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© Médecine & Hygiène | Téléchargé le 18/04/2023 sur www.cairn.info par SANDRINE BONNEFONT (IP: 104.250.8.86)
Introduction
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En 2005, un groupe d’experts a présenté ses travaux relatifs au dépis-
tage, à la prise en charge et à la prévention des troubles des conduites
chez les enfants d’âge scolaire et les adolescents, en s’appuyant sur une
base documentaire très large (Expertise collective INSERM, 2005). Dans
leurs conclusions, les auteurs ont notamment souligné l’importance d’iden- 1
Doctorante, Laboratoire
tifier les facteurs de risque pour la mise en place de stratégies de préven- de Psychopathologie et Pro-
tion et d’intervention précoces. En effet, chez les jeunes enfants, les pro- cessus de Santé, Equipe
Périnatalité, Petite Enfance
blèmes de comportement externalisés constituent un problème important
et Parentalité : Aspects
dans le domaine de la santé mentale et un motif fréquent de consulta-
Sociocognitifs et Emotion-
tion en clinique infantile, car ils perturbent la vie familiale et sociale au nels, Université Paris Des-
travers de dysfonctionnements interactifs sévères. Ces troubles se carac- cartes. Psychologue, Centre
térisent par une intolérance à la frustration se traduisant par des colères de Guidance Infanto-Juvé-
fréquentes, l’expression d’une émotionnalité négative et de l’agressivité. nile, Rue Léon Bernus, 22,
6000 Charleroi, Belgique.
Il paraît important d’étudier ces troubles et les manifestations excessives
n.urbain-gauthier@hotmail.com
de l’agressivité physique dès le plus jeune âge de façon à mieux com-
prendre et traiter ces phénomènes (Broidy, Nagin, Tremblay, et al., 2003). 2
Maître de Conférences
En effet, l’agressivité physique chronique démarre souvent avec l’agres- HDR en Psychopathologie
sivité physique de la petite enfance (Tremblay, 2008). du Nourrisson, Parentalité
Dans cet article, nous nous proposons de faire une revue de la ques- et Périnatalité, Institut de
Psychologie, Université Paris
tion des troubles précoces du comportement sous l’angle des concepts
Descartes, Sorbonne Paris
de tempérament et de l’attachement (base de données PsychINFO). Nous
Cité, Rue de l’Ecole de
envisagerons d’abord le concept de tempérament, et plus particulièrement Médecine 12, 75006 Paris,
celui de tempérament difficile, souvent cité comme un facteur étant à France ; Unité Petite
l’origine des troubles du comportement (Bates, Freeland et Lounsbury, Enfance et Parentalité
Vivaldi, Hôpital Pitié-Salpê-
trière, Boulevard de l’Hôpital
47-83, 75013 Paris, France.
206
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de tempérament
Le concept de tempérament, étudié chez l’adulte depuis Hippocrate et
Galien, a été envisagé chez l’enfant pour la première fois par Henri Wallon
(1934). Plus tard, Koupernik et Daily (1968) soulignent la valeur de cette
dimension, en suggérant de tenir compte des patterns individuels de réac-
tivité émotionnelle dans l’examen neurologique du nourrisson. S’il reste,
en France, un concept peu utilisé, le tempérament chez l’enfant a fait
l’objet dans la littérature anglo-saxonne, depuis un peu moins de 50 ans,
de nombreuses publications relatives aux différentes manières de le
conceptualiser et de l’évaluer. Récemment, Tourrette et Guedeney (2012)
suggèrent d’inclure dans l’évaluation clinique multidimensionnelle et
intégrée du jeune enfant l’évaluation de ses caractéristiques tempéra-
mentales.
Bien que l’existence de différences individuelles présentes très tôt
dans la vie de l’enfant semble faire l’objet d’un consensus, la question
reste ouverte pour les chercheurs et les cliniciens quant à savoir si ces
caractéristiques individuelles sont relativement stables dans le temps, si
celles-ci ont un impact sur les interactions précoces, ou encore comment
influencent-elles le développement de l’enfant. En effet, différents auteurs
se sont intéressés à la notion de tempérament, en décrivant ses caracté-
ristiques de stabilité, ses composantes héréditaires et l’impact de l’envi-
ronnement. Il semble qu’il n’y ait pas une seule théorie du tempérament
mais différentes approches dont les concepts se chevauchent ou parfois,
au contraire, divergent.
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et a besoin de davantage de stimulations pour y réagir. Il peut manifes-
ter des comportements de retrait vis-à-vis de nouvelles expériences. Les
caractéristiques du tempérament difficile et ses liens potentiels avec les
problèmes de comportement seront envisagés au chapitre suivant.
Reprenant les différentes caractéristiques du tempérament définies par
Thomas, Chess et Birch (1968), Carey et McDevitt (1978) ont construit
un questionnaire pour les parents qui porte le nom de « Infant Characte-
ristics Questionnaire » (ICQ). Quelques années plus tôt, Carey (1973)
avait établi un questionnaire destiné aux pédiatres. Il s’agit du premier
questionnaire de tempérament de l’enfant complété par les parents qui
a été construit. Il a été validé pour la population française par Bertrais,
Larroque, Bouvier-Colle, et al., (1999). Pour Carey et McDevitt, bien que
le pattern tempéramental de l’enfant soit stable, son expression peut revê-
tir des formes différentes, en fonction du contexte environnemental qui
peut l’intensifier ou la minorer.
D’autres auteurs, tels que Bates (1983), envisagent au contraire la rela-
tive continuité du tempérament à travers le temps et soulignent l’étiolo-
gie génétique du tempérament. Il serait considéré comme une « person-
nalité de base » et serait relativement stable dans le temps. Ces auteurs
s’écartent en ce point des travaux de Thomas, Chess et Birch (1968), qui
s’inscrivent dans la perspective transactionnelle (Sameroff, 1975). Celle-ci
postule que l’enfant influence son environnement de soins en même temps
que celui-ci l’influence.
Ces deux prises de position ne divergent pas uniquement d’un point
de vue théorique. Elles impliquent aussi, à l’évidence, des conséquences
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siologiques. L’autorégulation est définie par rapport aux processus neu-
rologiques et comportementaux qui modulent la réactivité. Réfutant
l’idée de la stabilité longitudinale du tempérament, ils suggèrent que la
réactivité et la régulation sont affectées par les changements développe-
mentaux et maturatifs au cours de l’enfance. Tous les systèmes réactifs ne
seraient pas présents à la naissance : c’est ainsi que l’apparition de l’inhi-
bition de l’approche (la crainte) n’aurait pas lieu avant le deuxième
semestre de la vie de l’enfant. Le développement du contrôle inhibiteur
ferait son apparition à la fin de la première année, soutenu par le déve-
loppement rapide des zones cérébrales concernées par les réseaux neuro-
logiques attentionnels. Ainsi, ces auteurs proposent une perspective déve-
loppementale du tempérament, considéré comme un système « ouvert »,
en constante interaction avec l’environnement de l’enfant, plutôt qu’une
construction prédéterminée, dont la base serait purement biologique.
Rothbart, et al., ont construit différents questionnaires applicables
aux différents âges de l’enfant. Le Children’s Behavior Questionnaire
(CBQ) est destiné à évaluer le tempérament des enfants de trois à sept
ans (Rothbart, Ahadi, Hershley, et al., 2001) et investigue trois grands
facteurs : le contrôle inhibiteur (effortful control), l’extraversion et l’affec-
tivité négative. L’extraversion concerne des caractéristiques telles que le
niveau d’activité, la recherche de plaisirs de haute intensité et l’impulsi-
vité. L’affectivité négative comprend la colère, la frustration, la capacité à
être consolé, la crainte et la tristesse. Les travaux de Rothbart, notamment
en ce qui concerne la réactivité et les processus de régulation, ont eu un
grand impact dans les études s’intéressant au tempérament. Leurs facteurs
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lequel les caractéristiques du tempérament représentent une part des fon-
dements de la personnalité. Les divergences se réfèrent aux différentes
dimensions du tempérament, à l’importance donnée aux facteurs biolo-
giques et au rôle de la motivation. Comme nous l’avons déjà souligné,
l’expression émotionnelle joue aussi un rôle important dans différentes
théories du tempérament. D’autre part, la question du tempérament n’est
pas indépendante de celle de la qualité des interactions précoces. En effet,
différentes recherches soutiennent que les interactions parent-enfant
peuvent entretenir ou modifier des tendances tempéramentales inscrites
sur le plan génétique ou physiologique. Au-delà du débat conceptuel tou-
jours actuel, notre intérêt se porte sur la notion de tempérament difficile
qui peut être importante pour la clinique du jeune enfant qui manifeste
des troubles du comportement.
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cile lorsqu’ils avaient six mois. Des études longitudinales ont trouvé une
corrélation significative du tempérament difficile, évalué à l’âge de trois
à cinq ans chez l’enfant, et la présence de troubles psychiatriques chez le
jeune adulte.
Bates, Freeland et Lounsbury (1979) ont recherché, auprès de parents
de bébés âgés de quatre à six mois, quels étaient les aspects pertinents
dans l’évaluation du tempérament difficile. L’aspect retenu par les parents
comme étant le plus important concerne l’expression fréquente d’affects
négatifs (cris, hurlements) et la difficulté de l’enfant à être consolé, plu-
tôt que l’irrégularité dans les rythmes physiologiques.
Rothbart et Derryberry (1981) préconisent, toutefois, l’utilisation de ce
concept avec prudence. D’une part, il n’est pas possible, selon eux, d’identi-
fier, au cours de la première année, les enfants dits « à risque ». D’autre part,
un même comportement peut être à l’origine de difficultés à un certain âge
et ne plus l’être plus tard, et inversement. C’est ainsi qu’un jeune enfant
perçu comme ayant un tempérament facile car il peut être facilement dis-
trait (et par là facilement consolé), ne sera plus forcément considéré comme
tel à l’âge scolaire. Le rôle des parents semble particulièrement important
dans le développement des enfants au tempérament vulnérable.
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questionnaires, tels que la formulation des énoncés, le poids différentiel
attribué par les parents à tel comportement, ou le comportement de l’en-
fant distinct avec chacun de ses parents. La non-disponibilité parentale
due au travail pourrait influencer également l’évaluation du tempérament
de l’enfant. D’autres auteurs ont, par contre, trouvé un coefficient de cor-
rélation assez élevé entre l’évaluation maternelle et paternelle et entre
celle réalisée par les parents et des observateurs.
Par ailleurs, plusieurs recherches ont tenté de mettre en lien l’éva-
luation du tempérament de l’enfant et certaines caractéristiques paren-
tales, telles que l’anxiété maternelle. Le second enfant serait perçu géné-
ralement comme ayant un tempérament plus facile que celui de l’enfant
aîné au même âge.
Enfin, comme l’ont souligné Thomas, Chess et Birch (1968), le concept
de tempérament difficile recouvre, entre autres, la tendance du jeune
enfant au retrait vis-à-vis de situations ou stimuli nouveaux (voir supra).
Cependant, il convient de distinguer cette caractéristique tempéramen-
tale d’inhibition sociale du retrait social précoce qui se caractérise par
un désengagement social tant avec les caregivers qu’avec les personnes
non familières et qui représente un facteur de risque d’évolution psycho-
pathologique (Guedeney, Marchand-Martin, Coté, et al., 2012). Ce retrait
social soutenu se manifeste, notamment, par une réduction du contact
oculaire, des vocalisations, de la motricité globale et de la capacité du
bébé à engager la relation (Guedeney et Fermanian, 2001). Toutefois, des
études montrent un certain recouvrement entre ces deux entités cliniques
(Costa et Figueiredo, 2011), tandis que d’autres mettent en évidence
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Du tempérament au comportement
difficile : une composante
biologique probable
Depuis deux décennies, de nombreux chercheurs se sont intéressés aux
déterminants biologiques du comportement et, en particulier à leur impli-
cation dans les troubles du comportement s’exprimant soit du côté du
retrait social ou, à l’inverse, des manifestations externalisées. Leurs études
concernent notamment l’inhibition comportementale et son incidence sur
le contexte environnemental. Kagan, Reznick et Snidman (1987) se sont
attachés à décrire, chez les enfants inhibés, les différences individuelles
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de réponses au stress. Selon eux, un enfant présentant de « l’inhibition com-
portementale » manifesterait une disposition à la détresse et au retrait
face à une nouvelle stimulation sociale ou non sociale. Ils ont tenté de
décrire un modèle de comportement présent dès la petite enfance, sans
se fier à des rapports maternels potentiellement biaisés selon eux. Afin
d’étayer leur postulat théorique, ils enregistrent chez des enfants d’âge
scolaire, soumis au stress, la fréquence cardiaque, le taux de cortisol sali-
vaire et la tension musculaire. Ils montrent que le niveau de cortisol est
non seulement élevé mais aussi corrélé au degré d’inhibition que ces
enfants avaient manifesté entre deux et trois ans.
Les études sur les jumeaux et sur les enfants adoptés soutiennent que
les caractéristiques comportementales ne s’expriment pas sous l’influence
de l’action de gènes isolés, mais, au contraire, sous la coaction de plusieurs
gènes dynamiques et soumis à la variation quant à la qualité de leurs effets
à travers le temps (Saudino, 2005).
Les psychobiologistes ont identifié des systèmes neuronaux pouvant
être à la base de la variabilité dans les dispositions tempéramentales.
Les différences de tempérament liées au sexe sont étayées par la méta-
analyse d’Else-Quest, Shibley, Godsmith, et al., (2006), qui ont étudié les
résultats de 205 études portant sur le tempérament d’enfants de trois à
treize ans. Ces études concluent nettement à la plus grande capacité des
filles à réguler leur attention et leur impulsivité. Toutefois, ils n’ont trouvé
qu’une différence faible entre les filles et les garçons quant à l’émotion-
nalité négative et l’extraversion. Cependant, le niveau d’activité plus
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pérament a des implications importantes en ce qui concerne l’inhibition
active et le comportement pro-social, notamment en permettant de consi-
dérer l’effet de ses propres actions sur autrui. Des recherches longitudi-
nales ont montré que des enfants de cinq à dix ans, avec un niveau haut et
stable de contrôle inhibiteur, avaient tendance à manifester moins de pro-
blèmes comportementaux pendant leur adolescence (Eisenberg, Sadovsky,
Spinrad, et al., 2005).
Récemment, des études se sont intéressées aux capacités précoces
d’attention et de régulation et leur lien avec les capacités de contrôle
inhibiteur et les problèmes de comportement. Ainsi, chez des bébés âgés
de douze mois, la capacité de focaliser l’attention et le contrôle volontaire
prédisent une meilleure capacité à modérer, à quatre ans, les tendances
réactives du tempérament. Ceci rejoint les conclusions d’autres études
selon lesquelles la difficulté de la régulation de l’attention associée à une
réactivité élevée constitue un des facteurs de risque de troubles du com-
portement. Les difficultés de régulation des émotions peuvent également
constituer un risque pour le développement de problèmes sévères de
conduite, que ce soit de façon directe (devenir agressif dans le contexte
d’une stimulation élevée sur le plan émotionnel) ou encore indirecte (en
faisant obstacle aux relations sociales) (Frick et Morris, 2004).
Des recherches ont montré que l’affectivité négative joue un rôle
important dans l’expression de problèmes comportementaux et, plus par-
ticulièrement, dans les manifestations de colère et de frustration (Eisen-
berg, Sadovsky, Spinrad, et al., 2005). On a relevé, dans des questionnaires
soumis aux parents et enseignants de jeunes enfants qui présentent des
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donc que certaines combinaisons de dimensions du tempérament puissent
constituer des facteurs de risque tandis que d’autres seraient des facteurs
de protection.
Troubles du comportement,
tempérament et environnement
Même s’il est utile, dans la recherche, d’isoler les caractéristiques du tem-
pérament susceptibles de favoriser la survenue de problèmes comporte-
mentaux, il est impossible d’extraire l’évaluation du tempérament du
contexte environnemental.
Belsky (1984) considère le tempérament de l’enfant comme une dimen-
sion essentielle influençant le processus de parentalité. Selon lui, les carac-
téristiques du tempérament de l’enfant peuvent être mises en relation
avec les styles parentaux (parenting styles) auxquels l’enfant est exposé.
Il rejoint les observations de Campbell (1979) qui a montré que les mères,
ayant évalué leur bébé de trois mois comme présentant un tempérament
difficile, interagissent moins avec lui et se montrent moins « responsives »
à leurs cris, et ce même cinq mois plus tard, que d’autres mères. La « res-
ponsivité » maternelle est un néologisme provenant de l’anglais qui peut
être défini comme la capacité de la mère à percevoir, de façon sensible,
les signaux de l’enfant et à y répondre de manière appropriée.
La dimension « craintive » du tempérament semble être liée à la fois
au tempérament difficile et aux relations d’attachement. On a montré la
présence importante de comportements de crainte vis-à-vis de la personne
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et moins stimulantes (van den Boom, 1994). Les réponses maternelles
vis-à-vis de leur bébé irritable semblent varier également en fonction du
sexe de celui-ci : les mères répondent plus rapidement aux cris et pleurs
de leur bébé de sexe féminin. Il est à noter que ces études ont utilisé des
mesures d’évaluation de l’irritabilité du bébé réalisées par des observa-
teurs pendant la période néonatale, et non au moyen de questionnaires
complétés par les mères. Effectivement, l’évaluation parentale ne peut
pas toujours faire la part entre l’irritabilité du bébé et le comportement
parental et elle peut être le reflet de la perception parentale (Bates et
Bayles, 1984). Or, différentes études montrent une relative stabilité de la
dimension d’irritabilité du tempérament, de la période néonatale jusqu’à
l’âge de 24 mois. On peut expliquer de cette façon comment des patterns
interactifs mal adaptés s’installent.
D’autre part, d’autres recherches ont souligné qu’il existe une inter
action significative entre le tempérament de l’enfant et le stress parental
en ce qui concerne la qualité de l’ajustement social. Les jeunes enfants
soumis au stress familial, par exemple sous la forme d’altercations conju-
gales régulières, et qui ont moins de capacités de contrôle attentionnel,
manifesteraient moins de compétences sociales.
Par ailleurs, une bonne capacité d’attention conjointe mesurée chez
des bébés âgés de neuf mois, ainsi que de bons niveaux de « responsivité »
et de socialisation maternelles évalués un an plus tard, semblent être des
facteurs prédictifs de niveaux plus élevés de contrôle inhibiteur à l’âge
de trois ans (Kochanska, Murray et Harlan, 2000). Ces résultats ont d’im-
portantes implications sur le plan clinique. En effet, il semble qu’un niveau
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élevé en contrôle inhibiteur chez le jeune enfant aura une fonction pro-
tectrice vis-à-vis de facteurs de risque familiaux associés aux problèmes
de comportement.
Les attitudes parentales coercitives et les modes éducationnels jouent
également un rôle important dans l’apparition de troubles du comporte-
ment (Guedeney et Dugravier, 2006 ; INSERM, expertise collective, 2005).
De manière complémentaire, différentes recherches récentes mettent en
corrélation les attitudes parentales et le tempérament de l’enfant. Dans
des études longitudinales sur de grands échantillons, on a montré que
l’usage des fessées pendant la petite enfance serait prédictif, quelques
années plus tard, de davantage de troubles du comportement, mais cette
relation est modérée par la présence d’affects positifs chez l’enfant et
l’importance de son irritabilité. Les attitudes parentales hostiles envers
les bébés peuvent être associées à des problèmes comportementaux chez
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les enfants de trois ans, mais seulement dans le cas où les bébés évalués
présentaient une prédominance d’expression émotionnelle négative. En
outre, il a été démontré que si des enfants au tempérament difficile béné-
ficient d’attitudes parentales structurantes et sensibles, ils manifesteront
moins de problèmes de comportement (Bradley et Corwyn, 2008). Plus
précisément, il apparaît que ce serait le contrôle structurant et sensible
du père qui modèrerait la relation entre l’impulsivité et les troubles du
comportement.
D’autre part, différentes trajectoires développementales ont été mises
en évidence selon le sexe de l’enfant. Chez les garçons de trois ans, les
attitudes parentales associant peu de « responsivité » et punitions corpo-
relles seraient prédictives d’une augmentation des problèmes de compor-
tement liés à des difficultés d’autorégulation lorsque les enfants sont âgés
de six ans. Cette relation prédictive est nettement moins élevée en ce qui
concerne les filles.
Les résultats de ces recherches rejoignent l’hypothèse de « sensibilité
différentielle » de l’enfant à l’influence, positive ou négative, des atti-
tudes parentales et des expériences éducatives (Belsky, 1997). Il semble
que cette vulnérabilité puisse être due à des facteurs génétiques liés au
tempérament.
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enfants vis-à-vis de leurs pairs et leurs problèmes de comportement
quelques années plus tard.
Des études ont montré que l’interaction entre le tempérament de
l’enfant et celui du parent pourrait prédire de façon significative et cumu-
lative les difficultés comportementales chez l’enfant. En particulier, les
déficits d’autorégulation chez les parents peuvent favoriser des relations
conflictuelles, susceptibles d’entraîner davantage à leur tour de problèmes
comportementaux chez l’enfant. Les parents qui, pour différents motifs,
ont des difficultés à gérer les provocations de leur enfant, envahi par
son émotivité négative, peuvent contribuer à créer une dynamique inter
active mal adaptée dans la régulation du sentiment de détresse chez l’en-
fant. Cette dynamique peut être à l’origine de risques accrus chez l’en-
fant de développer des problèmes de comportement.
Aussi, des facteurs environnementaux tels une faible chaleur paren-
tale, des conflits familiaux et d’autres facteurs de stress peuvent être
associés avec un moins bon développement du contrôle inhibiteur. La
« responsivité » maternelle durant la petite enfance est fréquemment et
inversement corrélée à l’émergence de problèmes de comportement exter-
nalisé. Cependant, on a montré que cette corrélation serait plus forte chez
les garçons que chez les filles.
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pour les problèmes de comportement ultérieurs dans plusieurs études.
Guedeney et Dugravier (2006) montrent, toutefois, que l’insécurité
de l’attachement constitue un facteur parmi d’autres, tels les attitudes
parentales, les troubles mentaux parentaux et les grossesses précoces. Il
nous semble que le modèle de Greenberg, Speltz, Deklyen, et al., (2001),
est pertinent pour la compréhension de la pondération des facteurs de
risque chez les enfants qui présentent des troubles précoces du compor-
tement. Les auteurs postulent que les troubles du comportement varient
dans leur forme et leur étiologie, et qu’un seul facteur de risque n’est ni
nécessaire ni suffisant pour qu’un tel trouble apparaisse.
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type(s) insécurisé(s) ont significativement plus de difficultés à entretenir
des relations sociales adaptées et manifestent plus de symptômes d’agres-
sivité que les enfants sécures.
Ainsi, Greenberg, Speltz, Deklyen, et al., (2001) soulignent que les
résultats de l’étude du Minnesota mettent en lumière des processus tran-
sactionnels qui peuvent accroître les risques de problèmes comportemen-
taux chez les enfants sécures et minorer ces mêmes risques chez les insé-
cures. Ils postulent donc que le développement des symptômes d’agressivité
est influencé par la première relation d’attachement, mais que cette rela-
tion agit de façon différente en fonction du contexte relationnel dyadique
et familial.
Tempérament et attachement
Différentes études ont tenté de faire des liens entre les dimensions du
tempérament et la qualité de la relation mère-enfant. En effet, les pat-
terns d’attachement qui se mettent en place au début de la vie jouent un
rôle dans l’expression et le contrôle des affects et, plus tard, dans l’organi-
sation de la personnalité. On a montré que l’expression émotionnelle, en
particulier l’expression de l’humeur positive, est corrélée avec l’attache-
ment sécure. Dans ses travaux sur le développement émotionnel, Sroufe
(2005) a défini l’attachement comme étant la « régulation dyadique de
l’émotion », qui est elle-même le prototype de la capacité d’autorégulation
se construisant plus tard. Dans le cadre de l’étude longitudinale du Minne-
sota mentionnée précédemment, une cohorte d’enfants a été évaluée
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par leurs enseignants en période préscolaire. Les enfants sécures ont une
meilleure estime de soi et une meilleure capacité à adapter leurs émo-
tions et leurs impulsions en fonction du contexte, que ce soit la situation
de jeu pendant le temps de récréation ou celle de la classe. Ils ont égale-
ment été cotés comme étant plus flexibles et capables de « rebondir » après
une situation de stress ou de difficulté, que les enfants classés insécures,
qu’ils soient résistants ou évitants (Sroufe, 2005). Il semble donc que la
régulation émotionnelle soit un domaine que recouvrent à la fois le concept
de l’attachement et celui du tempérament. Dans leur méta-analyse, Vaughn
et Bost (1999) concluent que, dans la théorie de l’attachement, la distinc-
tion de la qualité de l’attachement (sécure/insécure) n’est pas suffisante
pour expliquer les caractéristiques idiosyncrasiques de l’enfant, bien que
l’on constate un certain recouvrement entre ces deux dimensions.
Cependant, la controverse semble toujours vive autour de l’importance
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du tempérament de l’enfant dans la construction de son attachement, cer-
tains postulant que le tempérament est un terreau fertile influençant le
développement de la sécurité, tandis que d’autres considèrent que le tem-
pérament n’est qu’une variable parmi tant d’autres.
Toutefois, d’autres recherches tentent de faire des liens entre ces deux
concepts et de proposer des modèles explicatifs alliant ces points de vue
théoriques divergents.
Pour Vaughn et Bost (1999), l’étude du tempérament et celle de l’atta-
chement chez l’enfant se recouvrent en ce qui concerne la modulation de
l’affect. Ces auteurs préconisent même d’abandonner la représentation
selon laquelle le concept d’attachement et celui de tempérament font par-
tie de domaines différents. Ils rejoignent la conceptualisation du modèle
de Stevenson-Hinde (1986) qui caractérise les domaines concernés par
le tempérament et l’attachement le long d’un continuum bipolaire avec,
à une extrémité, la variabilité individuelle et, à l’autre, la variabilité de
la relation.
Des recherches ont montré que le tempérament du bébé détermine la
manière avec laquelle les modalités d’attachement s’expriment lors de la
Situation Etrange (notamment dans la recherche de proximité corporelle
avec la mère), davantage que le type d’attachement, sécure ou insécure,
que l’enfant développe. Récemment, Favez et Berger (2012) ont validé un
outil destiné à évaluer l’attachement en contexte pédiatrique, qui discri-
mine les styles d’attachement chez l’enfant en lien d’une part, avec l’ex-
pression émotionnelle et les caractéristiques tempéramentales de l’enfant,
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sivité. Leurs enfants n’ont alors pas plus de risques de développer un
attachement insécure que n’importe quel autre enfant. De plus, les effets
positifs de ce programme d’intervention semblent se maintenir lorsque
l’enfant est âgé de trois ans et demi. Par ailleurs, on a montré que le sup-
port social est particulièrement important pour les mères de ces bébés
irritables. Si celles-ci peuvent disposer d’un bon support social de la famille
élargie, d’amis et/ou de professionnels, leur bébé catégorisé « irritable »
pendant la période néonatale manifeste alors le plus souvent un attache-
ment sécure à la Situation Etrange. La revue récente de Vaughn, Bost
et van Ijzendoorn (2008) souligne que les aspects du contexte environ-
nemental ont un impact sur les mécanismes adaptatifs à la fois dans le
domaine du tempérament et dans celui de l’attachement. Selon ces auteurs,
il conviendrait dès lors d’explorer davantage les paramètres du contexte
environnemental.
Les conclusions de cette étude rejoignent la conceptualisation du
modèle de Bronfenbrenner (1979), soulignant la nécessité de considérer
le contexte social lorsqu’on envisage l’étude du développement de l’enfant.
Elles rejoignent aussi celles de l’étude de Vaughn et Bost (1979), mon-
trant que des changements dans la qualité de l’attachement, de sécure à
insécure, sont souvent associés à de grands stress dans la vie familiale.
Différentes études concluent que la qualité de l’attachement est un fac-
teur de protection vis-à-vis d’événements familiaux défavorables que les
enfants peuvent rencontrer au cours de leur trajectoire de développe-
ment mais que l’attachement sécure semble moins aider les enfants avec
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Devenir, volume 26, numéro 3, 2014, pp. 205-225
Conclusion
Les recherches que nous avons pu recenser témoignent de l’intérêt du
Résumé
concept de tempérament non seulement dans les pratiques cliniques de
Les problèmes de compor-
prévention d’éventuels dysfonctionnements interactifs, mais aussi de trai-
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tement externalisés chez les
jeunes enfants constituent
tement des problèmes de comportement chez les jeunes enfants.
un motif fréquent de Il semble qu’il y ait davantage de recouvrement que d’opposition
consultation en clinique entre le concept de tempérament et celui d’attachement (Vaughn, et al.,
infantile. Cet article se pro- 1992 ; Stevenson-Hinde, 1986). Les résultats des études mettant en lien
pose de faire une revue de
l’attachement et le tempérament de l’enfant ainsi que celles s’intéres-
la littérature consacrée aux
sant aux attitudes parentales ou aux facteurs de vulnérabilité, apportent
troubles précoces du com-
portement sous l’angle du
un éclairage important et encourageant quant aux perspectives théra-
concept de tempérament et peutiques pour ces jeunes enfants et leur famille.
de celui de l’attachement.
Différents travaux
explorent les liens entre le
tempérament de l’enfant,
la qualité des relations pré-
coces, les attitudes paren-
tales et les facteurs de vul-
Points importants
nérabilité. Ces recherches
témoignent de l’intérêt du • Il est important d’identifier les facteurs de risque des troubles du comporte-
concept de tempérament ment chez les jeunes enfants pour permettre la mise en place de stratégies de
dans les pratiques cliniques prévention et d’intervention précoces.
de prévention et de traite- • Parmi ces facteurs de risque, des caractéristiques du tempérament ont été mises
ment des problèmes de en lien avec les problèmes de comportement.
comportement chez ces • Le tempérament du jeune enfant semble influencer les attitudes parentales.
jeunes enfants vulnérables.
• Il semble y avoir un recouvrement entre le concept de tempérament et celui
d’attachement, notamment dans le domaine de la régulation émotionnelle.
Mots-clés
• La recherche concernant la question de l’attachement et celle du tempérament
Problèmes de apportent un éclairage intéressant quant aux implications sur le plan clinique.
comportement.
Tempérament.
Attachement.
Jeunes enfants.
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