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PHARMACEUTIQUES
REPUBLIC OF CAMEROON
CLASSE :
MEDECINE 1ere Année
ENSEIGNANT : Dr NOUMEDEM J.
PLAN DU COURS
Introduction
La communication cellulaire est l'ensemble des mécanismes qui permettent à une cellule, un tissu et un
organisme de recevoir, interpréter et répondre aux signaux émis par d'autres cellules ou par son
environnement. En effet, La cellule est l’unité fondamentale de la vie émet et reçoit en permanence des
signaux qui lui permettent de communiquer avec son environnement au sein d’un tissu, d’un organe ou de tout
l’organisme. Ces signaux perçus par les cellules réceptrices, cheminent à travers le cytoplasme où ils
déclenchent des cascades de réactions biochimiques. Les molécules impliquées dans cette échanges
cellulaires assurent trois fonctions : transport de l'information via des signaux chimiques ; décodage des
messages portés par ces signaux grâce à des récepteurs (communication intercellulaire proprement dite), enfin
transfert des ordres contenus dans ces messages à la machinerie intracellulaire (communication
intracellulaire). Ainsi, la communication cellulaire peut être définie comme étant l'ensemble des mécanismes
qui permettent à une cellule, un tissu ou un organisme de recevoir, interpréter et répondre aux signaux émis
par d’autres cellules ou par son environnement. La locution « transduction du signal » dans le langage de la
communication cellulaire pour la première fois avec le titre de trois articles publiés en 1979. Elle était
empruntée aux physiciens qui désignent par transduction le passage d'une forme d'énergie à une autre. Par
exemple un microphone « transduit » des ondes sonores en courant électrique. Sa généralisation dans le
langage biologique se fit après la célèbre revue de Martin Rodbell publiée en 1980 dans le journal Nature, qui
attirait l'attention sur le rôle du GTP et des protéines liant le GTP dans les régulations métaboliques. Martin
Rodbell a obtenu en 1994 le prix Nobel en Physiologie ou Médecine qu'il partagea avec Alfred Gilman pour «
their discovery of G-proteins and the role of these proteins in signal transduction in cells ».
Pour une communication cellulaire adéquate, plusieurs éléments cellulaires interviennent et interagissent
entre eux selon des mécanismes bien précis. L’énumération de ces éléments, leur description accompagnée des
fonctions qu’ils exercent, ainsi que les interactions entre eux feront l’objet de ce document. Mais avant de
plonger au cœur de la communication cellulaire et notamment pour mieux comprendre comment elle affecte le
comportement des cellules et de l’organisme entier, nous reviendrons sur quelques généralités sur la cellule,
La cellule (du latin cellula signifiant petite chambre) est l'unité structurale, fonctionnelle et
reproductrice constituant toute partie d'un être vivant (dont les virus ne font pas partie). Chaque cellule est une
entité vivante qui, dans le cas d'organismes multicellulaires, fonctionne de manière autonome, mais
coordonnée avec les autres grâce au processus de communication cellulaire. Les cellules de même type sont
réunies en tissus, eux-mêmes réunis en organes. La théorie cellulaire implique l'unité de tout le vivant : tous
les êtres vivants sont composés de cellules dont la structure fondamentale est commune ainsi que
l'homéostasie du milieu intérieur, milieu de composition physico-chimique régulé et propice au
développement des cellules de l'espèce considérée. On distingue les organismes unicellulaires et les
On distingue trois types de cellules : Les cellules musculaires (muscle squelettique, muscle cardiaque et
muscles lisses), Les cellules sanguines : Les hématies et les plaquettes, seules cellules dépourvus d’organites
cellulaires (noyau compris) et les cellules nerveuses. Toutefois, on distingue également les cellules
épithéliales, les cellules connectives, les cellules squelettiques.
La majorité des cellules contient un noyau séparé du cytoplasme par une membrane nucléaire. Le cytoplasme
est lui-même enveloppé dans une membrane plasmique. A l'intérieur de la cellule et plus précisément dans le
cytoplasme se trouvent de toutes petites inclusions appelées organites cellulaires. Chaque organite possède
une fonction particulière. Le noyau, matériel génétique sert principalement à la division cellulaire (mitose) et à
la production d'outils pour synthétiser les protéines et les enzymes. L’énergie requise par la cellule pour
supporter toutes ces réactions chimiques, est fournie par le sucre métabolisé au niveau des
mitochondries tandis que les déchets métaboliques et les protéines usées sont dégradés au niveau des
lysosomes. La membrane plasmique, quant à elle assure entre autres fonctions, les échanges entre les milieux
intra et extracellulaires. Les lipides et les protéines enchâssées dans la membrane, y exercent plusieurs
fonctions dont la plus importante est la reconnaissance des facteurs de signalisation (ligand). C’est pourquoi la
cellule est considérée comme une unité spatiale, délimitée par une membrane qui loin d'être une limite
hermétique, constitue une surface d'échanges permettant la mise en place de flux. Les membranes plasmiques,
malgré leur diversité possèdent, sauf exceptions (certaines archées thermophiles possédant une seule couche
de lipides), une structure identique :
Une bicouche phospholipidique composée de lipides amphiphiles, qui constitue un filtre de base
permettant le passage des substances hydrophobes, freinant celui des hydrophiles.
La membrane agit non seulement comme un filtre, c'est-à-dire en laissant passer certaines molécules selon la
différence de concentration (gradient de concentration) mais aussi en utilisant de l'énergie (osmotique,
chimique...) pour favoriser les flux endergoniques. Elle permet aussi le passage de la lumière, de la chaleur...
En tant que surface de contact avec l'extérieur, elle assure aussi la transmission d'informations nécessaires à la
réactivité de la cellule aux changements de l'environnement et à la coordination avec d'autres cellules. La
membrane plasmique crée donc un espace clos en constant échange avec l'environnement proche.
II.1. Généralités
La communication cellulaire peut se faire par les jonctions communicantes (jonctions GAP).
Celles-ci assurent un couplage métabolique et un couplage électrique entre les cellules. L'adhérence cellule
– cellule implique les molécules appelées CAM (Cell Adhesion Molecules). Il existe plusieurs familles de
CAM, les deux principales sont :
- la superfamille des Immunoglobulines
- la famille des cadhérines (adhésion Ca2+ dépendante).
L’adhérence cellule - matrice extracellulaire. Ces protéines membranaires appartiennent à la famille des
intégrines (SAM, Substrat Adhesion Molecules) et représentent les récepteurs membranaires spécifiques
des molécules des matrices extracellulaires.
La communication à distance. Elle se fait par l'intermédiaire de molécules sécrétées. Elle se fait par
l'intermédiaire de molécules sécrétées.
Ces molécules sécrétées peuvent être:
- Des hormones : hormones stéroïdiennes (lipides), glycoprotéines. On parle de signalisation endocrine.
- Des neurotransmetteurs (acides aminés ou des dérivés des acides aminés).
Figure 6
Cas d’un exemple de Molécule Hydrophile Cas d’un exemple Molécule hydrophile
Certains agonistes sont soit internalisées au récepteur membranaire soit traversent la membrane grâce à une
protéine transporteuse pour se lier à un récepteur nucléaire. Mais, dans beaucoup de cellules cibles, la fixation
de cet agoniste à l’extérieur de la cellule sur son récepteur membranaire spécifique active la production d’une
autre molécule dans le cytoplasme de la cellule. Cette autre molécule cytoplasmique (second messager)
transmettra à son tour le signal aux organites et aux enzymes intracellulaires régulatrices du métabolisme. Ces
seconds messagers appartiennent à diverses catégories de corps chimiques à savoir : Des ions (Ca2+, H+, Fe2+)
qui servent de signaux intracellulaires ; des esters phosphoriques d’alcools rencontrés dans la structure des
lipides complexes, comme l’inositol ; des nucléotides (les plus importants) et enfin des lipides membranaires
peuvent intervenir pour transmettre le signal reconnu par un récepteur.
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Le tableau ci-dessous nous présentant les différentes formes de protéines G, les effecteurs primaires et
secondaires, les seconds messagers et les effets physiologiques qui y sont associés fait ressortir quelques faits
importants. A une forme de protéine G donnée par exemple, peuvent correspondre des effecteurs différents qui
provoquent des actions différentes. Cependant, l’action sur un effecteur primaire correspond un seul second
messager spécifique qui à son tour agit sur un effecteur secondaire spécifique pour produire une réponse
physiologique bien précise. C’est cette spécificité qui permet d’adapter la réponse physiologique aux besoins
de l’organisme.
Tableau 2: Les protéines-G, les effecteurs, les seconds messagers, effets physiologiques
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Un RCPG au repos (1) est activé par la liaison d'un agoniste spécifique (2). Le changement de conformation
du complexe agoniste-récepteur, induit par cette liaison, permet l'activation de l'échange du GDP par du GTP
et donc l'activation de la protéine-G hétérotrimérique (sous-unités Gα et Gγ) intracellulaires (3). En effet, la
fixation du ligand à son récepteur provoque un changement de conformation du récepteur qui accroît son
affinité pour la protéine G. Le récepteur s’unit alors à la protéine G du coté de la face interne de la membrane
plasmique. La sous-unité α libère le GDP qui lui est fixé et le remplace par du GTP faisant passer la protéine
G sous sa forme active. L’échange du GDP par du GTP modifie la conformation de la sous-unité Gα et
provoque sa séparation du récepteur et des autres sous unités de la protéine G qui restent assemblées (couple
βγ). Les sous unités GαGTP sous leur forme libre (forme active) vont aller réguler l'activité de divers
effecteurs (4) membranaires ou cytosoliques. Le déclenchement de l'activité phosphatase, intrinsèque à la
sous-unité Ga entraîne la réassociation des sous-unités Gα et Gγ (5) et le retour à l'état initial (1).
Deuxième étape : passage du signal de la protéine G à l’effecteur.. Qui mettent en route les systèmes de
messager secondaire.
Troisième étape : fin de la réponse. La sous unité α possède sa propre activité GTPasique. La sous
unité s’inactive elle-même en hydrolysant le GTP et se réassocie à βδ.
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La fixation du ligand des récepteurs enzymes induit des modifications de la structure quaternaire de
ces récepteurs, en particulier leur dimérisation. C'est cette formation de dimères de récepteurs qui déclenche
leur activité enzymatique. Les plus courants de ces récepteurs sont les récepteurs à activité tyrosine-kinase. De
façon générale le rapprochement de domaines à activité tyrosine-kinase portés directement ou indirectement
par ces récepteurs est nécessaire car il permet leur autophosphorylation croisée. C'est cette phosphorylation
des récepteurs qui initie le signal à l'intérieur de la cellule. On peut distinguer deux types de récepteurs à
activité enzymatique :
– les récepteurs-enzymes possédant une activité enzymatique intrinsèque (c'est le cas des récepteurs à
tyrosine-kinase).
– les récepteurs-enzymes à activité enzymatique associée (qui n'ont pas d'activité enzymatique
intrinsèque mais sont associés à des kinases, par exemple dans la voie JAK-STAT).
L'ensemble de ces récepteurs est en nombre moins important que les récepteurs à sept domaines
transmembranaires, mais possèdent une très grande importance physiologique dans la signalisation à partir de
cytokines ou de facteurs de croissance.
III.6.1. Récepteurs à activité tyrosine-kinase
Certains récepteurs qui sont des glycoprotéines transmembranaires possèdent une activité tyrosine-kinase
intrinsèque au niveau de leur domaine intracellulaire, par exemple :
– les récepteurs de très nombreux facteurs de croissance
– le récepteur à l'insuline.
On les trouve exclusivement chez les organismes pluricellulaires.
Les propriétés communes des récepteurs tyrosine-kinase sont :
– un domaine extracellulaire qui associe plusieurs motifs globulaires très glycosylés (ce qui les rend résistant
aux protéases) sur lequel se fixent les ligands, qui sont essentiellement de nature
polypeptidique. Dans ces domaines extracellulaires peuvent se trouver des motifs récurrents formant des
boucles de structure proche de la structure des immunoglobulines, appelés domaines Ig-like ; on trouve dans
d'autres récepteurs des domaines récurrents riches en cystéine.
– un domaine transmembranaire très variable d'un récepteur à l'autre
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Pour ce qui est des applications en médecine, la signalisation cellulaire trouveson importance dans des
techniques telles que l’acupuncture ou l'électro acupuncture entraînait une analgésie avec implication de la
protéine NF-kappa-B NFKP, ainsi qu’une augmention de l'activité de la protéine tyrosine kinase (PTK).
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