle définit le concept de condition
humaine et les relations entre l’espace public et privé. Elle identifie le travail, l’œuvre et l’action comme les trois
activités fondamentales de la vita activa. Elle analyse ces trois activités et leur rapport distinct au monde. Elle
conclut que l’inversion des positions hiérarchiques de la vita contemplativa et de la vita activa est la conséquence
la plus grave des découvertes de l’époque moderne.

l’auteure souligne trois développements majeurs de la première moitié du XXe siècle qui ont transformé la condition
humaine :

1) La conquête de l’espace : Elle suggère que l’homme cherche à dépasser les limites de son existence
terrestre.

1) Le développement d’une science obscure : La science est devenue si avancée qu’elle est incompréhensible
pour la majorité, ce qui signifie que les gens agissent souvent sans comprendre pleinement ce qu’ils font.

1. L’automatisation du travail : Bien qu’elle puisse sembler prometteuse en termes de libération de l’homme,
l’auteure conclut paradoxallement que cela a conduit à une inflation du travail et à l’absence d’autres
activités spirituelles valorisées socialement.

En somme, l’auteure prévoit une société de travailleurs sans travail, privés de la seule activité qui leur reste, ce qu’elle
considère comme le pire des scénarios.

L’auteure distingue la “condition humaine” de la “nature humaine”. Selon elle, l’homme n’a pas de nature fixe ou
universelle, ce qui serait une idée théologique. Au lieu de cela, l’humanité est définie par ses actions et son existence est
conditionnée par le monde dans lequel elle vit.
Trois points principaux sont abordés :

1. L’existence conditionnée : L’homme existe dans un monde donné, façonné par ses actions. Cette existence peut
changer (par exemple, l’aspiration à quitter la Terre), ce qui ne s’oppose pas à la liberté car elle ne permet pas
une définition définitive de l’homme.

1. La mortalité : C’est une condition propre à l’existence humaine. L’objectif est alors de trouver un moyen de
durer dans le temps, de laisser une trace de l’humain.

1. La culture : C’est le moyen par lequel l’homme cherche à laisser une trace durable. Que ce soit à travers l’art ou
les actions politiques, l’effort pour produire des œuvres et des actions qui méritent de durer est ce qui donne
aux mortels leur grandeur potentielle.

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