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RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN FACULTE DE MEDECINE ET DES SCIENCES

PHARMACEUTIQUES
REPUBLIC OF CAMEROON

Peace – Work - Fatherland


Departement des Sciences physiologiques et
UNIVERSITÉ DE DSCHANG
Biochimie
UNIVERSITY OF DSCHANG
Scholae Thesaurus Dschangensis Ibi Cordum Department of Physiological Sciences and Biochemistry

ENSEIGNEMENT : MED 110


HISTOLOGIE ET BIOLOGIE CELLULAIRE:
PARTIE II : BIOLOGIE CELLULAIRE

CLASSE :
MEDECINE 1ere Année

ENSEIGNANT : Dr NOUMEDEM J.

MED1, Biologie cellulaire/ Chapitre 1 : Communication et Signalisation Cellulaire


OBJECTIF

PLAN DU COURS

MED1, Biologie cellulaire/ Chapitre 1 : Communication et Signalisation Cellulaire


Chapitre I : COMMUNICATION ET SIGNALISATION CELLULAIRE

Introduction
La communication cellulaire est l'ensemble des mécanismes qui permettent à une cellule, un tissu et un
organisme de recevoir, interpréter et répondre aux signaux émis par d'autres cellules ou par son
environnement. En effet, La cellule est l’unité fondamentale de la vie émet et reçoit en permanence des
signaux qui lui permettent de communiquer avec son environnement au sein d’un tissu, d’un organe ou de tout
l’organisme. Ces signaux perçus par les cellules réceptrices, cheminent à travers le cytoplasme où ils
déclenchent des cascades de réactions biochimiques. Les molécules impliquées dans cette échanges
cellulaires assurent trois fonctions : transport de l'information via des signaux chimiques ; décodage des
messages portés par ces signaux grâce à des récepteurs (communication intercellulaire proprement dite), enfin
transfert des ordres contenus dans ces messages à la machinerie intracellulaire (communication
intracellulaire). Ainsi, la communication cellulaire peut être définie comme étant l'ensemble des mécanismes
qui permettent à une cellule, un tissu ou un organisme de recevoir, interpréter et répondre aux signaux émis
par d’autres cellules ou par son environnement. La locution « transduction du signal » dans le langage de la
communication cellulaire pour la première fois avec le titre de trois articles publiés en 1979. Elle était
empruntée aux physiciens qui désignent par transduction le passage d'une forme d'énergie à une autre. Par
exemple un microphone « transduit » des ondes sonores en courant électrique. Sa généralisation dans le
langage biologique se fit après la célèbre revue de Martin Rodbell publiée en 1980 dans le journal Nature, qui
attirait l'attention sur le rôle du GTP et des protéines liant le GTP dans les régulations métaboliques. Martin
Rodbell a obtenu en 1994 le prix Nobel en Physiologie ou Médecine qu'il partagea avec Alfred Gilman pour «
their discovery of G-proteins and the role of these proteins in signal transduction in cells ».
Pour une communication cellulaire adéquate, plusieurs éléments cellulaires interviennent et interagissent
entre eux selon des mécanismes bien précis. L’énumération de ces éléments, leur description accompagnée des
fonctions qu’ils exercent, ainsi que les interactions entre eux feront l’objet de ce document. Mais avant de
plonger au cœur de la communication cellulaire et notamment pour mieux comprendre comment elle affecte le
comportement des cellules et de l’organisme entier, nous reviendrons sur quelques généralités sur la cellule,

I-Généralités sur les cellules

La cellule (du latin cellula signifiant petite chambre) est l'unité structurale, fonctionnelle et
reproductrice constituant toute partie d'un être vivant (dont les virus ne font pas partie). Chaque cellule est une
entité vivante qui, dans le cas d'organismes multicellulaires, fonctionne de manière autonome, mais
coordonnée avec les autres grâce au processus de communication cellulaire. Les cellules de même type sont
réunies en tissus, eux-mêmes réunis en organes. La théorie cellulaire implique l'unité de tout le vivant : tous
les êtres vivants sont composés de cellules dont la structure fondamentale est commune ainsi que
l'homéostasie du milieu intérieur, milieu de composition physico-chimique régulé et propice au
développement des cellules de l'espèce considérée. On distingue les organismes unicellulaires et les

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organismes pluricellulaires au sein desquels les cellules participant à la même fonction biologique se
regroupent en tissu ; des tissus différents regroupés forment un organe. Certains organes s'associeront pour
assurer une fonction bien déterminée ; ils forment alors un système ; Enfin, un ensemble de systèmes formera
un organisme. Le nombre de cellules propres à un organisme humain adulte est de l'ordre de 1014.

Figure 1: Représentation d’une cellule animale

On distingue trois types de cellules : Les cellules musculaires (muscle squelettique, muscle cardiaque et
muscles lisses), Les cellules sanguines : Les hématies et les plaquettes, seules cellules dépourvus d’organites
cellulaires (noyau compris) et les cellules nerveuses. Toutefois, on distingue également les cellules
épithéliales, les cellules connectives, les cellules squelettiques.

La majorité des cellules contient un noyau séparé du cytoplasme par une membrane nucléaire. Le cytoplasme
est lui-même enveloppé dans une membrane plasmique. A l'intérieur de la cellule et plus précisément dans le
cytoplasme se trouvent de toutes petites inclusions appelées organites cellulaires. Chaque organite possède
une fonction particulière. Le noyau, matériel génétique sert principalement à la division cellulaire (mitose) et à
la production d'outils pour synthétiser les protéines et les enzymes. L’énergie requise par la cellule pour
supporter toutes ces réactions chimiques, est fournie par le sucre métabolisé au niveau des
mitochondries tandis que les déchets métaboliques et les protéines usées sont dégradés au niveau des
lysosomes. La membrane plasmique, quant à elle assure entre autres fonctions, les échanges entre les milieux
intra et extracellulaires. Les lipides et les protéines enchâssées dans la membrane, y exercent plusieurs
fonctions dont la plus importante est la reconnaissance des facteurs de signalisation (ligand). C’est pourquoi la
cellule est considérée comme une unité spatiale, délimitée par une membrane qui loin d'être une limite
hermétique, constitue une surface d'échanges permettant la mise en place de flux. Les membranes plasmiques,
malgré leur diversité possèdent, sauf exceptions (certaines archées thermophiles possédant une seule couche
de lipides), une structure identique :

 Une bicouche phospholipidique composée de lipides amphiphiles, qui constitue un filtre de base
permettant le passage des substances hydrophobes, freinant celui des hydrophiles.

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 Des protéines transmembranaires et périphériques aux rôles divers (transferts, transport, transduction
de signaux...)

La membrane agit non seulement comme un filtre, c'est-à-dire en laissant passer certaines molécules selon la
différence de concentration (gradient de concentration) mais aussi en utilisant de l'énergie (osmotique,
chimique...) pour favoriser les flux endergoniques. Elle permet aussi le passage de la lumière, de la chaleur...
En tant que surface de contact avec l'extérieur, elle assure aussi la transmission d'informations nécessaires à la
réactivité de la cellule aux changements de l'environnement et à la coordination avec d'autres cellules. La
membrane plasmique crée donc un espace clos en constant échange avec l'environnement proche.

Figure 2 : petite section d'une membrane cellulaire

II- Différents modes de transmission du signal cellulaire

II.1. Généralités

La communication cellulaire peut se faire par les jonctions communicantes (jonctions GAP).
Celles-ci assurent un couplage métabolique et un couplage électrique entre les cellules. L'adhérence cellule
– cellule implique les molécules appelées CAM (Cell Adhesion Molecules). Il existe plusieurs familles de
CAM, les deux principales sont :
- la superfamille des Immunoglobulines
- la famille des cadhérines (adhésion Ca2+ dépendante).
L’adhérence cellule - matrice extracellulaire. Ces protéines membranaires appartiennent à la famille des
intégrines (SAM, Substrat Adhesion Molecules) et représentent les récepteurs membranaires spécifiques
des molécules des matrices extracellulaires.
La communication à distance. Elle se fait par l'intermédiaire de molécules sécrétées. Elle se fait par
l'intermédiaire de molécules sécrétées.
Ces molécules sécrétées peuvent être:
- Des hormones : hormones stéroïdiennes (lipides), glycoprotéines. On parle de signalisation endocrine.
- Des neurotransmetteurs (acides aminés ou des dérivés des acides aminés).

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- Des facteurs de croissance.
Deux types de cellules sont spécialisés dans la transmission de signaux à distance
a) Les neurones: on parle de transmission synaptique. Les cellules émettrices (neurones) rentrent en
contact avec les cellules cibles (parfois très éloignées) par l'intermédiaire de leurs axones. La
communication est qualifiée de neuronale dans ce cas. Elle constitue une diffusion par un messager soluble,
fabriqué par une cellule présynaptique et libéré dans la fente synaptique, qui interagit sur des récepteurs
spécifiques, à la surface des cellules postsynaptiques : ce messager soluble est un neurotransmetteur. Dans
98% des cas, les éléments pré et postsynaptiques sont des neurones. Ce sont des sécrétions agissant sur des
cellules à faible distance. Cette transmission est immédiate ; le signal est une impulsion électrique transformée
en signal chimique
On distingue les neurotransmetteurs excitateurs : dépolarisant ; la réponse se traduit par l’entré dans le
neurone d’ions Na+ ou Ca2+. Il y a une augmentation du potentiel (PPSE) et les neurotransmetteurs
inhibiteurs : hyperpolarisation ; la réponse se traduit par la sortie de K+ ou par l’entré de Cl-. Il y a ainsi
génération d’un PPSI, qui retarde l’arrivé d’un potentiel d’action.
Le potentiel d’action déclenché peut être
-ionotrope : à action immédiate. Le neurotransmetteur active une pompe, ayant pour effet de déclencher un
potentiel postsynatique
-Métabotrope : le neurotransmetteur active la protéine G, puis une cascade de phosphorylation, une activation
d’enzyme, qui active ensuite les pompes ioniques
b) Les cellules endocrines qui libèrent des molécules dans le sang (les hormones) et qui agissent sur
les cellules cibles situées dans tout l'organisme. La communication, cette fois qualifiée de d’endocrine,
implique des signaux appelés hormones .C’est une transmission lente qui se fait par voie sanguine. La
spécificité du signal est due aux propriétés chimiques des hormones et des récepteurs, ainsi que des
interactions spécifiques observées entre ces deux éléments. Les hormones sont donc définies comme des
substances biochimiques synthétisées dans une glande ou cellule endocrine et directement déversées dans le
sang ou la lymphe pour engendrer un effet sur un organe ou une cellule cible spécifique. Il existe des
hormones hydrophiles à l’exemple de l’adrénaline ou du glucagon, et des hormones hydrophobes à l’exemple
la testostérone.
La signalisation de proximité : dans ce cas les cellules émettrices et les cellules cibles sont
proches. Il en existe deux types:
La communication paracrine : les cellules émettrices et les cellules cibles appartiennent à deux types
cellulaires différents. Les cellules cibles sont à proximité des cellules émettrices. C’est une diffusion
dans l’environnement cellulaire qui se fait par des substances appelées médiateurs chimiques ou cytokines.
Un médiateur est une molécule produite par une cellule et agissant sur une autre cellule possédant un
récepteur spécifique de ce médiateur. Comme exemple de médiateur de nature lipidique on peut citer Les
prostaglandines. Ce type de transmission est rapide et la spécificité du signal est due à la proximité et la
spécificité récepteur-cytokine. Des exemples de molécules informatives intervenant par transmission

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paracrine sont l’acide rétinoïque ou encore les médiateurs gazeux comme le monoxyde d’azote (NO), le
monoxyde de carbone (CO), permettent également les communications paracrine.
La communication autocrine : Les cellules émettrices et cibles sont du même type cellulaire. Ces
cellules produisent une molécule signal qui peut se fixer sur leurs propres récepteurs. Ce type de
communication permet de coordonner l'action de groupe de cellules. Ce mode d'auto activation d’une cellule
peut être impliqué dans la multiplication cellulaire et parfois dans le développement des cancers.

Dans certains cas, on parle de signalisation contact dépendant (juxtacrine) :


La communication juxtacrine ou par contact direct : les signaux sont transmis le long de la membrane
plasmique par l’intermédiaire de protéines ou de lipides qui sont intégrées à la membrane et sont capables
d’affecter soit la cellule émettrice et/ou la cellule immédiatement adjacente, Chez les organismes
pluricellulaires, les cellules se regroupent au sein d’unités fonctionnelles (tissus ou organes), organisation qui
nécessite l’étroite coordination de chaque cellule. Afin de réaliser cette coordination, les cellules disposent
d’un mode de communication direct et économique : les jonctions communicantes ou jonctions de type gap.
La communication réalisée par ces canaux permet d'obtenir rapidement un équilibre intercellulaire de
gradients électrochimiques, d'ions cytoplasmiques et de petites molécules qui jouent un rôle crucial pour une
sécrétion hormonale optimale. De plus, les jonctions gap permettent le recrutement et la coordination d'une
population de cellules qui, individuellement, fonctionneraient de façon asynchrone. Les études récentes ont
révélé que ces jonctions sont formées par une famille de plus de vingt protéines, appelées connexines, qui
forment des canaux transmembranaires. Ce contact assure une communication plus intime et plus courte le
Signal est une molécule de membrane de la cellule émettrice.

Figure3 : Différents modes de transmission du signal cellulaire.

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Exemples de processus
A mesure que les cellules se multiplient, se réarrangent, se redistribuent en formant l'organisme, elles
établissent des contacts et communiquent entre elles. On sait que les cellules adultes dialoguent par
l'intermédiaire de signaux moléculaire transmis à distance par l'intermédiaire de la voie sanguine. Elles
communiquent alors pour différentes raisons :

Figure 6

1. l'acquisition des nutriments et de l'oxygène nécessaires à leur métabolisme.


2. la régulation de la température et du métabolisme (secrétion, excrétion, etc..).
3. le nettoyage comme la prise en charge des produits d'excrétion et des toxines issues du
métabolisme.
4. la défense immunitaire contre les attaques virales et bactériennes.
5. le renouvellement cellulaire dans les tissus à croissance où à renouvellement continu comme
l'épiderme, l'hépithélium intestinal, mais aussi après les dommages subis par les attaques virales et
bactériennes ou même la régénération.
6. la visibilité et la reconnaissance des types cellulaires différenciés . Par exemple : une cellule
hépatique est reconnue comme telle par sa forme et sa fonction dans le contexte hépatique. Il en va
de même pour tous les types cellulaires (environ 250 différents).
Comme les cellules adultes, on sait que les cellules embryonnaires dialoguent sous la forme de signaux
moléculaires. Ces signaux sont transmis par contact, soit dans le plan d'un tissu, soit d'un tissu à un autre,
c'est la voie paracrine. Les molécules ainsi secrétées sont reçues et analysées par les cellules cibles qui
répondent soit en se différenciant dans une voie donnée, soit en changeant de forme, soit en se déplaçant
etc...
Cette notion est capitale pour comprendre comment se construit un organisme. Le schéma le plus courant
de la communication cellulaire embryonnaire est le suivant : Une population de cellules secrète une
molécule signal.
A son contact ou dans l'environnement immédiat, une deuxième population de cellules qui possèdent à
leur surface des récepteurs transmembranaires se lient à la molécule signal. Les récepteurs ainsi activés
génèrent dans le cytoplasme, une voie de transduction du signal sous forme d'une chaîne de
phosphorylations dont le dernier maillon active un ou plusieurs gènes d'intérêt pour le développement
embryonnaire.

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III- Généralités sur les molécules de signalisation cellulaires
Les molécules de signalisation assurent la communication entre les cellules et leur environnement. Ces
molécules appelées les (premiers) messagers existent sous différentes formes variant en fonction de leur
localisation et de leur fonction. Ainsi, on distingue les neurotransmetteurs, les hormones, les cytokines, et
certains composants de la matrice extracellulaire

II.1. Les premiers messagers


La molécule informative est qualifiée de premier messager ou agoniste lorsqu'elle est reconnue par un
récepteur. La plupart des premiers messagers sont des molécules hydrosolubles et ne traversent pas la
membrane plasmique ayant donc leurs récepteurs à la surface de la cellule. Cependant, certaines hormones
lipophiles capables de traverser la membrane, telles que stéroïdes, rétinoïdes et hormones thyroïdiennes, ont
des récepteurs intracellulaires (cytoplasmique ou nucléaire). Les premiers messagers peuvent être des
molécules telles que Le gaz monoxyde d'azote (NO), les neurotransmetteurs, les hormones glycoproteiques,
les facteurs de croissance, etc…

Cas d’un exemple de Molécule Hydrophile Cas d’un exemple Molécule hydrophile

II.2. Les seconds messagers


Le terme « seconds messagers » est utilisé pour désigner les molécules de signalisation intracellulaire entrent
en jeu après fixation de la molécule agoniste et changement de conformation du récepteur. Ce sont des
molécules solubles ou membranaires (diacylglycérol) qui contribuent à l'amplification du signal : on parle
généralement de réactions en cascades car la fixation d’une seule hormone peut activer plusieurs
adenylate cyclases et chacune d’elle peut produire un grand nombre de molécules d’AMPc en peu de temps.
La production d’un messager secondaire représente une étape importante d’amplification. Une seule
molécule de Phosphokinase est capable de phosphoryler un grand nombre de protéines cibles.
La membrane plasmique des cellules cibles constitue en effet un obstacle pour la diffusion des
hormones hydrosolubles et de bien d’autres molécules agoniste (acetycholine par exemple).

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II.1.1.Quelques exemples de premiers messagers
TABLEAU 1 : QUELQUES EXEMPLES DE MOLÉCULES DE SIGNALISATION
MOLÉCULE DE SITE D’ORIGINE NATURE QUELQUES ACTIONS
SIGNALISATION CHIMIQUE
Hormones
Adrénaline glande surrénale dérivé de la tyrosine augmente la tension artérielle, le rythme cardiaque, le
(acide aminé) métabolisme
Cortisol glande surrénale stéroïde (dérivé du affecte les métabolismes des protéines, glucides et
cholestérol) lipides dans la plupart des tissus
Œstradiol ovaire stéroïde (dérivé du induit et maintient les caractères sexuels secondaires
cholestérol) féminins
Glucagon cellules α peptide stimule la synthèse du glucose, la dégradation
du pancréas du glycogène et des lipides dans le foie et la graisse
Insuline cellules β protéine stimule la captation du glucose, la synthèse des
du pancréas protéines et des lipides dans le foie
Testostérone testicule stéroïde (dérivé du induit et maintient les caractères sexuels secondaires
cholestérol) masculins
Hormone thyroïde (thyroxine) glande thyroïde dérivé de la tyrosine stimule le métabolisme de nombreux types cellulaires
(acide aminé)
Médiateurs locaux
Facteur de croissance différentes cellules protéine stimule la prolifération de différentes cellules
épidermique (EGF)
Facteur de croissance dérivé différentes cellules, dont protéine stimule la prolifération cellulaire
des plaquettes (PDGF) les plaquettes sanguines
Facteur de croissance des différents tissus innervés protéine promeut la survie de certaines classes de neurones et la
nerfs croissance de leurs axones
(NGF)
Facteur de croissance nombreux types protéine inhibe la croissance cellulaire ; stimule
transformant β (TGF-β) cellulaires la prolifération de la matrice extracellulaire
Histamine mastocytes dérivé de l’histidine entraîne la dilatation des vaisseaux sanguins ; cause
(acide aminé) l’inflammation
Monoxyde d’azote (NO) cellules nerveuses ; gaz dissous relaxation des muscles lisses ; régulation de l’activité
cellules endothéliales neuronale
Neurotransmetteurs
Acétylcholine terminaisons nerveuses dérivé de la choline neurotransmetteur excitant de nombreuses synapses
nerveuses des muscles et du système nerveux central
Acide γ-aminobutyrique terminaisons nerveuses dérivé de l’acide inhibiteur du système nerveux central
(GABA) glutamique (acide
aminé)
Molécules de signalisation dépendantes du contact
Delta futurs neurones ; protéine empêche les cellules voisines de se spécialiser dans la
différents types de transmembranaire même voie que la cellule émettrice
cellules
en développement

Certains agonistes sont soit internalisées au récepteur membranaire soit traversent la membrane grâce à une
protéine transporteuse pour se lier à un récepteur nucléaire. Mais, dans beaucoup de cellules cibles, la fixation
de cet agoniste à l’extérieur de la cellule sur son récepteur membranaire spécifique active la production d’une
autre molécule dans le cytoplasme de la cellule. Cette autre molécule cytoplasmique (second messager)
transmettra à son tour le signal aux organites et aux enzymes intracellulaires régulatrices du métabolisme. Ces
seconds messagers appartiennent à diverses catégories de corps chimiques à savoir : Des ions (Ca2+, H+, Fe2+)
qui servent de signaux intracellulaires ; des esters phosphoriques d’alcools rencontrés dans la structure des
lipides complexes, comme l’inositol ; des nucléotides (les plus importants) et enfin des lipides membranaires
peuvent intervenir pour transmettre le signal reconnu par un récepteur.

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Figure 4: Actions multiples de l’AMPc

III- Mécanisme de la signalisation cellulaire


La signalisation cellulaire fait intervenir les deux types de molécules expliquées jusqu’ici à savoir les
récepteurs et les molécules informatives (agonistes ou seconds messagers). Les interactions en fonction de la
stéreopécificité et de l’affinité entre agoniste et récepteur permet à la cellule de produire une réponse adaptée
aux différents et constants signaux (parfois contradictoires) qu’elle reçoit tout au long de la vie du tissu dans
lequel elle se trouve.

III.1. Différents types chimiques de signaux cellulaires


Il existe différents types de signaux chimiques à savoir les molécules gazeuses (radicaux libres gazeux,
NO par exemple), les molécules hydrophobes (stéroïdes,…) et les molécules hydrosolubles (peptides,
protéines,…). On peut les classer également en signaux extracellulaires et intracellulaires.
En raison de leur caractère hydrophile, la plupart des molécules de signalisation extracellulaires ne
peuvent activer les récepteurs protéiques qu’à la surface de la cellule cible. Alors, les dit récepteurs agissent
comme des transducteurs de signaux, transmettant des signaux biochimiques extracellulaires à des effecteurs
intracellulaires qui modifient le comportement de la cellule cible. La liaison du ligand au récepteur peut
produire plusieurs effets au niveau d’une cellule donnée : différentiation, prolifération ou réalisation de
fonctions cellulaires spécifiques.
III.2. Les caractéristiques de l'interaction récepteur-ligand
La liaison du ligand (endogène) à son récepteur est dans la plupart des cas non covalente. Pour les
petits ligands, hormones et neurotransmetteurs par exemple, l'interaction est déterminée par des liaisons très
localisées de nature électrostatique (longue et courte distance, attractive ou répulsive) et du type forces de «
van der Waals » (courte distance, toujours attractive).

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Pour les grands ligands il s'ajoute une attraction hydrophobe qui concerne des surfaces très étendues.
L'interaction est réversible, le ligand s'associe à son récepteur puis, après un certain temps, s'en sépare.

Figure 5: interactions ligand-récepteur


Lorsque l'on étudie la liaison ligand-récepteur dans un espace temporel donné (quelques secondes), et qu'on
mesure la durée de l'association, une durée faible caractérise un ligand à faible affinité (pour son récepteur),
alors qu'une longue durée caractérise un ligand à forte affinité. Pour occuper le maximum de récepteurs
pendant un certain temps, un ligand de faible affinité doit donc être présent en forte concentration (de l'ordre
du nanomolaire (nM)). Au contraire, une faible concentration (de l'ordre du picomolaire (pM)) suffit pour un
ligand de forte affinité.

III.3. Voies de signalisation impliquées dans la communication cellulaire

III.3.1. Généralités sur les différents types de récepteurs


La signalisation cellulaire ne requiert pas seulement des molécules de signalisations extracellulaires,
mais aussi un ensemble complémentaire de récepteurs protéiques qui permet à la cellule de lier ces signaux
extracellulaires et d’initier une signalisation dans laquelle des médiateurs locaux sont produits. Un récepteur
est défini comme étant une structure moléculaire de nature glycoprotéique ou glycopeptidique, présent au
niveau de la membrane cellulaire, du cytoplasme ou du noyau cellulaire et qui interagit spécifiquement avec
un messager, hormone, médiateur, cytokine, ou à un contact intercellulaire induisant une réponse cellulaire.
L’interaction entre le récepteur et son agoniste crée une modification du récepteur qui conduit par exemple, à
l'ouverture du canal lié au récepteur, ou se transmet par l'intermédiaire de réactions enzymatiques à l'effecteur
séparé du récepteur par d’autres éléments cellulaires. En général chaque cellule possède plusieurs types de
récepteurs différents. Ces récepteurs sont situés en grande partie au niveau de la membrane cytoplasmique
(récepteurs membranaires) , mais on les retrouve également à l'intérieur de la cellule dans le cytoplasme
(récepteur cytoplasmique) ou dans le noyau (récepteur nucléaire). Il s’agit là d’une classification des récepteur
selon leur position dans la cellule, mais on distinguera une autre classification des récepteur notamment selon
leur fonctionnement (Exemple : récepteur enzyme, récepteur couplé aux protéines G).
On distingue donc plusieurs types de récepteurs présentant en commun une haute affinité pour
l’agoniste ou la molécule informative faisant intervenir les règles de stéréospécificité. Les récepteur partagent
également la réversibilité de la liaison récepteur-molécule informative, la modification de la configuration
spatiale du récepteur après fixation de la molécule, qui induit ensuite la transduction du message à travers
trois types de réponse cellulaire. Il s’agit d’une réponse transcriptionnelle, une réponse métabolique et d’une
réponse électrophysiologique.
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 La réponse électrophysiologique est associée aux récepteurs canaux-ioniques : elle permet une
réponse très rapide qui se produit moins d'une seconde après fixation de la molécule informative.
 La réponse métabolique est une réponse enzymatique responsable de modifications post-
traductionnelles des protéines. Elle est également rapide de l'ordre de la minute (moins rapide que la
réponse électrophysiologique).
 La réponse transcriptionnelle qui stimule ou inhibe l'expression de certains gènes spécifiques
nécessaires à un changement dans la cellule. Ce type de réponse est très rencontré avec les cellules
sous stress environnemental telles que les bactéries qui développent des mécanismes de résistance aux
antibiotiques. Il s’agit donc d’une réponse beaucoup plus lente que les deux premières (de l’ordre de
quelques à plusieurs heures).
Ces trois types de réponses permettent une autre classification des récepteurs en trois grands types à savoir les
récepteurs canaux-ioniques, les récepteurs enzymes (ou catalytiques) et les récepteurs couplés.

III.3.2. Les effecteurs et les seconds messagers des RCPGs

Le tableau ci-dessous nous présentant les différentes formes de protéines G, les effecteurs primaires et
secondaires, les seconds messagers et les effets physiologiques qui y sont associés fait ressortir quelques faits
importants. A une forme de protéine G donnée par exemple, peuvent correspondre des effecteurs différents qui
provoquent des actions différentes. Cependant, l’action sur un effecteur primaire correspond un seul second
messager spécifique qui à son tour agit sur un effecteur secondaire spécifique pour produire une réponse
physiologique bien précise. C’est cette spécificité qui permet d’adapter la réponse physiologique aux besoins
de l’organisme.

Tableau 2: Les protéines-G, les effecteurs, les seconds messagers, effets physiologiques

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III.4. Mécanisme de transmission du message via les RCPG
La transmission proprement dite du message à travers les RCPGs est un processus très complexe
associant plusieurs protéines.

Figure 6: Fonctionnement résumé des récepteurs couplés aux protéines proteines G

Un RCPG au repos (1) est activé par la liaison d'un agoniste spécifique (2). Le changement de conformation
du complexe agoniste-récepteur, induit par cette liaison, permet l'activation de l'échange du GDP par du GTP
et donc l'activation de la protéine-G hétérotrimérique (sous-unités Gα et Gγ) intracellulaires (3). En effet, la
fixation du ligand à son récepteur provoque un changement de conformation du récepteur qui accroît son
affinité pour la protéine G. Le récepteur s’unit alors à la protéine G du coté de la face interne de la membrane
plasmique. La sous-unité α libère le GDP qui lui est fixé et le remplace par du GTP faisant passer la protéine
G sous sa forme active. L’échange du GDP par du GTP modifie la conformation de la sous-unité Gα et
provoque sa séparation du récepteur et des autres sous unités de la protéine G qui restent assemblées (couple
βγ). Les sous unités GαGTP sous leur forme libre (forme active) vont aller réguler l'activité de divers
effecteurs (4) membranaires ou cytosoliques. Le déclenchement de l'activité phosphatase, intrinsèque à la
sous-unité Ga entraîne la réassociation des sous-unités Gα et Gγ (5) et le retour à l'état initial (1).
Deuxième étape : passage du signal de la protéine G à l’effecteur.. Qui mettent en route les systèmes de
messager secondaire.
 Troisième étape : fin de la réponse. La sous unité α possède sa propre activité GTPasique. La sous
unité s’inactive elle-même en hydrolysant le GTP et se réassocie à βδ.

III.5. Récepteurs canaux ioniques


Les récepteurs canaux ioniques sont des protéines transmembranaires hétéro-oligomériques avec une
région d'ancrage hydrophobe dans la membrane. Cette région forme le pore central, délimité par les sous-
unités. Les ions y passent quand le récepteur est activé (ouvert). Cela confère donc aux récepteurs canaux

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ioniques une double fonction de reconnaissance du signal et d'effecteurs. Les molécules informatives des
récepteurs canaux-ioniques sont des neurotransmetteurs et leurs récepteurs sont donc localisés dans les
réseaux nerveux : synapses et plaques motrices. Si ce sont des cations qui passent, il y aura dépolarisation, par
contre si des anions passent, il y aura polarisation.

Figure 7 : Mode de fonctionnement simplifié d’un récepteur canal.


Ce sont des protéines transmembranaires hétéro-oligomériques avec une région d'ancrage hydrophobe dans
la membrane. Ils comportent un site de fixation spécifique du ligand et un canal qui permet la communication
entre le cytoplasme avec le milieu extracellulaire. La molécule informative module l'ouverture du canal et
régule l'entrée dans la cellule soit des cations Na+ ou Ca2+ : canaux cationiques, soit d'anions Cl- : canaux
anioniques. La caractéristique générale de ces récepteurs est la réponse instantanée et de courte durée de
transmission du signal. Les molécules informatives des récepteurs canaux-ioniques sont des
neurotransmetteurs et leurs récepteurs sont donc localisés dans les réseaux nerveux : synapses et plaques
motrices. Après fixation de l’agoniste, le canal ionique et laisse passer des ions conduisant à la dépolarisation
(activation) ou à la polarisation (inhibition) selon que ce soit respectivement les cations ou les anions qui
traversent le canal ionique. Les récepteurs sont donc adaptés en fonction de leur structure tridimensionnelles et
des chaînes latérales d’acides aminés se trouvant dans le canal ionique pour permettre le passage d’un type
précis d’ions. Ils sont classés en récepteurs activateurs et inhibiteurs selon qu’ils laissent passer les cations ou
les anions.
Exemple d’un récepteur activateur : le récepteur nicotinique de l'acétylcholine
Le récepteur nicotinique de l'acétylcholine est couplé à un canal cationique non sélectif faisant entrer Na+ et
Ca2+ et laissant sortir K+ (avec un passage de 10.000 Na+/sec). Il est localisé dans les plaques motrices des
jonctions neuromusculaires
Exemple d’un récepteur inhibiteur : le récepteur du GABA qui est couplé à un canal anionique sélectif faisant
passer les ions Cl- de l’extérieur vers l’intérieur de la cellule. Il est exprimé au niveau du système nerveux
central (SNC). Ses agonistes sont les benzodiazépines dont le valium.

III.6. Les récepteurs à activité enzymatique


Il existe 5 classes de récepteurs couplés aux enzymes :
a) les récepteurs à activité tyrosine-kinase ;
b) les récepteurs associés aux tyrosine-kinases ;
c) les récepteurs à activité sérine/thréonine-kinase ;
d) les récepteurs associés aux histidine-kinases et
e) les guanylates cyclases transmembranaires.

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Les récepteurs à activité tyrosine-kinase et ceux associés aux tyrosine-kinases sont les plus nombreux,
regroupés en 20 sous-familles. Ils ont de multiples ligands dont divers facteurs de croissance et hormones
comme les facteurs de croissance des fibroblastes (FGF), des cellules endothéliales (VEGF), des facteurs de
croissance dérivés des plaquettes (PDGF), des cellules épithéliales (EGF), l’insuline ou encore les facteurs de
croissance de type insuline-like (IGF-1 et IGF-2). La liaison du ligand à son récepteur à activité tyrosine-
kinase déclenche une autophosphorylation du récepteur sur de multiples tyrosines. Cette autophosphorylation
active des kinases et recrute de nombreuses protéines de signalisation intracellulaire qui s’interagissent par des
domaines spécifiques et hautement conservés (domaines SH2 ou régions d’homologie avec Src) pour
transmettre le signal par de multiples voies de signalisation.

La fixation du ligand des récepteurs enzymes induit des modifications de la structure quaternaire de
ces récepteurs, en particulier leur dimérisation. C'est cette formation de dimères de récepteurs qui déclenche
leur activité enzymatique. Les plus courants de ces récepteurs sont les récepteurs à activité tyrosine-kinase. De
façon générale le rapprochement de domaines à activité tyrosine-kinase portés directement ou indirectement
par ces récepteurs est nécessaire car il permet leur autophosphorylation croisée. C'est cette phosphorylation
des récepteurs qui initie le signal à l'intérieur de la cellule. On peut distinguer deux types de récepteurs à
activité enzymatique :
– les récepteurs-enzymes possédant une activité enzymatique intrinsèque (c'est le cas des récepteurs à
tyrosine-kinase).
– les récepteurs-enzymes à activité enzymatique associée (qui n'ont pas d'activité enzymatique
intrinsèque mais sont associés à des kinases, par exemple dans la voie JAK-STAT).
L'ensemble de ces récepteurs est en nombre moins important que les récepteurs à sept domaines
transmembranaires, mais possèdent une très grande importance physiologique dans la signalisation à partir de
cytokines ou de facteurs de croissance.
III.6.1. Récepteurs à activité tyrosine-kinase
Certains récepteurs qui sont des glycoprotéines transmembranaires possèdent une activité tyrosine-kinase
intrinsèque au niveau de leur domaine intracellulaire, par exemple :
– les récepteurs de très nombreux facteurs de croissance
– le récepteur à l'insuline.
On les trouve exclusivement chez les organismes pluricellulaires.
Les propriétés communes des récepteurs tyrosine-kinase sont :
– un domaine extracellulaire qui associe plusieurs motifs globulaires très glycosylés (ce qui les rend résistant
aux protéases) sur lequel se fixent les ligands, qui sont essentiellement de nature
polypeptidique. Dans ces domaines extracellulaires peuvent se trouver des motifs récurrents formant des
boucles de structure proche de la structure des immunoglobulines, appelés domaines Ig-like ; on trouve dans
d'autres récepteurs des domaines récurrents riches en cystéine.
– un domaine transmembranaire très variable d'un récepteur à l'autre

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– un récepteur cytoplasmique portant l'activité tyrosine-kinase. C'est une région très homologue d'un récepteur
à l'autre, néanmoins les récepteurs tyrosine-kinase de classe III ont leur domaine tyrosine-kinase clivé par
l'insertion d'une séquence d'environ 100 acides aminés. Les régions intracellulaires des différents récepteurs
faisant la différence dans la transduction du signal sont la partie juxta-membranaire et la région C-terminale,
de longueur variable, qui contiennent quelques tyrosines qui sont autophosphorylées lors de la fixation du
ligand.
On connaît environ 60 récepteurs tyrosine-kinase (RTK), que l'on sépare en fonction de leur structure
en environ 20 sous-familles.
En résumé, les recepteurs enzymzs sont des récepteurs essentiels pour la signalisation des facteurs de
croissance.
La fixation du ligand entraîne la dimérisation des récepteurs et leur phosphorylation croisée, qui a deux
Conséquences majeures :
– ouverture du site actif (activation enzymatique rendant possible la phosphorylation d'autres cibles)
– création de sites d'ancrage pour des protéines qui viennent se fixer sur la partie intracytoplasmique du
récepteur via un domaine SH2 à partir de là plusieurs voies peuvent être activées pour relayer le signal :
– la voie Ras, qui intervient en particulier sur l'expression des gènes via la cascade des MAP-kinases
– la voie de la PI3K qui active PKB via la génération d'IP3
– l'activation de phospholipases C, différentes de celles activées par les récepteurs à sept domaines
transmembranaires couplés aux protéines G mais ayant la même activité de production des seconds messagers
DAG et IP3, ce qui conduit à l'activation des PKC (Protéines Kinases C) et CaM-K (kinases dépendantes de la
calmoduline)
L'ensemble de ces voies de signalisations réalisent les effets de la fixation des facteurs de croissance sur leurs
récepteurs en jouant sur l'activité des protéines et l'expression des gènes.
La protéine Ras est une GTPase monomérique qui joue un rôle majeur dans la signalisation des
récepteurs à activité tyrosine-kinase. Elle est recrutée par des protéines adaptatrices ayant des domaines
SH2 et SH3. Comme toutes les protéines de liaison au GTP, l’activité de Ras dépend de sa liaison au GDP ou
au GTP. Ras activée stimule une voie de signalisation hautement conservée et impliquée dans la croissance
cellulaire et la réponse inflammatoire : la voie des MAP-kinases (mitogen-activated protein kinases). La voie
de PI3K (PI3 kinase) est une autre voie de signalisation importante de survie cellulaire stimulée par Ras.
Figure 8 : Fonctionnement résumé
des récepteurs enzymes

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Tableau3 : Comparaison des différents types de récepteurs présents sur les membranes cellulaires : récepteurs
à sept domaines transmembranaires (7TM), récepteurs à activité tyrosine-kinase (RTK) et canaux ioniques.

III.7. Les récepteurs nucléaires


Les récepteurs nucléaires sont des récepteurs intracellulaires qui se situent au niveau du noyau de la
cellule. C’est de cet élément cellulaire qu’ils tirent d’ailleurs leur nom. Ce type de récepteur joue un grand rôle
dans la modulation de la transcription des gènes. Ce sont des protéines solubles activées par la liaison de la
molécule informative qui sont normalement localisés dans le noyau, à l’exception du récepteur des
glucocorticoïdes situé dans le cytosol. Ce sont des facteurs de transcription qui ne s'activent et donc ne lient à
l’ADN qu’en présence d’une molécule informative. Les récepteurs nucléaires ont une homologie très
prononcée dans la séquence d’acides aminés. Cette homologie de séquence d’acides aminés leur confère des
mécanismes d’action similaires. Ces récepteurs présentent une structure avec des régions différentes
correspondant à des domaines fonctionnels autonomes. Au niveau de la structure primaire, les récepteurs des
hormones stéroïdes peuvent être divisés en 5 différents domaines, chacun ayant une fonction spécifique.
Les récepteurs nucléaires ont une structure tridimensionnelle répartie en trois domaines principaux. Le
premier est le domaine de la régulation de la transcription et se situe dans la région N-terminale. La région C-
terminale contient le domaine de liaison de la molécule informative, alors qu’une région contigüe à la région
N-terminale contient le domaine de liaison à l'ADN. Les récepteurs nucléaires sont activés principalement par

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des molécules informatives capables de traverser la membrane plasmique. Il s’agit par exemple des hormones
stéroïdiennes qui règlent la transcription des gènes et se fixent sur des séquences spécifiques d’ADN.

Figure 3: Récepteurs cellulaires de surface et récepteurs intracellulaires

IV. Pathologies touchant les circuits de signalisation et applications


Les circuits de signalisation sont la jonction entre l'environnement et des machineries cellulaires puissantes.
Les récepteurs et les molécules qui relaient leurs effets à l'intérieur de la cellule doivent donc être coordonnés
et régulés avec précision, car ils déterminent le devenir de la cellule. Les aberrations de signalisation font
donc prendre à la cellule des orientations inadaptées à son environnement, et ont donc des conséquences
pathologiques potentiellement graves. De plus de nombreux micro-organismes se sont adaptés à l'utilisation
des circuits de signalisation pour leurs processus pathogènes.

Mutations de gènes de la voie Ras est impliquée dans les cancers


L. monocytogenes utilise une voie de signalisation de la cellule qu'elle active en se fixant à un
récepteur tyrosine-kinase, ce qui entraîne l'activation de la PI3K. L'activation des cibles de la PI3K provoque
entre autres des modifications du cytosquelette qui permettent l'internalisation de la bactérie, qui a un effet
intracellulaire.
La toxine cholérique possède 2 SU parmi lesquelles la une sous-unité A qui catalyse une modification
covalente d'une protéine Gαs, qui fixe alors un ADP-ribose sur une arginine. Cette modification fixe Gαs dans
une conformation active avec fixation du GTP : il y a donc une surproduction locale d'AMPc intestinal,
ce qui entraîne des perturbations au niveau de canaux ioniques, en particulier d'un canal chlore, d'où une perte
excessive de NaCl entraînant la perte d'eau.
Voir le cas de la lèpre

Pour ce qui est des applications en médecine, la signalisation cellulaire trouveson importance dans des
techniques telles que l’acupuncture ou l'électro acupuncture entraînait une analgésie avec implication de la
protéine NF-kappa-B NFKP, ainsi qu’une augmention de l'activité de la protéine tyrosine kinase (PTK).

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CONCLUSION
Il ressort de ce chapitre que la communication est assurée par de nombreuses molécules informatives,
messagers qui selon leur localisation et leur fonction majeures, peuvent être des neurotransmetteurs, des
hormones, des cytokines (dont les facteurs de croissance) ou encore des composants de la matrice
extracellulaire. La fixation du messager induit un signal intracellulaire par un processus appelé « transduction
du signal ». Les signaux transmis, donnent à la cellule une représentation symbolique permanente de son
environnement. A travers l’ensemble des signaux complexes décryptés au sein des différents réseaux de
communication, les cellules accomplissent ainsi leurs fonctions et peuvent répondre de façon harmonieuse
aux stimulations du milieu environnant. De plus, l'ensemble de ces réponses cellulaires, résulte au sein de la
cellule en la mise en place d'un réseau complexe de régulation qui peut se contrôler réciproquement
conduisant à des modifications extrêmement précise du métabolisme de ces cellules et/ou de la transcription
de gène. C’est ainsi que, plus on en connaît sur le fonctionnement de la cellule et des tissus, plus on comprend
leur physiologie et on peut déterminer l'origine d'une maladie génétique, évaluer l'extrême complexité des
atteintes observées dans les cellules cancéreuse et éventuellement élaborer des traitements ciblés ayant le
moins d'effets secondaires non désirables. La communication cellulaire est assurée par deux grands systèmes :
le système hormonal et le système nerveux transmettant les informations au moyen de ce que l’on appelle
l’influx nerveux.

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