Vous êtes sur la page 1sur 7

 2-0470

Anévrismes de l’aorte
P. Cacoub, G. Geri, F. Koskas

La fréquence des anévrismes aortiques (AA), particulièrement ceux de l’aorte abdominale (AAA), aug-
mente constamment dans les pays industrialisés. Les résultats de la chirurgie en urgence des anévrismes
aortiques pour complication restent décevants et constituent le meilleur plaidoyer pour une chirurgie
élective précoce.
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Anévrisme de l’aorte ; Dysplasie artérielle

Plan topographiques et interindividuelles non négligeables. On admet


qu’une augmentation de diamètre de plus de 50 % par rapport à
■ Définition 1 l’aorte sus-jacente suffit à définir un anévrisme.
■ Physiopathologie 1
Mécanismes initiateurs des anévrismes aortiques :
de la théorie athéromateuse à la théorie pariétale 1
 Physiopathologie
Données épidémiologiques 1
Données génétiques 2
Mécanismes initiateurs des anévrismes
Mécanismes régissant le développement des anévrismes aortiques : de la théorie athéromateuse à
aortiques : facteurs mécaniques 2 la théorie pariétale [2]
■ Étiologies 2
Anévrismes « dégénératifs athéromateux » 3 Les anévrismes aortiques (AA) ont longtemps été assimilés
Causes mécaniques 3 à une conséquence dégénérative de l’athérosclérose de l’aorte.
Artériopathies inflammatoires 3 Les études génétiques développées ces dernières années ont
Maladies héréditaires du tissu élastique 3 permis de mettre en évidence de nombreux polymorphismes
Anévrismes infectieux 4 génétiques associés à la survenue d’AA [3, 4] . Par ailleurs, les fac-
Traumatismes 4 teurs infectieux et immunologiques sont également étudiés [5] ,

notamment par l’implication des polynucléaires neutrophiles,
Clinique 4
l’hyperactivation du facteur de transcription nuclear factor kappa B
■ Explorations complémentaires 4 (NF␬B) et l’hyperexpression de cytokines pro-inflammatoires
Radiographies sans préparation 4 comme l’interleukine (IL) 6 ou 8. Les facteurs environnementaux,
Ultrasonographie 4 et notamment le tabac, sont aussi impliqués dans la formation et
Tomodensitométrie 4 le développement des AA [6] .
Artériographie 4
Imagerie par résonance magnétique nucléaire 5
Tomographie par émission de positons 5 Données épidémiologiques
Bilan préopératoire 5
La prévalence des AA est d’environ 5 % chez les hommes de
■ Formes topographiques 5 plus de 65 ans [7, 8] et augmente avec l’âge [9] . Les AA sont trois
■ Traitement 5 ou quatre fois plus fréquents chez les hommes que chez les
Traitement chirurgical 5 femmes [10, 11] . Plusieurs études épidémiologiques comparant des
Traitement endovasculaire 6 malades ayant un anévrisme aortique abdominal (AAA) et ceux
Traitement médical 6 ayant une athérosclérose aortique sans anévrisme révèlent cer-
■ Conclusion 6 taines « discordances » suggérant qu’il n’y a pas obligatoirement
de continuum entre athérosclérose et anévrisme. Ainsi, certains
facteurs de risque communs à ces deux populations de patients
n’ont pas la même puissance, puisque le tabagisme augmente
beaucoup plus le risque relatif de développer un AAA qu’un
 Définition athérome sans anévrisme (25 versus 5) ; l’hypertension diastolique
est un facteur de risque plus important pour l’AAA que pour
Un anévrisme se définit comme une perte de parallélisme des l’athérosclérose aortique, et l’existence d’une dyslipidémie ne
parois aortiques [1] . La taille d’un anévrisme doit être considérée en semble pas être un facteur prépondérant dans le développement
fonction de celle du segment aortique affecté, objet de variations des AAA. Alors qu’elle tend à diminuer pour l’atteinte coronaire

EMC - Traité de Médecine Akos 1


Volume 8 > n◦ 2 > avril 2013
http://dx.doi.org/10.1016/S1634-6939(13)59292-1
2-0470  Anévrismes de l’aorte

et cérébrale, la prédominance masculine reste très nette pour Une fois créé, l’anévrisme est soumis à trois risques évolutifs
l’AAA (six à huit hommes pour une femme). Il existe également intriqués :
une différence raciale avec une incidence trois fois plus élevée • l’augmentation de taille aboutissant à la rupture ;
d’AAA chez les sujets de race blanche que dans les populations • la formation d’un thrombus stratifié avec ses risques throm-
de race noire [12] . Chez les patients avec un AAA, on trouve fré- boemboliques ;
quemment des lésions ectasiantes ou anévrismales dans d’autres • l’inflammation et l’infection.
territoires artériels, en particulier iliaques, fémoraux, poplités ou L’augmentation de taille est inexorable bien que variable dans
thoraciques. On parle alors de dystrophie polyanévrismale, la le temps, et avec la taille absolue de l’anévrisme. Pour les AAA,
diffusion des lésions suggérant une atteinte pariétale primitive cet accroissement en diamètre est en moyenne de 0,5 cm par an.
et diffuse plutôt que des phénomènes localisés, conséquences Au début, le taux d’accroissement est lent, puis à partir d’un cer-
d’anomalies purement mécaniques. Ces données suggèrent que tain seuil, cet accroissement devient très rapide, pour aboutir à la
les AAA surviennent chez des sujets prédisposés peut-être par rupture.
l’existence d’une anomalie plus diffuse du tissu élastique. Si cette rupture n’est pas contenue par les structures du voisi-
nage, une hémorragie survient. La rupture de l’anévrisme peut
se faire dans un espace fibreux contenu comme le médias-

“ Point important tin ou l’espace rétropéritonéal, et une contention temporaire


peut laisser le temps à l’équipe chirurgicale d’intervenir en
urgence. Si cette rupture se produit dans une cavité libre
comme la plèvre, le péritoine ou à la peau, la déperdition
Facteurs fréquemment retrouvés chez les patients sanguine peut être rapidement cataclysmique. La rupture peut
présentant un anévrisme de l’aorte abdominale également se faire dans un organe creux du voisinage comme
• Tabagisme l’œsophage, les bronches, les poumons, l’intestin ou l’appareil
• Hypertension artérielle urinaire.
• Sexe masculin L’alluvionnement de thrombus est une conséquence directe
• Origine caucasienne de la géométrie de l’anévrisme. Le ralentissement circula-
• Antécédent de hernie inguinale toire entraîne une thrombose progressive, multistratifiée, siège
• Cancer épithélial d’un délitement modelant constant. La couche de thrombus
se comporte mécaniquement comme une couche de sang et
n’absorbe aucune charge mécanique structurale. De plus, son déli-
tement conduit à une destruction embolique progressive du lit
d’aval. La présence du thrombus peut conduire à une occlusion
Données génétiques in situ de l’anévrisme.
Plusieurs maladies du tissu élastique s’accompagnant La surinfection du thrombus, particulièrement à staphylo-
d’anomalies artérielles sont liées à des anomalies génétiques coques ou à bacilles à Gram négatif, est un phénomène fréquent.
bien définies comme la maladie de Marfan et la maladie d’Ehlers- Cette surinfection peut gagner la paroi anévrismale elle-même et
Danlos de type IV. Quelques études ont testé la valeur d’un la soumettre, en la fragilisant, à un risque accru de rupture. Même
dépistage systématique d’AAA par échographie doppler dans en l’absence de surinfection, il peut se produire une réaction
la fratrie de patients opérés d’AAA. La prévalence des formes inflammatoire parfois exubérante de mécanisme discuté, pouvant
familiales d’AAA est alors de 5 à 12 %. Un dépistage systématique envahir le rétropéritoine sous la forme d’une fibrose rétropérito-
par échographie doppler semble justifié chez les frères âgés de néale et comprimer les voies urinaires, la veine cave ou le tube
plus de 50 ans de sujets présentant un AAA. digestif.
Les études génétiques des patients suivis pour une maladie
de Marfan ont permis d’identifier plusieurs gènes cibles. Ainsi,
la mutation FBN1 de la fibrilline [13] ou la mutation TGFBR2
du récepteur du TGF-␤ [14, 15] sont associées à la survenue d’une  Étiologies
maladie de Marfan. Cependant, d’autres mutations ont égale-
ment été décrites [16] et des formes phénotypiquement proches À côté de la grande majorité des anévrismes, pour lesquels
de la maladie de Marfan ont pu être individualisées chez des les théories actuelles orientent vers une atteinte athéroma-
patients présentant pourtant les mutations considérées comme teuse surajoutée à une pathologie primitive de la paroi de
« classiques » [17] . l’aorte, il existe de nombreuses autres causes d’anévrismes
Les mutations COL5A1 [18] et COL5A2 [19] ont été identifiées aortiques.
chez environ 50 % des patients présentant une maladie d’Ehlers-
Danlos. Cependant, compte tenu d’une variabilité importante
des présentations phénotypiques et d’une pénétrance variable,
il semble difficile à l’heure actuelle de proposer un diagnostic
génétique de certitude. “ Point important
Mécanismes régissant le développement des Principales causes d’anévrismes de l’aorte
• Athérome-anévrismes dégénératifs : causes mécaniques
anévrismes aortiques : facteurs mécaniques • Artériopathies inflammatoires :
Le maintien du parallélisme des parois artérielles nécessite ◦ maladie de Horton
l’équilibre entre la résistance des parois et la contrainte transpa- ◦ maladie de Takayasu
riétale. Une augmentation du rayon et un amincissement pariétal ◦ maladie de Behçet
sont des phénomènes caractéristiques des anévrismes et contri- ◦ anévrismes inflammatoires « primitifs »
buent à l’augmentation de la contrainte transpariétale. L’élastine • Maladies héréditaires du tissu élastique :
est une protéine remarquable par son extensibilité et sa rétrac-
◦ maladie d’Ehlers-Danlos
tilité, qui absorbe 90 % de la charge dynamique de la paroi. Le
collagène présente une résistance statique importante, mais son ◦ maladie de Marfan
exposition à des cycles de fatigue le condamne à une déformation ◦ pseudo-xanthome élastique
progressive. De nombreuses preuves expérimentales démontrent ◦ cutis laxa
qu’un déficit du collagène conduit plus volontiers à la rupture • Infections
artérielle (comme la maladie d’Ehlers-Danlos) alors qu’un déficit • Traumatismes
de l’élastine conduit à un anévrisme.

2 EMC - Traité de Médecine Akos


Anévrismes de l’aorte  2-0470

Anévrismes « dégénératifs athéromateux » l’inflammation vient compliquer l’évolution d’un anévrisme


dégénératif « athéromateux » banal. L’inflammation aortique et
Dans les traités classiques de pathologie vasculaire, les AA périaortique peut être suffisamment importante pour créer un
étaient dans 80 % des cas rattachés à une « origine athéroma- tableau de fibrose rétropéritonéale, le tissu inflammatoire pou-
teuse ». En fait, il est probable qu’une grande partie des AA soit vant même engainer les viscères de voisinage (voies urétérales,
la conséquence de plusieurs phénomènes présents au niveau de veine cave inférieure).
la paroi aortique : prédisposition génétique avec une faiblesse
particulière de cette paroi aortique, lésion athéromateuse sur-
ajoutée, effet aggravant de certains facteurs de risque vasculaire Maladies héréditaires du tissu élastique
notamment l’hypertension artérielle. Ce terme d’anévrisme athé-
romateux recouvre une population hétérogène de malades : des Maladie de Marfan
malades présentant des lésions occlusives athéromateuses et un
C’est la dystrophie héréditaire du tissu conjonctif la plus fré-
AA isolé ; des patients présentant des artériomégalies diffuses avec
quente. Il s’agit d’une affection autosomique dominante, mais
plusieurs zones d’élargissement artériel et peu de lésions sténo-
qui apparaît sporadique dans 15 à 25 % des cas. Les atteintes vas-
santes. Cette bipolarité schématique montre, au moins pour le
culaires sont présentes dans 95 % des cas à l’origine de 90 % des
second contingent, que le caractère causal de l’athérome est loin
décès : dilatation de l’aorte thoracique ascendante, insuffisance
d’être démontré et pourrait n’être qu’intercurrent ou consécutif.
aortique, dissection aortique, insuffisance mitrale, ou prolapsus
tricuspidien. La dilatation anévrismale de l’aorte ascendante, loca-
Causes mécaniques lisée ou diffuse, est présente dans près de 80 % des cas, avec
des risques d’insuffisance aortique, de dissection ou de rupture
Les anévrismes poststénotiques, comme ceux situés en aval aortique augmentant avec l’extension et le degré de dilatation
d’une coarctation ou d’une sténose valvulaire, semblent présenter aortique.
une étiologie clairement mécanique. Ces causes sont très rares au Il faut rechercher les autres atteintes non cardiovasculaires :
niveau de l’aorte abdominale. ostéoarticulaires, oculaires, du système nerveux central, cutanées
ou pulmonaires.
Les malades ont un morphotype particulier : grand, longiligne,
Artériopathies inflammatoires avec allongement excessif des membres, des mains et des pieds.
Maladie de Horton Les signes ophtalmologiques présents dans 60 à 90 % des cas sont
parfois révélateurs, notamment une subluxation du cristallin bila-
Au cours de la maladie de Horton, l’artériopathie inflammatoire térale et symétrique, une myopie, une cataracte ou une coloration
atteint électivement les branches de la carotide externe, mais peut, bleutée des sclérotiques.
dans environ 10 % des cas, atteindre d’autres territoires artériels.
L’atteinte de la crosse de l’aorte peut se manifester par un ané-
vrisme inflammatoire, corticosensible, se compliquant parfois de Syndrome d’Ehlers-Danlos
dissection aortique. Dans une série récente nord-américaine de Il regroupe des maladies génétiques ayant en commun une
96 patients présentant une maladie de Horton [20] , l’AA thoracique hyperélasticité cutanée, une hyperlaxité articulaire et une fragilité
(AAT) était dépisté chez deux patients au moment du diagnostic tissulaire en rapport avec des altérations du collagène. Plus de dix
de maladie de Horton, et chez neuf autres patients, l’AAT appa- types distincts de syndrome d’Ehlers-Danlos ont été individua-
raissait après un délai moyen de 5,8 ans après le diagnostic de lisés du fait de leurs caractéristiques cliniques ou biochimiques
maladie de Horton. Dans cette étude, les patients présentant une particulières, et c’est essentiellement dans la forme de type IV que
maladie de Horton avaient un risque relatif de survenue d’un les complications vasculaires artérielles se rencontrent, en particu-
anévrisme de l’aorte thoracique de 17,3 et de 2,4 pour la surve- lier les AA. Les décès sont précoces par rupture artérielle aortique,
nue d’un anévrisme de l’aorte abdominale. L’atteinte aortique est spontanée ou traumatique, après dilatation progressive et souvent
le plus souvent asymptomatique au cours de la maladie de Hor- asymptomatique de la paroi artérielle, perforation intestinale ou
ton [21] . Le pronostic est redoutable puisque six des onze patients hémorragie digestive. Le diagnostic est essentiellement clinique.
présentant un anévrisme thoracique sont décédés d’une dissec- La transmission est essentiellement autosomique dominante.
tion aiguë de l’aorte thoracique.

Maladie de Takayasu Syndrome de Loeys-Dietz


Il s’agit d’une artérite inflammatoire non spécifique touchant Le syndrome de Loeys-Dietz est une maladie très rare associant
électivement et de façon segmentaire l’aorte et les artères élas- des caractéristiques phénotypiques de la maladie de Marfan et de
tiques, survenant chez une femme de moins de 40 ans. C’est la maladie d’Ehlers-Danlos. L’atteinte vasculaire est généralement
la multiplicité des sièges lésionnels artériels et l’association de plus importante, la dissection aortique survenant chez près de
lésions sténosantes occlusives et d’ectasies qui sont particulière- 70 % des patients [17, 24] . Compte tenu de la sévérité de l’atteinte
ment évocatrices. Dans une série de 513 patients opérés de l’aorte aortique, le remplacement prothétique est conseillé [24] .
ascendante, l’examen anatomopathologique montrait une aor-
tite inflammatoire dans 57 cas, dont huit liées à une artérite de
Takayasu [22] . Syndrome des artères tortueuses
Le syndrome des artères tortueuses est une maladie à trans-
Maladie de Behçet mission autosomique récessive causée par la mutation SLC2A10
(solute carrier family 2 member 10) qui code pour le transporteur de
L’atteinte artérielle au cours de la maladie de Behçet est sous-
glucose GLUT10 [25] . Les anévrismes de l’aorte existent chez 20 à
estimée et son pronostic sévère malgré les traitements médicaux
30 % des patients. La mortalité est élevée car la tortuosité artérielle
ou chirurgicaux modernes. La prévalence des atteintes artérielles
favorise la survenue de dissection. Les mécanismes physiopatho-
au cours de la maladie de Behçet est estimée entre 3 et 7 % [23] .
logiques sont mal connus ; les constatations histopathologiques
L’atteinte artérielle est de mauvais pronostic puisque les ané-
montrent une fragmentation des fibres élastiques [26] .
vrismes se rompent facilement et entraînent dans 25 à 60 % des
cas le décès du patient.
Bicuspidie aortique
Anévrismes aortiques inflammatoires « primitifs » La bicuspidie aortique est la maladie cardiaque congénitale
Ils forment un cadre particulier au sein duquel il est la plus fréquente, affectant environ 2 % de la population géné-
impossible de dire actuellement si ces anévrismes inflamma- rale [27] . Les anévrismes aortiques sont présents dans environ 50 %
toires représentent une catégorie étiologique particulière ou si des cas [28] .

EMC - Traité de Médecine Akos 3


2-0470  Anévrismes de l’aorte

Syndrome de Shprintzen-Goldberg caractère battant ou expansif de la masse anévrismale peut faire


défaut si celle-ci est partiellement ou complètement thrombosée.
Le syndrome de Shprintzen-Goldberg est une maladie excep-
tionnelle, d’étiologie inconnue, associant des caractéristiques
phénotypiques marfanoïdes, une craniosynostose et des anoma-
lies du tissu conjonctif. Des anomalies du calibre aortique ont été  Explorations complémentaires
rapportées chez ces patients [29] .
Les explorations complémentaires permettent de faire ou de
Pseudoxanthome élastique ou élastorrhexie confirmer le diagnostic positif, de dresser le bilan morphologique
systématisée de la maladie et d’apprécier l’opérabilité du malade.
Il n’entraîne qu’exceptionnellement des atteintes aortiques,
anévrisme fusiforme de l’aorte thoracique ou abdominale. Cette
affection hétérogène est de transmission plus souvent autoso-
Radiographies sans préparation
mique récessive qu’autosomique dominante. Elles visualisent les parois de l’anévrisme si celles-ci sont cal-
cifiées. À partir d’une certaine taille, les AAT provoquent une
Cutis laxa modification de la silhouette médiastinale : élargissement du bou-
C’est une affection systémique exceptionnelle, le plus souvent ton aortique, double contour rétrocardiaque, élargissement du
congénitale, parfois acquise, qui peut être à l’origine d’ectasie aor- médiastin moyen ou supérieur. Un AAA peut dédoubler le bord
tique, voire de rupture aortique. Les signes cutanés sont faits d’une externe de l’ombre des psoas sur les clichés d’abdomen sans pré-
peau trop grande, entraînant de nombreux plis, flasques, mobiles paration.
sur les plans profonds, donnant un aspect de sénilité précoce, par-
ticulièrement nets sur le visage, le cou, les épaules, le tronc et la
racine des membres. Ultrasonographie
L’échographie, le doppler et l’échodoppler pulsé ont trans-
Anévrismes infectieux formé ces dernières années le diagnostic des AA. L’échographie
permet d’apprécier la forme du sac anévrismal, sa taille, sa
Les AA infectieux qui émaillaient l’évolution tertiaire de la localisation, la présence d’un thrombus mural et sa morpho-
syphilis ou de la tuberculose, touchant préférentiellement la logie et les conditions hémodynamiques régnant au niveau
crosse de l’aorte et l’aorte thoracique descendante, sont deve- de l’anévrisme. L’échographie transœsophagienne permet le
nus exceptionnels. Les AA infectieux actuels relèvent de plusieurs diagnostic de nombreux AAT et apporte le plus souvent des infor-
mécanismes : mations complémentaires, notamment sur le fonctionnement
• greffes infectieuses par une bactériémie sur un anévrisme valvulaire aortique [30] . L’ultrasonographie fournit des informa-
préexistant, généralement d’origine athéromateuse et/ou dégé- tions morphologiques et hémodynamiques sur l’ensemble de
nérative (bacille à Gram négatif, cocci à Gram positif) ; l’arbre artériel et sur les structures anatomiques de voisinage
• infections secondaires à une bactériémie par un germe à (veines, cavités cardiaques, viscères de voisinage).
tropisme vasculaire endothélial avec création de novo d’un ané-
vrisme aortique (salmonellose, rickettsiose) ;
• atteinte de la paroi aortique abdominale par contiguïté à partir Tomodensitométrie
des voies digestives et/ou urinaires ;
• enfin surinfection iatrogène à la suite d’un cathétérisme artériel Surtout si elle est associée à une injection intravasculaire de pro-
sur un anévrisme aortique préexistant. duits iodés, c’est une exploration très rentable dans l’exploration
des AA, encore accrue avec les nouveaux modes d’acquisition,
spiralé ou hélicoïdal. La tomodensitométrie fournit des ren-
Traumatismes seignements très fiables sur l’environnement anatomique, la
morphologie et la taille de l’anévrisme, ses limites et la structure
Les AA traumatiques peuvent être des faux anévrismes, iatro- de sa paroi et de son contenu (calcifications, chenal circulant,
gènes ou non, ou des anévrismes authentiques par dilatation thrombose pariétale). Dans certains cas, elle peut fournir des
poststénotique. Il peut exister un intervalle libre important entre indications précieuses sur l’étiologie des anévrismes (double che-
le traumatisme et le diagnostic de faux anévrisme. Le type et nal ou lambeau intimal dans les anévrismes disséquants). La
l’importance du traumatisme sont très variables : accident de la tomodensitométrie permet au chirurgien d’adapter sa tactique
voie publique, accident du travail, sport violent, sport mécanique, opératoire (veine rénale gauche rétroaortique, rein en fer à cheval,
etc. La traumatologie artérielle à l’origine d’AA peut également fibrose rétropéritonéale) et est indispensable pour envisager un
être secondaire aux explorations et aux traitements endovascu- traitement endovasculaire. La rentabilité de la tomodensitométrie
laires. baisse avec la taille des vaisseaux visualisés, particulièrement dans
le pelvis ou dans les segments les plus proximaux de l’aorte thora-
cique soumis aux mouvements cardiaques et qui nécessitent une
 Clinique acquisition très rapide des images (scanner Imatron® ).

Les AA non compliqués sont asymptomatiques et découverts


lors d’un examen clinique ou paraclinique (radiographie de tho- Artériographie
rax, radiographie de l’abdomen sans préparation, scanner ou,
surtout, échographie abdominale) entrepris à titre systématique Pour la plupart des équipes, l’artériographie reste encore un
ou pour une raison intercurrente. Même non compliqué, l’AA examen indispensable, important pour le diagnostic de la lésion,
peut donner lieu à des symptômes : douleurs ou pesanteurs peu pour obtenir avec précision ses limites et donner « la carte rou-
intenses — à distinguer des douleurs de rupture et de celles des tière » de la reconstruction artérielle. L’artériographie doit fournir
anévrismes inflammatoires —, sensation étrange de battements des images de bonne qualité sur deux incidences, des artères sus-
cardiaques ectopiques, masse battante découverte par le malade jacentes, de toutes les collatérales naissant de l’anévrisme et du
lui-même à la palpation. Quand l’anévrisme siège en un segment lit d’aval. La méthode d’artériographie doit permettre une injec-
aortique accessible à l’examen, son diagnostic est possible clini- tion aussi proche que possible du collet anévrismal proximal, tout
quement grâce à la palpation d’une masse, parfois même visible en évitant la ponction et, si possible, le cathétérisme du sac ané-
chez un sujet maigre, battante et surtout expansive (pathognomo- vrismal. À l’heure actuelle, l’artériographie conventionnelle est
nique), écartant à chaque systole les mains qui la palpent, mate à supplantée en première intention par l’angiotomodensitométrie
la percussion et parfois soufflante à l’auscultation. Cependant, le aortique.

4 EMC - Traité de Médecine Akos


Anévrismes de l’aorte  2-0470

Imagerie par résonance magnétique • les anévrismes de la crosse aortique intéressent l’origine des
troncs supraaortiques et peuvent entraîner des complications
nucléaire thromboemboliques cérébrales et des membres supérieurs. Leur
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) n’est pas un exa- évolution se fait vers la compression des structures médiasti-
men de première intention dans le bilan d’un anévrisme de nales (bronches, œsophage, nerf récurrent, artère pulmonaire)
l’aorte. Cependant, elle trouve son indication dans le suivi post- ou la rupture dans le médiastin, un organe de voisinage ou la
opératoire des patients, notamment pour évaluer le contenu du plèvre. Les anévrismes de l’aorte ascendante et de la crosse aor-
sac anévrismal [31] et est en cours d’évaluation dans les artérites tique nécessitent pour leur cure chirurgicale la mise en œuvre
inflammatoires comme la maladie de Takayasu où il est parfois d’une circulation extracorporelle. Ils sont accessibles au trai-
difficile de différencier une atteinte aortique active ou cicatri- tement chirurgical par sternotomie isolée ou combinée à une
cielle [32] . De même, elle peut être un outil supplémentaire dans thoracotomie gauche ;
les malformations congénitales éventuellement anévrismales de • les anévrismes de l’isthme aortique peuvent être athéromateux,
l’aorte [33] . dystrophiques ou disséquants, mais peuvent également être des
faux anévrismes post-traumatiques ;
• les anévrismes de l’aorte thoracique descendante et de l’aorte
thoracoabdominale peuvent évoluer vers la compression des
Tomographie par émission de positons organes de voisinage, la rupture dans ceux-ci ou dans la
La tomographie par émission de positons (TEP) est un élément plèvre, et les complications thromboemboliques dans les
de plus en plus important dans l’évaluation et le suivi des arté- artères viscérales de l’abdomen, des membres inférieurs ou les
rites inflammatoires. Elle n’a pas son indication autrement dans artères intercostales, en particulier celles alimentant l’artère
l’évaluation des anévrismes de l’aorte. d’Adamkiewicz, à l’origine de paraplégie. Le risque de paraplé-
Dans la plupart des cas, l’AA s’inscrit dans le cadre d’une gie est un élément pronostique majeur de leur cure chirurgicale,
maladie générale, le plus souvent la maladie athéromateuse. prévu grâce à l’angiographie médullaire et réduit par la
L’ensemble de l’arbre artériel doit être exploré à la recherche réimplantation systématique des artères médullaires dans le
d’autres localisations anévrismales et d’autres lésions artérielles montage réalisé. La cure de ces anévrismes, qui nécessite une
susceptibles de dominer le pronostic périopératoire ou à distance. thoracotomie, une sternolaparotomie ou une thoracophréno-
laparotomie, peut être réalisée sous clampage simple, mais
bénéficie dans le cas des anévrismes étendus ou intéressant
Bilan préopératoire l’origine de l’artère d’Adamkiewicz, d’une assistance circula-
toire, voire d’un arrêt circulatoire avec hypothermie profonde ;
Il doit comporter : épreuves fonctionnelles respiratoires, frac- • les anévrismes de l’aorte sous-rénale sont les plus fréquents et
tion d’éjection systolique du ventricule gauche, fonction rénale et se prolongent dans la moitié des cas sur les artères iliaques. Leur
autres grandes fonctions métaboliques. Comme les malades por- évolution se fait constamment vers la complication : compres-
teurs d’AA sont très souvent des hypertendus, un bilan complet sion des organes de voisinage (duodénum, uretère, rachis
de la maladie hypertensive doit accompagner la prise en charge lombaire, plexus lombaire, veine cave inférieure), thrombose
de l’anévrisme. Au terme de ce bilan, il est de plus en plus rare de l’anévrisme à l’origine d’un syndrome de Leriche, embolie à
qu’une indication chirurgicale ne soit pas portée ; la chirurgie des distance dans les membres inférieurs et, surtout, la rupture.
anévrismes étant bien codifiée et de risque nettement inférieur à
celui de l’évolution spontanée de la maladie. La mortalité pério-
pératoire des AAA non rompus est faible, et souvent associée à  Traitement
l’existence de comorbidités prolongeant ainsi l’hospitalisation [34] .
La mortalité des AAA rompus reste très élevée, de l’ordre de 35 à Traitement chirurgical
50 % des patients arrivant vivants à l’hôpital. Les facteurs de risque
associés à la mortalité des patients présentant un AAA non rompu Le traitement des AA est essentiellement chirurgical. Il inclut
sont la survenue d’un infarctus du myocarde en peropératoire, la une neutralisation de l’anévrisme associée, dans la grande majo-
nécessité d’une ventilation mécanique postopératoire prolongée, rité des cas, à une revascularisation des artères tributaires de
des antécédents d’insuffisance rénale chronique, d’artériopathie celui-ci. La neutralisation de l’anévrisme peut être obtenue par
des membres inférieurs et d’insuffisance cardiaque. Pour les résection, mais les phénomènes inflammatoires autour de la
patients présentant un AAA rompu, les troubles de la vigilance coque anévrismale rendent cette résection dangereuse. C’est pour-
préopératoire, l’âge avancé et la survenue d’un arrêt cardiores- quoi la plupart préfèrent la mise à plat du sac anévrismal avec
piratoire préopératoire étaient indépendamment associés à la endoanévrismorraphie des branches sans importance (artères
mortalité [35] . À la règle que tout AA diagnostiqué doit être opéré, il lombaires). L’anévrisme peut également être neutralisé par exclu-
n’existe actuellement qu’une exception : le petit AA non compli- sion d’amont et d’aval par des ligatures quand sa taille est
qué chez un malade à très haut risque chirurgical et inaccessible petite. Dans le cas du traitement endovasculaire, l’exclusion de
à une préparation. De plus, l’avènement de méthodes endovas- l’anévrisme est faite par coaptation de l’endoprothèse aux collets
culaires rend désormais possible le traitement de certaines formes de ce dernier. Le rétablissement de la continuité artérielle peut être
d’AA sans clampage aortique et sans abord aortique direct, ce qui assuré, au mieux, par une greffe de taille et de matériau adaptés.
s’adressera aux malades à haut risque. Cette greffe peut se substituer à l’anévrisme (résection–greffe) ou
être logée dans la mise à plat (mise à plat–greffe). La revascularisa-
tion peut être réalisée par pontage à distance si l’on souhaite éviter
de faire traverser au greffon la zone pathologique (anévrisme
 Formes topographiques infectieux ou autre raison tactique). Les collatérales importantes
naissant de l’anévrisme peuvent être réimplantées dans le greffon,
Les AA sont les plus fréquents des anévrismes artériels. directement et éventuellement par l’intérieur de l’anévrisme (pro-
Ils affectent le plus souvent l’aorte abdominale sous-rénale, cédé de Crawford), ou indirectement à l’aide d’un greffon séparé
mais peuvent également concerner tous les autres segments de (procédé de De Bakey). Le matériau choisi pour les reconstruc-
l’anatomie aortique : tions artérielles dépend du calibre des artères revascularisées et des
• les anévrismes de l’aorte ascendante peuvent intéresser circonstances de l’intervention : matériau synthétique (Dacron®
l’anneau aortique et créer une insuffisance aortique, ou l’origine ou PTFE [polytétrafluoréthylène]) pour les artères de gros et de
des artères coronaires et y déterminer des complications throm- moyen calibre, autogreffon artériel ou veineux pour les artères de
boemboliques. Leur évolution peut se faire vers la rupture petit calibre et plus récemment allogreffon artériel pour les revas-
dans le péricarde, les cavités cardiaques, l’artère pulmonaire, cularisations d’artères de gros calibre en milieu septique. Dans le
le médiastin, puis la plèvre. Ils sont accessibles au traitement cas du traitement endovasculaire, c’est une endoprothèse munie
chirurgical par sternotomie ; au moins à ses extrémités de stents métalliques qui assure la

EMC - Traité de Médecine Akos 5


2-0470  Anévrismes de l’aorte

revascularisation de l’aorte ou des artères iliaques. Cette endopro- [3] Lindsay ME, Dietz HC. Lessons on the pathogenesis of aneurysm from
thèse est acheminée, rétractée dans une gaine introduite par voie heritable conditions. Nature 2011;473:308–16.
fémorale ou iliaque, sous contrôle radioscopique, puis déployée [4] Krishna SM, Dear AE, Norman PE, Golledge J. Genetic and epigene-
dans l’anévrisme. tic mechanisms and their possible role in abdominal aortic aneurysm.
Une fois opérés, les malades doivent être régulièrement Atherosclerosis 2010;212:16–29.
surveillés cliniquement, par les méthodes non invasives (échogra- [5] Abdul-Hussien H, Hanemaaijer R, Kleemann R, Verhaaren BF, van
phie doppler) et au moindre doute par la tomodensitométrie ou Bockel JH, Lindeman JH. The pathophysiology of abdominal aor-
l’artériographie. Cette surveillance a pour but de dépister précoce- tic aneurysm growth: corresponding and discordant inflammatory and
ment, non seulement toute détérioration du montage chirurgical proteolytic processes in abdominal aortic and popliteal artery aneu-
(rare), mais surtout le développement d’autres lésions artérielles rysms. J Vasc Surg 2010;51:1479–87.
anévrismales ou sténosantes, qui conditionnent le pronostic à [6] Bergoeing MP, Arif B, Hackmann AE, Ennis TL, Thompson RW, Curci
JA. Cigarette smoking increases aortic dilatation without affecting
distance et peuvent survenir, même si le traitement médical est
matrix metalloproteinase-9 and -12 expression in a modified mouse
adapté et observé.
model of aneurysm formation. J Vasc Surg 2007;45:1217–27.
[7] Collin J, Araujo L, Walton J, Lindsell D. Oxford screening programme
Traitement endovasculaire for abdominal aortic aneurysm in men aged 65 to 74 years. Lancet
1988;2:613–5.
Le principe est de mettre en place une endoprothèse visant à [8] Ashton HA, Buxton MJ, Day NE, Kim LG, Marteau TM, Scott RA,
exclure l’AAA, par voie fémorale rétrograde. Cette technique est et al. The Multicentre Aneurysm Screening Study (MASS) into the
moins invasive que la chirurgie et a montré un effet bénéfique sur effect of abdominal aortic aneurysm screening on mortality in men: a
la mortalité permettant une diminution des complications post- randomised controlled trial. Lancet 2002;360:1531–9.
opératoires et une récupération ad integrum plus rapide [36–38] . En [9] Scott RA, Vardulaki KA, Walker NM, Day NE, Duffy SW, Ashton HA.
effet, la mortalité intrahospitalière était 1,6 et 1,2 % lors du trai- The long-term benefits of a single scan for abdominal aortic aneurysm
tement endovasculaire versus 4,6 et 6 % en cas de chirurgie à ciel (AAA) at age 65. Eur J Vasc Endovasc Surg 2001;21:535–40.
ouvert dans ces deux études contrôlées randomisées. En revanche, [10] Lederle FA, Johnson GR, Wilson SE, Gordon IL, Chute EP, Lit-
la survie à long terme n’était pas différente dans les deux groupes tooy FN, et al. Relationship of age, gender, race, and body size to
et le taux de réintervention était plus important dans le groupe infrarenal aortic diameter. The Aneurysm Detection and Management
(ADAM) Veterans Affairs Cooperative Study Investigators. J Vasc Surg
traitement endovasculaire [39–41] . Chez les patients présentant une
1997;26:595–601.
contre-indication à la chirurgie, le traitement endovasculaire est
[11] Lederle FA, Johnson GR, Wilson SE. Abdominal aortic aneurysm in
une possibilité thérapeutique permettant une diminution des women. J Vasc Surg 2001;34:122–6.
complications périopératoires, mais n’est pas associé à une dimi- [12] Ernst CB. Abdominal aortic aneurysm. N Engl J Med
nution de la mortalité à terme [42] . 1993;328:1167–72.
[13] Dietz HC, Cutting GR, Pyeritz RE, Maslen CL, Sakai LY, Corson
Traitement médical GM, et al. Marfan syndrome caused by a recurrent de novo missense
mutation in the fibrillin gene. Nature 1991;352:337–9.
La faible morbimortalité de la cure chirurgicale des AA et [14] Pannu H, Fadulu VT, Chang J, Lafont A, Hasham SN, Sparks E,
l’absence de critère prédictif fiable d’évolutivité ont fait qu’il est et al. Mutations in transforming growth factor-beta receptor type II
devenu habituel de proposer une chirurgie « préventive » même cause familial thoracic aortic aneurysms and dissections. Circulation
chez les sujets âgés et pour les AA de relative petite taille. Sans 2005;112:513–20.
que ce concept soit remis en doute, l’étude de certains modèles [15] Loeys BL, Schwarze U, Holm T, Callewaert BL, Thomas GH, Pannu
animaux et la découverte de nouvelles données histochimiques H, et al. Aneurysm syndromes caused by mutations in the TGF-beta
sur la paroi anévrismale humaine suggèrent qu’une thérapeutique receptor. N Engl J Med 2006;355:788–98.
médicale, notamment par les bêtabloquants, pourrait ralentir le [16] Collod G, Babron MC, Jondeau G, Coulon M, Weissenbach J, Dubourg
O, et al. A second locus for Marfan syndrome maps to chromosome
rythme de croissance et donc le risque de rupture des AA.
3p24.2-p25. Nat Genet 1994;8:264–8.
Dans le cas particulier de la maladie de Marfan, un traitement
[17] Loeys BL, Chen J, Neptune ER, Judge DP, Podowski M, Holm T, et al.
par antagonistes des récepteurs de l’angiotensine a montré son A syndrome of altered cardiovascular, craniofacial, neurocognitive and
efficacité supérieure à celle des bêtabloquants pour prévenir la skeletal development caused by mutations in TGFBR1 or TGFBR2.
formation d’AAT [43] . Nat Genet 2005;37:275–81.
Ces données, si elles ne remettent pas en cause le bien-fondé [18] De Paepe A, Nuytinck L, Hausser I, Anton-Lamprecht I, Naeyaert
du traitement chirurgical des petits AA, apportent des éléments JM. Mutations in the COL5A1 gene are causal in the Ehlers-Danlos
de discussion pour l’intérêt éventuel d’un traitement médical. syndromes I and II. Am J Hum Genet 1997;60:547–54.
La revue de la littérature suggère que les bêtabloquants ralen- [19] Richards AJ, Martin S, Nicholls AC, Harrison JB, Pope FM, Bur-
tissent la vitesse de croissance des AAA et que leur administration rows NP. A single base mutation in COL5A2 causes Ehlers-Danlos
serait intéressante chez les patients ne pouvant bénéficier d’un syndrome type II. J Med Genet 1998;35:846–8.
traitement chirurgical. Toutefois, seules des études prospectives [20] Evans JM, O’Fallon WM, Hunder GG. Increased incidence of aortic
contrôlées portant sur des effectifs importants de patients pour- aneurysm and dissection in giant cell (temporal) arteritis. A population-
ront apporter des réponses claires à ces questions. based study. Ann Intern Med 1995;122:502–7.
[21] Marie I, Proux A, Duhaut P, Primard E, Lahaxe L, Girszyn N, et al.
Long-term follow-up of aortic involvement in giant cell arteritis: a
 Conclusion [22]
series of 48 patients. Medicine 2009;88:182–92.
Homme JL, Aubry MC, Edwards WD, Bagniewski SM, Shane
Pankratz V, Kral CA, et al. Surgical pathology of the ascending
Les AA, dont l’évolution spontanée était constamment défavo-
aorta: a clinicopathologic study of 513 cases. Am J Surg Pathol
rable, ont vu leur pronostic transformé par la chirurgie vasculaire
2006;30:1159–68.
moderne. Leur dépistage et leur cure chirurgicale doivent être
[23] Saadoun D, Asli B, Wechsler B, Houman H, Geri G, Desseaux K, et al.
précoces, avant leurs inéluctables complications. Long-term outcome of arterial lesions in behcet disease: a series of 101
patients. Medicine 2012;91:18–24.
[24] Williams JA, Loeys BL, Nwakanma LU, Dietz HC, Spevak PJ, Patel
 Références ND, et al. Early surgical experience with Loeys-Dietz: a new syn-
drome of aggressive thoracic aortic aneurysm disease. Ann Thorac
[1] Sakalihasan N, Limet R, Defawe OD. Abdominal aortic aneurysm. Surg 2007;83:S757–63, discussion S785–790.
Lancet 2005;365:1577–89. [25] Coucke PJ, Willaert A, Wessels MW, Callewaert B, Zoppi N, De Backer
[2] Cacoub P, Tazi Z, Koskas F, Gatel A, Piette JC, Kieffer E, et al. Abdo- J, et al. Mutations in the facilitative glucose transporter GLUT10
minal aortic aneurysms: contribution of genetics. From atheromatous alter angiogenesis and cause arterial tortuosity syndrome. Nat Genet
theory to parietal theory. Ann Med Interne 1997;148:25–8. 2006;38:452–7.

6 EMC - Traité de Médecine Akos


Anévrismes de l’aorte  2-0470

[26] Franceschini P, Guala A, Licata D, Di Cara G, Franceschini [35] Chen JC, Hildebrand HD, Salvian AJ, Taylor DC, Strandberg S,
D. Arterial tortuosity syndrome. Am J Med Genet 2000;91: Myckatyn TM, et al. Predictors of death in nonruptured and ruptured
141–3. abdominal aortic aneurysms. J Vasc Surg 1996;24:614–20, discussion
[27] McKellar SH, Tester DJ, Yagubyan M, Majumdar R, Ackerman MJ, 621–3.
Sundt 3rd TM. Novel NOTCH1 mutations in patients with bicuspid aor- [36] Greenhalgh RM, Brown LC, Kwong GP, Powell JT, Thompson
tic valve disease and thoracic aortic aneurysms. J Thorac Cardiovasc SG. Comparison of endovascular aneurysm repair with open repair
Surg 2007;134:290–6. in patients with abdominal aortic aneurysm (EVAR trial 1), 30-
[28] Nistri S, Sorbo MD, Marin M, Palisi M, Scognamiglio R, Thiene G. day operative mortality results: randomised controlled trial. Lancet
Aortic root dilatation in young men with normally functioning bicuspid 2004;364:843–8.
aortic valves. Heart 1999;82:19–22. [37] Prinssen M, Verhoeven EL, Buth J, Cuypers PW, van Sambeek
[29] Robinson PN, Neumann LM, Demuth S, Enders H, Jung U, MR, Balm R, et al. A randomized trial comparing conventional and
König R, et al. Shprintzen-Goldberg syndrome: fourteen new endovascular repair of abdominal aortic aneurysms. N Engl J Med
patients and a clinical analysis. Am J Med Genet A 2005;135: 2004;351:1607–18.
251–62. [38] Schermerhorn ML, O’Malley AJ, Jhaveri A, Cotterill P, Pomposelli F,
[30] Evangelista A, Flachskampf FA, Erbel R, Antonini-Canterin F, Vla- Landon BE. Endovascular vs. open repair of abdominal aortic aneu-
chopoulos C, Rocchi G, et al. Echocardiography in aortic diseases: rysms in the Medicare population. N Engl J Med 2008;358:464–74.
EAE recommendations for clinical practice. Eur J Echocardiogr [39] Blankensteijn JD, de Jong SE, Prinssen M, van der Ham AC, Buth
2010;11:645–58. J, van Sterkenburg SM, et al. Two-year outcomes after conventional
[31] Cornelissen SA, van der Laan MJ, Vincken KL, Vonken EJ, Viergever or endovascular repair of abdominal aortic aneurysms. N Engl J Med
MA, Bakker CJ, et al. Use of multispectral MRI to monitor aneurysm 2005;352:2398–405.
sac contents after endovascular abdominal aortic aneurysm repair. J [40] De Bruin JL, Baas AF, Buth J, Prinssen M, Verhoeven EL, Cuypers PW,
Endovasc Ther 2011;18:274–9. et al. Long-term outcome of open or endovascular repair of abdominal
[32] Jiang L, Li D, Yan F, Dai X, Li Y, Ma L. Evaluation of Takayasu arteritis aortic aneurysm. N Engl J Med 2010;362:1881–9.
activity by delayed contrast-enhanced magnetic resonance imaging. Int [41] Greenhalgh RM, Brown LC, Powell JT, Thompson SG, Epstein D,
J Cardiol 2012;155:262–7. Sculpher MJ. Endovascular versus open repair of abdominal aortic
[33] Tsai SF, Trivedi M, Boettner B, Daniels CJ. Usefulness of scree- aneurysm. N Engl J Med 2010;362:1863–71.
ning cardiovascular magnetic resonance imaging to detect aortic [42] Greenhalgh RM, Brown LC, Powell JT, Thompson SG, Epstein D.
abnormalities after repair of coarctation of the aorta. Am J Cardiol Endovascular repair of aortic aneurysm in patients physically ineligible
2011;107:297–301. for open repair. N Engl J Med 2010;362:1872–80.
[34] Tassiopoulos AK, Kwon SS, Labropoulos N, Damani T, Littooy [43] Yang HH, Kim JM, Chum E, van Breemen C, Chung AW. Effectiveness
FN, Mansour MA, et al. Predictors of early discharge following of combination of losartan potassium and doxycycline versus single-
open abdominal aortic aneurysm repair. Ann Vasc Surg 2004;18: drug treatments in the secondary prevention of thoracic aortic aneurysm
218–22. in Marfan syndrome. J Thorac Cardiovasc Surg 2010;140:305–12.e2.

P. Cacoub (patrice.cacoub@psl.aphp.fr).
G. Geri.
Service de médecine interne II, AP–HP, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Université Pierre-et-Marie-Curie, Paris 6, CNRS, UMR 7087, 47-83, boulevard de l’Hôpital,
75651 cedex 13, Paris, France.
F. Koskas.
Service de chirurgie vasculaire, AP–HP, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Université Pierre-et-Marie-Curie, Paris 6, CNRS, UMR 7087, 47-83, boulevard de l’Hôpital,
75651 cedex 13, Paris, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Cacoub P, Geri G, Koskas F. Anévrismes de l’aorte. EMC - Traité de Médecine Akos 2013;8(2):1-7 [Article
2-0470].

Disponibles sur www.em-consulte.com


Arbres Iconographies Vidéos/ Documents Information Informations Auto- Cas
décisionnels supplémentaires Animations légaux au patient supplémentaires évaluations clinique

EMC - Traité de Médecine Akos 7

Vous aimerez peut-être aussi