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SECURITE & IMPACT ENVIRONNEMENTAL December 30, 1899

Introduction
La sécurité en milieu professionnel est, de par le monde, l’une des principales préoccupations
des pouvoirs publics. L'objectif est de maintenir le niveau le plus élevé de bien-être physique,
mental et social des travailleurs dans l'exercice de leurs fonctions. À cette fin, un principe
fondamental veut que chaque salarié ait droit à des conditions de travail sûres qui ne mettent
pas en péril son bien-être, sa sécurité ou son intégrité physique ou mentale [V01].

Par ailleurs, l’industrie du ciment joue un rôle crucial dans le développement du pays par le
développement d’infrastructures et par la création des emplois, etc. Toutefois et en dépit de
ces impacts qualifiés de positifs, différents polluants tels que les particules de poussières, les
gaz d'oxyde de soufre, d'oxygène azoté sont les impacts négatifs liés à cette industrie car ils
contribuent à la dégradation de l'environnement et aux problèmes écologiques qui nuisent à
leur tour à la santé humaine, la faune et la flore [V06]. Dans ce chapitre nous exposons
certaines notions et méthodes de prévention en relation avec l’industrie du ciment de point de
vue sécurité et environnement.

V. 1. Sécurité
La sécurité liée aux circonstances du travail est définie comme l’absence de danger,
d’accident ou de catastrophe sur le lieu du travail.

Le [DES 03] définit la sécurité comme l'absence d'événements susceptibles d'affaiblir ou de


compromettre l'intégrité du système au cours de l'activité, que celle-ci soit réussie, détériorée
ou qu'elle échoue. En outre, la sécurité est définie comme l'absence de risque inacceptable, de
blessure ou de dommage à la santé humaine, directement ou indirectement, résultant d'un
dommage à l'équipement ou à l'environnement, conformément au guide ISO/CEI 73 [ISO 02]
sur la terminologie de la gestion des risques. [V01]

Le ciment est l'un des matériaux les plus dangereux pour la santé des employés des cimenteries et des
maçonneries, tant pendant sa fabrication que pendant son utilisation en tant que produit fini. Dans
cette partie nous examinerons les risques liés à ce produit sur le lieu de travail, ainsi que les
principales stratégies que LCO peut utiliser pour atténuer ces risques. Toutefois, pour bien comprendre
le concept de sécurité, nous devons d'abord définir les concepts de risque et de danger [V01].

a) La notion de danger

Selon Desroches [DES 95] et la norme CEI 61508 [CEI 98], le terme "danger" fait référence à
un risque potentiel susceptible de mettre en danger les personnes, les biens (par des

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dommages ou des destructions) ou l'environnement. Les risques peuvent affecter directement


les personnes en leur causant des dommages physiques ou des problèmes de santé, ou ils
peuvent avoir un effet indirect sur les personnes en causant des dommages aux biens ou à
l'environnement [V01].

b) La notion de risque

Le risque est lié à la manière dont sont perçus les dommages potentiels associés à des situations
dangereuses. Cette expression peut avoir plusieurs significations. En outre, les risques peuvent être de
nature très diverse et de nombreuses classifications ont été proposées.

Les définitions bidimensionnelles du risque sont assez proches. Selon Villemeur [VIL 98], le risque
est une mesure de la menace qui combine une mesure de la probabilité qu'un événement indésirable se
produise avec une mesure des effets ou des conséquences de cet événement.

Conformément à la norme OHSAS 18001 [OHS 99], un risque est une combinaison de la probabilité
et de la (des) conséquence(s) du résultat [V01].

Figure V.1 : Modélisation du risque professionnel [V01].

V.1.1 Risques liés à production de ciment

L'ensemble des risques rencontrés tout au long du processus de fabrication, y compris les
lieux et sites de chaque étape depuis l'exploitation et l'extraction des matières premières
jusqu'à la création du produit en ciment et, en fin de compte, le lieu de son utilisation et
manipulation, sont rassemblés dans le tableau V.1. Le tableau V.2 donne les risques d’origine
naturelle et les phénomènes qui leur sont liés.

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a) Risques liés aux installations du site et leur fonctionnement

Tableau V.1: Analyse des risques liés aux installations du site [V02].

Origine du risque Nature du risque Phénomène induit

Effondrement des bâtiments et Dommages matériels internes


silos
Construction /
aménagement Départ de feu et propagation par Incendie par propagation aux installations
rayonnement thermique voisines, effet domino

Choix des Corrosion, ruptures liées aux Vieillissement des installations,


matériaux contraintes (température, détérioration des équipements
pression, vide, etc.)
- Blessure du personnel
Erreur humaine, défaillance - Fuite de produits
Conduite manuelle
- Détérioration d’équipements
Connaissances Erreur humaine Accident
- Entrave à l’intervention en cas d’incident
Équipements défectueux - Présence de risques inconnus du
État des Accumulation d'objets, locaux personnel
installations encombrés - Circonstances aggravantes en cas de
sinistre
Opérations
délicates ou Erreur
Accident
exceptionnelles
- Création d'une situation de
risque
Intervention en
- Exposition du personnel à Accident
zones à risque
certains risques

Défaillance des compresseurs Arrêt d’exploitation


d’air
Air comprimé
Fuite ou rupture de canalisation Blessure du personnel

Intrusion sur le - Incendie volontaire


site, attentat, - Dégradation Déclenchement d'un sinistre : incendie
sabotage - Sabotage

Court-circuit, départ de feu sur


câbles, armoires électriques ou
Électricité Incendie avec effets domino potentiels
transformateur

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b) Risques naturels
Tableau V. 2: Analyses préliminaire des risques naturels [V02].

Origine du risque Nature du risque Phénomène induit

Verglas sur les voies de Collision, accident de la circulation,


circulation détérioration d’équipements
Froid
Gel, bouchage de Éclatement de canalisations et perte d’utilité
canalisations (alimentation en eau potable, eau incendie, …)
- Soulèvement ou effondrement de toitures :
détérioration d’ouvrages.
Vents violents
Vent - Phénomène aggravant en cas d’incendie
(propagation plus rapide de l’incendie).
- Collision
Brouillard Visibilité réduite
- Détérioration des ouvrages et installations
Effets directs : surtension, destruction des
Impact de la foudre sur les
systèmes électriques et électroniques, incendie
équipements
ou explosion
Foudre champ électromagnétique
Effets indirects : détérioration des systèmes
entrainant une perturbation
électriques et électroniques, perte d'énergie
des équipements.

V.1.2 Les mesures de prévention des risques prises par LCO

En plus de favoriser un environnement de travail sûr et sécurisé pour tous ses employés, ABC
assure ses opérations en adhérant à une politique basée sur la santé et la sécurité à tous les
niveaux de son activité. En ce qui concerne ses engagements on retrouve entre autres [V09] :

- Offrir des conditions de travail sûres et sécurisées aux employés et aux sous-traitants.
- Maintenir un système mondial de gestion de la santé et de la sécurité conçu pour améliorer
en permanence les opérations et réduire activement les risques sur le lieu de travail.
- Se conformer à toutes les exigences légales, sectorielles et commerciales applicables.
- Communiquer ouvertement avec tous les participants sur les questions essentielles de santé
et de sécurité.
- Former chaque employé pour qu'il cesse d'effectuer tout travail à risque.

Pour ce faire, des dispositions sont prises pour répondre à ces engagements se concrétisant par
ce qui suit :

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a) Induction sécurité pour les zones verts / rouges

Les zones vertes et les chemins verts sont des zones où le port des EPI n’est pas obligatoire
délimitées par des colonnes vertes et des panneaux d'entrée et de sortie (figure V.2 a). Ailleurs
(zones rouges), les quatre (04) EPI sont obligatoires (figure V.2 b).

Figure V.2 : Induction sécurité dans la société LCO


(a) zones verts & rouges (b) instructions pour les zones rouges [V09].

b) Règles générales de sécurité

Le tableau suivant présente quelques règles de sécurité.


TableauV.3 : Règles de sécurité [V09].

Règle Icone

Port de badge sur site.

Conducteur ou passager avant et arrière : la ceinture de sécurité est


obligatoire dans l’usine et hors usine,
Interdiction d’utiliser le portable au volant
Interdiction d’utiliser le mobile dans les escaliers et tenir la rampe
des escaliers

Stationnement toujours en marche arrière.

Respecter les vitesses limités à 20 km/h Véhicules lourds

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l’intérieure de l’usine:
30 km/k Véhicules légers

V.1.3 Contrôles des risques majeurs

Les tableaux V.4 à V.6 regroupent les différents contrôles réalisés au niveau de l’usine [V09].

TableauV.4 : Contrôle des équipements mobiles et leur protection

Objet de contrôle Illustration

Séparations des flux et barrières


La conception et la disposition des voies permettent
une circulation sûre et protégée pour tous les
utilisateurs.

Procédure d’Inspection et de Maintenance

Un processus d’inspection quotidienne et


d’entretien régulier est en place et efficace pour
tous engins

Systèmes d’avertissement
Tous les véhicules du site sont clairement visibles
les uns des autres.

Protections physiques
La protection empêche le contact physique entre
une personne et une machine en mouvement.

Isolation des énergies

Toutes les sources d'énergie identifiées sont


contrôlées suivant le processus : identification,
verrouillage et test.

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A ce niveau on retrouve également des barrières, garde-corps et ouvertures couvertes pour


une mise en œuvre de protections collectives efficaces pour empêcher les chutes de hauteur.

TableauV.5 : Contrôle du travail en hauteur


Objet de contrôle Illustration

Utilisation d’équipements certifiés


Les structures, les plateformes et tous les
équipements (par ex., PEMP, échafaudage) sont
contrôlés, conçus, montés et correctement utilisés.

Préparation de l’intervention
Eliminer le risque de chute de hauteur. Si le risque
de chute subsiste, une analyse du travail en hauteur
incluant le plan de secours, accompagne le
permis/autorisation de travail.

TableauV.6 : Contact avec la matière chaude

Objet de contrôle Illustration


Détection précoce

Prévenir les expositions majeures aux matières


chaudes en déclenchant les réglages de processus, y
compris l’arrêt automatique de l’alimentation du
four.

Contrôle d'accès

Minimiser l’exposition des personnes aux zones


dangereuses de matières chaudes.

Rétention Primaire et Secondaire de la matière


chaude
Assurer l’intégrité de la rétention des matières
chaudes pour éviter les fuites, projections et
déversements.

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Dans cette section en retrouve également un plan d’urgence et la surveillance des zones
chaudes.

V.2. Impact Environnemental

Sur le plan environnemental, les unités de fabrication de ciment sont des sources
intermittentes de pollution car l'industrie du ciment utilise un procédé alliant physique et
chimie à très haute température, qui se caractérise par une forte consommation d'énergie et
d'importantes émissions atmosphériques telles que : NOx, SO2 et CO2. Ces émissions ont un
impact négatif important sur l'environnement et la santé humaine [V08].

En Algérie, l’Etat a consenti de très importants investissements pour le développement de la


filière de l’industrie de production de ciment. Cette industrie étant fortement émettrice de
rejets toxiques pour l’être humain et l’environnement en particulier, il a été établi ce qui suit
[V14] :

- Assimiler la notion de " Management environnemental " avec la mention de ses normes
appliquées dans les cimenteries algériennes.
- Synthétiser certains aspects concernant les impacts potentiels du ciment sur l'environnement
et le milieu social, avec leurs mesures d'atténuation.

V.2.1 Système de management environnemental "SME"

La norme ISO 14050 définit le SME au chapitre 2.1 comme : « une composante du système
de management global qui inclut la structure organisationnelle, les activités de planification,
les responsabilités, les pratiques, les procédures, les procédés et les ressources pour établir,
mettre en œuvre, réaliser, passer en revue et maintenir la politique environnementale » [V07] .
Le système de management environnemental constitue ainsi un outil de gestion d’une entité
(entreprise, collectivité, association, etc.) qui lui permet de s’organiser de manière à estimer,
réduire et maîtriser ses impacts sur l’environnement. Il se base sur les principes du
développement durable que sont l’environnement, la société et l’économie. Outre la norme
ISO qui définit le SME, d’autres critères des normes ISO à considérer [V07] :

- Les normes ISO 14001 [ISO 96-1] et ISO 14004 [ISO 96-2] définissent les spécifications et
lignes directrices pour l’utilisation et la mise en œuvre du SME ;

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- Les normes ISO 14010 [ISO 96-3], ISO 14011 [ISO 96-4] et ISO 14012 [ISO 96-5]
établissent les principes et procédures de l’audit environnemental, ainsi que les critères de
qualification des auditeurs environnementaux.

V.2.2 Impacts potentiels sur l’environnement et le milieu social

Les tableaux suivants présentent un résumé des évaluations des impacts environnementaux

Tableau V.7: Impacts environnementaux liés à la phase de construction [V04, 05].

Groupe d'impact Impacts identifiés


Impacts biophysiques
- Pertes du sentiment de place affectant les communautés locales
Visuel
à cause du défrichage du site et des activités de construction.
- Perte permanente des ressources en sols et un changement des
Sols, capacité des terres caractéristiques des sols, des capacités et de l'utilisation des terres
et utilisation des terres
- Déversement des produits chimiques et infiltrations des déchets
- Augmentation des émissions de poussières résultant des travaux
et des mouvements de véhicules.
Qualité de l’air
- Augmentation des émissions de gaz (SO2, NOx, CO et COV)
résultant des émissions d'échappement des véhicules
- Contamination chimique de l'eau de surface résultant de
déversements accidentels au cours du transport et de la
manutention, et des infiltrations des eaux usées et autres déchets.
Ressources en eau - Sédimentation de l'eau de surface résultant de l'érosion et des
ruissellements des surfaces et des routes exposées.
- Emplacement des installations le long des cours d’eau pouvant
causer leur dégradation.
Bruit et vibration - Impact sonore des déflagrations résultant des explosions à la
carrière au cours la construction.
- Modification ou dégradation des habitats aquatiques du fait de
l'altération des régimes hydrologiques et de la qualité des eaux de
surface ou souterraines.
Ecologie et biodiversité - Introduction des plantes invasives étrangères du fait du
défrichage du site et du dérangement de la végétation.
- Entrave de la photosynthèse et des taux de transpiration des
plantes à cause de la génération de poussière.

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Impacts socio-économiques
Population et
- Maladies du travail dues à l’émanation de poussières fugaces, à
mouvement
la manipulation de matériaux ou à d’autres types d’activités.
démographique
- Délocalisation physique des ménages résidant dans le Village
Terres et ressources
naturelles - Réduction de la disponibilité des ressources naturelles et des
services de l'écosystème pour les communautés locales.
Tableau V.8: Impacts environnementaux liés à la phase d’exploitation [V04, 05].

Groupe d'impact Impacts identifiés


Impacts biophysiques
Visuel - Pertes du sentiment de place affectant les communautés locales
à cause des infrastructures du projet et de l'éclairage.
Sols, capacité des terres - Mêmes impacts que dans la phase de construction (tableau V.7)
et utilisation des terres
- Bruit continuel résultant des opérations pendant la journée et la
Bruit et vibration nuit de la carrière, de l'usine de ciment et des infrastructures
associées.
Ecologie et biodiversité - Mêmes impacts que dans la phase de construction (tableau V.7)
- Ruissellements contaminés des eaux de pluie provenant des
routes et des autres surfaces affectant la qualité des eaux de
surface et souterraines.
- Déversement de l'eau contaminée de la mine dans les
ressources en eaux de surface, affectant les utilisateurs en aval.
- Assèchement de la carrière résultant en une baisse des eaux
souterraines et une contribution réduite aux débits de base des
Ressources en eau eaux de surface et aux zones humides, affectant les utilisateurs.
- Extraction d'eau brute pour le projet réduisant la disponibilité
pour les autres utilisateurs.
- Infiltrations des déchets affectant la qualité des eaux de surface
et souterraines.
- Formation d'effondrement résultant en l'assèchement des cavités
souterraines, causant des risques de sécurité et stabilité
structurelle.
- Mêmes impacts que dans la phase de construction (tableau V.7)
Qualité de l’air
- Augmentation des émissions de gaz à effet de serre dans la zone
à cause de la cimenterie.
Impacts socio-économiques
Impacts économiques - Réduction de la disponibilité des ressources naturelles et des
services de l'écosystème pour les communautés locales à cause
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de l'utilisation par le projet, et impacts sur ces ressources.


- La présence visible de la police dans la zone du projet, et leur
détachement comme sous contractant pour la sécurité de la mine.
- Augmentation des risques d'accidents et de blessures des
communautés du fait de l'amélioration des routes et de la
circulation additionnelle.
V.2.3 Mesures d'atténuation

Les mesures recommandées pour gérer les impacts environnementaux et sociaux sont diverses
et sont présentées dans ce qui suit [V15]:

a) Substitution de combustibles

Afin de réduire les impacts environnementaux, il est courant de remplacer certains des
combustibles utilisés dans les cimenteries. Les fours des cimenteries peuvent être intéressants
pour l'incinération de certains matériaux résiduels en raison de la température de combustion
qui est relativement élevée constituant ainsi une intéressante alternative aux incinérateurs
[V10].

b) Biomasse

La quantité totale de matière organique pouvant être convertie en énergie est appelée
biomasse (figure V.3). Elle est considérée comme un combustible carboné car le dioxyde de
carbone libéré lors de sa combustion est absorbé par l'atmosphère lors de la photosynthèse des
plantes. La biomasse provenant de nombreuses sources est considérée comme combustible
pour les cimenteries. En 2008, Lafarge-Canada et Performance Plants Inc. ont lancé
conjointement un projet de culture de plantes énergétiques pour alimenter leur usine [V11].

La biomasse peut provenir de résidus végétaux récoltés à des fins agricoles ou forestières. Les
parties d'arbres, d'arbustes ou d'autres plantes qui ne se prêtent pas à la transformation, ainsi
que les parties de cultures non destinées à la récolte, peuvent être utilisées comme
combustibles [V10].

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Figure V.3 : Sources d'énergie de la biomasse [V16].

c) Matières résiduelles

Certaines matières résiduelles, décrites ci- dessous, peuvent se substituer en tout ou en partie
aux combustibles fossiles généralement utilisés dans les cimenteries.

Résidus de construction, rénovation et démolition

Peint ou verni, le bois issu des projets de construction, de rénovation et de démolition peut
être utilisé comme biomasse. La combustion efficace de ces composés avec le bois est rendue
possible par la température élevée des marmites des cimenteries.

Bois traité

Les poteaux d'utilité publique (électricité, téléphone, etc.) ainsi que les passages à niveau sont
tous constitués de bois traité pour assurer sa conservation, par exemple au pentachlorophénol
(PCP). Si le traitement limite fortement l'utilisation de ce bois usagé, la valorisation
énergétique dans les cimenteries, où les températures élevées permettent la destruction des
sous-produits du traitement, reste une option durable. Des températures élevées et des
concentrations d'oxygène suffisantes empêchent la production de sous-produits toxiques, en
particulier les dioxines produites par la dimérisation du PCP [V10].

Huiles usées

Les huiles usées ont un potentiel calorifique élevé et les fours pour la cuisson du clinker sont
fréquemment utilisés pour maximiser la valeur énergétique de ces déchets. La température
élevée de ces fours assure une bonne combustion des hydrocarbures [V10].

Combustible à base de pneus

Les cimenteries utilisent fréquemment des pneus hors d’usage comme combustible de
remplacement. En raison de leur pouvoir calorifique supérieur (PCS) relativement élevé, ils
constituent un combustible intéressant. Le caoutchouc utilisé dans la fabrication des pneus est
synthétique à hauteur de 60 à 70 %, les 30 à 40 % restants étant d'origine naturelle [V12].
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Le passage des combustibles courants aux combustibles dérivés des pneus peut réduire les
émissions de GES pour deux raisons. Tout d'abord, bien qu'elle reste nettement supérieure à
celle du gaz naturel, l'intensité de carbone par unité d'énergie dans les pneus est inférieure à
celle du carbone. Deuxièmement, pour comptabiliser les émissions de GES, le caoutchouc
naturel présent dans les pneus peut être combiné à la biomasse [V10].

Combustibles fossiles

Les combustibles fossiles utilisés pour alimenter les cimenteries produisent des émissions de
gaz à effet de serre (GES) ; toutefois, certains combustibles, tels que le charbon de bois et le
coke de pétrole, produisent de plus importantes émissions de CO 2. Par conséquent, le passage
d'un combustible à plus fortes émissions à un combustible fossile à faibles émissions de GES
peut réduire l'intensité carbonique globale [V10].

Hydrogène

Bien qu'il soit théoriquement possible d'utiliser l'hydrogène (H 2) comme combustible pour
produire du ciment, de nombreux obstacles rendent l'adoption d'une telle pratique improbable.
En effet, un four spécial adapté est nécessaire en raison de la nature du combustible et du
profil de température produit par sa combustion. En outre, il est nécessaire de tenir compte
une fois de plus des émissions tout au long du cycle de vie du combustible, qui dépendent de
la méthode de production de l'hydrogène. La majeure partie de la production industrielle
d'hydrogène se fait par reformage de la vapeur de gaz naturel en hydrogène. Le carbone de la
molécule de méthane est converti en monoxyde puis en dioxyde de carbone au cours de ce
processus, ce qui contribue à augmenter les émissions de GES. L'utilisation de l'hydrogène n'a
donc aucun impact sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) [V10].

Capture et emprisonnement du carbone

Le captage et le stockage du carbone (CSC) est une méthode destinée à empêcher les
émissions de CO2 provenant de divers processus, dont la fabrication de ciment, de pénétrer
dans l'atmosphère. Comme son nom l'indique, l'objectif est de capturer le CO 2 et de le stocker
pendant une longue période dans une zone où, en théorie, il ne peut pas s'échapper.
Différentes approches techniques sont envisageables, tant pour le captage que pour la
séquestration. Trois types de systèmes de capture sont généralement décrits, à savoir la
précombustion, la combustion et la postcombustion [V10].

Formulations alternatives

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Envisager des formulations alternatives peut améliorer le bilan environnemental des ciments.
Cela peut aller du remplacement partiel du ciment par divers additifs à des ciments
complètement différents qui ne dépendent pas du calcium [V10]. Les différentes solutions de
substitutions sont présentées dans le chapitre 2.

d) Autres mesures d'atténuation

D'autres dispositions relatives à l'amélioration et l’atténuation peuvent être considérées à


savoir [V05] :

- Développer et mettre à jour un programme de gestion de l'environnement.

- L'installation de traitement des eaux usées doit être située à une distance appropriée de toute
zone humide.

- Dans le cadre du plan d'action pour la biodiversité, un programme de contrôle des variétés
végétales étrangères envahissantes dans la concession doit être élaboré et mis en œuvre.

- Pour gérer et faciliter la protection de la biodiversité، un plan d'action en faveur de la


biodiversité doit être élaboré.

- Il est nécessaire de créer et de mettre en œuvre un plan de réhabilitation avec des objectifs et
des stratégies distincts pour chaque habitat/écosystème.

- Contrôler la qualité de l'eau rejetée pour s'assurer qu'elle est conforme aux lignes directrices
nécessaires.

Conclusion

Il ressort de ce chapitre que la fabrication et la manipulation du ciment comportent des risques


qui nécessitent une analyse approfondie et une gestion continue. L'impact environnemental du
processus de production doit également faire l'objet d'un système de gestion efficace et de
l'intégration d'une stratégie écologique dans la prise de décision à chaque étape du processus
de fabrication.

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